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Performance humaine et limitations ED 1 - REV 02 Hygiène de vie 08/02/2002 ATPL 040 page 4.1 Dans le chapitre : « Hygiène de vie » nous allons traiter : ¸ De l’alimentation ¸ Des précautions à prendre en escale ¸ Du sport ¸ Des médicaments ¸ Des problèmes cardiaques ¸ De l’alcool ¸ Du tabac Ces notions ne sont que des conseils et certaines dépassent largement le cadre de l’examen. Hygiène & nutrition L’hygiène est l'expression de toutes les mesures appliquées pour maintenir la bonne santé. En outre la santé physique est une condition préalable pour un fonctionnement optimal de notre corps. Différents facteurs peuvent influencer notre santé : ¸ L’hérédité et la constitution ¸ L’environnement ¸ Le mode de vie Seul le mode de vie peut être vraiment influencé par notre fait. Mais il y a beaucoup d’autres d'influences sur notre santé à contrôler, comme : ¸ La quantité de nourriture (calories) ¸ La quantité de liquide absorbée ¸ La quantité de sommeil ¸ Le poids normal ¸ Les substances non assimilables ¸ La température du corps et ses changements ¸ Tout genre de « consommation » extrême ou abusive ¸ Toute charge ou stress physique ou psychique Nutrition La nourriture apporte à notre corps des vitamines, des minéraux, des substances de construction et l'énergie requise pour vivre. Notre organisme vivra dans l'équilibre de l'énergie nécessaire et de l'énergie utilisée. Si cet équilibre est dérangé, il peut mener à une perte de poids, ou, ce qui est plus souvent le cas, à un gain de poids. Il faut comparer le cerveau à un moteur qui a besoin d’énergie pour fonctionner. Son carburant est le glucose, son comburant est l’oxygène. Le glucose provient des sucres lents ou rapides obligatoirement contenus dans l’alimentation quotidienne. Le cerveau en a un besoin permanent car un arrêt de plus de 3 minutes de l’approvisionnement en sucre « carburant » provoque la mort irrémédiable des neurones. Quand il n’y a pas assez de glucides dans le sang, c’est l’hypoglycémie conduisant à une fatigue cérébrale résultat du mauvais fonctionnement des neurones. On observe souvent cette hypoglycémie en fin de matinée si on n’a pas pris un petit-déjeuner suffisamment conséquent. Les sucres lents sont préférables aux sucres rapides car ils approvisionnent le cerveau de manière plus continue.

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Hygiène de vie 08/02/2002

ATPL 040 page 4.1

Dans le chapitre : « Hygiène de vie » nous allons traiter :

¸ De l’alimentation¸ Des précautions à prendre en escale¸ Du sport¸ Des médicaments¸ Des problèmes cardiaques¸ De l’alcool¸ Du tabac

Ces notions ne sont que des conseils et certaines dépassent largement le cadre de l’examen.

Hygiène & nutrition

L’hygiène est l'expression de toutes les mesures appliquées pour maintenir la bonne santé. Enoutre la santé physique est une condition préalable pour un fonctionnement optimal de notrecorps. Différents facteurs peuvent influencer notre santé :

¸ L’hérédité et la constitution¸ L’environnement¸ Le mode de vie

Seul le mode de vie peut être vraiment influencé par notre fait. Mais il y a beaucoup d’autresd'influences sur notre santé à contrôler, comme :

¸ La quantité de nourriture (calories)¸ La quantité de liquide absorbée¸ La quantité de sommeil¸ Le poids normal¸ Les substances non assimilables¸ La température du corps et ses changements¸ Tout genre de « consommation » extrême ou abusive¸ Toute charge ou stress physique ou psychique

Nutrition

La nourriture apporte à notre corps des vitamines, des minéraux, des substances de constructionet l'énergie requise pour vivre. Notre organisme vivra dans l'équilibre de l'énergie nécessaire et del'énergie utilisée. Si cet équilibre est dérangé, il peut mener à une perte de poids, ou, ce qui estplus souvent le cas, à un gain de poids.

Il faut comparer le cerveau à un moteur qui a besoin d’énergie pour fonctionner. Son carburantest le glucose, son comburant est l’oxygène. Le glucose provient des sucres lents ou rapidesobligatoirement contenus dans l’alimentation quotidienne. Le cerveau en a un besoin permanentcar un arrêt de plus de 3 minutes de l’approvisionnement en sucre « carburant » provoque la mortirrémédiable des neurones.

Quand il n’y a pas assez de glucides dans le sang, c’est l’hypoglycémie conduisant à une fatiguecérébrale résultat du mauvais fonctionnement des neurones. On observe souvent cettehypoglycémie en fin de matinée si on n’a pas pris un petit-déjeuner suffisamment conséquent. Lessucres lents sont préférables aux sucres rapides car ils approvisionnent le cerveau de manière pluscontinue.

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Le sucre rapide, à peine parvenu dans l’estomac en ressort pour arriver dans les intestins où il estrapidement digéré. Il passe vite dans le sang en quantité important mais il y reste pour une duréerelativement courte. Si aucun exercice particulier n’est demandé au corps, le sucre va être stockéen graisse car il ne peut être brûlé. Le sucre lent reste longtemps dans l’estomac avant d’êtredélivré aux intestins progressivement. Les intestins vont digérer lentement ces sucres complexes.Le glucose parvient alors en petite quantité dans le sang, lequel va pouvoir alimenter l’organismependant longtemps pour répondre au fur et à mesure aux besoins en énergie. La rationquotidienne doit comprendre plus de 50% de glucides.

Un cinquième de l’oxygène que nous respirons et consommons est utilisé pour faire fonctionner lecerveau. Celui ci est transporté par l’hémoglobine grâce au fer qu’elle contient. Ce fer provientobligatoirement de notre alimentation. Quand on consomme une nourriture pauvre en fer, on amoins d’hémoglobine, donc moins de globules rouges ou des globules plus petits. Enconséquence, c’est une moindre quantité d’oxygène qui arrive à notre cerveau d’où une sensationde fatigue. En France, le déficit en fer concerne une femme sur 5 avant la ménopause. D’autrepart, un cerveau mal oxygéné fonctionne au ralenti.

Pour pouvoir utiliser ce carburant et fabriquer cette énergie, l’organisme a besoin non seulementd’oxygène mais aussi de catalyseurs : les vitamines. Une vitamine est une substance organiqueindispensable en infime quantité à la croissance et au bon fonctionnement de l’organisme qui nepeut en effectuer lui même la synthèse.

Vitamines Provenance DéficitA Abats (foie), carottes, beurre Troubles visuels, retard de croissance

Viande de porc (surtout lejambon)Lentilles

Haricots blancsB1

Produits tripiers (rognons,foie)

Dépression

Produits tripiersFromage

Jaune d’œufB2

Viandes

Mauvaise utilisation des vitamines B1 et B3

Volaille (poulet, dinde)Saumon

Foie de veauB3 ou PP

Foie de volaille

Surexcitation

SaumonLentilles

Haricots blancsB6

Foie de veau

Réduction des performances intellectuelles, dépression

HuîtresProduits tripiers (foie et

rognons)Jaune d’œufCamembert

B12

Jambon

Réduction de l’oxygénation du cerveau et des communications entre les neurones

Jaune d’œufHaricots blancs

CressonNoix

Foie de volailleFoie de veau

B9

Brie et Saint Marcelin

Risque de malformation cérébrale pour le fœtus, déficit de la mémoire pour lespersonnes agées

CAgrumes, fruits et légumes

fraisScorbut, fragilité osseuse

D Poisson, foie de poisson Rachitisme, décalcificationE Huilles insaturées, cacao StérilitéK Poisson, céréales Hémorragie

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Les oligo-éléments existent en quantités bien définies dans l’organisme et tout écart prolongéperturbe la constance du milieu intérieur et le fonctionnement des organes. En plus de leur rôleplastiques, les oligo-éléments sont les régulateurs du pH de l’organisme.

Oligo-éléments Provenance DéficitRognonsCèpesThon

MoulesHuîtres

Sélénium

Poisson

Accélération du vieillissement cérébral

Produits marins (poisson surtout lecabillaud, huîtres, moules)

ŒufIode

Fromage

Mémoire défaillante et ralentissement del’intelligence

AmandesNoix

Fruits de merHaricots blancs

Magnésium

Lentilles

Spasmophilie

HuîtresFromage

Foie de volailleZinc

Jambon

Diminution de la perception du goût, certainstroubles psychiatriques, maladies de peau

Boudin noirViande blancheFer

PoissonsAnémie et mauvaise oxygénation du cerveau

FruitsBananes

Haricots blancsPotassium

Lentilles

Tremblements, déséquilibre interne du milieucellulaire

PainFromagesCalcium

Lait

Rachitisme, caries dentaires, non coagulation,troubles neuromusculaires

Chlorure desodium Sel Neurasthénie, fatigue musculaire, déshydratation

PoissonPhosphore

ViandeDéséquilibre acido-basique, mauvaise calcification,

inféconditéManganèse Tous les aliments Troubles digestifs, infécondité

Fluor Certaines eaux de boisson CariesViande

CuivrePain

Anémie, inappétence, amaigrissement, troublescardiaques

Il faut aussi des protéines pour pouvoir assurer la construction et le maintien de la structurecérébrale. Certains maillons de protéines participent à la fabrication de neuromédiateurs, d’oùl’obligation de consommer des protéines à tous les repas. Au petit déjeuner, il est doncindispensable de consommer des laitages comme du lait bien sûr mais aussi des fromages.Le besoin quotidien en énergie se mesure en millier de calories [kcal] ou en milliers de joules[kJ]. 1 kcal vaut 4.2 kJ

La demande quotidienne commence à partir d’environ 2000 kcal et va jusqu'à 6000 kcal poureffectuer un intense travail physique. Dans les quelques exemples d’activités significatifs suivantson consomme entre 300 kcal et 1'000 kcal par heure.

Marcher 300 kcal / heureNager 450 kcal / heure

Faire du vélo 550 kcal / heureJogging 750 kcal / heureCourir 1'000 kcal / heure

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Diététique : notions élémentaires

Les glucides sont les sucres lents qui fournissent l'énergie aux muscles et au métabolismecellulaire. Ils calment la faim.

Les protides ont un effet anti-fatigue. L'apport journalier doit être de 1 gramme par kilo de poidscorporel.

Une petite quantité de lipides est souhaitable pour apporter des acides aminés essentiels et desvitamines liposolubles.

Une nutrition saine se compose d'une composition équilibrée des trois aliments fondamentaux:protéine, graisse et hydrate de carbone (glucides). Un bon équilibre alimentaire présente larépartition journalière idéale suivante :

¸ 4 parts de glucides¸ 2 parts de protides¸ 1 part de lipides

Pour un homme de 70kg, les besoins quotidiens sont :

protéine 70g 12%lipides 65g 25%

glucides1 370g 63%

Afin d'empêcher la fatigue et la diminution de la performance, l'alimentation sera répartie le jour,de la manière suivante :

¸ 30% au petit déjeuner¸ 10% dans la matinée ( pause de 9 heures )¸ 30% au déjeuner¸ 10% dans l’après midi ( pause de 16 heures )¸ 20% au dîner

Le poids normal peut être déterminé avec le Body-Mass-Index (BMI) :

BMI = Masse en kg / (Taille en m)_

La plage normale se trouve entre 20 kg/m_ (femmes) à 25 kg/m_ (hommes).Exemple d'un homme qui pèse 68 kilogrammes et mesure 1.75m : BMI = 68 / (1.75)_ = 22.2

Substances non assimilables

Ce sont les restes non digérables de notre nourriture. Ils sont principalement d'origine végétale.Ils ont peu de valeur nutritive mais sont très importants pour le mécanisme de la digestion.Ils gonflent et stimulent les intestins. S’ils manquent, ils mènent à la constipation, tout commel’eau.

En rapport avec le vol on le notera que certaines ces « substances de ballast » produisent desgaz (légume féculents, chou, avoine), qui pourrait mener à une flatulence accrue en altitude.

1 Les graisses ont un poids spécifique plus élevé que les deux autres composants

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Liquides

Boire est très important, particulièrement dans l'aviation, car il y a souvent une faible humiditédans les cabines pressurisées ce qui implique plus d’eau sera évaporée. Notre corps libère déjàdans un environnement normal environ 50 ml de l'eau par heure au travers de la respiration et dela peau.

Environ 60% à 70% de notre poids est du à l'eau. Elle doit être ajoutée et libérée dans desquantités respectives pour réguler notre équilibre hydrique quotidien. La consommation d’eaupeut varier considérablement quand le corps commence à suer en raison de températurescroissantes ou de la charge physique.

Équilibre hydrique quotidienEntrée d’eau Sortie d’eau

Boissons 1300 ml Urine 1500 mlNourriture 900 ml Respiration & Peau 700 mlTOTAL 2200 ml TOTAL 2200 ml

Comme nous le savons déjà, les liquides effervescents (boisson gazeuses en particulier) devraientêtre évités avant vol.

Apprendre à manger

Le principal risque d’incapacité en vol est l’intoxication alimentaire : en conséquence, lespersonnels navigants ne doivent pas prendre le même plateau repas pour éviter la simultanéitéd’incapacités subites en vol en cas d’intoxication alimentaire.

L’alimentation du pilote devrait présenter les caractéristiques suivantes :

¸ Les qualités du régime alimentaire du personnel navigant avant et pendant le vol sont :¸ La « digestibilité » aisée des aliments¸ L’absence de formation de gaz car certains aliments provoquent la formation de gaz,

parmi ceux ci il faut citer :o Les légumes : laitues, radis, choux, céleris, navets, haricots, oignons, ails,

tomates, concombres, épinardso Les piments : poivre gris et rougeo Les fruits : melons, pommes crues, raisins, groseilleso Les œufs : surtout les œufs durso Les fromages : tous sauf le fromage blanco Les desserts : riches en féculents

Le repas d’un pilote doit présenter un contenu riche en glucides avec une restriction : ils peuventdiminuer la vigilance pendant la seconde moitié de la nuit mais aussi : un apport de protéinespeut aider à limiter le déclin de la vigilance au cours de la nuit. Pendant le travail de nuit, il fautéviter les repas très riches en graisses.

Retenir le tableau suivant qui peut vous guider pour orienter votre alimentation avant un vol :

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A EVITER A FAVORISER

Aliments raffinés qui souvent manquede vitamines, minéraux et oligo-éléments :¸ pain blanc¸ riz blanc¸ farine blanche¸ pâtes blanches¸ sucre blanc

Aliments bruts : glucides lents et fibres quiaccélèrent le transit intestinal en retenantl'eau dans le tube digestif:¸ pain complet¸ riz complet¸ sucres non raffinés (sucre roux)¸ semoule¸ céréales¸ fruits¸ légumes verts¸ légumes secs

Sucres cachés dans les boissons etles desserts

Sucres naturels que l'on trouve dans lesfruits et le miel

Graisses cachées dans la viande, lacharcuterie et les pâtisseries

Poissons et volailles

Le cholestérol

Un taux de cholestérol élevé dans le sang est une cause de problème cardiovasculaire. Ce risqueest compensable avec ou sans médicaments.

Le cholestérol est un stérol d’origine alimentaire, présent dans toutes les cellules, dans le sang, età un taux plus élevé dans la bile. A l’état pathologique, le cholestérol est précipité dans la vésiculeou les voies biliaires et forme certains calculs biliaires. Il est également considéré comme l’un descorps surchargeant les artères. Le cholestérol est nécessaire à la formation de la membranecellulaire. Le foie fournit normalement assez de cholestérol pour les besoins du corps soit environ1000mg par jour

On consume du cholestérol dans notre vie de tous les jours car on en trouve dans toutealimentation dérivée d’un animal comme le lait, les œufs, la viande, la volaille, le poisson.

Le cholestérol devient un risque pour la santé quand des lipoprotéines de basse densité (LDL)sont transportées dans le sang à un taux élevé. Le taux de cholestérol généralement considérécomme admissible est d’environ 200mg/dl ou 5,17mmol/l. un taux compris entre 200 et 239mg/dl(6,18mmol/l) constitue le limite haute admissible. À partir de 240mg/dl (6,20mmol/l) de graissesdans le sang, ce taux sera considéré élevé. Une personne avec un taux de cholestérol de300mg/dl (7,76mmol/l) présente un risque d’attaque cardiaque doublé par rapport à unepersonne présentant un taux normal.

Le taux de cholestérol est affecté par divers facteurs :

( Un régime à fort taux de cholestérol et de graisses saturée (présentes dans les nourrituresdérivées des animaux, incluant la viande, le beurre, le fromage, l’huile de palme et de noix decoco) est associé avec une hausse du taux de cholestérol. Réduire le cholestérol et lesgraisses saturées absorbés aide à réduire le taux de cholestérol.

( Un surpoids augmente le taux de cholestérol. Perdre du poids peut aider à faire baisser letaux de cholestérol, de cholestérol LDL appelé aussi « mauvais » cholestérol mais aussi letaux de triglycérides, l’autre forme de graisse dans le sang, qui, comme le cholestérol, sontassociées au risque cardiovasculaire.

( Une activité physique régulière peut aider à éliminer le « mauvais » cholestérol et augmenterle cholestérol HDL. Cette activité contribuera aussi à la perte de poids. 30 minutes d’activitéphysique sont recommandées par jour.

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D’autres facteurs peuvent aussi influer sur le taux de cholestérol comme :

( L’age : car le taux de cholestérol tend à augmenter avec l’age.( Le sexe : avant la ménopause, les femmes ont tendance à avoir un taux de cholestérol plus

faible que les hommes. Après la ménopause, le taux de cholestérol LDL des femmesaugmente. A plus de 50 ans, les femmes ont généralement un taux de cholestérol plus élevéque les hommes.

( L’hérédité : un taux de cholestérol élevé peut être héréditaire.

Les JAA demandent qu’un test sanguin soit effectué, lors de l’examen médical, pour connaître letaux de cholestérol du pilote. Ces tests sanguins sont connus sous le nom de profil lipidique car ilsmesurent le taux de graisse, en fait le taux de lipoprotéines qui sont une combinaison de graisseset de protéines transportées par le flux sanguin.

Un pilote, à la cinquantaine, présente un risque moyen de problème cardiaque d’un pour 3millions d’heures de vol, mais l’hypertension, une anormalité lipidique, ou le tabagisme sont desfacteurs aggravants. Pour les JAA, un pilote dont le taux de cholestérol dépasse 213mg/dl(5,5mmol/l) doit se voir conseillé de modifier son régime alimentaire et de perdre du poids. Untaux de cholestérol supérieur à 251mg/dl (6,5mmol/l) demandera un traitement.

Le traitement d’un taux de cholestérol élevé demande des changements dans le régimealimentaire et impose parfois de prendre un traitement pour baisser le taux de graisses(cholestérol et triglycérides). La plupart des traitements modernes sont compatibles avec le vol.

( Évaluation du risque cardiovasculaire

Il faut additionner les valeurs lues dans les tableaux ci-dessous pour reporter le total dans ledernier tableau :

Évolution du risque avec l’ageAge Homme Femme

20-24 -9 -735-39 -4 -340-44 0 045-49 +350-54 +655-59 +860-64 +1065-69 +11 +1270-74 +12 +1475-79 +13 +16

Identification du risque en fonction du taux de cholestérolTaux Age

20-39 40-49 50-59 60-69 70-79mg/dl mmol/l

H F H F H F H F H F<160 <4,14 0

160-199 4,14-5,15 +4 +3 +2 +1 0 +1200-239 5,17-6,18 +7 +8 +5 +6 +3 +4 +1 +2 0 +1240-279 6,20-7,2 +9 +11 +6 +8 +4 +5 +2 +3 +1 +2

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Identification du risque en fonction du taux de « bon » cholestérol (HDL)HDL Risque

mg/dl mmol/l homme femme60 et plus 1,55 et plus -1

50-59 1,29-1,53 040-49 1,03-1,27 +1<40 <1,03 +2

Identification du risque lié au tabagismeAge

20-39 40-49 50-59 60-69 70-79H F H F H F H F H F

Fumeur +8 +9 +5 +7 +3 +4 +1 +2 +1Non-fumeur 0

Identification du risque lié à la pression artérielleNon-traitée TraitéePression systolique

H F H F<120 0

120-129 0 +1 +1 +3130-139 +1 +2 +2 +4140-159 +1 +3 +2 +5

160+ +2 +4 +3 +6

Risque cardiovasculaire à 10 ansHomme Femme

Total de points Risque Total de points Risque<0 <1% <9 <1%0-4 1% 9-12 1%5-6 2% 13-14 2%7 3% 15 3%8 4% 16 4%9 5% 17 5%10 6% 18 6%11 8% 19 8%12 10% 20 11%13 12% 21 14%14 16% 22 17%15 20% 23 22%16 25% 24 27%

17 et plus >30% 25 et plus >30%

Si les risque estimé est supérieur à 1%, un examen médical approfondi est requis, un traitementpeut être prescrit. Les examens sanguins se conduisent à jeun. Ils révèlent non seulement le tauxde cholestérol mais aussi le taux de :

( LDL ou « mauvais » cholestérol : un fort taux de LDL dans le sang implique un risque decolmatage des artères (artériosclérose). Un caillot (thrombose) peut bloquer l’afflux sanguindans la région du rétrécissement artériel. Si ceci se produit avec les vaisseaux du cœur, c’estl’accident cardiaque.

( HDL ou « bon cholestérol » : qui transporte 1/3 du cholestérol dans le sang, collecte lecholestérol rencontré dans le sang et l’amène vers le foie où il est recyclé ou éliminé. Unepersonne présentant un fort taux de HDL présente un risque d’accident cardiaque plus faible.

( Triglycérides

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Pour réduire le taux de cholestérol, on recommande de perdre du poids, d’exercer une activitéphysique pendant au moins 30 minutes par jour, et de changer de régime alimentaire.

Le régime alimentaire adéquat conseille de :

( « Manger » assez de calories pour maintenir le poids avec un maximum de 30% de caloriesen provenance de graisses, dont moins de 7% en provenance de graisses saturées. Lesgraisses poly insaturées présentes dans les poissons d’eaux froides comme le thon, le cabillauet la morue et dans certaines huiles végétales (tournesol, maïs) ou les graisses monoinsaturées présentes dans l’huile d’olive ou d’arachide vont apporter des calories mais aider àréduire le cholestérol.

( « Consommer » moins de 200mg de cholestérol par jour( Si les 2 actions précédentes ne réduisent pas le taux de LDL, ajouter des fibres solubles dans

le régime. On trouve ces fibres dans les fruits, les légumes et les féculents. On recommanded’en absorber 25 à 35g par jour.

( Augmenter l’apport de vitamines antioxydantes comme les vitamines C et E. Les LDL oxydésse déposent sur les parois des artères. Ces vitamines se retrouvent dans bon nombre defruits. Les « cures » de vitamines peuvent aussi être utiles.

( Augmenter l’apport de vitamine B12, B6 qui dégradent l’homocystéine, un acide aminéconsidéré comme une toxine vasculaire responsable de 5 à 10% du risque cardiovasculaire.On trouve ces vitamines dans les fruits, les légumes (en particulier les haricots). L’apport decompléments vitaminés n’a pas été prouvé.

( Consommer 2 ou 3 fois par semaine du poisson, source d’acides gras oméga 3 qui fontbaisser le taux de cholestérol et de triglycérides. Un surdosage en oméga 3 fait néanmoinsaugmenter le taux de LDL, le taux de sucre chez les diabétiques, et la toxicité des vitamines Aet D. Les oméga 3 fluidifient le sang. On peut aussi trouver des oméga 3 dans les huiles delin.

De nombreux traitements existent pour réduire le taux de cholestérol, parmi ceux ci citons :

( La statine, qui représente le traitement le plus utilisé. Sa fonction est de bloquer l’enzyme quitransforme les graisses en cholestérol dans le foie. En réduisant le taux de LDL, elle augmentele taux de HDL. La statine a peut d’effets secondaires mais, dans certains cas, elle peut faireaugmenter le taux d’enzyme hépatiques. Des tests sanguins sont effectués régulièrement,dans ce cas, pour vérifier que l’on a pas « abîmé » le foie avec ce traitement. Comme leseffets secondaires de ce traitement sont rares, il est considéré comme compatible avec le vol.

( La niacine ou acide nicotinique est une vitamine B qui, administrée à doses suffisantesaugmente le taux de HDL en faisant baisser celui de LDL et de triglycérides. Les effetssecondaires sont des démangeaisons de la peau. Ce traitement peut endommager le foie, enconséquence celui ci doit être surveillé.

( D’autres traitements utilisent la bile, qui, déchargée (sous forme de comprimés) dans l’intestinva dégrader les graisses et le cholestérol au cours du processus de digestion. Les effetssecondaires sont des nausées, des indigestions, une constipation et une augmentation dutaux de triglycérides.

( Les dérivés d’acide fibrique font baisser le taux de triglycérides et augmenter le taux de HDL.Les effets secondaires sont des calculs biliaires.

Dans tous les cas, un pilote souffrant d’un fort taux de cholestérol peut se traiter simplement enmodifiant son régime alimentaire ou en utilisant un traitement approprié ne causant pas d’effetsindésirables sur le vol.

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Prophylaxie des maladies

Une prophylaxie est l’ensemble des moyens propres à garantir contre les maladies.

La responsabilité de maintenir un corps sain se situe entre VOS mains. Ainsi, vous devezsavoir comment vous protéger, vous et les autres, de l'infection d'une maladie. Il y a deuxméthodes principales pour le faire :

¸ Éviter le contact avec un agent de la maladie (la prophylaxie d'exposition)¸ Préparer votre corps pour un contact possible (la prophylaxie de vaccination)

Escales à risques sanitaires :

Notre organisme, vivant sous nos latitudes, n’est pas habitué aux conditions « tropicales ».

Il existe de grandes variétés climatiques en fonction de la latitude, du régime des vents, de lapluviosité, de la proximité ou non de la mer. La zone équatoriale est caractérisée par destempératures qui varient peu (25° à 30°C), une humidité très élevée (de l'ordre de 80 à 100% ),des pluies abondantes : 2m50 à 4 m tout au long d'une année et d'une année sur l'autre.

Sur les côtes, l'influence maritime introduit une nuance fondamentale du point de vuebioclimatique : le vent rend supportable ces températures toujours élevées. Les zones tropicales,de part et d'autre de l'équateur comportent une saison sèche (hiver) avec des températures trèsélevées le jour, plus faibles la nuit et une saison des pluies (été) avec des températures moinsfortes et plus régulières. Ces pluies très intenses s'abattent en quelques mois.

Ces caractéristiques évoluent progressivement dans leurs composantes vers les zones prédésertiques où les variations de températures sont plus sensibles encore et les précipitations sontinférieures à 500 mm par an.

Prophylaxie d’exposition

La propreté en général et les précautions quand on prend de l'eau ou de la nourriture crue sonttoujours justes. De l'eau polluée est toujours la source la plus commune d'infection. Dansquelques pays, l'eau ne devrait même pas être employée pour le brossage des dents.

En conséquence :

¸ Ne JAMAIS consommer de la nourriture crue¸ Ne manger que de la viande bien cuite ou bouillie¸ Peler toujours les fruits¸ Ne pas consommer de salade et de légumes crus¸ Ne pas consommer de glaces ou de produits lactés¸ Attention aux nourritures ouvertes ou décapsulées (boissons, desserts, ...)

Certaines maladies peuvent être transmises dans ces zones par l'alimentation comme l’hépatite A,la fièvre typhoïde, les parasitoses, l’amibiase, le choléra.

L'utilisation des préservatifs est devenue d'importance majeure ces dernières années en liaisonavec le VIH et le SIDA. Les préservatifs protègent également de l'infection d'autres maladies,telles que l'herpès génital, la gonorrhée (excursionniste) ou l'hépatite B.

La prophylaxie d'exposition est une obligation. Les effets et les risques du climat peuventaider une infection, car votre corps n'est pas adapté à l'environnement (la chaleur, l’humidité, le

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climat tropical, les maladies tropicales). Les maladies tropicales incluent des piqûres d'insectes etla microbiologie, en relation avec un climat tropical. Une bonne protection contre les piqûresd'insectes pourrait être réalisée en employant des filets anti moustiques (pour dormir), desinsecticides ou en portant des chemises à manches longues et des pantalons longs.

La turista quant à elle est favorisée par la chaleur et la fatigue.

Nourriture et boissons :

On préférera les viandes très cuites ou les poissons cuits, garnis de légumes verts cuits ou de riz.Les crustacés (cas des langoustes) ne présentent pas de problèmes particuliers, les coquillagessont à éviter sauf s'ils proviennent de la haute mer non polluée. Les crudités sont à éviter. Leslégumes et les fruits peuvent être consommés s'ils comportent une coque ou une peau enlevéepar le consommateur. Les produits laitiers sont sûrs s'ils sont industriels et contrôlés. Le lavagedes mains est vivement recommandé avant toute manipulation d'aliments.

La consommation de vitamine C est à conseiller vivement en prenant 1 comprimé de 1 grammepar jour.

Les boissons industrielles et eaux minérales sont sûres si elles sont décapsulées devant leconsommateur. Il faut éviter les glaçons. Le café et le thé peuvent être consommés quand ilssont « sûrs » comme dans le cas des hôtels dans lesquels descendent généralement leséquipages. Les jus de fruits pressés immédiatement et devant vous peuvent être consommés.Pour la petite histoire, les équipages Lufthansa boivent beaucoup de Schweppes, une boissongazeuse riche en quinine qui est utilisée dans la prévention du paludisme ou malaria.

Il est possible de désinfecter l'eau du robinet à l'aide de Micropur ou Hydroclonazone quin'altèrent pas le goût (1 comprimé par litre et laisser agir 1 heure). Mais ils doivent êtreutilisés sur de l'eau claire car ils sont sans effet sur les kystes d'amibes ou de GiardaIntestinalis.

Prophylaxie de vaccination

Le navigant amené à effectuer des missions en pays tropicaux est exposé à des risques sanitairesdont beaucoup peuvent être prévenus par la vaccination. Avant de décrire les critères de décision,il faut noter que les seuls vaccins exigés pour l'entrée dans les pays, totalement insuffisants pourla protection du navigant, sont le vaccin antiamarile (fièvre jaune) et certains autres vaccinsdemandés dans des circonstances particulières (vaccin contre le méningocoque A pour les gens serendant à la Mecque).

La vaccination joue donc un grand rôle dans la prévention des maladies. Les vaccins que doit tenirà jour un pilote sont :

¸ Quelle que soit la destination :

Le DT POLIO: Diphtérie- Tétanos-Poliomyélite (Remboursé par la sécurité sociale). La primovaccination comprend 3 injections à 1 mois d'intervalle avec 1er rappel un an après. Normalementtous les individus ont été vaccinés pendant leur petite enfance et au cours du service militaire. Lesrappels, après l'âge de 20 ans seront effectués tous les 10 ans. Même si les rappels n'ont pas étéeffectués régulièrement, un seul rappel suffit.

Le BCG : Tuberculose (Remboursé par la sécurité sociale). La primo vaccination est obligatoire eteffectuée durant l'enfance. L'efficacité peut se vérifier régulièrement (environ tous les 5 ans) àl'aide d'un test IDR ou monovax. Si le résultat est négatif, une nouvelle vaccination doit êtreeffectuée.

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L’HEPATITE B - (Remboursé par la sécurité sociale). La primo vaccination se fait en 3 injections.Le premier rappel suit 1 an après. Ensuite un rappel tous les 5 ans est requis. Ce virus trèsrésistant peut être transmis par voies sexuelles, sanguine (blessure...) ou salivaire. Dans 80% descas, la maladie passe inaperçue mais les sujets atteints sont contaminants pour leur entourage.Elle peut présenter des aspects graves (formes chroniques, cirrhose du foie ou cancer) et évolueren hépatite fulminante. L'Afrique et l'Asie sont des régions à très haut risque.

¸ Destinations situées en zone tropicale d’Afrique ou d’Amérique du sud :

Depuis 1981 trois maladies sont soumises au Règlement Sanitaire International (RSI) : la fièvrejaune, le choléra et la peste. En ce qui concerne cette dernière, elle s'est raréfiée, sans que l'onait pu démontrer le rôle des vaccinations.

Vaccination ObligationMode

d'injectionTemps au bout duquel

le sujet est protégé

Duréede

validité

Antiamarile(fièvre jaune)

Obligation dans denombreuses régionsd'Afrique (entre 15°de latitude N et S);en Amérique de l'étatde Panama au 15° delatitude S.

Injection souscutanée dansun centre agrééuniquement.

10 j après l'injection deprimo-vaccination. Le jourmême si la revaccinationest pratiquée au cours decette période de 10 ans.

10 ans

Anti-Cholérique

Obligation suppriméedepuis le 1/1/74,mais certains payscontinuent à l'exiger.

2 injectionssous cutanées à6 ou 12 joursd'intervalles

6 jours après la premièreinjection. Le jour même encas de revaccinationeffectuée au cours des 6mois de validité.

6 mois

La FIEVRE JAUNE (vaccination antiamarile : non remboursée par la sécurité sociale) : cettevaccination est obligatoire pour aller et revenir de la quasi-totalité des pays situés en Afrique (ouAmérique du Sud) équatoriale et tropicale (dont le Sénégal) Kenya et Tanzanie font parties). C'estune maladie grave qui est transmise par les moustiques. Les chances de survie sont de l'ordre de50%. Cette vaccination ne peut s'effectuer que dans un centre de l'institut Pasteur. Elle estvalable 10 ans et le protection ne commence que 10 jours après la vaccination.

L’HEPATITE A (non remboursé par la sécurité sociale) : la primo vaccination s'effectue en 2injections puis 1 rappel à 1 an. L'immunité est de 10 ans. La transmission de cette maladie estoro-fécale, la contamination se fait principalement de personne à personne, par l'intermédiaired'aliments (coquillages et crudités) ou d'eau contaminée. C'est une hépatite aiguë classique plusou moins importante, avec parfois une évolution vers une hépatite fulminante. Habituellement laguérison se fait en moins de 6 mois, il n'y a jamais d'évolution vers l'hépatite chronique, ni deséquelles.

Le MENINGOCOQUE A+C (non remboursé par la sécurité sociale) : il s'agit d'une seule injection.L'immunité commence 10 jours après et dure 4 ans. La transmission est exclusivement inter-humaine par les sécrétions rhino-pharyngés. La méningite cérébro-spinale entraîne des séquelleset la mort dans 1 cas sur 10. Ce vaccin est recommandé pour les destinations suivantes: Mali,Ethiopie, Somalie et les risques subsistent de décembre à juin au Kenya, Tanzanie et Burundi.

La TYPHOIDE Vi (vaccin polyosidique : non remboursé par la sécurité sociale) : il s'agit d'uneseule injection, l'immunité commence 15 jours après et dure 3 ans. Le risque est d'ordrealimentaire. L'eau et les denrées contaminées en sont à l’origine. La fièvre typhoïde nécessite

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l'hospitalisation. Les régions à haut risque sont les suivantes : Maghreb, Inde, Asie du Sud-Est,Amérique Latine.

Le paludisme :

Le paludisme est une maladie parasitaire fébrile à manifestations cliniques multiples très grave.Elle est transmise par des moustiques du genre anophèle. L'Organisation Mondiale pour la Santé(OMS) évalue de 4 à 500 millions de personnes atteintes par cette maladie qui cause en moyenne3.5 millions de décès chaque année.

Cette maladie infectieuse est provoquée par des parasites du sang appelés Plasmodium,transmis à l'homme par la piqûre de la femelle moustique anophèle. Le développement desparasites se fait d'abord dans les organes internes et se poursuit dans les globules rougesprovocant la destruction de ceux-ci.

Il existe 4 espèces de parasites déterminant le type de fièvre associée. Selon l’espèce, la maladiesera plus ou moins grave. Les formes les plus graves du paludisme sont présentes au Kenya et enTanzanie.

Espèce Répartition géographique Type de fièvrePlasmodiumFalciparum

Zone tropicaleFièvre tierce maligne (la plus

grave)

Plasmodium VivaxAfrique du Nord, Asie du Sud Est,

Amérique du SudPlasmodium Ovale Afrique centrale

Fièvre tierce bénigne (la plusrépandue)

Plasmodium Malarie Zone tropicale Fièvre quarte bénigne

Les manifestations cliniques peuvent évoluer en 2 périodes :

¸ une période dite d'invasion caractérisée par une fièvre variable¸ une période dite de rechutes plus ou moins nombreuses pouvant s'étendre sur des mois

et même des années.

L’incubation est imperceptible et dure généralement de 10 à 25 jours mais se prolonge parfoisplusieurs mois. L'apparition du premier accès de fièvre est brutal. Son apparition est parfoisatypique, présentant des troubles gastriques banals ou simulant une fièvre typhoïde.

L'accès de fièvre typique se déroule en 3 phases :

¸ Stade de frissons: brusque, intense, pénible avec sensation de froid, maux de tête etdouleurs lombaires. Ce stade dure de 30 minutes à 1 heure.

¸ Stade de chaleur: Montée de température (vers 40°C), peau sèche et brûlante. Ce stadedure 2 à 4 heures.

¸ Stade de sueurs: Abondantes, intenses. Généralement ce stade dure 2 à 4 heuresmarquant la fin de la crise.

Dans certains cas, la maladie se déclare sous une forme atypique, la rate a augmenté de volumeet est sensible. On observe des troubles digestifs divers, des signes de bronchite ou des signesurinaires.

Les rechutes surviennent après une guérison apparente chez un individu mal soigné. Les rechutespeuvent être soit précoces dans les jours ou les semaines qui suivent la guérison soit tardives enapparaissant plusieurs années après.

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Le paludisme peut entraîner des :

¸ Complications hépatiques : appelées Paludisme viscéral. Les problèmes sont au niveau dufoie.

¸ Complications nerveuses qui sont observées chez les enfants.¸ Complications rénales qui se manifestent par des inflammations des reins.¸ Complications pulmonaires qui ressemblent à une pneumonie.

Le responsable des formes graves de paludisme est le plasmodium Falciparum. Un accès grave estun accident redoutable avec des troubles psychiques et neurologiques dont la conséquence est lecoma ou un état convulsif. En l'absence de traitement, la mort peut survenir en quelques heures.

La fièvre bilieuse hémoglobinurique est une destruction brutale des globules rouges. La fièvre esttrès élevée avec des vomissements, des douleurs lombaires, et des céphalées. En l'absence detraitement, la mort survient.

Le paludisme est une maladie très grave, dont les manifestations sont très variées. Les médecinsgénéralistes sont rarement confrontés à cette maladie dans ses formes atypique et peuventfacilement passer à côté dans leur diagnostic. Il est impératif de leur signaler que vous allezsouvent en Afrique en zone impaludée. Le seul moyen d'identifier le paludisme est le test dit de lagoutte épaisse.

Le danger est réel pour les navigants alors pour prévenir le paludisme, il est conseillé de :

¸ Se protéger contre le vecteur, l'anophèle : chambre climatisée, moustiquaire, répulsifs(crème ou spray anti-moustiques), vêtements à manches longues surtout au crépuscule,période pendant laquelle le moustique pique.

¸ Se traiter par voie orale à l'aide de certains médicaments. Le choix d'un antipaludéen esttrès difficile car des effets secondaires sont possibles. La quinine est contre indiquée chezles navigants en raison de son action sur l'oreille interne. De plus elle s'élimine trop vite.La chloroquine peut être utilisée mais certaines souches résistent. Le LARIAM(méfloquine) ne convient que pour des séjours de courtes durées, des effets secondairessont possibles, et son utilisation à long terme entraîne une inefficacité. Son utilisationest à proscrire pour les navigants. La FLAVOQUINE et le FANSIDAR ont été proscritsà cause de leurs effets secondaires.

Les 2 seuls médicaments pouvant être utilisés en raison de leur innocuité sont : la NIVAQUINE etla PALUDRINE. Dans les zones résistantes à la chloroquine, il faut associer les 2. L'institut Pasteurrecommande aux Français vivant dans ces pays de prendre 1 comprimé de Nivaquine (100 mg) et2 comprimés de Paludrine (2 x 100 mg) par jour.

Les pays où une résistance fréquente à la chloroquine a été constatée sont :

¸ Amérique du Sud : Brésil, Colombie, Equateur, Guyana, Guyane, Surinam, Venezuela¸ Afrique : Burundi, Cameroun, Congo, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Zanzibar¸ Asie : Birmanie, Cambodge, sud de la Chine, Laos, Philippines, Thaïlande, Viet-Nam

En cas de crise de paludisme, il faut absolument prévenir le médecin. En l'absence de médecin lemédicament à utiliser à titre curatif est l’HALFAN qui se délivre en pharmacie. La posologie enl'absence de médecin est la suivante : 6 comprimés répartis sur 12 heures (2 comprimés toutesles 6 heures au plus tard).

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Méningite

Il s’agit d’une inflammation très brutale des méninges, les enveloppes membraneuses du cerveauet de la moelle épinière. En quelques heures, l’irritation due à un saignement, à un virus, à unebactérie (comme le méningocoque), ou à un parasite provoque un syndrome parfois difficile àdiagnostiquer et qui engage le pronostic vital d’emblée. Les méningocoques sont endémiques sousles latitudes tempérées, et provoquent des cas sporadiques ou de petits groupes de cas en hiverou au printemps.

L’apparition brutale de céphalées avec fièvre, de nausées, de vomissements, d’une raideur de lanuque et d’une photophobie sont les signes d’appel mais une hémorragie méningée, par ruptured’un anévrisme cérébral peut présenter les mêmes symptômes.

Les symptômes initiaux sont les mêmes que ceux de la grippe. La raideur de la nuque est le signeméningé le plus précoce et le plus constant. Le mouvement est limité par la contraction trèsdouloureuse des muscles cervicaux postérieurs. Le « signe de Kerning » se recherche en pliant lescuisses sur le bassin, jambes étendues : une douleur s’oppose à cette extension et oblige lemalade à fléchir les cuisses et les jambes. Le « signe de Brudzinski » apparaît lors des tentativesd’antéflexion de la tête, on observe une flexion involontaire des membres inférieurs. Les réflexestendineux et cutanés sont contrariés. En cas de méningite virale, la prise d’antibiotiques peutinitialement empêcher l’identification.

La méningite à méningocoque est contagieuse. La bactérie responsable se transmet par contactdirect, notamment avec les gouttelettes qu’émettent les voies respiratoires des sujets infectés. Lemicrobe est hébergé dans le nez et la gorge. La plupart des infections sont infra cliniques etnombre de personnes contaminées sont des porteurs sains. La diminution de l’immunité dans lapopulation contre une souche favorise les épidémies.

La méningite est une urgence vitale. Elle peut s’accompagner d’une septicémie par passage dumicrobe et de ses toxines dans le sang. Le traitement est conduit dès qu’une ponction lombaire aété faite. Celle ci oriente le diagnostique : le liquide prélevé peut être clair comme de l’eau ourouge vermillon en cas de saignement. L’antibiotique de choix est la rifadine mais en fonction del’antibiosensibilité du méningocoque, la pénicilline, l’ampicilline, le chloramphénicol seront utilisés.Si survient un choc sceptique avec grand collapsus cardiovasculaire, les réanimateurs utiliseront leremplissage liquidien, la dopamine et la dobutamine, deux puissants médicaments agissant sur lesrécepteurs des cellules musculaires du cœur et des vaisseaux. La défaillance du cœur, cérébrale etrénale n’est pas inhabituelle.

Il n’existe pas de vaccin contre les méningocoques de type B mais des vaccins contre lesméningocoques de type A (responsables des épidémies africaines) et C (responsables des casgroupés en Europe) existent. Il existe aussi un vaccin expérimental contre les groupes Y et W35venus des pèlerinages de La Mecque. Pour l’OMS, une campagne de vaccination de masse peutstopper une épidémie de type C.

La méningite fait peur… Tout symptôme méningé brutal doit être une urgence vitale. Lediagnostic, la ponction lombaire et le traitement ne souffrent d’aucun retard. Comme toutes lesmaladies, les méningites à méningocoque savent prendre des formes diverses. La mortalité estde 5 à 10% mais elle atteint 50% sans traitement. Les séquelles sont sérieuses car 15 à 20% despatients survivants souffrent de séquelles neurologiques ou de retards mentaux.

Quelques autres maladies tropicales :

La dengue est une maladie tropicale épidémique ressemblant à la grippe. C’est une maladietransmise par les moustiques, elle est d'origine virale. Elle est caractérisée par un début brusque

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avec une fièvre, des courbatures, des céphalées, des douleurs articulaires et musculaires, avecparfois une éruption rouge de la peau rappelant la scarlatine. La convalescence se caractérise parune grande fatigue. Elle apparaît de manière sporadique sous forme d'épidémie.

L’amibiase est une maladie parasitaire due à une amibe, elle est contractée par l'ingestion dekystes d'amibes. Elle est la plus fréquente. Le foie, les reins, le cerveau peuvent être touchés.L’atteinte intestinale (dysentrie amibienne) survient au début de la maladie. Elle se manifeste parune dysenterie avec des selles purulentes et sanguinolentes. Non-traitée cela peut devenirchronique et à long terme atteindre d'autres organes. L’amibiase peut s'attraper en mangeant descrudités mal lavées ou en buvant de l'eau contaminée. La meilleure protection est une hygiènestricte : lavage des mains, légumes cuits, boissons industrielles, eau minérale.

Les bilharzioses sont des affections parasitaires dues à des vers plats appelés Schistosoma. Ilspénètrent sous la peau lorsque l'on se baigne ou que l'on marche dans de l'eau doucecontaminée. Ils se développent sous la peau et se fixent sur certains organes selon l'espèce. Lamaladie se déclare entre 1 et 3 mois après le contact infectant. La meilleure prévention estd'éviter de se baigner (ni même de marcher pied nu) en eau douce (mare, lac ...).

La trypanosomiase ou maladie du sommeil est une maladie causée par la piqûre de la mouchetsé-tsé, c’est connu. Cette piqûre est douloureuse et reste prurigineuse (démangeaisons) uncertain temps. L'incubation varie entre 15 jours et plusieurs mois. Le point d'inoculation forme unesorte de furoncle sans tête (cette lésion se situe souvent à la nuque). La maladie présente dessignes divers : insomnie, somnolence, délire, agressivité, céphalées, douleurs musculaires. Enl'absence de traitement, cette maladie est fatale.

Le choléra a pratiquement disparu. C’est une maladie épidémique contagieuse produite par levibrion cholérique, ou bacille virgule, et caractérisée par des selles très fréquentes, desvomissements, une soif intense, un amaigrissement rapide, des crampes douloureuses dans lesmembres, un abattement profond avec abaissement de la température. Cette maladie peut seterminer par la mort.

Diarrhée

Il est intéressant de connaître la bonne démarche diagnostique devant une diarrhée, guidée parl'aspect des selles et la présence ou non de fièvre. En l'absence de fièvre et avec des sellesnormalement colorées sans glaires ni pus ni sang, les diarrhées pourront être traitées par unsimple régime alimentaire excluant les fibres : riz, carottes cuites et favorisant l'absorption deCoca-Cola, Pepsi ou Virgin Cola.

Rappelons que la Tourista, ou diarrhée d’acclimatation est principalement favorisée par la chaleuret la fatigue.

A l'inverse, la présence de fièvre nécessite le recours au médecin, et dans le cas d'un séjour enzone impaludée une recherche de paludisme s'impose.

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Diarrhée de l’adulteFièvre supérieure à 38,5°C Fièvre inférieure à 38,5°C

Zones impaludées Aspect des selles

RECOURS MEDICALMolles,aspectnormal

Aqueuseset

incolores

Glaires,pus, sang

Frottis, goutte épaisse

Toxiinfections

alimentaires,virus

Choléra ? Amibiase

Zones non impaludées

Positif2

Régimeexcluant lesfibres (fruits,

légumesverts)

Immodium +Ercéfuryl

RECOURSMEDICAL

RECOURSMEDICAL

Bactéries : salmonelloses(dont typhoïde),

schigellose, yersiniosePaludisme

RECOURS MEDICAL RECOURS MEDICAL

Si recours médicalimpossible :

Oflocet ou Péflacine ouCiflox

Si recours médical impossible :Halfan

Si recoursmédical

impossible :Flagyl ouTibéral ouFasigyne

Plages et soleil :

Le soleil est présent et souvent implacable. L'exposition doit être progressive et l'utilisation decrèmes protectrices s'avère indispensable. En cas de « coups de soleil », la BIAFINE (Emulsion encrème) s'avère bien utile en calmant la brûlure et en évitant le pelage. Attention, elle ne contientaucun filtre UV, il ne faut pas l’utiliser comme une crème solaire.

Les dangers des rayonnements solaires en escale sont largement plus importants queceux des rayonnements cosmiques en vol. En effet, l’étude des cancers de la peau chez lesnavigants fait apparaître que ceux ayant séjourné souvent « sous les tropiques » y sont plussouvent sujet. Cette zone est pourtant celle présentant la plus faible exposition aux radiationscosmiques…

L'insolation se manifeste par une fièvre élevée, des céphalées, de la photophobie et une soifintense. Une ambiance froide et de l’aspirine sont les remèdes habituels.

Une transpiration intense peut entraîner la « Bourbouille » ou miliaire sudorale caractérisée parl'hypertrophie et l'inflammation des glandes sudoripares qui créent une peau chagrinée et unesensation de cuisson. Des douches froides, de l’alcool à 70° et l’abri du soleil sont les remèdesadéquats.

2 En cas de test négatif, suspecter les mêmes symptômes de salmonellose qu’en zone non impaludée

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Médication

D’une manière générale, l’utilisation d’un médicament doit être restreinte avant le vol ou en vol,sauf si celui ci est autorisé par un médecin. Toujours lire la description figurant sur la notice dumédicament et prêter attention aux effets secondaires.

En cas d'automédications pour une « affection mineure » commune, trois questions doivent seposer avant tout vol :

• Est-ce que je me sens réellement en état de voler ?• Ai-je réellement besoin de prendre un médicament ?• Ai-je expérimenté sur moi-même ce médicament, au sol, 24 heures au moins avant

le vol, en vue de m'assurer qu'il ne provoque aucun effet qui pourrait agirdéfavorablement sur mon aptitude au vol ?

Dans tous les cas, lors d'une affection mineure commune, il convient dans la mesure du possiblede prendre contact avec son médecin traitant en lui précisant bien que l’on est navigant, afin qu'ilpuisse prescrire un traitement compatible avec la poursuite éventuelle d'une activité aérienne.

Chacun des produits de la pharmacopée a des indications très précises et un certain nombre doitêtre considéré comme incompatible avec une activité professionnelle comme le pilotage d’unavion. Sur les boites de médicaments, le principe actif est toujours indiqué sous le nomcommercial, c’est une norme internationale.

Quelques mots en ce qui concerne les hypnotiques, tranquillisants, somnifères etautres psychotropes, éviter de toute façon leur emploi sans en avoir parlé à son

médecin. Se méfier de ces produits, ils peuvent se révéler extrêmement nuisibles.

La principale incompatibilité entre les médicaments et le vol sont les effets secondaires.

Type demédicament Exemple Principe actif Indication Effet souhaité Effet secondaire

HUMEXRhume,

DOLIRHUME

Contiennent del’éphédrine,stimulantcardiaque

Rhume

Assèchementdes muqueuses,

baisse de lafièvre,

traitement desmaux de tête

Effet identique aucafé

Décongestionnantnasal

ATURGYL Vasoconstricteur Nez bouchéAséchement des

muqueuses

Effetd’accoutumance,

atrophie desmuqueuses nasales,sensibilisation à larhinite vasomotrice

Sirop antitussif CODOTUSSYLPeuvent contenir

de la codéïne(opiacé)

TouxRéduction de la

touxSomnolence, fatigue,

vertiges

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Type demédicament Exemple Principe actif Indication

Effetsouhaité Effet secondaire

Remèdes contreles allergies

ZYRTECContiennent des

anti-histaminiques

Allergiesaisonnière oupéri annuelle

Assèchementdes

muqueuses

Troubles de lavue, difficultés de

concentration,pertes demémoire,

somnolence,vertiges

occasionnels

ASPIRINE DURHONE

Léger risque debourdonnementdans les oreilles,

nausées, ulcères àl’estomac, hyper

ventilation

Risques accentuésen cas de

surdosage ou si lepilote est à jeun

Aspirine

ADVIL,DOLIPRANE

Les comprimésanalgésiques à

based’acétaminophène(paracétamol) sontpréférables en vol

Fièvre, maux detête

Réduction dela fièvre,

réduction desmaux de tête A haut dosage,

combinés àl’alcool, toxiques

pour le foie

Médicamentscontre les maux

d’estomac

MAALOX,RENNIE

Pas de contreindication si laposologie est

respectée

Maux d’estomacRéduction

des douleursd’estomac

Risque de diahrée

Vitamine C UPSA Pas de risqueSurdosage: risquede calculs rénaux

Préparationshoméopathiques3 Risques d’allergie

Antihistaminiquesanticholinergiques

POLARAMINE,PRIMALAN

Antiallergiques(rhinites,

conjonctivite)

Assèchementdes

muqueuses

Hypovigilance,sécheresse de labouche, troubles

del’accommodation,

constipation

VALIUM,TRANXENE,TEMESTA,LEXOMIL

Incompatible avecle vol

Hypovigilance pardégradation de la

qualité dusommeil, effet

résiduel possibledans la journée,

dépendance,accoutumance,altération de

l’humeur, troublesdu jugement

Anxiolitiques

STILNOX,IMOVANE

Compatible avec levol

Difficultésd’endormissement Dormir

Effet sédatif seul,respecte les cycles

de sommeil

Amphétamines ORDINATOR Fatigue, régimeStimulant,coupe faim

Maux de tête,effet rebond à

l’arrêt dutraitement,dépression

3 Il est conseillé de ne faire confiance qu’aux fabricants ayant pignon sur rue.

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En conséquence :

Constituer sa trousse médicale

Il est nécessaire de se constituer une trousse médicale afin de pouvoir faire face auxdésagréments liés à un séjour dans les pays tropicaux.

Les éléments suivants sont à prévoir :

¸ Un nécessaire pour faire un petit pansement : sparadrap, coton, désinfectant local (Dakin,alcool à 70°)

¸ Un antipaludéen : Nivaquine et Paludrine¸ Un antipaludéen curatif : Halfan¸ Une crème solaire et de la Biafine pour les coups de soleil¸ Un désinfectant intestinal de type Ercéfuryl¸ Un anti-diarrhéique de type Immodium¸ Un antalgique de type aspirine ou paracétamol¸ De la vitamine C¸ Un insectifuge cutané

Cette liste n’est pas exhaustive et est propre à chacun d’entre nous. Cependant, dans le cadre desescales le risque de se retrouver sans assistance médicale rapide existe : ne jamais le sousestimer. Un antibiotique à large spectre peut donc être emporté mais attention, s’il est employéde manière incorrecte, des germes résistants vont apparaître. L’antibiotique va devenir moinsefficace. En conséquence, si on utilise un tel médicament, consulter le plus vite possible unmédecin.

Activité physique

Il est conseillé de faire monter son rythme cardiaque à un « rythme athlétique » pendant vingtminutes trois fois par semaines. Ce rythme correspond à 180 battements par minute moins votreâge : 140 à 40 ans par exemple. Le taux maximal est de 220 battements par minute moins votreâge.

La sollicitation des muscles des membres inférieurs, par la pratique du cyclisme, de la natation, dujogging ou de la marche rapide permettent de diminuer le rythme cardiaque. Voici des exemplesde consommation énergétique pour quelques activités :

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Marcher 300 kcal/hNager 450 kcal/h

Faire du vélo 550 kcal/hJogging 750 kcal/hCourir 1000 kcal/h

L'heure à laquelle se déroule l'activité physique conditionne la qualité de l'éveil et du sommeil lanuit suivante. Il est essentiel de ne pas trop se fatiguer par des exercices physiques intensesavant un vol, surtout pour ce qui concerne un vol du soir ou de nuit. Une activité physiqueexceptionnellement intense au cours de l'après-midi induit un stress qui diminue le sommeil lentprofond pendant le nuit suivante chez les sujets sédentaires et l'augmente chez les sportifs.Lorsque l'effort physique reste modéré et ne se situe pas trop tard dans la journée, la fatigue et lasomnolence le soir sont plus importantes et le sommeil est de bonne qualité.

Pression artérielle :

L’hypotension est sans grand danger mais présente un risque de vertiges courts ou de voile noirquand on se lève rapidement. Le remède est constitué par des exercices réguliers.

L’hypertension est une « maladie de civilisation » qui va avec la prospérité, l’obésité, etc… Leremède est simple : suivre un régime, exercice physique. L’excès de poids a un rapport directeavec le risque de crise cardiaque. Le manque de mouvement est un facteur aggravant. Associé àun haut degré de graisse dans le sang, il y a un risque de calcification des tissus appeléartériosclérose. Le cholestérol est directement lié à la quantité de graisse dans la nutrition.

Les problèmes cardiaques sont influencés par :

¸ La tension artérielle¸ Le poids¸ Le tabagisme¸ L’alcoolisme¸ Trop de café¸ Trop de fatigue

L’alcool

L'alcool affecte gravement les aptitudes au vol en provoquant principalement, un faux sentimentde bien-être, une prise de risques inutiles, une perception psychosensorielle moins rapide, unrétrécissement du champ visuel. L’alcool aggrave l’hypoxie.

Certaines personnes subissent les effets de l'alcool sur leur comportement dès 0,3 g/l de sang, àtitre de repères et bien qu'il existe une très grande variabilité interindividuelle (pour une mêmequantité d'alcool absorbé, le taux d'alcoolémie varie pour deux personnes différentes) on peutciter les taux moyens d'alcoolémie entraînés par l'absorption de boissons alcoolisées courantes,pour un homme de 75 kg (les taux d'alcoolémie s'additionnent) :

1 demi de bière (25cl) = 0,15 g1 pastis (5cl) = 0,14 g

1 verre de vin (12cl) = 0,25 g1 coupe de champagne (8cl) = 0,15 g

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Le taux d'alcoolémie atteint son maximum une heure après la dernière ingestion ; il diminueensuite en moyenne de 0,15 g par heure, à partir de la deuxième heure. La règle est de ne pasingérer d'alcool dans les douze heures avant un vol.

Parmi les pilotes expérimentés, il y a unanimité sur le fait que boire et voler ne se mélangent pas.Cependant, le registre des accidents prouve que trop de pilotes ont ignoré leurs propres principeset l’ont payé de leurs vies.

Les statistiques indiquent que l'alcool est un facteur important de presque 50% des accidentsd'automobile. Les analyses des accidents d'avion au cours des années passées ont impliquél'alcool comme facteur de contribution dans presque 40% des accidents au début des années 60.La découverte du problème, l'éducation, et les règlements avaient fait diminuer ce facteur versenviron 20% à la fin des années 60 et au début des années 70.

Évidemment, toute chose qui amoindrit notre capacité à prendre des décisions successivescorrectes aura des chances d'augmenter le risque d’avoir un accident. Comment l'alcool affecte-t-il notre performance de pilote ?

Après un ou deux verres on peut se sentir stimulé. Cette sensation est fallacieuse et se produitparce qu'une partie de l'action déprimante de l'alcool, « travaillant » le cerveau, provoque undégagement des contraintes et des inhibitions habituelles. Oui, l’alcool est un dépresseur, pasun stimulant !

On va alors ressentir un sentiment de sécurité, de bien-être, de confiance, et d'absence depression. En réalité, notre pensée est devenue plus lente, notre réponse aux situations pressantesmoins efficace, et notre capacité à accomplir des tâches simples avec rapidité et exactitude estentravée. Si, en outre, on s’avère être fatigués, « affamé », ou sous stress, ces handicapsseront additionnés. L'effet de l'alcool est considérablement multiplié quand une personne estexposée à l'altitude.¸ Deux verres au sol sont équivalents à trois ou à quatre en altitude.

Chimiquement, l'alcool interfère avec la capacité du cerveau à utiliser l'oxygène. Les effets sontrapides d'abord, parce que l'alcool passe très rapidement dans la circulation sanguine, et ensecond lieu parce que le cerveau est un organe fortement vascularisé, immédiatement sensibleaux changements de la composition du sang. Pour le pilote, la moindre disponibilité de l'oxygèneen altitude, conjuguée avec les possibilités inférieures de son cerveau (sous l'influence de l'alcool)pour employer l’oxygène disponible, s'ajoute jusqu’à devenir une combinaison mortelle.

Notre corps a besoin d'environ 3 heures pour se débarrasser de tout l'alcool contenu dans 1bière ou 1 cocktail.

L'effet subtil d'une gueule de bois peut être aussi dangereux que l'état d'intoxication lui-même.La fatigue ressentie le matin alourdit notre système et amoindrit son efficacité maximale.Quelques fonctions peuvent avoir besoin de jusqu'à 2 jours pour obtenir un completrétablissement après une « cuite ».

L’alcool a des affinités pour certaines parties du corps humain où il se concentre davantage. Parexemple, l’alcool demeure dans l’oreille interne même après qu’il ait complètement disparu dusang. Ce phénomène explique les problèmes d’équilibre liés à la gueule de bois. On a démontréen simulateur que même une petite quantité d’alcool (0,05%) diminuait l’habileté au pilotage. Leseffets de l’alcool et de l’hypoxie se combinent et, à 6000ft, l’effet d’un verre est équivalent à celuide 2 verres. Le corps transforme l’alcool à une vitesse constante qu’aucune quantité de café, demédicament ou d’oxygène ne peut accélérer.

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Tabac

Le tabac fait plus que priver le corps de l'oxygène en raison du contenu d'oxyde de carbone dansla fumée. Un pilote qui fume perd une partie de la capacité de son hémoglobine à transporter del’oxygène. Il abaisse la sensibilité de l’œil et diminue la vision de nuit d’approximativement 20%.De plus, la nicotine augmente la production de chaleur corporelle de 10% à 15% au-dessus de lanormale - créant des besoins supplémentaires en oxygène.

Ironiquement, la même cigarette qui augmente le besoin en oxygène également en réduitl'approvisionnement car la fumée contient du monoxyde de carbone.

Des tests approfondis ont prouvé que le monoxyde de carbone dans la fumée de tabac peutabaisser la tolérance du pilote à l'altitude à environ 5000 à 6000ft. En d'autres termes,médicalement parlant, les pilotes fumeurs sont déjà " en altitude " avant qu'ils nequittent le sol.

L'influence du tabagisme pour le corps humain est reflétée par les substances toxiques descigarettes, qui sont :

¸ La nicotine¸ Les cancérogènes, comme le benzène¸ Le monoxyde de carbone

Les conséquences les plus visible sur la santé sont :

¸ Les maladies de cœur et circulatoire¸ Les bronchites

Un paquet par jour équivaut à 4-8% de saturation de l’hémoglobine en monoxyde de carbone.Dans l’environnement d’un fumeur, 5% de l’hémoglobine est saturée en monoxyde de carbone.

Les drogues

La toxicomanie est définie par l'O.M.S. comme «l'absorption volontaire, abusive, périodique ouchronique, nuisible à l'individu et à la société, d'une drogue ».

Ces produits ont des effets délétères sur les fonctions cérébrales, parfois prolongés jusqu'à 24heures après une prise comme par exemple les dérivés du cannabis. Ces produits sontincompatibles avec toute activité aéronautique car ils remettent en cause la sécurité aérienne.

Ne pas se voiler la face, la drogue existe dans le métier même si elle n’est pas toujoursconsommée avant un vol. Le fait de prendre des « cachets » pour dormir peut s’apparenter à dela toxicomanie.

Les hypnotiques, tranquillisants et autres somnifères peuvent se révéler extrêmement nuisibles.En modifiant le rythme de sommeil ils en dégradent la qualité provoquant des hypovigilances dansdes phases d’éveil, plus particulièrement le matin.

L’accoutumance peut d’autre part contraindre la personne utilisant ces médicaments à augmenterles doses.

En conséquence, ne prendre ce type de médicaments que sous le contrôle d’un médecin.

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Etude de cas :

¸ Accident de Durango, Coloradoo Fairchild Metro IIIo Le 19 Janvier 1988

Point abordé : effets des drogues et de l’alcool

Le non suivi du plan de descente et de l'approche par le CdB conduit à passer sous leplan et à l'impact avant la piste.

o Historique:

Le vol 2286 était un vol de Denver (Colorado) vers Cortez (Colorado) avec un stop à Durango(Colorado). La compagnie était Trans Colorado Airlines opérant sous franchise Continental Airlines.Le METRO III décolla de Denver Stappleton à 18 h 20 (heure des Rocheuses) avec 15 passagerset 2 membres d'équipage.

o Expérience des pilotes:

Le CDB avait 4184 heures dont 3028 sur Metro. Il était CdB depuis 1707 heures. Il étaitauparavant CDB chez Pioneer Airways sur Metro et était embauché chez Trans Colorado Airlinesdepuis un mois.

Le copilote avait 8500 heures dont 305 sur Metro. En 1981, employé chez Pioneer Airways, il futlicencié car il était incapable de suivre l'entraînement pour être CDB. Il avait rejoint TransColorado Airlines en 1987.

o Conditions météorologiques:

Du brouillard était reporté sur le Sud Ouest du Colorado. 15 minutes avant l'accident, Durangopassait 800 ft couvert, 5 miles de visibilité, vent calme, averses de neige.

o L'accident:

Le copilote était aux commandes et le CDB s'occupait des communications radio. A cause desmauvaises conditions météo, le vol fut retardé de 40 minutes et décolla à 18 h 20. le copilotemonta normalement à 23000 ft et suivi les survivants, le vol fut normal. A 19h00, le contrôledemanda au CDB s'il voulait prendre l'ILS ou faire une percée VOR/DME. Le CDB choisit laVOR/DME et 2 minutes plus tard le Metro fut autorisé à 16000 ft. A 19h05, l'avion appela lesopérations à Durango, signalant qu'ils s'arrêteraient 25 minutes et qu'ils ne refueleraient pas.

Quelques minutes après, l'avion fut clairé vers 14000 ft et vectoré vers l'axe d'approche pour lapiste 20, le CdB collationne. Quelques minutes après, l'ATC informe que le service radar estterminé, le CdB répond « wilco ».

D'après les survivants, l'avion a fait un palier avant de heurter quelque chose. Les moteurs ont étélancés à pleine puissance alors que l'avion prenait un roulis important puis il toucha le sol etglissa. Il n'y pas eu d'explosion.

L'équipage et 7 passagers trouvèrent la mort dans l'accident. Un survivant a rejoint une maison

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pour appeler de l'aide. Les 5 autres ont marché 1h30 jusqu'à une route o_ ils ont arrêté unevoiture et appelé de l'aide.

A 20h04, l'aéroport de Durango signale que l'avion aurait du se poser depuis 25 minutes. Aucunerecherche n'est lancée à ce moment. A 20h32, un hélicoptère de patrouille est avisé qu'un avion adisparu a 6 miles de Durango. A 22h26, l'épave est retrouvée. Les secours arrivent 48 minutesaprès. A cause de la neige et du froid extrême, le dernier survivant est extrait de l'épave à 0h30.

o L'enquête:

Aucun défaut n'a été trouvé sur l'avion.

A 19h15, l'avion était à 11 NM DME du fix à 14000 ft, à 195 kt sol. Il aurait du être à 10400 ft, endescente vers 3200 ft à 135 kt. Le taux de descente était de 3000 ft/min, il aurait du 'être de 900ft/min. Il y avait 10 à 15 kt de vent arrière. Cette approche était particulièrement difficile dans cesconditions, mais si le CDB avait correctement monitoré l'approche, il aurait pu éviter l'accident.

Les enquêteurs questionnèrent les pilotes de la compagnie sur leur manière de conduire cetteapproche. Tous l'ont considérée comme difficile mais aucun n'a pu la décrire correctement. Unseul pilote la connaissait bien, sur 17.

La pression temporelle est un autre problème, il était impossible de rattraper du retard en suivantrigoureusement la procédure d'approche. les enquêteurs pensent que les pilotes ont reçu pourconsigne de ne pas suivre la procédure normale quand ils sont en retard.

Le copilote, bien qu'expérimenté (plus de 8000 heures de vol) avait été renvoyé d'une autrecompagnie car il était parfois totalement inactif dans des phases critiques du vol. Beaucoup decommentaires négatifs sur ses performances ont été passés sous silence. Il vola néanmoins pourAlaska Airlines et comme instructeur (!?) pendant 5 ans après s'être fait renvoyer.

A chaque contrôle au cours de sa progression, il était toujours en dessous de la moyenne. Iléprouvait des difficultés dans les approches ILS et VOR. Il avait néanmoins réussi son derniercontrôle qui comprenait une approche ILS et une VOR.

L'enquête révéla d'autre part un problème d'alcoolisme de 1972 à 1983 qui a conduit a 3suspensions de permis de conduire.

Le CDB était considéré comme un excellent pilote mais il était réputé pour rouler beaucoup tropvite et d'une manière générale à trop se précipiter. Il était connu pour prendre un avion en retardle matin et le ramener à l'heure le soir d'après ses collègues. Il n'avait pas respecté 2 fois leprocédures compagnies parce qu'il était en retard. Il avait une autre fois refuelé lui même l'avionpour la même raison.

Ce CDB fut impliqué en 1982 dans un accident de Cessna 182. Il avait confondu les pistes, avaitmal évalué le vent et la distance puis avait remis les gaz trop tard. A la suite de ce problème, il adu repasser un contrôle qu'il a réussi.

Enfin, le CDB avait consommé de la cocaïne 12 à 18 heures avant le vol. Personne ne savait qu'ilen consommait, il n'avait aucun comportement de toxicomane. Malgré tout, sa récente prise decocaïne a dégradé sa capacité à se représenter les problèmes et à reprendre les commandes aubon moment. La combinaison d'un CDB diminué par l'usage de la drogue et un copilote peucompétent est la cause première de l'accident.

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Amiante

L’amiante est un silicate naturel hydraté de calcium et de magnésium à contexture fibreuse. Cesfibres sont réfractaires et ne fondent qu’au chalumeau. On en faisait des fils pour la confection detissus incombustibles. Les poussières d’amiante ont été reconnues à la base d’un grand nombrede cancers du poumon. Les fibres amiantées peuvent encore être présentes dans des avions deconception ancienne mais leur désamiantage a été rendu obligatoire.

Allergies

Une allergie est une hypersensibilité individuelle à une substance spécifique, dans la plupart descas au pollen, à la poussière ou à un type particulier d’aliment. Quand l’hypersensibilité est uneréponse « nasale » à une particule en suspension dans l’air, la rhinite allergique qui s’en suit vadiminuer la performance du pilote. Entre autres, le pilote soumis à une rhinite allergique est plussensible aux barotraumatismes.

Les symptômes allergiques sont généralement un écoulement nasal clair et fluide, une tendance àrenifler, une démangeaison de la bouche, du palais et des yeux, un larmoiement et desconjonctivites. Ceci cause une irritabilité et des troubles du sommeil.

Des symptômes plus sévères peuvent inclure des démangeaisons dans tout le corps, deschangements de la pression artérielle, ou de l’asthme, quand les bronches se rétrécissent et larespiration devient difficile.

Toutes ces réactions, on devrait dire « sur réactions », sont des réponses immunitaires del’organisme. Normalement, le système immunitaire doit défendre l’organisme face à une attaquebactérienne ou virale. Dans le cas de l’allergie, l’organisme répond à une fausse alarme. Pour sedéfendre, l’organisme secrète des immunoglobulines E ou IgE. Chaque IgE est un anticorpsspécifique à un allergène.

Les molécules IgE sont particulières. Elles s’attachent aux tissus et au basophiles. Quand uneallergène rencontre son IgE, il s’attache à elle. L’IgE commande à la cellule de produire depuissantes substances chimiques pour détruire l’agent « infectieux ». Ces substances sontl’histamine et les cytokines. Ces substances chimiques agissent sur certains systèmes fonctionnelsdu corps comme le système respiratoire causant les symptômes de l’allergie.

Dans certains cas, ces rhinites sont saisonnières, connues sous le nom de « rhume des foins ».Elles se produisent en particulier au printemps et à l’automne. D’autres rhinites peuvent durertoute l’année, citons parmi celles ci les allergies aux acariens, à la poussière ou aux poilsd’animaux.

A noter que ces allergies sont favorisées par la chauffage des habitations… En effet, pour ne pasavoir froid, on aère très peu les maisons remuant ainsi la poussière et créant un mouvementconvectif de l’air emprisonné dans la pièce. En fait, le chauffage « brasse » la poussière. Il estimpératif d’aérer la maison une fois par jour. Ce « brassage » a aussi lieu dans les avions où del’air de recirculation se mélange à de l’air extérieur.

Les spécialistes pensent qu’être allergique n’est pas héréditaire car les allergènes qui affectent lesenfants ne sont pas les mêmes que ceux qui affectent les parents. On a aussi observé qu’unindividu sera plus susceptible de développer une allergie après une infection virale ou à toutmoment où l’organisme est affaibli. Les femmes enceintes sont plus sujettes aux allergies que lesautres.

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On détecte les allergies le plus souvent grâce à un test cutané. Un médecin injecte des dosesdiluées des différentes allergènes ou applique une potion sur les bras. Néanmoins, la présenced’anti-allergènes sur la peau n’est pas symptomatique de l’allergie dont souffre le patient… Lestests sanguins peuvent être aussi utilisés pour détecter des allergies. Ils déterminent le taux d’IgEdans le sang.

Trois méthodes sont employées pour limiter les désagréments causés aux allergiques. La premièreaction serait d’éviter le contact avec l’allergène. Il est à noter que les pollens ne sont pas présentsen quantité significative dans les circuits d’air conditionné des immeubles ou des avions à hautealtitude. Dans les circuits de conditionnement d’air, les poussières et les moisissures sontcependant difficilement évitables. Les filtres et les systèmes de déshumidification sont alorsutilisés pour réduire le nombre d’allergènes.

Une autre méthode consiste à suivre un traitement prescrivant des injections sous-cutanées ditesde désensibilisation. Les pilotes ne devraient pas suivre un tel traitement avant un vol car le risquede réaction allergique est réel. En effet, ces traitements utilisent des souches de l’allergène.

La troisième méthode repose sur l’utilisation de médicaments antihistaminiques. Lesantihistaminiques réduisent la production d’histamine. Ils sont utilisés depuis plus de 50 ans.

Les premiers antihistaminiques comme la diphenhydramine (BENADRYL) ou la chlorphéniramine(Trimeton) causaient une somnolence. Autrement dit, il fallait les utiliser avec précaution en vol.Les JAA restreignent l’utilisation de ces traitements en vol. On retient généralement uneimpossibilité de voler dans les 48 heures qui suivent le traitement.

Dans les années 1990, des traitements non sédatifs des allergies ont été mis au point. On citeparmi ceux ci la loratadine (CLARITINE) et la fexofenadine (ALLEGRA ou TELFAST). Les effetssecondaires ont été considérablement amoindris. Les JAA autorisent la prise de ces médicamentssous conditions spécifiques comme de tester le traitement avant le vol pendant quelques jours. Siaucun effet secondaire n’est détecté, le vol est possible.

Un autre traitement comprend l’utilisation de décongestionnants administrés par voie orale ounasale. Ils contiennent des substances comme de la pseudoéphédrine (SUDAFED), substanceapprouvée par les JAA. Ces décongestionnants sont des vasoconstricteurs, ils « ouvrent » lesvoies nasales et en réduisent l’écoulement. Les effets secondaires sont une augmentation durythme cardiaque, une augmentation du rythme cardiaque. Ils ne doivent pas être employés demanière prolongée sous peine de subir un effet rebond. Le corps risque de ne plus pouvoir sepasser de ces substances… Un médicament comme l’ATURGYL (spray nasal décongestionnant trèsefficace) crée une atrophie des muqueuses nasales augmentant les conséquences d’une rhinite.Comme les décongestionnant créent des difficultés d’endormissement, ils sont souvent combinésavec des antihistaminiques à effet sédatif. Ceux-ci ne sont pas autorisés en vol.

Les stéroïdes nasaux sont des anti-inflammatoires qui stabilisent les cellules soumises auxallergènes pour prévenir la décharge d’histamine. L’écoulement nasal et les larmoiement sontréduits de manière efficace. Si un pilote reçoit un tel traitement quelques jours avant le vol, lerisque de réaction allergique est quasi éradiqué. Attention, une consultation d’un médecin estconseillée avant d’envisager un tel traitement. Ces molécules sont considérées comme stables etles JAA les autorisent mais il faut alors signaler leur usage lors de l’examen médical.

Il est impératif de se rappeler que les symptômes allergiques constituent une limitation trèssérieuse de la performance du pilote. Les traitements antihistaminiques modernes permettent dese prémunir efficacement de ce risque. En cas de non disponibilité de ce traitement, l’usage d’unmédicament « anti-rhume » (utilisation du comprimé « jour ») comme l’HUMEX jour-nuit, leDOLIRHUME ou l’ACTIFED jour-nuit (surtout pas l’ACTIFED normal) constituent une paradetemporaire efficace en réduisant l’écoulement nasal.

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Dons du sang et opérations chirurgicales :

Après un don du sang il est nécessaire d'attendre 24 heures avant toute reprise d'activitéaéronautique pour reconstituer le « stock » de globules rouges.

Chez une personne en parfaite santé, la perte de liquide engendrée par le don d’une unité desang est normalement compensée en quelques heures. Cependant, chez certaines personnes, laperte de sang peut provoquer un déséquilibre de la circulation qui peut durer pendant plusieursjours. Même si les effets au sol sont négligeables, le vol durant cette période peut comporter desrisques.

Après toute intervention chirurgicale il faut prendre contact avec son médecin traitant ou soncentre d'expertise médicale du personnel navigant avant de pouvoir reprendre toute activitéaéronautique.

Si on a subi une anesthésie générale, ou une anesthésie à la colonne vertébrale, ou encore unechirurgie majeure, on ne peut voler que lorsque l’on y est autorisé par le CEMPN. Il est difficile degénéraliser en ce qui concerne les anesthésies locales, utilisées pour une chirurgie mineure ou unevisite chez le dentiste. Les réactions allergiques se manifestent rapidement et, lorsque les effetsde l’anesthésique se sont dissipés, le risque d’éprouver des effets indésirables est passé. Aprèsune chirurgie dentaire majeure, comme l’extraction de dents de sagesse, le bon sens dit toutefoisqu’il faut s’abstenir de voler avant 24 heures.

Grossesse

Les femmes enceintes pourraient continuer d’exercer jusqu’à 30 semaines de grossesse, àcondition que celle-ci soit normale et sans complication. Cependant, certaines modificationsphysiologiques peuvent avoir une incidence sur la sécurité des vols et le fœtus risque d’êtreexposé à des situations éventuellement dangereuses. Ces pilotes doivent le savoir afin de pouvoirprendre leurs décisions en toute connaissance de cause.

Le pilote est habituellement au courant de sa grossesse vers deux mois. Elle devrait alors recouriraux soins d’un médecin de famille ou d’un obstétricien et, si tel est le cas, s’assurer que cepraticien a pris en compte sa qualité de navigant.

Pendant le premier trimestre, nausées et vomissements sont courants et peuvent être favoriséspar le mouvement, les émanations des moteurs et les accélérations. La congestion des tissuslymphatiques peut donner lieu à des difficultés de dégagement des oreilles. Quoique rare quandl’intéressée est assise, la probabilité d’évanouissement augmente au cours des deux premierstrimestres. La tolérance aux accélérations peut diminuer. Commune après le second trimestre,l’anémie peut avoir une incidence sur la propension à l’hypoxie. A moins de 10000ft, l’hypoxie nepose pas de problème pour le fœtus et il est improbable qu’aux altitudes supérieures ladécompression en pose un si, pendant la descente de l’oxygène est inhalé dès que possible.

Après 20 semaines, l’utérus s’épanouit, remontant du bassin à l’abdomen. Il peut être lésé par laceinture de sécurité. Le fait n’est pas fréquent dans le cas des accidents de voiture mais lacompression de la poche des eaux en-dessous de la ceinture pourrait occasionner de gravesblessures en cas d’accident d’avion.

Le rayonnement cosmique est particulièrement préoccupant parce que les enfants à naître sontsensibles aux radiations ionisantes. Il est recommandé que le fœtus ne soit pas exposé à plus de2mSv par trimestre. A titre de comparaison, la limite annuelle recommandée pour un adultesoumis à des radiations dans l’exercice de sa profession est de 50mSv.

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De 6 à 10% des grossesses normales aboutissent à un accouchement prématuré. C’est pourquoimême les femmes dont la grossesse est normale sont considérées comme temporairement inaptesmédicalement après la 30e semaine. Après l’accouchement, un certificat d’aptitude médicale doitêtre obtenu.

Le sommeil

Le sommeil sert à restructurer la mémoire et à intégrer les connaissances acquises durant laphase d’éveil. Il permet aussi la récupération physique. Il commence généralement en fin dejournée quand la température corporelle amorce sa chute.

Les niveaux d'éveils ou niveaux d'activation du système nerveux central, constituent un ensembleallant de l'hyper excitation au sommeil profond. En d'autres termes, il n'existe pas de différencede nature entre ces niveaux. La notion de niveau d'éveil doit être distinguée de celle du niveau deperformance. Le niveau d'éveil (vigilance) n'est qu'une composante du niveau de performance.Elle constitue une condition nécessaire mais non suffisante.

A chacun des niveaux d'éveils correspond une probabilité d'atteindre un certain niveau d'efficacité.On constate que le fait d'être éveillé ne permet pas forcément un niveau optimal d'efficacité : unniveau trop élevé (émotion vive) désorganise l'attention, un niveau trop bas (par exemple lasomnolence) ne permet pas de la fixer sur des informations pertinentes. Un niveau optimald'efficacité peut être atteint à partir d'un niveau d'éveil dit « alerte attentive ».

La relaxation ou veille diffuse ou hypovigilance n'est pas perçue de façon consciente. Parrapport à l'alerte attentive, le changement d'état est réversible : retour à la veille active suite àune modification d'activité ou de l'environnement. La monotonie peut favoriser cet étatd'hypovigilance. En cas de pression du sommeil, cet état est rapidement remplacé par de lasomnolence. En situation d'hypovigilance, la capacité à détecter des signaux rares ou imprévus estamoindrie.

Le sommeil est un processus en 4 stades : endormissement, sommeil léger, sommeil profond,sommeil paradoxal. Une nuit type est composée d’une succession de cycles de sommeil. Lesommeil profond qui survient en début de nuit durant lequel a lieu la récupération physique. Lesommeil paradoxal ou REM (rapid eye movement) en fin de nuit durant lequel on rêve. Il estsupposé jouer un rôle dans la mémorisation.

Il y a 4 cycles de sommeil qui correspondent à environ 6 heures de sommeil :

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¸ cycle 1o sommeil léger (3 à 5’), sommeil profond (30 à 40’), sommeil paradoxal (5 à 10’)

¸ cycle 2o sommeil léger plus long qu’en 1, sommeil profond moins long qu’en 1, sommeil

paradoxal plus long qu’en 1

¸ cycle 3o sommeil léger plus long qu’en 2, sommeil profond moins long qu’en 2, sommeil

paradoxal plus long qu’en 2

¸ cycle 4o sommeil léger plus long qu’en 3, sommeil profond moins long qu’en 3, sommeil

paradoxal plus long qu’en 3

Le sommeil profond se produit pendant la première partie de la nuit. Le sommeil paradoxal estplus long en fin de nuit.

Tout le monde n’est pas égal face ausommeil, il existe des petits (nuit demoins de 5h30) et des gros (nuits deplus de 9h30) dormeurs. Il ne représenteque 5% de la population. La différenceentre petits dormeurs et les grosdormeurs s’explique par les différence ensommeil léger et en sommeil paradoxal.Les gros dormeurs ont une quantité desommeil paradoxal supérieure aux autrespour une même durée de sommeilprofond.

La capacité d’éveil est le double de lacapacité récupérée en dormant : 1 heurede sommeil = 2 heures de potentiel devitalité.

Vigilance, hypovigilance, monotonie :

D’une façon générale, une situation pauvre en stimulations sensorielles ou présentant desstimulations identiques finit par ne plus éveiller le système nerveux. Le niveau d’éveil diminue.Parmi les facteurs diminuant le niveau d’éveil on peut citer :

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¸ des stimulations répétitives ou de faible intensité¸ un champ visuel réduit (activités de surveillance)¸ une absence de liberté de mouvement ou une absence de changement de posture¸ une faible ambiance « sociale » (discussion, etc…)¸ une température élevée¸ une faible intensité lumineuse

La monotonie est une des contraintes les plus importantes en aéronautique. Les vols long courriersont les plus touchés. De nombreuses études ont été menées et leurs résultat signalent quel’hypovigilance peut être très fréquente, même pour les vols de jour sans privations de sommeilpréalables. Ces hypovigilances peuvent être simultanées. Des activités telles que la lectured’informations techniques ou la surveillance passive favorisent la baisse de vigilance.

Des tâches faisant appel au « cognitif » telles que consulter le FMS font réaugmenter la vigilance.Une connaissance mutuelle des pilotes, une forte habitude de l’avion et de la route créent uneinfluence négative sur le maintien de l’éveil.

Pour limiter la monotonie, les méthodes suivantes sont efficaces :

¸ introduire de courtes poses dans l’exécution de la tâche¸ introduire une tâche différente¸ augmenter la cadence d’exécution de la tâche

Pour rompre avec la monotonie, on peut aussi avoir recours à des processus de contrôle quiviennent renforcer les tâches « automatisées » et routinières.

Les périodes de veille active se caractérisent par :

¸ des tâches et des échanges verbaux liés à la gestion du vol¸ des actions motrices associées aux tâches mentales¸ l’absence de prise de repas

Au cours des périodes de veille passive, on suggère de privilégier :

¸ des activités non liées au vol comme la lecture de journaux par exemple¸ une surveillance plus diffuse du déroulement du vol¸ la prise d’un repas

Ces deux phases devraient s’alterner selon une période de 20 à 40 minutes.

La fatigue

On peut définir comme « un ensemble de manifestations engendrées par un travail intense etprolongé dépassant une certaine limite ». Ces manifestations s'accompagnent d'une « sensationde fatigue » et d'une relation moins favorable entre le rendement et l'effort nécessaire à sonaccomplissement. En d'autres termes, pour maintenir une performance équivalente, le sujetfatigué doit fournir un effort plus important. A l'extrême, une charge de travail très importantesubie pendant des périodes de temps prolongées, interrompues par des repos très courts, peutentraîner le développement d'un phénomène d'épuisement. Ce phénomène provoque desréactions pathologiques de type asthénique. On peut distinguer trois sortes de fatigue :

¸ la fatigue sensorielle : auditive, visuelle¸ la fatigue musculaire¸ la fatigue mentale

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La fatigue sensorielle et la fatigue musculaire sont relativement bien définies. Elles peuvent êtreobjectivées et mesurées. Par contre, la fatigue mentale demeure plus difficile à caractériser et àévaluer. Ceci doit être imputé au caractère très subjectif de la fatigue : on se sent « fatigué »,mais il est parfois difficile de traduire cette sensation par des manifestations objectives. Sesindicateurs restent essentiellement subjectifs. Les tests de performance peuvent cependant mettreen évidence des dégradations des fonctions mentales comme la mémoire ou l’attention liées à lafatigue.

La fatigue réside est un phénomène qui s'installe progressivement au cours du temps. C’est lanotion d'accumulation de fatigue. Par ailleurs, on sait que la fatigue n'est pas forcément liée à unecharge de travail excessive, à un repos trop limité dans le temps ou même à un sommeil perturbé.

Une même tâche peut engendrer des sensations de fatigue pour certains sujets et n'entraîneraucune fatigue particulière pour d'autres. Les aspects psychologiques de motivation et desatisfaction en sont le déclencheur.

La récupération de la fatigue présente elle aussi des différences inter individuelles. Ainsi, danscertains cas et pour certains sujets, la récupération semble être très longue, malgré un sommeild’une durée et d’une qualité satisfaisantes.

En résumé, on retiendra comme causes de la fatigue :

¸ Le manque de sommeil¸ Le manque d’hygiène physique ou mentale¸ Un stress excessif¸ Une désynchronisation des rythmes biologiques

Parmi les signes de fatigue on notera :

¸ Une augmentation des erreurs¸ Des hypovigilances, particulièrement quand la charge de travail baisse¸ Un changement de l'humeur, diminution de la sociabilité et de la communication

Une dette de sommeil est une accumulation de manque de sommeil. A un moment ou un autre, ilfaudra payer cette dette : on pourra alors dormir de nombreuses heures pour rattraper le manqueou dormir dès que le besoin s’en fait sentir par petit sommes (sieste, sommeil flash).

Rythme circadien

Le fonctionnement humain présente 2 principaux modes de régulations : les cycles circadien ethoméostasique. Les fonctions vitales passent par un maximum et un minimum en 24 heures(cycle circadien). Ces variations s’inscrivent dans des limites restreintes au-delà desquellesl’organisme est en danger (cycle homéostasique).

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Il existe donc un mécanisme qui donne l’heure à l’organisme. C’est pour cela que l’on parled’horloge biologique ou de taquets temporels : « Zeitgebers ». Le rythme circadien représentel’évolution de la performance sensori-motrice au cours d’une journée. Elle est minimale le matin etmaximale en fin d’après midi.

La baisse de performance psychomotrice commandée par le rythme circadien peut êtrecompensée par une plus grande mobilisation des ressources de l’opérateur. Cette mobilisationdépend de la nature de la tâche à accomplir, de l’individu, de sa motivation, de l’apprentissage etde la connaissance des résultats.

L’accroissement de la mobilisation des capacités cognitives de l’opérateur, son adaptation à latâche, la gestion de se charge de travail ont un coût psychologique étudié en partie 5 :psychologie.

La performance évoluant au cours de la journée, combinée aux rythmes de travail des navigants,elle peut se modéliser dans les deux exemples suivants. Ils représente la performance « de vol »en fonction de l’heure de départ et du temps de vol.

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Lutter contre la fatigue

En cas de dette de sommeil ou de fatigue intense, la transition entre l'éveil et le sommeil profondpeut être brutale et survenir à l'insu du sujet (sursaut).

Comment réagir ?

¸ bien dormir et bien se réveiller¸ activité prenante où tout se renouvelle¸ mouvements et changements de position¸ contact sociaux : bon niveau de dialogue¸ éclairage renforcé¸ variations brusques de la température (atomiseur d'eau)

La sieste :

La sieste correspond à une période de sommeil dont la durée varie entre 30 minutes et 2 heures.Elle joue un rôle déterminant dans la réduction du besoin de sommeil. Elle peut être un moyen decompenser un manque de sommeil.

La sieste n’est pas uniquement un phénomène culturel… Elle intervient dans les paysméditerranéens vers 14 heures. Ce n’est pas lié à un repas bien arrosé ou à la chaleur mais à la« porte secondaire du sommeil ».

Au cours d’une journée, il y a deux portes de sommeil : vers 14 heures et entre 1 et 2 heures dumatin. C’est dans cette période qu’ont d’ailleurs lieu le plus grand nombre d’accidents de la routenocturnes.

En cas de dette de sommeil, ces pics restent présents mais la somnolence « post réveil » matinaleest plus importante à cause d’une tentative de compensation immédiate du corps.

Une sieste courte d’environ 30 minutes ne contient pas de sommeil paradoxal. Au delà de 50minutes, il commence à apparaître. Retenir qu’après plus de 30 heures d’activité sans dormir lesommeil profond sera prédominant dans la sieste quelle que soit sa durée.

Une dégradation des performances mentales et une altération de l’humeur apparaissent après unesieste. Ce phénomène est appelé « inertie du sommeil ». Elle survient même si l’individu n’étaitpas privé de sommeil. Sa durée est de 5 à 15 minutes mais elle peut durer plusieurs heures encas de privation de sommeil importante.

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L’inertie du sommeil est importante si le réveil survient brutalement après une longue phase desommeil profond. D’une manière générale plus le sommeil est riche en sommeil profond plusl’inertie est grande. A noter que l’inertie est moins importante si la sieste survient dans l’aprèsmidi.

La NASA a étudié les effets de la sieste effectuée en vol. Elle arrive aux conclusions suivantes :

¸ les pilotes peuvent obtenir rapidement à leur poste des périodes courtes de sommeil debonne qualité

¸ ces siestes renforcent les performances qui se mesurent en temps de réaction¸ les pilotes ayant fait une sieste sont 5 fois moins sujets à l’hypovigilance

La sieste « en cockpit » doit être pratiquée pendant les périodes de veille passive. Elle doit êtrecourte et être terminée au plus tard une heure avant l’arrivée.

Décalage horaire

Trois éléments sont à l’origine du syndrome de décalage horaire :

¸ une désynchronisation externe: l’horloge biologique n’est plus en phase avec lessynchroniseurs externes (Zeitgeibers) et les horaires d’activité de sommeil et de repassont décalés par rapport aux repères sociaux.

¸ une désynchronisation interne: les différents rythmes s’ajustent plus ou moins facilementselon qu’ils dépendent d’un paramètre faible ou fort: le cycle veille sommeil peut seréajuster en 2 ou 3 jours alors que le rythme de la température corporelle nécessitera 7 à8 jours pour se recaler.

¸ la privation de sommeil qui résulte des deux types de désynchronisation précédents et desconditions de voyage (vol de nuit).

Lors des vols vers l’Ouest, la durée du jour augmente alors que lors des vols vers l’Est ellediminue.

La synchronisation est plus rapide pour les vols vers l’ouest car la période de l’horloge biologiqueétant proche de 24 heures, elle aura tendance à rallonger le cycle plutôt que de le diminuer. Elleassimilera donc 9 heures de décalage vers l’est à 15 heures de décalage alors que pour le mêmedécalage vers l’Ouest elle n’aurait que 9 heures à rattraper. Dans la vie de tous les jours, on peutremarquer qu’il est plus facile de retarder ses heures de coucher et de lever que de les avancer.Le phénomène de décalage horaire obéit aux mêmes lois.

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Effets du décalage horaire

Le décalage horaire modifie les niveaux de performance à certains moments de la journée ce quicrée : fatigue et troubles de l'humeur.

Changements d’horaires veille – sommeilVols transméridiens avec escale longue

Travail en horaires décalés

Grande inertie de l’horloge biologiqueDésynchronisation interne

Rupture de la relation de phase entre les fonctions psychophysiologiques

Privation de sommeilSanté Efficience

¸ Troubles gastro-intestinaux ¸ Diminution de l’éveil¸ Troubles nerveux ¸ Difficultés de

concentration¸ Troubles de l’humeur ¸ Troubles de la mémoire¸ Fatigue quasi chronique ¸ Illusions sensorielles

¸ Augmentation de laprobabilité d’erreur

Les troubles du sommeil sont les plus manifestes dans le décalage horaire et déterminent engrande partie les autres manifestations. Ils sont dus à la poursuite du cycle veille-sommeil dansl’ancien horaire pendant au moins 2 ou 3 jours. Le sens du décalage modifie les caractéristiquesdu sommeil : vers l’est, l’endormissement est difficile, le sommeil profond est augmenté et lesommeil paradoxal diminué. Vers l’ouest, le réveil est trop précoce, le sommeil profond estdiminué et le sommeil paradoxal est augmenté.

Combattre le décalage horaire

Séjours très courts (1 à 3jours)

Séjours moyens (3 à 8 jours) Séjours longs (plus de 8jours)

La durée suffisante pour permettreun réajustement du rythme veille-sommeil dans l’horaire local conduità rester calé sur l’horaire du paysd’origine et à éviter d’accumuler unedette de sommeil. Il faut conserversa montre réglée sur l’heure dedépart et essayer de préserver unépisode de sommeil entre 3 et 6heures du matin dans l’horaire dedépart qui pourra être complétééventuellement par un 2e épisodeentre 14 et 17 heures. Il faudrarechercher la lumière vive(artificielle) aux heures de veillenormales du pays d’origine et l’éviteraux heures de sommeil idéales (22h– 8h). Au besoin utiliser des lunettesnoires aux heures de nuit du paysd’origine. L’utilisation de somnifèresest déconseillée.

Les sujets jeunes ou supportanthabituellement bien les décalageshoraires peuvent se synchroniserdans l’horaire local. Il faut s’ajustersur l’horaire de destination dès ledépart de l’avion et s’exposer à lalumière du jour et à l’environnementphysique et social dès l’arrivée enévitant les siestes, l’isolement socialet la consommation de caféine. Deshypnotiques à demi-vie très courte( S t i l n o x ) p e u v e n t ê t r eoccasionnellement utilisés pouréviter le déficit de sommeil.

Certains sujets agés ou intolérantsaux décalages horaires peuventrester sur leur base horaire ou opterpour une synchronisation sur undemi décalage.

Tous les sujets ont le temps de seresynchroniser en horaire local.L’utilisation d’un hypnotique n’ad’intérêt que pour accélérer lasynchronisat ion. Le régimealimentaire et l’exercice physiqueaux heures propices à avancer ouretarder l’horloge biologique n’ontpas fait la preuve de leur efficacité.

Le traitement par la mélatonine qui agit sur la commande des rythmes circadiens est en coursd’expérimentation. La mélatonine est en vente libre aux Etats Unis mais son origine est le plussouvent animale avec des dosages peu précis. Même dans le cas d’une mélatonine de synthèse,

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les spécialistes du sommeil restent vigilants car on ne connaît pas son influence à long terme eten particulier l’influence de l’apport externe de mélatonine qui, comme la nicotine pour un fumeurbloque la sécrétion naturelle.

Le traitement par la lumière (luminothérapie) agit sur la sécrétion de mélatonine par le cerveau.Une exposition de 5 heures ou plus à la lumière naturelle semble jouer un rôle favorable sur laqualité de la vigilance et donc, par voie de conséquence, sur celle du sommeil. Les « casques àlumière » pourraient donc être utilisés pour aider la resynchronisation.

Le stress

Le stress est une réaction physiologique de réadaptation faiblement contrôlable par la volonté. Pasde stress, pas de performance. Le stress se situe aux confins de la physiologie et de lapsychologie.

Le stress est un mécanisme physiologique faiblement contrôlable par la volonté. On distingue 3phases du stress :

¸ la réaction d'alarme provoque une libération d'adrénaline dans l'organisme. Cette substance apour effet de mobiliser les muscles en vue d'un effort.

¸ la phase de résistance correspond au maintien de l'organisme en veille suite à la décharged'adrénaline. La performance augmente. La sécrétion de cortisol permet de réguler les effetsde l'adrénaline.

¸ la phase d'épuisement qui survient à plus ou moins long terme et qui est le contre coup desdeux phases précédentes. Elle correspond au break point. La performance s'effondrebrutalement sous l'effet du cortisol dont la sécrétion dépasse celle de l'adrénaline. Chaquepilote a son break point.

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Entrée dans le stress

Le stress est un mécanisme physiologique provoqué par un mécanisme psychologique. Un largepart de subjectivité va le déclencher. Parmi les stresseurs objectifs on peut compter :

¸ Des facteurs professionnels comme voler avec un cadre de la compagnie ou effectuer uncontrôle en vol

¸ Une inadaptation de sa capacité à faire face par exemple pour le jeune pilote devant faireatterrir son avion en fort vent de travers.

¸ Une surcharge et dépassement temporel lors d’une phase de vol chargée¸ Une absence du résultat attendu par exemple après une erreur de manipulation

Le stress peut être aussi liée à un danger imaginé : « je ne vais jamais y arriver ». Cette anxiétéest liée à des facteurs dépassant le cadre professionnel : « tout doit être parfait ».

La vie quotidienne nous stresse, l’échelle de stress chronique permet de définir le pouvoirstressant de certaines situations.

Echelle destress Evénement

100 Mort d’un conjoint73 Divorce65 Séparation63 Mort d’un proche parent53 Blessure ou maladie50 Mariage47 Licenciement39 Naissance38 Modification d’une situation financière26 Exploit personnel marquant

25 Changement des habitudesalimentaires

13 Vacances12 Noël11 Amendes ou contraventions

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Effets du stress sur les capacités intellectuelles

Le stress va avoir des effets pervers sur nos capacités intellectuelles comme :

¸ Une pensée réductive : les hypothèses sur ce qui se passe sont de moins en moinsnombreuses. L’esprit se ferme. On recherche ce qui confirme notre première analyse :c’est le biais de confirmation

¸ Une tunnelisation : c’est le paroxysme de la pensée réductive. On ne se polarise plus quesur un seul aspect du problème.

¸ Une précipitation : perdant le contrôle de ce qui se passe, on veut agir à tout prix pour seprouver que l’on est encore « capable ».

¸ Un régression : quand « rien ne marche », on essaie d’utiliser une procédure quifonctionnait sur une autre machine. On en revient à un apprentissage antérieur même s’ilest inadapté

¸ Un blocage décisionnel, il devient impossible de revenir en arrière et d’envisager d’autressolutions

Effets du stress sur les comportements

On appelle ces effets théorie de Cannon ou FIGHT OR FLIGHT. Le stress est un mécanisme quichange notre métabolisme. Les graisses doivent être transformées en sucre pour agir selon unmode binaire : la fuite ou le combat.

Dans un cockpit, l’agressivité pourra être directe (on s’en veut d’être aussi « mauvais ») ou dirigéevers les tiers (qui sont « incompétents »). Cette dernière forme de malhonnêteté intellectuelle vaavoir un corollaire, on va « fuir » intérieurement.

Le stress étant un mécanisme d’adaptation aux « agressions » de l’environnement, son résultat vadéfinir une réaction positive au stress si l’adaptation est réussie. En revanche, si elle a échoué : lestress devient la base de l’anxiété.

A long terme, le stress devenu chronique fait baisser le niveau de performance général.

Réagir au stress se fait par développement d ’une stratégie de réaction liée à l ’expérience desituations analogues, l’affectation de priorités. L ’évaluation subjective compte plus que les faitsobjectifs.

Pour prévenir ou réduire le stress, il est conseillé de faire simple et revenir à l’essentiel.L’expérience, l’entraînement et être prêt pour l ’inattendu sont de puissants réducteurs de stress.Les techniques de relaxation (yoga, sophrologie) peuvent être utilisées. Mais pour réduire le stressde situation, le sens de l’humour et le CRM (cockpit resource management) aident à partager lestaches et à utiliser les ressources.

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Questionnaire FH n°4Hygiène de vie

1. La cause la plus fréquente d'incapacité d'un pilote en vol, est due à :

a. une crise de colique néphrétiqueb. un désordre psychiquec. un problème cardiaqued. une intoxication alimentaire

2. A propos de l'alcool, on peut dire :

a. qu'en petite quantité, il augmente la confiance en soi, donc la sécuritéb. qu'il ne modifie pas les réflexes jusqu'à 0,8 g/lc. qu'il diminue dans le sang, à partir de l'ingestion, à raison de 0,5 g/l par heured. qu'il aggrave les effets d'hypoxie d'altitude

3. La consommation de tabac

a. par un pilote, n'a pas de conséquences physiologiques chez l'autreb. n'entraîne aucun effet cardiovasculaire notablec. augmente les effets de l'hypoxie d'altituded. réduit le niveau de vigilance

4. Les grands principes d'une alimentation équilibrée précisent que :

a. l'apport de protides par la viande doit représenter au moins 50% de l'apport quotidienb. il faut privilégier les aliments en conserve ou surgelés, et une cuisson légèrec. les trois catégories d'aliments: protides, lipides, glucides, doivent toujours être dissociéesd. l'apport calorique quotidien moyen d'un pilote doit être de 2400 Cal. (pour un homme)

5. La prise alimentaire précédant un vol devrait privilégier :

a. l'eau gazeuseb. les fruits en abondancesc. les pâtesd. la salade

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6. Le fait de prendre certains comprimés en soirée pour aider au sommeil :

1 - peut provoquer le lendemain une hypovigilance due à la dégradation de qualité dusommeil

2 - peut permettre d'améliorer le lendemain l'humeur et le jugement3 - peut entraîner une hypovigilance pendant la matinée, due à un effet résiduel4 - peut nécessiter à la longue d'augmenter les doses5 - n'est pas trop préjudiciable, car l'on peut toujours s'arrêter

a. 1 - 3 - 4b. 2 - 3 - 5c. 2 - 3 - 4d. 1 - 2 - 4

7. La sensation de faim en vol doit être combattue préférentiellement par l'action de :

a. manger des sucres lentsb. manger des cacahuètesc. manger des sucreriesd. boire du café sucré

8. Les besoins alimentaires quotidiens pour un pilote, exprimés en calories sont enmoyenne de :

a. 2400 cal pour un homme, 2000 pour une femmeb. 10 000 cal pour un homme 8000 pour une femmec. 5000 cal pour un homme, 4000 pour une femmed. 1200 cal pour un homme, 1000 pour une femme

9. Pour avoir une alimentation équilibrée, il faut :

a. associer Protides, Glucides, Lipidesb. faire deux repas maximum par jourc. dissocier Protides, Glucides, Lipidesd. consommer des aliments raffinés

10. Un petit apéritif et deux verres de vin donnent, au bout de 6 heures, unealcoolémie :

a. suffisante pour allonger notablement les temps de réactionb. sans importance, car presque totalement éliminéec. provoquant les mêmes modifications physiologiques au sol et en altituded. identique chez un homme et une femme de même poids

11. En cas de troubles gastro-intestinaux ressentis par le pilote avant le décollage, ildoit :

a. éviter de boire de l'eaub. demander à être remplacé, mais il n'y a pas de pilote de réserve,c. prendre les médicaments courants et prévenir le médecin au retour du vold. ne pas hésiter à revenir au parking et réévaluer sa capacité à voler avec l'aide d'un

médecin

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12. L'organisme perd de l'eau quand l'hygrométrie est inférieure à 40%. Lemécanisme de cette perte est essentiellement d'origine :

a. respiratoireb. cardio-vasculairec. cutanéed. rénale

13. Au cours d'un vol ayant débuté à 08:00 heures locale (petit déjeuner à 05:00heures), vous ressentez une sensation de faim vers 10:00 heures, votre prochainrepas étant prévu à 14:00 heures :

a. vous évitez toute prise alimentaire avant 14:00 heuresb. vous consommez un sandwich au fromagec. vous buvez une boisson caféine pour son action coupe-faimd. vous consommez des sucres d'absorption rapide

14. Durant le sommeil profond, le phénomène suivant se produit :

a. la récupération physiqueb. la fixation des souvenirs dans la mémoirec. le rêved. la restauration des capacités d'attention

15. Pour avoir une bonne performance au décollage, le niveau de stress du pilote :

a. doit être moyenb. n'a aucune influencec. doit être intensed. doit être nul

16. La performance de pilotage est :

a. maximale 6 à 8 heures après l'éveilb. indépendante du rythme circadienc. indépendante de la motivationd. indépendante du décalage horaire

17. Dans une situation de stress, le fait qu'un pilote exécute une action liée à unequalification antérieure sur un autre type d'appareil, correspond à un effet:

a. de régressionb. d'augmentation des réponses activesc. de tunnelisationd. de fixité

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18. Pour combattre les effets des décalages horaires, il faut :

a. chercher à synchroniser son sommeil sans se préoccuper des horaires de repasb. sur une escale longue, adopter progressivement le rythme du pays d'arrivéec. maintenir, à l'escale, une alternance veille-sommeil régulière, ainsi que des horaires de

repas régulierd. sur une escale courte, adopter d'emblée le rythme du pays d'arrivée

19. On peut dire, à propos du stress:

a. qu'il est toujours lié à un risque objectifb. qu'il dégrade toujours la performancec. qu'il obéit à un mécanisme purement psychologiqued. qu'il est nécessaire à la vie

20. D'après les travaux menés par la NASA vers la fin des années 80, les petitssommes (naps) que chaque membre d'équipage peut pratiquer pendant le vol ontune durée recommandée de:

a. 60 minutesb. 20 minutesc. 45 minutesd. 10 minutes

21. La performance sensori-motrice observée en pilotage est:

a. minimale le matin, en fonction du cycle circadienb. symétrique dans ses variations autour de la moyenne, sur une période de vingt-quatre

heuresc. dégradée sévèrement au delà de six heures d'éveild. indépendante de la fatigue accumulée dans la journée

22. Parmi les effets d'un stress important, on peut citer:

a. une meilleure efficacité de la communicationb. la réduction de la pression artériellec. la tendance à rechercher toutes les solutions possibles au problèmed. la régression

23. Quand une situation stressante se produit dans un cockpit:

a. chacun passera le breakpoint au même instant puisque la situation est la mêmeb. il peut être judicieux de déformer la réalité, pour faire baisser le niveau de stressc. il est recommandé que le Commandant reprenne les commandesd. un peu d'humour est souvent utile

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24. L'anxiété:

a. est lié à un danger imaginéb. est un phénomène mineurc. est lié à un danger réeld. n'est pas alimenté par la mémoire du stress

25. Si la motivation d'un pilote augmente, sa performance:

a. augmente dans tous les casb. augmente avec la motivation interne et diminue avec la motivation externec. augmente avec la motivation externe et diminue avec la motivation interned. augmente, passe par un maximum puis diminue

26. Selon le modèle du Syndrome Général d'Adaptation de Seylie on trouve,immédiatement après le signal stressant:

a. une phase de résistance, avec baisse du niveau de mobilisation et présence d'adrénalineb. une phase d'alarme, avec baisse du niveau de mobilisation et présence d'adrénalinec. une phase d'alarme, avec baisse du niveau de mobilisation et présence de cortisold. une phase d'alarme, avec hausse du niveau de mobilisation et présence d'adrénaline

27. Un pilote, sur un vol long courrier de nuit, doit, pour avoir une performanceoptimale à l'arrivée:

a. briser la monotonie, par des pôles d'intérêt pour éviter l'engourdissement cérébral et lesommeil

b. conserver une lumière maximale au cockpit, car la semi-obscurité est un puissantinducteur au sommeil

c. bouger le plus possible pour éviter l'endormissementd. s'accorder une petite phase de sommeil

28. Le déroulement du stress obéit à un mécanisme:

a. physiologique aisément contrôlable par la volontéb. psychologique faiblement contrôlable par la volontéc. physiologique faiblement contrôlable par la volontéd. psychologique aisément contrôlable par la volonté

29. La vigilance est affectée par deux rythmes biologiques qui sont :

a. le rythme circadien et l'attentionb. le rythme circadien et le BRAC (Basic Rest Activity Cycle)c. le rythme circadien et la motivationd. le rythme circadien et la fatigue

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30. Le sommeil est indispensable à l'homme et:

a. la récupération du décalage horaire vers l'Est est plus rapide que vers l'Ouestb. la performance a tendance à se dégrader lentement au delà de 8 heures d'éveilc. la performance intellectuelle est plus sensible à la privation de sommeil profond qu'à la

privation de sommeil paradoxald. la performance commence à se dégrader lentement au delà de 16 heures d'éveil

31. Un stress important change le métabolisme de l'organisme et:

a. empêche la mémorisation des situations difficilesb. amène à une efficacité de coordination renforcée de l'équipage devant la difficultéc. augmente l'énergie globale disponible ainsi que la force musculaire par mobilisation du

sucre stockéd. facilite les communications professionnelles avec le contrôle aérien

32. Sous stress important, l'effet de la régression conduit à:

a. l'oubli des apprentissages les plus récents et au retour à un apprentissage antérieur mêmeinadapté

b. la polarisation sur un seul aspect du problèmec. une pensée réductive, aux hypothèses peu nombreusesd. une réduction de la prise en compte des paramètres

33. En cas de situation de stress en vol, pour améliorer la sécurité et la performance, ilfaut:

a. nier le danger pour faire chuter la pressionb. diminuer le nombre des communications entre les membres de l'équipagec. faire fonctionner au mieux les capacités de synergie de l'équipage pour utiliser les

ressourcesd. permettre à chacun de travailler en automne pour éviter la propagation des angoisses

individuelles vers le groupe

34. La forme de la courbe qui décrit la performance humaine comme une fonction duniveau de stress est:

a. une hyperboleb. un demi arc d'ellipsec. semblable à celle d'une polaire aérodynamiqued. une droite

35. L'état d'activation du système nerveux qui peut aller du sommeil profond à l'éveilextrême est appelé:

a. activité neuronaleb. attentionc. vigilanced. métabolisme nerveux

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36. La réponse au stress d'origine professionnelle dépend d'une double évaluationcognitive:

a. l'évaluation de la situation et l'évaluation de ses capacités à faire faceb. l'évaluation des stresseurs actifs et l'évaluation du temps disponiblec. l'évaluation de la situation et l'évaluation de l'état courant des systèmes avionsd. l'évaluation des stresseurs actifs et l'évaluation de ses capacités à faire face

37. La réaction de stress décrite par Hans Selye sous le nom de Syndrome Générald'adaptation comprend trois phases:

a. résistance, action, épuisementb. alarme, action, épuisementc. alarme, résistance, épuisementd. alarme, action, résistance

38. En ce qui concerne la performance du pilotage, celle-ci suit un rythme circadien etl'on peut dire que:

a. la performance sensori-motrice est meilleure le matin et minimale le soir en raison de lafatigue accumulée

b. la performance n'a tendance à se dégrader qu'au delà de 15 heures d'éveil, avant cettedurée elle est relativement constante

c. la performance intellectuelle pure est plutôt meilleure le soird. la performance sensori-motrice est meilleure le soir et minimale le matin

39. L'organisation du repos en vol peut intégrer de petits sommes (naps). Leur duréetelle que préconisée par la NASA est de:

a. 60 mnb. 90 mnc. 20 mnd. 5 mn

40. Au cours du rythme circadien:

a. la performance est globalement inférieure en milieu d'après-midib. la performance intellectuelle est meilleure en fin d'après-midic. le gain en performance sensori-motrice observé en fin d'après-midi est pondéré par la

fatigue accumulée la journéed. la performance de pilotage est optimale en début de matinée, grâce aux acrophases

cumulées des performances sensori-motrices et intellectuelles

41. Un niveau de stress intense:

a. diminue toujours la fréquence des réponses activesb. accentue la pertinence de l'analyse de la situationc. provoque souvent un effet de régressiond. est toujours stimulant et permet d'obtenir un niveau de performance optimum

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42. Suite à un vol long courrier vous amenant à franchir huit fuseaux horaires:

a. le recalage physiologique est indépendant du sens de déplacement Est ou Ouestb. l'adaptation sera plus rapide lors de déplacement vers l'Ouest, l'organisme ayant tendance

à allonger son rythme circadienc. votre organisme a une tendance naturelle à allonger la journée si le déplacement est

effectué vers l'Est, à la raccourcir vers l'Ouestd. l'adaptation sera plus lente vers l'Ouest, l'organisme ayant tendance à raccourcir son

rythme circadien

43. Le déclenchement du stress dépend:

a. de facteurs très similaires d'un individu à l'autreb. de facteurs internes indépendants de la situation dans laquelle on se trouvec. de facteurs exclusivement affectifsd. de facteurs qui varient d'un individu à l'autre

44. A mi-parcours durant un vol long courrier, vous constatez un état d'hypovigilancechez votre copilote:

a. Vous lui conseillez d'absorber un stimulant amphétaminiqueb. Vous le sermonnez et l'empêchez de dormirc. Vous diminuez l'éclairage du poste de pilotage afin qu'il se concentre sur ces instruments

de vold. Vous lui proposez de faire un somme d'une vingtaine de minutes

45. Dans une population d'adultes jeunes (âge = 25 ans), la plus grande partie desindividus a un besoin de sommeil par nuit, qui est compris entre :

a. 5 et 7 heuresb. 7 et 8 heuresc. 10 et 12 heuresd. 9 et 10 heures

46. La relation qui décrit l'évolution de la performance en fonction du niveau du stresspeut être représentée graphiquement par :

a. Une droiteb. Une sinusoïdec. Une courbe en Ud. Une courbe en U inversée qui présente un point de décrochage

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47. Parmi les effets cognitifs d'un stress intense, on peut citer :

1- la tunnélisation2- la régression3- la précipitation4- la diminution des réponses actives5- la capacité d'analyse accrue par adrénaline

La combinaison des affirmations exactes est :

a. 2 - 4 - 5b. 1 - 2 - 3c. 3 - 4 - 5d. 1 - 3 - 5

48. A mi-parcours d'un vol long courrier, votre copilote chargé destélécommunications, est éveillé mais inactif, regardant au loin, et ne répondantpas à un appel radio vous étant destiné :

a. Il est probablement en état d'hypovigilanceb. Il se trouve en phase de sommeil paradoxalc. Il présente les symptômes du sommeil à ondes lentes, pathologie fréquente chez le

Personnel Naviguantd. Il est sujet au syndrome de l'attention dispersée

49. Le stress subit dans les cockpits :

a. est en partie la résultante de tous les stresseurs de la vie quotidienneb. est indépendant des expériences vécues, et uniquement corellé à la situation du momentc. ne peut ni ne doit être contrôlé, compte tenu de son caractère toujours bénéfique sur la

performanced. ne provient que du stress dit professionnel

50. La motivation :

a. diminue la résistance à la fatigue par consommation accrue de ressources énergétiquesb. est directement liée au niveau de performancec. est sans rapport avec la performance de pilotage, uniquement liée à l'entraînementd. doit idéalement être très faible, permettant au pilote d'agir sans engagement affectif

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GRILLE DE REPONSES

Question

Réponse

Commentaire

1 D ¸ p32 D ¸ p143 C ¸ p154 D ¸ p15 C ¸ p26 A ¸ p167 A ¸ p28 A ¸ p19 A ¸ p1 à 2 : c’est le b a ba

10 A ¸ p14

11 DDans tous les cas, la gastro-entérite est incompatible avec levol

12 A ¸ p3

13 BDans un sandwich au fromage il y a des sucres lents dans lepain (glucides), des protides pour lutter contre la fatigue dansle fromage et des lipides dans le fromage également

14 A ¸ p1915 A ¸ p26 : pas de stress, pas de performance16 A ¸ p2217 A ¸ p2818 C ¸ p2619 D ¸ p28

20 Bp24 : la sieste doit permettre de récupérer physiquement, ellene devrait contenir que du sommeil profond

21 A ¸ p2222 D ¸ p2823 D ¸ p2924 A ¸ p27

25 D

L a f o n c t i o nperformance =f(motivation) esten forme de Uinve r sé t ou tcomme le stress,la mot ivat ionpasse par unmaximum puisd im i nue . L acourbemotivation/perform a n c e e s tsemblable à lapo l a i r e d ’ unavion.

La motivation « interne » correspond à l’envie qu’a le pilotede réussir. La motivation « externe » correspond à toutes lesincitations que l’on peut lui proposer pour qu’il fasse bien parexemple, une prime si son avion n’arrive jamais en retard.

La courbe montre bien que le rapport performance motivationest totalement indépendant du type de motivation.

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est totalement indépendant du type de motivation.26 B ¸ p27

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Question

Réponse

Commentaire

27 D ¸ p2428 C ¸ p27

29 Bp21 à 24 : le BRAC est un cycle de 90 minutes qui entrouvreune petite porte vers le sommeil

30 B

Il faut mettre en parallèle la capacité d’éveil et le rythmecircadien :

31 C ¸ p2632 A ¸ p2833 C ¸ p2934 C ¸ p2635 C ¸ p2136 A ¸ p2737 C ¸ p2738 D ¸ p22

39 C¸ p24 : retenir que cette durée était celle de l’expérience.

Une sieste en cockpit devrait rester inférieure à 30minutes

40 C ¸ p2141 C ¸ p2842 B ¸ p2543 D ¸ p2644 D ¸ p2445 B ¸ p1946 D ¸ p2647 B ¸ p2848 A ¸ p2149 A ¸ p2750 B ¸ p21