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ETUDE SUR LA COORDINATION DES

POLITIQUES BUDGETAIRE ET MONETAIRE :

CAS DE MADAGASCAR DANS LE CONTEXTE DE

CRISE POLITIQUE

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Nos premières pensées sont adressées à Dieu, et à toutes les personnes

citées ci- après, qui ont contribué à l’élaboration de ce présent mémoire de fin

d’études :

- Monsieur RAKOTO David, le Doyen de la Faculté DEGS

- Monsieur FANJAVA REFENO, le Chef de Département Economie

- Monsieur RAMIARISON Herinjatovo Aimé, notre encadreur pédagogique

- La Banque Centrale de Madagascar, la Direction du Crédit et la

Direction des Etudes (stage Mai 2012 et Mars 2013)

- La Direction de la dette publique au sein du Ministère des Finances et du

Budget (DGB et DGI)

- Toutes les personnes et entités ayant été des sources d’informations,

toute la famille et amis

Nous tenons à apporter toute notre reconnaissance parce que sans leur

aide, le mémoire n’a pas pu aboutir jusqu’au bout.

REMERCIEMENTS

Page 5: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

ABREVIATIONS

AEN : Avoirs Extérieurs Nets

AON : Appel d’Offres Négatifs

AOP : Appel d’Offres Positifs

APB : Association Professionnelle des

Banques

AR : Ariary

BCM : Banque Centrale de Madagascar

BM : Base Monétaire

BMM : Bureau des Marchés Monétaires

BTA : Bon du Trésor par Adjudication

DCF : Direction de la Circulation Fiduciaire

DCR : Direction du Crédit

DET : Direction des Etudes et des Relations

Internationales

DGB : Direction Générale du Budget

DGI : Direction Générale des Impôts

DSP : Direction des Systèmes de Paiements

FA : Facteurs Autonomes

FMI : Fonds Monétaire International

IDE : Investissement Direct Etranger

IDH : Impôt Direct sur les Hydrocarbures

INSTAT : Institut National de la Statistique de

Madagascar

IR : impôt sur le Revenu

IRCM : Impôt sur le Revenu des Capitaux et

Mobiliers

IRSA : Impôt sur les Revenus Salariaux et

Assimilés

IPVI : Impôt sur la Plus- Value Immobilière

Mds : Milliards

MFB : Ministère des Finances et du Budget

ONUDI : Organisation des Nations Unies pour

le Développement Industriel

PIB : Produit Intérieur Brut

PME : Petites et moyennes entreprises

PNUD : Programme des Nations Unies pour le

Développement

RMSE : Root Mean Square Error

RO : Réserves Obligatoires

SAMIFIN : Sampan-draharaha malagasy

iadiana amin’ny famotsiambola

SCB : Solde en Compte des Banques

TCN : Titres de Créances négociables

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

USA: United States of America

Page 6: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Tableau 1: Les quatre scénarios de Policy Mix ....................................................................... 21

Tableau 2: Effets de la politique monétaire et de la politique budgétaire sur la courbe IS ... 26

Tableau 3 : Effets de la politique budgétaire et la politique monétaire sur la courbe LM ...... 27

Tableau 4: Les indicateurs macroéconomiques de Madagascar- outils pour la construction

du carré magique ..................................................................................................................... 33

Tableau 5 : Evolution annuelle des Avoirs extérieurs nets ..................................................... 40

Tableau 6: Evolution annuelle des Taux de change de l’USD et de l’EUR ............................ 40

Tableau 7: Les politiques budgétaires appliquées depuis 2009 ............................................ 43

Tableau 8: Les politiques monétaires appliquées à Madagascar depuis 2009 ..................... 50

Tableau 9 : Instabilité du niveau d’imposition ......................................................................... 60

Tableau 10: Evolution annuelle des instruments de politique monétaire ............................... 64

Tableau 11 : Synthèse des Effets de la crise de 2009 sur la mise en œuvre de la politique

monétaire et de la politique budgétaire ................................................................................... 69

Tableau 12: Synthèse des politiques budgétaire et monétaire appliquées ........................... 71

Tableau 13 : Evolution des FA de la période 08 au 12 Novembre 2012 en mds Ar .............. 76

Liste des TABLEAUX

Page 7: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Graphique 1: Carré magique de Kaldor .................................................................................... 4

Graphique 2: Courbe de Phillips ............................................................................................... 5

Graphique 3: Interrelations macroéconomiques .................................................................... 10

Graphique 4: Courbe IS ........................................................................................................... 16

Graphique 5: courbe LM .......................................................................................................... 17

Graphique 6:Equilibre entre IS et LM ...................................................................................... 18

Graphique 7: Trappe à la liquidité ........................................................................................... 18

Graphique 8: IS verticale .......................................................................................................... 19

Graphique 9: LM verticale ........................................................................................................ 19

Graphique 10: IS horizontale ................................................................................................... 20

Graphique 11: Modèle IS- LM cas de superposition............................................................... 20

Graphique 12 : Politique budgétaire et Politique monétaire expansives ................................ 21

Graphique 13 : Politique budgétaire expansive + Politique monétaire restrictive ................. 21

Graphique 14 : Politique budgétaire restrictive + Politique monétaire expansive ................. 21

Graphique 15:Politique budgétaire et Politique monétaire restrictives .................................. 21

Graphique 16: IS verticale et Politique monétaire expansive ................................................. 26

Graphique 17 : IS verticale et Politique monétaire restrictive ................................................. 26

Graphique 18: IS horizontale et Politique monétaire expansive ............................................. 26

Graphique 19: IS horizontale et Politique monétaire restrictive .............................................. 26

Graphique 20: LM verticale et Politique budgétaire expansive .............................................. 27

Graphique 21: LM verticale et Politique budgétaire restrictive ............................................... 27

Graphique 22: LM horizontale et Politique budgétaire expansive .......................................... 27

Graphique 23: LM horizontale et Politique budgétaire restrictive ........................................... 27

Graphique 24: Carré magique de Madagascar depuis 2008 ................................................. 34

Graphique 25: Evolution de la valeur ajoutée agricole dans le PIB........................................ 36

Graphique 26: Part de chaque secteur dans le PIB ................................................................ 37

Graphique 27: Evolution annuelle du revenu par habitant ..................................................... 38

Graphique 28: Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise de 2009(en mds Ar)

.................................................................................................................................................. 39

Graphique 29: Le déficit permanent de la Balance commerciale ........................................... 41

Graphique 30: Représentation schématique de la procédure d’opération de la politique

monétaire ................................................................................................................................. 49

Graphique 31: Courbe IS- LM pour Madagascar .................................................................... 57

Liste des GRAPHIQUES

Page 8: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Graphique 32: Taux directeur et taux d’investissement par rapport au PIB malagasy (%) ... 58

Graphique 33: Les Revenus de l’Etat avant et sans crise (en mds d’Ar) ............................... 61

Graphique 34: Evolution annuelle des recettes fiscales et des dépenses publiques (mds Ar)

.................................................................................................................................................. 62

Graphique 35: Evolution annuelle de l'importance de chaque instrument monétaire sur le

marché monétaire (en mds Ar) ................................................................................................ 64

Graphique 36 : La baisse considérable du taux moyen des BTA sur le marché (%) ............ 66

Graphique 37: Evolution annuelle de la surliquidité bancaire ................................................ 67

Graphique 38: Courbes IS- LM avec et sans coordination ..................................................... 70

Graphique 39: Policy mix malagasy ........................................................................................ 81

Page 9: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Avoirs extérieurs nets : (AEN) : créances ou engagements nets des institutions monétaires (Banque

Centrale et banques) sur l’extérieur. Ce poste correspond à l’ensemble des rubriques des situations

de la Banque Centrale et des banques relatives à leurs opérations avec l’extérieur. opérations à

moyen et long terme.

Appel d’Offres Positif : La Banque Centrale de Madagascar procède à cette opération quand elle va

injecter de la liquidité dans le système bancaire.

Appel d’Offres Négatif : La Banque Centrale de Madagascar procède à cette opération quand elle

va ponctionner de la liquidité dans le système bancaire.

Appréciation de la monnaie: se traduit par une perte de change. Il faut moins de monnaie pour

obtenir une devise.

Base monétaire : L’offre de monnaie de la banque centrale

Balance commerciale : La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens

exportés et la valeur des biens importés. Si la valeur des exportations dépasse celle des importations,

il y a excédent commercial et la balance commerciale est excédentaire; si les importations sont

supérieures aux exportations, le pays concerné a un déficit commercial ou sa balance commerciale

est déficitaire.

Balance des paiements : La balance des paiements est un état comptable qui retrace l'ensemble

des flux d'actifs réels, financiers et monétaires entres les résidents d'une économie et les non-

résidents au cours d'une période déterminée. Les flux économiques et financiers à l'origine de ces

opérations sont répartis en distinguant le compte des transactions courantes (échanges de biens, de

services, de revenus et de transferts courants), le compte de capital (transferts en capital) et le

compte financier (investissements directs ou de portefeuille).

Bon du Trésor par Adjudication : Un bon du Trésor est un titre de créance représentatif d'un

emprunt dont l'émetteur est un Etat. Le fait de détenir un bon du Trésor rend alors son propriétaire

(investisseur-épargnant) créancier de l'Etat. De son côté, l'Etat s'engage à le rembourser à une

échéance déterminée et à verser un intérêt à son porteur. Ceci constitue une sorte de placement

pour le créancier, mais une hausse du déficit pour l’Etat.

Crédit à l’économie : ensemble des concours consentis à l’économie par les banques, les

établissements financiers, et par le Trésor (à travers l’acceptation de traites douanières)

Dépréciation de la monnaie : se traduit par une compétitivité des exportations. Il faut plus de

monnaie locale pour acheter une devise. Les prix des produits exportés deviennent moins chers, et

GLOSSAIRE

Page 10: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

attirent les acheteurs internationaux. Mais ce phénomène conduit au déficit de la balance

commerciale et celui de la balance des paiements

Echanges interbancaires : ce sont les échanges de liquidités entre les banques

Facteurs Autonomes : Ce sont tous les règlements effectués et tous les versements reçus pour le

compte de la clientèle en affectant les avoirs en monnaie centrale d'une banque ou autre institution,

c’est-à-dire la monnaie détenue en compte des établissements auprès de la banque centrale.

Glissement annuel : Variation annuelle d’une variable entre une année N et N+1

Masse monétaire : ensemble des créances détenues par le reste de l’économie sur les institutions

monétaires. Elle recouvre les disponibilités monétaires (circulation fiduciaire + dépôts à vue) et quasi

monétaires (comptes d’épargne et dépôts à terme)

Opération d’Open Market : Opération sur le marché monétaire. Sur ce marché, il existe des ventes

et des achats de titres entre les établissements de crédits, les particuliers, la Banque centrale.

RMSE : Root Mean Square Error, une variable d’écart qui permet de mesurer l’erreur afin d’obtenir

une meilleure prévision

Réserves Obligatoires : Dépôt minimum obligatoire des banques auprès de la Banque centrale, et

non- rémunéré

Solde en Compte des Banques : Avoirs des banques auprès de la Banque centrale

Surliquidité bancaire : Phénomène qui explique l’excès de liquidité bancaire. Elle se définit comme

le cumul de trop des avoirs des établissements de crédit auprès de la banque centrale. Elle souvent

comparée au niveau des réserves obligatoires.

Titres de Créances Négociables : Titre exprimant la dette de l’Etat envers la Banque centrale

moyennant un taux d’intérêt généralement assimilé au taux directeur. La Banque centrale peut

vendre ces titres en vue de ponctionner les liquidités dans le système bancaire.

Page 11: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

1

INTRODUCTION

Un simple citoyen voit la conjoncture économique de Madagascar se détériorer depuis

quelques années à en juger par le délabrement des infrastructures et de l’accroissement du taux de

pauvreté. Pour un économiste, cette santé de l’économie malagasy trouve ses sources dans le

désordre institutionnel. Ce dernier n’incite pas l’investissement local et provoque l’austérité forcée

des dépenses publiques, limitées à assurer le fonctionnement de l’Etat. Madagascar se situe ainsi

dans une phase de récession économique, dont la stabilité macroéconomique est ébranlée, surtout

depuis 2009 à cause du marasme économique qui s’en suivit. Comme la stabilité macroéconomique

fait partie de l’objectif principal des politiques économiques, il est crucial de comprendre comment la

politique budgétaire et la politique monétaire agissent l’une sur l’autre et vice versa afin d’assurer

cette stabilité pour le cas de Madagascar. Il est primordial de souligner que les ménages et les

opérateurs économiques contribuent aussi à cette stabilité, mais l’Etat en est le premier responsable.

Cette étude va se concentrer sur une question: Comment coordonner de façon optimale la

politique budgétaire et la politique monétaire en période de crise dans le cas de MADAGASCAR?

Quels comportements chaque institution devrait- elle adopter afin de converger vers un point

d’entente ? C’est un des problèmes principaux, qui demeure permanent, du fait de l’importance de

l’intervention étatique sur l’économie du pays. Les décideurs gouvernementaux sont parfois

confrontés à des dilemmes de politiques économiques et d’objectifs macroéconomiques: lutte contre

l’inflation, le chômage, le besoin d’une croissance économique, l’équilibre de la balance des

transactions courantes. L’objectif est d’aboutir à une situation économique la plus stable possible

avec une affectation optimale des ressources via les instruments économiques. Ce qui revient à se

poser la question : quelles mesures budgétaires et monétaires faudrait- il mettre en œuvre afin de

relancer l’économie malagasy d’autant que, les actes de l’un influent ceux de l’autre. Cette

coordination est d’une grande importance quant aux risques de mauvaises surprises liées aux

conséquences d’interventions pouvant être brusques, inopinées et irréversibles.

En définitif, ces deux politiques sont menées par deux acteurs différents : Le Gouvernement et la

Banque Centrale de Madagascar. Toutefois, le besoin de coordination peut se heurter à leur

indépendance respective, et d’autres limites à son efficacité peuvent apparaître si les conditions

exigées par cette coordination ne sont pas respectées.

Par la suite, cette étude a fait appel aux différentes recherches d’informations : observations,

documentations, interviews et entretiens, suivi des réunions auprès de la Banque Centrale de

Madagascar (Comité de liquidité). Les informations ciblées ont été de différents types : données

économiques (électroniques) surtout celles datant depuis l’année 2009, problèmes actuels, notes et

rapports d’activités, lois et réformes.

Page 12: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

2

Ainsi, afin de répondre aux différentes questions citées supra, l’étude comportera deux

grandes parties. La première partie sera axée sur les fondements théoriques des politiques

économiques. Elle se divisera en deux chapitres. Le premier expliquera les fondements de la

coordination à partir des théories économiques, des auteurs de références, d’un modèle

économique. Le deuxième mettra l’accent sur la raison de la coordination, son importance, et les

moyens à mettre en œuvre afin d’y parvenir ainsi que les effets des différentes combinaisons.

Quant à la seconde partie, elle s’orientera vers une étude empirique et analytique grâce aux

diagnostics et aux indicateurs économiques. Ainsi, son premier chapitre montrera un aperçu du

contexte économique malagasy depuis la crise de 2009, les effets de cette crise sur les politiques

économiques malagasy. Alors que le second chapitre donnera les raisons pour lesquelles

Madagascar a besoin de Policy Mix, les efforts de coordination déjà réalisés, et quelques

recommandations en matière de coordination.

Enfin, il y a lieu de remarquer que la coordination existe déjà à Madagascar, mais elle est

floue et ambigüe, notamment pendant les périodes conjoncturelles. C’est la raison pour laquelle,

l’étude se consacre dans l’amélioration de cette coordination en essayant de vérifier les hypothèses

posées dans la deuxième partie. Déterminer la politique économique optimale suscite un intérêt

majeur, non seulement pour faire face à la conjoncture, mais encore pour allouer de façon optimale

les facteurs en vue d’une redistribution de revenus de façon à permettre aux ménages malagasy de

subir les chocs économiques de la manière la plus modérée possible.

Page 13: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA

COORDINATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET

DE LA POLITIQUE MONETAIRE

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

3

PARTIE 1 : Fondements théoriques de la coordination de la politique

budgétaire et de la politique monétaire

Chapitre 1 : Les points essentiels sur la coordination de la

politique budgétaire et de la politique monétaire

Afin de repérer les fluctuations subies par une économie, il est essentiel de connaître le cycle

économique auquel elle appartient, et la phase dans laquelle elle s’intègre. Après la prise de

conscience des phénomènes qui rôdent autour de l’économie, l’économiste pourrait mettre un terme

à son diagnostic, et proposer des solutions pour faire face à la conjoncture concernée.

Section 1 : Généralités sur la coordination des politiques budgétaire et

monétaire

Les crises résultent des fluctuations conjoncturelles provoquées par les chocs de demande

ou chocs d’offre ou chocs exogènes. Ces fluctuations entraînent une instabilité macroéconomique.

Chaque économie s’intègre dans des cycles conjoncturels. Ces cycles comportent différentes

phases :

Phase d’expansion : phase pendant laquelle le taux de croissance est élevé, et peut

durer 5 à 6 ans

Phase de crises : peut être un point de retournement, un déclencheur de la

dépression, due à des chocs conjoncturels tels que la hausse des prix, des cours

des actions.

Phase de récession économique pendant laquelle l’effet de la crise se prolonge avec

un taux de chômage élevé, un faible taux de croissance, une stagflation.

Phase de dépression pendant laquelle la situation économique s’empire

Phase de reprise qui annonce la naissance d’un nouveau cycle, un retournement de

la tendance.

Les théoriciens tels que Kitchin et Juglar ont principalement effectué des recherches à propos des

cycles courts. 1

Afin de stabiliser cette conjoncture, le Gouvernement concerné a le devoir de fixer des objectifs de

court terme à travers le contrôle des indicateurs de conjoncture. Avec son carré magique, Kaldor

décrit les quatre principaux objectifs macroéconomiques : lutte contre l’inflation et le chômage,

l’accroissement du taux de croissance du PIB et l’augmentation de l’excédent de la Balance des

1 Cycle de 3 à 4 ans pour Kitchin et cycle de 6 à 10ans pour Juglar

Page 16: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

4

Paiements. « Il est impossible d’atteindre simultanément les quatre objectifs théoriques de la politique

économique ».2 Cela démontre le fait que l’obtention du carré est un miracle.

Graphique 1: Carré magique de Kaldor

Source : Carré magique de Kaldor établi à partir des documentations sur la politique économique3

Le principe de ce carré magique est simple. L’objectif est d’obtenir un taux d’inflation et un

taux de chômage les plus faibles possibles, d’avoir un taux de croissance du PIB et un excédent de

la Balance des Paiements les plus élevés possibles. Tant que l’aire du carré augmente, l’économie

devient plus saine. Ici, l’exemple de carré magique est l’obtention d’un taux de croissance du PIB de

8%, un taux d’inflation de 2%, un taux de chômage de -2%, et un déficit de la Balance des Paiements

de -2%.

Par la suite, l’économie voit apparaître des dilemmes de politiques économiques (Courbe de Phillips

dans une économie fermée dans le cas de la lutte contre l’inflation- chômage ; contradiction entre

équilibre intérieur et extérieur dans le cas d’une économie ouverte).

2 D’après les règles minimales de la rationalité du comportement étatique : règle de Tinbergen et Mundell, 1952 3 Académie Versailles (http://www.ses.ac-versailles.fr/extras/bd/Carre/Carre.html )

Page 17: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

5

Graphique 2: Courbe de Phillips

Taux d’inflation

0 Taux de chômage

Source : Graphique établi à partir des documentations sur la politique économique4

En observant la Courbe de Phillips, il est question de choisir entre la stabilité des prix et la lutte contre

le chômage, qui fait parfois l’objet de controverses au sein des autorités monétaires et des acteurs

budgétaires. Un arbitrage chômage- inflation doit être établi si le Gouvernement veut apaiser les

deux, étant donné le rôle inverse des deux phénomènes. Effectivement, l’inflation peut être une

solution pour la lutte contre le chômage, et la réciproque est aussi vraie malgré les prix à payer. Par

exemple en optant pour une politique budgétaire restrictive, le Gouvernement et la Banque Centrale

peuvent stabiliser les prix, mais il faut accepter un taux de chômage élevé. Ce qui confirme la

contradiction entre les objectifs macroéconomiques annoncés par Kaldor.

Selon Tinbergen, si le Gouvernement veut une politique économique efficace, il faut « une politique

unique poursuivant une gamme d'objectifs […], une telle politique doit se donner autant de moyens

(fiscalité, stabilité des prix, équilibre de la balance des paiements)».5 D’une manière plus simple,

« D’autre part, on dispose des instruments, qui sont les outils dont dispose le décideur public. Les

outils sont les variables exogènes du modèle et les instruments les variables endogènes. La question

posée par Tinbergen est de savoir combien d’instruments faut-il mobiliser pour atteindre tous les

objectifs. »6

Mundell ajoute que : « Une politique économique à objectifs fixés doit utiliser chaque instrument pour

réaliser l’objectif au regard duquel il possède, relativement aux autres instruments, un avantage

comparatif. ». 7 Par conséquent, afin d’affecter convenablement les ressources avec une politique

économique unique, une coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire est

nécessaire, en utilisant des instruments indépendants.

4 http://www.surfeco21.com/qcm/quid/inflation_corrig.htm 5 DOLLO Christine, « Les Prix Nobels des Sciences économiques », 2012, (http://www.aix-mrs.iufm.fr/formations/filieres/ses/ressources/prixnobel.htm#69 ) 6 KOPP Pierre et PRUD’HOMME Rémy, « Politique des transports le difficile ajustement des instruments aux objectifs », p.46, Juin 2010 7 TINBERGEN J., “On the Theory of Economic Policy”, Amsterdam, North-Holland, 1952

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

6

Section 2 : La politique budgétaire et la politique monétaire, liens avec les

quatre grands secteurs macroéconomiques.

Afin de comprendre rapidement la définition et les mécanismes des deux politiques, une

simple synthèse sera établie dans cette section.

2.1 La politique budgétaire

2.1.1 Définition et généralités sur la politique budgétaire

2.1.1.1 Définition : La politique budgétaire regroupe l’ensemble de mesures prises par

le Gouvernement, compte tenu de son déficit public, et dont le support principal est le budget de

l’Etat. Elle consiste à agir sur les recettes et les dépenses publiques par le biais des instruments

budgétaires. « Le processus consistant à manipuler les impôts et les dépenses publiques aux fins de

contribuer à amortir les oscillations du cycle économique et de favoriser le maintien d’une économie

progressive, assurant un degré d’emploi élevé, affranchie de toutes poussées excessives d’inflation

ou de déflation ».8

2.1.1.2 Instruments budgétaires : Il existe trois types d’instruments budgétaires : la

variation des taxes et impôts, la variation des dépenses publiques, la variation du niveau

d’endettement public. Il faut noter que les dépenses et les recettes publiques peuvent servir de

stabilisateurs automatiques en période conjoncturelle, afin d’amortir les variations conjoncturelles de

l’activité économique. Par exemple, en période de ralentissement économique : les recettes

diminuent afin de soutenir les revenus privés et d’atténuer les fluctuations négatives de la demande

globale ; les dépenses doivent mécaniquement soutenir l’activité économique.

2.1.1.3 La politique budgétaire : peut être expansive, quand le Gouvernement décide

de stimuler la demande globale, en augmentant ses dépenses, sa dette publique ou en diminuant le

niveau de l’impôt. Elle peut aussi être restrictive quand les autorités décident d’opter pour une

politique d’austérité, afin de stabiliser le prix, ou afin de réduire le déficit budgétaire. Pour cela, il y a

lieu d’effectuer une augmentation du niveau de l’impôt ou une diminution des dépenses, et des

investissements.

2.1.2 La politique budgétaire dans les théories économiques

2.1.2.1 Théorie du double déficit : Le déficit public peut entraîner un déficit de la

Balance des Paiements.9 Quand les dépenses budgétaires excèdent de trop les recettes

budgétaires, alors le déficit public apparaît. Cette situation peut pousser le Gouvernement à

recourir aux émissions d’obligations. Afin de stimuler les investisseurs étrangers, l’Etat peut

8 SAMUELSON P., «L’économique : Technique moderne de l’analyse économique», Traduction Gaël Faln, Paris, Armand Colin, 1953, p.327 9 CHENERY H. and STROUT A., “Foreign Assistance and Economic Development”, A.I.D discussion paper N.O 7, Office of Program Coordination A.I.D, Department of State Agency for International Development, Washington D.C, June 1965.

Page 19: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

7

augmenter le taux de ses obligations car ainsi les investisseurs trouvent leurs intérêts à placer

leurs capitaux dans un pays à taux de placement élevé. Quand les investisseurs achètent les

obligations de l’Etat, ce dernier va pouvoir financer ses investissements. Mais comme la

monnaie étrangère doit être convertie en monnaie nationale pour procéder à ces

investissements, le Gouvernement doit demander une émission de monnaie. Quand la demande

d’émission de monnaie augmente, tandis que la variation de la production nationale n’est pas

proportionnelle à l’augmentation de cette émission, alors ce cas explique la dépréciation de la

valeur de la monnaie nationale. Quand la monnaie se déprécie, il existe une baisse des prix des

produits exportés en devises, mais l’exportateur gagne plus de monnaie locale en contre-

partie ; tandis que le prix des produits importés grimpe ; et cela peut entraîner une inflation

importée. A titre d’exemple, si 1 litre de pétrole coûte 1 unité de devise équivalent à 3000 unités

monétaires. Avec la dépréciation, ce même litre va coûter 0,8 unité de devises qui sera

équivalent à 4000 unités monétaires. En conséquence, l’exportateur obtiendra plus d’unités

monétaires (4000 au lieur de 3000 unités monétaires) mais l’importateur sera obligé de fournir

4000 unités monétaires pour obtenir ce même litre. En termes de devises, il y aura moins

d’entrées en devises que prévues. Cela va conduire à la baisse des réserves de change et

mécaniquement à un déficit de la balance des paiements. 10

En outre, quand les importations excèdent les exportations, le déficit commercial apparaît. Cette

naissance du déficit commercial entraîne le déficit de la Balance des Paiements. Selon KOHLI,

« Il suffit de traduire « déficit de la balance des paiements » en « dépréciation de la monnaie

nationale » et « surplus » en « appréciation » ». 11 Par conséquent, le déficit public entraîne un

déficit de la Balance des Paiements. D’après l’African Development Bank, « Le modèle à double

déficit de CHENERY et STROUT (1966) souligne que l’endettement est lié à un déséquilibre, et

suivant les cas, il s’agit du déséquilibre épargne-investissement, du déficit budgétaire et du

déficit de la balance courante. Par conséquent, le modèle préconise que l’épargne externe

conditionne le développement économique si les déséquilibres épargne-investissement et

importation-exportation peuvent être comblés. Sur le plan interne, il s’agit, selon ces auteurs,

d’accumuler l’épargne nécessaire pour financer l’investissement interne, et sur le plan externe,

de trouver les ressources nécessaires pour financer le déficit de la balance des paiements. ».12

2.1.2.2 Théorie keynésienne du multiplicateur d’investissement, de la relance et du déficit

public : Avec la formulation mathématique : k = 1/(1-c)= 1/s avec k le multiplicateur keynésien, c

la propension marginal à consommer, et s la propension marginale à épargner, Keynes stipule

que l’investissement génère des vagues de dépenses qui se réduisent sous l’effet de l’épargne

grâce à l’intervention de l’Etat. L’épargne figure hors circuit et ne peut pas se multiplier, il faut

10 La variation des réserves figure dans les ressources dans la Balance des Paiements. La baisse des réserves signifie qu’il existe une augmentation d’engagements, c’est-à- dire des dépenses. 11 KOHLI U., « Analyse macroéconomique », Université De Boeck, Ouvertures économiques, 1999 12 « Dette extérieure et financement du développement économique en guinée », (http://www.afdb.org), p.14

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

8

l’investir. Autrement dit, en la consommant, elle se transforme en investissement permettant à

l’économie de connaître une croissance. « Nous appellerons k le multiplicateur d'investissement.

Il nous indique que, lorsqu'un accroissement de l'investissement global se produit, le revenu

augmente d'un montant égal à k fois l'accroissement de l'investissement ».13

Par ailleurs, le déficit public est certes un mal en soi mais il permet de relancer l’investissement

dans un pays.14 Certes, certains libéraux pensent que la présence d’un déficit public explique la

mauvaise allocation des ressources par les pouvoirs publics et fait accroître la dette publique ;

mais Keynes explique que grâce au multiplicateur d’investissement et multiplicateur fiscal, le fait

de dépenser permet l’amélioration des infrastructures, et cela incite le secteur privé dans la

production.

2.1.2.3 Théorie budgétaire du niveau des prix ou Fiscal Theory of the price Level : Théorie

qui affirme que quand la politique monétaire est passive (elle n’intervient pas), le niveau des prix

est déterminé par le niveau de la dette publique. Selon CARLSTROM et FUERST, « une version

faible où les autorités budgétaires sont dominantes et imposent une certaine politique monétaire ;

une version forte où la politique monétaire ne peut en elle-même déterminer le niveau des prix,

soit parce qu’elle ne contrôle que le niveau des taux d’intérêt, soit bien qu’elle contrôle la masse

monétaire. » 15

2.2 La politique monétaire

2.2.1 Définition et généralités sur La politique monétaire

2.2.1.1 Définition : La politique monétaire, quant à elle, est sous l’égide des Banques

Centrales, visant à contrôler l’évolution de la masse monétaire afin de maintenir la stabilité interne et

externe de la monnaie locale.

2.2.1.2 Instruments de la politique monétaire : la variation du taux d’intérêt, la variation du

coefficient des réserves obligatoires, les opérations d’Open Market (ventes et achats des titres).

2.2.1.3 La politique monétaire : peut manipuler les comportements des investisseurs

afin d’inciter l’offre globale pour satisfaire la demande globale. Elle est jugée expansive, quand les

autorités monétaires décident d’augmenter le volume de la masse monétaire en manipulant les taux

ou en injectant de la liquidité dans le système bancaire. Mais elle peut aussi être qualifiée de

restrictive, quand un resserrement monétaire mis en œuvre, par exemple en cas de ponction de

13 KEYNES J.M, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » (1936), Livre I à III, Traduit de l’Anglais par Jean- de Largentaye (1942), Paris : Éditions Payot, 1942, p.108. 14 Références auteurs : KEYNES J.M, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » (1936), Livre I à III, Traduit de l’Anglais par Jean- de Largentaye (1942), Paris : Éditions Payot, 1942 15 CREEL J. et STERDYNIAK H., « La théorie budgétaire du niveau des prix, un bilan critique » (LEEPER [1991], SIMS [1994], WOODFORD [1994, 1995, 1996, 1998, 1999 et 2000], CANZONERI et alii [1998], COCHRANE [1999, 2000], CHRISTIANO et FITZGERALD [2000], et, de façon critique, MCCALLUM [1998] et BUITER [1998, 1999,2000]) ,1999.b

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

9

liquidité. La politique monétaire joue aussi un rôle important au niveau de l’équilibre extérieur, parce

qu’elle est fortement rattachée à la politique de change.

2.2.2 La politique monétaire dans Les théories économiques:

2.2.2.1 La théorie quantitative de la monnaie : La variation du niveau de la masse

monétaire peut changer le niveau général des prix.16 Cette théorie se résume par la formule MV =PT

où M est la quantité de monnaie en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie, P : le niveau

des prix, T : le volume des transactions (la production). Pour les classiques et néoclassiques, la

monnaie est neutre, elle n’est autre qu’un instrument d’échanges sans valeur intrinsèque. Pour les

keynésiens, la monnaie est active, l’augmentation de la masse monétaire a des effets sur la

production (par exemple en termes de relance, lors d’une politique monétaire expansive, la hausse

de la masse monétaire stimule l’investissement). Tandis que pour les monétaristes, la monnaie est

active mais la manipulation de la masse monétaire conduit à l’inflation. Ainsi, les monétaristes

pensent que l’inflation est un phénomène purement monétaire, qui est une théorie contradictoire à la

théorie budgétaire du niveau des prix (où le niveau de la dette publique pourrait influencer le taux

d’inflation).

2.2.2.2 La théorie de la parité du pouvoir d’achat est étroitement liée à la politique de

change.17 La valeur de la monnaie nationale fait l’objet d’une comparaison par rapport aux autres

monnaies dans le cadre international, afin de comparer le niveau de vie du pays concerné par

rapport aux autres pays. D’une manière plus précise, c’est une façon de comparer le taux de change

et la valeur des biens. La formule mathématique est la suivante : taux de change entre deux pays X et

Y = prix des biens dans le pays X/prix des biens dans le pays Y. Il existe un équilibre entre les deux

devises si le pouvoir d’achat est équivalent.

2.3 Interrelations macroéconomiques

La naissance du cadrage macroéconomique met en valeur l’interdépendance entre les deux

politiques : budgétaire et monétaire. D’ailleurs, il est très important de préciser que ces politiques

« budgétaire et monétaire » sont dominantes dans cette interrelation. Le graphique n°3 va montrer

cette interdépendance.

16 FISHER I., “The Purchasing Power of Money: Its Determination and Relation to Credit, Interest, and Crises”, Macmillan, 1911-505 pages 17 CASSEL C.G, « The present situation of the foreign exchange », Economic Journal, mars 1916 in Plihon, Dominique (1999), Les taux de change, La Découverte, Paris, p.21

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

10

Graphique 3: Interrelations macroéconomiques

2.3.1 Liens entre le secteur réel et la politique budgétaire

Selon le graphique n°3, les décisions fiscales de l’Administration publique affecte la consommation

privée dans le secteur réel. Avec un taux d’imposition bien déterminé, par exemple la TVA, chaque

consommation privée rapporte une part de revenus pour l’Administration publique.

Quant aux dépenses publiques, elles servent soit au fonctionnement de l’Etat, soit à l’investissement

public.

Les décisions étatiques en matière de dépenses courantes affectent donc la consommation publique

des biens et services, enregistrée dans les comptes nationaux du Secteur Réel.

Source : KAMAR Bassem, Support didactique du FMI, Cours régional de Programmation et de

Politiques financières, Tunis, Tunisie, 2012

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

11

En outre, l’Administration publique effectue des investissements publics, et qui nécessite des

passations de marché souvent au profit du secteur privé.18 Ces investissements font alors appel à la

sphère réelle de la production.

Ainsi, les mesures budgétaires peuvent directement affecter le Secteur réel outre ses impacts directs

dans le secteur public.

En effet, si le Gouvernement opte pour une relance budgétaire, accompagnée d’une baisse du taux

d’imposition et/ ou d’une augmentation du déficit public et dette publique, les effets de cette décision

seront les suivants :

Augmentation de la consommation privée, mais diminution des recettes de l’Administration

publique suite à la diminution du taux d’imposition.

La hausse de la consommation privée qui incite l’offre globale, et donc la production

La hausse des investissements publics grâce à l’augmentation du déficit. Pourtant ces

investissements publics font appel aux entreprises privées grâce aux passations de marché.

Le secteur privé peut agir. Quand le Gouvernement décide d’emprunter au secteur privé pour

l’accroissement de son déficit, une partie du financement de l’économie est gelée dans cet

emprunt, de sorte que l’Investissement privé pourrait être évincé. Cela fait allusion à l’ « effet

d’éviction ».

En revanche, si le Gouvernement décide de pratiquer une rigueur budgétaire, les effets de cette

politique sur le secteur réel sont entre autres :

La baisse de la consommation privée à cause de la hausse des impôts et taxes

La hausse des recettes publiques pour financer le déficit public

La baisse des investissements privés à cause de la hausse des impôts surtout au niveau des

acquisitions de biens moyennant un TVA élevé

La baisse des investissements publics

La baisse du revenu global

2.3.2 Liens entre le secteur extérieur et la politique budgétaire

Le secteur extérieur et le secteur public sont liés par les dons et les financements extérieurs. Ce lien

peut ne pas exister quand le pays ne bénéficie pas des financements extérieurs.

Quand la politique budgétaire est expansive, le Gouvernement peut augmenter son déficit parce que

les aides budgétaires extérieures financent ce déficit. A part le financement des déficits, les transferts

nets sous forme de dons font partie des recettes publiques. Ainsi, même si la politique budgétaire est

expansive (baisse des recettes fiscales) ; les dons renforcent les recettes publiques.

18 cf. Rubrique Dépenses en capital dans le budget du secteur public, Lois de Finances malagasy annuelles, Ministère des Finances et du Budget

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

12

Par ailleurs, les investissements publics sont généralement financés par les aides extérieures. Cela

montre les relations étroites entre la Balance des Paiements et les Finances Publiques grâce aux

entrées et sorties des capitaux à moyens et long terme (nets).

2.3.3 Liens entre le secteur réel et la politique monétaire

Le phénomène de bancarisation a fortement affecté le secteur réel. Ce secteur ne peut pas échapper

aux paiements en termes de flux monétaires. Autrement dit, les avoirs des privés sont placés au

niveau des banques primaires. Pourtant, le secteur privé, par les consommations de biens et services

dans le secteur réel et ses investissements ont besoin de liquidités. Comme la croissance au niveau

du secteur réel dépend fortement du niveau du taux d’intérêt et de l’épargne, la mobilisation de cette

dernière requiert un fort taux de bancarisation. Toutefois, les banques centrales, par le biais de leur

taux directeur, peuvent influer, encourager ou décourager l’épargne. Ainsi, une forte

interdépendance a été établie par les économistes entre le secteur réel et le secteur monétaire. Par

conséquent, grâce aux crédits octroyés par les banques primaires, influencés par le taux directeur

des banques centrales, le secteur privé peut avoir la possibilité de multiplier ses consommations et

ses investissements dans le secteur réel.

Quand la politique monétaire est expansive, les Banques Centrales peuvent décider de diminuer le

taux directeur et/ou le Coefficient des Réserves obligatoires et/ou d’acheter des titres afin d’injecter

de la liquidité dans la masse monétaire. A cet effet, cette politique de taux peut influencer directement

le secteur bancaire, à travers la baisse du taux de base bancaire. Donc, la baisse du taux d’intérêt

stimule le secteur privé, qui aura facilement un accès aux crédits favorisant ainsi la relance de

l’économie. Autrement dit, les banques primaires peuvent demander des crédits à moindre coût

auprès de la Banque Centrale et à leur tour, peuvent octroyer des prêts au secteur privé, qui voulait

investir. Ainsi, l’investissement pourrait être relancé au niveau de la sphère réelle de la production.

En revanche, dans le cas d’une politique monétaire restrictive, la Banque Centrale veut cibler un taux

d’inflation plus bas, ou un niveau de masse monétaire plus faible afin de garder un taux de

croissance plus stable ou de ponctionner indirectement les surliquidités observées au niveau du

système bancaire. Pour cela, elle peut décider de ponctionner les liquidités en utilisant comme outil

les ventes de titres. Le secteur réel peut en souffrir parce que l’accès aux crédits devient plus difficile.

Les PME peuvent se détériorer peu à peu et/ou obligées de recourir au chômage technique.

2.3.4 Liens entre le secteur extérieur et la politique monétaire

En cas de forte entrée de devises, les banques primaires peuvent les vendre à leur Banque centrale.

Cette vente modifie alors le niveau de leurs avoirs extérieurs nets. Les entrées et les sorties de

devises moyennant leurs opérations respectives affectent ainsi les réserves de change au niveau de

la Banque Centrale.

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

13

Dans un premier temps, quand la politique monétaire est restrictive, la Banque Centrale peut vouloir

indirectement ponctionner les liquidités internes et en achetant des devises étrangères ou en

augmentant le taux d’intérêt directeur afin d’attirer les capitaux étrangers. Cet afflux de devises

entraîne la hausse des réserves de change. Donc, la monnaie nationale s’apprécie pénalisant d’autre

part l’exportation car il y aura une hausse des prix des produits vis- à- vis des produits étrangers. Il en

résulte une perte de compétitivité et une contraction de la production nationale. Cela peut conduire

au déficit de la balance commerciale car le niveau des importations peut augmenter au détriment des

exportations. Cette situation va freiner la croissance économique. Dans un second temps,

l’augmentation de la valeur des importations peut conduire à une dépréciation.

Quand la politique monétaire est expansive, la Banque centrale en optant pour la politique des taux,

peut diminuer le taux directeur. A cet effet, il y aura une fuite des capitaux. Or, il existe toujours des

dépenses d’importations incompressibles. Ainsi, la variation des sorties de devises est supérieure à

la variation des entrées de devises. Par la suite, les réserves de change diminuent. La monnaie locale

se déprécie. Cette dépréciation va se traduire par une compétitivité des exportateurs au détriment

des importateurs, qui seraient obligés de faire face à l’inflation importée. Cette interrelation entre le

secteur monétaire et le secteur extérieur montre aussi l’influence de la politique monétaire sur la

mobilité des capitaux et le rôle des taux d’intérêts locaux sur les comportements des agents face aux

offres de placements externes.

2.3.5 Liens entre le secteur monétaire et le secteur public

A part leurs influences respectives sur les autres secteurs, ils ont des liens économiques très étroits :

Le déficit budgétaire peut être financé soit par le secteur privé par le biais des emprunts à

travers les BTA et les mobilisations de traites, soit par la Banque centrale par l’intermédiaire

des avances statutaires (en cas de besoin par inadvertance de financement, recourir aux

avances statutaires auprès de la Banque Centrale moyennant un taux actuellement assimilé

au taux directeur pour certains pays.)

Ce financement intérieur peut être matérialisé par les crédits nets à l’Etat

Quelles que soient les opérations du Trésor public, dans la phase comptable, elles font

l’objet de flux monétaires.

Ainsi, le secteur monétaire et le secteur public sont fortement liés étant donné le financement intérieur

de la dette publique, et qu’à chaque décision budgétaire, la masse monétaire peut varier d’une

période à l’autre. Donc, la politique monétaire et la politique budgétaire sont interdépendantes.

En somme, les résultats au niveau des grands secteurs macroéconomiques sont en fonction

des mesures budgétaires et monétaires. Par conséquent, la politique budgétaire et la politique

monétaire priment par rapport aux autres mesures économiques, elles font partie des instruments

permettant la régulation des conjonctures. Certes, ce sont des instruments indépendants, mais leur

fusion donne un tout autre résultat.

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

14

Chapitre 2 : Les principes du Policy- mix et ses liens avec le

modèle IS- LM

Ce chapitre consiste principalement à présenter le concept de Policy Mix ou la Coordination de la

politique budgétaire et de la politique monétaire, ainsi que son lien étroit avec le modèle IS-LM.

Section 1 : Aperçu théorique du Policy- mix et ses liens avec le Modèle IS- LM

1.1 Le Policy Mix

Cette politique d’inspiration keynésienne de relance, est définie par les économistes comme

l’articulation optimale entre politique monétaire et politique budgétaire. Elle vise une situation

économique optimale grâce à l’affectation rationnelle des instruments de politiques monétaires et

budgétaires. Ici, il s’agit de définir cette politique, du point de vue macroéconomique. Donc,

théoriquement, il existe quatre types de combinaisons :

- Politique budgétaire expansive et Politique monétaire expansive

- Politique budgétaire expansive et Politique monétaire restrictive

- Politique budgétaire restrictive et Politique monétaire expansive

- Politique budgétaire restrictive et Politique monétaire restrictive.

Mais dans la pratique, il existe d’autres types de Policy Mix : quand l’une est expansive ou restrictive,

l’autre est neutre ; ou quand l’une est mixte et l’autre neutre.

Cette politique a été développée par les Néo- keynésiens, en tenant compte des principes

d’intervention de l’Etat et de l’imperfection des marchés.19 Ceci signifie que le concept de main

invisible d’Adam Smith ne fait pas son effet en termes de coordination des marchés car il n’y a pas

d’auto- régulation des marchés.

Le Policy Mix exige la connaissance des instruments monétaires et budgétaires utilisés

simultanément, pour la mise en œuvre de la politique économique, ainsi que le dosage adéquat de la

combinaison de ces instruments.

Le Policy Mix est nécessaire en cas de désaccord en termes d’objectifs entre les autorités

budgétaires et monétaires. Etant donné la différence en matière d’interprétation des effets de

politique économique, ces autorités sont confrontées à des conflits, des prévisions faussées.

Néanmoins, il présente quelques failles parce que sa mise en œuvre exige des conditions cruciales. Il

peut y avoir des cas où, le Policy Mix est considéré comme une politique de « trade off ». 20 Blinder

19 Néo- keynésiens tels que Grégory MANKIW, George AKERLOF, Olivier BLANCHARD, Joseph STIGLITZ, Stanley FISCHER, Lawrence SUMMERS, David ROMER, Edmund PHELPS… 20 L’action de la politique budgétaire et celle de la politique monétaire peuvent s’annuler. Pour avoir un effet sur l’économie, il faut que l’une fasse l’objet d’une intervention et que l’autre reste neutre.

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

15

appuie cette affirmation en disant : « si on ne peut empêcher ses deux mains de se battre entre elles,

il vaut mieux s’en attacher une dans le dos ».21

Dans le cas où l’une des deux politiques étant mixte (restrictive et expansive en même temps) et

l’autre neutre, le Policy Mix devient une politique floue et ambigüe. En effet, ce cas apparaît souvent

dans la réalité parce qu’il démontre l’importance de la coordination à chaque point de changement

de la conjoncture. Les autorités n’ont pas d’objectif précis pendant les périodes de conjoncture parce

que leurs décisions dépendent de ce qui se passe dans la vie sociale. Ils peuvent changer d’objectif

d’un moment à l’autre car leurs actions dépendent de la conjoncture en question, malgré leurs

prévisions qui peuvent être faussées. C’est pourquoi, l’une des politiques se doit être neutre, et

« rester passif » en laissant l’autre politique mixte agir seule, et réguler la conjoncture.

1.2 Le modèle IS- LM et les politiques économiques

Ce modèle à caractère néo- keynésien, explique la possibilité d’équilibre sur le marché réel

des biens et services et le marché de la monnaie.22 Il a été créé à partir de la théorie de synthèse de

la théorie keynésienne et de la théorie néo- classique.

Il est reconnu comme le modèle le plus pertinent pour permettre le choix en termes de politiques

économiques pendant les périodes conjoncturelles, surtout dans les années 1950 et 1960. D’ailleurs,

un article explique cette affirmation plus clairement : « Chez Hicks, l’accent est mis sur la relation

entretenue entre deux types de marché : les marchés monétaires (et financiers) dont découle le taux

d’intérêt et le marché des biens et services qui détermine le niveau d’activité et, partant, le niveau

d’emploi. Le taux d’intérêt se situe très exactement à l’interface des comportements risqués, voire «

spéculatifs », sur les marchés financiers et des décisions de production sur les marchés de

l’économie réelle. Le modèle IS-LM n’est rien d’autre que l’étude de l’équilibre simultané de ces deux

marchés, ce qui est, évidemment, une des thématiques centrales de la Théorie générale, mais est en

accord, tout aussi évidemment, avec la logique walrasienne de marchés simultanément ajustés. ».23

Par ailleurs, il permet de prévoir la variation des données endogènes (revenu et taux d’intérêt) par le

biais des données exogènes telles que la masse monétaire, les dépenses gouvernementales, les

recettes fiscales.

1.2.1 Les hypothèses de base :

1.2.1.1 L’équilibre de plein- emploi n’existe pas, seul l’équilibre de la main d’œuvre existe

1.2.1.2 Hypothèse de la préférence pour la liquidité

1.2.1.3 Hypothèse de fixité des prix et simultanéité des marchés (rigidité des prix)

21 BLINDER A., “Issues in the Coordination of Monetary and Fiscal Policy “In Revue d'économie financière. N°45, 1998. Le policy-mix . pp. 31-62. 22 Perfectionné par Hicks et Hansen vers les années 1950 et 1960 23 VENTELOU Bruno, « La pensée économique contemporaine », Cahiers français n° 363, Les grands courants, Juillet, Août 2011

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

16

1.2.2 Les fondements du modèle :

1.2.2.1 Sur le marché des produits

Equations fondamentales et hypothèses dans une économie ouverte

Y= C+S

Y= C(Y-T)+I(i)+G+(X-M) avec (X – M) est la balance commerciale

Avec Y : Revenu Global ou Demande Globale, C : Consommation privée, I : Investissement, i : le taux

d’intérêt, T : les recettes publiques, X : demande de l’étranger, M : demande du pays, X-M : solde

extérieur, S = épargne.

- Pour qu’il y ait équilibre, il faut que la quantité des biens et services produites soit égale à la

quantité des biens demandée. Autrement dit, Y=C (Y-T) +I(i) + +!-M(Y)

- L’investissement (I) est fonction décroissante du taux d’intérêt i : quand le taux d’intérêt

augmente, l’investissement diminue

- L’épargne (S) est fonction croissante du revenu global : quand le revenu global augmente,

l’épargne augmente.

- L’offre globale de biens et services correspond au revenu global composé de C et S

- La demande globale de biens et services correspond au revenu global composé de C et I

- L’équilibre existe quand l’offre globale et la demande globale de biens et services s’égalisent,

où I = S

- La pente est négative quand i augmente

- Le multiplicateur budgétaire (cas d’une économie fermée) s’écrit : 1/(1-a) ; autrement dit,

quand la dépense publique augmente d’une unité, le revenu augmente 1/(1-a) fois de cette

dépense publique avec a : la propension marginale à consommer obtenue à partir de la

formule :a="#$"% qui a été issue de l’équation : C=a(Y-T) + C0 avec C0 la consommation

autonome

Graphique 4: Courbe IS

i

0 Y

1.2.2.2 Sur le marché de la monnaie

Equation principale : M= L1 (Y) + L2 (i)

IS

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

17

Avec M : offre de monnaie, L1 l’encaisse de transaction, L2 l’encaisse de spéculation, Y le revenu

global, et i le taux d’intérêt

- L’Offre de monnaie M est déterminée par les autorités monétaires

- La demande de monnaie L est obtenue grâce à la préférence pour la liquidité

- Il y a équilibre quand le taux d’intérêt donne l’égalité entre M et L

- La pente est positive quand i augmente, et ainsi, L2 diminue, L1 augmente aussi

- L1 représente l’encaisse de transaction et L2 l’encaisse de spéculation

- L1 est fonction croissante du revenu, car l’augmentation du revenu stimule la

transaction, la diminution de celui- ci entraîne l’augmentation du besoin d’encaisse de

transaction

- L2 est fonction décroissante du taux d’intérêt parce que la diminution de i entraîne la

l’augmentation des cours de titres, d’où la hausse de l’encaisse de spéculation, et vice versa.

C’est l’effet balançoire.

Graphique 5: courbe LM

i

0 Y

1.2.3 Equilibre général sur le marché

1.2.3.1 Equilibre Général

Une fois combinées, les deux courbes donnent un point d’équilibre qui donne à la fois le taux

d’intérêt et le revenu d’équilibre.

Atteindre cet équilibre est l’objectif des politiques économiques, afin d’obtenir une situation

économique près du plein- emploi.

La figure qui suit montrera cet équilibre au niveau du marché des biens et services et du marché

monétaire.

LM

Page 30: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

18

LM

i

Graphique 6:Equilibre entre IS et LM

i

0 Y

1.2.3.2 Trappe à la liquidité

Il existe une situation où quelle que soit la quantité de masse monétaire offerte, le taux d’intérêt ne

réagit plus. En d’autres termes, la quantité de monnaie offerte est insensible au taux d’intérêt. (C’est

le cas de la trappe à la liquidité). Alors que la demande de monnaie est infiniment sensible au taux

d’intérêt. (cf. Graphique n°7)

Graphique 7: Trappe à la liquidité

0 Y

1.2.3.3 IS verticale

Il existe une situation où quelle que soit le taux d’intérêt, l’investissement reste insensible. Donc, le

revenu global aussi reste rigide : IS est verticale. La détermination de l’équilibre dépend du

déplacement de LM (cf. Graphique n°8 ci- après).

IS

IS

LM

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

19

i

Graphique 8: IS verticale

0 Y

1.2.3.4 LM verticale

Par ailleurs, la courbe LM devient verticale quand la demande de monnaie est totalement insensible

au taux d’intérêt. Autrement dit, les agents économiques n’ont pas de préférence à la liquidité. Seul le

mouvement de la courbe IS peut déterminer l’équilibre global. (cf. Graphique n°9 ci- après)

Graphique 9: LM verticale

i

0 Y

1.2.3.5 IS horizontale

Quand IS est horizontale, cela signifie que la moindre variation du taux d’intérêt affecte beaucoup

l’investissement. La variation de LM détermine le niveau du revenu global. (cf. Graphique n°10 ci-

après)

LM

IS

IS

LM

Page 32: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

20

i

Graphique 10: IS horizontale

0 Y

1.2.3.6 Cas où IS et LM se superposent (cf. Graphique n°11 ci- après)

Graphique 11: Modèle IS- LM cas de superposition

i

0 Y

Pour ce cas particulier, il n’existe pas de point d’équilibre. Quelle que soit la quantité de

monnaie offerte, les agents économiques ne préfèrent pas la liquidité (la demande de monnaie est

insensible au taux d’intérêt), ils préfèrent épargner. Quel que soit le niveau du taux d’intérêt,

l’investissement ne réagit plus. Ce cas peut expliquer une situation dans laquelle les agents

économiques sont tellement averses aux risques que les liquidités ne se transforment pas en

investissement mais en thésaurisation.

Section 2 : Les effets du Policy- Mix sur le modèle IS- LM

Comme les politiques économiques visent à atteindre le taux et le revenu d‘équilibre, quelles sont les

conséquences de ces dernières sur le modèle ? Les quatre scénarios de Policy Mix possibles seront

inscrits dans le tableau suivant :

IS- LM

IS

LM

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Etud

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

22

2.1 Politique budgétaire et politique monétaire expansives

2.1.1 Effets de la combinaison

Quand l’Etat veut faire une relance, il peut augmenter ses dépenses, sa dette publique ou diminuer le

taux d’imposition comme dans le cas du Graphique n°12. En conséquence, IS1 se déplace vers la

droite (IS2). Quant aux autorités monétaires, elles utilisent ses instruments afin d’accroître la masse

monétaire, et LM1 se déplace vers la droite (LM2). Ainsi, le point d’équilibre e1 connaît une

amélioration au point e2. Il existe un effet d’encaisses réelles : les agents économiques sont

conscients que leur pouvoir d’achat augmente, et veulent consommer. Cet effet conduit à

l’augmentation de la demande globale avec une hausse de revenu, et généralement une baisse du

taux d’intérêt stimulant l’investissement.

2.1.2 Avantages :

- Politique de dopage à l’économie lors des chocs conjoncturels. C’est le cas lors de la crise

financière de 2008 aux Etats- Unis.

- Augmentation du multiplicateur d’investissement public

- L’effet du multiplicateur de revenu favorise l’influence des externalités positives

- Hausse du revenu disponible des ménages

- Hausse de la demande globale

- Efficace si les agents croient en la reprise

2.1.3 Inconvénients

- Pour les pays libéraux, le marché ne joue plus son rôle d’auto- régulateur, l’intervention étatique est

indispensable.

- Dopage à court terme sur la conjoncture mais ne soigne pas les maux économiques.

- Risque d’inflation monétaire

- Effet d’éviction sur l’investissement privé : l’investissement public domine, le secteur privé préfère

les placements et les épargnes par rapport aux investissements à cause de leur aversion aux risques

- Effet boule de neige : Quand la dette s’auto- alimente, il y a un Risque d’endettement insoutenable

pour le Gouvernement (cas des USA)

- Présence de fuites dans le circuit économique du fait de l’augmentation de l’importation et des

placements à l’étranger, d’où la destruction du plan de relance

- Déficit de la balance des paiements et un effet négatif sur la production à un moment donné

- Inefficace si les agents anticipent une hausse future des impôts car il y aura une réduction de l’effet

multiplicateur : les agents préfèrent épargner pour faire face à l’inflation future.

- Inefficace si les revenus distribués servent à acheter des biens et services importés : cela aggrave le

déficit de la balance commerciale et celui de la balance des paiements.

Page 35: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

23

2.2 Politique budgétaire expansive et politique monétaire restrictive

4.2.1 Effets de la combinaison:

Le graphique n°13 montre que Le point e1 se déplace vers le haut en e2. Le revenu diminue et le taux

d’intérêt augmente. L’Etat utilise ses instruments budgétaires afin de relancer l’économie (IS1 se

déplace vers la droite en IS2). Toutefois, pour éviter les tensions inflationnistes engendrées par cette

relance budgétaire, les autorités monétaires décident de resserrer la politique monétaire. (LM1 se

déplace vers la gauche en LM2).

4.2.2 Avantages :

- Politique utilisée pour maintenir un taux d’inflation ou un taux de croissance.

- Le secteur privé peut trouver des avantages en matière fiscale parce que les charges fiscales sont

revues à la baisse.

- La politique monétaire peut contenir l’inflation qui pourrait résulter de la relance budgétaire

- Si le secteur privé décide de faire des placements à l’étranger à condition que les taux de ces

placements soient plus bénéfiques que ceux resserrés par la politique monétaire ; alors les sorties en

devises vont excéder les entrées, donc la monnaie locale peut se déprécier et l’exportation pourra

prendre sa place dans l’économie.

4.2.3 Inconvénients :

- Diminution des recettes publiques et augmentation du déficit budgétaire

- En cas de crises, les dépenses publiques sont destinées à assurer le fonctionnement de l’Etat mais

non pas de tirer vers le haut la production nationale via les investissements publics.

- une politique monétaire restrictive ne permet pas d’obtenir facilement des crédits pour multiplier les

efforts en termes d’investissements : impact négatif sur la croissance

- la dépréciation de la monnaie locale aggrave le déficit de la balance des paiements

2.3 Politique budgétaire restrictive et politique monétaire expansive

2.3.1 Effets de la combinaison :

Afin de maîtriser son déficit, l’Etat décide une rigueur budgétaire (IS1 se déplace vers la gauche en

IS2). Les autorités monétaires quant à elles, essaient d’accroître la masse monétaire (LM1 se déplace

vers droite en LM2) (cf. Graphique n°14)

Le point d’équilibre e1 s’est déplacé vers le bas en e2. Le revenu global a connu une hausse tandis

que le taux d’intérêt a enregistré une baisse.

Page 36: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

24

2.3.2 Avantages

- Selon HAAVELMO, avec son théorème concernant l’effet multiplicateur du budget de l’Etat affirme

que si l’Etat décide une austérité budgétaire, il peut relativement augmenter le niveau de

l’imposition.24 Cette hausse du taux d’imposition entraîne un effet positif à court terme sur la

croissance économique grâce à l’effet multiplicateur keynésien.

- Le fait de rembourser les dettes publiques entraîne une injection de liquidité dans le système

bancaire. Ces créances peuvent être mobilisées afin de relancer les activités du secteur privé

2.3.3 Inconvénients

- Le financement du déficit public par la hausse des impôts affecte le revenu disponible et pourrait

entraîner un ralentissement économique

- L’évasion fiscale est inévitable. D’ailleurs, LAFFER confirme ce cas en ajoutant que « trop d’impôt

tue l’impôt ».25

- Le remboursement des dettes est une injection de liquidités, donc elle accroît la masse monétaire.

Pourtant, la politique monétaire expansive, fait augmenter cette même masse monétaire.

Conséquemment, il peut y avoir de fortes tensions inflationnistes. De plus, la faiblesse des recettes

publiques dues à l’austérité budgétaire amène à financer le déficit public par l’emprunt bancaire, qui

est un grand facteur de risques. L’Etat peut devenir insolvable, et peut recourir à une création

monétaire sans contrepartie.

- Quand ce déficit est entièrement financé par le système bancaire, les banques peuvent

monopoliser tout le système macroéconomique. Ce qui conforte la thèse marxiste sur la

concentration du capital.

- La Politique monétaire expansive encourage la fuite des capitaux. Les investisseurs étrangers ne

préfèrent pas placer leurs capitaux dans une banque X où le taux de placement est faible. Toutefois,

si ce taux est supérieur au taux de placement d’un autre pays (banques-Y), ils peuvent choisir le

placement à la banque X à condition que le climat d’investissement y soit propice même si le taux est

faible.

2.4 Politique budgétaire et politique monétaire restrictives

2.4.1. Effets de la combinaison:

La rigueur budgétaire conduit la courbe IS1 vers la gauche en IS2 comme le décrit le Graphique

n°15. La rigueur monétaire conduit la courbe LM1 vers la gauche en LM2. Le point d’équilibre e1 se

24 HAAVELMO T., « Multipliar Effects of a balanced budget”, vol III, p. 311- 318, 1945 25 LAFFER A., « The Laffer Curve : Past, Present, and Future”, Heritage Foundation, 2004

Page 37: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

25

déplace vers le bas, à gauche en e2. En définitif, le revenu diminue avec la diminution du taux

d’intérêt.

2.4.2. Avantages :

- Possibilités d’interventions des autorités monétaires sur les surliquidités bancaires

- Politique de maintien d’une stabilité déjà en vue.

- Réduction du déficit budgétaire

- Lutte contre l’inflation

2.4.3. Inconvénients :

- Baisse de la croissance économique

- Dépenses publiques limitées à financer le fonctionnement de l’Etat ; les investissements sont lésés.

De surcroît, l’Etat est obligé de financer les dépenses prioritaires. Les transferts sociaux passent

généralement au second plan : cela encourage l’existence des pressions sociales en période de

crises.

- La politique monétaire doit stimuler le secteur privé lors des dépressions économiques car le

secteur privé est exposé aux risques. Pourtant, elle agit en sens inverse en optant pour la restriction.

- En cas de surliquidités bancaires menaçantes, la politique monétaire restrictive permet de les

ponctionner à l’aide des achats de devises. Cela augmente les avoirs extérieurs nets et la monnaie

locale peut s’apprécier. Les importations vont excéder les exportations. Mais cela va se traduire en

un déficit de la balance commerciale.

- La politique monétaire restrictive n’attire pas les capitaux étrangers. Il se peut alors que

l’investissement ne soit pas relancé.

Page 38: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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PARTIE 2 : LA COORDINATION DE LA

POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE LA

POLITIQUE MONETAIRE DANS LA

PRATIQUE :

CAS DE MADAGASCAR DANS LE CONTEXTE

DE CRISE POLITIQUE

Page 42: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

29

PARTIE 2 : La coordination de la politique budgétaire et de la politique

monétaire dans la pratique :

Cas de MADAGASCAR dans le contexte de la crise de 2009

Cette deuxième partie a comme objectif de chercher des réponses à la problématique : « Comment

coordonner de façon efficace la politique budgétaire et la politique monétaire en période de crise ? ».

Ainsi, les hypothèses suivantes ont été établies :

Hypothèse 1 : La connaissance des réalités économiques à Madagascar à travers les

diagnostics au niveau de la politique budgétaire et de la politique monétaire permet

d’analyser les effets de ces politiques sur la croissance économique.

Hypothèse 2 : Le choix d’un modèle macroéconomique et de théories économiques qui

peuvent expliquer les réalités économiques facilite les décisions et les prévisions

Hypothèse 3 : Justifier l’intérêt de la coordination conduit à la connaissance des problèmes

liés à l’absence de coordination

Hypothèse 4 : La mise en œuvre de la coordination de la politique budgétaire et de la

politique monétaire nécessite des conditions strictes.

Cette seconde partie va tenter de vérifier si ces hypothèses sont vraies.

Page 43: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

30

Chapitre 1 : Contexte économique du pays

Avant de répondre à la question « Comment coordonner la politique budgétaire et la politique

monétaire à Madagascar lors des périodes de crises ? », les premières pensées doivent s’orienter

vers le contexte économique du pays pendant la crise en question. Mais avant d’entamer les

analyses, il est important de souligner le domaine de définition de l’étude.

Section 1 : Domaine de définition de l’étude

L’économie analysée dans cette recherche est l’économie malagasy monétarisée car il existe

encore dans quelques régions du pays des systèmes de troc. Le tissu économique considéré ici est

par hypothèse homogène. L’économie malagasy concernée par les analyses est une économie

sous- développée analysée à travers les quatre grands secteurs macroéconomiques : Secteur réel,

Secteur Public, Secteur Monétaire, Secteur Extérieur. Raymond BARRE affirme que « De plus les

économies sous- développées sont aussi des sociétés sous- développées : il n’existe pas plus

souvent, entre une aristocratie foncière et des groupes dirigeants peu nombreux d’une part, et la

masse misérable d’autre part, de groupes sociaux intermédiaires capables de fournir des agents

économiques et politiques efficients ».26

L’économie malagasy considérée dans l’analyse est l’économie décrite par Raymond

BARRE : « Ce sont des « économies au jour le jour », qui ne peuvent rompre le cercle vicieux de la

pauvreté. Les investissements, qui amorceraient une croissance cumulative, sont freinés, d’une part

par l’insuffisance d’épargne intérieure résultant du faible niveau du revenu réel, d’autre part par le

manque d’occasions d’investissement dû à la faible demande de consommation intérieure, à

l’absence de main d’œuvre qualifiée, à la pauvreté de l’infrastructure économique ».27

En faisant référence à ROSTOW, l’économie étudiée se trouve dans une étape intermédiaire

entre la phase traditionnelle et la phase de rassemblement des conditions préalables au démarrage.

Selon ROSTOW, « On part d’une société traditionnelle stagnante et caractérisée par la pauvreté,

l’ignorance et la résistance au changement. La seconde étape [mène] à l’émergence d’une minorité

tournée vers le changement, le progrès, la science et la rationalité. À travers cette seconde étape, […]

on va s’acheminer progressivement vers ce décollage qui s’est opéré en Angleterre à travers la

révolution industrielle. Cette troisième étape est caractérisée par un rythme élevé d’innovations

techniques soutenues par un relèvement sensible des taux d’investissement. On peut passer alors à la

quatrième phase, qui est celle de la maturité et où les progrès se diffusent dans l’ensemble de

26 BARRE, Raymond, « Economie politique »- Tome 1, Ed. THEMIS, p. 114 27 BARRE, Raymond, « Economie politique »- Tome 1, Ed. THEMIS, p. 113

Page 44: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

31

l’économie entraînant une élévation générale de la productivité et du revenu. Enfin, le cinquième

stade, permettait d’arriver à la société de « consommation de masse ». »28.

De plus, les diagnostics effectués confirmeront ces affirmations de Raymond BARRE et de

Whitman ROSTOW.

Il est alors indispensable d’analyser les points caractéristiques de l’économie malagasy car

c’est à partir de ces derniers qu’il va falloir décrire les politiques économiques adéquates pendant la

crise. Ce chapitre présentera quelques diagnostics du pays, ses réalités économiques depuis la

crise, il démontrera pourquoi la coordination est nécessaire à Madagascar.

Section 2 : Diagnostics économiques et réalités à Madagascar

Cette première section décrit d’une façon globale les réalités économiques à Madagascar depuis la

crise de 2009

2.1 Brève présentation du pays

En dépit de ses richesses en ressources naturelles, Madagascar demeure parmi les pays en voie de

développement de l’Afrique Subsaharienne. Avec sa superficie de 587 000km², situé à côté de

l’Afrique, étant séparé par le Canal de Mozambique, il compte plus de 21,32 millions d’habitants.29 Le

taux d’accroissement annuel est de 2,95% dont la moitié est une population jeune, ayant moins de 20

ans.30 La population rurale représente 79,7% de la population totale. 31 La population active est âgée

de 15 à 64 ans. Selon le PNUD, « Cette démographie caractérise également le marché du travail à

Madagascar. La population est jeune car la moitié a moins de 20 ans et 4% seulement de plus de 60

ans, ce qui signifie un ratio de dépendance élevé et les revenus des travailleurs doivent supporter un

grand nombre de personnes à charge. En effet, un ménage malgache est constitué en moyenne de

4,9 individus, dont la moitié des chefs de ménage est âgée de 30 à 49 ans.»32

L’IDH est de 0,483 en 2013. 33 Le pays a subit des aléas naturels pendant la période 2009 – 2013 tels

que les cyclones ( 2009: Gael, Xylo; 2010: Fami, Hubert; 2011: Bingiza; 2012: Chanda, Dando, Irina;

2013: Felling, Haruna), les invasions acridiennes récentes notamment dans les haut- plateaux. Ces

chocs exogènes ont accentué l’insuffisance des infrastructures.

2.2 Le contexte politique, institutionnel et social

Certes, le cycle de Juglar de 6 à 10 ans décrit l’existence des renversements institutionnels,

mais la conjoncture malagasy ne s’intègre pas dans ce cycle économique. Un cycle économique

connaît des phases d’expansions, de récessions et de reprises à périodicité constante. Pourtant,

28 ROSTOW, W.W, « Les étapes de la croissance économique », Ed. Seuils, 1960 29 www.worldbank.org 30 www.statistiques-mondiales.com 31 PNUD, « Evaluation des impacts de la double crise sur l’emploi – Madagascar », Décembre 2011 32 PNUD, « Evaluation des impacts de la double crise sur l’emploi – Madagascar », Décembre 2011 33 Publication du PNUD à Mexico le 15/03/2013

Page 45: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

32

l’économie malagasy a longtemps demeuré dans une dépression économique. Certes, après les

mouvements populaires en 2002, une légère expansion s’est affichée ; mais avec la crise de 2009, il y

a eu de nouveaux chocs. Selon la Banque mondiale, « La crise politique est devenue un obstacle

majeur qui empêche de faire face à ces chocs et de réduire leur impact. ».34

Madagascar n’a pas connu une vraie expansion économique. Son économie depuis l’indépendance

a demeuré dans une longue récession, suivie de politiques passives. Son taux de croissance

économique n’a jamais atteint les deux points. Le taux de croissance le plus élevé a été celui de

l’année 2003 : 9,8%.35

La crise de 2009 a résulté des conflits d’intérêts entre différents groupes d’individus : partis

politiques, entrepreneurs, groupes de filiales étrangères, la population malagasy proprement dite.

Le Président Marc Ravalomanana, depuis 2002, à mi- chemin de son deuxième mandat a été

renversé par le parti d’Andry Nirina Rajoelina vers la fin du premier trimestre de l’année 2009. Le coup

d’Etat a été violent, dont l’apogée a été atteinte lors des fusillades du 07 Février 2009.

Le gouvernement transitoire, toujours en quête de reconnaissance internationale, prépare les

nouvelles élections présidentielles et parlementaires pour cette année 2013.

Par ailleurs, la conjoncture peut être expliquée à la fois par une partie de la Théorie keynésienne de la

crise et par une partie de la Théorie marxiste de la crise. En d’autres termes, l’intervention de l’Etat

malagasy pour réguler la conjoncture reste incontestable, puisque l’Etat est le seul à avoir la capacité

de prendre des mesures en période de récession. Laisser les stabilisateurs automatiques jouer leur

rôle habituel est devenu une mesure insuffisante. La situation souhaitée est celle la plus favorable

possible, même si le plein emploi n’est pas atteint. Marx ajoute que la situation de chômage est

inévitable. Les capitalistes tendent vers le monopole, ils utilisent de moins en moins du facteur travail.

Cette situation conduit à l’augmentation du taux de chômage, et la demande intérieure n’est plus

incitée, d’où la diminution du niveau de l’offre. Il existe alors des contre- tendances : concentration du

capital, prise en charge de l’Etat d’une partie du capital connu autrement sous le terme

d’interventionnisme déguisé.

2.3 Les performances économiques de Madagascar avant et après la crise de 2009

Avant d’entamer cette sous- section, force est de préciser que le secteur monétaire et le

secteur public seront approfondis dans la Section 2 du chapitre.

34 Banque mondiale, Madagascar Economic Update, 2012, p.5 (les chocs ici font allusion aux chocs exogènes : crise mondiale et cyclones) 35 Cf. Tableau n°4

Page 46: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

33

Comme Madagascar est encore dans le contexte de crise politique, ses performances

économiques ont été médiocres. Les 76% de la population malagasy se trouvent en dessous du seuil

de pauvreté (2010) dont 82,2% de pauvres en milieu rural. 36 Le revenu par habitant par jour est de

1,17 $ par jour (méthode Atlas) (2011).37 Les ménages riches ne recouvrent que 13,7% de la

population. 38

Dans la partie théorique, Kaldor décrit que la construction du carré magique permet d’apercevoir la

vie macroéconomique d’un pays. Après avoir recueilli des données auprès de la DET de la BCM, et

les informations dans les rapports établis par les organismes internationaux, INSTAT, le tableau ci-

après a été établi afin de construire le carré magique de Madagascar (Graphique n°16)

Tableau 4: Les indicateurs macroéconomiques de Madagascar- outils pour la construction du

carré magique

Années

taux de

croissance du

PIB (% annuel)

solde de la

Balance des

Paiements(%

du PIB annuel)

taux de

chômage

(% annuel)

taux d'

inflation

(% annuel)

2008 7,8 1,11 2,80 9,20

2009 -4,1 -13,7 2,7039 9,00

2010 0,4 -6,10 3,8040 9,20

2011 1,6 -4,8 3,5041 9,50

2012 1,9 -4,7 3,5042 5,80

Source : Tableau établi par l’auteur43

36African Bank Development, http://www.afdb.org 37 http://donnees.banquemondiale.org/pays/madagascar (RNB / 365 jours) 38 INSTAT, Rapport sur l’enquête périodique auprès des ménages, 2001, www.instat.mg 39 RANARIBOANA Michela, « Formation syndicale sur la sécurité et la protection sociale », Rapport de formation Internationale de l’OIT, 2009 40 INSTAT, « Rapport sur l’enquête périodique auprès des ménages », 2010 41 PNUD, « Evaluation des impacts de la double crise sur l’emploi – Madagascar », Décembre 2011 42 Estimation (le même taux en 2011) 43 à partir des données recueillies auprès de la DET de la BCM 2013, PNUD, INSTAT, Bulletin de la BCM 2009,2010), http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FP.CPI.TOTL.ZG, http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-australe/ http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/weo/2012/01/pdf/textf.pdf http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2012/01/weodata/weorept.aspx Loi de finances 2013 et données en 2013 : estimation INSTAT

Page 47: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

34

Graphique 24: Carré magique de Madagascar depuis 2008

Source : Graphique établi par l’auteur à partir du tableau n°4

Madagascar n’a pas de carré magique. Le taux de croissance économique et le solde de la

Balance des Paiements par rapport au PIB n’atteignent pas un niveau plus élevé en comparaison aux

taux décrits par les théories (Partie 1). Le taux d’inflation et le taux de chômage ne sont pas faibles.

Les quadrilatères obtenus ne ressemblent pas à un carré. L’exemple concret de carré magique ici est

l’obtention d’un taux de croissance du PIB de 8% avec un taux d’inflation de 2%, un taux de chômage

de -2% et un déficit du Solde de la Balance des Paiements de -2%. Le principe est simple: Tant que

l’aire du quadrilatère augmente, l’économie devient plus saine. En termes plus précis, l’obtention du

carré magique signifie que le Gouvernement a atteint les objectifs théoriques de la politique

économique : lutte contre l’inflation et le chômage, obtention d’un fort taux de croissance du PIB et

un faible déficit de la balance des Paiements.

Selon le Graphique n°24, l’économie malagasy est en crise. De plus, les taux annoncés par le

carré magique ne peuvent pas être atteints simultanément tant que l’économie malagasy est sous-

Page 48: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

35

développée. En 2009, elle a connu une très mauvaise situation (losange vert sur le graphique), avec

un déficit extérieur élevé de -13,70% du PIB. Ce déclin est sans doute lié à l’éclatement de la crise

politique de 2009 car nombreux opérateurs étrangers ont quitté le pays afin de prévenir les risques

d’insécurités tant sociales que financières, notamment en termes d’investissements.44 Ainsi, la

surface du quadrilatère vert a diminué par rapport à celle colorée en rose (2008). Cela montre que la

situation économique en 2008 a été plus saine comparée aux situations économiques des années

suivantes.45

Les performances économiques de 2012 n’ont pas connu de grands changements

comparées à celles de 2010 et 2011. La seule différence se situe au niveau du taux d’inflation. Le taux

d’inflation actuelle de 5,8% est relativement faible par rapport aux autres périodes.46 Cette exception

temporaire est en partie due aux subventions des produits pétroliers qui maintiennent les prix

artificiellement bas et entravent à la loi du marché.47 De plus, les services publics se sont dégradés

en qualité (fréquence de délestages). Les baisses de prix au lendemain du coup d’Etat ont été

effectuées dans un contexte d’ordre politique. Conséquemment, ces baisses subites ne peuvent pas

assurer une anticipation future certaine pour la population. En outre, cette baisse d’inflation a été

provoquée par d’autres phénomènes, qui seront expliqués dans la seconde section de ce chapitre.

Mais d’une manière générale, le taux d’inflation à Madagascar a été en moyenne 8,52%.48 Ce taux ne

dépasse pas les deux points, donc il n’existe pas d’hyper- inflation à Madagascar.

En ce qui concerne le taux de chômage, il ne reflète pas la réalité du marché de travail. En

fait, il est de 3,26% en moyenne annuelle. Alors que le taux de sous- emploi avoisine les 42,2% en

2012.49 En d’autres termes, comme le ratio de dépendance élevé se conjugue avec le taux élevé du

chômage déguisé, alors le bien- être de la population malagasy est mis en péril. Effectivement, ce

taux sous- entend un chômage déguisé, sachant que l’emploi dans le secteur formel est fortement

restreint. Ainsi, l’offre de travail est fortement supérieure à la demande de travail. De plus, le secteur

informel ne peut pas être négligé alors que certaines filières dans le secteur formel sont victimes des

retards technologiques tels que la filière agricole. D’ailleurs, demeurer dans le secteur informel n’est

pas une source de revenu fixe, car c’est un système où tout est libéral et précaire.

Le graphique n°24 confirme les arguments de Phillips. Madagascar possède actuellement un

niveau relativement bas d’inflation : 5,8%, et un taux de chômage aux environs de 3,5%.

Théoriquement, l’Etat malagasy a donc pu à la fois lutter contre le chômage et contenir l’inflation.

Mais comme le taux de chômage à Madagascar ne reflète pas la réalité, Phillips a eu raison pour le

cas de Madagascar. Il a toujours fallu choisir entre l’inflation et le chômage, entre la croissance

44 Cf. Graphique n°28 : Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise de 2009 45 Situation pendant laquelle il y a eu une stabilité institutionnelle et politique favorisant encore le climat d’investissement et la confiance des bailleurs de fonds. 46 INSTAT, 2012 et à Février 2013 47 Il existe quand même des pays développés qui subventionnent leur pétrole mais leur taux d’inflation reste élevé 48 Moyenne des taux d’inflation annuels (cf. Tableau n°04) 49 African Development Bank, « Perspectives économiques à Madagascar »,2012-2013 (http://www.afdb.org )

Page 49: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

36

économique et les pressions sociales. Ce choix dépend largement des mesures tant budgétaires que

monétaires. Depuis la crise, les autorités ont préféré lutter contre l’inflation que le chômage dans la

mesure où la lutte contre le chômage figure généralement parmi les objectifs structurels.

En matière de croissance, Madagascar possède en moyenne annuelle, un taux de

croissance du PIB de 1,52% depuis 2008 à 2012.50 Cette situation explique sa faiblesse en termes de

production réelle. Comparé au taux de croissance de 2008 (7,8%), le taux de croissance du PIB

malagasy a fortement baissé à cause de la crise : -4,1% en 2009, et 1,9% en 2012. Cette baisse est

surtout remarquée au niveau des secteurs économiques :

Premièrement, en ce qui concerne le Secteur primaire :

L’agriculture, étant l’activité économique pratiquée par plus de 80% de la population, n’a pas évolué.

Après la crise, de nombreuses infrastructures ont été dévastées. Les paysans et les producteurs

agricoles n’étaient plus motivés à continuer leurs activités. Ils ont vu leur rentabilité se déprécier car

les produits laitiers et rizicoles ont été soit monopolisés par des minorités, soit des produits importés.

Dans ce cas, de nombreux paysans ne sont pas motivés dans la production. Cela conduit à la

faiblesse de la part de la valeur ajoutée agricole.

Graphique 25: Evolution de la valeur ajoutée agricole dans le PIB

Source : Rapport national d’investissement- MADAGASCAR, Conférence de haut niveau sur: « L’eau

pour l’agriculture et l’énergie en Afrique: les défis du changement climatique », Syrte, Jamahiriya

Arabe Libyenne, 15-17 décembre 2008 ; et Données auprès de la Banque mondiale :

http://donnees.banquemondiale.org

Deuxièmement, quant au secteur secondaire :

50 Calculé à partir des données recueillies dans le tableau n°4 (p.33)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2007 2008 2009

autres secteurs

secteur agricole

Page 50: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

37

Le manque en infrastructures domine, et le retard industriel accentue l’incapacité du pays dans les

exportations, et la production locale. Le retard en technologie et la faiblesse du capital humain ne

font que reculer les efforts dans ce secteur. Depuis la crise de 2009, les Entreprises Franches se sont

retirées du pays afin de prévenir les effets dévastateurs de la crise sur leurs rendements.51

La crise a provoqué la baisse du taux de croissance au niveau de ce secteur : -7,4% en 2009 contre

3,6% en 2008. 52

Enfin, à propos du secteur tertiaire :

Il reste dominant par rapport aux autres, vue sa contribution dans le PIB malagasy (plus de 50% du

PIB). Ce secteur englobe toutes les activités dans le commerce et les services… Le graphique n°26

démontre la part de ces secteurs dans le PIB.

Graphique 26: Part de chaque secteur dans le PIB

Source : Graphique établi par l’auteur à partir des données de l’INSTAT auprès de la Direction des

Synthèses Economiques- Juin 2012.

Toutefois, il faut remarquer qu’il se peut que ces parts de secteur dans le PIB ne soit pas

complets. Toutes choses égales par ailleurs, car certains revenus ne sont pas déclarés, vue la

présence du secteur informel.

Remarque : Par ailleurs, il existe un concept économique qui décrit une activité économique

où tous ces secteurs économiques (primaire, secondaire, tertiaire) peuvent être reliés tant en amont

qu’en aval. En tenant compte des richesses naturelles de Madagascar, ses matières premières à bon

51 Cf. Graphique n°28 : Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise afin de constater les fuites de capitaux 52 Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar - Rapport annuel 2009

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2008 2009 2010 2011

tertiaire

secondaire

primaire

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

38

marché comparées à celles de l’extérieur, ses mains d’œuvres considérés comme un avantage

comparatif ; certains opérateurs économiques devraient suivre l’évolution de l’agribusiness à

Madagascar car celui- ci permet de rendre chaque secteur économique plus contributif à la

croissance du PIB. En effet, l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

(ONUDI) a affirmé que « L’industrie ne joue pas un rôle dynamique dans le développement

économique de l’Afrique […] Les agro-industries sont une composante essentielle de l’inclusion

sociale et de la stratégie de développement compétitive. ».53 Les analyses au sein de l’ONUDI ont

montré que Madagascar a de fortes potentielles économiques, qui devraient être exploitées,

notamment à travers l’agribusiness pour un développement durable.

D’autre part, la crise de 2009 a entraîné une forte dépression économique à Madagascar. Le

ralentissement de la croissance a été matérialisé par un taux de croissance négatif -4,6% en 2009. La

pauvreté s’est accrue et la demande globale devient très faible. Le revenu n’arrive pas à satisfaire

cette demande globale. Cela confirme l’impact négatif des chocs de demande.

En plus, le graphique suivant démontre cet effet de pauvreté :

Graphique 27: Evolution annuelle du revenu par habitant

Source : MORISSET J., « Pour que la terre tourne…aussi à Madagascar : Vers un agenda de relance

économique », Banque mondiale, Décembre 2009.

53 YUMKELLA K.et al. , « Agribusiness pour la prospérité de l’Afrique », ONUDI, 2011, 440 p.

Page 52: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

39

La demande globale reste insuffisante parce que les ressources manquent. Cela conduit à la

baisse de la consommation globale : -0,7% en 2009 contre une hausse de 0,1% en 2008. 54

L’offre n’est plus incitée à cause du climat d’investissement non propice lié aux risques socio-

politiques (insécurité, corruption, désordre institutionnel, risques prudentielles des banques) et

économiques. Les investissements globaux sont en baisse depuis la crise : -50,1 % entre 2009 et

2010 contre -20,9% entre 2008 et 2009. Les investissements privés sont lésés, ce qui explique

l’aversion aux risques du secteur privé: investissements privés :-51,4% (2009/2010) contre -15,5%

(2008/2009).55

En dépit de la légère amélioration au niveau du taux de croissance économique (1,9% en 2012

contre 4,7% en 2009), il existe une face cachée : une partie des investissements du secteur privé se

sont taris pendant cette crise, et l’autre partie est victime de l’aversion aux risques de la conjoncture.

Enfin, concernant le Solde de la Balance des Paiements, le Graphique n°24 a justifié la faiblesse

de l’excédent de la Balance des Paiements, une situation non souhaitée par Kaldor. Effectivement, la

Balance des Paiements a connu des déficits pendant la crise. En 2009, le déficit a rencontré son taux

le plus élevé de 13,70% du PIB contre un léger excédent de 1,11% en 2008. Ensuite, le taux du déficit

a baissé à 6,10% en 2010, à 4,8% en 2011, à 4,7% en 2012. Même si la valeur du déficit a diminué, le

pays a quand même subi un déficit de balance de paiements. Les chocs engendrés par la crise ont

provoqué la fuite des capitaux (notamment des IDE), la forte diminution des dons en capital, ainsi

que les aides extérieures. Les investisseurs étrangers préfèrent placer leurs capitaux ailleurs, où la

stabilité macroéconomique est plus sûre. Néanmoins, il existe toujours des investisseurs qui aiment

le risque sachant que le taux de placement externe est négatif.56 Une légère amélioration s’est

affichée en 2010 et 2011, mais l’inflation a modifié cette amélioration. Le Graphique n°28 ci- après

montre l’évolution de ces IDE en baisse depuis la crise.

Graphique 28: Evolution annuelle des flux d’IDE avant et depuis la crise de 2009(en mds Ar)

54 Notamment les ressources au niveau microéconomique 55 Bulletin 2009 et 2010 de la BCM 56 Il existe aussi des investisseurs étrangers qui ne peuvent qu’avancer malgré les contraintes chez eux par exemple le cas des chinois.

Page 53: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

40

Quand l’entrée de capitaux tend à diminuer, les réserves de changes suivent aussi le même rythme.

Par la suite, les avoirs extérieurs nets ont tendance à baisser. Ce fait démontre la gravité du déficit

extérieur. Le tableau n°5 explique cette tendance à la baisse :

Tableau 5 : Evolution annuelle des Avoirs extérieurs nets

Années AEN en millions d’Ar Glissement annuel en %

2009 1 407 150,1 -15,2

2010 1 643 963,4 16,8

2011 1 996 349,2 21,4

2012 1 844 806,1 -7,6

Source : DET, BCM, 2013

La baisse des AEN signifie l’existence de sorties de devises qui conduit à la dépréciation de la

monnaie locale, dont la preuve est ci- après :

Tableau 6: Evolution annuelle des Taux de change de l’USD et de l’EUR

Source : DET, BCM, 2013

En 2009, pour obtenir un dollar, il faut détenir entre ses mains 1956,1Ar. Tandis qu’en 2012, il

en faut plus, c’est- à- dire : 2 195,0Ar. Donc, la monnaie locale a perdu de sa valeur. De même, en

considérant l’euro, en 2009, il a fallu 2 721,6 Ar pour obtenir un euro, alors qu’en 2012, il en a fallu

2821,5 Ar. Cet effet de dépréciation privilégie les exportateurs, parce qu’au lieu de gagner 1956,1 Ar,

ils gagnent 2 195,0 Ar en 2012 pour une marchandise exportée à 1 dollar. Tandis que les

importateurs subissent des effets négatifs, parce qu’ils devraient avoir plus d’Ariary pour acheter les

devises étrangères. Les coûts des produits importés deviennent plus chers. Cette situation a fait

apparaître un déficit de la Balance commerciale. (Cf. Graphique n°29 : Déficit permanent de la

balance commerciale ci- après). Cela a attaqué la Balance des Paiements. Selon KOHLI, « Il suffit de

traduire « déficit de la balance des paiements » en « dépréciation de la monnaie nationale » et

« surplus » en « appréciation » ».57

57 KOHLI U., « Analyse macroéconomique », De Boeck Université, Ouvertures économiques, ISBN 2-8041-3261-7, 1999, p.280.

Années Taux de change

USD

glissementannuelmoyen Taux de change EUR

glissementannuel moyen

2008 1 708,4 2 504,1

2009 1 956,1 14,50 2 721,6 8,7

2010 2 090,4 6,87 2 775,7 2,0

2011 2 025,2 -3,12 2 815,1 1,4

2012 2 195,0 8,38 2 821,5 0,2

Source : DET (BCM) et INSTAT Etude sur les investissements directs étrangers à Madagascar, Juillet 2011

Page 54: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

41

Graphique 29: Le déficit permanent de la Balance commerciale

Si tels sont les diagnostics repérés dans le secteur réel et le secteur extérieur, qu’en est- il

des deux grands secteurs (public et monétaire) fortement rattachés à la politique budgétaire et la

politique monétaire ?

Section 3 : Les politiques macroéconomiques appliquées depuis 2009 –

Observations et Analyse des secteurs : public et monétaire

Cette seconde section s’oriente vers l’étude des deux principales composantes de la

politique économique appliquée à Madagascar depuis 2009 à savoir la politique budgétaire et la

politique monétaire. Comme ces deux politiques sont appliquées principalement dans le secteur

public et le secteur monétaire, il est plus judicieux d’en faire une grande section, afin de procéder aux

diagnostics plus approfondis.

3.1 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique budgétaire depuis 2009

3.1.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique budgétaire

Emanant du Gouvernement malagasy, les décisions de politique budgétaire s’exécutent notamment

auprès du Ministère des Finances et du Budget. Effectivement, les directions en charge des recettes

-1 400,0

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-1 000,0

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2008 2009 2010 2011 2012

Balance commerciale (En

millions DTS)

Source : Graphique construit à partir des données obtenues auprès de la DET de la BCM

Page 55: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

42

publiques et des dépenses publiques essaient d’atteindre les objectifs fixés par les autorités

budgétaires.

Les premiers concernés sont alors la Direction Générale des Impôts, la Direction Générale des

Douanes, la Direction Générale du Budget, et la Direction Générale du Trésor.58

Dans la pratique, en matière de financement du déficit de l’Etat, c’est au niveau de la Direction de la

Dette Publique que tout se joue, parce qu’elle ne gère pas seulement ce financement ; mais encore,

elle est le centre opérationnel de la politique d’endettement du Gouvernement, qui figure parmi les

instruments de la politique budgétaire. Les autres Directions générales font leur rapport

hebdomadaire lors des réunions effectuées au sein du Ministère des Finances et du Budget (Cellules

budgétaires). Ces rapports hebdomadaires consistent à calibrer la politique budgétaire grâce aux

réalisations effectuées dans la semaine, et les prévisions pour la semaine suivante.

3.1.2 Politiques budgétaires appliquées depuis 2009 (cf. LF depuis 2009)

Les décisions de politique budgétaire du Gouvernement sont publiées dans l’exposé des motifs dans

la Loi de Finances. Le tableau n°7 retrace un diagnostic global de ces politiques.

58 Cf. Organigramme en ANNEXE 3

Page 56: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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Page 57: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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Page 58: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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Page 59: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

46

Le Gouvernement malagasy a opté pour la politique de rigueur budgétaire depuis la crise de

2009. Il a utilisé les instruments budgétaires préconisés par les Théories (Partie 1). En parlant

d’austérité, il a utilisé comme instruments : le niveau des dépenses publiques, le niveau

d’endettement. Tandis qu’en matière de relance, il a décidé de manipuler le niveau du taux

d’imposition.

3.1.2.1 En matière de dépenses publiques :

Les dépenses exécutées ont fortement baissé par rapport aux dépenses prévues. En effet, le

taux d’exécution des dépenses en 2009 est de 55,97%. Ce taux a augmenté en 2010 et avoisinant les

83,78%. Depuis 2011, le taux a diminué : 76,60% (2011) et 51,77% (2012).67 Tout ceci explique que

les dépenses engagées par le Gouvernement sont supérieures aux dépenses payées. Ces décalages

existent à cause des fautes ou des retards en termes de procédures, ou de la faiblesse des recettes

publiques, notamment faute de liquidités au Trésor.68

Etant donné les dépenses sont devenues dépendantes des recettes selon le principe du budget de

programme, « Les dépenses sont effectuées selon le principe du budget de programme et ont tenu

compte des recettes collectées face à l'absence de ressources extérieures »69. Quand les recettes

sont faibles, les dépenses ne peuvent que suivre le même rythme. Comme les recettes ne peuvent

pas être définies à l’avance comme les dépenses, les prévisions ont toujours été susceptibles de

modifications. De plus il existe un seuil auquel ces dernières doivent respecter (afin de respecter la

théorie du « Trop d’impôts tue l’impôt »70).

L’austérité budgétaire s’est aussi manifestée par la réduction des dépenses de fonctionnement et des

dépenses en capital.71

Quant aux dépenses en capital, ces dernières dépendent principalement des financements

extérieurs. Comme le gel de financements extérieurs a pris place depuis la crise, les investissements

publics ont baissé drastiquement.

Enfin, l’endettement public a enregistré une baisse car l’Etat a décidé de restreindre le niveau de sa

dette publique. Par ailleurs, il a subi une baisse car une partie de la dette publique est composée par

des financements extérieurs dont la plupart ont été suspendus.

3.1.2.2 En matière de recettes publiques :

En premier lieu, il faut noter que les dépenses publiques ont diminué du fait de la baisse des

recettes publiques.

67 Calculés à partir du tableau n°7 (total dépenses publiques réalisées/total dépenses publiques prévues en 2012) 68 Plus précisément, il n’existe même pas d’ordonnancement de ces dépenses, mais elles sont justes engagées. Cela constitue une dette de l’Etat envers le secteur privé lors des marchés publics. 69 Loi de Finances 2013 70 LAFFER A, “The Laffer curve: Past, Present, and Future”, Heritage Foundation, 2004 71 Cf. Section 2, 3

Page 60: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

47

Les objectifs de recouvrement n’ont jamais été atteints : les recettes fiscales réalisées sont toujours

inférieures aux recettes fiscales prévues dans les Lois de Finances et selon les projections

macroéconomiques. En 2009, le taux de réalisation des objectifs de recouvrement est de 75,08%. Ce

taux de réalisation a augmenté en 2010 : 87,47% car l’objectif de recouvrement a baissé de 174,7

mds Ar en termes de prévisions. Mais depuis 2011, le même phénomène a été remarqué : un taux de

réalisation avoisinant même les 48,53% (2011) et 54,12%en 2012. 72

Le taux de pression fiscale reste faible, en moyenne, il est de 10, 92% (entre la période 2009 à 2013).

Ce taux est jugé faible par rapport au taux des pays développés. « La pression fiscale est corrélée

positivement avec le revenu par habitant et négativement avec le poids du secteur agricole dans

l’économie […] La faiblesse des recettes à Madagascar s’explique donc par l’ampleur de son taux de

pauvreté (77% des ménages sont en dessous du seuil de pauvreté en 2010) et par la prépondérance

de son monde rural. ».73

La faiblesse de ce taux de pression fiscale s’est accentuée étant donné la relance fiscale. La baisse

de l’IR et le maintien du taux de TVA depuis la crise ont engendré la baisse des recettes fiscales.

3.1.2.3 En matière de déficit public

D’une manière générale, le déficit global réalisé est inférieur au déficit global prévu. En effet, en 2009,

le taux de réalisation de déficit global par rapport aux objectifs initiaux est de 38,26%74. En 2010, le

déficit global réalisé a augmenté de 8,4%en termes de glissement annuel avec un taux de réalisation

de déficit de 63,18%. En 2011, le déficit global réalisé a augmenté de 4,11% en termes de glissement

annuel, avec un taux de réalisation de 64,14%. Tandis qu’en 2012, le déficit global réalisé a connu un

glissement annuel négatif : -5% avec un taux de réalisation de 105,68%. Compte tenu de ces

différents taux de réalisations, il peut être constaté que :

- entre 2009 et 2011, le déficit prévu reste supérieur au déficit réalisé ; mais il ne faut pas nier la

baisse des prévisions. En d’autres termes, le montant du déficit a augmenté chaque année en tenant

compte de l’augmentation en volume du PIB.

- depuis 2012, le Gouvernement malagasy a restreint ses prévisions en termes de déficit et a réalisé

un déficit supérieur à ses prévisions.

Mais en considérant les glissements annuels en termes de déficit, celui- ci n’a cessé de diminué

depuis la crise : + 8,4% (2010), + 4,11% (2011) et -5% (2012).75 Ces baisses démontrent que le

Gouvernement malagasy a opté pour une politique d’austérité budgétaire allant à l’encontre d’une

politique de relance économique, qui vise une augmentation de déficit public.

72 Calculé à partir du tableau n°6 (total recettes publiques réalisées/total recettes publiques prévues en 2012) 73 Banque Mondiale, « REVUE DES DEPENSES PUBLIQUES - MADAGASCAR : POLITIQUE BUDGETAIRE ET INVESTISSEMENT PUBLIC - EN PERIODE D’INSTABILITE POLITIQUE », 2011 74 Cf. Tableau de calcul du PIB et déficit global (prévu et réalisé) en Annexes

75 Cf. Tableau de calcul du PIB et déficit global (prévu et réalisé) en Annexes

Page 61: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

48

3.2 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique monétaire actuelle

3.2.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique monétaire

Les décisions de politique monétaire émanent de la Banque Centrale de Madagascar, qui vise la

stabilité interne et externe de la monnaie, par le biais du Comité monétaire auquel la DCR (Direction

du Crédit) est membre. Cette direction est chargée de suivre l’évolution des instruments de politique

monétaire, afin d’atteindre l’objectif fixé dans le programme monétaire élaboré par la Direction des

Etudes.

Afin d’optimiser les interventions sur le marché monétaire, un Comité de Liquidité a été instauré.

Dans le cadre de la stabilité interne et externe de la monnaie, chaque institution y est représentée.

Ces institutions sont les décideurs dans les secteurs macroéconomiques. Les membres de ce

Comité de Liquidité sont composés :

- du Trésor Public représentant le Secteur Public

- de la Direction des Services Extérieurs représentant le secteur extérieur

- de la DCR proprement dite

- d’autres directions chargées de donner des informations concernant la masse monétaire telles que

la DET, la DCF, la DSP.

Le rôle de ce comité va être précisé dans la seconde section.76 L’organigramme suivant va présenter

cette Direction.

3.2.2 Politiques monétaires appliquées depuis 2009

Le Graphique n°30 va expliquer le mécanisme de transmission de la Politique monétaire au

sein de la Banque Centrale de Madagascar.

76 Cf. Organigramme en ANNEXE 4

Page 62: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

49

Graphique 30: Représentation schématique de la procédure d’opération de la politique

monétaire

Source : Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar- N°5. Septembre 2006

L’objectif principal de la politique monétaire depuis l’arrivée des bailleurs de fonds s’oriente

vers le ciblage de la Base monétaire afin de lutter contre l’inflation.

Mais depuis 2009, au début de la crise, le ciblage de taux d’intérêt a été mis en place en mettant

toujours à l’esprit la lutte contre l’inflation. En outre, le programme monétaire actuel est susceptible

d’ajustement, il ne peut pas être fixé comme dans le temps de la programmation monétaire du FMI.

Par conséquent, la politique monétaire actuelle se concentre dans la Gestion de la Liquidité bancaire

à travers les interventions sur le marché monétaire. L’utilisation de ces instruments monétaires sera

expliquée dans la sous- section suivante. 77

Le tableau suivant va résumer le diagnostic réalisé sur la politique monétaire : objectifs et résultats

obtenus.

77 3.3. Effets de la crise de 2009 sur la politique budgétaire et la politique monétaire

INSTRUMENTS:

Taux directeur, Réserves Obligatoires, Opérations sur le marché monétaire, Gestion des liquidités

bancaires

CIBLE OPERATIONNELLE: Base monétaire

OBJECTIF INTERMEDIAIRE: Masse monétaire M3

OBJECTIF FINAL: La stabilité des prix

Page 63: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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Page 64: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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Page 66: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

53

3.2.2.1 Diagnostic sur l’inflation

Entre 2009 et 2011, le taux d’inflation a dépassé le taux d’inflation tendancielle de 6 à 7%. Depuis

2012, le taux d’inflation a été inférieur au taux d’inflation tendancielle : 5,8% contre 6 à 7%. Donc,

depuis 2012, la stabilité des prix a été assurée.

3.2.2.2 Diagnostic sur la surliquidité bancaire

Depuis 2011, la surliquidité bancaire n’a cessé d’augmenter. Cette situation explique que les avoirs

des banques commerciales auprès de la BCM augmentent. La hausse de cette surliquidité à 47,6%

des Réserves Obligatoires au début de l’année 2013, signifie que la BCM n’a pas entravé la création

monétaire, tout en sachant que celle- ci n’est pas sortie du circuit bancaire.

3.2.2.3 Diagnostic sur la Base monétaire

En rappelant que la base monétaire est l’ensemble formée par les billets en circulation et la monnaie

centrale ; la hausse de cette base monétaire explique la présence d’une expansion monétaire. En

2009, la BCM a diminué le taux directeur, donc sa politique en 2009 a été expansive. En 2010 et

2011, la Base monétaire a augmenté respectivement de 15,2% et de 25,6% en termes de glissement

annuel. Ainsi la politique monétaire de la BCM a été expansive en 2010 et 2011. En 2012, le

glissement annuel de la base monétaire a diminué de 9,6%, mais le montant a toujours augmenté :

2612,11 mds Ar contre 2378,25 mds Ar en 2011. Enfin, au mois de Février 2013, la Base monétaire a

connu un glissement annuel de 10,5%. Par conséquent, la politique monétaire de la BCM tend vers

une politique expansionniste même si ces dernières années, elle n’a pas beaucoup utilisé les

instruments monétaires, en pratiquant la théorie du « Laissez aller, Laissez faire ».

3.2.2.4 Diagnostic sur la Masse monétaire

La masse monétaire, définie comme la somme des billets, des pièces, des dépôts bancaires des

autres agents économiques que ceux qui sont sur le compte des banques commerciales à la BCM,

est fortement liée au taux de croissance du PIB. En réalité, quand la variation de la masse monétaire

et l’accroissement du taux de croissance ne suivent pas le même rythme, alors il existe des

problèmes économiques dans le système monétaire et la sphère réelle. Ces problèmes existent

vraiment car le décalage entre la variation de M3 et la variation du PIB est grand. Effectivement, en

2009, la variation de M3 est de 10,2% contre un taux de croissance du PIB de -4,1%, dont le

décalage est de 14,3%. En 2010, le décalage est de 8,2%. En 2011, le décalage est de 14,7%. En

2012, le décalage est de 5%. Donc, compte tenu de la grandeur de ces décalages, il peut être

annoncé que la situation économique en 2011 a été la plus désastreuse, ensuite celle de 2009. Il

peut aussi être déduit que l’économie a eu moins de problèmes en 2012 comparé à ceux de 2010.

Mais la situation va être plus critique en 2013, sachant qu’au mois de Janvier 2013, le décalage entre

la variation de M3 et le taux de croissance du PIB s’est accru, avoisinant les 6,4%.

3.2.2.5 Diagnostic sur le Crédit à l’économie

En observant les différents ratios de crédit à l’économie/PIB, le diagnostic a permis de dire que ces

ratios n’ont pas excédé les 12% depuis 2009. Tant que le ratio diminue, les activités économiques se

Page 67: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

54

dégradent car le secteur privé ne finance pas assez l’économie.144 En d’autres termes, l’économie

affiche un besoin de financement. La relance économique en place demeure insuffisante. Les

activités économiques se dégradent depuis l’année 2013 en faisant en partie référence aux pensées

keynésiennes. Grace aux multiplicateurs keynésiens, l’investissement pourrait être relancé, et pourrait

entraîner l’augmentation de la production, et donc donnera une plus forte croissance. Mais comme

l’investissement malagasy est faible, compte tenu de cette faiblesse du crédit à l’économie, les

multiplicateurs keynésiens ne peuvent pas donner les effets escomptés.

Ainsi, afin de conclure ce diagnostic en matière de politique monétaire, il est essentiel de

souligner que la Banque Centrale de Madagascar déploie des efforts en matière de politique

monétaire, mais les chocs conjoncturels entravent ces efforts. De plus, les objectifs en matière de

politique monétaire deviennent ambigus au fil des temps car le programme monétaire est devenu

susceptible d’ajustement.

L’inflation a été suffisamment contenue, mais ce résultat n’a pas pu empêcher la dégradation des

activités économiques.

Les instruments de la politique monétaire n’ont pas d’effets réels sur l’économie (taux directeur

inefficace, coefficient des RO non conforme à la situation car sa modification est censée être un

remède structurel alors que l’économie malagasy traverse des fluctuations conjoncturelles). Le

système bancaire est en surliquidité. Le ratio crédit à l’économie/PIB étant faible explique l’aversion

au risque du secteur privé dans le financement de l’économie. Les interventions et les non-

interventions de la BCM tendent vers des mesures expansives afin de donner le signal au secteur

bancaire pour que celui- ci finance l’économie.

3.3 Analyse des Effets de la crise de 2009 sur les deux politiques économiques

3.3.1 Le modèle IS - LM à Madagascar et Cohérence théorique

3.3.1.1 Théories économiques et pratiques

3.3.1.1.1 En matière d’instruments

Les théories annoncées dans la Partie 1 ont été vérifiées. Effectivement, la politique

budgétaire a manipulé le niveau des dépenses publiques, le niveau du taux d’imposition, et le niveau

de l’endettement public. Quant à la politique monétaire, la BCM a utilisé comme instruments

monétaires : le taux directeur, le coefficient des RO, les opérations d’Open Market à travers les ventes

144 En 2009, ce ratio est de 11,57%. En 2010, ce ratio a connu une hausse : 11,7%. Ensuite, en 2011, une baisse a été enregistrée : 10,99%. En 2012, le ratio a augmenté, allant de 11,08% contre 10,99% en 2011. Enfin, au mois de Mars 2013, ce ratio s’est affaibli en avoisinant les 10,02%.

Page 68: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

55

et achats de titres. Parmi ces instruments, il y a ceux qui ont été maintenus à leur taux initial, et ceux

qui ont connu des changements.

Toutefois, il existe certains instruments qui existent dans la pratique mais non énumérés dans la

théorie.

Pour le cas des instruments budgétaires, il y a parmi eux des instruments de financement du déficit

public : A part les recettes publiques, il y a le recours aux BTA, la mobilisation des traites, les

Avances Statutaires.

3.3.1.1.2 Théories budgétaires et la pratique :

- La théorie du double déficit a été vérifiée pour le cas de Madagascar. En effet, le déficit public et le

déficit de la Balance des Paiements ont des liens étroits. Quand le déficit public augmente, alors le

déficit de la Balance des Paiements aussi augmente. En 2009, le déficit public a diminué dans les

317,851 mds Ar et cela a affaibli le déficit de la Balance des Paiements avec une baisse de -47,03

mds. 145 En 2010 et 2011, le déficit public a augmenté respectivement de 347,016 mds Ar et de

361,296 mds Ar ; et le déficit de la Balance des Paiements a aussi suivi respectivement le même

rythme : une hausse de 142,88 mds Ar et de 255,38 mds Ar.146 Enfin, en 2012, le déficit public a

connu une baisse avoisinant les 346,1984 mds Ar et le déficit de la Balance des Paiements a aussi

décliné à -184, 537 mds Ar. 147 A cet effet, la variation du déficit public entraîne une variation de même

signe que le déficit de la Balance des Paiements.

- La théorie keynésienne du multiplicateur d’investissement et du déficit public : Certes l’Etat

intervient, mais comme le crédit octroyé à l’économie est faible, l’effet de ce multiplicateur

d’investissement sur l’économie est difficile à retracer. L’investissement ne réagit pas à la variation du

taux d’intérêt actuellement assimilé au taux directeur de la BCM.148 Toutes choses égales par ailleurs,

la propension marginale à épargner est élevé. Cependant, à Madagascar, il faut une étude

approfondie sur la transformation de cette épargne en investissement.

Du reste, le Gouvernement n’a pas opté pour une relance car il n’a pas mis les dépenses publiques

au service de la stimulation des activités économiques. Cependant, la relance fiscale a en partie

conduit à l’augmentation du déficit public car les recettes fiscales ont diminué à cause de la baisse

générale du taux de l’imposition et le maintien du taux de la TVA.

Néanmoins, force est de constater que les autorités budgétaires n’adhèrent pas totalement à la

logique keynésienne, vue qu’elles prennent en considération les recommandations de la BCM en

matière d’austérité budgétaire. Ainsi, elles optent pour le budget équilibré, tout en essayant de

soutenir le secteur privé dans la production.

145 Calculé à partir des données obtenues auprès de la DET, BCM, 2013 146 Idem 147 Idem 148 Cf. Graphique n°26 : Effets du taux directeur sur l’investissement malagasy (p.63)

Page 69: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

56

- La théorie du niveau des prix : Certes la politique monétaire est active, mais il existe des moments

où elle n’intervient pas en laissant le système monétaire libre, en laissant la politique budgétaire

prendre son effet. 149 A ce moment là, le niveau des prix est déterminé par la décision des autorités

budgétaires dans leurs comportements vis- à- vis du financement du déficit public. Par exemple, s’ils

décident d’annoncer des montants élevés dans le cadre d’un marché de BTA, alors la dette publique

augmente ; mais encore le niveau de la base monétaire va connaître une modification compte tenu

de cette décision, de sorte que tôt ou tard, celle-ci va changer le taux d’inflation. Ainsi, cette théorie

est vérifiée pour le cas de Madagascar.

3.3.1.1.3 Théories monétaires et la pratique

- Théorie quantitative de la monnaie : La BCM utilise cette théorie dans ses prévisions et ses

démarches analytiques. Dans la formule MV=PT, afin de connaître le niveau général du prix (P) et de

le stabiliser, la BCM contrôle l’évolution de la masse monétaire. Pour ce faire, sa cible opérationnelle

est la base monétaire. Toute augmentation de la Base monétaire signifie une expansion monétaire,

donc une augmentation de M3. C’est ainsi que la BCM fonctionne en travaillant de pair avec les

autres secteurs macroéconomiques (Secteur réel (INSTAT), Secteur Public (Trésor), et Secteur

Extérieur (DSE)). Par la suite, elle peut, grâce à ses instruments, satisfaire les objectifs fixés par les

autres secteurs en termes de croissance économiques (T).

La position de la BCM en termes de courant économique reste ambigüe. D’abord, elle adhère

quelques logiques monétaristes en voulant lutter contre l’inflation, en recommandant au

Gouvernement un budget équilibré, en voulant contrôler l’évolution de la masse monétaire en

circulation, et en voulant fixer un taux de croissance de la masse monétaire dans le Programme

monétaire. Toutefois, elle ne pratique pas des mesures monétaires restrictives préconisées par la

logique monétariste. En effet, elle opte pour des mesures expansionnistes, tout en évitant d’encadrer

le crédit, et laisser les taux du marché monétaire chercher son taux d’équilibre (par exemple le

marché des BTA). Ses mesures expansionnistes adhèrent ainsi à la logique keynésienne. En outre, le

taux de croissance de la masse monétaire ne pourra pas être fixé car le Programme monétaire est

susceptible d’ajustement. C’est pour cela que la BCM a fixé un taux d’inflation tendancielle entre 6 à

7%. Enfin, la BCM lutte contre l’inflation tout en prenant conscience que l’inflation n’est pas un

phénomène purement monétaire. Elle considère que l’inflation à Madagascar provient de différentes

sources : la hausse subite du niveau général des prix, la hausse des produits importés (notamment le

pétrole). Toutefois, son devoir est de lutter principalement contre l’inflation monétaire, car celle- ci

pourra provoquer l’inflation des prix.

Tout en étant libérale, la BCM a considéré que la monnaie est active. C’est la raison pour laquelle,

elle a pris des initiatives sur la baisse du taux d’intérêt directeur lors du début de la crise. Mais au fil

du temps, elle n’a plus touché à cet instrument car celui- ci est devenu épuisé. C’est la raison pour

149 Le concept de « trade-off » est sous- entendu

Page 70: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

57

LM

laquelle, elle envoie des signaux économiques aux banques commerciales, pour que ces dernières

financent l’économie.150

Par ailleurs, parlant du multiplicateur monétaire, il est actuellement aux environs de 2,5 à 2,6. Ce

multiplicateur monétaire k est exprimé par la formule : Masse monétaire = k x Base monétaire. Donc,

la variation de la Base monétaire influence la masse monétaire.

- Théorie de la Parité du Pouvoir d’Achat : Le système de change malagasy est régit par cette

théorie. En effet, la monnaie nationale est censée être convertie quand un agent économique veut

acheter des biens ou services à l’étranger. De même, les étrangers venus à Madagascar sont censés

convertir leurs devises en monnaie locale. La productivité malagasy est d’autant plus faible que le

coût de la vie y est élevé. Il faut préciser que la BCM adopte le taux de change effectif réel.151

3.3.1.2 Le modèle IS-LM malagasy

Les récentes recherches de Ambinintsoa Nomenjanahary RAJAONA, sur l’estimation du modèle IS-

LM à Madagascar, a permis de vérifier la théorie énoncée dans la Partie 1 : Madagascar se trouve

dans une situation où le taux directeur n’a presque plus d’effet sur le système bancaire, et où

l’investissement ne réagit pas aux variations de ce taux d’intérêt. 152

Graphique 31: Courbe IS- LM pour Madagascar

R

0 Y

Source : RAJAONA Ambinintsoa Nomenjanahary, Etude de faisabilité du Policy Mix dans le cadre du

modèle IS- LM pour la relance de l’économie malgache 2012

Ce chercheur a ajouté le propos suivant : « D’après les estimations, […] on peut conclure que

l’investissement n’est pas expliqué par le taux d’intérêt […]. La courbe IS est donc une droite verticale.

150 Cf. Graphique n°32 : Les effets du taux directeur sur l’investissement national malagasy (p. 63) 151 Lors d’une interview auprès du Directeur des Etudes, BCM 152 RAJAONA Ambinintsoa Nomenjanahary, Etude de faisabilité du Policy Mix dans le cadre du modèle IS- LM pour la relance de l’économie malgache 2012

IS

Page 71: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

58

Une baisse du taux d’intérêt n’entraîne pas la hausse de la production via l’investissement […] La

courbe LM est donc proche de la verticale. Ce qui conforte nos propres résultats. ».153

Effectivement, dans la première partie, il existe un cas où les courbes IS- LM se superposent. Ce cas

arrive, quand quel que soit le taux d’intérêt choisi, le revenu ne s’améliore pas. Et ce cas est bien réel

dans la pratique. Etant donné le fait que les autorités sont conscientes de l’épuisement de cet

instrument. En 2009, les autorités monétaires ont remis le taux directeur à la baisse allant de 12 à

9,5%. Le graphique n°32 suivant va montrer les effets de l’épuisement du taux directeur sur les

investissements. Si bien que, cette baisse a entraîné un effet contradictoire par rapport aux théories

relatives aux relances économiques. En 2010, la part de l’investissement dans le PIB a diminué

malgré la diminution du taux d’intérêt, puisque la plupart des investisseurs étrangers ont fuit depuis

2010 du fait de leur aversion aux risques dus à la crise. Et depuis 2009, ce taux n’a plus connu de

changements. Les autres taux tels que le taux des BTA de 3,58%, ne convergent plus vers ce taux de

référence.154

Graphique 32: Taux directeur et taux d’investissement par rapport au PIB malagasy (%)

Source : Graphique établi à partir des données obtenues auprès de la DET de la BCM- 2013

La baisse des investissements peut s’expliquer par l’aversion aux risques des banques

primaires. En 2009 et 2010, le taux de base bancaire moyen pondéré est de 14,4%. 155

153 RAJAONA Ambinintsoa Nomenjanahary, Etude de faisabilité du Policy Mix dans le cadre du modèle IS- LM pour la relance de l’économie malgache 2012 154 Site de la Banque Centrale de Madagascar, dernier taux moyen pondéré enregistré à la date du 06 mai 2013 (http://www.banque-centrale.mg ) 155 Taux de base bancaire : MIN : 13,80% et Max : 15%

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

2008 2009 2010 2011

Taux directeur

Pourcentage de

l'investissement par

rapport au PIB

Page 72: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

59

En 2011, 2012, ce taux s’est élevé aux environs de 17,25%.156 Au mois de Janvier 2013, ce taux est

de 18,9%.157 Cette hausse exponentielle du taux de base bancaire confirme que les banques ne

réagissent pas à la diminution du taux directeur.

De plus, lors des fluctuations conjoncturelles, certains agents économiques ont l’obligation de faire

des prêts à court terme pour relancer au plus vite leurs activités perturbées par la crise. Cependant,

dans la plupart des cas, c’est le taux maximal qui lui est proposé lors des prêts à court terme

(actuellement ce taux maximal est de 24%.). Une fois de plus, le fait de prendre une si grande marge

explique le comportement averse aux risques des banques primaires dans le financement de

l’économie. Donc, les PME sont les principales victimes, et notamment les micro- finances.

Ce graphique démontre alors que le taux directeur de la BCM est peu efficace. D’une manière plus

explicite, quel que soit le taux directeur proposé, la demande de monnaie par les banques primaires

est insensible au taux d’intérêt. Ces banques primaires ne réagissent pas aux signaux envoyés par

les autorités monétaires. Leur aversion aux risques ne permet pas aux agents économiques de

relancer leurs activités. En revanche, la manipulation du taux directeur peut constituer une issue au

cas où elle peut être un stimulus psychologique, pour que les agents croient à la politique de relance

économique, afin qu’ils soient de nouveau prêts à investir.

Il faut pourtant préciser, que c’est la demande de monnaie des banques commerciales qui est

insensible. En considérant la demande de monnaie des agents économiques (les banques

commerciales non inclues), cette demande serait fortement sensible à la variation de ce taux

directeur. A titre d’exemple, en regardant le milieu rural, le besoin de financement est élevé. Betty

WAMPFLER affirme que : « Les besoins de financement de cette catégorie de ménages sont

importants. Ils ont des besoins de trésorerie de court terme, souvent de montant relativement

important (financement de la campagne agricole, financement d’activités commerciales...). Mais ils

ont aussi des besoins de services de financement de moyen terme pour l’équipement (attelages, mais

aussi motorisation...), le cheptel, l’innovation technique, et de long terme pour l’acquisition foncière,

les procédures de légalisation des titres fonciers, l’aménagement de terres agricoles, la construction

de bâtiments agricoles[...]Mais l’accès à des services financiers adaptés est un élément déterminant

du rythme, de la qualité et de l’intensité de leur développement. Ces ménages sont souvent les

premiers clients des institutions de microfinance, notamment les mutuelles d’épargne et de crédit qui

se développent aujourd’hui dans de nombreuses régions rurales de Madagascar (CECAM, OTIV,

TIAVO...). De par son patrimoine et ses revenus, cette catégorie de ménages a un accès relativement

aisé à ces institutions financières et arrive à développer une relation de confiance durable avec elles.

Dans certaines régions où des banques commerciales sont présentes, cette catégorie de ménages

peut avoir ponctuellement accès à ces banques, mais cette alternative reste néanmoins encore

réduite. Qu’il soit bancaire ou de microfinance, l’accès aux services financiers permet à ces ménages

156 Taux de base bancaire : MIN : 10,50% et Max : 24% 157 Taux de base bancaire : MIN : 13,80% et Max : 24%

Page 73: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

60

d’accélérer le rythme de leur développement, de gagner quelques années dans le processus

d’accumulation, mais aussi de changer d’échelle d’activité et d’innover. ».158 Ainsi, le principal facteur

blocage réside dans les banques commerciales et le mode de financement de l’économie.

En définitif, le taux directeur de la BCM est devenu un instrument épuisé. C’est ce qui confirme ce

résultat d’estimation du modèle IS-LM. Il reste à savoir si ce modèle explique bien les réalités à

Madagascar.

Finalement, quelle que soit la logique théorique considérée par la BCM (monétariste ou

keynésienne), l’efficacité de la politique monétaire malagasy ne dépend pas seulement de la

manipulation des instruments, mais plus précisément du mode de financement de l’économie. Donc,

la décision keynésienne prise en 2009 (baisse du taux d’intérêt directeur) n’a pas apporté de grands

changements sur le mode de financement de l’économie. 159

3.3.2 Les effets de la crise de 2009 sur la mise en œuvre de la politique monétaire et de la

politique budgétaire

3.3.2.1 Instabilité du niveau d’imposition et de taxation :

Le taux d’imposition a connu des changements depuis la crise, allant de 24 à 20% (taux

d’imposition sur les revenus IR). Quant au taux de la TVA, il a été maintenu à 20% depuis 2010.

Les tarifs douaniers ont connu des corrections et des harmonisations.

Tableau 9 : Instabilité du niveau d’imposition

Années Politique fiscale

Exemples de mesures prises

2009 Expansive Réforme : Modernisation des déclarations et les modalités de paiements

Baisse du taux d’imposition : IR, IRCM et IPVI diminués à 24%,

Quelques corrections apportées sur le tarif des douanes

Maintien du taux de la TVA à 18%

2010 Expansive Diminution de 1% des impôts : IR, IRSA, IRCM, IPVI, IDH allant de 24 à 23%

Modernisation : télé-déclaration et paiement par virement

Hausse du taux de la TVA à 20%

2011 Expansive Diminution du taux d’imposition allant de 23 à 22% pour les IR, IRSA, IPVI, IDH

158 WAMPFLER B., « Madagascar : Les besoins de financement de «nouveaux» acteurs économiques, les entrepreneurs ruraux », Bulletin d’Information du Mardi- 09 octobre 2007 (http://microfinancement.cirad.fr/fr/ ) 159 Cf. Graphique 32 sur la tendance à la baisse du taux d’investissement malgré la baisse du taux d’intérêt directeur.

Page 74: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

61

Sécurisation des recettes des droits d’enregistrement

Exonération de la TVA pour les matériels et équipements pour la production d’énergie renouvelable

Hausse des amendes sur les boissons alcooliques dictée par l’assainissement du secteur

Sécurisation des recettes douanières

Maintien du taux de la TVA à 20%

2012 Expansive Diminution du taux d’imposition allant de 22% à 21% pour les IR, IDH, IRSA, IRCM, IPVI ;

Alignement tarifaire

Maintien du taux de la TVA à 20%

2013 Expansive abaissement du taux des impôts sur les revenus et assimilés (IR, IDH, IRSA, IRCM, IPVI) de 21% à 20% ;

révision à la hausse du taux du droit d’accises pour les cigarettes ;

la révision à la baisse du taux du droit des douanes sur certaines matières premières et intrants afin que les industries locales puissent rester compétitives;

Maintien du taux de la TVA à 20%

Sources : Lois de Finances 2009 à 2013

3.3.2.2 La baisse du niveau du revenu de l’Etat

Le revenu de l’Etat a enregistré une baisse suite à la tendance expansive de la politique

fiscale. Les recettes ont fortement diminué. Certes des dons ont toujours existé, mais les recettes

fiscales font la majeure partie des recettes publiques. Quand les recettes fiscales diminuent, les

recettes publiques suivent le même rythme. Le Graphique n°33 ci- après explique que la partie

colorée en rouge montre le manque à gagner en termes de recettes publiques. Cette perte est due

aux impacts négatifs de la crise.

Graphique 33: Les Revenus de l’Etat avant et sans crise (en mds d’Ar)

Source: Madagascar Economic Update, The World Bank Group, Antananarivo Country Office,

Octobre 2012

Page 75: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

62

3.3.2.3 La faiblesse du Taux de pression fiscale

D’une part, cette faiblesse du taux de pression fiscale se conjugue avec la relance fiscale du

Gouvernement. D’autre part, il existe en même temps des évasions fiscales. Le Directeur Général du

SAMIFIN a confirmé que : «82% des sociétés formelles à Madagascar usent de fausses déclarations

fiscales. Celle-ci est en tête des infractions d'origine du blanchiment d'argent. Seuls 18% sont clean!

Jean Claude RAZARANIAINA, directeur général du service de renseignement financier de Madagascar

(SAMIFIN) a rapporté, hier, que la fraude fiscale figure en tête des infractions d'origine de blanchiment

d'argent. Les études menées démontrent que près de 82% des sociétés formelles effectuent de

fausses déclarations. « Des sociétés malgaches ou étrangères ne donnent pas de chiffres réels dans

leur déclaration fiscale, ce qui peut être à l'origine du blanchiment d'argent », révèle le premier

responsable du Samifin. La fraude douanière se situe à la deuxième place. Selon les explications

fournies, des importateurs et exportateurs procèdent aux échanges commerciaux avec du cash au lieu

de la domiciliation bancaire, rendant difficile, voire impossible de retracer l'argent.». 160

3.3.2.4 La faiblesse du niveau du déficit public

Avant de déterminer le niveau du déficit, il est important de rappeler l’existence de ce déficit pour le

cas de Madagascar. Le déficit est obtenu par la différence entre les dépenses publiques et les

recettes publiques. Ce décalage peut être observé dans le Graphique n°34 suivant :

Graphique 34: Evolution annuelle des recettes fiscales et des dépenses publiques (mds Ar)

Source: Lois de Finances 2009 à 2013

Les recettes fiscales sont faibles par rapport aux dépenses totales. Plus précisément, les

recettes fiscales n’arrivent pas à elles seules à couvrir les dépenses publiques. Pourtant, force est de

constater que les efforts en termes d’austérité budgétaire ont été pertinents grâce aux diverses

contractions de dépenses. Le niveau des dépenses publiques en 2012 a diminué presque de moitié

160 Selon Jean Claude Razaraniaina, Directeur Général du SAMIFIN lors de son interview le 07 mars 2012 par L’Express de Madagascar.

0,00

500,00

1 000,00

1 500,00

2 000,00

2 500,00

3 000,00

3 500,00

2009 2010 2011 2012

Recettes fiscales

Totales des

dépenses publiques

Page 76: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

63

comparé à celui de 2010. Comme les dépenses ont dépendu des recettes, les efforts de

recouvrement sont mécaniquement intéressants depuis l’année 2012 parce que les recettes fiscales

réalisées pouvaient couvrir les 78,41% des dépenses publiques.

Après avoir constaté l’existence réelle de ce déficit, il est temps d’analyser sa faiblesse par

rapport au PIB.

Le diagnostic relaté par le tableau n°7 a montré la valeur annuelle respective des déficits publics

depuis 2009. Les pourcentages par rapport au PIB sont faibles : 1,9%(2009), 1,9%(2010),

1,8%(2011), 1,6%(2012). Le déficit global a augmenté même si le pourcentage a diminué (en

moyenne) parce que le niveau du PIB a augmenté.

Une relance en termes de déficit public a été mise au point entre 2009 et 2011. Mais depuis 2012, le

Gouvernement a décidé de resserrer son déficit. Une relance par une hausse des dépenses

publiques ne peut être qu’inflationniste quand l’offre ne peut pas suivre faute d’appareil productif et

de capitaux. Lors des désordres politiques, il a fallu poursuivre les politiques économiques déjà

mises en place, jusqu’à ce que le système économique soit gravement menacé. C’est la raison pour

laquelle, les institutions n’ont pas changé subitement de politique économique afin de permettre la

continuité des décisions économiques et de faciliter la transition. C’est un des moyens qui permet

aux autorités de ne pas perturber brusquement les activités économiques en cours.

Bref, le déficit public ne domine pas dans la relance économique du pays car il n’est pas utilisé en

tant que moteur de croissance comme le préconise Keynes. Les autorités sont obligées de chercher

tous les moyens pour financer les dépenses courantes prioritaires et les dépenses en capital liées

aux secteurs porteurs. Il existe deux types de financement du déficit : financement intérieur et

financement extérieur. Comme moyens de financement de déficit public, le Gouvernement a eu

recours au marché des BTA, aux mobilisations de traites, au financement extérieur net (cet instrument

est en baisse depuis la crise).

3.3.2.5 L’inefficacité du taux directeur161

Quel que soit le taux directeur, le niveau de l’investissement ne s’améliore pas. Les banques

primaires ne préfèrent pas faire des prêts moyennant ce taux car le système bancaire est en

surliquidité.

3.3.2.6 Le maintien du même du coefficient des réserves obligatoires : taux depuis dix ans

Le coefficient des RO de 15% est resté le même depuis 10 ans parce que c’est un instrument

monétaire structurel. Il n’est pas un remède lors des fluctuations conjoncturelles. Sous prétexte que,

changer ce coefficient entraîne un grand nombre de modifications auprès de chaque banque

commerciale puisque ce coefficient représente les réserves dont chaque banque devrait

obligatoirement constituer.

161 Cf. 3, 2.2, page 58

Page 77: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

64

3.3.2.7 La faiblesse du nombre d’opérations d’Open Market

La gestion de la liquidité bancaire reste la seule marge de manœuvre de la Banque Centrale en

termes de politique monétaire compte tenu de l’épuisement des autres instruments conjoncturels de

la politique monétaire. Le tableau ci- après montre ces interventions à travers les instruments de

gestion de la liquidité bancaire.

Le tableau n°10 ci- après montre l’évolution des opérations d’Open Market :

Tableau 10: Evolution annuelle des instruments de politique monétaire

montant en mds Ar

Opérations de ponctions Opérations de refinancement

Echanges de titres

Echanges interbancaires

Ventes de titres (TCN) AON AOP

Pensions ordinaires

2009 0,00 1 484,00 373,40 277,00 25,00 49,00

2010 0,00 2 234,00 372,00 862,50 183,20 1 625,85

2011 0,00 1 437,30 676,30 222,80 0,00 1 220,00

2012 0,00 560,00 549,20 0,00 50,00 181,00

2013 0,00 na 0,00 0,00 0,00 na

Source : BCM, BMM

Le graphique n°35 va montrer la faiblesse des instruments de politique monétaire

Graphique 35: Evolution annuelle de l'importance de chaque instrument monétaire sur le

marché monétaire (en mds Ar)

Source : Tableau établi à partir du tableau n°10

0,00

500,00

1 000,00

1 500,00

2 000,00

2 500,00

2009 2010 2011 2012 2013

Echanges interbancaires

Ventes de titres

AON

AOP

Pensions ordinaires

Page 78: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

65

La Banque Centrale a en général pratiqué des opérations de ponctions de liquidités : Ventes

de titres et Appel d’Offres Négatif.

Les échanges interbancaires ont enregistré une baisse car le système bancaire est en surliquidité.

Chaque banque commerciale voit ses avoirs augmentés auprès de la BCM.

Certes le système connaît un excédent de liquidité, mais il existe des périodes où la Banque Centrale

doit injecter de la liquidité en cas de déficit temporaire du système bancaire suite aux prélèvements

fiscaux, par exemple au mois de Juin 2012.

Les opérations de ponctions sont plus nombreuses par rapport aux opérations d’injections de

liquidités. Les théories ont montré qu’une politique monétaire qui pratique des ponctions est censée

être restrictive. Alors que les résultats ont montré que la politique monétaire malagasy est expansive,

du fait de l’augmentation de la base monétaire. Tout ceci signifie, que la politique monétaire utilise

tous les moyens afin de garder un niveau d’agrégat.

3.3.2.8 La faiblesse du niveau d’investissement public:

La variation annuelle des investissements publics ont connu des croissances négatives depuis

la crise. « […] de sévères coupes budgétaires au niveau des dépenses d'investissement et d‘entretien

se sont traduites par un état de dégradation croissant des infrastructures dans le domaine des routes,

de l‘énergie et de l‘eau, compromettant ainsi le développement à moyen et long termes de l‘économie

Malgache ».162

3.3.2.9 Financement d’une partie du déficit par l’emprunt bancaire : le marché des BTA

Comme les recettes fiscales n’arrivent pas à couvrir les dépenses publiques, l’Etat a eu le

besoin de recourir aux emprunts au secteur privé, notamment au secteur bancaire, par l’intermédiaire

des BTA, dont le lieu de rencontre de l’offre et de la demande s’effectue auprès de la BCM.

Un phénomène a été remarqué ces derniers temps. Les banques sont les principaux

souscripteurs. Le taux moyen pondéré sur le marché des BTA ne cesse de diminuer. Actuellement

(06 mai 2013), ce taux moyen pondéré est de 3,58%.163 L’aversion aux risques de la crise pousse les

banques à être plus prudentes. Elles préfèrent mieux le placement au lieu d’octroyer le crédit aux

particuliers. Pourtant, le système bancaire est en surliquidité. C’est pourquoi, le taux de BTA baisse.

Cette situation donne beaucoup d’avantages au Trésor public, car l’emprunt devient bon marché.

Mais afin de garder ce taux actuellement bas, le Trésor Public, en tant que représentant de l’Etat doit

faire très attention à ses comportements sur le marché, par exemple en ne renouvelant que ses

annonces passées.164 C’est pourquoi le Gouvernement se comporte autrement en mobilisant les

traites. Le Graphique 36 montre la baisse du taux moyen pondéré au niveau du marché des BTA.

162 Banque mondiale, « Madagascar Economic Update », 2012 163 TMP BTA à la date du 06 mai 2013, site de la Banque Centrale de Madagascar, http://www.banque-centrale.mg 164 Afin de lutter contre l’inflation (recommandation de la BCM)

Page 79: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

66

Graphique 36 : La baisse considérable du taux moyen des BTA sur le marché (%)

Source : DET, et DCR de la BCM

Sous un autre angle, la logique normale dit que les taux doivent converger vers le taux

directeur. Néanmoins, les taux ne sont pas harmonisés, par exemple le Taux directeur de 9,5% et

taux moyen pondéré des BTA : 3,58%. Tout dépend de l’objectif fixé par la politique monétaire :

harmonisation des taux ou maintien d’un niveau d’agrégat ?

Les autorités monétaires voient le niveau très bas du taux des BTA sur le marché. La crise a fait

naître des divergences entre les économistes. Les théories montrent qu’il se peut que ce marché

meure à un moment donné, quand les souscripteurs ne voient plus l’intérêt des placements en

termes de BTA. Mais dans la pratique, des confusions existent : certains économistes pensent

qu’une intervention est utile pour éviter la destruction du marché ; de l’autre côté, certains

économistes optent pour des mesures libérales, en laissant le marché chercher son taux d’équilibre

naturel jusqu’au retour à l’ordre institutionnel et économique.

3.3.2.10 Ponction naturelle de liquidité

La BCM voit apparaître, en ne faisant aucune intervention depuis le début de l’année 2013, une

ponction de liquidité naturelle, de sorte que l’Etat malagasy a dû subventionner une partie du prix du

pétrole afin d’éviter la hausse sur le marché réel. Une convention a été mise au point avec les

Compagnies pétrolières comme toutes actions en matière de subventions. L’acquisition de pétrole

auprès des producteurs de pétrole à l’étranger pousse les Compagnies pétrolières à acheter des

devises en grande quantité. De nombreuses monnaies locales se doivent être converties afin de

procéder aux acquisitions de pétrole. Cette conversion a permis une ponction naturelle de liquidité

dans le système bancaire locale.

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Taux moyen

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Page 80: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

67

3.3.2.11 Diminution des financements extérieurs en matière de prêts relatifs aux projets

d’investissements

Madagascar a obtenu des financements extérieurs pendant la crise, mais ces derniers tendent à

diminuer. En 2011, ces financements ont drastiquement baissé à 77,6 mds d’Ar contre 125,4 mds Ar

en 2010, et 110,5 mds en 2009.165 Ces financements sont censés être des prêts pour les projets

d’investissements, sous formes de droits de tirage.

3.3.2.12 Apparition de programmes monétaires susceptibles d’ajustement

Depuis la crise, des programmes monétaires ajustables ont été élaborés pour faire face aux

fluctuations économiques. Ces nouveaux programmes sont plus flexibles parce qu’ils prennent en

considération les réalités conjoncturelles.

3.3.2.13 Surliquidité bancaire élevée

Graphique 37: Evolution annuelle de la surliquidité bancaire

Source : BCM, DCR, 2013166

Le graphique n°37 a montré que le niveau de surliquidité a grimpé depuis la crise.

Même si la BCM a pratiqué des ponctions de liquidité, ces résultats montrent qu’il existe une

logique expansionniste. La BCM n’a pas épongé la surliquidité bancaire. De plus, celle- ci

reste dans le circuit bancaire, elle n’est pas en circulation. Donc, tant que cette surliquidité

ne sort pas du circuit bancaire, le risque d’inflation peut être maîtrisé.

165 Cf. Bulletin n°19, BCM, 2011 166 La valeur de la surliquidité en 2013 est celle du mois de Mars

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Page 81: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

68

3.3.2.14 Autre phénomène :

Certains phénomènes récents ont apparu depuis la crise : l’Ariary s’est appréciée, tandis que les

réserves en devises ont diminué. Le principe est simple : La monnaie d’une économie souffrant d’un

déficit commercial devrait se déprécier, et celle d’une économie dont la Balance commerciale est

excédentaire doit s’apprécier. Alors qu’il existe une contradiction : La Balance Commerciale

malagasy est en déficit, tandis que sa monnaie s’apprécie. En effet, cette appréciation est temporaire.

En temps normal, l’achat de devises abondant des Compagnies pétrolières fait en sorte que les

sorties de devises excèdent les entrées. Mais quand les compagnies pétrolières n’achètent pas de

devises à un moment donné, les entrées deviennent supérieures aux sorties. A ce moment là,

l’appréciation conduit à une perte de change. Cette dernière entraîne une baisse de l’inflation, mais

freine en même temps l’économie. Dans la mesure où, la monnaie s’apprécie, les exportateurs en

souffrent, et ils ne sont pas incités à produire.

3.3.2.15 Les effets de la crise sur la coordination des deux politiques

Les diagnostics ont affiché que la coordination réelle entre les deux politiques a été absente surtout

en période de crise. Certes, les acteurs de ces politiques sont indépendants du point de vue

théorique, mais la réalité infirme cette indépendance. Blinder a donc eu raison : les concessions

entre les deux politiques peuvent en réalité exister. La présence de concession sous- entend

l’interdépendance entre les décisions.

Lors des réunions du Comité de Liquidité, le « trade- off » est présent. 167 Il y eut un moment où les

acteurs budgétaires avancent leurs actions, et ne peuvent pas revenir sur leur décision, les autorités

monétaires sont obligées de suivre leur rythme.

Il y a eu aussi un moment où les autorités monétaires exigent la mise en œuvre de leur décision

quand la stabilité des prix est menacée, et les acteurs budgétaires devaient ajuster

leurs actions compte tenu de ces décisions monétaires.

167 cf. Partie 2, Chapitre 2

Page 82: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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09

Page 83: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

70

LM

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Section 4 – Nécessité de la coordination à Madagascar

Cette nécessité sera précisée en analysant les impacts de cette absence de coordination sur le

modèle macroéconomique choisi. Le besoin de coordination sera aussi accentué quand les

problèmes engendrés par cette absence seront énumérés.

4.1 La courbe IS LM à Madagascar proche de la verticale

La non- coordination des deux politiques figure parmi les raisons qui expliquent pourquoi la courbe

IS- LM de Madagascar est proche de la verticale : un taux directeur devenu un instrument de

politique monétaire épuisé, et n’ayant plus d’effet sur la sphère réelle ; des instruments budgétaires

insuffisants. Ce problème de non- coordination confirme les recherches d’Ambinintsoa

Nomenjanahary RAJAONA.

En effet, la présence d’une coordination permettrait aux courbes d’avoir des pentes plus grandes, le

volume du revenu pourrait être revu à la hausse et/ou le taux d’intérêt connaîtrait une baisse. Par

exemple, cette coordination peut se traduire à l’aide des graphiques suivants :

Graphique 38: Courbes IS- LM avec et sans coordination

Sans coordination Avec coordination

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Source : graphiques établis par l’auteur et par Ambinintsoa Nomenjanahary RAJAONA

4.2 Déductions des problèmes à partir des diagnostics

L’absence de coordination a engendré les problèmes suivants :

4.2.1 Le dilemme inflation- chômage

Le problème réside dans le choix entre l’inflation et le chômage. Même si ce problème reste

permanent, la présence de coordination permet un arbitrage inflation- chômage plus efficace.

L’objectif principal des politiques budgétaire et monétaire a été axé sur la lutte contre l’inflation sous

Page 84: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

71

prétexte que la lutte contre le chômage se doit être un objectif structurel. La politique budgétaire a

essayé de rétrécir son déficit afin d’éviter l’inflation, d’où la présence d’austérité budgétaire, même si

les relances fiscales ont altérées la caisse de l’Etat. Quant à la politique monétaire, lutter contre

l’inflation est son devoir habituel. Ainsi, la lutte contre le chômage est devenue lésée.

Tableau 12: Synthèse des politiques budgétaire et monétaire appliquées

Années Politique budgétaire Politique monétaire

2009 Restrictive Expansive

2010 Restrictive Expansive

2011 Restrictive Expansive

2012 Restrictive Expansive

2013 Restrictive Relativement expansive

Source : Tableau de synthèse établi à partir des tableaux n°7 et 8

4.2.2 Divergence en matière de courant de pensée économique

La politique budgétaire et la politique monétaire ne suivent pas une logique théorique précise. La

politique budgétaire suit à la fois le principe du budget équilibré à travers le budget programme et le

principe keynésien de relance économique. Quant à la politique monétaire, elle suit à la fois la

logique monétariste dans le contrôle de l’évolution de la masse monétaire, la lutte contre l’inflation,

l’absence d’encadrement de crédit, mais opte pour des mesures expansionnistes keynésiennes avec

lesquelles le programme monétaire est susceptible d’ajustement. La politique monétaire suit le

courant libéral en laissant certains taux du marché chercher leur taux naturel d’équilibre (exemple : le

taux des BTA). La politique monétaire et la politique budgétaire malagasy adhèrent l’existence

d’anticipations rationnelles des agents économiques. A titre d’exemple, les banques commerciales

préfèrent mieux placer leurs capitaux au lieu de les prêter aux ménages et aux PME à cause des

risques élevés d’insolvabilité engendrés par la crise.

4.2.3 Inefficacité de la politique monétaire sur le PIB réel

La politique monétaire seule n’a pas d’effet direct sur le PIB réel. Les diagnostics ont montré que

malgré la manipulation du taux directeur, l’investissement n’a pas réagit à ces variations. Le problème

principal est le mode de financement de l’économie. La courbe IS- LM a aussi précisé que la

demande de monnaie des banques est insensible à cette variation à cause de la surliquidité. Ainsi,

quelle que soit les mesures monétaires, tant que la courbe IS ne bouge pas, il n’y aura pas d’effets

sur le revenu national.

4.2.4 Inefficacité de la politique budgétaire restrictive sur la croissance économique

Compte tenu des diagnostics, force est de constater que seule le déplacement de la courbe IS

vers la droite pourrait donner une hausse du revenu, donc une plus forte croissance économique. En

effet, l’investissement malagasy est insensible à la variation du taux d’intérêt. Par la suite, les

restrictions budgétaires, malgré les relances fiscales n’ont fait que freiner le dynamisme de

Page 85: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

72

l’économie malagasy. En somme, la politique budgétaire ne soutient pas assez le secteur privé.

Toutefois, la politique monétaire censée accompagnée cette politique budgétaire a essayé d’inciter le

secteur privé dans l’investissement mais le problème principal réside dans le financement de

l’investissement privé. Le taux directeur a baissé en 2009 et ce taux a été maintenu jusqu’en 2013.

Par conséquent, les mesures budgétaires et les mesures monétaires prises ont conduit à un

glissement annuel du revenu global négligeable.168

4.2.5 Problème de choix économiques

Les autorités budgétaires ont toutefois essayé de lutter contre les pressions sociales même si

l’objectif principal concerne la lutte contre l’inflation. Les relances en période de crise sont ambigües

compte tenu des politiques choisies par les autorités : austérité. Cependant, les théories

économiques préconisent un Policy Mix de relance en cas de crise. Par conséquent, les politiques

économiques actuels connaissent un problème de coordination.

Actuellement, il existe des formes de concessions entre les deux politiques. Il est alors difficile de

trouver des terrains d’entente entre les acteurs budgétaires et monétaires, à cause de la divergence

entre leurs objectifs. Les autorités budgétaires veulent à la fois relancer l’économie et lutter contre le

chômage. Alors qu’un moindre comportement venant de sa part modifierait la variation de la base

monétaire.

Quant à la politique monétaire, même si elle veut être restrictive, elle n’a pas une grande marge de

manœuvres car les instruments monétaires ont tendance à être épuisés. De plus, une restriction

monétaire pénaliserait les agents économiques en termes de prêts car les banques commerciales

vont vouloir augmenter les taux. D’autre part, cette marge de manœuvres reste faible car les banques

commerciales restent maîtres de leur décision : elles ne diminuent pas le taux de base bancaire

malgré la surliquidité bancaire alarmante. Tant que la politique monétaire reste restrictive, les

banques vont pouvoir s’enrichir.

Par conséquent, le choix économique reste très limité en matière de politique budgétaire et de

politique monétaire.

4.2.6 Difficultés au niveau des aides extérieures

Si Madagascar veut obtenir des aides budgétaires extérieures, la coordination de sa politique

budgétaire et sa politique monétaire figure parmi les conditionnalités des bailleurs de fonds, avec le

suivi très strict d’un programme monétaire non- ajustable. Pourtant, il est actuellement impossible

pour Madagascar d’avoir un Programme monétaire fixe car de nombreuses fluctuations

économiques affectent beaucoup les agrégats.

168 cf. Tableau n°4 mentionnant le taux de croissance annuel du PIB

Page 86: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

73

Effectivement, en vue de s’assurer de la transparence des exécutions des programmes financières

élaborés, les bailleurs de fonds peuvent espérer une affectation optimale des ressources. En d’autres

termes, le Policy Mix peut être un outil de contrôle mutuel entre les autorités budgétaires et

monétaires. Ainsi, ils se soucient ensemble des résultats macroéconomiques attendus avec les

bailleurs de fonds. Par conséquent, le Policy Mix devrait attirer la confiance et l’assurance des

prêteurs de fonds, et ces vertus feront l’objet des externalités positives vis- à- vis des autres prêteurs

étrangers. Comme ce Policy mix n’existe pas à Madagascar, alors il est difficile d’obtenir des aides

extérieures.

Tout compte fait, la coordination des politiques budgétaire et monétaire est nécessaire pour

Madagascar afin d’éviter ces problèmes. Les solutions préconisées pour la résolution de ces

problèmes de coordination vont être énumérées dans le dernier chapitre.

Page 87: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

74

Chapitre 2 : Modalités de mise en œuvre du Policy Mix à

Madagascar

Ce dernier chapitre décrit les réalités sur les efforts de mis en œuvre du Policy Mix malagasy. Il

apportera quelques éclaircissements sur le Policy Mix préconisé d’après les recherches établies par

l’auteur.

Section 1 – Regard sur les efforts de coordination constatés depuis la crise de

2009

Certes, la coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire actuelle revêt d’une

forme de « trade- off », selon laquelle les mesures budgétaires et monétaires se neutralisent ; mais les

efforts en termes de coordination n’ont jamais cessé d’avancer. Ces efforts ont été fondés

notamment dans le cadre des procédures et des plateformes de concertations.169

1.1 Les réformes dans les procédures

Afin de permettre aux autorités monétaires de calculer l’évolution des agrégats, et de mettre à jour

ses indicateurs, les autorités budgétaires envoient des dossiers tels que les Situations mensuelles du

Trésor par décade en vue de faciliter les prévisions de masse monétaire de la BCM.

1.2 Le Comité de Liquidité : la plateforme de concertation

Mis en place en 2011, ce comité de liquidité concrétise les efforts de coordination entre chaque

institution macroéconomique.

Réalisé hebdomadairement et présidé par le Directeur du Crédit, les participants à ce comité sont les

représentants respectifs de l’Etat, des Services extérieurs, la DET, DCF, DSP, et la DCR proprement

dite.

L’objectif de cette réunion est de devenir une véritable plateforme de concertation entre les

secteurs macroéconomiques. Ensuite, elle rapporte hebdomadairement les réalisations enregistrées

auprès de la DCR, les conséquences de chaque décision prise par chaque institution. Puis, elle

facilite les prévisions de la base monétaire étudiée auprès de la DCR d’après les informations

communiquées par chaque institution.

Cette réunion permet le dialogue entre les participants. Elle permet d’effectuer des évaluations des

choix économiques de chaque secteur macroéconomique. Par exemple, si l’Etat a décidé de

rembourser une partie de sa dette en une date précise, une semaine plus tard, quelle sera la

conséquence réelle de cette décision sur la base monétaire et conséquemment sur l’inflation. Il est

169 Les efforts du point de vue comptable et technique ne seront pas approfondis dans cette recherche.

Page 88: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

75

ainsi important de noter que chaque décision budgétaire affecte la masse monétaire, et chaque

décision monétaire touche la politique budgétaire.

L’ordre du jour de chaque réunion exige alors une demande d’approbation du Procès Verbal de la

dernière réunion effectuée par tous les secteurs macroéconomiques. Une fois approuvé, le Procès

verbal fera partie des documents d’études de chaque institution.

Après l’approbation du PV, la DCR procède au rapport des réalisations économiques suites aux

dernières prévisions de chaque institution.

Afin de démontrer la présence d’une volonté de Policy Mix lors des plateformes de concertation ;

l’auteur a créé un exemple fictif de comité de liquidité. Ainsi, tous les chiffres utilisés dans cet

exemple fictif ne sont que des exemples.

1.2.1 Simulation des Réalisations- Période 08 à 15 novembre 2012

Le rapport de la DCR concernant les réalisations en termes de gestion de liquidités a donné les

résultats suivants :

- Hausse de la liquidité de 200 mds Ar : Le système bancaire est en surliquidité de 200 mds Ar

après les opérations de chaque secteur macroéconomique.

- Ecart moyen entre FA et RO : 300 mds Ar ou 60% des RO.

- Excédent moyen du SCB (%RO) : 100 mds Ar ou 20% des RO

La formule de référence s’écrit : SCB (Solde en Compte des Banques) = somme des Facteurs

Autonomes + Intervention de la BCM (ponction ou injection). Ceci signifie que la solde en compte

des banques est égale à la somme des facteurs autonomes et les montants des interventions de la

BCM. Cette intervention est négative si la BCM décide de ponctionner des liquidités. Par contre, elle

est positive si la BCM décide d’injecter des liquidités. Les FA font partie des indicateurs permettant de

mesurer la liquidité bancaire, parce que c’est à travers ces facteurs que la liquidité pourrait rencontrer

des fluctuations. Ces FA sont : Facteurs Billets, Trésor, Extérieur, Divers, Pétrole.170

Le principe est simple : Quand l’écart entre le SCB et les RO requises sont élevés, le système est en

surliquidité. Ainsi, les interventions sont effectuées pour ramener les SCB vers un montant plus

proche des RO.

- Evolution des Facteurs Autonomes utilisant les méthodes de Stock et Flux171 :

170 Un facteur normalement inclus dans le FA Trésor, mais en a été séparé depuis 2011 pour une meilleure qualité de prévisions. 171 Méthode de Stock prend en considération le bilan de la BCM, donc les opérations du Trésor sont comptabilisées en tant qu’opérations du Compte Trésor au sein de la BCM. Quant à la méthode de Flux, elle considère les transactions entre les banques primaires et la BCM. Donc, le secteur Trésor n’y figure pas

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

76

La variation des FA sur une période donnée, que ce soit stock ou flux, doit être égale. La croissance

par facteur est calculée et recherchée au cours du Comité. Par exemple, le tableau n°13 ci- dessous

montre les variations de chaque facteur.

Tableau 13 : Evolution des FA de la période 08 au 12 Novembre 2012 en mds Ar

FACTEURS AUTONOMES période 08 au 12

Novembre 2012

Stock Flux

Billets: -10.3 +2.5

Extérieur : -18.1 +0.5

Trésor : -42.3 -56.5

Pétrole 0,0 0,0

Divers: +18.0 +0.8

Dont appréciation (eur – usd) 7.6

Ensemble: -52.6 -52.6

Source : Exemple fictif créé par l’auteur

Dans la méthode de Stock, c'est-à-dire en comptabilisant indépendamment le Trésor, les FA

Billets sont restrictifs de 10,3mds Ar. Le fait d’être restrictif signifie que 10,3 mds Ar ont été retirés du

système bancaire. Ce retrait peut se matérialiser par les retraits des ménages ou des entreprises en

fin de semaine. Quand ces facteurs sont expansifs, une injection a eu lieu pendant la période.

La restriction au niveau du facteur extérieur peut se traduire par les sorties de devises, et son

expansion peut être à l’origine des entrées de devises.

Quant au facteur Trésor, sa restriction peut être due à des retraits de liquidités sur le système

bancaire (ponction de liquidités), par exemple dans le cas d’un remboursement de dettes d’un

particulier vis- à- vis de l’Etat. Son expansion peut être expliquée par les dépenses de l’Etat, les

injections de liquidité par le Secteur public dans le système bancaire.

Le facteur Divers, comme son nom l’indique, retrace les opérations parfois confidentielles, ou

totalement exclues des autres FA. Récemment, le facteur Pétrole, normalement inclus dans le FA

Trésor, a été mis en exergue afin d’obtenir une meilleure qualité de prévisions.

directement car ses opérations sont intégrées dans le système bancaire, la plupart de ses paiements s’effectue auprès des banques primaires.

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

77

Chaque représentant de chaque institution rapporte au cours de chaque Comité ses réalisations et

ses nouvelles prévisions pour la semaine à venir.

Après les justifications, la DCR montre les graphiques facilitant l’aperçu des réalisations suite aux

décisions de chaque institution. Par exemple l’évolution du FA Extérieur.

Une analyse est alors mise en place afin de procéder aux évaluations : Un graphique ou un tableau

comparant les prévisions de la semaine précédente et les réalisations y afférentes. Par exemple les

Prévisions et les Réalisations du Facteur Trésor.

Ensuite, un indicateur appelé RMSE mesure la qualité des prévisions.

Par la suite, le calcul d’auto- corrélation recherche les erreurs qui se neutralisent dans le calcul des

réalisations.

1.2.1 Simulation des prévisions pour la prochaine période

Quand le rapport du Service de la Politique monétaire prend fin, chaque institution est censée

communiquer leurs opérations futures pour la semaine suivante, afin de permettre la prévision de la

Base Monétaire future. Cette prévision est importante parce qu’elle fait partie des outils qui servent à

anticiper une inflation, ou à des alarmes demandant une intervention de la BCM. C’est à travers ces

prévisions que les acteurs budgétaires et monétaires peuvent calibrer leur politique respective. En

plus, c’est le moment crucial de la discussion entre les institutions.

1.2.2 Simulation de dialogue entre les acteurs de la politique budgétaire et de la politique

monétaire :

Acteur budgétaire : « Nos perspectives de recettes seront les suivantes…Nos perspectives de

dépenses pour la décade seront les suivantes… Nous envisageons de financer notre déficit public par

l’intermédiaire de l’emprunt par BTA»

Acteur monétaire : « Vue la baisse du taux des BTA, nous vous conseillons de faire attention à vos

comportements, par exemple en limitant vos dépenses du fait que les souscripteurs peuvent ne plus

répondre à vos annonces. Ce marché peut même être détruit si nous ne faisons pas attention ! »

Acteur budgétaire : « Nous allons essayer de faire de notre mieux, mais pouvons- nous savoir votre

position en termes de politique monétaire ? »

Acteur monétaire : « Nous n’allons pas intervenir. Nous préférons savoir votre comportement, parce

que nos réalisations vont dépendre de votre politique »

Force est de constater à travers ce dialogue simulée, que la politique budgétaire et la politique

budgétaire ne sont pas bien coordonnées.

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

78

1.2.3 Simulation de la Base monétaire

Après chaque information apportée par chaque institution, la DET procède à la prévision de la future

BM grâce au modèle monétariste utilisé (basé sur la Théorie Quantitative de la Monnaie et de la

Théorie du Pouvoir d’Achat).

Par exemple, compte tenu des prévisions, la prochaine BM sera de 2 600 mds Ar.

Il est important de noter que, l’existence d’un Programme monétaire permet de mieux calibrer la

politique monétaire car la Base monétaire souhaitée est affichée dans ce Programme monétaire.

Chaque Direction de la BCM a le devoir de cibler ce montant d’agrégat monétaire.

Pour terminer, cette plateforme de concertation justifie les efforts de coordination de chaque

institution. Chacun est conscient que sa décision affecte la politique des autres.

1.3 La coordination des marchés

La BCM est l’organe centralisateur des marchés des Bons du Trésor par adjudication. Les BTA

sont des instruments budgétaires permettant un financement. Depuis la crise, et d’après les

diagnostics du chapitre précédent, le déficit public a été en grande partie financé par l’emprunt

bancaire, à travers les BTA.

Face aux risques dont le secteur bancaire devait faire face, ce dernier préfère le placement à la place

de l’octroi de crédits à l’économie car ce secteur adhère à la logique des anticipations rationnelles.

En étant l’organe centralisateur des marchés des BTA, la BCM travaille avec le Gouvernement afin

d’atteindre leurs objectifs : financement du déficit pour l’Etat et contrôle de l’inflation pour la BCM. De

ce fait, le taux du BTA reste le point de coordination entre les deux entités.

Ainsi, l’austérité budgétaire est en partie dictée par le niveau de ce déficit dont le financement

dépend des BTA. Cela réduit les marges de manœuvres budgétaires car le Gouvernement est

contraint à respecter le montant des annonces fixées dans les conventions entre le MFB et la BCM

lors des débuts d’exercice.

Généralement, ce taux de BTA, les taux de base bancaire, et les autres taux convergent vers

le taux directeur. Cette convergence facilite la coordination entre l’Etat et la BCM. Cependant, le taux

de BTA actuel voisinant les 3,58% présente 6 points d’écart comparé au taux directeur. Ce

phénomène confirme la difficulté de coordination.

Le problème qui se pose est alors : Faudrait- il que la BCM pratique une politique des taux pour

favoriser la convergence du taux de BTA vers le taux directeur, ou faudrait- il laisser le marché

chercher son taux d’équilibre naturel ?

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

79

Pour répondre à ce problème, le marché est analysé lors des Comités de Liquidité. L’analyse

comporte principalement l’étude de l’évolution de son taux moyen pondéré après chaque tombée, le

montant des annonces, des souscriptions.

La forme actuelle de coordination est alors une entente entre les autorités : l’Etat essaie de limiter ses

annonces et la BCM laisse le taux du BTA chercher son taux d’équilibre naturel en n’intervenant pas

directement sur le marché.

Section 2- Les recommandations

2.1 Résoudre les divergences entre la politique budgétaire et la politique monétaire à

travers le positionnement en termes de courants de pensée économique, les

objectifs, le respect de leur indépendance respective

2.1.1 Rechercher des objectifs communs

Les divergences conjoncturelles actuelles font l’objet du dilemme chômage- inflation exposé par

Phillips. Les autorités budgétaires devaient vouloir une relance de l’investissement en augmentant les

dépenses publiques, mais ils ne peuvent pas à cause des risques inflationnistes. Les autorités

monétaires visent aussi à relancer l’économie, pourtant, pratiquer une politique expansionniste à

l’heure actuelle est une arme à double tranchant. En effet, la surliquidité s’aggrave en même temps

avec la faiblesse du financement de l’économie.

Les acteurs budgétaires et les autorités monétaires doivent chercher des objectifs communs en

commençant par préciser leurs objectifs respectifs qui sont actuellement flous et ambigus à cause

des fluctuations économiques. Certes, ces autorités ont voulu lutter ensemble contre l’inflation, mais

en même temps les pressions sociales les ont poussés à vouloir poursuivre d’autres objectifs qui en

sont contradictoires.172

Par exemple : relance ou austérité budgétaire ? Ciblage de taux d’intérêt ou de quantité monétaire

ou de crédit pour la politique monétaire ? De ce fait, malgré les possibilités d’ajustement, un

programme monétaire est nécessaire. Toutefois, comme les objectifs ne sont pas forcément atteints,

maintenir les efforts actuels est prioritaire.

Les décisions de ces autorités ne peuvent pas converger vers un point commun si les efforts de

dialogue actuels ne se poursuivent pas. Même si les responsables de chaque secteur économique

se réunissent lors des cadrages macroéconomiques, lors de l’élaboration de la Loi de Finances, il est

172 Cf. Graphique n°24 : Carré magique de Madagascar

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

80

temps de créer un grand comité. Ce Grand Comité représentera les grands secteurs, ayant pour

mission d’analyser les rapports du Comité de Liquidité et des cellules budgétaires, d’évaluer les

réalisations mensuelles, et de maintenir en vigueur les objectifs communs ; et d’appuyer les efforts

entrepris au niveau du Comité de liquidité hebdomadaire. Ce comité comprendra le Secteur réel

représenté par l’INSTAT, le Secteur monétaire représenté par la BCM, le secteur Public représenté

par le MFB, le Secteur extérieur représenté par la DSE de la BCM, la Primature, la Présidence,

l’APB.173 L’envoi des notes et procès verbaux devraient continuer, mais le dialogue direct entre les

entités est aussi une nécessité.

2.1.2 Respecter l’indépendance de chaque institution

Certes, le dialogue permet aux entités de rapporter leurs propres réalisations, leurs

prochaines prévisions ; mais leur indépendance respective ne devrait pas être modifiée. Chaque

entité a le droit d’apporter des conseils stratégiques tout en n’influençant pas les actions des autres.

Toutefois, leurs actions doivent converger vers les objectifs communs. Quiconque qui ose détourner

les accords a le devoir de présenter ses motifs fondés, avec une issue qui servira de Plan B pour

atteindre le même objectif vers la fin de l’année.

2.1.3 Se positionner dans un courant de pensée économique précis

Par ailleurs, la politique budgétaire et la politique monétaire menées actuellement ne

s’intègrent pas dans un même courant économique même si elles luttent ensemble contre l’inflation

actuelle.

Les acteurs budgétaires adoptent à la fois la politique keynésienne et la politique

néoclassique en voulant intervenir sur le marché et pratiquer une austérité budgétaire, en voulant des

relances fiscales tout en restreignant le déficit public. Pour être plus précis, ils adoptent une relance

fiscale pour ne pas évincer le secteur privé. Afin de ne pas voir le prix sur le marché en hausse, ils

interviennent sur le marché réel (subvention du pétrole, etc.). D’autre part, ils optent pour une

austérité budgétaire, afin de réduire le niveau de déficit public. Cette politique d’austérité suit la

logique du budget équilibré à travers le budget programme. Ce principe de budget équilibré est

souvent recommandé par les autorités monétaires car il permet de lutter contre l’inflation.

Quant aux autorités monétaires, étant chargées de stabiliser le prix, elles adoptent une

politique à la fois monétariste et keynésienne, tout en essayant de comprendre les théories des

anticipations rationnelles des nouveaux classiques.

En conséquence, afin de trouver des terrains d’entente, les entités devraient connaître les

explications économiques respectives fournies par leur courant économique respectif en vue de

chercher les origines des chocs conjoncturels, les solutions possibles préconisées. C’est par la suite

173 Il faut noter que les ménages et les entreprises sont à la fois des sujets et des objets. Sans ces acteurs, toutes décisions budgétaires et monétaires seraient inutiles. Mais l’étude préconise un comité composé des principaux responsables de la stabilité macroéconomique. Ainsi, ne pas inclure les ménages et les entreprises dans le grand comité ne devrait pas être un obstacle vue que les banques détiennent les patrimoines de ces derniers, et que ce sont ces mêmes banques qui sont les premières concernées dans le mode de financement de l’économie.

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

81

LM1

IS1 IS2

qu’il faudrait transposer ces théories dans la réalité, en essayant de déterminer les failles respectives,

les phénomènes inexpliqués par les théories, et élire ensemble les stratégies à mettre en œuvre. De

plus, la théorie monétariste et la théorie keynésienne s’opposent. Il est ainsi nécessaire de connaître

dans quel environnement économique le pays se trouve.

2.2 Policy mix adéquat pour Madagascar : Politique budgétaire expansive et Politique

monétaire neutre- expansive

La courbe suivante est une proposition de Policy Mix qui pourrait être convenable pour

Madagascar (IS2 et LM2):

Graphique 39: Policy mix malagasy

i

0 Y

Source : Graphique établi par l’auteur

Il est temps pour Madagascar de sortir d’une politique économique pro-cyclique. Certes, les

risques d’inflation sont plus grands, si à l’heure actuelle les politiques économiques devenaient

expansives, mais les effets négatifs de la crise devraient être anéantis par l’intervention des autorités

budgétaires et des autorités monétaires.

Attendu que si Madagascar était en régime de change fixe, la politique budgétaire seule serait

efficace. Si le pays était en flottement pur, la politique monétaire serait la seule issue.

Mais comme Madagascar est actuellement en régime de change à flottement dirigé, la coordination

de la politique budgétaire et de la politique monétaire serait la seule solution. De plus, même si la

crise a été déclenchée par le désordre politique, l’économie malagasy a été longtemps confrontée à

la fois aux chocs de demande et chocs d’offre, sans compter les chocs exogènes.

Le principal problème économique actuel est la faiblesse du financement de l’économie. C’est la

raison pour laquelle, l’investissement ne réagit pas à la variation du taux d’intérêt, d’autant plus

qu’il est très faible. La politique monétaire ne peut pas avoir d’effets sur le PIB réel car la courbe

LM2

Page 95: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

82

IS malagasy est verticale. Toutefois, si celle- ci et la politique budgétaire bougent ensemble,

l’économie malagasy pourrait trouver une meilleure situation.

La politique budgétaire restrictive n’est pas efficace pour réguler la conjoncture, eu égard à cette

restriction qui va conduire à la baisse du revenu global. Si la politique monétaire qui l’accompagnait

était restrictive, la situation va s’aggraver car le taux d’intérêt va augmenter et l’investissement privé

ne sera pas stimulé autant que prévu.

Cette recherche propose alors la poursuite de la relance fiscale du Gouvernement, la relance

des investissements publics afin de permettre aux secteurs gravement touchés par la crise de se

restructurer, tout en réduisant les dépenses ostentatoires de l’Etat, car « l’austérité généralisée n’est

pas une solution ».174 Paul KRUGMAN ajoute que : « L’austérité est une chimère ».175 Toutefois, du

point de vue objectif, relever les salaires des fonctionnaires devient des sources de perturbations au

niveau du système macroéconomique alors que l’offre interne est insuffisante. L’augmentation des

salaires peut devenir une source de tensions inflationnistes. Mais en même temps, le Gouvernement

devrait augmenter les dépenses d’investissements productifs et accroître son niveau d’endettement

public pour récupérer les secteurs porteurs.

Tant et si bien que la politique budgétaire proposée dans cette recherche est expansive, mais de la

manière la plus modérée possible.

Quant à la politique monétaire qui devrait soutenir la politique budgétaire, elle ne devrait pas

être restrictive, même si techniquement elle est actuellement expansive. Certes, les non- interventions

de la BCM actuelle signifient une expansion monétaire, mais cette expansion ne sort pas du circuit

bancaire. Cela explique la baisse automatique de l’inflation. Ainsi, la BCM devrait agir, en laissant une

partie de l’expansion monétaire sortir de ce circuit, afin de soutenir la politique budgétaire, pour que

l’investissement réagisse au taux d’intérêt.

Pour ce faire, une étude sur la facilitation de l’accès aux crédits en faveur des micro- finances s’avère

être intéressante. Sous prétexte que, ces dernières empruntent auprès des banques primaires.

Comme les banques primaires sont actuellement averses aux risques, les micro- finances sont

obligées d’emprunter à un taux plus élevé, avec un taux de risque élevé. Néanmoins, ces micro-

finances sont les plus proches des ménages et PME malagasy. Donc, la facilitation de l’accès aux

crédits auprès de ces micro- finances pourrait aider les ménages à relancer leurs activités. Toutefois,

174 D’après les Alternatives Economiques n° 316, « Pour l'économiste et chroniqueur américain Paul Krugman, les difficultés des Etats-Unis et de l'Europe n'ont rien d'original ; nous avons connu les mêmes après l'effondrement de 1929 et on a alors compris que l'austérité généralisée n'était pas la bonne réponse. Pourtant, nous réitérons les mêmes erreurs. Krugman part donc en guerre contre les "austériens", une tribu de gens très sérieux, à la tête de nombreux pays, de banques centrales et de départements d'économie, qui affirment qu'une austérité généralisée est le remède qu'il nous faut. Faux, reprend l'auteur. » (http://www.alternatives-economiques.fr) septembre 2012 175 New York Times, Avril 2011

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Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

83

une étude sérieuse devrait se faire au niveau de la confiance de la BCM auprès de ces micro-

finances.

En définitif, la politique budgétaire expansive devrait être accompagnée d’une politique monétaire à

la fois neutre et expansive, car des fois, à un certain temps, il faut que la BCM reste neutre pour

laisser la politique budgétaire prendre ses effets sur le PIB réel ; et d’autre part, laisser certaines

expansions sortir du circuit bancaire tout en tenant compte de l’objectif de stabilité des prix.

2.3 Faire croire aux agents économiques la volonté de relance économique

Keynes explique que des effets psychologiques peuvent apparaître lors des modifications apportées

tant au niveau des instruments budgétaires que monétaires. Réviser le taux directeur peut être une

solution psychologique, permettant aux agents économiques de croire en la relance économique,

tout en procédant aux relances fiscales. Mais à condition qu’il existe une réforme au niveau du mode

de financement de l’économie.

Il peut aussi être envisagé une solution de « deal » entre l’Etat, la BCM et les banques de financer

l’économie en contre- partie d’avantages en termes de changes. 176

Afin d’atténuer les tensions inflationnistes, il est toujours préférable que l’Etat subventionne le pétrole.

Mais afin de s’assurer de sa solvabilité, la BCM et le Gouvernement devrait établir une convention. La

BCM devrait continuer à acheter les dettes de l’Etat, en essayant la titrisation des créances nettes de

l’Etat à la BCM sur les dépenses en pétrole.

Ensuite, le niveau de crédit à l’économie, permettant la relance des activités économiques devrait

être mis au centre de l’analyse du Grand Comité cité supra. L’envoi de signal au secteur privé n’est

pas seulement dans la responsabilité du secteur monétaire, chaque secteur en est concerné vues les

interrelations macroéconomiques.

En ce qui concerne la surliquidité bancaire, elle pourrait être versée dans un Fonds économique et

social, qui est à créer.

2.4 Les conditions supplémentaires

Enfin, il existe des conditions de réussite du Policy mix malagasy :

176 Deal : un mot anglais qui signifie Négociation

Page 97: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise politique

84

2.4.1 Instaurer un cadre institutionnel fiable

Afin d’éviter les divergences des pôles du Policy Mix malagasy, il est impératif d’instaurer un bon état

institutionnel au sein de chaque entité. Les autorités ont le devoir de connaître la vérité économique,

et de surpasser les chiffres parce que l’illusion technique est bien réelle.

2.4.2 Poursuivre les efforts dans la coordination et le dialogue :

Il est nécessaire de multiplier ses efforts en visant la rapidité des procédures entre les entités (par

exemple dans le cas d’un retard d’envoi de la situation budgétaire par décade par le Trésor entraîné

par des pannes techniques peut provoquer des difficultés de prévisions au sein de la DCR.);

encourager les efforts entrepris dans la coordination des marchés des BTA et du Comité de Liquidité.

Ainsi, il est nécessaire d’ouvrir le dialogue entre les entités.

2.4.3 Volonté politique des dirigeants

Les décisions en matière de politique économique ne sont efficaces que si les autorités n’ont pas la

volonté politique. Ainsi, la résorption de cette crise politique est une des conditions les plus urgentes.

2.4.4 Restaurer le climat d’investissement malagasy

Certes, cette condition est difficile, mais afin d’inciter les investisseurs étrangers, considérer la main

d’œuvre malagasy en tant qu’avantages comparatifs serait une issue.

2.4.5 Essayer de favoriser la concurrence bancaire

Grâce à l’assouplissement de la mobilisation de l’épargne, la transformation de l’épargne en

investissement pourrait devenir une source de croissance économique. Il faut aussi procéder à des

études quant à l’entrée de nouvelles banques dans le système bancaire.

Page 98: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Etude sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire- Cas de Madagascar dans le contexte de crise pol itique ••1------

CONCLUSION

La coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire est une des solutions

applicables pour Madagascar afin de sortir de cette crise. Certes, les théories économiques ne sont

pas souvent vérifiées dans le contexte économique malagasy, et certains phénomènes ne peuvent

pas être expliqués à travers les chiffres; mais les décisions d'interventions des autorités influent les .

activités économiques.

Comment obtenir une meilleure coordination de la politique budgétaire et de la politique

monétaire? Cette étude a apporté des séries de réponses. Les stratégies de politiques économiques

doivent s'orienter vers la connaissance plus profonde des réalités économiques malagasy, et essayer

de surpasser les analyses au- delà des chiffres. Pour ce faire, des séries de diagnostics doivent être

menées en matière de politique budgétaire et de politique monétaire, vue leur dominance dans les

grands secteurs macroéconomiques (Secteur réel, Extérieur, Public et Monétaire) . La coordination ne

pourra pas être mise en place sans connaître son importance, ses avantages, ses inconvénients. Il ne

faut pas toutefois nier l'existence des efforts déjà réalisés par les acteurs budgétaires et les autor ités

monétaires en matière de Policy mix, même si celui observé actuellement se revêt sous la forme d'un

« trade- off". Multiplier ces efforts figure donc parmi les priorités, afin de converger vers des objectifs

communs.

En outre, l'économie n'est pas financée convenablement. L'investissement ne réagit pas aux

variations du taux d'intérêt directeur. Les banques ne préfèrent pas la liquidité car le système

bancaire est en surliquidité. Toutefois, ces surliquidités bancaires peuvent être stimulées afin de

devenir une source d'investissement à court terme . Face à sa politique d'austérité budgétaire, le

Gouvernement n'active pas les investissements publics afin d'améliorer les infrastructures

économiques. L'économie malagasy est épuisée. Cette faiblesse a été démontrée par les indicateurs

de conjoncture, ainsi que l'évolution de certaines variables telles que le crédit à l'économie.

Néanmoins, quelques contraintes ont perturbé l'étude. D'abord, à propos des fondements de

la coordination de la politique budgétaire et de la politique monétaire, il est nécessaire d 'effectuer des

études économétriques (dix ans au minimum), de choisir des modèles pertinents. Pourtant , faute de

temps, et de la longue période pour l'accomplissement de cette étude économétrique, celle- ci n'a

pas été mise en œuvre. La partie théorique a dû se conformer aux théories économiques, et aux

résultats de réflexions des techniciens en matière de politique budgétaire et de politique monétaire.

Ensuite, en ce qui concerne les diagnostics économiques, et la mise en œuvre de la coordination,

certaines données n'ont pas été disponibles, d'autres ont été confidentielles. De plus, il a été

impossible d'estimer le modèle pour le cas de Madagascar, vue la pénurie d 'étude dans ce domaine.

Pour terminer, le Policy Mix considéré comme solution dans cette recherche, a des limites en

termes d'efficacité. Les prochaines recherches seront axées sur les questions suivantes: Que faire

pour surmonter les limites du Policy mix afin de faciliter sa mise en œuvre? Quels seront les effets de

ce Policy mix sur le financement de l'économie malagasy?

85

Page 99: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

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Page 102: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

ANNEXE 1 : MESURES FISCALES

ANNEXE 2 : TABLEAU DE CALCUL

ANNEXE 3 : Organigramme de la MFB avec les quatre

principales directions : DGI, DGD, DGT, DGB

ANNEXE 4 : Organigramme de la Direction du Crédit (BCM)

ANNEXES

Page 103: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

=

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ue fis

cale

Mesu

res p

rises

20

09

E

xpan

siv

e

Réfo

rme

IR

, IR

CM

et

IPV

I d

imin

ués à

24

%,

IS

à 5

%,

IR

SA

seu

il d

e

la

base

imp

osab

le

su

péri

eu

r à

25

0 0

00

Ar

co

ntr

e

18

0 0

00

Ar

au

para

van

t

B

ais

se d

u t

au

x d

u d

roit p

rop

ort

ion

nel su

r l’e

nre

gis

trem

en

t d

es a

cte

s d

e s

ocié

H

arm

on

isatio

n d

roit d

’accis

es p

ou

r le

s p

rod

uits im

po

rtés e

t le

s p

rod

uits lo

cau

x

Q

uelq

ues c

orr

ectio

ns a

pp

ort

ées

su

r le

tari

f d

es d

ou

an

es

M

od

ern

isatio

n d

es d

écla

ratio

ns e

t le

s m

od

alit

és d

e p

aie

men

ts

20

10

E

xpan

siv

e

D

imin

utio

n d

e 1

% d

es im

ts :

IR

, IR

SA

, IR

CM

, IP

VI, ID

H a

llan

t d

e 2

4 à

23

%

M

od

ern

isatio

n :

télé

-décla

ratio

n e

t p

aie

men

t p

ar

vire

men

t

20

11

E

xpan

siv

e

D

imin

utio

n d

u t

au

x d

’imp

ositio

n a

llan

t d

e 2

3 à

22

% p

ou

r le

s IR

, IR

SA

, IP

VI, ID

H

S

écu

risatio

n d

es r

ecett

es d

es d

roits d

’en

reg

istr

em

en

t

E

xon

éra

tio

n

de

la

TV

A

po

ur

les

maté

riels

et

éq

uip

em

en

ts

po

ur

la

pro

du

ctio

n

d’é

nerg

ie r

en

ou

vela

ble

H

au

sse d

es a

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des s

ur

les b

ois

so

ns a

lco

oliq

ues d

icté

e p

ar

l’assain

issem

en

t d

u

secte

ur

S

écu

risatio

n d

es r

ecett

es d

ou

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ière

s

U

nifo

rmis

atio

n d

u t

au

x d

u D

roit d

e D

ou

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e s

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les m

ach

ines e

t ap

pare

ils

S

ou

tien

a

u

déve

lop

pem

en

t d

u

Secte

ur

Ag

rico

le

et

celu

i d

e

l’éle

vag

e

par

la

réd

uctio

n d

u t

au

x d

u

D

roit d

e D

ou

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e (

exe

mp

le :

po

ussin

d’u

n jo

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sem

en

ce a

nim

ale

…)

;

P

rom

otio

n d

es s

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rces d

’én

erg

ies r

en

ou

vela

ble

s

po

ur

un

e f

acili

tatio

n d

e l’a

ccès à

Page 104: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

l’én

erg

ie g

râce à

l’a

llég

em

en

t d

u t

au

x d

u D

roit d

e D

ou

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e ;

H

arm

on

isatio

n d

u t

au

x d

u D

roit d

e D

ou

an

e s

ur

les c

hau

ssu

res d

e s

po

rt

20

12

E

xpan

siv

e

D

imin

utio

n d

u t

au

x d

’imp

ositio

n a

llan

t d

e 2

2%

à 2

1%

po

ur

les IR

, ID

H,

IRS

A,

IRC

M,

IPV

I ;

S

imp

lific

atio

n d

u s

ystè

me f

iscal, s

up

pre

ssio

n d

es P

rélè

vem

en

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es P

rod

uits d

es

Jeu

x (P

PJ)

du

ctio

n

d’im

t p

ou

r le

s

inve

stissem

en

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rela

tifs

à

la

pro

du

ctio

n

d’é

nerg

ies

ren

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vela

ble

s,

et

ce p

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r fa

ire f

ace à

l’in

su

ffis

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ce e

t l’i

nsta

bili

té d

es r

esso

urc

es

én

erg

étiq

ues

d

éd

uctib

ilité

d

e

la

Taxe

su

r la

V

ale

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Ajo

uté

e

(TV

A)

gre

van

t le

s

ach

ats

d

e

carb

ura

nts

u

tilis

és

dan

s

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tran

sp

ort

te

rrestr

e

des

hyd

rocarb

ure

s

et

des

marc

han

dis

es p

ou

r ré

du

ire l’e

ffet

de r

ém

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en

ce d

e la h

au

sse d

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rs m

on

dia

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u

pétr

ole

l’h

arm

on

isatio

n d

u d

roit d

es d

ou

an

es (

DD

) re

latif

au

x m

oyen

s d

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ran

sp

ort

et

au

x p

neu

s.

L’o

bje

ctif

est

l’am

élio

ratio

n d

es m

oyen

s d

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ran

sp

ort

(le

s b

us d

e p

lus d

e 4

0 p

laces

sero

nt

frap

pés d

e D

D à

5%

, p

ou

r le

s m

inib

us d

e 1

2 p

laces m

ais

n’e

xcéd

en

t p

as 4

0

pla

ces,

le D

D e

st

réd

uit d

e 2

0%

à 1

0%

, le

DD

est

un

iform

isé à

10

% p

ou

r le

s p

neu

s

utilis

és p

ar

les v

oitu

res u

tilit

air

es e

t p

art

icu

lière

s)

la

visio

n

à

la

bais

se

du

ta

ux

du

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roit

des

do

ua

nes

su

r cert

ain

es

matière

s

pre

miè

res (

méte

il p

ou

r la

fab

ricatio

n d

e la fari

ne D

D r

éd

uit d

e 5

% à

0%

, ad

ditif

po

ur

la fab

ricatio

n d

’hu

ile m

ote

ur,

DD

réd

uit d

e 1

0%

à 5

%)

;

l’a

lign

em

en

t ta

rifa

ire

co

mp

léta

nt

les

dis

po

sitio

ns

déjà

p

rises

lors

d

e

la

Lo

i d

e

Fin

an

ces 2

01

1 c

on

cern

an

t le

s c

on

so

mm

ab

les m

éd

icau

x p

ar

l’exe

mp

tio

n d

u d

roit

des d

ou

an

es s

ur

les s

téri

lisate

urs

, 9

gan

ts p

ou

r la

ch

iru

rgie

, ré

actifs

de d

iag

no

stic

et

les a

limen

tatio

ns p

ou

r en

fan

t. C

es d

isp

ositio

ns s

on

t p

rises p

ou

r ap

pu

yer

les

effo

rts e

ffectu

és d

an

s le s

ecte

ur

de la s

an

té p

ub

liqu

e.

20

13

E

xpan

siv

e

ab

ais

sem

en

t d

u t

au

x d

es im

ts s

ur

les r

eve

nu

s e

t assim

ilés (

IR,

IDH

, IR

SA

, IR

CM

, IP

VI)

de 2

1%

à 2

0%

;

p

ou

rsu

ite d

es m

esu

res

incitative

s d

e

réd

uctio

n d

’imp

ôt

po

ur

in

vestissem

en

t p

ou

r le

s s

ecte

urs

to

uri

stiq

ue,

ind

ustr

iel et

BT

P ;

Page 105: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

ap

pu

i au

x p

etite

s e

t m

oyen

nes e

ntr

ep

rises m

alg

ach

es d

es s

ecte

urs

art

isa

nats

et

des a

rts,

par

l’in

sta

ura

tio

n d

’un

systè

me d

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éd

uctib

ilité

des c

harg

es a

ffére

nte

s

au

x g

oo

die

s e

t œ

uvr

es d

’art

s p

rod

uits lo

cale

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t;

sim

plif

icatio

n d

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rocéd

ure

s f

iscale

s,

no

tam

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t: s

up

pre

ssio

n d

e

l’au

tori

satio

n

ad

min

istr

ative

pré

ala

ble

à

la s

usp

en

sio

n d

u p

aie

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t d

e l

’aco

mp

te p

rovi

sio

nn

el

;

rem

pla

cem

en

t d

e l’a

uto

risatio

n p

réala

ble

d

’exe

rcic

e p

ar

un

e sim

ple

d

écla

ratio

n

po

ur

les

activi

tés

de

gro

ssis

tes,

imp

ort

ate

urs

et

ind

ustr

iels

;

po

ssib

ilité

d

e

co

nstitu

tio

n d

e g

ara

ntie p

ar

les é

tab

lissem

en

ts d

e c

réd

it e

n m

atière

de s

urs

is d

e

paie

men

t ;

visio

n à

la h

au

sse d

u t

au

x d

u d

roit d

’accis

es p

ou

r le

s c

igare

ttes ;

att

rib

utio

n d

’un

e q

uo

te-p

art

de :

o

l’Im

t S

yn

thétiq

ue a

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rofit

de la C

ham

bre

de c

om

merc

e e

t d

e l’in

du

str

ie ;

o l

’Im

t su

r l

es P

lus V

alu

es

Im

mo

bili

ère

s s

ur

mu

tatio

n d

es r

éserv

es

fon

ciè

res

au

pro

fit

du

Fo

nd

s N

atio

nal F

on

cie

r;

p

ou

rsu

ite d

e m

esu

res f

avo

risan

t la

tra

çab

ilité

des t

ran

sactio

ns,

la l

utt

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on

tre l

e

secte

ur

info

rmel ain

si q

ue l’a

mélio

ratio

n d

es r

ecett

es fis

cale

s:

ap

plic

atio

n

de

l’im

t su

r le

s

reve

nu

s

inte

rmitte

nt

au

x im

po

rtate

urs

n

on

im

matr

icu

lés

o

blig

atio

n

de

décla

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n

des

so

mm

es

vers

ées

au

x tiers

p

ou

r le

s

pre

sta

tair

es

étr

an

gers

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yan

t p

as d

’éta

blis

se

men

ts s

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les à

Mad

ag

ascar

;

o

blig

atio

n d

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écla

ratio

n d

es d

éb

ou

rs.

La p

ou

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ite d

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’am

nis

tie f

iscale

en

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de d

roit d

e s

uccessio

n,

toile

ttag

es,

mis

es à jo

ur,

re

ctific

atio

ns d

’err

eu

rs m

até

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s,

harm

on

isatio

ns et

alig

nem

en

ts

ave

c d

’au

tres te

xtes so

nt

par

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eu

rs en

trep

ris p

ou

r co

mp

léte

r le

s d

isp

ositio

ns

actu

elle

s

l’e

xem

ptio

n d

es d

roits e

t ta

xes

su

r d

ive

rs a

pp

are

ils e

t m

até

riels

qu

i fo

nctio

nn

en

t à l’a

ide d

es é

nerg

ies r

en

ou

vela

ble

s ;

la

visio

n

à

la

bais

se

du

ta

ux

du

d

roit

des

do

ua

nes

su

r cert

ain

es

matière

s

pre

miè

res e

t in

tran

ts a

fin q

ue les in

du

str

ies lo

cale

s p

uis

sen

t re

ste

r co

mp

étitive

s;

l’h

arm

on

isatio

n d

u t

au

x d

u d

roit d

e d

ou

an

es s

ur

les p

art

ies e

t accesso

ires à

10

% ;

l’e

xem

ptio

n d

u d

roit d

e d

ou

an

es s

ur

les m

até

riels

ag

rico

les a

fin d

e l

es a

lign

er

au

x

Page 106: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

mesu

res d

éjà

pri

ses lo

rs d

es p

récéd

en

tes L

ois

de F

inan

ces ;

l’e

xem

ptio

n d

u d

roit d

e d

ou

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es s

ur

les v

itam

ines i

mp

ort

ées n

on

co

nd

itio

nn

ées

po

ur

la v

en

te a

u d

éta

il ain

si

qu

e c

ert

ain

s i

ntr

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ts u

tilis

és d

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s l

a f

ab

ricatio

n d

es

pro

ven

des ;

la

fa

cili

tatio

n d

e

l’ap

plic

atio

n d

e

l’Acco

rd d

e F

lore

nce e

n e

xem

pta

nt

de d

roit d

es

do

uan

es

les liv

res,

bro

ch

ure

s,

jou

rnau

x et

pu

blic

atio

ns p

éri

od

iqu

es im

pri

més ;

l’a

pp

ort

de p

récis

ion

su

r la

dén

om

inatio

n d

es h

uile

s b

rute

s a

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e l

eve

r to

ute

am

big

uïté s

ur

les q

uo

tité

s d

es d

roits e

t ta

xes a

vec l

a c

réatio

n d

e s

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s p

ositio

n

co

rresp

on

dan

t à c

elle

s d

estin

ées p

ou

r la

ven

te a

u d

éta

il.

Page 107: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

=

^kkbub=O=W=q^_ib^r=a

b=`

^i`ri=

AN

NE

ES

S

UR

LIQ

UID

ITE

BA

NC

AIR

E e

n m

ds

Ar

SU

RLI

QU

IDIT

E

BA

NC

AIR

E e

n g

.a

BA

SE

MO

NE

TA

IRE

en

md

s A

r

RA

TIO

: B

AS

E

MO

NE

TA

IRE

/P

IB

M3

e

n m

ds

Ar

RA

TIO

: M

3 /

PIB

20

09

7

9,1

1

5,4

%

16

43

,16

9

,8%

4

10

5,5

2

24

,54

20

10

3

4,5

6

,3%

1

89

6,2

8

10

,37

%

44

99

,20

2

4,6

3

20

11

4

2,6

7

%

23

78

,25

1

1,8

5%

5

23

6,9

9

26

,09

20

12

1

38

,5

21

,3%

2

61

2,1

1

12

,07

%

55

99

,32

2

5,8

8

Ma

rs 2

01

3

32

7,5

4

7,6

%

26

59

,13

1

1,9

5%

N

on

dis

po

nib

le

No

n d

isp

on

ible

Page 108: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

Min

istr

e d

es

Fin

an

ces

et

du

B

ud

ge

t

Dir

ect

eu

r G

én

éra

l d

u

Co

ntr

ôle

Fin

an

cie

r

Dir

ect

eu

r G

én

éra

l d

e

l'A

uto

rité

de

gu

lati

on

d

es

Ma

rch

és

Pu

bli

cs

Dir

ect

eu

r G

én

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l d

e

l'Au

dit

In

tern

e

Ce

llu

le d

e C

oo

rdin

ati

on

d

es

pro

jets

de

re

lan

ce

éco

no

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ue

et

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ctio

n

soci

ale

Se

cré

tari

at

ral

Dir

ect

ion

ral

de

s D

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es

Dir

ect

ion

ral

de

s Im

tsD

ire

ctio

n G

én

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l d

u

Tré

sor

Dir

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ion

ral

du

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ud

ge

t

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ect

eu

r d

e

Ca

bin

et

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ê~ã

ãÉ=Ç

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4)

Page 109: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

^ååÉñÉ=Q=W=lêÖ~åáÖ

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R

em

arq

ue

: C

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rgan

igra

mm

e n

’est

pas

co

mp

let. L

’org

an

igra

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sid

éré

ic

i c

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ce

rne

seu

lem

en

t le

cad

re d

u th

èm

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’étu

de

. L

e D

ép

art

em

en

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es

En

tre

pri

ses

ne

fait

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part

ie in

tég

ran

te d

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rése

nte

re

ch

erc

he

, m

ais

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pu

ie to

ute

fois

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ise

en

œu

vre

de

la P

olit

iqu

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éta

ire

.

Dir

ect

eu

r d

u C

réd

it

p.

de

mis

e e

n

œu

vre

de

la

Po

liti

qu

e

Mo

tair

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Table des matières

INTRODUCTION .....................................................................................................................................................1

PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA COORDINATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE

LA POLITIQUE MONETAIRE .................................................................................................................................3

Chapitre 1 : Les points essentiels sur la coordination de la politique budgétaire et de la politique

monétaire .................................................................................................................................................... 3

Section 1 : Généralités sur la coordination des politiques budgétaire et monétaire ....................................3

Section 2 : La politique budgétaire et la politique monétaire, liens avec les quatre grands secteurs

macroéconomiques. .......................................................................................................................................6

2.1 La politique budgétaire .................................................................................................................6

2.1.1 Définition et généralités sur la politique budgétaire ................................................................6

2.1.1.1 Définition .............................................................................................................................6

2.1.1.2 Instruments budgétaires.....................................................................................................6

2.1.1.3 La politique budgétaire : ....................................................................................................6

2.1.2 La politique budgétaire dans les théories économiques ........................................................6

2.1.2.1 Théorie du double déficit ....................................................................................................6

2.1.2.2 Théorie keynésienne du multiplicateur d’investissement, de la relance et du déficit

public 7

2.1.2.3 Théorie budgétaire du niveau des prix ou Fiscal Theory of the price Level : ...................8

2.2 La politique monétaire ..................................................................................................................8

2.2.1 Définition et généralités sur La politique monétaire ................................................................8

2.2.1.1 Définition .............................................................................................................................8

2.2.1.2 Instruments de la politique monétaire ................................................................................8

2.2.1.3 La politique monétaire : ......................................................................................................8

2.2.2 La politique monétaire dans Les théories économiques: .......................................................9

2.2.2.1 La théorie quantitative de la monnaie ................................................................................9

2.2.2.2 La théorie de la parité du pouvoir d’achat .........................................................................9

2.3 Interrelations macroéconomiques ................................................................................................9

2.3.1 Liens entre le secteur réel et la politique budgétaire ........................................................... 10

2.3.2 Liens entre le secteur extérieur et la politique budgétaire ................................................... 11

2.3.3 Liens entre le secteur réel et la politique monétaire ............................................................. 12

2.3.4 Liens entre le secteur extérieur et la politique monétaire ..................................................... 12

2.3.5 Liens entre le secteur monétaire et le secteur public ........................................................... 13

Chapitre 2 : Les principes du Policy- mix et ses liens avec le modèle IS- LM ....................................... 14

Section 1 : Aperçu théorique du Policy- mix et ses liens avec le Modèle IS- LM ...................................... 14

1.1 Le Policy Mix .............................................................................................................................. 14

1.2 Le modèle IS- LM et les politiques économiques ..................................................................... 15

1.2.1 Les hypothèses de base : ..................................................................................................... 15

1.2.2 Les fondements du modèle : ................................................................................................ 16

1.2.2.1 Sur le marché des produits ............................................................................................. 16

1.2.2.2 Sur le marché de la monnaie .......................................................................................... 16

1.2.3 Equilibre général sur le marché ............................................................................................ 17

Page 111: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

1.2.3.1 Equilibre Général ............................................................................................................. 17

1.2.3.2 Trappe à la liquidité ......................................................................................................... 18

1.2.3.3 IS verticale ....................................................................................................................... 18

1.2.3.4 LM verticale ...................................................................................................................... 19

1.2.3.5 IS horizontale ................................................................................................................... 19

1.2.3.6 Cas où IS et LM se superposent ..................................................................................... 20

Section 2 : Les effets du Policy- Mix sur le modèle IS- LM ......................................................................... 20

2.1 Politique budgétaire et politique monétaire expansives ........................................................... 22

2.1.1 Effets de la combinaison ....................................................................................................... 22

2.1.2 Avantages : ............................................................................................................................ 22

2.1.3 Inconvénients ........................................................................................................................ 22

2.2 Politique budgétaire expansive et politique monétaire restrictive ............................................ 23

4.2.1 Effets de la combinaison: ...................................................................................................... 23

4.2.2 Avantages : ............................................................................................................................ 23

4.2.3 Inconvénients : ...................................................................................................................... 23

2.3 Politique budgétaire restrictive et politique monétaire expansive ............................................ 23

2.3.1 Effets de la combinaison : ..................................................................................................... 23

2.3.2 Avantages .............................................................................................................................. 24

2.3.3 Inconvénients ........................................................................................................................ 24

2.4 Politique budgétaire et politique monétaire restrictives ............................................................ 24

2.4.1. Effets de la combinaison: ...................................................................................................... 24

2.4.2. Avantages : ............................................................................................................................ 25

2.4.3. Inconvénients : ...................................................................................................................... 25

2.5 Remarque : Les autres scénarios de Policy mix ....................................................................... 26

PARTIE 2 : LA COORDINATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET DE LA POLITIQUE MONETAIRE

DANS LA PRATIQUE : ................................................................................................................................... 29

Chapitre 1 : Contexte économique du pays ............................................................................................ 30

Section 1 : Domaine de définition de l’étude .............................................................................................. 30

Section 2 : Diagnostics économiques et réalités à Madagascar ............................................................... 31

2.1 Brève présentation du pays ....................................................................................................... 31

2.2 Le contexte politique, institutionnel et social ............................................................................ 31

2.3 Les performances économiques de Madagascar avant et après la crise de 2009 ................ 32

Section 3 : Les politiques macroéconomiques appliquées depuis 2009 – Observations et Analyse des

secteurs : public et monétaire ..................................................................................................................... 41

3.1 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique budgétaire depuis 2009 ............................... 41

3.1.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique budgétaire ...................................................... 41

3.1.2 Politiques budgétaires appliquées depuis 2009 (cf. LF depuis 2009) ................................. 42

3.1.2.1 En matière de dépenses publiques : .............................................................................. 46

3.1.2.2 En matière de recettes publiques : ................................................................................. 46

3.1.2.3 En matière de déficit public ............................................................................................. 47

3.2 Diagnostic sur la Mise en œuvre de la politique monétaire actuelle ........................................ 48

3.2.1 Acteurs de la mise en œuvre de la politique monétaire ....................................................... 48

3.2.2 Politiques monétaires appliquées depuis 2009 .................................................................... 48

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3.2.2.1 Diagnostic sur l’inflation .................................................................................................. 53

3.2.2.2 Diagnostic sur la surliquidité bancaire ............................................................................ 53

3.2.2.3 Diagnostic sur la Base monétaire ................................................................................... 53

3.2.2.4 Diagnostic sur la Masse monétaire ................................................................................. 53

3.2.2.5 Diagnostic sur le Crédit à l’économie ............................................................................. 53

3.3 Analyse des Effets de la crise de 2009 sur les deux politiques économiques ......................... 54

3.3.1 Le modèle IS - LM à Madagascar et Cohérence théorique ................................................. 54

3.3.1.1 Théories économiques et pratiques ............................................................................... 54

3.3.1.2 Le modèle IS-LM malagasy ............................................................................................. 57

3.3.2 Les effets de la crise de 2009 sur la mise en œuvre de la politique monétaire et de la

politique budgétaire ............................................................................................................................ 60

3.3.2.1 Instabilité du niveau d’imposition et de taxation : ........................................................... 60

3.3.2.2 La baisse du niveau du revenu de l’Etat ......................................................................... 61

3.3.2.3 La faiblesse du Taux de pression fiscale ........................................................................ 62

3.3.2.4 La faiblesse du niveau du déficit public .......................................................................... 62

3.3.2.5 L’inefficacité du taux directeur ........................................................................................ 63

3.3.2.6 Le maintien du même du coefficient des réserves obligatoires : taux depuis dix ans .. 63

3.3.2.7 La faiblesse du nombre d’opérations d’Open Market .................................................... 64

3.3.2.8 La faiblesse du niveau d’investissement public: ............................................................. 65

3.3.2.9 Financement d’une partie du déficit par l’emprunt bancaire : le marché des BTA ....... 65

3.3.2.10 Ponction naturelle de liquidité ....................................................................................... 66

3.3.2.11 Diminution des financements extérieurs en matière de prêts relatifs aux projets

d’investissements ........................................................................................................................... 67

3.3.2.12 Apparition de programmes monétaires susceptibles d’ajustement ............................. 67

3.3.2.13 Surliquidité bancaire élevée .......................................................................................... 67

3.3.2.14 Autre phénomène : ........................................................................................................ 68

3.3.2.15 Les effets de la crise sur la coordination des deux politiques ...................................... 68

Section 4 – Nécessité de la coordination à Madagascar ........................................................................... 70

4.1 La courbe IS LM à Madagascar proche de la verticale ............................................................ 70

4.2 Déductions des problèmes à partir des diagnostics ................................................................ 70

4.2.1 Le dilemme inflation- chômage ............................................................................................. 70

4.2.2 Divergence en matière de courant de pensée économique ................................................ 71

4.2.3 Inefficacité de la politique monétaire sur le PIB réel ............................................................ 71

4.2.4 Inefficacité de la politique budgétaire restrictive sur la croissance économique ................ 71

4.2.5 Problème de choix économiques ......................................................................................... 72

4.2.6 Difficultés au niveau des aides extérieures ........................................................................... 72

Chapitre 2 : Modalités de mise en œuvre du Policy Mix à Madagascar ................................................. 74

Section 1 – Regard sur les efforts de coordination constatés depuis la crise de 2009 ............................. 74

1.1 Les réformes dans les procédures ............................................................................................ 74

1.2 Le Comité de Liquidité : la plateforme de concertation ............................................................ 74

1.2.1 Simulation des Réalisations- Période 08 à 15 novembre 2012 ............................................ 75

1.2.1 Simulation des prévisions pour la prochaine période .......................................................... 77

Page 113: ranorozainirinaNomeniavoSM ECO M1 13

1.2.2 Simulation de dialogue entre les acteurs de la politique budgétaire et de la politique

monétaire : .......................................................................................................................................... 77

1.2.3 Simulation de la Base monétaire .......................................................................................... 78

1.3 La coordination des marchés .................................................................................................... 78

Section 2- Les recommandations ............................................................................................................... 79

2.1 Résoudre les divergences entre la politique budgétaire et la politique monétaire à travers le

positionnement en termes de courants de pensée économique, les objectifs, le respect de leur

indépendance respective ........................................................................................................................ 79

2.1.1 Rechercher des objectifs communs ..................................................................................... 79

2.1.2 Respecter l’indépendance de chaque institution ................................................................. 80

2.1.3 Se positionner dans un courant de pensée économique précis ......................................... 80

2.2 Policy mix adéquat pour Madagascar : Politique budgétaire expansive et Politique monétaire

neutre- expansive .................................................................................................................................... 81

2.3 Faire croire aux agents économiques la volonté de relance économique .............................. 83

2.4 Les conditions supplémentaires................................................................................................ 83

2.4.1 Instaurer un cadre institutionnel fiable .................................................................................. 84

2.4.2 Poursuivre les efforts dans la coordination et le dialogue : ................................................. 84

2.4.3 Volonté politique des dirigeants ........................................................................................... 84

2.4.4 Restaurer le climat d’investissement malagasy .................................................................... 84

2.4.5 Essayer de favoriser la concurrence bancaire ..................................................................... 84

CONCLUSION ..................................................................................................................................................... 85

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES