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Licence 1 Arts du Spectacle 2013-2014 Enseignants : Leslie DAGNEAUX, Simon DANIELLOU, Chloé HUVET, Lénaïg LE FAOU, Stéphane LEROUX, Jean-Baptiste MASSUET, Roselyne QUEMENER. INITIATION À L’ANALYSE FILMIQUE DOCUMENTS PÉDAGOGIQUES SEMESTRE 1

INITIATION À L ANALYSE FILMIQUE DOCUMENTS … · Est-ce un film en noir et blanc ou en couleur ? A quelle période de ... au maximum les astérisques et les notes ou renvois de bas

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Licence 1 Arts du Spectacle 2013-2014 Enseignants : Leslie DAGNEAUX, Simon DANIELLOU, Chloé HUVET, Lénaïg LE FAOU, Stéphane LEROUX, Jean-Baptiste MASSUET, Roselyne QUEMENER.

INITIATION À L’ANALYSE FILMIQUE

DOCUMENTS PÉDAGOGIQUES

SEMESTRE 1

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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Cette bibliographie doit vous guider dans votre travail personnel tout au long de l’année. La

lecture, partielle ou exhaustive de ces ouvrages est fortement recommandée pour une préparation

efficace aux travaux d’analyse que vous serez amenés à rédiger (dossiers ou examens).

1. Dictionnaires.

AUMONT, Jacques et MARIE, Michel, Dictionnaire théorique et critique du Cinéma, Nathan, Paris,

2001.

LOURCELLES, Jacques, Dictionnaire du cinéma, Larousse, Paris, 2002.

PASSEK, Jean-Loup (dir.), Dictionnaire du cinéma, Larousse, Paris, 1992.

PINEL, Vincent, Vocabulaire technique du cinéma, Nathan, coll. « Nathan université », Paris, 1996.

2. Ouvrages de référence pour une initiation à l’an alyse de film.

AUMONT, Jacques et MARIE, Michel, L’Analyse des films, Nathan, coll. « fac cinéma », Paris, 1988.

AUMONT, Jacques, BERGALA Alain, MARIE, Michel et VERNET, Marc, Esthétique du film, Nathan,

coll. « Nathan cinéma », Paris, 1983, 1999.

BELLOUR, Raymond, L’Analyse du film, Albatros, Paris, 1979. (Calman-Levy, 1995).

BORDWELL, David et THOMPSON, Kristin, L’Art du film : une introduction, De Boeck Université, coll. «

Arts et cinéma », Bruxelles, 2000.

GARDIES, René (dir.), Comprendre le cinéma et les images, Armand Colin, Paris, 2007.

JULLIER, Laurent, L’Analyse de séquence (3ème édition), Armand Collin, Paris, 2007.

JULLIER, Laurent et MARIE, Michel, Lire les images en cinéma, Armand Colin, Paris, 2006.

PARENT-ALTIER, Dominique, Approche du scénario, Armand Colin, coll. « 128 cinéma », Paris, 2004.

SIETY Emmanuel, Le plan, au commencement du cinéma, Cahiers du cinéma / CNDP, coll. « les petits

cahiers », Paris, 2001.

VANOYE, Francis et GOLIOT-LÉTÉ, Anne, Précis d’analyse filmique, Nathan, coll. « 128 », Paris,

1992.

VANOYE, Francis, Scénarios modèles, modèles de scénarios, Nathan cinéma, Paris, 1999

3. Liens internet

-http://www.canal-

u.tv/themes/lettres_arts_langues_et_civilisations/arts/arts_du_spectacle_cinema_audiovisuel_theatre_danse#catalogue

- http://www.cinema-take.com

- http://www.analysesdesequences.com

- http://www.forumdesimages.fr/fdi/L-Academie/A-voir-a-ecouter/Les-Cours-de-cinema-en-video

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Tutoriel : la navigation pour accéder aux cours en ligne

Nb : la connaissance de ce cours en ligne est recommandée. Il est interactif et documenté. Certaines notions doivent être assimilées pour la bonne compréhension des cours présentiels.

1. Rendez-vous à l’adresse suivante : https://cas.uhb.fr/login?service=http%3A%2F%2Fcursus.univ

-rennes2.fr%2Flogin%2F

et identifiez-vous (le code se trouve sur votre attestation de scolarité donné avec votre carte

d’étudiant).

2. Dans la barre des tâches grise, vous cliquez sur CURSUS.

3.Dans la liste que l’on vous propose, recherchez « arts du spectacle » puis « Initiation à l’analyse

filmique » (noté IAF, parfois). Vous arriverez sur la page ci-contre. Cliquez sur le premier lien.

4. Laissez le forum de côté et accédez au module.

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5. Le cours CIAN s’affiche dans une fenêtre « pop up ». Dans un premier temps vous pouvez le

parcourir grâce à la petite flèche vers le bas située à gauche de « accueil ».

6. Le cours est constitué du texte à gauche, des images sur la bande de droite. Tout à droite, des onglets peuvent apparaître. Vous pouvez cliquer dessus pour compléter le cours (il s’agit de sous-

parties en quelque sorte).

7. Si vous glissez votre souris tout à droite de l’écran, cette fois-ci), dans la partie la plus grise.

Une barre apparaît avec « outils ». Cliquez.

8. Apparaissent trois liens. Le dernier, texte du cours vous permet d’accéder à une sorte de pdf en ligne. Par mesure de sécurité, le texte n’est

pas téléchargeable (vous pouvez néanmoins faire des copier/coller pour constituer votre cours).

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QUELQUES CONSEILS POUR

UNE ANALYSE DE SEQUENCE.

I. Le travail préparatoire à l’analyse de séquence.

- Dans un premier temps, observer la séquence une première fois sans prise d e note . Lâcher son

stylo et se mettre dans une attitude de spectateur, sans à priori sur la séquence, sans chercher à

comprendre comment elle fonctionne. Il s’agit de se laisser imprégner par la séquence, par son ton,

son rythme, ses émotions, par ce qu’elle exprime.

- Puis, au fil des visions, décrire la séquence de la façon la plus précise, la plus exacte qui soit, et bien

sûr en fonction de ce que l’on juge le plus pertinent, ainsi qu’en utilisant le vocabulaire technique vu

en cours. Répondre aux questions quoi et comment.

1. Les éléments relatifs à la séquence dans son ensemble.

- Décrire les éléments relatifs à la narration. Que se passe t-il dans la séquence ? Que nous raconte t-

elle ? Que se passe t-il entre les personnages ? Quels est le ton général de la séquence (léger,

tragique, burlesque, angoissant,…) ? Quelle(s) émotion(s) transmet-elle ?

- Quel est le format de l’image ? Est-ce un film en noir et blanc ou en couleur ? A quelle période de

l’histoire du cinéma appartient t-il (cinéma muet, cinéma de Qualité Française,…) ?

- Quel est le rythme, le tempo de la séquence (uniforme, s’accélérant,…) ? Comment est-elle

structurée (de manière symétrique ou non, en combien de parties,…) ? Combien de plans compte la

séquence ? Les plans sont-ils courts ou longs ? Quel rapport(s) entre durée de la séquence et nombre

de plans ?

- A quel moment se situe la séquence par rapport à l’ensemble du film ? Est-ce, par exemple, un

début ou une fin de film ?

2. Les éléments relatifs à chacun des plans.

- Décrire les éléments relatifs à la mise en scène, à l’analyse de l’image autant qu’à celle du son.

Décrire, selon la pertinence dans la séquence , les différentes informations relatives à chaque plan :

échelle de plan, angle de prise de vue, mouvement de caméra, composition, circulation entre l’espace

du champ et du hors-champ, distance focale, profondeur de champ, lumière et éclairage, couleurs,

son,…

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II. Penser et écrire l’analyse de séquence.

1. Penser l’analyse.

- Trouver un enjeu à la séquence, une problématique sur laquelle centrer son travail d’analyse. Partir

d’une intuition de départ et essayer de vérifier si cette intuition est pertinente sur l’ensemble des

éléments de la séquence.

- Classer les différents éléments repérés lors du travail préparatoire. Chercher ce qui va dans le même

sens, dans la même direction.

- Mettre en relation les différents éléments entre eux. Articulation du fond avec la forme , des

éléments d’ordre technique avec des éléments d’ordr e esthétique . Interpréter de manière

cohérente. Vérifier que ces interprétations sont cohérentes entre elles et ne se contredisent pas.

Attention de ne pas tomber dans le risque de la surinterprétation.

- Construction d’un plan structuré et pensé autour de l’enjeu que l’on cherche à révéler dans la

séquence. Trouver deux ou trois grandes parties claires et distinctes autour de cet enjeu.

- Deux heures ne suffisent pas pour analyser et traiter de tous les éléments d’une séquence. Se

concentrer sur l’enjeu par lequel on choisit d’aborder la séquence et donc sur les éléments de mise en

scène qui tournent autour de cet enjeu.

2. L’écriture de l’analyse.

- Ecriture au brouillon de l’introduction : enjeu de la séquence, problématique que l’on a repéré et que

l’on choisit de traiter (le fil directeur que l’on va suivre), construction de la séquence annoncée de

manière brève (structure, dynamique, principes généraux d’organisations) et enfin présentation claire

du plan de l’analyse. Garder le plus important pour l’analyse. Annoncer brièvement les grandes lignes

dans l’introduction. Ne pas consacrer trop de lignes à restituer l’extrait dans un contexte plus large

mais entrer le plus vite dans le cœur du sujet c'est-à-dire dans le cœur de l’analyse. L’introduction est

une pièce essentielle de l’analyse donc à soigner tout particulièrement. La première impression du

lecteur dépend de votre introduction.

- Ecriture au brouillon de la conclusion si le temps le permet.

- Ecriture définitive sur la copie de l’ensemble de l’analyse. Eviter d’écrire au brouillon l’ensemble de

l’analyse pour cause de temps. Rédiger seulement au brouillon l’introduction et la conclusion. Faire

très attention aux fautes d’orthographes ainsi que de ne pas écorcher les noms propres . Eviter

au maximum les astérisques et les notes ou renvois de bas de pages, signes révélateurs d’un manque

de préparation de l’analyse. Eviter les envolées lyriques sur la beauté de l’ext rait .

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Chronologie Type Pellicule & projection

1909-1927 1,33:1 standard des films

muets

1927-1932

1,25:1 avec piste optique qui

réduit la largeur et tend "plus

au carré"

1932-1950 /

1953

Toujours piste sonore, mais

on modifie la hauteur

1,37:1 standard des films

sonores

1,66:1 le standard européen

actuel

1954 1,85:1 standard américain

(issu du format Vistavision)

1953 2,55:1 le CinémaScope avec

4 pistes magnétiques

2,35:1 le Scope actuel obtenu

après désanamorphose

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LE DÉCOUPAGE TECHNIQUE INTRODUCTION Le découpage technique cʼest lʼétape dʼécriture dʼun film entre le scénario et le tournage. Cʼest le réalisateur qui dirige le découpage technique, souvent aidé du premier assistant qui pourra ensuite établir le plan de travail. Cʼest donc un scénario plus élaboré mettant en avant tout le côté technique du film pour avoir une meilleure idée générale du film, très utile pour le producteur qui pourra ensuite prévoir les coûts du film. Ce document sʼadresse à lʼensemble de lʼéquipe technique : réalisateur (ses choix), producteur (le coût), le premier assistant réalisateur (calendrier, plan de travail), le chef opérateur (lumière, cadre, focale, diaphragme) et tous les techniciens (machinistes, éclairagistes, décorateur, costumier). Chaque poste trouve lʼinformation qui le concerne dans le DT. Et le DT contient tout! Il sʼagit pour le réalisateur de mettre en lumière les éléments qui forment un film : le décor, les accessoires et les costumes, les acteurs, lʼéclairage, le cadre, les optiques, lʼaxe de la caméra, les mouvements de caméra et le son. Tous ces éléments, une fois réfléchis et choisis pour lʼensemble du film vont donner le style. La première fonction de lʼécriture du découpage est de dramatiser lʼaction : à partir du scénario on définit la manière de mettre lʼhistoire en images. Exemple Scénario :

- Marie et Pierre sont assis à la terrasse dʼun café. Marie avoue à Pierre quʼelle le quitte.

Découpage :

- Plan ensemble M et P dans le café : ils sont toujours ensemble dans le cadre.

- Plan rapproché de M : elle avoue qqchose dʼintime donc on doit être proche dʼelle.

- Champ/contrechamp pour marquer la séparation.

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Le but est de donner un statut à la caméra, on choisit ce qu'on montre au spectateur, c'est-à-dire faire deux choix différents:

- montrer un certain espace, et par conséquent en cacher un autre; - montrer un temps, et donc choisir un moment de l'action, le dilater ou le

compresser, et éliminer un autre moment qui a moins d'importance. Lors du découpage il convient donc de bien maîtriser ce que l'on veut dire, faire passer, en se souvenant bien que l'on peut montrer P et M de plusieurs manières et que l'on va en choisir une parce qu'elle correspond à ce que l'on souhaite faire ressentir au spectateur. Lors du découpage :

- chaque plan doit être conçu en lui même, en considérant tous ses paramètres;

- penser le plan en relation avec celui qui le précède et celui qui le suit; - éventuellement considérer le plan dans le contexte général du film.

ÉTAPES DE CRÉATION Le découpage permet d'intervenir sur tous les éléments de la narration: Agir sur le temps Le DT peut ainsi cacher des actions superflues (ellipses), ou au contraire ralentir le temps en montrant tous les éléments qui se passent au même instant.(scène de duel de western où l'on voit le visage de chaque adversaire, de témoins, les deux armes en action la scène vue de loin, parfois les souvenirs de l'un des personnages, etc.. c'est-à-dire bien plus que les 3 ou 4 secondes du "combat". Dynamiser l'action En multipliant les angles de prises de vue, en plaçant un même dialogue sur plusieurs plans, le réalisateur rend le récit plus dynamique. Ainsi, il est fréquent de voir deux personnages commencer une discussion dans un lieu, la poursuivre dans un plan dans leur voiture, et l'achever dans un plan dans l'ascenseur. Agir sur l'espace La manière de faire découvrir le décor (plans fixes, panoramiques, plans-séquences), la manière de cerner l'espace en le révélant (au grand angle) ou en le morcelant (au téléobjectif) sont des choix déterminés au DT.

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Créer une atmosphère L'atmosphère est à la fois visuelle et sonore. Visuellement, c'est au DT que l'on envisage la profondeur de champ, l'ambiance lumineuse. L'atmosphère sonore est plus une création du montage et du mixage, c'est-à-dire a posteriori. Ménager un suspense Bien sûr le choix de la surprise ou du suspense est une décision de découpage. Les plans permettant de montrer la menace, le danger afin que le spectateur sache ce qui attend les protagonistes sont une décision de DT. De même choisir de laisser le spectateur dans l'innocence pour mieux le surprendre par la découverte d'un évènement relève du DT. Caractériser les personnages C'est lors du DT que l'on décide de la place que l'on accorde aux personnages: les montrer ou les cacher, les isoler dans le plan (champs internes) où les intégrer (champs externes, plans d'ensemble) dans chaque plan. Le DT permet aussi de leur donner une présence en les plaçant souvent dans les plans où en les laissant en dehors. LES ÉLÉMENTS DU DT La première considération est celle du cadre. Un cadre se compose: dans sa verticalité, dans son horizontalité, dans sa profondeur; dans son évolution, mais un plan est aussi sonore, et le son a également sa présence, sa richesse, sa profondeur. VALEUR DE CADRES Les valeurs de cadre (ou échelle des plans) servent à caractériser la portion d'espace réel "contenu" dans le cadre de la caméra. Elles sont nombreuses et précises ; on peut cependant, dans la majorité des cas, se contenter des valeurs ci-dessous, établies comme souvent par rapport à la taille d'un personnage adulte debout.

Très gros plan Gros plan Plan rapproché, poitrine

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Plan américain Plan moyen Plan de demi-ensemble

Plan d'ensemble Plongée Contre plongée

ANGLES : Plongée ou contre-plongée AXES : Face, Dos, ¾. MOUVEMENTS : Il existe deux types de déplacement du cadre: - le panoramique: la caméra se déplace autour de son axe: de gauche à droite et inversement, de haut en bas et inversement, en combinant le déplacement vertical et horizontal (PANO BG-HD). L'abréviation consacrée est "PANO" - le travelling: l'axe de la caméra se déplace. L'abréviation est "TRAV". Les travellings sont latéraux (parallèles à l'action: TRAV GD), dans la profondeur (TRAV AV suit l'action ou s'approche de quelque chose, TRAV ARR précède l'action ou s'éloigne) dans la hauteur (TRAV BH). Le point de vue se déplace, soit parce que l'action se déplace, soit parce que le réalisateur veut modifier la perception que l'on a de l'action ou de la situation. Le terme travelling est propre au cinéma français, les américains disent tracking shot. Les travellings aériens sont appelés mouvements de grue Le panoramique montre le déplacement d'un personnage, fait découvrir le hors champ. Le spectateur est en situation contemplative, il observe. La caméra fait comme nous lorsque nous tournons la tête. Le travelling accompagne le déplacement du personnage, entre dans le champ ou dans le hors champ: le spectateur est en situation participative. La caméra agit comme quelqu'un qui se déplace pour aller voir de plus près ou pour s'éloigner au contraire, elle prend parti et décide d'agir.

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FOCALES: grand angle, téléobjectif: influent sur la profondeur de champ. Le tableau permet d'identifier les effets des deux focales opposées, grand angle et téléobjectif. Pour les focales intermédiaires, ces éléments se combinent. GRAND ANGLE TÉLÉOBJECTIF Perspective C'est ce qui permet de distinguer les focales

Dilatée Écrasée

Conséquences Plans visuels (premier plan, second plan, arrière plan) bien hiérarchisés, crée un éloignement entre les plans Impression de vitesse dans les déplacements dans la profondeur

Plans visuels très rapprochés, donne de la proximité entre ces plans Impression de fixité dans les déplacements dans la profondeur Densification du contenu de l'image

Champ couvert Large Limité Conséquences Englobe

Inclue le spectateur à l'action, une participation Mouvements d'appareils peu sensibles Bien pour les travellings

Désigne le sujet et découpe l'espace Isole, crée une distance, un regard voyeur Mouvements du cadre délicats car on fait bouger un espace réduit, et, et de surcroit plus la focale est longue, plus les vibrations sont sensibles Pas de travellings (ou rarement)

Profondeur de Champ

Grande Réduite

Conséquences Facile à utiliser en basse lumière, en reportage lorsqu'on n'a pas le temps de faire le point Pas utilisable pour désigner des parties de l'image par décalage du point

Difficile à utiliser notamment lorsque les personnages se déplacent dans la profondeur (le point change et est délicat à suivre bien) Permet de jouer sur la différence de netteté entre les plans

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Quelques utilisations découlent des caractéristiques

Usage en portrait

Effet comique ou dramatique: déformations des avant plans (de face le nez est énorme et les oreilles toutes petites)

Bonne restitution, notamment avec les petits télé. Focale idéale pour filmer les visages. De face avec lumière de face le nez trop grand de certaines personnes n'y paraît pas.

Usage en reportage

Permet de créer une caméra participative au cœur de l'action

Permet d'approcher visuellement les sujets sans se déplacer

Usage en action Dynamise Permet des "trucages", notamment lorsqu'on doit faire surgir un objet entre deux autres, l'écrasement de perspective permet d'insérer l'objet alors que le spectateur à l'illusion qu'il n'y a pas la place.

Presque du même point de vue, deux plans de Open Range (Kevin Kostner) au télé

au grand angle

DIAPHRAGME ET PROFONDEUR DE CHAMP Le choix du diaphragme n'est pas seulement technique et son enjeu sur l'esthétique est considérable (la lumière). Le choix du diaphragme influe aussi sur la profondeur de champ.

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La profondeur de champ c'est l'espace qui paraît net dans la profondeur de l'image. En effet, nous savons que seul un plan est net, mais notre œil peut avoir une impression de netteté en avant et en arrière de ce plan. Plusieurs facteurs influent sur la profondeur: Grande

profondeur Faible profondeur

Diaphragme Fermé (16) Ouvert (2,8) Focale Grand angle Téléobjectif Distance En outre la profondeur de champ est toujours plus grande en arrière du plan de mise au point qu'en avant

Mise au point sur un plan éloigné

Mise au point sur un plan proche (en macro la profondeur de champ est inexistante)

L'odeur de la papaye verte (Tran Anh Hung) faible profondeur de champ à cause du diaphragme ouvert et de l'utilisation du petit téléobjectif

Open Range (Kevin Kostner) grande profondeur de champ par l'utilisation du grand angle et diaphragme fermé.

CONSTRUCTION DU CADRE : Différents éléments constituent l'image: des lignes, des formes, des couleurs. Ils sont disposés dans le cadre: c'est la composition.

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La composition obéit à des principes de la perception, principes guidés par de grandes règles héritées de notre univers culturel au sens large, et notamment de notre système de lecture de gauche à droite et de haut en bas.

Le centre de l'image: zone cible, le centre doit être soigneusement évité par le débutant. La tendance du cinéaste ou du photographe amateur est toujours de placer la tête du sujet en plein centre de l'image. L'image s'en trouve déséquilibrée, l'œil allant droit au centre et le regard ne pouvant ressortir de cette zone très attractrice. Il est important de laisser un espace en avant de l'action. Lorsqu'un personnage regarde, il doit y avoir de l'air dans la direction de son regard; lorsqu'un personnage avance, l'air est devant lui. En outre il faut toujours laisser de l'air au dessus des personnages sinon le sujet "plafonne" et risque d'être "scalpé" par le cadre.

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ÉCLAIRAGE Lʼéclairage en trois points regroupe toutes les caractéristiques permettant d'achever un éclairage classique sur un sujet. Quelle que soit la situation filmique on retrouve peu ou prou cet éclairage en trois points, mais le directeur de la photo n'utilise pas nécessairement les trois points à la fois. Les trois points sont : la face, l'effet et le contre-jour. La face (en anglais on parle de Key light,) est la lumière principale. C'est elle qui définit l'atmosphère lumineuse. L'effet, positionné latéralement produit des ombres. Le contre-jour, en arrière du sujet définit une découpe du sujet et le sépare du fond. Enfin une lumière complémentaire peut être nécessaire pour éclairer le décor. Plusieurs limites existent à l'utilisation de l'éclairage trois points. La première est son inadéquation à la plupart des situations modernes de lumière; éclairage conçu pour les studios, il convient bien aux tournages de ce type en monocaméral. Il est cependant peu adapté à rendre de nombreuses situations lumineuses comme l'extérieur jour, qui ne présente qu'une source de lumière, celle du soleil, ou comme un intérieur éclairé par un plafonnier, source unique et centrale. LE RACCORD Le changement de plan est dicté par deux impératifs: la nécessité de montrer autre chose et/ou la nécessité de ne pas prolonger l'image en cours. Il faut donc

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avoir deux images qui aient une différence suffisamment grande, et que cette différence soit intéressante. Le raccord découle donc de la logique du récit, et implique une logique de récit. Chaque changement de plan implique un raccord; l'observation de n'importe quel passage d'un film de fiction permet de comprendre très vite les raisons des raccords. Ils sont motivés par:

- un mouvement, que l'on retrouve, avec une courte ellipse au plan suivant; - un regard, soit que l'on assiste à un échange de regards entre deux plans,

soit que l'on ait une alternance regardant/regardé; - un discours: une personne s'adresse à une autre et on voit ensuite l'autre

répondre au plan suivant; - un changement de lieu (ou de temps), c'est le raccord «cut».

Sauf dans le cas du raccord «cut», le raccord, pour fonctionner, nécessite le respect de certaines règles, que les réalisateurs respectent dans l'ensemble, même si certains (JL Godard, en particulier) on tenté parfois de s'en départir.

- la ligne: dans un plan, il existe une ligne d'action, ligne imaginaire, mais qui correspond à l'action: c'est l'axe de déplacement d'une personne qui marche, l'axe du regard entre deux individus. Lorsque l'on place la caméra d'un côté de cette ligne pour un plan, tous les autres plans doivent être filmés de ce même côté de la ligne. On ne peut pas franchir la ligne. Toutefois si on doit franchir la ligne, on doit amener le spectateur à le faire lui-même par un plan l'associant à cela: travelling franchissant la ligne, plan d'ensemble à cheval sur la ligne dans lequel on voit l'acteur franchir la ligne. La forme la plus connue de ces raccords de ligne est le champ/contrechamp; la caméra doit toujours être placée du même côté de la ligne. Notons en outre dans ce cas qu'il existe deux sortes de position de caméra: le champ interne (on ne voit que l'acteur) et le champ externe (on voit l'acteur et une amorce plus ou moins grande de son interlocuteur).

- raccord dans l'axe: on ne peut raccorder deux plans d'un même sujet s'il

n'existe pas entre leurs deux axes, un angle d'au moins 30°, car le spectateur aura l'impression d'une saute d'image qui ne sera pas assimilée à une vision différente, mais à une erreur technique. Cependant, on peut effectuer un raccord dans l'axe si la valeur de cadre est vraiment différente (exemple plan rapproché taille puis gros plan)

- règle des ciseaux: on ne peut raccorder deux mouvements de sens

opposé (ex un pano GD et un travelling DG), sauf si le spectateur a le temps de se réhabituer à l'image avant de repartir "en arrière".

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RACCORD DANS L'AXE Plan large > plan serré sans changer d'angle horizontal de prise de vue. RACCORD 180° Entre les 2 plans, La caméra a effectué une rotation autour de la scène de 180°. ex (le comédien s'avance dans un couloir). CHAMP/ CONTRECHAMP La caméra effectue une succession de changements d'axe de prise de vue autour d'une même scène. Sans dépasser l'axe des 180° donné par rapport à l'axe principal dans lequel se déroule la scène. Ex. : (un dialogue entre 2 comédiens). RACCORD DANS LE MOUVEMENT On fait le raccord dans un mouvement caractéristique, le mouvement se poursuivant dans le plan suivant. RACCORD DE DIRECTION Entrées et sorties de champ: le comédien sort gauche cadre donc rentre droite cadre ou inversement. En général au montage on ne laisse pas l'acteur sortir complètement du cadre, avant de raccorder avec son entrée dans le cadre suivant. RACCORD DE REGARDS On se sert d'un regard caractéristique du comédien pour introduire le plan suivant (Les 7 Samouraïs). RACCORD D'ANALOGIE On se sert d'une similitude de formes, de couleurs, de mouvements ou de contenus pour raccorder entre deux plans. Ex. : visage du chat > visage du comédien dans" Alien". RACCORD ENTRE 2 SÉQUENCES (Scène) Alors qu'au sein d'une même scène les raccords ne doivent pas se sentir, par contre on marque souvent le passage d'une séquence à une autre avec un effet, afin de mettre en évidence un changement de lieu, d'action ou de temps. FONDU ENCHAINE "Le troisième homme" FERMETURE > OUVERTURE AU NOIR CARTON AVEC TEXTE (films muets) Charlie Chaplin VOLETS "Les 7 Samouraïs" RACCORDS "CUT» avec une différence prononcée sonore ou visuelle À cela on peut ajouter les nouveaux effets apportés par la vidéo

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RÉDACTION DU DT Présentation :

- écrire au recto seulement, et à l'horizontale (format "paysage"); - respecter une division en 3 colonnes: numéro de plan, image, son; - commencer par le lieu de la fiction et l'effet;

Identification des plans - numéroter convenablement: un recadrage n'est pas un changement de plan, sans changement d'axe de caméra explicitement précisé, deux plans avec le même contenu ne sont pas dissociables (et ont donc le même numéro). - changer de numéro lorsque l'on change de plan (par ex. dans un champ/contrechamp, ne pas oublier de séparer les différents plans, car il n'existe pas de plan appelé «champ/ contrechamp»). Durée des plans - la durée des plans doit aussi être réfléchie: un plan inférieur à la seconde peut passer dans un clip, pas dans un court métrage. Un plan qui dure sans être justifié par l'image (il se passe une action, la caméra balaie un espace pour le décrire) ou par le son (dialogue, musique, ...) lasse le spectateur qui décroche et sort de l'histoire. 15 secondes où il ne se passe rien c'est une éternité, et les spectateurs auront évacué la salle! - la durée des plans a eu tendance à se raccourcir sous l'influence des clips, mais surtout de la télévision; notre perception est devenue plus rapide. Aujourd'hui la durée d'un gros plan muet est de 1 seconde et demie à 3 secondes maximum. Dans le même sens, les plans vont toujours à l'essentiel: le moment où le regard se déplace, le geste pris au moment précis où il commence; chaque plan va à la concision et à la densité de sens maximum. Description des plans - toujours commencer par la valeur de cadre de départ (y compris s'il y a mouvement d'appareil); - décrire ce qu'on voit dans le plan (ex. PG de la classe ne suffit pas: de face, de profil, de dos, que font les gens, etc...) Ne pas oublier de mettre des figurants si besoin est (ex. tournage prévu dans une cour à la récréation avec un seul élève comme personnage principal: l'équipe s'est retrouvée avec des rushes sans figurant et l'effet recherché n'a pas fonctionné); - savoir parfaitement nommer les plans avec les abréviations standard (PA, PG, PANO DG, TRAV AV) (et ne pas inventer (ex. PP pour PR Poitrine, rotation pour

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PANO) Quelques autres abréviations: PANO 180°, ou 360°, MAP sur Pierre, MAP décalée ou floue sur Jacques, 3/4 face, 3/4 dos, amorce épaule Jean, TRAV CIRC, interne ou externe. - être si possible précis dans les positions respectives des comédiens (faire le plus souvent un plan de position de caméra); - ne pas abréger les noms propres, ne pas utiliser il ou elle pour remplacer un nom s'il y a plusieurs personnages; - bannir les termes de l'analyse: il n'y a pas de «plan fixe» (si aucun mouvement n'est décrit, le plan sera nécessairement fixe), il n'y a pas d'image mentale, il n'y a pas de flash back, d'une manière générale, il n'y a pas de commentaire sur ce que l'on fait; - sans autre précision, un plan est caméra à hauteur d'œil; il faut préciser les plongées et contre-plongées et leur hauteur; - faire tenir les descriptions de plan sur la même feuille, ne pas changer de place pour 3 ou 4 lignes; - pour les mouvements compliqués, penser qu'il faudra ensuite trouver un dispositif de tournage; faire un plan et un story-board, plutôt que de tenter une description peu claire; - personnages dans les plans: il doit toujours y avoir une raison à leur présence dans un plan; par ailleurs, techniquement, ils peuvent être là parce qu'ils y étaient déjà dans le plan précédent illustrant la même scène, ou parce qu'ils arrivent, mais il ne peuvent tomber du ciel par hasard, au détour d'un pano. Quelques conseils de contenu - éviter les formules littéraires; la dramatisation, le comique, le suspense, ne viennent pas de la manière dont on décrit, mais de ce qui est décrit: TOUT EST TRADUIT EN OBJET, DECOR, PERSONNAGES, ACTIONS, SITUATIONS, DIALOGUES; - savoir raconter en images et en son, cʼest-à-dire penser aux effets nés du montage (raccords images, enchaînements images (succession et rythme des images), effet de son, jeu du son sur l'image); - ne pas ignorer la créativité des plans (et des séquences). Ne pas faire que des plans descriptifs, mais penser à influencer le spectateur par un travail sur la profondeur de champ, le hors cadre, les effets de la lumière);

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Dialogue et sons - préciser le ton et le jeu des dialogues (ou des silences); et bien sûr préciser qui parle; - préciser si le dialogue est «off»; - préciser le son d'ambiance (le terme ambiance rue suffit par ex.), ainsi que la musique (dont il faut rapidement définir le caractère); tracer un trait continu dans la colonne son, depuis l'endroit où se trouve le nom (ambiance ou musique) et qui marque le début, jusqu'à l'endroit ou l'effet sonore s'arrête (et ne pas oublier de le faire s'arrêter); - restituer la spontanéité des dialogues, ne pas les morceler en de multiples champs/ contrechamps, ne pas les séparer par des plans entiers; - pour visualiser la scène on peut essayer d'imaginer des comédiens connus la faisant et voir si cela fonctionnerait. Non-dit - utiliser la subtilité et la suggestion plutôt que l'illustration afin d'éviter les lourdeurs; on travaille avec le non-dit! Ceci est valable aussi bien pour l'image que pour le son (jeu, dialogue, silences, regards, déplacements de cadre). En voyant un film que percevons-nous? - des personnages - des décors, des objets, des costumes - des lumières et des sons - un temps matérialisé souvent par des actions: le plan - une manière de voir l'espace: le cadre - un espace que l'on imagine: le hors champ Chaque réalisateur a sa propre façon de fonctionner avec le découpage technique. Certains nʼen faisaient pas, comme Godard… Mais pour les premiers films, il me paraît vraiment important dʼen faire un car cela va vous exercer à réfléchir sur tous les plans, leurs justifications, leurs sens et leurs buts. Il me paraît plus judicieux de découper tous vos plans afin de bien vous donner une idée de ce qui vous attend au tournage. Il est évident quʼentre le moment du découpage où vous serez assis au chaud autour dʼun café et la réalité du terrain, il y aura des divergences, des choses impossibles, je vous conseille donc de bien faire vos repérages pour préparer au mieux le découpage technique. (par

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exemple, prévoir un long travelling avec une dolly et sʼapercevoir en arrivant que cʼest du sable……) Soyez le plus réaliste possible lors de votre découpage car cʼest à partir de ce document que tout le monde va se baser. Vous devez lors du découpage savoir exactement en combien de plans vous allez montrer votre histoire. Si votre découpage est très bien fait, vous aurez de la facilité au tournage car vous saurez toujours ce que vous avez à faire et ce qui a été fait. Rappelez vous quʼil est toujours plus facile de modifier ce qui a été préparé plutôt que dʼimproviser : avec le DT vous aurez au moins réfléchi au préalable, et sûrement évité dʼarriver en tournage et de vous rendre compte quʼil aurait fallu une grue et des figurants pour que lʼidée marche. Plus vous préparez, plus vous gagnez du temps au tournage : cʼest plus facile de contourner une règle que dʼen créer! Ex de différence entre le DT et le montage : Le champ/ contrechamp : au montage dix plans / au DT 2 plans…

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