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Résumés des communications S337 leur doublure et leur changement en cours d’intervention en raison du risque de perforation per opératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.240 284 Étude des contaminations bactériennes et des perforations du gantage lors de la mise en place des arthroplasties totales de hanche : à quel moment y a-t-il un intérêt au renouvellement ? Bertrand Lagrave , Ludovic Lievain , Julien Beldame , Benjamin Lefebvre , Noelle Frebourg , Franck Dujardin Service de chirurgie orthopédique, CHU de Rouen, 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France Auteur correspondant. Introduction.— Le double gantage constitue une recommandation importante en orthopédie pendant l’implantation des arthroplas- ties de hanche, tant pour la protection du chirurgien que pour la prévention des infections du site opératoire. Pourtant son mode de renouvellement et ses modalités ne font l’objet d’aucune publica- tion. Patients et méthode.— Afin de savoir s’il existe un intérêt à changer de gants à certains moments clef de cette intervention, nous avons étudié lors de la mise en place de 29 PTH, la contamination bacté- rienne du gantage et son taux de perforation. Chaque intervention était cloisonnée en cinq étapes après lesquelles un changement du gantage superficiel était réalisé. L’analyse des gantages compre- nait : — une phase stérile avec apposition des pulpes gantées sur géloses au sang (incubation 48 h à 37 C) ; — une phase non stérile avec recherche des perforations (« water test » NF EN 455-1). Résultats.— Sur 28 interventions (1 intervention annulée pour gélose témoin positive), 13 étaient non contaminées. Quinze interventions (53,6 %) présentaient 26 changements de gants contaminés (3,38 % des gants utilisés) par 29 germes. Ces contaminations siégeaient sur l’ensemble des personnels habillés, sans distinction de côté. Le temps de réduction regroupait plus de 38 % de ces contaminations, contrairement aux autres temps opératoires regroupant de 15 à 26 % des contaminations (p < 0,05). On comptait 62 % de Staphylocoques à Coagulase Négative (dont 16 % Méti-R), 20 % de Microcoques et 13 % de Bacillus spp. Sur les 20 personnels contaminés le fait d’avoir changé le gantage contaminé par un nouveau gantage stérile per- mettait de négativer les prélèvements bactériologiques des temps opératoires suivants 16 fois (80 %). Le test de perforation identifiait 28 perforations (3,5 % des gants utilisés), siégeant pour 67,8 % chez l’opérateur et 64,3 % sur son côté dominant. Ces perforations siégeaient à plus de 80 % pendant l’abord chirurgical (5,0 % des gants du temps opératoire) et le temps de scellement (5,5 % des gants du temps opératoire) (p < 0,05) ; sans être associées à un risque majoré de contaminations bactériennes. Au recul clinique de plus de 12 mois, nous n’avons aucune compli- cation infectieuse à déplorer. Discussion.— Notre taux de contaminations et de perforations du gantage figure parmi le plus bas de la littérature. Notre particularité était d’identifier des étapes opératoires à risque et de montrer que renouveler un gantage contaminé permettait de retrouver un état de « stérilité » dans plus de 80 % des cas. Les bactéries isolées étaient évocatrices d’une origine cutanée, tandis que la localisation des perforations était conforme avec leur mode de survenue (instrumentation chirurgicale ou saillies osseuses). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.241 285 Infection secondaire d’origine dentaire sur prothèse articulaire à propos de neuf cas Guillaume Aparicio , Saidou Diallo , Bertrand Leroux , Odile Bajolet , Veronique Vernet , Christophe Strady , Emile Dehoux Hôpital Maison Blanche, 45 congacq jay, 51092 Reims, 51100 Reims, France Auteur correspondant. Introduction.— L’infection sur prothèse est une complication très grave. Dans les infections dites secondaires, entre 5 et 15 % seraient d’origine dentaire. Même si la relation entre geste dentaire et infec- tion de prothèse articulaire n’a jamais été clairement établie, la question d’une antibioprophylaxie et d’un suivi dentaire régulier se pose. Patients et méthode.— Une étude rétrospective incluant les infec- tions de prothèse de hanche et de genou prises en charge dans le service d’orthopédie entre janvier 2005 et décembre 2009. Les cas ont été sélectionnés selon la bactérie isolée lors des prélèvements per opératoires, en incluant que les germes dentaires et le score de probabilité d’infection de prothèse articulaire par contamination secondaire (Lortat Jacob et al.). Résultats.— Entre 2005 et 2009, 75 prothèses infectées ont été prises en charge. Neuf ont un germe dentaire, représentant 12 % des infections de prothèses articulaires, et dans 18,7 % des infec- tions il n’a pas été retrouvé de germe (14 cas sur 75). Sur ces neuf prothèses, cinq PTH, quatre PTG. Cinq hommes et pour quatre femmes. L’âge moyen de 70ans. Deux patients sont diabétiques, un tabagique et les six autres cas il existe au moins un facteur de risque. Les germes retrouvés : trois Streptococcus mitis, trois Strep- tococcus equisimilis, deux Streptococcus sanguis, un Streptococcus ß hémolytique du groupe G. Discussion et conclusion.— Brennan et al. ont montré que l’antibioprophylaxie ne garantissait pas l’absence de bactériémie, mais une diminution de celle-ci. Coulter et al. 23 ont retrouvé une diminution de l’incidence de la bactériémie de 63 % à 35 % avec l’antibioprophylaxie. L’utilisation de bain de bouche à la chlo- rhexidine, aux antibiotiques ou de solution iodée juste avant les soins dentaires diminuait le risque de bactériémie. L’association d’arthroplastie australienne (AOAAG) a montré que le risque d’infection secondaire par germe dentaire est faible, comparé aux effets secondaires des antibiotiques. Le rapport bénéfice risque ne serait donc pas en faveur de l’antibioprophylaxie. En 2003, l’American Dental Association et l’American Academy of Orthopedic Surgeons ont publié des recommandations quant à l’utilisation des antibiotiques l’antibioprophylaxie doit être considérée dans cer- tains cas à risque. Il n’existe pas de preuve scientifique formelle indiquant la nécessité de réaliser une antibioprophylaxie lors de soins dentaires. La plupart des auteurs recommandent une antibio- prophylaxie dans certains cas précis. Tous les patients porteurs de prothèse articulaire doivent bénéficier d’un suivi dentaire rigou- reux. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.242 286 Épidémiologie des infections de site opératoire (ISO) sur prothèse totale de hanche (PTH) ou de genou (PTG) programmées Saidou Diallo , Adeline Debreuve , Bertrand Leroux , Veronique Vernet-Garnier , Emile Dehoux , Odile Bajolet Hôpital Maison Blanche, 45 cognacq jay, 51092 Reims, 51100 Reims, France Auteur correspondant. Introduction.— Objectif.— Depuis 2006, un programme de surveillance et pré- vention des ISO a été implanté dans le service de chirurgie orthopédique. Ce programme a permis la mise en place d’un dépistage ambulatoire de la colonisation à Staphylococcus aureus, une évaluation pluriannuelle de la préparation cutanée de l’opéré

Infection secondaire d’origine dentaire sur prothèse articulaire à propos de neuf cas

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leur doublure et leur changement en cours d’intervention en raisondu risque de perforation per opératoire.

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284Étude des contaminations bactériennes et desperforations du gantage lors de la mise en placedes arthroplasties totales de hanche : à quelmoment y a-t-il un intérêt au renouvellement ?Bertrand Lagrave ∗, Ludovic Lievain , Julien Beldame , BenjaminLefebvre , Noelle Frebourg , Franck DujardinService de chirurgie orthopédique, CHU de Rouen, 1, rue deGermont, 76031 Rouen, France

∗Auteur correspondant.Introduction.— Le double gantage constitue une recommandationimportante en orthopédie pendant l’implantation des arthroplas-ties de hanche, tant pour la protection du chirurgien que pour laprévention des infections du site opératoire. Pourtant son mode derenouvellement et ses modalités ne font l’objet d’aucune publica-tion.Patients et méthode.— Afin de savoir s’il existe un intérêt à changerde gants à certains moments clef de cette intervention, nous avonsétudié lors de la mise en place de 29 PTH, la contamination bacté-rienne du gantage et son taux de perforation. Chaque interventionétait cloisonnée en cinq étapes après lesquelles un changement dugantage superficiel était réalisé. L’analyse des gantages compre-nait : — une phase stérile avec apposition des pulpes gantées surgéloses au sang (incubation 48 h à 37 ◦C) ; — une phase non stérileavec recherche des perforations (« water test » NF EN 455-1).Résultats.— Sur 28 interventions (1 intervention annulée pour gélosetémoin positive), 13 étaient non contaminées. Quinze interventions(53,6 %) présentaient 26 changements de gants contaminés (3,38 %des gants utilisés) par 29 germes. Ces contaminations siégeaientsur l’ensemble des personnels habillés, sans distinction de côté. Letemps de réduction regroupait plus de 38 % de ces contaminations,contrairement aux autres temps opératoires regroupant de 15 à 26 %des contaminations (p < 0,05). On comptait 62 % de Staphylocoquesà Coagulase Négative (dont 16 % Méti-R), 20 % de Microcoques et13 % de Bacillus spp. Sur les 20 personnels contaminés le fait d’avoirchangé le gantage contaminé par un nouveau gantage stérile per-mettait de négativer les prélèvements bactériologiques des tempsopératoires suivants 16 fois (80 %).Le test de perforation identifiait 28 perforations (3,5 % des gantsutilisés), siégeant pour 67,8 % chez l’opérateur et 64,3 % sur soncôté dominant. Ces perforations siégeaient à plus de 80 % pendantl’abord chirurgical (5,0 % des gants du temps opératoire) et le tempsde scellement (5,5 % des gants du temps opératoire) (p < 0,05) ; sansêtre associées à un risque majoré de contaminations bactériennes.Au recul clinique de plus de 12 mois, nous n’avons aucune compli-cation infectieuse à déplorer.Discussion.— Notre taux de contaminations et de perforations dugantage figure parmi le plus bas de la littérature. Notre particularitéétait d’identifier des étapes opératoires à risque et de montrer querenouveler un gantage contaminé permettait de retrouver un étatde « stérilité » dans plus de 80 % des cas.Les bactéries isolées étaient évocatrices d’une origine cutanée,tandis que la localisation des perforations était conforme avecleur mode de survenue (instrumentation chirurgicale ou sailliesosseuses).

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uillaume Aparicio ∗, Saidou Diallo , Bertrand Leroux , Odileajolet , Veronique Vernet , Christophe Strady , Emile Dehoux

Hôpital Maison Blanche, 45 congacq jay, 51092 Reims, 51100eims, France

Auteur correspondant.ntroduction.— L’infection sur prothèse est une complication trèsrave. Dans les infections dites secondaires, entre 5 et 15 % seraient’origine dentaire. Même si la relation entre geste dentaire et infec-ion de prothèse articulaire n’a jamais été clairement établie, lauestion d’une antibioprophylaxie et d’un suivi dentaire régulier seose.atients et méthode.— Une étude rétrospective incluant les infec-ions de prothèse de hanche et de genou prises en charge dans leervice d’orthopédie entre janvier 2005 et décembre 2009. Les casnt été sélectionnés selon la bactérie isolée lors des prélèvementser opératoires, en incluant que les germes dentaires et le score derobabilité d’infection de prothèse articulaire par contaminationecondaire (Lortat Jacob et al.).ésultats.— Entre 2005 et 2009, 75 prothèses infectées ont étérises en charge. Neuf ont un germe dentaire, représentant 12 %es infections de prothèses articulaires, et dans 18,7 % des infec-ions il n’a pas été retrouvé de germe (14 cas sur 75). Sur ces neufrothèses, cinq PTH, quatre PTG. Cinq hommes et pour quatreemmes. L’âge moyen de 70 ans. Deux patients sont diabétiques,n tabagique et les six autres cas il existe au moins un facteur deisque. Les germes retrouvés : trois Streptococcus mitis, trois Strep-ococcus equisimilis, deux Streptococcus sanguis, un Streptococcushémolytique du groupe G.iscussion et conclusion.— Brennan et al. ont montré que

’antibioprophylaxie ne garantissait pas l’absence de bactériémie,ais une diminution de celle-ci. Coulter et al.23 ont retrouvé uneiminution de l’incidence de la bactériémie de 63 % à 35 % avec’antibioprophylaxie. L’utilisation de bain de bouche à la chlo-hexidine, aux antibiotiques ou de solution iodée juste avant lesoins dentaires diminuait le risque de bactériémie. L’association’arthroplastie australienne (AOAAG) a montré que le risque’infection secondaire par germe dentaire est faible, comparé auxffets secondaires des antibiotiques. Le rapport bénéfice risquee serait donc pas en faveur de l’antibioprophylaxie. En 2003,’American Dental Association et l’American Academy of Orthopedicurgeons ont publié des recommandations quant à l’utilisation desntibiotiques l’antibioprophylaxie doit être considérée dans cer-ains cas à risque. Il n’existe pas de preuve scientifique formellendiquant la nécessité de réaliser une antibioprophylaxie lors deoins dentaires. La plupart des auteurs recommandent une antibio-rophylaxie dans certains cas précis. Tous les patients porteurs derothèse articulaire doivent bénéficier d’un suivi dentaire rigou-eux.

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86pidémiologie des infections de site opératoireISO) sur prothèse totale de hanche (PTH) ou deenou (PTG) programméesaidou Diallo ∗, Adeline Debreuve , Bertrand Leroux , Veroniqueernet-Garnier , Emile Dehoux , Odile Bajolet

Hôpital Maison Blanche, 45 cognacq jay, 51092 Reims, 51100eims, France

Auteur correspondant.ntroduction.—bjectif.— Depuis 2006, un programme de surveillance et pré-

ention des ISO a été implanté dans le service de chirurgierthopédique. Ce programme a permis la mise en place d’unépistage ambulatoire de la colonisation à Staphylococcus aureus,ne évaluation pluriannuelle de la préparation cutanée de l’opéré