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Histoire de l’Europe de l’Est et des Balkans Deuxième cours : la Pologne

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Histoire de l’Europe de l’Est et des Balkans

Deuxième cours : la Pologne

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Deuxième cours : la Pologne

1 – Notions générales

2 – Évolution historique

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1 – Notions générales

1.1 — Géographie

• Il est difficile de parler de la géographie historique de la Pologne, car le territoire de celle-ci a été à maintes reprises modifié tout au long de son histoire.

• Le territoire occupé par les Polonais à l’apparition de l’État au Xe siècle comprenait les territoires situés sur les rives de la Vistule. Au gré des déplacements de la population, celle-ci s’est établie plus à l’est, en direction de la Biélorussie, sans jamais vraiment descendre au sud des Carpates, en s’étendant parfois jusqu’à l’Oder à l’ouest et la mer Baltique au nord.

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• Les frontières de l’État polonais ont rarement coïncidé avec les zones de peuplement polonais. À l’époque de la Pologne-Lituanie au milieu du XVIIe siècle, par exemple, le territoire polonais comptait de très fortes minorités (Lituaniens, Prussiens, Samogitiens, etc.).

• La Pologne, qui a le malheur d’avoir à ses frontières de puissants empires, s’est souvent retrouvé prise en tenailles. Attirant les convoitises de ses voisins lorsqu’elle traversait des époques difficiles, elle eut le malheur d’être rayée de la carte.

• Le dernier grand changement territorial est récent et remonte aux accords conclus à Yalta en 1944, par lesquels la Pologne de 1945 subit une translation géographique d’est en ouest par rapport à ses frontières de 1939.

• Repoussée alors de 225 kilomètres vers l'ouest, la Pologne perd à l’est 180 000 km2, qui sont alors incorporés à l'URSS.

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• À l’ouest, ces pertes sont compensées par l’ajout de territoires retranchés à l’Allemagne, soit environ 105 000 km2, qui comprennent le sud de l’ancienne Prusse orientale

• Le territoire de la Pologne actuelle s’étend sur 312 000 km2, ce qui en fait l’un des plus grands pays d’Europe et le plus grand de la région.

• Le pays partage des frontières avec l’Allemagne, la Lituanie la Russie , la Biélorussie l’Ukraine et les républiques tchèques et slovaques.

• Le terme de « polonais » provient du mot polonais « pole », qui veut dire « plaines », mais le territoire est plus varié.

• Au sud, on trouve les contreforts de deux chaines montagneuses, les Carpates à l’est (massif montagneux des Tatras, qui culmine au mont Ryzy à 2 000 mètres d’altitude) et plus à l’ouest, les Sudètes. De là, vers le nord on descend en pente douce jusqu’à la baltique.

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• Au nord-est, la zone de plaine est fermée par la Mazurie, une zone lacustre encore très sauvage, et au sud-est, on trouve une zone de collines qui annonce les Carpates.

• Le climat est de type continental sec, la portion montagneuse et le littoral nord faisant bien sûr exception à la règle. Le pays étant situé assez au nord, les hivers sont relativement froids, et les étés assez chauds.

• Le principal cours d’eau du pays est la Vistule, qui traverse le territoire du sud au nord. Plus à l’ouest, l’Oder forme la frontière avec l’Allemagne.

• Le reste du système hydrographique est inégalement réparti sur le territoire : on compte de nombreux lacs aux nord-est, en Mazurie, alors que dans la plaine centrale de la région de la Grande et de la Petite Pologne, ils sont peu nombreux.

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1.2 – Démographie

• Les Polonais appartiennent à la famille des Slaves, plus précisément à celle des Slaves de l’ouest.

• La Pologne est le troisième État slave le plus peuplé, après la Russie et l’Ukraine, mais le plus important parmi les États slaves d’Occident.

• Cette situation fait en sorte que la Pologne s’est toujours considérée en lutte contre la Russie, la Pologne se voyant à l’avant-garde du monde occidental contre « l’Asie barbare », représentée en l’occurrence par la Russie.

• Compte tenu des fluctuations frontalières précédemment évoquées, la population du Royaume de Pologne a beaucoup variée. En fait, à la fin du Moyen-âge, la population du pays était si variée que l’on peut qualifier la Pologne de l’époque d’empire.

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• L’État polonais fut jadis terre d’accueil de nombre de populations persécutées en Europe, grâce à un système politique extrêmement libéral. C’est pourquoi au début de la Seconde Guerre mondiale on trouve en Pologne la plus importante minorité juive de toute l’Europe.

• Mais les choses ont changé avec les temps et la tolérance de la société polonaise a fait place à peu à peu à un très fort nationalisme, surtout pendant les périodes où l’État polonais n’existait plus.

• La Pologne est l’un des États les plus monoethniques d’Europe. Sa démographie importante (39 millions) se caractérise par une absence de minorités. Même si depuis que le pays a rejoint l’Union européenne, les flux migratoires ont changés, 98% de la population du pays est polonaise.

• La population est en baisse depuis le début des années 1990, au moment où la croissance démographique naturelle a cessé de compenser un solde migratoire négatif.

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• Le recul de la fécondité (1,25 enfant par femme – il était de 2,1 enfants par femme en 1990) ne permet plus d'assurer le maintien de la population.

• L’âge médian demeure relativement bas, à 37 ans, mais la très faible natalité des dernières décennies poussera bientôt cet indicateur à la hausse, tout comme l’espérance de vie, d’ailleurs (en hausse, à 75 ans).

• Sans surprise, le taux d’alphabétisation avoisine les 100 %.• Le niveau de vie a grandement augmenté depuis le milieu des

années 90, mais le PIB par habitant ne représente toujours que la moitié du PIB par habitant moyen de l’Union européenne. En ce qui concerne l’indice IDH, la Pologne occupait le 41e rang mondial en 2009 et 2010.

• La religion catholique demeure très présente au pays, même si la pratique religieuse est en forte baisse : près de 90 % de la population se dit encore catholique.

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• La population est inégalement répartie sur le territoire. Les régions au sud sont les plus densément peuplées, avec environ 37 % de la population. C’est dans cette zone que l’on trouve Cracovie (760 000), Wroclaw (650 000), Lublin (350 000) et Katowice (320 000).

• Plus au nord, la région centrale, regroupe environ 30 % de la population autour de Varsovie, (1 700 000), Lodz, la deuxième ville du pays (800 000) et Poznan (580 000).

• Enfin, plus on remonte vers la mer, moins la densité de la population est importante et plus l’agriculture domine. Néanmoins, la zone compte des cités très importantes comme Gdansk (460 000) et Szczecin (410 000). C’est en Poméranie occidentale, de même qu’en Mazurie que la population est la moins dense.

• Dans l’ensemble, le taux d’urbanisation du pays est relativement faible pour l’Europe, à environ 60 %.

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2 – Évolution historique2.1 – Des origines au XXe siècle • Les peuples slaves arrivèrent sur ces terres au VIe siècle de

notre ère, puis des tribus slaves à l’origine de la Pologne se seraient unies vers 840, même si la Pologne ne figure dans l’histoire qu’à partir du règne de Mieszko (960-992).

• C’est lui qui adopte le christianisme afin de combattre les incursions germaniques, mais c’est au cours du règne de son fils Boleslas Ier (992-1025) que l’Église s’implanta en Pologne.

• En 1240 et 1241, les Mongols envahirent la Pologne et les possessions baltes appartenant aux Prussiens furent conquises par les Teutoniques. C’est à cette époque que des juifs, fuyant les persécutions, se réfugièrent en Pologne.

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• La deuxième dynastie fut fondée par Jagellon, qui accéda au trône sous le nom de Ladislas II Jagellon (1386-1434). Sous cette dynastie, le pays atteignit le sommet de sa puissance.

• En 1569, Sigismond II Auguste (1548-1572) réunit la Pologne et la Lituanie (union de Lublin).

• La Renaissance vit l'émergence du nationalisme polonais dans la langue. Le vocabulaire s'enrichit de nombreux emprunts à des langues étrangères (italien, français et tchèque).

• Au cours du XVIe siècle, l’oligarchie nobiliaire s'était muée en despotisme agressif. Les grands seigneurs, maîtres du sénat et possesseurs d'immenses propriétés foncières, avaient alors domestiqué la szlachta et écrasé le pluralisme.

• Le système électif en place avait pour conséquence l’implication des puissances européennes et tout au long du XVIIIe siècle, les puissances voisines combattent par monarques interposés, accentuant l’instabilité politique.

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• Cette instabilité servit de prétexte au démembrement du territoire pour les trois empires voisins de la Pologne.

• En 1770, Frédéric II de Prusse décida d’occuper une partie de la Grande Pologne. Pour sa part, Catherine était depuis longtemps favorable à un démembrement et après hésitations, l'impératrice Marie-Thérèse s'y rallia.

• En 1772, Frédéric s’empara de la Poméranie et de la Prusse royale. L'Autriche annexa certains territoires au sud, alors que la Russie se « contenta » d'une partie de la Lituanie et de la Ruthénie Blanche, se réservant un protectorat sur ce qui restait de la République, encore formellement indépendante.

• La diète siégea jusqu'en 1775 pour procéder aux réformes et les querelles religieuses s'apaisèrent. Malgré les multiples entraves mises à son autorité personnelle, le roi Stanislas voulait réellement parvenir à une restauration intérieure et procéda à de nombreuses réformes, avec l’appui des Russes.

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• Entre 1788 et 1792 siégea une assemblée constituante, qui fut naturellement influencée par les événements de France. Une Constitution fut alors votée : la couronne devint héréditaire et la Pologne devint une monarchie constitutionnelle.

• Le risque d’une renaissance inquiétait la Prusse et la Russie. En janvier 1793, les Prussiens occupèrent la Grande Pologne. Danzig fut prise d'assaut et le second partage fut officialisé le 23 septembre 1793.

• Une union se fit contre les occupants : le général Kosciuszko appela la nation à se soulever en mars 1794. À la fin d'avril, la Pologne était libérée, un « Conseil national suprême » prenait le pouvoir et le 7 mai, Kosciuszko abolissait le servage.

• Mais les moyens matériels restreints, le manque d'armes, l'éloignement de la France révolutionnaire accélérèrent la chute de l'insurrection. Après avoir été défait, Stanislas confia la Pologne à la générosité de Catherine II avant d'abdiquer le 25 novembre 1795 : le royaume fut complètement dépecé.

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• La Pologne dut attendre la victoire de Napoléon sur la quatrième coalition pour pouvoir reprendre une certaine réalité. À Tilsit, Napoléon imposa à Alexandre la renaissance d’un grand-duché de Varsovie.

• Mais à la suite de la défaite de Napoléon, on procéda à un 4e partage des terres polonaises : la Prusse reçut la Posnanie, Cracovie devint une petite république, le reste du duché reçut le nom de royaume de Pologne et fut uni à l'Empire russe.

• L’acte final du Congrès de Vienne promettait aux Polonais des institutions nationales, mais l'Autriche considéra ses territoires polonais comme un réservoir d'hommes et d'impôts, alors que les territoires soumis à la Prusse furent l’objet d’un processus de dénationalisation systématique.

• Sur les territoires relevant de la Russie, Alexandre autorisa d’abord une charte constitutionnelle garantissant un gouvernement, une administration et une armée autonomes.

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• Cela ne dura pas et à l’arrivée sur le trône de Russie de Nicolas 1er, la répression se fit très dure. Une tentative de révolution fut vaincue par la répression russe et s'acheva le 7 septembre 1831 par la capitulation de Varsovie. Cet échec entraîna la liquidation de l'armée polonaise et une restriction de l'autonomie du royaume, tandis que les territoires soumis à la Prusse devenaient l'objet d'une germanisation intensive.

• Après l'abolition du servage en Russie, l'espoir fut de nouveau permis. Un soulèvement raté eut lieu en janvier 1863, à Varsovie.

• Entre 1864 et 1890, l'Allemagne et la Russie s'efforcèrent de dénationaliser le pays et Alexandre II et ses successeurs annulèrent la plupart des libertés octroyées au royaume, alors que l’Autriche se montrait plus souple.

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2.2 – De la Guerre mondiale à 1945 • L'annonce d'une douma en 1905 fut accueillie avec

enthousiasme à Varsovie. Les Polonais étaient largement représentés dans les deux premières doumas, mais leur nombre fut ensuite réduit à douze dans la troisième.

• La guerre fut pour la Pologne encore plus terrible que pour les autres États du continent : elle fut non seulement l’un des principaux champs de bataille, mais ses fils durent s'entre-tuer ; elle vit son territoire dépouillé de ses richesses et mis à sac.

• Le royaume du Congrès fut divisé en deux zones d'occupation ; un général autrichien gouvernait à Lublin et un Allemand à Varsovie.

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• En 1916, les deux empereurs annoncèrent leur volonté de transformer les territoires polonais arrachés à la Russie en royaume héréditaire et indépendant et demandèrent aux jeunes de s'enrôler dans l'armée.

• Cette manœuvre échoua et les légions refusèrent de prêter serment aux empereurs, les bureaux de recrutement demeuraient déserts.

• Le 24 janvier 1917, Wilson évoqua une Pologne unifiée, indépendante. Le gouvernement provisoire russe promit à son tour un « État polonais indépendant », sans parvenir à convaincre les Polonais

• Une petite armée polonaise se constitua en France. Les Empires centraux, en demandant la paix, reconnaissaient implicitement l'indépendance polonaise.

• La République fut proclamée à Varsovie en novembre 1918 et Pilsudski assuma alors la présidence.

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• La nation était libre, mais socialement et politiquement très divisée. Ses frontières restaient incertaines.

• En janvier 1919, un cabinet d'union fut constitué et une diète fut élue, où les socialistes étaient en minorité.

• Une « Petite Constitution » fut promulguée le 20 février 1919. Le chef de l'État exerçait le pouvoir exécutif par l'intermédiaire des ministres, faisant du pays une république présidentielle forte.

• Le traité de Versailles rendit à la Pologne ses frontières occidentales d'avant 1772 et Gdansk devint « ville libre ». Les territoires en litige devaient être soumis à un plébiscite et en Silésie, les Allemands l'emportèrent.

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• Le territoire de Teschen fut donné par les Alliés à la Tchécoslovaquie. Au nord-est, les territoires libérés par les Allemands furent réoccupés par l‘Armée rouge.

• Pilsudski lança ses troupes en Lituanie et occupa Wilno, mais les Alliés fixèrent la frontière sur le Bug.

• Malgré sa victoire au sud-est, la Pologne se vit refuser l'annexion de la Galicie orientale, qui lui fut confiée pour vingt-cinq ans, comme « mandat ». Pilsudski refusa la décision des Alliés et démissionna.

• Le chef de la république de Galicie préféra céder la moitié de la Volhynie, en échange de son alliance contre la Russie. Pilsudski se lança donc de nouveau contre l'Ukraine, mais fut défait par l'armée rouge qui arriva aux portes de Lvov, de Varsovie et de Torun où elle fut arrêtée et battue.

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• L'armistice de Riga, repoussa les frontières de 200km à l'est du Bug. Wilno fut récupérée par un coup de mains.

• La diète de la Lituanie centrale vota son annexion à la Pologne en janvier 1922. Les Alliés s'inclinèrent devant le fait accompli.

• Cette Pologne ressuscitée comptait de fortes minorités nationales : Lituaniens, Ukrainiens, etc.

• Après les législatives du 5 novembre 1922, Pilsudski refusa la présidence de la République. Le socialiste Narutowicz, élu, fut assassiné et remplacé par un autre socialiste, Wojciechowski.

• Tandis que la loi agraire de 1920 opérait la distribution des terres, le pays s'équipait : le port de Gdynia fut construit, des universités furent fondées à Poznan et à Wilno.

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La renaissance polonaise

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• Pilsudski suscita le coup d'État de mai 1926, auquel collaborèrent des partisans du maréchal, les radicaux populistes et des socialistes.

• Une révision de la Constitution renforça l'exécutif et donna pleins pouvoirs au nouveau gouvernement.

• Pilsudski, véritable chef de la Pologne, prit la présidence du Conseil après avoir fait dissoudre les Chambres. Sa dictature fut marquée par l'emprisonnement ou l'exil des chefs de l'opposition et par des attentats.

• Le gouvernement fit adopter avant la mort de Pilsudski une révision constitutionnelle qui allait permettre à la « dictature des colonels » de s'installer.

• La Constitution donnait au président un veto législatif, le droit de dissolution, le choix d'un tiers des sénateurs.

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• Les ministres, hors ceux concernant l'économie, étaient confiés à des officiers.

• Le colonel Beck, ministre des Affaires étrangères, fit conclure des pactes de non-agression avec l'Union soviétique en 1932, et avec l'Allemagne en 1934.

• La Pologne profita de Munich pour s'emparer du territoire de Teschen.

• En mars 1939, devant les pressions nazies sur Gdansk, le gouvernement polonais se tourna vers la Grande-Bretagne, avec laquelle il signa un pacte d'assistance mutuelle. En mai, un accord militaire est signé avec la France.

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• Après les accords de Munich et l’anéantissement de la Tchécoslovaque, la Pologne, qui avait obtenu la Silésie de Teschen dans le partage, devint la cible de la politique étrangère agressive de l’Allemagne.

• Celle-ci exigea que la Pologne lui cède Dantzig, ainsi que des droits importants sur le couloir. La Pologne refusa et les Occidentaux l’assurèrent de leur appui en cas d’agression allemande.

• Le 28 avril, Hitler dénonça le traité germano-polonais de non-agression et le 1er septembre 1939, une semaine après la signature du pacte soviéto-germanique, l’Allemagne attaqua la Pologne, déclenchant la Seconde Guerre mondiale.

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• Surprise avant d'avoir achevé sa mobilisation et très inférieure, l'armée polonaise fut vite écrasée.

• Les Allemands arrivèrent le 8 septembre devant Varsovie qui fut investie et capitula le 27 ; les derniers combats cessèrent le 5 octobre; les chefs politiques et militaires se réfugièrent en Roumanie.

• Le 17 septembre, les troupes soviétiques étaient entrées en Pologne orientale. Les zones annexées furent intégrées aux RSS d'Ukraine et de Biélorussie.

• Le 8 octobre, les territoires ayant appartenu à l'Allemagne avant 1918 furent incorporés au Reich. Les autres régions conquises par les nazis formèrent un gouvernement général, avec Cracovie pour capitale.

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Le partage de 1940

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• Pour le Führer, le peuple polonais devait être réduit en esclavage au profit des maîtres germaniques, et tous les opposants ou suspects liquidés.

• Dès octobre 1939, les Juifs furent enfermés dans quelques ghettos ; celui de Varsovie devait être anéanti après le soulèvement d'avril-mai 1943.

• Les « territoires incorporés furent soumis à une germanisation intensive ; les Polonais « irrécupérables » y subsistaient en tant que « personnes protégées », soumises à une discrimination lourde et humiliante.

• 800 000 colons allemands venus de la Bessarabie et des pays baltes soviétisés y furent installés dans les meilleures conditions.

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• Le gouvernement général avait un statut assez confus et ses 12 millions de Polonais une nationalité indéterminée.

• Pour Himmler en 1942, le gouvernement général devait être « colonisé ». En attendant, la Pologne se couvrit de camps de travail forcé, puis de camps de concentration et d'extermination : Auschwitz, Majdanek, Treblinka.

• La résistance fut conduite par le général Sikorski, établi à Londres. Ce dernier disposait d'une armée qui combattait en Occident, puis d'une autre recrutée parmi les prisonniers en URSS.

• En Pologne, les partis hostiles au « régime des colonels » se réformèrent dans la clandestinité, avec des cadres, une presse, des tribunaux, des écoles et des forces armées rassemblées dans l'Armia Krajowa, qui organisa des sabotages, des coups de main et des attentats

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• La résistance prit un caractère plus complexe après juin 1941. Le Parti communiste fut reconstitué en janvier 1942, sous le nom de Parti ouvrier polonais.

• Les rapports entre les communistes de l'Armée populaire et la Résistance nationale se tendirent après la découverte des fosses de Katyń.

• Staline fit enrôler des unités de Polonais sympathisants dans l'Armée rouge et accorda son patronage à un Parlement provisoire, puis, après l'entrée des troupes soviétiques en Pologne, au Comité polonais de libération nationale, qui nationalisa presque aussitôt l'industrie et promulgua la réforme agraire.

• L'insurrection déclenchée à Varsovie par l'Armia Krajowa, critiquée et non soutenue par l'U.R.S.S., fut écrasée après deux mois de terribles combats.

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• Les accords de Yalta fixèrent les frontières du nouvel État polonais, décalé vers l'ouest, plus petit mais plus homogène.

• Le Comité de Lublin, transféré dans Varsovie libérée en janvier 1945, s'élargit le 28 juin en un gouvernement de coalition présidé par le socialiste de gauche Osóbka-Morawski, avec pour vice-présidents Gomułka, secrétaire général du Parti ouvrier, et Mikołajczyk, leader du Parti paysan ; le chef de l'État était le communiste B. Bierut.

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La Pologne en 1945

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2.3 – L’après guerre

• L'évolution politique du régime peut être retracée en fonction de l'influence de Bierut, Gomułka et Gierek.

• Entre 1944 et 1948, ainsi qu'entre 1956 et 1970, c'est Gomułka qui était à la tête du parti, lui donnant chaque fois une empreinte nationaliste.

• Adversaire acharné de tout courant anticommuniste, il a su se montrer rigide à l'encontre de certaines consignes de Staline. Mais son attitude conciliante à l'égard de Tito et sa volonté d’édification d’un régime polonais différent du modèle soviétique lui coûtèrent son pouvoir et jusqu'en décembre 1954, sa liberté.

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• Bierut (1949-1956) intensifia les contraintes économiques et culturelles et la terreur policière. Présent à Moscou au moment du XXe congrès du Parti soviétique en mars 1956, Bierut, frappé de malaise, décéda rapidement.

• Pendant le bref intermède d’Ochab à la tête du parti, la situation devint explosive et mena à la sanglante révolte ouvrière de Poznań du 27 juin 1956.

• L'amélioration des méthodes et la libéralisation du régime étant considérées comme des nécessités fondamentales, Gomułka, revenu au pouvoir après les événements de de 1956, fut pour un temps le symbole de l'intransigeance à l'égard de l'U.R.S.S.

• Il procéda à la réhabilitation des persécutés, obtint le rappel de « conseillers » soviétiques de Pologne et le remboursement par l'U.R.S.S. de 2 milliards de roubles.

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• Mais il s'éloigna de la société et s'enfonça dans les anciennes pratiques autoritaires. La crise mena d'abord à la révolte des étudiants en mars 1968.

• Le soulèvement de 1970 sur la la Baltique fut provoqué par l'augmentation des prix d'alimentation, servant de détonateur. Cela mit fin au pouvoir de Gomułka.

• Les événements de 1956 et de 1970 révèlent une certaine régularité politique quant à la survie des équipes au pouvoir : leur fin n'est pas la conséquence d'un vote parlementaire ou le résultat d'élections libres, mais celui d'une révolte armée de la population.

• C'est ainsi qu'advint au pouvoir Gierek. Il se décida à modifier la situation, à commencer une démocratisation relative de la vie sociopolitique, sans pourtant affaiblir en quoi que ce soit le rôle dirigeant du parti monopoliste.

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• L'augmentation du niveau de vie et la lutte contre la crise constituèrent ses objectifs primordiaux.

• Pour Gierek, les erreurs commises par l'ancienne direction ont abouti à une crise politique et mené le pays au bord de la catastrophe. Selon lui, la tragédie est venue du fait que rien n'a été tenté sur le plan politique et que « l'emploi de la force – rien que la force – a été la seule réponse aux manifestations ouvrières ».

• La Pologne des années 1971-1983 se caractérise par la continuité de crises cycliques de plus en plus graves, issues d'un hiatus qui va en s'approfondissant entre le pouvoir du parti dirigeant et la majorité de la société.

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• En 1975, le gouvernement procède à une réforme

administrative qui aboutit à la liquidation des administrations de district et une centralisation plus poussée.

• Le gouvernement publie un projet de Constitution profondément remaniée. On y voit pour la première fois l'affirmation précise du rôle dirigeant du parti et l'obligation d'amitié avec l'U.R.S.S.

• Ces modifications vont soulever de nombreuses protestations, dont celles de l'épiscopat catholique. La Constitution est néanmoins votée le 10 février 1976 ; un seul député catholique, Stanislaw Stomma, s'est abstenu.

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• La seconde moitié des années soixante-dix est marquée par les difficultés économiques ; le rendement des nouveaux investissements est bas, tandis que tombent les échéances de remboursement des crédits en devises.

• Le budget de la Défense croît rapidement. L'appareil du parti et de l'État se bureaucratise et devient corrompu tout en manifestant son incapacité à mener une gestion correcte, nécessaire à une société moderne.

• Les services marchent mal, les magasins sont vides, le zloty perd sa valeur et la population est mécontente. Le gouvernement répond au début par des mesures de répression.

• Tel est le cas lors des manifestations ouvrières de juin 1976 contre la hausse des prix.

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• Au cours des années 1976-1977 naîtra une solidarité entre de nombreux intellectuels catholiques et des intellectuels de gauche qui organisent le soutien aux ouvriers persécutés et à leurs familles.

• C'est à cette époque qu'est créé le Comité de défense des ouvriers (K.O.R.). Ses activités se développent malgré des tracasseries administratives et policières. Le Comité est en quelque sorte l’ancêtre de Solidarité.

• L'élection de Jean-Paul II et sa visite en Pologne en 1979 renforcent la société et donnent du courage à de nouvelles couches sociales.

• De crise en crise, l’économie polonaise se délite. L'effondrement qui s'annonce en 1980 menace tous les secteurs de la population et tous les domaines : économique, social, politique et culturel.

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• Une forte augmentation des prix va mettre le feu aux poudres. Les grèves éclatent à Ursus et Gdańsk, mais aussi à Lublin, Varsovie, Szczecin, etc.

• Lech Wałesa, cofondateur d'un journal syndicaliste clandestin, dirige la grève suivie par 17 000 hommes aux chantiers navals de Gdańsk. Les grèves se prolongent et touchent progressivement d'autres régions du pays.

• Gierek se décidé à négocier. Après un premier échec, le gouvernement réussit à signer avec Wałesa les accords de Gdańsk, qui autorisaient l'existence d'un syndicat indépendant

• D'autres points furent acquis : la réintégration de tous les travailleurs licenciés, la libération des prisonniers politiques et des syndicalistes, le droit de grève, etc.

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• La naissance de Solidarité provoqua un déséquilibre dans le fonctionnement du système. Ce fut le début d'un long processus d'effondrement du régime.

• Fondé le 11 septembre 1980, Solidarité, d'abord limité à l'échelle régionale, s’étendit en quelques semaines à l'ensemble du pays et à toutes les entreprises.

• Il devint une immense organisation de la société face à « l'État-parti ». L’expérience dura seize mois et donna à la société une conscience et une expression pluraliste exceptionnelle.

• Solidarité a été soumis à la triple pression du POUP, de l'URSS et d'une base sociale excédée, d’où son radicalisme.

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• Dès mars 1981, l'option d'une épreuve de force était privilégiée par le gouvernement. Depuis l'automne, Jaruzelski la préparait dans le plus grand secret. Nommé président du Conseil des ministres en février 1981, il devient Premier secrétaire du POUP en octobre.

• En instaurant la loi martiale le 13 décembre 1981, Jaruzelski répondait au désir des Soviétiques. Il espérait détruire le mouvement et isoler ses leaders. Il fonda pour cela un Conseil militaire, concentrant tous les pouvoirs.

• Si l'opération fut sur le court terme une réussite et les affrontements limités, elle ne fit que retarder l'échéance.

• L'ordre n'était rétabli qu'en apparence. Le syndicat se reconstitua. Des journaux reparurent, des actions locales, parfois de plus grande envergure, étaient entreprises.

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• Jaruzelski ne parvint pas à reconquérir la confiance des Polonais. Lors de son deuxième voyage, le pape lui demanda de lever la loi martiale, ce qu'il fit un mois plus tard. Puis le Parlement adopta une amnistie générale pour les militants emprisonnés.

• Le début des réformes en URSS changea la situation. Incapable de redresser la situation, Jaruzelski tenta d’imiter les Soviétiques. Mais en vain.

• La vague de grèves de 1988 fut le coup de grâce. Non seulement ses animateurs n'étaient pas contrôlables, mais il fallut faire appel à Wałesa comme modérateur.

• Le 31 août, Lech Wałesa rencontrait le ministre de l'Intérieur et la direction de Solidarité accepta, le 22 janvier 1989, de négocier avec le POUP.

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• En six mois, les fondements du régime s’effondrèrent pour aboutir, en septembre 1989, à la formation du premier gouvernement non communiste.

• Suite à une « table ronde » de Solidarité et des autorités, un accord fut signé en avril, autorisant le pluralisme syndical, la liberté de presse, des élections semi-démocratiques et un ensemble de mesures diverses.

• Cet accord ouvrit une dynamique sociale et politique qui aboutit à la victoire du syndicat aux élections des 4 et 18 juin : 100 % des élus au Sénat et 35 % à la Diète.

• Les principaux dirigeants communistes furent élus de justesse. S'ensuivit une crise politique estivale et Solidarité accepta de former un gouvernement.

• Le premier gouvernement pluraliste de Mazowiecki ne dura que dix-huit mois.

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• Il cohabita avec Jaruzelski, élu par la Diète le 19 juillet président de la République, jusqu'à l'élection au suffrage universel, le 9 décembre 1990, de Lech Wałesa.

• Il posa les bases institutionnelles et entrepris les réformes nécessaires à la construction d'une démocratie, dégagea la Pologne de Moscou, obtint la fixation des frontières, négocia la dette du pays avec ses créanciers publics et stabilisa le zloty.

• Sur le plan économique et social, le choc fut brutal. Dès le 1er janvier 1990 fut mit en place la « thérapie de choc ». D'inspiration libérale, elle instaurait un taux de change unique, décidait une libération des prix et la désindexation des salaires, une hausse des taux d'intérêt, le droit de licenciement.

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• Le résultat fut un véritable « démontage » de l'économie administrée, mais aussi la chute de la production industrielle, et l'apparition d'un chômage de masse. Le climat social devint très difficile.

• Mais les bases étaient posées pour que la situation s'inverse, en 1991-1992. Dès lors, l'économie polonaise reprenait une spirale ascendante, avec des taux de croissance record. Elle devenait un des moteurs de la transformation de cette partie de l'Europe.

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2.4 – La Pologne contemporaine

• En juin 1989, la scène politique était partagée entre deux camps, mais très vite, chaque côté a connu ses divisions et ses transfuges.

• Beaucoup de groupes ont formé de nouveaux partis politiques. Plusieurs centaines de formations se sont enregistrées. Puis, une nouvelle génération est entrée en politique, les contacts internationaux se sont consolidés, et de grandes familles politiques ont essayé de se réunir.

• L'Église s'est retirée de l'action politique et n'a pas essayé d'inspirer la formation d'un parti démocrate chrétien. Après une période très confuse,la vie politique s'est clarifiée.

• La constitution de la Pologne a été adoptée le 2 avril 1997. Entre temps, c’est la constitution de la république populaire de Pologne qui est demeurée en vigueur, avec cependant de très nombreux amendements.

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• La Pologne est une république parlementaire, où les pouvoirs appartiennent essentiellement à la Diète et à son gouvernement, même si le président dispose de certains outils pour contrebalancer cette répartition.

• Bronislaw Komorovski a été élu le 4 juillet août 2010 au second tour, qui l’opposait au frère jumeau du président défunt, après avoir assuré l’intérim depuis le 10 avril 2010.

• Les majorités parlementaires sont toutes allées au terme de leur mandat, mais se sont montrées instables.

• En remportant les élections législative de 2011, la plateforme civique est devenu le premier parti de l’histoire de la nouvelle Pologne à obtenir deux majorités consécutives lors des élections.

• Le niveau de vie a globalement augmenté, tout en restant faible. Les études confirment qu'une forte proportion des moyens est consacrée à la satisfaction des besoins élémentaires.

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• Les disparités de revenus se sont accrues et le marché du travail a donné naissance à la précarité des emplois. Le chômage se maintient à un taux élevé, avec des difficultés particulières pour les jeunes de moins de 25 ans.

• La plupart des grands services publics ont tenté de se moderniser. Dans certains cas, les retards d'investissement mettent en péril la sécurité et le confort. Dans d'autres secteurs (santé, éducation, information), cette modernisation est passée par l'émergence d'opérateurs privés

• Ainsi dans le domaine de la santé, la légalisation d'une médecine privée a favorisé la résorption de la corruption, tout en réduisant l’accessibilité car les services de santé sont chers.

• Dans le domaine institutionnel, un ensemble de réformes a été mis en œuvre. Des centaines de lois et de décrets ont été adoptés, consolidant l'État de droit en conformité avec « l'acquis communautaire », c'est-à-dire les règlements européens.

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• Cet effort de modernisation des services publics et de l'administration ne satisfait pas tout le monde. Il est encore inachevé et sujet à des remises en cause plus au moins radicales.

• Malgré son repli des affaires politiques directes, l'Église catholique s'est engagée dans une nouvelle mission

• Dès 1989, la Pologne a commencé à inverser ses alliances internationales. Le traité dit « 2 + 4 », signé à Moscou en septembre 1990, a fixé les frontières de l'État, la dissolution du pacte de Varsovie, en février 1991 à Budapest, et la disparition de l'Union soviétique en décembre de la même année, l'ont complètement libérée de ses alliances passées.

• S'affirmèrent alors les grandes orientations mises en œuvre par tous les gouvernements et présidents de la République jusqu'à aujourd'hui. Elles s'appuient sur deux fondements indissociables pour les Polonais : l'Alliance atlantique, dont elle est membre depuis 1999 et l'Union européenne.

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• L'intégration à l’UE est profondément ancrée dans la conscience du pays et soutenue par tous les gouvernements et tous les grands partis, mais elle ne doit pas porter atteinte à la souveraineté nationale. C'est pourquoi les responsables polonais se sont tant attachés au traité de Nice, qui donne à la Pologne un poids équivalent à celui de l'Espagne.

• La relation avec Washington est importante, mais complexe. Varsovie s'est engagé en Irak, malgré l'opposition de la majorité de l'opinion polonaise, sans obtenir en retour des facilités de visa pour ses ressortissants ayant de la famille aux États-Unis.

• En Europe, ses alliances sont à géométrie variable : elle a construit des regroupements régionaux plus ou moins vivaces, comme le triangle de Weimar avec la France et l'Allemagne (1991), ou le groupe de Visegrad avec la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie (1993).

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• Sa principale préoccupation diplomatique dans l’UE est la construction d'une politique orientale de l'Europe.

• À ce titre, la Pologne, forte de sa démographie importante et de son rôle de meneurs des Slaves de l’ouest, constitue la pointe du combat mené par de nombreux États d’Europe de l’est contre une résurgence de la puissance russe. Si ce combat se justifie aisément par les difficiles relations de la Russie, il nuit cependant à la participation du pays à la reconfiguration de l’Europe orientale

• Ainsi, une russophobie quelque fois grotesque empêche le pays de se positionner comme intermédiaire privilégié entre une Russie qui redevient puissante, quoi qu’en pensent les Polonais, et l’Union Européenne. Mais il faut souligner les efforts de Tusk visant à rétablir une bonne relation avec le puissant frère ennemi.