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INTRODUCTION La gestion budgétaire est un processus intégrant de la gestion prévisionnelle, celle-ci étant un ensemble de procédures, de méthodes, d’outils et de comportements ayant pour but de construire un avenir volontariste au lieu de subir les évènements. La gestion budgétaire constitue une étape importante de la planification stratégique dans la mesure où les budgets représentent l’image chiffrée de la stratégie de l’entreprise ramenée sur un horizon annuel. Les systèmes de gestion prévisionnelle se sont développés depuis l’époque de Fayol sous l’impulsion de plusieurs facteurs : le développement économique observé au début du siècle dernier, a favorisé la concentration des entreprises industrielles et commerciales devenues des grandes entités exigeant des méthodes de gestion rationnelles et structurées ; l’essor de la grande entreprise a rendu nécessaire la décentralisation des pouvoirs de décisions et l’envahissement de l’entreprise par les dirigeants technocrates qui doivent rendre compte aux propriétaires de l’entreprise (actionnaires), ces derniers ne participant pas généralement à la gestion quotidienne de l’entreprise. Au sein de la (BTP), la gestion budgétaire s’est imposée à la Direction Générale et aux directeurs opérationnels comme outil décisif et incontournable de pilotage à court terme. Au cœur de la gestion budgétaire, se trouve la procédure budgétaire, car le succès de la gestion budgétaire est tributaire de la manière dont les budgets sont élaborés. Nous nous proposons dans le présent rapport d’étudier la procédure budgétaire de BTP. Cependant avant d’aborder ce thème, il convient d’abord de présenter l’entreprise.

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INTRODUCTION

La gestion budgétaire est un processus intégrant de la gestion prévisionnelle, celle-ci étant

un ensemble de procédures, de méthodes, d’outils et de comportements ayant pour but de

construire un avenir volontariste au lieu de subir les évènements.

La gestion budgétaire constitue une étape importante de la planification stratégique dans la

mesure où les budgets représentent l’image chiffrée de la stratégie de l’entreprise ramenée

sur un horizon annuel.

Les systèmes de gestion prévisionnelle se sont développés depuis l’époque de Fayol sous

l’impulsion de plusieurs facteurs :

le développement économique observé au début du siècle dernier, a favorisé la

concentration des entreprises industrielles et commerciales devenues des grandes

entités exigeant des méthodes de gestion rationnelles et structurées ;

l’essor de la grande entreprise a rendu nécessaire la décentralisation des pouvoirs de

décisions et l’envahissement de l’entreprise par les dirigeants technocrates qui

doivent rendre compte aux propriétaires de l’entreprise (actionnaires), ces derniers

ne participant pas généralement à la gestion quotidienne de l’entreprise.

Au sein de la (BTP), la gestion budgétaire s’est imposée à la Direction Générale et aux

directeurs opérationnels comme outil décisif et incontournable de pilotage à court terme.

Au cœur de la gestion budgétaire, se trouve la procédure budgétaire, car le succès de la

gestion budgétaire est tributaire de la manière dont les budgets sont élaborés.

Nous nous proposons dans le présent rapport d’étudier la procédure budgétaire de BTP.

Cependant avant d’aborder ce thème, il convient d’abord de présenter l’entreprise.

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PREMIERE PARTIE :

L’ORGANISATION DE L’ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE DE LA

BTP

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CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA BTP

La BTP (BTP) est une société dont le siège social est situé au Congo et dont la principale

activité est le stockage des produits pétroliers.

Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser à la présentation générale de la BTP.

A. Historique et activités de la BTP au Congo :

1. Historique et identification :

La Société Congolaise des Dépôts du Congo en abrégé BTP a été créée par décret

présidentiel du 12 Octobre 1980. La stratégie adoptée par le gouvernement Congolais à

cette époque était de pouvoir faire face aux problèmes récurrents d’approvisionnement en

hydrocarbures (produits pétroliers) rencontrés sur le territoire Congolais. Depuis sa création,

elle a rencontré de nombreux problèmes liés parfois aux choix de gestion, c’est ainsi qu’à

partir de 1990 le Conseil d’Administration autorise la création en son sein d’un poste de

Contrôleur de Gestion afin de promouvoir une gestion calquée sur la recherche de la

performance dont l’élément primordial est le budget. Depuis lors, ce poste a évolué et

aujourd’hui il revêt la connotation de Direction Administration et Financière suite aux

résolutions du Conseil d’Administration du mois de décembre 2008.

Les missions de la BTP :

Elles sont les suivantes :

Le stockage des produits pétroliers nécessaires à la consommation ;

La mise en place des stocks de sécurité, propriété de l’Etat Congolais ;

La couverture de tout le territoire national par son réseau de dépôts ;

La gestion des installations de stockage d’hydrocarbures, jusqu’à lors propriété des

sociétés de distribution de produits pétroliers installées au Congo ;

La construction de nouvelles capacités de stockage dans les dépôts existants ;

La mise en place de nouvelles installations d’exploitation ;

La construction et la mise en service de nouveaux dépôts destinés à équilibrer la

couverture du territoire national.

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Le contrat d’assistance technique :

Depuis sa création, la BTP a signé un contrat d’assistance technique avec un de ses

actionnaires SODEXHO. L’objet de ce contrat est d’apporter toute l’assistance sur la

gestion des installations d’exploitation de la société dont le respect des normes

internationales et la gestion sont très complexe. En outre, grâce à ce contrat TOM

dispose d’un privilège pour la nomination des organes de gestion ci-après : Direction

Général Adjoint (DGA) et Directeur d’Exploitation Adjoint (DEXA). Mais, si le poste de

DEXA n’est prévu dans l’organigramme approuvé par le Conseil d’Administration, cette

prérogative se fait valoir sur le poste de DEX.

Les aspects juridiques d’identification de la BTP :

Dénomination sociale : BTP

Forme juridique : Société Anonyme (SA)

Capital social : 6.500.000.000 FCFA

Siège social : Brazzaville

Sigle : BTP

Le capital social de la BTP est détenu simultanément par l’Etat Congolais à raison de 51%

et les privés qui sont les sociétés de distribution de produits pétroliers à raison de 49%.

De même, la BTP est placée sous la tutelle du Ministère de l’énergie et est administrée par

un Conseil d’Administration.

Les partenaires de la BTP sont les suivants :

TOTAL CONGO ; TEXACO CONGO ; BGOC ; SNC ; PDC ; CGC ; POILC; PETROLICA.

Autres particularités de la BTP :

La BTP est une société stratégique au Congo qui est en situation de monopole dans le cadre

de son activité de stockage des produits pétroliers ce qui permet à cette société de jouir

d’une stabilité sur le plan économique.

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Après avoir présenté la BTP, nous allons ensuite présenter son activité dans son ensemble.

2. Les activités de la BTP :

La BTP dans le cadre de son activité d’exploitation dispose de 13 dépôts pétroliers répartis

dans 7 provinces (régions) avec une capacité de stockage de comme suit :

La capacité de 266.350 m3 représente la capacité de stockage de produits liquides et celle

de 2.670 tonnes concerne le gaz.

La livraison des produits pétroliers aux différents dépôts s’effectue :

Par bateau de Limbé à Brazzaville, le transport est assuré par la CAMSHIP ;

Par voie ferrée, la BTP gère un parc de 110 wagons citernes ;

Par route, les transporteurs routiers louent leurs services aux sociétés distributrices.

En outre, les activités d’exploitation de la BTP se résument à travers domaines bien

distincts :

L’activité de gestion du gaz ;

L’activité de gestion du carburant.

Chaque activité permet à la BTP de valoriser son expertise avec la facturation aux

prestataires des services ci-après :

Le stockage du gaz ;

L’embouteillage du gaz ;

La sortie du gaz en vrac ;

Les frais de passage ;

Les frais de transport wagons-citernes etc.

B. Organisation structurelle de la Société Congolaise de Dépôts Pétroliers :

Ville Nombre Capacité m3 Capacité tonnes RégionBrazzaville 5 156.725 1500 LittoralYaoundé 3 55.885 500 CentreBelabo 1 6.080 EstGaroua 1 23.600 NordNgaoundéré 1 5.540 300 AdamaouaBafoussam 1 18.520 300 OuestMaroua 1 70 Extrême-NordTOTAUX 13 266.350 2.670

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La Société Congolaise de Dépôts Pétroliers a à sa tête un Directeur Général qui rend

compte au Conseil d’Administration. Il est chargé de l’application de la politique générale de

de la BTP dont l’objectif principal est d’assurer sa bonne marche source de valeur. La

responsabilité des objectifs budgétaires lui incombe. Il est assisté dans ses tâches par un

Directeur Général Adjoint et du Directeur des Contrôles Internes et de l’Audit Interne (DAF).

Les services administratifs et de support comprennent le secrétariat, les directions

opérationnelles et la Direction Administration et Financière.

Voir organigramme ci-après :

Sous les Directeurs opérationnels (DAF, DEX, et DRH) nous avons par ordre :

Les Chefs de service ;

Les Chefs de section ou Chefs de cellule ;

Les employés de bureau ;

Les ouvriers.

Le secrétariat comme nous remarquons sur le schéma ci-dessus est placé sous la

responsabilité de la Direction Générale (DG et DGA). Chaque directeur opérationnel y

Le Directeur Général(DG)

Le Directeur Général Adjoint(DGA)

Le Directeur Administratif et Financier (DAF)

Le Directeur de l’Exploitation(DEX)

Le Directeur des ressourceshumaines (DRH)

Mme ENGUELLE NGONO

Le Directeur des Contrôleset de l’Audit Interne (DAF)

Le Secrétariat

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compris le DAF bénéficie d’un pouvoir décentralisé et dispose d’un secrétariat qui se trouve

sous sa responsabilité.

Au chapitre suivant, nous allons étudier la Direction Administration et Financière

CHAPITRE II : LA DIRECTION ADMINISTRATION ET FINANCIÈRE (DAF) :

L’étude de la Direction Administration et Financière va s’appuyer sur deux(2) points :

La présentation générale de la Direction Administration et Financière ;

La présentation du service contrôle de gestion .

A. La présentation de la Direction Administration et Financière :

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1. L’organigramme de la Direction Administration et Financière :

Comme nous le remarquons, le chef de service Contrôle Exploitation et le chef Cellule des

travaux n’ont pas de subordonnées. Seul, le chef de service contrôle de gestion auquel

nous sommes rattachés possède deux (2) subordonnés.

2. Les activités de la Direction Administration et Financière :

Ses activités se résument à travers ses missions principales et ses obligations.

a) Les missions principales :

Elles sont les suivantes :

Assurer la coordination générale des activités de la DAF ;

Elaborer et suivre les budgets (réalisations/écarts) ;

Fournir à temps à la hiérarchie les informations nécessaires à la prise des décisions

financières et de gestion.

b) Les obligations de la Direction Administration et Financière :

Le Directeur des Contrôles etde l’Audit Interne

Mr EKOTTO FAUSTIN (DAF)

Le Secrétariat

Le Chef Cellule desTravaux

Le Chef Service ContrôleExploitation

Le Chef Section Contrôle deGestion et de L’Audit interne

Le Chef Service Contrôle de Gestion et de L’Audit interne

Le Chef Section Budget etContrôle

Mr MBOTA TONGO E.C

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La DAF agissant par délégation et pour le compte de la Direction Générale, développe et

met en œuvre les aspects pratiques du processus budgétaire pour toutes les entités de la

société et pour ce faire, elle a l’obligation de respecter les obligations qui sont imposés par

son environnement constitué de tiers (commissaires aux comptes, actionnaires, etc.). Ainsi,

elles sont les suivantes :

tenir les réunions hebdomadaires de coordination et rendre compte à la hiérarchie ;

contrôler le respect à tous les échelons des règles comptables et garantir la

transparence et la fiabilité des opérations comptables et financière ;

assister au comité de direction ;

rechercher en permanence l’optimisation des flux financiers de l’entreprise ;

régulariser et redresser en cas de nécessité certaines écritures comptables ;

suivre quotidiennement les réalisations budgétaires.

4. La présentation du service contrôle de gestion :

Le service contrôle de gestion est le service qui se trouve au cœur de la procédure

budgétaire de la BTP. A cet effet, sa responsabilité se manifeste quotidiennement à travers

les activités ci-après :

L’élaboration et la conception des politiques de contrôle et d’exécution du budget

aussi bien des dépenses que des recettes ;

La reconstitution à court terme de la documentation budgétaire de chaque exercice

en mettant en place tous les outils nécessaires de suivi et de contrôle ;

La préparation la clôture budgétaire (mensuelle, trimestrielle, semestrielle);

L’émission des recommandations utiles à la Direction Générale pour la maîtrise des

charges et l’optimisation des recettes.

Après avoir présenté l’activité professionnelle de la BTP, le thème de ce rapport « La

procédure d’élaboration des budgets de la BTP » fera l’objet de notre étude à la deuxième

partie.

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DEUXIEME PARTIE :

LA PROCEDURE D’ELABORATION DES BUDGETS DE LA BTP

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA NOTION DE PROCEDURE BUDGETAIRE :

La procédure budgétaire est l’ensemble des étapes qui constituent la gestion budgétaire.

Théoriquement, ces différentes étapes peuvent être rapprochées au processus du modèle

rationnel de prise de décision qui sont : la formulation du problème, le repérage de toutes les

actions possibles, l’évaluation de chaque action en fonction des objectifs, le choix de la

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solution optimale et le contrôle à posteriori. Ainsi, la procédure budgétaire se résume

généralement en trois grandes étapes :

la prévision qui consiste en l’analyse stratégique : vision stratégique et planification

stratégique ;

la budgétisation : définition des objectifs quantitatifs et des moyens propres pour les

réaliser ;

le contrôle : rapprochement entre les réalisations et les budgets, calcul et analyse des

écarts, exploitation de ceux-ci.

A. La prévision ou planification

La plupart des entreprises établissent chaque année des budgets qui s’inspirent

généralement des plans à long ou moyen terme. L’horizon temporel des budgets est annuel.

Lorsqu’il n’existe pas de planification formelle à long ou à moyen terme, les budgets sont

établis sur la base de la stratégie d’ensemble de l’entreprise qui peut être plus ou moins

implicite ou explicite.

On peut distinguer deux grandes formes de planification : la planification à long terme et la

planification stratégique.

1. La planification à long terme :

Il a pour principal objectif d’améliorer le système de contrôle de gestion de l’entreprise. Du

point de vue méthodologique, la planification à long terme s’inspire du modèle rationnel de

prise de décision. On sait que le modèle rationnel de prise de décision repose sur les

hypothèses suivantes :

l’information est parfaite et fluide ;

le centre de décision est unique et les individus impliqués sont unanimes sur les

objectifs ;

les objectifs et les moyens sont stables dans le temps.

La planification à long terme présente les caractéristiques suivantes :

l’horizon est en général temporel de 3 à 5 ans environ ;

la vision est limitée au marché actuel de la firme ;

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les prévisions sont fondées sur les réalisations observées dans le passé et permettent

de définir les objectifs et les stratégies à long terme.

Les budgets annuels sont établis à partir des objectifs à long terme ainsi définis. La

principale limite de la planification à long terme est qu’elle ignore les possibilités de rupture

(rationalité limitée du processus de planification) et projette mécaniquement les tendances

du passé dans le futur. Cette limite importante va faire échec au système de planification à

long terme au profit de la planification stratégique qui va voir le jour à partir des années 60.

2. La planification stratégique :

La planification stratégique a connu son essor grâce à :

la mondialisation et la globalisation des économies ;

la rapidité de l’évolution technique et technologique, en l’occurrence les technologies

de l’information et de la communication ;

la fragmentation sociale due à l’ascension du chômage et d’une manière générale

aux mutations socio-économiques et politiques qui ont conduit à l’instabilité de

l’environnement dans lequel les organisations évoluent ;

et enfin à l’évolution des besoins de l’Homme qui pousse les entreprises à la

différenciation des produits et services à offrir.

La planification stratégique va permettre de faire des prévisions de développement et de

croissance dans un contexte de mutations constantes de l’environnement. Elle va également

permettre à la direction de communiquer à l’ensemble du personnel les principes et les

objectifs généraux de l’entreprise ainsi que sa stratégie.

Contrairement à la planification à long terme, le processus de la planification stratégique

implique :

une formalisation poussée des procédures qui se traduit par l’existence d’un manuel

de procédure de planification et des budgets ;

une prédominance des relations verticales sur les relations horizontales ;

une méthode de prévisions complexe impliquant de nombreuses hypothèses avec des

concertations multiples entre la direction et les divisions opérationnelles.

B. La budgétisation ou élaboration des budgets :

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1. Définitions du budget :

Plusieurs auteurs ont cherché à définir de leur façon le mot « budget ».

Selon LAUZEL P.1, Un budget est un ensemble coordonné de prévisions qui, compte tenu

des conditions internes et externes pouvant influencer l’activité de l’entreprise, tend à

adapter les moyens à des fins poursuivies. Il est donc l’instrument par excellence de la

direction par objectifs. Il implique l’établissement de programme d’actions en termes de

quantité, de valeur et de délais.

Quant à GERVAIS M.2, le budget est l’expression comptable et financière des plans d’actions

retenus pour mettre en œuvre la stratégie sur le court terme (l’année en général).

Il constitue un outil essentiel de prévision et de compréhension des événements. Il est aussi

un mode de coordination, d’affectation des moyens et de délégation des responsabilités.

Selon MEYER J3. « Faire du budget » c’est se faire du souci avant d’avoir dépensé de

l’argent, plutôt que de s’en faire après. Pour lui, cette méthode consiste à traduire les projets,

les plans et les programmes en chiffre.

De tous ces points de vue, on peut retenir qu’un budget est l’expression chiffrée des plans et

programmes en terme financiers qui offre une synthèse comptable (bilan prévisionnel) et

financière (plan de financement).

2. Principes et procédure d’élaboration du budget

Pour atteindre son efficacité, la gestion budgétaire doit respecter une série de principes et

une certaine procédure. A cet effet, six principes4 ou recommandations s’imposent :

2.1. Principes :

2.1.1. Principe de non remise en cause de la politique générale de l’entreprise :

1 LAUZEL ,P., Contrôle de gestion et budgets,3ème édit., Sirey, Paris, 1980, P.32 GERVAIS ,M.,Contrôle de gestion, éd. Economica , Paris, 2000, Pp. 273-2743 . MEYER , J., op. cit., P.194 .GERVAIS ,M . , Contrôle de Gestion, 7e éd. , Economica , Paris, 2000, P. 275 .

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Le système budgétaire doit s’inscrire dans le cadre de la politique générale de l’entreprise.

Après avoir élaboré un plan stratégique, et des plans à long et moyen terme, le système

budgétaire intervient comme un moyen de mise en œuvre à court terme et un moyen de

contrôle de ces plans.

2.1.2. Principe de la totalité du système budgétaire :

Le système budgétaire doit couvrir la totalité des activités de l’entreprise.

En effet, pour que les actions d’une entreprise soient en équilibre les unes par rapport aux

autres ou ne se contrecarrent pas, la définition des missions des différents services est

d’une grande importance.

2.1.3. Principe de superposition du système budgétaire et du système

d’autorité :

Le découpage et la présentation des budgets doivent se calquer sur le système d’autorité,

c’est à dire en fonction de la répartition de l’autorité entre les cadres, car les plans d’action

sont le fait des responsables de l’organisation. Cependant, l’entreprise peut être organisée

par services fonctionnels, par produits, par zones géographiques ou par projets. Quel que

soit le type de partage de l’autorité, le système budgétaire se calque dessus.

2.1.4. Principe de non-destruction de la solidarité nécessaire entre les

Départements :

Ceci revient à dire que l’identification claire des responsabilités ne doit pas nuire à l’esprit

d’équipe et aux solidarités interdépartementales nécessaires.

Ainsi, chaque chef de service doit chercher à atteindre ses objectifs en se souciant en

même temps de l’effet de son action sur les autres départements.

2.1.5. Principe de couplage du système budgétaire avec la politique du

personnel :

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Les bonnes prévisions, les mécanismes impeccables de contrôle budgétaire et la

détermination correcte des objectifs ne suffisent pas pour qu’un système budgétaire soit

efficace. Cette dernière trouve sa force dans la bonne politique du personnel qui doit

s’impliquer avec motivation dans les réalisations des actions selon la logique budgétaire.

2.1.6. Principe d’actualisation des prévisions aux vues de nouvelles

informations :

Chaque fois que des nouvelles informations significatives apparaissent, une révision

budgétaire est nécessaire. Ici donc, la moindre modification de l’environnement n’est pas

concernée. A ce propos, LAUZEL P. et TELLER R5. dans ce qu’ils ont appelé l’ajustement

des budgets donne les deux séries de faits majeurs pouvant venir modifier sensiblement les

prévisions de départ :

Les variations de taux d’activité : Ces variations peuvent avoir des causes d’origine

interne (déficience du matériel constituant un goulot d’étranglement pour les autres postes

de travail) ou des causes d’origine externe comme la contraction du marché sous l’effet

d’une crise.

Les variations de prix : en cas de variation des prix en amont (achats aux fournisseurs) ou

en aval (ventes aux clients) d’autres ajustements s’imposent.

2.2. Procédure d’élaboration des budgets :

Dans une situation où le cycle budgétaire coïncide avec l’année civile, les opérations

concourant à l’établissement des budgets commenceront dès août-septembre. Ceci

permettra la disponibilité de l’ensemble des documents pour le début de l’exercice. Notons

que la structure de l’entreprise doit être décentralisée car la préparation des budgets engage

un dialogue entre les principaux responsables.

Ainsi, le cycle budgétaire peut se décomposer en six phases6 :

rappel ou détermination des objectifs de la firme pour l’année à venir ;

réalisation d’études préparatoires ;

simulation des différents projets de budgets ;

choix de l’un d’entre eux : le pré-budget ;

construction et discussion des budgets détaillés ;

élaboration des prévisions définitives.

5 . LAUZEL , P., et TELLER, R., Organisation et Gestion et Budgets, Ed. Dalloz, Paris, 1998, P.2066 . GERVAIS , M., op. cit. , P.281

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2.2.1. Prendre connaissances des objectifs pour l’année à venir :

Tant que les objectifs à atteindre ne sont pas connus, la procédure de détermination des

budgets ne peut donc démarrer. Si l’entreprise dispose d’un plan à moyen terme, les

arbitrages ont déjà été effectués et les décisions prises : il suffit de reprendre les buts qui ont

été approuvés pour la première année du plan. Si ce n’est pas le cas, la direction générale

doit d’abord réfléchir aux orientations qui seront les siennes pour la période. Mais avant de

se prononcer, elle peut aussi attendre de voir ce que donnent les premières esquisses

budgétaires.

2.2.2. Réaliser des études préparatoires :

La phase des études préparatoires part d’une étude économique générale, analysant

l’évolution de la conjoncture globale pour l’année à venir et son incidence sur l’entreprise.

Cette étude de conjoncture est suivie d’un certain nombre d’autres analyses :

Etudes de marchés approfondies (estimation des ventes, prévision des ventes des

autres produits en fonction de la politique commerciale) ;

Prévisions des normes commerciales qui en découlent ;

Examen des investissements ;

Prévision des conditions sociales.

Il faut toujours associer les services opérationnels à cette phase préparatoire pour accroître

leur information et les motiver de plus.

2.2.3. Elaborer des projets de budgets :

A partir des données des études préparatoires et d’hypothèse de prix (prix de vente, prix

d’achat, salaires horaires…), le service concerné va estimer, par des grandes masses, les

résultats possibles pour l’année à budgéter. Il s’agit en effet de savoir si les objectifs

envisagés sont susceptibles d’être atteints. Cette mission oblige à tester différents scénarios,

à construire plusieurs projets de budgets et si on utilise un modèle de simulation informatisé,

on évite des calculs fastidieux. Au terme de ces analyses, si les objectifs semblent irréalistes,

la direction générale devra les réviser à la baisse.

2.2.4. Choisir le pré-budget :

Lorsque la simulation est achevée, plusieurs projets sont généralement admissibles. Il

revient alors à la direction générale réunie pour la circonstance en comité budgétaire, de

choisir celui qui lui apparaît le meilleur. Ce projet prend le nom de pré-budget.

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2.2.5. Construire et négocier des budgets détaillés :

La procédure la plus fréquemment utilisée pour y parvenir est la suivante :

Les dirigeants du haut de la hiérarchie cernent les conséquences du pré-budget sur

le fonctionnement de leur département, de façon à déterminer un objectif quantifié

pour les responsables du niveau hiérarchique immédiatement inférieur.

Le processus est ensuite répété jusqu’aux niveaux les plus bas de la hiérarchie et, à

l’issue de ce mouvement descendant, tous les responsables sont dotés d’un objectif

spécifique et quantifié et d’hypothèses à retenir pour construire leur budget. Sur cette

base, chaque dirigeant définit un plan d’action permettant d’atteindre l’objectif fixé et

traduit les conséquences financières de ce plan dans un budget.

La remontée progressive des documents et des informations qui en résultent peut

alors être envisagée. A chaque niveau, le supérieur hiérarchique évalue les

propositions des budgets de chacun de ses subordonnés. Une discussion s’instaure

entre eux et au terme de celle-ci : soit le supérieur convie le responsable à travailler

certaines hypothèses du plan d’action ; soit il approuve le budget proposé, sous

réserve de son acceptation par la direction générale. Cette négociation prend deux à

trois mois, animée par le service de contrôle de gestion qui joue un rôle d’animer, de

conseiller, de proposer éventuellement sa médiation, mais jamais d’imposer un

budget.

2.2.6. Elaborer les prévisions définitives :

Les discussions de la phase précédente terminées, il faut maintenant reprendre le projet

budgétaire initial et y intégrer les réajustements intervenus. Ce travail revient à consolider les

budgets détaillés. Bien évidemment le budget d’ensemble qui en résulte devra être approuvé

par la direction générale.

3. Principaux budgets :

On distingue trois grandes catégories7 de budgets selon le parallélisme comptabilité-

budget :

budget d’exploitation à court terme ;

budget d’équipement à long terme ;

budget de trésorerie exploitation : court terme

équipement : long terme

7 .LAUZEL, P. et TELLER, op. cit., Pp 2000-2001

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Pour beaucoup plus d’éclaircissements, COHEN, E.,8 donne le contenu de chaque type de

budget.

3.1. Budget d’exploitation à court terme :

Il regroupe les prévisions des charges et des produits associés aux grands domaines de

l’activité courante. Il est donc défini à partir d’un découpage de cette activité en fonctions

traduisant les grandes missions associées à l’activité courante. On y rencontre de façon

inévitable certains budgets fondamentaux. :

Le budget des ventes

Le budget de production

Le budget des approvisionnements

Le budget d’administration

3.2. Budget d’équipement à long terme :

Le budget d’équipement (d’investissement) reprend les prévisions concernant les

acquisitions d’actifs durables, qu’ils soient matériels (terrains), immatériels (brevets) ou

financiers. Ces acquisitions exigent des emplois de fonds. Mais elles peuvent être

contrebalancées, au moins partiellement, par des cessions qui engendrent des ressources,

cessions de titres financiers, de terrains, …

Ainsi le budget d’investissement (d’équipement) fait ressortir l’incidence en terme d’emplois

et de ressources des opérations d’acquisitions et de cessions d’immobilisations prévues au

cours de l’exercice (une année).

3.3. Budget de trésorerie :

Il récapitule les prévisions de recettes et des dépenses que l’on peut associer aux différents

budgets (exploitation à court terme et équipement à long terme.) Il permet de calculer et de

justifier l’évolution des disponibilités ou de l’encaisse de l’entreprise.

4. Rôle et motivation de la gestion budgétaire

4.1. Rôle de la gestion budgétaire :

8 .COHEN, E.,Dictionnaire de gestion, Ed. la Découverte, Paris, 2001, Pp.44 - 45

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La gestion budgétaire procure un certain nombre d’avantages en tenant compte des aspects

de la gestion des entreprises.

Elle suscite une utilisation économique des moyens de production grâce au

contrôle qu’elle provoque.

Elle prévient le gaspillage car elle contrôle les dépenses en fonction de leur but

défini et en conformité avec les autorisations données en décentralisant la

décision.

Elle permet de déterminer en avance et pour quel montant le financement est

nécessaire tout en permettant de régler le volume des dépenses dans les limites

des recettes.

Elle permet également de prévoir les entrées et les sorties.

Elle contraint la direction à étudier et à programmer, en vue de l’utilisation de la

plus économique de la main d’œuvre, des matières et des sources des

dépenses.

Elle est un instrument d’appréciation chiffré et exempt de passion des

responsables chargés d’atteindre un objectif défini.

4.2. Motivation de la gestion budgétaire :

La gestion budgétaire est une technique difficile à manier et coûteuse à mettre en place. Un

tel effort ne peut se comprendre dans l’entreprise qu’à partir des motifs bien précis9.

On entend par motivation l’ensemble des motifs qui expliquent un acte. Il faut étudier ces

motivations afin de savoir comment chacun dans l’entreprise profite et contribue aussi à

l’instauration et au fonctionnement d’une telle technique. Elle ne saurait aboutir sans une

ferme détermination de tout le monde.

Pratiquement, tel que le décrit MEYER , J.10, tous les niveaux hiérarchiques peuvent être

regroupés autour des trois niveaux de base.

Direction

Cadres

Exécutants

4.2.1. Motivations au niveau de la direction :

9 MEYER , J., op.cit, P 3210 MEYER, J., op.cit, P 33-34

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Il s’agit d’une équivoque qu’il faut lever avant de définir les intérêts visés ci-dessus. On dit

souvent que le budget est un « instrument, un outil de direction ». Il y a ambiguïté sur le

terme qui désigne à la fois :

- la fonction : prendre décisions

- l’organe : le sommet de l’entreprise.

Si la fonction et l’organe se sont longtemps superposés, il n’en est plus de même

aujourd’hui. La prise de décisions s’est répandue dans l’entreprise par la décentralisation et

n’est plus l’apanage exclusif du sommet.

Parlant du sommet, on peut donc dire : « le budget est un outil de direction » (au service de

la direction).

Parlant de la prise de décision, il est préférable d’annoncer : « le budget est un outil de

gestion »(au service du responsable intéressé). Les termes définis, il apparaît que l’intérêt

pour la direction est double :

- La gestion budgétaire pousse la direction à s’occuper de l’avenir

- La gestion budgétaire permet à la direction de s’occuper de l’avenir

4.2.1.1. La direction est poussée vers le futur :

« Gouverner » c’est « prévoir » est un adage classique. Gouverner une entreprise, définir sa

politique, c’est naturellement essayer de prévoir ce qu’elle va devenir non seulement dans

l’année à venir, mais encore dans les cinq, dix, parfois même quinze années à venir.

La gestion budgétaire oblige la direction à préciser ses objectifs à long terme :

l’existence simultanée des plans d’investissements, de financement, parallèlement à celle

des prévisions de vente à long terme, permet d’introduire une certaine cohérence dans la

pensée directoriale.

4.2.1.2. La direction peut s’occuper de l’avenir :

Pour penser à l’avenir, il faut en avoir le temps matériel. Lorsque la direction recouvrait à la

fois la fonction et l’organe, il paraît à peu près évident que l’avenir était négligé au profit du

présent.

En introduisant la « gestion par exceptions », la gestion budgétaire permet à la direction de

ne s’occuper que de l’anormal, de l’exceptionnel, c’est à dire qu’il lui suffit de se pencher sur

quelques écarts qui caractérisent l’exploitation, la marche courante du mois ou de la période

passée. Elle évite ainsi de se griller dans la routine et dans le quotidien.

4.2.2. Motivations au niveau des cadres :

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Au niveau des cadres, de ceux qui définissent les instructions, qui « font faire », on peut

également définir une double motivation11 :

La gestion budgétaire leur donne davantage de pouvoirs ;

La gestion budgétaire leur donne les moyens d’exercer ces pouvoirs.

4.2.2.1. Davantage de pouvoirs pour les cadres :

Une importance accrue, un prestige renforcé, la sensation d’être mieux employé, sont pour

eux, de précieux stimulants. Les cadres participent totalement au processus budgétaire pour

qu’ils puissent intervenir aussi bien au stade de l’élaboration du budget qu’au stade de son

contrôle.

Ils doivent savoir que les budgets signifient pour eux davantage de pouvoir de décisions

grâce à la décentralisation plus ou moins étendue. L’aspect de la décentralisation

budgétaire sera vu en détail dans un point suivant.

4.2.2.2. Davantage de moyens pour exercer ces pouvoirs :

Il ne suffit pas de donner aux cadres une certaine initiative et de leur permettre de prendre

des décisions dans un domaine particulier. Encore faut-il les disposer à décider, au mieux

en fonction des intérêts gérés par eux.

Ainsi, la technique budgétaire est un outil de gestion qui est susceptible de fournir à chaque

cadre les éléments indispensables à une prise de décisions éclairée et qui est destinée à

guider tous les responsables dans leurs actions.

4.2.3. Motivations au niveau des exécutants :

Depuis les années 1930, il y a un effort d’intégration du personnel dans l’entreprise. Ce

mouvement a pris le nom de « relations humaines 12».

La participation budgétaire signifie que tout individu doit autant que possible être associé à

l’élaboration du programme d’action qui régira l’activité du centre de responsabilité dont il

fait partie.

La participation, au niveau des exécutants, se traduira, alors, surtout par le fait qu’on leur

demandera leur avis au moment de la détermination des moyens matériels et humains à

mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés au préalable.

Il est même bien connu, en effet, qu’associer l’exécutant à la préparation du travail qu’il aura

à accomplir, c’est éveiller son intérêt pour ce travail.

11 MEYER , J., op. cit, P 3512 MEYER , J. , op.cit, P 36

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5. Décentralisation et Gestion budgétaire :

L’étude des relations « décentralisation, gestion budgétaire » passe par la définition du

terme décentralisation, la nécessité de la décentralisation, l’aide qu’apporte le budget à la

décentralisation, le contrôle de la décentralisation par le budget13.

5.1. Définition de la décentralisation :

« Décentraliser » peut se traduire par déléguer des pouvoirs, permettre à un subordonné de

prendre en un lieu et place de son supérieur, une décision.

Cette notion a, avant tout, un sens administratif et ne doit pas se confondre avec la

déconcentration. Déconcentrer signifiant déplacer géographiquement non un centre de

décision mais un relais.

La décentralisation ou délégation de pouvoir peut donc se combiner avec un déplacement

géographique. L’éventail qui va de la filiale à la succursale montre que ce type de

combinaison est susceptible de nombreuses modalités.

5.2. Nécessité de la décentralisation :

Pour Henri FAYOR, « La décentralisation ne s’impose pas à postériorité. Il écrit : la

décentralisation n’est pas un système d’administration bon ou mauvais en soi…elle existe

toujours plus ou moins. La question de centralisation ou décentralisation est une simple

question de mesure. Il s’agit de trouver la limite favorable à l’entreprise14 ». Pour Fayol donc,

la décentralisation est une affaire des circonstances.

Pour Peter DRUCKER, la décentralisation s’impose comme principe fondamental

d’organisation. Il constate par exemple que la décentralisation qu’elle soit fédérative ou

fonctionnelle, a pris une si grande place dans l’industrie américaine au cours de ces

dernières années d’où l’expression est maintenant tout à fait courante15. La raison de cette

évolution est simple : la taille des entreprises est allée en grandissant.

En effet, la question de contrôle est mise en cause, mais DRUCKER montre que la

décentralisation est nécessaire car dans les grandes entreprises, un directeur doit toujours

être responsable d’un nombre d’individus plus grand que celui dont il peut réellement

13 MEYER, J., op.cit , Pp 222-23714 FAYOR H. , cité par MEYER, J., Gestion budgétaire, 7ème éd. Bordas, Paris, 1978, P22315DRUCKER, P., cité par MEYER, J., idem, P.223.

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s’occuper. Sinon, il est tenté de les superviser, c’est-à-dire d’intervenir dans leur travail ou

tout au moins d’être toujours derrière leur dos.

5.3. Budget et Décentralisation :

Le budget définit un programme d’actions par le biais des recettes et dépenses qui en

découlent, il définit aussi des limites, trace un cadre à l’intérieur duquel le responsable a

l’initiative, le pouvoir d’agir et de décider.

Attribuer un budget à un individu, c’est donc lui donner, à l’intérieur des frontières ainsi

posées, un pouvoir de décision, qui donne d’une part, la possibilité d’éviter la supervision ou

l’ingérence constante du supérieur hiérarchique et d’autre part la possibilité pour le supérieur

hiérarchique de se décharger de ses subordonnés de certaines tâches, sur la base d’un

programme défini préalablement.

La décentralisation n’est pas une panacée et doit comporter des limites. Sans un contrôle du

déléguant, il est facile de voir que l’entreprise court à l’anarchie et ne finit plus que par une

réunion de petits chefs agissant à leur gré. Le contrôle s’impose donc et, là encore, la

technique budgétaire est une bonne réponse à cette question.

6. Les différentes méthodes d’élaboration du budget :

6.1. La méthode BBZ :

6.1.1. Principes :

Face aux dysfonctionnements constatés dans la pratique des budgets, au début des

années 70 aux Etats-Unis, P. PYRR élabore un modèle de procédure budgétaire connu sous

le nom de « Budget à Base Zéro BBZ ». Ce modèle propose une technique pour la

budgétisation des « frais généraux ». Le BBZ est une procédure budgétaire qui restructure

l’entreprise sans tenir compte du passé, en retenant que les modules vraiment utiles.

La construction des budgets se fait à partir de zéro, c’est-à-dire sans référence au montant

réellement dépensé à la période précédente mais en fonction du besoin présent.

Ce modèle doit permettre une planification plus simple des budgets, donc une meilleure

prise de décision et une réduction des coûts par une répartition des ressources plus

adéquate.

PYRR définit ainsi sa procédure : « plutôt que de procéder à des replâtrages incessants du

budget existant, il s’agit de reconsidérer totalement les activités et les priorités, et de

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reconstruire un ensemble d’allocations de ressources neuf et meilleur pour l’année

budgétaire qui commence. »

Il la définit comme :

« Un procédé de planification et de budgétisation qui exige de la part de chaque dirigeant

d’un centre de décision qu’il justifie dans le détail et dès son origine (d’où l’intitulé de base

zéro) tous les postes du budget dont il a la responsabilité et qu’il donne la preuve de la

nécessité d’effectuer cette dépense. »

6.1.2. Les étapes de la procédure budgétaire BBZ :

6.1.2.1. Principe :

Le principe du BBZ repose sur trois étapes suivant ci-après :

1re étape : DECOMPOSITION 2è étape : BUDGETISATION 2è étape : CLASSEMENT

L’entreprise est découpée en activités et pour chaque chacune d’entre elles sont

déterminées les missions principales et les missions secondaires.

Chaque responsable d’activité budgète les moyens nécessaires pour ses missions.

Un ensemble budgétaire est constitué pour chaque activité comprenant : des budgets

mutuellement exclusifs correspondant à plusieurs options et dont la plus adéquate est

ensuite retenue ; des budgets complémentaires à l’intérieur de chaque option pour

développer des différentes hypothèses d’activité.

Chaque responsable doit justifier ses missions par leur hiérarchisation et leur évaluation en

termes de coûts/avantages, pour que les ressources financières et humaines nécessaires lui

soient allouées.

6.1.2.2. Les avantages de la méthode BBZ :

Définition ausein de

l’entreprisedes unités de

décision

Budgetstraditionnels

établis par lesunités de

décision pourun niveau

normald’activité

et Budgets

flexibles pourdivers niveaux

d’activité

Propositionsbudgétaires

pour desvariantes de

type alternatifou

complémentaire

Hiérarchisationdes propositions budgétaires

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Le BBZ est un élément important pour établir une relation entre les moyens allouées

et les prestations proposées, afin de mieux apprécier les résultats obtenus.

Le BBZ permet de bien délimiter les missions des fonctions et des services

concernés.

Le BBZ peut mettre en évidence la nécessité de nouvelles activités.

6.1.2.3. Les inconvénients de la méthode BBZ :

Quatre limites principales apparaissent :

Le BBZ est un plan opérationnel sur deux ou trois ans, donc assez lourd à gérer ;

Le modèle n’empêche pas la création d’activités artificielles ou arbitraires pour biaiser

son fonctionnement ;

Les activités inefficaces de N-1 doivent pouvoir être supprimées en N sans que leurs

coûts soient reportés sur d’autres activités ;

Il est toujours difficile d’apprécier l’utilité réelle des travaux effectués et de savoir si

les avantages procurés par l’activité de tel ou tel service en justifient le coût ;

Il est toujours aussi difficile de trouver des critères de mesure des performances

puisqu’en général, il est impossible de déterminer des standards et des unités

d’œuvre et il n’est souvent même pas envisageable d’effectuer des prévisions car

l’activité n’est guère répétitive ;

Les services fonctionnels sont tentés de gonfler davantage leur devis pour se

prémunir contre le risque de dépassement qui serait sévèrement jugé par la

direction ;

Les lignes budgétaires de l’année précédente qui ne nécessitent pas le vote du

conseil d’administration pour être à nouveau engagées l’année suivante ce qui

implique que ce système fonctionne comme un gigantesque cliquet qui ne marche

qu’à la hausse mais est totalement rigide à la baisse.

6.2. La méthode des coûts à base d’activités ou ABC :

6.2.1. Principes :

C’est sur la notion de valeur que se fonde cette nouvelle approche de la comptabilité par

activités en partant de l’articulation activités-produits : quelles activités sont nécessaires pour

donner la valeur aux produits et que coûte chaque activité ?

Il semble intéressant et nécessaire de réfléchir sur ces améliorations encore exploratoires et

partielles.

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La recherche part de la constatation que ce ne sont pas les produits qui consomment les

ressources de l’entreprise mais plutôt les activités. Et les diverses activités de l’entreprise

sont utilisés comme des produits.

Il semble alors préférable de découper l’entreprise par activité et non par fonction et par

produit.

Les « unités d’œuvre » sont remplacées par des « inducteurs d’activités » qui ne sont pas

seulement des critères quantitatifs : ce sont les éléments qui mesurent le volume de l’activité

et donc sont explicatif des coûts.

Cette démarche répond au besoin d’une vision systématique de l’entreprise et d’une

approche globale de la productivité, plus proche de la réalité. Elle prend appui sur le concept

de la « chaîne de valeur » mise en évidence par PORTER.

L’entreprise cherche par cette approche à augmenter la valeur de son produit. Pour ce faire,

chacune de ses fonctions doit améliorer la valeur apportée au produit par son activité de

transformation.

Ainsi, chaque activité chaînée avec les autres contribue à la création de la valeur générée

par l’entreprise.

L’activité étant le cœur du modèle, sa construction repose par ce fait sur les étapes

suivantes :

Identification des activités ;

Evaluation des ressources consommées par chacune d’elles ;

Définition des inducteurs d’activités ;

Affectation du coût des activités aux objets de coûts.

6.2.2. Les avantages de la méthode à base d’activités ou ABC :

Cette méthode est très importante car elle peut permettre à la BTP de mesurer la rentabilité

de chaque activité dans son analyse des charges. Elle vient par ce fait compléter la

procédure budgétaire par rapport à la méthode des coûts complets présentée plus haut et

facilite la maîtrise du coût de chaque activité. Elle peut permettre au gestionnaire de la BTP

de maîtriser ses coûts et de détecter les activités non rentables, elle est donc une référence

de l’évaluation de la performance de la société.

6.2.3. Les inconvénients de la méthode à base d’activités ou ABC :

Ce modèle d’élaboration du budget est complexe et peut être à l’origine du bouleversement

des attitudes au sein de la société. Sa mise en œuvre nécessite une gestion rigoureuse

calquée sur la rentabilité de chaque activité exige une manipulation des informations très

diversifiées et complexes, de même elle doit se faire de façon progressive et non brusque

sous prétexte de création des dysfonctionnements au niveau de l’entreprise.

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Par ailleurs, elle peut créer des conflits car elle entraîne la suppression des postes travail de

certains salariés.

Il existe plusieurs autres méthodes de gestion budgétaire à savoir :

La méthode de l’imputation rationnelle des charges,

La méthode ABB dérivé de la méthode ABC,

La méthode des coûts spécifiques, etc.

La liste n’est pas exhaustive, il appartient donc au gestionnaire de la BTP de choisir la

méthode qui se rapproche de sa stratégie en matière de gestion.

C. Le contrôle budgétaire :

Définition :

Calqué sur les budgets, le contrôle budgétaire est le miroir à posteriori. Il est destiné à faire

ressortir et analyser les écarts qui se sont produits entre prévisions et réalisations, sur une

période courte (1 mois à 1 an) c’est-à-dire que les différences entre réels et budgets.

Monsieur GERVAIS M.,16 dans son livre Contrôle de gestion et Planification de l’entreprise

définit le contrôle budgétaire comme la comparaison permanente des résultats réels et

prévisions chiffrées figurant au budget afin :

de rechercher la cause des écarts

d’informer les différents niveaux hiérarchiques

de prendre les mesures correctives éventuellement nécessaires

d’apprécier l’activité des responsables budgétaires

En ce sens, le contrôle budgétaire est une fonction partielle du contrôle de gestion dont

dépend la qualité de ses interventions.

Selon la traduction anglaise du terme « control » veut dire garder dans ses certaines limites,

diriger, restreindre, dominer, régulariser.

Au sens strictement mathématique et comptable du terme, contrôle signifie

« comparaison entre prévisions et réalisations » et s’explique dans l’équation : Prévisions-

Réalisations = ± Ecarts

En effet, en retenant les deux dernières définitions qui se complètent, on peut dire que le

contrôle budgétaire traduit l’action de dominer, de garder dans certaines limites, les

16 GERVAIS M., Contrôle de gestion et planification de l’entreprise, Economica, Paris, 1991, P 30

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prévisions, les réalisations et les écarts budgétaires afin de pouvoir atteindre les objectifs de

l’entreprise.

2. Principes :

Le contrôle budgétaire suit certains principes17 pour atteindre ses objectifs. Il consiste :

à comparer les réalisations aux prévisions, aux différents échelons jugés convenables ;

à analyser et à contrôler les écarts constatés ;

à provoquer les actions correctives qui s’imposent

L’idée centrale est qu’il faut mettre en évidence partout où on le peut, les responsables de

gestion.

Seuls les écarts importants et qui motivent une intervention de la direction sont portés à sa

connaissance. Cette méthode s’appelle méthode d’exception.

Les autres écarts sont portés, à la connaissance des intéressés dans des formes qui varient

suivant le niveau hiérarchique occupé.

Du point de vue humain, tous les auteurs modernes insistent sur l’importance d’une

discussion objective des écarts avec tous les agents qui ont été appelés à participer à

l’élaboration du budget.

a) Explication des écarts :

Il est à réaliser que mettre en évidence un écart ne représente d’intérêt que si ce dernier est

utile, fiable, actuel , s’il répond à une logique économique et s’il s’intègre dans un ensemble

plus large d’appréciation de la performance18 :

Utile : tout écart doit être compris par le responsable concerné et induire chez lui un

comportement cohérent avec les buts poursuivis par l’organisation. Les écarts

calculés chercheront plutôt à centrer l’attention du responsable sur les événements

clés qui font évaluer son domaine.

Fiable : Porter un jugement sur l’importance d’un écart, sans faire la part entre ce qui

provient de l’incertitude des prévisions et ce qui est effectivement dû au mauvais

fonctionnement du centre de responsabilité peut être dangereux. Avant toute analyse,

il convient de se préoccuper du degré de fiabilité de la norme.

Actuel : Pour que l’écart constaté puisse être utilisable, sa détermination doit être

actuelle.

Obéissant à une logique économique : le contrôle (le calcul des écarts) ne se justifie que si

les bénéfices que l’on attend excédent les coûts qu’il implique.

S’intégrant dans un ensemble plus large d’appréciation de la performance :

17 LAUZER P. et TELLER R., op. cit., P 20718 .GERVAIS M., op. Cit. , P 556-557

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La technique budgétaire se focalise sur l’aspect coûts et cerne assez mal des aspects plus

qualitatifs tels que les délais ou la qualité. Les écarts budgétaires doivent être couplés avec

les données provenant d’autres systèmes d’information, de façon à avoir une vision plus

juste de la performance globale.

Connaissant les propriétés d’un écart pertinent, passons à l’explication des écarts. Selon

MEYER J., seuls les écarts caractéristiques seront retenus et expliqués, d’où la nécessité de

les calculer non seulement en valeur absolue mais encore en pourcentage.

A cet effet, deux principes19 jouent un rôle important pour retenir les écarts pertinents à

savoir le principe de contrôle par exception et le principe de contrôle flexible.

Le principe de contrôle par exception aboutit à ne présenter ou à n’expliquer que les écarts

qui sortent d’un seuil de tolérance préalablement défini.

En effet, chaque responsable doit apprécier, rubrique par rubrique le niveau de chaque seuil.

Le principe de contrôle flexible suppose d’avoir défini la part respective des frais fixes et des

frais variables existant dans chaque rubrique budgétaire, afin de pouvoir estimer des

budgets flexibles correspondants à différents niveaux d’activité, et de déterminer ainsi les

causes de la variation constatée (problème de capacité, de rendement, etc…).

b) Avantages du contrôle budgétaire :

D’après THIBERT M.20, les avantages du contrôle budgétaire peuvent être classés selon

différentes facettes de la gestion de l’entreprise : au point de vue des coûts, des écarts, du

contrôle de rentabilité, de la gestion financière et commerciale.

Au point de vue des coûts : il prévient le gaspillage car il contrôle les dépenses en fonction

de leurs buts définis et en conformité avec les autorisations données par les responsables

de l’affaire. En décentralisant la décision, il permet d’alléger des coûts de circuit

d’autorisation et contraint la direction à recourir à une organisation efficace de comptabilité

générale, source d’information et d’amélioration des conditions de gestion.

Le contrôle par analyse des écarts : permet de définir les seuils d’acceptation au delà

desquels les écarts sont considérés comme anormaux. Par le principe de gestion par

exception, les responsables ne s’intéressent qu’aux écarts favorables ou défavorables et les

transmettent aux intéressés. Cette pratique met en lumière les points déterminants qui

19 GERVAIS M. , op. cit. , P 56020 THIBERT M. Contrôle budgétaire, éd. Dunod, Paris, 1970 , P.35

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appellent une attention particulière et conduit à la hiérarchisation des problèmes. Par

conséquent, le temps et l’argent sont économisés.

Le contrôle budgétaire facilite aussi le contrôle de rentabilité : car il permet la maîtrise des

dépenses par département. L’analyse des écarts permet de trouver les origines et de

déterminer les responsabilités. Concernant la gestion financière : il permet le règlement du

volume des dépenses dans les limites des recettes car ces dernières sont prévues dès le

départ. C’est le seul moyen de déterminer à l’avance quand et pour quel montant un

financement sera nécessaire.

En matière de gestion commerciale : le contrôle budgétaire oblige la direction à étudier le

marché et les produits pour élaborer les prévisions. Il permet aussi la recherche

systématique des moyens d’actions les plus opportuns, dans les limites compatibles avec le

fonctionnement du reste de l’entreprise.

c) Outils d’analyse du contrôle budgétaire :

Pour répondre aux exigences du contrôle budgétaire qui sont : la confrontation des

prévisions aux réalisations, l’analyse des écarts et la proposition des actions correctives, le

contrôle budgétaire se munit de plusieurs outils. Parmi les principaux, citons : la Comptabilité

générale , le reporting et le tableau de bord de gestion ( TBG ).

4.1.1. La Comptabilité générale :

La comptabilité constitue la première source d’informations de l’entreprise. Elle a pour

fonction de donner à tout interlocuteur autorisé, interne ou externe à l’entreprise, une

information totalement fiable, codifiée et claire sur l’entreprise21.

Elle permet en effet :

de constater les produits et les charges que la firme génère au cours d’un exercice et

de déterminer le résultat qui en découle ;

de dresser, à la fin de chaque exercice ou de toute autre période, un état de sa

situation patrimoniale (bilan) et d’en évaluer la rentabilité (le compte de résultat).

Par ces différents aspects, elle forme un outil d‘analyse non négligeable

pour le contrôle de gestion.

Cependant, son efficacité dépendra de son degré de connexion avec le système

budgétaire. Que ce soit au moment des prévisions ou lors de la phase du contrôle

budgétaire (connaissance des valeurs réalisées), les budgets utilisent les

informations fournies par la comptabilité générale, dans une structure définie par 21 GERVAIS , M., op. cit. , P.25 , 284

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le plan comptable de l’entreprise. Celle-ci ne s’identifie pas forcément à

l’organisation budgétaire fondée sur un découpage par centre de responsabilité.

En plus, le système comptable produit des informations précises, quitte à ce que

cela demande du temps alors qu’un contrôle budgétaire nécessite une

information rapide.

4.1.2. Le Reporting :

Le reporting est un mouvement d’information descendant (publication de

résultats ou publication d’écarts par la direction générale) ou remontant

(Réponses et explications des opérationnels sur des écarts) qui correspond à

un constat de ce qui s’est passé. Dans le cadre d’une gestion décentralisé, le

reporting permet de vérifier que les centres de responsabilité respectent leurs

engagements contractuels. C’est donc un outil de contrôle budgétaire.

4.1.3. Le tableau de bord de gestion (TBG) :

Le tableau de bord de gestion ne doit pas être confondu avec le reporting . Le tableau de

bord est un jeu de dix à quinze indicateurs personnalisés qui clignotent sous les yeux de

responsables pour obtenir une action corrective le plus souvent immédiate.

« Le tableau de bord de gestion correspond à un système d’information permettant de

connaître en permanence et le plus rapidement possible, les données indispensables pour

contrôler la marche de l’entreprise à court terme et faciliter dans celle-ci l’exercice des

responsabilités22 ».

Il se compose de deux éléments : un système de pilotage et un système de reporting. Le

premier permet au responsable de maîtriser le déroulement des activités et l’évolution de la

situation, le deuxième fournit à la hiérarchie un compte rendu périodique des actions

accomplies.

Le TBG apparaît comme un outil de perfectionnement du contrôle budgétaire. Dans ce cas, il

ne retient que les indicateurs clés que le responsable doit surveiller en permanence s’il veut

réaliser son budget.

Après avoir étudié les principes généraux d’une bonne gestion budgétaire ci-dessus, nous

nous proposons de passer à la phase pratique dans le chapitre suivant en ce qui concerne la

BTP mais pour le cas d’espèce, notre étude va s’appuyer sur l’exercice 2008.

22 GERVAIS , M., op. cit. , P.25 ; 595

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CHAPITRE II : LA PROCEDURE D’ELABORATION BUDGETAIRE A L A BTP :

L’élaboration du budget ne doit pas constituer un exercice solitaire ou personnel, mais doit

au contraire procéder d’une réflexion et d’une contribution collective associant et impliquant

très largement l’ensemble des responsables des différentes structures de l’entreprise, qui,

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par leur vécu sont mieux placés pour appréhender et apprécier les références à partir

desquelles seront définis et chiffrés les objectifs budgétaires.

Cette démarche présente également l’avantage de motiver l’ensemble des cadres et du

personnel à la réalisation des objectifs. Bien évidemment, ce travail collectif doit être

coordonné par la direction générale de manière à pouvoir réaliser la synthèse entre les

options immédiates et les options stratégiques relevant du moyen terme. L’établissement du

budget doit se conformer à un processus précis et cohérent.

A. L’organisation de la gestion budgétaire de la BTP :

Les budgets sont au centre de la gestion quotidienne de la BTP. Pour éviter la navigation à

vue, l’engagement des charges quotidiennes doit cadrer avec les prévisions budgétaires. Par

ailleurs, la production doit être contrôlée et analysée par rapport aux budgets. L’organisation

de la gestion doit permettre d’atteindre les objectifs assignés à la gestion budgétaire.

L’organisation de la gestion budgétaire comprend :

la comptabilité budgétaire ;

le contrôle budgétaire.

1. La comptabilité budgétaire :

Les principes de la comptabilité budgétaire sont calqués sur ceux de la comptabilité

générale. L’utilisation de l’outil informatique permet de faire la liaison automatique entre les

deux comptabilités. Le service contrôle de gestion est la source des réalisations constatées

par la comptabilité budgétaire pour faire des comparaisons entre les prévisions et les

réalisations. Le rapprochement est souvent fait avec la comptabilité générale pour s’assurer

de la cohérence des réalisations budgétaires de chaque période.

1.1. Le plan comptable budgétaire :

Le plan comptable budgétaire est organisé par direction, contrairement au plan comptable

général qui a une organisation des produits et des charges par nature. Les comptes

budgétaires sont organisés de manière à avoir une information détaillée permettant une

analyse des charges et des investissements par direction. Le plan comptable budgétaire est

divisé en 2 grandes parties : l’investissement et le fonctionnement. Chaque partie comporte

des subdivisions comme suit :

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1.1.1. L’INVESTISSEMENT :

Cette partie constituée des dépenses d’équipement se compose de cinq (5) rubriques :

SÉCURITÉ ET RÈGLEMENTATION ;

AMÉLIORATION DE LA PRODUCTIVITÉ ET DE CONDITIONS DE TRAVAIL ;

MATÉRIELS ET MOBILIERS ;

INFORMATIQUE ;

VÉHICULES.

a) SECURITE ET REGLEMENTATION :

Il s’agit des dépenses d’investissements dont l’émission et le suivi sont sous la responsabilité

de la Direction d’Exploitation (DEX). Ici, ces dépenses concernent celles qui sont relatives à

la sécurisation des installations de la BTP en respectant les normes de sécurité en la

matière. Ex : Protection des bacs.

b) AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE ET CONDITIONS

DE TRAVAIL :

Ce sont des dépenses d’investissement qui sont liés au respect des standards de sécurité

imposés par le travail des agents dans les postes de chargement des wagons-citernes et

des bras de chargement. Leur rôle est de permettre à la BTP d’améliorer ou d’accroître sa

capacité de production en respectant les contraintes de son environnement. Ex : Acquisition

bras de chargement.

c) MATÉRIELS ET MOBILIERS :

Ce sont les dépenses d’investissement concernant le matériel de bureau, matériel de

logements, constructions et autres infrastructures sauf le matériel de transport. Ex : Achat

véhicule de courrier, achat appareil fax, achat photocopieur.

d) INFORMATIQUE :

Ce sont des dépenses d’investissement engagées par le service informatique à la demande

des services utilisateurs. Elles peuvent aussi initier en vue d’accroître de la BTP avec

l’acquisition des matériels et des logiciels pouvant au traitement automatisé des données.

Ex : Achat ordinateur, Achat serveur, etc.

e) VEHICULES :

Ce sont des dépenses d’investissement pour l’acquisition des véhicules de service et des

voitures de tourisme pour les directeurs de la société. Ex : Achat PRADO du DEX.

f) Codification :

CODES RUBRIQUES1XXX SÉCURITÉ ET RÈGLEMENTATION 2XXX AMÉLIORATION DE LA PRODUCTIVITÉ ET DE CONDITIONS DE TRAVAIL

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3XXX MATÉRIELS ET MOBILIERS 4XXX INFORMATIQUE5XXX VÉHICULES

1.1.2. Le FONCTIONNEMENT :

Cette partie constituée des charges d’exploitation à court terme comporte 7 rubriques

comme suit :

PERSONNEL ;

MATIERES ET FOURNITURES ;

LOCATIONS ;

ENTRETIENS ;

AUTRES FRAIS ;

TRANSPORTS ;

IMPOTS ET TAXES ;

FRAIS FINANCIERS (H).

a) PERSONNEL :

Il s’agit des charges liées à la gestion du personnel :

Le salaire de base ;

Les heures supplémentaires ;

Les primes diverses ;

Les indemnités diverses ;

La médecine du travail etc.

b) MATIERES ET FOURNITURES :

Ce sont les charges concernant l’achat des pièces de rechange (PDR) et autres achats

stockés (fournitures de bureau, consommables informatiques, etc.).

c) LOCATIONS :

Il s’agit des relatives aux locations diverses de bâtiments, de terrains, des résidences de

directeurs, des embranchements (chemins de fer de Camrail), etc.

d) ENTRETIENS :

Ce sont les charges d’entretiens de bâtiments et de matériels divers.

e) AUTRES FRAIS :

Il s’agit des charges d’assurance du patrimoine, des honoraires divers, des études et

expertise du patrimoine, les commissions diverses, etc.

f) TRANSPORTS :

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Ce sont les charges d’achats billets d’avions, les missions.

g) FRAIS FINANCIERS :

Ce sont les charges concernant les intérêts bancaires et charges assimilées

h) Codification :

CODES RUBRIQUESAXXX PERSONNEL BXXX MATIERES ET FOURNITURES CXXX LOCATIONS DXXX ENTRETIENS EXXX AUTRES FRAIS FXXX TRANSPORTSGXXX IMPOTS ET TAXES HXXX FRAIS FINANCIERS

1.2. La pratique de la comptabilité budgétaire :

La comptabilité budgétaire est informatisée avec la comptabilité générale. Le logiciel utilisé

est SYSBU (Système Budget). Ce logiciel SYSBU ne comporte pas d’interface avec la

comptabilité générale. De même, la réconciliation avec la comptabilité est souvent très

difficile. Tout se joue au niveau des imputations des opérations comptables quotidiennes

dans les postes budgétaires. Ainsi, les imputations quotidiennes (charges et

investissements) doivent correspondent aux postes budgétaires existants. Elles sont faites

avant les imputations comptables par le service contrôle de gestion dont le rôle est

d’assurer la police des imputations. Ainsi, chaque pièce comptable fait l’objet d’une

approbation au centre de responsabilité budgétaire. Ce n’est qu’après reçu les visas de tous

les signataires que les imputations comptables sont apposées sur le document. Le logiciel

comptable utilisé à la comptabilité est le logiciel SAGE ligne 100 Version 14. Il est paramétré

seulement pour recevoir les imputations des charges.

1.3. Le contrôle budgétaire :

Le rapprochement entre les réalisations effectives et les budgets se font mensuellement à la

fin du mois. Le Directeur des Contrôles et l’Audit Interne doit vérifier les opérations

mensuelles, effectuer la clôture informatique de l’application SYSBU et préparation les notes

de transmission des réalisations budgétaires à chaque responsable budgétaire.

B. Comment sont élaborés les budgets à la BTP :

D’une manière générale, le processus de préparation du budget pour l’exercice suivant

commence au début du mois de septembre de l’exercice en cours mais à la BTP, il

commence au mois de novembre voire même au début de l’exercice suivant. Ce processus

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est lancé par la Contrôles et de l’Audit Interne (DAF) car le budget est de son ressort depuis

la préparation jusqu’à l’exécution.

Pour avoir les prévisions budgétaires, le Direction Administrative et Finances (DAF) prépare

une note de préparation du budget, il l’adresse à tous les départements et unités avec une

copie à la Direction Générale, en leur demandant d’élaborer leurs propositions de budget.

Chaque responsable élabore son pré-budget, le renvoie à la Direction Administration et

Financière (DAF), qui de son tour construit les budgets détaillés pour les remettre au comité

de direction où chaque responsable doit défendre son pré-budget. Les organes de gestion

qui assistent à ce comité de direction organisé par la Direction Générale sont les suivants :

Le Directeur Général ;

Le Directeur Général Adjoint ;

Le Direction Administrative et Finances ;

Les responsables budgétaires (DAF, DEX, et DRH) ;

Les gestionnaires de secteur ;

Les responsables techniques à la demande du responsable budgétaire.

Après cette discussion, les budgets subissent des amendements selon les orientations et

recommandations données et on en déduit un document unique appelé « projet de budget »

qui sera soumis au Conseil d’Administration (CA) pour approbation.

Après avoir intégré des modifications éventuelles intervenues lors de la réunion du CA, le

président du CA signe un document final des prévisions budgétaires appelé « budget » pour

la diffusion qui émane de ce fait de la Direction Générale.

Pour l’exercice 2008 et de manière générale la diffusion du budget s’accompagne d’une note

de cadrage qui stipule les plans d’actions envisagées pour l’exercice. A cet effet ces plans en

deux (2) parties distinctes y sont regroupés à savoir : l’INVESTISSEMENT et Le

FONCTIONNEMENT.

C. Présentation des budgets de l’exercice 2008 :

Les budgets à la BTP se présentent sous forme de tableaux de bords de répartition. Ainsi,

notre étude ici se structure comme suit :

d’une part les tableaux de bords de répartition de l’enveloppe budgétaire de l’exercice

2008;

et d’autre part l’analyse des écarts de l’exercice 2008.

1. Les tableaux de bords de répartition du budget (en 10 millions de CFA):

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1.1. L’INVESTISSEMENT :

1.2. FONCTIONNEMENT :

N.B : Pour des raisons de confidentialités, ces chiffres ne sont ceux de la BTP.

D. Analyse des écarts sur le budget de 2008 :

1. INVESTISSEMENT (en millions de CFA) :

N.B : Pour les besoins de confidentialité, ces chiffres ne sont ceux de la BTP.

ELEMENTS DG DAF DEX DRH TOTAL1-SECURITE ET

REGLEMENTATION

200 200

2-AMELIORATION

PRODUCTIVITE ET

CONDITION DE TRAVAIL

200 200

3-MATERIEL/MOBILIER

BUREAU/LOGEMENT

5 10 22 12 49

4-INFORMATIQUE 10 20 305-VEHICULES 10 10TOTAUX 15 10 432 32 489

ELEMENTS DG DAF DEX DRH TOTALPERSONNEL 10 10MATIERES ET

FOURNITURES

10 20 30

LOCATIONS 100 100ENTRETIENS 10 50 120 180AUTRES FRAIS 20 30 50TRANSPORTS 100 100IMPOTS ET TAXES 250 250FRAIS FINANCIERS 200 200TOTAUX 110 430 20 360 920

ELEMENTS PREVISIONS

(1)

REALISATIONS

(2)

ECART (valeur)

(1)-(2)=(3)

ECART %

1-SECURITE ET

REGLEMENTATION

200 195 5 2,5

2-AMELIORATION

PRODUCTIVITE ET

CONDITION DE

TRAVAIL

200 211 -11 -5,5

3-MATERIEL/MOBILIER

BUREAU/LOGEMENT

49 45 4 8,16

4-INFORMATIQUE 30 28 2 6,675-VEHICULES 10 10 0 0TOTAUX 489 489 0 0

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Nous constatons que le responsable budgétaire de la DEX a observé un déséquilibre par

rapport à ses prévisions, cela s’explique par le fait qu’il dû engager les travaux dans les

lignes 1 et 2 n’ayant reçu l’aval du conseil d’administration. Ainsi le problème du respect des

instructions se pose, il s’avère donc nécessaire de rester prudent dans ses engagements et

instaurer un système de verrouillage ou de rejet qui pourra rejeter automatiquement tout

engagement non autorisé.

Le centre DG s’est mal comporté au niveau des dépenses d’investissement budgétaire en

matériels et mobiliers car il réalisé un écart défavorable de 2.000.000 Fcfa soit 40% du

budget initial consommé en plus. Quant aux dépenses relatives à l’investissement, un écart

favorable de 2.000.000 Fcfa a été constaté. Nous déduisons alors que l’écart sur les

matériels et mobiliers a pu se compenser ce qui traduit la prudence observée dans le suivi

de ce département.

Le centre DAF a enregistré un écart favorable de 1.000.000 Fcfa soit 10% du budget alloué.

Ceci nous amène à constater un niveau de performance qui est atteint en respectant les

objectifs prescrits par le conseil d’administration.

De même, le DRH a réalisé un écart favorable de 2.000.000 Fcfa par rapport au budget ceci

traduit un phénomène de bonne maîtrise des coûts.

En somme, les dépassements budgétaires observés au niveau du centre DEX et DG

peuvent être assimilés au pilotage à vue, il convient donc pour les managers de définir de

prévenir à l’avenir cet aspect de chose qui traduit une mauvaise. Ici, ces dépassements

peuvent être à l’origine de la faiblesse du traitement automatisé qui ne renseigne au moment

opportun c’est-à-dire à l’émission des engagements financiers relatifs aux investissements.

Dans l’ensemble le budget a été réalisé à 100 %, mais, il convient plus de prudence à

l’avenir sur la budgétisation.

2. FONCTIONNEMENT (en millions de CFA ) :

La

rubrique PERSONNEL a réalisé un écart défavorable de 320% soit 32.000.000 Fcfa. Cet

écart s’explique avec les recrutements qui ne suivent pas une objectivité au niveau des

besoins. Ici, nous constatons la politique de rémunération présente beaucoup limites car la

ELEMENTS PREVISIONS

(1)

REALISATIONS

(2)

ECART (valeur)

(1)-(2)=(3)

ECART %

PERSONNEL 10 42 -32 -320MATIERES ET

FOURNITURES

30 43 -13 -43,33

LOCATIONS 100 80 20 20ENTRETIENS 180 214 -34 -18,89AUTRES FRAIS 50 55 -5 16,67TRANSPORTS 100 122 -22 -22IMPOTS ET TAXES 250 265 -15 -6FRAIS FINANCIERS 200 300 -100 -50TOTAUX 920 1121 -201 -21,85

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gestion du personnel se fait régulièrement de façon improvisée sans parfois l’avis du

responsable budgétaire de la DRH parfois obligé subir les décisions non objectives venant

de la hiérarchie. Ceci peut également s’expliquer par la faiblesse du contrôle interne des

effectifs au sein de la société. L’absentéisme et le manque de motivation objective

caractérise la gestion des effectifs. Même sans l’accord du conseil d’administration, les

recrutements continuent à se faire ce qui traduit une menace au niveau de la continuité

d’exploitation. Il s’avère nécessaire que pour remédier à ces erreurs de gestion, il est de

définir une stratégie entraînant la mise en plus d’une politique de gestion facilitant la gestion

des mouvements du personnel. De même, la notion de sanction sur les dérives observées

doit se faire sur la base de la poursuite des objectifs.

La rubrique MATIERES ET FOURNITURES, il s’agit généralement des charges relatives aux

achats stockés. Nous constatons un écart considérable de 43,33% sensiblement de 50%.

Ceci traduit une politique de pilotage à vue des stocks. Les achats sont parfois envisagés

alors que les stocks sont disponibles en magasin. Cette pratique synonyme de mauvais

choix managériaux peut être à l’origine du gaspillage des ressources. Il convient alors

d’instaurer une politique d’inventaire permanent du stock qui permettrait de maîtriser le

niveau du stock existant à la commande. La gestion du stock d’alerte (stock déclenchant la

commande) doit se faire avec rigueur pour tenir compte des délais de livraison imposés par

les fournisseurs.

La rubrique LOCATIONS a enregistré un écart favorable de 20% ce qui est acceptable. Mais,

il convient de rester prudent sur une hausse envisageable des prix de baux concernant les

résidences des directeurs (DG, DGA et DEX).

La rubrique ENTRETIENS a enregistré un écart défavorable de 18,89%. Cette situation

défavorable est synonyme de mauvaise performance dans la gestion des ressources. Son

origine vient du fait que le centre DG et le centre DAF ont pu atteindre leurs objectifs en

réalisant des crédits sur leurs enveloppes budgétaires soit 40% pour le centre DG et 4%

pour le centre DAF. Par contre, le centre DEX a réalisé une mauvaise performance dans

l’utilisation de ses ressources car il a enregistré une perte de 33,33%. Il convient donc à

l’avenir d’éviter ce genre de dérapage car le budget nécessite une rigueur au niveau de son

utilisation.

La rubrique AUTRES FRAIS a en registré un écart défavorable de 16,67%. Ici, nous

rappelons que cette rubrique a été gérée conjointement entre le centre DAF et le centre

DRH. Par conséquent, le centre DAF a atteint ses objectifs en utilisant son enveloppe

budgétaire en entier soit 100% par contre, la perte de 16,67% enregistrée est entièrement

imputable au centre DRH qui n’a pas su faire preuve de vigilance.

La rubrique TRANSPORTS a enregistré un dépassement budgétaire de 22% soit

exactement 22.000 000 Fcfa. Cette perte énorme mérite de s’interroger quant à la nécessité

de continuer à engager la société quand bien même le budget est indisponible. Ici, la

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Direction Générale qui est responsable budgétaire de cette rubrique doit revoir absolument

sa pratique budgétaire ainsi que sa technique de budgétisation des dépenses qui n’avère

pour l’instant inefficace.

La rubrique IMPOTS ET TAXES a enregistré un dépassement de 6% soit 6.000.000 Fcfa.

Cette perte enregistrée traduit un gaspillage des ressources synonyme de mauvaise gestion.

Les nombreux redressements fiscaux dont la société a été victime, ont contribué à alourdir

l’utilisation des ressources excédentaires non adéquates de cette enveloppe budgétaire. Il

convient donc d’observer la prudence en simulant les éventuels redressements afin d’éviter

les dépassements qui pourront être orchestrés dans un avenir proche.

La rubrique FRAIS FINANCIERS a enregistré un dépassement de 50% soit 150.000.000

Fcfa ce qui est énorme. Cependant, cet écart trouve son origine sur le service des

découverts bancaires dont les taux sont très élevés. De même, les agios bancaires en

supportent aussi une partie estimée sensiblement à 10%. En plus, cette perte peut être

imputée aux intérêts d’emprunts bancaires. Il convient donc de définir une nouvelle stratégie

en urgence pour limiter l’utilisation des découverts en recherchant une optimisation des

produits financiers (bourse, achat titres, etc.). Par ailleurs, Il s’avère nécessaire pour la BTP

d’orienter sa stratégie financière à travers les placements bancaires qui peuvent contribuer

de manière efficace à réduire ou à éliminer le service du poids de l’endettement.

En récapitulatif, le système budgétaire de la BTP que nous avons étudié dans ce chapitre

présente des similitudes avec la méthode BBZ car l’entreprise est divisé en unités

décisionnelles (directions opérationnelles) de même, il présente plusieurs limites qui

l’empêchent de se conformer relatives au respect des normes universelles d’une bonne

gestion budgétaire. Nous pouvons les illustrer comme suit :

La budgétisation ne tient pas compte des ventes et de la trésorerie ;

Le système budgétaire ne permet pas d’apprécier l’utilité réelle des travaux effectués

et de savoir si les avantages procurés par l’activité de tel ou tel service en justifient le

coût ;

Il est difficile voire impossible de déterminer des standards et des unités d’œuvre et il

n’est pas souvent même pas envisageable d’effectuer des prévisions car l’activité

n’est guère répétitive ;

La relation entre effort et performance n’est jamais bien nette ;

Ce système fonctionne alors comme un gigantesque cliquet qui ne marche qu’à la

hausse mais est totalement rigide à la baisse ;

Ce système ne s’appuie pas sur une motivation objective des différents acteurs ;

Il peut être à l’origine de nombreux conflits d’où la présence des coûts cachés ;

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Il ne permet pas de sécuriser l’utilisation des enveloppes budgétaires notamment par

l’instauration d’une politique d’alerte en cas d’atteinte d’un niveau prévisionnel de

réalisations budgétaires (Ex : 70%) ;

La faiblesse de l’informatisation de ce système est d’actualité se traduit par la non-

utilisation des logiciels intégrés (SAP ou ORACLE) pouvant un suivi efficace du

budget ;

Le système budgétaire n’offre pas un cadre permettant d’effectuer une planification à

long terme sur un horizon de 3 ou 5 ans etc ;

Il ne permet pas d’élaborer avec aisance des états financiers prévisionnels (bilan,

résultat) etc.

CONCLUSION GENERALE

La procédure budgétaire est tributaire d’une démarche qui s’appuie sur des principes

« généralement admis » que l’on peut considérer comme des constantes, à savoir : les

réalisations passées ; les analyses et les explications données aux écarts constatés

antérieurement entre les prévisions et les réalisations, les contraintes internes liées aux

limitations des moyens (financières, humaines, techniques et autres), les limitations externes

ou imposées à l’entreprise (lois et règlements, conjoncture économique, instabilité politique

et sociale notamment en Afrique etc.…), la vison stratégique et les objectifs stratégiques.

Par contre, le système d’information sur lequel se fonde la procédure budgétaire est

confrontée à des limites car il ne donne pas une image réelle de la performance et de la

structure de l’entreprise dans un environnement en pleine mutation. D’où les problèmes de

rupture et de discontinuité qui sont au cœur de la fixation des objectifs stratégiques et

budgétaires. Ces facteurs ne peuvent pas être ignorés dans la procédure budgétaire, car ils

conditionnent la visibilité des finalités, des objectifs et donc des facteurs-clés de succès

créateurs de valeur ajoutée.

Compte tenu des évolutions actuelles, le processus budgétaire fondé sur les approches

classiques de la comptabilité analytique basées sur les centres de responsabilité est

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dépassé, car il contribue à aggraver la perception mécaniste voire caricaturale de la gestion

budgétaire.

La BTP a adopté depuis longtemps la méthode de prévisions budgétaires basée sur les la

procédure BBZ. En effet, l’approche par activité basée sur la notion de chaîne de valeur de

M. Porter fournit un cadre plus cohérent et réaliste d’analyse, d’évaluation du processus de

création de valeurs. Cette méthode contribue à fixer des objectifs budgétaires plus réalistes

et à restaurer la réactivité globale de l’entreprise en développant des capacités d’adaptation

des hommes et des structures.

Toutefois, cette approche a des limites qui sont généralement des facteurs explicatifs des

écarts entre les prévisions budgétaires et les réalisations constatées sur le terrain. Ce sont

les limites liées à la vision et planification stratégique ; les difficultés liées à la modélisation

du processus de création de valeurs ; le choix des informations pertinentes pour établir les

prévisions ; l’interprétation des fluctuations budgétaires et des performances passées ; les

contradictions de la formalisation budgétaire, les difficultés du dialogue social.

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