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Préambule

L'accord cadre régional “ADEC : Actions de développement de l’emploi et des compétences pour le spectacle vivant, le cinéma et l’audiovisuel en Languedoc-Roussillon”, signé le 17 septembre 2010 par les organisations professionnelles du secteur, la DRAC Languedoc-Roussillon (Direction régionale des affaires culturelles) et la DIRECCTE Languedoc-Roussillon (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), ainsi que par les partenaires institutionnels (AUDIENS - groupe de protection sociale pour l'audiovisuel, la communication, la presse et le spectacle ; CMB - Médecine et santé au travail ; CPNEF SV et CPNEF AV - Commissions paritaires nationales emploi formation spectacle vivant / audiovisuel ; AFDAS - Fonds d'assurance formation des secteurs de la culture, de la communication et des loisirs ; CIBC Languedoc-Roussillon - Centre inter institutionnel de bilans de compétences ; CRGE Languedoc-Roussillon - Centre de ressources pour les groupements d'employeurs ; ARACT Languedoc-Roussillon - Association régionale pour l'amélioration des conditions de Travail ; Languedoc-Roussillon Cinéma et Réseau en scène Languedoc-Roussillon), permet la mise œuvre d'un certain nombre d'actions en faveur des professionnels du secteur qu'ils soient salariés ou employeurs.

Aux côtés des branches professionnelles, la DIRECCTE Languedoc-Roussillon a ainsi souhaité mettre en place une convention EDEC (engagement de développement de l’emploi et des compétences) dans le but de concrétiser certaines de ces actions relatives à l’ADEC et répondant aux besoins des professionnels sur nos territoires.

Cette convention EDEC, signée avec l’Association régionale des CIBC du Languedoc-Roussillon, et travaillée de manière concertée avec l’ARACT Languedoc-Roussillon et le CRGE Languedoc-Roussillon, permet de mener à bien ce projet qui articule :

• Développement des compétences des structures,

• Mutualisation des ressources humaines,

• Sécurisation des parcours professionnels des salariés.

C'est dans ce cadre qu'un outillage technique et pratique a été élaboré en étroite collaboration avec les partenaires, et les dossiers thématiques qui suivent permettront sans nul doute de vous approprier ces outils. Par ailleurs, l'ensemble de ce dossier, au fur et à mesure des actualisations et de l'évolution du contexte dans lequel il s'inscrit, sera diffusé via le site du COREPS (Comité Régional des Professions du Spectacle) Languedoc-Roussillon : www.coreps-languedoc-roussillon.fr dans la rubrique “Outils”.

Ce travail, dans un deuxième temps, se devra d'être relayé sur le terrain pour une meilleure effi cacité en matière de gestion des emplois et des compétences. Et notamment en terme :

• d'accompagnement individuel des salariés du spectacle vivant / cinéma / audiovisuel par le déploiement d’actions d’évolution professionnelle,

• d'accompagnement des structures du spectacle vivant / cinéma / audiovisuel par le déploiement de la démarche et de l’outillage emploi-compétences et par l’expérimentation d’une mutualisation des ressources,

• de professionnalisation des acteurs relais et des actifs sur la dimension emploi - compétences.

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1. Les enjeux du secteur

2. Fiche outil : la gestion des emplois et des compétences

Une démarche de conduite de projet

Pourquoi s’engager dans une démarche de gestion des emplois et des compétences au sein des structures du spectacle vivant et de l’audiovisuel

Les caractéristiques du secteur

Les enjeux emploi-compétences issus des caractéristiques du secteur

Les objectifs de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences)

Repères sur la GPEC

La compétence : de quoi parle-t-on ?

Grille Autodiagnostic GPEC

Les phases de la démarche

Construire le projet emploi-compétences en trois étapes

Identifi er les pratiques RH (ressources humaines)

Anticiper les évolutions

Synthèse du diagnostic et ouverture sur l’action

Sommaire

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Grille Fiche de poste

Pourquoi clarifi er l’organisation du travail et identifi er les compétences clés ?

Comment identifi er les contributions de chacun et les compétences en jeu ?

Le référentiel métier

La fi che de poste

Grille Entretien d’évolution professionnelle

Qu’est ce que l’entretien d’évolution professionnelle ?

Utilité de l’entretien

L’entretien

Support pour l’entretien et son compte – rendu

Glossaire de la fi che outil de gestion des emplois et des compétences

Témoignages d’expériences

3. Fiche outil : Passeport compétences

4. Fiche outil : de la mutualisation au groupement d’employeurs

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1Les enjeux du secteur

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8 Les enjeux du secteur

“Le spectacle vivant, le cinéma et l’audiovisuel sont des secteurs d’activité artistique d’une grande vitalité qui génèrent des retombées économiques importantes. Le Languedoc-Roussillon est la cinquième région en terme d’employeurs du spectacle et la troisième en terme de salariés. Ce dynamisme ne peut toutefois pas masquer un contexte social et économique diffi cile : le marché du travail est soumis à de fortes évolutions ayant un fort impact sur les métiers.

L’enjeu majeur du secteur est d’adapter des organisations du travail et des modes de gestion des emplois et des compétences qui concilient réussite de l’activité, parcours professionnels et satisfaction au travail.L’Etat s’est engagé par la signature d’un accord national avec les partenaires sociaux, l’ANACT, le CMB et le groupe Audiens en 2009.

En Languedoc-Roussillon, l’engagement de la DRTEFP Languedoc-Roussillon puis de la DIRECCTE Languedoc-Roussillon avec le spectacle vivant, le cinéma et l’audiovisuel a toujours été fort et de longue date. La signature de l’accord régional a été, avec la volonté forte des partenaires sociaux, une suite logique de cet engagement réciproque.En associant les Centres interinstitutionnels de bilan de compétences (CIBC), Réseau en scène, le CRGE et l’ARACT, en complément des signataires nationaux, la volonté de tous est de travailler sur la compétitivité et l’organisation des structures, l’élévation des compétences des salariés les plus vulnérables, la préservation de la santé au travail et de la sécurité des salariés, ainsi que sur la sécurisation des parcours professionnels.

L’ADEC signé est ambitieux, mais la forte implication de tous permettra d’accompagner au mieux les actions proposées.”

Didier Rey, chef du Pôle 3 E de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence,

de la consommation, du travail et de l'emploi.

Contributions des institutions, des partenaires sociaux et des structures d’aide à la gestion

La DIRECCTE Languedoc-Roussillon

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9Les enjeux du secteur

“Un ADEC national a été signé le 10 mars 2009 pour trois ans, entre la branche du spectacle vivant et les trois ministères chargés de l'emploi, du travail et de la culture. La signature de sa déclinaison régionale a eu lieu le 17 septembre dernier dans les locaux de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Languedoc-Roussillon, avec la particularité suivante : l’ADEC Languedoc-Roussillon rassemble toutes les professions du spectacle vivant mais également toutes celles du secteur cinéma et audiovisuel.

S'inscrivant dans une approche globale des questions d'emploi et de qualifi cation sur un secteur ou dans un territoire, cet ADEC repose sur une bonne articulation entre les politiques publiques de la culture impulsées par les collectivités territoriales et sur une implication effective et pertinente de l'ensemble des acteurs présents au niveau local. En Languedoc-Roussillon, les différents services de l'Etat, de la Région et des différentes collectivités partagent le souci d'une construction effi cace et dynamique des politiques culturelles au service des publics et des professionnels. Ce rapprochement entre l'Etat et la Région, mais aussi avec les Conseils généraux, s’accompagne également d'une étroite collaboration avec les professionnels du spectacle vivant et de l'audiovisuel ainsi qu'avec les organisations profes-sionnelles. Ainsi en Languedoc-Roussillon, la collaboration avec les différentes organisations syndicales que sont l'Union régionale fédérale Languedoc-Roussillon des syndicats CGT-Spectacle, la CFDT, le Synavi, la FESAC, le SMA se place sous le signe de l'ouverture et de la fi délité ainsi que de la confi ance mutuelle propre à toute négociation.

En grande partie issu des travaux de la Commité régional des professions du spectacle en Lan-guedoc-Roussillon (Coreps), l'accord-cadre ADEC concrétise la volonté des différents partenaires de structurer le secteur professionnel du spectacle vivant, du cinéma et de l'audiovisuel et d'accompagner au mieux la structuration de l'offre de formation de ce secteur. Ainsi, les travaux de la commission régionale “emploi-formation” expriment la volonté commune des branches professionnelles, des partenaires sociaux et des pouvoirs publics :

• de professionnaliser l'offre de formation, en préparant les organismes à répondre aux évolutions à venir,

• d'assurer aux bénéficiaires, quel que soit leur statut, une formation qui réponde à leurs attentes, leurs besoins et aux débouchés,

• de répondre, par l'augmentation des compétences, aux enjeux et aux mutations du marché du travail régional.

Ainsi, au quotidien, cet accord ADEC favorise un dialogue constructif et préventif ainsi qu'un partage d'informations entre la profession, Pôle Emploi, l'Urssaf, les partenaires sociaux et les puissances publiques.”

Didier Deschamps, Directeur régional Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon

La DRAC Languedoc-Roussillon

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10 Les enjeux du secteur

“L’objectif commun n’est pas de signer des “machins” ! La volonté de chacun des partenaires est bien de trouver les solutions qui répondent aux besoins de la profession et qui permettent de mieux structurer, de solidifi er - voire pérenniser - les conditions d’activités des entreprises de notre secteur. Et surtout, pour nous, de sécuriser (au propre comme au fi guré) les parcours des salariés, leurs compétences et leurs qualifi cations, en améliorant la qualité de l’emploi et les conditions de travail des professionnels. Parler de “propre” et de “fi guré” signifi e que la particularité de l’accord régional ADEC est l’engagement sur l’axe 4 qui concerne la santé et la sécurité.

L’accident du vélodrome de Marseille nous en a confi rmé le besoin : 2 morts et 16 blessés dont plusieurssalariés de notre région qui sont maintenant en invalidité avec une incapacité conséquente, piètre consolation, on les laissera prendre leur retraite à 60 ans.

Nous travaillons à ce que nos professionnels arrivent en bonne santé sur leurs vieux jours ! Bref, on a du boulot !”

Eva Loyer, Secrétaire générale de l’Union régionale fédérale Languedoc-Roussillon

des syndicats CGT du spectacle, de l’audiovisuel et de l’action culturelle.

“Au sein des structures artistiques et culturelles indépendantes, les artistes ont une place centrale. Le fonctionnement (technique, administratif et commercial) de ces structures est conditionné par l’activité de création. Avoir la responsabilité d’un outil de travail - ou d’une structure - est d’abord pour des artistes un moyen de développer l’autonomie de leur démarche artistique et d’un projet de création face aux normes et servitudes existantes de l’entreprise commerciale ou de l’institution administrative. Beaucoup de compagnies et de petites structures artistiques et précaires sont les outils d’une profes-sionnalisation en cours. L’accord cadre ADEC, en portant “une attention particulière aux TPE qui composent la majorité du tissu régional”, prend acte que les compagnies et structures de création indépendantes, que le Synavi représente, sont un élément économique essentiel de la branche professionnelle, le secteur principal d’emploi, le plus souvent sous la forme du travail intermittent.

C’est pourquoi le Synavi s’est engagé dans les travaux de l’accord cadre ADEC. Il entend que ceux-ci se construisent dans une approche pragmatique, en lien étroit avec le terrain, afi n que celui-ci soit acteur de cette démarche de sensibilisation et d’expérimentation au plus près des besoins.La création met au centre la compétence et l’humain d’où l’importance des problématiques, notamment, de prise en compte d’une spécifi cité d’emploi et donc de gestion de ressources humaines, de valorisation des pratiques de mutualisation, coopération ou partage d’activités et de ressources et de formation professionnelle comme outil de développement des processus de création artistique.

Toutefois, si ces enjeux sont un des moyens de pérennisation de nos structures, n’oublions pas que la création artistique en reste le cœur. Et face aux menaces d’affaiblissement des politiques culturelles, notamment la réforme des collectivités territoriales, nous regretterions que notre fragilité encore accrue nous empêche de bénéfi cier pleinement du travail qui s’engage.”

Catherine Vasseur, coordinatrice régionale Syndicat national des arts vivants (SYNAVI).

“Le spectacle vivant étant une branche d’activité à part entière, il est en capacité de formaliser des pro-positions, élaborées collectivement par les professionnels, pour assurer une structuration pérenne et un développement durable, notamment au plan régional. Dans ces conditions, il est susceptible de retenir l’attention des pouvoirs publics. C’est bien l’enjeu de l’ADEC Languedoc-Roussillon et la responsabilité des partenaires sociaux à l’heure de la décentralisation. Dans le domaine des musiques actuelles, la taille modeste des entreprises et les diffi cultés qu’elles rencontrent ne font que renforcer les nécessités à mettre en place une démarche emplois et compétences puisque c’est bien par la qualité de leur orga-nisation et de leurs salariés qu’elles ont la capacité d’innovation qui rend possible leur croissance. C’est par ailleurs un engagement fort des structures d’économie sociale et solidaire que de placer l’humain au cœur de leur projet d’entreprise.”

Yves BOMMENEL, représentant régional du Syndicat des musiques actuelles (SMA).

Les partenaires sociaux

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11Les enjeux du secteur

“Le secteur de l’art et de la culture est aujourd’hui un secteur économique et social à part entière qui pèse, à ce jour, plus que l’industrie automobile. En tant que secteur missionné pour un service public il lui faut forger les outils nécessaires à la structuration et à la professionnalisation des entreprises et des métiers.

Nous sommes une profession où les carrières sont constituées de pics et de creux d’activités et les dispositifs doivent faire preuve de souplesse en s’adaptant aux réalités des métiers. De plus, le quotidien de beaucoup s’apparente à une forme de nomadisme (tournées, tournages de répétitions dans des villes différentes…) et ce secteur, composé majoritairement de très petites entreprises, est peu rompu aux pratiques de gestion des ressources humaines. Rappelons aussi que la renégociation du régime spécifi que d’assurance chômage depuis 2003 a bouleversé les équilibres d’activités.

Nous sommes aussi dans une région qui n’a pas souhaité, pendant des années, accompagner la formidable croissance de notre secteur et aujourd’hui, malgré un retard diffi cile à rattraper, la profession a su s’organiser et donner des réponses à l’évolution et aux mutations de ce secteur. Nous sommes une des premières régions en France à avoir mis sur pied cet incontournable outil que sont les Commissions régionales des professions du spectacle (COREPS). Un accord pluriannuel sur l’emploi et la formation professionnelle a été signé avec l’Etat, le Conseil régional, les commissions paritaires de l’AFDAS ; une cellule de veille pour l’emploi fonctionne depuis plus de trois ans avec des résultats importants ; les structures d’appui que sont Réseau en scène Languedoc-Roussillon et Languedoc-Roussillon Cinéma sont les pierres angulaires de l’accompagnement des professionnels et les syndicats travaillent en étroite concertation avec tous les acteurs sociaux et politiques de la région.Le 17 septembre 2010, la déclinaison régionale de l’ADEC a été signée en Languedoc-Roussillon.

Le plus dur est devant nous car on nous annonce des temps encore plus diffi ciles mais ici, en Languedoc-Roussillon, c’est bien ensemble que nous poursuivrons ce que nous avons engagé pour le développement de l’art et de la culture et qui doit s’inscrire dans un cadre social et économique solide et durable”.

Jean-Marc Urrea, Délégué régional et membre du Conseil national du Syndicat

des entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC).

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12 Les enjeux du secteur

L’ARDEC (Association régionale pour le développement des entreprises culturelles)En tant que structure d’aide à la gestion auprès des professionnels du spectacle vivant du cinéma et de audiovisuel, quel constat fait l’ARDEC des besoins des structures en terme de gestion des emplois et des compétences ?

Les structures professionnelles du spectacle vivant et de l’audiovisuel sont peu impliquées dans une démarche de réfl exion en terme de gestion des emplois et compétences.

Cette situation s’explique facilement par les conditions d’organisation et de production de ces professionnels :

• Le statut associatif des structures induit une confusion des rôles employeurs / salariés. Le lien de subordination est diffi cilement lisible.

• Les modes de fi nancement des activités artistiques sont fragiles et entretiennent une incertitude

permanente sur la capacité économique des structures.

• Les compagnies fonctionnent souvent dans l’urgence et se préoccupent peu de la gestion des

emplois et des compétences.

Quels sont les liens entre la comptabilité, la formalisation des contrats de travail et la gestion des ressources humaines ?

Pour les raisons évoquées précédemment, les profi ls de poste sortent régulièrement du cadre du contrat de travail signé initialement par le salarié. Pourtant la formalisation de ce document permet la clarifi cation des fonctions et tâches des salariés ainsi que l’application de la convention collective en vigueur dans la structure (grille de rémunération, carrière, etc.).

D’autres outils comme la comptabilité peuvent appuyer une telle démarche. En effet, la lecture des documents comptables permet d’obtenir des indicateurs fi nanciers précis, et donc de collecter des informations sur les moyens humains et techniques qui peuvent être mobilisés pour le développement des projets. Comment intégrer la dimension RH aux démarches d’appui à la production et à la diffusion de projets artistiques ?

Les démarches d’appui à la production et à la diffusion des projets artistiques ne sont pertinentes que si elles sont mises en relation avec une analyse très précise des projets. C’est en défi nissant clairement les processus de production ainsi que les stratégies de diffusion que l’on repère les besoins des équipes, les compétences à mobiliser et à optimiser (formation), ainsi que l’organisation interne à mettre en place.

Le dispositif d’accompagnement ARGOS, que nous avons initié en 2009, nous a permis de confi rmer le lien étroit entre les stratégies de développement des compagnies et la gestion des ressources humaines.

Quels peuvent être les apports d’une structure d’aide à la gestion sur la thématique emploi-compétences ?

L’ARDEC mène depuis 1996 une mission d’accompagnement en gestion sociale et fi nancière et des actions de formation régulières auprès des acteurs culturels et socioculturels de la Région Languedoc-Roussillon (250 structures adhérentes qui représentent plus de 1 500 professionnels). Dans un souci toujours renouvelé de répondre aux attentes des structures de productions et de diffusion, l’ARDEC propose des outils techniques et des dispositifs ressources en phase avec les diffi cultés économiques et structurelles que rencontre le secteur culturel.

Une structure d’accompagnement à la gestion et au développement, telle que l’ARDEC, apporte des outils techniques et une capacité d’analyse du projet de structure permettant de sensibiliser les profes-sionnels du secteur sur ces problématiques.

Gilles Albalat, directeur de l’Association régionale pour le développement des entreprises culturelles

Les structures d’aide à la gestion

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13Les enjeux du secteur

Illusion & Macadam“Illusion & Macadam a pour objectifs d'accompagner la structuration des entreprises et des projets culturels et, donc, de participer à la sécurisation des parcours professionnels. En lien avec les enjeux de développement des structures, du secteur et des individus, nous agissons au quotidien pour la structuration du mode de gestion et de développement des compétences et des parcours des personnes.

Le secteur est composé de très petites entreprises précarisées et atomisées où l'emploi est fl exible, parcellisé et peu évolutif. Ce constat rend l'intention de s'intéresser à la gestion des emplois et des compétences à la fois nécessaire et très complexe. Pour un ensemble de raisons, notre secteur a, dans ce domaine, beaucoup de diffi cultés à passer des valeurs aux pratiques.

La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est à la croisée de la Gestion des ressources humaines (GRH), du management et de l'organisation du travail. Mais on ne peut faire l'impasse d'une approche systémique : la stratégie de l'entreprise, sa démarche commerciale, son mode de gouvernance, pour ne citer que quelques exemples, sont des éléments à appréhender en vue de construire une démarche emplois et compétences adaptée.

Notre rôle et notre positionnement sur le territoire nous permettent de constater une faiblesse d'un outillage RH adapté aux spécifi cités du secteur spectacle vivant/audiovisuel, mais surtout des diffi cultés à déployer et animer ces outils et démarches.

Pourtant, des moyens existent et des actions simples peuvent être menées pour mieux relier projet professionnel et parcours de formation, mieux défi nir les postes et construire des référentiels de compé-tences, mieux formaliser les recrutements et les entretiens professionnels. En somme pour appuyer la fonction RH et apporter un soutien managérial aux responsables.

Aussi, nous aurions tout à gagner à développer la compétence managériale et entrepreneuriale des artistes et des responsables. Il faudra sur ce point innover tant cette approche est peu familière au secteur. Les réponses peuvent être individuelles et collectives. Les leviers d'amélioration sont pourtant nombreux si on veut faire preuve d'imagination et s'en donner les moyens.

Enfi n, il serait bon de questionner l'atomisation des entreprises du secteur spectacle vivant/audiovisuel afi n d'encourager et de mieux accompagner les initiatives de coopération, de mutualisation et de concentration des compétences qui s'élaborent dans une démarche structurante. C'est vraisemblablement dans ce cadre que des initiatives intéressantes peuvent voir le jour pour agir sur les fonctions de production et de diffusion de spectacles.”

Sébastien Paule, dirigeant de la Scic Illusion & Macadam/un goût d'illusion

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