Hors série Michelin

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Pourquoi le numéro 1 mondial du pneumatique n'est-il pas une " boîte comme les autres "? Comment le fameux " esprit Michelin " véhicule des idées parmi les plus novatrices, parfois les plus folles ? Pourquoi Michelin intrigue-t-il autant ? D'où vient ce culte du " secret "?Découvrez dans ce hors-série référence qui sont ces hommes. Ceux de la dynastie bien sûr, mais aussi les pionniers, les champions, les héros du quotidien, les anonymes... Leur richesse, leur diversité ont fait de Michelin une entreprise à part.Plus d'informations sur http://www.centrefranceboutique.fr/michelin,fr,4,HS-AU-0019-LMT.cfm

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    Franois le Conqurant

    Lorsque, le 28 mai 1955, lge de 29 ans, aux cts de Robert Pui-seux, Franois Mi-chelin devient cog-

    rant, Michelin noccupe que la dixime place des fabricants de pneus dans le monde. La fi rme a pei-ne une dimension euro-penne avec des produc-tions en France, en Italie et en Grande-Bretagne. Mais le jeune dirigeant connat parfaitement son entre-prise, les produits quel-le fabrique et les mtiers quon y exerce. Entr en 1951 lusi-

    ne, il travaille pendant deux ans comme ouvrier

    Suis-je capable de moccuper de ce monstre ? , sin-quitait Fran-ois Michelin,

    au dbut des annes 50, alors quil allait accder la grance. Ne tinquite pas, on te le dira , lui r-pondit son oncle, Robert Puiseux, grant de la ma-nufacture. Un demi-si-cle plus tard, le 17 mai 2002, lors de lassem-ble gnrale des action-naires, Edouard, son fi ls et successeur, lui expri-ma, loccasion de son dpart, combien il avait t capable de bien soc-cuper du monstre , de le faire grandir puisquil fait passer lentreprise de la dixime la premire place mondiale. Entre ces deux dates sinscrit le par-cours du plus secret et du plus atypique des patrons franais. Mais mieux que des chiffres et des dates, ce sont des mots qui don-nent quelques clefs pour comprendre Franois Mi-chelin (*).

    latelier poids lourds des Carmes puis com-me confectionneur de pneus tourisme Cata-roux et fait les 3 x 8. En-suite, il effectue un sta-ge commerce, un tour de France des garagis-tes, avant de partir plu-sieurs mois lusine de Turin. Enfi n, il revient Clermont-Ferrand com-me responsable de late-lier poids lourds Meta-lic des Carmes.

    En 1959, il devient seul grant et lance la Manu-facture la conqute du monde, aid en cela par lavance technologi-que du radial. Mais aus-

    si en prenant des risques comme lorsquil accep-te, dans les annes 60, que le groupe de ven-te par correspondance amricain Sears (troi-sime distributeur de pneus aux USA, derrire Goodyear et Firestone) vende des pneus radiaux Michelin sous lappella-tion Sears.

    Mais ce pied sur le sol amricain ne lui suffi t pas et, la dcennie sui-vante, Michelin simplan-te en Amrique du Nord. Un pari risqu mais in-dispensable la survie de lentreprise. Une di-zaine dannes plus tard,

    ce sera le rachat dUni-royal Goodrich, confor-tant sa prminence. Paralllement, le grou-pe simplante sur tous les continents et assoie sa position de leader en dveloppant de nouvel-les technologies.Lexceptionnelle rus-

    site de Franois Michelin est encadre par des dra-mes familiaux. En 1932, son pre Etienne trouve la mort dans un accident davion ; sa mre Made-leine meurt cinq ans plus tard. Le 26 mai 2006, son fi ls et successeur Edouard dcde au large de lle de Sein (Finistre).

    FRANOIS GRAVELINE

    Pour Franois Michelin, tre patron est une mission, mais le seul vrai patron est le client.

    Franois Michelin, en quelques mots

    Le patron. Pour d-fi nir la position quil oc-cupe, Franois Michelin se rfre au patron de la couturire , une image humble et pragmatique, rvlateur de sa mani-re de pense. Le patron de la couturire, cest ce qui permet de faire des modles. Le rle du pa-tron est de veiller ce que le modle sur lequel tout le monde travaille dans lusine soit venda-ble auprs de la client-le . Il lui faut dcou-vrir ce qui va, ce qui ne va pas. En ce qui concer-ne la technique, cest fa-cile. Mais, ds quil sagit de divisions entre per-sonnes, cest plus com-pliqu, parce quelles rvlent les divisions pr-sentes au fond du cur de lhomme .

    MissionLe patron (suite).

    Il voit dans la notion de patron une mission, contrairement aux ter-mes de prsident, de di-

    recteur ou dentrepreneur. Et il dplore labandon de lappellation CNPF (Con-seil national du patronat franais), dont il claqua pourtant la porte aprs les accords de Grenelle, au profi t de celle de Me-def (Mouvement des en-treprises de France), d-clarant Ernest-Antoine Seillire que ce nouveau nom ressemblait un pneu qui se dgonfl e . Et il ne changea pas davis sur lattitude quil estimait trop politique de lorgani-sation patronale.

    Lusine. Franois Mi-chelin prfre de loin le mot dusine celui den-treprise quil juge trop vague, trop la mode. Et anonyme. Tout le contrai-re fi nalement de lusine qui voque les machi-nes, les produits et sur-tout les hommes et les femmes . De mme, le mot usiner , malgr son ct vieillot, expri-me beaucoup plus juste-ment la ralit de lusine

    que celui d entrepren-dre . Cest un acte no-ble. Pour usiner, il faut connatre fond la ma-tire que lon travaille .

    Le client. Franois Michelin aime les para-doxes. Quand on lui de-mande quel est le per-sonnage le plus important dans lusine ? Le patron ? Les ouvriers ? Les syndi-calistes ? Les actionnai-res ? Il rpond le client qui, pourtant, aux yeux de tous, ne fait pas par-tie de lentreprise. Le client fait non seulement partie intgrante de lusi-ne mais il a une fantasti-que transcendance vis--vis delle puisquil peut lui rester fi dle ou aller voir ailleurs .

    Le personnage le plus important dans lusine ? Le client.Syndicats. Le mot

    qui fche, avec quelques autres comme marxis-te (Marx est coupable davoir rendu les chan-ges conflictuels alors quils sont dabord com-plices ), lutte des clas-ses , 35 heures . Ou encore partenaires so-ciaux . Les patrons ne font-ils pas du social ? Et partenaire signifi e qui a le mme but que vous. Est-ce le cas des syndicats ? .

    Franois Michelin met carrment les syndicats hors-jeu : Jai toujours eu le sentiment que le syndicat vivait comme en dehors de lentrepri-se . Avec cela, il nest pas ais de nourrir le dialogue social, ce qui

    Franois Michelin, en 1958, avec Robert Puiseux (au centre), lors de la rouverture de lusine de Karlsruhe. Le dbut dune expansion mondiale.

    De 1955 2002, la Manufacture passe au premier rang

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    ne lempche pas de re-connatre, titre indivi-duel, le dvouement des syndicalistes dont cer-tains sont des gens re-marquables .

    Capitalisme et libra-lisme. Il donne des d-fi nitions trs personnel-le de ces termes et prend ses distances avec la dia-lectique classique. Le ca-pitalisme repose sur lva-luation des consquences des actes . Quant au lib-ralisme conomique, cest un systme o les per-sonnes acceptent de vi-vre ensemble librement et se soumettent des rgles communes, ce qui conduit une conomie base sur le contrat, une sorte de contrat social .

    LEtat. Franois Mi-chelin sen est trs rgu-lirement pris au gou-vernement, ses mesures arbitraires, comme le con-trle des prix, son diri-gisme qui est un men-songe . Pour lui, il faut remettre en cause le phnomnal caporalis-me dEtat, voulu par les politiques, et dont souf-fre la France .

    Lcoute. A dfaut de dialogue, Franois Mi-chelin revendique le sens de lcoute, non sans hu-mour parfois. Ainsi, il d-clarait, en 2002, no-tre confrre Jean-Pierre Rouger : Regardez mes oreilles, elles sont d-colles. Cest mon plus beau diplme . A ce sens de lcoute, dont il en fait un de ses cre-dos ( Faites-vous dcol-ler les oreilles et coutez ce qui se passe ), il ajou-te le got pour les images pour mieux expliciter son propos, prenant exemple sur lcriture chinoise. Lidogramme chinois du mot couter est ex-traordinaire. Cest un petit rectangle. Dans la partie gauche, un dessin repr-sente une oreille, dans la partie droite, un autre re-prsente lil et, en des-sous, un dernier dessin re-prsente le cur. Quune civilisation, pour expri-mer le mot couter, par-le de loreille, de lil et du cur, cest toute une philosophie et, modeste-ment, je la partage .

    Ce ne sont pas de vains mots et tous ses interlo-cuteurs reconnaissent

    cette capacit de Franois Michelin dcouter et de sintresser autrui.

    Mme les syndicalistes lattestent mais, pour eux, savoir couter ne suffi t pas, il faut aussi savoir

    entendre . Et ils nont pas eu souvent limpres-sion dtre entendus, le patron, lissue dun en-tretien, gardant ce qui est fondamental pour agir selon ses convic-tions, donnant limpres-sion quil tait un pa-tron de droit divin .

    Simplicit. Celle de son bureau, quasi mona-cal, de la 2 CV quil a lon-guement utilise avant de passer la BX, de ses impermables la Co-lombo, celle dune ap-parence passe-partout en dpit de sa silhouet-te dgingande. Et sur-tout celle de ses propos. Si jutilise des mots sim-ples quand je parle, cest simplement pour tre sr de comprendre ce que je dis , a-t-il coutume de dire. Une simplicit d-sarmante qui, souvent, dstabilise son interlo-cuteur.

    Discrtion. Con-trairement un certain nombre de grands pa-trons qui sont souvent prsents sur les plateaux de tlvision et dans les studios de radio, Franois

    La prcocit de Franois Michelin Que quelquun qui ne soit pas apparent la famille Mi-

    chelin devienne grant de la Manufacture fi t natre quelques rumeurs. Lune delles affi rmait que Ren Zingraff tait le fi ls naturel de Franois Michelin. Ce que les intresss prirent avec humour, Zingraff flicitant Franois Michelin pour sa prcocit puisque onze ans seulement les sparent.

    Michelin a t lun des dirigeants les plus invi-sibles. Mais pas le moins cout, ce qui a pu pas-ser pour un art consom-m de la mise en scne. Il sexplique de ce para-doxe : Cest la faute des journalistes qui mont dit Moins vous parlez, plus on vous coute . Mais il reconnat quil sest peut-tre tromp, quil aurait d davanta-ge sexprimer, mme sil se demande sil aurait t cout. Quand les gens sont saturs dides tou-tes faites, ils ncoutent pas les ides pratiques .

    Erreur. Franois Mi-chelin est homme faire son mea culpa. Jai bien peur davoir commis un certain nombre derreurs. Le nombre derreurs que jai faites et que cette Mai-son a eu la gentillesse de me faire relever est consi-

    drable. Mais sans cela, je naurai pas pu crotre .

    Foi. Franois Miche-lin parle de sa foi avec des accents qui rappellent parfois le mystique cata-lan Ramon Lulle (1235 ?-1315). Il cite la Bible, saint Augustin (354-430), Tho-mas dAquin (1225-1274), Pascal (1623-1662) ou Paul VI (1897-1978) : Les usines sont les cathdrales des temps modernes .

    Lhomme. Lhomme est un tre minemment ducable : il ne sduque quen supportant les con-squences de ses actes . Aider lhomme deve-nir ce quil est, voil ce qui compte avant tout .

    Edouard. Dabord son grand-pre, le fon-dateur qui lui a inculqu quelques valeurs fonda-mentales, comme la v-

    rit est plus grande que toi et la ralit est ca-che dans les faits com-me le mtal dans le mi-nerai .Et puis son fi ls. Fran-

    ois Michelin na jamais hsit dsigner son fi ls douard comme son dauphin parmi ses six en-fants. Nous avons acquis la conviction quil poss-de les qualits de caract-re, desprit et de cur que doit runir le futur chef . Cest moi, les cheveux blancs en moins , r-

    sumait-il. Ce qui ne si-gnifie pas quEdouard ntait quun clone de son pre. Celui-ci disait dailleurs de lui quil tait un iconoclaste , enten-dez par l quil possdait une personnalit aussi af-fi rme que son pre, une grande libert de pense et la volont de faire vo-luer les choses.

    (*) Pour en savoir plus, lire Et pourquoi pas ? , entretiens de Franois Michelin avec Ivan Leva et Yves Messarovitch, ditions Grasset.

    Avec le prsident Georges Pompidou, lors dun Salon de lAuto.

    Avec Gabriel Montpied, snateur-maire de Clermont. La Manufacture et la ville, deux destins lis.

    A Bourg-Lastic (Puy-de-Dme), lors du centenaire de la coupe Gordon-Bennett, avec Edouard son fi ls, complice et complmentaire.

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    De 1955 2002, la Manufacture passe au premier rang

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    Petites phrases dun grand patron

    Franois Michelin vu par ses pairs

    Franois Michelin na pas laiss indiffrent les patrons, les hauts fonctionnaires ou les hommes politiques quil a ctoys. Certains, comme Carlos Ghosn, avouent quil les a profondment infl uencs dans leur manire de manager une entreprise. Et tous soulignent la fois sa simplicit, son got pour linnovation, son souci des hommes et son sens de lcoute, ainsi que son incroyable tnacit.

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    Lusine est comme un verbe dont le sujet est le client .

    Lautomobile est la circulation des hommes

    ce que limprimerie est la circulation des ides .

    Lentreprise est lue tous les jours par ses clients .

    Un client qui na quun seul fournisseur cesse dtre intelligent .

    Labsence de concur-rence conduit une per-te de substance phno-mnale .

    Un bon syndicat, cest celui qui commen-cerait par expliquer aux ouvriers ce quest le m-tier de patron .

    Le pouvoir syndical, cest lirresponsabilit au pouvoir .

    Je ne connais person-ne qui ne soit pas heureux de faire du beau travail ; la joie de tout homme est de russir quelque chose .

    Du jour o nous

    oublions que nous fabri-quons des objets qui ont une fi nalit de service, nous faisons une erreur qui peut tre mortelle .

    La vie industrielle est telle quil est impossible de fi xer des seuils, des chances .

    Je ne regarde pas le chemin parcouru mais, au contraire, celui qui reste faire. Cela per-met de garder les pieds sur terre .

    Lerreur la plus cou-rante consiste juger les choses de lextrieur et non de lintrieur .

    Mme ceux (les ouvriers) qui ralisent les tches les plus petites ac-complissent quotidienne-ment une uvre .

    Nous ne fabriquons pas des pneus mais des objets susceptibles daider au transport de gens qui ont besoin de se dplacer, au meilleur compte et avec le maxi-mum de scurit possi-ble .

    Quand vous faites quelque chose de con-forme la nature humai-ne, lensemble de lhuma-nit grandit .

    Regarde et coute, ce sont les personnes avec qui tu travailles qui te feront ce que tu dois tre

    Lors de la venue de Franois Mitterrand, le 6 juillet, 1984, La Montagne avait titr Les deux FM sur la mme longueur donde ?

    Ren Zingraff (an-cien grant de la Ma-nufacture). Ce qui le caractrise, cest limagi-nation. Cest un imagina-tif. Il faut lentendre par-ler avec des chercheurs pour les pousser voir plus loin. Il ouvre des ho-rizons .

    Michel Pbereau (ex-directeur de BNP Pari-bas). Franois Miche-lin est un grand honnte homme, au sens du XVIIesicle, cest--dire un homme de son temps, aussi parfait que possi-ble dans son temps .

    Carlos Ghosn (PDG de Renault). Ce qui ma frapp, cest lattention aux hommes, limpor-tance quil apporte la motivation des quipes, son souci de faire crotre les hommes autour de lui. Il a une trs grande am-bition pour son entrepri-se mais une ambition qui

    nest pas destructrice des hommes qui sont l pour la raliser . Pour Carlos Ghosn, le

    patron nocculte pas lin-dividu : Lhomme int-rieur est encore plus fort que le capitaine dindus-trie .

    Valry Giscard dEs-taing (ancien prsident de la Rpublique). Ce qui ma frapp, cest la simplicit et la primaut donne aux valeurs sur les avantages .

    Louis Schweitzer (ex-PDG de Renault). Cest un homme avec des con-victions extraordinaire-ment fortes et cest par-ce quil a des convictions quil est prt prendre de grands paris .

    Jean-Claude Trichet (gouverneur de la BCE et ancien gouverneur de la Banque de France). Il sagit dun formidable

    chef dentreprise, formi-dable dans la lucidit de ses conseils, et un hom-me qui a normment de bon sens . Ainsi qu une lucidit stratgique consi-drable .

    Franois Michelin sait tout du pneumatique. Cest une situation unique dans une entreprise de cette taille davoir sa tte un homme qui comprenne aussi bien cette technologie et ses points forts . (Glen Barton, PDG de Caterpillar)

    Terence Conran (fon-dateur dHabitat et de Conran Shop). Pour lui, le pneu est plus quun produit, cest un mode de vie .

    Sergio Pininfarina (carrossier italien, pr-sident de Pininfarina SpA). Lattrait pour la technologie est un signe de jeunesse. Monsieur Franois Michelin est un jeune .

    Arthur C. Martinez, an-cien prsident de Sears. Lhomme est lincarna-tion de lentreprise et lentreprise est lincarna-tion de lhomme .

    VGE a t frapp, chez lui, par la primaut donne au valeurs sur les avantages .

    Michel Charasse (s-nateur du Puy-de-Dme, ancien ministre). Un grand industriel qui aime son pays et qui est capable de voir plus loin que les intrts de sa boutique .

    Professeur Liu Ji (con-seiller du prsident de la Rpublique populaire de Chine). Il ne pense pas quaux gens de lentrepri-se mais la socit dans son ensemble .

    Jean Peyrelevade (ex-prsident du Crdit Lyonnais). Cest quel-quun qui a une connais-sance complte de son entreprise dans tous les domaines avec une sim-plicit extraordinaire-ment rafrachissante .

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    Le raisonnement par analogie est un mer-veilleux outil de travail .

    Lautorit ne se parta-ge pas, elle sincarne .

    Cest lamour du pro-grs qui ncessite que lon traque lerreur . M

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