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apparue un an plus tôt et augmentant malgré un traitement anti- tuberculeux. Elle n’avait pas d’antécédent particulier, notamment pas de tabagisme et vivait en Algérie. À l’admission, elle présentait une toux et des sueurs nocturnes sans fièvre. L’examen clinique était normal, à l’exception d’un ganglion sous-claviculaire gauche de 2,5 cm. Le scanner du thorax mettait en évidence une masse médiastinale englobant l’artère pulmonaire gauche et l’aorte des- cendante, et comprimant la bronche principale gauche. Un scanner cérébral avait été réalisé et avait mis en évidence une lésion frontale gauche. L’examen microbiologique des aspirations bronchiques n’a pas été contributif. L’examen anatomopathologique des biopsies de l’adénopathie sous-claviculaire gauche et de la masse médiastinale a mis en évidence d’une réaction inflammatoire granulomateuse épithélioïde giganto-cellulaire et des filaments mycéliens. Les cul- tures mycologiques ont permis l’isolement d’un Aspergillus flavus. Le bilan immunologique réalisé était normal. Un traitement par voriconazole PO à 200 mg 2 par jour a été instauré et poursuivi pendant 10 mois. L’évolution à un an a été favorable avec la disparition des symptômes, de l’adénopathie sus-claviculaire, des lésions médiastinales, hilaires et cérébrale. Les cas, d’aspergillose médiastinale chez des patients non immu- nodéprimés, rapportés dans la littérature, sont extrêmement rares. Le tableau clinique évoque une tuberculose ou une pathologie tumorale, et risque de retarder le diagnostic et le traitement pouvant conduire à une évolution défavorable. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.016 12 Interprétation des résultats et de la clairance des (1!3)-béta-D-glucanes sériques chez les patients d’hématologie et de réanimation présentant une candidémie C. Angebault * , S. Berthier, S. Jacob, M.-E. Bougnoux Ho ˆpital NeckerEnfants-Malades, APHP, unite ´ de mycologie- parasitologie, service de microbiologie, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected]. Objet.Depuis quelques années, le dosage sérique des (1!3)-b-D- glucanes (BG) est utilisé comme marqueur diagnostique des infec- tions fongiques invasives. Toutefois, peu d’informations concernant la positivité et la clairance d’élimination des BG au cours des candidémies sont disponibles. Methodes.Nous avons analysé 19 épisodes de candidémies pour lesquels des dosages de BG avaient été prescrits. Pour ces 19 patients (pts) (10 adultes d’hématologie et 9 enfants de réanimation), un dosage avait été réalisé au moment du prélèvement de la 1 re hémoculture positive (délai compris entre j 3 et j + 9) et pour 8 d’entre eux, une cinétique des BG comprenant un point antérieur à la candidémie et un suivi allant de 22 à 351 jours (4 à 16 sérums/ patients) était disponible. Re´sultats.Les espèces étaient Candida albicans (n = 9 épisodes), C. parapsilosis (n = 4), C. krusei (n = 2), C. lusitaniae (n = 2), C. tropicalis (n = 1) et Kodamaea ohmeri (n = 1). Les BG étaient positifs chez 15 des 19 pts (79 %) dans la période péri-candidémique (j 3, j + 9), avec pour 3 d’entre eux une concentration faible de BG (< 150 pg/mL) ; pour 2, modérée (150 < X < 300) et pour 10, forte (>300 pg/mL). Les 4 pts ayant un dosage négatif étaient infectés par 4 espèces différentes (C. albicans, C. lusitaniae, C. krusei et K. ohmeri) et avaient été prélevés entre j + 3 et j + 9 après la 1 re hémoculture positive. La cinétique des BG était disponible pour 2 d’entre eux et leurs dosages sont restés négatifs tout au long du suivi (2 et 4 mois). Chez 5 pts, le dosage de BG était déjà positif entre j 3 et j 1 avant l’hémoculture positive. Parmi les pts pour lesquels nous disposions d’une cinétique, la clairance des BG variait de 30 à plus de 160 jours. Chez 3 pts d’hématologie, les BG sont restés fortement positifs durant toute la période de suivi. Ces pts ont développé secondairement une autre infection fongique invasive (aspergillose pour 2 d’entre eux et candidose hépato-splénique pour le 3 e ). Conclusion.Dans cette étude, l’utilisation des BG chez les pts de réanimation ou d’hématologie s’est révélée associée à une faible sensibilité pour la détection de candidémies (79 % de positifs en cas de candidémie avérée). La clairance de ce marqueur était très variable en fonction de l’espèce impliquée et du terrain sous-jacent. En particulier, chez les pts d’hématologie, l’interprétation des BG s’est révélée difficile du fait, notamment, des possibles infections fongiques successives. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.017 13 Utilisation de la PCR quantitative pour distinguer infection et colonisation à Pneumocystis jirovecii M. Louis a, * , J. Guitard a , M. Jodar b , D. Magne a , O. Lascols b , C. Hennequin a a APHP, ho ˆpital Saint-Antoine, service de parasitologiemycologie, Paris, France b APHP, ho ˆ pital Saint-Antoine, laboratoire commun de biologie et ge ´ne ´tique mole ´culaire, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected]. L’avènement de la PCR a permis d’augmenter la sensibilité du diagnostic de la pneumocystose mais en introduisant le concept de colonisation par P. jirovecii (PJ), caractérisée par une PCR positive et une négativité des tests microscopiques. Objectif.Nous avons cherché à déterminer un seuil en copies de gène mt-LSU/mL détecté par PCR quantitative (qPCR) permettant de différencier la colonisation de l’infection, en fonction du statut VIH des patients. Patients et méthodes.Une analyse rétrospective des lavages broncho-pulmonaires (LBA) prélevés entre janvier 2011 et mars 2013 a été effectuée. Tous les LBA testés en qPCR (cible mt-LSU, gamme plasmidique) et immunofluorescence directe (IF) (BioRad), et pour lesquels le diagnostic clinique et le statut VIH étaient connus, ont été inclus. L’utilisation de ces paramètres permettait de dis- tinguer 4 groupes de patients. Résultats.Le tableau récapitule les caractéristiques des patients. VIH+ VIHPneumocystose avérée (IF + ) 38 24 Pneumocystose probable (IF, clinique+, PCR + ) 0 9 Colonisation par PJ (IF, clinique, PCR + ) 8 125 Absence d’infection (IF, PCR) 101 888 Nombre total de LBA (nombre de patients) 147 (124) 1046 (902) Chez les patients VIH+, des seuils de 57 904 et 170 230 copies/mL (sensibilité : 100 % et 97,3 %, spécificité : 99,1 % et 100 %, respecti- vement) permettent de classer correctement 95,7 % des patients. De même, chez les patients VIH, des seuils de 1,256 et 9280 copies/mL (sensibilité : 100 % et 94 %, spécificité : 95,8 % et 98,1 %, respective- ment) identifient correctement 83,5 % (132/158) des patients. Conclusion.Cette étude a permis de définir des seuils de qPCR, différentiant l’infection de la colonisation par P. jirovecii, Résumés des communications orales 61

Interprétation des résultats et de la clairance des (1→3)-béta-d-glucanes sériques chez les patients d’hématologie et de réanimation présentant une candidémie

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Page 1: Interprétation des résultats et de la clairance des (1→3)-béta-d-glucanes sériques chez les patients d’hématologie et de réanimation présentant une candidémie

apparue un an plus tôt et augmentant malgré un traitement anti-tuberculeux. Elle n’avait pas d’antécédent particulier, notammentpas de tabagisme et vivait en Algérie. À l’admission, elle présentaitune toux et des sueurs nocturnes sans fièvre. L’examen clinique étaitnormal, à l’exception d’un ganglion sous-claviculaire gauche de2,5 cm. Le scanner du thorax mettait en évidence une massemédiastinale englobant l’artère pulmonaire gauche et l’aorte des-cendante, et comprimant la bronche principale gauche. Un scannercérébral avait été réalisé et avait mis en évidence une lésion frontalegauche. L’examen microbiologique des aspirations bronchiques n’apas été contributif. L’examen anatomopathologique des biopsies del’adénopathie sous-claviculaire gauche et de la masse médiastinale amis en évidence d’une réaction inflammatoire granulomateuseépithélioïde giganto-cellulaire et des filaments mycéliens. Les cul-tures mycologiques ont permis l’isolement d’un Aspergillus flavus.Le bilan immunologique réalisé était normal. Un traitement parvoriconazole PO à 200 mg � 2 par jour a été instauré et poursuivipendant 10 mois. L’évolution à un an a été favorable avec ladisparition des symptômes, de l’adénopathie sus-claviculaire, deslésions médiastinales, hilaires et cérébrale.Les cas, d’aspergillose médiastinale chez des patients non immu-nodéprimés, rapportés dans la littérature, sont extrêmement rares.Le tableau clinique évoque une tuberculose ou une pathologietumorale, et risque de retarder le diagnostic et le traitementpouvant conduire à une évolution défavorable.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.016

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Interprétation des résultats et de laclairance des (1!3)-béta-D-glucanessériques chez les patientsd’hématologie et de réanimationprésentant une candidémieC. Angebault *, S. Berthier, S. Jacob, M.-E. BougnouxHopital Necker—Enfants-Malades, AP—HP, unite de mycologie-parasitologie, service de microbiologie, Paris, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected].

Objet.— Depuis quelques années, le dosage sérique des (1!3)-b-D-glucanes (BG) est utilisé comme marqueur diagnostique des infec-tions fongiques invasives. Toutefois, peu d’informations concernantla positivité et la clairance d’élimination des BG au cours descandidémies sont disponibles.Methodes.— Nous avons analysé 19 épisodes de candidémies pourlesquels des dosages de BG avaient été prescrits. Pour ces 19 patients(pts) (10 adultes d’hématologie et 9 enfants de réanimation), undosage avait été réalisé au moment du prélèvement de la 1re

hémoculture positive (délai compris entre j — 3 et j + 9) et pour8 d’entre eux, une cinétique des BG comprenant un point antérieur àla candidémie et un suivi allant de 22 à 351 jours (4 à 16 sérums/patients) était disponible.Resultats.— Les espèces étaient Candida albicans (n = 9 épisodes),C. parapsilosis (n = 4), C. krusei (n = 2), C. lusitaniae (n = 2),C. tropicalis (n = 1) et Kodamaea ohmeri (n = 1). Les BG étaientpositifs chez 15 des 19 pts (79 %) dans la période péri-candidémique(j — 3, j + 9), avec pour 3 d’entre eux une concentration faible de BG(< 150 pg/mL) ; pour 2, modérée (150 < X < 300) et pour 10, forte(>300 pg/mL). Les 4 pts ayant un dosage négatif étaient infectés par4 espèces différentes (C. albicans, C. lusitaniae, C. krusei etK. ohmeri) et avaient été prélevés entre j + 3 et j + 9 après la 1re

hémoculture positive. La cinétique des BG était disponible pour2 d’entre eux et leurs dosages sont restés négatifs tout au long dusuivi (2 et 4 mois). Chez 5 pts, le dosage de BG était déjà positif entrej — 3 et j — 1 avant l’hémoculture positive. Parmi les pts pourlesquels nous disposions d’une cinétique, la clairance des BG variait

de 30 à plus de 160 jours. Chez 3 pts d’hématologie, les BG sontrestés fortement positifs durant toute la période de suivi. Ces pts ontdéveloppé secondairement une autre infection fongique invasive(aspergillose pour 2 d’entre eux et candidose hépato-splénique pourle 3e).Conclusion.— Dans cette étude, l’utilisation des BG chez les pts deréanimation ou d’hématologie s’est révélée associée à une faiblesensibilité pour la détection de candidémies (79 % de positifs en casde candidémie avérée). La clairance de ce marqueur était trèsvariable en fonction de l’espèce impliquée et du terrain sous-jacent.En particulier, chez les pts d’hématologie, l’interprétation des BGs’est révélée difficile du fait, notamment, des possibles infectionsfongiques successives.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.017

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Utilisation de la PCR quantitative pourdistinguer infection et colonisation àPneumocystis jiroveciiM. Louis a,*, J. Guitard a, M. Jodar b, D. Magne a, O. Lascols b,C. Hennequin a

a AP—HP, hopital Saint-Antoine, service de parasitologie—mycologie, Paris, Franceb AP—HP, hopital Saint-Antoine, laboratoire commun de biologie etgenetique moleculaire, Paris, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected].

L’avènement de la PCR a permis d’augmenter la sensibilité dudiagnostic de la pneumocystose mais en introduisant le conceptde colonisation par P. jirovecii (PJ), caractérisée par une PCRpositive et une négativité des tests microscopiques.Objectif.— Nous avons cherché à déterminer un seuil en copies degène mt-LSU/mL détecté par PCR quantitative (qPCR) permettant dedifférencier la colonisation de l’infection, en fonction du statut VIHdes patients.Patients et méthodes.— Une analyse rétrospective des lavagesbroncho-pulmonaires (LBA) prélevés entre janvier 2011 et mars2013 a été effectuée. Tous les LBA testés en qPCR (cible mt-LSU,gamme plasmidique) et immunofluorescence directe (IF) (BioRad),et pour lesquels le diagnostic clinique et le statut VIH étaient connus,ont été inclus. L’utilisation de ces paramètres permettait de dis-tinguer 4 groupes de patients.Résultats.— Le tableau récapitule les caractéristiques des patients.

VIH+ VIH—

Pneumocystose avérée (IF + ) 38 24Pneumocystose

probable (IF—, clinique+, PCR + )0 9

Colonisation par PJ(IF—, clinique—, PCR + )

8 125

Absence d’infection(IF—, PCR—)

101 888

Nombre total de LBA(nombre de patients)

147 (124) 1046 (902)

Chez les patients VIH+, des seuils de 57 904 et 170 230 copies/mL(sensibilité : 100 % et 97,3 %, spécificité : 99,1 % et 100 %, respecti-vement) permettent de classer correctement 95,7 % des patients. Demême, chez les patients VIH—, des seuils de 1,256 et 9280 copies/mL(sensibilité : 100 % et 94 %, spécificité : 95,8 % et 98,1 %, respective-ment) identifient correctement 83,5 % (132/158) des patients.Conclusion.— Cette étude a permis de définir des seuils deqPCR, différentiant l’infection de la colonisation par P. jirovecii,

Résumés des communications orales 61