IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES … · -Diminution des ressources de pêche ... résiduels sur le milieu naturel ... en œuve effective et de suivi des PGEs des EIE réalisées au Cameroun,

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES INFRASTRUCTURES ÉNERGÉTIQUES SUR LES FORÊTS ET LES HABITATS NATURELS : CAS DU

BARRAGE DE LOM PANGAR (CAMEROUN)

MADI VONDOU, Bio-environnementaliste

ACAMEE/HV, Cameroun

16e Colloque international en évaluation environnementale Forêts, énergie, changement climatique et évaluation environnementale : pour une gestion durable, du global au local

PLAN DE L’EXPOSE

1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE ET HISTORIQUE DU PROJET;

2. LOCALISATION ET CARACTÉRISTIQUES DU BARRAGE ;

3. MÉTHODES ET OUTILS D’ ÉVALUATION DES IMPACTS;

4. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT DU BARRAGE;

5. IMPACT DU BARRAGE SUR L’ENVIRONNEMENT

6. CONCLUSION

1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE ET HISTORIQUE DU PROJET

Contexte (1/2): - Le développement du projet Lom Pangar s’inscrit dans le contexte de la sévère crise de l’énergie à laquelle le Cameroun doit faire face depuis le début des années 1990; - Les capacités de production nationale sont actuellement inférieures aux pointes de la demande dans le RIS ; - Couplage augmentation demande et sévères périodes d’étiage au cours de la dernière décennie a aggravé ce déficit en énergie; - Obligation de AES-SONEL à une stratégie de délestages quotidiens programmés, en particulier pendant la saison sèche.


Contexte (2/3) :

- Début des années 1990, SONEL a envisager la construction du barrage réservoir de Lom Pangar;

-S’inscrivant dans la continuité du développement du potentiel hydroélectrique du bassin de la Sanaga, après la réalisation de la centrale au fil de l’eau d’Edéa dans les années 50, du barrage hydroélectrique de Song Loulou de 1981 à 1988, des barrages réservoirs de Mbakaou en 1969, Bamendjin en 1974 et Mapé en 1988.


Contexte (3/3) : - Les études de l’aménagement de Lom Pangar ont été initiées en 1990 et financées sur fonds propres par la SONEL avant sa privatisation; - Une première étude d’impact sur l’environnement a été réalisée en 1998 par INGEROP; - Deuxième étude d’impact sur l’environnement du barrage de Lom Pangar a été réalisée en 2004 et 2005 par le groupement ISL – Oréade/Brèche – Sogreah sur la base de l’APS actualisé de 1999; - Le projet définitif, finalisé fin 2008, pour une capacité utile de 6 milliards de mètres cubes prend en compte une passe déversante équipée d’une hausse fusible en complément de l’évacuateur de crue vanné.


Objectifs :

renforcer la capacité de régulation hydrologique de la Sanaga ( débit d’étiage: 600 à 950 m3/s);

saturer en période d’étiage les équipements de la centrale de production de Song Loulou (puissance garantie additionnelle de 120 MW);

augmenter la production de la centrale d’Edéa.

2. LOCALISATION ET CARACTÉRISTIQUES DU BARRAGE (1/2 )

Le site de Lom Pangar se trouve sur la rivière Lom à environ 4 km à l'aval de sa confluence avec le Pangar, environ 120 km au nord de la ville de Bertoua dans la province de l'Est.

2. LOCALISATION ET CARACTÉRISTIQUES DU BARRAGE (2/2)

- Barrage réservoir de type mixte, hauteur de 46 mètres,

- Retenue d’eau couvrant une superficie de 540 km² environ,

- Capacité utile de 6 milliards de mètres cubes. Il comportant:

• section en béton sur la rivière,3 vannes de restitution des eaux et 2 ailes en terre,

• une usine hydroélectrique au pied du barrage à réalisation progressive

3. MÉTHODES ET OUTILS D’ ÉVALUATION D’IMPACTS

3.1. Méthodes d’expertise (Listes de contrôle, Enquêtes, Fiches, etc.);

3.2. Modèles et systèmes qui ont permis de mettre en relation des composantes du projet et des impacts potentiels sur les éléments de l’environnement susceptibles d’être affectés (Matrices et des modélisation)

3.3. Représentations spatiale et cartographie qui ont permis d’aboutir à un document de synthèse qui met en évidence les potentialités et les contraintes du milieu sur lesquels les travaux sont envisagés (Superposition cartographique, illustrations et SIG).

3.4. Consultations du public et la mise en commun du rapport de l’EIE

4. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT DU BARRAGE

4.1. Milieu biophysique

-Hydrologie: Deux cours d’eau, le Lom et le Pangar, eaux de bonne qualités physiques et chimiques, nette diminution du débit de la Sanaga à partir des années 70/71;

- Végétation: future zone submergée comprend 54 % de forêts qui se composent essentiellement de forêts denses semi-décidues, 40 % de savane et 6% de surfaces d’eau et de marécages, volume de bois ennoyé commercialement exploitable est de l’ordre de 400 000 à 450 000 m3. Le projet touche 3 884 ha de la réserve forestière de Deng-Deng qui s’étend au total sur une surface de 232 219 ha;

-Ressource faunistique: fort diversifiée, plusieurs espèces menacées telles que le gorille, le chimpanzé ou le colobe noir qui sont cantonnés au Sud de la zone en rive gauche du Lom.

Gorilla gorilla


4.2. Milieu humain

- La population totale de la zone proche de la retenue a été estimée à 30 000 personnes, les plus grandes densités se trouvant dans la zone Doyo – Touraké – Bangbel en queue de la retenue, dans la ville de Bétaré-Oya et le long de la route goudronnée;

- Le patrimoine culturel des populations locales se compose de sites sacrés (anciens villages, sépultures, etc.) et de pratiques ancestrales liées à des savoir-faire dans les domaines de la chasse, la pêche, l’orpaillage, l’agriculture et l’élevage;

- Nombreux Produits Forestiers Non Ligneux sont utilisés pour l’alimentation, les soins ou la construction. Bien qu’ils soient abondants, l’exploitation de ces produits reste cependant limitée.


4.3. Activités économiques

- L’agriculture de la zone repose sur des systèmes traditionnels. L’outillage est rudimentaire, la superficie des exploitations est en moyenne de 1 ha; - L’élevage transhumant, pratiqué par les M’bororo, concerne un cheptel total d’environ 30 000 têtes, encadrées par environ 7 000 à 10 000 personnes. La présence des éleveurs transhumants constitue un pilier du fonctionnement socio-économique traditionnel de la société locale, les échanges commerciaux entre éleveurs et agriculteurs étant très intenses;

- La pêche est pratiquée par environ 380 professionnels, de manière traditionnelle. La plus grande partie des captures est commercialisée en frais; -L’extraction de l’or concerne un peu plus de 2 000 personnes (Bétaré-Oya et en aval sur le Lom), artisanale, cette activité constitue une ressource Significative pour les populations.


4.4. Activités économiques

Répartition de l’occupation des chefs de ménage


4.5. Infrastructures

- L’accès à la zone d’étude et les transports à l’intérieur se font par des infrastructures routières d’un niveau et d’un état très variables;

- Le franchissement du Lom à Touraké se fait par un bac à câble d’une portée d’une cinquantaine de mètres;

- Le pipeline Tchad/Cameroun traverse la zone d’étude et franchit le Lom en aval du site du barrage


Impact Majeur Source de

l’impact

Milieu

affecté

Inondation d’une zone de 590 Km2 Oui

Mise en eau

Physique

Libération de Gaz à effet de serre,

soit 21 Mt de C02

Oui

Destruction de la végétation

croissante constituant normalement

des puits de carbone

Non

Risque de rupture ou de flambement

de l’oléoduc dû à la submersion

Oui

Détérioration de la qualité de l’eau à

dans et l’aval de la retenue Oui

O2 , CO2 et NH4+

dissous

5.1 Impacts sur le milieu physique


Hydrologie et hydrographie et nappes alluviales

Carte de la retenue

et linéaires du Lom

et du Pangar

submergés


Localisation

des formations

végétales

susceptibles

d’être détruites

Ou perturbées

à terme

5. IMPACT DU BARRAGE SUR L’ENVIRONNEMENT( biologie)




Impacts des modifications de l’hydraulicité sur le milieu

aquatique:

- Dégradation de l’écosystème aquatique (conditions anoxiques qui

résulteront de la décomposition de l’abondante biomasse végétale

présente contribueront également à dégrader l’écosystème actuel);

- Diminution de la biodiversité de la faune aquatique (les

modifications majeures de l’écosystème vont se traduire par une

diminution de la biodiversité au profit d’un nombre réduit d’espèces,

capables de s’adapter aux nouvelles conditions biotiques);

- Diminution des ressources de pêche pour les populations

situées en aval


Impacts de l’afflux de population et de l’inondation sur la faune terrestre:

- la mise en eau et l'afflux de population lié au projet (phase de

construction, besoins nutritionnels) destruction de

biotopes,

- augmentation de la pression de chasse, compris sur les espèces

intégralement protégées: braconnage

De plus, l’augmentation brutale de la population en dehors du camp,

dans les villages de Deng-Deng, Ouami et Lom Pangar, provoquera

les mêmes effets que ceux décrits au point


Impacts de l’afflux de population et de l’inondation sur la faune terrestre:

Espèces phares touchées par le projet

6. SUPPERPOSITION DES RESULTATS DES SIMULATIONS

CONCLUSION

La dégradation de l’écosystème aquatique et ses répercussions sur les espèces est un des impacts majeurs du barrage sur le milieu. Les transformations du milieu en amont du barrage seront radicales, et il n’est pas possible de les atténuer ou les supprimer totalement. L’acceptabilité environnementale des impacts résiduels sur le milieu naturel aquatique est donc conditionnée par la mise en place des mesures dédiées aux écosystèmes situés en aval et par la réalisation d’un plan de conservation des espèces à la hauteur des enjeux identifiés par les études réalisation

CONCLUSION

Pour ce qui est des impacts du projet sur la faune et notamment sur les grands mammifères seront importants. Deux actions sont envisagées:

- la création d’une zone de protection renforcée en forêt de Deng-Deng (aire protégée), parc national de Mbam et Djerem ,

- la mise en place pendant le chantier de mesures sur la chasse et la consommation de la viande de brousse, visant à contrôler le braconnage.

CONCLUSION

Malgré les faiblesses de mise en œuvre des actions préconisées, l’EIE final du projet de réservoir de Lom Pangar est solide,

Il relève néanmoins le problème majeur d la mise en œuvre effective et de suivi des PGEs des EIE réalisées au Cameroun,

Toutefois, la mise en place des barrages dans laquelle le Cameroun nécessite une EES à l’effet de ressortir les enjeux environnementaux au plan national dans la perspective d’un développement durable du secteur de l’énergie

Documents

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