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Revue annuelle composée pour le Noël des Anciens de Coublanc Noël 2003 Numéro 9 Samedi 20 décembre

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Revue annuelle

composée pour le Noël des Anciens de Coublanc

Noël 2003

Numéro 9 Samedi 20 décembre

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Joyeux Noël 2003 et Heureuse Année 2004

Errata

À peine le numéro de 2002 était-il impri-mé que Bernadette Lacôte nous a fait remar-quer une erreur dans l’article sur le vitrail de saint Hubert. Il y a bien une croix sur la tête du cerf comme le veut la légende. Mais il faut aller voir le vitrail à l’église plutôt que regarder la photographie, surtout, hélas, qu’elle est en noir et blanc.

D’autre part on nous a signalé, à propos du point de vue de Patrick Berthier dans le courrier des lecteurs page 3, que la « Mané » était née Ėlisa Laurent, et non Burnichon.

Éditorial de Bernard Berthier

Une fois de plus, beaucoup de gens se sont amicalement proposés pour enrichir et illustrer cette revue. C’est une promesse de durée.

Des gens de tous âges ont contribué. Merci encore aux enfants des écoles et à leurs maîtresses. Notre équipe s’est rajeu-nie. De l’aide nous vient d’au-delà les li-mites de la commune, pour une revue qui est lue en effet au-delà, et qui est mainte-nant déposée à la médiathèque de Chauf-failles.

Le titre de la revue est expliqué dans l’article de la page ci-contre. Un numéro d’anticipation en raccourci est fourni page 20 et 21. On me dit que les mots croisés faits par un autre verbicruciste sont plus faciles que mes grilles : tant mieux !

Bonne lecture, donc ! N’hésitez pas à nous dire vos impressions.

Sécheresse et inondations

L’année 2003 a été marquée par une séche-resse remarquable, suivie récemment de pluies diluviennes. Peut-être ces catastrophes sont-elles l’indice d’un changement climatique. Mais des phénomènes semblables se sont déjà produits.

Maurice Villard nous communique un arti-cle de Marcel Lachiver, intitulé 1785, “la sé-cheresse désastreuse”, et paru dans les pages « Histoire » de la revue La France agricole du 8 octobre 1999. En voici un extrait.

Pendant dix ans les paysans vont souffrir de la sécheresse. Et 1785 sera l’année la plus calamiteuse.

La lenteur de la traction animale rendait nos ancêtres encore plus dépendants des caprices du temps. Difficile pour eux de rat-traper les retards accumulés à cause du

mauvais temps. La décennie qui a précédé 1789 s’illustre par des conditions météorologi-ques catastrophiques. Les étés sont très peu arrosés. À Angers, où il pleut ordinairement 145 à 150 jours par an, la décennie 1781-1791 ne compte que 72 jours annuels de pluie en moyenne, dont 40 jours en 1784 et 29 en 1785. Toute la moitié nord de la France connaît des étés semblables. La récolte de foin est désastreuse en juin 1784, à cause des gelées tardives. L’hiver qui suit épuise les ré-serves de nourriture. En avril 1785, les paysans ne peuvent toujours pas sortir leurs bêtes. Dès le mois de mars, la sécheresse s’a-bat sur toutes les régions situées au nord d’une ligne La Rochelle-Genève. En Bretagne, à part quelques orages en juin, il ne pleut pas de mars à septembre. Les céréales de prin-temps ne lèvent pas. […]

Le Bénédicité de Craponne

Prions Dieu qu’ivienne personne Nous sons assez grands garçons

Pour manger tout ce que nous ons.

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Nous avons tous fait du latin. Ce n’est plus le cas des générations actuelles… Nous les paysans, ouvriers et employés de jadis, nous en gardons encore plus, dans le fond de notre mé-moire, que les bacheliers d’aujourd’hui ! Nous avons fait du latin à dose régulière, sans bien le comprendre, semaine après semaine : c’était, jusque vers 1965, la langue officielle de la li-turgie catholique.

Claude Chevreton s’en est bien souvenu, dans sa chronique de patois coublandi de l’an dernier. Je le cite : « En ce Temps-là »… Atreufa, la dieumintse à la meusse, nauton vieux tcheuré dizaut : « In illo tempore ». As-toure, y’est tau foutu l’camp : y’a pu de meusse ; y’a pu de tcheuré ; y’a pu de « temporé ».

Sans que je lui en ai soufflé mot, Claude Chevreton a donc bien repéré l’origine du titre de notre revue.

L’expression « in illo tempore », qui signi-fie donc « en ce temps-là », apparaît six fois dans la traduction latine de l’Ancien Testa-ment, appelée Vulgate. Mais c’est surtout dans les lectures de l’évangile de Matthieu que nous pouvons la trouver : Matthieu emploie trois fois ce groupe de mots, alors que Marc ou Luc, les deux autres évangélistes qui racontent les mêmes événements, n’utilisent pas du tout cette formule. « En ce temps-là, Jésus prit la parole… » (Mt 11, 25). Nous voici bien avan-cés, puisque Matthieu ne précise pas l’époque ! À peine plus loin (Mt. 12, 1), il écrit : « En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vient à pas-ser à travers des champ de blé » et il avait l’au-dace de se nourrir des épis ; Luc se contente de dire : « Un second sabbat du premier mois… ». L’année juive commençait, en ce temps-là (!), au mois de Nizan, c’est-à-dire à peu près en avril, et les épis de blé étaient déjà presque mûrs dans la douceur du printemps de Pales-tine. Enfin, une dernière occurrence de l’ex-pression : « En ce temps-là, Hérode le tétrar-que apprit la renommée de Jésus et dit à ses fa-miliers : “Cet homme est Jean le Baptiste ! C’est lui ressuscité des morts.” »

C’est donc une espèce de tic verbal, pour

Matthieu, que de dire « in illo tempore ». Bien sûr, ce n’est pas ce qu’il a écrit, puisqu’il a écrit en grec ! Mais nous n’allons tout de même pas nous mettre au grec illico, hic et nunc !

Me voici saisi d’un doute. L’expression ap-paraît trois fois seulement dans Matthieu ? Bi-zarre. Comme Claude Chevreton, j’ai l’impres-sion que c’est un refrain plus systématique ; j’ai l’impression qu’à la messe, du temps de notre enfance, cela revenait sans cesse : c’est pour cela que nous nous en souvenons… J’ou-vre un vieux missel « quotidien et vespéral », et je constate deux choses : d’abord que Mat-thieu est très représenté dans les lectures des dimanches, à cette époque où il n’y avait pas un tourniquet trisannuel des évangélistes. En-suite, que beaucoup de passages d’évangile sont affublés, à leur début, de ce joli « in illo tempore », et même des passages de saint Jean, de saint Marc et de saint Luc ! Conclusions : primo, l’Église, en ce temps-là, modifiait un peu le texte des évangiles. Deuzio (ou secundo, pour parler en vrai latin !), ce fameux « in illo tempore » intervenait comme la liaison pres-que obligée des textes, d’un dimanche à l’au-tre. Ce sont ces mots qui se gravaient d’abord dans notre esprit, et qui nous propulsaient dans le temps fameux de ce Jésus d’époque ro-maine, que des textes auxquels nous ne com-prenions pas grand chose nous permettaient peut-être d’imaginer encore plus merveilleux qu’il ne l’est. L’imagination fonctionnait grâce à ces trois petits mots, sésame de la lecture sainte précédés de coups d’encensoir…

Eh bien ! que notre revue En ce Temps-là aussi, même en français, même sans encens, nous propulse résolument, chrétiens ou non, le temps de sa lecture, vers un passé enchanté, vers des souvenirs enchanteurs !

Bernard Berthier

L’an prochain, si vous le désirez, suite

de cette chronique : « Sursum corda ! ».

Le latin de notre enfance Où l’on découvre la raison du titre de notre revue

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Vitrail de saint Christophe Église de Coublanc, bas-côté sud,

troisième vitrail en entrant. Photographie de Mélanie Berthier et Julien Berna.

Saint Christophe En entrant dans l’église de Coublanc, le troi-

sième vitrail à droite représente un homme qui traverse, pieds nus, une rivière tumultueuse, sur un fond de montagnes arides qui contrastent avec le ciel bleu et les nuages roses. Il porte sur l’épaule un enfant qui le regarde avec un doux sourire. Comme dans la plupart des vitraux, des couleurs vives (auréoles, tunique rouge vif, manteau bleu à revers doré) mettent en valeur les personnages par rapport à un paysage qui reste discret.

Le teint bronzé du saint et le tronc de palmier qui lui sert de bâton évoquent cette origine exo-tique. Le palmier a conservé ses feuilles du haut. Un arbre ombrage la scène. On peut re-marquer également les bâtiments en arrière plan : murs blancs, toits plats et coupole font penser à l’architecture ottomane.

Il s’agit de saint Christophe, mort martyr, vers l’an 250, en Asie Mineure, c’est-à-dire dans l’actuelle Turquie : historiquement, c’est tout ce qu’on peut dire de lui. Mais la piété po-pulaire ne se satisfaisait pas d’en savoir si peu sur ce personnage dont le nom restait énigmati-que : Christophoros est un mot grec qui signifie « qui porte le Christ ». Ainsi naquit la légende qui permet d’expliquer la représentation du vi-trail.

Donc Christophe, a-t-on raconté, était pas-seur ; non pas l’ancêtre des passeurs actuels qui sévissent aux frontières et gagnent des milliers de dollars en profitant de la détresse des gens ; simplement, comme il était très fort, et qu’il ha-bitait près d’une rivière, son métier était de faire traverser le gué aux voyageurs qui passaient par là.

Or un jour se présente un petit garçon qui de-mande à traverser. Christophe le soulève sans aucun effort et l’installe sur ses épaules ; mais à peine a-t-il mis le pied dans l’eau qu’il se sent écrasé par un poids énorme, et pour la première fois il peine à parvenir jusqu’à l’autre bord. Sur-pris, il lui dit : « Enfant, tu m’as tant pesé que j’ai cru porter le monde entier. » Et l’enfant lui répond : « Ne t’étonne pas, car tu as porté sur tes épaules celui qui a créé le monde. » C’était l’Enfant-Jésus, dont le poids symbolisait la

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puissance. Le vitrail montre l’enfant avec à la main une boule surmontée d’une croix : c’est le globe terrestre — illustration du paradoxe exis-tant entre la faiblesse de l’enfant de la crèche et la force de tout ce qu’il représente.

Inutile de dire que cette aventure bouleversa Christophe qui décida de donner sa vie à Dieu. Désormais, chaque fois qu’il passait un voya-geur, il en profitait pour lui annoncer la Bonne Nouvelle, l’Évangile.

La haute stature du saint et son solide bâton correspondent bien à l’image que l’on se faisait habituellement de lui : un géant, n’ayant peur de rien. Mais son attitude et le regard qu’il porte à l’enfant montrent une force protectrice plutôt que terrible. Par la suite, au cours des âges, saint Christophe, mis au nombre des quatorze saints « auxiliaires », fut invoqué pour éloigner les maladies et les infirmités, et on pensait que la vue de son image au cours de la journée met-tait à l’abri d’une mort subite. C’est pourquoi il y avait souvent à l’entrée des églises d’immen-ses statues, bien visibles, de saint Christophe :

« Saint Christophe, disait-on, ta puissance

est si grande Ceux qui te voient le matin n’ont plus peur

de la nuit… » Cette légende, très présente dans l’iconogra-

phie, a tout naturellement fait de saint Christo-phe le patron des voyageurs, et il est encore prié aujourd’hui par les automobilistes.

Malheureusement pour lui, la réforme du ca-lendrier de 1969 l’a déboulonné de son piédes-tal : trop peu historique, on l’a mis au rang des saints régionaux et non plus des universels. Sa fête était le 25 juillet. C’est donc un autre saint Christophe qui est fêté le 21 août.

Malgré ces aléas, nous n’allons pas pour au-tant enlever son vitrail de notre église !

Anne-Claire Millord (La Place)

Souvenirs de deux habitants de

La Place

Être artisan à Coublanc au début du XXe siècle

Nous sommes étonnés aujourd’hui d’en-tendre les témoignages sur la vie à Coublanc il y a quelques dizaines d’années : comment ce village pouvait-il compter autant de com-merces et d’artisans voisins les uns des au-tres ? Comment gagnaient-ils leur vie ? Se faisaient-ils concurrence ? Avaient-ils beau-coup de travail ?

— Sans aucun doute, la façon de gagner sa vie a beaucoup changé.

Il y avait autrefois beaucoup d’artisans tra-vaillant pour leur propre compte ; mais se lancer dans l’artisanat et créer sa propre en-treprise n’était pas une affaire aussi compli-quée qu’aujourd’hui.

D’abord, l’état n’y mettait pas le nez : pas de taxes, ni TVA ni autres, pas de déclaration à faire. Pas de charges sociales, mais en contrepartie, bien sûr, il n’y avait pas non plus de protection et il ne s’agissait pas de tomber malade.

L’apprentissage se faisait peu à peu et on n’avait que faire d’un diplôme : quand on connaissait son métier, l’idéal était d’exercer sur place ou dans les communes voisines ; ainsi les gens se connaissaient tous et on sa-vait bien qui était compétent… ou qui était un peu paresseux ! Mais les mauvais ouvriers étaient rares ; sans avoir fait un apprentissage « officiel », il fallait surtout être débrouillard et travailleur. La meilleure preuve que les gens d’autrefois nous ont laissée de leur ta-lent, ce sont ces belles maisons en pierre du pays qui souvent n’étaient pas construites par des professionnels, pourtant elles sont encore debout pour des années !

L’artisan qui se mettait à son compte n’a-vait donc pas de « paperasses » à remplir ; pas besoin non plus de tenir son livre de

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comptes ; d’ailleurs cela aurait été difficile, car les paiements n’étaient absolument pas ré-glementés et on n’était pas très regardant, la règle était de faire confiance. Souvent un ou-vrier travaillait une journée ou deux pour rien chez un voisin, et celui-ci à son tour venait lui donner un coup de main un peu plus tard. Ce genre de partage se faisait surtout pour les tra-vaux agricoles, qu’on faisait tous ensemble, à tour de rôle chez les uns puis chez les autres.

Comme il n’y avait pas de machines, pas d’équipement compliqué, l’apprentissage était facilité et le fonds de commerce était vite monté ; par exemple, Victor Grapeloup, qui voulait être maçon, acheta une pelle et une truelle, et il partait travailler avec son sac de ciment sous le bras, se louant à la journée par-tout où on avait besoin de lui.

De même, le métier d’électricien ne res-semblait pas beaucoup à ce qu’il est mainte-nant. Quand l’électricité arriva, des gens s’im-provisaient : Eugène Deverchère, qui jusque-là vendait des vélos, devint électricien sans avoir appris. Il faut dire que c’était plus sim-ple que maintenant ; il suffisait d’une am-poule dans chaque pièce, pas d’appareils élec-troménagers ou autres, donc pas besoin de pri-ses, et on faisait courir le fil dans le coin des pièces sans se soucier de le cacher.

Il en était ainsi pour un bon nombre de mé-tiers, mais si l’artisanat était plus simple, il n’était pas pour autant plus facile : sans ma-chines, tout se faisait à l’« huile de coude » et il ne fallait pas avoir peur de se fatiguer !

Les gens d’autrefois travaillaient-ils plus

que maintenant ? — Ceux qui étaient employés dans les usi-

nes devaient respecter des horaires et des rè-glements très stricts ; mais ils n’étaient pas la majorité. La plupart des artisans travaillaient à leur rythme, selon les saisons ; il y en avait comme Louis Berthier qui avait son travail de maçon toute la journée, et qui le soir en ren-trant partait s’occuper de ses cultures, parfois jusque très tard. Mais il y avait aussi « c’tu brave homme de la Place » (cf. « le petiau ba-rau » p. ) qui mettait tout l’après-midi à ra-masser « son petit pani de treuffes »… et à boire son litre !

Cependant la plupart des gens ne « regardaient pas à la peine ». Quand ils avaient fini leur journée de travail, ils avaient encore et toujours quelque chose à faire chez eux ; en effet si autant d’artisans et commer-çants arrivaient à gagner leur vie côte à côte, c’est aussi parce qu’ils avaient autre chose à côté : chaque famille possédait un peu de terre, un peu de vigne, un potager, peut-être un poulailler, des lapins,…et, bien sûr, un ou plusieurs métiers à tisser Tout cela représen-tait un complément de revenus bien utile, mais aussi du travail supplémentaire.

Il faut dire aussi que chacun se contentait de peu. Les familles vivaient avec des revenus qui nous paraîtraient dérisoires, sans songer à toutes ces dépenses que nous trouvons indis-pensables aujourd’hui : voitures, appareils électroménagers, chauffage confortable, dé-parts en vacances…

Les dimanches après-midi à La Place

Nos témoins nous parlent non de leur génération, mais de celle de leurs parents

Tous les dimanches après-midi, les hommes

du village jouaient au palet : c’est en fait un peu l’ancêtre de la pétanque.

Accessoires nécessaires : - une vieille casserole ou une boîte de

conserve ; - une pierre plate pour chaque joueur ; - des baguettes de noisetier ; - un couteau ; - et… des litres (pleins) ! Il s’agissait donc d’atteindre la vieille casse-

role chacun son tour avec une pierre plate. On lançait la casserole loin devant, et le joueur qui commençait pouvait décider de la façon de lan-cer sa pierre : par exemple, par-dessus l’épaule, ou bien par-derrière la jambe droite, etc. Les au-tres devaient l’imiter ; certains s’amusaient à se spécialiser dans une technique que les autres n’aimaient pas imiter, mais celui qui voulait inaugurer une façon trop compliquée pouvait se prendre à son propre piège ! Le joueur qui tou-chait la casserole ou en était le plus proche avait gagné. Quant aux autres, chacun avait une ba-

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guette de noisetier, sur laquelle l’arbitre armé d’un couteau faisait des marques pour compter les coups ratés. Lorsque chacun avait joué et que les scores étaient inscrits, on relançait la casserole un peu plus loin, et ainsi de suite.

Les joueurs partaient du carrefour de La Place et, lançant toujours leur casserole, ils montaient, passaient aux Justices et revenaient par La Raterie. Ils pouvaient s’installer tranquil-lement au milieu du chemin, car il était très rare qu’une voiture passe ; et aucune de ces routes n’était goudronnée. Il leur fallait largement tout l’après-midi pour faire ce tour.

Et pendant tout ce temps, ils n’allaient quand même pas rester le gosier sec ! Un des joueurs, ou bien un jeune réquisitionné au pas-sage, devait faire la navette jusqu’au village pour rapporter des bouteilles. Victor Grapeloup racontait qu’il était souvent chargé de cette mis-sion et que les bouteilles disparaissaient si vite que lui n’avait jamais le temps de jouer, puis-qu’il fallait toujours aller en chercher une au-tre !

Mais ce n’était pas tout : à la fin de l’après-midi, tournée générale pour laquelle chacun de-vait cotiser en fonction du nombre d’encoches qu’il avait récoltées sur son bâton de noisetier ; tous ensemble, ils allaient au café, souvent chez Rolland. Là, la journée se terminait souvent en engueulade ; deux compères juraient leurs grands dieux qu’ils ne s’adresseraient plus ja-mais la parole ; mais le lendemain on les trou-vait en train de boire un canon ensemble…

Comme l’est encore souvent la pétanque au-jourd’hui, ce genre d’occupation était absolu-ment réservé aux hommes. Les femmes préfé-raient pendant ce temps-là rester chez elles à discuter ensemble, et il arrivait qu’elles en-voient les enfants aux Vêpres pour être un peu plus tranquilles.

Souvenirs de Maurice Villard et de

Claude Chevreton (La Place) Recueillis en 2002 par A.-M. Déal et R. Druère

Et mis en forme par A.-Cl. Millord.

Il fallait bien partir à la guerre

1ère Partie

Roger Batiste n’est pas né à Coublanc, mais depuis plus d’un tiers de siècle qu’il s’y est acclimaté, il a bien droit à la parole dans notre revue.

Son épouse Jeanne travaillait il y a qua-rante ans dans la régie immobilière Fertoret, à la Croix Rousse, à Lyon. Elle était en contact professionnel avec un monsieur de Propières qui indiquait des maisons à vendre à sa régie. Jeanne et Roger avait décidé d’a-cheter une maison de campagne ; l’homme de Propières en trouva une à Marcy-sur-Anse, qui plut à Roger, mais Jeanne n’en voulait pas. En 1967, on leur en proposa une autre à Coublanc, près de la Croix du Liè-vre ; Jeanne fut enchantée. Ils l’achetèrent et en firent d’abord une résidence secondaire pour tous les week-ends avant de s’y instal-ler pour leur retraite, en 1978.

Roger a eu la douleur de perdre Jeanne il y a un an.

Mais sa vie, avant, avait connu bien d’au-tres épreuves : voici le début du récit du la guerre à laquelle il partit, à vingt-cinq ans.

Mois de Septembre 1939 : on annonçait,

par la presse ou à la radio, qu’il fallait partir à la guerre et que nous avions quarante-huit heures pour le faire, ou nous serions considé-rés comme déserteurs. Le 2 septembre 1939 j’ai été appelé sous le n°7. Après le déchire-ment des adieux avec ma femme Jeanne, il fallait partir, pas de gaieté de cœur ; il fallait bien y aller, au casse pipe.

Arrivés à la gare de Perrache, on s’est re-trouvé avec les copains. Une belle voiture s’approche et nous demande où nous al-lions — « À la guerre pardi ! ! ! Rassemble-ment à Chambéry… » Le conducteur de la

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belle voiture nous dit : « Moi aussi je vais là-bas, si cela vous intéresse, venez avec moi. » Je fus le seul à accepter de partir avec lui. En route, je lui demande si cela ne le dérange pas de faire un détour dans Lyon pour me permettre de revoir ma femme, car c’était après mon service militaire qui avait duré dix-huit mois dans le 10ème Chasseurs à la caserne Mac Mahon, dans le Château des Rohan, à Saverne. J’avais pris une gérance dans la boucherie et il a fallu tout laisser tomber pour partir à la guerre. Jeanne a fini de vendre la viande avec un petit commis en boucherie. Donc, deuxième séparation, deuxième déchirement avec Jeanne. Cette fois il fallait nous quitter pour de bon, et pour combien de temps, Dieu seul le sa-vait…

J’ai coupé quelques biftecks pour le chauffeur et sa famille, et nous voilà partis pour Chambéry. Là, j’ai mangé avec eux. Après, rendez-vous au Palais de Justice. Là, j’ai retrouvé pas mal de potes, et nous avons passé la dernière nuit ensemble à jouer aux boules, à faire un peu la fête. Au moment du rassemblement au 97ème RIA (Régiment d’Infanterie Alpine), je faisais partie de la 28ème division des Chasseurs en tant que Ca-poral-Chef Mitrailleur Chef de pièce, mais le Sergent Flachet qui était de la 99ème (je crois) est venu, celui-là ! en me regardant, et il m’a dit : « Viens avec moi car il me faut un caporal d’Ordinaire.

Nous voilà partis pour l’Alsace à la Compagnie des Commandements sur la li-gne Maginot, à Berstheim, à côté de Reich-shoffen. Là où avait eu lieu la fameuse ba-taille des cuirassiers de 1870. En route donc pour la bataille de Reichshoffen !... Bien sûr, on faisait des retrouvailles : je retrou-vais par exemple Janoglio et Sir, avec les-quels je jouais au rugby au L.O.U., mon club à Lyon. Dès que nous avions des mo-ments de liberté, et cela était rare, nous jouions au rugby avec les gradés.

Et puis, il fallut aller au front, malgré la peur au ventre ; certains se dopaient avec le vin ou la gnôle pour ne pas avoir peur ; les soldats tombaient des deux côtés, les balles

frisaient les oreilles. Je me souviens du Léon Viboux qui ramassait les blessés ou les morts ; un jour il entend : « À l’aide ! à l’aide ! », mais c’était un Chleu (c’est comme cela que l’on parlait des Alle-mands) ; le sergent donne l’ordre de le soi-gner. Viboux donna son nom à l’Allemand, et réciproquement ; la guerre finie, l’Alle-mand est revenu le voir à Montmélian. Quand on partait à la guerre , on nous don-nait un bracelet pour les Français tandis que les Allemands recevaient une médaille ; c’est ce qui leur a permis de se retrouver, Viboux et l’Allemand.

Quand nous sommes repartis sur le Che-min des Dames par le train, je me souviens que nous étions mitraillés, et le soldat Mus-sel a eu les deux jambes coupées par un obus.

J’étais au front ou à la cuisine, pour faire à manger à deux cents personnes et là non plus cela n’était pas simple : il fallait trou-ver de la nourriture pour tout ce monde, et tous les soirs je partais au ravitaillement. Cela voulait dire que tous les soirs, je ne sa-vais pas si j’allais revenir et il n’y avait pas beaucoup de volontaires pour m’accompa-gner, sauf mon ami Bernigaud, qui n’avait peur de rien, comme il disait toujours : « Nous sommes de la 34 et rien nous ar-rête ! » ! Donc tous les soirs j’allais voir mes supérieurs pour avoir le mot de passe, et nous voilà partis avec le cheval, car en voiture on se faisait tirer dessus. À un en-droit précis, il fallait dire le mot de passe, c’est à dire, par exemple, Pétain / Foch ; « Pétain ! » et il fallait que l’autre réponde « Foch ». Sinon, c’était un Allemand, et le premier qui tirait était le plus fort. Il fallait que je porte à manger sur la ligne, et chaque fois j’avais droit à deux coups de canon des Allemands et je me cachais. Oh là là ! ! !

Et, une autre fois, quand on s’est fait vo-ler le canon antichar par les Allemands, nous étions vers le canal de L’Ailette… Le Commandant Feuderé a demandé des vo-lontaires ; cela ne manquait pas, mais ils étaient tous ivres pour ne pas avoir peur ; en effet, ils sont partis avec des grenades dans

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les poches et un couteau, sans fusil ! et ils sont revenus avec le canon récupéré, mais aussi trois morts !…

Pendant un an de guerre j’en ai vu, des hor-reurs, je pourrais vous en raconter pendant des journées entières. Et le jour que le Caporal Gervais entend à la radio un message comme quoi nous allions être bombardés (c’était une erreur de transmission de la radio des Alle-mands), il appelle les supérieurs. Là non plus, il ne fallut surtout pas moisir. Nous avons pi-lonné en face, mais nous aussi nous avons dé-gusté. Je me souviens toujours que j’ai juste eu le temps de prendre un petit sac et c’est tout ; j’avais laissé mon livret militaire, qu’un copain avait récupéré (on lui a dit de ne pas le renvoyer à ma femme : elle aurait naturelle-ment cru que j’étais mort). Ce jour-là, on a tout abandonné, même la nourriture, qui avait tant d’importance à cette époque : j’ai laissé un cochon que nous avions été chercher en ambulance la veille, caché dans la voiture, et tout le reste ! Mais il fallait se sauver : les chars arrivaient de partout, nous avons été en-cerclés, puis nous avons été faits pri-sonniers le 7 juin 1940.

Le calvaire allait commencer.

(À suivre). Roger Batiste (La Place)

Ci-dessus photographié durant son service militaire, en 1934.

Propos recueillis par Marie-Thérèse Chavanon La 28ème DlA de Savoie retranchée sur l’Ailette

(Picardie) subit, les 7 et 8 juin, le choc de forces alle-mandes cinq fois supérieures. Le 27ème BCA résiste pied à pied et perd en deux jours la moitié de ses effec-tifs. (N.d.l.r. d’après I,ternet)

Dis-moi, comment c’était à l’école,

quand tu étais petite ?

Les élèves de C.E.1 et de C.E.2 de l’é-cole privée Sainte-Thérèse de Coublanc nous ont fait une heureuse surprise, dont nous les remercions. À la fin de novembre dernier, ils ont interviewé pour nous Berna-dette Lacôte et Germaine Sambardier. Après une présentation des dames ques-tionnées, voici les meilleurs extraits de cet entretien

Bernadette Lacôte, dont la famille habitait

Tancon, allait à l’école publique de filles. Cette école avait été construite en face de l’église de Tancon, à gauche, quand on vient de Chauffail-les ou de Saint-Igny, après les événements et les lois de 1905 (séparation de l’Église et de l’É-tat), qui avaient interdit aux sœurs du Saint-Sacrement d’Autun de continuer leur tâche d’en-seignantes ; leur école était sise dans ce qui est devenu la salle d’œuvre de Tancon. La vie à l’é-cole de Tancon n’était pas très différente de celle à l’école de Coublanc. Les filles y allaient de cinq à quatorze ans, tous âges mélangés ! Bernadette Lacôte, alors Lathuilère, y est allée de 1948 à 1953. Plus tard, entre 1961 et 1964, Bernadette sera institutrice à l’école Sainte-Thérèse de Coublanc.

Quant à Germaine Sambardier, alors demoi-selle Martin, elle est allée à l’école privée Sainte-Thérèse de Coublanc de 1934 à 1944, école réservée aux filles ; puis elle y a été insti-tutrice de 1947 à 1953.

Notre revue En ce Temps-là a déjà évoqué certains aspects de la vie à l’école privée de Coublanc dans son numéro 3 de 1997.

Les élèves : — Y avait-il des cantines à Cou-

blanc et à Tancon ? Mme Lacôte : — J’ai connu la période où il

n’y avait pas de cantine du tout ; alors les élèves qui n’habitaient pas trop loin rentraient chez eux à midi. Les autres qui, comme moi, habitaient à deux kilomètres et plus, et qui venaient à pied — donc le matin il fallait une bonne demi-heure, et autant le soir — apportaient leur gamelle. C’était

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des petits seaux en aluminium ; dedans, sou-vent, il y avait de la soupe ou un ragoût de pa-tates. À Tancon, nous avions une salle de can-tine et il y avait une dame qui s'en occupait, pour faire réchauffer les gamelles. Quelque-fois, on avait le catéchisme avant l’école et à 9 heures on allait à l’école.

Mme Sambardier : — L’institutrice, à Coublanc, les faisait chauffer comme elle pouvait sur le poêle en fonte ; elle en mettait autour, elle en mettait dessous, elle changeait les gamelles de place pour que tout le monde ait son repas chaud à midi. Il y avait des élè-ves qui habitaient à deux kilomètres et il n’y avait pas de voi-ture ; tout le monde ve-nait à pied dans des chemins qui n’étaient pas goudronnés, qui avaient des ornières, et par tous les temps. Tout le monde marchait en ce temps-là. Les voitures, à Coublanc, on les comptait sur les doigts de la main. Même si on avait une voiture, on ne la sortait pas pour emmener les enfants à l’école. Le soir, on ren-trait à pied ; il faisait nuit, surtout en hiver. […].

Tous les jours, à midi, il y avait la soupe et puis un plat. De temps en temps, il y avait de la viande. Comme dessert, on mangeait sur-tout des pommes. On ne mangeait pas de viande tous les jours, même à la maison. Nous avions, à Coublanc, le catéchisme à l’école même, puisqu’elle était « privée ».

Les élèves : — À quels jeux jouiez-vous ? Mme Lacôte : — À l’école, nous étions

séparés : il y avait une école de filles et une école de garçons. On emportait notre corde à sauter. On avait un ballon pour la récréation. On jouait à la balle contre le mur, à la marelle, à colin-maillard, à chandelle, qu’on appelait la clé de Saint-Georges. Les garçons jouaient aux billes et l’été, nous, les filles, nous jouions aux épingles, nous avions des épin-gles de couturière avec des têtes de couleur. Il fallait les envoyer dans un carré tracé par terre et les faire parvenir dans ce carré avec le doigt si elles tombaient à côté. Je me rappelle sur-

tout qu’on allait les acheter, ces épingles… Autrement, dans la classe, il n’y avait pas de jeux.

Les élèves : — Quel matériel aviez-vous dans les classes ?

Mme Lacôte : — Les tables de classe étaient en bois avec un trou pour l’encrier, les plumes étaient en acier, c’était des plumes « Sergent Major ». Avec la plume, il fallait faire des pleins et des déliés. Quand on des-cendait, on appuyait un peu plus sur la plume, et ça écartait les deux becs, alors la trace d’en-

cre était plus large, et quand on remontait, elle était beaucoup plus étroite. Il fallait faire attention à tout cela. Il ne fallait pas souffler dans les en-criers, parce que l’en-cre nous revenait à la figure. On écrivait à l’encre de couleur violette, et la maî-

tresse corrigeait en rouge. Mme Sambardier : — Il ne fallait pas

tremper sa plume trop profondément dans l’encrier, parce qu’alors on risquait de faire des pâtés sur les cahiers. On commençait par apprendre à écrire sur une ardoise. Quand on savait un peu mieux faire, on avait un cahier, on écrivait au crayon de papier ; puis, quand on savait suffisamment écrire, on avait droit à la plume et à l’encre, mais cela n’allait pas tout seul au début !

Mme Lacôte : — Les cartables étaient marron ou noirs. Ils étaient en carton.

Mme Sambardier : — Parfois, c’était aus-si des sacs en tissu que les mamans avaient cousus… On avait aussi chacune un petit li-vret de vocabulaire, avec une image en cou-leur par page, et chaque page était consacrée à un thème, la mer, la montagne, la ferme, la ville, la gare, les différents métiers ; le texte commentait l’image et donnait des exercices de vocabulaire et de grammaire. Nous appre-nions ainsi tout ce qui faisait la vie du pays. Le livre de géographie aussi était en couleur. Tous les autres étaient en noir et blanc. À mon époque, les livres appartenaient à l’école. À l’époque de mes parents, il fallait les acheter.

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Les élèves : — Comment étiez-vous vê-tues ?

Mme Lacôte : — On avait tout le temps un tablier, un tablier à carreaux. Les filles ne portaient jamais de pantalon. On avait de grandes chaussettes en laine qui montaient jusqu’aux genoux, et des pantoufles en classe.

Mme Sambardier : — L’hiver on mettait de gros bas en coton et des chaussons (des es-pèces de socquettes). Pour aller à l’école, on portait aux pieds des galoches à semelles de bois. Le dessus était un gros cuir cloué sur la semelle. Bien sûr, ce n’était pas étanche ; bien souvent, les pieds étaient mouillés par l’eau des flaques ou de la pluie. L’été, on portait des chaussettes et des sandales. Les chaussu-res en cuir, c’était pour le dimanche. Certains venaient à l’école en sabots de bois.

Les élèves : — Faisiez-vous beaucoup de sport ?

Mme Lacôte : — Très peu, très peu, très peu ! Il y avait un peu de gymnastique, car les grands et les grandes de quatorze ans devaient passer le brevet sportif quinze jours avant le certificat d’études. Il y avait la course, le saut en hauteur. Il fallait apprendre à monter à la corde. Il n’y avait pas de basket, pas de foot.

Les élèves : — Les vacances étaient-elles moins longues ?

Mme Lacôte : — Les grandes vacances étaient bien plus longues. On allait à l’école jusqu’au 14 juillet. Il faisait chaud, les quinze derniers jours. Mais on ne rentrait que le 1er octobre. Quant aux petites vacances, il y en avait moins. Les grandes vacances duraient deux mois et demi.

Mme Sambardier : — On avait des étés très chauds. La maîtresse, mademoiselle Mé-tral, nous faisait dormir un moment l’après-midi, bras croisés sur le bureau et tête sur les bras. On transpirait ! Il fallait essuyer le des-sus des tables, tellement on transpirait ! La maîtresse ne comprenait pas qu’on ne fasse pas commencer les vacances quinze jours plus tôt.

Mme Lacôte : — On n’avait pas classe le jeudi, mais on allait à l’école tout le mercredi et le samedi tout entier. […]

La Place a changé Dessin de couverture : La Place en 1900, d’après une photographie,

par M. Robert Poizat En regardant cette partie du dessin, on ne reconnaît plus rien. L’étang, où l’on voit la maison et la haie se mirer, et où nous avons pêché dans notre jeunesse, a été comblé dans les an-nées 1970. Les arbres ont disparu. Derrière l’un d’eux, celui de gauche, on discerne la cabine de la bascule : cette cabine, construite sans doute après 1900, a été renversée le 13 juin 2002. Quant à la maison Delomier, elle a été détruite le 26 juin 1998 pour faire place à l’entrepôt de l’usine textile. Illusion ? Il me semble que La Place était plus belle il y a un siècle…

B.B.

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Juste une campagne, un peu de forêt, Pareille à mainte autre en France et ailleurs; Un petit pays au charme discret Qui ne frappe pas au premier abord. Vieilles fermes et chemins défoncés. Ensemble un peu gris et triste en hiver, Avec des arbres, des vaches, des prés, Voyez, rien que des choses ordinaires. Et tout à coup au détour d'un sentier, Le vert d'une prairie quand il a plu, La silhouette d’un vieux pommier ridé, Un éclat de lumière jamais vu. Où se cache ce petit quelque chose Qui donne à l'air un goût particulier ? Est-ce un beau rêve chauvin qui compose Ce charme, raison de notre fierté ?

Pas moyen, vraiment, de dire pourquoi On est heureux comme un explorateur ;

En marchant sur les chemins de Coublanc

Dessin de Marion Jolivet

Mais on sait qu'au fond d'un chemin étroit On peut trouver un secret de bonheur.

Anne-Claire Millord

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Liste des anciens

Vous êtes 84 Coublandis de 74 ans et plus. À ce nombre nous ajoutons, dans cette liste, quatre noms de personnes nées à Coublanc, ou y ayant longuement vécu, ou de va-canciers très intégrés au pays, mais qui habitent depuis longtemps ou définitivement ail-leurs. Sept d’entre vous, dont les noms sont écrits en italique, habitent à la Maison des An-ciens (MA). En italique aussi, le nom du hameau de ceux qui ne résident plus à Coublanc. Nous indiquons la ville ou le village où ils se trouvent à notre connaissance.

Cette liste ne correspond pas tout à fait aux données de l’état civil de la commune. Le cadeau de Noël de l’association est distribué aux 84. La revue En ce Temps-là est plus lar-gement diffusée. Notre liste plus amicale qu’administrative. Si nous avons commis quelque erreur, nous vous prions de nous la signaler, pour que nous la corrigions l’an prochain. Mer-ci. Nées en 1906, Marie ROLLAND, Le Bourg Perrine VAGINAY, Cadolon Chauffailles Nés en 1909, Marie-J. BRISSAUD, Cadolon Pierre JACOB, Montbernier Belmont Né en 1910, Ferdinand BARRIQUAND, Montreval et Chauffailles Nées en 1911, Marguerite BRISE, Carthelier MA Marie DÉAL, L’Orme MA Paule LACÔTE, La Frique Pouilly-sous-Charlieu Nés en 1912, Raymond LACÔTE, Pont des Rigoles Jérémie THIVIND, L’Orme Belleroche Nés en 1913, Robert FARGES, Le Plat Marthe GARNIER, Montbernier Marie VILLARD, La Place MA Nés en 1914, Roger BATISTE, Croix du Lièvre Clotilde BUCHET, La Raterie Charlieu Fernande CHAVANON, La Croix Cadolon Marguerite CUISINIER, La Croix Cadolon Belmont Claudia LACÔTE, Le Bourg Yvonne LACÔTE, Pont des Rigoles Né en 1915, François VADON, Les Épaliers Nés en 1917, Marie-Rose DÉAL, L’Orme Gilberte FARGES, Le Plat Alice VADON, Les Épaliers Nés en 1918, Suzette BARRIQUAND, Montreval et Chauffailles Aimé FOUILLAND, Les Épaliers Joseph ROUCHON, Cadolon Nés en 1919, Marguerite AUCLAIR, Cadolon MA

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Fernande FOUILLAND, Les Épaliers Germaine LAMURE, L’Orme Chauffailles Maurice VILLARD, La Place Nés en 1920, Antonin AUCLAIR, La Place Raymonde BOUCHACOURT, Le Perret Victoire BUCHET, Les Bruyères Andrée DOMINIQUE, Cadolon Marie-Antoinette MICHEL, Cadolon Nés en 1921, Maria AUCLAIR, La Place Juliette BUCHET, Le Bourg Clotilde FOREST, La Place Eugène MARCHAND, Charmaillerie Renée RONDEL, Le Bourg Yvonne VILLARD, La Place Nés en 1922, Maurice BARRIQUAND, Montbernier Pierre BOUCHERY, Le Bourg Jacques RONDEL Le Bourg Jeanne SAMBARDIER, Montbernier Nés en 1923, Jean BERTHIER, La Faverie MA Andrée CHERVIER, Les Génillons Thomas TARGARONA, Le Bourg Nés en 1924, Germaine BERTHIER, L’Orme André CHASSIGNOL, Cadolon MA Claudien CHASSIGNOLLE, Cadolon Claude CHEVRETON, La Place Marie-Rose CHEVRETON, La Place Germaine COLLONGE, Cadolon René DESGOUTTES, Carthelier Julienne DESMURS, Le Perret Joseph GRISARD, Cadolon Georges PSALTOPOULOS, La Bourgogne Lucie ROUCHON, Cadolon Nés en 1925, Simone BOUCHERY, Le Bourg Louise GRAILLOT, Cadolon Marie LACÔTE, Montbernier Henri SAMBARDIER, La Croix du Liè-vre Nés en 1926, Joanny BERTHIER, La Roche Marie-Laure CHASSIGNOLLE, Cadolon Marie-Louise CHAVANON, Charmaillerie Robert DESMURS, Le Perret Armande TRONCY, La Roche Nés en 1927, Jeanne BERTHIER, La Roche

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Jean BOLDRINI, Cadolon Joseph BURNICHON, Cadolon Jeanne COLLIN, Cadolon Chauffailles Simone GRISARD, Cadolon Jean LONGÈRE, La Place MA Gisèle MATHERON, Les Genillons Maurice ROLLAND, Le Bourg Pierrette TARGARONA, Le Bourg Maurice VOUILLON, L’Orme Nées en 1928, Maria DESGOUTTES, Carthelier Juliette VOUILLON, L’Orme Nés en 1929, Jeannine DEQUATRE, La Charmaillerie Augustin GRAPELOUP, Bonnefond Marguerite GRAPELOUP, Bonnefond Louis LAURENT, La Charmaillerie On peut ajouter à cette liste des personnes depuis longtemps en résidence secondaire à Cou-blanc, parfois inscrites sur les listes électorales : 1917 Oreste PONCET, Montbernier et Lyon Paul BELLON, Le Moulin de l’Orme et Lyon 1928 Claude BELLON, Le Moulin de l’Orme et Lyon 1928 Renée LAPLANCHE, La Faverie et Fontenay-sous-Bois

Le Comité du Noël des Anciens, qui a préparé le cadeau 2003 ainsi que cette revue est composé de Bernard Berthier (président), Danielle Berthier-Duperron (trésorière), Anne-Marie Déal et Renée Druère (vice-présidentes), Martine Berthier (chargée des relations avec la Maison des Anciens), Marie-France Vernay et Denise Déal, aux-quels se sont joints Anne-Claire et François Millord (nouveaux Coublandis de La Place). Nos subventions viennent pour une part des anciens eux-mêmes lors de la distribu-tion du colis, et de particuliers à l’occasion d’événements familiaux ; pour une autre part du tronc de la Mairie en remerciement des exemplaires de cette revue que l’on vient librement y prendre ; mais pour l’essentiel du CCAS de Coublanc. Notre recon-naissance va à tous et à chacun.

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Nos deuils en 2003 Parmi les Anciens de Coublanc : Clotilde LAVENIR, née LAVERGNE Bois Gauthey 07/10/1902 - 13/06/2003 à 100 ans Louise PORCHERON, née COUDURIER La Bourgogne 28/03/1909 - 09/02/2003 à 93 ans Ger-maine DESGOUTTES, née CHEVRETON La Bourgogne 01/01/1910 - 14/04/2003 à 93 ans Marie LACÔTE, née LACÔTE La Place 17/10/1910 - 23/10/2003 à 93 ans Marie LAURIOT, née LACÔTE Bois Gauthey 24/08/1910 - 17/04/2003 à 92 ans Madeleine DENIS, née MOREL Charmaillerie 12/08/1912 - 18/04/2003 à 90 ans Marie BERTHIER, née LACÔTE Le Foron 14/08/1919 - 13/04/2003 à 83 ans Marc GUILLEMIER, La Raterie 19/08/1926 - 07/03/2003 à 76 ans À la Maison des Anciens, venant d’autres communes : Élie LOISON La Clayette 12/04/1908 - 28/03/2003 à 94 ans Jean FAYARD La Clayette 12/05/1909 - 22/10/2003 à 94 ans Jeanne FENAILLON Tancon 28/01/1911 - 10/02/2003 à 92 ans Jeanne Bernard, née WINTERICH Charlieu 01/08/1913 - 08/09/2003 à 90 ans Émilienne CATILLON, née VRAY Saint-Igny 14/09/1913 - 06/04/2003 à 89 ans Louise BRANDELONG, née BUISSON Cours 15/04/1915 - 12/08/2003 à 88 ans Marcelle DESCAILLOT Aigueperse 30/12/1919 - 24/09/2003 à 83 ans Claudius GONACHON Chauffailles 17/11/1920 - 13/07/2003 à 82 ans Roger GARNIER Chauffailles 06/05/1921 - 25/01/2003 à 81 ans Alice DUVERGER, née CAMUS Roanne 19/01/1926 – 12/01/2003 à 76 ans Maurice JARLOT Charolle 09/08/1926 - 24/05/2003 à 76 ans Claude BRELOT Marcigny 29/11/1926 - 21/07/2003 à 76 ans Pardon d’avoir oublié l’an dernier la maman de Jacqueline Vidal : Marcelle TISSOT, née PETITJEAN Louhans (71) 03/03/1925 - 03/12/2002 à 77 ans Et parmi les Coublandis de moins de soixante-quatorze ans : Jacques ARNOUX La Serve 18/08/1929 - 30/04/2003 à 73 ans René CHAVANON Pont des Rigolles 04/03/1950 - 08/11/2003 à 53 ans Jean-Paul DÉSORMIÈRE Les Theurots 03/08/1952 - 28/04/2003 à 50 ans Claude RODRIGUES Cadolon 22/06/1953 - 04/01/2003 à 49 ans Véronique DUGUET Cadolon 11/04/1962 - 09/09/2003 à 41 ans Bernard LACÔTE Montbernier 17/10/1962 - 03/10/2003 à 40 ans

Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent.

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Les grandes joies de la vie

Huit naissances d’enfants domiciliés à Coublanc ont été enregistrées à la Mairie, en te-nant des deux naissances de la fin de décembre 2002, que nous n’avions pas pu évoquer l’an dernier : Romaric CHANAVAT 17 décembre (02) de Gwenaëlle PERRET-CHAVANAT & Nicolas CHAVANAT (Grandes Terres) Clémence PASSÉ 18 décembre (02) de Sandrine BACHELET-PASSÉ & Loïc PASSÉ (Pont des Rigolles) Thomas Arnardi 16 juin 2003 de Isabelle FRICHEMANN-ARNARDI &Pierre ARNARDI (L’Orme) Julian BELOT 25 juin 2003 de Stéphanie LONGÈRE-BELOT & Patrick BELOT (Bois Gauthey) Melvyn GUERZEDER 7 juillet 2003 de Carole CHAPON & Christophe GUERZEDER (Les Theurots) Ludivine PERRAT 17 juillet 2003 de Sandrine JOANNIN-PERRAT & Denis PERRAT (Le Foron) Louis GUIGUITANT 17 août 2003 de Anne-Laure PELLETIER & Robert GUIGUITANT (Montbernier) Grégoire COQUET 23 novembre 03 de Corinne ROCHE & Christophe COQUET (Montreval)

Tous sont nés à Roanne

Mais, pour la première fois depuis longtemps, aucun mariage n’a été enregistré à Coublanc !

Un grand et très beau film d’animation vient de sortir sur les écrans des cinémas de France : La Prophétie des Grenouilles de Jacques-Rémy Girerd. La presse locale, comme la presse natio-nale et tous les grands médias, en a beaucoup parlé. Les premières projections ont d’ailleurs eu lieu le 11 novembre dernier à Roanne et à Charlieu, en présence du réalisateur. Nous y étions, nous, de Coublanc, des Berthier, des Chevreton, des Iracane !…

L’an dernier, En ce Temps-là avait intervie-

wé Jacques-Rémy Girerd, originaire de Charlieu et de Mars, et familier, dans son enfance, de Coublanc, où il passait ses vacances chez sa grand-mère Ėlisa et son grand-père Louis, à La Roche. Notre revue avait aussi rendu compte des souvenirs d’enfance que le cinéaste venait de publier sous le titre Le Temps des Grenouil-les.

L’auteur nous avait dit combien il avait été marqué par son enfance à Coublanc, par la na-ture, par les hommes et les femmes de la campa-gne, par les animaux familiers. Combien tout cela était resté dans son cœur, nourrissait son imaginaire, et contribuait à son œuvre cinémato-graphique. Il nous a fait un grand clin d’œil dans La Prophétie des Grenouilles. C’est la cé-lébrité acquise pour Coublanc, dans la France entière, pour peu que l’on comprenne ce clin d’œil : les noms des Justices, du Foron, de La Faverie, de La Roche, du Pont des Rigoles, qui viennent succéder aux anonymes « sapins » et « hiboux », vont être connus dans tout l’hexa-gone et peut-être plus loin, ainsi que celui du « père Berthier » (le Louis, le Claudien, le Pé-trus ?)…

Jacques-Rémy Girerd a eu la gentillesse de nous envoyer le texte de la séquence 5, dans la-quelle les grenouilles de Coublanc (il faut bien le dire !) annoncent un nouveau déluge univer-

La Prophétie des Grenouilles Un grand film d’animation de Jacques-Rémy Girerd

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sel. Un grand merci à lui, à son compagnon d’aventure et dessinateur Iouri Tcherenkov et à Folimage, son studio d’animation.

On peut d’ailleurs admirer le sérieux de la production de ce film, qui, pour lancer cette histoire renouvelée du déluge biblique et sa sortie nationale sur les écrans le mer-credi 3 décembre, a organisé trois jours de pluies diluviennes en France : quitte à fâ-cher les gens de Charlieu, on ne saurait pousser plus loin le souci du détail !

On reconnaît bien là l’humour décapant et le goût invétéré pour la plaisanterie de Jacques-Rémy Girerd !

B.B.

Extrait du scénario (5A) - C’est la nuit. Chaque mare a en-

voyé une déléguée à la grande réunion de toutes les mares. Les grenouilles sont arri-vées. Ça palabre fiévreusement et dans le plus grand désordre.

La doyenne des grenouilles : — Mesdames, allons Mesdames ! Votre

attention s’il vous plaît ! (Tout le monde se calme) Comme vous le savez, je vous ai ré-unies pour confronter nos observations et comparer le résultat de nos calculs. Je vous sais gré d’avoir toutes fait le voyage.

L’heure est grave Mesdames. Les pre-mières conclusions sont extrêmement préoc-cupantes. Je vais demander maintenant à chacune d’annoncer ses mesures. Allez-y, Josette.

Josette (tient un grand cahier. Elle s’a-dresse à l’assistance avec une voix sèche et forte) :

— La mare des Sapins ?

(Une voix de grenouille s’élève de la mare) :

— 38 — La mare des Hiboux ? — 38 — L’étang des Justices ? — 41 — Le creux de la Faverie ? — 40 — L’étang du père Berthier ? — 39 — La mare du Foron ? — 49 ... non, non je veux dire 39 — Le trou de la Roche ? — 42 — Et enfin, l’étang du Pont des Rigoles ? — 40 La doyenne (reprend la parole après un

instant de réflexion, elle est très émue) : — Mes chères amies, il n’y a plus l’om-

bre d’un doute. Toutes vos mesures coïnci-dent. Elles correspondent, à un ou deux jours près, à nos propres évaluations. Il faut se rendre à l’évidence il va sans aucun doute pleuvoir pendant 40 jours et 40 nuits à la pleine lune.

Un frisson d’effroi traverse l’assistance des batraciens d’un bout à l’autre de la mare. La lune dans le ciel est pratiquement ronde.

Une grenouille (s’avance ) : — Mais c’est demain soir la pleine lune ! La doyenne lui répond : — Oui. La pluie sera terrible. Les riviè-

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res vont gonfler, très vite elles vont débor-der, les eaux vont monter et tout recouvrir. En quelques jours on assistera à une inonda-tion générale terrifiante. Tout sera noyé sous les eaux qui ne cesseront de monter, de monter, de monter... Vous entendez ! Ce se-ra un nouveau déluge.

Un sentiment d’effroi monte de la mare :

— Dieu du Ciel ! (5B) - Retour à la ferme.

Sur la terrasse de la maison, à la fraîche, on termine le repas du soir.

Juliette : — Qui veut la dernière gaufre ? Lili : — Non merci Juliette. Tom : — Plus faim, terminé ! Une huitaine d’éphémères virevoltent

autour de la lampe à pétrole. Le chien lor-gne sur la dernière gaufre. Ferdinand déta-che la serviette nouée autour de son cou, s’essuie largement la bouche et masse son estomac rebondit.

Ferdinand : — Ouh ! Bien plein ! Merci Juliette.

Hum ! (Il s’étire) Houououf ! Lili : — Grand-père, tu nous joues un peu de

guitare ? Tom : — Ah oui fais-nous une p'tite chanson

comme l'autre fois ! Ferdinand (tout en se frottant les côtes) : — Oh mes bons amis, laissez-moi un peu

digérer ! (il s’étire en gémissant) Tom : — Non grand-père maintenant,... parce

qu’après tu t’endors ! Lili (avec une petite voix craquante, elle

lui caresse la barbe gentiment) : — S’il te plaiiiiiiit ! Juliette (bâille) :

— Allez, Ferdi, fais leur un petit plaisir ! Tom se racle la gorge, il est allé cher-

cher la guitare et supplie Ferdinand du re-gard.

Ferdinand (attrape la guitare et fait ré-sonner quelques accords) :

— Ah ! Quand vous avez une idée derrière la tête, vous deux !... Bon, je vais vous chanter une vieille chanson de marin, tiens ! Nous étions partis de Puerto Rico

En pleine nuit pour Saint Malo À la voilure, huit matelots,

Embarqués sur c’fichu rafiot Qui prenait l’eau, qui prenait l’eau

O-ô-ô-ô-ô-ô-ô-ô

À fond de cale, huit cents tonneaux D’alcool de canne et de coco

Quand nous y goûtâmes au large de San Diego Surprise fatale pour nos boyaux, C’était de l’eau, c’était de l’eau

O-ô-ô-ô-ô-ô-ô-ô La nuit est claire, la ferme se découpe

dans le ciel. Le cheval debout semble fre-donner intérieurement. La voix cadencée de Ferdinand s’élève, joyeuse. Tout est calme. On s’éloigne lentement.

(5C) - En contrebas, la chanson arrive

faiblement jusqu’à la mare aux grenouilles. Une grenouille : — Vous entendez ? Une autre : — Ah misère ! Ils ne se doutent de rien !

J.-R. G.

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Revue annuelle

composée pour le Noël des Anciens de Coublanc

Noël 2051

Numéro 57 Samedi 16 décembre 2051

Une erreur a dû se produire quelque part. La revue En ce Temps-là est d’ordinaire très attentive au passé.

Or, vers Noël 2002, plusieurs Coublandis ont eu entre les mains un exemplaire bizarre de notre revue : le numéro de 2051 !

Il nous a paru juste nécessaire d’en faire profiter les quelques lecteurs qui, comme nous, ne sont pas sûrs d’être encore de ce monde dans cinquante ans.

Voici donc reproduites les deux pages de

ce numéro d’anticipation. Anticipation peut-être, mais vous consta-

terez que s’il se situe dans l’avenir, il re-garde vers le passé. Ce n’est pas de la science-fiction, tout de même .

N’est-ce pas Baudelaire qui écrivait: « Du passé lumineux

Recueille tout vestige… » Or il s’agit bien ici de lumière !

Une revue résolument tournée vers l’avenir ?

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Joyeux Noël et Heureuse Année 2052

Joyeux Noël et Heureuse Année 2052

Éditorial par Clotilde Berthier

Cette année a marqué l’arrivée au bel âge de cent ans d’une vaillante promotion d’individus remarquables, parmi lesquels d’anciens animateurs du Noël des Anciens de Coublanc. J’ai nommé Anne-Marie Déal, Renée Druère et Bernard Berthier, long-temps respectivement vice-présidentes et président de l’association.

N’oublions pas, appartenant à la même généreuse génération, le scupteur méconnu Jean-Paul Troncy, dont une des oeuvres les plus originales orne la première page de cette revue et fait le sujet de l’article sui-vant.

La lampe d’un artiste lu-mineux

Jean-Paul, qui tant d’années durant a fidéle-ment et patiemment construit la crèche de Noël de l’église de Coublanc, mérite bien un clin d’oeil rétrospectif sur une de ses oeuvres les plus originales.

Il s’agit d’une lampe ornant jadis l’angle sud-ouest de sa maison de La Place.

On constate, sur la photo ci-dessus, toute l’ingéniosité de la création, unique exem-

Dans sa modestie, l’artiste, humble créateur, se ca-che derrière son oeuvre.

plaire de l’art bricolo-électrique auquel Jean-Paul se livra sous l’impulsion de la né-cessité — cette muse à nulle autre pareille. Il résolut, d’une manière élégante et baro-que en même temps, le problème d’une sor-tie de fils électriques sur la façade ouest, et de l’installation de la lampe sur la façade sud. Alors que tant d’artisans bornés au-raient cherché à dissimuler les fils, Jean-Paul exagère leur présence, signifiant par là qu’il a plus d’une corde à son arc.

Monique, la jeune épouse de l’artiste (elle vient à peine de passer les quatre-vingt dix ans) se souvient de ce qu’elle avait le plus admiré à l’époque : la résistance au vent d’une oeuvre aussi utile et efficace que belle et symbolique.

Un des plus grands regrets que nous puissions avoir est que cette oeuvre excep-tionnelle ait disparu avant qu’aucun musée n’eût songé à l’acheter. Mais peut-être dort-elle dans les réserves d’un heureux collec-tionneur...

Bernard Berthier (La Place)

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Atreufa din nauté campagne, din totes les maisons, petiotes ou grandes, i ziavau un petiau barau. Et di kiétau pratique ; i sarvau taus los dzeus, a tsâ momin. I tenau pouan de place, atcheulé sau la lodze, ou din un couan de la grandze. To le tin pré à sarvi. Juste à impogneu le teumon et y’étau parti. Pas bien vite in keunélau plaus tseumans. Mais y’avau tot le tin kèke tsouse à tasa-rayeu, un sac de son de la Coopé ; après y’in na pu azu à la Coopé, alors nau le pre-nau vé la Julie. Eune barautan de treufes, de topines, d’arbe plaus lapans et ché pas ka-tan…

Et laus gamans pé s’amuzieu, un gaman ou deux din le barau, les zâtres u teumon et tin qui payau cori in devalant les routes, laus prés. Y’a de maumin qui passau trop près du fossé ou sur eune tâpire et ça bau-baillonnaus, ça viraut tau tchu su tête les pattes in l’ar. Le tin de se ramassieu, rassa-rer laus gamans d’un couté, le barau de l’â-tre, pouan de mâ… Fâlau pas se plandre… Laus gamans remontins din le barau, et y’é-tau reparti, batou inbtchan mouan vite… pé un momin… Ah ! c’té virants en petiau ba-rau !

Dze me rappelle étau c’tu brave homme de la Place qu’avau son maussiâ de tare in desceindant laus taurâts, y’avau un moussiâ de tare, un moussiâ de vaigne, un moussiâ de luzarne, batou quèques ronzes et… eune teupe de bouissons na. Taut laus dzeux, quin i fazau bon, la seun’ran i fâlau aller faire son apla-yan, avu le petiau barau bien entendu, i fâlau mener eune grapine, un fâs-seuron, un dârd, un pani, un tsari et… a peu catsieu u fond du barau… un litre.

Un litre, pé tote eune seun’ran (la consommation moyenne horaire n’étau pas exagérée). À peu quand yavau pu de carbu-rant, i fâlau se rintorner. C’tu brave homme plintau quèques ta-yons de treufes, batout

eune duquatre ou cinq kilos. Et à la fan de l’an-née i fâlau tirieu c’tes treufes. Pendant au moins deux mois, et batou meu, taus laus dzeus, naus va-yaus passieu c’tu petiau ba-rau avu sa grapine, son tsari, son pani, le li-tre (que nau va-yau pas). Le soir, après eune grousse seun’rant de travail, i se rintornau, le bonhomme treubaillau, le barau trassiau-tau, le tsari évanlau par-dessus taut le reste avu sa petiote braissan de rav’nelles (plaus lapans). Le litre se catsau u fond du barau. Le lindeman i repartau pé eune âtre apla-yan « avu le petiau barau, bien entendu », pé un âtre pani de treufes.

Dzé vu su le jpournal que c’tann-née étau i vont faire la virant des vieux. I fait bien plazi. Nau va de dzounes que ne se plai-gnons pas de leurs douleurs. Et izarportons quèque tsatris… Bien bon. À peu… di qui sairau trigollo… di qui sairau dzauli… di qui farau plaizi si i ziameunin

— dans un petiau barau… ?…

D’ordinaire, nous ajoutons au texte de Claude Chevreton, maître ès langue de Cou-blanc, un lexique des termes difficiles. Mais, étant donné qu’à Coublanc habitent de plus en plus de gens qui ne sont pas originaires des lieux, des lecteurs nous ont demandé une tra-duction complète. Tout en sachant que le texte perd un peu de sa saveur, nous nous sommes pliés à ces vœux.

Le petiau Barau

Par Claude Chevreton (La Place)

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Le petit barau Autrefois dans notre campagne, dans toutes les maisons,

petites ou grandes, il y avait un petit barau. Et c’était prati-que : il servait tous les jours, à ce moment. Il ne tenait pas de place, piqué sur son derrière dans le garage, ou dans un coin de la grange. Tout le temps prêt à servir. Juste à empoi-gner le timon et c’était parti. Pas bien vite, en faisant du bruit aux cahots des chemins. Mais il y avait tout le temps quelque chose à transporter, un sac de son de la Coopé, après il n’y en avait plus à la Coopé, alors nous le prenions chez la Julie. Une brouettée de pommes de terre, de topi-nambours, d’herbe pour les lapins et je ne sais quoi en-core…

Et les gamins pour s’amuser, un gamin ou deux dans le barau, les autres au timon, et tant qu’ils pouvaient courir en dévalant les routes, les prés. Parfois ils passaient trop près du fossé ou sur une taupinière et ça chavirait, ça virait tout cul sur tête les pattes en l’air. Le temps de se ramasser, de rassembler les gamins d’un côté, le barau de l’autre, pas de mal… Fallait pas se plaindre… Les gamins remontaient dans le barau, et c’était reparti, peut-être un peu moins vite… Pour un moment… Ah ! ces virées en petit barau !

Je me rappelle aussi ce brave homme de la Place qui avait son morceau de terre en descendant les Theurots, il avait un morceau de terre, un morceau de vigne, un morceau de luzerne, peut-être quelques ronces et… une touffe de buissons noirs (prunelier). Tous les jours, quand il faisait bon, l’après-midi il fallait aller faire son travail, avec le petit barau bien entendu. Il fallait emporter une binette, une gra-pine, une faux, un panier, un balluchon et… un peu caché au fond du barau… un litre.

Un litre, pour toute une après-midi (la consommation moyenne horaire n’était pas exagérée). Et puis quand il n’y avait plus de carburant, il fallait s’en retourner. Ce brave homme plantait quelques patates coupées en morceaux, peut-être quatre ou cinq kilos. Et à la fin de l’année il fallait ramasser ces pommes de terre. Pendant au moins deux mois, et peut-être plus, tous les jours, nous voyions passer ce petit barau avec sa grapine, son balluchon, son panier, le litre (que nous ne voyions pas). Le soir, après une grosse après-midi de travail, il s’en retournait, le bonhomme trébuchant, le barau tressautant, le balluchon se balançant par-dessus tout le reste avec sa petite brassée de ravenelles pour les la-pins. Le litre se cachait au fond du barau. Le lendemain il repartait pour une autre après-midi de travail « avec le petit barau, bien entendu », pour un autre panier de patates.

J’ai vu sur le journal que cette année aussi ils vont faire

la tournée des vieux. Ça fait bien plaisir. Nous voyons des jeunes qui ne se plaignent pas de leurs douleurs. Et ils ap-portent quelques friandises… Bien bon. Mais… ce qui serait rigolo… ce qui serait joli… ce qui ferait plaisir, ce serait qu’ils les apportent...

— dans un petit barau !

Traduction de Anne-Claire Millord, revue par l’auteur

Barau aimablement dessiné, d’après un original coublandi, pour notre revue, par Florence Dury-Charbonnier, de Chauffailles. L’artiste nous a rap-

pelé que la couleur originale de ces petits véhicules était d’un bleu caractéristique.

Quant à l’orthographe du mot « barau », elle est inconnue du dictionnaire ! Le patois de Coublanc n’était pas une langue écrite…

Une sortie le dimanche, vers 1930

Or donc : « Aujourd’hui n’est plus comme

autrefois » ? C’était un des commentaires à la télé de l’interviewée d’une speakerine perspi-cace...

J’aurais ajouté en riant « C’est ben vrai, mère Machin ».

Écoute un peu. Dans notre petit village, le boucher-épicier-bistro, Claudius Rolland, pour ne pas le nommer, attendait sa première auto-mobile. J’avais six ans à cette époque anté-rieure aux migrations collectives de l’été et aux circuits touristiques organisés.

Un dimanche de la fin juin, après avoir soi-gné les bêtes, vers les neuf heures, sous un so-leil déjà chaud, l’oncle Pétrus attelait son vieux cheval Pompon. Dans la cour, avec mes pa-rents, j’attendais impatiemment le départ. Nous devions aller à Mardore, village natal de ma bi-saïeule Antoinette, au pays des ancêtres les « grands Guillermets », pour y voir, un peu plus loin, un petit sanctuaire récemment restauré.

Dans la carriole, il y avait deux longs bancs en bois astiqués de la veille et dissimulant une lourde caisse, contenant des provisions pour le

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repas et de gros ou-tils pour un éven-tuel dépannage.

Le trajet aller, plutôt grimpant, de-mandait trois à qua-tre heures. D’autant qu’on connaissait plusieurs maisons apparentées ou amicales, comme chez la mère de la Mélo Dufy, entre Écoche et Arcinges, ou la famille Buis-son, à La Ville, où s’arrêter pour faire souffler le cheval, em-brasser des petits, par-fois de jeunes jolies cousines endiman-chées, qui sentaient bon, qui avaient telle-ment grandi depuis l’année dernière que l’on n’aurait pas pu les reconnaître... On y restait parfois presque une heure.

Haltes pour se désaltérer aussi avec un sirop à l’anisette ou à la réglisse et, une ou deux fois, avec de la piquette ressemblant à du vin, sortie d’une bouteille enroulée dans une chaussette humide pour garder la fraî-cheur.

Pour rencontrer une vieille grand-tante qui quittait difficilement son fauteuil mais dont les yeux riaient de plaisir en nous par-lant.

Tout au long du chemin, l’air mélangé des odeurs de foin coupé et des parfums d’aubépines se gonflait des senteurs de sa-pins. Ces grands arbres longeaient la route continûment pendant parfois un bon quart d’heure de trot et de marche car nous des-cendions de voiture pour soula-ger Pompon dans les fortes côtes. Enfin trois cents mètres de plat, et c’est le point d’arrivée.

À l’ombre d’un chêne cente-naire, pendant qu’on essuyait la sueur du cheval, une vieille pa-rente étalait une large serviette.

Quel appétit pour ce déjeuner sur l’herbe et quel régal : jambon, fromage de chèvre, pain cuit à la ferme au feu de bois, cerises à volonté. Pour dessert, un énorme clafoutis aux prunes, spécialité de la tante Clotilde, épouse du Pétrus. Nous revenions à la nuit tom-bante. Aux alentours de 1930, c’était cela, un voyage, en ce pays reculé à l’ouest des monts du

Beaujolais. Un peu au delà de la frontière où la vigne cesse de mûrir. Elles sont loin ces années

qui ne connaissaient ni télévision, ni ordina-teurs, ni "portables". Alors les jours s’écou-laient sans stress en l’absence de désir de vi-tesse à tout prix. Les conversations entre voisins concernaient les points concrets de l’existence quotidienne. Le journal L’Écho du Roannais apportait chaque vendredi des nouvelles fraîches valables pour une se-maine au moins. On n’envisageait pas de voir le sol lunaire et ses cailloux. On laissait cela aux “savants”.

Aujourd’hui est autre. Il faut avoir tout vu, tout de suite, ne pas s’attarder à réflé-chir. Un scoop chasse l’autre.

D’accord, mère Machin. Le passé est passé, totalement et définitivement révolu.

Décennies et siècles mélangés, secoués comme panier à salade.

Pierre Berthier (Grenoble)

Voiture à quatre roues, photographiée à Cadolon avec l’aimable autorisation de son propriétaire, Alain Thomas.

Florence Dury

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Eh bien moi, ma grand-mère… Moi, ma grand-mère, elle est super, elle peut sauter d’immeuble en immeuble et même faire des cascades sur ma balançoire. Pas étonnant car mon arrière-grand-mère s’appelait Jane. Moi, ma grand-mère, elle est super, elle peut rapetisser et grandir comme elle veut rien qu’en mangeant des bonbons. Pas étonnant car mon arrière-grand-mère s’appelait Alice. Moi, ma grand-mère, elle est super, elle peut traverser tous les océans en un rien de temps. Pas étonnant car mon arrière-grand-mère c’était la petite Sirène. Moi, ma grand-mère, elle est super, elle peut voler à 1000 kms/heure et m’emmener avec elle. Pas étonnant car mon arrière-grand-mère c’était la fée Clochette. Moi, ma grand-mère, elle est super, elle peut faire le ménage de fond en comble rien qu’en cla-quant des doigts. Pas étonnant car mon arrière-arrière-grand-mère c’était Cendrillon. Moi, ma grand-mère, elle est super, elle peut faire du sport et même boire le thé avec le grand mé-chant loup. Pas étonnant car mon arrière-arrière-grand-mère c’était le Petit Chaperon rouge. Eh bien moi, eh bien moi, ma grand-mère, elle est super, elle sait tout faire… même raccommoder mes chaussettes, même me tricoter un pull, et même me faire de bonnes soupes avec des pâtes en étoile.

Les élèves de C.E.1-C.E.2. École Privée Sainte-Thérèse, Coublanc.

C.E.1 (cycle des apprentissages fondamentaux 3ème année) (12 élèves) Élisa Besançon, Génillon Océane Boucaud, La Raterie Aymeric Chabas, En Bourgogne Noémie Déchavanne, L’Orme Maude Duret, La Raterie Ysamina El Ghazouani, Le Perret Dylan Épinat, Montreval

Guillaume Giraud, La Place Mathilde Lambœuf, Le Perret Laura Pélegrin, Le Bois Gauthey Marine Précloux, La Place sud Florian Rifino, Les Espaliers C.E.2 (cycle des approfondisse-ments 1ère année) (12 élèves) Thibaud Bailly, La Place Jérémy Bénas, Montbernier

Manon Duillon, Cadolon Thibaut Duriaud, L’Orme Nabila El Ghazouani, Le Perret Pierre-Antoine Grapeloup, Les Épalis Wilfried Lambœuf, Le Perret Laura Laville, En Bourgogne John Mazille, Bonnefond Pénélope Nicolas, Le Bois Gau-they Guillaume Roux, La Raterie Manon Troncy, La Frique

Élèves de l’école privée Année 2003-2004 Maîtresse : Joëlle Courot (Saint-Julien de Jonzy)

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Le temps qui passe…

La vie peut se conjuguer au passé, Le martinet vous apprenait à respecter,

L’amitié s’est fabriquée au fil des années, La méchanceté de la guerre a éclaté,

Les chants de l’enfance vous ont sauvés.

Maintenant c’est au tour du présent, Les souvenirs reviennent en souriant,

C’est vous qui donnez l’exemple aux enfants, Car les gens de l’ancien temps n’étaient pas des fainéants,

Malgré tout, le vent continue de caresser le temps.

Bouclez vos ceintures ! nous partons pour le futur… Votre plus grand bonheur sera de vivre aux côtés de vos progénitures,

Votre amour restera toujours gravé dans la nature, Votre cœur n’aura jamais de fissure,

Rien à craindre : vous vivrez encore de belles aventures !

Les élèves de l’école publique de Coublanc,

Classe de CM1-CM2

Élèves de l’école publique Année 2003-2004 Maîtresse : Sabrina Rozin, titulaire remplaçante (Mussy-sous-Dun) C.M.1 (4 élèves) Julie Boucaud, Terre des Chambres Anabelle Duillon, Cadolon Mylène Duret, La Raterie Romain Rifino, Les Espaliers

C.M.2 (11 élèves) Joyce Beaujeu, Cadolon Corentin Bénas, Montbernier Cindy Beslier, Le Bourg Alexandre Burnichon, Cadolon Audrey Chabas, En Bourgogne Armand Colin, La Croix Anaïs Épinat, Montreval Cassandra Fayard, Cadolon Matthieu Guinet, La Gaterie Alexandre Jacotey, La Croix du Lièvre Jonathan Jambon, Les Espaliers

La frise de petits personnages est l’œuvre de Florence Dury-Charbonnier, (Chauffailles)

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Mots Croisés Problème n°10 par François Millord Horizontale- ment : A. Patronne des soldats du feu. B. Le nouveau ne va pas tarder. Wagon qui n’a pas besoin de locomotive. C. Références bancaires. Confort. D. Notez bien. Fromage grec. E. Début d’un métier bien de chez nous. Ornements précieux. Ustensile pour la couture. F. Maladie vénérienne. Petit parasite de nombreuses cultures. G. Permis de sortir de l’église. H. Gare à celles du taureau ! Pas plusieurs. I. Barbare terrible venu de l’est. Pas tard. Nombre de dalmatiens. J. Personne très savante. Jeune Maghrébin, familièrement. K. Source qui naît à La Place et désaltère la région. Verticalement : 1. Cercle fondé par le père Gras. 2. Un de plus à chaque anniversaire. Lame de chirurgien. 3. Os du milieu de la poitrine. 4. Crédules. Symbole du manganèse. Note. 5. Récipient habituel du dentifrice. Maladie des céréales, ou du pied des moutons. 6. Conjonction. Toussa légèrement. 7. Bulletin officiel. Fonctionnent avec des flèches. 8. Perroquet. Récipient à anse. Moitié de petit d’homme. 9. Longue épreuve sportive, alliant technique et endurance. Faire comme saint Pierre avant le chant du coq. 10. Pain au son. Face postérieure. Accord parfait. 11. … Mon cher Watson !

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A S A I N T E B A R B E

B A N A U T O R A I L

C I R I B A I S E

D N B F E T A D M

E T I S S O R S D E

F M S T P U C E R O N

G I T E M I S S A E S T

H C O R N E S U N A

I H U N T O T I O I

J E R U D I T B E U R

K L I M O N A D E R I E

Solution de la grille n°9 de décembre 2002 Horizontalement : A. Labourables. B. Aventureuse. C. Mi. Ios. SN. D. Yougoslaves. E. Pn. Rasent. F. Ascèse. Ca. G. Ill. Pal. H. Lapislazuli. I. Liés. Étines. J. Émail. TNC. K. Tauromachie. Verticalement : 1. Lamy-Paillet. 2. Avions. Aima. 3. Bê. Copeau. 4. Onagre. Isir (Dino Risi à l’envers). 5. Ut. Oasis. Lô. 6. Ruisselle. 7. Arole. Latta. 8. Besant. Zinc. 9. Lu. VT. Punch. 10. Esse. Cale. 11. Sensua-lisme.

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Ce numéro 9 a été conçu, préparé et composé par Bernard Berthier et le Conseil d’administra-tion de l’association, avec l’aide, pour la relecture et la recherche de documents, de Geneviève Le Hir, Danielle Berthier-Duperron, Anne-Marie Déal et Renée Druère, Anne-Claire et François Mil-lord et bien d’autres. Photo de Mélanie Berthier et Julien Berna. Dessins de Robert Poizat, Marion Jolivet, Marie-Laure Chassignolle et Florence Dury-Charbonnier. Documentation de Gérard Mar-tin et Alain Thomas. Aux uns et aux autres nos remerciements.

Nous remercions la Mairie de Coublanc, en particulier Mireille Joly et Marie-France Jacotey, pour la communication des données officielles, pour l’impression, les relations avec la presse et l’aide technique. Deuxième édition corrigée Lundi 22 décembre 2003

Le temps qu’il fait Peut-on jamais prévoir le temps ? Même les « pros » n’arrivent pas À nous informer sûrement Et nous pestons contre cela. Dans l’humidité du printemps N’avons-nous pas assez rêvé Du soleil qui nous manquait tant Et qui, l’été, nous a brûlés ? Mais la Nature fait ce qu’elle veut Et les hommes n’ont qu’à subir ; Ne nous sentons pas malheureux : Nous verrons l’hiver revenir Les fleurs des balcons, des jardins ; Ont souffert pendant tout l’été. Mais octobre a fait le plein De fleurissement, de beauté. La reine des fleurs, la rose, A toujours tenu sa promesse D’être en bouton ou d’être éclose En période de sécheresse. Imitons cette belle fleur Et donnons ce que nous pouvons : C’est le moyen pour le bonheur D’entrer au cœur de nos maisons. Marie-Laure Chassignolle (Cadolon) © 2003

Florence Dury-Charbonnier