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IFDC report Actualité des travaux et progrès de l’IFDC Volume 37, No. 1 Le Cacao pour une vie meilleure Essais de PPU au Kenya – Accroître les rendements du riz en Afrique Le développement du secteur agricole au Bangladesh demeure une priorité La réunion du Conseil d’administration de la FIRT se tient à l’IFDC La campagne « Visages de l’Agriculture » apporte une nouvelle perspective aux efforts mondiaux l’IFDC – Ans Engagé en Afrique

IFDC Report Volume 37 No1 (French)

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IFDC Report Volume 37 No1 (French)

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Page 1: IFDC Report Volume 37 No1 (French)

IFDCreportActualité des travaux et progrès de l’IFDC

Volume 37, No. 1

Le Cacao pour une vie meilleure

Essais de PPU au Kenya – Accroître les rendements du riz en Afrique

Le développement du secteur agricole au Bangladesh demeure une priorité

La réunion du Conseil d’administration de la FIRT se tient à l’IFDC

La campagne « Visages de l’Agriculture »

apporte une nouvelle perspective aux efforts mondiaux

l’IFDC –Ans

Engagé en Afrique

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IFDCreportIFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC. Sauf indication contraire, les articles parus dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être librement reproduits. Il suffit d’en indiquer la source et d’envoyer une copie de tout article reproduit. L’abonnement est gratuit et une version électronique est également disponible sur le site www.ifdc.org. L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’administration composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par divers organismes d’aide bilatérale et multilatérale, des fondations privées et les gouvernements nationaux. L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et de l’expertise en agro-industrie.

DIRECTEUR DE LA RÉDACTIONScott Mall

RÉDACTRICE EN CHEFLisa Thigpen

CONCEPTIONVictoria L. Antoine

COORDINATION DE LA PRODUCTIONDonna Venable

DISTRIBUTIONJane Goss and David Wright

CONTRIBUTEURSClyde Beaver, Courtney Greene, Ian Gregory, Ishrat Jahan, Philip Karuri,Scott Mall, Jyldyz Niyazalieva, Jean Bosco Safari

PHOTOGRAPHESEkwe Jean Dossa, Guillaume K.S. Ezui, Syed Afzal Mahmood Hossain, Brian Kiger, Ramon Lazo de la Vega, Paul Makepeace

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’IFDC M. Peter McPherson (Etats-Unis), président du Conseil d’administration Gerard J. Doornbos (Pays-Bas), vice-président Mohamed Badraoui (Maroc) Margaret Catley-Carlson (Canada) Josué Dioné (Mali) John B. Hardman (États-Unis)Osamu Ito (Japon) Agnes M. Kalibata (Rwanda) Patrick J. Murphy (Etats-Unis) Mortimer Hugh Neufville (États-Unis) Rhoda Peace Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam)

PRÉSIDENT- DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’IFDC Amit H. Roy - Membre de droit

SECRÉTAIRE DU CONSEIL / CONSEILLER JURIDIQUE DE L’IFDC Vincent McAlister – Membre de droit

Divisions de l’IFDC: Eurasie (EAD) Afrique de l’Est et Afrique Australe (ESAFD) Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest (NWAFD) Recherche et Développement (RDD)

5Des agricultrices au Togo où l’IFDC a établi sa première Division pour l’Afrique. Les projets de l’IFDC promeuvent l’équité entre les sexes dans l’intensification agricole.

Acronymes fréquemment utilisés: AGRA – Alliance pour une Révolution Verte en Afrique • FAO – Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture • ha – ha • FIDA – Fonds International de Développement Agricole • IITA – Institut International d’Agriculture Tropicale • GIFS – Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols• kg – kilogramme • MDA – Ministère de l’Agriculture • ONG – organisation non gouvernementale • OIP – organisation internationale publique • PPP – partenariat public-privé • TVA – Tennessee Valley Authority • PPU – placement profond de l’urée • USAID – Agence des Etats-Unis pour le Développement International • VFRC – Centre Virtuel de Recherche sur les Engrais

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IFDCreport 1

’IFDC fut établi en 1974, et les activités de programme commencèrent en juillet 1975 dans des installations provisoires sur le

site de la réserve de la Tennessee Valley Authority (TVA). Au 1er août 1976, l’effectif du personnel de l’IFDC était de 45 membres, avec 26 postes techniques. Le 14 mars 1977 - il y a 35 ans – l’IFDC obtint le statut d’organisation internationale publique (OPI) par décret présidentiel (voir l’article pages 28-29).

La mission de l’IFDC a toujours été centrée sur les pays et les régions du monde en voie de développement. Selon des articles tirés de IFDC Report, l’IFDC s’est impliqué en Afrique dès sa création. Au cours de l’année 2012, IFDC Report et le site Web de l’IFDC (www.ifdc.org) publieront des articles de fond pour commémorer le 25ème anniversaire de la présence physique de l’IFDC en Afrique. Le centre a ouvert les bureaux de sa Division Afrique à Lomé, Togo, en 1987. A présent, Il a deux Divisions Afrique : la Division de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Ouest (NWAFD) basée à Lomé, et la

Division de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe (ESAFD) basée à Nairobi, Kenya.

Les cadres de l’IFDC qui ont travaillé en Afrique depuis 1975 (premier projet en Afrique) et 1987 (premier bureau) ont contribué à la sécurité alimentaire et au développement économique des petits producteurs agricoles du continent. Des ‘îlots de succès’ ont été créés, mais beaucoup reste à faire. L’IFDC est engagé à aider les petits producteurs d’Afrique (et du monde en voie de développement) à se libérer du cycle de la pauvreté pour entrer dans celui de la prospérité.

L

Les articles (pages 2-7) sont tirés des archives de IFDC Report et sont centrés sur les premiers projets en Afrique. Les informations qu’ils contiennent peuvent avoir été mises à jour pour les rendre plus pertinentes. Ils mettent en exergue les activités de l’IFDC depuis sa création jusqu’à l’établissement du bureau de sa Divi-sion Afrique à Lomé, au Togo, en 1987. Ces articles font partie d’une série qui paraîtra au cours de l’année pour commémorer l’établissement de la première Division Afrique de l’IFDC. Les futurs articles porteront sur les premières études sur les engrais, les formations et les points saillants de l’action de l’IFDC en Afrique.

L’IFDC –Engagé

Afriqueen

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IFDCreport 2

La première mission de l’IFDC en Afrique (1976) La première mission de l’IFDC en Afrique eut lieu à la fin de janvier 1976, quand Don Waggoner aida la Ghana Fertilizer Company (GFC) à se préparer à réceptionner le premier chargement d’engrais en vrac au port de Tema, près d’Accra. Ce chargement démontrait les avantages techniques et économiques de l’expédition des engrais en vrac à ce port. Waggoner, un ingénieur chimiste de la Division des activités externes de l’IFDC a formé le personnel de la GFC pour décharger correctement les engrais en vrac, à faire l’ensachage puis à les transporter dans une installation de stockage approprié. Robert Grisso, un agroéconomiste de la TVA

détaché auprès de la mission de l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) au Ghana, a contribué à ce projet.

Une équipe de l’IFDC évalue le secteur des engrais du Zimbabwe (1981) A la demande de l’Industrial Development Corporation du Zimbabwe, une équipe de l’IFDC a visité ce pays en juin 1981 pour passer en revue son industrie d’engrais et faire une évaluation préliminaire des alternatives dans ce secteur. L’équipe comprenait : Dr Donald McCune, directeur général de l’IFDC ; Owen Livingston, directeur de la Division Technologie des Engrais ; et John Hill, spécialiste du développement de la commercialisation de la Division Activités Externes.

A cette époque, l’agriculture au Zimbabwe était divisée en agriculture commerciale et en tribal trust lands (TTL). L’agriculture commerciale, comptant 5 200 exploitations commerciales, produisait environ 80 pour cent de la production agricole du Zimbabwe. L’équipe de l’IFDC a visité cinq exploitations commerciales et une grande plantation de sucre. Les exploitations commerciales étaient bien gérées et utilisaient les variétés, les pratiques culturales et les technologies les plus modernes. Les rendements agricoles étaient comparables ou supérieurs à ceux dans beaucoup de pays industrialisés. Environ 850 000 petits producteurs, presque tous dans les TTL produisaient les 20 pour cent restants de la production agricole du pays. Les TTL se trouvaient dans les régions à faible pluviométrie, avaient des populations en rapide croissance, des taux très faibles d’utilisation d’intrants agricoles, des niveaux de production extrêmement bas et une part disproportionnée des infrastructures du Zimbabwe. L’équipe de l’IFDC a visité la TTL Seke, où elle rencontra neuf clubs d’épargne, chacun composé de 10 à 25 agriculteurs. Les agriculteurs dans un club d’épargne se mettaient ensemble pour acheter des engrais. Le pays produisait un large éventail de cultures à haut rendement. Cependant, un grand pourcentage des terres arables dans les deux secteurs agricoles n’était pas entièrement utilisé. L’équipe de l’IFDC et d’autres experts savaient que si l’irrigation et l’utilisation conséquente d’engrais étaient introduites dans les TTL, la production agricole du pays serait sensiblement augmentée et supporterait un plus grand nombre de personnes. En 1981, la population du Zimbabwe était estimée à environ 7,4 millions (12,6 millions actuellement) ; 75 pour cent tiraient leurs moyens d’existence de l’agriculture. Au début des années 80, le Zimbabwe était l’un des quelques pays d’Afrique qui pouvaient non seulement nourrir sa propre population mais également exporter des produits agricoles vers les pays voisins. La consommation d’engrais au Zimbabwe totalisait environ 500 000 tonnes. A cause d’un déficit de la capacité de production locale, les importations d’engrais en 1981 représentaient la moitié des éléments nutritifs d’engrais utilisés. En ce temps-là, une expansion rapide du secteur agricole était escomptée de même que celle des besoins en engrais importés. Il existait des plans d’investissements importants pour augmenter la production locale d’engrais. L’IFDC s’était offert pour développer un plan d’engrais à long terme visant à compléter le plan agricole du pays.

Mais le Zimbabwe cessa d’être une corbeille à pain pour les pays environnants. Presque toutes les exploitations commerciales furent saisies au profit des Zimbabwéens sans terre. Cela fit baisser la production entraînant l’effondrement de l’économie basée sur l’agriculture. Depuis, le pays fait face à une inflation effrénée et de sévères pénuries de vivres et de carburant.

Les Premiers Projets de l’IFDC en Afrique

Un navire déchargeant un container d’engrais dans un port africain.

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… Passer du cycle de la

pauvreté au cycle

de la prospérité.

Le but de l’IFDC est de soutenir

les petits producteurs agricoles…

5Ces « visages de l’agriculture » proviennent des premiers projets de l’IFDC en Afrique (1976-1987). Voir l’article pages 34-35.

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Pour les organismes d’aide et certains critiques les pénuries de vivres sont en partie causées par le programme de réforme agraire du gouvernement ; le gouvernement accuse de longues périodes de sécheresse. Un jour peut-être, le Zimbabwe pourra encore jouir de la sécurité alimentaire.

Un réseau de recherche aide à résoudre le problème de la production alimentaire en Afrique (1985)Lors du colloque de 1985 sur « La gestion des engrais azotés et

phosphatés en Afrique subsaharienne » (tenu à Lomé, au Togo), 57 éminents scientifiques des centres de recherche agricole nationaux et internationaux de 17 pays de l’Afrique tropicale ont examiné les résultats du Programme Africain de Recherche sur les Engrais de l’IFDC (PARE).

Établi en 1981, l’AFRP était un réseau de pédologues, d’agronomes et de sociologues œuvrant dans les pays africains à l’utilisation des ressources indigènes en engrais pour produire plus de vivres. Le PARE était coordonné par Dr Uzo Mokwunye, un pédologue de l’IFDC. D’autres organisations ont collaboré à la recherche et à l’organisation du colloque avec l’IFDC parmi lesquelles l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) au Nigeria et l’Institut International de Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales Semi-arides (ICRISAT) au Niger. Le financement du PARE provenait du Fond International pour le Développement Agricole (FIDA). «L’Afrique tropicale présente différents agro-climats », a dit Mokwunye. « Les conditions de croissance des cultures sont différentes pour chaque agro-climat. L’approche réseau du PARE permet à l’IFDC d’introduire les résultats obtenus sur des sites expérimentaux stratégiquement situés dans les programmes nationaux de recherche des membres du réseau. Les résultats pertinents servent de base pour les essais de recherche et de validation dans les champs des producteurs. Les expériences de différents membres du réseau sont partagées lors des ateliers annuels. » Ce qui frappe c’est que bon nombre des observations et recommandations faites par les participants du PARE sont aussi justes en 2012 qu’elles l’étaient en 1985. Par exemple, les membres du réseau étaient unanimes à reconnaître que la façon la plus immédiate et la plus directe de résoudre les problèmes de pénuries alimentaires en Afrique était d’améliorer la disponibilité des engrais pour les petits producteurs.

McCune a replacé la situation africaine dans son contexte : « L’aide alimentaire directe, qui est offerte par une myriade de bienfaiteurs, peut aider à atténuer les problèmes actuels de la faim en Afrique, mais une solution à long terme exige l’établissement d’un secteur agricole plus stable dans chaque pays. »

Les participants ont convenu que pour relancer les secteurs agricoles en déclin des pays africains il fallait des engrais, des semences améliorées, des pesticides, des services de

vulgarisation efficaces et des politiques des prix raisonnables. La majeure partie des engrais utilisés en Afrique en 1985 étaient importés à un coût très élevé. Par conséquent, la consommation d’engrais de l’Afrique était la plus faible du monde. Cette situation n’a pas changé. Un des objectifs de l’IFDC en 1985 (et encore actuellement) était d’aider les pays africains à employer leurs propres ressources en engrais là et quand cela s’avérait économiquement et techniquement faisable. L’IFDC a commencé la recherche formelle sur le terrain (PARE) en Afrique en 1981. Cette recherche était centrée, en partie, sur l’utilisation des ressources naturelles africaines pour la production d’engrais azotés et phosphatés à travers le continent. Dans beaucoup de pays africains, la terre elle-même détient une des clés pour résoudre le problème de production alimentaire - elle contient le phosphate naturel. Le réseau de recherche de l’IFDC a analysé des gisements de phosphate au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Sénégal, au Togo, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe. Le phosphate naturel provenant des gisements du Mali et du Sénégal est adapté pour l’application directe ; celui provenant d’autres gisements doit être traité pour être efficace pendant la première année après application. Mokwunye a déclaré à ce colloque, « Les données de nos recherches indiquent que le phosphore est l’élément nutritif le plus limitant en Afrique de l’Ouest sahélien tandis que l’azote est le plus important dans les régions plus humides. » Il a également dit, « Approximativement la moitié de l’azote des engrais appliqués dans es sols sahéliens est perdue. Pendant les années de forte pluviométrie, une grande partie des engrais azotés appliqués dans les régions humides se perd. En outre, des carences en soufre, potassium, zinc et magnésium ont été observées dans toutes les zones agro-climatiques. » Plus de 25 ans plus tard, l’IFDC et d’autres organismes travaillent encore avec des scientifiques et les agriculteurs des pays africains pour améliorer les sols et les rendements agricoles sur le continent.

Plus de 25 ans plus tard, l’IFDC et d’autres organismes travaillent encore avec des scientifiques et les agriculteurs des pays africains pour améliorer les sols et les rendements agricoles sur le continent.

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En jetant un regard rétrospectif sur la première décennie, projetons nous également dans l’avenir quand les gens pourront dire… que l’IFDC a joué un rôle significatif en aidant les pays affamés du monde à nourrir leurs citoyens. – Dr John A. Hannah

«A l’époque, nous n’étions que trois », rappelait Dr John A. Hannah, le premier président du Conseil d’administration de l’IFDC lors d’une présentation le 25 septembre 1985, marquant le dixième anniversaire de l’IFDC. Il parlait des trois premiers membres du Conseil de l’IFDC. Hannah fut président de l’Université de l’Etat du Michigan pendant 28 années (1941-1969) avant de devenir administrateur de l’USAID de 1969 à 1973. Les deux autres membres du Conseil étaient Lynn Seeber, directeur général de la TVA, et Webster Pendergrass, vice-président pour l’agriculture à l’Université de Tennessee.

L’organisation qu’ils ont aidé à mettre en place a largement contribué « à l’accroissement de la production alimentaire et à la réduction de la faim dans un monde que beaucoup pensaient être soit au bord soit au-delà du désastre. » Dans sa présentation, Hannah a passé en revue les réalisations de la

première décennie de l’IFDC. « Nous avons entendu parler des pays désignés comme des ‘cas perdus’ dont l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh, la Chine et d’autres. » « Beaucoup de ces pays n’ont pas péri et se tiennent aujourd’hui fièrement debout sur leurs pieds. Ils ont reconnu que l’agriculture devait être leur solution et ont été assez courageux pour soutenir l’agriculture aux dépens d’autres secteurs. Dans tous les cas, l’utilisation accrue des types et des quantités appropriées d’engrais a joué un rôle important », a poursuivit Hannah. « Dans plusieurs de ces cas, il est évident que l’IFDC - par ses programmes de recherche, de formation et ‘assistance technique - a aidé ces pays et beaucoup d’autres à pouvoir se nourrir et, parfois, même à exporter de grandes quantités de nourriture. » Mais le leader agricole mondial a exhorté l’IFDC à ne pas s’arrêter. « Quelques parties du rêve sont devenues une réalité » a dit Hannah. « Mais nous avons tout un nouveau groupe de

pays qui se trouvent dans une situation très difficile - Ethiopie, Soudan, Tchad, Mali, Niger - en fait, presque toute l’Afrique. » « Notre rêve original doit continuer. Nous devons croire que les pays reconnaîtront que ces solutions augmenteront leur production alimentaire et amélioreront leur situation nutritionnelle. Les engrais joueront un rôle extrêmement important et l’IFDC doit jouer un rôle de leader. »

En concluant son discours, Hannah a tourné l’attention de son assistance vers l’avenir. « En jetant un regard rétrospectif sur la première décennie,

projetons-nous dans l’avenir quand les gens pourront dire… que l’IFDC a joué un rôle significatif en aidant les pays affamés du monde à nourrir leurs citoyens. »

Première Décennie de Service de l’IFDC (1985)

Le premier Conseil d’administration de l’IFDC, Webster Pendergrass, Lynn Seeber et John Hannah, avec le directeur général de l’IFDC Donald McCune (à droite).

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Dans son discours de clôture à l’Atelier africain sur le développement du secteur des engrais (tenu à l’IFDC en juin 1986), le directeur général de l’IFDC Dr Donald McCune a parlé de la récente famine en Afrique. « Je savais que si les engrais avaient joué le rôle qui leur revient, beaucoup de ceux qui en sont morts aussi bien que ceux qui en ont souffert auraient été épargnés. »

Il a demandé aux délégués africains participant à l’atelier d’aider à élaborer un nouveau plan d’action pour l’avenir agricole de l’Afrique. « Maintenant engageons-nous à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas laisser la famine se produire encore à cause de l’utilisation inappropriée des engrais. » Vingt et un hauts cadres de 18 pays africains ont participé à cet atelier. Son but était de formuler des directives d’action pour améliorer la rentabilité des divers composants des secteurs nationaux d’engrais. Soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement, l’atelier a abordé plusieurs questions parmi lesquelles : des stratégies pour améliorer l’efficacité du transfert de technologie d’accroissement des rendements agricoles ; la recherche faisant participer les agriculteurs à l’identification des problèmes et au développement de solutions ; et les composantes d’un programme d’engrais réussi intégrant la recherche, la vulgarisation et la commercialisation.

Un des délégués du Kenya, Henry Ogola, président de MEA, Ltd., a parlé de la commercialisation des engrais par le secteur privé. « L’USAID a souligné la nécessité d’une approche de commercialisation des engrais par le secteur privé, » a dit Ogolat. « Je suis vivement intéressé à voir l’IFDC non seulement préconiser la même approche mais également décrire les moyens de la mettre en œuvre. » L’atelier a relevé diverses contraintes à la commercialisation des engrais telles que de faibles marges, un réseau de transport défectueux et le manque de financement et de crédit. De sérieuses tentatives ont été faites pour trouver des solutions. Les participants ont convenu qu’un réseau de commercialisation doit être rentable et qu’un système doit rémunérer de façon adéquate ceux qui sont impliqués dans les divers services d’approvisionnement des agriculteurs en engrais. La déléguée soudanaise, Faiza Mirghani Mohamed Ali, agroéconomiste au Ministère des Finances et de la Planification Économique, était reconnaissante pour l’opportunité de participer à cet atelier et a recueilli des idées utiles qu’elle envisage d’appliquer dans son travail. (Malheureusement, des décennies de guerre civile ont saccagé le Soudan. C’est seulement maintenant, avec la partition du Soudan en deux pays, que renaît l’espoir d’un secteur agricole revitalisé dans le nouvel État du Soudan du Sud.)

Plan Agricole pour l’Afrique (1986)

Un groupe d’agriculteurs travaillant dans un champ

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Dès le début, l’IFDC s’est efforcé d’avoir une plus grande présence dans son rayon d’action - les régions tropicales et subtropicales. Pour aider à atteindre ce but, en 1985, le gouvernement du Togo a accepté de faciliter l’établissement d’un centre régional de l’IFDC en Afrique en lui accordant les immunités et les privilèges internationaux.

Des plans sont en cours pour l’établissement du Centre Afrique de l’IFDC (qui sera appelé plus tard la Division Afrique). Une équipe pourrait être installée dans ce pays en 1987. Le centre de Lomé aura d’importantes responsabilités dans la recherche et le développement de technologie, la formation et l’assistance technique. Le but global de la Division Afrique est d’accroître la production alimentaire en levant les contraintes à l’utilisation des engrais et en promouvant l’exploitation des ressources indigènes comme sources d’engrais. Les objectifs spécifiques sont de conduire et de promouvoir la recherche et de fournir l’assistance technique pour le développement du secteur. Le directeur de la Division Afrique, Dr Paul L.G. Vlek, voit clairement l’importance d’une division basée en Afrique. « En établissant une présence continue en Afrique nous pouvons travailler plus étroitement avec chaque pays individuellement ; nous pouvons augmenter notre impact et aider les petits producteurs plus directement. »

Vlek est un pédologue qui a travaillé à l’IFDC les 10 dernières années. Il a été récemment choisi pour diriger le nouveau centre IFDC-Afrique. Début 1987 Vlek, qui a été directeur de la Division agroéconomie sera posté au Togo. Pendant son mandat à l’IFDC, Vlek a facilité le développement de projets de collaboration avec des programmes au Burkina Faso, au Cameroun, en Inde, au Kenya, au Sénégal, en Corée du Sud et au Togo. En outre, il a été consultant de la Banque mondiale à Madagascar et au Rwanda.

L’IFDC Établit la Connexion Africaine (1986)

(Cet article de IFDC Report annonçait la formation de la Division Afrique de l’IFDC.)

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Le Cacao Vie

pour une

5 Cabosses de cacao.4 (en face) : Des chercheurs de l’IFDC recueillent des données sur un champ de cacao fertilisé.4 (en bas) : Cabosses de cacao.

Meilleure

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our une grande partie de la population mondiale les choses vont beaucoup mieux avec le chocolat ! Pour l’Afrique

centrale et l’Afrique de l’Ouest, le cacao, l’ingré-dient primaire du chocolat, est une culture d’im-portance économique et sociale considérable. Les exportations de cacao génèrent plus de 8 milliards de dollars US pour les économies nationales de la région. De plus, le cacao supporte environ deux millions de ménages agricoles en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest.

L’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest ont une importance capitale dans l’industrie mondiale du cacao/chocolat. Cette région est la source de 70 pour cent de l’offre de cacao du monde. Avec la demande forte et à long terme projetée, le cacao peut être une culture de rapport très rentable pour davantage de petits producteurs et leurs familles dans cette région. Actuellement plusieurs nouveaux efforts sont engagés pour doubler la productivité du cacao pour au moins 100 000 ménages agricoles dans la région, en particulier au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Nigeria. L’Initiative Africaine pour le Cacao (ACI) est un partenariat public privé (PPP) qui rassemble la Fondation Mondiale pour le Cacao (WCF), des membres de l’industrie cacaoyère, l’Initiative Néerlandaise pour le Commerce Durable (IDH) et l’USAID. L’Alliance pour le Développement Mondial, un programme quinquennal de 13,5 millions de dollars US poursuit également les objectifs de l’Initiative Alimentaire pour l’Avenir de l’USAID qui est active dans un certain nombre de pays africains. L’ACI qui a démarré en janvier 2012, aidera à développer davantage le secteur du cacao dans les quatre pays et dans quatre domaines essentiels : encourager les investissements publics-privés dans le cacao et l’agriculture ; améliorer la qualité génétique et la productivité des variétés de cacao cultivées ; étendre les programmes de formation et d’éducation des producteurs ; et améliorer les chaînes d’approvisionnement en intrants agricoles qui desservent les producteurs. Une des agences de mise en œuvre de l’ACI, l’IFDC apporte son expertise pour améliorer l’accès aux engrais pour les producteurs participants et recommander l’utilisation appropriée des engrais. Parmi les autres agences ayant rejoint l’initiative figurent l’IITA, qui apporte son expertise en génétique, et l’Alliance des Pays Producteurs de Cacao, qui a de l’expérience dans l’élaboration des politiques cacaoyères. Le programme sera basé au bureau du WCF à Accra, Ghana. De 2007 à 2009, l’IFDC était engagé dans un projet de création d’associations pour aider à augmenter les revenus et améliorer des moyens d’existence des producteurs de cacao pauvres en ressources au Ghana. Le projet (Etablissement de l’association de cacao Abrabopa [CAA]) était un PPP financé par l’Ambassade royale des Pays-Bas et Wienco. L’IFDC a aidé

la CAA à devenir financièrement viable, à améliorer les connaissances techniques et les compétences managériales de ses membres, à faciliter leur accès aux intrants agricoles, à améliorer la qualité du cacao et à créer un environnement commercial favorable. L’IFDC a également œuvré au renforcement des capacités de la CAA dans la gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS). Avant Abrabopa, la production de cacao dans la zone du projet était en déclin. Les producteurs ne récoltaient que 250 à 450 kilogrammes (kg) de cacao séché par hectare (ha). Ce qui était très faible par rapport aux 800 kg/ha qui étaient obtenu avec l’utilisation de la GIFS et les paquets de recommandations appropriés. Les producteurs ont noté une amélioration substantielle du rendement de leurs cultures de cacao avec ces changements et vers la fin du projet la CAA comptait 10 000 membres. Aujourd’hui le nombre d’adhérents a presque doublé. Récemment, l’IFDC et ses partenaires ont entrepris une étude de base sur les pratiques de gestion de la fertilité des sols employées par les producteurs de cacao. Des enquêtes ont été menées auprès d’environ 150 producteurs dans chacune des sept régions cacaoyères du Ghana (Ashanti, Brong-Ahafo, Central, Oriental, Volta, Nord-Ouest et Sud-ouest). Cela était suivi par une évaluation de la fertilité des principaux sols sur 21 plantations de cacao situées dans le diverses agro-écozones du Ghana. Selon Dr Abdoulaye Mando, représentant de l’IFDC au Togo et chef du Programme Gestion des Ressources Naturelles de l’IFDC dans la Division NWAFD, l’enquête a indiqué que les producteurs de cacao au Ghana n’ont pas encore un savoir-faire approprié en matière de GIFS d’autres pratiques d’amélioration des rendements agricoles. Les pratiques de gestion agricole inappropriées semblent être le principal obstacle à l’obtention de plus grands rendements de cacao. Mando et d’autres cadres de l’IFDC sont convaincus que les agriculteurs ont besoin de mieux connaître les principes de la GIFS et qu’il est important d’offrir aux producteurs de cacao du Ghana la possibilité de participer à la formulation et à la validation d’options de fertilisation localisées. Mando signale que les modules d’Apprentissage Participatif Recherche Action sont en cours de finalisation pour satisfaire aux besoins spécifiques des producteurs de cacao. Le projet cacao originel de l’IFDC est justement appelé Abrabopa ce qui veut dire ‘le cacao pour une vie meilleure’, en Twi, une langue locale du Ghana. L’IFDC veut ainsi contribuer à une vie meilleure pour les producteurs de cacao en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest et à renforcer les économies de ces pays. (Pour plus d’informations sur le projet CAA, visitez http://bit.ly/y5Skoq.)

PNWAFD

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NWAFD

Plus de 51 000 agriculteurs de l’État de Taraba au Nigeria ont reçu des engrais en 2011 par le biais d’un programme de bons d’engrais (PBE). C’était la première fois que de nombreux producteurs avaient accès aux engrais subventionnés.

Financé par l’USAID et le gouvernement de l’État de Taraba, le PBE a été modelé sur les programmes de bons d’engrais que l’IFDC a mis en œuvre avec succès au Nigeria en 2009 et 2010. Avant 2009, les engrais étaient achetés et distribués par le gouvernement local. Cette pratique – courante dans tout le Nigeria – constituait un obstacle pour la distribution des engrais par le secteur privé, et seulement 10 à 20 pour cent de bénéficiaires recevaient les produits subventionnés. En revanche, avec le PBE, environ 90 pour cent des producteurs visés recevaient les engrais subventionnés. Le programme a préparé le secteur privé à entrer dans la concurrence pour la livraison d’engrais de qualité aux producteurs en établissant des relations directes entre fournisseurs et distributeurs et entre distributeurs et marchands locaux d’engrais. L’IFDC a collaboré avec des agents de vulgarisation de l’État pour identifier et fournir des bons d’engrais aux producteurs. Ces derniers utilisaient les bons pour acheter des engrais des distributeurs d’intrants agricoles avec une remise de 2 000 Nairas (12,50 dollars US). Ensuite, les distributeurs rachetaient les bons auprès d’un comité de partenaires du programme. Souvent appelés « subventions intelligentes » ces bons aident les producteurs à acheter des intrants agricoles tout en renforçant les entreprises des distributeurs ruraux. Selon une évaluation récente ‘faite par l’équipe de surveillance et d’évaluation du PBE, les distributeurs participants ont augmenté leurs ventes de 106 pour cent depuis 2008. Tous les distributeurs interrogés ont indiqué que le PBE a été bénéfique pour leur entreprise et étaient désireux de participer à de futurs programmes de bons. L’IFDC continue de travailler avec l’USAID et le Ministère de l’Agriculture du Nigeria en vue d’étendre le programme de bons en 2012 pour atteindre plus de producteurs tout en continuant à renforcer les chaînes d’approvisionnement des sociétés d’engrais dans les zones rurales.

Programme de Bons d’Engrais - la Subvention Intelligente Réussit Encore Une Fois

5 Un bénéficiaire de bons d’intrants dans l’État de Taraba au Nigeria.4 (En haut) : bons d’engrais avec photo d’identité ; échange de bons contre des engrais.4 (En bas) : Des enfants nigérians assemblés au point de distribution d’engrais du programme.

Page 13: IFDC Report Volume 37 No1 (French)

IFDCreport 11

Depuis que l’IFDC a commencé ce programme à Taraba, nos agriculteurs ruraux sont très reconnaissants.

– Danbaba Suntai Gouverneur de l’État de Taraba, Nigeria

NWAFD

« Le Conseil agricole national au Nigeria…

a demandé que le programme de

bons soit étendu à tout le pays. »

– Akinwunmi AdesinaMinistre de l’Agriculture et du Développement Rural

du Nigeria

Page 14: IFDC Report Volume 37 No1 (French)

IFDCreport 12

au Kenya –

Essais de PPU

Accroître les rendements du riz en Afrique

5 Un agriculteur transplante du riz à Mwea.4 (en haut et en bas) : Des rizières de démonstration.

Page 15: IFDC Report Volume 37 No1 (French)

IFDCreport 13

Le placement profond de l’urée (PPU), une technologie développée par l’IFDC, a connu un grand succès en augmentant

la production de riz au Bangladesh pendant plus de trois décennies. Aujourd’hui, la technologie de l’PPU est utilisée sur plus d’un million d’hectares de terres cultivables représentant environ 12 pour cent des cultures annuelles de riz irrigué du pays.

La spécificité de la technologie de l’PPU est qu’elle permet de parer à la faible absorption des éléments nutritifs des végétaux (le plus crucial étant l’azote [N]) apportés par l’épandage d’engrais traditionnel. La faible absorption est généralement attribuée aux pertes par volatilisation d’ammoniaque, nitrification/ dénitrification, lessivage, immobilisation et fixation d’ammonium. Le placement profond des briquettes d’urée riches en azote près de la zone racinaire des plantes s’est avéré efficace pour réduire les pertes d’éléments nutritifs habituelles, atténuer les risques environnementaux et réduire considérablement l’incidence des mauvaises herbes, des parasites et des maladies végétales. En outre, moins d’engrais est employé, en remplaçant les épandages multiples à la volée par la seule application de l’PPU. Le résultat obtenu est une augmentation de 800 à 1 .200 kg/ha des rendements du riz au Bangladesh. Cela a entraîné l’utilisation de la technologie dans d’autres pays asiatiques, y compris le Cambodge, l’Inde, le Népal et le Vietnam. D’autres régions du monde s’intéressent aussi à l’PPU, y compris l’Afrique. Selon des statistiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le continent produit annuellement environ 25 millions de tonnes de riz non décortiqué. Cependant, l’Afrique continue d’être un importateur net de riz. Le PPU est un moyen efficace d’augmenter les rendements de riz et de diminuer

les importations. Cette technologie annule la nécessité de l’extension des terres cultivées pour augmenter les rendements. Au lieu de cela, l’PPU augmente la production totale en grains sur la même superficie cultivée. L’IFDC conduit des essais en champ et des démonstrations de PPU dans plusieurs pays d’Afrique dont le Kenya. Environ 80 pour cent de la production nationale du riz du Kenya vient de petits producteurs qui cultivent le riz sur des terres irriguées avec l’eau gérée par l’Office National d’Irrigation. Les zones irriguées sont concentrées à Mwea dans la région centrale du Kenya et dans l’Ahero, Kano Ouest et Bunyala dans la partie ouest du Kenya. Des essais d’PPU ont été conduits par le Projet d’Extension des Réseaux de Distributeurs d’Intrants

Agricoles de l’IFDC (EADN), financé par le FIDA. Ce projet a collaboré étroitement avec le MDA du Kenya et le Centre d’Irrigation et de Développement Agricole de Mwea (MIAD) dans la région du Sud Kirinyaga. La recommandation actuelle d’engrais pour la riziculture à Mwea est l’apport de 40 kg de N/ha et de 60 kg de phosphore (P2O5) /ha à la transplantation, et un apport de couverture avec 40 kg N/ha 42 jours après la transplantation. Les rendements moyens de riz dans Mwea sont seulement environ 5,0 tonnes/ha ; les rendements sont encore inférieurs dans d’autres régions du Kenya. Par comparaison, des rendements de riz supérieurs à 7,0 tonnes/ha ont été enregistrés en Egypte, au Japon et en Corée du Sud. Ainsi, l’utilisation de l’PPU devrait permettre une augmentation substantielle de la production du riz au Kenya. Les résultats des premiers essais sont prometteurs. L’utilisation d’une briquette PPu de 2,7 g a donné le poids total en grain le plus élevé. L’utilisation de ce type de briquettes a permis d’obtenir des rendements plus élevés de 37 pour cent

par comparaison avec la méthode classique d’épandage à la volée sur l’eau stagnante et une augmentation de 56 pour cent des rendements par rapport aux champs témoins (sans engrais). Afin de rassembler des données statistiques mesurables, les essais continueront pendant un certain nombre de campagnes agricoles. Quand les résultats finaux seront totalisés, l’IFDC utilisera les données pour formuler un plan d’action pour une utilisation plus large de la technologie PPU au Kenya et dans d’autres pays africains. Une vidéo sur l’PPU produite par la Division NWAFD de l’IFDC se trouve à http://bit.ly/udpafrica.

L

Accroître les rendements du riz en Afrique

ESAFD

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Un programme de distributeurs d’intrants augmente l’offre et l’utilisation d’engrais au RwandaGloriose Musanabandi a ouvert un magasin d’intrants agricoles en mars 2008 à Gasogi, un village dans le secteur de Ndera de la région de Gasabo. Ce village est situé à 10 kilomètres (km) de Kigali, la capitale du Rwanda. Comme la plupart des distributeurs d’intrants modernes, Musanabandi vend un grand choix d’engrais de qualité, des semences et des produits de protection des cultures.

Pour développer son entreprise, Musanabandi a loué une petite parcelle au bord de la route à côté de son magasin afin de démontrer les avantages des engrais. Elle a reçu l’appui

technique du Projet de Développement des Distributeurs d’Intrants Agricoles du Rwanda (RADD) de l’IFDC, qui est financé par le Programme de Santé des Sols de l’’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA). La parcelle de démonstration de maïs était divisée en deux parties. Une partie servait de témoin (aucun intrant n’était utilisé) tandis que l’autre recevait les apports d’engrais appropriés de phosphate diammonique [DAP] et d’urée au taux de 100 kg/ha et de 50 kg/ha, respectivement). L’impact sur la campagne agricole de décembre 2011 était considérable. La culture sur la parcelle témoin, qui n’était pas fertilisée, a montré de fortes carences en N et une faible croissance générale. La culture fertilisée s’était extrêmement

bien développée, sans les symptômes de carences observées sur la parcelle témoin. L’analyse des sols de cette région du Rwanda indique que ces sols sont généralement déficients en N et P disponibles. Ces carences avaient donc été corrigées par l’apport de DAP et d’urée à la culture de maïs fertilisée. Les agriculteurs qui passaient à côté de la parcelle de démonstration étaient impressionnés par les résultats et depuis ils visitent fréquemment le magasin de Musanabandi pour des conseils et des approvisionnements. Pendant la campagne agricole 2012-A (septembre 2011 à janvier 2012), elle a vendu 5,25 tonnes d’engrais à 88 agriculteurs qui les ont appliqués sur environ 37 ha. Leurs cultures étaient saines et fortes et rapportaient finalement environ 3,5-4,0 tonnes/ha – le double du rendement type sans engrais. La valeur

monétaire de ces augmentations de rendement est estimée à 800 dollars US par hectare. Outre Musanabandi, le projet RADD a formé 1 062 distributeurs d’intrants dans 30 secteurs du Rwanda. Ensemble, ces revendeurs desservent environ 800 000 producteurs et ont fourni 39 935 tonnes d’engrais en 2011. Du fait de l’augmentation des points de vente des distributeurs d’intrants, les agriculteurs font de plus courtes distances pour acheter des intrants agricoles. Les distributeurs ont également installé 377 parcelles de démonstration (comme l’a fait Musanabandi la deuxième année) et dispensent des formations utiles sur l’importance de l’utilisation d’engrais aux petits producteurs

dans leurs secteurs respectifs. On estime que 60 000 producteurs cultivant 42 000 ha ont tiré des bénéfices de ces démonstrations. Les parcelles de démonstration gérées par les distributeurs sont géo-référencées à l’aide d’un système mondial de localisation (GPS), et les caractéristiques de leurs sols sont surveillées de la plantation à la récolte. Les données émergeantes (rendements agricoles, volumes d’engrais utilisés et caractéristiques des sols) seront publiées par le projet RADD. Les données seront également fournies à un projet national de recommandations d’engrais qui est financé par le Programme de Santé des Sols d’AGRA et mis en œuvre par le Conseil agricole du Rwanda.

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De plus, les magasins de Musanabandi et ceux des collègues distributeurs à travers le pays ont aidé le gouvernement du Rwanda à mettre en œuvre un programme de subvention intelligente des engrais qui n’aurait pas été possible sans la participation des distributeurs. Les petits producteurs achètent les engrais subventionnés à 50 pour cent du prix du marché utilisant des bons fournis par le gouvernement. Ces bons peuvent seulement être rachetés pour l’usage sur des cultures de maïs et de blé. Grâce à ces distributeurs, les producteurs achètent également des engrais pour d’autres cultures telles que les haricots grimpants, une culture importante dans les régions montagneuses du Rwanda. Le RADD ainsi que d’autres projets de l’IFDC collaborent étroitement avec le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI). Sous la direction de Madame la Ministre Agnès Kalibata, MINAGRI a conduit la modernisation du secteur agricole du Rwanda.

En abordant sa dernière année en 2012, le projet RADD vise à intensifier ses systèmes de surveillance et à améliorer l’accès au financement pour les distributeurs auprès des banques locales et des établissements de micro-finance. L’accès au crédit abordable est un défi important pour les distributeurs d’intrants. Un meilleur accès au crédit permettra à ceux qui ont été formés de monter leurs propres entreprises, et comme Musanabandi âgée de 25 ans, de devenir des agents de changement dans leurs communautés rurales.

L’IFDC fait un don à la croix-rouge pour les réfugiés somaliens

Au nom du Conseil d’administration, de la direction et du personnel de l’IFDC, Robert Groot (à droite) et Charles Ngutu ont remis un chèque de 500 000 shillings kenyans (environ 5 000 dollars US) à Pamela Indiaka de la Société de la Croix-Rouge du Kenya pour appuyer les secours que la Société apporte aux réfugiés somaliens. Groot est le directeur de la Division de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe de l’IFDC (ESAFD) et Ngutu est le coordonnateur régional de l’administration et des finances pour la Division ESAFD qui est basée à Nairobi au Kenya.

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a une présence opérationnelle efficace en Afrique et travaille étroitement avec les sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge dans plusieurs des mêmes pays que dessert l’IFDC. Le CICR et la Société de la Croix-Rouge du Kenya fournissent de l’aide dans les camps de réfugiés de Dadaab au Kenya. Tout au long de son histoire, l’IFDC a travaillé dans le monde en voie de développement pour aider les petits producteurs à améliorer leur productivité, leurs revenus et leurs moyens d’existence. Le CICR cherche à aider ceux qui sont touchés par la guerre civile, les sécheresses, les inondations et d’autres catastrophes naturelles et crises humanitaires.

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3(en face) : Des distributeurs d’intrants agricoles rwandais ayant participé à un programme de formation combiné RADD-COMRAP posent près de la banderole publicitaire du programme de formation.5(en-dessus) : Musanabandi dans son magasin d’intrants agricoles dans le village de Gasogi au Rwanda. Ses ventes annuelles sont estimées à 15 millions de francs rwandais (25 000 dollars US). Elle enregistre quotidiennement les données concernant ses clients et leurs achats.

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Le Secteuragricole

5Ylli Biçoku consultant de l’IFDC (à gauche) discute des plantes vigoureuses dans les serres avec le directeur d’ÉLITE AE.

de l’Albanie

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n 1991, l’Albanie émergeait de plus de 50 ans d’isolement (occupation par les nazis à la deuxième guerre mondiale et des décen-

nies de règne communiste). Le pays traversait une crise agricole qui nécessitait une aide internatio-nale immédiate. L’USAID a accordé le financement en 1991 pour l’importation de 20 000 tonnes d’engrais d’urée et a demandé à l’IFDC de gérer la distribution des engrais aux agriculteurs.

Une des stratégies de l’IFDC était d’aider à développer un secteur d’agro-business solide en renforçant les relations entre producteurs, distributeurs d’intrants, vulgarisateurs, chercheurs, cadres gouvernementaux, organisations non gouvernementales et médias. L’IFDC a créé l’Association Albanaise des Distributeurs d’intrants Agricoles (AFADA) en 1993. L’AFADA connut un grand succès et a inspiré d’autres agro-business à former des associations professionnelles le long des lignes de l’industrie. L’AFADA est l’un des membres les plus actifs du Centre de Gestion des Associations et des Entreprises de l’Albanie (ABMC), établi en 2001 et financé par onze associations agroindustrielles, dont l’AFADA. L’ABMC a une forte présence en Albanie fournissant à ses membres de nombreux services de gestion des entreprises. Le Fonds d’Amélioration du Crédit de l’Albanie (ACEF), un programme pluriannuel qui se termine en décembre 2011, a été financé avec les produits monétaires du programme Food for Progress (F4P) du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA). Le F4P avait deux composantes principales. La composante crédit améliorait l’accès du secteur de l’agro-business de l’Albanie au crédit commercial. Il a également permis l’introduction des technologies qui ont contribué à l’amélioration de la productivité (par exemple, importation de races bovines améliorées, l’accès à un fourrage de qualité),

à l’expansion de la transformation pour la valeur ajoutée (équipement moderne de transformation et de production) et des opportunités commerciales pour les produits agricoles. La composante développement du marché apportait l’assistance technique aux agro-business pour améliorer leur efficacité et leur performance, des programmes de formation formels pour renforcer les capacités et le développement des relations commerciales pour accroître les échanges. Il a également contribué aux analyses de politique pour encourager une plus grande participation du secteur privé à l’agro-business. Dans le cadre de la stratégie de sortie de l’IFDC, un plan d’affaires a été élaboré pour l’ABMC par Paul Makepeace, scientifique– spécialiste en marketing.de l’IFDC. L’ABMC exécute le plan et reste optimiste quant à sa capacité de générer des revenus appropriés pour ses opérations. Une attention

particulière est donnée à l’augmentation des revenus provenant des cotisations, la fourniture de meilleurs services et également le renforcement des relations avec les agroindustriels albanais et la communauté des bailleurs de fonds. L’ABMC coopère avec le projet Compétitivité de l’Agriculture de l’Albanie financé par l’USAID, principalement par le programme de subventions. Les exemples d’entreprises albanaises d’agro-industrie qui ont bénéficié de l’aide de l’IFDC dans des domaines tels que les technologies améliorées et l’expansion du commerce incluent : • Sejega - une entreprise agroalimentaire qui a les équipements de transformation à valeur ajoutée et a mis sur pied une unité de production de champignons près de Tirana avec une subvention de l’ABMC. Cette entreprise a converti les tunnels militaires de l’ère communiste en sites de production de champignons (voir l’article à la page 18). • ÉLITE EA - une entreprise agroalimentaire basée à Rinas qui étend ses opérations de serre pour améliorer sa compétitivité dans la production d’herbes fraîches pour l’exportation. L’expansion des opérations de serre permettra l’installation d’équipement de production et de conditionnement près de l’aéroport. • Agro-Koni - une entreprise agroalimentaire qui est entièrement intégrée, de l’approvisionnement en intrants à la transformation post récolte et à la commercialisation domestique. L’entreprise fournit à 1 000 -1 500 agriculteurs des matériaux de plantation et autres intrants nécessaires pour une récolte de qualité. Agro-Koni fournit des services de conseil aux agriculteurs. L’entreprise collecte/achète les récoltes des agriculteurs. Le stockage temporaire, le classement et le conditionnement sont faits selon les besoins du commerce intérieur de produit frais. La subvention de l’ABMC a servi à agrandir et à moderniser l’installation de transformation à froid de l’entreprise. L’AFADA a reçu une subvention pour le transfert et l’adoption de nouvelles technologies dans la culture du maïs

et de la pomme de terre et pour l’apprentissage de l’utilisation appropriée des engrais solubles dans l’eau et des engrais de mélange. L’Albanie a accompli des progrès remarquables au cours des vingt dernières années. Le pays a maintenant un secteur agricole de plus en plus autosuffisant - la production agricole pour la consommation intérieure se développe et les cultures d’exportation se portent bien. Les agro-industries du secteur privé fonctionnent bien et prospèrent. Conformément à la stratégie de sortie de l’IFDC, le solde du fonds de roulement de l’ACEF demeure avec la banque partenaire en Albanie et continuera d’être disponible pour les agroindustriels albanais.

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est renforcé

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Genci Mita, le propriétaire de la Sejega Fruit and Vegetable Processing Company a commencé son entreprise en 1994 et est devenu l’un des plus grands transformateurs et exportateurs en Albanie. Il a réussi à se connecter avec les marchés albanais en adoptant des agro-technologies utiles. De plus, il a élargi sa gamme de produits en y ajoutant et en faisant la promotion des champignons frais et transformés. Diversifiant son entreprise en 2001, Mita a commencé à importer pour la transformation des champignons de plusieurs marchés d’Europe et de Chine. Il est très entreprenant ; les recherches qu’il a conduites sur les marchés locaux et étrangers durant les dix dernières années avaient montré que son meilleur plan d’action serait de commencer à cultiver des champignons d’une manière plus efficiente et plus durable. Mita a employé ses ressources financières et une subvention du programme F4P de l’USDA (ACEF), mis en œuvre par l’IFDC et l’ABMC pour commencer l’expansion de son entreprise. Il a rénové deux tunnels (construits sous le régime communiste comme des

installations pour la réparation des chars militaires) en ajoutant les étagères requises pour la production des champignons. Mita projette de produire 50 tonnes de champignons en 2012. Son objectif est de produire 100 à 150 tonnes de champignons annuellement dans un délai de deux à trois ans. Il veut être le plus grand producteur de champignons en Albanie, ce qui créera plus d’emplois locaux et génèrera des bénéfices accrus pour sa société. « Une petite subvention de l’USDA, de l’IFDC et de l’ABMC c’est ce qui a aidé la société », a dit Mita. « Cette subvention a permis à Sejega de concevoir et d’établir une chaîne de production de champignons avec des normes de qualité et le coût de production est de 50 pour cent moins cher que celui des champignons importés. » Une fois que Mita aura mis au point la technologie, il espère produire des champignons frais également pour la consommation sur le marché local.

Un nouveau produit génère des bénéfices pour un entrepreneur albanais

Exemple de Succès

5De gauche à droite : Tritan Cako, directeur exécutif de l’ABMC, l’entrepreneur Genci Mita et Ylli Biçoku, le consultant de l’IFDC, examinent un ancien tunnel militaire, qui constitue actuellement un emplacement idéal pour cultiver des champignons.

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Une retraite rentable pour un comptable Bangladais

Exemple de Succès

Mosharraf Hossain, ancien assistant comptable retraité des moulins Daulatpur Jute à Khulnâ, est maintenant un agriculteur et un producteur/marchand d’engrais Guti (briquette d’urée compactée). À l’âge de 57 ans, Hossain trouve sa retraite très intéressante et très rentable. Quand j’ai pris ma retraite en 2002, je craignais de rester inactif, mais les choses sont très différentes maintenant. J’ai un magasin d’engrais dans Uzirpur, secteur de Barisal, où je produis des engrais. Je cultive également le riz, utilisant la technologie de placement profond des engrais (PPE) d’engrais » a dit Hossain. Autrefois, Hossain cultivait le riz à l’aide des méthodes traditionnelles, mais il recherchait toujours des moyens d’améliorer sa rizière. Il a entendu parler du projet Accélérer l’Amélioration de la Productivité de l’Agriculture (AAPI), financé par l’USAID et mis en œuvre par l’IFDC. Il a rencontré l’agent de terrain de l’IFDC et s’est renseigné sur les avantages des engrais Guti et de la technologie de FDP. En raison de son affiliation avec le projet AAPI, il a pu acquérir une machine de briquette à un tarif subventionné à 80 pour cent. Son partenaire Salim Sardar et lui ont pu acquérir également la concession de vente au détail des engrais au coût initial de 2 lack Tk (4 166 dollars US). Comme les gens dans la région de Hossain apprennent à connaître les avantages du PPE, la demande pour le produit était très forte pendant la campagne de Boro de 2009/10. « J’ai produit et vendu 220 tonnes de briquettes. Le bénéfice net était autour de 1 lakh Tk [2 083 dollars US] », a-t-il dit, ajoutant que les agriculteurs emploient principalement l’engrais Guti pendant la saison sèche. Pendant la saison d’Aus 2010, il a produit et vendu seulement 6 tonnes de briquettes, mais il a plus que compensé cela avec des ventes de 230 tonnes pendant la

saison de Boro 2010/11. Il a également produit et vendu 3 tonnes d’un mélange d’urée, de DAP et de chlorure de potassium, mieux connus sous le nom de NPK.

Hossain attribue son succès au fait que, comme entrepreneur, il a donné l’exemple en utilisant les briquettes Guti dans son propre champ avec d’excellents résultats. De temps à autre Il invite des agriculteurs à son magasin pour le thé et leur explique les avantages du PPE. Hossain a employé le PPE sur 150 décimales (1,5 acres) de terrain. Il a loué 100 décimales ; le reste du terrain lui appartient. Sa production totale était de 90 maunds (37,4 kilogrammes). « Avant, mon rendement de riz pendant la saison de Boro était environ 8 maunds pour chaque 20 décimales, mais maintenant cela dépasse 12 maunds grâce au PPE, » a dit Hossain. Les coûts de production ont été également réduits. « Au début, il employait six travailleurs pour placer profondément les briquettes, mais maintenant quatre suffisent », a dit Hossain. Dans sa retraite Hossain a fourni des emplois à quatre personnes et les agriculteurs locaux produisent plus de riz en utilisant l’engrais Guti acheté à son magasin. « Le projet AAPI de l’IFDC a changé ma vie ! » Sardar, le partenaire de Hossain, était employé avant comme électricien à temps partiel. « Pendant les saisons de Boro et d’Aman, je travaille dans le magasin d’engrais et pendant la période de soudure, je travaille comme électricien. Je suis maintenant employé toute l’année. Le magasin d’engrais a augmenté mon revenu et je peux m’occuper de ma famille, » a dit l’entrepreneur de 45 ans. « Mon rêve de mieux éduquer mes trois enfants se réalise. »

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Le développement du secteur agricole au Bangladesh demeure une priorité

L’IFDC a une longue histoire de collaboration avec le gouvernement et le peuple du Bangladesh. En mettant l’accent sur la gestion de la fertilité des sols (pour soutenir durablement l’amélioration de la productivité agricole), le développement de l’agro-industrie et du secteur des engrais, l’IFDC a maintenu une présence au Bangladesh pendant plus de trois décennies. En 1992, le gouvernement du Bangladesh a accordé à l’IFDC le statut d’organisation internationale.

Selon John Allgood, le directeur de la Division Eurasie, la première activité du Centre au Bangladesh fut une courte consultation en 1978. En ce temps-là, l’accès et l’utilisation des engrais par les agriculteurs étaient de sérieuses contraintes à l’amélioration de la productivité. Vers la fin des années 70, l’USAID et le Ministère de l’Agriculture du Bangladesh (MDA) ont demandé à l’IFDC d’aider le Projet d’Amélioration de la Distribution des Engrais (FDI). Le projet FDI était axé sur l’amélioration des systèmes de transfert de connaissances pour mieux former les agriculteurs en matière de gestion de la fertilité des sols et de systèmes de distribution des engrais afin qu’ils aient accès aux engrais au moment opportun. La population du Bangladesh est approximativement de 156 millions (environ 1 083 habitants par kilomètre carré), ce qui en fait un des pays ayant la densité de population la plus élevée au

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monde. La totalité des terres cultivables du pays est de 143 998 kilomètres carrés, ce qui est légèrement inférieur au Tadjikistan ou à l’État de l’Iowa aux Etats-Unis. Le Bangladesh est également l’un des pays les plus pauvres du monde avec 40 pour cent environ de sa population vivant en dessous du seuil national de pauvreté (statistiques de 2005). Environ les deux-tiers de la population du Bangladeshis sont employés dans le secteur agricole ; le riz étant la principale culture vivrière. La réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire demeurent les principaux défis. « Les premiers succès du projet FDI ont été remarquables » a dit Allgood. « Après l’achèvement de la phase initiale du projet en 1984, le Ministère de l’Agriculture du Bangladesh et l’USAID ont prolongé le projet pour une deuxième phase. Avec FDI II, les progrès dans l’amélioration de l’utilisation d’engrais se sont poursuivis et une série de politiques ont été progressivement introduites afin d’ouvrir le marché à une plus grande participation du secteur privé », a-t-il ajouté « Les résultats ont été spectaculaires : une plus grande efficacité, une meilleure efficience opérationnelle dans l’amélioration de la disponibilité ‘en une fois’ des engrais pour les agriculteurs, des réseaux de distributeurs d’intrants agricoles plus développés pour assurer un accès facile même dans les villages reculés et des coûts de transaction réduits à l’importation, la vente en gros et au détail. Les subventions aux engrais, qui ont joué un important rôle en stimulant la demande et en réduisant le fardeau du coût pour les agriculteurs, ont été éliminées en 1994. « Nous sommes restés très actifs au Bangladesh pendant les deux décennies suivant les projets FDI. Au début des années 90, la portée des activités de l’IFDC s’était étendue pour inclure l’agro-industrie dans un plus large contexte et l’amélioration de la gestion de la fertilité des sols par des technologies améliorées », a dit Allgood. Le projet Développement de Technologie et des Agro-industries (ATDP) qui a été élaboré et mis en œuvre par l’IFDC avec un financement de l’USAID, était centré sur l’amélioration de la performance de nombreux sous-secteurs agricoles. Dans les années plus récentes, l’attention a porté sur la collaboration

avec le MDA et le Département de la vulgarisation agricole (DVA), aussi bien que le système national de recherche agricole, pour améliorer l’information des agriculteurs et leur connaissance de la technologie du PPU. Le FIDA a également commandité un projet pluriannuel de l’IFDC au Bangladesh, au Népal et au Vietnam. Le projet Adaptation et Adoption de Technologies de Gestion des Éléments Nutritifs Respectueuses de l’Environnement pour les Agriculteurs Pauvres en Ressources (ANMAT) était axé sur les méthodes de vulgarisation de la technologie du PPU pour atteindre un plus grand nombre de producteurs. Les activités de l’IFDC portaient sur les questions relatives à l’offre et à la demande, engageant les petites et les micro-entreprises pour satisfaire les besoins des producteurs en matière de technologie du PPU. Les riziculteurs du Bangladesh employant le PPU sur plus d’un million d’ha ont augmenté les rendements du riz de 15 à 20 pour cent tout en employant 33 pour cent moins d’engrais azotés. En 1980, la production rizicole du pays atteignait 10 mmt de riz récolté sur10 millions d’ha. En 2009, la production atteignit jusqu’au 34 mmt sur les mêmes 10 millions d’ha. Le DVA attribue le triplement des rendements et les améliorations de qualité aux « technologies modernes » développées par des organisations de recherche et des services de vulgarisation agricole efficaces. » Pendant 34 ans, l’engagement de l’IFDC auprès du Bangladesh a été soutenu. L’organisation a collaboré étroitement avec le gouvernement pour établir le marché des engrais, introduire des intrants agricoles de qualité, transférer des technologies innovantes et aider à améliorer les moyens d’existence des petits producteurs du Bangladesh.

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3(en face) : Des agriculteurs bangladais plaçant des briquettes d’urée dans une rizière de démonstration à Barisal.3(A gauche) : Un plan rapproché de super granules d’urée. La technologie du PPU est certes exigeante en main-d’œuvre, mais il faut un seul apport au lieu de plusieurs pendant le cycle de croissance de la culture.

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Le projet de suivi KAED étend le programme de bons/semencesL’USAID a récemment approuvé une modification de l’accord de collaboration (AC) du Projet Kir-ghiz de Suivi du Développement des Entreprises d’Intrants Agricoles de l’IFDC (KAED). Cet AC a augmenté le budget du projet dans le cadre de la phase II du Fonds pour le Développement Econo-mique (EDF) et a ajouté un programme d’appui à l’investissement en semences, prolongeant le projet pour une troisième année.

Le but de l’appui à la production de semences est de moderniser ce secteur qui est essentiel pour mieux satisfaire les besoins des agriculteurs et augmenter les exportations de semences. Le programme fournira à des fermes semencières sélectionnées des équipements agricoles, un appui technique et managérial et des formations. Ces interventions étaient basées sur les réalisations antérieures, les enseignements tirés et les relations établies pour encourager les agriculteurs kirghizs à adopter les pratiques qui augmenteront la production agricole et la production semencière. Consécutivement, elles permettront d’augmenter les revenus agricoles et d’appuyer la croissance d’entreprises d’intrants agricoles plus efficaces. Les producteurs kirghizs sont encouragés à adopter la culture sans labour. Cette agro-technologie réduit au minimum la perturbation des sols, augmente la filtration de l’eau et diminue l’érosion - améliorant ainsi la santé des sols, augmentant la productivité agricole et assurant une production agricole durable. En raison de tous ces avantages, les agriculteurs kirghizs adoptent très rapidement la culture sans labour (voir l’exemple de succès). Les résultats de la phase I du programme de distribution des semences de l’EDF viennent d’être publiés. Selon le rapport,

tous les producteurs qui ont reçu des semences à l’aide de bons en 2011 ont vu augmenter les rendements agricoles - de trois pour cent pour le tournesol, de 10 pour cent pour la pomme de terre, de 37 pour cent pour l’orge, de 51 pour cent pour le blé et de 132 pour cent pour la betterave sucrière. En conséquence, les fermes semencières ont atteint ou dépassé les rendements moyens nationaux. Selon les estimations, les bénéfices découlant des rendements accrus sur les exploitations agricoles nationales étaient de 12,2 millions de dollars US supplémentaires en 2011 en comparaison de 2010.

« Cette nouvelle initiative d’appui aux semences s’accorde avec la portée actuelle des travaux du projet et renforce considérablement les efforts en vue d’atteindre les objectifs poursuivis – d’améliorer l’accès aux intrants agricoles essentiels pour augmenter les rendements et d’accroître la sécurité alimentaire », a dit Ian Gregory, spécialiste du développement du marché des agro-industries de l’IFDC. Des demandes ont été reçues de 45 fermes semencières intéressées au projet ; 16 répondaient aux critères établis par le comité de sélection. Des visites auront lieu dans les 16 fermes (quatre à Chui, trois à Jalalabat, deux chacune à Issyk-Kul, Naryn, Osh et Talas et une à Batken).

Le projet se prépare pour la campagne agricole de 2012. En plus des formations prévues, l’équipe du projet travaillera sur : la sélection finale des fermes semencières qui recevront l’appui du programme d’assistance semencière de l’EDF ; le développement de PPP en provende pour volaille ; la mise en valeur des terres dans deux autres communautés pour répéter l’initiative agricole conjointe de Markaz ; la mise en œuvre d’un programme pilote pour produire des engrais liquides à partir du fumier ; et l’introduction du compost comme engrais complémentaire dans un programme pilote de démonstration à grande échelle de la pomme de terre. Depuis octobre 2011, le projet KAED a organisé trois journées paysannes sur le blé d’hiver pour 225 producteurs dans tout le pays. En outre, quatre formations techniques ont été conduites pour 96 producteurs. Une table ronde a été organisée en décembre sur la production et la transformation du soja et l’amélioration de la chaîne de valeurs du soja du Kirghizistan. Les 52 participants représentaient des organisations internationales de bailleurs de fonds, les secteurs de la volaille et du bétail, des producteurs et des transformateurs de soja. Cette activité de mise en réseau a permis aux participants de discuter des programmes visant à augmenter et à développer la production de soja pour l’alimentation animale et à stimuler la production commerciale de fourrage à base de protéines au Kirghizistan.

Une famille du secteur de Jayil Rayon reçoit des semences du programme de bons d’intrants USAID/KAED.

EAD

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Des technologies de pointe améliorent les moyens d’existence des agriculteurs

Kanybek Imankulov, père de quatre enfants, possède 45 ha de terre non irriguée dans le village du Luxembourg au nord du Kirghizistan. Il pratique l’agriculture depuis 1995 et cultive principalement le blé, mais aussi la luzerne et le maïs. Cependant, il avait des difficultés pour trouver des équipements appropriés pour le labour et les récoltes. « Je passais des semaines à rechercher les équipements disponibles et n’arrivais jamais à semer à temps », dit-il. En 2009, Imankulov a commencé à participer aux activités de l’Alliance Mondiale pour le Développement mis en œuvre conjointement par le projet KAED de l’USAID et le Groupe Eurasie.

Imankulov a été formé à l’utilisation de la nouvelle technique de culture sans labour à l’aide de machines agricoles modernes. Il a également reçu des semences améliorées à un prix subventionné et 100 kg d’engrais minéraux gratuits. Le projet KAED promeut la technique de culture sans labour qui aide à préserver la terre de l’érosion mécanique et diminue considérablement les dépenses des agriculteurs en carburant, pour les semailles et autres opérations agricoles. Cette technique agricole respectueuse de l’environnement augmente la productivité des cultures, améliore la qualité des sols, réduit l’utilisation d’engrais et augmente la filtration de l’eau dans le sol. Elle permet une utilisation efficiente des terres et une production agricole durable. En raison de ces avantages évidents, les agriculteurs adoptent rapidement cette technique. En 2009, la technique sans labour était employée sur seulement 20 ha de terres cultivables. Pendant la campagne agricole de 2010, près de 4 750 ha dans tout le Kirghizistan ont été plantés avec cette technique. L’analyse au niveau de l’exploitation indique qu’elle s’est avérée très rentable pour les producteurs. En 2011, le rendement en blé d’Imankulov était de 3,5 tonnes/ha, sensiblement principal aux rendements antérieurs. « J’ai été impressionné par la haute qualité des semences que j’ai reçues. J’ai été étonné de voir mes coûts de production diminuer cette année, et je suis parvenu à gagner plus. Grâce à KAED je suis devenu un producteur évolué qui utilise les meilleures machines agricoles et j’apprends la gestion agricole avec les meilleurs agronomes dans le pays. Je suis intéressé à apprendre davantage et à appliquer ces nouvelles technologies dans mon champ parce que je vois qu’elles font une vraie différence dans ma vie et celle de ma famille. »

Grâce à KAED je suis devenu un producteur évolué qui utilise les meilleures machines agricoles et j’ap-prends la gestion agricole avec les meilleurs agro-nomes dans le pays. Je suis intéressé à apprendre davantage et à appliquer ces nouvelles technologies dans mon champ parce que je vois qu’elles font une vraie différence dans ma vie et celle de ma famille. – Kanybek Imankulov propriétaire de Bay Farm au nord du Kirghizistan

Exemple de Succès

L’agriculteur kirghiz Kanybek Imankulov applique la technique sans labour dans son champ au nord du Kirghizistan.

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ans l’interview qui suit, John Shields de l’IFDC discute de la technologie, de la recherche et de l’innovation en matière d’engrais. Shields a plus de 45 ans d’expérience dans la recherche, le déve-loppement, la production, la commercialisation et

la gestion des produits chimiques. Avant d’entrer à l’IFDC, Shields a été consultant auprès de plusieurs sociétés multina-

tionales sur le développement, l’évaluation et le déploiement de la technologie des engrais. Shields prit sa retraite de la TVA en 1993 après 30 ans à divers postes de gestion et de leadership dans la recherche et le développement des engrais et le transfert de technologie.

D

Q et R John

Shields avec

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Q: Face à la flambée des prix alimentaires et la nécessité de produire assez pour nourrir une population croissante, quels critères les scientifiques appliquent-ils pour déterminer les technologies ou les recherches à poursuivre ?

R : Les scientifiques sont très judicieux quand il s’agit de poursuivre de nouvelles technologies de recherche. Des facteurs tels que les connaissances et expériences locales et la nécessité de nouvelles technologies sont évalués. Avant de poursuivre de nouvelles recherches, les scientifiques collaborent entre eux, conduisent des revues de littérature étendues et évaluent les insuffisances des technologies actuelles. Généralement, les chercheurs emploient l’approche `analyse de carence’ pour déterminer la différence entre les technologies actuelles et ce qui est nécessaire pour améliorer ou changer ces technologies, et l’impact de ces changements.

Q: Que fait l’IFDC pour que les technologies d’engrais existantes soient plus efficaces ?

R : Les scientifiques de l’IFDC poursuivent de nouvelles technologies d’engrais sur trois plans – améliorer l’efficience des éléments nutritifs, réduire les dommages pour l’environ-nement et assurer la rentabilité pour l’agriculteur. Cela commence avec la recherche d’améliorations pour les produits existants aussi bien que le développement de produits nouveaux. Les scientifiques de l’IFDC emploient de nouveaux outils tels que la nanotechnologie qui peut améliorer l’efficience des éléments nutritifs des engrais phosphatés. Ils enrichissent également les engrais avec des éléments secondaires et des oligo-éléments et utilisent et intègrent des déchets dans les engrais conventionnels – recyclage des éléments nutritifs du flux de déchets. La technologie de placement profond des engrais améliore l’efficience des éléments nutritifs ce qui épargne de l’argent pour les agriculteurs tout en réduisant les polluants environnementaux et l’émission de gaz à effet de serre.

Q: Avec le changement climatique qui est devenu une préoccupation majeure, l’IFDC recherche-t-il des produits spécifiquement conçus pour parer à des conditions climatiques extrêmes ?

R : Comme vous le savez, le changement climatique est un sujet très controversé parmi les scientifiques. A mesure que la recherche avance dans la création de produits fertilisants plus efficaces et plus efficients, la disponibilité ou le manque d’eau doit être pris en considération. Dans une certaine mesure, les produits fertilisants à libération lente ou contrôlée- répondent à cette préoccupation. Concernant l’utilisation des engrais, la forme, la méthode et le timing de l’apport d’engrais au sol sont des facteurs essentiels pour faire face à des conditions climatiques extrêmes. Les scientifiques relient la modélisation des cultures et la variabilité du climat afin de mieux comprendre les questions relatives aux cultures et au climat.

Q: Le taux d’adoption des nouvelles technologies par les agriculteurs a toujours été une préoccupation. Comment la question de l’adoption s’insère-t-elle dans les recherches de l’IFDC ?

R : L’adoption des nouvelles technologies par les agriculteurs est le test final de la valeur d’un produit. Les chercheurs doivent examiner comment et à quel coût le produit sera livré ; ainsi, cela doit s’adapter à la chaîne de valeurs qui relie le chercheur à l’utilisateur final – le petit producteur. Les équipes de recherche de l’avenir devront inclure des ingénieurs, des agronomes, des socio-économistes et des décideurs politiques qui doivent être connectés à l’agriculteur pour assurer une adoption rapide.

Q: Au cours des dix dernières années, des scientifiques ont commencé à explorer de nouvelles innovations dans le domaine du développement des technologies d’engrais - par exemple, le bio-char, les microbes et les bio-solides. Voyez-vous cette période comme celle d’une renaissance de la recherche ?

R : Je vois certainement un intérêt renouvelé pour la recherche et l’innovation dans le domaine des engrais. Les scientifiques, les développeurs, les gouvernements et les bailleurs de fonds ont reconnu la nécessité de technologies d’engrais nouvelles et innovantes et ont commencé à aborder des thèmes critiques. Les scientifiques poursuivent chaque avenue possible permettant d’améliorer la santé des sols, la productivité et la sécurité alimentaire durable. Indépendamment de la façon dont on décrit cette période de recherche, je pense que les futures technologies d’engrais réussies seront développés en partie sur la base de systèmes de recherche organiques/inorganiques innovants.

Q: Une fois qu’une technologie a été identifiée comme un axe focal de recherche, quelles sont les étapes de développement, et combien de temps faut-il pour qu’un produit sorte du laboratoire et entre dans les champs ?

R : Certains chercheurs emploient l’expression `du berceau au tombeau’ pour décrire le voyage technologique. Généralement cela signifie que le développement d’un produit nouveau doit passer plusieurs tests critiques avant la commercialisation. Il doit sortir du laboratoire, passer des tests dans des serres et dans des champs paysans, être développé avec succès et produit à l’échelle pilote dans des installations de démonstration, être accepté pour la commercialisation et en fin de compte accepté par l’agriculteur. Cela prend habituellement un minimum de trois à cinq années et parfois beaucoup plus.

Q: Pour trouver des solutions au problème de l’alimentation de pas moins de 9,4 milliards de personnes d’ici à 2050, la coopération internationale dans la recherche est plus vitale que jamais. Quel rôle le Centre Virtuel de Recherche sur les Engrais (VFRC) jouera-t-il dans la réalisation de cet objectif ?

R : Le VFRC aura plusieurs rôles essentiels dans la recherche des solutions pour nourrir les populations du monde. Au commencement, le VFRC peut - et je pense - créera l’environnement et la capacité nécessaires pour la ‘prochaine génération’ de produits et de procédés d’engrais à développer en engageant l’expertise mondiale dans un partenariat sur un agenda technologique commun. Il servira de catalyseur et d’agent de changement en offrant un forum permettant d’assurer un leadership efficient et cohérent dans la mise en œuvre de l’agenda technologique.

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La Table Ronde de l’Industrie des Engrais (FIRT), un forum permettant aux leaders de l’industrie le long de la chaîne d’approvisionnement de partager les meilleures pratiques, les innovations et les ten-dances du marché, a tenu son Conseil d’adminis-tration annuel au siège de l’IFDC en février.

Le Conseil de 37 membres présidé par William O’Neill, Jr. De l’International Raw Materials Ltd. (IRM), est composé de sociétés établies et de sociétés émergeantes intéressées dans la recherche et la production dans l’industrie des engrais. Parmi ces sociétés figurent Honeywell, J.R. Simplot, Mosaic Company, Potash Corporation et Shell Sulphur Solutions. La communauté des chercheurs est représentée dans le Conseil par des organisations telles que l’IFDC, l’Association Internationale de l’Industrie des Engrais (IFA), le bureau de Indiana State Chemist à l’Université de Purdue, The sulphur Institute (TSI) et The Fertilizer Institute (TFI). « C’est une organisation unique qui regroupe toutes les disciplines dans le secteur des engrais, c’est ce qui le rend si intéressant », a dit Luc Maene, directeur général de l’IFA, se référant aux fabricants d’engrais, aux distributeurs, aux chercheurs et aux organismes de plaidoyer qui sont membres de la FIRT. A la question de savoir quels étaient les plus grands défis auxquels est confrontée l’industrie, Maene a répondu : « Pour alimenter 9,4 milliards de personnes d’ici à 2050, l’industrie des engrais doit aider à générer une productivité agricole plus forte. Elle doit travailler avec les agriculteurs du monde pour promouvoir de meilleures pratiques de gestion utilisant les produits fertilisants existants. Mais l’industrie devra également participer à la recherche et au développement des engrais du futur qui répondront aux semences de l’avenir. » (Maene faisait référence aux variétés améliorées qui continuent d’être modifiées pour produire de plus hauts rendements et pour être plus résistantes aux conditions climatiques et environnementales défavorables.) Ces deux principaux points - l’utilisation efficiente des engrais existants et le développement de nouvelles technologies d’engrais - semblent être des sujets communs de conversation au sein de l’industrie, et les deux ont été également couverts au cours de la réunion du Conseil. « Tous les organismes impliqués dans la FIRT reconnaissent l’importance de faire de l’utilisation efficiente des technologies d’engrais existantes une priorité », a dit John Shields de l’IFDC. « A cet effet, il est crucial de former les divers acteurs de la chaîne de valeurs - fournisseurs, distributeurs

d’intrants agricoles et agriculteurs – aux meilleures pratiques de gestion des cultures et des éléments nutritifs. C’est un effort particulièrement important dans le monde en voie de développement. » Shields s’est également exprimé au sujet des futures avancées technologiques. « C’est également important de sensibiliser les parties prenantes aux technologies nouvelles et prometteuses qui sont à l’horizon », a déclaré Shields. Le thème des nouvelles technologies d’engrais a été développé par Dr Amit Roy, Président - directeur général de l’IFDC, qui a présenté un exposé sur les progrès du VFRC au Conseil de

5(en haut) : Dr Amit Roy, Président-directeur général de l’IFDC, parle du VFRC et du rôle nécessaire de l’industrie dans la recherche et le développement des engrais. 5(en bas) : Plus de 20 professionnels de l’industrie représentant les secteurs de la fabrication, de la distribution et de la recherche sur les engrais ont assisté à la réunion annuelle du Conseil d’administration de la FIRT.4(en face) : Le Président du Conseil, William O’Neill, Jr. De l’IRM (à droite) dirige les travaux de la FIRT. A sa gauche se trouve Luc Maene, Directeur général de l’IFA.

La réunion du Conseil d’administration de la FIRT se tient à l’IFDC

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la FIRT. Le Centre rassemble des scientifiques de toutes les disciplines relatives aux engrais, aux semences et aux recherches agro-économiques dans un espace virtuel pour un partenariat plus efficient sur des buts communs de recherche. Le VFRC est dans la ligne des efforts continus de l’industrie d’engrais en vue de développer de nouvelles technologies d’engrais et devrait accélérer le passage des recherches les plus prometteuses à l’étape de développement. « Les engrais contribuent pour 40 à 60 pour cent des augmentations de rendement quand ils sont correctement appliqués aux cultures, mais les produits actuels ne sont pas nécessairement les plus efficients. Par exemple, les pertes d’azote provenant de l’urée, l’engrais azoté le plus couramment utilisé, se situent entre 45 et 75 pour cent », a dit Roy. « Une nouvelle génération d’engrais plus efficients est nécessaire pour relever les défis de production alimentaire actuels et futurs. Le VFRC est singulièrement bien placé pour connecter les esprits les plus brillants pour le développement rapide de ces produits nouveaux. »

La pierre angulaire de la FIRT est son assemblée générale qui se tiendra en novembre avec la participation de TFI. L’objectif de la réunion annuelle est de passer en revue les pratiques et les procédés liés à un large éventail de sujets relatifs aux engrais, à l’agriculture et à l’environnement. Les rapports de ces réunions sont publiés annuellement, constituant ainsi l’enregistrement durable des développements intervenant dans l’industrie des engrais dans le monde. Pour plus d’informations sur la FIRT, visitez www.firt.org.

Des propositions sont recherchées pour le développement et la commercialisation de nouvelles technologies d’engraisLe VFRC reçoit actuellement des propositions et apporte un appui financier pour le développement et la commercialisation de nouveaux engrais et de nouvelles technologies d’engrais qui permettront d’assurer une sécurité alimentaire plus responsable et plus durable en s’adressant spécifiquement aux besoins des petits producteurs dans les régions en voie de développement. L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne sont les priorités géographiques initiales du VFRC. Le VFRC a établi les quatre résultats suivants comme priorités initiales pour le développement de ces nouveaux engrais et technologies d’engrais : • Des engrais avec une efficience d’utilisation d’azote plus élevée • Une meilleure libération des oligo-éléments • La détection de la pureté des engrais sur place • L’autosuffisance accrue dans l’offre d’engrais

Un financement de 2,5 millions de dollars US est disponible pendant les 24 prochains mois pour appuyer des propositions de développement ; 750 000 dollars US seront engagés avant le 30 avril 2012. Le comité de l’appel à propositions du VFRC utilisera un procédé de 12 semaines de concours ouvert pour le lancement, la revue et la sélection des propositions. Les scientifiques et les chercheurs relevant d’institutions d’enseignement, de laboratoires de recherche et d’entreprises commerciales utilisant un savoir-faire avancé dans diverses disciplines scientifiques et technologiques sont invités à participer aux PPP pour développer la prochaine génération d’engrais et de technologies d’engrais. Pour de plus amples informations visitez le site Web du VFRC (www.vfrc.org).

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e 14 mars 2012, marquait le trente-cinquième anniversaire de la désignation de l’IFDC comme OIP par le décret 11977,

signé par le Président Jimmy Carter des États-Unis en 1977.

L’IFDC a été créé en octobre 1974, à l’exhortation du secrétaire d’État des États-Unis Henry Kissinger, comme centre d’excellence ayant une expertise en engrais pour répondre aux besoins des pays en voie de développement. Il était établi au départ comme société privée, sans but lucratif en vertu des lois de l’État de l’Alabama, États-Unis. « Comme organisation internationale publique, l’IFDC est devenu vraiment internationale de par sa composition, son financement et son mode d’opération », a déclaré Dr Amit Roy, président-directeur général de l’IFDC. « Cette désignation a largement contribué au succès de l’organisation au fil des ans. » En vertu de la législation des États-Unis, la désignation permet à l’IFDC de recevoir l’appui, la coopération et le support de la communauté mondiale qu’il a été créé pour servir. En tant qu’OIP, l’IFDC jouit des privilèges, exemptions et immunités conférés par la Loi sur les immunités des organisations internationales.

L5 L’ancien Secrétaire d’État des Etats-Unis, Henry Kissinger.3 (a gauche) : L’ancien Président des Etats-Unis, Jimmy Carter.4 Dr Amit Roy discute de la désignation de l’IFDC comme OIP avec l’ancien Président Jimmy Carter.

L’IFDC célèbre ses 35 Ans en tant

qu’organisation internationale publique

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Dr Mohamed Badraoui devient membre du Conseil d’administration de l’IFDC

Dr Mohamed Badraoui, directeur général de l’Insti-tut National de Recherche Agronomique du Maroc (INRA), a été nommé membre du Conseil d’admi-nistration de l’IFDC pour un mandat de trois ans, à compter du 1er janvier 2012. Il fait aussi partie du Comité Afrique du Conseil. « Dr Badraoui est un immense atout pour le lea-dership de l’IFDC », a dit Peter McPherson, pré-sident du Conseil d’administration de l’IFDC et président de l’Association des Universités Semi-pu-bliques. « Son expertise en pédologie et en gestion des terres fera avancer les efforts de l’organisation en vue de renforcer la productivité agricole durable dans le monde. »

Badraoui a plus de 30 ans d’expérience dans la recherche agronomique, avec une spécialisation en pédologie. Ses travaux sont centrés sur la gestion de la fertilité des sols, la fertilisation des cultures et l’irrigation fertilisante ; la cartographie de sol pour la gestion des terres ; et la gestion de la salinité des sols dans les systèmes irrigués pour une production agricole intensive. Il a aussi de l’expérience en évaluation de la durabilité des systèmes agricoles et en évaluation et en affinage des projets de développement agricole dans les régions arides et semi-arides. « Je suis vraiment honoré de faire partie du Conseil d’administration de l’IFDC », a dit Badraoui. « J’attends de pouvoir aider l’organisation dans ses efforts en vue d’améliorer les vies par la recherche agronomique. » Badraoui est directeur général de l’INRA depuis 2008. Basé à Rabat, au Maroc, l’INRA est une organisation publique axée sur l’amélioration de la recherche pour le développement agricole. Cette organisation a la responsabilité d’accélérer la modernisation et d’accroître la compétitivité du secteur agricole du Maroc. Avant d’entrer à l’INRA, Badraoui était le directeur de Lutte contre la désertification et protection de la nature pour le Haut Commissariat pour les eaux, les forêts et la lutte contre la désertification du Maroc de 2005 à 2008. Il a aidé à la mise en œuvre des politiques gouvernementales relatives à la conservation des ressources et le développement rural durable. Pendant plus de deux décennies (1981-2005), Badraoui a dispensé des formations et la formation continue pour des professionnels en science et technologie, comme professeur de pédologie à l’Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II à Rabat. L’Institut conduit des recherches innovantes et dispense l’enseignement principal dans les domaines de l’agriculture, du développement rural et de la gestion des ressources naturelles. Badraoui est également le secrétaire général du Conseil National de l’Environnement du Maroc et membre du Conseil Principal de l’Eau et du Climat. Il est président de l’Association Marocaine des Sciences du Sol depuis 1992 et a été élu membre de l’Académie d’Agriculture de France en décembre 2011. Citoyen marocain, Badraoui a une licence en agronomie générale et une maîtrise en sciences du sol d’IAV Hassan II. Il obtint son doctorat en chimie, minéralogie et fertilité des sols à l’Université du Minnesota (États-Unis).

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L’IFDC est régi par un conseil d’administration tandis que le VFRC est régi par un Conseil consultatif. Chaque Conseil a des membres représentant des pays développés et des pays en voie de développement. Les points saillants des récentes activités des membres du Conseil :

La commissaire pour l’Agriculture et l’Écono-mie Rurale de l’Union Africaine S.E. Rhoda Peace Tumusiime a par-ticipé à la Journée de l’eau, du climat et du développe-ment le 3 décembre 2011, à la 17ème Conférence des parties (COP17), une réu-nion annuelle de l’ONU servant à évaluer les progrès dans la réponse au

changement climatique. Tumusiime a déclaré : « En Afrique, l’eau c’est la vie. C’est une réalité absolue. Le changement climatique en Afrique signifie des sécheresses plus longues et plus fréquentes ; des inondations plus intenses ; et moins de nourriture. En Afrique, chaque pays individuellement partage l’eau avec son voisin. Le changement climatique est une ques-tion de gestion du cycle de l’eau… mais la capacité adaptative limitée nous rend vulnérables… » Tumusiime est membre du Conseil d’administration de l’IFDC depuis 2010 et fait partie du Comité Afrique.

Dr Vo-Tong Xuan, agronome spécialiste du riz et recteur de l’Université Tao au Vietnam, a participé à un panel de discussion sur le thème « Relever les défis environnementaux » le 11 janvier 2012, au Sommet du Vietnam 2012. Le débat était axé sur le fait que le Vietnam pourrait être l’une des nations les plus affectées si le changement climatique devait progresser comme prévu. Xuan est membre du Conseil d’administration de l’IFDC depuis 2007. Il préside le Comité de programme du Conseil et est membre des comités : exécutif, de l’Afrique, du budget et des nominations.

Mark Huisenga, chef de programme du bureau de l’USAID pour la sécurité alimentaire, a participé à un panel sur le thème « Renforcer une industrie semencière gérée par le secteur privée : perspectives de politique », dans le cadre d’un séminaire du Conseil du secteur d’agriculture de l’USAID

tenu le 14 décembre 2011. Huisenga a précisé que plus de 60 pour cent des semences utilisées en Afrique sont vendues officieusement. Il a aussi souligné l’importance de la formation des agriculteurs à de bonnes pratiques de sélection et de stockage des semences. Huisenga est membre du Conseil consultatif du VFRC depuis 2010 et fait partie des comités exécutif et de commercialisation.

In Memoriam

Dr David Hopper, agroéconomiste et ancien président du Conseil d’administration de l’IFDC (1990-1997), est décédé le 22 novembre 2011, à l’âge de 84 ans. Il fut membre du Conseil de 1980 à 1997. Hopper était chargé d’approuver le financement qui a aidé à l’établissement de l’IFDC, par le biais de sa position en tant que président fondateur du Centre de Recherche sur le Développement International du Canada. « Hopper a dirigé l’IFDC durant une période cruciale quand l’agriculture n’était pas la première priorité pour beaucoup de pays et le financement pour le développement agricole durable était limité », a dit Dr Amit Roy, président-directeur général de l’IFDC. « Les directives de Hopper ont considérablement aidé l’IFDC à devenir une force essentielle dans l’arène du développement. »

Le Conseil d’administration de l’IFDC et le Conseil consultatif du VFRC

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Dr Robert Wagner, ancien membre du Conseil de l’IFDC, est décédé le 31 mars 2011, à l’âge de 90 ans. Wagner a eu une longue et brillante carrière dans le domaine de l’agriculture et a appuyé l’IFDC pendant plus de deux décennies (1976-1997). De 1975 jusqu’à sa retraite en 1988, Wagner fut président de

Potash and Phosphate Institute, qui devint plus tard l’Institut International de la Nutrition des Végétaux (IPNI). Selon Dr Terry Roberts, président de l’IPNI, « On se souviendra de Dr Wagner comme d’un leader énergique et tourné vers l’avenir, un qui a compris l’importance de la recherche agronomique, de l’industrie des engrais et de l’agriculture de production. »

Dr E.T. (Travis) York, ancien président du Conseil d’administration de l’IFDC (1998-2004), est décédé le 15 avril 2011, à l’âge de 88 ans. Il fut membre du Conseil de l’IFDC de 1997 à 2004.

York fut le fondateur de l’Institut de l’Alimentation et des Sciences Agronomiques de l’Université de la Floride et ancien chancelier du système de l’Université d’État de la Floride.

York a œuvré inlassablement à la réduction de la faim dans le monde, en particulier à l’augmentation de la production vivrière pour répondre aux besoins en croissance rapide, en rendant l’alimentation plus sûre et plus accessible et en augmentant la production. « Ses directives et conseils ont aidé à jeter les fondements pour l’expansion de la présence mondiale de l’IFDC, en particulier en Afrique », a dit Dr Amit Roy.

Dr Sampson Agyin-Birikorang, scientifique de l’IFDC et agronome de systèmes, a récemment co-publié « Agro-EcolDr

Dr Donald McCune Fondateur et Premier Directeur Général de l’IFDC

Les membres du personnel et le Conseil d’administration de l’IFDC ont été profondément attristés par le décès de Dr Donald L. McCune, fondateur et premier directeur général de l’IFDC, survenu le 12 septembre 2011, à l’âge de 86 ans. McCune et Dr John Hannah, premier président du Conseil d’administration de l’IFDC, ont planifié et organisé l’établissement de l’IFDC en novembre 1974. Durant son mandat à l’IFDC (1974-1990), McCune a énormément voyagé et a guidé le centre dans son action pour répondre aux besoins de développement agricole de plus de 80 pays en développement. « Dr Donald McCune a œuvré inlassablement à l’amélioration de la fertilité des sols et à la sécurité alimentaire dans le monde entier durant sa carrière, qui s’est étendue sur presque quatre décennies de travail dans le développement international », a indiqué Dr Amit Roy. « En outre, il était un leader inspiré qui a guidé l’IFDC pendant les premières années décisives. » Avant de fonder l’IFDC, McCune a occupé des positions de leadership à la Fondation Rockefeller au Chili et à la TVA aux États-Unis. Il fut directeur du développement international de la TVA de 1969 à 1974. On se souviendra de McCune pour sa reconnaissance « de l’urgence de la situation alimentaire dans le monde » et son enthousiasme pour développer des moyens d’alimenter les populations par l’utilisation de la technologie des engrais. Il était un scientifique visionnaire avec une grande compassion pour l’aide sociale aux autres aux Etats-Unis et dans le monde entier.

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Dr Sampson Agyin-Birikorang, scientifique de l’IFDC et agronome de systèmes, a récemment co-publié « Agro-Ecological Nitrogen Management in Soils Vulnerable to Nitrate Leaching: a Case Study in the Lower Suwannee Watershed » paru dans Nutrient Cycling in Agroecosystems (volume 92, numéro 1). Les autres auteurs sont Yoana C. Newman, Augustine K. Obour et Gabriel N. Kasozi. Agyin-Birikorang a également coécrit : « Environmentally Sustainable Nitrogen Fertilizer Management for ‘Tifton 85’ Hay Production in Sandy Soils » paru dans Crop Science (volume 52, numéro 1). Les autres auteurs sont Yoana C. Newman et Gabriel N. Kasozi. Dr Joshua Ariga, scientifique de l’IFDC et économiste, a publié « Encouraging Private Investment in Agricultural Research : Myth or Necessity for Developing Countries » L’article, paru dans la rubrique Dialogue de politique en Science et Technologie du CTA, discute des investissements publics et privés dans la recherche et le développement agricoles. En décembre 2011, Dr Porfirio Fuentes, scientifique principal de l’IFDC en économie commerciale, et Dr Maria Wanzala, détachée par l’IFDC auprès du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, ont été invités par la FAO à faire une présentation à FAO-Afrique sur le thème « Séminaire d’apprentissage entre pairs sur la mise en œuvre des politiques : le cas des programmes de subvention d’engrais. » Fuentes a présenté un exposé sur « Les subventions intelligentes du marché : une perspective théorique ». Dans cette présentation il a souligné que pour que les subventions intelligentes soient efficaces, des conditions appropriées pour le développement des entreprises doivent exister sur le marché. Ian Gregory, spécialiste du développement de marché et des agro-industries de l’IFDC, a conduit un séminaire pour le Conseil Agriculture sur le thème « Les programmes de bons pour une utilisation accrue des engrais » le 25 janvier 2012, à Washington, D.C, organisé par le bureau de l’USAID pour la sécurité alimentaire. Dans sa présentation il a discuté des objectifs essentiels des programmes de bons ; la planification détaillée et le ciblage requis pour une mise en œuvre réussie ; le rôle des systèmes de bons comme seul outil dans le développement durable du marché ; et la nécessité de stratégies de sortie. Dr André de Jager, directeur par intérim de la Division de l’Afrique de l’Ouest de l’Afrique du nord de l’IFDC a participé à un panel de discussion sur le thème « Comment stimuler la production dans les pays producteurs de cacao» durant la Journée du cacao de l’IDH, tenue le 15 décembre 2011, à Amsterdam, aux Pays-Bas. Selon de Jager, le développement d’un secteur cacaoyer durable en Afrique de l’Ouest exige une augmentation substantielle de la productivité, qui peut être atteinte par une assistance technique appropriée, des marchés d’intrants agricoles et des chaînes d’approvisionnement qui fonctionnent bien et des chaînes de valeurs bien-coordonnées (voir l’article aux pages 8 et 9).

De Jager a également participé au Congrès international sur la gestion de l’approvisionnement, les 15-16 décembre 2011, à Amsterdam, qui a rassemblé des partenaires du secteur privé, des chercheurs, des ONG et des représentants du secteur public impliqués dans le développement de chaînes de valeurs durables. Dr Richard Jones, chef du Programme agro-business pour la Division de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe de l’IFDC a participé à la réunion annuelle du Programme de collaboration pour la recherche agricole de la Fondation McKnight (CCRP) du 9 au 13 janvier 2012, à Faro, au Portugal. Jones est président du Comité consultatif de CCRP dont il est membre depuis 2001. La vision du CCRP est de contribuer à un monde dans lequel tous ont accès à une alimentation nutritive qui est produite localement de façon durable. Le 4ème atelier de Global Transdisciplinary Processes for Sustainable Phosphorus Management (Global TraPs) s’est tenu en mars à EL-Jadida, Maroc. Ont pris part à cet atelier : Dr Amit Roy, président-directeur général de l’IFDC et leader de la composante pratique de Global TraPs ; Dr Debbie Hellums, chef par interim du Programme Recherche en agroéconomie de l’IFDC et directeur de la composante pratique de Global TraPs ; Steven Van Kauwenbergh, scientifique principal et chef de projet de l’Initiative pour la recherche et les ressources en phosphate de l’IFDC ; et Dr Sampson Agyin-Birikorang, scientifique de l’IFDC et agronome de systèmes. L’atelier a dressé une première image de la chaîne mondiale de l’offre et de la demande du phosphore (p) et a exploré les aspects critiques de l’efficience de l’utilisation et de la gestion de l’offre de P.

Dr Upendra Singh, scientifique principal de l’IFDC – modé-lisation de systèmes (fertilité des sols), a été récemment invité à faire partie du comité éditorial de Scientific World Journal dans la rubrique agronomique du journal. Paru depuis 2000, Scientific World Journal est une revue révisée par les pairs et d’accès ouvert qui publie des articles de recherche et des rap-port de synthèse sur un large éventail de sujets concernant les sciences médicales, de la vie et de l’environnement.

Dr Paul Wilkens, scientifique de l’IFDC et programmeur, a co- écrit un chapitre dans le livre récemment publié : Methods of Introducing System Models into Agricultural Research. Les co-auteurs du chapitre, « Estimating DSSAT Cropping System Cultivar-Specific Parameters Using Bayesian Techniques, sont : Wilkens, James W. Jones, Jianqiang il, Kenneth J. Boote, C.H. Porter et Z. HU.

Nouvelles du personnel de l’IFDC

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La campagne « Visages de l’Agriculture » apporte une nouvelle perspective aux efforts mondiaux Dès sa création en 1974, l’IFDC a focalisé son action sur l’accroissement et la durabilité de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans plus de 100 pays en voie de développement par le développement et le transfert de la technologie de nutrition des plantes et de l’expertise en agro-industrie. Avec le temps, le personnel et les partenaires de l’IFDC ont documenté les efforts du centre non seulement par la publication de rapports mais également par la photographie.

Le 3 janvier 2011, l’IFDC a lancé sur son site Web une série de photos intitulée « Visages de l’agriculture ». La série de photos - qui sera mise à jour quotidiennement tout au long de l’année - commémore l’action de ceux qui ont aidé à augmen-ter la productivité agricole dans le monde. Ces visages illustrent les efforts et le travail souvent éreintant qui définissent le métier d’agriculture dans le monde en voie de développement. Ce sont généralement des visages ano-nymes, mais des visages qui vivront à travers l’histoire. Ce sont également les visages du progrès et du changement. Avant tout, ce sont des visages de l’espoir que portent des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants qui luttent pour une sécurité alimentaire durable, une bonne santé et une meilleure qualité de vie.

L’Unité Information et Communications de l’IFDC recevra tout au long de l’année les photos soumises par le personnel et les partenaires en développement de l’IFDC. Si vous avez une photo qui illustre les efforts de développement agricole dans votre région, envoyez l’image en haute résolution à [email protected] avec une description appropriée de la photographie. Pour voir la galerie du site Web de l’IFDC, visitez http://bit.ly/ytO5uq.

Ci-dessous, Dr Amit Roy, président-directeur général de l’IFDC, reçoit la distinction au nom de l’IFDC à l’occasion de son intronisation dans le Hall d’honneur d’ingénierie de l’Alabama 2012. Maury Gaston, président du Conseil d’administration du Hall d’honneur présente la distinction avec des félicitations. L’IFDC a été la seule société/organisation intronisée en 2012. La cérémonie eut lieu le 18 février à Huntsville, Alabama, États-Unis.

L’IFDC entre dans le Hall d’Honneur d’Ingénierie de l’Alabama

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4(en face) : Les visages de personnes que le personnel de l’IFDC a rencontrées au cours des 36 dernières années montrent une détermination et une fierté remarquables dans leurs réalisations.

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Une série de vidéos éducatives conscientise sur le rôle des engrais dans la santé des végétaux et la sécurité alimentaire dans le monde L’IFDC a produit une série de vidéos éducatives, « Les éléments nutritifs primaires dans la croissance des végétaux » qui explore les rôles de l’azote, du phosphore, du potassium et des éléments nutritifs secondaires et des oligo-éléments en nutrition végétale. La série en cinq parties de vidéos de quatre à huit minutes est présenté par John Schields de l’IFDC. La série conscientise sur la façon dont ces éléments nutritifs affectent la nutrition des végétaux et favorise une croissance saine, et sur le rôle des engrais chimiques dans l’apport des éléments nutritifs essentiels aux plantes.

Selon les estimations de la FAO, pour alimenter plus de 9,4 milliards de personnes d’ici à 2050, la production alimentaire mondiale doit augmenter de 70 pour cent ; les pays en voie de développement devraient même doubler leur production alimentaire. La croissance de la population dans le monde, particulièrement en Afrique, oblige les agriculteurs à exploiter des terres en constante diminution, dépouillant ces sols de leur teneur naturelle en éléments nutritifs. Les engrais sont essentiels pour améliorer la sécurité alimentaire dans le monde parce qu’ils apportent les éléments nutritifs manquants, dont les cultures ont besoin pour se développer, et sous une forme qu’elles peuvent utiliser. L’apport équilibré des engrais est crucial pour la restitution des éléments nutritifs au sol – non seulement en stabilisant les rendements agricoles mais aussi en augmentant considérablement la production. Dans son cycle de croissance, une plante peut seulement se développer dans la mesure où ses éléments nutritifs le permettent. Avec la combinaison appropriée des engrais chimiques et des amendements naturels des sols, les cultures peuvent atteindre leur plein potentiel génétique de croissance - un facteur qui sera crucial pour augmenter la production agricole dans les quatre prochaines décennies.

Le but de la série de vidéos est non seulement de toucher largement ceux qui sont intéressés à l’agriculture et à la santé des végétaux mais encore d’encourager tous ceux qui les auront vues à entrer dans la conversation au sujet de la nécessité de la nutrition et de la croissance des végétaux - et des moyens de nourrir la population mondiale vers le milieu de ce siècle. Les vidéos de la série sont distribuées dans les milieux des collèges, des éducateurs, des services de vulgarisation, des sites Web éducationnels et des décideurs du développement agricole aux États-Unis. Elles sont également adressées à des décideurs gouvernementaux dans le monde, des ONG et des organisations internationales dont la mission impliquent l’intensification agricole et la sécurité alimentaire. Pour voir la série en ligne, visitez www.bit.ly/plant_growth.

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L’IFDC a produit de nouvelles vidéos au sujet de l’Organisation et de ses projets. Les vidéos suivantes se trouvent à la galerie visuelle de l’IFDC.(www.ifdc.org/Media_Info/Video_Gallery).

Extension des Réseaux de Distributeurs d’Intrants Agricoles (EADN)

« Extension des réseaux de distributeurs d’intrants agricoles » documente l’impact du projet EADN, qui a formé plus de 1 400 distributeurs

d’intrants agricoles dans tout le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. En tant qu’initiative orientée vers le marché, le projet se concentre sur le développement et l’investissement du secteur privé dans tous les segments de la chaîne de valeurs des intrants agricoles. Les distributeurs formés par le projet EADN jouent un rôle essentiel dans la distribution des intrants aux petits producteurs dans les régions reculées. La vidéo illustre les activités de transfert de technologie, telles que les démonstrations en champ et les journées paysannes et le rôle du projet dans la création d’associations, et la facilitation et le renforcement de la collaboration entre les acteurs de la chaîne de valeurs. La vidéo de 32 minutes inclut des interviews avec des distributeurs d’intrants et des producteurs qui ont bénéficié du projet, des cadres gouvernementaux, des vulgarisateurs agricoles et des développeurs de projet. Une vidéo plus courte de sept-minutes met en exergue les points saillants du projet. Les deux vidéos ont été produites par Mark Kamau pour l’IFDC.

Améliorer l’Agriculture et les Vies au Mozambique

Un nouveau film, intitulé « Le Mozambique et l’IFDC - Travailler ensemble pour améliorer l’agriculture et les vies » démontre la production agricole accrue résultant de la mise en œuvre des projets de

l’IFDC dans le pays. Le film de 10 minutes met l’accent sur les petits producteurs formés par l’IFDC qui ont participé aux programmes de bons pour l’achat d’intrants agricoles de qualité, et montre l’augmentation des rendements et des revenus qui en a résulté. Le film se concentre également

sur la participation du secteur privé- en particulier, des distributeurs d’intrants agricoles qui ont été formés et qui ont bénéficié d’un programme de garantie de crédit pour les aider à financer leurs approvisionnements en intrants agricoles. Le film inclut des commentaires de fonctionnaires de l’IFDC, de représentants gouvernementaux et de partenaires de la chaîne d’approvisionnement exprimant leur appui aux projets de l’IFDC et reconnaissant les avantages de l’utilisation accrue d’engrais dans le pays. La vidéo a été produite par Larry Badger pour lIFDC. Badger a travaillé comme volontaire dans le bureau de l’ESAFD de l’IFDC en 2011.

Systèmes et Entreprises Agricoles Compétitifs (CASE)

« Construire par le biais des marchés » est une vidéo de 33 minutes qui illustre la solution CASE de l’IFDC. Le film présente les expériences d’entrepreneurs individuels qui ont monté des petites et moyennes

entreprises grâce à de nouvelles relations avec les collègues, les pôles d’entreprises agricoles et les partenaires de la chaîne de valeurs. Les quatre études de cas du Ghana et du Togo font partie d’une initiative ouest africaine plus vaste qui est coordonnée par le projet 1000s+ de l’IFDC. La vidéo a été produite par Dr Toon DeFoer pour l’IFDC.

Programme de bons d’engrais au Nigeria

Cette vidéo de sept minutes fait la chronique des efforts visant l’amé-lioration de la disponi-bilité des engrais pour les petits producteurs par les programmes de subvention intelligente à l’échelle pilote au Nige-ria. Le programme de

bons d’engrais du Nigeria (NFVP) a été financé par l’USAID et mis en œuvre par l’IFDC de 2009 à 2011. En raison du succès des programmes de bons pilotes, le gouvernement du Nigeria (dans le cadre du programme de transformation de l’agriculture), prévoit d’élargir la disponibilité des subventions intelligentes pour atteindre un plus grand pourcentage des petits producteurs du pays en 2012. La vidéo « Programme de bons d’engrais du Nigeria » a été produite par Communica-tions pour le changement de l’IFDC.

Nouvelles vidéos de l’IFDC

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P.O. Box 2040 Muscle Shoals, AL 35662 USA

Phone: +1(256) 381-6600 Fax: +1(256) 381-7408 Website: www.ifdc.org E-mail: [email protected] 0149-3434

Calendrier International des Formations 2012Coûts (dollars US)

$1,300

$1,600

$1,300

$1,900

$1,300

$1,900

$1,600

$1,300

Programmes de formation

Relier les agriculteurs aux marchés en Afrique (en français) Améliorer la productivité agricole et les rendements nets parmi les petits producteurs par l’utilisation efficiente des éléments nutritifs et de l’eau en partenariat avec l’Organisation pour la Recherche Agricole (ARO) Volcani Center Outils d’aide à la décision pour la production agricole, les recommandations d’engrais et la variabilité climatique Concevoir et mettre en œuvre des stratégies de commercialisation des intrants agricoles dans les pays développés et les pays en voie de développement Développer le commerce des intrants et des produits agricoles par des systèmes d’information de marché innovateurs en Afrique Les avancées technologiques dans la production agricole et la fertilisation Options pour la granulation des engrais et la production d’engrais NPK Développer et gérer des entreprises d’intrants agricoles rentables par des chaînes de valeurs durables

Dates

9-13 avril

6-10 mai

2-13 juillet

23 juillet - 3 août

27 – 31 août

8-19 octobre

12-16 novembre

3-7 décembre

Lieu

Bamako, Mali

Tel Aviv, Israel

Arusha, Tanzanie

USA (Alabama, Illinois, Kentucky, Maryland, Missouri et Washington, D.C.)

Nairobi, Kenya

USA (Alabama, Missouri, Illinois et Californie)

Bangkok, Thaïlande

Accra, Ghana