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Ignorance, mythes et discours dominants : facteurs de banalisation et de mésestimation des violences sexuelles JENNY ANN RYDBERG CONGRÈS VIOLENCES SEXUELLES : ACTUALITÉS D’UNE PROBLÉMATIQUE SANS FIN 16 NOVEMBRE 2018

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Ignorance, mythes et discours dominants : facteurs de banalisation et de mésestimation des violences sexuelles JENNY ANN RYDBERG

CONGRÈS V IOLENCES SEXUELLES : AC TUALITÉS D’UNE PROBLÉMATIQUE SANS F IN

16 NOVEMBRE 2018

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Lu ou entendu dans les médias

Il est impossible d’oublier un événement traumatique

Les psychothérapies comme l’hypnose et l’EMDR créent

de faux souvenirs

« Drame passionnel/familial » pour décrire des meurtres

Les enfants mentent, inventent souvent

Il ne faut pas sacraliser la parole des enfants

L’affaire Outreau est l’exemple le plus célèbre en

France de mensonges d’enfants ayant eu des

conséquences désastreuses

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Lu ou entendu dans les médias

Le déficit intellectuel tout comme l’immaturité

en raison d’un très jeune âge

protègent des effets

traumatisants des violences

sexuelles

Un tiers des enfants ne présente

aucun symptôme après une agression

sexuelle : ils ne sont donc

pas traumatisés

Nous assistons à une chasse

aux sorcières :

au moindre soupçon de pédophilie,

une vindicte

implacable s’abat sur la

personne mise en cause

Nous observons

une épidémie de fausses allégations

dans les divorces

L’une des principales

raisons de la non-

dénonciation de l’inceste, c’est que les

pères incarcérés ne paient pas de

pension alimentaire

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Les tribunauxPeines courtes (6 mois à 4 ans) avec sursis pour viols ou agressions sexuelles sur mineurs

Jeunes adolescentes considérées comme consentantes à des rapports sexuels avec un adulte inconnu

« Le défaut de consentement ne suffit pas à caractériser le viol. Encore faut-il que [l’accusé] ait eu conscience d’imposer un acte sexuel par violence, menace, contrainte ou surprise »

«Il y a des moments où ça peut arriver, à chacun d’entre nous, de commettre des infractions » pour justifier de ne pas interdire à l’auteur d’agression sexuelle aggravée sur mineur de 15 ans de continuer à travailler avec les mineurs

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Les Français et les représentations sur le viol (Ipsos 2015/Association mémoire traumatique et victimologie)

Pour un homme, c’est plus difficile de maîtriser son désir sexuel que pour une femme (63 %)

Les hommes sont plus rationnels que les femmes (42 %)

Lors d’une relation sexuelle, les femmes peuvent prendre plaisir à être forcées (21 %)

Lorsqu’on essaye d’avoir des relations sexuelles avec elles, beaucoup de femmes disent « non » mais ça veut dire « oui » (19 %)

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Les Français et les représentations sur le viol (Ipsos 2015/Association mémoire traumatique et victimologie)

Pour un homme, c’est plus difficile de maîtriser son désir sexuel que pour une femme (hommes 61 %, femmes 65 %)

Les hommes sont plus rationnels que les femmes (H 51 %, F 34 %)

Lors d’une relation sexuelle, les femmes peuvent prendre plaisir à être forcées (H 20 %, F 22 %)

Lorsqu’on essaye d’avoir des relations sexuelles avec elles, beaucoup de femmes disent « non » mais ça veut dire « oui » (H 22 %, F 17 %)

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Les Français et les représentations sur le viol (Ipsos 2015/Association mémoire traumatique et victimologie)

Plus d’un quart des personnes interrogées ne reconnaissent pas comme une agression sexuelle les comportements suivants :◦ Donner des coups à une personne parce qu’elle refuse d’avoir une

relation sexuelle

◦ Embrasser de force une personne sur la bouche

◦ Montrer son sexe à une personne par surprise

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Les Français et les représentations sur le viol (Ipsos 2015/Association mémoire traumatique et victimologie)

Une proportion importante considère que l’auteur est moins responsable lorsque sa victime l’a « provoqué ». Sont jugés comme provoquants – déresponsabilisant l’auteur – les comportements suivants :◦ Se promener en tenue très sexy (jupe très courte, décolleté) (27 %)◦ Avoir déjà eu des relations sexuelles avec l’auteur (27 %)◦ Adolescente, avoir une attitude séductrice envers les hommes (36 %)◦ Aller seule chez un inconnu (36 %)◦ Flirter avec l’auteur sans vouloir de relation sexuelle avec lui (38 %)◦ Avoir une attitude provocante en public (restaurant, boîte de nuit) (40 %)

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Les Français et les représentations sur le viol (Ipsos 2015/Association mémoire traumatique et victimologie)

40 % pensent qu’il suffit de

crier et de donner des

coups pour faire fuir un violeur

27 % pensent qu’on ne peut

parler de viol si la femme n’a pas

crié et ne s’est pas débattue

55 % pensent que l’espace public est le

contexte où le risque de viol est

le plus élevé

44 % pensent qu’une personne

risque le plus d’être violée par

un inconnu

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Les Français et les représentations sur le viol (Ipsos 2015/Association mémoire traumatique et victimologie)

Si plus de 9 personnes sur 10 sont conscientes des difficultés à

porter plainte (menaces, peur de représailles, être trop

traumatisé(e), peur de ne pas être cru(e)), une minorité non

négligeable (de 15 % à 32 %) considère que certaines personnes

accusent à tort (personnes handicapées mentales, enfants, par

déception amoureuse ou pour se venger)

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Les Français et les représentations sur le viol (Ipsos 2015/Association mémoire traumatique et victimologie)

Si 95 % pensent que les troubles psychotraumatiques engendrés par les violences sexuelles peuvent avoir des

conséquences graves sur l’état de santé physique et mentale de la victime, même après plusieurs années,

39 % pensent que s’il est aussi difficile de se remettre d’un viol, c’est que l’on sait que l’on a toujours une

petite part de culpabilité dans ce qui nous est arrivé,

et 19 % considèrent qu’après un viol, le mieux n’est pas toujours d’en parler si on veut passer à autre chose

rapidement

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Pourquoi ?

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On s’émeut et on réagit plus facilement pour un cas particulier (enfant disparu, joggeuse assassinée) que pour des centaines, des milliers ou des dizaines milliers de victimes

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Non-réalisationSi on définit votre entourage comme l’ensemble de vos proches,

amis, famille, voisins, collègues de travail, artisans et commerçants

de quartier…

Combien pensent compter dans leur entourage un conjoint violent ?

Un violeur ? Un pédocriminel ?

S’il est déjà difficile de s’imaginer le nombre de victimes, il l’est

encore plus quand il s’agit des auteurs.

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Une non-réalisation qui ne s’explique pas seulement par l’ignoranceDifficulté à appréhender l’ampleur

Difficulté à vivre dans un monde aussi cruel

Domination masculine et violence éducative ordinaire

Évitement de la dissonance cognitive

Impuissance/résignation devant les drames et scandales répétés

Déshumanisation des groupes différents de soi

Dissociation

Défendre ses propres intérêts

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La littérature scientifiqueDe nombreuses publications affirment le danger et la fréquence des faux souvenirs, remettent en cause l’existence de souvenirs refoulés puis retrouvés, dénoncent l’inutilité des prises en charge spécialisées comportant une phase de stabilisation, nient l’existence des troubles dissociatifs et de stress post-traumatique complexe.

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La littérature scientifiquePlus encore, les articles portant sur les violences et négligences que des êtres humains font subir à d’autres (prévalence, repérage, diagnostic, séquelles, comorbidités, prise en charge, pronostic…) suscitent plus que d’autres un nombre élevé de lettres à l’éditeur, de commentaires et de contrepoints, souvent particulièrement virulents et même dénigrants.

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La littérature scientifique

Nier les besoins spécifiques des victimes de violences

multiples, répétées, sévères,

Nier l’existence d’états de stress post-traumatique complexes et de troubles

dissociatifs,

Sous prétexte d’apporter aux victimes une prise en charge plus rapide et plus efficace,

Permet d’éluder la question de la gravité et de la prévalence des traumatismes qui

génèrent ces troubles

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Comment contrer la mystification, corriger la désinformation ?COMPRENDRE CE QUI INFLUE SUR LES OPINIONS ET LES CROYANCES

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L’impact émotionnelSi l’amygdale est active la première fois qu’une personne lit ou entend une information

fausse, cette personne sera moins disposée à corriger son impression ultérieurement.

Les émotions influent fortement sur la manière dont une personne traite les

informations, parfois de manière inattendue.

Ainsi, globalement, les nouvelles positives auront un impact plus important sur les

croyances que les mauvaises. Toutefois, dans un contexte stressant, des données

négatives, comme l’augmentation de la prévalence d’une maladie ou d’actes criminels

violents, seront davantage susceptibles de modifier nos croyances.

[Edelson, 2011]

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L’impact émotionnelTweeter augmente notre pouls, nous fait transpirer et dilate nos pupilles – signes d’une activation émotionnelle. Le simple fait de lire notre fil d’actualité peut augmenter cette activation jusqu’à 65 %.

Les plateformes sociales comme Twitter, Snapchat, Instagram, utilisant des messages courts et rapides, transmis dans un contexte social, sont conçues pour susciter une réaction émotionnelle. Cela signifie que les informations qui y sont véhiculées seront plutôt appréciées à partir de nos réactions émotionnelles avec peu de participation de nos fonctions cognitives supérieures.

[Edelson, 2011]

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Les normes sociales implicitesNous assimilons nos normes sociales implicites à partir de toutes sortes

de sources différentes. Ce sont ces normes sociales implicites qui

déterminent notre motivation à dépasser ou à modifier nos partis pris,

penchants et préjugés.

L’environnement peut alimenter ces normes implicites : ainsi on aura plus

tendance à laisser des détritus dans un environnement sale que dans un

endroit propre.

[Edelson, 2011]

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Les normes sociales implicitesCes normes peuvent aussi trouver leur source dans le comportement de

personnes que nous respectons ou qui occupent une fonction que nos

respectons. Si une personne dans une position de pouvoir agit d’une certaine

manière ou exprime une certaine opinion, nous pourrions supposer

implicitement que ces actions et ces avis sont associés au pouvoir, et qu’il

pourrait être à notre avantage de les reprendre à notre compte.

Par conséquent, si nos croyances profondes changent lentement, puisqu’elles se

fondent sur des représentations stéréotypées ancrées depuis longtemps, nos

normes peuvent se transformer à la vitesse de la vie sociale.

[Edelson, 2011]

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Infox, vérification et présence d’autrui [Jun, Meng, & Johar, 2017]

La présence perçue d’autrui (physique ou par les réseaux sociaux) réduit la propension à vérifier l’exactitude des informations ambiguës ou potentiellement douteuses

On vérifie moins souvent les faits présentés en cas de présence d’autrui que quand on est seul

Au-delà du biais de confirmation qui signifie que nous croyons davantage les informations qui sont conformes à nos convictions, c’est seulement la présence perçue d’autrui qui détermine si nous vérifions l’exactitude de ces données

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Infox, vérification et présence d’autrui

Autrement dit, c’est la présence perçue d’autrui qui semble déterminer si nous sommes

disposés à vérifier les informations, plutôt que la

mesure dans laquelle nous y croyons

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer

pourquoi les contextes sociaux réprimeraient la

vérification des données :

Les individus pourraient « compter sur les efforts

des autres », donc en fournir moins eux-mêmes

Les normes sociales pourraient les amener à s’aligner sur les propos des autres membres du

groupe

Une tendance à se fier à l’opinion du plus grand

nombre

[Jun, Meng, & Johar, 2017]

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Valeurs morales et conformité socialePlus un comportement est répandu, plus il est considéré moral. Pourtant le

caractère fréquent d’un comportement ne le rend pas juste ou acceptable, il

s’agit là d’une erreur logique qui confond les faits avec les valeurs morales

(paralogisme naturaliste).

Les comportements tant égoïstes qu’altruistes sont jugés comme étant plus

moraux et méritant moins d’être punis lorsqu’ils sont fréquents que lorsqu’ils

sont rares. De plus, les personnes forment plus rapidement leur jugement au

sujet des comportements fréquents. Cette équivalence Fréquent = Moral

permet d’expliquer tant la stabilité que les changements rapides au niveau des

normes morales.

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La démystificationAinsi la fréquence et donc la banalité de certains comportements façonne notre

psychologie morale par des mécanismes similaires à la conformité

comportementale. Des changements dans l’environnement social peuvent

modifier nos repères moraux.

[Lindström, Jangard, Selbing, & Olsson, 2017]

Dans l’effet « retour de flamme », les corrections augmentent en réalité les

perceptions erronées. Dans quel cas ? Lorsque les corrections mettent en péril la

vision du monde des individus ou leur image de soi. [Flynn, Nyhan, & Reifler, 2017]

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La démystificationL’explication se trouve dans le concept de raisonnement motivé par la

finalité qui conduit les personnes à rechercher les informations qui

confirment leurs opinions (biais de confirmation) et évitent celles qui

les invalident (biais de non-confirmation), et à considérer les

informations favorables à leurs croyances comme plus convaincantes

que celles qui y sont défavorables.[Flynn, Nyhan, & Reifler, 2017]

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La démystificationUne communication détaillée corrigeant les erreurs peut effectivement amener un changement

d’avis et une correction de la désinformation.

Toutefois, elle peut aussi avoir pour effet la persistance de la désinformation, et même renforcer

les croyances erronées. Alors comment faire ?

L’effet correcteur de démystification est plus important – et la désinformation moins persistante –

lorsque l’auditoire ou le lectorat développe une explication des informations corrigées. On retient

mieux les conclusions que l’on a participé à formuler soi-même.

Il s’agit donc d’inciter ses interlocuteurs à trouver des contre-arguments, à identifier les raisons

pour lesquelles les informations initiales étaient erronées : en posant des questions, en invitant

les commentaires, en encourageant la réflexion et la discussion (raisonnement motivé par

l’exactitude). [Chan, Jones, Hall Jamieson, & Albarracín, 2017]

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La démystification : 3 recommandations[Chan, Jones, Hall Jamieson, & Albarracín, 2017]

Réduire les arguments en faveur de la désinformation. Il faut éviter de répéter ou d’insister lourdement sur les raisonnements erronés, les erreurs logiques ou les données fausses, car ce qui est répété tend à être mémorisé.

Encourager son public à l’examen minutieux et à la contre-analyse des informations. Promouvoir un esprit critique et un scepticisme sains. Inciter son public à participer à la formulation des contre-arguments.

Introduire des données nouvelles dans la communication. Les personnes seront moins réceptives à la démystification lorsque les informations initiales sont simplement identifiées comme fausses. Elles seront davantage disposées à revoir leurs opinions si elles prennent connaissance d’informations nouvelles.

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Crédulité ou biais de confirmation Des preuves convergentes révèlent que la communication a beaucoup moins

d’influence qu’on ne le croit souvent – que le prosélytisme religieux, la

propagande, la publicité, etc. ne parviennent généralement pas à faire changer

les gens d’idée.

Les croyances qui conduisent à des comportements coûteux sont encore moins

susceptibles d’être acceptées.

La plupart des cas d’acceptation d’une communication malavisée ne découlent

pas d’une déférence indue, mais plutôt d’une concordance entre l’information

communiquée et les croyances préexistantes de la personne.[Mercier, 2017]

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Crédulité ou biais de confirmationDans leur livre, The Enigma of Reason, les chercheurs Hugo Mercier et Dan Sperber

soulignent que la raison est un trait issu de l’évolution, comme la bipédie ou la vision

tricolore : le plus grand avantage de l’homme par rapport aux autres espèces est sa

capacité à coopérer.

La coopération est difficile à établir et presque aussi difficile à maintenir. Pour tout

individu, le parasitisme est toujours la meilleure solution. La raison s’est développée

non pas pour nous permettre de résoudre des problèmes abstraits et logiques, ou

même pour nous aider à tirer des conclusions à partir de données inconnues, mais

plutôt pour résoudre les problèmes posés par la vie en groupes coopératifs.[Kolbert, New Yorker, February 27, 2017]

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Crédulité ou biais de confirmationPensons à ce que l’on appelle désormais le « biais de confirmation », c’est-à-dire

la tendance que nous avons à accepter les informations qui soutiennent nos

croyances et à rejeter celles qui les contredisent.

Si la raison est conçue pour produire des jugements solides, il est difficile de

concevoir un défaut de conception plus grave que le biais de confirmation.

Imaginez, suggèrent Mercier et Sperber, une souris qui pense comme nous. Une

telle souris, « déterminée à confirmer sa croyance qu’il n’y a pas de chats autour

d’elle », se ferait rapidement dévorer. [Kolbert, New Yorker, February 27, 2017]

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Crédulité ou biais de confirmationDans la mesure où cette polarisation confirmatoire nous amène à rejeter les preuves de

menaces nouvelles ou sous-estimées – l’équivalent humain du chat – c’est un trait qui

aurait dû être écarté. Le fait que nous et elle survivions, affirment Mercier et Sperber,

prouve qu’elle doit avoir une fonction adaptative, et cette fonction, selon eux, est liée à

notre « hypersociabilité ».

Mercier et Sperber préfèrent le terme « myside bias » (biais en faveur de mon camp).

Les humains, soulignent-ils, ne sont pas crédules au hasard.

Face aux arguments d’une autre personne, nous sommes tout à fait habiles à repérer

leurs faiblesses. Presque invariablement, les positions sur lesquelles nous sommes

aveugles sont les nôtres.[Kolbert, New Yorker, February 27, 2017]

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L’illusion de la profondeur explicativeD’autres chercheurs, Steven Sloman et Philip Fernbach, sont également d’avis que la sociabilité est la clé du fonctionnement de l’esprit humain ou, ce qui est peut-être plus pertinent, de ses dysfonctionnements (The Knowledge Illusion : Why We Never Think Alone).

Dans le cadre d’une étude menée à Yale, ils ont demandé à des étudiants de deuxième cycle d’évaluer leur compréhension d’appareils et de dispositifs du quotidien, y compris les WC, les fermetures éclair et les cylindres de serrure. Ils leur ont ensuite demandé de rédiger des explications détaillées, étape par étape, sur le fonctionnement de ces objets et d’évaluer à nouveau leur compréhension. Visiblement, cette tâche a révélé aux étudiants leur propre ignorance, parce que leurs auto-évaluations ont chuté. (Il s’avère que les toilettes sont plus compliquées qu’il n’y paraît.)[Kolbert, New Yorker, 27 février 2017]

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L’illusion de la profondeur explicativeSloman et Fernbach voient cet effet, qu’ils nomment « illusion de la profondeur

explicative », un peu partout. Nous croyons que nous savons beaucoup plus que nous

n’en savons réellement. Ce qui nous permet de persister dans cette croyance, ce sont

les autres. Dans le cas de mon WC, quelqu’un d’autre l’a conçu pour que je puisse

l’utiliser facilement.

Nous collaborons si bien que nous pouvons difficilement dire où s’arrête notre propre

compréhension et où commence celle des autres. L’une des implications du caractère

naturel avec lequel nous divisons le travail cognitif est qu’il n’y a pas de frontière nette

entre les idées et les connaissances d’une personne et celles des autres membres du

groupe.[Kolbert, New Yorker, 27 février 2017]

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L’illusion de la profondeur explicativeCette absence de démarcation, cette confusion, sont également essentielles dans ce que nous considérons comme le progrès. En inventant de nouveaux outils pour de nouveaux modes de vie, les individus créent simultanément de nouveaux domaines d’ignorance ; si chacun avait insisté, par exemple, pour maîtriser les principes du travail des métaux avant de prendre un couteau, l’âge du bronze n’aurait pas abouti à grand chose. Lorsqu’il s’agit de nouvelles technologies, une compréhension incomplète ouvre des possibilités et donne de l’autonomie.

Selon Sloman et Fernbach, c’est dans le domaine politique que cela nous met dans le pétrin. C’est une chose pour moi de tirer la chasse d’eau d’une toilette sans savoir comment elle fonctionne, et une autre pour moi de favoriser (ou de m’opposer) à une interdiction d’immigration sans savoir de quoi je parle. [Kolbert, New Yorker, 27 février 2017]

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L’illusion de la profondeur explicativeDes enquêtes portant sur bien d’autres sujets ont donné des résultats tout aussi consternants.

En règle générale, les sentiments forts n’émergent pas d’une compréhension approfondie. Et ici,

notre dépendance à l’égard d’autres esprits renforce le problème.

Si votre position sur, disons, l’accès à la PMA, l’âge du consentement sexuel ou le délai de

prescription des agressions sexuelles sur mineurs est sans fondement et que je m’y fie, alors

mon opinion est également sans fondement. Quand je parle à Paul et qu’il décide qu’il est

d’accord avec moi, son opinion est également sans fondement, mais maintenant que nous

sommes tous les trois d’accord, nous sommes d’autant plus fiers de nos opinions. Si nous

rejetons tous maintenant comme n’étant pas convaincante toute information qui contredit notre

opinion, vous obtenez, eh bien, beaucoup de gouvernements actuels.

C’est ainsi qu’une communauté de connaissances peut devenir dangereuse.[Kolbert, New Yorker, 27 février 2017]

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L’illusion de la profondeur explicativeDans une étude américaine réalisée en 2012, on a demandé aux personnes leur avis sur

des questions comme : Devrait-il y avoir un système de soins de santé à payeur unique ?

Ou une rémunération au mérite pour les enseignants ? On a demandé aux participants

d’évaluer leurs opinions en fonction de leur degré d’accord ou de désaccord avec les

propositions. Ensuite, on leur a demandé d’expliquer, de façon aussi détaillée que

possible, les répercussions de la mise en œuvre de chacune d’elles. La plupart des

participants se sont heurtés à des problèmes à ce moment-là. Lorsqu’on leur a demandé

une fois de plus d’évaluer leur point de vue, ils en ont réduit l’intensité, de sorte qu’ils

étaient moins catégoriquement d’accord ou en désaccord avec les propositions.[Kolbert, New Yorker, 27 février 2017]

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L’art de la persuasion

Quand on veut reprendre avec utilité et montrer à un autre qu’il se trompe, il faut observer par quel côté il envisage la chose car elle est vraie ordinairement de ce côté-là, et lui avouer cette vérité, mais lui découvrir le côté par où elle est fausse. Il se contente de cela car il voit qu’il ne se trompait pas et qu’il manquait seulement à voir tous les côtés. Or on ne se fâche pas de ne pas tout voir, mais on ne veut pas être trompé, et peut-être que cela vient de ce que naturellement l’homme ne peut tout voir, et de ce que naturellement il ne se peut tromper dans le côté qu’il envisage, comme les appréhensions des sens sont toujours vraies.

On se persuade mieux pour l’ordinaire par les raisons qu’on a soi-même trouvées que par celles qui sont venues dans l’esprit des autres.

(Pensées, Blaise Pascal)

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L’art de la persuasionDit simplement, Pascal suggérait qu’avant d’exprimer son désaccord avec une personne, il

faut d’abord lui montrer en quoi elle a raison. Et pour persuader efficacement quelqu’un

de changer d’avis, il vaut mieux l’amener à découvrir un élément contradictoire de son

plein gré.

Si je commence immédiatement à vous dire toutes les façons dont vous avez tort, vous

n’avez aucune raison de coopérer. Mais si je commence par dire : « Ah oui, vous avez

soulevé quelques points très intéressants, je pense que ce sont des questions

importantes », je donne maintenant à mon interlocuteur une raison de vouloir collaborer

dans ce dialogue. Et cela me donne l’occasion d’exprimer mes propres réserves

concernant sa position d’une manière qui permet la coopération.[Arthur Markman, entrevue avec Gloria Hill, Quartz Media, 11 septembre 2016]

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Résultats d’une méta-analyseUne méta-analyse toute récente a examiné les résultats de 45 articles

décrivant 65 études sur la désinformation et sa correction. Ses questions de

recherche portaient sur :

o L’effet moyen des messages correcteurs sur les croyances fausses

o L’effet modérateur sur la correction de caractéristiques telles que les

caractéristiques des participants (étudiants/pas), la région géographique, le

sujet concerné, la nature des informations (monde réel/fabriquées), le plan

d’étude (en labo/sur le terrain) et la technique de démystification. [Walter & Murphy, 2018]

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Résultats d’une méta-analyse [Walter & Murphy, 2018]

Globalement, les efforts de correction peuvent

réduire la désinformation dans divers domaines,

auprès de publics différents.

Pour les 5 domaines suivants, lesquels sont les

plus réceptifs ou récalcitrants à la

correction ?

Criminalité

Santé

Politique

Science

Marketing

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Résultats d’une méta-analyseLes croyances concernant la criminalité s’avèrent les plus maléables à

la correction, suivies de celles concernant la santé et le marketing… et

enfin des croyances politiques.

L’analyse n’a relevé aucun effet correcteur des messages de

démystification sur les croyances liées au domaine scientifique ![Walter & Murphy, 2018]

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Résultats d’une méta-analyseLes techniques de démystification peuvent s’appuyer sur l’appel au

consensus (souligner que cette position est adoptée par un grand

nombre, par la majorité des scientifiques), l’appel à la cohérence

(apporter suffisamment d’éléments pour que les origines de l’erreur

soient identifiées et les arguments nouveaux convainquants), la

crédibilité des sources (experts, personnalités connues), la vérification

de l’exactitude des faits et les mises en garde générales.[Walter & Murphy, 2018]

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Résultats d’une méta-analyseParmi ces techniques, les appels à la cohérence sont plus efficaces que la

vérification de l’exactitude des faits et la crédibilité des sources seules. La

meilleure stratégie consiste à intégrer les corrections de données inexactes

(vérification de l’exactitude) avec des explications alternatives (cohérence)

qui décrivent un enchaînement d’événements :

Pourquoi et comment telle information fausse est apparue, pourquoi des

personnes y ont crues, comment ces croyances ont évolué… et les données

nouvelles qui conduisent à reconsidérer les informations initiales en leur

apportant une interprétation différente.[Walter & Murphy, 2018]

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Se familiariser avec les stratégies d’argumentation et de démystification

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifs

De Jongh, A., Resick, P. A., Zoellner, L. A., Minnen, A., Lee, C. W., Monson, C. M., ... &

Rauch, S. A. (2016). Critical analysis of the current treatment guidelines for complex

PTSD in adults. Depression and Anxiety, 33, 359–369

Les auteurs s’appuient notamment sur un argument d’ignorance pour affirmer que

comme il n’existe, selon eux, pas de preuves suffisantes de la nécessité et de

l’efficacité d’une prise en charge orientée par phases, comportant une phase de

stabilisation, pour les patients atteints d’une traumatisation complexe, on doit

traiter rapidement et directement, sans autre préparation, les souvenirs

traumatiques de tous les patients traumatisés.

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifs

Nickerson, A., Cloitre, M., Bryant, R. A., Schnyder, U., Morina, N., & Schick, M. (2016). The factor

structure of complex posttraumatic stress disorder in traumatized refugees. European Journal of

Psychotraumatology, 7(1).

De Jongh, A., Bicanic, I. A. E., Huntjens, R. J. C., Kiers, H. A. L., Van der Gaag, M., & Van Wijk, A. J.

(2017) Response to ’The factor structure of complex posttraumatic stress disorder in

traumatized refugees’. European Journal of Psychotraumatology, 7(1).

Nickerson, A., Cloitre, M., Bryant, R. A., Schnyder, U., Morina, N., & Schick, M. (2017). Response

to the Letter to the Editor regarding ’The factor structure of complex posttraumatic stress

disorder in traumatized refugees’. European Journal of Psychotraumatology, 8(1).

Un débat sur la pertinence du diagnostic de l’état de stress post-traumatique complexe.

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifs

Dalenberg, C. J., Brand, B. L., Gleaves, D. H., Dorahy, M. J., Loewenstein, R. J., Cardena, E., ... &

Spiegel, D. (2012). Evaluation of the evidence for the trauma and fantasy models of

dissociation. Psychological Bulletin, 138(3), 550–558.

Lynn, S. J., Lilienfeld, S. O., Merckelbach, H., Giesbrecht, T., McNally, R. J., Loftus, E. F., ... &

Malaktaris, A. (2014). The trauma model of dissociation: Inconvenient truths and stubborn

fictions. Comment on Dalenberg et al. (2012). Psychological Bulletin, 140(3), 896–910.

Dalenberg, C. J., Brand, B. L., Loewenstein, R. J., Gleaves, D. H., Dorahy, M. J., Cardeña, E., ... &

Spiegel, D. (2014). Reality versus fantasy: reply to Lynn et al. (2014). Psychological Bulletin,

140(3), 911–920.

Un débat sur l’existence même des troubles dissociatifs et des origines traumatiques de la

dissociation.

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifs

Child Maltreatment, Volume 2, Issue 2, May 1997. Numéro special, comprenant entre autres :

Corwin, D. L., & Olafson, E. (1997). Videotaped discovery of a reportedly unrecallable memory of child sexual

abuse: Comparison with a childhood interview videotaped 11 years before. Child Maltreatment, 2(2), 91–112

Loftus, E. F., & Guyer, M. J. (2002). Who abused Jane Doe? The hazards of the single case history.

Part I. Skeptical Inquirer, 26(3), 24-32.

Loftus, E. F., & Guyer, M. J. (2002). Who abused Jane Doe? The hazards of the single case history

part 2. Skeptical Inquirer, 26(4), 37-40.

Journal of Interpersonal Violence, Volume 29, Issue 18, December 2014. Numéro special : Taus v.

Loftus: Implications for the Rights of Case Study Protagonists and Responsibilities of Case Study

Authors, dont l’article :

Kluemper, N. S. (2014). Published Case Reports One Woman’s Account of Having Her Confidentiality Violated.

Journal of Interpersonal Violence, 29(18), 3232–3244.

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifs

Brand, B. L., Schielke, H. J., & Brams, J. S. (2017). Assisting the Courts in Understanding and Connecting with

Experiences of Disconnection: Addressing Trauma-Related Dissociation as a Forensic Psychologist, Part I.

Psychological Injury and Law, 10(4), 283-297.

Brand, B. L., Schielke, H. J., Brams, J. S., & DiComo, R. A. (2017). Assessing Trauma-Related Dissociation in

Forensic Contexts: Addressing Trauma-Related Dissociation as a Forensic Psychologist, Part II. Psychological

Injury and Law, 10(4), 298-312.

Merckelbach, H., & Patihis, L. (2018). Why “trauma-related dissociation” is a misnomer in courts: a critical

analysis of Brand et al. (2017a, b). Psychological Injury and Law, 1-7. [soumission reçue le 11 juillet et article

accepté le 15 juillet !]

Brand, B.L., Dalenberg, C.J., Frewen, P.A., (2018). Trauma-Related Dissociation Is No Fantasy: Addressing the

Errors of Omission and Commission in Merckelbach and Patihis (2018). Psychological Injury and Law.

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifsVissia, E. M., Giesen, M. E., Chalavi, S., Nijenhuis, E. R., Draijer, N., Brand, B. L., & Reinders, A. A.

(2016). Is it Trauma‐or Fantasy‐based? Comparing dissociative identity disorder, post‐traumatic

stress disorder, simulators, and controls. Acta Psychiatrica Scandinavica, 134(2), 111-128.

Merckelbach, H., Lynn, S. J., & Lilienfeld, S. O. (2016). Vissia and co‐workers claim that DID is

trauma‐based. But how strong is their evidence? Acta Psychiatrica Scandinavica, 134(6), 559-560.

Brand, B. L., Vissia, E. M., Chalavi, S., Nijenhuis, E. R. S., Webermann, A. R., Draijer, N., & Reinders,

A. A. T. S. (2016). DID is trauma based: further evidence supporting the trauma model of DID. Acta

Psychiatrica Scandinavica, 134(6), 560-563.

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifsPatihis, L., Ho, L. Y., Tingen, I. W., Lilienfeld, S. O., & Loftus, E. F. (2014). Are the “memory wars”

over? A scientist-practitioner gap in beliefs about repressed memory. Psychological Science, 25(2),

519–530.

Patihis, L., Lilienfeld, S. O., Ho, L., & Loftus, E. (2014). Unconscious repressed memory is

scientifically questionable. Psychological Science, 25(10) 1967–1968.

Brewin, C. R., & Andrews, B. (2014). Why it is scientifically respectable to believe in repression: A

response to Patihis, Ho, Tingen, Lilienfeld, and Loftus (2014). Psychological Science, 25(10), 1964–

1966.

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Le cas du trauma complexe et des troubles dissociatifsBrewin, C. R., & Andrews, B. (2016). Creating memories for false autobiographical events in childhood: A

systematic review. Applied Cognitive Psychology, 31(1), 2-23.

« Dans les études sur l’implantation de souvenirs, une certaine expérience remémorative pour les événements

suggérés est induite en moyenne chez 47 % des participants, mais ces expériences ne sont susceptibles d’être

considérées comme des souvenirs complets que dans 15 % des cas. »

Lindsay, D. S., & Hyman Jr, I. E. (2017). Commentary on Brewin and Andrews. Applied Cognitive

Psychology, 31(1), 37-39.

McNally, R. J. (2016). False memories in the laboratory and in life: Commentary on Brewin and Andrews

(2016). Applied Cognitive Psychology, 31(1), 40-41.

Nash, R. A., Wade, K. A., Garry, M., Loftus, E. F., & Ost, J. (2017). Misrepresentations and flawed logic about

the prevalence of false memories. Applied cognitive psychology, 31(1), 31-33.

Andrews, B., & Brewin, C. R. (2016). False Memories and Free Speech: Is Scientific Debate Being

Suppressed?. Applied Cognitive Psychology, 31(1), 45–49.

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Les arguments contre l’origine traumatique de la dissociation Les modèles des faux souvenirs

◦ Le modèle iatrogène : la dissociation serait induite chez des patients suggestibles,

hautement hypnotisables, fantaisistes par des thérapeutes qui pratiquent des

thérapies de « récupération de souvenirs » et implantent de faux souvenirs

◦ Le modèle sociocognitif : les troubles dissociatifs sévères se développeraient chez des

individus suggestibles dans la culture occidentale dont les médias insistent sur les

violences sexuelles, les « souvenirs retrouvés » et les « personnalités multiples »

◦ Le modèle fantasmatique : la dissociation serait un trait cognitif produisant des

fantasmes ou des confabulations d’expériences traumatiques

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Les arguments contre l’origine traumatique de la dissociation L’explication des parasomnies : les troubles du sommeil entraînent des

phénomènes dissociatifs, des hallucinations, des erreurs perceptives et des

conduites inhabituelles ; ces troubles entraîneraient une confusion et une

croyance en des expériences traumatiques subies dans l’enfance.

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Quand tout le reste échoue… la mauvaise foi

Patihis, L., Frenda, S. J., & Loftus, E. F. (2018). False memory tasks do not reliably predict other

false memories. Psychology of Consciousness: Theory, Research, and Practice.

La conclusion de cette étude est que la création de faux souvenirs

dans le cadre d’une recherche donnée n’a pas de valeur prédictive.

La suggestibilité aux faux souvenirs n’est pas un trait.

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Quand tout le reste échoue… la mauvaise foi

Retournement de l’argumentation habituelle fondée sur la suggestibilité et

l’utilisation d’échelles comme l’échelle de suggestibilité de Gudjonsson : « la

validité écologique des paradigmes de distortion de la mémoire n’a pas encore

été suffisamment étudiée et ne permet pas de s’appuyer sur leur utilisation à

des fins diagnostiques dans la recherche pour prédire la susceptibilité à la

distortion de la mémoire dans d’autres contextes. Les cliniciens feraient mieux

de supposer que leurs patients, quelle que soit leur personnalité et même s’ils

affirment posséder une excellente mémoire, peuvent être vulnérables aux

distortions de la mémoire. »

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Dissociation d’origine traumatique Or des symptômes dissociatifs (amnésie psychogène, fugue dissociative,

dépersonnalisation, déréalisation, symptômes somatoformes/conversion) et des

scores élevés de dissociation ont été décrits dans des études de cas et des études

internationales auprès de soldats (2e guerre mondiale, guerres de Corée, du

Vietnam, de 6 jours, Iran-Iraq, du Golfe, en Iraq et en Afghanistan). Des

symptômes dissociatifs ont également été signalés chez les survivants des

holocaustes en Europe et au Cambodge, chez les réfugiés et victimes de torture,

et de nombreuses populations traumatisées.

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La recherche en neuro-imagerieTant les acteurs professionnels que des personnes obtenant un score élevé de

suggestibilité sont incapables de reproduire les activations neuronales

observables en neuro-imagerie chez des personnes atteintes d’un trouble

dissociatif de l’identité en tant que « partie émotionnelle/traumatisée de la

personnalité ».

On observe des différences neuroanatomiques entre personnes avec un ESPT et

un TDI vs un ESPT seul. Les anomalies de l’hippocampe chez les individus ESPT

ou TDI sont corrélées avec la traumatisation dans l’enfance et les symptômes

dissociatifs.

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La recherche en neuro-imagerieChalavi, S., Vissia, E. M., Giesen, M. E., Nijenhuis, E. R., Draijer, N., Barker, G. J., ... & Reinders, A. A. (2015). Similar cortical but not subcortical gray matter abnormalities in women with posttraumatic stress disorder with versus without dissociative identity disorder. Psychiatry Research: Neuroimaging, 231(3), 308-319.

Chalavi, S., Vissia, E. M., Giesen, M. E., Nijenhuis, E. R., Draijer, N., Cole, J. H., ... & Thompson, P. M. (2015). Abnormal hippocampal morphology in dissociative identity disorder and post‐traumatic stress disorder correlates with childhood trauma and dissociative symptoms. Human brain mapping, 36(5), 1692-1704.

Reinders, A. A. T. S., Chalavi, S., Schlumpf, Y. R., Vissia, E. M., Nijenhuis, E. R. S., Jäncke, L., ... & Ecker, C. (2018). Neurodevelopmental origins of abnormal cortical morphology in dissociative identity disorder. Acta Psychiatrica Scandinavica, 137(2), 157-170.

Reinders, A. S., Willemsen, A. T., Vos, H. P., den Boer, J. A., & Nijenhuis, E. R. (2012). Fact or factitious? A psychobiological study of authentic and simulated dissociative identity states. PLoS One, 7(6), e39279.

Schlumpf, Y. R., Nijenhuis, E. R., Chalavi, S., Weder, E. V., Zimmermann, E., Luechinger, R., ... & Jäncke, L. (2013). Dissociative part-dependent biopsychosocial reactions to backward masked angry and neutral faces: An fMRI study of dissociative identity disorder. NeuroImage: Clinical, 3, 54-64.

Schlumpf, Y. R., Reinders, A. A., Nijenhuis, E. R., Luechinger, R., van Osch, M. J., & Jäncke, L. (2014). Dissociative part-dependent resting-state activity in dissociative identity disorder: a controlled FMRI perfusion study. PLoS One, 9(6), e98795.

Vissia, E. M., Giesen, M. E., Chalavi, S., Nijenhuis, E. R., Draijer, N., Brand, B. L., & Reinders, A. A. (2016). Is it Trauma‐or Fantasy‐based? Comparing dissociative identity disorder, post‐traumatic stress disorder, simulators, and controls. Acta Psychiatrica Scandinavica, 134(2), 111-128.

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DARVO (Harsey, Zurbriggen, & Freyd, 2017)

Deny – Attack – Reverse Victime and Offender

Nier – Attaquer – Inverser la victime et l’auteur

DARVO fait référence à une réaction que les auteurs d’actes répréhensibles, en particulier

les auteurs de violences sexuelles, peuvent manifester lorsqu’ils sont tenus responsables

de leur comportement. L’auteur peut nier le comportement, attaquer la personne qui le

confronte et inverser les rôles de victime et d’auteur de sorte que l’auteur assume le rôle

de victime et transforme la véritable victime – ou le lanceur d’alerte – en un auteur

présumé. C’est le cas, par exemple, lorsqu’un auteur effectivement coupable joue le rôle

de celui qui est « accusé à tort », attaque la crédibilité du plaignant et accuse ce dernier

d’être l’auteur d’une fausse accusation.

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DARVO (Harsey, Zurbriggen, & Freyd, 2017)

Une étude publiée en 2017 a montré que (1) DARVO était couramment utilisé par les

personnes confrontées ; (2) les femmes étaient plus susceptibles d’être exposées à

DARVO que les hommes pendant les confrontations ; (3) les trois composantes de DARVO

étaient positivement corrélées, appuyant la construction théorique de DARVO ; et (4) des

niveaux élevés d’exposition à DARVO pendant une confrontation étaient associés à une

perception accrue des sentiments d’auto-accusation chez les personnes confrontées. Ces

résultats fournissent la preuve de l’existence de DARVO en tant que stratégie de

l’agresseur et établissent une relation entre l’exposition à DARVO et le sentiment de

culpabilité personnelle. L’exploration de DARVO aide à comprendre comment les

agresseurs sont capables de faire respecter le silence des victimes par le mécanisme de

l’autoaccusation.

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DARVO (Harsey, Zurbriggen, & Freyd, 2017)

Ce genre de tactique de semble fréquente chez les auteurs qui critiquent

systématiquement tout article évoquant les origines psychotraumatiques de

nombreuses psychopathologies et autres troubles de la santé, et particulièrement

les études portant sur les séquelles post-traumatiques dont les troubles

dissociatifs (Brown, 1998)

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En conclusionLe [véritable] fantasme est que les patients atteints de troubles dissociatifs

n’existent pas. Le problème sociocognitif [réel] est le mépris et la

méconnaissance culturelle et professionnelle de l’ampleur et de la gravité du

type de traumatisme qui génère la dissociation et les troubles dissociatifs, et de

l’omniprésence des patients atteints de troubles dissociatifs. Le défaut de

diagnostic et de prise en charge correcte des troubles dissociatifs a un coût

humain très élevé. Elle est là, la véritable iatrogenèse.

– Richard Loewenstein, Dissociation debates: everything you know is wrong, 2018