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SAISON 15-16 HENRI SAUGUET LES CAPRICES DE MARIANNE Opéra Fiche pédagogique

Henri sauguet Les CaPriCes De Marianne - … · Coordination de la fiche pédagogique Florence De Meyer ... La Confession d’un enfant du siècle. ... il concerne aussi bien la poésie,

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saison 15-16

Henri sauguet

Les CaPriCes De MarianneOpéra

Fiche pédagogique

Quelques mots entre vous et nous…

Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’Opéra de Rouen Haute-Normandie. Ce dossier pédagogique a été rédigé afin de vous accompagner au mieux lors de votre venue pour Les Caprices de Marianne, d’Henri Sauguet. Cet opéra sera peut-être une première expérience pour certains de vos élèves, une expérience renouvelée pour d’autres, nous espérons qu’il sera en tout cas un moment de découverte, d’éveil et de ressenti partagé. Vous trouverez dans ce dossier quelques pistes vous permettant d’approfondir le travail en classe ou d’échanger simplement avec vos élèves avant votre venue à l’opéra. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et des réactions de vos élèves. Un spectacle se prépare, se vit et se prolonge ensemble !

Dates du spectacleVendredi 11 décembre 2015, 20hDimanche 13 décembre 2015, 16hMardi 15 décembre 2015, 20hRouen, théâtre des artsDurée : 2h20, entracte compris

Coordination de la fiche pédagogique Florence De MeyerRédaction de la fiche pédagogique Vinciane LaumonierContact Enza HiesseMise en page Émeline CharamonPhoto de couverture Alain Julien

informations générales > Pour les séances scolaires, le placement se fait en fonction du niveau de classe afin d’offrir à tous la meilleure visibilité. Nos vous remercions de respecter les places qui vous seront proposées par notre personnel d’accueil.> N’oubliez pas de nous prévenir en amont si vous avez besoin de places supplémentaires.> Les élèves sont sous la responsabilité des enseignants et des accompagnateurs. Nous vous remercions de rester près d’eux afin de veiller à la bonne écoute du spectacle et au respect de tous.

Pour profiter au maximum du spectacle, voici quelques recommandations à destination des élèves

> Le spectacle commence à l’heure indiquée. Nous vous remercions d’arriver 30 minutes avant le début du spectacle afin d’avoir le temps de vous installer en salle.> Les boissons et nourritures sont à consommer dans le foyer bar et non dans la salle.> Les photographies, ainsi que tout type d’enregistrements, sont interdits.> N’oubliez pas d’éteindre vos portables lors de la représentation.> N’hésitez pas à échanger vos avis et impressions pendant les entractes ou à la sortie mais pas pendant le spectacle.

Nous vous souhaitons une bonne représentation !

actions pédagogiques7 rue du Docteur Rambert 76000 Rouen02 35 98 50 98

L’Opéra de Rouen-Normandie est subventionné par la Région Haute-Normandie, la Ville de Rouen, le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Haute-Normandie, les Départements de Seine-Maritime et de l’Eure et la Communauté d’agglomération Rouen Elbeuf Austreberthe

Président Nicolas Mayer-RossignolVice Président Yvon RobertDirecteur artistique et général Frédéric RoelsChef principal Leo Hussain

Henri Sauguet

Les CaPriCes De Marianne

Fiche pédagogique p. 2 Opéra de Rouen Normandie

Côté enseignants

Fiche pédagogique p. 3 Opéra de Rouen Normandie

Henri sauguet

Les CaPriCes De Mariannesaison 15-16

Fiche pédagogique p. 4 Opéra de Rouen Normandie

L’argument

TOURMENTS AMOUREUx ET LAbYRiNTHE DE NON-DiTS

Marianne, une jeune napolitaine, est mariée par sa mère à un vieux magistrat autoritaire. elle n’a d’autre distraction que de se rendre à l’église plusieurs fois par jour. en chemin, elle rencontre octave, épris d’amour et de liberté, qui plaide, auprès d’elle, la cause de son ami Coelio, un jeune homme pur et mélancolique qui est trop timide pour déclarer lui-même sa flamme. Marianne commence par le rabrouer puis, par un revirement qui est un caprice, accepte d’ouvrir sa porte à un amant...

> acte 1Coelio aime Marianne, jeune épouse du juge Claudio. Au petit matin, il lui chante une sérénade sous son balcon. Claudio est un mari jaloux et surprend cette sérénade. Persuadé que Marianne a des amants, il demande à Tibia de lui trouver Spadassin, l’assassin, pour le soir même. Resté seul, Coelio déplore son amour sans espoir. Au son des cloches, Marianne se rend à la messe.

Coelio avoue à son ami Octave son amour pour Marianne et l’indifférence de la belle qui le fait souffrir. Octave lui propose d’intercéder en sa faveur. il aborde donc Marianne et lui déclare l’amour de Coelio, l’incitant à profiter de sa jeunesse pour aimer. indignée, Marianne lui affirme rester fidèle à son mari. De retour chez elle, elle fait part de cette déclaration à Claudio, sans préciser sa propre réponse. Doutant de plus en plus de la fidélité de sa femme, Claudio presse à nouveau Tibia de trouver Spadassin l’assassin. Alors qu’elle se retrouve seule, Marianne se sent troublée par sa rencontre avec Octave et se prend à espérer.

> acte 2 La mère de Coelio, Hermia, lui raconte comment elle a rencontré son père : il venait demander sa main pour un autre qui se tua peu après. Saisi par cette histoire, Coelio doute de la loyauté de son ami qui arrive et lui dit d’oublier Marianne, vu le refus qu’elle lui a exprimé. Coelio se réfugie dans la solitude. Octave annonce à Marianne que l’amour de Coelio est mort à cause de sa froideur féminine. Rencontrant Octave sur le chemin, Claudio le menace explicitement de le tuer.

Tandis qu’Octave s’enivre pour pallier à un rendez-vous manqué avec une jeune femme, Marianne le taquine et moque son libertinage. Claudio, qui les a vus, accuse Marianne d’avoir pris Octave pour amant et la menace du couvent. Piquée par les propos de son mari, Marianne fait demander Octave et lui annonce qu’il lui plaira d’entendre une sérénade pour le soir même. Celui-ci plaide la cause de Coelio, mais Marianne dit ne pas l’aimer et le rejette, en avouant à demi-mots son amour pour Octave. Se refusant à prendre l’être aimé de son ami, Octave préfère annoncer à Coelio que Marianne l’attend, ce qui l’empli faussement de bonheur. Pendant ce temps, Claudio, Tibia et Spadassin préparent le meurtre de l’amant. Marianne surprend leur complot. Elle entend quelqu’un arriver et, pensant que c’est Octave, le prévient en l’appelant par son nom. C’est en fait Coelio qui comprend qu’il n’est pas aimé et se tue par desespoir. Découvrant la mort de son seul ami, Octave prend conscience qu’avec cette journée, c’est sa jeunesse, l’amour et la vie insouciante qui prennent fin.

Le retrouvant vivant, Marianne s’offre à Octave et lui déclare son amour, mais c’est en vain car celui-ci ne l’aime pas.

Les Caprices de Marianne © Alain Julien

Les Caprices de Marianne © Alain Julien

L’argument

À L’ORigiNE, MUSSET

Fiche pédagogique p. 5 Opéra de Rouen Normandie

un dandy Alfred de Musset est né le 11 décembre 1810 à Paris dans une famille très cultivée. il entre au collège Henri iV à 9 ans. Jusqu’en 1829, il étudie la médecine, le droit et la peinture avec brio, puis abandonne par amour pour la littérature. Dès 17 ans, il fréquente les poètes du Cénacle et se lie d’amitié avec Charles-Augustin Sainte-beuve et Alfred de Vigny. Sulfureux, doué pour la littérature et au tempérament de dandy, sa réputation se fait à travers Paris.

Le théâtre Dévasté par le décès de son père en 1832, il se réfugie dans le théâtre, et après un échec retentissant, il part en italie en novembre 1833. Ce voyage lui inspire Lorenzaccio en 1834 qui sera son chef-d’œuvre. Cette même année, il écrit et publie également On ne badine pas avec l’amour et La Confession d’un enfant du siècle. Les Nuits, chef-d’œuvre lyrique du romantisme français qui fait suite à

sa rupture définitive avec george Sand, sera achevé en 1837. Le reste de sa vie, de nombreuses femmes se succèderont.

La dépression Après ses 30 ans, Musset tombe dans la dépression et l’alcoolisme. il écrit de moins en mois. On peut citer Tristesse, une soirée perdue et des nouvelles comme Histoire d’un merle blanc. Le 24 avril 1845 Musset est nommé chevalier de la Légion d’honneur aux côtés d’Honoré de balzac et sept ans plus tard il intègre l’Académie française. il mourra le 2 mai 1857.

romantisme Alfred de Musset est l’une des figures éminentes du courant romantique. En littérature, il concerne aussi bien la poésie, que le roman ou le théâtre. Ce mouvement culturel est apparu à la fin du xViiième siècle et s’est diffusé jusque dans les années 1850. il se caractérise par l’expression des états d’âme, une sensibilité extrême, une exaltation de l’amour et une exploration sincère de la douleur. Le sentiment l’emporte sur la raison et le mystère, le fantastique, l’exotisme, le rêve comme le passé sont des données à explorer.

Les Caprices de Marianne Cette pièce est un drame romantique. L’individu et ses sentiments sont privilégiés. Marianne se trouve au cœur d’un triangle amoureux. Elle est mariée sans amour au juge Claudio, refuse les avances de l’infortuné Cœlio, et cherche en vain à séduire le sulfureux Octave. Les quatre personnages sont confrontés à des réalités difficiles et des non-dits qui les poussent à l’ivresse, à l’animosité ou au désespoir. À travers ces personnages, Musset exprime, en poète, ses propres tourments : l’angoisse engendrée par le temps qui passe, l’impossible compréhension des amants, l’expression d’une perpétuelle insatisfaction qui traduit, en fait, le mal de vivre ou le mal du siècle. On trouve dans son écriture, le mélange de registres opposés. Ainsi, il utilise aussi bien le tragique que le comique, le lyrique que le pathétique, l’exaltation que les plaintes, le rire que les larmes.

georges Sand

Les Caprices de Marianne est, à l’origine, une pièce de théâtre en deux actes d’Alfred de Musset. Elle paraît en 1833 dans La Revue des Deux Mondes, avant d’être créée à la Comédie-Française en 1851.

Les Caprices de Marianne © Alain Julien

Le compositeur

HENRi SAUgUET

Fiche pédagogique p. 6 Opéra de Rouen Normandie

Henri sauguet 1901 > 1989Dès l’âge de cinq ans, Henri Sauguet reçoit de sa mère ses premières leçons de piano. Puis, il suit les cours de Mlle Loureau de la Pagesse, organiste de chœur de l’église Sainte-Eulalie de bordeaux, sa paroisse. L’orgue a marqué profondément sa jeunesse car il a été ensuite l’élève d’orgue de Paul Combes et a occupé le poste d’organiste de l’église Saint-Vincent de Floirac

de 1916 à 1922. il ne peut entrer au Conservatoire de musique car son père est réquisitionné pendant la première guerre mondiale, le chargeant de s’occuper de sa famille. il se lie d’amitié avec Joseph Canteloube qui lui enseigne la composition.

en groupe !Sauguet fonde le « groupe des Trois » avec Louis Émié et Jean-Marcel Lizotte dans le but de faire entendre la musique la plus récente et libre de toute influence. Leur premier concert a lieu en 1920 avec des partitions du « groupe des Six » (Arthur Honegger, Francis Poulenc, Darius Milhaud, georges Auric, Louis Durey, germaine Tailleferre), d’Erik Satie et d’eux-mêmes. Dès octobre 1921, il monte à Paris pour compléter sa formation musicale avec Charles Koechlin. En 1923, il fonde avec trois autres jeunes musiciens (Henri Cliquet-Pleyel, Roger Désormière et Maxime Jacob) l’École d’Arcueil.

Carrière musicaleLa carrière de Sauguet démarre en 1924 par le ballet Les Roses et un opéra-bouffe, Le Plumet du colonel. il continue avec des opéras-bouffes (La Contrebasse en 1930), des opéras et opéras-comiques (La Chartreuse de Parme en 1939, La Gageure imprévue en 1942), quatre symphonies dont la Symphonie expiatoire (1947) à la mémoire des victimes de la Seconde guerre mondiale et de nombreux ballets. il compose vingt-sept ballets entre 1924 et 1965, dont La Chatte (1927), La Nuit (1929), Mirages (1943), La Dame aux camélias (1957) et Les Forains (1945) qui lance le jeune chorégraphe, Roland Petit. Sauget admirait Debussy et a été influencé par la musique de Satie, mais il a peu à peu développé son propre style musical. Une écriture claire, limpide et teintée de mélancolie.

Cinéma et télévisionil travaille aussi activement entre 1933 et 1965 pour le cinéma et la télévision : L’Épervier de Marcel L’Herbier, Premier de cordée de Louis Daquin ou Don Juan de John berry. il a été élu à l’Académie des beaux-arts en 1976, officier de la Légion d’honneur, officier dans l’ordre national du Mérite et commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres.

La création des Caprices de MarianneHenri Sauguet crée Les Caprices de Marianne en juillet 1954, à partir du livret écrit par le grand maître du théâtre de boulevard Jean-Pierre grédy, au festival d’Aix-en-Provence. il a alors 53 ans et est en pleine maturité créatrice. Ce sera sa dernière création pour la scène lyrique. Cette fois, il n’adapte pas un roman comme il l’avait fait avec La Chartreuse de Parme de Stendhal, mais choisit la pièce de théâtre de Musset dont il aime le romantisme.Sa partition traduit les confrontations des personnages qui se cherchent et se contredisent, les changements de climats, allant de la farce à la tragédie. Les accords sont souvent aérés afin de rendre le discours intelligible, les timbres transparents et la conversation musicale fluide. il cherche à exprimer le côté doux-amer de l’œuvre.Malgré ce raffinement, le public de l’époque ne trouvera pas l’œuvre à son goût, la jugeant trop moderne pour certains, trop académique pour l’avant-garde qui préféra se tourner vers la musique sérielle. Un opéra inclassable, en fin de compte !

La redécouverte d’une rareté lyriqueCes Caprices de Marianne sont le fruit d’une coproduction exceptionnelle. C’est le Centre Français de Promotion Lyrique qui a lancé le projet de faire redécouvrir cet opéra méconnu du répertoire français. Sous son impulsion, seize maisons d’opéras se sont donc associées pour coproduire l’ouvrage dans une grande tournée qui a débuté l’an dernier. Les décors sont fabriqués à bordeaux, les costumes à Tours et Avignon et les perruques à Toulouse. Les opéras d’Avignon, bordeaux, Limoges, Marseille, Massy, Metz, Nice, Reims, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse, Tours, Vichy et L’avant-scène opéra (Suisse) participent au projet. En tout, quarante représentations auront lieu sur deux saisons.Une première coproduction de 17 opéras a eu lieu en 2008 autour du Voyage à Reims de Rossini et avait été couronnée de succès. L’opéra avait été joué 44 fois, devant 50 000 spectateurs et a lancé la carrière de plusieurs jeunes chanteurs.Cette association, dont la vocation est d’aider à l’insertion professionnelle des jeunes artistes lyriques, a contribué à révéler des vedettes comme Natalie Dessay, Karine Deshayes, Anne-Catherine gillet et Stéphane Degout. Pour cette production, elle a auditionné plus de 200 jeunes candidats venus d’une trentaine de pays pour les deux distributions de neuf rôles.Pour la mise en scène, 53 équipes ont répondu à l’appel à projet, remporté par une jeune équipe québécoise menée par Oriol Tomas.

Le projet de reprise

LES CAPRiCES DE MARiANNE

Oriol Tomas

CHOix DE MiSE EN SCèNE

Fiche pédagogique p. 7 Opéra de Rouen Normandie

Dans le cadre de sa Maîtrise en mise en scène d’opéra à l’École supérieure de théâtre de l’Université du Québec à Montréal, Oriol Tomas a présenté Pelléas et Mélisande de Claude Debussy. il est également diplômé en interprétation théâtrale à l’UQÀM (2003), en plus d’avoir étudié la mise en scène et la recherche théâtrale à l’Université Laval à Québec (1996). Ces six dernières années, il a mis en scène

plusieurs productions de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal : The Consul de Menotti avec l’École nationale de Théâtre du Canada, Noël à l’Opéra avec l’Orchestre Métropolitain, Apéro à l’Opéra - série télévisée de l’ARTV -, The Telephone de Menotti et une de ses créations intitulée Aleacanto, programmée dans la série Pda junior de la Place des Arts de Montréal et nominée aux Prix Opus 2010-11 dans la catégorie « meilleur spectacle jeune public ». En plus de siéger dans plusieurs jurys, il enseigne les techniques de jeu aux chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, de l’Académie de musique et de danse du Domaine Forget, du Pacific Opera Victoria’s Young Artist Program et du Folyestivale. À l’automne 2013, il fait ses débuts en France avec une nouvelle production de Don Giovanni à l’Opéra de Tours et à l’Opéra Reims. Par la suite il retourne au Pacific Opera Victoria pour Ariadne auf Naxos puis met en scène Don Pasquale avec Les Jeunesses Musicales avant un retour en France pour Les Caprices de Marianne d’Henri Sauguet.

années 50inspiré par le cinéma italien, Oriol Tomas situe l’action pendant le Carnaval de Naples, comme le voulaient Musset et Sauguet, mais dans le réalisme des années 50. Les personnages, apparemment romanesques, aux noms irréels et aux caractères exacerbés, sont en réalité plus vrais que nature. ils portent ici des costumes de l’époque. C’est également dans les années 50 que Sauguet composera son opéra.

récit initiatiqueOriol Thomas s’appuie sur la dramaturgie initiatique qui concerne les trois personnages Marianne, Coelio et Octave. Au centre du drame, on trouve l’amour impossible, que chacun d’entre eux devra appréhender à sa manière. il causera tristesse, mort, nostalgie, vide, destruction et deuil. Musset, en précurseur, conduit Marianne sur la voie des revendications féminines, alors qu’il ancre ses personnages masculins dans un carcan traditionnel.

La galleria de naplesLes personnages évoluent dans un décor à la perspective trompeuse de la galleria Umberto 1er. Elle symbolise, pour le metteur en scène, l’isolement et la vulnérabilité des personnages. Très menaçante, elle accentue la fragilité des personnages. Son dôme, tel une cage de verre, les enferme dans ce lieu, métaphore de leur inéluctable destinée : Marianne, captive de Claudio, lui-même prisonnier de sa propre jalousie ; Cœlio, esclave de son amour fou et Octave, doublement enchaîné et par l’amour pour Marianne et par la fidélité envers Cœlio. Ainsi, cette galleria est à la fois une esquisse, une maquette, une place publique et un lieu de passage. Elle est l’allégorie de la vie.

La galleria Umberto 1er dans le centre ville de Naples, italie

Le décor imaginé par Patrice Ruel © Alain Julien

en quoi cet opéra peut-il intéresser des adolescents ?ot : il parle d’une jeunesse qui se cherche, qui ne peut plus admettre les vieilles valeurs et qui cherche de nouvelles façons de vivre et de se battre. Claudio représente les vieilles valeurs immobilistes, absolutistes, rétrogrades et extrêmement autoritaires. Cœlio, Octave et Marianne incarnent la jeunesse, le désir de changer, de vivre intensément et le besoin d’un air nouveau. Ce thème, propre au 19è

siècle, parle encore aux jeunes d’aujourd’hui. gr : Les Caprices de Marianne parlent avant tout des rapports entre les gens et de leurs évolutions rapides face à un évènement qui peut paraître mineur. Aucun personnage n’est bon ou mauvais. Chacun va se découvrir peu à peu. Cet ouvrage est bien sûr marqué par le mouvement romantique mais pourrait être transposé à n’importe quelle époque, ce qui en fait sa modernité.

Écoutez-vous d’autres styles musicaux ?ot : Oui, chaque style évoque des souvenirs et des sensations différents... Et peut provoquer des émotions diverses. Pourquoi se limiter à un seul style de musique ? J’aime écouter de la musique nouvelle; elle ouvre de nouveaux horizons.gr : bien sûr ! il est important d’être curieux, d’aller s’aventurer sur d’autres terrains. Pour ma part, j’aime beaucoup les groupes qui mélangent jazz ou tango avec de la musique électronique.

Oriol Tomas, metteur en scène et gwennolé Rufet, chef d’orchestre

QUELQUES MOTS AUx ADOS

Fiche pédagogique p. 8 Opéra de Rouen Normandie

adolescent, aviez-vous déjà envie d’être metteur en scène ?oriol tomas : J’ai toujours voulu être metteur en scène. J’ai commencé à l’âge de 14 ans et depuis, je n’ai jamais arrêté. Parce que j’étais passionné par ce métier, j’ai décidé d’aller suivre une formation spécialisée en mise en scène d’opéras. Réussir dans ce métier est très difficile, mais j’y ai cru et je continue d’y croire. Rien n’est gagné d’avance. Même si je fais ce que j’aime depuis plusieurs années, je dois continuer à me battre et travailler très fort pour ne pas sombrer dans l’oubli. Je pense que lorsque nous aimons réellement notre boulot et que nous y mettons l’énergie nécessaire, nous pouvons réussir dans notre domaine, même si cela peut prendre plusieurs années avant d’y parvenir. il faut être persévérant.

et vous, chef d’orchestre ?gwennolé rufet : Non. Mon ambition était de devenir musicien professionnel dans un orchestre.

Quel a été votre parcours ?ot : Licence en théâtre (interprétation) et Master en mise en scène d’opéras à l’Université du Québec à Montréal. Ensuite, j’ai suivi un stage professionnel de trois ans à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Je dirige des chanteurs lyriques depuis le début des années 2000.gr : J’ai tout d’abord étudié un instrument (le trombone) et joué dans différents orchestres. Peu à peu, je me suis intéressé à ce que jouaient mes collègues autour de moi. Rapidement, l’idée de comprendre et de « jouer » d’une certaine manière de tous les instruments de l’orchestre m’a séduite. J’ai ensuite repris des études de direction d’orchestre puis ai été assistant de nombreux chefs expérimentés avant de diriger mes propres concerts.

Les Caprices de Marianne © Alain Julien Les Caprices de Marianne © Alain Julien

Question de vocabulaire

LES CAPRiCES DE MARiANNE

Fiche pédagogique p. 9 Opéra de Rouen Normandie

Qui Fait Quoi À L’oPÉra ?

Le compositeur : il compose la musique à partir d’un livret qui renferme l’histoire, l’intrigue du futur opéra. Offenbach, Mozart, bizet... sont des compositeurs d’opéra.

Le librettiste : il écrit le livret, c’est-à-dire les dialogues que chanteront les chanteurs. il peut s’inspirer d’une histoire déjà écrite et l’adapter pour l’opéra. C’est le cas ici.

Les chanteurs : > Les solistes assurent seuls les parties chantées. ils interprètent les personnages de l’opéra et sont classés par catégorie de voix. Luciano Pavarotti était par exemple un ténor italien très connu et Maria Callas, une célèbre soprano grecque.> Le chœur est un ensemble de chanteurs qui commente l’action sur scène, entre en discussion avec les solistes et fait souvent progresser la situation.

Le metteur en scène : comme au théâtre, c’est lui qui dirige les chanteurs sur la scène. il donne la ligne conductrice générale de l’opéra. il aide les chanteurs à trouver le caractère de leur personnage, dirige leurs déplacements et moule les comportements qu’il veut faire exprimer.

Le scénographe : il imagine le décor de l’opéra.

Le créateur lumière : il cherche les jeux de lumières les plus pertinents pour l’opéra qui est joué.

Le créateur costumes : il dessine les costumes pour tous les personnages de l’opéra.

Le chef d’orchestre : il dirige l’orchestre et les chanteurs sur scène.

Le chef de chœur : il dirige le chœur.

Le régisseur de scène : il suit les répétitions et donne les « top départ » durant la représentation pour les entrées et sorties des chanteurs et pour les changements de décors.

Les techniciens, maquilleurs, régisseurs, accessoiristes, machinistes, etc... travaillent aussi dans les coulisses.

Même si aujourd’hui le physique d’un chanteur d’opéra compte, le casting se fait avant tout par rapport à sa voix et à sa tessiture. La tessiture est l’étendue dans laquelle une voix peut chanter sans peine. On distingue 6 tessitures, du plus grave au plus aigu.

Il faut savoir que la voix change au fur et à mesure des années. Ainsi une soprano peut-elle, en fin de carrière, devenir mezzo-soprano.

D’autres critères entrent en compte dans l’appréciation d’une voix : le timbre (la couleur de la voix), la puissance (sa capacité à passer au-dessus de petits ou de grands orchestres, l’endurance (certains rôles demandent de rester longtemps sur scène).On distingue grosso modo trois grands caractères de voix :> Les voix légères qui peuvent s’envoler facilement vers les aigus et vocaliser c’est-à-dire faire des acrobaties vocales périlleuses. Elles sont cependant peu puissantes.> Les voix lyriques, un peu plus puissantes mais moins agiles, elles ont une chaleur de timbre et peuvent faire de beaux chants liés, le legato.> Les voix dramatiques qui sont très puissantes et peuvent passer à travers un orchestre colossal. Par contre, elles ne peuvent pas faire de vocalises rapides.

Les femmesContraltoMezzo-sopranoSoprano

Aurélie Fargues

Les hommesbassebarytonTénor

Cyrille Dubois

Les tessitures

Fiche pédagogique Opéra de Rouen Normandie

Côté élèves

Henri sauguet

Les CaPriCes De Mariannesaison 15-16

Avant le spectacle

LES CAPRiCES DE MARiANNE

texte à trous

glisse-toi dans la peau de Marianne

Je m’appelle Marianne et suis une

jeune n...................... Ma mère m’a

m.................... à un vieux magistrat

autoritaire. Mais je fais la rencontre

d’O.................., un jeune homme plein

de vie et très libre qui me fait part de

l’amour que C.............................. a pour

moi. Je vais être prise dans un triangle

a................... On dira de moi que je

minaude et fais des c.............................,

mais c’est en fait un véritable labyrinthe où je me trouve et que les quiproquos vont compliquer davantage. Je suis, à l’origine,

l’héroïne de la pièce de théâtre d’Alfred de M................., un écrivain romantique du ........... siècle. Le compositeur Henri S....................

a imaginé la musique de cet opéra en ............. à partir de mon histoire. Dans la version que tu vas voir, ce sont des jeunes musiciens,

chanteurs, chef d’orchestre et m.............. en s.................. qui ont crée cet opéra. ils ont remporté un concours gigantesque et

international pour pouvoir travailler sur cette production et faire revivre une œuvre qui avait été o..................

Quizz

> Comment pourrais-tu définir l’opéra ? Peux-tu citer deux opéras classiques et un opéra contemporain ?

> Comment appelle-t-on les chanteurs à l’opéra ? Et le chef d’orchestre ?

> Quel est le rôle du metteur en scène ?

> Qu’est-ce qu’un librettiste ?

> Où se situe l’orchestre lors d’un opéra ? Et les membres du chœur ?

> Quels métiers liés à l’opéra connais-tu ? Lequel t’intéresserait le plus si tu devais travailler pour un opéra, pourquoi ?

> La voix à l’opéra est très importante. Peux tu citer différentes tessitures de voix ?

Opéra de Rouen Normandie

Les Caprices de Marianne © Alain Julien

Petites infos à se remémorer avant d’entrer en salle

> L’opéra que tu vas voir s’appelle Les Caprices de Marianne.

> L’intrigue est inspirée d’une pièce de théâtre d’Alfred de Musset, un écrivain romantique du 19è siècle.

> Henri Sauget a composé la musique de cet opéra en 1954.

> Marianne est une jeune fille italienne qui est mariée à un vieux magistrat. Elle tombe amoureuse du jeune et sulfureux Octave qui ne l’aime pas et délaisse le tendre et mélancolique Cœlio qui l’aime.

> Cette œuvre repose sur des quiproquos et des non-dits qui mènent les personnages à l’incompréhension, l’agressivité et le désespoir.

> il y a donc des passages de comédie et d’autres plus sombres et tragiques.

> Le metteur en scène Tomas Oriol a transposé l’histoire dans les années 50 à Naples.

> Le décor de cet opéra reprend le motif de la grande coupole qui se trouve dans la gallerie Umberto 1er à Naples en italie.

> Tous les acteurs de cet opéra (chef, metteur en scène, musiciens et chanteurs) sont jeunes et ont remporté un concours international pour pouvoir travailler sur cette production.

Les infos à retenir sur le spectacle que tu vas voir

PHOTOC’OPÉRA… une photocopie dans la poche !

Opéra de Rouen Normandie

Les Caprices de Marianne © Alain Julien

Quel est ton avis sur l’opéra auquel tu as assisté ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………As-tu été surpris par quelque chose en particulier ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………As-tu été sensible à la voix d’un chanteur en particulier ? Au jeu d’un chanteur ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Comment Marianne t’a-t-elle semblée ? Est-elle touchante ? Sincère ? Tourmentée ? Ridicule ? Agaçante ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Qu’as-tu retenu de l’intrigue ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Qu’as-tu pensé de la mise en scène ? Le fait d’avoir transposé l’histoire dans les années 1950 a-t-il apporté quelque chose ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Comment décrirais-tu l’ambiance créée sur scène ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Qu’as-tu pensé des décors ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………Avec quelle sensation es-tu ressorti de cette représentation? De la tristesse, de l’ennui, des rêves ... ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….............................…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Après le spectacle

RETOUR EN CLASSE

Opéra de Rouen Normandie