I-15 - Jean-Paul Sartre (Annotations by Infamosa)

7/25/2019 I-15 - Jean-Paul Sartre (Annotations by Infamosa)

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text transcription:

Condamnés parce que je considère que la liberté, ce n’est pas une qualité que l’homme a : il

est libre quoi qu’il fasse. Prenons un exemple : un homme qui dirait « Je ne veux pas faire de

politique ». Donc, ma liberté de rester en dehors… C’est un homme qui, d’une part, fera tout

de même de la politique par ce… ce refus. Il se classera parmi… les anarchistes de droite, par

exemple. Et en même temps, il le fera librement. Donc, si vous voulez, dans le problème

politique, nous sommes condamnés à être libres. C’est à dire que, le choix que nous feronscomporte un certain [certain] engagement libre. Personne n’est complètement libre en ce

sens que, nous ne pouvons être opprimés, exploités, mystifiés que parce que nous sommes

libres.

Mais, d’autre part, l’exploitation et la mystification… et… les mythes dévient notre liberté… et

le font aller… la font aller dans un autre sens que nous voulons, de sorte que ; ce que nous

faisons, en croyant que c’est librement, très souvent, c’est une chose qui est mystifiée par

d’autres libertés.

Pour vous donner un exemple, ou le plus simple possible : quand un boxeur fait une feinte,

son adversaire croit le frapper, par exemple, sur l’arcade sourcilière. Il ne rencontre que le vide, et il offre à celui qui fait la feinte un corps désarmé sur lequel [on peut] frapper. Il l’a fait

librement, l’acte qu’il ne voulait pas faire. Il s’est mis librement au service de l’autre. Vous

avez là ce que je veux dire : c'est-à-dire, [c’est] la liberté de l’un a servi de moyen à l’autre

pour le traiter comme une chose. De sorte que, si on prend les choses dans un grand

ensemble social, nos libertés sont manipulées de telle sorte que, à chaque fois, nous réalisons

un acte qui à la fois est libre et à la fois une exploitation par l’autre.

En fait, je vis parce que je suis [je suis] né, je veux dire parce que mes parents m’ont fait - Je

n’ai pas demandé à naître ! Ceci dit, vivant, il faut s’adapter aux circonstances et il faut en

tirer les… conséquences les meilleures possible. C'est-à-dire, il faut essayer, c’est… le désir et

le besoin de tous, de donner la vraie direction à cette liberté que l’on fausse dès qu’[on]

naisse… On la fausse parce que nos parents nous conçoivent avec un destin.

Ils imaginent que nous serons telle chose ou telle autre… bon, tel métier ou tel autre. Ensuite,

par l’éducation. Par l’ensemble des informations que donne la presse. Que, vous savez, sont

plus ou moins fausses, plus ou moins vraies, mais… beaucoup plus fausses que… nous

reparlerons tout à l’heure de ce qu’est une information par la presse… par la presse ordinaire.

Pour l’instant, disons, si vous voulez, que l’ensemble de ces facteurs et beaucoup d’autres font

que, la personne, tout en se sachant libre, se trouve agi n’importe quand en différents sens,

très souvent mauvais, très souvent dictée par quelque chose, la publicité, par exemple. Et,

c’est ça qu’il s’agit pour chaque homme, qu’il le sache exactement ou non, de supprimer. Ilfaut retrouver cette liberté du libre [orgasme ?] pratique [c'est-à-dire du] libre corps de

chacun pour pouvoir faire ce qu’il veut. Il n’y a pas de solution, là ! La solution est de

travailler à créer des rassemblements qui soient des démocraties directes, comme je vous l’ai

dit, c'est-à-dire des rassemblements qui soient souverains, pour les exigences viennent de

chacun, et qui essaient par des luttes de les faire triompher.

Il faut le faire. Quant à réussir, on verra ! Ça ne dépend pas seulement de nous, hein ? Nous,

nous sommes simplement ceux qui lançons une idée, qui essayons de réunir des documents.

Mais, ça dépend du peuple, c'est-à-dire – des gens ! Nous voulons que, dans ces comités de

libération, et puis, aussi, dans les endroits où il y aura un événement – les acteurs de ces

événements : des grévistes, des manifestants, des gens qui protestent pour une chose, ou qui veulent autre chose – ce soit eux que nous [consultions ?], que ce soit eux qui se parlent dans

le journal. Ça suppose, d’ailleurs, que nous trouvions un style du journal qui nous permette

de rendre compte le mieux possible des communications parlées.





Condamnés parce que

Je consi-d re que

la liberté ce

ce n'est pas une qualit que l'homme a :

Il est librequoi qu'il fasse.

Prenons un exemple: Un omme

qui dir-

a t: e ne veux pas

faire de la politique"

Donc, liberté de

ma

Rester en dehors.

C'est un homme qui, d'une part

era

tout de

même de la politique.

par

ce, ce

refus Il se classera parmi les





ce que

nous faisons

en croyant re-

que c'est ment

Très

sou-vent

c'est une

chose qui est

mystifiée par d'autres

libertésPour vous exemp e

donner un

ou le

plus

simple possible : Quand un

boxeur fait une feinte

Son adver-

sa re

croit le frapper, par exemple.

Sur arca e

sourcilière,

en fait, il ne rencontre que

le vide, et

il offre à

celui qui a fait la feinte un corps

désarmé

sur lequel il

voulait frap-

Il l'a fait librement

l'acte

qu'il ne

voulait

pas faire.Il s'est

mis

librement

au service de

l'autre

Vous avez là

ce que je veux

dire :

c'est à dire,La liberté de l'un a servi de moyen

à l'autre

pour le traiter

comme



une chose

De sorte

que,

si on prend

les choses

dans un grand

ensemble social, nos

libertés sont

Manipulées

de telle

Sorte que

à chaque fois, nous

réalisons un

acte qui,

à la fois est libre,

et

à la fois

une ex-ploitation

par autre.

En fait, je vis j'suis

parce que je suis

né, je veux dire

parce que mes

parents m'ont

fait:je n'ai

pas demandé à naître.

Ceci dit,vi-vant, il faut

s'adapter à la

circon-

stance et il faut

en tirer

les... conséquences

les meilleures

pos-sibles, c'est à

dire, il

faut essayer,

c'est...

le désir

et le be-

besoin

de tous -

de

donner la vraie direction

à cette liberté que l'on fausse

dès naisse

qu'on

On a ausse parce que nos parentsnous conçoivent

avec un destin



Ils imaginent que

nous serons te e c ose ou te e autreBon, eu , te

métier ou tel autre

en-suite, par l'éducation. par, euh,

l'ensemble des informations que

donne la presse, que, vous savez,

sont

plus moins fausses

ou

plus ou moins vraies,

mais,eau- coup p us

ausses que... nous

reparlerons de

tout à l'heurece qui est une

information

par a presse,

par a presse or na re.

pour l'instant, que

disons, si vous voulez,ensem e e ces acteurs et

beaucoup d'autres

ont que a personne, tout en

se sachant libre,



se trouve agir n'importe quand, en différents sens

très souvent mau-vais

très souventdicté par quelque chose

la publicité

par exemple et,

c'est ça qu'il

s'agit, pour

c aque

homme, qu'il le sache

deex- acte-ment ou non,

supprimer.

Il faut retrouver cette libertédu libre orgasme pratique, c'est à dire du

libre corps de chacun, qui doit

pouvoir fairece qui

veut.

Il n'y a pas

de solution, là! La solu-

tion est de travailler à créer des rassemblements

qui soient des



démocraties directes comme je vous l'ai dit, des rassemble-

c'est à dire

ments qui soient souverains que les exigences viennent de chacun

et qu essa ent par es uttes e es a re tr omp er. I

faut le faire.

Quant à réussir, on verra!Ça ne dépend pas Nous, nous

seulement de nous, hein?

sommes simplement idée, qui essayons de réunir mais ça dé-pend du peuple, Nous vou-

ceux qui lançons une des docu-ments, c'est à dire, des gens.

lons que, dans ces comités

de libération dans les endroits où

et puis, aus-si, il y aura un événe-ment -

les acteurs de ces

événements:

des



grévistes, des protestent pour une chose, ou qui veulent autre chose -

manifes-tants, des gens qui

Que ce soit

eux que nous consu - t ons, nous vou ons que ce so t eux qu se par ent ans e our-

nal. Ça sup-pose que nous trouvions un style qui nous permette possible des communications

d'ailleurs du journal de rendre compte le mieux par-

lées. Je ne ce que dire pour je ne sais conformiste! Par ex-emple, je ne verrai,

sais pas ça veux tout dire: pas qui est je ne vois

pas pourquoi, si nous avions de démocratie directe,

des rassemblements et que je sois de-dans,

je ne vois pas

pourquoi je ne

serais pas

aussi

conformiste que

mon voisin! On vou-drait les on serait, donc, Si on n'était pas

mêmes choses; conformiste! conformiste, on serait une in-fime minorité.



Ce n'aurait

plus d'importance. Donc, je, je ne vois pas, être conformiste.

je pourrais

Je ne suis pas conformiste comme les

gens qui se con- for-ment à une sorte de type de vie, d'attitude de vie, créés

dans notre société par les institu-

tions qu'elle a.

Ben, là, je

ne suis pas conformiste!

Mais, parce que je suis contre

cette société-là et que je la conteste.

Oui! Bien sûr, je suis l'homme

du présent -

on fait ce qu'on veut,

on fait ce qu'on a à faire.

'Faut pas songer! Je me rappelle un

mauvais écri-

vain qui dit: "J'écris pour du- rer!" c'était une formule merveil-leuse! Ben, "j'é-

cris pour être,

pour

être

immor-tel."

ou quelque chose de ce

genre-là!

C'est absurde!D'abord,

on ne sais jamais qui

Bon, pfft,



sera gardé et qui

disparaîtra...

et ensuite, il faut agir sur le Ceux qui

pré-sent.

sont evenus par la suite

de grands hommes,

C'est des gens qui vivaient

comme Rousseau dans le pré-

sent, qui faisaient pour le présent et non pas des gens qui

des livres écrivaient pour l'éternité.

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I-15 - Jean-Paul Sartre (Annotations by Infamosa)