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Votre participation constitue une aide précieuse sur les comptes ESPERANZA TIERS-MONDE, Commun : 000-025.77.36-07 Bolivie : 088-067.95.10-20 Pérou : 792-534.83.62-28 ESPERANZA T.M. Belgique België PP 9/2208 —————–—————–—–—————————————————- 4500 HUY P20 22 94 Bulletin ESPERANZA T-M a.s.b.l. Trimestriel n° 4 - 2011 Editeur responsable : Jérôme de Roubaix 5, chemin de Gabelle 4500 HUY [email protected] p. 2 p. 3 p. 4 p. 6 p. 8 p. 10 p. 12 p. 14 p. 15 Une femme d’exception - nouvelles de Bolivie Marinaleda-un village en utopie Le pape que même un athée voudrait Nouvelles de nos projets au Pérou et en Bolivie Industries extractives, modèle de développement au Pérou La défaite de l’intelligence (Ollanta Humala) Tipnis, Evo fait marche arrière, pour combien de temps? L’or ou l’eau ! Le coin des bonnes choses Souper St Valentin à Beaufays le 11 février 2012 Marche ADEPS à Héron le 18 mars 2012

Journal décembre 2011

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journal espernza décembre 2011, c est d la balle !

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Page 1: Journal décembre 2011

Votre participation constitue une

aide précieuse sur les comptes

ESPERANZA TIERS-MONDE,

Commun : 000-025.77.36-07

Bolivie : 088-067.95.10-20

Pérou : 792-534.83.62-28

ESPERANZA T.M.

Belgique – België PP 9/2208

—————–—————–—–—————————————————-

4500 HUY P20 22 94

Bulletin ESPERANZA T-M a.s.b.l.

Trimestriel n° 4 - 2011

Editeur responsable : Jérôme de Roubaix

5, chemin de Gabelle – 4500 HUY

[email protected]

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p. 8

p. 10

p. 12

p. 14

p. 15

Une femme d’exception - nouvelles de Bolivie

Marinaleda-un village en utopie

Le pape que même un athée voudrait

Nouvelles de nos projets au Pérou et en Bolivie

Industries extractives, modèle de développement au Pérou

La défaite de l’intelligence (Ollanta Humala)

Tipnis, Evo fait marche arrière, pour combien de temps?

L’or ou l’eau !

Le coin des bonnes choses

Souper St Valentin à Beaufays

le 11 février 2012

Marche ADEPS à Héron

le 18 mars 2012

Page 2: Journal décembre 2011

ÉDITO Sentiment de colère que soulève une action qui heurte l

a conscience morale, le sentiment de la justice.

V oici la définition du mot INDIGNATION qui, pour moi, est le mot de 2011.

C'était une fameuse année que ce dernier cru. Fait de chutes de dictateurs

(soudainement in-recommandables), d'occupations d'espaces publics

enthousiasmantes malgré les sceptiques, de révolutions de colibris ou à coup

d'fusils, de nouveaux gouvernements (parfois pas si nouveaux), de faits tragiques qui ne seront

jamais “divers”, d'une crise qui sert d'excuse au lieu d'être une leçon. Comme le dit Stéphane

Hessel, les raisons de sentir notre dignité heurtée par ce qui se passe autour de nous sont

loin d'être épuisées mais les preuves qu'il est possible de changer les choses ensemble sont

bien réelles.

MARINALEDA : ça vous dit quelque chose ? C'est le nom d'un original village andalou de trois

mille habitants. A Marinaleda, depuis trente trois ans, la population essaie de convertir ses rêves en réalité, de les rêver tout éveillée, de faire de l'utopie un moteur au quotidien. Ils parviennent, à

force de courage et de lutte, à construire une société qui n'admet pas que “individu” et

“compétition” soient des idéaux absolus.

Esperanza a aussi cette ambition de construire un monde différent. Les gens que nous

connaissons et apprécions au Pérou et en Bolivie, qui se battent au quotidien pour contribuer à ces

changements valent la peine, croyez-nous ! Le récent voyage que j'ai eu la chance de réaliser à

travers l'Amérique Latine et celui d'Alain Laigneaux nous ont confirmé cette confiance. Chacun à

notre façon nous vous faisons part, ici, de nos impressions.

Comme vous le savez le PÉROU a un nouveau gouvernement. Malheureusement, il semblerait,

qu'après quelques mois prometteurs, les vestes commencent déjà à se retourner. Les habitants

de Cajamarca et alentours n'acceptent pas que les promesses de défendre l'eau avant l'or soient si

vite bafouées. La colère, toute légitime, gronde face à un nouveau méga projet minier qui met en

péril quatre lacs qui desservent en eau plusieurs villages. Le président choisit la main dure, la

répression est violente, le premier ministre démissionne, le couvre-feu est décrété, ce qui ne laisse

rien présager de bon. En BOLIVIE, la pression populaire, la marche sur La Paz a permis de faire

reculer le gouvernement qui a suspendu le projet de route qui devait traverser une réserve

indigène au centre du pays.

Le point commun entre ce village andalou et les contrées sud-américaines c'est que

l'indignation s'y manifeste, est militante, lutte au quotidien et obtient des résultats. Ce n'est

jamais facile, le prix à payer est souvent trop lourd mais le combat en vaut la chandelle. Des

gens qui, à leur manière, disent qu'ils n'acceptent pas cette vision uniforme, vérité soi-disant

indiscutable d'un modèle de développement du dieu capital. D'ici, de chez nous, nous pouvons

observer, nous résigner, faire preuve de scepticisme, nous sentir tout petits, trop petits. Mais

nous pouvons aussi nous intéresser, nous indigner, participer et contribuer à notre façon. Pour

contribuer efficacement il faut savoir ce qu'on fait et donc réfléchir et s'informer.

Oui, l'économie comporte certaines subtilités, d'évidentes complexités mais il n'est pas

normal que des phénomènes qui ont des conséquences si concrètes sur notre vie, qui servent d'alibi

à cette si en vogue politique d'austérité soient si peu compris par le commun des mortels. Lisons,

décortiquons, cogitons pour ainsi pouvoir répondre, résister, proposer des authentiques

alternatives sans que l'on puisse nous rétorquer : - C'est bien joli, mais ça ne marche pas comme ça. C'est beaucoup plus compliqué que vous ne le pensez. - Non monsieur, je ne suis peut-être pas économiste mais on ne me la fait pas. J'ai capté ce qui se joue et tout ça n'est pas inévitable ni irrémédiable !

Là-dessus, bon cru 2012, moi j'la sens bien cette année qui arrive, j'espère que vous aussi !

Thomas

2

Page 3: Journal décembre 2011

3

En 1998 elle fonda l’association Huarayo avec son mari Oscar Guadalupe qui lutte

avec persévérance contre la traite et l’exploitation de mineurs dans le

département de Madre de Dios. (traduit d’un article de Jorge Luis Cerda)

Plus ardu et noble est le combat mené, plus s’impose de manière évidente l’humanité

et la grandeur de la femme qui s’est mobilisée pour cette lutte depuis une douzaine

d’années. Nous voulons parler ici de la sociologue péruvienne Ana Hurtado Abad, qui

depuis tant d’années se confronte à toutes les sortes d’exploitations et de violences qui

affectent garçonnets et fillettes du petit village de Mazuko perdu aux confins de la forêt

vierge proche de Puerto Maldonado (extrême sud-est du Pérou, projet Huarayo soutenu

par Esperanza depuis quelques temps et depuis que, Vincent de Roubaix d’abord y a

travaillé quelques mois, puis, surtout, depuis que Julien Lefèvre y a vécu près de 3 ans,

plus récemment).

Pour ce travail magnifique, Ana a été nommée, par l’organisation One World Action, parmi

les 100 femmes qui changent le monde ! (One Hundred Women: The Unseen Powerful

Women Who Change The World). “J’ai appris cela complètement par hasard en surfant sur

internet”, nous a-t-elle dit, “Je n’ai jamais rien attendu d’autre de mon travail avec les

enfants qu’un peu de justice et bien-être, pour les petites victimes que nous récupérons

chaque jour avec notre Association Huarayo à Mazuko. Dans cette zone, il n’y a pas de

présence de l’état péruvien. Les enfants et adolescent sont honteusement exploités sur le

marché du travail mais aussi sexuellement !» dénonce Ana Hurtado indignée.

Selon ce qu’Ana et Oscar expliquent, la population pour laquelle ils s’engagent est non

seulement victime d’une pauvreté assez extrême, … mais, qui plus est, scandaleusement

exploitée par les petites compagnies minières, surtout informelles, qui profitent

outrageusement de la situation pour n’offrir que des salaires minimes aux hommes, tout en

prostituant les jeunes filles des environs.

« Le pire est que ces jeunes femmes pensent sincèrement n’avoir aucune possibilité de s’en

sortir, parce que dans leur situation elles ne voient surgir aucune opportunité de

développement. Là est pour nous le grand défi trouver le moyen d’offrir des formations

génératrices d’emploi » nous précise notre couple d’amis.

C’est bien là le rêve poursuivi depuis 1998. Aujourd’hui à 50 ans, Ana maintient toujours

bien vive l’espérance d’un monde meilleur pour le peuple de Mazuko ! Bon vent à elle et

toutes les félicitations d’Espéranza, fier et heureux de la voir ainsi méritoirement honorée !

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Petites nouvelles de nos amis de Bolivie :

Notre ami le prêtre et médecin André Verheylewegen a été contraint cette année de passer de long

mois en Belgique, pour de graves problèmes de santé de lui-même et de ses deux parents. Esperanza

présente toutes ses condoléances à André et à sa sœur Maïté suite au décès de leur maman en octobre.

Leur papa est maintenant dans une maison de repos. Le frère et la sœur durent se résoudre à vendre la

maison familiale, tout en affrontant la difficulté supplémentaire de la fin de l’asbl Volens laquelle

comme pour le padre Juan Claessen assurait l’acheminement des dons vers la Bolivie pour leurs projets.

Dans le cas d’André, Esperanza a accepté de reprendre le flambeau alors que pour Juan ce sera la

Fondation roi Baudouin qui remplira ce rôle.

Page 4: Journal décembre 2011

4

Une des définitions du mot UTOPIE. En

Espagne il y a un endroit où le mot utopie est

un moteur au quotidien.

S i Marx était vivant, il irait vivre à Marinaleda, une

petite ville andalouse des environs de Séville, qui n’a

pas été touchée par la crise. Le maire, Juan Manuel Sanchez

Gordillo, foulard palestinien au cou et portrait du Che au

mur, est réélu depuis trente-trois ans avec la majorité

absolue. Son leitmotiv, convertir les rêves collectifs en

réalité. Son maître mot, la participation populaire. A

Marinaleda la démocratie directe n'est pas qu'un mot.

Soixante à septante assemblées citoyennes annuelles

(convoquées au mégaphone) décident de l'attribution des

deniers publics, définissent les priorités et peuvent, à tout

moment, démettre les élus.

Ils ont été à l’essentiel : le droit au logement, au travail, à la

santé et à l’éducation. “La spéculation immobilière ne

pouvait rien donner de bon. Les gens sont surpris lorsqu’ils

voient qu’ici, il n’y a presque pas de chômeurs et que tout le

monde a sa propre maison. Mais c’est pourtant ça qui est

normal. Ce qui n’a pas de sens, c’est ce qui se fait ailleurs. Et

qu’on ne vienne pas me dire que notre expérience n’est pas

transposable.”

L’aventure a commencé en 1978 (à la fin du franquisme).

Issu d'un syndicat paysan, Juan Manuel est élu le plus jeune

maire d'Espagne. Il décide, avec les habitants, d’appliquer à

la lettre le slogan “la terre appartient à ceux qui

l’exploitent” et de confisquer 1200 hectares en friche

appartenant au duc de l’Infantado (propriétaire de 17000

hectares et ami du roi Juan Carlos). Un coup de force qui a

valu aux habitants de Marinaleda plusieurs années de lutte,

de manifestations et de batailles judiciaires. Le maire n'a

pas été en reste. Il a subi deux attentats de l'extrême droite,

des calomnies, d'innombrables convocations de la justice,

quelques séjours en prison et passages à tabac de policiers.

“Le taux de chômage était très élevé, le peuple avait besoin

de ces terres. Nous les avons utilisées pour construire l’usine

de conserve de légumes qui fonctionne toujours et qui a

presque permis d’éliminer le chômage.” Le système est

simple : les habitants ont créé une coopérative qui ne

redistribue pas les bénéfices mais les réinvestit pour la

collectivité, pour la création d'emplois.

Le salaire des travailleurs (quel que soit le poste qu’ils

occupent) est de 47€/jour, 6jours/semaine, à raison de

6h30 de travail quotidien (soit 1.128€/mois). Mais lesdits

travailleurs n’ont pas beaucoup de dépenses, car le prix du

logement pour ceux qui sont inscrits au plan de logement

de la mairie est pour le moins abordable: “Les maisons sont

construites sur des terrains municipaux. Celui qui fait la

demande s’engage à construire sa propre maison, mais il est

aidé par un chef de chantier et un architecte rémunérés par

la mairie. Nous avons un accord avec le gouvernement

régional d’Andalousie, qui fournit les matériaux. En 2-3 ans,

les travaux sont terminés, la maison appartient à celui qui l’a

bâtie, et il n’a plus qu’à payer 15 €/mois.”

Le plein emploi et les logements à prix imbattables sont

probablement les aspects les plus visibles de la politique

municipale, mais Marinaleda réserve d’autres surprises. Par

exemple, il n’y a pas de policier.“Nous en avions un, mais

nous avons décidé d’économiser ce salaire quand il a pris sa

retraite.” N’y a-t-il pas de délinquants à Marinaleda ? “Il n’y

a pas de vandalisme, par exemple, parce que tout a été

construit par les gens du village. Si un jeune ou son père ou

un ami a installé un banc, il n’y a pas de raison de le

dégrader ou d’y faire des graffitis, non ? Le fait que les

budgets soient approuvés par tous contribue également à

l’absence de délinquance.”

La confiance de ses administrés, Gordillo la doit aussi à sa

gestion de la mairie. “Avant d’accepter le mandat, nous

devons nous engager par contrat à toujours être les derniers

à percevoir un quelconque bénéfice. C’est-à-dire que si nous

décidons, lors d’une assemblée, d’attribuer de nouvelles

maisons et qu’un élu en a besoin, il sera le dernier sur la liste.

Pour ce qui est de la rémunération, nous ne touchons rien. Je

n’ai jamais rien touché pour faire de la politique. Je suis

enseignant, c’est de ce travail que je vis.”

Marinaleda ce n'est pas le paradis assurément mais c'est un

endroit qui donne envie, un endroit où les gens rêvent

éveillés et réussissent peu à peu à construire un monde

différent. Apaga la tele, enciende tu conciencia ! (Éteins la

télé, allume ta conscience !). Un des slogans que vous

pouvez lire sur les murs de Marinaleda parmi diverses

peintures murales révolutionnaires. Si votre conscience est

titillée n'hésitez pas à allumer votre radio et écouter

l'émission « » consacrée à cette

réjouissante expérience andalouse*.

Thomas

MARINALEDA, UN VILLAGE EN UTOPIEMARINALEDA, UN VILLAGE EN UTOPIE

* Nous vous avions déjà conseillé ces excellents reportages de

D. Mermet téléchargeables et podcastables sur www.la-bas.org .

Je vous recommande aussi le documentaire en espagnol Marinaleda.

El sueño de la tierra .

Page 5: Journal décembre 2011

5

Je ne connais pas l’auteur de ce beau

rêve mais ce que je sais c’est que la

hermana Fanny (qui dirige le projet

Alcides Vasquez à Bambamarca) me l’a

fait découvrir, ce qui vous donne une

petite idée de l’esprit de ces libérales

bonnes sœurs.

L a semaine passée, un bien beau rêve

m’a empêché de trouver le sommeil.

Depuis ce jour, tous les matins, entendant le

réveil, je me rue sur la télévision et les

journaux avec l’espoir d’y trouver une

dépêche qui dise quelque chose comme ceci:

1er septembre 2011: Le pape Benoit XVI a

disparu du Vatican. Les services secrets de toute la

planète redoublent d’efforts pour le trouver en

vie. L’OTAN est en état d’alerte maximum

craignant un magnicide ou un enlèvement

orchestré par Al Qaeda. Le catholicisme au bord

de la guerre!

2 septembre 2011: Consternation internationale. Benoit XVI a été

retrouvé souriant et transpirant à Mogadiscio,

capitale de la Somalie. Depuis un camp de

réfugiés, il vient d’annoncer qu’il entamait une

grève de la faim en solidarité avec la population

affamée. Sa détermination est telle qu’il serait prêt

à risquer sa vie si la communauté internationale

ne prend pas des mesures urgentes pour mettre

fin à la misère qui accable la planète. Le monde

écoute bouche bée sa déclaration.

3 septembre 2011: Tout n’est que chaos,

préoccupation et incertitude. Les réactions

officielles se succèdent. Personne ne

sait comment interpréter un geste

qui viole les protocoles

diplomatiques. Les autorités des

chancelleries européennes et nord-

américaine, tout en saluant

timidement le geste, désapprouvent

ce qu’elles considèrent un chantage

inadmissible de la part du leader

d’une Église. Ce mauvais exemple

pourrait donner lieu à une série

interminable d’ingérences de la part

d’autres dirigeants religieux dans

l’ordre politique international. Ils

exigent l’arrêt immédiat de sa grève

4 septembre 2011: Le Vatican, mis

sous pression par les gouvernements occidentaux,

a convoqué un conclave extraordinaire d’urgence

pour se prononcer sur l’inédit et perturbateur

évènement. La rumeur circule que le Pape pourrait

avoir perdu ses facultés mentales et devrait être

démis pour incapacité de ses fonctions de

légitime successeur de Pierre.

5 septembre 2011: Les marchés sont entrés

dans un état de panique généralisée. Les bourses

s’effondrent. Les multinationales craignent une

intervention de l’ONU qui pourrait limiter leurs

bénéfices a échelle globale. Les principaux centres

commerciaux exigent des gouvernements une

réponse urgente á la crise provoquée par Benoit

XVI, qu’ils qualifient ouvertement de communiste

6 septembre 2011: On s’attend à une action

imminente de l’OTAN, comme réponse à la

demande de la curie romaine, pour capturer le

Pontife, le rendre en vie au Vatican et le

soumettre à un diagnostic exhaustif de santé

mentale par d’éminents psychiatres. On évoque

des symptômes de démence sénile. Le droit

canonique admettrait in-extremis la possibilité de

nommer un successeur si la gravité de la maladie

mentale de l’actuel Vicaire du Christ se confirme.

7 septembre 2011: L’image d’un Pape

dépouillé de ses pompeux attributs, paré des

humbles vêtements des natifs et disposé à mener

jusqu’au sacrifice final son compromis avec les

plus pauvres a ému l’opinion publique mondiale.

C’est comme un délire collectif. Les gens sortent

dans les rues épris d’un sentiment de jubilation,

occupant rues, places et parlements.

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Page 6: Journal décembre 2011

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8 septembre 2011: Tout parait irréel, c’est

comme si le monde avait soudain perdu sa gravité et

flottait dans un espace de grâce et légèreté. Il y a des

gens partout. Les uns pleurent d’émotion, d’autres

chantent des psaumes, d’autres prient se donnant la

main, d’autres partagent ce qu’ils ont avec les plus

pauvres, d’autres s’embrassent sans raison, les

ennemis font une trêve. Un sentiment de fraternité

englobe la Terre. C’est indescriptible. Jamais on

n’avait vu quelque chose de semblable!

9 septembre 2011: Face au risque de capture

du saint Père, le Dalaï Lama, le patriarche de

Constantinople, de nombreux imams et rabbins, ainsi

que les principaux leaders protestants ont décidé de

se joindre à la grève de la faim de Benoit XVI. Chaque

jour se joint à eux une marée d’enfants, de femmes et

de vieux. Sur leur visage, se reflète l’orgueil de savoir

qu’au moins pour une fois Dieu est de leur côté.

10 septembre 2011: Philosophes et intellectuels affirment que ce qui est

train de se produire, que le Pape vienne à mourir ou

qu’il réussisse à vaincre la faim, constituera un point

d’inflexion pour l’humanité. Son importance est déjà

comparée à la chute de l’empire romain, à la

découverte de l’Amérique ou à la défaite du nazisme.

Des secteurs gauchistes, athées et libéraux se

mobilisent en faveur des chrétiens et le parlement

d’Israël a décidé de rendre les territoires occupés à la

Palestine. L’histoire semble avoir perdu sa rationalité.

Aucune étude sociologique, économique ou

politique n’avait prévu un succès aussi énorme.

Que se passe-t-il?

Le monde est-il devenu fou?

D'amour peut-être ?

PROJETS PÉROU PROJETS PÉROU -- BOLIVIEBOLIVIE

C e retour au Pérou n'a vraiment pas été comme les autres. Au lieu d'arriver en avion à Lima,

je suis arrivé en marchant et en stop à Piura, venant d’Equateur. J'ai donc entamé ces

toujours émouvantes retrouvailles par le nord-andin, rejoignant Bambamarca et Cajamarca avant

la capitale, puis poursuivi ma route vers la Bolivie. Je n'y ai pas manqué de rendre visite à

plusieurs personnes dont le travail au quotidien m'inspire le respect.

L'Alcides Vazquez: projet qui tourne avec quelques bâtons dans les roues. A Bamba j'ai logé dans notre ancien « chez nous », à l’Asistencia dans cette école rurale gérée par des sœurs pas

comme les autres1. Ce projet qui a maintenant plus de 20 ans, malgré son nom, n'a rien d'assistentialiste. Initialement

conçu comme une école primaire pour adultes du monde agricole, il accueille aujourd'hui environ 160 élèves,

essentiellement des adolescents inscrits en secondaire (les adultes sont 15% - les membres de la section primaire à

peine 10%). Le programme mélange cours traditionnels et ateliers techniques: confection de vêtements, électricité,

menuiserie et boulangerie. L'idée est que ces ateliers s'autofinancent ce qui n'est le cas, actuellement, qu'avec le pain.

Une partie importante des élèves sont internes et prennent des responsabilités dans la logistique du projet, répartis

en 5 postes: administration/finances, discipline, production (élevage et potager), pastorale, expression (concours/

festivités). Deux grands défis se profilent pour l'année 2012. Le premier est le déménagement forcé par les tensions

avec les nouveaux curés de Bambamarca. Ceux-ci, très conservateurs, désirent reprendre le contrôle des bâtiments et

ne partagent pas l'ouverture d'esprit des sœurs et des enseignants de l'Asistencia. La décision a donc été prise de

construire une nouvelle école avec l'appui de la congrégation. Le second défi est celui de lancer la section d'études

supérieures en obtenant le statut CETPRO (Centro Educativo Tecnico Productivo) ce qui permettrait aux élèves

d'obtenir un diplôme offrant de réels débouchés.

Promoteurs de santé: perte de vitesse mais de beaux résultats Il semble évident que le groupe de promoteurs n'a plus le même dynamisme qu'auparavant. La raison principale est

que dans plusieurs villages des postes de santé officiels ont été ouverts. Ceci est en soi une bonne nouvelle mais un

technicien fonctionnaire "étranger" ne remplacera jamais totalement une personne de référence expérimentée de la

communauté. Malheureusement, la complémentarité qui pourrait être bénéfique pour tout le monde n'est pas

spécialement encouragée par les structures mises en place par l'État.

Cependant, il ne fait aucun doute que plusieurs promoteurs (notamment Florencio...) sont bien décidés à continuer le

travail, à diffuser leur savoir et à continuer à se former. D'ailleurs, ils ont fait savoir que si d'aventure ils sollicitaient, à

l'avenir, une aide d'Esperanza ce serait afin de pouvoir participer à des formations (qui la plupart du temps

impliquent un déplacement hors de Bamba).

Page 7: Journal décembre 2011

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Chibolito: des appuis divers pour un projet qui a pris de la bouteille Les nouvelles sont bonnes même si le travail est laborieux et que le nombre d'enfants travailleurs dans les rues

augmente (ils seraient de 3 à 4000). Désormais, leur priorité est d'accompagner un groupe d'enfants/ados plus

restreint mais sur du long terme. Ainsi, 12 jeunes suivent des formations techniques: en gastronomie(5) –

cosmétique(5) – charcuterie(2). Ils développent, par ailleurs, un intéressant atelier de menuiserie et couture pour

les parents/enfants, atelier dont le bois a la particularité d'être fourni par le monstre minier Yanacocha. Cette

multinationale, pour tranquilliser sa conscience ou amadouer la population, se mue donc, à ses heures, en

bienfaiteur. Le Chibolito, qui aurait sans doute tort de s'en priver, espère obtenir de leur part un financement

pour acheter la maison qu'ils occupent (ne plus avoir à payer de loyer et y faire des aménagements).

Conscients qu'ils ne doivent pas se reposer sur un seul appui venu de l'étranger, le Chibolito sollicite souvent le

soutien de la mairie. Actuellement, elle prend en charge l'alimentation des jeunes (dont une moitié sont

pensionnaires et l'autre séjourne par intermittence). Prochainement, peut-être, elle financera l'acquisition de

matériel.

Red de Bibliotecas Rurales: rencontre furtive mais emballante J'avais, plusieurs fois, entendu parler d'Alfredo Mirez en bien. Bien que notre rencontre ne dura qu'une demi

heure cela a suffi à me convaincre qu'il s'agissait du genre de personne en lesquelles nous pouvions avoir pleine

confiance. D'une part, son engagement sincère dans ce projet ne fait pas le moindre doute. D'autre part, son

intelligence et ouverture d'esprit me laissent penser qu'entre ses mains ce réseau est entre de bien bonnes

mains. Ce qui me plait dans ce projet c'est sa dynamique itinérante et sa valorisation du savoir populaire. C'est

un projet culturel authentique et non du genre "on vous apporte un peu de culture bande d'incultes"3.

Escuela Puckllay: un petit bout d'femme qui déplace des montagnes Là aussi c'était une première pour moi. J'ai eu la chance de faire connaissance en live d'Anabeli Pajuelo directrice

de Puckllay. J'ai été séduit par l'humilité, la finesse et la détermination de cette femme artiste d'origine andine

qui n'a pas compté ses efforts pour faire du projet une histoire qui tourne. Elle souhaite, de plus, renforcer les

relations entre Esperanza et Puckllay au-delà de la seule question financière considérant que l'échange d'idées,

de contacts est aussi important que l'envoi d'argent.

J'ai pu aussi visiter les futures installations de l'école3 dans un quartier de l'extrême nord de Lima. D'ailleurs il y a

une excellente nouvelle avec l'attribution d'un financement d'Architectes sans Frontières qui devrait leur

permettre de commencer prochainement la construction.

A u Pérou, j'ai aussi rencontré le padre Rolando (projets avec des jeunes à Cajamarca), Pepe Távara

(Escuela Iniciativa à Lima) et Isabelle Beaufumé (Qosqomaki à Cuzco). Ils continuent énergiquement leur

travail respectif mais n'ayant pas de grande nouveauté à annoncer et étant contraint à être un peu succinct je

n'en parlerai pas plus en détail ici.

Nidelbarmi: la succession de Juan prend forme Mon séjour en Bolivie, bien que beaucoup plus court, m'a permis de revoir Juan Claessen (présent à El Alto pour

quelques semaines) et une partie de l'équipe du Nidel. Tout va plutôt bien et l'absence de Juan (qui doit passer

désormais plus de temps en Belgique) ne semble pas poser trop de problèmes. Les principales inquiétudes du

moment concernaient quelques tensions avec un groupe de voisins qui souhaiterait reprendre certains

bâtiments pour un autre projet et la disparition de l'ong belge Volens (par laquelle transitait une partie de leurs

donations)4.

La bonne nouvelle est que le Nidelbarmi est d'accord de permettre au Chibolito de s'inspirer de leurs créations.

Ils pourraient ainsi, dans leurs ateliers de menuiserie, réaliser à leur tour des jeux pédagogiques. Rien de tel que

l'échange de bonnes pratiques et de pouvoir jouer le rôle de pont entre les belles initiatives que nous

connaissons en Bolivie et au Pérou!

Thomas

1 Pour vous en convaincre lisez la traduction du texte que la soeur Fanny a proposé comme lecture pendant ma présence “Le pape que

même un athée voudrait”.

2 Je vous invite à consulter leur site internet qui a une version en français !

3 Les plans ont été réalisés par mon frérot Vincent et le papa de Soledad, Augusto.

4 Ce problème semble avoir trouvé une solution...

Page 8: Journal décembre 2011

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La "malédiction des matières

premières" est-elle une fatalité ?

A l’échelle des rapports Nord-Sud, rares sont

les échanges aussi significatifs que le

commerce des matières premières. C’est dans les

pays en développement, en Afrique, en Asie

centrale ou en Amérique latine, que se trouvent en

effet la majorité des ressources naturelles dont nos

sociétés développées font une consommation

toujours plus vorace.

Cette expansion sans précédent est bien à l’image

du modèle économique global qui s’est imposé à

l’échelle planétaire et qui repose principalement

sur une poursuite indéfinie de la croissance. Et

l’Amérique latine et le Pérou en particulier n’y font

pas exception, confondant allègrement, à quelques

exceptions près1, croissance économique, variation

du PIB et développement et oubliant au passage,

les autres dimensions constitutives de ce dernier:

durabilité environnementale, équité, justice sociale

et respects des droits humains.

Le résultat de cet «oubli» est partout visible : une

pression croissante exercée par les compagnies

minières et pétrolières sur les Etats, sur de

nombreux écosystèmes fragiles et sur les

populations dont les terres deviennent l’objet de

toutes les convoitises. Et bien trop souvent,

gisements abondants deviennent synonymes de

malheur ou de malédiction pour leurs propriétaires

« naturels », a fortiori lorsque cette exploitation se

déroule dans un contexte de conflit interne

comme au Congo voire dans des pays à régime

autoritaire. Dans un cas comme dans l’autre, elle

renforce alors le pouvoir des autocrates et

empêche les couches défavorisées, pourtant aux

premières loges pour essuyer les « effets

secondaires » de l’exploitation des matières

premières, de lutter pour un meilleur niveau de vie

ou tout simplement pour le respect de leurs droits.

Mais y a-t-il à tout cela comme une espèce de

fatalité ou un autre développement qui prendrait

en compte les dimensions ci-dessus est-il possible,

en particulier au Pérou?

C’est à cette question particulièrement vaste et

ambitieuse que tente de répondre un livre publié

en avril de cette année au Pérou et intitulé

« Transitions : post-extractivisme et alternatives à

l’extractivisme au Pérou »2.

En partant du constat que les activités extractives

constituent aujourd’hui le principal moteur

économique du Pérou, l’auteur pose deux

interrogations: est-il possible de penser ce

développement autrement, en changeant le

moteur et si oui quelles peuvent être les

alternatives au modèle actuel ?

D ans ce livre, un ensemble de spécialistes

péruviens, partagent leurs réflexions au sujet

de modèles « alternatifs » de développement, en

s’appuyant sur un nouveau paradigme conceptuel,

celui de «transition vers le post-extractivisme ».

Celui-ci n’est pas rupture ou abandon complet des

activités extractives, mais pose clairement la

question de leur poids dans l’économie nationale

afin d’en diminuer le caractère extraverti et

amorcer la réflexion quant au caractère fini des

ressources disponibles.

Mais ce questionnement est loin de faire

l’unanimité et de très nombreux acteurs, et pas

seulement ceux situés à droite sur l’échiquier

politique, soutiennent toujours que la dépendance

économique vis-à-vis des ressources naturelles

n’est pas un problème en soi et qu’au contraire, il

faut encore approfondir cette logique et continuer

à appuyer le secteur primaire. Face à ce consensus

encore très large, qui s’apparente dans de

nombreux cas à la croyance d’un véritable

eldorado et à l’équation simpliste, développement

égal croissance économique, la partie semble loin

d’être gagnée.

Cette croyance et ce simplisme sont cependant

bourrés de problèmes et montrent au grand jour

toutes les contradictions dont ils sont porteurs :

impacts environnementaux négatifs, tensions

sociales qui souvent dégénèrent en conflits3, faible

création d’emplois et d’efficacité en terme de

réduction de la pauvreté et de recul des inégalités.

P our faire court, on pourrait dire que

l’extractivisme, loin d’être porteur d’un

développement endogène, est d’abord et avant

tout le symptôme d’un « mal développement », en

raison de son incapacité à améliorer durablement

la qualité de vie des populations et à protéger

l’environnement. Mais alors, quelles alternatives

envisager pour inverser cette situation et engager

le Pérou sur la voie post-extractiviste ? Deux pistes

sont possibles.

INDUSTRIES INDUSTRIES EXTRACTIVESEXTRACTIVES ETET MODÈLEMODÈLE((SS) ) DEDE DÉVELOPPEMENTDÉVELOPPEMENT AUAU PÉROUPÉROU : :

Page 9: Journal décembre 2011

9

La première est celle d’agir à la marge sur le

modèle actuel en rectifiant et réformant les

stratégies mais sans en changer les fondamentaux,

par exemple en améliorant la technologie pour

une production plus propre et une meilleure

gestion des impacts environnementaux. C’est

certainement celle qui est la moins ambitieuse car

la moins porteuse d’une réelle alternative de sortie

du paradigme dominant, la logique d’extraversion

et de dépendance vis-à-vis des marchés mondiaux

restant inchangée.

La seconde, face à l’impasse à moyen et long

terme de la première, vise à questionner les

stratégies mêmes de développement sur

lesquelles repose l’extractivisme et à parler non

plus de «développement alternatif » mais bien

« d’alternatives de développement »4.

Si cela renvoie à un débat plus large sur la notion

même de progrès et celle de développement

qui y est liée, nous nous limiterons ici à

signaler qu’il ne s’agit pas, dans cette

perspective, d’interdire l’exploitation des

ressources naturelles mais bien de modifier

substantiellement les conditions et les

pratiques liées à cette exploitation. Une

première étape de cette transition permettrait

de distinguer trois modalités d’extractivisme

comme le montre la figure ci-dessous, partant du

modèle actuel pour aller vers un modèle beaucoup

plus « frugal » et sobre, le seul compatible avec un

véritable développement durable.

L a transition ou

les transitions, ici

à peine ébauchée(s)

mais beaucoup plus

l a r g e m e n t

développées dans le

livre en question,

appellent de fait à

une transformation

radicale du modèle de

développement actuel en vigueur au Pérou et plus

largement à l’échelle mondiale. Et cette transition,

on ne le répétera jamais assez, a besoin d’acteurs

politiques innovants et visionnaires et de citoyens

organisés capables de peser sur les décisions

quand celles-ci sont contraires à l’intérêt collectif.

Les récents événements de Cajamarca sont là

pour nous montrer toute la conflictualité des

processus en cours et la difficulté de tout type

d’ajustement. L’urgence de la situation actuelle et

les dégâts engendrés par la politique extractiviste,

qu’ils soient sociaux et/ou environnementaux,

appellent à des compromis inédits entre intérêts

forcément contradictoires. Les mois qui viennent

diront si la confiance que la majorité des électeurs

péruviens ont accordée à leur nouveau président

était bien ou mal placée…

Alain Laigneaux (ami de longue date, membre d’Esperanza, a vécu plusieurs

années au Pérou et travaille aujourd’hui à la CTB -

Coopération Technique Belge)

3.L’exemple récent du projet Conga à Caja-

marca et du traitement politique qui en a été

fait est exemplatif à ce propos. Pour davan-

tage d’information sur le sujet, voir par

exemple le site de l’Institut de Défense

légale www.idl.org.pe ou celui de la Defen-

4.Sur la nécessité de penser ici aussi en

Europe à un autre modèle voir notamment

le site les Economistes Européens pour une

Politique Alternative en Europe www. euro-

memo.eu ou celui des Economistes atterrés

www. economistesatterrés.org

2.Transiciones, post extractivismo y alterna-

tivas al extractivismo en el Perú. Editores:

Red Peruana por una Globalización con

Equidad - RedGE y Centro Latinoamericano

de Ecología Social – CLAES, Lima 2011.

1.On peut citer l’Equateur de Correa, la

Bolivie de Morales voire même le Pérou où

l’actuel président Humala avait promis,

durant sa campagne électorale, d’adopter

une politique nettement plus respectueuse

des droits des populations en matière de

conflits sociaux.

Représentation schématique de trois types d’extractivisme selon leurs impacts sociaux et environnementaux et

degré de dépendance vis-à-vis des exportations

Page 10: Journal décembre 2011

10

T oute la région de Cajamarca et en

particulier les zones qui dépendent

pour leur approvisionnement en eau des

hauts plateaux situés entre cette ville et

Bambamarca se sont dressées et organisées

contre un projet minier dévastateur, celui de

Conga. A Bambamarca, la sœur Fanny,

responsable du centre Alcides Vasquez, a pris

la tête de l’équipe d’intendance qui a offert

alimentation et soutien logistique aux

manifestants et grévistes. Esperanza a

accepté de servir d’intermédiaire, pour lui

envoyer une aide d’urgence récoltée auprès

de ses amis de Belgique.

Plus les espérances pré-électorales avaient été

intenses, plus grandes sont aujourd’hui les

déceptions.

Nous savions, dès l’été dernier, que les concessions

qu’il avait du consentir pour vaincre au deuxième tour

allaient obliger Ollanta Humala à la modération et à

chercher à rallier à lui des secteurs nettement moins à

gauche. Néanmoins, il était évident que ceux qui

avaient voté pour lui ont conservé jusqu’il y a peu

l'espoir que son gouvernement allait apporter de

profonds changements sociaux au Pérou. C’est bien

pour cela que tant de personnes des secteurs

populaires s’étaient enthousiasmés et engagées à

fond dans la bataille politique et morale pour éviter à

tout prix le risque que représentait Keiko Fujimori.

Cette espérance de changements radicaux en faveur

des plus pauvres a dramatiquement pris fin le mois

dernier dans le conflit de défense de l’eau contre les

mines à Cajamarca.

H umala s'est résigné à se contenter de “gérer” le

Pérou. Les puissances économiques ont fait

rapidement de lui ce qu'elles avaient réussi à faire

avec presque tous ses prédécesseurs: les circonvenir,

les engraisser, les convertir, les contrôler. Seules

exceptions dans l’histoire, deux cas: un puissant

industriel, Billinghurst, trop riche pour se laisser

corrompre. Les forces ultralibérales n’ont pu le

transformer en domestique lui un grand patron, motif

pour lequel seul un coup d'État pouvait leur donner la

solution. Puis un chef militaire s’appuyant sur le

peuple et sur l’armée, le général Velasco. Dans les

années 60 la droite n'a pas pu lui faire peur

(impossible d’intimider le chef de l’armée soutenu par

tout le peuple) et par là même les forces de droite

n'ont pu le combattre que médiatiquement,

satanisant son image. Tous les autres sont

rapidement retournés au bercail de l’empire des

marchés si tant est qu’il aient essayé brièvement d’en

sortir. Très vite donc, Humala aura lui aussi décidé de

s’y résoudre contre les attentes de son électorat.

La brutale et injustifiable déclaration de l'état

d'urgence, alors qu’on était sur le point d'arriver à un

accord dans le conflit de Cajamarca, aura,

catastrophiquement, non seulement coûté son poste

de premier ministre à Salomon Lerner, mais aussi

laissé entrevoir une périlleuse direction que semble

avoir choisie le gouvernement: “ne pas conclure

d’accord par la négociation si la partie adverse n’est

pas suffisamment contrainte de les respecter, opter

plutôt pour une militarisation de la zone, mieux

susceptible de protéger les intérêts du grand capital

là où des populations tentent de prendre des

positions incontrôlables par lui”.

C ajamarca est bien loin d’être une ville à la

tradition turbulente, habituée à la rébellion ou

la sédition. Tout au contraire, Cajamarca ne s’oppose

pas à tous les projets miniers, mais elle est

extrêmement lassée de l’exploitation outrancière des

compagnies minières polluantes, exploratrices,

arrogantes et corruptrices (en tête desquelles

Yanacocha a largement démontré son intérêt

purement mercantile au détriment de tout respect

des organisations paysannes et/ou de tout

investissement dans le développement local).

Maintenant Cajamarca est une ville prise "par les

forces de l'ordre".

Celui imposé par le bâton et les balles si c'est

nécessaire pourvu que personne ne s'oppose à notre

destin de vendeurs de roches moulues. Et un bâton et

une balle pour ceux qui osent se redresser après 200

ans de mépris.

D éjà tombé le masque du réformateur, éteintes

les lumières du centriste, Humala marche à pas

légers vers un rôle d'exécuteur testamentaire du

modèle imposé, il y a peu, par une bande de

délinquants dont le meneur, Fujimori, purge

aujourd’hui une peine de 25 ans pour crime contre le

peuple péruvien.

4

LA DÉFAITE DE L'INTELLIGENCE

Page 11: Journal décembre 2011

11

5

Que Humala se prépare demain à d'autres rébellions du type de celle de Cajamarca. Car s'il croit pouvoir intimider

impunément en ordonnant, sans aucun mandat d'arrêt, la détention dix heures durant de dirigeants qui sortaient d'un

rendez-vous au Congrès où ils s’étaient rendus en négociateurs pacifiques et constructifs, il se trompe. La population

n’est plus aujourd’hui un troupeau de moutons capable d’avaler toutes les couleuvres qu’on lui sert.

S'il croit qu'en investissant 500 millions de soles dans une infrastructure il va pouvoir s’acheter les bonnes grâces de

Cajamarca, alors que, dans le même temps, il paralyse, dans la plus totale illégalité, les finances du gouvernement

régional, il se trompe doublement.

Et s'il croit que les applaudissements de la droite supposent un verdict populaire en sa faveur, il se trompe trois fois.

Quand bien même vous publierait-on, Monsieur Humala, quelques enquêtes qui vanteraient votre popularité, méfiez-

vous-en, Mr le Président. Les enquêtes souriaient aussi à Mr Fujimori. L'histoire du Pérou est remplie de ces ovations

fallacieuses. Les succès "de l'ordre" seront toujours provisoires quand le but n'est pas de faire une justice mais de

durer en place, de gagner les bonnes grâces des investisseurs miniers.

O r, il ne vous fallait qu’une minute de courage politique : il s’agissait juste de biffer Conga de l’ordre du jour des

projets miniers à permettre ou favoriser en 2012. Non seulement parce qu'il s’agit d’un projet incompatible avec

l'agriculture et la préservation de ressources hydriques de la zone, mais aussi parce que son Étude d'Impact

Environnemental était intentionnellement et malhonnêtement incomplète. Et enfin parce que, de plus, Conga est fille

de Yanacocha, une entreprise qui a fait tout pour que les Cajamarquinos la détestent et la redoutent.

Maintenant, Mr le président, vous répétez l’argument totalement indigne d’Alan Garcìa : «le sol est à ceux qui le

cultivent mais le sous-sol est à l'État ». Pour arriver au sous-sol il faut perforer les sols, abattre les propriétés, changer

les paysages, tuer des eaux. Il est totalement inadmissible d’exposer sol et sous-sol à la voracité minière avec la

complicité de l'État, bien peu de temps après avoir solennellement promis juste l’inverse !

Dans son Canto General, Neruda a écrit, parlant d’un autre président ayant au Chili trahit les espoirs mis en lui dans un

autre conflit social minier :

"... les yeux dans les mines se dirigent vers un point, un traître vicieux qui pleurait à leurs côtés, quand il demandait leurs votes pour grimper au trône ... À mon peuple il a arraché son espérance, en souriant, l'a vendue aux ténèbres au meilleur enchérisseur, il l'a écrasé dans la gorge de la mine, et lui a dicté un salaire à la pointe des fusils, tandis qu'il gouvernait en dansant face aux dents aiguisées de caïmans nocturnes ".

Un dirigeant qui perd ses idéaux, un gouvernement qui tourne le dos à son essence

même, et n’offre plus qu’un horizon de balles et de pragmatisme ? Le phénomène a un

nom: c'est l'échec de l'intelligence et le triomphe de l'administratif.

Page 12: Journal décembre 2011

12

Un point sur une affaire qui a fait

grand bruit en Bolivie, qui est le

reflet des divisions de la société

bolivienne et de visions de

"développement" contradictoires.

L e projet est la construction d’une route dont un

des tronçons prévoit de traverser le cœur d’une

réserve indigène, le TIPNIS dont le territoire couvre

environ un million d’hectares de forêt tropicale.

Le TIPNIS a été déclaré parc national en 1965 et

territoire indigène dans les années 1990. Il est habité

par environ 10 000 indigènes subdivisés en 64

communautés et appartenant à trois groupes

différents : Yuracarés, Mojeños et T’simanes (Indiens

des terres basses - amazoniens). Il est aussi convoité

par d’autres acteurs, comme les colons cocaleros, qui

sont des indiens venus des hautes terres andines pour

cultiver la coca en zone subtropicale, à l’instar d’Evo

Morales dont ils constituent la base de soutien la plus

fidèle (Indiens des terres hautes – quechuas/aymaras).

Pourtant, dans les années 1990, les cocaleros avaient

passé un accord avec les indigènes locaux établissant

une "ligne rouge" à ne pas franchir. Il faut enfin

signaler qu’il s’agit d’une zone très isolée offrant des

conditions idéales à l’activité des narcotrafiquants et

des trafiquants de bois précieux. Il y a aussi des

prospections pétrolières dans la région.

Le gouvernement a des arguments recevables pour

justifier son projet de route : intégration du territoire

national, promotion du développement économique

et consolidation de la présence de l’État en Amazonie,

un région traditionnellement à la merci d’élites locales

plus ou moins mafieuses liées entre autres à

l’exploitation forestière et à l’élevage de bovins. De

leur côté, les autochtones craignent une invasion par

les cocaleros et les forestiers, et une dégradation

environnementale massive de leur habitat. Ils exigent

que leur soit appliqué le droit à la consultation prévu

dans la nouvelle Constitution.

Le 15 août débute une grande

marche de protestation vers

La Paz (VIII Marcha Indígena

arrivée à destination le 19

octobre). En cours de route, le

25 septembre, la police est

intervenue de façon

inattendue et brutale contre un campement

d’indigènes. Théoriquement, les policiers étaient

censés empêcher un affrontement entre les indigènes

amazoniens et des paysans aymaras et quechuas

partisans du projet de route qui bloquaient Yucumo

pour éviter la progression de la marche. Mais

l’intervention a dégénéré en répression violente, les

policiers ont matraqué et menotté les protestataires

amazoniens, y compris des femmes portant leurs

nourrissons, et les ont bâillonnés avec du ruban

adhésif.

Il est par ailleurs exact que quelques heures avant les

incidents, le ministres de Affaire étrangères David

Choquehuanca – qui est paradoxalement un des

membres les plus "pachamamistes" du

gouvernement, au moins au niveau du discours –,

venu négocier avec les marcheurs, avait été « retenu »

par un groupe de femmes qui l’ont obligé à marcher

avec elles pendant plusieurs heures. Mais ce type de

pression est extrêmement fréquent en Bolivie, et Evo

Morales lui-même y a recouru dans le passé. Cela

n’excuse donc pas le débordement policier.

TIPNIS, EVO TIPNIS, EVO FAITFAIT MARCHEMARCHE ARRIÈREARRIÈRE, , POURPOUR COMBIENCOMBIEN DEDE TEMPSTEMPS? ? **

Page 13: Journal décembre 2011

13

Ces actions ont engendré une vague

massive d’indignation et de manifestations

dans les villes du pays et un appel à la

grève de la COB, la centrale ouvrière

bolivienne. La ministre de la Défense

Cecilia Chacón a démissionné en signe de

désaccord avec la répression. 24 heures

après les affrontements de Yucumo, Evo

Morales a déclaré qu’il n’était pas

responsable de l’ordre de réprimer, que

l’action des policiers était "impardonnable" et qu’il

suspendait le projet de route et le soumettrait à

référendum dans les deux départements concernés,

Cochabamba et Beni. Le ministre de l’intérieur,

Sacha Llorenti – qui nie lui aussi toute responsabilité

directe – s’est vu forcé de démissionner.

Le 24 octobre 2011, le gouvernement a promulgué

la loi nº 180 de protection du TIPNIS. Quelques

semaines après, des ministres et le président lui-

même commencent une campagne de propagande

en faveur de la route stoppée et pour l'annulation

de la loi conquise par la VIIIème Marche Indigène.

Ces graves incidents seraient-ils le symptôme d’une

incompétence, d’un manque de dialogue, d’un

autoritarisme ou de "contradictions au sein du

peuple"? Les versions officielles contradictoires sur

l’origine et la nature des ordres impartis aux

policiers démontrent une certaine incompétence.

Mais il y a aussi une logique jacobine autoritaire à

travers lequel l’État prétend être le représentant

exclusif de l’intérêt général tandis que les

communautés ne seraient mues que par des

motivations particularistes, surtout lorsqu’il s’agit de

projets de développement (routes, exploitation

pétrolière, etc.).

E n outre, le

gouvernement manie

de façon systématique la

théorie de la conspiration,

accusant les indigènes des

terres basses d’être au

service de, ou bien

manipulés par,

l’ambassade des États-

Unis, l’USAID, des

politiciens de droite ayant

des visées putschistes, des

ONG, etc. Il existe des

preuves qu’il y a eu des conversations

téléphoniques entre certains dirigeants de la

marche et des fonctionnaires de l’ambassade

américaine, et une série d’ONG

environnementalistes internationales sont par

ailleurs bien présentes sur le terrain. Mais cela ne

change rien à la substance du problème ni aux

motivations de fond des acteurs locaux.

Quant aux "contradictions au sein du peuple", elle

sont manifestes. Les secteurs paysans-indigènes

originaires des hautes terres andines, et les

cocaleros en particulier, sont largement favorables

au "tout-développement" accéléré et à la modernité

marchande – ce qui est fort compréhensible dans

un pays pauvre comme la Bolivie. Ils sont eux-

mêmes porteurs d’une forme de capitalisme

populaire informel particulièrement florissant. Les

indiens de terres basses sont souvent plus hostiles

aux projets de développement à outrance, même si

par ailleurs certaines communautés amazoniennes

n’hésitent pas à entreprendre leurs propres

transactions lucratives avec les exploitants

forestiers, par exemple.

Enfin, la faiblesse de l’État amène fréquemment les

forces de l’ordre à intervenir de manière abusive,

sans capacité de prévention ni professionnalisme.

Les conditions de travail des policiers sont souvent

lamentables, ce qui ne justifie en rien les

débordements de la répression, mais explique en

partie leur caractère, sous ce gouvernement comme

sous les régimes antérieurs.

*Vous trouverez sur notre blog esperanzatiers-

monde.blogspot.com un documentaire et un article

sur cette affaire !

Page 14: Journal décembre 2011

14

L es péruviens disent à qui veut les

entendre : “Nous sommes des

mendiants assis sur un banc d’or”.

Aujourd’hui, plus que jamais dans

l’histoire, les entreprises

multinationales convoitent leur or et

démontent leur banc : alors il ne reste

plus aux péruviens que deux

solutions : se coucher ou se mettre

debout. Et ils sont de plus en plus

nombreux à se mettre debout.

Au nord du Pérou, à Cajamarca, l’entreprise

minière Yanacocha de Newmont exploite depuis

15 ans la mine d’or à ciel ouvert la plus grande

d’Amérique Latine. Les communautés paysannes

de la région ont souffert de la contamination et

de la pollution de leurs terres, lacs et rivières par

le mercure qui sert à fixer et récupérer l’or. Cette

entreprise veut s’étendre encore dans la région

avec un projet d’investissement de près de 5

milliards de dollars. Elle prévoit la disparition de

quatre lacs en amont de la vallée, deux pour

l’exploitation de l’or et deux pour le stockage

des déchets de minerais. Cela signifie pour les

communautés des dégâts écologiques et une

agression culturelle impossibles à comprendre et

à accepter. Pour les indigènes, la terre et l’eau

sont vivantes et donnent la vie. Ils se révoltent,

se mettent en grève. Sur leurs pancartes ils

écrivent : “L’eau c’est la vie”. “L’eau ne se vend

pas, l’eau se défend avec le sang”. Lors d’un

affrontement avec la police, il y a eu 18 blessés.

Ollanta Humala, notre président, déclare l’état

d’urgence dans la région. Les paysans

continuent la grève. La situation est très

tendue. L’issue du conflit, incertaine.

L’organisme gouvernemental qui porte le

beau nom de “Défense du peuple”

signale 217 conflits importants dans le

pays dont le barrage d’Inambari et les

mines de Puno. Partout le cycle de

violences se répète: agression des

entreprises d’extraction d’or, de pétrole,

de bois, résistance des peuples andins et

amazoniens, répression des forces de

l’ordre ou du désordre établi, avec son

coût en vies humaines. Comment briser

cette chaîne de violence ? Nous savons

que souvent cela se termine par la

militarisation des conflits sociaux : le

peuple paie le prix du sang et les

puissants gagnent en argent et en

pouvoir. Que faire ? Ne pas refuser toute

exploitation minière, mais la règlementer

pour réduire au minimum ses dégâts

écologiques et répartir de manière

équitable ses bénéfices avec les peuples

indigènes. Un rêve ? Une utopie ? Mais

“l’utopie n’est pas l’irréalisable, c’est

l’irréalisé”. “Un autre monde est possible”

disent depuis longtemps les participants

aux forums mondiaux alternatifs et les

“indignés” d’aujourd’hui. Un autre

système économique et financier, une

autre manière de produire, de répartir et

de consommer, un autre mode de vie

sont possibles, nécessaires, urgents. Un

chef indien disait aux blancs: “Quand vous

aurez abattu le dernier arbre, pêché le

dernier poisson, empoisonné l’eau, l’air et

la terre, vous vous rendrez enfin compte

qu’avec vos mains pleines d’or et de

dollars vous ne pourrez plus manger ni

vivre”.

Il faudra bien qu’un jour, pas trop lointain

je l’espère, les minorités riches du monde

comprennent qu’elles doivent renoncer à

leur “bonne vie” pour que la majorité des

habitants de la planète puissent

simplement vivre, et “bien vivre”. Car, “s’il

n’y a pas d’avenir pour les pauvres, il n’y

aura pas non plus d’avenir pour les

riches”.

L’O

R O

U L

’EA

UL’

OR

OU

L’E

AU

Comme je vous dit, l’eau et l’or peuvent aller ensemble. Mon robinet par

exemple, il est en or massif.

Page 15: Journal décembre 2011

15

J e crois que ce que j'aime le mieux à Noël c'est

d' offrir des cadeaux... car attention pas

n'importe quels cadeaux! Devoir trouver Le bon et en

être convaincu: c'est ça qui est amusant!!

Ce qu' il y a de gai dans tout ça c'est que pour offrir

un bon cadeau on prend souvent plus le temps! C'est

ainsi qu'à chaque période de Noël, je prend un plaisir

fou à découvrir de nouveaux livres, à écouter de la

musique, à trouver de bons spectacles à offrir, un bon

film à regarder, un bon jeu de société à partager... Et

bien évidemment, je termine par offrir des cadeaux

que je me serais bien offert à moi même!

Donc voici la liste des cadeaux que je vous aurait bien

offert ce Noël, à vous et à moi bien sur!!!!

Soledad

Pedrosa / "PORTUGAL"

J'ai craqué pour le style

des dessins, l'histoire

assez simple et belle.

Ceux qui ont déjà été

faire un tour au Portugal aimeront à

coup sûr, et ceux qui, comme moi, ne

connaissent le Portugal que grâce à une

chouette colloc, un sympathique boulanger

dans le quartier ou les airs de Fado, je suis

sûre que ça vous donnera, une envie folle d'

y aller!

Des dialogues en français et en portugais....

mais même sans le parler, on suit très bien

toute l'histoire. Et sur certains passages, il

suffit juste de se laisser bercer par cette lan-

gue aux sonorités chaleureuses!

C'est aussi le retour aux sources qui est

émouvant dans ce livre: le personnage princi-

pal est invité à passer quelques jours au Por-

tugal, dont sa famille est originaire et où il

n'était plus allé depuis l'enfance....

Je vous laisse découvrir la suite...

Susheela Raman / "VEL"

(Née en Angleterre de parents

indiens, son dernier album s'appelle: "Vel" )

Je me suis laissée emporter par sa

voix, jusqu'au moment où quel-

qu'un est venu taper sur mon

épaule car je monopolisait les

écouteurs à la FNAC de Bruxelles...

Je vous la conseille mais je crois

qu'il vaut mieux l'écouter chez soi

et sans écouteurs! (je pense d'ail-

leurs que le mec de la FNAC râlait

juste parce qu'il voulait, lui aussi,

écouter Susheela!)

Orchestre Internationale du Vetex / "TOTAL TAJINE"

( http://www.myspace.com/orchestreinternationalduvetex )

Autre découverte à offrir où à s'offrir, l'Orchestre International

du Vetex est une sorte de fanfare constituée d'une vingtaine

de musiciens : flûtes, clarinettes, saxophones, trompettes,

trombones, tubas, percussions, accordéon et violon. Voilà donc

une formation "déambulatoire", mais dans un esprit

beaucoup plus rock'n'roll, voire punk et déjanté. Ils sont

Belges, pour la plupart, flamands et wallons, ainsi que

français. Et ils vous feront sauter, chanter, danser!

Bande Déssinée

Musique

Petits meurtres et faits divers:

Un super jeu pour adultes extravertis !! Si

vous avez bien aimé "Loup Garou", ceci est

encore mieux!

Rendez vous innocent aux yeux de l'inspec-

teur si vous êtes coupables et coupable si

vous ne l'êtes pas! De quoi bien embrouil-

ler l'inspecteur!

Mention spéciale

aux 241 diffé-

rents cas poli-

ciers que vous

propose le jeu!

Des jeux !!!

Page 16: Journal décembre 2011