10
Introduction à lImmigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada : LE PAYSAGE

Introduction à lImmigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada...Rhose Harris-Galia Infirmière gestionnaire de cas, Hôpital général de Qikiqtani, 3 La réussite du Canada dans

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Introduction à l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada :

    LE PAYSAGE

  • 1

    Introduction Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) sélectionne et accueille à titre de résidents permanents et de résidents temporaires des ressortissants étrangers dont les compétences contribuent à la prospérité des Canadiens. Le Ministère réunit des membres d’une même famille et perpétue la tradition humanitaire du Canada en accueillant des réfugiés et des personnes ayant besoin de protection. En collaboration avec ses partenaires, il présélectionne les résidents permanents et temporaires potentiels afin de protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Il est également responsable de la délivrance et du contrôle des passeports canadiens et des autres documents de voyage qui facilitent les déplacements des citoyens canadiens, des résidents permanents et des personnes protégées. Le Ministère renforce le Canada en aidant tous les nouveaux arrivants à s’installer et à s’intégrer dans la société et l’économie canadiennes et en les encourageant à obtenir la citoyenneté canadienne, en accordant cette dernière et en fournissant la preuve. Finalement, IRCC cherche à promouvoir les politiques mondiales en matière de migration de façon à appuyer les objectifs du Canada en matière d’aide humanitaire et d’immigration.

    En 2018, conformément au plan pluriannuel des niveaux d’immigration du Ministère (qui couvre actuellement la période de 2019 à 2021), le Canada a aussi accueilli plus de 320 000 nouveaux résidents permanents au sein de trois catégories d’immigration différentes – l’immigration économique (58 %), le regroupement familial (27 %) et les réfugiés (14%) – en plus des autres catégories (1%). Bon nombre de ces personnes ont été sélectionnées en vue de la résidence permanente étant donné qu’une province ou un territoire les a choisies en raison de leur capacité d’aider à répondre aux besoins économiques régionaux ou parce qu’elles possèdent des caractéristiques plus générales qui devraient les aider à réussir sur le plan économique au Canada; de nombreuses autres personnes ont été parrainées par des Canadiens ou des résidents permanents. Ensemble, ces personnes sont essentielles à la prospérité du Canada à court et à long terme, et le pays investit dans des mesures de soutien visant à faciliter leur établissement afin d’assurer leur réussite.

    Plus de 200 000 personnes ont prêté le serment de citoyenneté afin de devenir citoyens en 2018-2019, ce qui reflète, du moins en partie, la réussite du Canada en matière d’établissement et d’intégration de résidents permanents. Au cours de cette même période, IRCC a délivré quelque trois millions de passeports à des Canadiens. Les deux tiers de la population détiennent un passeport canadien valide, lequel est reconnu dans le monde entier pour son intégrité et permet aux Canadiens d’accéder en toute sécurité à plus de 180 pays sans avoir de visa.

    Le travail du Ministère a une incidence énorme, dont des répercussions importantes sur divers portefeuilles au Cabinet, d’autres ordres de gouvernement, des intervenants clés, des collectivités et l’ensemble des Canadiens. Par exemple, en 2018, 31,3 millions de voyageurs ont visité le Canada, injectant 22 milliards de dollars dans le secteur du tourisme et créant des milliers d’emplois dans les collectivités d’un bout à l’autre du pays. Cette même année, les établissements d’enseignement canadiens ont accueilli près de 720 000 étudiants étrangers – ce qui a généré une contribution de 21 milliards de dollars à l’économie canadienne et soutenu près de 170 000 emplois au Canada – et plus de 330 000 travailleurs temporaires ont contribué à répondre aux besoins du marché du travail à l’échelle du pays.

  • 2

    Dans l’ensemble, le travail du Ministère est indispensable à la mission visant à bâtir un Canada plus fort – un pays sûr, caractérisé par l’attachement à une citoyenneté et à des valeurs communes; un pays fidèle à sa tradition humanitaire, qui attire de toutes les régions du monde les personnes les plus aptes à bâtir une société prospère sur les plans social, culturel et économique.

    L’importance de l’immigration

    Compte tenu du vieillissement de la population et du faible taux de natalité, le Canada se tourne de plus en plus vers l’immigration afin d’accroître sa main-d’œuvre et de soutenir la croissance économique. Au milieu des années 1990, l’accroissement migratoire a éclipsé l’accroissement naturel à titre de principale source de croissance démographique au Canada, ce qui a renversé une tendance de plusieurs décennies. Aujourd’hui, l’accroissement migratoire représente près de 80 % de la croissance démographique. Statistique Canada a prévu que les immigrants représenteront entre 24,5 % et 30 % de la population canadienne d’ici 2036, comparativement à 20,7 % en 2011. Lorsqu’on prend en considération les immigrants et les personnes de deuxième génération, cette proportion passe entre 44,2 % et 49,7 % de l’ensemble de la population en 2036, comparativement à 38,2 % en 2011. La proportion de la population représentée par les immigrants devrait continuer de varier largement d’une région à l’autre. Comme il est expliqué plus en profondeur à l’onglet 2 de

    l’Introduction à l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada,

    les immigrants contribuent à la force des collectivités à l’échelle

    du pays, ainsi qu’au Canada dans l’ensemble. Sur le plan de

    l’économie, ces personnes aident à répondre aux besoins en

    matière de travailleurs qualifiés et de main-d’œuvre

    temporaires et à long terme qui, s’ils n’étaient pas satisfaits,

    pourraient ralentir la croissance économique dans une région

    ou un secteur donné. Les immigrants contribuent aussi à

    l’économie par leurs impôts, leurs initiatives entrepreneuriales

    et l’établissement de liens commerciaux, ce qui contribue à

    soutenir le filet de sécurité sociale pour les Canadiens et à

    revitaliser les collectivités dans l’ensemble du pays.

    Sur le plan individuel, la situation économique des immigrants

    est relativement bonne. Les salaires des immigrants

    économiques, qui sont sélectionnés essentiellement pour les

    compétences et l’expérience qu’ils peuvent mettre au profit du

    marché du travail au Canada, dépassent ceux de leurs

    homologues natifs peu de temps après leur arrivée. Et bien que

    les taux de participation et d’emploi chez les immigrants des

    catégories des réfugiés et du regroupement familial soient plus

    faibles que ceux des immigrants économiques, leur contribution

    économique s’accroît avec le temps. Fait important, les enfants

    des immigrants atteignent généralement des niveaux élevés de

    scolarité et d’emploi, ce qui semble indiquer que le Canada

    continuera de profiter des avantages économiques de

    l’immigration même par l’intermédiaire des générations future.

    PROMOUVOIR LES SOINS AUX PATIENTS À IQALUIT

    « Je viens de Baguio, aux Philippines, et

    j’ai déménagé au Nunavut en

    octobre 2000… Il y a un sentiment

    d’appartenance à la communauté. En

    marchant, on peut voir les gens s’arrêter

    dans la rue pour se parler. Vous voyez

    ces gens vivre leur vie et, à un moment

    très précis, vous avez fait partie de leur

    vie. Je n’ai pas choisi la profession

    d’infirmière en pensant faire une

    différence. Mais c’est très gratifiant

    quand les gens nous disent : “Merci

    encore pour toute l’aide que vous avez

    apportée”, que ce soit la semaine

    dernière ou il y a 10 ans. C’est un

    moment heureux. »

    Rhose Harris-Galia Infirmière gestionnaire de cas,

    Hôpital général de Qikiqtani,

  • 3

    La réussite du Canada dans ce secteur repose grandement sur le modèle de migration gérée et l’investissement dans les services d’établissement et d’intégration. Combinées, ces approches permettent de sélectionner les étrangers qui entrent au Canada de façon temporaire (Renseignements essentiels, onglets 2a à c) ou permanente (Renseignements essentiels, onglets 3a à e) et d’en contrôler le volume, en plus de veiller à ce que des mesures de soutien efficaces soient en place pour aider les nouveaux arrivants à s’adapter à la vie au Canada et à leur donner un bon point de départ vers l’intégration et la citoyenneté à part entière (Renseignements essentiels, onglets 5a à b). Le Canada investit des ressources importantes dans les services d’établissement et d’intégration – un financement d’environ 779 millions de dollars a été accordé (à l’extérieur du Québec) en 2019-2020 (Renseignements essentiels, onglet 5a). Ces services sont offerts aux immigrants par des fournisseurs de services dans les collectivités dans l’ensemble du pays. Ils comprennent des formations linguistiques, des séances d’information et d’orientation, ainsi que d’autres programmes afin d’aider les immigrants à trouver un emploi, à accéder aux services et à établir des liens avec leur collectivité. Puisque les services d’établissement sont à l’échelle des régions, les services offerts répondent donc aux besoins régionaux et varient d’une région à l’autre. Les fournisseurs de services sont concentrés dans les milieux urbains, où un nombre élevé d’immigrants s’établissent. Bien

    qu’il s’agisse là, d’une certaine façon, d’une réaction normale vu la demande, des efforts sont requis pour veiller à ce que tous les nouveaux arrivants disposent des mesures de soutien dont ils ont besoin afin de bien s’intégrer, peu importe où ils habitent au Canada.

    Pour aider à veiller à l’établissement et à l’intégration efficaces des réfugiés pris en charge par le gouvernement et d’autres clients admissibles, le Programme d’aide à la réinstallation, un programme de financement d’IRCC qui œuvre dans toutes les provinces, sauf au Québec, procure aux clients un soutien financier direct, en plus de financer les fournisseurs de services pour qu’ils offrent des services essentiels et immédiats. Ces services incluent l’accueil à l’aéroport, un logement temporaire et de l’aide afin de trouver un logement permanent, de l’orientation sur la vie au Canada, ainsi que la recommandation d’autres services communautaires et gouvernementaux, et l’inscription à ces derniers.

    Afin d’appuyer ces services d’établissement, le Programme fédéral de santé intérimaire fournit une couverture temporaire des soins de santé aux réfugiés, aux demandeurs d’asile et aux autres membres de populations vulnérables jusqu’à ce qu’ils soient admissibles à l’assurance-maladie provinciale ou territoriale. Le programme aide à protéger la santé des bénéficiaires et des Canadiens, tout en facilitant l’intégration au système de soins de santé et à la société de façon générale.

    L’immigration a également des répercussions pour la prospérité sociale du Canada. Même si la majorité des

    immigrants au Canada provenaient autrefois d’Europe, les trois premiers pays sources de l’immigration de

    nos jours – la Chine, l’Inde et les Philippines – sont tous en Asie. Et, en 2016, le nombre d’immigrants au

    Canada en provenance d’Afrique a dépassé le nombre d’immigrants de l’Europe pour la toute première fois.

    Chaque vague d’immigrants contribue à la diversité ethnique, linguistique et religieuse croissante de la

    population canadienne. Bien que des efforts doivent être déployés afin de veiller à l’inclusion continue et à la

    cohésion entre les groupes, tout indique que les immigrants s’intègrent efficacement aux collectivités

    canadiennes. Par exemple, les résultats de l’Enquête sociale générale de 2013 (Statistique Canada) révèlent

    que 93 % des immigrants ont déclaré avoir un fort sentiment d’appartenance au Canada. En 2016, 32 % des

    immigrants ont indiqué avoir fait du bénévolat et 61 % ont déclaré être membres d’une ou plusieurs

    organisations sociales. Ces statistiques montrent que l’immigration, dans sa pleine diversité, procure des

    avantages sociaux au Canada et aux collectivités canadiennes.

  • 4

    L’obtention de la citoyenneté, qui survient souvent plus tard dans le processus, représente une partie importante du parcours de l’immigrant. Elle atteste de l’efficacité de son établissement et de son intégration, tout en contribuant à un sentiment d’identité nationale commune dans le contexte d’une société multiraciale (Renseignements essentiels, onglet 5b). Dans le passé, une proportion élevée de résidents permanents admissibles sont devenus citoyens canadiens – 85,8 % selon le Recensement de 2016, ce qui est l’un des pourcentages les plus élevés parmi tous les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En partie en raison des forces de ce système – et contrairement à l’évolution des attitudes observées dans d’autres pays accueillant des immigrants – les Canadiens continuent de se prononcer largement en faveur de l’immigration. En même temps, il est important de demeurer alerte aux changements possibles relativement au sentiment du public. Par exemple, dans un sondage téléphonique mené en mars 2019, 24 % des répondants ont indiqué qu’il y a « trop » d’immigrants qui arrivent au Canada; lorsqu’on considère uniquement la catégorie des réfugiés, la proportion de répondants partageant cette opinion grimpait à 36 % (Introduction à l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, onglet 3).

    Le contexte fédéral, provincial et territorial

    Puisque la responsabilité de l’immigration est partagée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux, la collaboration avec les partenaires provinciaux et territoriaux est essentielle à l’exécution efficace du mandat du Ministère (Renseignements essentiels, onglet 7). IRCC collabore de façon multilatérale avec les provinces et les territoires par l’intermédiaire du Forum des ministres responsables de l’immigration, alors que la collaboration bilatérale est orientée par des accords bilatéraux juridiquement contraignants. En travaillant en collaboration, les gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux visent à tirer profit de l’immigration afin d’assurer la croissance économique et de répondre aux besoins régionaux du marché du travail. Le gouvernement fédéral est responsable de l’immigration économique fédérale, du regroupement familial, des réfugiés, des personnes protégées et de l’évaluation de l’admissibilité de tous les cas. Les gouvernements provinciaux et territoriaux sont responsables des candidatures dans le cadre du Programme des candidats des provinces. Au Québec, les questions d’immigration sont régies par l’Accord Canada-Québec, qui précise que le Québec est responsable de l’établissement des programmes d’immigration économique, ainsi que de la sélection des immigrants au titre de ces programmes et des réfugiés réinstallés.

    UNE COLLECTIVITÉ GRANDIT

    GRÂCE À L’IMMIGRATION

    « Le Programme des candidats des provinces s’est avéré un immense atout

    pour notre collectivité. Il a permis la

    constitution d’un bassin incroyable de

    travailleurs talentueux et qualifiés, en

    plus d’ouvrir la porte à des occasions de

    croissance économique sans précédent.

    Cette année, nous nous classerons au

    deuxième rang des collectivités du

    Manitoba ayant connu la croissance la

    plus rapide. Ce titre nous permet de jouir

    d’une certaine reconnaissance et d’une

    attention soutenue, dont nous avons su

    tirer parti afin de mettre sur pied des

    projets d’infrastructure. »

    Brandon Burley Maire, Ville de Morden

  • 5

    Tel qu’établi dans l’alinéa 3(1)(c) de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR), un objectif clé de l’immigration au Canada est « de favoriser le développement économique et la prospérité du Canada et de faire en sorte que toutes les régions puissent bénéficier des avantages économiques découlant de l’immigration » (italique ajouté par l’auteur). À cet égard, les provinces et les territoires partagent l’intérêt du gouvernement fédéral pour l’accroissement de l’immigration à l’extérieur des grands centres urbains du Canada (c.-à-d. Montréal, Toronto et Vancouver). Depuis 1998, le Programme des candidats des provinces appuie les programmes d’immigration fédéraux en permettant aux provinces et aux territoires de désigner, en vue de l’obtention de la résidence permanente, des étrangers qui ont le potentiel d’aider à répondre aux besoins locaux économiques et du marché du travail. Bien que les provinces comptant de grands centres urbains, y compris l’Ontario et la Colombie-Britannique, profitent constamment des programmes d’immigration fédéraux, le Programme des candidats des provinces permet à d’autres régions d’accroître l’immigration et la rétention dans leur secteur. Par exemple, le nombre d’immigrants économiques s’étant établis à l’extérieur de l’Ontario, du Québec et de la Colombie-Britannique est passé de 10 %, en 1997, à 40 %, en 2017. En plus de la répartition des avantages découlant de l’immigration, les provinces et les territoires mettent l’accent sur un large éventail d’enjeux, notamment l’immigration économique et les délais de traitement, le volume des demandes d’asile et la pression exercée sur les services sociaux, de même que le financement des services d’établissement.

    Le contexte mondial

    Le travail du Ministère, y compris celui mené en collaboration avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, s’inscrit dans un contexte mondial élargi, où le nombre de migrants internationaux a atteint un niveau record; en 2019, 271,6 millions de personnes étaient en déplacement. La proportion de migrants internationaux par rapport à la population mondiale a également augmenté, passant de 2,8 %, en 2000, à 3,5 %, en 2019. Les facteurs moteurs de cette migration comprennent l’évolution des possibilités économiques et les avancées technologiques dans les domaines de la communication et du transport, ainsi que l’instabilité politique, les crises humanitaires et les changements climatiques. Ces facteurs moteurs diversifiés entraînent un flux d’immigrants aux caractéristiques et aux sources de motivation tout aussi diversifiées. Un nombre important de migrants internationaux fuient les conditions dans leur ancien lieu de résidence – à la fin de 2018, on comptait plus de 25,9 millions de réfugiés dans le monde entier. Cela représente la crise mondiale des réfugiés la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale. Les intervenants internationaux et nationaux ont de grandes attentes envers le Canada et l’aide qu’il pourrait apporter afin de régler la crise mondiale des populations déplacées.

    CRÉER DES POSSIBILITÉS POUR

    LES INGÉNIEURS CANADIENS DE

    DEMAIN

    « Je suis arrivée au Canada en 1979,

    pendant la révolution en Iran... Depuis

    mon enfance, ma mère, qui s’est

    mariée jeune, disait toujours qu’elle

    voulait vraiment que ma sœur et moi

    poursuivions nos études et soyons

    autonomes. J’ai fait un doctorat et j’ai

    fait tout ce que je pouvais afin de

    mener à bien la mission qui m’avait été

    confiée par ma mère. En un an, on m’a

    offert un emploi au sein d’une

    entreprise. Ensuite, je suis devenue

    une associée, puis l’unique

    propriétaire. Pendant trois ans, mon

    entreprise s’est vu décerner un prix

    parce qu’elle figurait parmi les

    entreprises les mieux gérées. »

    Gina Cody

    Montréal

  • 6

    Bien que, par son emplacement géographique, le Canada atténue en quelque sorte les chocs migratoires qui surviennent à l’extérieur du modèle de migration gérée, le pays n’est pas à l’abri des répercussions de l’évolution des mouvements migratoires internationaux. Par exemple, en 2018, 55 000 demandes d’asile ont été reçues au Canada – un nombre record pour le pays, bien qu’il ne s’agisse que d’une fraction du nombre de demandes présentées ailleurs (p. ex., en 2018, 254 000 demandes d’asile ont été reçues aux États-Unis; 162 000, en Allemagne; et 110 000, en France). De ces demandeurs, en 2018, près de 20 000 sont entrés de façon « irrégulière » en traversant la frontière entre les points d’entrée officiels, où l’Entente entre le Canada et les États‑Unis sur les tiers pays sûrs ne s’applique pas.

    Le Canada ne peut pas imposer de limites quant au nombre de

    personnes qui demandent l’asile après leur arrivée au pays – que ce

    soit par un point d’entrée ou non – et il revient habituellement à la

    Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

    (Introduction à l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada,

    onglet 1b) d’examiner les demandes d’asile et de déterminer les

    personnes qui se voient accorder le statut de personne protégée au

    Canada. Même si le Canada a une forte tradition humanitaire et une

    obligation juridique internationale d’offrir une audience équitable et

    une protection aux personnes qui craignent avec raison d’être

    persécutées (Renseignements essentiels, onglet 3e), le volume

    accru de ce type de demande est associé à des pressions

    opérationnelles et financières considérables. Il existe aussi des

    conséquences financières en aval pour les provinces et les

    municipalités dans lesquelles les demandeurs d’asile s’installent.

    En plus de recevoir un nombre croissant de demandeurs d’asile, le Canada réinstalle maintenant plus de réfugiés que tout autre pays dans le monde, au moyen d’un processus qui vise à identifier des réfugiés à l’étranger et à les réinstaller au Canada (Renseignements essentiels, onglet 3d). L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations sont des partenaires internationaux clés liés au Programme d’aide à la réinstallation du Canada; il leur est de plus en plus difficile d’obtenir les ressources nécessaires afin de remplir leur mandat et d’offrir leurs services. Étant donné que la migration internationale gérée efficacement contribue, au bout du compte, à rendre le Canada plus sûr et prospère, l’engagement international est un élément important du mandat du Ministère (Renseignements essentiels, onglet 7). IRCC favorise une mobilisation internationale multilatérale par

  • 7

    l’intermédiaire de divers forums afin de trouver des solutions collectives aux problèmes mondiaux et de promouvoir un discours sur l’immigration équilibré et fondé sur des données probantes. IRCC s’engage aussi selon une approche multilatérale à accroître la sécurité et l’intégrité des systèmes de migration, et ce, dans le but de protéger la sécurité des Canadiens. En 2020, le Canada présidera le Groupe des cinq pour les migrations, un forum dans le cadre duquel des hauts fonctionnaires du Canada, des États-Unis, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni discutent de l’immigration et des problèmes de gestion des frontières. En 2019-2020, le Canada préside également les Consultations intergouvernementales sur les politiques concernant le droit d’asile, les réfugiés et les migrations, ainsi que les Consultations tripartites annuelles sur la réinstallation. Le ministre d’IRCC joue un rôle crucial sur de multiples fronts dans le contexte international. Il dirige la collaboration du Canada avec l’Organisation internationale pour les migrations et codirige, avec son homologue des Affaires mondiales, la collaboration du Canada avec les Nations Unies dans les domaines de la gouvernance de la migration internationale et de la protection des réfugiés. Le ministre d’IRCC et son homologue de la Sécurité publique

    représentent aussi le Canada au sein du groupe ministériel des cinq

    pays, qui compte également des représentants des pays

    susmentionnés (États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande et

    Royaume-Uni). Ce groupe se réunit chaque année afin de discuter

    de questions liées à la sécurité publique et à la migration. Enfin, vu

    le rôle de leader du Canada dans la migration, le ministre d’IRCC

    est souvent invité à des activités importantes organisées par les

    Nations Unies, à des réunions de l’OCDE et dans le cadre de

    nombreuses collaborations bilatérales avec d’autres pays.

  • 8

    Le contexte organisationnel

    Plusieurs milliers de fonctionnaires travaillent à IRCC (Renseignements essentiels, onglet 1a). Ils se vouent à bâtir un Canada plus fort dans le cadre de tous les secteurs d’activité, y compris l’immigration temporaire et permanente, l’établissement et l’intégration, la citoyenneté et la délivrance de passeports. Ces fonctionnaires travaillent à l’échelle du Canada et du monde. Le Réseau national et le Réseau de l’établissement, deux directions générales opérationnelles du Ministère, procurent une vaste portée au Canada pour offrir des services, soutenir les cérémonies de citoyenneté et collaborer avec des partenaires provinciaux, territoriaux et régionaux. D’autres employés travaillent dans des bureaux à l’étranger, aidant à desservir les clients d’IRCC, à améliorer la prise de décisions et à favoriser des relations bilatérales positives. En outre, sur le plan de la présence mondiale, IRCC n’est devancé que par Affaires mondiales Canada. En plus d’aider le ministre d’IRCC à mettre en œuvre les engagements figurant dans son mandat et à créer de nouvelles initiatives opérationnelles et stratégiques, les employés d’IRCC offrent un soutien à un éventail de fonctions, notamment les suivantes : fonctions parlementaires et au Cabinet (p. ex. notes d’information, notes pour les périodes de questions, soutien législatif); communications (p. ex. discours, communiqués, veille des médias sociaux); collaborations internationales et intergouvernementales (p. ex. réunions et voyages ministériels); gestion des cas et des litiges (p. ex. mises à jour régulières et conseils sur des cas hautement médiatisés ou urgents, soutien pour des cas renvoyés par des députés); et soutien administratif (p. ex. paye, sécurité, et hébergement pour le personnel ministériel). Au cours des dernières années, le Ministère a fait des progrès importants visant la modernisation de son travail. Par exemple, en 2015, IRCC a lancé Entrée express, le système phare de gestion des demandes pour les programmes fédéraux visant les immigrants très qualifiés, ainsi qu’une partie du Programme des candidats des provinces. Entrée express a permis au gouvernement du Canada de contrôler le nombre de nouvelles demandes et, grâce à son Système de classement global, d’inviter les étrangers qui sont les plus susceptibles de réussir au Canada à demander la résidence permanente. Entrée express représente une amélioration importante par rapport au modèle précédent qui exigeait que le Ministère traite les demandes de résidence permanente dans l’ordre de réception. Son concept simplifié a contribué à éliminer l’arriéré des demandes et à réduire grandement les délais de traitement.

  • 9

    Même si le Ministère a entrepris des exercices de gestion allégée afin d’optimiser ses outils, ses techniques et ses capacités actuels dans le but de régler les problèmes dans les bureaux d’IRCC à l’échelle du monde et du Canada, il reste encore beaucoup de travail à faire pour suivre le rythme des attentes des clients et continuer d’offrir à ces derniers un excellent service dans un monde de plus en plus numérique. Ce défi est amplifié dans le contexte des volumes croissants. Par exemple, le secteur d’activités des résidents temporaires a enregistré une hausse de 79 % des demandes dans les dernières années, passant de 1,9 million, en 2013, à 3,4 millions, en 2018. Par conséquent, les délais de traitement des demandes de visa de résident temporaire ont augmenté, passant de 14 à 22 jours, ce qui représente une hausse de 50 %. Les demandes de citoyenneté en sont un autre exemple; en effet, 239 518 demandes ont été reçues en 2017-2018, comparativement à 108 635 l’année précédente – une augmentation de 120 %. Bien qu’on s’attende à ce que ce taux de croissance des demandes de citoyenneté sans précédent diminue, les volumes globaux demeureront élevés à moyen terme. Le modèle opérationnel actuel d’attribution de la citoyenneté, qui est fondé sur le traitement manuel des demandes sur papier, limite la capacité de s’adapter ou de réagir de façon à maintenir les normes de service en cas d’augmentation des volumes.

    Les clients demandent des services rapides, numériques et modernes. Les collectivités et les

    employeurs canadiens sont à la recherche de nouveaux arrivants afin de stimuler l’économie et

    de contrer la baisse de population. Pour améliorer les services d’IRCC, il faudra non seulement

    investir dans de nouvelles technologies et de nouveaux talents, mais aussi adopter des

    approches novatrices quant à la façon dont le Ministère fait affaire et interagit avec ses clients.

    Au printemps de 2019, le Ministère a établi le Secteur de la transformation et des solutions

    numériques, lequel dirige IRCC dans son parcours de transformation et chapeaute les efforts de

    collaboration pangouvernementaux permanents visant à moderniser et à optimiser la façon de

    travailler du Ministère. Dans le cadre de ses premiers mandats, le Secteur de la transformation

    et des solutions numériques, en collaboration avec le Secteur des opérations, examine la façon

    dont IRCC pourrait mieux répondre au volume croissant de demandes de visa de résident

    temporaire susmentionné. À mesure que s’intensifiera le programme de transformation, IRCC

    restera concentré sur la prestation de programmes et de services d’une façon qui maximise les

    avantages pour les Canadiens, tout en surveillant l’intégrité de ses programmes.

    IRCC poursuit aussi la transformation de la gestion de l’information et de la technologie de

    l’information (GI-TI). Les systèmes de TI du Ministère, y compris le Système mondial de gestion

    des cas, ont besoin d’une mise à niveau pour optimiser les processus et faire passer IRCC à

    l’ère numérique par la mise en œuvre de systèmes de gestion allégée et le développement

    agile de TI, une infrastructure de TI moderne et novatrice, de même que la prestation de

    services électroniques.

    Au moyen d’un investissement important et stratégique dans la transformation, IRCC se met en position de suivre le rythme des volumes croissants de demandes et d’autres pressions, tout en assurant la prestation d’un excellent service à la clientèle, l’intégrité des programmes, la santé de l’organisation et de ses employés, ainsi que la confiance du public envers le système d’immigration du Canada.