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Hervé Le Crosnier Bibliothèque scientifique de l'Université de Caen* UNE INTRODUCTION À L'HYPERTEXTE DÉFINIR l'hypertexte est enco- re aujourd'hui une entreprise hasardeuse. Les chercheurs qui s'intéressent à ce mode de diffu- sion de l'information viennent d'horizons très divers et leurs objectifs ne coïncident pas tou- jours. Nous allons tenter de clari- fier les bases de l'hypertexte et de pointer quelques problèmes en sus- pens. Les recherches dans ce domainedevraient nous permettre de renouveler notre approche de l'information électronique, avec des conséquences professionnelles trèssensibles, notamment en ce qui concerne les catalogues en ligne, les systèmes documentaires, ou la notion de documents multimédia. Il convient d'abord de rapporter l'enjeu à sa juste mesure, les nou- velles technologies ayant tendance à activer les ressorts de l'inflation verbale. La presse grand-public * Hervé LeCrosnier fait également partie de l'équipe de recherche en sciences de l'information de l'Université de Caen (29) présente souvent l'hypertexte comme un moyen informatique d'approcher le raisonnement par analogie qui serait le propre des humains. C'est aller vite en besogne. Si l'objectif de l'hypertex- te est d'offrir à l'utilisateur un ins- trument souple de navigation dans l'information, les liens analogiques entre les éléments d'information sont cependant constitués lors de la rédaction de l'hypertexte. Cesliens sont réalisés directement, ou bien sous la forme d'une indexation, ce qui, dans les deux cas, n'est pas sans soulever de nombreuses ques- tions, comme nous le verrons. Dansle même souci d'éviter la sur- enchère démagogique, nous conserverons dans ce texte le terme d'hypertexte, même si la mode serait plutôt à l'hypermédia, tout commenous continuonsà appeler « livre » un ouvrage illustré ou une bande dessinée. La définition qui semble la plus adéquate de l'hypertexte a été posée en introductiond'un numéro spécial de juillet 1988, désormais célèbre, du journal Communication of the ACM. Smith et Weiss y considéraient l'hypertexte comme « une approche de la gestion de l'information dans laquelle les données sont conservées dans un réseau de noeuds mis en relation par des liens. Les noeuds peuvent contenir du texte, des graphiques, du son, de la vidéo aussi bien que des logiciels ou d'autres formes de données. » (41). Une définition pragmatique qui pose les éléments fondamentaux et ouvre un large espace de recherche, notamment sur les modes d'accès à l'informa- tion au sein de ce réseau de noeuds. Le modèle hypertexte propose en effet un mode particulier d'accès à l'information : la navigation. On peut distinguer plusieurs types de recherche d'information : - la lecture séquentielle,qui cor- respond au texte écrit, à l'image animée, au son... - la formulation de requêtes, utili- sée dans les banquesde données ou les opérations de guichet (demande à un bibliothécaire,

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Hervé Le Crosnier

Bibliothèque scientifique de l'Université de Caen*

UNE INTRODUCTION À

L'HYPERTEXTE

DÉFINIR l'hypertexte est enco-re aujourd'hui une entreprisehasardeuse. Les chercheurs quis'intéressent à ce mode de diffu-sion de l'information viennentd'horizons très divers et leursobjectifs ne coïncident pas tou-jours. Nous allons tenter de clari-fier les bases de l'hypertexte et depointer quelques problèmes en sus-pens. Les recherches dans cedomaine devraient nous permettrede renouveler notre approche del'information électronique, avecdes conséquences professionnellestrès sensibles, notamment en ce quiconcerne les catalogues en ligne,les systèmes documentaires, ou lanotion de documents multimédia.Il convient d'abord de rapporterl'enjeu à sa juste mesure, les nou-velles technologies ayant tendanceà activer les ressorts de l'inflationverbale. La presse grand-public

* Hervé Le Crosnier fait également partiede l'équipe de recherche en sciences del'information de l'Université de Caen

(29) présente souvent l'hypertextecomme un moyen informatiqued'approcher le raisonnement paranalogie qui serait le propre deshumains. C'est aller vite enbesogne. Si l'objectif de l'hypertex-te est d'offrir à l'utilisateur un ins-trument souple de navigation dansl'information, les liens analogiquesentre les éléments d'informationsont cependant constitués lors de larédaction de l'hypertexte. Ces lienssont réalisés directement, ou biensous la forme d'une indexation, cequi, dans les deux cas, n'est passans soulever de nombreuses ques-tions, comme nous le verrons.Dans le même souci d'éviter la sur-enchère démagogique, nousconserverons dans ce texte le termed'hypertexte, même si la modeserait plutôt à l'hypermédia, toutcomme nous continuons à appeler

« livre » un ouvrage illustré ou unebande dessinée.La définition qui semble la plusadéquate de l'hypertexte a étéposée en introduction d'un numérospécial de juillet 1988, désormais

célèbre, du journal Communicationof the ACM. Smith et Weiss yconsidéraient l'hypertexte comme« une approche de la gestion del'information dans laquelle lesdonnées sont conservées dans unréseau de noeuds mis en relationpar des liens. Les noeuds peuventcontenir du texte, des graphiques,du son, de la vidéo aussi bien quedes logiciels ou d'autres formes dedonnées. » (41). Une définitionpragmatique qui pose les élémentsfondamentaux et ouvre un large

espace de recherche, notammentsur les modes d'accès à l'informa-tion au sein de ce réseau de noeuds.Le modèle hypertexte propose eneffet un mode particulier d'accès àl'information : la navigation. Onpeut distinguer plusieurs types derecherche d'information :

- la lecture séquentielle, qui cor-respond au texte écrit, à l'imageanimée, au son...- la formulation de requêtes, utili-sée dans les banques de donnéesou les opérations de guichet(demande à un bibliothécaire,

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informations concernant la viequotidienne - banque, assurance...)

- le « butinage » d'informations(browsing), qui fonctionne parassociation d'idées ou par appro-fondissement autour d'un pointfocal. Le « butinage » (ou

« feuilletage » ou « flânerie ») estl'opération typique de la recherchedans un dictionnaire ou une ency-clopédie : à partir d'un point d'en-trée, suivre les divers renvois (pardésir d'approfondissement, ou deconnaître le sens des motsemployés dans une première défi-nition...). Le « butinage » corres-pond aussi à l'attitude d'un lecteurdevant les rayons d'une biblio-thèque en libre-accès.

Ces modèles de recherche d'infor-mation ne s'excluent pas les uns lesautres. C'est le sens du modèlehypertexte de construire des sys-tèmes d'information qui intègrentces trois modes de recherche dansune opération générale de naviga-tion.Dans un réseau hypertexte, l'infor-mation est décomposée en blocsélémentaires (les noeuds), qui sontreliés entre eux par des liens quiautorisent le passage direct d'unnoeud à l'autre. Cette notion de lienest l'essence même des systèmeshypertextes. Elle existait déjà dansd'autres formes d'organisation desinformations. Par exemple, il exis-te des liens explicites dans lestextes scientifiques (les citations),dans les textes juridiques (renvoi àdes textes de loi, de décret ou dejurisprudence), dans les encyclopé-dies (renvois à d'autres articles) etdes liens implicites dans certainstypes de documents qui renvoient àdes illustrations à partir du texte(livres d'art, programmes de télévi-

sion...). Cependant, pour être quali-fié d'hypertexte, le système doitfonctionner avec des liens à l'ac-tion immédiate. Invoquer un liendoit provoquer instantanément l'ac-tion correspondante à ce type delien.

Les quatre typesd'outils hypertextes

Seule l'informatique est assez rapi-de pour autoriser la réalisationd'hypertextes. Pourtant, la premiè-re vision d'un système fonctionnantsuivant ce mode associatif, lememex de Vannevar Bush, fut ima-ginée sur la base de microfilms(34). A la fin de la guerre,

Vannevar Bush, conseiller du pré-sident Roosevelt pour les affairesscientifiques, s'interrogeait sur lefutur développement de la science.Prenant acte des intenses effortsqui avaient été fournis par les cher-cheurs pour assurer le triomphe surles nazis, il pronostiquait l'avène-ment d'une époque où la maîtrisede l'information scientifiquedeviendrait un enjeu stratégiquedéterminant. Pour assurer unemeilleure diffusion de la documen-tation, il établit le projet d'unemachine permettant de tisser desliens analogiques entre les mul-tiples documents scientifiques. Lememex qu'il décrivit dans sonarticle « As we may think » (8)était une bibliothèque portable,basée sur la technologie des micro-films, permettant à l'utilisateur denoter ses propres commentaires enmarge des textes, et de tisser sespropres chemins (trails) entre deséléments d'information. VannevarBush était certes conscient des pro-blèmes technologiques à résoudre

pour rendre son projet réalisable,mais entendait proposer une voiede recherche documentaire quis'apparente à ce qu'il imaginait êtrefonctionnement intuitif de lamémoire humaine.C'est avec l'informatique que lespremiers éléments de réponse auprojet de Bush purent voir le jour.Dans les années 60, DouglasEnglebart a développé l'idée d'unordinateur traitant des donnéessymboliques, offrant les résultatssur des écrans, et laissant la déci-sion à l'utilisateur dans une sortede dialogue où l'ordinateur servaità opérer une « augmentation » dupotentiel intellectuel de son utilisa-teur humain. À une époque où l'onnommait encore ces machines des

« calculateurs », il faut reconnaîtreune longueur d'avance à cettevision. Engelbart développa ainsile premier système hypertexte,NLS (oNLine System), en donnantune place prépondérante à sa der-nière invention, la souris, qui per-mettait d'utiliser l'écran lui-mêmecomme instrument du dialoguehomme-système. NLS fut présentépour la première fois en 1968 (16),commercialisé sous le nomd'Augment, à partir de 1971. NLS-Augment accorde une place parti-culière au travail en commun deplusieurs utilisateurs concourant àla rédaction d'un même document(écriture, échanges, critiques).A la même époque, Ted Nelsoninventa le terme hypertexte, pourdésigner un projet qui regrouperaittoute la littérature sur un domaine,qui permettrait de circuler entre lestextes par des liens associatifs, quiautoriserait des annotations par lesdifférents « lecteurs », annotationsaccessibles à volonté, et qui assu-rerait une trace des diverses ver-sions d'un document (32). PourNelson, chaque document s'inscritdans le contexte de tous les autreset entretient des rapports explicites(la citation) ou implicites (analo-gie) avec un certain nombre d'entre

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eux. Son projet Xanadu d'unebibliothèque universelle se pour-suit aujourd'hui grâce au finance-ment d'Autodesk, une société cali-fornienne spécialisée dans laConception assistée par ordinateur(3). Ted Nelson, dans ce cadre,attache une importance fondamen-tale aux questions de droit d'auteur,à la fois pour préserver l'intégritéd'une oeuvre (les annotations, ren-vois, critiques et citations ont unstatut différent du document origi-nal) et pour assurer un retour à sonauteur (copyright et reversementsfinanciers en proportion de l'utili-sation de son texte) (33).Ces trois projets dessinent uneimage générale de l'hypertexte :

- lecture active (annotation, liensanalogiques),

- travail collectif autour d'un docu-ment ou d'un ensemble de docu-ments,

- cheminement personnel dont onpeut éventuellement garder la trace(et même la faire partager pard'autres),

- découpage du texte en plusieurs« éléments » (chunks, gros mor-ceaux), les liens permettant de pas-ser instantanément d'un élément àun autre.Ces concepts ont été utilisés pourd'autres types de projets. JeffConklin, dans ce qui constitue l'ar-ticle de référence sur l'hypertexte(11), distingue quatre types d'ap-plications hypertextes.

Les bibliothèques universelles

Pour ce type d'application hyper-texte (macro-literary systems), lesliens entre documents et les liensde documents à commentaires (cri-tiques, annotations,...) sont pris encompte dans le système. Les troisexemples cités ci-dessus en sontles principaux représentants. Ceconcept a engendré de nombreusesréflexions sur l'univers documen-taire (« docuverse »). Cetteconception d'un réseau informa-

tionnel englobant la vie réelle estparfaitement traduite dans leroman de science-fictionNeuromancien de William Gibson(21).

Les outils pour la résolution deproblèmes

Ces outils (problem explorationtools) permettent de prendre notedes divers éléments déstructurésqui forment l'environnement d'unproblème à résoudre. Les outilshypertextes, en permettant à l'utili-sateur de tisser des liens entre ceséléments dans le cours du travaild'élaboration lui-même, tendent àdéfinir une cohérence et un projet àpartir du problème posé.Une version élémentaire de cesoutils pour la résolution de pro-blèmes est constituée par les« organisateurs de plans » (outli-

ners ou outline processors) desti-nés à la rédaction de documents.Par exemple le « mode plan » deWord IV, ou le logiciel More surMacintosh.Les outils pour la résolution deproblèmes sont plus particulière-ment adaptés aux « problèmes fai-blement structurés » - wicked pro-blems de Horst Rittel, (36). Ondésigne ainsi un type de problèmequi ne se conçoit qu'en fonctiondes réponses qu'on lui apporte. Iln'y a pas dans ce cas de successionrigide et organisée « problème ->réponse », mais une démarche quipermet de définir et préciser le pro-blème en fonction du type deréponse que l'on peut lui apporter àun moment donné. Ainsi, de nom-breuses tâches de prise de décisionsont des problèmes faiblementstructurés, car elles ne comportentpas en elles-mêmes de règles d'ar-rêt (i.e. les règles permettant dedire que le problème est résolu).Ces tâches font dépendre l'arrêt oula poursuite du processus de choixde contraintes extérieures au pro-blème (par exemple le manque de

temps, d'argent ou même depatience). Les « problèmes faible-ment structurés » ne reçoivent pasdes solutions « justes » ou« fausses », mais seulement dessolutions qui ont des degrés d'effi-cacité. Dans ce cas, le travail encollaboration et la capacité de cha-cun des participants de lier au sys-tème déjà en place ses informa-tions, ses solutions et les juge-ments qu'il porte sur les apportsdes autres participants, sont deséléments de « résolution » détermi-nants. Le problème est alors orga-nisé comme un hypertexte.Les outils hypertextes destinés à larésolution de problèmes sont parti-culièrement adaptés à l'écriturecollective de logiciels (génie logi-ciel) et à l'analyse de situations. Lereprésentant principal est gIBIS deMCC (4,12). Un des premiers sys-tèmes opérationnels de ce type estle système d'aide à la décisionZOG, développé à l'UniversitéCarnegie-Mellon, qui est embarquéà bord du porte-avion nucléaireUSS Carl Vinson. Ce système estaujourd'hui distribué sous le nomde KMS (1).

Les systèmes de feuilletage oude butinage d'information

Ces systèmes (browsing systems)permettent de circuler entre deséléments d'information, de lesannoter, d'en extraire des parties.Ils concernent des domaines dusavoir restreints et spécifiques(38). Ils sont avant tout destinés àla consultation par le public. Dèslors, la qualité de leur interface uti-lisateur et les facilités d'utilisationsont déterminantes dans leurconception.On retrouve ce type de systèmesdans les applications sur Disqueoptique compact (DOC) - parexemple le dictionnaire Zyzomysde ACT-Informatique etHachette - ou sur vidéo-disque - bornes interactives,

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disques du Musée du Louvre utili-sant un Macintosh pour le pilota-ge... L'Enseignement assisté parordinateur est un domaine d'utilisa-tion riche de perspectives. Ladocumentation technique bénéficieaussi largement de ces outils (ser-vice des pièces détachées deRenault avec le logiciel Hyperdoc).

Les outils de réalisationd'hypertextes

Ces outils (general hypertext tech-nology) sont à la fois des instru-ments pour gérer les données intro-duites dans l'hypertexte et pourconstruire les liens entre les élé-ments d'information, mais aussides outils de rédaction des infor-mations et d'intégration multimé-dia.Le plus connu des outils de ce typeofferts à la disposition des créa-teurs d'hypertextes est le logicielHyperCard développé par BillAtkinson pour le Macintosh. Celogiciel se compose d'un éditeur deliens, d'une boîte à outils pour laréalisation des écrans (dessins,fond de l'écran, texte, typogra-phie...) et d'un langage de pro-grammation associé (HyperTalk)permettant de personnaliser lesapplications. L'objectif d'Hyper-Card est plus large que la réalisa-tion d'hypertexte. Il s'agit d'un lan-gage de programmation et deconception d'outils informatiquesadaptés aux méthodes modernes(écrans graphiques, instruments depointage, programmation parobjets...) qui reste cependant acces-sible à un néophyte. HyperCardvise à jouer le rôle du BASIC àl'époque des interfaces graphiques(22).Plus orienté vers la recherche dansle domaine de l'hypertexte, ontrouve le système NoteCards déve-loppé par Frank Halasz au PARCde Xerox (Palo Alto ResearchCenter, centre d'étude mythiqued'où sont issues la majeure partie

des innovations de l'informatiquedepuis 15 ans). NoteCards fonc-tionne sur des ordinateurs UNIX(stations de travail Sun) (23, 25). Ilse distingue par l'utilisation d'unecarte de navigation (browser) pourcirculer dans l'hypertexte.Intermedia a été développé à laBrown University par NicoleYankelovitch (45). Utilisé à l'origi-ne comme support de cours, il metl'accent sur la carte de navigationet la notion de webs (littéralementtoiles d'araignée) pour regrouperles noeuds afin d'obtenir une pré-sentation plus claire de l'ensembledu réseau.Guide développé par Pete Brown àl'Université de Kent (Grande-Bretagne) est diffusé par la sociétéOwl pour PC et Macintosh (6, 13).Guide est destiné à la rédaction etla consultation d'hypertexte. Laconception des boutons dans Guideest plus structurée que dansHyperCard, ce qui en fait un outilplus adapté à la diffusion d'infor-mations. L'apport d'une fonction derecherche de chaîne de caractèrespuissante le rapproche des habi-tudes de l'informatique documen-taire (7). La portabilité des applica-tions Guide entre les Macintosh etles ordinateurs MS-DOS est unatout important pour ce logiciel.On trouve aussi plusieurs généra-teurs d'hypertextes fonctionnantdans l'environnement MS-DOS.On trouvera une comparaison entreces logiciels dans l'article deClarke (10). Hyperdoc de GSI, quipermet de gérer un nombre impor-tant de noeuds d'information, estplus particulièrement destiné à ladocumentation technique. Il s'ap-puie sur l'utilisation des écrans àtrès haute résolution capables deprésenter des plans ou des dessinsindustriels (35). CD-Navigator estdéveloppé par ACT-Informatiquepour la réalisation d'hypertextessur DOC et comporte une partie derecherche booléenne sur chaînes decaractères. LinkWay est le généra-

teur d'hypertextes proposé parIBM. D'un prix très attrayant(environ 500 F), il est d'un abordfacile pour le néophyte. HyperTiesa été développé par BenScheiderman, qui parle de « menusimbriqués dans le texte », avantmême que le terme « hypertexte »ne revienne à la mode (27).

La structure deshypertextes

Une structure hypertexte se com-pose principalement de trois élé-ments :

- une collection de noeuds. Lesnoeuds sont de taille et de structurevariable. Ils peuvent contenir toutesorte d'informations : texte, gra-phiques, images fixes, images ani-mées, logiciels, son... Il est évidentqu'en fonction du type d'informa-tion, la grammaire du système estdifférente. Par exemple, il faut unefonction d'arrêt et de retour aunoeud précédent à chaque fois quel'on a activé un noeud contenant del'image animée, et éventuellementune fonction d'interruption ou d'ar-rêt sur image laissant le contrôle dela lecture d'information à l'utilisa-teur.

- un réseau de liens permettant denaviguer d'un noeud à l'autre trèsrapidement. Cette capacité à invo-quer des liens pour butiner entreles éléments d'information est lacaractéristique principale d'unhypertexte. On ne peut toutefoisparler de lien que s'il s'agit d'unappel direct (un pointage de souris

ou la frappe de une ou deuxtouches de clavier) provoquant uneréponse immédiate du système. Ilexiste plusieurs sortes de liens, quidéfinissent une syntaxe des hyper-textes.

- une interface permettant d'invo-quer des liens directement.L'invocation peut se faire à partirde la lecture du contenu d'unnoeud. On parle alors de

« boutons » qui sont soit des points

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de l'écran dessinés à cet effet,représentés éventuellement par desicônes, soit des mots ou desexpressions du texte (des partiessoulignées ou grisées dans uneimage) qui sont mis en valeur(typographie, encadrement...), soitdes zones de l'écran (ou de lafenêtre active dans le cas de sys-tèmes multifenêtres) qui sont invi-sibles à la lecture, mais provoquentune modification du signe repré-sentant le pointeur indiquant ainsile passage sur un bouton.L'invocation d'un lien peut aussiêtre guidée par une carte générale(browser) représentant les noeudset les liens présents dans l'en-semble de l'hypertexte, chaquenoeud de la carte étant sensible àl'action d'un pointeur.

Les noeuds de l'hypertexte

Les noeuds d'un hypertexte se défi-nissent d'abord par le type decontenu informationnel (texte,image, son, logiciel...).Un noeud peut être représenté parune carte, c'est-à-dire par un conte-nant à la taille prédéfinie. Lescartes doivent alors contenir uneunité syntaxique de l'hypertexte(un noeud) et une unité sémantiquerépondant à la division en élémentsd'information. La taille limitée descartes rend cette opération com-plexe. Pour contrer ce problème,on peut définir des noeuds de texte,dont la taille de visualisation (unitésyntaxique correspondant à unécran ou à une fenêtre) est indé-pendante de la taille du texte (unitésémantique). On fait ensuite défilerle texte (ou l'image...) par unascenseur, ou tout autre moyen tra-ditionnel. On parle ainsi de géné-rateurs d'hypertextes « orientéscarte », comme HyperCard, ou« orientés texte » comme Guide.On peut aussi déterminer une typo-logie des noeuds, et en regard unetypologie des liens qui appellent etqui partent de ces noeuds typés (13,

4, 5). On trouve ainsi des noeudsspécifiques des annotations d'au-teur, des noeuds de commentairesd'utilisateurs, et divers types denoeuds répondant aux buts spéci-fiques poursuivis par l'hypertexte,notamment dans les outils de réso-lution de problèmes. Par exemplesi l'hypertexte s'inscrit dans un sys-tème d'aide à la décision, on peutconcevoir des noeuds pour enregis-trer les faits, d'autres pour lescontraintes, d'autres encore pourles décisions prises ou proposées.Ces noeuds typés sont souventreliés par des liens typés, ce quiconduit à la rédaction d'hyper-textes proposant plusieurs niveauxde lecture, ou d'hypertextes trèsspécialisés, aux parcours de lectureplus contraints.On peut aussi regrouper des noeudsélémentaires dans des noeuds com-posés pour obtenir une meilleurecohérence de l'hypertexte. Lesnoeuds composés sont traités

comme un seul noeud du point de

vue offert par les autres noeuds.Ces noeuds composés permettentde réaliser des cartes de navigationplus lisibles.

Le réseau des liens

Le réseau des liens forme l'ossaturesensible d'un hypertexte. On peutdistinguer deux grands types deliens :

- les liens organisationnels per-mettent d'organiser les divers élé-ments d'information suivant desschémas traditionnels. En général,ces liens sont appelés par des bou-tons spécifiques, qui restent pré-sents sur tous les écrans : « allerau début », « noeud suivant »,« noeud précédent ». Les tables desmatières permettent de structurerles éléments d'un hypertextecomme le serait un texte imprimé.Ce type de lien, parce qu'il corres-pond à une pratique multicentenai-re reste le plus employé.

- les liens associatifs sont l'apport

nouveau de l'hypertexte. Il sont engénéral intégrés à l'intérieur mêmedu contenu du noeud en cours delecture. On peut à ce niveau distin-guer :

. les liens d'annotation, qui permet-

tent d'afficher une note dans unefenêtre spécifique de l'écran.Plusieurs stratégies sont employées

pour lier la note au texte, en fonc-tion de la taille de la note : ouver-ture d'une fenêtre permanente, avecun « ascenseur » pour lire tout letexte de la note, ou bien ouverturetemporaire d'une petite fenêtre àl'endroit même du bouton appelant,qui se referme dès que l'on lâche lasouris. On peut aussi concevoir desliens d'annotation dont l'invocationappelle une information d'un autretype, par exemple une imaged'illustration, un graphique, undocument sonore... C'est le princi-pe de l'hypertexte sur l'Europe enDOC présenté par le BureauMarcel Van Djik (9) qui, autourd'un texte présentant un événementou un personnage, permet d'en-tendre des voix (discours, chants)ou de voir des portraits.

. les liens d'inclusion, qui étendent

le texte de référence sur un pointprécis. Un nouveau texte est inséréà l'endroit du bouton. Cette relationest semblable aux passages enpetits caractères de certains livres,que l'on peut sauter en premièrelecture, mais qui offrent des préci-sions importantes. Ce lien est aussiutile pour avoir des indications surle contenu d'un chapitre dans unetable des matières. Ce lien peutéventuellement être doté de cri-tères de confidentialité (commedans les documents structurés,normes ODA (Office DocumentArchitecture) par exemple) ou decritères d'accessibilité (certainesinformations ne sont accessiblesqu'aux utilisateurs ayant obtenu uncertain niveau de connaissancedans des applications d'enseigne-ment assisté par ordinateur).L'existence d'un lien d'inclusion ne

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se conçoit que dans des systèmesne limitant pas le contenu d'unnoeud à la taille d'un écran, mais aucontraire dans les systèmes orien-tés vers le texte.

. les liens de référence qui permet-

tent de passer d'un noeud à l'autre.En général, le point de départ estun bouton du noeud d'origine, et lepoint d'arrivée est constitué par unautre noeud. On peut toutefoisconcevoir que l'arrivée soit seule-ment une partie d'un autre noeud, etque l'appel soit une région entièredu texte d'origine. Cette extensiondu lien de référence est difficile àmaintenir, notamment si les conte-nus des noeuds de départ et d'arri-vée sont modifiés. L'image premiè-re du lien de référence est celle dela citation bibliographique, mais onpeut aussi le retrouver dans le « jeudu dictionnaire », qui permet d'ap-peler la définition des mots pré-sents dans une définition donnée.Plus difficile à concrétiser est laconstitution de liens strictementanalogiques, qui feraient corres-pondre le contenu global de deuxnoeuds. La proximité sémantiquede deux noeuds est alors :

. déterminée au moment de la

conception par un « auteur » d'hy-pertexte ;

. calculée par des méthodes d'agré-gation de noeuds (clustering),méthodes similaires à celles utili-sées dans les recherches en infor-matique documentaire (44). Cesméthodes sont cependant soumises

aux choix d'indexation des noeuds ;

. tracée par les utilisateurs au furet à mesure de la construction decheminements particuliers. Cestraces sont conservées pour les uti-lisateurs futurs (cf. le memex deVannevar Bush, ou le projetXanadu).Il n'existe pas encore de typologieétablie des liens et des noeudshypertextes, ni de spécification desactions provoquées par tel ou teltype de lien, ni de définition desattributs qui peuvent être associés à

un lien (critères de confidentialité,accessibilité, changements typo-graphiques...). Une telle normalisa-tion syntaxique devrait permettreun meilleur échange entre les expé-riences, et offrir la possibilité d'ac-céder aux hypertextes par desmatériels hétérogènes. Cette nor-malisation tendrait à dégager l'hy-pertexte, comme nouveau produitinformationnel, du logiciel qui aprésidé à sa création. La diffusiongratuite et massive du logicielHyperCard a provoqué la créationet la diffusion de stackware, pilesde cartes organisées en hypertexte.La pérennité de ce type de travailn'est pas assurée, ni le transfert surd'autres systèmes informatiques, nimême la possibilité d'y accéder àdistance avec des outils généra-listes de consultation. Ce type de

normalisation, qui s'attache à desfonctions logiques et à des struc-tures de documents complexesreste proche des réflexions sur lesstructures de texte : normes ODA(30) ou SGML (StandardizedGeneralized Markup Language)(40, 42), et de la normalisation desapplications interactives (projet denorme RAVI) (43).Cette normalisation de la syntaxedes hypertextes ne peut cependant

pas précéder la recherche d'unerhétorique spéciale à ce type d'or-ganisation des informations (13).Le texte écrit, linéaire, sait depuisdes siècles indiquer par toute unesérie de connecteurs linguistiques,de formulations, ou même deconstructions de phrases, lesdiverses parties et intentions d'untexte. Le lecteur est guidé par l'au-teur qui indique une annotation, unexemple, une digression, un résu-

mé, un retour en arrière...Le discours oral, par l'apport sup-plémentaire de l'intonation, despauses et du rythme sait mieuxencore faire comprendre les articu-lations entre les éléments d'infor-mation.Enfin, le discours audiovisuel, bienqu'il se cherche encore, connaît desprocédés, reconnus par tous, desti-nés à guider le spectateur : voixoff, plans rapprochés, alternancechamps/contrechamps, insertion deplages contemplatives entre deuxinterviews... Il faut qu'émerge unconsensus du même type sur laconstruction d'hypertextes. Lesartifices rhétoriques propres à l'hy-pertexte sont encore largement del'ordre de l'idée a priori sur l'utili-sation possible d'un stock d'infor-mations. En ce sens, les liens tradi-

tionnels d'organisation et de hiérar-chisation du texte restent les liensdominants dans les hypertextesactuels. Il y a dans ce domaine unepiste de recherche productive,réunissant informaticiens, lin-guistes, spécialistes de l'audio-visuel, bibliothécaires et documen-talistes, journalistes, psychologuesou praticiens et théoriciens del'éducation. Il semble en effetnécessaire de partir d'une analysedes méthodes d'apprentissage, etdes méthodes de recherche d'infor-mation dans un univers peu struc-turé pour concevoir des méthodeshypertextes efficaces.Les recherches portant sur ces pro-blèmes d'organisation des informa-tions en hypertextes induisent desinterrogations plus épistémolo-giques sur ce mode de diffusion del'information comme le souligneVirginia Doland (14, 15). Le choix

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de découpage en noeuds, la défini-tion des liens, et éventuellementdes attributs d'accès afférents sontde la responsabilité de l'auteur, etde ce fait introduisent des biaissubjectifs. Acceptée dans le texte« linéaire », cette influence de l'au-teur sur le produit d'information estloin d'être reconnue dans le domai-ne de l'hypertexte. Les promoteursde l'hypertexte aspirent à la « neu-tralité » en laissant à l'utilisateur lechoix d'organiser sa lecture. Or,l'organisation de l'hypertexte, loind'être un mode « neutre » permet-tant de proposer à chaque lecteurl'ensemble des informations, en luilaissant la liberté totale de lire cequi l'intéresse, comporte aussi des

présupposés (pourquoi telle infor-mation est-elle associée à unnoeud ?), qui peuvent conduire àocculter des parties de l'informa-tion ou induire une lecture « idéo-logique » de certaines liaisons(pourquoi ce noeud est-il relié à telautre ?). Ces aspects de laconstruction d'un hypertexte sontd'autant plus forts que nous neconnaissons pas bien la grammairedes hypertextes et les modes delecture des utilisateurs.

Navigation et butinage

La navigation dans l'information,le butinage, sont des activités quo-tidiennes (lecture du journal, fré-

quentation des lieux publics, lectu-re des panneaux indicateurs rou-tiers ou des cartes routières...) quirestent pourtant rebelles à la modé-lisation. Dans le domaine plus spé-cifique des hypertextes, on peutpenser que la navigation procèdede trois options :

- rechercher un mot-clé (chaîne decaractères, descripteurs ou équa-tion de recherche booléenne) dansles noeuds d'information. Ce modede recherche s'apparente auxmodes de requêtes des banques dedonnées. La capacité à retrouver età classer les noeuds d'informationen fonction de leur pertinence pourune question d'utilisateur est simi-laire aux problèmes associés aux

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autres modèles documentaires.L'indexation des noeuds se pose dela même manière, et les hypothèsesallant de l'indexation en texte inté-gral à l'indexation par mots-clés,en passant par une pondération desdescripteurs, sont retenues. Cesméthodes restent sensibles auxqualités de l'indexeur, et sont com-parables à la recherche documen-taire informatisée.

- invoquer un lien à partir d'unnoeud. Présentés à l'écran, les lienspermettent de suivre les informa-tions associées (hiérarchiquementou analogiquement) au noeud encours de consultation. L'utilisateurdécide ou non d'invoquer un lien etchoisit donc son parcours de lectu-re. C'est l'aspect butinage de l'in-formation. Le chemin ainsi définipar un utilisateur particulier estconservé dans un historique quipeut être affiché à l'écran pour per-mettre un retour en arrière.

- utiliser une carte générale ducontenu de l'hypertexte (browser)pour situer un noeud et connaîtreles autres noeuds associés et le typede liens existant entre eux. Chaquenoeud de la carte générale estreprésenté par un mot-clé, uneicône ou une représentation enréduction (par exemple les ima-gettes d'un imageur documentaire).Il semble utile de distinguer navi-gation et butinage qui sont lesdeux types d'activité permettantd'utiliser les potentialités particu-lières des hypertextes, c'est-à-direla circulation suivant les liens (31,17). On réservera le terme de navi-gation à la circulation utilisant unecarte de navigation. Cette activitéreprésente une action réfléchie etcontrôlée à partir d'un projet géné-ral, ayant une destination particu-lière. Le butinage est obtenu parl'invocation directe des liens à par-tir des boutons. Il s'apparente plusà la flânerie au sein de l'universinformationnel, et constitue uneactivité cognitive plus difficile àmodéliser. Par voie de conséquen-

ce, l'activité de butinage fait porterde plus lourdes responsabilités surle concepteur du système s'il désireéviter que l'utilisateur ne soit

« perdu dans l'hyperespace ».Ray McAleese distingue deuxméthodes de butinage : un butinagespécifique, dans lequel l'utilisateurrecherche des informations avec unbut défini précisément et un buti-nage thématique, qui correspond àun processus exploratoire, où lacirculation dans les informations sefait avant de définir les frontièresde la recherche.L'enjeu du modèle hypertexte estde favoriser cette recherche explo-ratoire, répondant à un but qui n'estpas encore précis dans l'esprit del'utilisateur. Un hypertexte doitêtre structuré afin de faciliter lebutinage, mais doit aussi permettrede filtrer l'information en fonctiondes buts d'un utilisateur, lui offrirdes instruments pour planifier sarecherche (des « cartes de naviga-tion ») et lui permettre de détermi-ner le niveau de détail dans l'infor-mation qui lui est nécessaire.De ce point de vue, on peut distin-

guer cinq stratégies d'utilisateurs :

- le balayage (scanning) qui per-met de couvrir un thème sans des-cendre dans les détails,

- le butinage (browsing) où l'utili-sateur poursuit un chemin jusqu'à

la satisfaction de son besoin d'in-formation,- la requête (searching) qui corres-pond à un but précis et bien défini,

- l'exploration (exploring) qui per-met de couvrir toutes les perspec-tives de l'information recueillie,

- le vagabondage (wandering) quiest une recherche d'informationsans objectif défini et qui consisteen un cheminement non structuréparmi les éléments d'information.L'interface mise en oeuvre dans unhypertexte privilégie certaines deces stratégies. Globalement, onpeut distinguer deux grand typesd'interface :

- l'interface syntaxique qui propo-se un langage intégré dans les élé-ments d'information. Cette interfa-ce est basée sur le repérage de« boutons » dans le contenu d'unnoeud (texte, icônes, « pointschauds »...) (e.g. HyperCard)

- l'interface graphique qui proposeune représentation générale ducontenu de l'hypertexte en indi-quant les noeuds et les liens (parexemple une table des matières ouune carte de navigation) (e.g.NoteCard)Dans l'encadré ci-joint, McAleesedistingue l'adaptation d'un typed'interface en fonction des straté-gies de recherche.

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Avantages et limitesdes systèmeshypertextes

Les hypertextes permettent àchaque utilisateur de retrouver desinformations à partir de modesd'approche différents. Le texte esten quelque sorte organisé demanière différente pour chacun deslecteurs. Ils permettent, de plus,d'engager une lecture active, enannotant les textes, en traçant deschemins particuliers. En revanche,les hypertextes posent plusieursproblèmes aux utilisateurs, queCarolyn Foss (17) nomme :- le « problème des digressionsimbriquées » (the embedded dis-gressions problem)

- le « problème du musée d'art »(the Art Museum problem).Dans le premier cas, l'utilisateursuit des chemins de traverse et finitpar perdre le fil de sa rechercheoriginale. Les buts qu'il s'était fixéspeuvent se perdre au cours de cevoyage dans l'information. Laseconde métaphore représente lasituation d'une personne qui a vude nombreux éléments d'informa-tion, mais ne s'est attachée à aucunobjet précis. Cet utilisateur finitpar ne plus savoir distinguer lesinformations, et par ne plus savoirgénéraliser à partir de ces élémentsépars pour en faire un savoir cohé-rent.L'utilisateur d'un hypertexte peutse trouver perdu dans l'hyperespa-ce, et ne plus savoir dans quelledirection prolonger ses recherches.C'est l'objectif de la « carte denavigation » (browser) de montrerl'environnement d'un noeud en lere-situant dans l'ensemble de l'hy-pertexte. Toutefois, on peut alorsse trouver débordé par la massed'informations, d'autant qu'il fautreprésenter les noeuds aussi bienque les liens !Deux méthodes permettent de cir-conscrire ce problème :

- établir un filtre qui ne propose

sur la carte qu'un certain nombrede noeuds, reliés par des liens d'untype choisi. Ces techniques de fil-trage seront certainement favori-sées par une meilleure connaissan-ce d'une syntaxe des hypertextes,comme souligné plus haut ;

- proposer une vue particulière del'hypertexte, centrée sur le noeud encours de lecture et qui privilégieles noeuds environnants (au sens oùles liens directs « rapprochent »

des noeuds) et tend à faire seconfondre les noeuds plus distants.Cette présentation, dite « fish eyesview », par analogie à certainesphotographies prises avec unobjectif à très courte focale (fisheye), a été proposée par GeorgesFumas ( 19).L'objectif général d'un concepteurd'hypertexte doit être de lutter enpermanence contre la désorienta-tion de l'utilisateur, et contre lesproblèmes de désorganisationcognitive, qui font perdre le sensdes objectifs de recherche d'infor-mation qui étaient à l'origine de laconsultation. C'est aussi l'enjeupassionnant des recherches à venirdans ce domaine.

Hypertexte et banquesde donnéesdocumentaires

Le concept d'hypertexte est en lui-même un modèle d'organisationdes informations. Il permet cepen-dant de regarder différemment denombreuses difficultés rencontréesdans l'utilisation des banques dedonnées. Deux éléments des sys-tèmes hypertextes se retrouventdans les recherches sur les banquesde données documentaires :

- l'existence de liens entre docu-

ments qui permettent de faire aisé-ment passer d'un point à l'autre del'hypertexte, ces passages étantmatérialisés par une carte de navi-gation. Cette approche est ana-logue à la réalisation d'agrégatsdans les banques de données ouaux méthodes de classification desbibliothèques ;

- la capacité à utiliser les informa-tions contenues dans un noeud(document) comme signal pour

invoquer un autre élément d'infor-mation. On retrouve alors lesconcepts de jugement de pertinen-ce (relevance feedback) et de refor-mulation dynamique des requêtes.Dans ces modèles, l'utilisateur, envalidant certains documents ex-traits par une première recherchedocumentaire, induit l'écritureautomatique d'une autre formula-tion de sa question, plus adaptée à

son besoin documentaire (37, 28).Dès lors, les recherches sur la syn-taxe des hypertextes et sur la réso-lution des problèmes de désorien-tation et de désorganisation cogni-tive vont pouvoir nous aider àétablir de nouveaux types d'inter-faces pour les banques de donnéesou les catalogues en ligne. On peuten effet considérer un documentcomme un noeud d'un hypertexte,les relations de similitude (descrip-teurs communs, co-citations, rela-tions sémantiques...) comme desliens. La requête primaire devientalors une voie d'entrée dans leréseau hypertexte. Les résultatsd'une requête peuvent aussi êtreconsidérés comme des noeuds com-posites, ouvrant l'accès à certainsdocuments particuliers et considé-rés comme équivalents du point devue de la requête (des agrégats).Considérer les banques de données

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sous cet aspect nous conduit àenvisager une modification profon-de de l'opération de recherchedocumentaire sous deux angles :

- il faut que le terminal de consul-tation dispose des attributs d'unsystème hypertexte, notamment unécran graphique permettant le mul-tifenêtrage et l'utilisation d'un ins-trument de désignation (en généralune souris). La souris pourrait êtreutilisée pour passer d'une versioncourte (titre-auteur-descripteurs) àune version longue (documentcomplet) par un « liend'annotation ». Les divers « objetscognitifs » actifs au cours d'unerecherche documentaire (écran derequête, écran historique, réservede documents, écran du jugementde pertinence...) seraient activéschacun dans une fenêtre du termi-nal de consultation, comme dansles sytèmes hypertextes ;

- il faut que la recherche documen-taire devienne une lecture active,avec la possibilité pour un utilisa-teur d'annoter les références qu'ilsélectionne (comme par exemple :pourquoi est-elle conservée ?, ou :rangement dans un dossier particu-lier...) et la conservation d'un histo-rique du chemin parcouru, et plusencore d'un historique des noeudsconsidérés comme satisfaisantspour le besoin documentaire del'utilisateur.Ces deux points ne renvoient passeulement à des questions scienti-fiques, mais aussi à des questionsorganisationnelles et économiques.Actuellement, la consultation debanques de données est une opéra-tion en trois temps : établir larequête, récupérer les résultats, lireet exploiter les résultats, en généralaprès avoir quitté le système docu-mentaire. Cette articulation desopérations, contrainte par desmotifs économiques (mode de fac-turation de la recherche documen-taire) doit être complètementdépassée pour intégrer le modèlehypertexte et les banques de don-

nées. Dans ce domaine, lesDisques Optiques Compacts, parcequ'ils bénéficient de l'interface gra-phique des micro-ordinateurs, etparce que leur utilisation n'est pasdépendante du temps passé, peu-vent présenter une première étape,permettant l'étude et la mise aupoint de ce type de système. Onpeut alors d'autant plus regretterque les DOC contenant desbanques de données ne soient engénéral que des versions « en livrede poche » des banques de donnéesen ligne.Quelques idées émanant du modèlehypertexte ont été utilisées pouraugmenter les capacités des sys-tèmes traditionnels de cataloguesde bibliothèques. L'article deSandra Sinno-Rony dans ce mêmenuméro (39) est un exemple d'uti-lisation du concept d'hypertextepour les catalogues de biblio-thèque, en l'occurrence le DOCLise, catalogue de la Bibliothèquepublique d'information. Un autreexemple est donné depuis plusieursannées par le logiciel TINman (etson application aux catalogues debibliothèques TINlib) de la sociétébritannique IME (InformationManagement & Engineering) quipermet d'utiliser le résultat d'unepremière recherche documentairepour pointer des mots apparaissantà l'écran (noms d'auteurs, mots-clés....). Cette opération relance larecherche en utilisant le termerepéré comme nouvel attribut. Leprocédé est séduisant, si l'on consi-dère qu'il est plus facile de recon-naître et sélectionner une informa-tion que de deviner ce que contientle système. Cependant, la désorga-nisation cognitive soulignée plushaut est alors très forte. Dans lessystèmes utilisant le jugement depertinence, un ensemble de carac-téristiques, calculé sur plusieursdocuments, est utilisé pour relancerla recherche. Ici, seuls les termespointés sont pris en compte. Larecherche devient alors beaucoup

plus sensible aux limites de l'in-dexation, et la dispersion due auxambiguïtés des termes employésest plus forte. Les limites de lanotion de boutons interactifs mon-trent cependant que cet aspect deshypertextes ne peut pas être isolédes réflexions globales sur lemodèle de navigation d'un utilisa-teur dans l'information.

Pistes de recherche

Ce survol du concept d'hypertextelaisse ouvertes de nombreusespistes de réflexion et de recherche.On peut noter en particulier :

- le modèle hypertexte peut êtreconsidéré comme une structurationnouvelle des informations (un typede texte nouveau et original) maisaussi comme un moyen d'intégrerles documents électroniques exis-tants dans un environnement delecture adéquat. Dans la premièrehypothèse, les hypertextes sontconstitués, édités et mis à jourcomme un ensemble fini d'infor-mation. C'est l'hypothèse des nom-breux hypertextes constitués sousHyperCard, dont un modèle ache-vé est représenté par Glasgow onli-ne, hypertexte de présentation deslieux et des activités de la citéécossaise (2, 25). La seconde voie,qui utilise l'hypertexte pour sescapacités d'intégration et de navi-gation comme une interface placéeau-dessus de textes ou de docu-ments déjà informatisés, devient unmodèle précieux de toutes les acti-vités de lecture électronique,depuis la lecture de catalogues debibliothèque à celle de livresnumérisés.

- l'hypertexte va bouleverser pro-fondément la recherche documen-taire, notamment en mettant enavant deux éléments :

. il est plus facile de reconnaître etpointer un élément d'informationapparaissant à l'écran que de for-muler une requête ;

. il est nécessaire de naviguer

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autour du « point d'atterrissage »représenté par le résultat d'unerequête documentaire. C'estd'ailleurs la méthode employéelorsqu'on utilise une bibliographieimprimée : on regarde « ce qu'il y aautour » des références qui nousintéressent.Les conséquences de cettedémarche dans la constitution descatalogues de bibliothèquedevraient être importantes (39).

- Le passage du texte à l'hypertex-te, ou la transformation d'unebanque de données de référencesen réseau hypertexte, sont des pro-blèmes qui vont devenir centrauxpour la généralisation de l'hyper-texte. Les solutions sont à chercherdans des domaines d'étude trèsdivers :

. les normes de définition des

documents structurés (SGML ouODA) distinguent l'architecturelogique du document de sa fmali-sation imprimée (ou sur écran) ;

. l'étude des réseaux sémantiques,

et particulièrement des thésaurusdocumentaires permet de conce-voir des réseaux de navigation àpartir de l'indexation (24) ;

. l'étude sur les classifications

documentaires, destinées à la cir-culation dans les rayons d'unebibliothèque, est en rapport avecl'approche similaire dans les docu-ments électroniques hypertextes.

- Les tentatives de résoudre les

problèmes de désorientation dansun réseau d'information par laconstitution de cartes de naviga-tion, éventuellement de cartesadaptées au cheminement particu-lier de l'utilisateur, restent centralespour le développement de l'hyper-texte (17, 5, 18). Cette conceptiondoit s'élargir à des réflexions sur lalecture multimédia, et sur les typesde liens qui peuvent être attachés àdes documents sonores (le tempsdevenant le critère de repérage desboutons) ou des images animées.

- Le modèle hypertexte, parce qu'ilassocie des éléments d'information

par des liens, est relativementproche des représentations dumonde réel. Un document édité estun élément qui associe au texte lui-même son « paratexte », ensembledes marques de reconnaissance dutexte - préface, bibliographie, édi-tion, collection (20) -, mais aussiles marques d'intertextualité, quifont qu'un écrit renvoie toujours àun autre texte, même sans mentionexplicite. Une fois que cette visionsera généralisée, et devenue visibleet sensible par la multiplication deshypertextes sectoriels, elle induirade nouvelles exigences envers lesstructures de conservation et demise à disposition des documents.Cela conduira certainement lesbibliothécaires à approfondir lesméthodes et les concepts qu'ils uti-lisent actuellement pour décrire et

classer les documents. Parexemple, le format bibliographiqueMARC est associé à la descriptiond'un ouvrage précis. Or l'utilisateurpréfère dans de nombreux casavoir une « notice deregroupement » qui décrit, commeun noeud composite, les diverseséditions d'un même titre. Libre àlui ensuite d'en savoir plus sur lesdiverses versions qui lui sont pro-posées. On s'aperçoit que le modè-le hypertexte peut nous conduire à

repenser les fondements mêmes del'informatique documentaire.Ces pistes de recherche n'épuisent

pas les travaux en cours.Notamment, les liens entre lesstructures hypertexte et lesmodèles développés en intelligenceartificielle (systèmes experts,réseaux connexionnistes, traite-ments linguistiques...) ne sont pasabordés dans cet article. En plus deconstituer un instrument deconception et de réalisation denouveaux produits information-nels, l'hypertexte apparaît aussi

comme un moyen de reposer avecun regard neuf des questionsconcernant toutes les méthodesd'organisation et de circulationdans l'information. A ce titre, ildoit constituer un sujet d'étude pas-sionnant pour les bibliothécaires.

Mai 1991

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