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Il était une fois... LA CONSOLIDATION Allen White

Il était une fois LA CONSOLIDATION

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Il était une fois...

LA CONSOLIDATIONAllen White

Le présent article jette un regard sur l’activité de la consolidation de ces dernières décennies en y relatant quelques anecdotes ayant marqué l’aventure pionnière de ces premiers groupes.

Ce regard sur le passé dévoile une extraordinaire évolution, essentiellement due aux techniques de l’information ainsi qu’à la culture des groupes plutôt qu’aux principes comptables propres à la consolidation.

Nous terminons cette revue en tentant d’imaginer comment pourrait encore évoluer dans le futur cette activité de consolidation et le contexte dans lequel elle est exercée.

Pourquoi des comptes consolidés ?

Une lente évolution des obligations de consolidation

L’histoire montre que dès la fin du 19ème siècle, des sociétés, principalement établies aux Etats-Unis, s’organisent en groupes de sociétés. On les appelle à cette époque des conglomérats.

Bien vite, l’on se rend compte de la difficulté de se forger une opinion économique et financière sur de tels ensembles de sociétés, comme si celles-ci n’en formaient qu’une seule ? C’est la difficulté à laquelle est confronté le monde de la finance à cette époque.

En effet, apparaissent de nombreuses interrogations quant au traitement, à l’interprétation, voire à l’obtention de l’information, notamment face

• A la diversité des activités de ces sociétés ;• A la diversité des devises des pays qui les hébergent ;• Au niveau de contrôle ou de l’absence de contrôle exercé sur

celles-ci ;• A la diversité des règles comptables appliquées aux comptes

individuels ;• Aux nombreuses transactions entre sociétés, qui occultent

partiellement leur performance effective en dehors du groupe.

Bref, il devenait indispensable qu’une réglementation s’impose progressivement.

Si les premières sociétés holdings, véritables conglomérats économiques présents dans les sphères internationales, se profilent déjà à l’horizon de la moitié du 19ème siècle, il faudra tout de même attendre l’année 1904 pour que les comptes consolidés soient portés à l’ordre du jour du premier congrès international de comptabilité, avec des publications dans ce sens dès 1918 aux Etats-Unis.

En Europe, la prise de conscience de l’utilité de telles publications prend bien plus de temps. Ainsi, la Grande-Bretagne, devançant les autres pays européens, émet des règles en matière de publication de comptes consolidés en 1939 mais ne les rendra obligatoires que bien plus tard, par un « Companies Act » de 1948.

En France, malgré des réflexions et même des propositions concrètes formulées dans le même sens dès 1954, il faudra attendre un décret de 1967 qui ne prévoit toutefois que la faculté d’annexer des comptes consolidés aux comptes ordinaires des sociétés holdings.

En Belgique, un premier arrêté royal, du 29 novembre 1977, concerne la publication des comptes consolidés pour les sociétés à

portefeuille (holding). Il sera suivi, bien plus tard, par l’arrêté royal du 6 mars 1990 qui formule les règles relatives à l’établissement des comptes consolidés s’adressant à une population de sociétés bien plus étendue.

Cette dernière date doit être considérée comme le point de départ qui changera définitivement le paysage des groupes de sociétés en Belgique.

Il ne serait pas correct de garder sous silence les actions internatio-nales organisées parallèlement à ces convergences de dispositions nationales, particulièrement pendant les années 70. Ainsi

• En 1973, l’International Accounting Standards Comittee (IASC), représente les principales organisations comptables de différents pays, et formule une norme numéro 3 dans laquelle il est exprimé qu’une société mère se doit de publier des comptes consolidés ;

• L’ONU ensuite, au sein d’une Commission des sociétés internationales, créée en 1974, exprime le souhait de voir les comptes ordinaires de grands groupes complétés par des comptes consolidés ;

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Il était une fois … la consolidation

Les années 70 : L’âge du crayon et de la gomme

Les années 80 : Les débuts de l’ère informatique

Si un historien devait caractériser les consolidations menées par ces pionniers que sont ces sociétés holding ayant choisi de publier leurs comptes consolidés dès la fin des années 60, il parlerait de l’âge du crayon et de la gomme.

Les PC n’existent pas, encore moins les tableurs, et les principes de consolidation ne sont pas encore suffisamment maîtrisés pour donner lieu à des logiciels spécialisés.

Tout au plus, certains consolideurs recourent à des programmes comptables (on ne parlait pas de logiciel, encore moins de progiciel à l’époque) dans lesquels ils empilent les comptes des sociétés comme de longues écritures du genre débit des actifs à crédit des passifs, quand ils ont les moyens par écran car, à cette époque, la carte perforée est encore très présente comme support d’introduction de données.

La calculette de bureau constitue alors un outil indispensable tant pour effectuer les nombreuses conversions monétaires (l’euro n’existe pas encore !) que pour établir toutes les écritures d’éliminations.

On comprend aisément qu’avec de tels outils, la production de comptes consolidés et des annexes ne pouvaient s’inscrire que dans un calendrier peu exigeant, surtout si le groupe présentait une certaine complexité de par l’étendue de son périmètre.

Certains lecteurs se souviendront qu’à cette époque, parmi déjà de nombreux groupes de taille respectable se distinguaient quelques « groupes de groupes », véritables pieuvres économiques présentes sur une place internationale et dans presque tous les secteurs d’activités.

Ces « super groupes » méritent que l’on s’y attarde un instant, et en particulier à l’un d’entre eux pour qui nous avons eu

L’inconfort du travail de consolidation et le calendrier tardif ne pouvaient rester en l’état bien longtemps.

Au début des années 80, toujours pas de PC mais certaines sociétés informatiques, qui préfigurent les futurs éditeurs de logiciels, tentent

l’aventure et commencent à offrir des solutions.

Les plus grands groupes manifestent rapidement de l’intérêt pour ces logiciels d’un type nouveau. On le comprendra aisément ! Début des années 80, un éditeur se distingue en France en

cette extraordinaire opportunité de développer son système de consolidation.

Il ne comportait pas loin de 2000 sociétés, réparties dans une vingtaine de sous-groupes, eux-mêmes considérés comme sociétés holding parce que cotées parfois sur plusieurs bourses et donc appelées également à établir des comptes consolidés préalablement à la maison mère à qui elles reportaient.

Comment procédait ce « super groupe » ?

Le consolideur de l’époque utilisait des feuilles de papier de grand format pré-imprimées, présentant des colonnes à la manière d’un tableur d’aujourd’hui.

Les comptes des sous-groupes apparaissaient dans des colonnes successives et suivaient alors les retraitements et les éliminations. Bien entendu, chaque sous-groupe avait procédé préalablement à sa propre consolidation et à sa manière.

Toute erreur ou modification tardive de montants impliquait l’usage d’une gomme et d’un temps considérable pour les recalculs. En fin de consolidation, on en mesurait la complexité au nombre de crayons et de gommes utilisés.

Quant au calendrier, ce groupe publiait ses comptes consolidés en octobre de l’année suivante.

Fait culturel méritant d’être signalé, la plupart des rapports annuels de cette époque présentaient d’abord les comptes statutaires de la maison mère tandis que les comptes consolidés n’apparaissaient qu’en annexe dans les dernières pages.

Présentation qui témoignait de l’importance qu’on leur accordait.

D’ailleurs, un public très restreint parmi les membres des conseils d’administration, des banques et des analystes financiers pouvait se targuer de bien comprendre le contenu de ces chiffres amalgamés, dont on doutait bien souvent de la réelle utilité.

présentant un logiciel appelé COMFI pour COnsolidation Modulaire et FInancière. Deux caractéristiques à mentionner. D’une part, la notion de modularité recouvre l’actuel «Segment Information» exigé par les normes IFRS actuelles lorsque le groupe est actif dans des domaines différents. D’autre part, ce logiciel aux concepts avant-gardistes fonctionne sur un mini-ordinateur de marque Singer, le fabriquant bien connu de machines à coudre de l’époque…

Si les fonctionnalités de COMFI ont très rapidement séduit ces grands groupes, le support technique constituait tout de même un souci majeur.

Une lente évolution des obligations de consolidation...

• L’OCDE, enfin, Organisation pour la Coopération et le Dével-oppement Economique, en 1976, publie, dans le cadre de sa déclaration sur les investissements internationaux et les en-treprises multinationales, des recommandations portant sur la publication d’informations consolidées.

Il faudra toutefois attendre le 13 juin 1983 pour prendre connais-sance de la 7ème Directive européenne en matière de comptes

consolidés. Elle prévoit une mise en vigueur avant le 1er janvier 1988 dans chaque Etat membre, l’obligation de publier des compt-es consolidés pouvant toutefois être appliquée à l’exercice qui commence après le 1er janvier 1990.

Voilà donc le cadre législatif dans lequel s’inscriront les premières consolidations.

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Les années 80 : Les débuts de l’ère informatique...

Très rapidement, ce logiciel sera complètement réécrit pour fonctionner sur un ordinateur mainframe IBM 370, en service-bureau, en langage COBOL.

Voilà une avancée considérable pour les groupes de l’époque puisque, enfin, un logiciel prend en charge tous les calculs inhérents à la consolidation. De plus, il est possible d’effectuer la saisie de retraitements par des terminaux on-line. Tout est donc bien ? Pas vraiment. Il faut savoir que la philosophie d’un service-bureau de l’époque consiste à permettre la collecte des informations pendant la journée, de les traiter au cours de la nuit et de transmettre les documents imprimés en début de journée suivante par taxi ou courrier express.

En pratique, un dernier retraitement passé à 10 heures du matin nécessitait donc d’attendre l’arrivée de quelques kilos de documents papier (listings) le lendemain matin, dans lesquels le consolideur constatait parfois que les débits et crédits d’un retraitement devaient être inversés … !

Il faudra attendre 1985-1986 pour voir apparaître les premiers logiciels de consolidation sur PC. Véritable pari à l’époque dans la mesure où le PC XT présente une mémoire RAM de 64 K et des disquettes de 360 Kb, qui sera suivi rapidement par le PC AT avec un premier disque dur (30 Mb). Tellement plus puissant…!

Dans les logiciels de cette décennie sont déjà présentes les notions de flux et les traitements classiques de conversion monétaire et d’éliminations sont correctement appréhendés. Toutefois, les fonctions permettant d’établir facilement la justification des capitaux propres consolidés et le tableau de financement présentent des lacunes évidentes quand elles

ne sont pas tout simplement absentes. Il faut dire que la courbe d’expérience est loin d’être atteinte à cette époque et beaucoup d’Auditeurs sont amenés à achever eux-mêmes ce travail technique.

Une dernière caractéristique significative marque cette époque par l’absence de liasse de consolidation intégrable au logiciel. La technologie disponible ne le permet pas encore et les groupes élaborent dès lors des liasses en format papier qu’ils envoient à leurs sociétés. Ces liasses approchent bien souvent la centaine de pages.

L’usage dévoile plusieurs désagréments.

D’abord, ces volumineux documents ne sont pas personnalisés aux chiffres de chaque société, rendant précaires les justifications par rapport aux chiffres communiqués lors de la précédente consolidation.

Ensuite, si le remplissage se fait à la main, l’intégration des éléments dans le logiciel de consolidation donne également lieu à une saisie manuelle.

Enfin, les incohérences intrinsèques entre les différents tableaux d’une liasse ne se détectent pas à la source, mais bien trop tard au niveau de la société consolidante, sans réelle possibilité d’obtenir une correction rapide. Les échanges de mails ne sont pas encore d’actualité.

Ainsi, si le logiciel de consolidation constitue une avancée appréciable par rapport à la gomme et au crayon, le manque de qualité des informations et les plannings étirés constituent les enjeux des prochaines années.

Les années 90 : A la recherche de la solution miracleDans la majorité des états membres des Communautés Européennes, le début de cette décennie coïncide avec l’obligation d’établir des comptes consolidés pour les groupes d’une certaine importance. Quel choc culturel pour beaucoup de ceux-ci si mal préparés face à une telle obligation.

Pourquoi ?

Parmi ces groupes, beaucoup se sont découvert une dimension de groupe alors que précédemment ils raisonnaient société par société, en ignorant les moins importantes d’entre elles et en n’intégrant pas nécessairement certaines opérations les concernant.

La consolidation est une pratique qui s’enracine jusque dans chacune des sociétés détenues, où qu’elle se situe sur la planète. Que de problèmes d’organisation, que de recours à l’autorité, que de règles à communiquer.

L’effet décapant de la consolidation dérange également bon nombre de ces groupes discrets : résultats intra-groupe éliminés, dividendes éliminés, chiffres d’affaires intersociétés éliminés… Mais que reste-t-il de nos comptes ?

Et puis, ces groupes aux structures si complexes, souvent pour des raisons fiscales, se rendent désormais compte de l’effet de transparence que cette technique amène progressivement.

Et de surcroît, cette obligation va impliquer des coûts nouveaux par le recours à du personnel spécialisé, l’usage d’un logiciel, la certification des comptes par des Auditeurs et un contrôle plus rapproché des sociétés du périmètre.

Voilà l’état d’esprit dans lequel nombre de ces groupes entament cette nouvelle aventure.

Simultanément, dans les premières années de cette décennie, une petite dizaine d’éditeurs de logiciels de consolidation vont se faire concurrence sur des marchés de niche, les groupes répondant aux obligations de consolidation étant limités en nombre mais surtout souvent très concentrés géographiquement.

Ce contexte très concurrentiel permettra un développement rapide des fonctions manquantes de ces logiciels et en particulier une liasse de consolidation décentralisée, constituée d’un logiciel et d’informations pouvant être envoyées aux sociétés du périmètre.

A noter toutefois qu’en début de cette décennie, on ne parle pas de mails et les échanges d’informations entre sociétés se font au mieux via lignes de télécommunication (modems) et le plus souvent par courrier express.

Et qu’échange-t-on dans ce cas ? Simplement des disquettes de 1.4Mb que l’on glisse dans une enveloppe.

Au risque de verser dans l’anecdote, il nous revient le souvenir d’une société ayant soigneusement fermé son enveloppe à l’aide d’agrafes avant l’expédition. Les agrafes avaient transpercé la disquette !

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Les années 2000 : Y2K et IFRS

Ce passage à l’an 2000 (Y2K lisait-on dans la presse anglo-saxonne de l’époque) aura déçu plus d’un journaliste à sensations car non seulement le bug tant attendu n’aura pas altéré le bon fonctionnement des systèmes comptables et les logiciels de

consolidation recevront tous une note d’excellence.

Une autre échéance bien plus critique attend les groupes cotés à l’horizon 2005 : le passage au référentiel IFRS.

L’objectif est infiniment louable dans la mesure où cette décision tend à pallier un certain flou exprimé par la 7ème Directive de 1983.

En imposant un référentiel unique pour tous les Etats membres, l’Europe allait ainsi se permettre de rendre comparables, tant sur le fond que sur la forme, des comptes consolidés établis par des sociétés d’activités comparables, quel que soit l’Etat membre d’appartenance. Et puis, les Etats-Unis n’appliquaient-ils pas la même approche au travers de leurs Etats et avec les US Gaap depuis si longtemps déjà ?

Après quelques années de pratique IFRS, l’objectif européen est-il atteint ? Il faut nuancer la réponse.

Sur le fond d’abord, la matière IFRS, volumineuse, évolutive et interprétative, ne permet pas une application aisée et uniforme au travers du paysage des groupes cotés.

Combien de fois n’avons-nous pas assisté à des prises de position très nuancées, voire différentes, face à des situations similaires, parfois par deux partenaires d’un même cabinet d’audit.

Sur la forme ensuite, certains Etats, comme la Belgique et la France, depuis de nombreuses années, ont imposé un référentiel de publication national pour les comptes statutaires.

Lors des premières publications de comptes consolidés, il est apparu naturel aux groupes de suivre un schéma recommandé

… qui n’existait pas et qui ne sera jamais proposé par les Etats membres.

Ainsi, lors de l’avènement des IFRS, chaque groupe concerné s’est constitué son propre référentiel de publication. Ce qui n’apparaissait pas explicitement au niveau d’un bilan ou d’un compte de résultat pouvait figurer dans un tableau annexe, voire également sous forme de note textuelle.

Au lecteur de trouver l’information…

Le sentiment général dominant qui se confirme après ces quelques années de pratique des normes IFRS ressort des remarques suivantes :

• Une très grande technicité se cache derrière les chiffres publiés, à tel point que les consolideurs s’interrogent parfois sur les réelles possibilités d’interprétation de la part des observateurs externes ;

• Un objectif très discutablement atteint en ce qui concerne l’harmonisation effective des règles appliquées ;

• Un certain niveau d’incomparabilité sur la forme des annexes établies ;

• Une compétence assez irrégulière constatée tant au niveau des professionnels de la consolidation, qu’au niveau des auditeurs, lesquels peinent parfois à se tenir informés des mouvances interprétatives des règles IFRS.

Force est de constater que l’avènement des IFRS a réussi à organiser une course dont la tête a adopté un référentiel IFRS, sans autre possibilité de choix, avec parfois un sentiment du devoir obligé, tandis que les autres groupes, non cotés, qui en constituent le peloton, souhaitent maintenir encore longtemps le référentiel national, même si quelques-uns ont fait le choix de l’échappée.

Les années 90 : A la recherche de la solution miracle...

Plus sérieusement, deux événements marqueront encore la deuxième partie de cette décennie.

Le premier, d’ordre technologique, confirme l’avènement définitif de Windows, d’Internet et des échanges de mails comme nouveau contexte dans lequel les logiciels devront fonctionner et dialoguer.

Il s’agit bel et bien d’une évolution de confort d’abord et d’efficacité ensuite, particulièrement pour les échanges d’information avec les sociétés du périmètre.

Le second élément, d’ordre fonctionnel, tente d’intégrer aux logiciels de première génération, dits de consolidation statutaire, des fonctionnalités de reporting.

Beaucoup de groupes, en effet, se rendent compte progressivement de la difficulté de réconcilier les chiffres produits par une consolidation statutaire avec ceux établis à la suite d’un exercice prévisionnel, souvent par des départements distincts.

Ces démarches reposent sur des logiciels différents. Pour la consolidation statutaire un logiciel spécialisé et pour le reporting très souvent Excel, avec du personnel ayant suivi des filières de formation différentes, avec des systèmes d’information déclinés selon plus ou moins de détail, avec des périmètres complets ou partiels, selon des fréquences différentes, etc. … Bref, deux

univers de chiffres coexistent dans ces groupes.

Face à ces constats, la réaction des éditeurs de logiciels est rapide : elles lancent le concept de « consolidation unifiée ».

Achève-t-on la décennie avec le produit miracle ? Pas vraiment.

Les logiciels édités principalement par les sociétés européennes et à culture latine proposeront plutôt des logiciels de consolidation statutaire fonctionnellement complets, incluant quelques fonctions de reporting considérées souvent comme insuffisantes.

Les logiciels édités par les sociétés à culture plutôt anglo-saxonne proposeront des logiciels de reporting excellents mais relativement incomplets en termes de fonctionnalités statutaires où toute la problématique est à paramétrer. Les groupes américains, avec des périmètres souvent énormes, présentent des structures arborescentes beaucoup plus simples avec des sociétés détenues à 100%.

Clairement, le marché évolue vers une solution unifiée mais la culture initiale de l’éditeur marque ces logiciels d’un caractère ou plutôt statutaire ou plutôt reporting, selon l’origine.

Ainsi, la consolidation unifiée ne rencontre pas parfaitement les attentes de ce marché en cette fin de décennie.

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Il serait bien ambitieux et risqué de notre part d’aborder le thème du futur de la consolidation par l’approche « boule de cristal », qui déboucherait inévitablement sur une forme de fiction-rêverie.

Nous aborderons plutôt ce thème d’une façon plus réaliste en considérant différentes facettes de l’activité de consolidation qui laissent encore entrevoir un champ d’améliorations possibles dans les prochaines années en termes de gain de temps et de gain en ressources.

Structure des informations à consolider et leur traitement dans la consolidation

Il est étonnant de constater que pratiquement depuis le début des années 80, les informations nécessaires à la consolidation statutaire se sont présentées toujours sous la même structure, pour l’essentiel :

• balance de comptes, • détail du solde de certains de ces comptes (participations et

intercos), • éléments de variations (flux), • dimensions analytiques sur certains soldes de comptes …

… et ceci, aussi bien pour les différents logiciels produits par un même éditeur qu’entre logiciels concurrents, parfois d’origines géographiques très différentes.

A tel point que certains éditeurs ne se sont pas privés d’utiliser les mêmes codifications que celles d’un logiciel concurrent,

Il était une fois … la consolidation

Et que nous réserve le futur ?sous prétexte d’apporter un confort à leurs clients.

De notre point de vue, cela signifie clairement qu’aujourd’hui il y a convergence dans cette approche car elle répond parfaitement aux exigences de la consolidation.

Nous ne voyons dès lors pas, pour le futur, une amélioration sensible dans la structure de ces informations.

Quant aux traitements de base de la consolidation (éliminations), ils ont eux aussi très peu évolué depuis les premières consolidations des années 80. L’on trouve toutefois des variantes en fonction de certains pays, mais l’expérience aidant, les meilleurs logiciels du marché les ont appréhendées en permettant de les paramétrer.

Ici aussi, parlant strictement de la consolidation statutaire, la courbe d’expérience s’asymptotise et donc, nous ne nous attendons pas à une révolution de ces traitements. Bien sûr, nous ne sommes pas à l’abri d’une refonte complète, mais très improbable, de principes nouveaux que les législateurs imagineraient.

A titre de conclusion, et pour confirmer ces propos, le temps d’exécution des traitements de consolidation se mesure aujourd’hui en minutes, même pour des groupes comportant plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de sociétés dans leur périmètre. Ce n’est donc plus sur ces aspects que l’on optimisera le planning de consolidation dans le futur.

L’avenir de la consolidation : la réconciliation des soldes intersociétés, un espoir ?

Il nous paraît nécessaire d’aborder brièvement ce qui constitue historiquement un maillon faible du processus de consolidation, à savoir la réconciliation des soldes intersociétés.

Les années 2000 : Y2K et IFRS...

Quant aux logiciels de consolidation, ils se seront tout de même adaptés à ces obligations IFRS, même si l’impact fut finalement mineur au plan des évolutions fonctionnelles.

Pourquoi ?

Parce que le passage aux normes IFRS, à quelques exceptions près, ne concernait pas la mécanique de consolidation proprement dite, mais bien le contenu des comptes statutaires de chaque société du périmètre.

Pendant toutes ces années, le marché a entretenu une confusion entre IFRS en tant que problématique de consolidation et IFRS en tant que problématique comptable.

Toutefois, là où les logiciels ont été atteints, c’est dans leur paramétrage (plan de comptes, annexes) mais pas dans leurs fonctionnalités intrinsèques ou alors très marginalement.

Mais alors, ces logiciels ont-ils évolué au cours de cette décennie ?

L’orientation dominante repose encore une fois sur les évolutions technologiques dictées elles-mêmes par un besoin croissant de production d’informations de plus en plus rapides et de plus en plus fiables.

Revisiter ou développer un logiciel de consolidation ne peut s’envisager sans intégrer d’emblée une approche WEB, avec tous les accès et les portabilités que cela induit.

Non seulement, la liasse de consolidation traditionnelle fait place à un accès direct de chaque société au système centralisé et, de surcroît, les fonctions de consolidation elles-mêmes deviennent accessibles à partir de n’importe quel point d’entrée Internet, partout sur la planète et à tout instant.

Cette approche, corroborée par le « Cloud Computing », tend à rendre non localisables pour les utilisateurs à la fois les informations et les logiciels qui les traitent, avec une performance confortable.

Avec cette fin de décennie, le consolideur peut finalement exercer son métier à toute heure du jour et de la nuit, de partout, même en vacances, et sur le support de son choix, y compris son smartphone !

Quelle avancée depuis ces premières consolidations en service-bureau du début des années 80.

Et enfin, dix ans plus tard, la consolidation unifiée a-t-elle trouvé son niveau d’épanouissement ? Il y a des convergences indiscutables au plan des fonctionnalités, grâce au confort apporté par des outils entrant de plus en plus dans le domaine public mais également grâce à l’expression des besoins des groupes qui semblent davantage s’uniformiser. La consolidation est appelée à devenir un outil de planification stratégique et non plus une simple photo du passé.

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Il était une fois … la consolidation

Et que nous réserve le futur ?...

Au cours de ces quarante années d’observation de la consolidation, nous avons pu identifier quelques invariants à ce sujet :

• Quelle que soit la taille de leur périmètre, les groupes en grande majorité présentent des écarts sur transactions intersociétés non réconciliés en nombre anormalement important et constatés au moment critique du processus, donc trop tardivement ;

• Ces situations donnent souvent lieu à de grandes réunions au cours desquelles, après avoir distribué les mauvaises notes, les responsables de la consolidation et leurs correspondants repartent sur de nouvelles dispositions prometteuses et respectées pendant le temps de la prochaine consolidation, avant de rechuter ;

• Au cours de ces quatre décennies, les moyens mis en place pour améliorer ces situations ont reposé sur des organisations de type circularisation de l’information, d’abord avec des formulaires papier, ensuite avec Excel et des échanges par mails. Chacun examine ses propres positions intersociétés avec chaque partenaire, alors que la plupart d’entre elles sont a priori correctes. Consommation excessive de ressources et de temps.

• Avec l’arrivée des logiciels ERP et leur haut niveau de centralisation dans les groupes, nous aurions pu espérer une efficacité accrue de cette problématique interco. En effet, une transaction imputée dans la comptabilité d’une société et relative à une autre société d’un même groupe peut s’imputer automatiquement dans les comptes de ce partenaire. La réalité est tout autre, soit les groupes n’acquièrent pas cette option, soit ils ne l’utilisent pas.

L’espoir de voir de telles situations évoluer positivement dans le futur trouvera encore une fois ses sources dans les technologies nouvelles.En effet, certains éditeurs ont développé des logiciels de réconciliation de soldes intersociétés s’appuyant sur les propriétés de communication d’Internet conjuguées aux possibilités des logiciels Web, effaçant toute contrainte géographique et temporelle.Concrètement, au plan des principes, cela signifie :• Que toutes les sociétés d’un périmètre renseignent leurs

positions intercos via le Web ;• Que ces informations peuvent être déclinées librement

selon le niveau de détail disponible (soldes ou montant de transaction) ;

• Qu’à tout moment, ce sont les sociétés qui peuvent exécuter un processus de réconciliation, sans intervention des responsables de la consolidation, et se rendre ainsi compte de l’étendue de leurs désaccords mutuels… ;

• Qu’à un instant fixé par le groupe, la réconciliation est supposée achevée avec une explication fournie pour les écarts résiduels.

Et pour la première fois en quarante années d’observation de cette problématique interco, non seulement les avantages apparaissent nombreux mais s’inscrivent enfin dans la durée.L’outil existe aujourd’hui et les groupes doivent maintenant se convaincre de l’utilité d’investir dans pareilles directions, même avec un sentiment dominant de contribuer à des négligences comptables au niveau de leurs sociétés et à une activité somme toute fort peu profitable.

L’optimisation du processus de consolidation passe pourtant également par-là !IFRS et local Gaap

Depuis toujours, une des principales raisons des difficultés techniques relevant du processus de consolidation est le caractère discontinu sur lequel ce processus repose. En effet, contrairement au processus comptable qui fonctionne sur le report de soldes au travers de l’ « à nouveau », le changement des cours des devises, des pourcentages, des méthodes de consolidation et les entrées/sorties de sociétés du périmètre constituent autant de discontinuités qui ont de tout temps rendu difficile le travail du consolideur.

Depuis 2005, les normes IFRS viennent ajouter une nouvelle discontinuité à ce processus dans le sens où les comptes que l’on intègre, en principe, sont établis selon des normes locales alors qu’il faut établir des comptes consolidés selon un référentiel IFRS.

Les législateurs auront, tôt ou tard, à prendre des décisions difficiles mais à mon avis inévitables face à des situations au contenu contradictoire. Analysons cela plus en détail.

D’abord, il ne nous paraît pas normal qu’une société mère établisse ses comptes statutaires dans un référentiel local et que, dans le même rapport annuel, ses comptes consolidés soient publiés selon les normes IFRS.

Ensuite, le maintien des normes locales au niveau des sociétés du groupe implique des retraitements dans la consolidation afin de les rendre conformes aux normes IFRS. Double difficulté dans ce cas.

Soit les retraitements IFRS restent centralisés au niveau de la maison mère, sans disposer nécessairement des informations suffisantes pour les gérer correctement, soit les retraitements IFRS sont décentralisés dans les sociétés du groupe avec les risques d’incompréhension et les difficultés dues au fait de les gérer de façon extra-comptable. Dans les deux cas, l’on assiste à une dégradation de la qualité de l’information.

En prenant du recul, il paraît clair qu’à terme des règles comptables mondiales, sur lesquelles se reposeront les consolidations, effaceront à la fois les pratiques nationales et les disparités entre groupes cotés et non cotés.

Consolidation statutaire et reporting : la consolidation unifiée

Depuis les années 90, la plupart des groupes tentent d’unifier leur consolidation statutaire et leur reporting au sein d’un même logiciel avec plus ou moins de succès, et souvent avec un malaise à peine dissimulé et ceci en vue de pouvoir réconcilier plus facilement prévisions et réalité.

Pourtant les logiciels de consolidation traitent cette double problématique plutôt correctement aujourd’hui, mais … ce malaise persiste.

Nous pensons que le problème ne se situe plus au niveau des logiciels mais plutôt au niveau des groupes qui n’œuvrent pas nécessairement avec toute l’objectivité et la rigueur requises car, en effet, pour réconcilier des chiffres d’origines différentes, il faut s’en donner les moyens. Est-ce le cas ?

Quelques constats illustreront mieux qu’une longue explication les difficultés réelles que s’imposent, consciemment ou inconsciemment, des groupes récemment rencontrés dans le cadre de cette problématique.

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Il était une fois … la consolidation

Et que nous réserve le futur ?...

• La consolidation statutaire attribue à chaque société la méthode de consolidation qui lui revient mais le reporting marque sa préférence pour l’intégration proportionnelle pour tout le périmètre ;

• Dans le reporting, les charges et produits en devises du mois sont convertis à un taux du mois puis cumulés tandis qu’en consolidation statutaire les mêmes montants sont d’abord cumulés en devise puis convertis à un taux moyen annuel. Les deux opérations ne sont évidemment pas commutatives, et certains s’en étonnent !

• Le reporting ne reprend pas tous les retraitements de la consolidation statutaire mais par ailleurs gère des retraitements que la consolidation statutaire ignore ;

• Il est fréquent que le reporting recoure à des agrégats alors que la consolidation statutaire nécessite plus de détails. Est-ce une raison pour évoluer selon deux plans de comptes différents ?

• Les périmètres de la consolidation statutaire et du reporting ne sont pas toujours des ensembles qui coïncident

• Le reporting fait usage de business units. Dans ce cas, le regroupement des business units d’une entité légale donne-t-il bien les chiffres de celle-ci, tels qu’utilisés au niveau de la consolidation statutaire ?

• La consolidation statutaire s’établit selon les normes IFRS mais certaines sociétés du périmètre présentent leurs prévisions en normes non IFRS ;

• Si la consolidation statutaire applique rigoureusement les règles usuelles, notamment le calcul des intérêts de tiers, les écarts de conversion, le reporting ne s’embarrasse pas toujours de ce genre de détail.

Alors ? Réconciliables la consolidation statutaire et le reporting ?

Et pourtant, pour surprenants qu’ils soient, des exemples de ce type ne manquent pas.

En cette matière de consolidation unifiée, l’enjeu de ces prochaines années ne réside plus dans une amélioration des logiciels de consolidation. Quelle solution sophistiquée ces logiciels pourraient d’ailleurs apporter à ces situations aussi irrationnelles ?

Encore une fois, que l’on parle de consolidation statutaire ou de reporting ou des deux à la fois dans une vision unifiée, ce n’est plus le logiciel qui doit unifier mais c’est le système d’information qui doit présenter une structure, un contenu et un traitement unifiés.

Cela relève de l’organisation du groupe, d’un bouleversement d’habitudes, de changements culturels. Ce n’est plus un problème strictement technique, il est donc beaucoup plus difficile.

Mais le succès est au bout de ce changement de mentalité.

La structure des groupes

La difficulté d’une consolidation statutaire se mesure notamment à la complexité de la structure du groupe, à savoir plusieurs actionnaires groupe et tiers dans les sociétés du périmètre, l’existence de participations croisées entre sociétés, des sociétés détenant des actions propres ou des actions de la société consolidante, etc. …

Dans les années 70, de telles structures étaient fréquentes, particulièrement dans les groupes à actionnariat familial, moins dans les groupes cotés et les groupes de grande taille.

Très tôt donc, les logiciels du marché ont été confrontés à de telles structures complexes et les meilleurs d’entre eux ont apporté des solutions définitives.

Toutefois, les exigences de la consolidation statutaire, appuyées par les recommandations des Auditeurs, ont amené les groupes à éviter de telles structures aussi complexes. Ainsi, il y a réellement aujourd’hui une prise de conscience de faire simple chaque fois que la chose est possible.

Contrairement à une époque où le législateur imposait, notamment dans les sociétés anonymes françaises la présence de sept actionnaires, nous rencontrons assez souvent aujourd’hui au niveau international des formes juridiques qui autorisent un seul actionnaire dans une société.

C’est la tendance constatée et qui se confirmera dans ce sens compte tenu des souhaits de transparence souhaités depuis quelques années.

A l’opposé, et malgré les efforts de simplification, de grands groupes internationaux comportent des centaines de sociétés dans leurs périmètres. Pour ces grands conglomérats, la problématique de consolidation repose sur l’existence de nombreux sous-groupes, appelés paliers, lesquels se voient parfois dans l’obligation non seulement d’établir eux aussi des comptes consolidés mais de surcroît selon des normes différentes de la société consolidante faîtière.

C’est un enjeu que les logiciels de consolidation à vocation internationale auront à appréhender correctement.

La communication financière

Que ce soit la simple publication d’un communiqué de presse, l’élaboration d’un document à l’attention du Conseil d’Administration, la production du rapport annuel ou l’échange de données financières avec des organismes extérieurs, nous constatons que ces tâches occupent encore aujourd’hui un temps disproportionné dans le planning global de la consolidation.

Et il existe des raisons qui le justifient. Ainsi

• La plupart des logiciels produisent avec un haut degré de précision les rapports nécessaires aux professionnels de la consolidation et aux auditeurs, mais négligent la partie « communication financière» qui exige un haut niveau de qualité, de synthèse et de personnalisation.

• Même si, actuellement, ces logiciels offrent des outils d’interfaçage permettant d’éviter des recopies d’informations toujours risquées et consommatrices de temps, beaucoup de groupes n’y ont pas recours. La raison réside notamment dans le fait qu’il faut pouvoir jongler avec de nombreux outils différents et les intégrer, ce qui demande une dextérité plus technique que comptable. Donc, on ne s’y engage pas facilement.

• Enfin, le développement d’une interface automatique entre la base de données contenant les informations de consolidation et ce que le marché appelle de plus en plus souvent le « cahier financier » représente un travail long et difficile, donc coûteux, alors que la pérennité du format de ce cahier n’est pas acquise. Encore une raison de ne pas s’y engager.

Pg. 8 Sigma Conso - Make Figures Talk © 2015 Allen White

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Il était une fois … la consolidation

Et que nous réserve le futur ?...

Allen White a consacré l’essentiel de sa carrière à la consolidation : il a développé l’un des tout premiers logiciels de consolidation dans les années 80. Il est également l’auteur d’ouvrages de référence dans le domaine et a créé un centre de formation reconnu où près de 3.500 consolideurs, auditeurs et institutions de contrôle ont approfondi leurs connaissances. Allen White a co-fondé Sigma Conso en 2002 et il remplit actuellement un rôle de conseiller auprès de nombreux groupes.

Sigma Conso propose des logiciels, des formations et des services dans le domaine de la gestion de la performance des entreprises (ou CPM : Corporate Performance Management). Le groupe, dont le siège est à Bruxelles, a une expertise reconnue en consolidation financière et statutaire, ainsi qu’en reporting de gestion et propose à ses clients, qui comptent plus de 500 groupes internationaux, des solutions adaptées et évolutives pour faciliter leur gestion financière.

Sigma Conso connaît actuellement une expansion internationale rapide par sa présence dans les grands centres économiques en Europe, en Asie et en Afrique.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.sigmaconso.com

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A terme pourtant, de par sa position sur le chemin critique du planning de consolidation, la communication financière au sens le plus large devra s’appuyer sur des fonctions intégrées aux logiciels de consolidation, facilement utilisables.

Des améliorations conséquentes de la part des éditeurs de logiciels de consolidation sont attendues dans ce sens à court terme.

Incidences des évolutions technologiques futures sur la consolidation

Dans les années 70, il n’était pas évident d’imaginer en quoi consisteraient les évolutions des technologies de l’information et quelles incidences elles produiraient sur une activité aussi spécialisée que la consolidation.

Quarante ans plus tard, l’admiration et la surprise dominent. En effet,

• Depuis les gros ordinateurs, en apparence puissants par leur taille et l’infrastructure qui les hébergeait, nous disposons aujourd’hui sur notre bureau d’ordinateurs bien plus puissants tant en capacité de calcul qu’en mémoire de stockage ;

• De l’isolement dans lequel se trouvait chaque utilisateur, par ailleurs tributaire du postier pour les échanges d’information, cette dernière aujourd’hui s’échange à la vitesse de la lumière où que se trouve le destinataire ;

• De la carte perforée, de l’écran composé de 24 lignes de 80 caractères et des listings à lignes de 132 caractères, les évolutions technologiques nous ont également apporté un confort et une ergonomie extraordinaire par le pixel, la souris et le copier-coller.

• Enfin, pour les gens de chiffres que sont les consolideurs, quand se décidera-t-on à attribuer un prix Nobel à un logiciel universel comme Excel, même si celui-ci ne constitue jamais qu’un outil d’aide au calcul ?

Et maintenant, qu’attendre de nouveau ? Question bien difficile.

Toutes les capacités sont disponibles aujourd’hui pour faire en

sorte que les temps de traitements de consolidation s’expriment en minutes, les temps d’échanges d’information en secondes et l’accès à l’information accessible à tout moment avec un taux de fiabilité excellent. Dès lors, des améliorations futures deviendraient progressivement imperceptibles au niveau humain.

Il est fort possible que la technologie évolue encore vers de la communication vocale et tactile entre l’utilisateur et son logiciel de consolidation, améliorant sans doute le confort mais avec des effets très marginaux sur l’optimisation du processus.

Quant aux évolutions fonctionnelles, le passé a montré une grande convergence d’approche entre les logiciels concurrents, signe que les solutions développées correspondent aux besoins.

On peut sans doute regretter que pour un domaine comme la consolidation statutaire, à la fois peu évolutif dans ses principes mais exigeant en termes d’expertise, l’on n’ait pas constaté l’apparition de systèmes experts d’aide à la consolidation. Il s’agit de systèmes qui, à partir d’une base de connaissance, guident un utilisateur dans la recherche d’une solution en lui posant une série de questions en fonction des réponses préalablement données.

Ces systèmes experts pourraient également aider le consolideur dans le domaine des IFRS, en particulier dans la formulation de suggestions et d’arguments face à des situations décrites, lesquelles, on le sait, restent très interprétatives.

Si les IFRS s’imposent à un public de groupes de plus en plus large, il y a là un enjeu économique des prochaines années qui pourrait mettre en concurrence de tels systèmes experts et l’approche traditionnelle par la consultance.

© 2015 Allen White