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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département ECONOMIE _____________________________ MAITRISE Option « Macroéconomie et Modélisation » __________________________________ Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maîtrise es Sciences Economiques Impétrante : HENINTSOA Claire Mampionona Encadré par : Monsieur RAMIARISON Herinjatovo Soutenu le 05 décembre 2008 Année 2008 Rôle de la microfinance dans le développement rural

HenintsoaClaireM ECO M1 08

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microfinance

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  • UNIVERSITE DANTANANARIVO

    Facult de Droit, dEconomie, de Gestion et de Sociologie

    Dpartement ECONOMIE

    _____________________________

    MAITRISE Option Macroconomie et Modlisation

    __________________________________

    Mmoire pour lobtention du Diplme de Matrise es Sciences Economiques

    Imptrante : HENINTSOA Claire Mampionona

    Encadr par : Monsieur RAMIARISON Herinjatovo

    Soutenu le 05 dcembre 2008

    Anne 2008

    Rle de la microfinance

    dans le dveloppement rural

  • - 2 -

    UNIVERSITE DANTANANARIVO Facult de Droit, dEconomie, de Gestion et de Sociologie

    Dpartement Economie Option : Macroconomie et Modlisation

    Imptrante : HENINTSOA Claire Mampionona Professeur encadreur : Mr. RAMIARISON Herinjatovo Date de soutenance : 05 Dcembre 2008

    Anne 2008

    Mmoire de matrise pour lobtention du

    Diplme de Matrise en es-Sciences Economiques

  • I

    A V A N T P R O P O S Au terme de notre tude du Second Cycle en Sciences Economiques, il savre ncessaire de

    raliser un travail de mmoire. Destin promouvoir une recherche en tenant compte des

    connaissances acquises, cet uvre vise approfondir les impacts et les effets de la

    microfinance dans le dveloppement rural.

    Au regard des contraintes de financement du dveloppement conomique, nous avons voulu

    mener notre tude dans le rle de la microfinance dans le dveloppement rural.

    Avant dentreprendre une action quelconque, il nous est ncessaire davoir certaines notions.

    Ces notions sont fonctions de la thorie. La thorie tant une connaissance spculative,

    idale, indpendantes des applications (1). Autrement dit, la pratique dpend fortement de la

    thorie. Ou encore, la thorie ne saurait tre complte sans la pratique. Dun autre ct, la

    thorie naurait de sens, sans tre appuye par des pratiques.

    Pendant notre tude, nous avons pu bnficier de nombreuses cours thoriques. Nous navons

    nglig aucun cours dispens, parce que nous pensons quils sont tous ncessaires. Les

    principales thories recourues dans ce mmoire nous ont servi de base dans nos tudes.

    Par ailleurs, quelques ouvrages nous ont servi de support et nous nous sommes galement

    intresss des informations et cours thoriques recueillies sur Internet.

    Malheureusement, les supports thoriques ne suffisent pas vraiment parfaire notre devoir.

    Pour complter la partie analyse, des recherches doivent tre accomplies cest pourquoi, nous

    avons effectu quelques recueils de donnes au prs de l INSTAT Anosy.

    (1) Dictionnaire, LE PETIT LAROUSSE, dition 2005

  • II

    R E M E R C I E M E N T S Au terme de cette tude, nous ne saurons pas nous taire sans adresser nos plus vives

    reconnaissances et nos gratitudes tous ceux qui de prs ou de loin, de manire directe ou indirecte, ont contribu la ralisation de ce travail.

    Nous remercions infiniment DIEU, sans sa bndiction tout effort fournit serait vain.

    Nous remercions trs solennellement Monsieur RAMIARISON Herinjatovo enseignant

    lUniversit d Antananarivo, encadreur de mmoire, auprs de qui nous avons trouv,

    disponibilit malgr ses contraignantes et diverses occupations, rigueur, ouverture et conseils

    constructifs. Il a su canaliser notre pense vers lutile et lessentiel.

    Nous remercions trs sincrement :

    - Nos enseignants qui nont mnag aucun effort pour nous transmettre les

    connaissances acquises.

    - Nos parents qui nous ont attribu tous leurs soutiens jusquau terme de cette

    tude.

  • III

    - S i g l e s e t a c r o n y m e s -

    ACCS : Association de Crdit Caution Solidaire

    ACEP: Alliance de Crdit et dEpargne pour la Production

    ADFi : Action pour le Dveloppement et le Financement des micro-entreprises

    AECA : Association d'Epargne et de Crdit Autogre

    AMEC : Association Mutualiste d'Epargne et de Crdit

    BFV : Banky Fampandrosoana ny Varotra socit gnral

    BMOI : Banque Malgache de l'Ocan Indien

    BNI: Bankin' Ny Indostria

    BMS: modle Barro, Mankiw, Sala-i-Martin

    BOA: Bank of Africa

    BTM: Bankin' Ny Tantsaha Mpamokatra

    CMB : Compagnie Malgache des Banques

    CNaPS : Caisse Nationale de Prvoyance Sociale

    CDA : Conseil de Dveloppement d'Andohatapenaka

    CECAM : Caisse d'Epargne et de Crdit Agricole Mutuelle

    CEFOR : Crdit Epargne et Formation

    CEM : Caisse d'Epargne de Madagascar

    CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financire

    DCPE : Document Cadre de Politique Economique

    DSRP : Document Stratgique pour la Rduction de la Pauvret

    FENU : Fonds d'Equipement des Nations Unies

    GCV : Grenier Commun Villageois

    HARDI : Harmonisation des Actions pour la Ralisation d'un Dveloppement Intgr

    IFM : Institution Financire Mutualiste

    IMF : Institution de MicroFinance

    LVM : Location Vente Mutualiste

    M : Importation

    MEC : Mutuelle d'Epargne et de Crdit

    ODR : Opration de Dveloppement Rural

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

  • IV

    OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

    OFP : Organisations Financires de Proximit

    PADR : Plan Daction pour le Dveloppement Rural

    PAMF : Projet d'Appui la MicroFinance

    PATFR : Projet d' Assistance Technique aux Finances Rurales

    PD : Pays Dvelopp

    PED : Pays En de Dveloppement

    PNUD : Programme des Nations Unies pour le Dveloppement

    PIB : Produit Intrieur Brut

    SBM: State Bank of Mauritius

    SCAM : Socit de Crdit Agricole Mutuel

    SNMF : Stratgie Nationale de la Microfinance

    TIAVO: Tahiry Ifamonjena Amin'ny Vola

    TITEM: Tahiry Iombonan'ny Tantsaha Eto Madagasikara

    UCB: Union Commercial Bank

    VATSY: Vakinankaratra Tsy misara-mianakavy

    X: Exportation

  • V

    - L i s t e d e s g r a p h i q u e s -

    Graphique 1 : Evolution des nombres de caisse et de membre

    Graphique 2 : Evolution des encours de dpt et de crdit

    - L i s t e d e s t a b l e a u x - Tableau1 : Les fournisseurs de services dintermdiation financire

    Tableau 2 : Evolution des nombres de caisses et de membres

    Tableau 3 : La politique gouvernementale relative la microfinance

    Tableau 4 : Perception de limpact par les utilisateurs de LMV productifs

    agricole et non agricole en 2006

    Tableau 5 : Evolution des encours de dpt et de crdit

  • - 1 -

    I n t r o d u c t i o n

    Bien que des phnomnes de recours un dveloppement connaissent une extension

    rapide, dans les zones rurales rsident toujours la plupart des pauvres. Le dveloppement du

    monde rural narrive jamais suivre celui du dveloppement urbain. Plusieurs causes peuvent

    lexpliquer.

    Depuis lpoque des classiques, la richesse tait toujours dfinie comme le produit

    dun travail, cest le travail qui se prsente donc comme la principale source de la richesse.

    Pourtant ce travail doit tre mobilis en fonction de certains facteurs que les agents doivent

    acqurir par leurs propres moyens.

    Dans le monde rural, les mains duvres reprsentent une certaine quantit assez

    importante, ainsi que les surfaces exploiter ; ce qui reprsente donc une opportunit de

    lconomie rurale pour se dvelopper. Malgr cela, la ralit narrive pas saisir cette

    opportunit, le sous dveloppement et la pauvret rgnent toujours.

    Le non dveloppement du monde rural est d linsuffisance de connaissances

    acquises par les paysans, labsence de technologie, les moyens et techniques de productions

    non adapts. Lacquisition de ces diffrents facteurs ncessite un financement assez

    important.

    Les problmes confronts par les paysans se basent donc sur ce besoin en matire de

    financement et de capital.

    Le capital doit tre form par lpargne des mnages. Cependant, dans le monde rural,

    laccumulation de lpargne est trs faible voir mme nulle. Ce qui fait que le recours un

    financement extrieur se prsente comme indispensable. Ainsi, les intermdiaires financiers

    entrent en jeu en vue de satisfaire les besoins de financement des agents conomiques.

    La rsolution de la communaut internationale de faire face cette pauvret a t

    stimule ds les annes 70 et 80, par limplantation et lexpansion en milieu rural de

    nombreuses structures dintermdiation financire. Ainsi, la microfinance sest dveloppe

    travers diffrents pays. Il faut noter que ce dit dveloppement de la microfinance a t

    connu suite aux expriences de la Grameen Bank au Bangladesh et du banco sol en Bolivie,

  • - 2 -

    ce dveloppement trs rapide a t fortement encourag et soutenu par les grandes

    organisations internationales.

    En quelques annes, la microfinance contribuait de grandes russites, il existe

    aujourdhui de nombreuses institutions qui apportent des services financiers diversifis une

    certaines nombres de personnes qui ny avaient pas accs auparavant.

    Cependant, compte tenu du dveloppement rapide de la microfinance, un clairage

    doit tre men sur la relle contribution de la microfinance. La microfinance est-elle donc un

    facteur efficace pour promouvoir un rel dveloppement et une radication de la pauvret

    dans le monde rural ?

    Cette tude sarticulera autour de deux grandes parties :

    La premire partie porte sur ltude thorique de la microfinance dans laquelle il est

    ncessaire dvoquer quelques facteurs de croissance et de dveloppement, la situation de

    lconomie rurale et le rle du systme financier. Enfin, nous ferons les analyses dimpact de

    la microfinance notamment les conditions de son efficience et son inefficience.

    La deuxime partie traitera la microfinance rurale Madagascar, tels que ses effets et

    ses impacts travers quelques exemples dinstitutions de microfinance.

  • - 3 -

    PARTIE I : ETUDE THEORIQUE SUR LA MICRO FINANCE

    PARTIE I : tude thorique sur la micro

    Chapitre1 : Le systme financier dans le dveloppement conomique.

    Section 1 : Facteur de croissance et de dveloppement

    Sortir de la pauvret et donc se dvelopper tel est lobjectif de tous les pays en

    voie de dveloppement. Cependant, nombreux sont les conditions et obligations quimplique

    le mot Dveloppement . La croissance est une condition ncessaire au dveloppement bien

    que le concept de dveloppement fasse lobjet dune controverse (la croissance est

    conditionne par un certain niveau de dveloppement).

    A- Croissance : condition au dveloppement

    La croissance est une notion quantitative qui se distingue du dveloppement, de nature

    qualitative mais les deux phnomnes sont lis.

    Selon F. Perroux : la croissance est laugmentation soutenue pendant une ou

    plusieurs priodes longues dun indicateur de dimension, pour une nation, le produit net en

    termes rels 1. Autrement dit, cest la capacit dun pays produire plus de biens matriels.

    La croissance conomique entrane une augmentation du niveau de vie de la population. La

    croissance est un processus quantitatif qui est une condition sine qua non du dveloppement.

    Le problme majeur qui se pose pour les conomistes ainsi que pour tout pays, cest de

    savoir quest ce qui conduit rellement la croissance ? Il est donc ncessaire de voir les

    diffrents facteurs de la croissance conomique.

    B- Facteurs de croissance conomique

    Nombreuses sont les rflexions sur la croissance et elles voluent suivant les diffrents

    courants de penses conomiques.

    Les diffrentes coles de penses conomiques ont chacune leur thories sur les facteurs de

    croissance conomique ; ainsi nombreux sont les facteurs pris en compte pour expliquer la

    1 Cours de croissance,

  • - 4 -

    croissance. Toutefois, les facteurs de la croissance conomique retenus dans les modles de

    croissance sont : le capital, les mains duvre (Travail), le progrs technique et linnovation,

    la qualit du main duvre ou encore le capital humain (ducation, sant)

    1- Capital et Travail

    Le capital et le travail sont considrs comme tant des facteurs de la croissance

    conomique, des facteurs de production qui sont ncessaires au dveloppement conomique.

    Ce concept est issu de l'conomie politique classique chez Adam Smith et David Ricardo. En

    effet, ils font partie des facteurs dits Facteurs primaires de la croissance conomique.

    Par dfinition, capital signifie originellement le principal dune dette, c'est--dire une

    somme place qui procure des intrts, et par extension, tout patrimoine ou richesse

    susceptible de procurer un revenu. Le capital est donc utilis comme quivalent du

    patrimoine qui est lensemble des biens que possde un individu, une entreprise.

    Dans le modle Classique, cest le capital qui est source de richesse car celui-ci permet

    de mobiliser le travail et ce dernier est cause de richesse donc de la croissance.

    LAccumulation du capital permet de mobiliser et de transformer lpargne en un facteur de

    production en investissement permettant dacheter des matires premires ncessaires la

    production. Par consquent, la diminution de laccumulation du capital, suite une baisse du

    taux de profit cause de la diminution de la consommation ouvrire en raison de la baisse du

    niveau de salaire des ouvriers, et donc une crise de dbouch, entrane une diminution de

    linvestissement et donc diminution de la production. Ainsi, le facteur capital est un facteur

    mobilisateur de lconomie .Cette notion est prsente dans la thorie de Marx.

    Dans le problme de rpartition, pour les Classiques, on voit encore cette notion

    dinvestissement c'est--dire que cest ce dernier qui alimente le capital. Une augmentation du

    revenu issu de lexploitation des terres (Rente) et celle des salaires entrane automatiquement

    une diminution de linvestissement pour respecter lquilibre dans lquation de la rpartition

    qui est :

    P = F + S + I

    avec P : quation du prix, somme des cots

    F : revenu de la terre ou Rente

    S : salaire des ouvriers

    I : linvestissement

  • - 5 -

    Par consquent, si I (investissement) diminue, il y aura moins de capital car en fait, cest

    lInvestissement qui mobilise le capital et donc la socit tend stagner do la notion de

    ltat stationnaire.

    Pour les noclassiques, le capital (physique et financier) et le travail constituent encore

    des facteurs de croissance. La fonction de production, qui a t amplement utilise dans les

    modles de croissance no-classique, est la fonction de Cobb-Douglas rendements

    dchelle constants.

    La fonction scrit :

    Y = K L1-

    o on peut assimiler Y au PIB rel, K le stock de capital, L le stock de main doeuvre,

    llasticit doffre de Y par rapport K et 1- llasticit doffre de Y par rapport L.

    Par cette quation, on peut dire dune part, que laugmentation du K (capital) entrane celle

    du PIB donc une croissance pour le pays et dautre part, laugmentation du main duvre

    entrane aussi de son cot celle du PIB.

    De plus, dans le problme noclassique, la croissance dmographique un taux gal

    n qui est dfinie par la formule :

    L/L = n

    signifie quil y a des mains duvres nouveaux et quil faut les quiper de capital K pour

    assurer le plein emploi qui est dfinit par lquation suivante :

    Y/Y = K/K= L/L

    g = s/v = n

    avec g : accroissement du PIB

    s/v : accroissement du capital

    n : accroissement de la population ou croissance dmographique

    Cette galit signifie donc que pour respecter lquilibre, dans le modle noclassique,

    laugmentation de la population (surplus de main doeuvre) doit tre suivie par une

    augmentation du capital afin daugmenter le taux de croissance.

    Dans le modle de croissance quilibr Nokeynesien,

  • - 6 -

    2- Progrs technique

    La notion de progrs technique est essentielle dans la comprhension des mcanismes

    conomiques, et tout particulirement lorsque l'on s'interroge sur les sources de la croissance.

    Dans les thories sur le modeler de croissance, le progrs technique est galement qualifi de

    facteur de production (de croissance) avec les deux autres facteurs prcits (travail et capital).

    Le progrs technique au sens strict est lensemble des lments qui permettent

    damliorer les mthodes de production et daugmenter la productivit. Le progrs technique

    se manifeste par des changements de machines, des nouvelles organisations du travail2. Au

    sens large, le progrs technique s'identifie aux nouvelles inventions et son application

    constitue une Innovation, plus prcisment, le progrs technique rsulte directement des

    innovations, c'est dire de la mise en application dune invention.

    Le progrs technique est un donc un processus gnral de dveloppement et

    perfectionnement des mthodes et moyens de production en rduisant de plus en plus l'effort

    humain. Le progrs technique se manifeste dans tous les secteurs d'activits (agriculture,

    industrie, services).Le progrs technique est donc facteur de croissance.

    Le modle de Solow3, d'inspiration des noclassique, se fonde sur une fonction de

    production donc de la croissance, deux facteurs : le travail et le capital. La production

    rsulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantit de capital

    (moyens de production) et de travail (main d'uvre). Augmenter la quantit de capital (cest-

    -dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d'uvre

    augmente sa productivit (dite apparente).

    Toutefois, Solow a apport une explication face au problme de croissance en France

    entre 1950 et 1970 qui, d'aprs lui, la moiti environ de cette croissance observe peut tre

    explique par une croissance de la quantit ou de la qualit des facteurs (travail et capital) et

    le reste est un rsidu, une sorte de don du ciel. Ce rsidu est d au progrs technique et qui

    permet d'amliorer l'efficacit de chacun des deux facteurs. Pour lui, le progrs technique

    amliore la productivit du facteur travail. Ds lors, croissance dmographique et progrs

    technique jouent le mme rle pour expliquer la croissance. La dmographie donne la quantit

    de travail, la technologie donne sa qualit. Or c'est bien non seulement la croissance de la 2 http://brises.org/notion.php/progres-technique/innovation/invention 3 Robert M. Solow, technical change and the aggregate production function , dans the review of economics and statistics, vol 39 aug 1657

  • - 7 -

    quantit de travail (croissance dmographique) mais aussi la croissance de sa qualit (progrs

    technique) qui expliquent la croissance du facteur travail et donc de la production.

    Cette notion de rsidu qui est le progrs technique a t approfondie par Joseph Alos

    Schumpeter4. Pour lui, le progrs technique est une variable endogne c'est dire, fait partie

    de la science conomique. Le progrs technique est le principal facteur de la croissance. Les

    innovations entranent lexpansion parce quelles engendrent des profits lis la situation de

    monopole temporaire. Le progrs technique est loeuvre dun entrepreneur qui prend des

    risques donc l'acteur principal de l'innovation, c'est le chef d'entreprise. C'est lui qui prend le

    risque d'investir et d'innover. On voit donc que pour innover, l'entrepreneur fait des

    investissements afin d'obtenir les moyens ncessaires pour la mise en application des

    nouvelles inventions

    Lorsque ces innovations sont largement diffuses, leurs effets sattnuent : cest le dclin.

    Il faut alors une nouvelle innovation pour engendrer une nouvelle phase dexpansion.

    Schumpeter distingue 5 catgories dinnovation dont:

    - Fabrication dun bien nouveau.

    - Introduction dune mthode de production nouvelle.

    - Ouverture dun dbouch nouveau.

    - Conqute dune source nouvelle de matires premires.

    - Ralisation dune nouvelle organisation

    Selon Schumpeter donc, le progrs technique, qui n'est autre que l'innovation, est le

    principal facteur de croissance car il permet aux entrepreneurs de dvelopper son entreprise.

    Et mme en cas de crise c'est encore l'innovation qui lui permet de s'en sortir, Schumpeter:

    Une innovation chasse l'autre5On peut ainsi prsenter la contribution du progrs technique

    dans la croissance conomique.

    4 J.A. Schumpeter thorie de lvolution conomique 5J.A. Schumpeter thorie de lvolution conomique

  • - 8 -

    V

    Source : analyse personnelle

    Singer ajoute des explications quavec le progrs technique, labsorption de matires

    premires par unit de produit industriel tend se rduire, do une possibilit daugmenter le

    volume de la production par consquent une croissance.

    3- Capital humain

    LUCAS6 dfinit le capital humain comme tant l'ensemble des connaissances,

    qualifications, aptitudes, les comptences et les autres attributs de la population qui prsentent

    de l'intrt pour l'activit conomique. Cette dfinition a t prise par l'OCDE dans son

    analyse sur les facteurs dterminants de la croissance. De son cot, la base mme de cette

    dfinition, la Banque mondiale a affirm que lensemble des connaissances, comptences et

    donnes d'exprience que possdent les individus et qui les rendent conomiquement

    productifs constituent le Capital humain7.

    Multiples sont les tudes faites pour montrer la relation existant entre capital humain

    et croissance conomique, mais force est de constater que ces tudes ont t bas sur le

    modle de Lucas dans sa thorie de la croissance endogne, dans laquelle il a voqu le rle

    du capital humain dans la croissance conomique et en justifiant le fait quun travailleur

    dune qualification donne soit plus productif que celui qui na reu aucune formation.

    Aussi, le modle de BMS (Barro, Mankiw, Sala-i-Martin) en 1995 a attribu un rle

    fondamental du capital humain dans la production et dans la croissance conomique. Ainsi

    dans leurs tudes, si les individus ne sont pas innovateurs le progrs technique n'aura pas lieu.

    Lducation est considre comme tant un investissement, et constitue l'lment cl qui

    accrot la productivit future des travailleurs et de la population donc contribue la 6Cours Macro dynamique : croissance, Chapitre V: le moteur de la croissance et l'conomie des ides, Universit de Toulouse, 2007/08 7 http://www.worldbank.org

    Amlioration de la

    productivit

    PROGRES

    TECHNIQUES

    CROISSANCE

    INVENTION

    INVESTISSEMENT

    INNOVATION

  • - 9 -

    croissance. Ils affirment aussi que la diffrence de capital humain, mesur par le quotient

    intellectuel (tant sur le plan affaire que technologique), est la cause des carts existant entre

    PED et PD. Par consquent, l'ducation, et/ou formation est un facteur de production

    supplmentaire et les dpenses faites en temps et argent pour ces deux facteurs sont considr

    comme tant un investissement. En fait, l'ducation et les formations professionnelles

    permettent de crer et de fournir un capital humain plus qualifi permettant une incorporation

    plus effective du progrs technique et c'est ce dernier qui est facteur de croissance.

    A base de ces diffrentes thories sur le capital humain, les tudes empiriques faites

    par divers pays et organisations ont renforces lide du fait que le capital humain contribue

    efficacement la croissance. Les tudes faites sur les facteurs de croissance en Canada au

    cour de la priode de 1951 20018 rvlent que l'ducation n'est tout simplement pas le

    produit de la croissance conomique mais cest linverse et que l'investissement dans le

    capital humain, comme l'ducation et le perfectionnement des comptences, a une incidence

    trois fois plus importante sur la croissance conomique long terme que l'investissement dans

    le capital physique9. En effet, l'ducation et les comptences participent la croissance

    conomique et que les progrs raliss en matire de comptences se traduisent par une

    consolidation de la croissance conomique.

    Outre ces facteurs mentionns dans la thorie de la croissance dautres facteurs

    reprsentent aussi comme des conditions ncessaires au dveloppement.

    4- Lpargne et investissement

    Daprs la formule de Ragnar Nurske selon laquelle un pays est pauvre parce quil

    est pauvre 10 ceci sous entend une faiblesse au niveau du revenu, ceci reflte que le

    dveloppement est une question dargent, c'est--dire besoin de fond pour accumuler le

    capital, ce dernier ncessite donc une somme importante dpargne. Lpargne est insuffisante

    8 SOURCE : Le capital humain et les niveaux de vie dans les provinces canadiennes, Serge Coulombe et Jean-Franois Tremblay, Dpartement de science conomique, Universit dOttawa (2006)

    9Rsultats en littrature, capital humain et croissance, Le quotidien, Juin 2004, Canada

    10Ragnar Nurske

  • - 10 -

    car le revenu est bas, ce qui va diminuer aussi la stimulation de linvestissement do pas de

    croissance.

    Dans une perspective de long terme, laccumulation de lpargne dpend de la

    rpartition du revenu, et plus prcisment, de la part du profit, valeur rsiduelle aprs le

    retraitement des salaires et de la rente.

    . Quand cette part est croissante, laccumulation de lpargne sacclre do une

    augmentation de linvestissement, par consquente volution en terme de croissance, et dans

    le cas contraire, elle se ralentit.

    A.Lewis propose une thse selon laquelle la mise au travail de lexcdent de main-

    doeuvre, dans un secteur o la productivit marginale du travail est positive pour gnrer des

    profits croissants. Dans la mesure o llasticit-revenu de la demande de produit est

    infrieure 1, toute amlioration de la productivit dans lindustrie profitera lindustrie : en

    effet la baisse des prix agricoles ne sera pas intgralement absorbe par un accroissement

    quivalent la demande. On peut donc affirmer que cest lagriculture qui finance

    lindustrie .

    La possibilit pour les PED, de se financer de faon endogne existe, condition que

    lEtat mobilise lui-mme un surplus conomique potentiel dans les principaux secteurs de

    production.

    Sur la base dun modle Harrod et Domar, selon lequel la croissance dpend de

    linvestissement, cette analyse avance lhypothse de la rigidit de loffre moyen terme, ce

    qui ncessite limportation de biens et de services. Dans ce cadre, lvaluation des besoins de

    financement dpend de quatre paramtres : pargne intrieure, linvestissement, les

    exportations X, les importations M. en fixant un taux cible de croissance, il est possible de

    dterminer les besoins de capitaux intrieurs pour linvestissement, compte tenu de la

    propension interne pargner, et dvaluer le solde de la balance commerciale propre ce

    taux de croissance. Dans cette phase de prvision (ex ante), le dficit intrieur de lpargne

    peut diffrer du dficit extrieur.

  • - 11 -

    Le modle de Chenery11 a eu une importance considrable dans la pense du

    dveloppement ; mais il reflte la surestimation dun seul facteur de linvestissement comme

    facteur de la croissance et de lappui financier extrieur comme condition permissive. Il arrive

    un moment o, de toute faon capital is made at home 12 , o linvestissement est une

    affaire interne, dpargne endogne.

    Certains conomistes parlent dune tendance sculaire la dgradation des termes de

    lchange des produits primaires.

    C- Quelques concepts du Dveloppement

    Le concept du dveloppement renvoi la notion defficacit conomique qui est la

    croissance et aussi du respect dune certaine justice sociale qui favorise et permet

    lenrichissement des plus pauvres.

    Le dveloppement conomique dsigne donc les volutions positives dans les

    changements structurels d'une zone gographique ou d'une population : dmographiques,

    techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux... De tels changements engendrent

    l'enrichissement de la population et l'amlioration des conditions de vie (P. Bairoch)13.

    D- Paradigme du dveloppement

    On distingue des diffrentes conceptions du paradigme de dveloppement :

    Diana Hunt [1989] : le dveloppement, comme expansion du noyau capitaliste :

    Lewis et Rostow : la formation du K ncessite un taux dpargne suffisant et joue un

    rle crucial dans le dveloppement

    Le paradigme structuraliste : il distingue croissance et dveloppement. Le dualisme et

    la dpendance technologique sont les caractristiques les plus frquemment soulignes du

    sous-dveloppement (Furtado et Prebisch) ; les blocages de croissance seront levs par une

    11 Bliss, C., (1989), Trade and Development, pp. 1187-1240 dans Chenery, H. et T. N. Srinivasan, (ds. ), Handbook of Development Economics, Volume 2, (Amsterdam : North Holland).

    12 R.Nurske 13 Dfinition du dveloppement, Lexique dEconomie, 9e dition (DALLOZ)

  • - 12 -

    nouvelle combinaison des facteurs de production qui amliorera la productivit du travail, et

    par lessor dune industrie locale diversifie, sappuyant sur la demande intrieure

    Paradigme no-marxiste : les PED ne peuvent esprer se dveloppement cause de

    limprialisme, et du dtournement du surplus des accumulations non productives par la

    classe dominante. Seule une rvolution socialiste permettra lutilisation productive et

    quitable du surplus

    Les thories de la dpendance : la croissance de la priphrie est dpendante du centre

    pour les marchs, les technologies, les finances.

    Le paradigme noclassique : thse de lautofinancement chez Mc Kinnon.

    Le paradigme des besoins essentiels : le dveloppement associe 2 objectifs : la

    croissance conomique et lradication de la pauvret.

    Section 2 : lconomie paysanne

    Dans la thorie conomique traditionnelle, le secteur agricole a t plus ou moins

    nglig. A lpoque des mercantilistes dj (XVIime et XVIIime sicles), seuls les mtaux

    prcieux taient considrs comme une richesse, le bas prix agricole fut prconis, laccs aux

    produits vivriers tant considr comme un droit. Au XIIIime sicle, les physiocrates Quesnay

    et Turgot, prcurseurs du courant classique (libral), accordaient une grande importance

    lagriculture. Ils avaient procd une analyse en termes de classes sociales pour justifier la

    cration et la rpartition des richesses. Malgr ce bref passage au secteur agricole, les autres

    courants successifs vont occulter ce domaine et sintresser dautres proccupations

    (industrie pour les classiques, lutte des classes pour Marx, allocation des ressources rares pour

    les noclassiques, approche globale pour Keynes, etc.).

    Cela tant, la thorie physiocratique de la rpartition ainsi que la thorie noclassique

    des prix vont tre retenues comme les fondements des politiques agricoles, notamment pour

    les pays en dveloppement. Toutefois, lchec des politiques dajustement structurel, qui

    consiste appliquer les principes de lconomie marchande dans le secteur agricole, a conduit

  • - 13 -

    dautres chercheurs dvelopper un nouveau cadre danalyse de lconomie paysanne. Cette

    dernire sappuie essentiellement sur luvre de Chayanov14.

    Selon Chaynov, lconomie paysanne est caractrise par des exploitations familiales.

    Elle se distingue en consquence dune exploitation capitaliste, base sur les trois classes

    dfinies par physiocrates.

    Cette analyse en terme de classe permet en effet dexpliquer la rpartition de la

    richesse, le comportement des classes et donc le rapport quantitatif entre le travail

    (rcompens par le salaire), le capital (rmunr par le profit) et la terre (rmunre par la

    rente). Il sagit l des diffrents lments qui dterminent la valeur dun produit (et donc en

    partie de son prix). Cette thorie constitue ainsi le fondement de la politique des prix

    (agricoles), qui sont leur tour un des lments moteurs de la politique agricole.

    Toutefois selon Chayanov, lexploitation familiale nemploie pas une main-duvre

    salarie et de fait, la classe des travailleurs nexiste pas, et en consquence le salaire est absent

    dans la constitution de la valeur (et donc du prix). Corollaire : La conception de

    lexploitation paysanne serait donc concevable dans des systmes conomiques qui ignorent

    totalement les catgories du travail salari et du salaire, sinon sur le plan historique du

    moins sur le plan logique 15.

    Comme cest la main-duvre familiale qui organise techniquement le processus de

    lexploitation familiale, sa composition est dtermine par celle de la famille. Cest en

    fonction de cette dernire que vont tre dtermins les rapports des lments productifs. La

    famille paysanne dlimite la surface agricole exploiter selon leurs besoins en produits

    vivriers. Cette exploitation familiale est alors caractrise par une auto-exploitation.

    Chayanov conclut alors lexistence dun lien entre les dimensions de la famille et le volume

    de son activit conomique et agricole.

    Dans cette optique, la rmunration du travail du paysan est dtermine par

    lintensit du travail (cest--dire la quantit dnergie quil dploie) et la productivit de

    chaque unit de travail dpense, cela dans des conditions conomiques et techniques,

    lesquelles conditionnent lefficacit du travail. A cet gard, Chayanov revient de manire

    implicite sur le phnomne de rendements dcroissants chez les auteurs classiques d la

    dgradation progressive de la fertilit du sol, sous leffet combin de labsence dune

    14 Chayanov A., 1923, Die Lehre von der bauerlichen Wirtchaft, Berlin, Parey 15 Chayanov A., 1923, Die Lehre von der bauerlichen Wirtchaft, Berlin, Parey

  • - 14 -

    technologie avance et de lemprise des traditions. La question des rendements dcroissants

    (ou cots croissants) intresse les conomistes depuis longtemps. Les hypothses avances

    sont les suivantes. Les terres cultivables sont devenues rares. Des efforts supplmentaires

    (mcanisation, adoption des nouvelles technologies, etc.) sont ncessaires pour maintenir le

    niveau de la production.

    La dcroissance des rendements, conformment la thse ricardienne, rsulte de

    lexistence dun surplus de travailleurs agricoles sous-employs et dune mise en culture des

    terres marginales.

    La capacit de production des terres cultivables disponibles est, par nature, limite. En

    labsence dinnovations permettant de maintenir le niveau de production agricole, la

    croissance dmographique en zone rurale se traduit par une baisse de la production par tte.

    De la mme manire, la productivit marginale de lagriculture diminue galement. En effet,

    larrive dun travailleur supplmentaire dans lagriculture napporte aucun surplus la

    production totale.

    Les modles de Lewis et Todaro16 sinscrivent dans le mme tat desprit. Ces deux

    auteurs prsentent les conomies des pays en dveloppement comme tant dualistes. Elles

    sont constitues de deux secteurs opposs : un secteur rural essentiellement agricole ayant une

    productivit faible et un secteur moderne compose des industries et des entreprises formelles

    avec une productivit leve. La thse de ces deux auteurs est particulirement vrifie dans

    le contexte malgache. Le secteur agricole a connu une baisse tendancielle depuis plusieurs

    dcennies.

    Le poids de lagriculture dans le PIB tait de 17,5% (48,5% du secteur primaire) en

    1990 contre 15,3% (44,5 % du secteur primaire) en 2001 (Gouvernement malgache, 2003).

    De mme, le taux de croissance du secteur a t de 3,1% en 2004 alors que le secteur tertiaire

    a connu une augmentation de 6% la mme anne (INSTAT, DSY, 2005). La production

    agricole a donc diminu malgr la hausse des prix suite la libralisation du secteur agricole.

    A titre illustratif, entre 1997 et 1999, la part de lagriculture dans le produit intrieur brut

    16 Lewis, W. A. (1954), Economic Development with Unlimited Supplies of Labour, Manchester School, vol.22, 139-191.

  • - 15 -

    (PIB) enregistrait une croissance moyenne de 2,5% contre 4,8% pour le secteur industriel et

    5,1% pour le service (World Bank, 2002).

    Lewis et Todaro associent la faiblesse des rendements agricoles aux caractristiques

    de lagriculture dans le milieu rural. En effet, le secteur agricole des pays en dveloppement,

    particulirement Madagascar, est caractris par la prdominance des cultures vivrires. Les

    techniques agricoles restent traditionnelles. Les facteurs de production sont essentiellement

    constitus par la terre, la main-duvre et quelques quipements traditionnels (hache, bche,

    charrue, bufs, etc.). Or, la disponibilit d'excdent en travail ne stimule pas une recherche

    d'amlioration de la productivit du travail agricole ; au contraire elle contraint

    gnralement les mnages agricoles maintenir un ensemble d'activits peu rmunratrices

    (Bockel et Dabat, 2001, p.2).

    La pertinence de la thse de Lewis et de Todaro rside dans le fait quelle a permis de

    comprendre du moins en partie le lien entre la dcroissance de la productivit dans le secteur

    agricole et la croissance de la population rurale. Cependant, la croissance dmographique et

    labsence de technologies ne constituent pas les seuls facteurs qui ont entran la faiblesse des

    rendements du secteur agricole. Dans cette optique, Thiombiano17 avance la thse dun

    comportement atypique des paysans.

    Section 3 : Les problmes qui entravent le dveloppement du

    monde rural

    A- Paysans producteur-consomateur

    Dans la perspective de lanalyse de Chayanov18 , certains conomistes tels que

    Thiombiano19 expliquent la faiblesse de la productivit agricole par lexistence dune

    lasticit ngative rsultant dun comportement atypique des producteurs-consommateurs

    dont les paysans. Cet auteur dfinit le producteur-consommateur comme un agent

    conomique qui ne fait pas de distinction entre activit de production et de consommation, qui

    17 Thiombiano, T., 1997, La controverse empirique et thorique pose par le comportement des producteurs-consommateurs , Revue Tiers Monde, n152, 6, octobre-dcembre. 18 Chayanov 1990 19 Thiombiano, T., 1997, La controverse empirique et thorique pose par le comportement des producteurs-consommateurs , Revue Tiers Monde, n152, 6, octobre-dcembre

  • - 16 -

    dispose dune flexibilit dans le travail, qui est guid par un revenu-objectif et qui ne place

    pas au centre de ses proccupations le profit 20. Dans la mesure o lagriculture constitue

    une activit de subsistance et o la recherche de profit nest pas une fin en soi, la majorit des

    agriculteurs peut tre considre comme tant des producteurs-consommateurs. Les activits

    agricoles, surtout pour les pays en voie de dveloppement sexercent le plus souvent dans le

    cadre dune reproduction simple. Autrement dit, elles se caractrisent par labsence

    daccumulation de capital et dinnovation agricole.

    Une lasticit ngative de loffre par rapport au prix rsulte des diffrents facteurs

    suivants:

    1) La taille rduite des exploitations : elle limite la capacit pour les agriculteurs de

    rpondre, par une hausse de production, laugmentation des prix. Cette hypothse est

    particulirement vrifie Madagascar dans la mesure o la tradition veut quil y ait une

    parcellisation des rizires par hritage. Cette pratique rduit de manire considrable les

    rendements dchelles des parcelles mises en culture.

    2) Les agriculteurs produisent essentiellement pour lauto-consommation, ce qui fait que

    llasticit offre/prix est faible en labsence dune auto-suffisance alimentaire permanente. Ce

    phnomne est galement observ chez les paysans malgaches. Dune manire gnrale, les

    paysans repartissent en trois catgories la production agricole. Une partie est destine

    lautoconsommation. Une deuxime partie constitue la semence pour la prochaine anne

    agricole. Une troisime partie sera vendue sur le march local.

    En effet, les paysans ont besoin dune certaine somme dargents pour faire face aux besoins

    de base (achat de mdicaments, de vtements, etc.).

    3) Les agriculteurs sont la fois vendeurs et acheteurs des produits vivriers : ce qui

    signifie que toute hausse des prix agricoles affectera les agriculteurs eux-mmes. Le milieu

    rural Madagascar vrifie galement cette hypothse dans la mesure o la majorit des

    paysans nest pas autosuffisante. De fait, la production ne suffit pas nourrir toute la famille

    pendant lanne agricole. Les mnages ruraux doivent ainsi sapprovisionner en produits

    alimentaires sur le march local pendant la priode de soudure. La hausse des prix la

    production a donc une rpercussion certaine sur ces mmes producteurs agricoles.

    4) Le revenu-objectif ou revenu danticipation du paysan : cest le revenu permettant de

    couvrir les dpenses envisages par les agriculteurs pour lanne venir. Le profit ne

    20 Thiombiano, T., 1997, La controverse empirique et thorique pose par le comportement des producteurs-consommateurs , Revue Tiers Monde, n152, 6, octobre-dcembre

  • - 17 -

    constitue pas la proccupation des paysans dans la majorit des pays pauvres. Puisquils sont

    dans une conomie dchange o la monnaie est indispensable comme moyen dchange, la

    vente des produits agricoles est juste ncessaire pour rpondre leurs besoins montaires.

    Ceux-ci servent faire face aux dpenses socialement obligatoires (funrailles, mariage,)

    En partant de ces caractristiques, lapparition de llasticit-prix ngative dcoule du

    mcanisme suivant. Le travail agricole est gnrateur de mal-tre (donc source de dsutilit),

    la force des bras est un minimum dquipements constituant les moyens de production.

    Lexploitation agricole repose essentiellement sur la main-duvre familiale. Les travailleurs

    agricoles font larbitrage entre activits agricoles, sources de mal-tre et de revenu, et activits

    de loisirs sources de bien-tre mais non-productives. Llasticit ngative apparat partir du

    moment o au-del dun certain niveau donn de prix, les producteurs-consommateurs

    diminuent leur offre des produits agricoles.

    Ce comportement atypique sexplique par le fait quavec moins deffort quavant, ces

    agents producteurs-consommateurs arrivent obtenir le revenu qui leur permet de subvenir

    leurs besoins vitaux cest--dire le revenu-objectif . Ds lors, ils passent beaucoup plus de

    temps au repos ou faire des activits sociales ou de loisir au dtriment des activits

    agricoles. Do une certaine tendance substituer les activits productives celles de loisir

    malgr la hausse des prix et de la demande. En outre, la hausse des prix agricoles peut se

    retourner contre ces paysans car ils sont eux-mmes acheteurs des produits agricoles pendant

    la priode de soudure.

    B- Problmes techniques

    Presque partout les paysans sont confronts de problmes techniques. Leurs

    pratiques culturales, les modes habituels dexploitation deviennent souvent inadapts face aux

    nouvelles contraintes. Des changements techniques sont toujours ncessaires pour sadapter

    aux changements cologiques (scheresse, baisse des ressources naturelles) et aux

    modifications du contexte socio-conomique (diminution de lespace disponible, baisse du

    prix des pays agricoles, etc.).

    C- Apprentissage

    Dautant plus, la faiblesse de la productivit agricole sexplique par un certain manque

    de connaissance en matire de dveloppement. Mme si les techniques de production existent

    dans le monde rural, les paysans manquent de comptence pour saisir cette opportunit ; ce

    qui fait que les paysans manquent dapprentissage.

  • - 18 -

    D- Financement

    Compte tenu de ces facteurs qui nuisent le dveloppement du monde rural, la

    contrainte de financement semble tre lat plus importante. Comme les revenus des paysans

    narrivent mme pas couvrir leurs besoins vitaux, ils ne possdent pas des fonds ncessaire

    ni pour dautres consommations, ni pour dautres investissements.

    Outre, les autres contraintes de croissance et de dveloppement ncessitent galement

    un certain niveau de financement. Daprs les analyses traditionnelles, il existe un lien qui

    relie le dveloppement financier et la croissance conomique. Ce lien a t reconnu par

    Gurley et Shaw21, Goldsmith22. Prenons par exemple la technologie, le cot de la technologie

    est trs lev donc ncessite un financement suprieur, de mme pour lapprentissage que les

    paysans doivent acqurir pour lefficacit de cette technologie ou de certains techniques de

    productions.

    Cela vrifie que le financement est une condition sine qua non de la croissance et du

    dveloppement. Tout processus de dveloppement exige donc une capacit de financement.

    Comme les revenus des paysans sont trs faibles, ils ne possdent pas dpargne pour

    avoir une capacit de financement viable. Do ils doivent recourir un financement exogne

    sous forme de crdit ; ce qui fait que les institutions financires jouent un rle important au

    dveloppement du monde rural.

    Section 4 : Rles du systme financier

    A- Fonction du systme financier

    Pour les post-keynsiens la fonction occupe par le systme financier ne reste pas

    seulement sur lintermdiation financire entre pargne et investissement des agents

    conomiques. En plus, il cre de lpargne par lintermdiaire de la finance aussi bien que

    lallocation de ces pargnes par des financements.

    La finance est un moyen de paiement pour les entreprises, elle leur permet de

    faire le choix pour leurs dcisions dinvestissement. Le financement permet au systme

    21 Gurley et Shaw la monnaie dans une thorie des actifs financiers

    22 Goldsmith, R.W. [1969], Financial Structure and Development, Yale University Press.

  • - 19 -

    financier de contrler lencaisse montaire des agents conomiques et de prvenir ainsi la

    fragilit de lensemble du systme financier. Dans la dimension macroconomique, la

    fonctionnalit de la structure financire par la manire dont elle assure les fonctions de la

    finance et du financement. Le systme financier (appel aussi secteur financier ou

    infrastructure financire) comprend toutes les opportunits dpargne et de financement, les

    institutions financires qui fournissent ces opportunits, ainsi que les normes et modes die

    comportements lis ces institutions et leurs activits. Les marchs financiers sont les

    marchs de rencontre entre une offre et une demande sur lesquels les institutions financires

    proposent leurs services aux secteurs non financiers de lconomie. 23

    B- Offre de service dintermdiation financire

    Les intermdiaires offrant des services financiers vont des institutions les plus

    formelles aux prteurs privs informels. Connatre la taille, la croissance, le nombre de ces

    institutions est essentiel pour comprendre le fonctionnement du systme financier

    .lintermdiaire financire varie en fonction des produits et services fournis, et dpend, dans

    une certaine mesure, du type dinstitution qui les propose. Tous les marchs ne donnent pas

    accs aux mmes produits et services. Dterminer les services financiers prsents sur les

    diffrents marchs est important pour identifier les clients dont les besoins ne sont pas

    satisfaits.

    Les systmes financiers peuvent gnralement tre classs en trois secteurs (voir

    tableau 1) :

    - les institutions financires formelles :

    Les institutions financires formelles ont reu lagrment des pouvoirs publics et sont

    soumises aux mmes rglementations et contrle que les banques. Il peut sagir de banques

    publiques et prives de compagnies dassurances ou encore des socits financires

    lorsquelles possdent une clientle de petits commerants ou de paysans, il leur est possible

    dinvestir dans le secteur de la micro finance.

    Au sein du secteur formel, les institutions prives se concentrent gnralement sur les

    zones urbaines alors que de nombreuses institutions publiques oprent la fois en zones

    urbaines et rurales. Les institutions prives octroient souvent des crdits individuels de

    montant lev une clientle de grandes entreprises, prives ou publiques appartenant aux

    23 Krahnen et Schmidt 1994 page3

  • - 20 -

    secteurs industriels modernes. Les institutions du secteur formel priv sont habituellement

    celles qui mobilisent le plus lpargne du public. Les institutions rurales publiques octroient

    souvent des crdits agricoles dans un but dveloppement du secteur rural. Leurs fonds

    proviennent des subventions verses par lEtat et des capitaux trangers, lpargne et les

    dpts tant des ressources secondaires. Le traitement des oprations, dans ces institutions,

    seffectue selon des formalits et des procdures administratives qui occasionnent des cots

    de transaction levs, ce qui renforce la prfrence pour les crdits relativement importants.

    - les institutions financires semi-formelles :

    Les institutions financires semi-formelles ne relvent pas des autorits de supervision

    bancaire mais sont habituellement agres et contrles par dautres organismes dEtat. Les

    mutuels ou coopratives de crdits et les banques coopratives, par exemple, sont souvent

    supervises par un bureau charg des coopratives. Ces institutions, de taille trs variable, ont

    une clientle de niveau de revenu moyen, caractrise par une profession ou une zone

    gographique donne. Elles mettent laccent sur la mobilisation des dpts.

    Les institutions semi-formelles offrent des produits et services qui se situent entre ceux que

    proposent les institutions formelles et informelles. Leurs produits dpargne et de crdit

    empruntent souvent des caractristiques la fois aux uns et aux autres.

    - institutions financires informelles

    Les intermdiaires financiers informels oprent quant eux, en dehors de tout cadre

    rglementaire et de tout contrle de lEtat. Leurs clients cibles sont principalement les agents

    qui possdent des revenus faibles tels que les paysans et les petites entreprises. Leurs fonds

    proviennent des banques et des pargnes des mnages. Outre, les institutions financires

    informelles octroient des volumes de crdits assez faibles qui correspondent aux solvabilits

    des agents faible revenu.

  • - 21 -

    Ci-aprs le tableau qui prsente les trois classes des intermdiaires financires :

    Tableau 1 : Les fournisseurs de services dintermdiation financire

    Secteur formel Secteur semi-formel Secteur informel Banque centrale

    Banques

    - banques commerciales

    - banque des affaires

    - caisse dpargne

    - banques agricoles

    - caisse dpargne postale

    - cooprative des salaris

    - banque coopratives

    banque de dveloppement

    - publiques

    - prives

    institutions autres que les banques

    - compagnies financires

    - institutions de crdit terme

    socit de crdit immobilier, et mutuel de

    crdit immobilier

    institution dpargne contractuelle

    - fonds de pension

    - compagnie dassurance

    march

    - actions

    - obligations

    Coopratives dpargne et de

    crdit

    Cooprative multiservices

    Mutuelles de crdit

    Banques populaires

    Coopratives quasi-banques

    Fonds dpargne salarie

    Caisse de crdit villageois

    Projet de dveloppement

    Clubs dpargne et groupes

    dentraide enregistrs

    Organisations non

    gouvernementales (ONG)

    Association dpargne

    Associations dpargne et

    de crdit tontines et autres

    variantes

    Socits financires

    informelles

    - banques

    locales

    - compagnies

    financires

    groupes dentraide non

    enregistrs

    prteurs privs individuels

    - commerant

    - non

    commerant

    ONG

    Source: food and agriculture organization 1995

  • - 22 -

    Chapitre 2 : Analyse dimpact de la microfinance

    Daprs le premier chapitre, nous constatons quobtenir des financements au sein des

    institutions financires formelles semble tre difficile pour les paysans et que leurs services ne

    concident pas avec leurs capacits de remboursements, pourtant les financements sont des

    facteurs essentiels pour une quelconque croissance et dveloppement, principalement travers

    des investissements. Par consquent, les institutions de la microfinance sont cres dans le but

    de se rapprocher des clients possdant un revenu faible.

    Section1 : Conception de la microfinance Le systme de microfinance a pris vritablement son essor dans les annes 1980, bien

    que les premires exprimentations remontent au dbut des annes 1970 au Bangladesh en

    particulier et dans quelques autres pays. En effet, le premier dveloppement du systme

    financier au profit dune large clientle populaire et non bancable remonte la seconde moiti

    du 19me sicle. Cela, afin de rsoudre le problme de manque de ressource et contre

    lexploitation par les usuriers vis--vis des petites paysanneries.

    - Problme des institutions financires formelles

    Vu les problmes dinformations et les infrastructures inadquates, les institutions

    financires formelles (les banques, assurances, etc.) avaient des difficults satisfaire la

    totalit du march. En effet, le systme bancaire est rserv aux clients ayant un revenu lev

    et qui peuvent faire lobjet de grands investissements. Ce qui exclue les personnes faible

    revenu et qui nexercent que des petites activits, notamment dans le secteur artisanal, le

    secteur agricole, etc.

    - Services offerts par les banques formelles

    Les institutions bancaires naccordent de crdits que pour des investissements

    importants axs sur les activits plutt conomiques que sociales. On peut citer comme

    exemple, les crdits octroys pour le financement des activits dune grande entreprise.

    Ces diffrents problmes ont favoris donc le dveloppement du systme de la

    microfinance. Mais quentend t-on donc par microfinance ?

  • - 23 -

    A- Dfinition de la microfinance

    Le concept de la microfinance peut tre dfini de plusieurs manires et regroupe de

    nombreuses ralits diffrentes selon la situation du pays. Par consquent, multiples sont les

    dfinitions de la microfinance.

    a- Sens littral du terme

    Littralement, la microfinance signifie une finance de petite taille .Elle est

    considre comme tant une intermdiation financire entre les agents conomiques, dune

    part, ceux qui sont exclus du circuit bancaire, et qui ont accumul de largent ; et dautre part,

    ceux qui en ont besoin et dont les montants sont moins considrables. Donc la microfinance

    est qualifie comme un ensemble dactivit financire axe sur lpargne et le crdit en faveur

    des personnes non bancables.

    b- Dfinition globale

    La microfinance peut tre dfinie comme tant loffre de large gamme de produits et

    de services financiers comme les dpts, les crdits, les services de paiement, les transferts

    dargent aux populations pauvres et faible revenu afin de satisfaire les besoins des mnages

    et des micro entreprises.

    B- Fonctionnement de la Microfinance

    La Microfinance, est un ensemble dactivit dintermdiation financire, cela voque

    donc quil y des agents conomiques qui font partie de ce systme et exercent les activits

    prdfinies. On peut aussi les considrer comme tant les Acteurs dans la Microfinance qui

    sont les Institutions de microfinance ou IMF dune part, et les mnages et individus (paysans,

    les petits producteurs, etc.) dautre part. La microfinance est finance la fois par lpargne

    des agents conomiques et par les bailleurs de fonds (voir annexe I)

    - Institutions de Microfinance ou IMF

    Le systme de Microfinance est donc ax sur lincitation la production pour les

    petites entreprises, laccroissement de la productivit de ces dernires et pour freiner la

    thsaurisation de la part des mnages. En termes simples, une institution de microfinance est

    une organisation qui offre des services financiers des personnes revenus modestes qui

    nont pas accs ou difficilement accs au secteur financier formel.

    Au sein du secteur, le terme institution de microfinance renvoie aujourdhui une grande

  • - 24 -

    varit dorganisations, diverses par leur taille, leur degr de structuration et leur statut

    juridique (ONG, association,). On peut citer trois formes dIMF.

    a) IMF dites Mutualistes

    Les IMF mutualistes dsignent les institutions dont le capital est constitu par des

    caisses primaires, rurales ou villageoises et qui ne pratiquent la collecte de lpargne et

    loctroi des crdits qu ses membres. Ces IMF sont animes par lesprit dentraide et de

    coopration. En effet, ce sont les pargnes collectes qui sont transformes en crdit. Ses

    caisses de base sont gres par les membres eux-mmes par la constitution des structures de

    gestion que sont lAssemble Gnrale et le Comit de Gestion. Leurs excdents

    dexploitation ne sont pas distribus mais renforcent le capital.

    b) IMF Non Mutualistes

    Les IMF non mutualistes peuvent tre classes en deux groupes qui se distinguent par

    leurs objectifs :

    - dune part, celles qui, formes en association, sassignent une mission dordre social

    et distribuent des petits crdits en fonction des fonds dont elles sont dotes. Certains rseaux

    comportent de nombreux guichets couvrant plusieurs rgions du pays. En plus des ces

    activits, cette catgorie dinstitution offre des formations lintention de la population la

    plus dfavorise en vue de les aider la cration de micro entreprises individuelles.

    - dautre part, celles, constitues en socits commerciales, qui oprent

    gnralement avec un but lucratif sur la base de capital assez consquent. Ces dernires sont

    gres dune manire plus professionnelle. La valeur des crdits individuels quelles

    distribuent est plus leve que pour les IMF vocation sociale ; il en est de mme du volume

    de leur portefeuille.

    Avec ladoption de la loi sur la microfinance, cette catgorie est dsormais autorise

    collecter des dpts.

    c) Autres forme dIMF

    Cette catgorie regroupe toutes les institutions qui projettent d'exercer les activits

    issues Institutions de Microfinance. Elles font partie des Organisations Financires de

    Proximit (OFP).

  • - 25 -

    Section 2 : Rles de la microfinance

    Le rle que joue la microfinance est une des raisons qui encourage les PED instaurer

    un systme de microfinance. En se basant sur les diffrentes dfinitions de la microfinance, on

    peut distinguer les rles suivants.

    A- Facilit daccs aux services financiers de proximit

    La microfinance favorise laccs des petits producteurs et des mnages, exclus du

    systme bancaire classique, des services financiers de proximit et adapts la taille de leur

    activit do la notion de Micro Entreprise et Micro crdit , loffre de crdit de faible

    montant aux petites entreprises. Laccs ces services constitue une base partir de laquelle

    dautres besoins considrs comme importants et essentiels (sant, ducation, conseils de

    nutrition, autonomisation des femmes, etc.) peuvent tre satisfaits.

    B- Collecte dpargne

    Raliser une meilleure collecte de lpargne des mnages et des petits entrepreneurs

    pour les rinjecter dans le circuit conomique.

    C- Offre dopportunits de petits investissements

    Donner une opportunit de faire des petits investissements pour les familles bas

    revenu afin quelles puissent financer leurs activits gnrant de revenu.

    Section 3 : Lpargne et linvestissement dans la croissance

    conomique

    Le systme financier contribue la croissance conomique travers la mobilisation

    des pargnes et leurs affectations des investissements. Selon Chenery et Strout24 la

    mobilisation de lpargne intrieure est ncessaire pour financer linvestissement intrieur et

    son tour linvestissement conditionne la croissance conomique. Comme Ohlin25 affirme

    lpargne est une condition sine qua non de linvestissement, sans accumulation de

    lpargne il est impossible de recourir un fond dinvestissement ncessaire pour tel ou tel

    24 Chenery et Strout (1966) 25 Ohlin dans les thories conomiques du dveloppement de Assidon, Elsa

  • - 26 -

    projet. Le rle des intermdiaires financiers dans la canalisation de lpargne vers un

    investissement accrot donc la croissance.

    Section 4 : Conditions defficacit et dinefficacit des

    institutions de la microfinance

    A- Politiques conomiques et sociales

    Les politiques conomiques et sociales dun pays ont une influence sur laptitude des

    institutions de la microfinance proposer des services financiers. Ainsi, les politiques

    conomiques affectant le taux dinflation, la croissance de lconomie, ou le degr

    douverture sur le march, ont toute une incidence sur le taux dintrt des crdits tout comme

    sur laptitude des micro-entrepreneurs et paysans exploiter leurs activits et donc recourir

    aux services financiers. Outre, un taux dintrt faible risque la disparition des institutions de

    la microfinance.

    Pour que la microfinance soit efficace, le niveau de la pauvret du pays doit tre limit

    un seuil donn vu que les paysans ainsi que les micro-entrepreneurs peuvent assurer les

    remboursements de crdits.

    Le fonctionnement dune institution de microfinance se trouve galement influenc

    par linvestissement public dans les infrastructures, en effet, si en raison du pitre tat du

    rseau routier, les micro-entrepreneurs ne peuvent pas atteindre les marchs ainsi que laccs

    aux services sociaux.

    Dune manire gnrale, la stabilit des marchs, la stabilit financire et autre

    contribue une plus grande viabilit des micro-entreprises et par consquent des services de

    microfinance.

    Le soutien du gouvernement pour les secteurs informels par le biais de politique

    macroconomique de subvention la micro-production peut accder lefficacit de la

    microfinance. En plus des offres de crdit, les institutions de la microfinance finance aussi des

    projets. La viabilit de ces IMF dpend donc de lefficacit des projets quelle finance.

  • - 27 -

    B- Politique financire

    Connatre le systme financier dun pays permet aux oprateurs de microfinance de

    localiser les zones dans lesquelles les services ou produits de microfinance, pour certains

    groupes de clients, sont inappropris ou inexistants. Elle permet, en outre, didentifier les

    lacunes institutionnelles et de mettre en vidence les possibilits, de partenariat entre

    diffrents types dinstitution, afin datteindre les pauvres un moindre cot.

    Compte tenu de la structure des cots en microfinance, les restrictions au niveau des

    taux dintrt nuisent gnralement lefficacit et la comptitivit des institutions.

    Les institutions de microfinance doivent fixer des taux dintrts leur permettant de

    couvrir totalement leurs cots.

    Les conditions defficacit de la microfinance peuvent se rsumer comme suit :

    Intermdiaire financire

    o Institutions du secteur formel o Institutions du secteur semi-formel o Institutions du secteur informel

    Facteurs contextuels : 1. politiques conomiques

    o Stabilit conomique o Niveau de pauvret o Politiques gouvernementales

    2. politiques financires

    o Limitation des taux dintrts o Systme financier efficace

  • - 28 -

    Depuis les annes 90, Madagascar entrait dans une transition qui mne la

    dmocratisation de tous les domaines que ce soit politique ou conomique. Une dmocratie

    qui se traduit par certaines libralisations, et dcentralisations. Cette dmocratie mme a t

    fortement mobilise dans les secteurs cls de lconomie malgache notamment dans le

    dveloppement rural. Linsuffisance permanente de capital financier est lun des plus grands

    obstacles qui empchent lexploitation grande chelle dans le milieu rural. Laccs aux

    financements est donc considr comme une condition indispensable pour sortir dans une

    agriculture de subsistance vers une exploitation productive et haut niveau ou conomie de

    march.

    Pour lEtat malgache, la promotion de la microfinance se prsente comme lun des

    piliers qui soutient le dveloppement rural. Ceci repose sur lhypothse quil existe un lien

    causal entre dveloppement financier et dveloppement du monde rural.

    Cette partie va sorienter vers cette analyse du lien qui peut exister entre la

    microfinance Madagascar et le dveloppement du monde rural. Dans le chapitre premier, il

    semble ncessaire de parcourir lhistorique de la microfinance Madagascar. Pour le chapitre

    suivant, ce sont les stratgies de dveloppement, les effets et les impacts de la microfinance.

    Partie II : Madagascar : effets et impacts

  • - 29 -

    PARTIE II : LA MICROFINANCE RURALE A MADAGASCAR :

    EFFETS ET IMPACTS

    Chapitre 1 : Historique de la microfinance Madagascar Section 1 : Systme financier malagasy

    Le systme financier malgache est caractris par:

    - Une politique montaire libralise

    - Un secteur bancaire libralis

    - Un systme rglement avec des rgles respecter et des intervenants ayant

    chacun leur propre rle

    La libralisation de la politique montaire sest surtout concrtise par :

    - la libralisation du taux de change partir de 1994

    - la libralisation du taux dintrt bancaire

    - la mise en place de nouveaux instruments montaires tels :

    Le Bons du Trsor par Adjudication en monnaie locale court et moyen terme, en

    compte courant (depuis mai 1996), avec un march primaire (march de nouvelles missions)

    ouvert aux intermdiaires de march agrs ainsi qu tout agent conomique, sous rserve de

    satisfaire aux conditions dligibilit, et un march secondaire o les bons dj mis se

    ngocient, lequel est ouvert tout agent conomique.

    Par contre, concernant la dfinition et la catgorisation des clientles des

    tablissements financiers, ainsi que des comptes (dpts, pargne, compte courant) et des

    produits offerts, il ny a aucune lgislation les rgissant.

    A- Banque et autres institutions financires

    Madagascar dispose dun systme bancaire compos dune Banque Centrale et de

    quelques banques commerciales tels que BNI, BOA, BMOI, BFV-SG, BCM, SBM., des

  • - 30 -

    compagnies dassurances (Ny HAVANA, MAMA, ARO), de la CNaPS26, et de la Caisse

    dpargne de Madagascar (CEM). Toutefois, le tissu financier formel malgache est encore

    un stade primitif de son dveloppement et est domin par le secteur bancaire. En effet, les

    banques offrent 75% des ressources financires enregistres, entre 15% 17% pour les

    compagnies dassurances et 10% celles de la CNaPS

    Le systme bancaire malgache intervient dans les diffrents secteurs dactivit de lconomie

    et sadresse aussi bien aux entreprises27 quaux particuliers, professionnels et autres

    associations.

    Un systme financier performant tient un rle important dans la stimulation de

    lpargne intrieure et une meilleure canalisation des ressources domestiques vers les activits

    rentables.

    Pour le cas de Madagascar, la part de la masse montaire M2 par rapport au PIB ne

    reprsente que 29,98%28, ce qui montre la superficialit du systme financier de Madagascar.

    Ceci contribue une situation de faiblesse de lpargne intrieure qui varie entre 1% 10%29.

    Un systme adquat permet aux agents conomiques de sapprcier et de se protger

    des risques associs leurs activits, pourtant, les micros entrepreneurs (agricoles et non

    agricoles) ont peu daccs aux services bancaires. Les raisons sont multiples telles le faible

    volume de leurs transactions, le manque de garanties, la dispersion gographique de ces micro

    entreprises, le manque dinformation sur les micro- entrepreneurs qui sont souvent dans le

    secteur informel, les flaux naturels (alas climatiques, les maladies des plantes et des

    animaux, les invasions acridiennes, etc.)

    Dans quelques provinces de Madagascar, les marchs financiers sont trs superficiels

    avec un accs trs limit aux services financiers. Ces marchs sont trs segments car les

    emprunteurs et les prteurs sont totalement assortis et les fonds ne peuvent pas circuler

    travers les rgions. Cette performance est ainsi caractrise par :

    o faible participation au march financier : car 7% seulement des micro entrepreneurs possdent un compte dpargne bancaire et 8% un compte dpargne

    la caisse postale. 26 Madagascar : Service financier, Jupiter NDJEUNGA, Banque Mondiale 1996 27 Entreprises domestiques et en zone franche 28 Enqute pilote sur les micros entreprendre malgaches, Banque Mondiale 29 Enqute pilote sur les micros entreprendre malgaches, Banque Mondiale

  • - 31 -

    o Epargne : dans les zones rurales, lpargne nest pas mobilise. Les paysans et petits exploitants agricoles pargnent souvent sous forme de bufs, de btail. De plus, dans

    ces rgions on ny trouve pas des institutions de dpt.

    o Accs au crdit : selon une enqute mene par la Banque Mondiale, 68% des petites entreprises malgaches financent leurs activits par leur propre pargne, 20% avec

    laide des parents, 9% par la ponction de lhritage, et 8% seulement ont recours au

    crdit bancaire. donc on peut dire que laccs au crdit bancaire est quasi-inexistant

    pour les petits producteurs.

    B- Les autres tablissements financiers :

    1- La Caisse d'Epargne de Madagascar (CEM)

    La Caisse d'Epargne de Madagascar (CEM), (organise sous la forme d'une socit

    anonyme depuis la loi n 2001/001), se prsente comme une source de service d'pargne pour

    les familles modestes et pour les micros entrepreneurs. Elle accapare les 6. 8% de la

    population adulte comme clients.

    2- Les Centres de Chques Postaux (CCP)

    Les Centres de Chques Postaux qui participent avec les Banques la collecte des

    dpts vue ont:

    44,962 dposants dont 37,163 particuliers et 7,799 collectivits dcentralises et

    38.994 millions dAriary de dpts dont 38.8146 millions Ariary pour les particuliers et 179.4

    millions de Ariary pour les collectivits dcentralises.

    3- Les Mutualistes d'Epargne et de Crdit

    Les Mutualistes d'Epargne et de Crdit qui sont des tablissements financiers statut

    particulier et ayant pour objet la collecte de l'pargne de leurs adhrents sous forme de parts

    sociales et de dpts rmunrs, d'une part, et la distribution de crdits ces mmes

    adhrents, d'autre part. Le capital minimal requis pour les Etablissements financiers, hors les

    Mutualistes d'Epargne et de Crdit ou les Institutions Financires Mutualistes, est de 0,4

    milliards dAriary.

  • - 32 -

    Suivant le type d Institution Financire Mutualiste, le capital minimum requis est de :

    - 60 000 Ariary pour une mutuelle d'pargne et de crdit ;

    - 100 000 Ariary pour une Union de Mutualistes ou d'Associations mutualistes d'pargne et de

    crdit et une Socit de caution mutuelle ;

    - 10 000 000 Ariary pour une union de socits de caution mutuelle, une Fdration d'unions.

    La valeur minimale d'une part sociale est fixe 2 000 Ariary.

    Section 2 : Microfinance Madagascar

    Madagascar est un pays habit par 18,2 millions de malagasy forms en majorit de

    ruraux qui rsident dans des zones souvent daccs difficile et dont la principale source de

    revenu est lagriculture, llevage ou la pche. Les exploitations agricoles souffrent

    normment de financement et la production sen fait sentir. Les priorits des gouvernements

    qui se sont succds ont de ce fait port sur la recherche de solutions tendant

    laccroissement de la production du secteur primaire par le biais, notamment, de leur

    financement. Les actions se sont concentres sur loffre de petits crdits travers des

    organismes privs et gouvernementaux. Dans certains cas, lappui du gouvernement a mme

    consist en prise en charge directe des besoins financiers ou en apport sous forme de

    subventions.

    Vers la fin des annes 1980, avec la libralisation du secteur financier, un projet pilote

    de promotion de petits services financiers privs a t mis en oeuvre. Le programme consistait

    faciliter la mise la disposition des ruraux de services financiers travers lincitation

    lpargne et le crdit rural. A cet effet, des systmes de micro financement ont t implants

    par des promoteurs trangers, en mme temps assistants techniques, qui se sont vus rpartir

    des rgions du pays. Le fonctionnement du systme a t inspir par une pratique courante

    dans les relations au sein des villages savoir lesprit dentraide et la coopration mutuelle.

    Les organisations mises en place bnficiaient gnralement de subventions dquipement et

    dexploitation.

    L'histoire de la Microfinance comporte trois priodes distinctes : avant 1990, 1990

    1995 et 1996 2000. Les dfaillances du systme bancaire en milieu rural ont favoris la

    cration des Institutions de Microfinance partir de 1990 Madagascar.

  • - 33 -

    La Socit de Crdit Agricole Mutuel (SCAM), cr en 1958 a t considre comme

    lorigine des institutions de financement et plus particulirement, de la microfinance. Il

    sagit dune mutuelle d'pargne et de crdit, caractrise par la responsabilit solidaire des

    membres, et l'accs aux crdits conditionn par la constitution dune pargne pralable. Le

    milieu cible est le monde rural.

    Suite la nationalisation des grandes entreprises dans les annes 1970, la SCAM cda

    sa place la BTM (Bankinny Tantsaha Mpamokatra).

    La BTM intervenait dans le secteur de la Microfinance, mais dont les activits taient

    limites l'octroi de crdit au paysannat et n'atteignaient qu'une proportion trs limite de la

    population rurale.

    En 1989, une nouvelle politique a t mise en place conjointement par cette banque et

    l'opration de dveloppement Rural (ODR). Ces derniers ont lanc deux produits:

    - l'Association de Crdit Caution Solidaire (ACCS)

    - le Grenier Commun Villageois (GCV).

    Ces deux systmes sont caractriss par l'approche groupement de producteurs. Les demandeurs

    de crdit se cautionnent mutuellement au sein d'un groupement. Paralllement la BTM, des

    ONG et des microprojets ont engag d'autres initiatives. Depuis 1985, ces organismes ont

    expriment petite chelle, la mise en place de Services financiers dcentraliss et de

    proximit. Ces initiatives sont reprsentes par les oprations d'une part du Fivondronan'ny

    Tantsaha Manatsara Velontena (FMTV) de Fnerive Est et d'autre part de Fikambanan'ny

    Fampivoarana Tantsaha (FIFATA) d'Antsirabe. Ces deux expriences sont conues pour

    rpondre aux besoins des petits agriculteurs avec la participation de ces derniers la

    constitution de ressources et la gestion du systme (Andriananja, 2008).

    Les annes 1990 jusqu 1995 qui ont marqu lmergence de la microfinance madagascar.

    Cette mergence a t surtout favorise par les interventions de trois entits

    - les bailleurs de fonds

  • - 34 -

    - le gouvernement

    - les agences dimplantation et de dveloppement ou oprateurs (qui ont assur

    lencadrement technique des institutions de la microfinance).

    En 1990, les premires institutions de microfinance ce sont cres. Ce sont lEpargne et de

    Crdits Autogr ( AECA),la Caisse dEpargne et de Crdit Agricole Madagascar( CECAM)

    dans la Rgion de Vakinankaratra et Tsiroanomandidy, des Ombona Tahiry Ifampisamborana

    Vola (OTIV) dans la Rgion de Toamasina et du Lac Alaotra, etc.

    Dans le cadre de la microfinance rurale, un projet pilote dnomm Projet d'Assistance

    Technique en Finances Rurales (PATFR) a t initi en 1994. Ce projet vise favoriser

    l'mergence dinstitutions mutualistes Madagascar. Dans un contexte politique marqu par la

    dcentralisation et la dconcentration, la microfinance fait partie intgrante des politiques du

    dveloppement rural actuelles Madagascar.

    De lanne 1996 jusquen 2000 marquait la phase de dveloppement des institutions de la

    microfinance. Celle-ci a t marque par

    - lextension gographique et la consolidation des rseaux prexistants. Le taux de

    croissance des tablissements slevait de 414%

    - la cration de nouvelles structures de la microfinance (pr institution de microfinance qui

    sest cre tout en ntant pas des institutions financires mutualistes).

    Lvolution de la microfinance a t remarquable surtout jusquau dbut des annes

    2000.A lheure actuelle, elle est prsente dans la plupart des rgions du pays mais avec une

    couverture ingale, les zones urbaines et les agglomrations ayant une plus forte densit.

    De plus, grce aux efforts danimation, les membres des caisses se sont de plus en plus

    toffes : elles rassemblent au total 342 910 adhrents, soit en moyenne 767 adhrents

    chacune contre seulement 113 dix annes plus tt. Compar au secteur des banques qui

    compte seulement 8 tablissements avec 139 guichets.

  • - 35 -

    Tableau 2 : volution des nombres de caisses et de membres

    1996 1997 1998 1999 2000 2001

    nombres de caisses 155 204 248 271 336 363

    variation en% 31,6 21,6 9,3 24 8

    nombres de membres 17 590 28 294 47 472 60 775 92 946 116 977

    variation en% 60,9 67,8 28 52,9 25,9 effectif moyen par caisse 113 138 191 224 276 322

    variation en% 22,1 38,4 17,3 23,2 16,7

    2002 2003 2004 2005 2006 2007

    nombres de caisses 337 370 386 399 421 447

    variation en% -7,2 9,8 4,3 3,4 5,5 6,2

    nombres de membres 135 305 179 399

    198 912

    232 347

    294 173

    342 910

    variation en% 15,7 32,6 10,9 16,8 26,6 16,6 effectif moyen par caisse 407 485 515 582 698 767

    variation en% 26,4 19,2 6,2 13 19,9 9,9

    Source : Etude de cas sur la Microfinance Madagascar, CSBF Madagascar

  • - 36 -

    Graphique1 : volution des nombres de caisse et de membre

    Le secteur de la microfinance continue gagner de plus en plus du terrain pour plus

    dexemple voir annexe1. Il concerne non seulement les IMF mutualistes et non mutualistes

    mais il commence galement intresser les banques et les autres types dtablissements de

    crdit qui lont auparavant ddaign. Toutefois, ce sont encore les IMF qui servent le plus la

    population dfavorise. En effet, on trouve quatre tablissements effectuant des activits de

    Microfinance :

    A- IMF Mutualistes

    Les IMF mutualistes qui se sont cres et fonctionnelles Madagascar sont les

    suivantes :

    Source : Etude de cas sur la Microfinance Madagascar, CSBF Madagascar

  • - 37 -

    - lADFi (Action pour le Dveloppement et le Financement des micro entreprises) :

    cre en 1995 Antsirabe

    - Le rseau AECA (Association des caisses dEpargne et de Crdit Autogres), en

    1990 dans la rgion de Marovoay

    - Le rseau CECAM (Caisse dEpargne et de Crdit Agricole Mutuels), en 1993

    dans la rgion de Vakinakaratra

    - Le rseau OTIV (Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola), en 1994 dans la

    rgion de Toamasina et du Lac Alaotra

    - Le rseau TIAVO (Tahiry Ifamonjena Aminny Vola), en 1995 Fianarantsoa.

    Toutefois, lOTIV et CECAM constituent les deux plus grands oprateurs dans cette

    catgorie aussi en terme de volume que de couverture gographique. (Voir annexe II)

    B- Les IMF Non Mutualistes

    On peut citer dans cette catgorie :

    - La Socit dInvestissement pour la Promotion des Entreprises Madagascar

    (SIPEM), cre en 1990 Antananarivo et son rayon daction est limit 30 Km.

    - LAssociation pour la Promotion de lEntreprise Madagascar

    (APEM/PAIQ), en 1987 qui intervient par systme de partenariat sur Antananarivo et Tular

    - Vola Mahasoa, en 1993 et implante dans la partie Sud de lIle (Tular)

    - Entreprendre Madagascar (EAM),qui est initi sous forme de projet en 1990

    puis transforme en Association de droit malgache en 1996, et acquis la prennisation

    financire depuis la fin des annes 98

    - La Caisse dEpargne de Madagascar (CEM) qui est la plus ancienne IMF et

    pratique le volet pargne orient vers les populations ayant des bas revenus.

  • - 38 -

    - Dautres structures, comme lassociations ou ONG appeles Organisations

    Financires de Proximit (OFP) - telles que Haingonala,

    C- Autres institutions financires

    On pourrait les appeler aussi Organisations Financires de Proximit (OFP). On peut voir

    - CDA : Conseil de Dveloppement d'Andohatapenaka (Antananarivo),

    implante en 1987 sous forme dassociation

    - CEFOR : Crdit Epargne et Formation (Antananarivo) 2001, sous forme

    dAssociation dont lobjectif est dAmlioration les conditions de vie des familles pauvres

    habitants dans les bas quartiers

    - HARDI : Harmonisation des Actions pour la Ralisation d'un

    Dveloppement Intgr (Antananarivo) : ONG cre en 1993

    - TITEM : Tahiry Iombonan'ny Tantsaha Eto Madagasikara

    (Antananarivo, Moyen Ouest) association cre en 2001

    - VATSY: Vakinankaratra Tsy misara-mianakavy (Antsirabe) en 2001

    - TSINJO AINA (National) en 2000.

    Pour dautres institutions voir annexe III.

  • - 39 -

    Chapitre 2 : Les enjeux et impact de la microfinance rurale Madagascar

    Dans le programme gouvernemental malgache, lobjectif qui tient la plus dattention

    par les acteurs conomiques est le dveloppement grce la croissance conomique soutenue.

    Cette croissance peut tre obtenue par la contribution de la part des investissements privs

    la rduction de la pauvret.

    Lun des moyens retenus par cet objectif est la promotion de la microfinance. Pour la

    majorit de la population malgache qui na gnralement pas accs aux services des

    tablissements de crdit traditionnels, la microfinance est cense contribuer lamlioration

    de son niveau de vie pour lui permettre une meilleure intgration sociale, et l accs un

    dveloppement humain durable.

    La place du monde rural savre ainsi le plus concern compte tenu de la situation de

    lagriculture Madagascar. 70% de la population malgache vivent de lagriculture, dont les

    cultures vivrires recouvrent la grande partie de lexploitation30. Par consquent, la promotion

    des financements ruraux travers notamment du microcrdit est lun des piliers du

    dveloppement rural Madagascar. Le but de ce chapitre est danalyser les enjeux associs

    la combinaison de la politique de dveloppement rural malgache et la microfinance rural

    Madagascar.

    Section 1 : Politique de dveloppement rural Madagascar

    - Le plan daction pour le dveloppement rural (PADR)

    30 Riz sur les 90% de lexploitation

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    Le plan daction pour le dveloppement rural (PADR), initi vers la fin des annes

    1990, suite latelier anim par la banque mondiale autour dun document intitul

    Contribution la Stratgie de Dveloppement Rural de Madagascar Amliorer les

    conditions de vie en milieu rural (labor en 1997), ce programme est aussi appel

    rfrentiel du programme de dveloppement rural Madagascar . Llaboration de ce

    document cadre sinscrit dans le Document Cadre de Politique Economique 1999-2001

    (DCPE). Le PADR est un document de rfrence pour la conception, la dfinition et

    lorientation des stratgies et des programmes de dveloppement rural Madagascar. Le

    PADR dcrit de la manire dont sorganisent les actions en vue datteindre les objectifs

    prdfinis dans le domaine concern. Il convient de noter que llaboration du PADR a t

    faite dans un processus participatif impliquant les acteurs cls du dveloppement rural. Il

    sagit en quelque sorte dun rfrentiel pour organiser la coordination entre les acteurs et entre

    les actions, programmes et projets mettre en uvre. Cest en ce sens que le PADR doit tre

    considr comme un processus et non comme un rsultat. Par ailleurs, le PADR ne dfinit pas

    les objectifs dans le domaine du dveloppement rural (dont la dfinition devrait faire lobjet

    dune concertation entre les acteurs), mais organise plutt la faon dont les actions devraient

    tre ralises.

    Le PADR est ax sur des multiples stratgies tels que :

    - lassurance de la bonne gestion en monde rural comme la restructuration du ministre

    de lagriculture (dconcentration et dcentralisation des services

    - inciter lmergence des acteurs conomiques partenaires du dveloppement rural,

    amener les organisations agricoles sengager de plus en plus dans des activits de

    service notamment la formation, linformation et la vulgar