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Histoire de la corrida La corrida, impliquant dans certains cas la mise à mort du taureau en public. Le dressage des animaux est souvent une activité dangereuse. Le taureau a fasciné et inspiré nombre de créateurs, comme Goya ou Pablo Picasso.

Histoire de La Corrida

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Histoire de la corrida

La corrida, impliquant dans certains cas la mise à mort du taureau en public. Le dressage des animaux est souvent une activité dangereuse.

Le taureau a fasciné et inspiré nombre de créateurs, comme Goya

ou Pablo Picasso.

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Origine romaine

La corrida moderne doit ses fondements aux jeux taurins organisés pour divertir la noblesse espagnole au Moyen Âge[1]. Des opposants à la corrida, cela et dise que ses origines vient des jeux du cirque romain.

Beaucoup historiens de la corrida réfutent l'hypothèse d'une origine romaine : cela date des fêtes royales données en l'an 815.

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Dès 1777, le premier historien de la tauromachie (art de combattre les taureaux dans l'arène) Nicolás Fernández de Moratín réfute toute parenté entre les jeux romains et les courses de taureaux.

Au Moyen-Age

Les nobles organisaient entre eux des chasses aux taureaux et des joutes équestres pendant lesquelles ils attaquaient le taureau à l’aide d’une lance

Ces spectacles se déroulaient sur des places publiques afin de célébrer une victoire, ou pour des fêtes patronales. Elles n’étaient pas sans danger pour les spectateurs. On suppose que les maures (araces) furent les premiers à utiliser des capes pour détourner le taureau, durant les attaques à la lance.

XVIIIe siècle [modifier]

En 1700, Philippe V, petit-fils du roi de France Louis XIV, monte sur le trône d’Espagne. Son peu de goût pour la course de taureaux accélère la désaffection de la noblesse pour ces divertissements.

Si la noblesse abandonne l’arène en Espagne, au Portugal, il n’en n’est pas de même : la course « aristocratique » continue d’exister. Toutefois, en 1762, lors d'une course de taureaux, la mise à mort du taureau cesse d’être pratiquée. Cette forme de tauromachie existe encore de nos jours.

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Dans les premières années du XVIIIe siècle, à Ronda,(au sud) un certain Francisco Romero, à la fin d’une course, demande l’autorisation de tuer lui-même le taureau, Francisco Romero met à mort le taureau à l’aide de son épée. Par la suite, il recommence dans d’autres arènes et devient un véritable professionnel. Francisco Romero est généralement considéré comme « l’inventeur » de la corrida moderne.

De plus, ses succès entraînent un changement radical dans l’art de toréer : jusqu’à lui, le personnage principal est encore le picador ; après le picador, l’important, ce sont les jeux ; la mise à mort.

En France, la première corrida est signalée le 17 janvier 1701 à Bayonne où elle a été organisée par le échevins de la ville en l'honneur du passage de Philippe V d'Espagne [9]

XIXe siècle [modifier]

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La Corrida, par Édouard Manet

Tout au long du XIX de cette période, les courses de taureaux telles qu’elles se pratiquaient en Espagne, s’implantent dans ses colonies d’Amérique.

De nos jours, elle se pratique au Mexique, au Pérou, en Colombie, au Venezuela, en Équateur et en Bolivie. Il y eut également quelques corridas en Argentine, en Uruguay et à Cuba.

Des courses de taureaux se pratiquaient également en France, en Aquitaine, ainsi qu’en Provence et en Languedoc aux alentours de la Camargue.

Après avoir conquis toute l’Andalousie, puis toute l’Espagne et ses colonies (ou anciennes colonies) américaines, la corrida moderne franchit les Pyrénées : la première corrida française se déroule devant Napoléon III 1853.

Dès 1854, des corridas sont organisées à Nîmes et Arles. Il y en eut même à Roubaix et au Havre. Cette installation en France ne se fait pas sans mal, car elle soulève nombre d’oppositions. En outre, la Cour de cassation juge au début du XXe siècle que la loi Gramont s’applique aux corridas ; celles-ci sont donc interdites. Malgré l’interdiction, beaucoup de corridas sont organisées dans les villes du Midi, les sanctions, quand elles sont prononcées par les tribunaux, étant symboliques.

XXe siècle [modifier]

Dans les années 1920 et 1930, sous l’impulsion d’un capitaine de cavalerie, Antonio Cañero, la tauromachie à cheval « revient au galop ». Cañero, reprend les principales techniques des cavaliers portugais, mais restaure la mise à mort.

Dans les années 1960, l’ouragan Manuel Benítez fils d’un ouvrier républicain tué pendant la guerre civile, s’impose dans une Espagne qui s’ouvre au tourisme.

À la fin des années 1960 et surtout au début des années 1970, on voit apparaître les premiers matadors français ayant réussi, sinon à devenir des figuras, du moins à acquérir une certaine notoriété en France. Au milieu des années 1970, débute Christian Montcouquiol, qui sera le premier, non seulement à devenir une figura dans son pays natal, mais aussi à participer régulièrement à des corridas en Espagne.

Le 20 novembre 1975 : mort du général Francisco Franco. L’Espagne devient une monarchie constitutionnelle, la démocratie revient. Certains entrevoient (et parfois même espèrent) la fin de la corrida, « spectacle franquiste » qui ne saurait survivre longtemps à Franco : dans les années 1960, il y avait 400 corridas par an au maximum ; depuis le début des années 2000, leur nombre évolue autour de 1 600 par an.

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Règle de la corrida

La corrida moderne a actuellement des règles subtiles et bien définies.

Voici le déroulement immuable d'une partie de type hispanique, que ce soit à Séville, Madrid, Tolède, Pampelune ou Barcelone :

Au départ, le toréador se place à genoux face à l'entrée de l'arène, avec un drap (ou cape) rose et jaune.

On ouvre la porte, le taureau se jette sur lui, et il esquive en restant à genoux mais en faisant tournoyer la cape au-dessus de sa tête.

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Il fait ensuite plusieurs passes avec le taureau (pour jauger son agressivité). La cape est tendue par un ou plusieurs bâtons (appelés picos).

Puis entrent en scène les picadors: ce sont 2 cavaliers (le cheval est protégé par une robe épaisse, autrefois en osier) avec des lances.

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Des auxiliaires divertissent le taureau (par des leurres) pour le diriger vers eux. Chaque cavalier doit alors piquer le taureau avec sa lance (lui enfoncer au niveau de l'échine ou des épaules), afin de le faire saigner et l'affaiblir. Bien sûr le taureau se défend et pousse le cheval (parfois en le plaquant contre la paroi, mais toujours du même côté). Le picador appuie de tout son poids sur la lance et la laisse enfoncée un certain temps.

Puis les picadors quittent l'arène (sur ordre du président), et on remet deux paires de banderilles au toréador.

Celui-ci doit enfoncer chaque paire en même temps dans l'épaule du taureau, toutes ces phases sont séparées par une série de passes (toréro avec la cape rose), afin de fatigue le taureau.

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C'est là qu'on crie "Olé !".Parfois, ce sont les auxiliaires qui plantent les banderilles (toréadors novices), qu'on appelle alors les "banderilleros".

Arrive ensuite la mise à mort: le toréro (appelé matador à cause de la mise à mort) se découvre et s'avance vers la loge présidentielle: le président de la corrida lui remet l'autorisation de la mise à mort. Les garçons de piste remettent alors au matador un drap rouge cette fois (la muleta), ainsi qu'une épée spéciale, recourbée vers le bas (l'estoque); en même temps il leur confie sa coiffe. A lieu ensuite une série de passes, avec le taureau plutôt épuisé qui saigne de partout (il a les banderilles fichées dans le dos, et les blessures des picadors: il crache aussi parfois du sang, en plus de sa bave, s'il a eu les poumons touchés).

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Au moment voulu, la mise à mort a lieu (on l'appelle l'estocade): le toréro se met face au taureau, l'épée en avant, la garde à hauteur des yeux, et l'attire une dernière fois. Le taureau se jette et le toréador en esquivant lui plonge l'épée dans le dos au niveau du cou jusqu'à la garde. Le taureau se couche alors vaincu.

Parfois, la mort n'arrive pas tout-de-suite. Il faut alors extraire l'épée, la changer et recommencer. De même, si le taureau une fois à terre bouge encore, des auxiliaires (ou le matador lui-même) lui enfoncent discrètement un couteau à la base du crâne.

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Tout ceci dure environ 20 minutes, on évacue le taureau et on recommence avec un autre, tout fringant.

La foule réagit différemment d'une ville à l'autre de l'Espagne. Par exemple, à Madrid ou à Séville, la foule très traditionnelle (les dames ont des éventails) applaudit respectueusement. Pour acclamer un toréador, on lance des fleurs, ou les coussins, ou des mouchoirs, et même du pain. A Pampelune, au milieu des fêtes de la Saint-Firmin, le public est plus jeune: on saute dans les tribunes, on boit, on chante. On ne s'occupe parfois même pas du combat qui se livre dans l'arène. A la fin, l'arène est en tout cas jonchée de détritus des plus divers, dont beaucoup de cannettes...

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