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IFDC Actualité des travaux et progrès de l’IFDC Articles de fond Un agriculteur du Bangladesh reçoit la médaille d’or du Bangabandhu National Agriculture Award L’IFDC et l’Union Africaine signent un protocole d’accord Nouvelle étude : Ressources et réserves mondiales de phosphate naturel Le développement des distributeurs d’intrants agricoles est l’une des compétences essentielles de l’IFDC. Les distributeurs jouent un rôle crucial dans la facilitation de l’accès des agriculteurs aux intrants de production (engrais, semences améliorées et produits phytosanitaires). L’IFDC a formé des distributeurs d’intrants dans plusieurs pays en voie de développement au cours des années. Les articles contenus dans le présent numéro de IFDC Report mettent en relief plusieurs projets en cours dans ce domaine : « Le développement des distributeurs d’intrants agricoles : Une compétence essentielle de l’IFDC » (page 1) ; « Nouveau projet de développement des distributeurs d’intrants agricoles: Programme régional de développement des intrants agricoles de COMESA » (page 6) ; et le « Projet GADD apporte un appui technique à l’Association des distributeurs d’intrants agricoles » (page 10). Ajay S. Shriram, président de l’Association Internationale de l’Industrie des Engrais, s’est récemment exprimé devant l’Assemblée générale des Nations Unies lors des débats interactifs avec la société civile concernant les moyens d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Selon Shriram, « Les distributeurs d’intrants restent les principaux points d’accès des agriculteurs aux intrants et services agricoles. Le fait de les inclure dans le système de vulgarisation et de leur donner une formation adéquate contribuerait certainement à améliorer le transfert de connaissances. » Citant un projet de l’IFDC, Shriram a indiqué que « L’IFDC a mis en œuvre, au Ghana, un programme de formation et de certification de revendeur dont bénéficient 2 000 distributeurs d’intrants et 150 producteurs de semences. » Mettre des intrants agricoles de qualité à la portée des agriculteurs est un grand défi pour de nombreux pays en voie de développement, ce qui souligne encore davantage le rôle important des distributeurs d’intrants. L’IFDC a des décennies d’expérience dans le domaine de la formation des distributeurs d’intrants pour les aider à mieux servir leurs clients agriculteurs. De plus, l’IFDC aide à former les distributeurs à une gestion plus efficace de leurs entreprises. Il aide aussi à la création et à la gestion d’associations professionnelles qui assurent le transfert de connaissances additionnelles. L’approche de l’IFDC en matière de développement des distributeurs d’intrants agricoles a évolué au cours des trente dernières années grâce à une meilleure compréhension des Volume 35, No. 3 ISSN 0149-4521 www.ifdc.org Une compétence essentielle de l’IFDC: le développement des distributeurs d’intrants agricoles Un distributeur d’intrants agricoles kenyan conseille une cliente sur l’utilisation correcte des intrants. (La suite á la page 2)

IFDC Report, Vol 35, No 3 (French)

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IFDC Report, Vol 35, No 3 (French)

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Page 1: IFDC Report, Vol 35, No 3 (French)

IFDC

Actualité des travaux et progrès de l’IFDC

Articles de fond

Un agriculteur du Bangladesh reçoit la médaille d’or du Bangabandhu National Agriculture Award

L’IFDC et l’Union Africaine signent un protocole d’accord

Nouvelle étude : Ressources et réserves mondiales de phosphate naturel

Le développement des distributeurs d’intrants agricoles est l’une des compétences essentielles de l’IFDC. Les distributeurs jouent un rôle crucial dans la facilitation de l’accès des agriculteurs aux intrants de production (engrais, semences améliorées et produits phytosanitaires). L’IFDC a formé des distributeurs d’intrants dans plusieurs pays en voie de développement au cours des années. Les articles contenus dans le présent numéro de IFDC Report mettent en relief plusieurs projets en cours dans ce domaine : « Le développement des distributeurs d’intrants agricoles : Une compétence essentielle de l’IFDC » (page 1) ; « Nouveau projet de développement des distributeurs d’intrants agricoles: Programme régional de développement des intrants agricoles de COMESA » (page 6) ; et le « Projet GADD apporte un appui technique à l’Association des distributeurs d’intrants agricoles » (page 10).

Ajay S. Shriram, président de l’Association Internationale de l’Industrie des Engrais, s’est récemment exprimé devant l’Assemblée générale des Nations Unies lors des débats interactifs avec la société civile concernant les moyens d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Selon Shriram, « Les distributeurs d’intrants restent les principaux points d’accès des agriculteurs aux intrants et services agricoles. Le fait de les inclure dans le système de vulgarisation et de leur donner une formation adéquate contribuerait certainement à améliorer le transfert de connaissances. » Citant un projet de l’IFDC, Shriram a indiqué que « L’IFDC a mis en œuvre, au Ghana, un programme de formation et de certification de revendeur dont bénéficient 2 000 distributeurs d’intrants et 150 producteurs de semences. »

Mettre des intrants agricoles de qualité à la portée des agriculteurs est un grand défi pour de nombreux pays en voie

de développement, ce qui souligne encore davantage le rôle important des distributeurs d’intrants. L’IFDC a des décennies d’expérience dans le domaine de la formation des distributeurs d’intrants pour les aider à mieux servir leurs clients agriculteurs. De plus, l’IFDC aide à former les distributeurs à une gestion plus efficace de leurs entreprises. Il aide aussi à la création et à la gestion d’associations professionnelles qui assurent le transfert de connaissances additionnelles.

L’approche de l’IFDC en matière de développement des distributeurs d’intrants agricoles a évolué au cours des trente dernières années grâce à une meilleure compréhension des

Volume 35, No. 3ISSN 0149-4521www.ifdc.org

Une compétence essentielle de l’IFDC: le développement des distributeurs d’intrants agricoles

Un distributeur d’intrants agricoles kenyan conseille une cliente sur l’utilisation correcte des intrants.

(La suite á la page 2)

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IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC. Sauf indication contraire, les articles parus dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être librement reproduits. Il suffit d’indiquer la source et d’envoyer une copie de tout article reproduit. L’abonnement est gratuit. Une version électronique est accessible sur le site www.ifdc.org.

L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’administration international composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par diverses organisations d’aide bilatérale et multilatérale, des fondations privées et des gouvernements nationaux.

L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et l’expertise en commercialisation agricole.

DIRECTEUR DE LA REDACTIONScott Mall

REDACTRICE EN CHEFLisa Thigpen

CONTRIBUANTSKetline Adodo, Daniya Baisubanova, Clyde Beaver, Courtney Greene, Ishrat Jahan and Dr. Vo-Tong Xuan

PHOTOGRAPHESPatrice Annequin, Daniya Baisubanova, Meg Ross, Dr. Vo-Tong Xuan and The Destiny

CONCEPTIONHeather Gasaway

PRODUCTION COORDINATIONDonna Venable

DISTRIBUTIONJane Goss

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE l’IFDCM. Peter McPherson (Etats-Unis), Président du ConseilGerard J. Doornbos (Pays Bas), Vice-présidentMargaret Catley-Carlson (Canada)Soumaïla Cisse (Mali)John B. Hardman (Etats-Unis)Osamu Ito (Japon)Agnès M. Kalibata (Rwanda)Patrick J. Murphy (Etats-Unis)Mortimer Hugh Neufville (Etats-Unis)Rhoda Peace Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam)

PRÉSIDENT - DIRECTEUR GENERAL DE l’IFDCAmit H. Roy - membre de plein droit

SECRETAIRE DU CONSEIL / CONSEILLER JURIDIQUE DE L’IFDCVincent McAlister - membre de plein droit

IFDC

Divisions de l’IFDC: EurAsia (EAD) East and Southern Africa (ESAFD) North and West Africa (NWAFD) Research and Development (RDD)

Acronyms: AGRA – Alliance pour une révolution verte en Afrique COMESA – Marché commun pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe

FDP – Fertilizer Deep Placement kg – kilogramme UDP – placement profond d’lurée USAID – Centre virtuel de recherche sur les engrais

VFRC – Centre virtuel de recherche sur les engrais

Développement des distributeurs d’intrants (suite de la page 1)

sciences économiques et des marchés et l’expérience accumulée dans presque une centaine de pays industrialisés, en voie de développement ou émergeants. L’IFDC a fourni un appui stratégique à la création d’entreprises d’intrants/engrais et d’associations professionnelles entre autres en Albanie, en Azerbaïdjan, au Bangladesh, au Ghana, au Kosovo, au Kirghizistan et au Nigeria.

L’AlbanieLe travail de l’IFDC qui a commencé en Albanie en 1991- après presque 50 ans de régime communiste et d’autorité gouvernementale sur le secteur agricole – a montré un impact durable. Dianne Blane, ancien chef mission de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) en Albanie, a déclaré que « Le projet de l’IFDC en Albanie était vraiment le premier effort des donateurs visant à introduire les principes et les pratiques d’une économie de marché en Albanie. L’approche pratique de l’IFDC pour revitaliser le secteur agricole par la commercialisation des engrais importés a permis de former des fonctionnaires publiques, des distributeurs privés d’engrais et des agriculteurs aux pratiques commerciales de base. Ce fut un énorme succès – les apports d’engrais ont entraîné une production agricole accrue, qui a généré des revenus dans les exploitations ; ce qui a stabilisé l’économie rurale de l’Albanie. »

Le KirghizistanLe développement de relations commerciales est crucial pour permettre aux distributeurs d’intrants d’améliorer la rentabilité et l’efficacité opérationnelle dans la gestion de la chaîne de valeur, la gestion du crédit et l’expansion des activités des distributeurs. En 2002, avec le premier Projet de développement des entreprises d’intrants agricoles du Kirghizistan - Kirghiz Agro-Input Enterprise Development (KAED I), l’IFDC a aidé à établir l’Association des distributeurs d’intrants agricoles – Association of Agribusinessmen of Kyrgyzstan (AAK). L’AAK représente et coordonne les activités de plus de 140 producteurs, de fournisseurs et de distributeurs d’intrants dans la République du Kirghizistan. Le réseau AAK offre des intrants de qualité par le biais de 35 magasins qui desservent une moyenne de 2 700 agriculteurs. En conséquence, la distance que parcourent les clients agriculteurs d’AAK pour acheter des intrants est passée de sept à deux puis à un demi - mile. Au travers de l’AAK, les projets KAED I et KAED II ont atteint plus de 330 000 agriculteurs.

Le BangladeshAu Bangladesh, l’IFDC mène de nombreuses activités de transfert de technologie impliquant le secteur public et des distributeurs privés. Les efforts de renforcement de la capacité des distributeurs d’intrants de fournir des services consultatifs aux agriculteurs ont été particulièrement réussis. L’IFDC a également aidé au développement de relations commerciales entre des fabricants de machines de briquettes d’engrais du

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Bangladesh et des distributeurs d’intrants au Kenya, au Nigeria et au Rwanda. Par exemple, Athi Mining Ltd. du Kenya a commandé deux machines de briquettes à la suite du voyage au Bangladesh de deux fonctionnaires kenyans, qui ont pu examiner le modèle économique de briquetage. L’IFDC organise d’autres visites d’étude et d’ateliers techniques pour faciliter le développement de ce type de relations commerciales.

L’IFDC met en œuvre plusieurs projets de développement de distributeurs d’intrants en Afrique : Développement de réseaux de distributeurs d’intrants agricoles (AND) ; Extension de réseaux de distributeurs d’intrants agricoles (EADN) ; Développement de distributeurs d’intrants agricoles du Ghana (GADD) ; Autosuffisance et entreprises pour le développement agricole (LEAD) ; Développement des distributeurs d’intrants du Mozambique (MADD) ; Appui aux distributeurs d’intrants du Nigeria (NADS) ; et Développement des distributeurs d’intrants du Rwanda (RADD).

ANDL’AND renforce les capacités des distributeurs d’intrants dans dix Etats du Nigeria en préparant des agents de vulgarisation pour la formation de cent distributeurs d’intrants sur quatorze mois. En 2009, le projet a piloté un programme de coupons d’engrais dans les Etats de Kano et de Taraba, qui a démontré la viabilité d’une subvention bien ciblée. Les agriculteurs n’ont plus à s’adresser directement aux distributeurs d’intrants locaux pour acheter des intrants. L’utilisation des coupons pour la fourniture d’intrants aux petits agriculteurs est bien appréciée par les donateurs. En 2010, le programme nigérian s’est étendu aux Etats de Bauchi et de Kwara et soutient actuellement plus de 200 000 agriculteurs additionnels. EADNLe projet EADN renforce les capacités des distributeurs d’intrants agricoles au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Le projet se concentre sur la mise place de réseaux de distributeurs efficaces pouvant soutenir l’introduction de techniques de production améliorées auprès des petits agriculteurs. Le projet se concentre également sur l’amélioration des capacités des distributeurs en matière de promotion, de distribution et d’éducation.

GADDLe projet GADD augmente la productivité agricole et les revenus de 850 000 agriculteurs ghanéens en améliorant l’accessibilité et la disponibilité des intrants agricoles. Le but du projet est de former et de certifier plus de 2 200 distributeurs d’intrants et 150 producteurs de semences, avec un programme de formation standard élaboré conjointement par le GADD et les autorités de réglementation du Ghana. A ce jour, le programme a transformé 1 325 distributeurs d’intrants non seulement en principaux points de contact, mais également en fournisseurs de biens, de services et d’information pour les agriculteurs. (Pour plus d’information sur le GADD, voir l’article à la page 10.)

LEADL’IFDC met en œuvre le composant développement de l’approvisionnement du marché d’intrants du projet LEAD en Ouganda. Le projet LEAD augmente la productivité agricole et les revenus des petits agriculteurs ciblés. Utilisant l’approche de

chaîne de valeur pour maximiser le développement agricole, le projet LEAD améliore la productivité par la formation et l’accès aux intrants agricoles et augmente les capacités de commercialisation et la compétitivité des marchés par le développement de meilleures relations commerciales.

MADDLe projet MADD s’appuie sur les succès des projets de renforcement du marché d’intrants agricoles de l’IFDC – Agricultural Input Market Strengthening (AIMS I et II). Les projets AIMS ont formé plus de 1 000 distributeurs, importateurs et agriculteurs par des ateliers et des parcelles de démonstration. Le MADD concentre ses efforts dans les provinces de Manica et de Tete du Centre du Mozambique pour favoriser les investissements du secteur privé dans les technologies d’intrants agricoles et pour améliorer l’accès des agriculteurs aux technologies par des marchés concurrentiels et

des réseaux de distributeurs plus solides. Le projet développe un réseau de 425 distributeurs d’intrants sur les marchés ruraux, urbains et semi urbains.

NADSLe projet NADS octroie des crédits et des services d’appui à 1 400 distributeurs d’intrants ruraux au Nigeria afin d’améliorer la productivité agricole, les revenus et le bien-être de plus d’un million d’agriculteurs. L’approche consiste à augmenter l’accessibilité et la disponibilité des semences et d’autres intrants de qualité dans les zones rurales. L’IFDC travaille avec des partenaires locaux pour renforcer les capacités et les connaissances des distributeurs sur le plan technique et commercial. Le projet soutient des associations professionnelles et aide des distributeurs d’intrants à accéder à des capitaux d’investissement par un système de

partage des risques. Des distributeurs sont également formés à la fourniture de services tels que des démonstrations en champ, des analyses de sol et l’enseignement des meilleures pratiques culturales aux agriculteurs.

RADDL’IFDC a récemment obtenu d’AGRA le Projet de développement des distributeurs d’intrants du Rwanda – Rwanda Agro-Dealer Development (RADD). L’IFDC travaillera en collaboration avec les distributeurs d’intrants du Rwanda, le Ministère de l’Agriculture et des Ressources animales, les agents de vulgarisation agricole et les organisations de producteurs en vue de renforcer les capacités des distributeurs et de soutenir les petits agriculteurs.

Dans son discours à l’ONU Shriram a rappelé que « … dans la plupart des pays, la contrainte principale n’est pas la disponibilité des technologies ou des connaissances mais comment les transmettre aux agriculteurs dans leurs exploitations. Nous appelons cela « livraison au dernier kilomètre » – des connaissances, des services, des outils, des innovations et des marchés. » Le travail que fait l’IFDC avec les réseaux de distributeurs d’intrants agricoles en Afrique et en Eurasie assurent la livraison jusqu’au dernier kilomètre. Les Distributeurs d’intrants et les agriculteurs tirent des programmes et de l’expertise de l’IFDC des bénéfices qui se répercutent dans tout le secteur agricole et les économies nationales locales.

Des informations plus détaillées sur chacun de ces pays et projets sont disponibles à www.ifdc.org/nations et www.ifdc.org/projects.

« L’USAID/KAED II est le projet le plus efficace du Kirghizistan en termes d’optimisation des investissements de l’USAID dans l’agriculture. » Pat Shapiro Directeur de pays de l’USAID pour le Kirghizistan

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EAD

Une agricultrice du Bangladesh participant au programme UDP reçoit la médaille d’or de Bangabandhu National Agriculture Award

Usharani Goswami, une agricultrice du Bangladesh représentée l’année dernière dans IFDC Report (vol. 34, no. 2), a reçu le prix Bangabandhu National Agriculture Award pour sa contribution au secteur de l’agriculture du Bangladesh. Elle était l’un de cinq lauréats à recevoir la médaille d’or des mains du Premier ministre Sheikh Hasina du Bangladesh.

Usharani, veuve, se trouvait responsable du bien-être de sa famille, mais elle savait peu de chose en agriculture. Elle a reçu la formation technique en placement profond d’urée (PPU) dispensée par le département local de vulgarisation agricole et l’IFDC. Usharani a cultivé du riz sur seulement 0,10 hectare en 2008-2009. Elle a appliqué le PPU pendant la saison de Boro (irrigué) et a obtenu un rendement de 8,4 tonnes de riz non décortiqué, lui rapportant un revenu net de $150 dollars US dans un pays où le revenu annuel moyen est de $520 dollars US. Elle a alors appliqué la technologie du PPU à sa culture pendant la saison (pluviale) d’Aman avec le même succès.

Les rendements qu’elle a obtenus ont incité d’autres agriculteurs de la région à appliquer le PPU dans leurs rizières. Environ 80 pour cent des agriculteurs de son village emploient maintenant cette technique. En plus du PPU, elle a aussi encouragé les agriculteurs de sa région à employer la gestion intégrée des parasites aussi bien que la Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols (GIFS) promue par l’IFDC (ISFM), qui consiste à associer les engrais organiques aux engrais chimiques pour améliorer la santé des sols.

Pour plus d’information au sujet d’Usharani, allez à la section Changing Lives du site Web de l’IFDC : http://www.ifdc.org/Changing_Lives.

Traduit par le représentant résident de l’IFDC au Bangladesh, Ishrat Jahan, du 27 juillet 2010, édition The Destiny, un journal bengali.

Usharani Goswami (a gauche) reçoit la médaille d’or de Bangabandhu National Agriculture Award, le 26 juillet, du Premier ministre Sheikh Hasina du Bangladesh (à droite). Également présent, le Ministre de l’Agriculture, Begum Matia Chowdhury.

KATALYST développe des marchés privés au BangladeshLe projet de Développement du marché dans le secteur des engrais du Bangladesh (KATALYST) adopte une approche de développement du marché axée sur les pauvres pour favoriser la croissance économique. Le projet est mis en oeuvre par Swisscontact et l’Agence allemande pour la coopération technique sous la tutelle du Ministère du Commerce du Bangladesh. KATALYST est conjointement financé par l’Agence Canadienne pour le Développement International, l’Ambassade royale des Pays-Bas, l’Agence Suisse pour le Développement et la Coopération et le Département du Royaume-Uni pour le Développement International.

Le projet commencé le 1er janvier 2010 prendra fin le 30 septembre 2011. L’activité principale de l’IFDC en tant que co-facilitateur du projet, était initialement d’évaluer l’environnement de politique et d’identifier les contraintes à un développement systémique axé sur le marché.

Dr. A.M.M. Shawkat Ali, ancien conseiller du gouvernement du Bangladesh et également secrétaire du Ministère de l’Agriculture, dirige le composant de politique du projet.

KATALYST appuie le développement de l’industrie des engrais du Bangladesh, en mettant l’accent sur la participation au marché du secteur privé. Le projet également renforce et soutient les systèmes de développement agricole. Ses principaux domaines d’intervention sont le cadre de politique des engrais et la levée des barrières à l’investissement privé dans le secteur d’engrais. Des secteurs d’intervention stratégiques sont identifiés pour améliorer les performances de la chaîne de valeur des engrais. Les domaines d’intérêt incluent la promotion de pratiques appropriée de gestion des engrais, l’amélioration de l’accès des agriculteurs aux intrants de qualité et la création d’un cadre de réglementation du marché favorable.

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Le projet Développement d’entreprises d’intrants agricoles – Kyrgyz Agro-Input Enterprise Development (KAED II) financé par l’USAID, en coopération avec le groupe Eurasie de LLC du Kirghizistan a récemment accueilli deux journées de démonstration sur la mécanisation agricole. Les événements se sont déroulés dans les villages d’Ivanovka et de Novopokrovka d’Issyk-ata dans la préfecture de Chui.

Ces deux journées visaient à montrer les avantages de la mécanisation agricole et de l’adoption d’autres technologies modernes pour améliorer les cultures céréalières et fourragères. Les participants ont eu accès aux informations sur les caractéristiques et les principaux avantages de nouveaux matériels agricoles.

La compagnie John Deere (Etats-Unis) a exposé plusieurs modèles de matériel agricole durant la première journée. L’exposition présentait des tracteurs modernes, des herses à disques, des semeuses et des cultivateurs qui effectuent des opérations efficaces et rentables tout en répondant aux exigences agronomiques les plus élevées.

La deuxième journée, Muzaffer Kagitcioglu Agricultural Machinery Industry and Foreign Trade Ltd de la Turquie et LEMKIN et CLAAS de l’Allemagne ont exposé leurs modèles. L’exposition présentait des charrues modernes, des cultivateurs, des

épandeurs, des tracteurs et du matériel pour la pulvérisation et le semis.

Les participants aux deux journées ont visité des champs de démonstration portant de nouvelles variétés de maïs, de tournesol, de blé et d’orge. Ils ont découvert de nouvelles capacités génétiques, techniques de plantation et densités de semis et des techniques modernes de préparation des sols. Les champs de démonstration sont un volet du partenariat entre le secteur public et le secteur privé, dans le cadre de l’Alliance pour le développement mondial de l’USAID avec le groupe Eurasie.

Kubatbek Kaseyinov, ancien Ministre de l’Agriculture de la République du Kyrgyzstan, a participé à une des journées agricoles ; Nurlan Duisheev, Ministre de l’Agriculture par intérim de la République du Kyrgyzstan, Temir Sariev, Ministre des Finances par intérim de la République du Kyrgyzstan et Pat Shapiro, directeur de pays de l’USAID au Kyrgyzstan, ont participé à la deuxième journée agricole. Des agriculteurs, des représentants des gouvernements locaux, des coopératives agricoles, des institutions financières, des organismes internationaux et des sociétés de prestations de services ont participé aux deux journées agricoles.

Photo: Le projet KAED II de l’IFDC a récemment accueilli deux journées sur la mécanisation agricole qui ont attiré de nombreux visiteurs.

Le projet KAED II accueille des journées sur la mécanisation agricole

« J’ai travaillé avec de nombreux projets de développement depuis des années. Aucun n’a été aussi efficace que le projet USAID/KAED II dans la fourniture de services d’appui, qui ont eu des résultats rapides et un impact durable. Le projet m’a aidé à augmenter mes rendements de blé et mon revenu net. » Turatbek Ukubaev Producteur de blé à grande échelle et partenaire de GDA

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Dr. Amit Roy Président - Directeur Général de l’IFDC serre la main à son excellence, Rhoda Peace Tumusiime, le Commissaire de l’Union Africaine pour l’économie rurale et l’agriculture (et le plus récent membre du conseil), après la signature d’un protocole d’accord le 28 juin au siège de la Commission de l’Union Africaine (CUA) à Addis Abada, Ethiopie. Ce protocole d’accord formalise la collaboration entre la CUA et l’IFDC dans le but commun de transformer l’agriculture africaine.

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ESAFD

Plus de 60 pour cent de la population en Afrique de l’Est et en Afrique Australe sont sous-alimentés. De plus, les prix des aliments de base ont doublé en 2007-2008, faisant peser le risque d’insécurité alimentaire sur plus de 250 millions de personnes dans la région (et plus d’un milliard au plan mondial). Le Marché Commun pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe – Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) cherche à réduire la pauvreté en promouvant l’intégration agricole régionale et en supprimant les barrières au commerce et à l’investissement.

Le programme régional d’intrants agricoles de COMESA (COMRAP) répond à la flambée des prix des denrées alimentaires en augmentant la productivité agricole grâce à un meilleur accès aux finances, aux engrais et aux semences. Au cours de sa mise en oeuvre, le projet atteindra environ trois millions d’agriculteurs au Burundi, en Ethiopie, au Malawi, au Rwanda, au Swaziland, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe.

En tant que facilitateur du projet, I’FDC est chargé du composant développement des distributeurs d’intrants de COMRAP en collaboration avec l’Agricultural Market Development Trust. Les Distributeurs d’intrants jouent un rôle crucial en apportant les intrants plus près des agriculteurs ce qui est important pour la réussite du projet. L’IFDC, avec la participation des organisations d’agriculteurs, mènera des enquêtes de base sur la distribution des intrants agricoles, l’utilisation des engrais et des semences et l’identification des distributeurs d’intrants. Il aidera ensuite à évaluer les besoins de formation, à élaborer des programmes et à assurer la formation pour les distributeurs d’intrants sélectionnés. Environ 5 800 distributeurs d’intrants seront formés dans les huit pays du projet. Après six mois de formation, les participants recevront un certificat de distributeur d’intrant. Des programmes

de suivi seront organisés sur la vulgarisation et la commercialisation agricoles.

Le COMRAP est un projet de deux ans mis en oeuvre par l’Alliance pour le commerce des marchandises en Afrique de l’Est et en Afrique Australe – Alliance for Commodity Trade in Eastern and Southern Africa (ACTESA) et financé par le Programme alimentaire de l’Union Européenne.

Nouveau projet de développement des distributeurs d’intrants : Programme régional d’intrants agricoles de COMESA (COMRAP)

L’IFDC et l’Union Africaine signent un protocole d’accord

BurundiEthiopieMalawiRwanda

SwazilandOugandaZambieZimbabwe

Pays cibles

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L’IFDC et l’EAC organisent un atelier sur l’amélioration de l’offre d’engrais en Afrique En collaboration avec la Communauté de l’Afrique de l’Est – East African Community (EAC), l’IFDC a organisé un atelier de politique pour discuter de l’amélioration de l’offre d’engrais en Afrique par l’amélioration de la production et du commerce. Environ 100 délégués et intervenants de 17 pays ont participé à cet atelier à Arusha, Tanzanie du 28 juin au 1er juillet 2010. Cette activité entre dans le cadre du projet Renforcement du commerce régional des intrants agricoles en Afrique -Strengthening Trade at the Regional Level in Agricultural Inputs in Africa (STAR) (2007-2010).

Les participants se sont concentrés sur la production, le commerce, les relations commerciales et l’environnement de politique avec une attention particulière sur les subventions et les systèmes de coupons d’engrais. Parmi les principaux partenaires représentés figuraient des ingénieurs de production d’engrais, des spécialistes de la commercialisation, des entrepreneurs, des décideurs publics et des analystes de politique. COMESA et l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) ont été également représentés. Des spécialistes de l’IFDC ont présenté des exposés.

L’atelier comportait des discussions sur la production et l’approvisionnement en engrais, mettant l’accent sur les économies d’échelle dans la production et la levée des restrictions à l’exportation d’engrais. Il a également été souligné que l’exécution d’un programme de soutien aux agriculteurs ne devrait pas décourager la participation du secteur privé dans la production et la commercialisation des engrais.

Les participants ont convenu que des environnements de politique non favorables demeurent un obstacle au développement de

la production, du commerce, de l’investissement et du marché des engrais, aussi bien que l’utilisation d’engrais par les petits agriculteurs. L’atelier a exhorté les décideurs publics et les partenaires de développement à créer un environnement favorable susceptible de promouvoir l’offre et l’utilisation des engrais pour enclencher une révolution verte en Afrique.

Cette activité coïncidait avec la mise en œuvre du protocole relatif au marché commun de l’Afrique de l’Est préparant le terrain pour l’établissement d’un marché régional d’engrais sans frontières.

Les exposés sur les relations commerciales incluaient la présentation de deux systèmes d’information du marché d’intrants agricoles - www.africafertilizer.org et www.amitsa.org (AMITSA). AfricaFertilizer.org est un forum global créé par l’IFDC et géré par un réseau Internet, qui permet la diffusion et l’échange d’information sur divers aspects des engrais, de la fertilité des sols et des questions connexes qui affectent l’agriculture africaine. AMITSA fournit des données techniques et commerciales sur les intrants agricoles et des informations sur l’agriculture en Afrique de l’Est et en Afrique Australe.

Une visite de terrain à la Compagnie des Engrais et des Mines de Minjingu (Minjingu Mines et Fertilizer Company), fut l’occasion pour les participants de s’informer sur l’exploitation et la commercialisation des phosphates naturels pour l’application directe sur les cultures.

L’atelier de politique est une des activités finales du projet STAR. Financé par la Fondation William et Flora Hewlett, ce projet a promu la sécurité alimentaire et l’accroissement de la production agricole par le développement du commerce régional des intrants agricoles en Afrique de l’Est et en Afrique Australe.

Engrais phosphatés

Les participants à l’atelier ont visité les gisements de phosphate naturel de la Compagnie des Engrais et des Mines de Minjingu.

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Le projet De milliers à des millions (1000s+) est en train de changer l’agrobusiness en Afrique de l’Ouest. Le projet 1000s+ est un composant de l’Alliance stratégique pour le développement agricole en Afrique (SAADA), financé par la Direction générale néerlandaise pour la coopération internationale (DGIS). Le projet a amélioré les moyens d’existence d’un million de familles rurales au Bénin, au Burkina Faso, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigeria et au Togo.

La stratégie d’intervention du projet 1000s+ est basée sur deux programmes principaux de l’IFDC - Systèmes et entreprises agricoles compétitives - Competitive Agricultural Systems and Enterprises (CASE) et la Gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS). L’approche CASE permet de développer des relations commerciales durables entre les parties prenantes le long de chaînes de valeur spécifiques. La GIFS permet d’améliorer la fertilité des sols par l’utilisation des engrais minéraux et des engrais organiques associés à d’autres pratiques d’amélioration des rendements agricoles.

« Le projet crée un environnement porteur grâce à un système de pôles d’entreprises qui stimule le développement de chaînes de valeur rentables », a déclaré Dr. André de Jager, chef du Programme Agrobusiness de la Division de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique du Nord. « Ces pôles d’entreprises amènent à travailler ensemble les fournisseurs locaux d’intrants, les agriculteurs et leurs organisations, les commerçants, les transformateurs, les banquiers, les établissements de microfinance et les services d’appui aux entreprises. Ils apprennent ainsi à explorer des marchés, à gérer leurs entreprises, à faire le plaidoyer pour les changements de politique nécessaires et à mesurer les résultats par rapport aux objectifs. »

Le BéninSelon Mathias Ahounou, conseiller de pôle d’entreprises au Bénin, « Avec l’adoption des techniques de GIFS, les rendements moyens du maïs ont grimpé causant la saturation du marché, et les agriculteurs avaient des difficultés à vendre leurs excédents de production avec des bénéfices.

« Produire des quantités convenues pour satisfaire un marché spécifique est un principe clé de l’approche CASE », a expliqué Ahounou. « Et cela fait une grande différence. Par exemple, les agriculteurs produisaient le maïs blanc jusqu’à ce qu’ils aient appris que le maïs jaune était plus profitable en raison de la demande, en particulier des aviculteurs. »

Bernardin Toto, représentant le Réseau des Organisations de Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest, a indiqué que le projet 1000s+ a permis à ses partenaires de jouer un rôle important dans le développement de la politique agricole nationale. « C’est l’un des impacts les plus importants du projet, en raison des formations ciblées qui ont renforcé les compétences individuelles et les capacités organisationnelles », a précisé Toto.

Le Burkina Faso Stephane Bayala, conseiller de pôle d’entreprises représentant la Fédération des Transformateurs de Produits Agricoles, a noté que les organisations d’agriculteurs sont de plus en plus attirées par la vision et l’approche 1000s+. « Des idées innovatrices émergent et le projet aide à la formulation, la planification et la mise en oeuvre », dit Bayala. « La chaîne de valeurs permet de créer un circuit commercial pour un produit du champ à l’assiette du consommateur à travers le pays et même à l’étranger. »

Asseta Diallo, conseiller régional de pôle d’entreprises a cité l’exemple d’une entreprise d’élevage d’embouche qui a réussi à se procurer directement des aliments pour les animaux. « Avant, seulement les commerçants avaient accès aux produits d’alimentation animale du commerce », dit Diallo. « Les efforts de plaidoyer organisés dans le cadre de ce pôle d’entreprises a conduit le gouvernement à faciliter la disponibilité de produits d’alimentation animale pour les éleveurs dans tout le pays. Les membres ont développé des relations commerciales avec des établissements de micro-finance et des unités industrielles et ont mobilisé les fonds nécessaires à la construction de deux granges à fourrage pour l’alimentation animale. »

Le GhanaGabriel Mills, facilitateur de suivi-évalution a illustré la façon dont le projet 1000s+ stimule et soutient le développement des affaires. « Tous les agriculteurs s’efforcent de réduire leurs coûts de production. Par exemple, La famille d’une agricultrice ghanéenne avait transformé de vieux gisements d’exploitation de diamant en étangs piscicoles mais dut abandonner l’entreprise pendant dix ans à cause du coût élevé de production. Cette agricultrice a sollicité l’appui du projet 1000s+ pour relancer l’entreprise familiale. Ses efforts visant à réduire les dépenses ont mené à la création d’un pôle d’entreprises piscicoles à Kade, à l’est du Ghana. Ce pôle

Le projet 1000s+ améliore les moyens d’existence d’un million de familles rurales en Afrique de l’Ouest

Des agricultrices du Mali emploient leurs téléphones cellulaires pour s’informer des prix actuels du marché.

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d’entreprises lui a permis de recruter un ingénieur qui a réalisé une machine à fabriquer des mélanges pour l’alimentation des poissons. Les coûts de production de l’entreprise ont ainsi été réduits d’environ 60 à 70 pour cent en comparaison de ceux des marques commercialisées. De nombreux paysans ont rejoint le pôle d’entreprises piscicoles pour apprendre comment aménager les étangs de pisciculture et transformer les poissons qui ne peuvent pas être vendus frais. »

Le MaliSoulignant les succès du projet 1000s+ dans le secteur du soja, Arouna Bayoko, facilitateur de suivi-évaluation a déclaré, « La diversification est devenue une nécessité pressante pour beaucoup de cotonculteurs à cause de la crise qui frappe le secteur. Le pôle d’entreprises de soja a été créé pour aider les cotonculteurs à exploiter les avantages de cette alternative rentable. »

« Puisque la disponibilité de graines de coton est devenue de plus en plus problématique, quelques huileries se sont tournées vers le soja », a expliqué Bayoko. « Une entreprise de production d’aliments pour les animaux à Koutiala cherche des sources de soja pour remplacer les graines de coton. Maintenant, le défi est d’organiser davantage de producteurs pour satisfaire une demande croissante. »

Le NigerLe projet 1000s+ profite énormément aux communautés rurales des régions de Dosso et de Tahoua au Niger, » dit Issaka Morou, facilitateur de suivi-évaluation. Le projet 1000s+ a identifié et distribué des variétés améliorées de manioc qui donnent de meilleurs rendements. « Le manioc, un aliment de base, était autrefois vendu comme un produit cru qui était consommé bouilli. A la récolte, un sac de 150 (kg) kilogrammes de manioc se vend entre 2 500 et 3 000 FCFA ($5-$6 dollars US) », a indiqué Morou.

A la suite d’un voyage d’étude au Bénin, les agriculteurs ont appris à transformer le manioc en gari, aliment très populaire en Afrique de l’Ouest, aussi en tapioca et en amidon. Maintenant, le manioc est séché et stocké pour une consommation ultérieure ou pour être transformé.

Pour faire le gari, les tubercules de manioc sont épluchés, lavés et râpés ou écrasés pour produire une pâte. Cette pâte est mise à fermenter dans un sac poreux sur lequel sont placés des poids pour expulser l’eau. Elle est ensuite tamisée et grillée dans une cuvette en terre suite. Il en résulte un gari sec et granulé qui peut être stocké pendant de longues périodes. Après transformation, le sac de gari peut se vendre à 12 000 FCFA ($24). Lorsque le manioc a été transformé en amidon, un sac de 100 kilogrammes peut se vendre à environ 140 000 CFA ($280). « Les commerçants viennent du Nigeria et du Bénin pour acheter l’amidon qui est employé couramment dans la fabrication de vêtements et de chapeaux », a indiqué Morou.

« Le secteur de l’élevage d’embouche a également bénéficié du projet 1000s+ », a ajouté Morou. « Les éleveurs nourrissent souvent leurs animaux avec des produits chers tels que les vitamines ou le miel. Après la vente du bétail, ils peuvent penser qu’ils ont réalisé des bénéfices alors qu’en réalité ils ont vendu à perte parce qu’ils ne savent pas évaluer la totalité des coûts de production. Par la professionnalisation de leurs opérations commerciales, ils arrivent à bien calculer les coûts de production ; en cas de déficit, ils peuvent revoir leur stratégie. Les animaux sont maintenant pesés au moment de l’achat et avant la vente. Ainsi, des contrats sont conclus avec des acheteurs du Bénin sur la base du poids, ce qui est une façon plus logique de faire du commerce. »

Le Nigeria Lazarus Yerima, facilitateur de suivi-évaluation de l’Organisation pour le développement communautaire durable (Organization for

Sustainable Community Development) a déclaré, « Notre O.N.G. est composée de groupements comprenant des agriculteurs, des transformateurs et des commerçants. Le partenariat avec le projet 1000s+ nous a permis d’affiner notre vision et de fournir à nos membres des services plus appropriés grâce au renforcement des capacités et l’octroi de prêts pour les intrants. »

« L’impact a été immédiat », a poursuivi Yerima. « Autrefois le maïs n’était pas cultivé comme un produit vivrier ; la culture vivrière c’était le sorgho. L’année dernière, nous avons vu un changement spectaculaire. Nos membres ont commencé à cultiver le maïs qui est maintenant devenu un aliment de base. Sur le plan de la sécurité alimentaire, la différence est claire - le sorgho moissonné en septembre peut nourrir la population (environ 30 000 personnes) jusqu’au mois de mars, alors que le maïs moissonné en septembre peut les nourrir pendant toute une année. »

« Le composant GIFS du projet est également très important parce que nous avons des sols rocailleux et la plupart de nos plaines sont épuisées. Nous avons adopté l’année dernière des techniques de GIFS utilisant du fumier de volaille. Aujourd’hui, les exploitations sont florissantes et sont devenues des lieux d’attraction dans la communauté. Il existe maintenant un marché pour cet engrais organique », a ajouté Yerima.

Le TogoSelon Totétiébe Dametougue, facilitateur de suivi-évaluation au Togo, l’approche CASE a suscité une nouvelle dynamique parmi les acteurs du pôle d’entreprises agricoles. « Le projet 1000s+ a enclenché une révolution avec l’introduction de contrats commerciaux formels entre commerçants et producteurs », a déclaré Dametougue.

Un autre avantage du projet 1000s+ est qu’il stimule le secteur de la transformation, qui ajoute de la valeur aux produits agricoles. Trois entreprises de transformation des produits alimentaires fabriquent maintenant du couscous et des spaghettis à base de maïs et produisent des tomates séchées. Le projet a renforcé leurs capacités productives en leur apportant un appui institutionnel et une assistance technique pour l’achat d’équipement de transformation.

Wim van Campen, chef du projet 1000s+ conclut ainsi, « Nous avons réussi à renforcer les capacités et à créer une masse critique capable de faire avancer le projet 1000s+. Certains pôles d’entreprises sont bien articulés et assez solides pour viser de plus grands marchés – par exemple, les industries locales de bière offrent d’énormes opportunités de marché pour les producteurs de céréales. »

Améliore les moyens d’existence des familles rurales au :

1000s+BéninBurkina FasoGhanaMali

NigerNigeriaTogo

Améliore les moyens d’existence des familles rurales au :

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Le projet GADD apporte un appui technique à l’Association des distributeurs d’intrants agricolesLe Projet de développement des distributeurs d’intrants du Ghana – Ghana Agro-Dealer Development (GADD) (2008-2011) financé par l’AGRA capitalise les succès du projet Systèmes de commercialisation des intrants agricoles du Ghana – Ghana Agricultural Input Marketing Systems (GAIMS) mis en œuvre de 2002 à 2004. Le projet GAIMS avait formé plus de 400 distributeurs d’intrants et 60 agents de vulgarisation en compétences commerciales et information sur les produits. Peu après la formation, les participants ont formé l’Association des distributeurs d’intrants agricoles du Ghana - Ghana Agricultural Input Dealers Association (GAIDA) qui comptait initialement 500 membres. Ces premiers membres ont établi environ 400 nouveaux magasins dans les zones rurales, assurant l’accessibilité des intrants pour approximativement 260 000 agriculteurs.

Le projet GADD de l’IFDC cherche à étendre ces premiers succès en se concentrant sur l’établissement de solides réseaux de distributeurs d’intrants et l’appui technique direct pour renforcer les capacités des membres de GAIDA. Comme signe de sa solidité croissante, la GAIDA fait partie de Ghana Agricultural Associations Business and Information Center (GAABIC), un consortium d’associations agricoles au Ghana.

La GAIDA utilise les canaux modernes de communication et de prestation de services pour atteindre ses membres et ses clients.

Par exemple, la GAIDA est entrée en partenariat avec BusyLab (un fournisseur de logiciel privé au Ghana) pour employer des méthodes plus modernes basées sur les technologies d’information et de communication (TCI). Les TCI sont le fusionnement des réseaux téléphoniques avec des réseaux informatiques par un simple système de liens.

Compte tenu de leur forte pénétration du marché au Ghana, les téléphones cellulaires sont devenus un important medium pour l’échange d’information entre les distributeurs d’intrants et les agriculteurs. La GAIDA a développé des bases de données de distributeurs d’intrants, d’agriculteurs, d’acheteurs et de transformateurs de produits agricoles. Ces bases de données sont chargées sur la plate-forme « esoko » (www.esoko.com) et reliées entre elles pour permettre de développer des relations commerciales et de conclure des affaires. Esoko veut dire en Kiswahili « marché électronique. »

Le projet GADD a régulièrement organisé des programmes éducatifs pour les adultes à la télévision nationale. Ces programmes servent à former le grand public à l’utilisation correcte des intrants et à promouvoir l’adhésion à l’Association GAIDA. Cette stratégie a permis à la GAIDA d’augmenter le nombre de ses adhérents de 500 à 1 400.

Une des plus importantes réalisations de la GAIDA a été la cartographie à l’aide du système d’information géographique (SIG) d’environ 3 500 distributeurs et de points de vente d’intrants. La carte SIG indique la distance qu’un agriculteur doit parcourir pour accéder à un distributeur d’intrants.

Une autre réussite du projet GADD, est que l’IFDC a élaboré un programme standardisé, approuvé par l’Agence pour la Protection de l’Environnement et le Ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture du Ghana, pour la formation technique et commerciale des distributeurs d’intrants. Les chapitres régionaux de la GAIDA sont maintenant chargés d’organiser des formations pour les distributeurs d’intrants et de leur fournir un appui administratif et logistique.

« Les distributeurs occupent une position unique dans l’approvisionnement en intrants et la chaîne de valeur des produits agricoles », a déclaré Dr. Kofi Debrah, représentant de pays de l’IFDC au Ghana et chef du projet Linking Farmers to Markets, également financé par l’AGRA. « Si les distributeurs d’intrants sont le dernier maillon de la chaîne d’approvisionnement en engrais, ils sont le premier maillon de la chaîne de valeur des produits agricoles. Notre stratégie de développement commercial consiste à renforcer les relations commerciales entre les distributeurs d’intrants et ceux qui affectent directement leurs entreprises – agriculteurs, transformateurs, grossistes, banquiers et transporteurs sur les marchés locaux, nationaux, sous-régionaux et mondiaux. »

« En travaillant avec ses partenaires, l’IFDC veut améliorer, renforcer et élargir ce concept, pour couvrir de nouvelles régions et inclure des aspects nouveaux et innovateurs, qui permettent d’accélérer le développement de l’agrobusiness en Afrique. »Dr. André de JagerChef de Programme Agribusiness de l’IFDC NWAFD

Un agriculteur ghanéen va chez un distributeur local pour obtenir des informations et des intrants agricoles.

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De nombreuses sources ont prédit que les réserves mondiales de phosphate naturel, une ressource non renouvelable, seraient presque épuisées. Certains soutiennent que la production de phosphate naturel atteindra un niveau maximal entre 2030 et 2035 pour ensuite décliner.

Les recherches de l’IFDC, au contraire, indiquent que les phosphates naturels sont disponibles dans des quantités trois à quatre fois supérieures aux chiffres généralement avancés concernant les réserves.

Une étude menée par Steven J. Van Kauwenbergh, scientifique principal et chef de projet pour l’initiative sur la recherche et les réserves de phosphate de l’IFDC, estime que, sur la base des niveaux actuels d’utilisation, les phosphates naturels pour la fabrication d’engrais et d’autres produits seront disponibles pendant des siècles.

L’étude inclut une revue de la littérature existante, les estimations antérieures et actuelles concernant les ressources et les réserves de phosphate ainsi les évaluations et les méthodologies utilisées pour obtenir ces estimations. Il n’y a pas eu de recherches significatives dans ce domaine depuis presque 25 années, le rapport est une évaluation préliminaire des ressources et des réserves mondiales.

L’IFDC préconise un effort multidisciplinaire pour évaluer les gisements actuels avec plus de précision. Un tel effort requiert la participation des producteurs de phosphate naturel, des organismes gouvernementaux, des organisations internationales, de représentants du milieu universitaire et d’autres parties prenantes pour engager une analyse plus approfondie.

(Pour commander une copie de cette étude, visitez www.ifdc.org/Media_Info. Cliquez sur Publications, puis Ventes de publications, puis Bulletins techniques.)

RDD

Nouvelle étude : Ressources et réserves mondiales de phosphate naturel

Placement profond d’engrais au nord du Vietnam

Les riziculteurs du Nord du Vietnam voient les avantages du placement profond des engrais (PPE) grâce à des expériences sur le terrain menées par Entreprises de Développement international au Vietnam - International Development Enterprises in Vietnam (IDE).

L’IDE est une organisation de développement à but non lucratif qui met en œuvre des projets axés sur le marché, utilisant de nouvelles idées et technologies. Les expériences sur le terrain illustrées par ces photos ont été suivies par Dr. Vo-Tong Xuan, membre du conseil d’IFDC.

La technologie de PPE présente des avantages importants - une augmentation de 25 pour cent des rendements des cultures et une diminution de 40 pour cent de la quantité d’engrais utilisée. Avec ce succès, l’IDE Vietnam a étendu le PPE dans les zones montagneuses de la province de Yen Bai où environ 10 000 familles ont adopté la technologie.

L’IFDC a introduit le PPE au Vietnam en 2000. C’est une méthode de fertilisation plus efficiente et plus respectueuse de l’environnement que l’épandage des engrais à la volée. Il s’agit du placement de briquettes d’engrais dans le sol, près des racines des plantes.

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P.O. Box 2040 Muscle Shoals, AL 35662 USA

Phone: +1(256) 381-6600Fax: +1(256) 381-7408Website: www.ifdc.orgE-mail: [email protected]

Programme de formation

Elaboration et mise en œuvre de stratégies de commercialisation des intrants agricoles (Formation et voyage d’étude)

Développement de marchés d’intrants privés – élaboration et mise en œuvre de programmes de subvention ciblés

Granulation d’engrais et alternatives de production de NPK

La chaîne de valeur des engrais – gestion du système d’approvisionnement et couverture des besoins des agriculteurs

Améliorer la productivité agricole et le revenu net des petits agriculteurs par une utilisation efficiente des éléments nutritifs et de l’eau

Dates

4-15 octobre

25-29 octobre

1-5 novembre

8-12 novembre

6-10 Décembre

Lieu

Etats-Unis (Muscle Shoals, Alabama;Washington, D.C.;

et St. Louis, Missouri)

Yankari National Park, Nigeria

Bangkok, Thaïlande

Bangkok, Thaïlande

Can Tho City, Vietnam

Coût du Programme

$1 800

$1 200

$1 500

$1 500

$1 500

Calendrier international de formation 2010

Pour de plus amples informations concernant les programmes de formation de l’IFDC, veuillez visiter www.ifdc.org.