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In Situ 22 (2013) La peinture murale : héritage et renouveau ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Juliette Rollier-Hanselmann Étude des peintures murales romanes dans les anciens territoires de Bourgogne : de Berzé-la-Ville à Rome et d’Auxerre à Compostelle ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Avertissement Le contenu de ce site relève de la législation française sur la propriété intellectuelle et est la propriété exclusive de l'éditeur. Les œuvres figurant sur ce site peuvent être consultées et reproduites sur un support papier ou numérique sous réserve qu'elles soient strictement réservées à un usage soit personnel, soit scientifique ou pédagogique excluant toute exploitation commerciale. La reproduction devra obligatoirement mentionner l'éditeur, le nom de la revue, l'auteur et la référence du document. Toute autre reproduction est interdite sauf accord préalable de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Revues.org est un portail de revues en sciences humaines et sociales développé par le Cléo, Centre pour l'édition électronique ouverte (CNRS, EHESS, UP, UAPV). ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Référence électronique Juliette Rollier-Hanselmann, « Étude des peintures murales romanes dans les anciens territoires de Bourgogne : de Berzé-la-Ville à Rome et d’Auxerre à Compostelle », In Situ [En ligne], 22 | 2013, mis en ligne le 14 novembre 2013, consulté le 28 avril 2015. URL : http://insitu.revues.org/10671 ; DOI : 10.4000/insitu.10671 Éditeur : Ministère de la culture et de la communication, direction générale des patrimoines http://insitu.revues.org http://www.revues.org Document accessible en ligne sur : http://insitu.revues.org/10671 Document généré automatiquement le 28 avril 2015. © Tous droits réservés

Insitu 10671 22 Etude Des Peintures Murales Romanes Dans Les Anciens Territoires de Bourgogne de Berze La Ville a Rome Et d Auxerre a Compostelle

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Etude Des Peintures Murales Romanes Dans Les Anciens Territoires de Bourgogne de Berze La Ville a Rome Et d Auxerre a Compostelle

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  • In Situ22 (2013)La peinture murale : hritage et renouveau

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    Juliette Rollier-Hanselmann

    tude des peintures murales romanesdans les anciens territoires deBourgogne: de Berz-la-Ville Romeet dAuxerre Compostelle................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    AvertissementLe contenu de ce site relve de la lgislation franaise sur la proprit intellectuelle et est la proprit exclusive del'diteur.Les uvres figurant sur ce site peuvent tre consultes et reproduites sur un support papier ou numrique sousrserve qu'elles soient strictement rserves un usage soit personnel, soit scientifique ou pdagogique excluanttoute exploitation commerciale. La reproduction devra obligatoirement mentionner l'diteur, le nom de la revue,l'auteur et la rfrence du document.Toute autre reproduction est interdite sauf accord pralable de l'diteur, en dehors des cas prvus par la lgislationen vigueur en France.

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    Rfrence lectroniqueJuliette Rollier-Hanselmann, tude des peintures murales romanes dans les anciens territoires de Bourgogne: deBerz-la-Ville Rome et dAuxerre Compostelle, In Situ [En ligne], 22|2013, mis en ligne le 14 novembre 2013,consult le 28 avril 2015. URL: http://insitu.revues.org/10671; DOI: 10.4000/insitu.10671

    diteur : Ministre de la culture et de la communication, direction gnrale des patrimoineshttp://insitu.revues.orghttp://www.revues.org

    Document accessible en ligne sur :http://insitu.revues.org/10671Document gnr automatiquement le 28 avril 2015. Tous droits rservs

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    Juliette Rollier-Hanselmann

    tude des peintures murales romanesdans les anciens territoires de Bourgogne:de Berz-la-Ville Rome et dAuxerre Compostelle

    1 Ltablissement dun corpus des peintures murales romanes correspondant aux anciensterritoires de Bourgogne permet dtudier les peintures selon le contexte historique de lpoqueet dtablir des comparaisons indites entre des sites loigns gographiquement. Les changesentre ateliers, le long de voies de plerinage, ont favoris les liens avec certains sites de louestde la France, tandis que les relations historiques troites entre Cluny, la Catalogne et la Castille-Leon expliquent quun tiers des peintures soit fortement influenc par lart de la pninsuleibrique.

    La peinture clunisienne son apoge: Berz-la-Ville, LaChapelle-des-Moines

    2 Il ne subsiste que trs peu dlments permettant de connatre la peinture clunisienne. LaChapelle-des-Moines et le Lectionnaire de Cluny1 constituent des jalons importants de laproduction artistique du dbut du XIIesicle. Si la documentation indique que labb Huguesde Semur (1049-1109) sest fait construire cette petite chapelle prive, la datation des peinturesreste incertaine entre 1109 et 1120. Cet exemple est unique dans la rgion, tant par les sujetsiconographiques que par le style fortement inspir des milieux romains2. La composition estune savante construction intellectuelle qui reflte la pense clunisienne3. Pour labside, lartisteet le commanditaire ont choisi la traditio legis et clavium, thme rare dans la peinture muraleromane et unique dans notre corpus. Dans la chapelle prive de labb de Cluny, il sagissaitde montrer la primaut du sige apostolique et limportance de Pierre et Paul illustrantimplicitement le privilge dexemption monastique. Les papes Grgoire VII et Urbain II ontutilis Cluny comme un symbole de propagande de la libert de lglise.Figure 1

    Berz-la-Ville, la Chapelle-des-Moines, vue de labside.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    3 La traditio legis et clavium Remise de la loi et des clefs saint Pierre et saint Paul de Berz-la-Ville (fig. n1) est une synthse de modles anciens4 qui sinscrit dans un vaste mouvement

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    de renouveau, actif la fin du XIe et au dbut du XIIesicle Rome et dans de nombreuxlieux. Les exemples ne manquaient pas pour inspirer le peintre et le commanditaire, comme lemausole de Sainte-Constance Rome (mosaque date vers 350), les sarcophages de Rome,Milan ou Ravenne. Il ne sagit pas dune reprise directe des exemples italiens, ni de ceux dusud de la France, mais plutt dune rinterprtation de ceux-ci. Le sarcophage dit du Christdocteur remettant la loi saint Pierre (Muse de lArles antique) (fig. n2) provenant delglise Saint-Honorat des Alyscamps, rattache au site clunisien de Saint-Victor de Marseille(1040-1044)5, sinscrit dans les modles possibles puisquil a t remploy au revers de lautelmajeur de lglise Saint-Honorat6.Figure 2

    Muse de lArles antique, Sarcophage du Christ docteur.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    4 La valeur politique de limage est perceptible sur le baldaquin de Saint-Ambroise de Milanque les Clunisiens ont d connatre. Ce ciborium en stuc polychrome, construit sous lvqueAngilbert II, vers le milieu du IXesicle, prsente une traditio legis oriente vers la nef etdonc destine aux fidles. Le thme sadresse une large foule et rappelle le rle de lvqueAngilbert ll, bien connu pour son adhsion aux programmes de rforme7. Dans le mme ordredide, louest de Cluny, dans la ville de Nevers, un petit portail8, autrefois situ lentre delglise clunisienne de Saint-Sauveur, prsentait lpisode de la Remise des cls saint Pierre(traditio clavium) (fig. n3). Le Christ est assis de profil, plaant Pierre en position centrale,pour illustrer clairement le lien avec la papaut. Le portail se situait proximit de la rivire, lendroit o les nombreux plerins de la voie de Limoges traversaient la Loire.Figure 3

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    Nevers, glise Saint-Sauveur, muse de la Porte du Croux. Carte postale.Phot. Rollier, J. Nevers, muse de la Porte du Croux.

    5 Lutilisation du thme est tout autre dans lancien royaume de Bourgogne, prs de Lyon, Saint-Chef-en-Dauphin (Isre) o la traditio legis trois personnages occupe les brasementsdune baie du bras nord du transept, en relation avec lusage baptismal inhabituel de cette partiede ldifice9. Cette typologie est issue de modles palochrtiens, tel celui du baptistre deNaples par exemple10. Saint-Chef la Remise de la loi sinsre dans le programme pictural dutransept qui comporte une chapelle deux niveaux11. Llaboration de cet ensemble atypiquea demand un effort particulier au niveau de la logique interne des diffrents espaces peintsqui devaient rpondre aux usages monastiques et paroissiaux. Or les peintures se situent soitsous lpiscopat de Warmond (1076-1082), qui fut un disciple de labb Hugues de Cluny,soit sous labbatiat de Guy de Bourgogne (1088-1119), qui devint pape en 1119 sous le nomde CallixteII. De telles figures ont favoris une rflexion approfondie et renouvele autourde la cration de ce cycle peint.

    6 Labside de Berz-la-Ville ne trouve pas dquivalent dans dautres rgions de France. Le seulautre exemple peint de traditio legis avec le cortge apostolique complet subsiste dans la petiteglise du prieur bndictin de Saint-Gilles de Montoire12, dans le bras sud du transept, dontla peinture est date vers le milieu du XIIesicle. Dailleurs la prsence des saints Laurent etBlaise pourrait indiquer que lartiste a radapt des thmes prsents dans la Chapelle-des-Moines. Les liens entre Montoire et Cluny doivent cependant tre claircis, afin de mieuxcomprendre de tels transferts.

    tude technique des peintures, tendue des repeints7 Labside de la Chapelle-des-Moines a t entirement repeinte, lpoque gothique

    probablement, en correspondance avec les peintures de la nef (fig. n4). La superpositionstratigraphique est clairement visible au sommet de labside o des fleurettes rougesrecouvrent le dcor roman. Lors de la dcouverte des peintures en 1887, une mconnaissancedes strates a conduit au dgagement imparfait des deux couches, montrant tantt la coucheancienne, tantt de larges zones repeintes. Ltude technique et les analyses de laboratoireont apport toute la clart sur ce point. lorigine le Christ roman portait un manteau jaunelumineux, qui a ensuite t repeint en rouge13. Le Christ vtu de jaune renvoyait aux modlespalochrtiens et carolingiens (Saint-Cosme-et-Saint-Damien, Sainte-Ccile in Trastevere,Bible de Vivien, Sacramentaire de Metz)14. Lor est le reflet de la lumire divine15, selon Bdele Vnrable (De templo Salomonis 12), Bruno de Segni (Sent.4, De templo Salomonis) etHonorius dAutun (Expos. In Cant. 5, De Imagine Mundi)16. En peinture murale, le jaune sertde substitut lor et sa luminosit est mise en valeur par lutilisation abondante du bleu de lapis-lazuli pour les fonds. Liz James17 a montr limportance du choix des couleurs, ainsi que leurmanipulation selon la lumire dans les peintures byzantines, pratiques qui ont probablementt mises en uvre dans la Chapelle-des-Moines.

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    Figure 4

    Berz-la-Ville, la Chapelle-des-Moines, schma des repeints.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    8 Dautres exemples de Christ vtu dun manteau jaune lumineux sont connus pour lpoqueromane, notamment sur la vote de Saint-Savin-sur-Gartempe (cycle de la Gense), ainsique dans la crypte18. En Italie centrale, les images de Christ vtu de jaune imitant lor sontfrquentes, notamment dans le Latium, Castel Sant Elia (basilique Saint-Anastase) et Tivoli(San Silvestro). Dautres uvres se situent Rome, dans le milieu rform du monastrefminin de San Gregorio Nazanzieno (panneau du Jugement dernier19, dat entre 1061 et 1071),dans les mosaques de lglise de San Clemente20 (vers 1118).

    9 Ltude stratigraphique et technique des peintures a apport bien dautres informations,concernant la composition des enduits, la palette picturale, lutilisation de pigments qui ontnoirci avec le temps. Les analyses ralises par le Laboratoire de recherche des Monumentshistoriques (Paulette Hugon) et les identifications de pigments faites au Raman par ClaudeCoupry au LADIR (Laboratoire de dynamique, Interactions et Ractivit, Thiais) ont fournide nombreuses donnes sur les matriaux dorigine, leurs altrations et les repeints21.

    Modlisation 3D et tude des modules de construction10 Le peintre de Berz-la-Ville a ralis une composition extrmement dense, avec plus de

    quarante personnages, dans un espace restreint. Une organisation interne stricte et uneprparation prcise des peintures ont certainement prcd le chantier. La mise en place de lamandorle devait tre faite laide dune grande corde sur une surface courbe et les espacesentre les diffrents groupes de personnages calculs lavance. Le Christ central se dtachenettement des aptres, resserrs de part et dautre, tout en laissant un espace distinct aux deuxgroupes de personnages placs aux pieds du Christ (dune part deux abbs, dautre part lessaints Laurent et Vincent). La lecture de lensemble reste ainsi extrmement claire. De telsprincipes de composition et une telle densit thmatique peuvent galement tre observs surcertains portails, notamment Vzelay, au tympan central (dat vers 1130-40) o la positiondu Christ est pratiquement identique celle de Berz-la-Ville.

    11 Une logique gomtrique interne a permis de placer la quarantaine de personnages dansun espace rduit (dimensions de labside : L. 2,94 m x l. 3,26 m x H 6,62 m). Laphoto-modlisation en 3D permet de rflchir concrtement aux mthodes dlaboration despeintures. La construction intrieure de la chapelle semble avoir t labore partir dedeux sphres superposes, dont chacune contient un carr. La moiti de ce carr reprsentela hauteur du soubassement, ce qui sous-entend vraisemblablement la mise en place dunmodule de base. Une premire solution (fig. n5) consisterait placer le cercle suprieuren correspondance avec la bordure vgtale qui entoure larc absidal, ce qui expliquerait lescorrections de ces bordures au niveau des murs latraux22. En effet, la bordure dcorative netrouve pas suffisamment de place la retombe de larc, si bien que le dcor dborde de

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    labside. Dans ce cas nous constatons que lartiste a rencontr des difficults dans la mise enplace de son schma de construction.Figure 5

    Berz-la-Ville, la Chapelle-des-Moines, photomodlisation 3D.Phot. Lemeunier, G. G. Lemeunier.

    12 Une autre solution tient compte dune ventuelle rfection du dallage, de telle manire queles deux sphres soient places sous labside, avec deux carrs superposs en relation avecles chapiteaux qui dlimitent la jonction entre les murs et la conque, mthode qui parat plusimprcise pour la mise en place des peintures.

    13 Nous constatons galement que les huit saints du soubassement ont t placs dans desrectangles verticaux qui respectent les proportions du nombre dor.

    14 Ces quelques observations mriteraient dtre approfondies et une vritable tude seraitncessaire pour mieux comprendre le systme de construction picturale. Il manque galementune tude archologique des lvations pour connatre les ventuelles rfections de la chapelle.

    15 Ltude des visages permet aussi de faire un certain nombre de constatations. Pour celui duChrist (fig. n6), qui se trouve sur une surface pratiquement plane, il semblerait quun systme trois cercles ait t utilis, la longueur du nez correspondant lintervalle entre les deuxpupilles et au rayon du premier cercle. Le mme principe a t appliqu aux ttes des aptres, cequi permettait dobtenir une grande homognit de composition. Lutilisation dun systme trois cercles apparat encore plus clairement sur la tte fminine dont la couche picturaleuse laisse transparatre les tracs prparatoires (scne du martyre de saint Blaise). Le cercleintermdiaire, autrefois cach sous le voile, est visible dans les lacunes de la couche picturale.Figure 6

    Berz-la-Ville, la Chapelle-des-Moines, visage du Christ.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    16 Dautres exemples de modules gomtriques ont t observs ailleurs en France, notammentdans le clotre de Saint-Aubin Angers (XIIesicle) pour limage de la Jrusalem cleste.

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    Le schma rgulateur propos par Christian Davy23 montre que le cercle et le carr ont servide modules de base cette composition hautement symbolique. Ici le nombre dor est misen uvre deux reprises. Un autre cas intressant est celui de lglise Saint-Hilaire dOis(Sarthe) o un schma rgulateur semble avoir t utilis pour le Baptme du Christ. Sila symtrie est une mthode simple pour disposer les personnages dans une composition,lutilisation de deux triangles quilatraux dans un cercle permet de subdiviser lespace endouze compartiments et de placer les personnages selon une organisation prcise. Le centredu cercle concide avec la base de la mandorle de lme de saint Hilaire, qui possde un rayongal la distance de la tour symbolisant lentre de la Jrusalem cleste.

    17 Lutilisation de la gomtrie dans llaboration de peintures murales romanes a galement tconstate dans dautres sites dEurope24. Les recherches dans ce domaine restent cependantrares. Lintrt des tudes interdisciplinaires rside dans le fait que limagerie3D offre denouveaux outils de recherche pour lhistoire de lart et ltude des techniques picturalesmdivales.

    tude du corpus bourguignon18 Le corpus des anciens territoires de Bourgogne (ancien duch, ancien royaume de Bourgogne)

    stend dAuxerre Ble pour la limite nord, et de Nevers la Provence pour la partiemridionale. Le corpus subsistant tant trs htroclite au point de vue stylistique, il estdifficile de dgager les caractristiques de son volution. Les comparaisons entre sites restentlimites. Certaines uvres semblent attester de relations avec des ateliers de louest, commecelles dAutun, Auxerre et Anzy-le-Duc. Dautres peintures sont nettement plus difficiles classer en raison dinfluences mixtes, comme Tournus, Nevers et les Allinges. Dune maniregnrale, il sagit de lieux non clunisiens, rpartis entre le diocse dAutun, qui stendait alorsjusquen Cte dOr, et les diocses dAuxerre, Chalon et Mcon. La Savoie et la Haute-Savoiesont galement concernes.

    19 La plupart des peintures se trouvent dans des sites placs le long des voies de plerinagecequi devait faciliter les changes entre les diffrents lieux. Les similitudes stylistiques quiapparaissent entre certains sites sont tonnantes et permettent probablement didentifier pourla premire fois des ateliers itinrants.

    20 Un tiers des sites tudis prsente des caractristiques stylistiques qui attestent des liens aveclouest de la France. Dans certains cas les comparaisons stablissent ponctuellement partirde quelques dtails, entre Autun (Saint-Nicolas-ls-Marchaux) et Saint-Gilles-de-Montoire(fig. n7) (fig. n8), entre Tournus (avant-nef) et Saint-Savin, entre Anzy-le-Duc et Brinay-sur-Cher.Figure 7

    Autun, glise Saint-Nicolas-ls-Marchaux.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

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    Figure 8

    Montoire, glise Saint-Gilles, abside centrale.Repro. Rollier, J. C. Davy.

    21 Lexemple de la crypte de la cathdrale Saint-tienne dAuxerre est trs intressant car sespeintures prsentent des ressemblances avec celles des glises Saint-Hippolyte de Combertault(Cte dOr) et Saint-Laurent de Neuvy-Pailloux (Indre). Lidentification dun atelier itinrantparat ici possible, dautant plus que les deux sites dAuxerre et Neuvy-Pailloux sontrelativement proches le long de la grande voie de plerinage de Limoges (via Lemovicensis),reliant Auxerre Chteauroux, en passant par Vzelay, la Charit-sur-Loire, Bourges. Le petitvillage de Combertault est galement sur un important axe de circulation entre Dijon et Mcon.

    22 Si certaines relations indiquent une influence de louest de la France, il existe aussi uneinfluence anglaise, notamment par les liens entre les peintures de Combertault et la Bible deCteaux ou dtienne Harding25, date vers 1109, issue du scriptorium cistercien. La libertfigurative trs nouvelle du cycle de saint Hippolyte et la mode vestimentaire des personnageslacs incitent une datation vers le dbut du XIIesicle.

    23 Les questions de datation soulvent de nombreuses questions. Dans ltat actuel desconnaissances, une classification trs gnrale peut tre faite entre les sites du dbut et de la findu XIIesicle. Des recherches historiques sont ncessaires pour chacun site, afin de dterminerles faits qui ont pu influer sur la cration artistique. titre dexemple, labsence dtudearchologique pour dater lglise Saint-Nicolas-ls-Marchaux Autun, rend la datation despeintures incertaine. Il existe cependant une similitude troite entre le Christ autunois et celuide labside centrale de Saint-Gilles de Montoire, dat de la fin XIme-dbut XIIesicle, ce quisitue provisoirement labside dAutun la mme priode.

    24 Dans les cas mieux tudis, tel le Christ-cavalier de la cathdrale dAuxerre, les spcialistesavancent une datation qui varie entre 1030 et 1052-107626, ou plus tardivement sous lvqueHumbaud qui fut un mcne actif entre 1092-111427. Cette dernire fourchette, plus plausible,permet peut-tre dtablir une relation entre limage des cavaliers et lappel la premirecroisade en 1095.

    25 De la seconde moiti du XIIe sicle, sont datables les ensembles importants des absidesde Sussey-le-Maupas (Cte dOr), les Allinges (Haute-Savoie), Nevers (Nivre), Saulzet(Drme), lle Barbe Lyon, ainsi que lavant-nef de Payerne (Suisse romande) et les peinturesdtruites de lancien rfectoire de Charlieu. Si la restauration trs marque des absides dAnzy-le-Duc et de Nevers28 rend lanalyse incertaine, il apparat que ces dcors, ainsi que ceuxde Charlieu, Saulzet et Payerne appartiennent une poque de transition entre art roman etart gothique. la fin de notre srie se situent lglise de Moutiers (Yonne), dont les dcorssont volontairement archasants, et Saint-Martin dAime (Savoie) qui rappelle des productionsitaliennes des annes1200.

    26 Nous aimerions galement pouvoir situer de manire plus claire la production des anciensterritoires bourguignons dans le paysage artistique franais, mais les difficults sontmultiples. Certaines peintures romanes de France nont pas encore fait lobjet dinventaires29

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    systmatiques et les tudes plus pousses restent encore le privilge de quelques rgions,comme le Poitou30, lAuvergne31, les Pays de Loire32, le Centre33 ou les Pyrnes34. Desinventaires et des thses en cours apporteront des complments notre thmatique.

    De Cluny la pninsule ibrique27 Un tiers des peintures du corpus des anciens territoires de Bourgogne prsentent des

    caractristiques stylistiques hispanisantes, que lon peut expliquer par les faits historiques.Les relations entre Cluny et la pninsule ibrique sont dj bien installes sous labb Odilon(994-1049) qui participe activement la lutte contre les Sarrasins. Au dbut du XIe siclebeaucoup de plerins partent vers Compostelle et les grands lignages du mconnais sontconstamment prsents en terre ibrique35.

    28 Diverses alliances sont conclues entre les grandes lignes franaises et les souverains de Len,notamment par les mariages bourguignons. Ainsi Alphonse VI pousa dabord Agns(1074-1078), fille du duc Guillaume VI dAquitaine, qui mourut rapidement. Sa deuximepouse fut Constance, fille du premier duc captien de Bourgogne, Robert, mais galementla nice de labb Hugues.

    29 Le roi Alphonse VI chercha marquer la route du plerinage par des constructions36.Lintroduction du rite romain, exig par le pape Grgoire VII, et le dveloppement duplerinage vers Saint-Jacques, ont fait entrer la pninsule dans lorbite europenne, ce qui apermis de rtablir la situation face lIslam37.

    30 Les relations entre Cluny et la Catalogne sont anciennes. Certaines abbayes de Catalognetaient en lien direct avec Rome, certaines tant mme des relais de Saint-Pierre de Rome.

    31 Lidentification par Meyer Schapiro du manuscrit clunisien de Saint-Ildefonse (Bibl. palatinede Parme)38 et limportance des apports ibriques dans le style du peintre ouvrent de nouvellesvoies de recherche. Ce manuscrit a probablement t ralis pour un commanditaire important,comme le roi Alphonse VI de Castille et Len (1072-1109), ce qui permet den situer la date.Lorenza Cocchetti Pratesi39 a montr limportance des apports ibriques dans le style du peintreet les rapprochements quelle tablit avec les peintures murales de Saint-Clment de Tahull etSainte-Eugnie dArgolell lui permettent de situer la ralisation du manuscrit au monastre deSaint-Benot de Ripoll, alors fortement imprgn dart ottonien.

    32 Dans ces conditions, il nest pas tonnant de constater quau nord de Cluny, dans la petiteglise Saint-Martin dOugy40, un portrait de saint Philippe rappelle lart de Saint-Clment deTahull, dont les peintures sont dates vers 1123. De telles similitudes sinscrivent dans unepriode dchanges troits entre les territoires de Bourgogne et les Pyrnes. Lglise de Saint-Clment de Tahull se situe lpoque de Raymond (1104-1126), qui fut galement prieur deSaint-Sernin de Toulouse (1100). Les peintures murales sont dues un artiste qui intgre desinfluences diverses, venant de Lombardie et de la sculpture toulousaine41.

    Le Christ la faucille de Saint-Nizier de Burnand (Sane-et-Loire)33 Lglise de Burnand, situe quelques kilomtres au nord de Cluny, de petites dimensions,

    comporte une nef unique et une trave prcdant labside semi-circulaire. Ldifice date dumilieu ou de la seconde moiti du XIesicle42.

    34 Les peintures de labside taient caches sous plusieurs couches de badigeon et ont trestaures de manire exemplaire par Anne Fton43. Dans la conque une couche romane estpartiellement recouverte dune peinture du XVesicle, ce qui a compliqu lintervention. Lamajeure partie des peintures est reste en place44, tandis que dautres fragments ont t dposset sont prsents sur des panneaux spars (rserves du muse archologique de Dijon).

    35 Le Christ en majest dpoque romane est assis dans une double mandorle en forme dehuit, dont le cercle infrieur lui sert de sige (fig. n9). Il est partiellement recouvert par leChrist gothique, entour des attributs de son martyre (croix, instruments de la Passion). Lesquatre symboles des vanglistes dpoque romane sont bien prservs. Deux personnages setrouvent aux extrmits de labside, lments qui sont recouverts par les deux vanglistesdpoque gothique (ange de saint Matthieu gauche et aigle de saint Jean droite). La

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    restauratrice Anne Fton a effectu un relev des deux strates peintes de labside, ce qui permetde dissocier et de comprendre les couches.Figure 9

    Burnand, glise Saint-Nizier, vue de labside.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    36 Malgr quelques faiblesses dans la mise en place de la composition, avec une mandorle trace main leve, lintrt de cette abside rside dans liconographie trs particulire du Christroman, qui tient une faucille. Ce type de composition, unique en Bourgogne, semble issudun modle iconographique ibrique, comme le commentaire de lApocalypse de Beatus deLibana, conserv la bibliothque de la cathdrale de Burgo de Osma (province de Soria,Castille- Len)45 qui contient un feuillet (ms1, fol. 131v) o le Christ trne sur un nuage,tenant une faucille dans sa main gauche. Il est accompagn par des anges occups aux travauxde vendanges et de moisson. Ce manuscrit, attribu lvque Etherius, est dat de 1086 (fol.10v); il est sign par le scribe Pierre, au fol. 138v (Petrus, clericus scripsit) et le peintre Martinest cit au fol. 163 (Martini peccatoris). Comme lindique le titulus du feuillet131v il sagitdune scne de vendange46 qui correspond un extrait du rcit de lApocalypse (XIV, 14-20).

    37 Dautres dtails peints dans labside de Burnand47 nous ramnent en Catalogne, comme lepelage ondul du taureau de saint Luc connu dans la Bible de Roda (Bibl. nat., ms. lat. 6),dans le feuillet illustrant la vie de Daniel (vol. III, fol. 66). La datation de cette Bible se situedans la premire moiti du XIesicle48.

    38 De mme, des dtails vestimentaires des aptres de Burnand (fig. n10) se retrouvent surle devant dautel de la Seu dUrgell (dbut XIIesicle). Les vtements sont peints en aplatsuniformes, jaune, rouge ou gris, rehausss de plis pais. Le peintre de Burnand donne peude mouvement aux tissus et pose des rehauts en srie de points, selon la mme techniquepicturale que celle du devant dautel. Malgr lusure des peintures murales, nous constatonsque le peintre a simplifi certains dtails par rapport au panneau sur bois. Si le matre dUrgella profit de tous les avantages dun travail en atelier, le muraliste a uvr dans des conditionsplus prcaires, sur un chantier perdu en pleine campagne, avec des matriaux moins raffins.Le peintre de Burnand est plus modeste et manque dorganisation dans sa composition, commelindiquent les registres irrguliers (montants et descendants) qui nont pas t tracs aucordeau.

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    Figure 10

    Burnand, glise Saint-Nizier, dtail dun aptre.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    39 Les visages, aux grands yeux carquills, sont trs schmatiques, avec des fonds roses,rehausss de lignes roses plus soutenues et de contours noirs simples, sans dgrad. Les dtailsdu visage sont marqus avec un coup de pinceau pais, en rose moyen (pommettes roses,front, menton). La technique picturale des visages et des mains est similaire celle du devantdautel catalan, avec des caractristiques qui perdurent Saint-Martin de Sescorts (2e moitiXIIe s.)49. De toute vidence notre peintre a t form dans un atelier ibrique. La simple copiede modles naurait pas produit autant de similitudes au niveau de la technique picturale.

    40 Les ressemblances avec diverses uvres ibriques situent les peintures de Burnand entre la findu XIesicle (Bible de Roda) et le dbut du XIIesicle (devant dautel de la Seu dUrgell). Lamaonnerie de lglise de Burnand a t reprise dans la seconde moiti du XIesicle (remontageautour de la baie axiale), ce qui pourrait indiquer une rnovation intrieure motivant laproduction de peintures. Rappelons que le chevet de Cluny III fut mis en construction entre1088 et 1095, et que larrt du gigantesque chantier, vers 1120, a pu favoriser la dissminationde nombreux artisans dans la rgion, et peut-tre expliquer la prsence dun artiste ibrique Burnand.

    Gourdon, glise Notre-Dame(Sane-et-Loire) et Santa Maria de Mur41 Les peintures murales du chur de Notre-Dame de Gourdon sont un autre exemple de peinture

    hispanisante, peut-tre mme produite par un peintre catalan (fig. n11). Cet ensemble figureparmi lun des plus importants de Sane-et-Loire, tant par les surfaces peintes (prs de 200m2),que par la qualit de ses peintures50.Figure 11

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    Gourdon, glise Notre-Dame de lAssomption.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    42 Cest ltude de la technique picturale et de certains dtails qui permet dtablir des paralllesentre Gourdon et Santa Maria de Mur (Catalogne)51. En effet, la position des personnages,linclinaison des ttes et la technique picturale sont trs ressemblants. De plus lorganisationschmatique des vtements, aux lignes paisses poses sur de grands aplats uniformes, sembleissue de ce mme modle catalan. Un rehaut constitu de trois traits blancs parallles, possur la cuisse dun aptre (paroi sud) relve dune technique similaire sur le manteau du Christde Santa Maria de Mur. Les comparaisons restent cependant ponctuelles et ne peuvent tretendues lensemble des peintures de labside, comme si le peintre avait eu entre les mainsun carnet de modles remplis de dtails issus de plusieurs chantiers de son poque.

    43 Laspect anguleux des visages, la forme des yeux, souligns par un large cerne rouge, et lementon marqu dun cercle rouge, sont des lments propres au matre de Gourdon, que lonretrouve dans la peinture ibrique et dans diverses peintures du bassin de la Loire et du Berry(Mobecq52, Chalivoy-Milon53 et Montoire)54. La graphie trs schmatique des visages, auxyeux carquills, relie notre artiste Santa Maria de Mur55 et labside de la Seu dUrgell.Le dtail du cercle rouge qui apparat sur le menton est un lment connu Saint-Martinde Sescorts et San Pedro de la Seu dUrgell. Le regard entour dun pais cerne est unecaractristique qui perdure et qui se retrouve dans les peintures murales de Saint-Just Sgovie(Castille- Len) dates de la fin du XIIesicle56.

    44 Par ailleurs le corps nu du faune (baie sud de labside) de Gourdon57 peut tre compar aux nusde Maderuelo (chapelle de la Vera Cruz) et de Saint-Martin de Sescorts (peintures dposesau Muse de Vic, Catalogne)58. Nous observons les mmes conventions graphiques dans lasegmentation des parties anatomiques, des effets linaires ou de la position des mains.

    45 La palette picturale du matre de Gourdon est actuellement dominantes ocre, mais il fautimaginer quelques rehauts plus riches, notamment dans la scne des Plerins dEmmas (fig.n12), o la tte du Christ se dtache sur un nimbe noir qui nest que la sous-couche dunecouleur bleue base de lapis-lazuli59.Figure 12

    Gourdon, glise Notre-Dame de lAssomption, Plerins dEmmas.Phot. Rollier, J. J. Rollier.

    46 Si la formation du peintre de Gourdon semble se situer en terre ibrique, litinrance dupeintre est galement perceptible lglise Saint-Ferrol de Curgy, prs dAutun, dont labsideconserve un Christ en majest, entour du ttramorphe. Les similitudes entre les deux sitesindiquent clairement quil sagit du mme atelier.

    47 Quant la datation des peintures, les tudes sur larchitecture et la sculpture de Gourdon ontconduit situer la construction de lglise au dbut du XIIesicle60. Les comparaisons avec les

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    peintures ibriques ne contredisent pas cette datation, les peintures de Santa Maria de Mur tantsitues entre 1112-1124 et 1151 selon les spcialistes61. Linfluence de Cluny est perceptiblesur ltablissement de Mur, plac sous la protection de Rome partir de 1100, au moment oUrbain ll en confia la gestion labb Pons de Roda, qui tait un rival de lvque Ot dUrgell(fin Xl-dbut Xlle s.). Son successeur fut Ramon de Roda (1104-1126), ancien prieur de Saint-Sernin de Toulouse. Des relations existent dailleurs entre Santa Maria de Mur et la traditionpicturale de la cour de Poitiers (Saint Polycarpe de Rases, Arles-sur-Tech, Serrabone, Estavatet Alet)62. Des liens troits sont attests entre les tablissements monastiques des deux ctsdes Pyrnes durant toute cette priode, et le cas de Gourdon se situe probablement dans leprolongement de ce rseau.

    Vers un programme europen de prservation deschapelles peintes

    48 Dans certains cas, lenvironnement climatique, les mauvaises conditions de conservationou encore le tourisme de masse menacent les peintures murales. Le Landesdenkmalamt deBaden-Wrtemberg (DRAC rgionale) a tent de mettre en place un projet europen desurveillance climatique et de sauvegarde de certains ensembles menacs. Les tudes ontmontr combien les peintures ottoniennes de Saint-Georges sur lle de Reichenau (lac deConstance) souffrent des effets climatiques du lieu et dun tourisme effrn. Ce site-pilotea bnfici de diffrentes campagnes de mesures climatiques63 qui permettent dlargir larflexion dautres sites europens, plus particulirement ceux situs sur larc alpin et pri-alpin de six pays (Allemagne, Autriche, Italie, Suisse, France, Slovnie).

    49 La complexit architecturale des difices ne permet pas davoir une connaissancesuffisamment complte des phnomnes climatiques entre les diffrents espaces et en relationavec les ouvertures au public. Saint-Georges de Reichenau, de nombreuses mesures ontt faites durant les dix dernires annes, laide de 180capteurs. Une mthode de rglage distance des fentres a t mise en place, de manire rpondre au mieux au stress climatique.La fermeture complte de ldifice a galement t tente, mais ntait pas idale et prsentaitdautres risques. Laration doit tre module en fonction de nombreux paramtres (climat,saison, nombre de visiteurs, etc.). Une cartographie3D de tous les paramtres enregistrsdevrait faire avancer nos connaissances et, terme, permettre de proposer une gestion mieuxcontrle du site. Malheureusement, notre projet dtude europen na pas t retenu.

    50 Dans la plupart des sites peints, les spcialistes observent des altrations de diffrentes natures(prolifration des sels, micro-organismes, etc.). La documentation ancienne permet parfoisdvaluer le rythme des dgradations au cours des annes passes, mais le plus importantserait de pouvoir estimer les risques futurs encourus par les peintures selon les spcificitsdes conditions de conservation. La numrisation en 3D de certains difices, comme lachapelle Saint-Martial au Palais des Papes dAvignon, permet de centraliser la documentation64

    existante sur les peintures, tout en offrant des possibilits de simulation relatives lutilisationdu lieu. Il en rsulte une base de donnes accessible aux conservateurs, restaurateurs etgestionnaires de sites. terme, il est question doffrir un outil permettant de programmer lafrquentation des chapelles en fonction des priodes climatiques les plus favorables, ou lesmoins risques, pour la prennit des uvres.

    51 Lexploitation de la documentation en 2D (photographies et documentation ancienne, constatdtat, mesures climatiques, cartographie des altrations, etc.) doit pouvoir tre introduite dansle modle 3D dun difice, de manire faciliter un suivi priodique plus prcis. Diffrentessolutions ont t mises en place en France, comme le projet NUBES, dvelopp par Liviode Luca (cole darchitecture de Marseille) et Jean-Marc Vallet (Centre interrgional deConservation du Patrimoine), pour rpondre cette demande. http://www.map.archi.fr/nubes/imago/intro.htm.

    52 Si lutilit de ces nouveaux outils savre ncessaire aux diffrents acteurs dun site, dautresapplications permettent une large diffusion auprs du public, de manire le sensibiliseraux risques lis aux visites. Un exemple de navigation interactive dans les catacombes deRome (projet ISEE, Barbara Mazzei, Pontificia commissione di archeologia sacra) conduisant

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    une base de donnes ambitieuse, est maintenant accessible (http://VIDEMUS.it). Dautresexpriences sont galement en cours dans ce sens.

    53 Il sagit maintenant dharmoniser les mthodes de travail entre pays europens et dlargir cetype de travaux vers une srie de peintures situes le long de larc alpin et pri-alpin, zonegographique plus expose aux changements climatiques, plus particulirement en relationavec les phnomnes de rchauffement. Diffrents mthodes pourraient tre testes pourmieux valuer la dformation des matriaux, en relation avec lhumidit et la tempratureambiante. Le dveloppement dun microscope 3D permettrait par exemple de mieux connatrecertains processus daltration. Diffrents projets dans ce sens ont dj vu le jour, notammentMEDISTONE (Preservation of ancient Mediterranean sites in term of their ornemental andbuilding stone, 2003)65, SACRE (Suivi des Altrations, Caractrisation et Restauration desmonuments en pierre calcaire). terme la mutualisation des recherches et des connaissancesau niveau europen devrait amliorer les connaissances et les mthodes de gestion des sitespeints.

    Notes

    1 - Paris, BnF, nouv. acq. lat. 2246.2 - ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. Les peintures murales dans les anciens territoires deBourgogne (XI-XIIe s.) : de Berz-la-Ville Rome et dAuxerre Compostelle. Thse de doctorat,Universit de Bourgogne, dcembre 2009 ; rsum dans Le Bulletin du Centre dtudes mdivalesdAuxerre, n14, 2010, p.313-328: http://cem.revues.org/.3 - PALAZZO, ric. Liconographie des fresques de Berz-la-Ville dans le contexte de la Rformegrgorienne et de la liturgie clunisienne. Dans Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, t.19, 1988, p.169,186; RUSSO, Daniel. Espace peint, espace symbolique. Dans Revue Mabillon, Revue internationaledhistoire et de littrature religieuse, n.s., 11 (72),Turnhout, 2000, p.57-87.4 - ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. La tradition legis de Berz-la-Ville : entre tradition etinnovation. Revue Hortus Artium Medievalium, Zagreb, novembre 2011.5 - SCHILLER, Gertrud. Ikonographie der christlichen Kunst. Gutersloh, 1980, Bd 3, Abb. 580 ;CHRISTERN-BRIESENICK, B. Repertorium der christlich-antiken Sarkophage. Teil 3. Frankreich,Algerien, Tunesien. Mayence, 2003.6 - BENOIT, F. Sarcophages palochrtiens dArles et de Marseille . Supplment Gallia V,1954, p.36; CHRISTERN-BRIESENICK, B. Repertorium der christlich-antiken Sarkophage. Teil 3.Frankreich, Algerien, Tunesien. Mayence, 2003, p.39-40.7 - BERTELLI, Carlo, BRAMBILLON BARCILON, Pinin. Il ciborio della basilica di SantAmbrogioin Milano. Milan, 1981 ; CAILLET, Jean-Pierre, GABORIT-CHOPIN, Danielle, PALAZZO, ric.LEurope de lan mil. Orlans: Zodiaque, 2001, p.234.8 - COE, Almestad. The Sculpture of Saint-Sauveur de Nevers. Thse, University of California, Berkeley,1987.9 - FRANZE, Barbara. La pierre et limage. Lglise de Saint-Chef-en-Dauphin. Paris: Picard, 2011.10 - MAIER, Jean-Louis. Le baptistre de Naples et ses mosaques. tude historique et iconographique.Fribourg: Ed. universitaires, 1964.11 - VIVIER, Marion. Les fresques romanes de Saint-Chef. Grenoble, 2000; FRANZE, Barbara. Lapierre et limage. Lglise de Saint-Chef-en-Dauphin. Paris: Picard, 2011.12 - DAVY, Christian, JUHEL, Vincent, PAOLETTI, Gilbert. Les peintures murales romanes de lavalle du Loir. Vendme: Cherche Lune, 1997, p.134-147, p.141.13 - ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. Dcouverte dun Christ cach sous les repeints. Bulletinmonumental, t.163-3, 2005, p.243-249.14 - ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. Peintures et couleurs dans la mouvance clunisienne .Peintures murales mdivales XIIe-XVIe s. Regards compars (D. Russo, dir). Dijon: Ed. universitaires,2005, p.113-127.15 - SENDLER, Egon. Licne Image de linvisible. Paris: Istina Syracuse, 1981, p.151.16 - KIRSCHBAUM, Engelbert. Lexikon der christlichen Ikonographie. Freiburg-im-Breisgau: d. H.Kirschbaum, d. Herder, 1968-76, Band 2, p.10.17 - JAMES, Liz. Light and Colour. Oxford: Clavendon Press, 1996.18 - FAVREAU, R. (dir.). Saint-Savin, labbaye et ses peintures murales. Poitiers, 1999, p.126, photosp.123-124.

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    19 - SUCKALE, Robert. Das mittelalterliche Bild als Zeitzeuge. Berlin : Sechs Studien, 2002 etROMANO, Serena. Riforma et tradizione, 1050-1198. La pittura medievala a Roma, Corpus, vol. lV,Rome: Jaca Books, 2006.20 - RICCIONI, Stefano. Il mosaico absidale di S. Clemente a Roma-Exemplum della chiesa riformata.Spolte: Fondazione Centro italiano di studi sallalto medievo, 2006; ROMANO, Serena. Riforma ettradizione, 1050-1198. La pittura medievala a Roma, Corpus, vol. lV. Rome: Jaca Books, 2006.21 - ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. Dcouverte dun Christ cach sous les repeints. Bulletinmonumental, t.163-3, 2005, p.243-249.22 - Voir article sur le sujet : ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. Gomtrie et modules deconstruction lpoque romane: de Constantinople Berz-la-Ville. Actes du colloque Arch-I-Tech,Cluny: Ausonius, 2011.23 - DAVY, Christian. La peinture murale romane dans les pays de Loire. Laval: Socit darchologieet dhistoire de la Mayenne, suppl. 10, 1999.24 - HISCOCK, Nigel. The Symbol at your Door, Number and Geometry in Religious Architecture ofthe Greek and Latin Middle Ages. Adelshot, 2007, p.65 ; HOFFMANN, Volker. Der geometrischeEntwurf der Hagia Sophia in Istanbul. Bilder einer Ausstellung. Berne : Peter Lang, 2005 ; LANC,Elga. Romanische Wandmalereien in der Burgkapelle Ottenstein. Vienne; 1000 Jahre Babenberger insterreich. Katalog der Niedersterreichischen Jubilumsausstellung im Stift Lilienfeld vom 15. Maibis 31. Oktober 1976. Veranstaltet vom Bundesland Niedersterreich. d. Erich Zllner, Karl Gutkas,Gottfried Stangler, Gerhard Winkler. Katalog des Niedersterreichischen Landesmuseums. N.F. 66. Wien, 1976, XXIII, 774. 8. Objekt-Nr.: 922a, S. 503. http://wwwg.uni-klu.ac.at/kultdoku/kataloge/11/html/1011.htm.25 - Dijon, Bib. Mun, ms. 12-15 CAHN, Walther. Romanesque Manuscript Painting in France.Londres: Brepols,1996, ill.133-134, cat.58.26 - LABB, Alain. Contribution linterprtation de la fresque du Christ cheval de la cryptede la cathdrale Saint-tienne dAuxerre : notes sur liconographie impriale ottonienne, le conceptthologique de royaut du Christ et la majest questre de Charlemagne dans la chanson dAspremont.Bulletin de la Socit Franaise dArchologie de lYonne, 3, 1986, p.73-79; id. Nouvelle contribution linterprtation de la fresque du Christ cheval de la crypte de la cathdrale Saint-tienne dAuxerre:deux rsurgences carolingiennes du thme antique de lAdventus Augusti, Hugues de Chalon et OttonIII. Bulletin de la Socit Franaise dArchologie de lYonne, 4, 1987, p.57-68.27 - DON DENNY. A Romanesque Fresco in Auxerre Cathedral. Gesta, 25, 1986, p.197-202;FRANZE, Barbara. Les peintures romanes de la cathdrale dAuxerre. Une relecture. Bulletin duCentre dtudes mdivales dAuxerre, n14, 2010.28 - FRANZE, Barbara. Des peintures de Nevers aux uvres de la rforme: les tmoins dune traditioniconographique. Bulletin du Centre dtudes mdivales dAuxerre, n12, 2008.29 - Pour un tat de la question, voir SUBES, Marie-Pasquine. Note sur ltude des peintures muralesmdivales linventaire gnral. Monumental n20, Peintures murales (2). Paris, 1998, p.88-91.30 - Les peintures murales de Poitou-Charentes. BROCHARD, Bernard (dir.), RIOU,Yves-Jean. Saint-Savin : Centre International dArt Mural , 1993 ; Saint-Savin,labbaye et ses peintures murales. FAVREAU, Robert (dir.) rd. FAVREAU, Robert,JEANNEAU, Franois, RIOU, Yves-Jean, et al.. Poitiers : Connaissance et promotion dupatrimoine de Poitou-Charentes, 1999. http://inventaire.poitoucharentes.fr/ressources/publications/pdf/publication_itineraires_peinturesmurales_poitou.pdf.31 - COURTILLE, Anne. Histoire de la peinture murale dans lAuvergne du Moyen Age. 1983.32 - DAVY, Christian. La peinture murale romane dans les Pays de la Loire. 1999.33 - KUPFER, Marcia. Romanesque Wall painting in Central France. New Haven: Yale Publicationsin Art History, Londres, 1993.34 - Thse en cours dAnne Leturque lUniversit de Montpellier3, sous la direction de GraldineMallet.35 - DUBY, Georges. La socit aux XIe-XIIe s. dans la rgion mconnaise. Paris: EHESS, 1971, p.355.36 - Saint-Isidore de Duenas en 1073, Saint-Zoilo de Carrion de los Condes en 1076, Santa Maria deNajera en 1079 et Santa Colomba de Burgos en 1081. HENRIET, Patrick. Un bouleversement culturel.Rle et sens de la prsence clricale franaise dans la pninsule ibrique (XIe-XIIesicles). Socitdhistoire religieuse de la France, vol. 90, 1, 2004, p.65-80.37 - CALLAGHAN, O. The integration of Christian Spain into Europe: the role of Alfonso VI of Len-Castille. Dans REILLY, F. (dir.) Santiago, St Denis and St Peter. The Reception of the Roman Liturgyin Leon-Castille in 1080, New York, 1985, p. 101-120; LONET, Guy, Cluny, une coquille vide?,1998, op. cit., p. 146; BOTO VARELA, Gerardo,Monasterios Catalanes en el siglo XI. Los espacios

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    ecclesiasticos de Oliba, Monasteria et Territoria, Elites, edilicia y territorio nel Mediterraneo medieval(siglos V-XI). Madrid (2006), 2007.38 - CAHN, Walther. Romanesque Manuscripts, op.cit., 1996, vol. II, p.69-70; SCHAPIRO, Meyer.The Parma Ildefonsus, op.cit., 1964; ANIEL, Jean-Pierre. Le scriptorium de Cluny aux Xe et XIe s..Le gouvernement dHugues de Semur Cluny, Actes du colloque scientifique. Cluny, 1988, p.265-282,notamment p.275.39 - COCCHETTI-PRATESI, Lorenza. Il Parma Ildefonsus, Cluny e la pittura cataluna. Dans ArteLambarda, n.s. LII, 1979, p. 21-30. 1979; ZANICHELLI, Giuseppa. Strutture narrative a Cluny: IlParma Ildefonsus. Medioevo: immagine e racconto, 2000.40 - Limage se trouve au-dessus de la porte dentre, au revers de faade. La peinture, restaure par AnneFton, est en bon tat de conservation et na pas t repeinte, ni retouche. Linscription fragmentaire.OS(ET) MORTVOS IND.US, autour du mdaillon, semble faire allusion des rites funraires.41 - PAGES I PARETAS, Montserrat. Sobre pintura romanica catalana, Abbaye de Montserrat, 2005.p.147-158.42 - VIREY, Jean. Les glises romanes, 1934, p.112-113 et observations de Gilles Rollier, archologue.43 - Elles ont t restaures entre 1985 et 1988, sous la direction dAnne Fton (Chantier de lassociationIntrieurs Historiques de Bourgogne) en quatre campagnes avec des stagiaires bnvoles.44 - FETON, Anne. Les peintures murales de Burnand. Images de Sane-et-Loire, n72, 1987, p.14.45 - WILLIAMS, John. The Illustrated Beatus. A Corpus of the Illustrations of the Commentry on theApocalypse, vol. IV, 11-12th cent. Londres-Turnhout, 2002; DE PALOL, Pre, HIRMER, Max. Larten Espagne. Paris, 1967, catalogue n83.46 - DE PALOL, Pere, HIRMER, Max. Lart en Espagne, op.cit., 1967, p.160.47 - ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. Els murals hispans de Borgonya: els exemples de Burnandi Gourdon (Peintures murales hispanisantes de Bourgogne: les exemples de Burnand et Gourdon.Rivista cultural dell Alt Urgell, URTX. Tarrega, 2011, p.180-197.48 - CAHN, Walther. La Bible romane. Fribourg, 1982, p. 72; Peter Klein (1972) situe le manuscritentre le second tiers et troisime quart du Xle s; YARZA LUACES, Joaquin. Peregrinacion a Santiagoy la pintura y miniatura romanicas. Compostellarum, 30, 1985, p.369-393.49 - SUREDA, Joan. La pintura romanica en Cataluna. Madrid, 1995.50 - KAGAN, Judith. Gourdon, glise de lAssomption de la Sainte Vierge , Docre et dazur,Peintures murales en Bourgogne. Dijon: Muse archologique, 1990; ROLLIER-HANSELMANN,Juliette. Iconographie, style et technique des peintures murales de lglise Notre-Dame de Gourdon.Dans REVEYRON, N. (dir.). Le renouveau des tudes romanes, 2me colloque scientifique internationalde Paray-le-Monial, 2000, p. 267-282; ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. Gourdon, glise Notre-Dame. Congrs archologique de France, Paris, 2008.51 - Peintures dposes durant lt 1919 linsu des autorits espagnoles. MEISLER, S. SmithsonianMagazine, avril 1998; PAGES I PARETAS, Montserrat. Sobre pintura romanica, op.cit., 2005, p. 129.52 - VERGNOLLE, liane. Peinture et architecture: lancienne glise abbatiale de Mobecq. Cahiersde linventaire, 1988.53 - KUPFER, Marcia. op.cit., note 32.54 - DAVY, Christian, JUHEL, Vincent, PAOLETTI, Gilbert. Les peintures murales de la valle duLoir. Vendme, 1997; voir dautres exemples dans DAVY, Christian. La peinture murale romane dansles Pays de la Loire. Laval, 1999.55 - PAGES I PARETAS, Montserrat. Sobre pintura romanica catalana. Abadia di Montserrat, 2005,p.126. Les peintures sont dates entre 1069 et 1100.56 - GRAU LOBO, Luis. Pintura romanica en Castilla y Len. Len, 2001, p.1254; FERNANDEZSOMOZA, Gloria. Martirio e inventio de los Santos Ninos de Compluto : las pinturas muralesde San Justo de Segovia . Boletin de l museo e instituto Camon Aznar, n 80, 2000, p. 123-140 ;MARTINEZ BARGUENO, Manuel. Las pinturas murales de San Justo de Segovia. Aot 2009. http://manuelblasmartinezmapes.blogspot.com/2009/08/las-pinturas-romanicas-de-san-justo-en.html57 - Adam sur larc triomphal, Faunus de la fentre sud.58 - DEMUS, Otto, HIRMER, Max. La peinture murale romane. Paris, 1970, fig. 173, p. 156. Lespeintures de Maderuelo sont dates du dbut du XIIesicle.59 - ROLLIER-HANSELMANN, Juliette. DAuxerre Cluny: technique de la peinture murale entrele Vllle et le Xllesicle en Bourgogne. Cahiers de civilisation mdivale, 40. Poitiers, 1997, p. 57-90.60 - REICHE, Jens. Le dcor sculpt de Gourdon et de Mont Saint-Vincent: un atelier charolais dudbut du XIIe s.. Dans REVEYRON, Nicolas (dir.). Le renouveau des tudes romanes, 2me colloquescientifique international. Paray-le-Monial, 2000, p. 239-255.

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    61 - PAGES I PARETAS, Montserrat. Sobre pintura, opcit., 2005, p. 127-128.62 - FERNANDEZ SOMOZA, Gloria. Pintura romanica en el Poitou, Aragon y Cataluna. La itineranciade un estilo. Nausicaa, 2005; PAGES I PARETAS, Montserrat. Les pintures de Santa Maria de Mur,seu duna canonica fundad pels comtes de Pallars Jussa, d. R. Alcoy i P. Besaran, El romanic i el Goticdesplaats. Estudis sobre lexportacio I migracions de lart catala medieval, Universit de Barcelone,2007, p. 19-54. Le style du peintre de Mur diffre sensiblement des autres productions catalanes de lamme poque (Pedret, Tahull, Osormort), mais des ressemblances existent avec celle de la Seu dUrgellet S. Miguel de Moror.63 - JAKOBS, Drthe, REICHWALD, Helmut F. Untersuchungsergebnisse und Massnahmen derjngsten Restaurierung von St Georg, Reichenau-Oberzell . Zeitschrift fr Kunsttechnologie undKonservierung. Heft, 2, 4, Worms, 1990.64 - VALLET, Jean-Marc, DE LUCA, Livio, GUILLON, Odile, PIERROT-DESEILLIGNY, Marc,BAUDRY, Olivier, TRABELSI, Nassim. An interactive 3-dimensional database applied to theconservation of a painted chapel . Proceedings of 7th International Conference on Science andTechnology In Archaeology and Conservation. Workshop on Documentation and Conservation of Stonedeterioration in Heritage Places. Petra (Jordan), December 7 to 12, 2010.65 - Voir le site : http://www.lrmh.fr/lrmh/telechargement/cs/pierre_2009.pdf.

    Pour citer cet article

    Rfrence lectronique

    Juliette Rollier-Hanselmann, tude des peintures murales romanes dans les anciens territoires deBourgogne: de Berz-la-Ville Rome et dAuxerre Compostelle, In Situ [En ligne], 22|2013, misen ligne le 14 novembre 2013, consult le 28 avril 2015. URL: http://insitu.revues.org/10671; DOI:10.4000/insitu.10671

    propos de l'auteur

    Juliette Rollier-HanselmannDocteur en histoire de lart et restauratrice de peintures, Responsable restitution architecturale, quipeGunzo, Arts et Mtiers ParisTech, Cluny [email protected]

    Droits d'auteur

    Tous droits rservs

    Rsums

    Le corpus des peintures murales romanes des anciens territoires de Bourgogne comprendvingt-cinq sites, situs dans une vaste aire gographique allant dAuxerre Ble pourla limite nord, et de Nevers la Provence pour la partie mridionale. Dans un premiertemps, nous voquerons ltat des recherches concernant la Chapelle-des-Moines de Berz-la-Ville (iconographie, style, technique). Dans un second temps, nous prsenterons rapidementquelques peintures influences par louest de la France, tandis que la troisime partie traiterade peintures de style hispanisant. Enfin nous terminerons par la prsentation de ltat deconservation de certains sites.The corpus of romanesque wall paintings in the ancient territories of Burgundy is actually oftwenty-five sites, situated in a huge area going from Auxerre to Basel for the northern limit,and from Nevers to Provence for the southern part. In a first time, we present the actual stateof research for the Chapelle-des-Moines at Berz-la-Ville (iconography, style, technique). Ina second time, the interest is put on paintings influenced by west France and we will finishwith paintings showing Hispanic style. The conservation of some sites will end our purpose.

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    Mots-cls :peinture murale romane, Bourgogne, Cluny, EspagneKeywords :romanesque wall painting, Burgundy, Cluny, Spain