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Jardins publics des Hautes-Pyrénées HÉLÈNE DUBARRY Loubatières

Jardins publics des Hautes-Pyrénées

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« J’ai choisi, pour faire partager mes voyages dans les jardins bigourdans, non pas l’angle de vue de l’archiviste ou du photographe réaliste, mais le point de vue de celle qui fut une petite fille, qui voyait certains détails en très grand, qui déformait les choses au gré de son imagination. Je privilégie aussi le point de vue de celle qui s’est engagée dans la photo naturaliste : c’est pourquoi il m’a semblé important de respecter l’aspect vivant de ces jardins, si bien exprimé par Placide Massey, dans son choix de jardin à l’anglaise. J’ai donc décidé de laisser faire la nature, en me laissant porter par le rythme des saisons, en m’attardant sur les arbres, les fleurs, les couleurs, les ambiances… » Jardin Massey de Tarbes, jardins de l’abbaye de l’Escaladieu, de Bagnères-de-Bigorre, d’Argelès-Gazost, de Lourdes et de Pierrefitte-Nestalas.

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Jardins publics des Hautes-Pyrénées

HÉLÈNE DUBARRY

Loubatières

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Le jardin Massey aux quatre saisons

Victor Hugo, de passage à Tarbes en allant prendre les eaux à Cau-terets, aurait eu, pour décrire Tarbes, cette phrase assassine, repriseplus tard par un journaliste en mal de verve : « Le jardin Massey ?

Un diamant dans du papier journal. » L’époque est aux très beaux jardins,en pleine époque du romantisme. Placide Massey, Tarbais d’origine,n’échappe pas à la règle. L’idée de construire un grand jardin public n’estpas neuve : elle date du XVIIe siècle, la mode ayant été lancée par LouisXIV. Placide Massey n’est pas n’importe qui : jardinier de haut vol, il de-viendra, en 1808, l’intendant des jardins de la reine Hortense, puis en 1819,le directeur des pépinières du Trianon, du potager de Versailles et du parcde Saint-Cloud. Il achète en 1829 onze hectares en bordure de ville, com-mence à aménager un parc et construire une « maison », une folie d’inspi-ration mauresque, très en vogue à l’époque. Massey prend sa retraite en1850 et s’installe définitivement à Tarbes. Il prend en main la destinée deson futur jardin. Hélas, il restera à l’état d’ébauche : Placide meurt en 1853,après avoir tout légué à la ville. Mais nombre d’arbres sont déjà plantés, �

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Fardeau printanierpour le Tâcheron,une œuvre du sculpteur de Ludovic Durand.

ainsi que bon nombre d’idées :le jardin a, peu ou prou au-jourd’hui, le visage dont Masseyavait rêvé.

L’orangerie sera construiteplus tard, en 1880, par décisiondu conseil municipal. Son ar-chitecture est très représentativede l’époque Plus insolite, le cloî-tre : il s’agit de celui de l’abbayede Saint-Sever-de-Rustang,acheté par la ville, alors qu’ilétait sur le point d’être vendu àdes antiquaires en 1890.

Comme l’avait voulu Massey,le jardin est avant tout unconservatoire, un arboretum: lesessences rares foisonnent : plusde 1500 arbres, dont la plupartcentenaires, viennent des cinqcontinents. Des plantes « exo-

tiques » aussi, avec près de 4000 arbustes. La part « exotique » du jardin re-présente environ 50 % de la collection. Ajouter à cela les animaux, dont lestrès célèbres paons et voilà le fameux diamant dont parlait le grand Victor.

Placide a rêvé son jardin. Nous en profitons aujourd’hui, avec un rarebonheur. Classé « Jardin Remarquable » par le ministère de la culture, ilest, dit-on, l’un des plus beaux jardins publics de France. Jardin à l’anglaise,il abrite lac, canaux, sous-bois, pelouses immenses, kiosque à musique, petittrain pour les enfants et profondes rêveries pour les plus grands.

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Douce lumière de printemps sur la demeure de Placide Massey, une constructiond’inspiration mauresque, très à la mode à l’époque. Actuellement, le musée Massey est

en réfection : crépis ocres à l’ancienne, réfection des charpentes, boiseries,réaménagements intérieurs : les travaux seront achevés dans le courant de l’année 2010.

La maison de Placide aura retrouvé toute sa splendeur exotique et un peu décalée.

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Les baies rouges du nandina, une aubaine pour les oiseaux.

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Jardins publics des Hautes-Pyrénées

HÉLÈNE DUBARRY

ISBN 978-2-86266-612-9

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« J’ai choisi, pour faire partager mes voyages dans les jardins bigourdans,non pas l’angle de vue de l’archiviste ou du photographe réaliste, mais lepoint de vue de celle qui fut une petite fille, qui voyait certains détails entrès grand, qui déformait les choses au gré de son imagination. Jeprivilégie aussi le point de vue de celle qui s’est engagée dans la photonaturaliste : c’est pourquoi il m’a semblé important de respecter l’aspectvivant de ces jardins, si bien exprimé par Placide Massey, dans son choixde jardin à l’anglaise. J’ai donc décidé de laisser faire la nature, en melaissant porter par le rythme des saisons, en m’attardant sur les arbres,les fleurs, les couleurs, les ambiances… »

Hélène Dubarry est journaliste au groupe La Dépêche du Midi, et photographe.

Jardin Massey de Tarbes, jardins de l ’abbaye de l ’Escaladieu,

de Bagnères-de-Bigorre, d’Argelès-Gazost, de Lourdes et de Pierrefitte-Nestalas.