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A30 / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A29–A68 forces de frictions. Le but de ce travail a été de comparer les forces d’insertions dans des pièces anatomiques avec trois techniques d’insertion : à l’aide de micro-pinces, avec un outil de guidage commercialisé, et avec un outil motorisé. Matériel et méthodes Des os temporaux micro-disséquées ont été montés sur un capteur 6-axes afin d’enregistrer les forces d’insertion. Chaque os temporal a été inséré trois fois dans un ordre aléatoire avec chacune des trois techniques avec un implant cochléaire Hi-Focus 1 J (Advanced Bionics, Valencia, États-Unis). La somme des moments des forces, pic d’effort, dépassement de seuil > 0,1 N, doublement brusque de l’effort sur 0,1s, et dérivé de la courbe d’effort ont été analysés pour définir une nouvelle métrique. Résultats Une somme des moments des forces plus faible a été constatée lors de la 3 e insertion comparativement aux 2 premières insertions dans les pièces anatomiques. Les résultats de la 3 e inser- tion ont été exclus de l’étude. La somme des moments des forces était de 1,16 ± 0,505 N (moyenne ± DS, n = 10), 1,337 ± 0,408 N (n = 8), et 1,573 ± 0,764 N (n = 8) pour les insertions avec micro- pinces, outil guide et outil motorisé respectivement. Le pic d’effort était plus élevé avec l’outil guidé (p < 0,05). Le dépassement du seuil >0,1 N était plus fréquent avec l’insertion aux micro-pinces par rap- port à l’utilisation de l’outil guidé (p < 0,005). Ces franchissements du seuil de 0,1 N sont diminués d’avantage à l’aide de l’outil moto- risé. Les doublements de l’effort sur une période de 0,1 s et l’analyse du dérivé de la courbe ont constaté un profil d’effort avec moins d’à coup et plus régulier avec les outils guidés et motorisés. Conclusion La somme des moments des forces était équivalente selon la technique utilisée. En revanche, un profil d’effort plus reproductible et prévisible était observé lors de l’utilisation d’un outil motorisé. L’utilisation de micro-pinces et de l’outil de gui- dage entraîne des à coup au cours de l’insertion en rapport avec une insertion en plusieurs étapes. Au contraire, une insertion avec l’outil motorisé est régulière avec une augmentation de l’effort uni- quement à la fin de l’insertion. Les critères d’analyse, définis dans ce travail, permettent de proposer une métrique afin de comparer des profils d’effort utilisant des techniques d’insertion différentes. Ce travail a bénéficié du soutien de Advanced Bionics (Valencia, Etats-Unis). Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.083 72 Implantation cochléaire par cochléostomie minimale invasive robot assistée : faisabilité et comparaison de 2 faisceaux d’électrodes F. Venail 1,, B. Bell 2 , M. Akkari 3 , W. Wimmer 2 , T. Williamson 2 , S. Weber 2 1 CHU Montpellier, Montpellier, France 2 ARTORG Center for Biomedical Engineering Research, University of Bern, Berne, Switzerland 3 CHU Gui de Chauliac, Montpellier, France Auteur correspondant. But de la présentation Des publications récentes ont montré que la chirurgie robot assistée permet l’implantation de faisceaux d’électrodes à travers une cochléostomie fraisée au travers d’un tunnel osseux unique. Dans cette étude, nous avons cherché à savoir si des faisceaux d’électrodes de différents fabricants pouvaient être implantés par cette approche. Matériel et méthodes Des cone beam CT ont été réalisés sur dix os temporaux cadavériques suite au placement de vis de repérage. Après enregistrement et rendu 3D, la trajectoire du tunnel de frai- sage et la position de la cochléostomie ont été définies pour viser le centre de la rampe tympanique du tour basal, tout en veillant à réduire le risque de lésions du nerf facial. Des faisceau d’électrodes Medel Flex 28 et Cochlear CI422 ont été implantés, et leur position- nement a été vérifié par cone beam CT. Enfin, les os temporaux ont été disséqués pour évaluer les dommages causés par le fraisage du tunnel. Résultats Le site de la cochléostomie était positionné dans la rampe tympanique dans 9 cas sur 10. L’insertion du faisceau d’électrodes a été possible dans 19 cas sur 20. Aucun dommage du nerf facial n’a été observé. La différence moyenne entre la trajec- toire planifiée et la trajectoire post-opératoire était 0,16 ± 0,19 mm au niveau du nerf facial. La profondeur moyenne de l’insertion était de 305,5 ± 55,2 et 243 ± 32,1 avec les faisceaux Medel et Cochlear respectivement. Conclusion la chirurgie assistée par robot est un outil fiable permettant l’implantation cochléaire via une cochléostomie. Les solutions techniques doivent être trouvées pour améliorer l’insertion des faisceaux d’électrodes en utilisant cette approche. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.084 73 Influence du type de porte électrode et de ses caractéristiques d’insertion sur les performances auditives après implantation cochléaire M. Marx 1 , C. Molinier 1,, B. Escudé 2 , B. Lepage 3 , O. Deguine 1 , B. Fraysse 1 1 Service ORL, CHU Purpan, Toulouse, France 2 Clinique Pasteur, Toulouse, France 3 Service d’épidémiologie, Toulouse, France Auteur correspondant. But de la présentation Étudier l’influence du design de l’implant et des caractéristiques radiologiques de son insertion sur le niveau de discrimination post-opératoire de la parole. Matériel et méthodes Étude rétrospective monocentrique portant sur une population de 98 patients adultes (107 implants), implan- tés cochléaires entre mars 2009 et juillet 2013 dans un centre de référence. Le niveau de discrimination de la parole a été évalué de manière longitudinale (à 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an après activation de l’implant) par le pourcentage de reconnaissance cor- recte des mots dissyllabiques dans le silence (listes de Fournier), des phrases dans le bruit (rapport signal/bruit : +5 dB et +10 dB, phrases MBAA). Plusieurs critères relatifs à l’implant utilisé, à son insertion, ainsi qu’aux conditions anatomiques cochléaires ont été étudiés : – le type de porte électrode (droit ou périmodiolaire) ; – les dimensions de la cochlée ; – l’existence éventuelle d’une dislocation de la scala tympani vers la scala vestibuli ; – la profondeur d’insertion (angle d’insertion depuis la fenêtre ronde en degrés). L’analyse radiologique s’est appuyée sur les reconstructions extraites du scanner à haute résolution ou la tomographie volu- mique à faisceau conique (cone beam) réalisés avant et après l’implantation. Les dimensions de la cochlée et l’angle d’insertion ont été mesurés sur des reconstructions en minimum intensity pro- jection (plus grand diamètre A depuis la fenêtre ronde et son plus grand diamètre perpendiculaire B). Les éventuelles dislocations ont été mises en évidence sur des coupes midmodiolaires. Résultats L’analyse préliminaire montre une tendance à obtenir de meilleurs résultats pour la discrimination des phrases dans le bruit à un rapport signal/bruit de +10 dB avec un porte électrodes périmodiolaire (86,3 %) plutôt que droit (74,3 %, t test, p = 0,02). L’analyse radiologique fait état d’un taux de dislocation global de la scala tympani vers la scala vestibuli de 36,4 % (n = 39). Les dislocations étaient plus fréquemment observées avec des porte

Implantation cochléaire par cochléostomie minimale invasive robot assistée : faisabilité et comparaison de 2 faisceaux d’électrodes

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A30 / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A29–A68

forces de frictions. Le but de ce travail a été de comparer les forcesd’insertions dans des pièces anatomiques avec trois techniquesd’insertion : à l’aide de micro-pinces, avec un outil de guidagecommercialisé, et avec un outil motorisé.Matériel et méthodes Des os temporaux micro-disséquées ontété montés sur un capteur 6-axes afin d’enregistrer les forcesd’insertion. Chaque os temporal a été inséré trois fois dans unordre aléatoire avec chacune des trois techniques avec un implantcochléaire Hi-Focus 1 J (Advanced Bionics, Valencia, États-Unis).La somme des moments des forces, pic d’effort, dépassement deseuil > 0,1 N, doublement brusque de l’effort sur 0,1s, et dérivé de lacourbe d’effort ont été analysés pour définir une nouvelle métrique.Résultats Une somme des moments des forces plus faible a étéconstatée lors de la 3e insertion comparativement aux 2 premièresinsertions dans les pièces anatomiques. Les résultats de la 3e inser-tion ont été exclus de l’étude. La somme des moments des forcesétait de 1,16 ± 0,505 N (moyenne ± DS, n = 10), 1,337 ± 0,408 N(n = 8), et 1,573 ± 0,764 N (n = 8) pour les insertions avec micro-pinces, outil guide et outil motorisé respectivement. Le pic d’effortétait plus élevé avec l’outil guidé (p < 0,05). Le dépassement du seuil>0,1 N était plus fréquent avec l’insertion aux micro-pinces par rap-port à l’utilisation de l’outil guidé (p < 0,005). Ces franchissementsdu seuil de 0,1 N sont diminués d’avantage à l’aide de l’outil moto-risé. Les doublements de l’effort sur une période de 0,1 s et l’analysedu dérivé de la courbe ont constaté un profil d’effort avec moins d’àcoup et plus régulier avec les outils guidés et motorisés.Conclusion La somme des moments des forces était équivalenteselon la technique utilisée. En revanche, un profil d’effort plusreproductible et prévisible était observé lors de l’utilisation d’unoutil motorisé. L’utilisation de micro-pinces et de l’outil de gui-dage entraîne des à coup au cours de l’insertion en rapport avecune insertion en plusieurs étapes. Au contraire, une insertion avecl’outil motorisé est régulière avec une augmentation de l’effort uni-quement à la fin de l’insertion. Les critères d’analyse, définis dansce travail, permettent de proposer une métrique afin de comparerdes profils d’effort utilisant des techniques d’insertion différentes.Ce travail a bénéficié du soutien de Advanced Bionics (Valencia,Etats-Unis).

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

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Implantation cochléaire parcochléostomie minimale invasiverobot assistée : faisabilité etcomparaison de 2 faisceauxd’électrodesF. Venail 1,∗, B. Bell 2, M. Akkari 3, W. Wimmer 2, T. Williamson 2,S. Weber 2

1 CHU Montpellier, Montpellier, France2 ARTORG Center for Biomedical Engineering Research, University ofBern, Berne, Switzerland3 CHU Gui de Chauliac, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Des publications récentes ont montréque la chirurgie robot assistée permet l’implantation de faisceauxd’électrodes à travers une cochléostomie fraisée au travers d’untunnel osseux unique. Dans cette étude, nous avons cherché à savoirsi des faisceaux d’électrodes de différents fabricants pouvaient êtreimplantés par cette approche.Matériel et méthodes Des cone beam CT ont été réalisés sur dixos temporaux cadavériques suite au placement de vis de repérage.Après enregistrement et rendu 3D, la trajectoire du tunnel de frai-sage et la position de la cochléostomie ont été définies pour viserle centre de la rampe tympanique du tour basal, tout en veillant à

réduire le risque de lésions du nerf facial. Des faisceau d’électrodesMedel Flex 28 et Cochlear CI422 ont été implantés, et leur position-nement a été vérifié par cone beam CT. Enfin, les os temporaux ontété disséqués pour évaluer les dommages causés par le fraisage dutunnel.Résultats Le site de la cochléostomie était positionné dans larampe tympanique dans 9 cas sur 10. L’insertion du faisceaud’électrodes a été possible dans 19 cas sur 20. Aucun dommage dunerf facial n’a été observé. La différence moyenne entre la trajec-toire planifiée et la trajectoire post-opératoire était 0,16 ± 0,19 mmau niveau du nerf facial. La profondeur moyenne de l’insertion étaitde 305,5 ± 55,2 et 243◦± 32,1◦ avec les faisceaux Medel et Cochlearrespectivement.Conclusion la chirurgie assistée par robot est un outil fiablepermettant l’implantation cochléaire via une cochléostomie.Les solutions techniques doivent être trouvées pour améliorerl’insertion des faisceaux d’électrodes en utilisant cette approche.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

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Influence du type de porte électrodeet de ses caractéristiques d’insertionsur les performances auditives aprèsimplantation cochléaireM. Marx 1, C. Molinier 1,∗, B. Escudé 2, B. Lepage 3, O. Deguine 1,B. Fraysse 1

1 Service ORL, CHU Purpan, Toulouse, France2 Clinique Pasteur, Toulouse, France3 Service d’épidémiologie, Toulouse, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Étudier l’influence du design de l’implantet des caractéristiques radiologiques de son insertion sur le niveaude discrimination post-opératoire de la parole.Matériel et méthodes Étude rétrospective monocentrique portantsur une population de 98 patients adultes (107 implants), implan-tés cochléaires entre mars 2009 et juillet 2013 dans un centre deréférence. Le niveau de discrimination de la parole a été évaluéde manière longitudinale (à 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an aprèsactivation de l’implant) par le pourcentage de reconnaissance cor-recte des mots dissyllabiques dans le silence (listes de Fournier), desphrases dans le bruit (rapport signal/bruit : +5 dB et +10 dB, phrasesMBAA). Plusieurs critères relatifs à l’implant utilisé, à son insertion,ainsi qu’aux conditions anatomiques cochléaires ont été étudiés :– le type de porte électrode (droit ou périmodiolaire) ;– les dimensions de la cochlée ;– l’existence éventuelle d’une dislocation de la scala tympani versla scala vestibuli ;– la profondeur d’insertion (angle d’insertion depuis la fenêtreronde en degrés).L’analyse radiologique s’est appuyée sur les reconstructionsextraites du scanner à haute résolution ou la tomographie volu-mique à faisceau conique (cone beam) réalisés avant et aprèsl’implantation. Les dimensions de la cochlée et l’angle d’insertionont été mesurés sur des reconstructions en minimum intensity pro-jection (plus grand diamètre A depuis la fenêtre ronde et son plusgrand diamètre perpendiculaire B). Les éventuelles dislocations ontété mises en évidence sur des coupes midmodiolaires.Résultats L’analyse préliminaire montre une tendance à obtenirde meilleurs résultats pour la discrimination des phrases dans lebruit à un rapport signal/bruit de +10 dB avec un porte électrodespérimodiolaire (86,3 %) plutôt que droit (74,3 %, t test, p = 0,02).L’analyse radiologique fait état d’un taux de dislocation globalde la scala tympani vers la scala vestibuli de 36,4 % (n = 39). Lesdislocations étaient plus fréquemment observées avec des porte