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JOURNAL INDÉPENDANT Juin - juillet 2011 Numéro 99 2,50 € des deux rives JOURNAL Le (page 23) VERNEUIL AVENUE DU CHÂTEAU : LES RIVE- RAINS SOPPOSENT AU MAIRE INTERCO’ L’ÉLARGISSEMENT DE LA CA2RS EN QUESTION (pages 5 à 10) ANDRÉSY LE CHANTEUR ALAIN SCHNEIDER PARTICIPE À UN PROJET SCOLAIRE (page 14) Le PS chasse sur les terres de l’UMP Passer de six à douze commu- nes pose des problèmes institu- tionnels, financiers et politiques. Comprendre les enjeux est indis- pensable. Le schéma proposé est-il cohérent ? A-t-il un avenir, notamment financier ? État actuel de la CA2RS. Cette affaire est emblématique de l’absence de culture de la négocia- tion et de la pratique de la démo- cratie directe en France. Elle traduit aussi une absence de transparence dans la manière de présenter et d’expliquer une opération d’une telle importance. L’année scolaire qui se termine aura été marquée, à Andrésy, par un projet exceptionnel de classes concernant deux écoles (Marottes et Denouval). Avec la participation de six classes (de la moyenne sec- tion de maternelle au CM1) et de sept enseignants. Pages 5 à 7 Manuel Valls (PS), candidat à la primaire socialiste, en visite à Vernouillet, a fait campagne sur la sécurité... le thème le plus «vendeur» de la droite. (Page 24) (Photo J2R)

Journal des Deux Rives n°99

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L'interco, environnement sports pour les mois de juin et juillet 2011.

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JOURNAL INDÉPENDANT Juin - juillet 2011 Numéro 99

2,50 €

des deux rivesJOURNALLe

(page 23)

VerNeUIL Avenue du ChâteAu : Les rive-rAins s’opposent Au mAire

INterco’ L’éLArgissement de LA CA2rs en question

(pages 5 à 10)

ANdrésyLe ChAnteur ALAin sChneider pArtiCipe à un projet sCoLAire

(page 14)

Le Ps chasse sur les terres de l’UMP

Passer de six à douze commu-nes pose des problèmes institu-tionnels, financiers et politiques. comprendre les enjeux est indis-pensable. Le schéma proposé est-il cohérent ? A-t-il un avenir, notamment financier ? état actuel de la CA2RS.

Cette affaire est emblématique de l’absence de culture de la négocia-tion et de la pratique de la démo-cratie directe en France. Elle traduit aussi une absence de transparence dans la manière de présenter et d’expliquer une opération d’une telle importance.

L’année scolaire qui se termine aura été marquée, à Andrésy, par un projet exceptionnel de classes concernant deux écoles (Marottes et Denouval). Avec la participation de six classes (de la moyenne sec-tion de maternelle au CM1) et de sept enseignants.

Pages 5 à 7

Manuel Valls (PS), candidat à la primaire socialiste, en visite à Vernouillet, a fait campagne sur la sécurité... le thème le plus «vendeur» de la droite. (Page 24) (Photo J2R)

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édItorIALLE JOURNAL DES JUiN - JUiLLEt 2011

3www.journal-deux-rives.com

Un déni de démocratieDans son De la Démocratie en Amérique, Alexis de

Tocqueville opposait la vitalité de la démocratie américaine locale – malgré des normes comp-

tables approximatives – à l’atonie de la vie publique de la commune française, mais qui pouvait, elle, s’enorgueillir de comptes tenus au cordeau. Quand on analyse le cas de la Communauté d’agglomération des 2 Rives, on constate fi-nalement que, si beaucoup d’eau a coulé sous le pont de Triel, Tocqueville - qui a fréquenté assidûment la région - pourrait à loisir souligner que les mœurs de la démocratie locale n’ont que peu évolué. Mais à qui la faute ?

Ne nous méprenons pas ! La première responsabilité est cel-le du citoyen, insuffisamment exigeant envers l’institution publique locale, et qui ne se mobilise qu’à l’occasion des élections, donnant ainsi un quitus bien pratique aux élus, mais dont il ne manquera pas de payer le prix.

La participation de plus en plus faible aux élections est un signe particulièrement inquiétant en ce sens qu’il fragilise les bases même de la démocratie et, au-delà, du contrat so-cial, fondement de la République. Plus inquiétant encore, en se plaçant en simple consommateur de la chose publique, le citoyen en oublie son rôle d’acteur, de détenteur du pouvoir suprême et de pièce maîtresse du débat public. À l’inverse, il est plus prompt à râ-ler qu’à débattre, plus enclin à quémander des passe-droits et à défendre des avanta-ges catégoriels qu’à construire un projet collectif. Il est bien plus passionné dans l’art de la flagornerie et de la compro-mission que dans l’exigence morale que requiert la lourde responsabilité de contrôle qu’il devrait exercer sur l’action des élus dans la conduite des affaires pu-bliques. Fréquentez les conseils municipaux, et vous verrez les bancs réservés au public bien dégarnis, quand ils ne sont pas vides !

Certains s’interrogent : quelle est la légitimité d’un Conseil qui n’est composé que de membres des majorités des diffé-rentes communes (conséquence du scrutin majoritaire à deux tours), sans que les oppositions soient représentées ? Or, la démocratie exige une majorité et une opposition. Dans le cas des triangulaires, par exemple, certains conseils municipaux

sont élus par à peine 30% des voix, elles-mêmes représentant 60 à 70% des inscrits. Finalement, pour certaines communes, les élus siégeant au Conseil de la Communauté d’aggloméra-tion ne représentent qu’à peine 20% des inscrits !

La Communauté ne serait-elle pas l’instance idéale où réin-troduire par équité une part de proportionnalité ?

La loi sur le regroupement des communes est un modèle de confiscation de la responsabilité citoyenne car elle n’exige pas l’adhésion expresse des citoyens au projet de commu-nauté et rend celle-ci quasi-irréversible. Si on comprend le souci du législateur de rationaliser le mille-feuilles adminis-tratif français, cette volonté doit également s’accompagner d’une exigence de vitalité de la démocratie. Car ne nous trompons pas : une architecture publique, aussi perfection-née soit-elle - et on peut faire confiance à nos gouvernants pour nous en bâtir de splendides - ne remplacera jamais l’action de citoyens conscients de leurs devoirs et exigeants dans leurs attentes.

La nouvelle loi RCT (Réforme des Collectivités Territoria-les) réduit la libre administration des collectivités en corse-

tant vigoureusement leur capacité à lever des ressources locales, et oblige ainsi les communes à se regrouper dans une ap-proche administrative et technocratique. Seul petit progrès : les élus des conseils des Communautés pourront être élus au suffrage universel. Pour le reste, c’est une Commission départementale composée du préfet et d’élus locaux qui organise la mise en commun des territoires dans un gigantesque jeu de puzzle. La décision fi-

nale revient aux représentants des Conseils municipaux qui ont eux - et c’est là la dernière fenêtre ouverte - la faculté de consulter leur population. Encore une fois, les citoyens sont priés de regarder ailleurs pendant que des instances politico-administratives décident de leur avenir à leur place. Nous appelons les citoyens à exiger de leurs élus que soient organisées des consultations, comme la loi le permet, sur les schémas d’organisation de la Communauté d’aggloméra-tion. Sans quoi, la construction de l’intercommunalité n’est pas un progrès, mais constitue un véritable déni de démo-cratie.- M. Kleiche

Nous appelons les citoyens à exiger de

leurs élus l’organisation de consultations locales

sur l’interco’ comme la loi le permet.

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soMMAIreLE JOURNAL DES JUiN - JUiLLEt 2011

ÉDITORIALun déni de démoCrAtie pAge 3

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EN bREF pAges 38-39

Journal indépendant, fondé en 2001. Directeur-fondateur : Rodrigo Acosta.Commission paritaire : 0311 I 79525. ACOSTA.COOPACTIVE R.C.S. PONTOISE 490 151 271.Siret 490 151 271 00023 NAF 70.22Z.TVA FR 76 490 151 271.

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le journal des deux rives est un journal à vocation citoyenne. Son objectif est double : traiter des questions locales touchant le territoire de la Com-munauté d'Agglomération des Deux Ri-ves de Seine et au-delà, ouvrir le débat sur les questions nationales et internationales. Farouchement attachés à la liberté d’ex-pression et à la participation démocrati-que, nous souhaitons que le journal soit un lieu de discussions vivant, sans secta-risme, dogmatisme ni esprit de polémique stérile. Le journal est ouvert à l’expression de toutes les opinions, dans le respect de quelques grands principes : démocratie, laïcité, égalité, non-discrimination, ab-sence d’atteinte à la dignité humaine. En conséquence, le journal ne soutiendra ni de près ni de loin de candidat à des élec-tions locales sur son territoire de diffu-sion.La ligne éditoriale est décidée et mise en œuvre par la rédaction, en toute collégialité.

rédaction : Rodrigo Acosta, Claude Barouh, François Darcq, Damien Delerin, Robert Landsberger, Pierre Tassain, Lionel Wastl.

Ont participé à ce numéro : Rachel Ba-non, Gaston De Roche, Bernard Foine, Mustapha Kleiche, André Metzger et Nestor.Les articles, photos, dessins et infogra-phies publiés ne peuvent en aucun cas être reproduits sans l'autorisation expres-se de la rédaction. abonnement 10 numéros : 23 €Prix unitaire : 2,50 €.Attention : en raison de l’augmenta-tion du prix du papier, l’exemplaire, à partir du numéro 99, passe à 2,50 €.

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de jACk kerouACpAge 33

Boues dAns LA pLAine de trieL BLoC-notes de L’histoire pAge 34

INTERCO : UNE RÉFORME EN QUESTIONsChémA interCommunAL :inCohérenCes et ContrAdiCtions pAges 5 et 6Cté d’AggLomérAtion et éConomies d’éCheLLe pAge 7CA2rs : pLus d’impôts et pLus de personneL ! pAge 8

vernouiLLet Le ps ChAsse sur Les terres de L’ump pAge 24

rugBy LA foLLe journée des ChAmpions trieLLois

nAtAtion hommAge à «guy portA»

hAndBALL

pAge 32

2e tournoi des etoiLes,une BeLLe réussite pAge 32

SPORTS

pAge 25Les nuisAnCes Aériennes vont «mAssACrer notre territoire»

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pAge 31

pAge 9LA CA2rs A-t-eLLe un Avenir ?

CArrières qui instrumentALise qui ? pAge 16

ACTUALITÉ LOCALEAndrésy pAge 14un projet pédAgogique exempLAire

CondAmnAtion judiCiAire et « Bonnet d’âne » pAge 15

ChAnteLoupAveC Les pAssionnés de voitures AnCiennes pAge 18Magellan’s business pAge 17

trieL pAge 19LA CLoChe trieLLoise du 3e miLLénAire A sonné !pAges 20-21et enCore pLu...s de Béton

verneuiL Avenue du ChâteAu : pAs une sinéCure pour tAutou ! pAge 23

une palapa à LA viLLA sAvoyeBALLAdes en yveLines pAge 35Le ChArme de L’Art et du LAngAge«oCtuor-sur-seine» pAge 36

Le BouCher des vAniteux

bIEN ÊTREpAge 37gAstronomie

pAge 10mAureCourt : réALisme éConomique et risque poLitique

pAges 11-13CentrALité et éCo-pôLe BouLeversent LA ConCertAtion

LA CoMpagnie des Contraires s’instALLe

LA seine-AvAL, un nouveAu gAsLAnd ? pAge 26

pAge 272,5 km des Berges de seine réhABiLités

pAge 30dette greCque : Comment Assumer de ne dire jAmAis !

CirenA

gAz de sChiste :éCoLogie :

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INtercoLE JOURNAL DES JUiN - JUiLLEt 2011

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La réforme des collectivités territoriales engagée par le gouvernement Fillon rendait obligatoire l’appartenance à une intercommunalité. Les Yvelines étaient en retard puisqu’une centaine de com-munes restaient isolées. Cet-te réforme a comme objectif principal de créer un double pôle département/région et communes/intercommuna-lités permettant la simplifi-cation du cadre institution-nel ainsi que la constitution de métropoles, autour d’un bassin de vie.En se limitant au nord des Yvelines, le moins que l’on puisse dire c’est que les dé-cisions du préfet ne remplis-sent pas les objectifs assignés par le projet de loi. Les en-jeux de politique locale ont été trop forts. Pire : les re-groupements de communes proposés contredisent les propres recommandations du représentant de l’Etat qui dataient de 2007 !La découverte en avril dernier de la carte définitive de regroupement intercommunal proposée par le préfet des Yvelines a jeté dans l’expectative les spécialistes et certains élus : les propositions de regroupements (nous nous limiterons au nord des Yvelines) relèvent majoritairement des enjeux politi-ques locaux. Le souci de cohérence territo-riale, censé guider la réforme, est largement passé à la trappe. De Mantes à Saint-Germain-en-Laye, le constat est atterrant :- Limay la communiste et Issou la socialiste qui se regroupent en interco croupionne pour refuser d’intégrer la communauté d’ag-glomération de Mantes (CAMY) pilotée par l’UMP ; - l’interco socialiste de Meulan/Les Mureaux

qui se coupe de l’interco Seine-Mauldre des communes UMP de Flins et d’Aubergen-ville ;- notre CA2RS pilotée par l’UMP Cardo qui réussit l’exploit de n’intégrer aucun des deux pôles dominants de son bassin de vie (Poissy et Conflans) tout en incorporant des villages, atomisant encore plus son territoire ; - l’éléphantesque interco « Seine et Forêts », créée de toutes pièces par le préfet, sans co-hérence territoriale, coupée par la forêt de Saint-Germain, regroupant plus de deux fois plus d’habitants que la CA2RS ; - l’interco défensive Maisons-Lafitte/Le Mesnil le Roi, c’est-à-dire le choix de ne pas regrouper Saint- Germain et Maisons-Laffit-te, alors même que la première sera couplée avec Conflans-Sainte-Honorine !

Pour notre Communauté d’agglomération des Deux Rives de Seine (CA2RS), l’avenir demeure incertain. L’analyse des trois prin-cipaux critères censés justifier le regroupe-ment des communes démontre clairement que la CA2RS reste une construction pu-rement politique (voir tableau, page 6). Si notre interco vient de se doter d’un « projet structurant » - mais elle part de zéro avec une plaine à développer intégralement -, elle ne respecte pas ou mal les deux autres critè-

res de constitution d’une intercommunalité (« le périmètre cohérent » et « l’impératif de rationalisation »). Voir le tableau page 6.

La CA2RS reste un regroupement de moyen-nes et petites communes franciliennes. Elle n’est pas un bassin de vie (voir page 9, « La CA2RS a t-elle un avenir ? »). En définitive, notre interco a toutes les caractéristiques d’une interco dite « défensive » c’est-à-dire mono-colore (une construction entre élus de droite, Carrières n’étant à gauche que depuis 2008) et, surtout, qui refuse d’être absorbée par une grande ville voisine.

Quand les décisions de 2011 du préfet contredisent les directives du préfet de 2007…La CA2RS est donc bien une illustration des incohérences du schéma intercommunal des Yvelines. S’ajoutent à cela des contradictions qui demeurent l’aspect le plus choquant. En effet, la carte intercommunale proposée en avril dernier s’oppose de manière spectacu-laire au « schéma départemental d’orienta-tion sur la coopération intercommunale » de 2007, écrit par les propres services du préfet des Yvelines !

Schéma intercommunal : incohérences et contradictions

(De gauche à droite) Frédérick Bernard (PS), maire de Poissy, François Gourdon (UMP) maire de Villennes à la lumière de l’intercommunalité... (Photo J2R)

UNe réforMe eN qUestIoN

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6 www.journal-deux-rives.com

UNe réforMe eN qUestIoN

Ainsi, côté Mantes, le rapport de 2007 « confirmait une logique de fonctionnement autour d’un même pôle Mantes/Limay ». Résultat : Limay et Mantes ne feraient pas partie de la même interco, selon le schéma décidé en avril 2011.Le regroupement imposé de Saint-Germain, Achères, Poissy et Conflans-Sainte-Hono-rine est le summum de l’incohérence, même les maires sont d’accord, en premier lieu ce-lui de Conflans-Sainte-Honorine, Philippe Esnol. Qu’on les rassure : le rapport de 2007 n’en voulait pas ! On peut ainsi y lire que « la forêt de Saint-Germain constitue une cou-pure », avec à l’ouest une population « sous forte influence des emplois parisiens », à l’est (Carrières, Poissy), des habitants « dépen-dants des pôles d’emplois de proximité ». Le rapport soulignait la différence existant en-tre Saint-Germain et ses environs qui consti-tuent la « petite couronne en voie d’achève-ment » et Poissy/Achères « à l’urbanisme à développer ou à renouveler ». Le préfet, à l’époque, insistait, en conséquence, sur l’existence de « deux bassins de vie : Poissy et Saint-Germain » qui excluait, de surcroît Conflans-Sainte-Honorine et Achères !

En 2007 : une interco «Poissy-Conflans-Boucle de chanteloup-Les Mureaux » !Et où devait aller ces deux villes ? On vous le donne en mille : « Conflans et Achères devraient se tourner à l’ouest pour réaliser un schéma de cohérence intégrant la boucle de Chanteloup, le cas échéant jusqu’aux Mu-reaux » ! En définitive, les services de l’Etat considéraient comme pertinent et souhaita-ble l’agrandissement de notre interco vers Achères et Conflans, si possible avec un élargissement vers Les Mureaux (et donc l’interco « Vexin Centre Seine Aval »). Cette logique de territoire autour de la Seine, de Poissy jusqu’aux Mureaux était d’autant plus souhaitée qu’elle « s’inscrirait dans les perspectives de développement pris en compte dans l’OIN Seine Aval ».Résultat des courses pour notre CA2RS : aucune recommandation préfectorale res-pectée, aucun pôle majeur intégré et inté-gration de 4 villages parmi les 6 communes nouvelles… Comment expliquer un tel écart entre les souhaits des autorités et cette réalité peu en-thousiasmante ? Le préfet avait reçu comme consigne de ne froisser aucun élu de droite, du centre ou sans étiquette à quelques mois des Sénatoriales qui s’avèrent extrêmement délicates pour la majorité présidentielle.Au niveau local, une seule explication demeure : celle d’un Pierre Cardo qui semble refuser tout partage du pouvoir. Car il est évident que l’ar-rivée d’un grand pôle dans la CA2RS comme Conflans ou Poissy rebattrait les cartes et me-nacerait le pouvoir du président actuel de la CA2RS. Nous sommes hélas devant une situa-tion où, manifestement, les intérêts de politique locale sont passés devant l’intérêt général.

les « conditions nécessaires » à la création d’une intercommunalité,

selon la préfecturela ca2rs les remplit-elle ?

1. un « périmètre cohérent et pertinent»- La présence d’un schéma de cohérence territoriale (SCOT)

NON

- Un périmètre d’un seul tenant et sans enclave

OUI : les six communes, bientôt 12, font partie d’un seul tenant, de part et d’autre de la Seine. C’est ce qui explique que Vernouillet soit obligée de rejoindre la CA2RS.

- La couverture intégrale d’une aire urbaine (pôle d’au moins 5000 emplois et couronne dont 40% des actifs travaillent dans le pôle).

NON : les six villes font partie d’aires urbaines différentes. C’est là une grave lacune : le « bassin de vie » CA2RS n’existe pas. Carrières est tournée vers Poissy, Andrésy vers Conflans. Les grands pôles d’emplois sont à l’extérieur de la CA2RS. Voir notre article : « La CA2RS a-t-elle un avenir ? ».

- Une échelle adaptée à l’exercice des compétences transférées (un territoire adapté aux réalités économiques et sociales)

NON : outre la dimension économique déjà évoquée ci-dessus, rappelons aussi que les pôles d’éducation se situent à Conflans ou à Poissy selon les villes de la CA2RS (sans parler de Cergy pour le supérieur). De même, un chômeur andrésien pointe au pôle Emploi de Conflans. A l’exception de Triel RG, les grandes zones de chalandise sont aussi à l’extérieur de la CA2RS…

2. un projet structurant

- Un programme commun d’aménagement du territoire

OUI : la CA2RS a voté un projet de développement qui prévoit des zones économiques (Boucle) et des zones à urbaniser (Carrières, coteaux de l’Hautil entre Triel, Chanteloup et Andrésy). Notons que ces profondes transformations à venir n’ont pas reçu l’aval des populations puisqu’elles ont été décidées par le conseil communautaire, institution non élue.

3. une rationalisation nécessaire

- Un espace de solidarité financière OUI : la CA2RS a sa fiscalité propre- Disparition de syndicats intercommunaux

NON : nos communes ne sont pas forcément gérées par les mêmes syndicats, comme l’assainissement de l’eau ou les déchets (SIDRU ou SIVATRU).

- Meilleure lisibilité de l’intercommunalité

NON : un critère certes très subjectif. Néanmoins, la création récente d’un journal communautaire (Actus) trahit le déficit de notoriété de la CA2RS aux yeux des habitants que les élus tentent de combattre. On retrouve ici le problème de l’absence d’un sentiment d’appartenance commun des habitants des six villes actuelles de la CA2RS.

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UNe réforMe eN qUestIoN

Selon Pierre Cardo, l’interco aurait permis des économies et des réductions de charges. Mais, que signifient « éco-nomies d’échelle » ? Com-ment une collectivité publi-que peut-elle en obtenir ? Enfin : cette affirmation est-elle étayée par des données probantes ? Il est permis sé-rieusement d’en douter. Faut l’avouer : à la rédaction cet édito nous a titillés… Depuis que Pierre Cardo a décidé de rendre visible notre interco en publiant une Lettre de la Communauté d’agglomération (CA2RS) intitulée Actus, nous étions habi-tués à des articles consensuels. Mais la Let-tre n° 7 (mars 2011) y déroge : le premier article (qui fait office d’édito) « Transferts : la CA2RS maîtrise ses effectifs » veut dé-montrer que notre interco « n’est pas une couche supplémentaire du millefeuille » ad-ministratif et aurait permis de réaliser des économies d’échelle, « notamment grâce à la mutualisation » des moyens.Un édito non signé – on peut supposer y retrouver la patte du président Cardo… - mais offensif : « certaines idées reçues ont la vie dure » commence-t-il. En effet, certains mauvais esprits, ou esprits simples, osent encore penser que notre intercommunalité n’est pas efficace et n’a pas permis de subs-tantielles économies aux habitants contri-buables. N’en déplaisent à nos élus, nous faisons partie de ceux qui se posent encore cette question.Économies d’échelle ?Notre interco serait donc source de baisse des coûts… Tentons d’examiner plus en détails cette assertion. Pour cela, revenons à la définition du phénomène économique tant vanté par la CA2RS : les économies d’échelle.Une organisation productive - entreprise mais aussi administration - réalise des économies d’échelle lorsqu’elle est capable d’augmenter sa production tout en réduisant son coût par unité produite. En effet, toute unité de pro-duction a divers coûts fixes indépendants des quantités produites. Dès qu’elle existe, une entreprise ou une administration aura des frais généraux, des dépenses de fonctionne-ment qu’il s’agira donc de compenser par une hausse des quantités produites, sources de re-venus supplémentaires (hausse de la recette unitaire pour une entreprise).

Le raisonnement est alors simple : une structure intercommunale avec transferts des compétences (donc avec « transferts des charges et des coûts de ces compétences ») permet d’être plus efficace. Certaines activi-tés sont assurées au niveau communautaire permettant une baisse des coûts unitaires (l’entretien de la voirie) et le poids de l’in-terco permet d’obtenir des prix plus intéres-sants lors des appels d’offre.Ne reste qu’à prouver, chiffres à l’appui, ces économies d’échelle. Et déjà, l’Actus de la CA2RS s’emmêle les pinceaux : celle-ci insiste sur les transferts de personnels des communes à l’interco… tout en avouant avoir dû créer deux nouveaux postes de di-rection dans les services techniques. Il y a donc bien eu hausse de la masse salariale ! La CA2RS a dû en effet faire face à l’un des problèmes de l’accroissement de la taille d’une unité productive cherchent des éco-nomies d’échelle : l’apparition de nouveaux coûts dits de « coordination » et de « tran-saction » : la taille augmente, les activités à remplir se complexifient et il faut donc des salariés qui seront en charge de gérer ces problèmes d’échange, de négociation et de coordination entre les échelons et entre les communes.D’ailleurs, globalement, l’édito d’Actus confirme que les salariés de la CA2RS sont issus de transferts à 85%. Restent donc 15% des emplois qui ont été créées. La bais-se du coût salarial unitaire n’a donc pas été démontrée.Autre tentative de démonstration : pas un centime de plus n’a été demandé aux contri-buables des six villes concernées car « le fi-nancement de ces postes est assuré par la dotation que l’Etat verse ». Mais d’où vien-nent les ressources de l’Etat ?...

Impact sur les contribuables ?La rationalisation des dépenses n’est pas corroborée par l’analyse détaillée des don-nées (voir l’article « Plus d’impôts et plus de personnel ! », p.8). De surcroît, l’intercom-munalité est censée aussi faire disparaître les syndicats intercommunaux qui gèrent cer-tains services publics afin de réduire les dé-penses publiques : pari perdu pour la CA2RS (voir p.6). Tentons autre chose : les écono-mies d’échelle issues de la constitution de la communauté d’agglomération pourraient néanmoins se traduire en monnaies trébu-chantes par une baisse des impôts commu-naux. D’ailleurs, l’édito l’affirme : « les char-ges des communes de l’agglomération ont donc baissé. » Ce qui n’est ni plus ni moins qu’un mensonge : depuis la date de créa-tion de la CA2RS, en 2006, aucun habitant d’Andrésy, de Carrières, de Chanteloup, de

Triel, de Verneuil n’a vu ses impôts locaux baisser. Les Andrésiens et les Triellois ont encore le souvenir bien vivace d’une hausse de plus de 10% de leurs taxes locales à payer. Verneuil bat des records de taux de prélè-vements obligatoires. Enfin, lors du dernier conseil communautaire (avril 2011), trois villes (Andrésy, Carrières, Verneuil) ont vu leur taxe d’ordures ménagères augmenter. Où sont donc passées les économies dans un contexte de moins d’Etat ?Un dernier élément nous fait encore dou-ter de la réalité des économies d’échelle dans la CA2RS. C’est le rapport extrême-ment sévère réalisé en 2005 par la Cour des Comptes sur les intercommunalités qui cu-mulent « les doublons de personnels et qui ne s’accompagnent guère de baisse d’impôts communaux ». Rapport antérieur à la consti-tution de notre CA2RS. Mais en quoi notre interco diffère-t-elle de celles constituées antérieurement ? Tout n’est pas simple : le regroupement de communes en intercom-munalités n’entraîne pas automatiquement et par simple coup de baguette magique des économies d’échelle. Ce n’est donc pas tou-jours « une idée reçue ». Là encore, revenons à l’analyse économique : un accroissement de la taille d’une unité de production s’ac-compagne donc d’une hausse des coûts et de gains éventuels (les économies d’échelle). Mais il faut que les secondes compensent la première, autrement dit que l’intercommu-nalité atteigne une « taille critique » lui per-mettant de profiter de rendements d’échelle croissants. Dans le cas de l’administration territoriale, les spécialistes ont recours au « périmètre pertinent ». Une interco sera économique-ment optimale si elle respecte le principe de la continuité territoriale (un seul tenant, sans enclave), si sa taille « est adaptée à l’exercice de compétences transférées », enfin, si elle répond « aux exigences de cohérence spa-tiale, économique, de solidarité financière et sociale ». Un « périmètre pertinent » est celui dans le-quel les déplacements domicile-travail sont majoritaires. On serait à moins de 40% dans la CA2RS. D’où l’enjeu du développement économique de la boucle de Chanteloup. La CA2RS n’a pas encore trouvé sa taille cri-tique.

Et l’avenir ne nous incite pas à l’optimisme. Un : les dotations de l’Etat aux intercom-munalités se raréfient. Deux : la CA2RS, en s’étendant vers le sud, va devoir faire face à des coûts supplémentaires sur un territoire étalé et de moins en moins homogène… Pas évident pour les économies d’échelle !-L.R.

Communauté d’agglomération et économies d’échelle

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La CA2RS : plus d’impôts et plus de personnel !Quel est le bilan de la CA2RS en matière fisca-le ? Malgré la pauvreté de chiffres, un bilan s’impose. Les six vice-présidents de la CA2RS ont manqué à leur devoir d’information et aucun maire n’a communi-qué à sa population sur cette question vitale. On justifie souvent la création des établis-sements publics de coopération intercom-munale (EPCI) par la recherche d’une ges-tion plus efficiente et optimale des deniers publics.Alors que la CA2RS (Communauté d’agglo-mération des 2 Rives de Seine) fête ses cinq années d’existence et que la nouvelle loi sur la réforme des collectivités locales entre en vigueur, il nous a paru intéressant de dresser un bilan de l’impact de notre EPCI sur les finances des communes.

En l’absence de données financières dis-ponibles sur le site du ministère du budget et du peu d’empressement de la CA à nous communiquer les comptes, nous n’avons pas eu d’autre choix que de retracer l’évolu-tion de paramètres clés sur les 10 ans et les comparer avec les données consolidées des communes et de la CA pour l’année 2010, seule année pour laquelle nous disposons de données partielles mais exploitables.

La question fiscale se pose dans les six com-munes indépendamment de la fiscalité de la CA2RS. Le graphique 1 (ci-dessus) mon-tre pour les six communes l’évolution de la fiscalité entre 2006 et 2010 : sauf Chapet,

toutes les villes de la CA2RS ont enregis-tré des hausses al-lant de 11% à 33%. En revanche, les deux autres postes (masse salariale et dette) affichent une certaine stabilité de-puis 2005. Pour les impôts lo-caux, on constate effectivement l’im-pact de la création de la CA2RS, puis-que en 2006 il y a eu une baisse de près de 15% par rapport à 2005. Cependant, cette baisse est très vite rattrapée et dès 2007, les impôts payés par les contribuables aux seules communes augmentent de près de 8% pour s’établir à environ 29 millions d’euros. Par la suite, on assiste à une maîtrise de la croissance des impôts si bien qu’entre 2005 et 2010, l’augmentation n’est que de

3% environ, bien inférieure à l’évolution de l’inflation pendant la même période (9,7%).La situation est totalement différente pour les charges de personnel : alors qu’une partie non négligeable des compétences a été transfé-rée à la Communauté d’ag-glomération, l’impact de ce transfert n’apparaît pas dans le compte des dépen-ses communales. On assiste bien à une légère baisse de près de 2,5% entre 2006 et 2007. Mais très vite, ces charges croissent et s’éta-

blissent en 2010 à près de 40 millions d’euros, soit une progression de plus de 32% entre 2005 et 2010. Une telle progression correspond à plus du triple de l’inflation. Il sera intéressant, dans un pro-chain numéro, de se pencher sur les raisons d’une telle évolution.

Augmentation de la pression fiscale

Concernant la situation fiscale consolidée1 en 2010 (CA et communes regroupées), l’évolu-tion démontre une nette augmentation de la pression fiscale entre 2005 et 2010. Le graphi-que 2 (ci-dessus à droite) est éloquent.Les impôts locaux totaux (représentant la

totalité des impôts levés par les communes et la Communauté) ont augmenté de plus de 45% entre 2005 et 2010, alors que l’inflation s’établissait sur la même période à 9,7%.Les charges de personnel ont littéralement explosé avec une progression de près de 50% en cinq ans, passant de 29 millions d’euros à 43 millions.Seule la progression de la dette (10% entre 2005 et 2010) est restée en ligne avec la pro-gression de l’inflation.

Conclusion : un mille-feuille épaissi

Cette première analyse (approchée puisque nous ne disposons pas de l’ensemble des comptes) montre que, loin d’apporter des économies dans la gestion, la création de la Communauté a eu pour effet une inflation des coûts en personnel et une augmentation des impôts : non seulement la création de la Communauté n’a pas atteint les objectifs annoncés d’optimisation dans la gestion des deniers publics, mais elle a été davantage une source de dépenses supplémentaires. Ses activités se sont donc rajoutées plu-tôt que substituées à celles des communes. Alors qu’on attendait une réduction du mil-le-feuilles, celui-ci s’est, au contraire, grasse-ment épaissi. Le fait que ces augmentations soient dispersées entre communes et com-munauté n’aident pas le citoyen à se faire une véritable opinion de la compétence et de l’efficacité de ses élus. m. KleicHe

(1) Pour la Communauté, nous ne disposions que des comptes (partiels) 2010. Nous n’avons donc pas pu mener une comparaison sur l’évolution entre 2005 et 2010.

Graphique 1

Graphique 2

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UNe réforMe eN qUestIoN

La CA2RS a-t-elle un avenir ?L’arrivée prévue de six nouvelles communes dans la Communauté d’agglo-mération de 2 Rives pose plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses…Vernouillet, Médan et Villennes, mais aussi Orgeval, Morainvilliers et Les Alluets-le-Roi. La Communauté d’agglomération des 2 Ri-ves de Seine va s’élargir mais sort affaiblie des décisions prises par l’Etat.

Les bonnes nouvelles : Orgeval et VernouilletCertes, l’arrivée de Vernouillet est cohérente et attendue. De toute façon, Marie-Hélène Lopez-Jollivet, maire, n’avait pas le choix : au nom du principe de continuité territo-riale, pour rejoindre Poissy, il aurait fallu que Villennes et Médan (villes de droite) accep-tent aussi d’intégrer une interco avec le pôle économique local (mais de gauche…). Ver-nouillet apportera une plus-value foncière et économique à la CA2RS. La maire PS a déjà reçu le soutien total et franc des maires de Verneuil et de Triel pour son projet Val de Seine II constitué d’un hypermarché et d’une centaine de boutiques permettant à la CA2RS de se doter de « son » centre com-mercial, au risque de déstabiliser le tissu ar-tisanal local et d’accroître la concurrence de la grande distribution sur un territoire déjà bien trop garni... De même, Orgeval et sa vaste zone commerciale constituent un pôle d’emploi intermédiaire... et cette ville sera la 2e puissance économique de la CA2RS, der-rière la ville de Carrières-sous-Poissy.

Une CA2RS atomisée et...Qu’ont en commun les Andrésiens, les Triel-lois avec les Morainvillois ou les habitants des Alluets-le-Roi ? Le territoire de la CA2RS s’étire vers des zones agricoles au sud, sans cohérence territoriale aucune. L’arrivée de ce Club des 5 complexifiera la gouvernance de la communauté d’agglomération. Anec-dote frappante : la salle du conseil commu-nautaire de Carrières sera trop étroite pour accueillir tous les élus des 12 villes : où la CA2RS va t-elle déménager ? Et à quel coût pour le contribuable ?Avec ses douze communes, la CA2RS comp-tera 91994 habitants mais restera une pe-tite interco, du niveau de la celle du « Vexin Centre Seine Aval » (autour des Mureaux et de Meulan). La commune principale de la CA2RS – Verneuil – n’est que la 30e com-mune yvelinoise en nombre d’habitants. Outre son faible poids démographique, la CA2RS de Pierre Cardo a donc réussi l’ex-ploit de n’intégrer aucun pôle socioéco-

nomique des Yvelines et du territoire Sei-ne-Aval dont elle fait partie. La CA2RS est située entre les deux grands pôles locaux que sont Poissy et Les Mureaux (plus de 5000 emplois chacun).C’est ainsi que la nouvelle CA2RS à douze communes confortera le caractère centri-fuge du territoire Seine-Aval (allant de Man-tes à Conflans). Dans une étude précise de notre territoire, l’INSEE1 avait constaté que la Seine-Aval « retenait assez peu ses salariés » puisque seuls 43% des résidents y travaillaient. Avec plus de 10 000 emplois, Poissy reste le pôle économique le plus puis-sant, devant Saint-Germain, Conflans et les Mureaux. Au-delà, les habitants de la Seine-Aval vont travailler à Cergy et Argenteuil.Les cinq plus grands pôles d’emplois du territoire Seine-Aval qui représentent plus de 50% du total sont tous à l’extérieur de la CA2RS (Poissy, Aubergenville, Rosny, Les Mureaux, Mantes) : c’est dire si la CA2RS restera longtemps un nain économique !

Urbanisation de la boucle et montée des trafics routiersParallèlement, la CA2RS a d’ambitieux pro-jets d’urbanisation afin de respecter son PLH (Plan local d’habitat) qui prévoit 2 500 logements supplémentaires pour 2013. Les projets immobiliers, notamment à Carriè-res et à Verneuil, mais aussi la constitution d’une « couronne nord urbaine » entre Triel, Chanteloup et Andrésy permettront un ac-croissement substantiel de la population de la CA2RS. Cette augmentation de la popula-tion qui travaille majoritairement en dehors de la CA2RS augmentera sensiblement le nombre et l’intensité des trajets domicile-travail. La nouvelle CA2RS, applaudie par son prési-dent, ne relève pas du « périmètre pertinent » de constitution d’une communauté d’agglo-mération, tel que le définit l’INSEE. Néan-moins, les dirigeants de la CA2RS sont bien conscients de l’actuel faiblesse économique du territoire, avec notamment un bas taux d’emploi (0,38 %), signifiant que les trois-quarts des habitants de la CA2RS vont tra-vailler en-dehors du territoire 2. D’où l’ambi-tieux projet de développement économique de la boucle, centré officiellement sur les « éco-matériaux » et le recyclage des déchets, avec, notamment, le futur port de Triel. Mais tout est à construire alors que de puissan-tes zones économiques existent déjà, aux Mureaux, à Poissy ou à Cergy. Maurecourt l’a, d’ailleurs, très bien compris en déclinant l’offre d’intégration à la CA2RS « qui n’ap-porte à [notre] commune que de bien faibles garanties pour l’avenir », selon sa municipa-lité (voir page 10 ).En attendant que les entreprises s’instal-lent sur la plaine et que le port de Triel se

construise, il faudra bien absorber, avec les projets immobiliers prévus au sein de la CA2RS, les flux routiers croissants entre la CA2RS et les pôles d’emploi externes. Deux projets routiers d’envergure sont prévus : le pont Achères/Andrésy et sa prolongation routière dans la plaine jusqu’à Triel, ainsi que le prolongement de la francilienne A104 entre Andrésy, Carrières et Poissy. Mais le maire de Carrières, Eddie Aït, s’oppose à l’autoroute (qui traversera sa ville), tout en construisant des logements au bord du tracé prévu et en soutenant un développement économique sur la plaine qui rendront de plus en plus nécessaire l’autoroute. Bref, où est la cohérence dans tout cela ?

Déficit démocratiqueDans cette problématique, il y a aussi une dimension subjective et affective autour du « vivre-ensemble ». La CA2RS part avec un gros handicap : sa constitution, son mode de gouvernance puis son projet de déve-loppement (avec des objectifs ambitieux de construction de logements) n’ont jamais reçu l’aval de la population.Toutes ces décisions sont prises en conseil communautaire qui a lieu en semaine à 19 heures, sans élu d’opposition et avec une absence de représentativité des majorités municipales : la petite Chapet a droit à un élu pour 375 Chapétois alors que Verneuil se contente d’un élu pour… 3750 Vernoliens, soit un rapport de 1 à 10. Les comptes-ren-dus des procès-verbaux ne reprennent pas les débats du conseil. Le détail des votes n’est jamais donné. Bref, c’est l’opacité gé-nérale. Disons-le sans ambages : l’avenir du territoire se construit sans ses citoyens !De toute façon, comment construire un ave-nir commun sans sentiment d’appartenance commun ? Car la CA2RS reste un territoire hétéroclite : Andrésy regarde vers Conflans, Verneuil vers Les Mureaux et Carrières est connectée à Poissy. Ce dernier cas est le plus symptomatique : comment concevoir, dans ce découpage intercommunal, une coupure entre ces deux villes qui se font face à face et qui sont autant intimement liées d’un point de vue économique ?Finalement les conditions objectives et sub-jectives ne semblent pas remplies pour que la CA2RS ne devienne une intercommunalité viable à long terme, sans rattachement, à ter-me, à l’un ou plusieurs pôles environnants : Poissy, Les Mureaux et Conflans. -L.R.

(1) « Déplacements domicile-travail dans les Yvelines.Les pôles de Versailles/Vélizy/Saint-Quentin-en-Yveli-nes et de Seine-Aval concentrent l’essentiel des échan-ges », C. Rannou-Heim, Insee Ile-de-France, Sophie Gonnard, Conseil général des Yvelines, 2008.(2) « Seine-Aval : un emploi sur six lié à l’activité des usines Renault-Flins et PSA Peugeot Citroën-Poissy », F. Grésèque, V. Pic, J. Roy, Insee, 2008.

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Maurecourt entre réalisme économique et risque politiqueToutes les villes doivent rejoindre ou créer des intercommunalités. Maurecourt sera la seule commune des Yvelines à rejoindre un autre département, en l’occurrence le Val d’Oise et Cergy-Pontoise.Problème : la ville abrite un conseiller géné-ral des... Yvelines fraîchement élu : Joël Tis-sier d’Europe Ecologie Les Verts. Si, pour Maurecourt, le choix de Cergy est rationnel économiquement, il demeure risqué politi-quement pour le représentant du canton au département...Le regroupement intercommunal peut se réaliser entre communes de départements différents. C’est ainsi que certaines villes normandes ou de l’Essonne vont se regrou-per avec des communes du 78. Une seule commune – Maurecourt – va réaliser le che-min inverse.La décision de Maurecourt est tombée à un moment mal choisi : un mois après l’élection du premier élu vert au Conseil général des Yvelines, Joël Tissier, qui est aussi maire-ad-joint aux Finances de Maurecourt. Un grand nombre d’habitants du canton reste effec-tivement surpris du choix de Maurecourt : comment un élu du 78 peut-il gérer une ville qui décide de rejoindre le 95 ?

Chez les adversaires, notamment à l’UMP, défaite lors de cette Cantonale, il ne s’en est pas fallu davantage pour se remobiliser. Son adversaire et maire d’Andrésy, Hugues Ri-bault, s’est étonné de ce choix et se demande si M. Tissier est encore légitime. Mais c’est son bras droit et traditionnel por-te-flingue, Denis Faist, qui porte actuelle-ment les attaques les plus sévères contre Joël Tissier. Le leader local du Nouveau Centre sur le canton et maire-adjoint aux Finances d’Andrésy a appelé à « la démission » du nouveau conseiller général. Il faut savoir que M. Faist a un vieux contentieux avec M. Tis-sier qui l’avait battu aux Municipales 1995 à Maurecourt.Le 17 juin, Denis Faist a proposé une motion aux représentants du syndicat de distribution de l’eau du confluent SIDEC (regroupant no-tamment les communes de Conflans, Chan-teloup, Andrésy et Maurecourt) demandant l’exclusion de Maurecourt. L’élu d’Andrésy a été soutenu par les représentants de la société des eaux de Fin d’Oise, la SEFO (partenaire économique d’Andrésy) et... Conflans (voir notre encadré). Mais les élus de Chanteloup (pourtant UMP) et, surtout, l’autre représen-tant d’Andrésy se sont abstenus – traduisant un conflit manifeste au sein de la majorité an-drésienne. La motion n’est pas passée mais la garde rapprochée de M. Ribault compte bien poursuivre l’offensive. Face à ses opposants, si le maire de Maure-

court, Gérald Rutault, est resté étrangement silencieux, Joël Tissier, lui, a justifié le choix de sa commune en rappelant que « les in-tercommunalités se fondent en fonction de la cohérence géographique et économique des territoires ». Les élus de Maurecourt ont comparé les trois propositions d’intercom-munalité : la CA2RS (présidée par Pierre Cardo), Conflans et, donc, la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise (CACP). Seule cette dernière a été capable d’apporter des garanties financières solides à la ville de Maurecourt.Pour M. Tissier, le choix de Cergy-Pontoise se justifie par :«- Une cohérence territoriale : les Maure-courtois font en priorité leurs courses sur Conflans-Sainte-Honorine et Cergy. Beau-coup travaillent ou font leurs études à Cer-gy...- Le dynamisme économique : l’aggloméra-tion de Cergy Pontoise représente 100 000 emplois et 4 000 entreprises aux portes de Maurecourt. Il eut été irresponsable en cette période de chômage massif d’éviter de tra-vailler avec le plus grand pôle économique du Nord Ouest francilien. C’est aussi un grand pôle de formation universitaire.- La solidité de l’institution : la CACP est une intercommunalité solidement établie, visible, dotée de services structurés et capable de se financer durablement en cette période de crise et de concurrence économique exacer-bée. »Par ailleurs, l’élu de Maurecourt déplore « les attaques politiciennes » de son ancien adversaire, Hugues Ribault. L’argument re-prenant l’antienne qu’un élu doit « défendre son canton » est en effet un peu démagogi-que : les conseillers territoriaux, tout comme

les députés, sont peut-être l’émanation d’un territoire mais représente et travaille pour la collectivité ou l’Etat pour lequel il est élu. Le nouveau conseiller général vert appelle à la raison les élus d’Andrésy : « soyons sérieux, ne réduisons pas à une querelle de clocher un débat aussi important. Il faut dès aujourd’hui intégrer les intercommunalités d’avenir, celles qui constituent des vecteurs économiques de premier plan. Cergy-Pontoise est de celles là. Dans le secteur de Maurecourt, il n’y en a pas d’autres et c’est ce qui a guidé le choix des élus de Maurecourt comme sûrement demain celui de nos détracteurs. »Alors, pour Maurecourt, c’est « Cergy plutôt que les petits ! »... En définitive, le choix du réalisme économique au prix d’un risque po-litique local...-L.R.

coNfLANs cAfoUILLe PUIs soUtIeNt MAUrecoUrt Les représentants de Conflans au SIDEC ont voté la motion demandant l’exclusion de Maurecourt du syndicat. Quelques jours après, le maire PS, Philippe Esnol contac-tait la presse pour « désavouer le vote du délégué de Conflans du SIDEC qui a pris position de sa propre initiative, sans [le] consulter. »Ce pataquès tombe mal pour le maire de Conflans qui se présente en 2e position sur la liste PS des Sénatoriales et qui aura besoin du soutien des élus EELV du 78. Alors, M. Esnol tente de calmer le jeu : « je réaffirme mon soutien sans réserve à la ville de Mau-recourt qui conformément à son bassin de vie naturellement tourné vers le Val d’Oise, demande son rattachement à la CACP ».

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G. Rutault, maire de Maurecourt, a choisi «Cergy plutôt que les petits». (Photo J2R)

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A la mise en place de l’Opé-ration d’intérêt national (OIN), dont le protocole a été signé dès 2008, étaient prévus la création de 2 500 logements par an, d’emplois sur place ou encore du ren-forcement des transports en commun plus nombreux. Sur le plan local, ce gigan-tesque projet n’est pas ap-préhendé par les habitants.La dernière réunion d’in-formation, tenue à Triel, a apporté la preuve de la jus-tesse de cette analyse. Articulation, cohérence et légitimité démo-cratique sont les clefs pour mieux appréhen-der ce vaste bouleversement en deux temps qui se profile sans que les véritables objec-tifs de l’aménagement intercommunal soient débattus entre les habitants et leurs élus. En analysant deux projets emblématiques – Centralité1 à Carrières et l’éco-pôle – de la Communauté d’agglomération des Deux Ri-ves de Seine (CA2RS), une imbrication po-litico-technique s’est affirmée depuis 2008, date des dernières municipales, au détriment

d’une concertation globale avec les habitants de l’interco.La centralité fait défaut à Carrières-sous-Poissy. Ce problème urbain fut un des thè-mes de campagne des élections municipales de 2008. En outre, l’éco-pôle, un projet éco-nomique de la Communauté d’aggloméra-tion des Deux Rives (CA2RS), a été présenté au public le 31 mai 2011 à Carrières-sous-Poissy. Pour les Triellois, ce fut le cas le 30 juin 2011 pour expliquer les enjeux de l’amé-nagement de ce projet gigantesque (200 ha) dans la Boucle de Chanteloup, au cœur de la CA2RS. À partir d’une étude exhaustive de tous les documents rendus publics (ou dis-ponibles sur internet) et des connaissances du terrain, une première analyse permet une contribution au débat public sur le caractère « gigantesque » des mutations en cours dans les communes des Deux Rives. En deuxième lieu, comme l’ont constaté de nombreuses associations locales, les débats publics furent pauvres : absence de concertation2 avec les habitants de la CA2RS.

Le projet Eco-pôle Seine aval a eu des dé-buts tardifs mais renforcés à Carrières-sous-Poissy. Philippe Tautou, vice-président de la CA2RS en charge de l’aménagement de l’espace et l’élaboration d’un projet de terri-toire, était en première ligne sur ce dossier le 31 mai 2011. Ce projet s’articule avec l’OIN et sa doctrine dominante qui consiste à « op-timiser le foncier » en raison de l’exigence «emploi » et des besoins en matière urbaine

(logements, infrastructures, équipements publics...). Selon l’EPAMSA3, l’éco-pôle est un projet qui vise à « développer une activité économique industrielle et artisanale liée aux nouvelles filières de l’éco-industrie ».Depuis l’approbation par le Conseil d’admi-nistration de L’EPAMSA le 25 octobre 2010, ce projet table sur une création de trois mille emplois (à terme). Les instigateurs de ce projet ont souligné la « vocation à s’intégrer au mieux dans son environnement proche et à apporter une vraie valeur ajoutée pour le territoire. » En réalité, c’est également la dé-clinaison de la doctrine dominante de l’OIN, qui consiste à toujours « valoriser le foncier » peu cher dans les espaces interstitiels, tel ce-lui de la Boucle (qui couvre, pour rappel, en-viron 700 ha).Lors de cette première séance d’information au public, pour Eddie Aït, le « magicien de la Plaine », on ne voit pas forcément « la glo-balité » du parti d’aménagement global. En d’autres termes, chaque composant (centra-lité, éco-pôle, espace naturel sensible) s’ins-crit dans une procédure administrative et ju-ridique. Cependant, pour ce qui le concerne, « il y a articulation, voire une cohérence ! » Pour le premier édile de Carrières-sous-Pois-sy, c’est une évidence de défendre sa logique et sa cohérence, en premier chef, de sa ville, Carrières-sous-Poissy.En outre, on peut noter que l’acquisition foncière agit comme un catalyseur de pro-jets. Alain Schmitz a d’ailleurs souligné ce

Centralité et éco-pôle Seine-avalbouleversent la concertation

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fait lors du lancement du projet «Fabrique 21» : « C’est grâce à un foncier pas cher que ces projets peuvent se faire... » et verront le jour.L’Epamsa et l’établissement foncier des Yve-lines (EFY) ont entamé une restructuration foncière de taille. Ainsi, la ZAC éco-pôle en-globerait deux anciennes ZACs « plantées » : la ZAC multi-sites de Triel4 et la ZAC de 3 cèdres. Selon Claude Garrau, directeur de l’EFY, sur les 200 hectares, soixante-quinze ont déjà été acquis par l’EFY. S’ajoute à cette restructuration foncière la réalisation future d’un parc écologique de 113 hectares5 en bords de Seine...Faut-il encore souligner que Carrières-sous-Poissy remporte sur ce point la palme en termes d’engagement financier du Conseil général ? Par conséquent, on est tentés d’avancer l’idée que ce qui est utile pour Carrières serait aussi utile pour les CA2RS. Or, on se souvient qu’Eddie Aît avait dé-terminé sa logique en rentrant à l’interco en 2008 : l’interco doit servir ses objectifs (mu-nicipaux) suite à son élection triomphale. En conséquence, cette cohérence municipale ne signifie pas forcément cohérence intercom-munale. Cohérence intercommunale sans concertation globale

En reprenant le jargon de l’EPAMSA, il s’agit de mettre en œuvre l’OIN avec ses composants – développement économique, fourniture de logements, amélioration du ré-seau et de l’offre de transports – dans une démarche de « mise en valeur de l’environ-nement », avec ou sans le consentement de l’ensemble des habitants. Pour le moment, c’est plutôt sans...Concrètement, Pierre Cardo mise sur une filière qui ne sera ni l’automobile, ni l’aéro-nautique... Mais il prend un sacré pari avec notre territoire (et notre environnement) car l’irréversibilité de ses choix est évidente. La Centralité (42 ha), l’espace naturel sensible à Carrières (113 ha), l’éco-pôle (200 ha), le cœur vert (150 ha), la couronne urbaine nord (estimée à 100 ha, dont 42 ha ont fait l’objet d’un refus par les Andrésiens en juin 2010)

et le projet d’aménagement de la pointe de Seine (estimée à 10 ha sur la ville de Ver-neuil-sur-Seine) conduiraient à « consommer le foncier, la matière première du territoire ». Au total, presque 600 ha de la CA2RS sont déjà alloués d’une manière arbitraire par les techno-administratifs de l’EPAMSA. En principe, les élus disposent des prérogati-ves mais le facteur prépondérant reste dans les mains des financeurs (Conseil général, Conseil régional, état, Europe et parfois les communes...). Celui qui paie décide !Même si l’Epamsa s’engage en matière de qualité environnementale et de responsa-bilité sociale pour la mise en œuvre de ses opérations d’aménagement, le CAPITAL NATUREL de la boucle serait utilisé d’une manière irréversible. À partir du moment où l’OIN et des intercommunalités se dessinent avec plus de prérogatives et de compéten-ces (dont les quatre obligatoires : dévelop-pement économique, voirie, aménagement et environnement), la cohérence commu-nale n’est plus celle qui est mise en œuvre par l’EPAMSA car l’échelle territoriale a été modifiée sans le consentement direct des habitants !On ne peut que déplorer et constater les dé-gâts. Certes, le protocole (page 35) stipule que « rien ne se décide » sans l’accord de la mairie. Mais que voulez-vous que fasse le maire de Chapet (2 000 habitants) face à une armada de juristes, techniciens, architectes, experts, et la majorité des élus qui l’encou-ragent, l’incitent, l’influencent à dire oui à un aménagement d’envergure ? Même si sa population peut hésiter, douter, réfléchir sur le parti d’aménagement proposé et parfois lutter pour un environnement de qualité. Au final, on a transféré le rôle de maître d’ouvra-ge de l’élu (c’est-à-dire le maire au niveau de la commune) à la technocratie.Malgré les annonces et les effets de commu-nication, les habitants de la CA2RS ne sont pas directement associés à la concertation globale de ces grands projets de territoire[8]. Pour ceux qui croient que le support internet peut remplacer une bonne réunion publique, il est pédagogique de regarder le cas du Port de Triel : les réunions précèdent et alimen-tent les sites... D’une manière classique, c’est

le contenu qui commande l’outil d’informa-tion et de diffusion et non pas l’inverse.Des réunions ponctuelles ont été ciblées pour les Carriérois et pour les Triellois. Un collectif d’associations6 s’est parallèlement manifesté devant le commissaire enquê-teur du projet de la centralité : pourquoi les documents d’enquêtes ne sont-ils pas consultables dans les autres communes de la CA2RS ? Quel sera l’impact de la A104 sur le projet de centralité ? Pourquoi tant de lo-gements d’ici à 2023 ? Selon ce collectif, l’en-quête proposée (sur la centralité) ne fournit aucun élément rassurant à ce propos.Le collectif associatif conclut donc que les documents proposés dans l’enquête publi-que du projet centralité ne montrent pas que la création de 2 800 logements entre 2011 et 2023 peut « s’accompagner » de créations d’emplois locaux. Une autre association (Association d’Environnement du Val-de-Seine) a révélé les « réserves » de l’Autorité environnementale7 du 10 novembre 2010 : une meilleure prise en compte des prescrip-tions du PPRI ; équipements complémen-taires pour une alimentation en eau potable suffisante, pour la gestion des eaux usées et pour assurer le ramassage et le traitement des déchets. La pollution des sols et la ser-vitude de la A104 (si construite à niveau) pourraient mettre en cause l’opportunité de l’urbanisation de cette zone... Certes, c’est seulement un avis mais la question de fond reste posée.Plus directement, ce collectif avait demandé le 29 novembre 2010 par écrit à Pierre Cardo d’organiser un « débat public sur les aména-gements prévus » dans l’interco. La missive accuse la CA2RS : les 26 associations « dé-plorent que des projets structurants de dé-veloppement à horizon 20 ans (+53% crois-sance démographique, +75,7% croissance en nombre du logements...) n’aient été portés à la connaissance des populations que par la diffusion d’un n° hors série de la lettre de la CA2RS », contenant de fortes imprécisions sur les aménagements et équipements (routes, ponts, transports en commun...). Il faut sai-sir la Commission nationale du débat public (CNDP) jugent ces associations intrépides, pour traiter « la globalité de l’aménagement

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dans l’espace et dans le temps ». Hélas, les asso-ciations représentatives se sont rendu compte que les décisions admi-nistratives et juridiques avaient été votées et avalisées par l’EPAM-SA et son conseil d’ad-ministration.En fin politique, Pierre Cardo les a conviées pour les écouter... mais cela n’a rien donné non plus. De plus, deux personnalités de ce col-lectif, Michel Cullin et Claude Loiseau (d’IDF Environnement), ont carrément claqué la porte le 4 mai 2011. « Le possible a atteint ses limites » a conclu Michel Cullin. C’est une drôle de façon d’établir une concertation entre les élus et les associations soucieuses de l’environnement dans les Deux Rives. À la décharge de Pierre Cardo, c’était Philippe Tautou qui présidait cette séance « houleuse » du 4 mai.

Légitimité démocratique

Revenons à l’éco-pôle et au lancement de la phase d’information/concertation du 31 mai 2011. En présence de David Morgant, directeur de l’EPAMSA, Philippe Tautou a proposé la vision et la cohérence explicitées ci-dessus. Pour lui, « la concertation est faite entre les élus car (ils) sont légitimes (NDLR : politiquement parlant); c’est (leur) travail ! » Circulez y a rien à voir ! « Une ZAC déficitaire, c’est inimaginable », a conclu le vice-président chargé de l’aména-gement au sein de la CA2RS. La densité se-rait faible : 50% de la ZAC ferait l’objet des droits de construire (m2 de SHON) tandis que 30% seraient attribués à l’espace public. Certes, Philippe Tautou a admis que « ces projets vont modifier l’environnement d’ici à 2016 » mais « c’est le prix à payer pour l’an-crage de notre territoire au Grand Paris ». C’était le moment de vérité et sans langue de bois : pas de concertation mais de l’informa-tion à prendre ou à laisser.

Un club de copains à la cA2rs

Par ses actes lourds de conséquences, la CA2RS commet la même erreur qui avait été commise par les instigateurs de la ZAC de 42 hectares à Andrésy. Peut-être les ha-bitants veulent-ils du calme et du paysage « dans son état » yvelinois et non pas du bé-tonnage systématique comme en première couronne ? Selon une étude internationale8, l’augmentation de la quantité d’espaces verts est nécessaire pour réduire le réchauffement climatique en milieu urbain. Cette étude contredit la doctrine dominante de vouloir à tout prix valoriser, optimiser le foncier !

écoute et dialogue réduits au minimum

Les représentants de la CA2RS sous-esti-ment la légitimité de s’approprier le terri-toire par ses habitants. La concertation est un moment privilégié pour les habitants. Il leur permet de donner leur avis au maître d’ouvrage, voire d’enrichir la réflexion sur le devenir de leur ville. La démarche de concer-tation organisée d’une manière loyale vise à mieux appréhender les attentes, les enjeux en termes de développement économique, des besoins en infrastructure et en équipe-ment public dans un contexte de développe-ment durable (où une certaine sanctuarisation du paysage va à l’encontre de la doctrine do-minante de « mettre en valeur » le foncier... de la Plaine).Et puis, allons droit au but : les élus, man-datés par les citoyens en 2008, avaient été démocratiquement élus pour défendre et se positionner sur une certaine cohérence lo-cale, strictement municipale. Au niveau de l’intercom, la légitimité démocratique est largement diluée, voire absente ; en outre, les minorités ne sont même pas représentées et parfois, les conseils communautaires ressem-blent plus à « un club de six bons copains » qui sont toujours d’accord pour construire du « consensus mou » autour d’une doctrine qui vient d’en haut. Le temps du débat publicImaginons une hypothèse de travail : le pro-jet de filière éco-construction ne réussit pas sa greffe ici dans les Deux Rives. Dans ce cas, nous aurions un territoire non seulement sac-cagé par nos futurs anciens élus, mais il fau-drait aussi s’interroger sur un certain nombre de questions de fond : pourquoi avoir gaspillé le foncier d’une manière inconsidérée ? Valo-riser le paysage est-il compatible avec l’écolo-gie et donc la sauvegarde des espaces « vides » sans exploitation capitaliste ? Quels sont la place et le rôle de la mobilité (et des réseaux

de transports) des ha-bitants actuels et com-ment améliorer cette mobilité dans les années à venir ? Quel est le rôle du citoyen dans la dé-marche « bulldozer » des entités technocratiques adoubées par le pouvoir politique ? Spectateur, acteur ou indifférent ?En pleine modifica-tion des périmètres intercommunaux, il faudra re-examiner la pertinence entre pro-jets, le territoire et la concertation avec les habitants. Maintenant, c’est aux habitants de la CA2RS de donner une nouvelle impul-sion et une cohérence

territoriale dans un véritable contexte de développement durable. Les élus sauraient accueillir des propositions pour mieux arti-culer les objectifs de la CA2RS avec ceux de l’OIN. Le temps est arrivé pour un véritable débat public autrement, la CA2RS peut s’en-liser comme ce fut le cas de l’Europe.

Rodrigo ACOStA, urbaniste

(1) Crèche, école, espace culturel…, 25 000 m2 SHON de commerces et activités tertiaires dans une fourchet-te située entre 2 000 à 4 000 m² SHON.

(2) Concertation avec la participation des habitants qui devrait impliquer un processus d’échange-débat sur les partis d’aménagements avant que le choix soit entériné par les pouvoirs publics. La participation des citoyens à la vie de la CITE au sens classique du terme devrait conduire à un véritable débat public sans com-plaisance. En dernier lieu, c’est l’élu (ou les pouvoirs publics) qui décident en connaissance de cause des conclusions de ces échanges entre les élus et les habi-tants. Autrement, il peut émerger une incompréhension du choix politique, voire une contestation populaire. En aucune manière cela équivaut à une « délégitimisa-tion » du politique.

(3) L’Établissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval - EPAMSA - assure le pilotage de l’Opéra-tion d’Intérêt National Seine Aval (OIN) depuis 2007. L’EPAMSA collabore avec les collectivités pour impul-ser des projets répondant aux objectifs fixés dans le cadre de l’OIN. L’EPAMSA porte le risque financier de l’opération d’aménagement avec le concours généra-lisé des aides publiques.

(4) Notamment en raison d’un accord du mai 2011 avec l’aménageur Espace Conseil, devenu entre-temps SPP, société de placements et de participations...

(5) Financé largement par le Conseil général des Yveli-nes, soit 17 millions euros par an pour des acquisitions foncières dans le cadre d’une opération ENS, espace naturel sensible.

(6) ADIV-Environnement - ADRESP – Andrésy Qualité Pour Tous - COPRA-184 (Comité de Carrières) et Pis-sefontaine-Environnement.

(7) Conseil général de l’environnement et du déve-loppement durable, avis délibéré sur le projet ZAC « Nouvelle centralité à Carrières-sous-Poissy », n° Ae : 2010-39.

(8) Publié début juin 2011 par le think-tank anglais RICS, cette analyse corrobore celle des SAFER de mai 2011 : « En France, nous sommes à un niveau critique. Par conséquent, il n’y a donc plus un hectare à perdre ».

Les «six copains» autour d’un président consensuel. (J2R)

PROjEtS URBAInS

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ANdrésy

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Un projet pédagogique exemplaire L’année scolaire aura été marquée, à Andrésy, par un projet de classes exceptionnel concernant deux écoles (Ma-rottes et Denouval), six clas-ses (de la moyenne section de maternelle au CM1) et sept enseignants marqué par une collaboration exemplaire en-tre tous les acteurs de l’éduca-tion nationale.Au cœur du projet : la découverte du monde musical avec un chanteur professionnel de renommée nationale, Alain Schneider, qui s’est concrétisé par deux concerts et la créa-tion par les enfants de chansons. Les classes de maternelles et de primaires ont toutes organisé, durant l’année, des séances dédiées à la musique, et notamment cinq ateliers avec Alain Schneider.Dans le cadre d’une découverte des cinq sens, les maternelles ont développé des acti-vités d’écoute et d’éveil musical avec le chan-teur. Toutes les classes concernées ont passé de longues heures avec le chanteur afin de créer une chanson. Virginie Saint-Marcoux, enseignante aux Marottes, nous explique : « les enfants ont d’abord trouvé une idée, un thème. Par exemple, ma classe de ma-ternelle a voulu raconter l’histoire de deux petits flocons. Il a fallu ensuite trouver une phrase type qui représente le cœur du refrain (« Flocon, flocon, où êtes-vous ? »). Les pri-

maires ont travaillé les rimes envisageables. De cette phrase type, les élèves ont ensuite cherché la mélodie idéale. »Ce travail était inscrit dans les projets d’éco-le. En plus des ateliers organisés avec Alain Schneider, les enfants ont été sensibilisés aux sons et aux instruments avec des séan-ces d’écoute, de production et d’identifica-tion de sons. Des parents musiciens ainsi que l’école de musique ont participé à cette découverte. Parallèlement, les deux écoles ont participé à l’exposition «Sculptures en l’île» en créant des œuvres d’art avec des produits métalli-ques récupérés et recyclés, produisant des sons. Toutes les créations sont encore visi-bles sur l’île Nancy.Ce travail de longue haleine s’est concrétisé par deux concerts d’Alain Schneider, deux soirées remarquables dans lesquelles on a assisté à une formidable communion entre les équipes en-seignantes, les enfants et les parents. Chaque petit bambin présent (et beaucoup de parents !) dans la salle connaissait par cœur les chansons

d’Alain Schneider et se dandinait sur leur chai-se. Un grand moment d’émotion s’empara de la salle lorsque ce fut le tour des classes d’aller sur scène chanter leurs chansons, accompa-gnés par Alain Schneider et ses musiciens. Pour les moyens de maternelle : « Les arbres sont tout nus - ils ont perdu leurs feuilles – le vent a soufflé fort – aujourd’hui, c’est l’hiver…». Plus curieux, les grands : « Deux petits flocons, qui jouent à cache-cache – Tombent dans la nei-ge, ils se sont perdus – Deux petits flocons doux comme une chanson – Deux petits flocons ren-trent à la maison ». Enfin, les CM1, très créatifs : « Dans le futur – J’ai vu des choses extraordinai-res - … - J’ai fait d’la moto sur une gelée d’eau – Des Martiens bavards accoudés au bar – disent des bobards, fumant des canards ».A projet ambitieux, souci financier. Ce fut la seule petite ombre au tableau : les concerts ont en effet nécessité la location de matériel cou-teux et la municipalité, si elle a prêté gracieuse-ment la salle Julien Green, n’a financé que trois des cinq ateliers de musique organisés avec Alain Schneider. Les deux écoles ont terminé l’année avec un déficit… Un grand bravo aux enseignants des petits et des grands – Marion Brouiller, Kamir Detais, Frédéric Exposito, Virginie Saint-Marcoux, Brigitte Long, Mme Daunis et M. Madeira - pour ce projet abouti qui a su remplir sa fonc-tion éducative par la création, l’art et le jeu pour le plus grand bonheur des enfants et de leur parents. Un projet de classe construit progres-sivement sur une année, vécu et soutenu par les parents. Rien qu’à constater les yeux admiratifs des enfants, lors des concerts, on ne doute plus qu’il leur en restera un souvenir inaltérable ! -L.W.

Un projet ambitieux... et pédagogique.

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ANdrésy

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Condamnation judiciaire et « bonnet d’âne » pour RibaultLa municipalité d’Andrésy a été sévèrement condamnée par le tribunal adminis-tratif pour non respect des droits de l’opposition.Pour l’ensemble de son oeuvre, Hugues Ribault s’est vu décerner l’un des 10 « bonnets d’âne » 2010-2011 par l’association na-tionale des élus de l’opposi-tion. La cérémonie a eu lieu dans les salons prestigieux du Sénat.Hugues Ribault, l’ancien chouchou de l’UMP yvelinoise, est bien au fond du trou. Après la déroute électorale (perte de son poste de conseiller général), voilà la déroute judiciaire, suivi d’un Bonnet d’âne. « Que le meilleur perde ! »Le maire d’Andrésy a été condamné par la justice, fin avril, pour non respect des droits d’expression et d’information des conseillers municipaux de l’opposition.Le tribunal admnistratif (TA) de Versailles a d’abord annulé les délibérations concernant le règlement intérieur du conseil municipal, entachées d’illégalité. Pour les élus de l’oppo-sition, il était impossible de poser certaines questions « ne relevant pas des compétences de la municipalité », selon le maire. Impossi-ble aussi de poser plus de 3 questions. Au centre du contentieux, la limitation des

tribunes de l’oppo-sition dans le jour-nal municipal : bien que mensuel, le maire avait imposé une seule tribune trimestrielle à l’op-position. Celle-ci n’était pas distincte des tribunes des ma-jorités UMP & NC, qui avaient le droit aux deux-tiers de la page. Le règlement interdisait toute tri-bune « non confor-me à la morale ». De plus, l’opposition ne pouvait s’expri-mer dans les autres publications de la mairie (notamment Les Lettres du Maire), ainsi que sur le site Internet de la ville. Hu-gues Ribault a aussi été condamné pour la suppression unilatérale des tribunes lors des périodes électorales.D’autres délibérations concernant le débat budgétaire (DOB) ont été annulées par le TA au prétexte que les conseillers munici-paux ne recevaient qu’un résumé du rapport préalable au DOB et qu’il leur fallait aller en mairie pour avoir le rapport complet. Les élus ne pouvaient aussi soumettre des amen-dements le jour du conseil. Au total, le maire d’Andrésy a été condamné pour une quinzaine d’irrégularités – bilan très lourd qui a amené le rapporteur du tribunal à s’étonner d’« un règlement intérieur si res-trictif et contenant autant d’atteintes au droit à l’information des conseillers municipaux ». Hugues Ribault demandait 10 000 € de dom-mages et intérêts aux plaignants. Somme considérée comme « non justifiée » par le TA qui s’est dit « surpris » d’un tel montant.Suite à cette condamnation fin avril, dès le conseil municipal de mai, le maire a voulu imposer un nouveau règlement intérieur aux élus du conseil, sans préalablement l’envoyer pour lecture aux élus (et, évidemment, sans concertation préalable). L’opposition l’a me-nacé à nouveau de porter plainte. Ce conseil municipal du 18 mai a été marqué par des échanges de mots doux entre les élus de l’opposition et le maire :- « vous avez été condamné, c’est sérieux ! »- « cela n’est pas du tout sérieux du tout sur le fond. Ce n’est pas un problème », a rétor-qué le maire, toujours droit dans ses bottes.- « Vous avez perdu votre légitimité démo-cratique puis votre légitimité juridique, les conclusions s’imposent d’elles mêmes. »

- « J’ai encore la légitimité des Andrésiens et je n’ai pas de leçon à recevoir de Madame Château, qui, à propos des Cantonales, de-vrait la mettre en veilleuse »…

Malgré sa condamnation, le maire continue aussi de ne pas publier les tribunes de l’op-position dans le journal municipal.Les péripéties judiciaires du maire d’Andrésy ne sont pas passées inaperçues : l’association nationale et apolitique des élus locaux de l’opposition (AELO) a récompensé Hugues Ribault d’un… « Bonnet d’âne » pour l’en-semble de son œuvre. Les élus de l’opposi-tion andrésienne ont été invités dans les sa-lons du Sénat (l’AELO étant parrainée par la sénatrice… UMP, Jacqueline Ripoull) pour recevoir le prix. L’AELO a distribué trois « Bonnets de Marianne » pour des élus locaux exemplaires en matière de démocratie lo-cale et, donc, 12 Bonnets d’âne aux élus (de droite et de gauche) les moins respectueux vis-à-vis de leurs oppositions.Sa présidente, Clotilde Ripoull, a rappelé que les Bonnets d’âne « récompensent les maires condamnés par la justice adminis-trative, parce qu’ils ont notamment censu-ré sans raison valable des tribunes de leur opposition dans les journaux municipaux, limité arbitrairement le temps de parole en conseil municipal, refusé de transmettre des documents essentiels pour l’information de l’opposition …Ces bonnets d’âne sont des-tinés aux maires qui se sont révélés être des autocrates locaux ». Notons que parmi les 12 Bonnets d’âne, il y a la présence de deux anciens députés !Les élus de l’opposition ont profité de l’ul-time conseil municipal avant l’été pour offrir le « bonnet d’âne » au maire. Pour ce dernier, les vacances sont les bienvenues… -l.r.

« BOnnEtS D’ânE » LA PEtItE BOUtIQUE

des horreUrs Douze élus avec, sur la tête, un « bonnet d’âne » de la démocratie locale. Leurs exploits : « débat budgétaire à huis-clos, questions de l’opposition limitées [Andrésy] ou sans débat, création d’un second groupe majoritaire fantôme pour une tribune dans le journal de la ville [An-drésy], suspension des tribunes de l’oppo-sition pendant les campagnes électorales [Andrésy], attribution de subventions à des associations tenues par la famille du maire, tribunes de l’opposition modifiées ou ab-sentes [Andrésy], lecture mensongère par le maire de délibération, absence de mi-cro pour l’opposition, intimidation physi-que… »

Le groupe d’opposition «Andrésy citoyenne» a été reboosté par la justice et puis a été encouragé par l’AELO au Sénat. (DR)

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cArrIères-soUs-PoIssy

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Dans la guérilla juridico-administrative entre Eddie Aït, maire de Carrières-sous-Poissy, et Philippe Gautry, entrepreneur et an-cien colistier d’Aït, la toile de fond reste politique mais les coups sont bien person-nels. Un dommage collaté-ral : la nouvelle section syn-dicale CFDT.Avant d’examiner l’affaire CFDT de Carriè-res, le contexte doit être rappelé : ces deux anciens comparses s’étaient ligués, dans le cadre de la campagne municipale de 2008, contre le sortant UMP, M. Daniel Schalck. Pour une double question de personnalité et d’une facture impayée (devenu l’objet d’un conflit juridique où Aït avait été sommé par le tribunal civil de payer la moitié du mon-tant demandé...), les deux hommes ont donc entamé un long conflit juridico-médiatique qui se cristallise à chaque fois que le contexte carriérois le permet. Deux exemples récents l’attestent.

Fleurs et épinesDébut mai, Philippe Gautry a publié un communiqué expliquant que la mairie de Carrières-sous-Poissy l’a discriminé lors de l’événement annuel, le marché de fleurs, or-ganisé par les services de la mairie. Philippe Gautry s’est plaint : après avoir téléphoné pour s’inscrire le 26 avril, la mairie n’a pas voulu lui vendre des places en prétextant, se-lon Gautry, « de ne plus avoir de place et que tout était complet ». Enervé, et «ne voulant pas en rester là», M. Gautry a demandé à un confrère fleuriste de Conflans Sainte-Hono-rine de s’inscrire «à sa place» pour vendre des fleurs ensemble. Plus que surpris, «son inscription en bonne et due forme» est don-née par la mairie le 29 avril.Pour la ville de Carrières, « cette manifes-tation avait été annoncée depuis plusieurs mois (octobre 2010) dans diverses publica-tions municipales telles que le Guide de la Saison Culturelle 2010-2011, Le Kiosque, le site internet. Il s’agit de documents à des-tination prioritaire des Carriérois et des commerçants locaux... » Plus précisement, la mairie explique que : « l’espace disponible sur la Place de l’Eglise Saint Joseph était oc-cupé à 100%.»Malgré cela, Philippe Gautry paraît être prêt à déposer une plainte contre la municipalité de Carrières sous Poissy pour « discrimina-tion ». Contacté par nos soins, la mairie a balayé d’un revers de main tout soupçon de discrimination. « De toute façon il a vendu

ses fleurs avec son copain... de quoi il se plaint ? S’est-il piqué avec des ro-ses ? » ironise-t-on à la mairie. Impasse totale pour les deux parties adverses.

constat et re-vendications de la cfdtA priori rien d’anor-mal de créer une section syndicale pour s’organiser et défendre les droits des travailleurs et fonctionnaires de la fonction publique territoriale. Et puis, une section CFDT (syndicat modéré) : c’est plu-tôt bien vu d’un maire de gauche (encore plus modéré...) qui prône, à longueur de communiqués de presse, des valeurs proches de ce syndicat républicain... Plus de cinquan-te personnes se sont réunies en assemblée générale le 25 mars pour acter la dite créa-tion. Et là, surprise : le compte-rendu de la réunion est à charge contre la gouvernance du maire, Eddie Aït.Une version PDF de six pages a été trans-mise à toutes les rédactions dans les Deux Rives (par qui ?...). On se frotte les yeux en lisant le compte-rendu de la CFDT de la mairie de Carrières : mutisme, dysfonctionnements, comporte-ments et agissements quasi-illégaux seraient monnaie courante au sein de la mairie de Carrières-sous-Poissy. La gestion du per-sonnel relèverait des priorités politiques du maire PRG, loin de l’intérêt général. Ce der-nier aurait tenu des « propos disgracieux » sur son personnel communal.Ce document est accablant : l’impossibi-lité d’échange avec l’autorité territoriale (NDLR : le maire) aggravé par l’absence de D.G.S. (Directeur Général des Services), crée une organisation générale tournée vers le sens politique plutôt qu’administratif. La difficulté de certains agents devant se défen-dre seul face à l’Autorité Territoriale ou au Tribunal Administratif. Un manque d’équité dans le traitement des agents au sein de la collectivité.... »Selon ce document à charge, quatorze dys-fonctionnements constituent le socle du problème au sein de la gestion du travail et de l’organisation du service RH dont trois points suivants :«- pertes de courrier et d’autres documents (exemples : congé parental... demandes de formation, avancement de grade);- reclassement inapproprié ;- absence de contrat de travail pour les per-sonnes vacataires.»

Le document pose encore une liste de reven-dications notamment,- ne pas mettre en péril l’équilibre des servi-ces et par conséquent la qualité de service ;- améliorer les conditions de travail de cer-tains agents...- inclure les directeurs et chefs de service dans la chaîne de décision... »

La cfdt en colère et Aït pas concerné«On a volé un document interne à la sec-tion CFDT78 ! » nous explique la secrétaire nouvellement élue de la section carrièroise. Qui a passé le PDF à la presse ? On vous le donne en mille : Philippe Gautry !Ce dernier explique avoir reçu dans sa boîte aux lettres (placée face à la mairie de Car-rières) « par une main anonyme » le docu-ment en question. D’abord surpris, Philippe Gautry a pris son courage à deux mains et - probablement pour faire vaincre la liberté d’expression et le respect de la presse - a dé-cidé de diffuser le document sur Internet... en commençant par son site.Mais, pour la section CFDT78 locale, «c’est contraire à l’effet recherché... De plus, ce-lui ou celle qui a transmis ce document à la presse a voulu instrumentaliser le syndicat CFDT78; c’est un assassinat du projet !». Manifestement, la secrétaire de section est dépassée par l’ampleur médiatique de cet événement. Au niveau départemental, Thé-rèse Lodé, une ponte du syndicalisme yveli-nois, admet ne pas être au courant de l’ex-ploitation politico-médiatique de cette fuite.Une de nos sources internes à la mairie ex-plique : « Eddie Aït ne se sent pas concerné par cette affaire !» La CFDT78 devrait atta-quer ceux qui ont rendu public l’information et notamment le site Mediaseine. Impossible d’avoir une réaction d’Eddie Aït qui semble se résigner à un mutisme mé-diatique - événement unique pour un maire prompte à réagir sur toute question locale, intercommunale, régionale et... nationale. Eddie Aït est-il souffrant ? -R.A.

Qui instrumentalise qui ?

Deux anciens comparses qui iront jusqu’au bout... (Montage J2R)

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ChAntELOUP-LES-VIGnES

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Magellan’s business*Pas de panique ! C’est la consigne que cherche à faire passer la direction de la mini-entreprise (Entreprise des Vignes) du collège Magellan de Chanteloup-les-Vignes le 30 avril, en pleine prépara-tion du concours régional qui a eu lieu le 11 mai, organisé par l’association «Entre-prendre pour apprendre». Les commandes de bacs en plastique pour être commercialisés n’ont pas été reçues du fournisseur. Adrien «découvre les aléas» dans le fonctionnement d’une entreprise. Que faire ? Parmi les seize collègues d’Adrien, quelqu’un propose une solution : envoyer un courriel de confirmation de la commande et surtout les horaires de livraison au collège Magellan. Ouf ! On peut poursuivre la tâ-che d’entrepreneur afin de se préparer au rendez-vous du 11 mai à l’Espace Lumière d’Epinay-sur-Seine.Cette mini-entreprise, composée des élèves de troisième au collège Magellan de Chan-teloup-les-Vignes, répond à une double at-tente, pédagogique et environnementale.Sur le plan environnemental, et selon la plaquette de présentation, les futurs entre-preneurs se sont aperçus que pour faciliter les gestes quotidiens du tri - sélectif, le pro-duit (la poubelle) était apte et pratique afin d’améliorer le tri en amont (chambres d’en-fants... cuisine de la maison ou de l’apparte-ment). Le prix s’élève à 7,9€ et 15 € les deux. S’inscrivant dans la lignée du développement durable, la mini-entreprise veut participer à la préservation de l’environnement en in-citant les clients (donc les foyers des Deux Rives) à mieux consommer et surtout à ne pas gaspiller.

PédagogieLa pédagogie est partie intégrante de la dé-marche : la découverte professionnelle de trois heures durant l’année scolaire permet à l’encadrement de suivre un groupe de jeunes (16) afin de simuler le fonctionnement d’une activité commerciale. Les notions classiques d’entrants, de coût de fonctionnement, de commercialisation, de distribution ont été abordées... L’activité a été choisie par les membres (associés !) de la mini-entreprise; des étapes classiques sont suivies : immatri-culation au registre de commerce, conven-tionnement, ressources humaines, recherche d’actionnaires et de fournisseurs. Il s’est également dégagé un leadership, notamment pour s’exprimer en public et échanger avec les autres, sur la stratégie

commerciale ou sur d’autres points générés par le fonctionnement quotidien de l’entre-prise. Trois professeurs (Anne Levacher, Gilles Lecorsier et Tony Paquet) ont aussi conseillé les «mini-entrepreneurs» dans les phases de conception, de la mise en oeuvre et de la commercialisation du produit. Cette mini-entreprise a été soutenue et encoura-gée par l’association «Entreprendre pour apprendre» et a bénéficié des outils métho-dologiques de CitésLab (un dispositif pour la création d’entreprise à la Maison de l’em-ploi 78).

Participation au championnat Le 11 mai s’est déroulée à l’Espace Lumière d’Epinay-sur-Seine la cinquième édition du Championnat régional des mini-entreprises, organisée par l’association «Entreprendre pour apprendre» en Ile-de-France, lien ex-terne, qui promeut la création de mini-entre-prises dans les collèges et les lycées. L’objectif est de faire découvrir l’entreprise et son fonctionnement à travers une expé-rience concrète de production d’un bien ou d’un service. Il s’agit de mini-entreprises réelles, mais à but pédagogique. Les mini-entrepreneurs sont des jeunes de 14 à 25 ans en :- collège (heures de découverte profession-nelle), le collège Magellan y participa,- lycée général,- lycée professionnel,- C.F.A.,- B.T.S.,- université,

- écoles supérieures.Le championnat régional constitue une étape importante dans la vie des mini-entreprises qui y participent. Il est qualificatif pour le championnat national.Le but de cette manifestation est de rassem-bler les mini-entrepreneurs et de leur offrir un lieu d’échange. Ainsi, les jeunes sont ame-nés à présenter et à vendre leurs produits sur des stands. Ils se retrouvent en situation commerciale et sont directement confrontés à des clients potentiels. Ils sont dès lors ame-nés à adapter leurs attitudes, à construire un véritable argumentaire commercial ou en-core à faire face à la concurrence.

Pour cette année scolaire 2010-2011, cent mini-entreprises ont été créées en Ile-de-France. Le Jury était présidé par Guillaume Le Floch, jeune créateur entrepreneur de « FOOT IN FIVE » à Epinay-Sur-Seine, et se composait de représentants du monde de l’éducation et de l’entreprise en binômes. Les décisions du jury ont été prises en fonc-tion de quatre critères :- la présentation générale de l’entreprise (or-ganisation, stand, communication),- l’équipe (acquis personnels, esprit d’équipe, compréhension du fonctionnement d’une entreprise…),- l’activité (produit ou service),- les aspects financiers. -L.R.

* Les jeunes du collège Magellan montent une affaire...

Encouragés par le Journal des Deux Rives et par les commerçants du marché d’An-drésy, les mini-entrepreneurs ont été accueillis d’une manière favorable par des clients et des passants du marché les 11 et 18 juin. Un stand a été mis à disposition par ni-cole Vialo, régisseur du marché. Bilan : le mini-entreprise a fait un tabac... (J2R)

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ChAntELOUP-LES-VIGnES

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Avec les passionnés de voitures anciennes

Jeudi 26 mai, la Compagnie des Contrai-res, lors d’une soirée animée par sa direc-trice artistique et fondatrice, Neusa Tho-masi, a présenté un spectacle inaugurant la nouvelle saison. La bonne humeur était de rigueur et la nouvelle saison s’annonce riche en activités et en surprises. Ce soir, les invités (public et officiels) ont pu découvrir un poète à l’écharpe blan-che qui a lu… un poème, trembler au bruit du gumboot, une danse inventée par les mineurs d’Afrique du Sud, s’étonner de la richesse acrobatique du hula-hoop, admirer l’adresse de deux jeunes femmes suspendues entre deux voiles rouges ou se laisser entraîner dans le rythme argen-tin des tambours (assourdissants) et des bolas cla-quant sur un sol renouvelé.Le sol ? Mais c’est du ciment ! En effet, le chapiteau s’est installé sur un cercle de 21 m en dur. Et l’on apprend que ce repère magique restera à Chanteloup pendant trois ans ce qui permettra d’agir à plus long terme.

Après vingt ans de « culture à portée de rue », c’est la « sérénité et la pérennité telle qu’on l’aime » qui, à travers l’offre culturelle, invente une nouvelle façon de vivre en harmonie et favorise les échan-ges culturels. Pour Neusa Thomasi, c’est aussi le moyen d’atteindre l’un des buts qu’elle s’est fixée : « Agir ensemble et rapprocher les popu-

lations des différentes villes grâce à l’art. » Comment ? Par le partage des arts du cirque : trapèze, corde, échelle, équilibre sur objets, acrobatie, jonglage... Magie, car « la culture, c’est la magie qui s’ins-talle à Chanteloup » et aussi des actions de développement avec les ateliers parti-cipatifs, les spectacles et des nouveautés comme le théâtre et les ateliers itinérants de monocycle, de sculpture d’argile et de recyclage. Jouer ensemble, participer à des activi-tés, créer du lien social et s’approprier le chapiteau pour qu’il devienne une sorte de « rond-point des arts des 2 Rives de Seine. » Tel semble être, dans un futur

prévisible, ce que deviendra ce lieu symbolique : un « point de départ et de diffusion de la culture dans la ville. » Neusa Thomasi n’a-t-elle pas com-mencé sa présentation de la soirée en déclarant « qu’il y a toujours quelque part de l’espoir » ?- C.s.B.

14% : un chiffre qui ne fait pas peur aux propriétaires des vénérables automobiles et motos pétaradantes qui ont participé ce 19 juin à la traditionnelle course de côte de Chanteloup-les-Vignes.D’un côté les passionnés de voitures an-ciennes, souvent de riches collectionneurs, de l’autre des spectateurs venus admirer les belles mécaniques et rêver un peu devant ces carrosseries habillant des moteurs d’un autre

âge mais qui, toujours vaillants, propulse-ront bientôt les belles et leurs occupants sur le parcours ô combien sinueux des 900 m et des 8 virages de l’épreuve. On y retrouve le charme un peu désuet de ces meetings qui font revivre une époque où pionniers et ri-ches amateurs étaient confrontés à la toute nouvelle reine, l’automobile. Aujourd’hui, ce moyen de transport devenu pourtant indis-pensable est aussi décrié qu’utilisé. Mais la

part du rêve est toujours là, sauvegardée par ces courageux conducteurs et leurs passa-gers qui n’hésitent pas à rouler dans des voi-tures devenues mythiques, parcourant quel-quefois des centaines de kilomètres pour le plaisir des yeux et la joie que procurent ces rencontres entre amis partageant les mêmes expériences, surtout si elles paraissent un peu décalées. -C.s.B.

Le prestige de l’hispano-Suiza à la parodie de la Forest. (Montage J2R)

La Compagnie des Contraires s’installe

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La cloche trielloise du 3e millénaire a sonné !

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De plus, la contrainte environne-mentale génère des incertitudes. Le propriétaire du site envisagé pour le transfert, Eternit, devrait traiter cor-rectement la pollution emmagasinée dans le sol. Il est temps de se poser la question de la dépollution de ce site, maltraité par un industriel qui avait exploité les ressources humaines et foncières durant des décennies.

Bail emphytéotique et propriété du Val-de-Seine I

Le « capitalisme naturel » implique de laisser dans « l’état naturel » un site après exploitation. D’ailleurs, la loi exige un traitement de la pollution avant de céder la propriété polluée. C’est pour cela que le propriétaire va procéder à l’utilisation d’un bail emphytéotique (durée entre 25 et 70 ans !) à l’aménageur.A cela s’ajoute une incertitude ju-ridique concernant le Val-de-Seine I : les propriétaires des murs et les commerçants du centre commercial actuel ont signé en 2007 un proto-cole d’accord qui est aujourd’hui caduc. Si le protocole était revalidé, il permettrait un bon déroulement

(juridique et financier) pour le dé-placement des commerçants voulant s’implanter sur l’autre site. Les pro-priétaires vont-ils, se mettre d’accord à nouveau avec l’aménageur ? Selon nos informations, quatre com-merçants craignent de payer les pots cassés des retards d’allumage de ce dossier hautement technique et poli-tique. Mais, les trois quarts des com-merçants semblent décidés à suivre : « Si le projet doit se faire, qu’il se fasse maintenant, car l’incertitude et le temps peuvent être des facteurs défavorables pour ce dossier », souligne la propriétaire de la boutique Phildar. Les arguments tels que la proximité, le savoir-faire et la co-propriété du centre actuel conduisent à justifier un arrange-ment entre les commerçants actuels et le promoteur Desjouis. En tout cas, la Commission départe-mentale d’aménagement commercial (CDAC) veille au bon déroulement de cette procédure d’instruction (deux mois). Parmi les huit repré-sentants de cette commission (cinq élus et trois personnes qualifiées,) une majorité absolue doit se dessi-ner (si quatre étaient pour et quatre

contre, la décision serait défavorable pour le transfert…). On peut regretter aussi la non concertation publique (quid de l’impact sur le commerce de proxi-mité à Triel, à Verneuil-sur-Seine et même à Vernouillet). En effet, l’en-quête publique n’est plus nécessaire pour ce type d'implantation com-merciale depuis l’adoption de la loi LME (Loi pour la modernisation de l’économie).

En conclusion, et sans se prononcer sur le fond de ce dossier, le retard du transfert de ce centre commer-cial est une illustration de la non-gouvernance locale entre décideurs politiques pour aménager globale-ment l’ensemble des deux rives de la Seine. Se pose également la question politique du rôle de la Communau-té d’agglomération des deux rives avec ou sans Vernouillet. Cet enjeu a peut-être été le levier de négo-ciation pour faire accepter le trans-fert du centre commercial dans un contexte plus que morose.

Rodrigo ACOSTA [email protected]

Le miracle triellois s’opère-t-il actuellement ? Une nou-velle cloche en avril ! La visite de l’évêque Eric Aumonier le 19 juin marque aussi le départ d’une nouvelle ére... avec la cité Saint-Martin.Dimanche 24 avril 2011 a enfin eu lieu l’inauguration de la seconde cloche de l’égli-se Saint-Martin de Triel. Ouvert en décem-bre 2000 par l’équipe d’Amour Quijoux, à cette époque maire de Triel, poursuivi lors du mandat suivant par Jean-Pierre Houlle-mare, c’est finalement Joël Mancel, l’actuel élu qui a vu aboutir le projet. Il a eu l’hon-neur de procéder à l’installation de «Chris-tiane-Claude-Bernadette», en présence du père Silvano Béllomo, cure de Triel, qui s’est beaucoup dépensé pour parvenir à ce résul-tat, et d’une foule bigarrée de Triellois venus assister à cet événement historique. En effet, un chantier et trois mandats résument l’his-toire de la deuxième cloche de Triel.

deux cloches valent mieux qu’uneIl n’y a, depuis 1957, qu’une cloche dans le beffroi de l’église Saint-Martin de Triel. Elle s’appelle « Elisabeth-Charlotte-Philippe » comme celle qui l’avait précédée avant que ses 1250 kg ne soient, en 1955, frappés par

la foudre. Fendue en deux, elle fut refondue avec le métal de celle-ci, une plaque rappelle l’événement. Aujourd’hui, 24 avril 2011, « Christiane-Claude-Bernadet-te » (630 kg seulement) se trou-ve à ses côtés pour longtemps. C’est la première étape vers une restauration d’autres éléments de l’église.Bien qu’on puisse s’étonner qu’une municipalité ait pris l’initiative de ce partenariat avec la paroisse, n’oublions pas que ce projet correspond bien au souhait d’un grand nombre de Triellois, et qu’il a rapidement été pris en charge par qui de droit. Car ce furent près de 150 personnes qui répondirent à la réunion de relance du 29 mai 2007, et qu’ensuite bien d’autres Triellois ont souscrit sous l’im-pulsion de Claude Guédon, inlassable serviteur des bonnes causes. Enfin, le 9 mai, c’est dans les ateliers de la Fonderie Camille Havard de Villedieu-les-Poêles qu’elle fut fondue, et le 25 mai 2008 qu’elle a été bénie par Eric Aumonier, évêque de Versailles. -C.s.B.

Le 19 juin l’évêque de Versailles, Eric Aumonier s’est rendu à l’Eglise de triel pour inaugurer l’ensemble de bâtiments de la Cité Saint-Martin. C’était propice pour des échanges institutionnels : (de gauche à droite) M-h Lopez-jollivet et C. Guédon discutent avec l’évê-que Eric Aumonier.On reviendra sur les détails de la nouvelle cité Saint-Martin, mais force est de constater que cette inaugura-tion par l’évêque en personne a galvanisé les troupes de la communauté catholique de triel-sur-Seine et de ses environs. Au-delà des divergences dans les mé-thodes de père Silvano Bellomo, le résultat est pro-bant car il a réussi à forcer le destin (avec l’aide de la municipalité et ses paroissiens) pour fournir un lieu d’animation (culturel, jeunesse...) tant attendu par les fidèles de triel. -R.A.

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Et encore PLU...s de béton Une présentation PLU...s ou moins bonne aide beau-coup à poser les vraies ques-tions. Le 6 juin, à l’Espace Senet à Triel-sur-Seine, le futur PLU (Plan local d’urbanisme) de Triel a été présenté pour information à la population, devant plus de 150 personnes. La réunion s’est déroulée en trois temps : un diagnostic complet et ses enjeux ont été brillamment présentés par Axelle Mabru et Jean-Christophe Monnet du cabinet d’urba-nisme URBALLIANCE. Ensuite, Jean-Yves Six, maire-adjoint à l’urbanisme, a expliqué et présenté les axes d’élaboration du Plan d’aménagement de développement durable (PADD). Enfin, un échange a eu lieu entre le public et le panel présent.

Un diagnostic complet...Basé sur les statistiques de l’INSEE et de l’IAURIF(1) en plus d’un questionnaire adressé à la population (2008-2009), les dix dernières années ont été observées à la loupe dans toute leur dimension urbaine. Certains enseignements sont à noter :- Triel se caractérise par une croissance dé-mographique confortable (+8%) entre 1999 et 2007 en raison d’un solde migratoire posi-tif et d’un solde naturel favorable ;- Triel est confronté à deux phénomènes classiques : le vieillissement de la population (qui conduit à une suroffre des F3 et F4) et une décohabitation (qui conduit à une de-mande de foyers F1 à F2).- Le nombre de personnes salariées a pro-gressé de +18% entre 1999 et 2007 et paral-lèlement, le taux de chômage y est plus faible que ceux de la CA2RS et des Yvelines ; les cadres sont largement représentés avec un tiers des personnes en activité salariale.- La mobilité traverse une évolution de taille : bien que 80% des actifs travaillent hors de la commune, l’usage de la voiture individuelle recule au profit du transport en commun (réseaux SNCF, RER, bus). Il n’existe pas de liaisons douces, ni fiables, entre les gares de la zone élargie au périmètre de l’intercom-munalité. Il faut noter que le manque de solutions adaptées aux besoins croissants en matière de transports freine cette évolution en cours. Néanmoins, la majorité des foyers triellois possède deux voitures ou plus... Les transports en commun (TCSP) et des pro-jets (la Tangentielle, la liaison RD 190 et RD 30 sur la Plaine, la ligne RER E...) devraient se profiler à moyen ou à long terme.- En matière d’habitat social, Triel se situe

dans une situation en pleine évolution : de-puis 2008, un effort a été fait pour construire des logements sociaux et ainsi suivre le prin-cipe de la loi SRU, qui stipule que 20% des logements devraient être sociaux. Le parc actuel du logement social se situe à 379 lo-gements gérés par onze bailleurs sociaux. La moyenne du logement est le 3 pièces et 75% des occupants de ces logements sociaux sont des familles monoparentales. Actuellement, il existe cinq projets de logements sociaux en cours.- En ce qui concerne l’habitat individuel, les propriétaires occupants sont largement représentés à Triel dans un contexte pa-villonnaire. Outre Andrésy et Chapet, Triel se caractérise par un phénomène d’ancrage : en moyenne, les habitants y restent plus de dix ans.L’organisation spatiale de Triel est composée de cinq entités : Les Coteaux et le Plateau de l’Hautil (où existe un risque d’effondre-ments) ; le centre-ville et l’espace hyper-ur-banisé autour de l’axe entre la Poste et la Gendarmerie ; le secteur sud avec une zone pavillonnaire peu dense et une zone artisa-nale... le long de la RD 190 ; la Plaine et la zone en friches au-dessus de la voie ferrée, une zone actuellement utilisée par l’agricul-ture (et toujours en exploitation) ; enfin la zone Rive gauche marquée par un PPRI en raison du risque d’inondations.Trois entrées de ville urbaines (venant de Vaux, de Carrières et de Vernouillet) et trois autres naturelles (venant de Jouy-le-Moutier, de Boisement et de Chanteloup) complètent le panorama spatial de Triel.- En matière d’occupation des sols, l’analyse est basée sur les données de l’IAURIF entre 1982 et 2008. La forêt (la zone boisée !) est

relativement préservée. En revanche, l’agri-culture a enregistré une chute spectaculaire de 12% (pour des raisons de pollution de la Plaine). L’espace naturel (si l’on inclut la zone anciennement agricole) continue de céder du terrain face à la consommation foncière de l’urbanisme (habitat, activités économiques de retraitement de déchets, équipements publics de type routes...). La part de l’habitat individuel a grimpé de 30% durant cette période. En 2008, l’habitat indi-viduel couvre 24% de la surface totale de la ville de Triel contre 17,5% en 1982. Cela dit, l’espace bâti pour l’habitat collectif a aussi progressé, notamment durant les trois der-nières années.- Quelques points sont à noter sur la polarité et les équipements publics. Ont été soulignés les points forts suivants : un taux d’équipe-ment public actuel « satisfaisant » (crèches, écoles, Cosec, espaces culturels et scientifi-ques tel le Parc aux étoiles), trois complexes sportifs et de loisirs « d’envergure » (parc mu-nicipal, stade Gaston de Chirac et le Cosec). Pour l’avenir, la future maison des jeunes en-tre le Cosec et le Collège «Les Châtelaines», et la reconversion de l’ancienne école «Char-les Dupuis» en Maison des associations. De plus, la ville a obtenu le label « ville la plus sportive des Yvelines en 2007 ». Quant à la polarité (lieu de commerces et de passage), le centre-ville et le petit centre commercial des Châtelaines offrent des biens et des ser-vices sans pour autant satisfaire totalement la clientèle.- La dynamique économique est absente, malgré la suroffre des banques et des coif-feurs : avec un artisanat faible et peu de détaillants, les carences sont énormes ; une paupérisation des rez-de-chaussée est évi-

36 hectares de terre, matière première pour les promoteurs et outil de production du-rable pour les agriculteurs. Le citoyen devrait pouvoir choisir... (Photo J2R)

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dente ; un commerce de proximité toujours fragilisé par les autres points d’attraction dans les communes environnantes (CC à Orgeval, CC à Chambourcy, deux Leclerc et bientôt un CC Val-de-Seine II rénové à Vernouillet...) et une inaccessibilité pour les piétons pour se rendre notamment au cen-tre-ville. - Quelle place sera réservée au parking au centre-ville et aux Châtelaines ? La voirie et son trafic sur la RD190, ainsi que la voie ferrée, sont-ils des contraintes structurelles qui ne conduisent pas nécessairement à la réalisation d’un urbanisme classique ? Selon les experts d’URBALLIANCE, une coupure urbaine existe indéniablement. Une proposi-tion serait de revitaliser le centre-ville le long du tissu existant... et autour du parc Senet. Des propositions qui n’ont pas été dévelop-pées...- Pour répondre partiellement à ces caren-ces urbaines, les projets de la CA2RS et le projet de CC Val-de-Seine II vont peut-être produire des effets positifs pour Triel sur la durée. L’écopôle sur Carrières-sous-Poissy et Triel (la Plaine), par exemple, fournira des activités et donc des emplois d’ici à 2012.Extension urbaine en deux phases, dont l’une entre Triel et ChanteloupLes projets de la CA2RS et les axes d’action de l’OIN-Seine-Aval induisent les choix d’aménagement de cette volonté politique de révision du PLU. En fait il s’agit, selon le maire, M. Joël Mancel, de « construire sur la zone entre Triel et Chanteloup-les-Vignes sans recommencer les erreurs commises des années 70 » dans le quartier de la Noë. Il s’agirait donc de modifier l’usage de sol de 36 ha. Un des cinq projets phares de la CA2RS (la couronne urbaine nord) condui-rait à la « superficialisation » ou au «béton-nage» des Coteaux.Il faut prendre en compte aussi les exigences du PLH (Plan local d’habitat), qui suppose la construction d’environ 90 logements/an à Triel et 350 logements/an dans la CA2RS et, a fortiori, 2 500 logements/an dans le péri-mètre de l’OIN-Seine Aval (51 communes).- Une deuxième phase consiste à construire sur la zone classifiée « espaces d’anciens ver-gers » des Echenêts au Nord. Pour chaque site à urbaniser, il faudrait prévoir un budget de 20 000 euros pour la viabilisation de cha-

que logement. Le problème d’assainissement autonome individuel devrait par ailleurs être réglé. Comment ? Aucune proposition n’a encore été faite. On souligne simplement qu’il existe 700 cas de logements connais-sant ce type de problème. Dans ces deux cas d’urbanisation future, des questions de fond se posent. Qui va payer la facture ? Le propriétaire, l’usager final ou le contribuable triellois ? Vaste question à laquelle ni le panel d’experts, ni les élus pré-sents n’ont apporté de réponse. Une simple esquisse de doctrine n’a même pas été avan-cée ce lundi 6 juin. Seule réponse de la part de l’adjoint à l’urbanisme, Jean-Yves Six : « On devrait attirer des promoteurs... et le bi-lan prévisionnel de la ZAC devrait répondre à ce type de questions. » Autrement dit, on ouvre à l’urbanisation et on négociera après la densité (COS plus ou moins faible) avec les opérateurs-aménageurs.Les enjeux urbains de Triel sont de plusieurs ordres : en matière d’habitat, répondre à la demande croissante de la démographie im-plique une construction qui préserve le ca-dre de vie (aéré et végétalisé !) ; poursuivre le processus de construction pour atteindre les 20% de logements sociaux (loi SRU oblige) ; encourager et encadrer les opérations im-mobilières pour les intégrer au mieux dans le tissu urbain existant.En ce qui concerne le centre-ville, il est indis-pensable de revitaliser le tissu économique local, de réorganiser les zones de parking et de favoriser l’accueil des commerçants. Quant aux entrées de ville, il faudra renfor-cer l’identité et la signalétique de Triel. En parallèle, les transports collectifs devraient être améliorés en tentant de « faire pression » sur le STIF et la CA2RS.En termes d’environnement, la ville devrait s’attacher à poursuivre le «maintien» des es-paces verts, ainsi que la « mise en valeur du patrimoine bâti local ».Le PADD ou Plan d’aménagement et de dé-veloppement durableCe document oriente les choix publics dans le territoire. Ce n’est pas un document op-posable aux tiers, mais il peut faire l’objet d’une volonté de surseoir à une décision et (ou) au parti d’aménagement.Dans la perspective démographique de 14 000 habitants en 2015, le PLU prévoit

une ville avec plu-sieurs points forts :- Ville attractive avec une préservation et une diversification du parc immobilier existant. Points forts : l’environnement, la Seine... et la dispo-nibilité foncière qui permet d’étendre le tissu urbain afin de créer deux quartiers distincts : la couronne urbanisée entre Chan-teloup et Triel au sud et l’espace « des Eche-nêt » au nord.

- Ville dynamique avec un centre-ville requa-lifié et une offre nouvelle de commerces, en espérant « avec confiance » l’ouverture du centre commercial Val-de-Seine II.- Ville accessible via la nouvelle offre de transports en commun et les réseaux rou-tiers qui vont s’améliorer.- Ville accueillante : Triel serait prête à faire face à des défis démographiques, économi-ques et environnementaux.

trois interrogations pour conclure... temporairementEn conclusion, le diagnostic URBALLIAN-CE (2011) concorde avec celui de CITADIA (2009) sauf sur trois points :- Selon les hypothèses du PLH (2009) et les RP (2005), l’objectif de population avait été fixé à 14 000 habitants à l’horizon 2020 pour CITADIA, tandis que pour URBAL-LIANCE ce chiffre serait rapidement atteint en 2015... On s’interroge sur cette différence d’objectifs démographiques.- L’état des équipements publics : insatisfai-sant et pas aux normes selon CITADIA. Sur la grille finale des besoins recensés en ma-tière d’équipements, ce bureau d’études avait chiffré les besoins en termes fonciers et en termes financiers.L’urbanisation implique un coût d’urbanisa-tion très important et CITADIA l’avait sou-ligné en 2009 : « Compte tenu de la récep-tivité actuelle du territoire et du rythme de construction constaté récemment, la com-mune fait face à de larges ambitions pour demain, avec des conséquences sur son ni-veau d’équipements et la gestion globale des espaces de la ville. » (page 73).- Choix d’aménagement : il est clair que CITADIA avait préconisé une démarche consistant à « faire la ville sur elle-même », et non pas ouvrir l’urbanisation dès à pré-sent. Une série d’îlots bâtis ont été pointés comme excellents sites pour retisser le tissu urbain de fond en comble. Sur la zone in-terstitielle entre Chanteloup et Triel, CITA-DIA avait caractérisé cet espace : « Outre son enjeu écologique lié aux prescriptions du SDRIF, le site Feucheret-Cerisaie, en tant qu’espace naturel ouvert, présente l’une des plus belles vues sur la boucle, sur la Seine et sur l’Hautil. Il entre dans une relation de covisibilité avec l’arc des coteaux de Villen-nes-sur-Seine. » (page 66).Pourquoi ces divergences d’analyse ? Est-ce la méthodologie ? Est-ce la commande publique qui a conduit à une modification dans les résultats structurant ce diagnostic urbain ? Pourquoi cette ouverture à l’urba-nisation basée sur un écart important dans les prévisions démographiques ? Est-ce le souhait de la population ?Ce sont là des interrogations pertinentes qui demandent des réponses claires pour une meilleure compréhension de la révision du PLU en cours et de l’avenir de Triel. Rodrigo ACOStA

(1) Institut d’aménagement et d’urbanisme de la Région Île-de-France.

Claude Loiseau (IDF environnement) défend l’agriculture ur-baine dans la Boucle. (Voir son interview sur notre site.) (DR)

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Alors que l’enquête publique s’est achevée le 25 juin, les questions restent entières sur la véritable nature du projet de rénovation de l’avenue du Château. En effet, de nombreux riverains non seulement contestent le bien-fondé de l’appropriation par la Municipalité des voies leur appartenant, mais s’interro-gent également sur la véritable finalité de cet aménagement. Comment en est-on arrivés à cette situation de confrontation entre l’inté-rêt privé et l’intérêt général ?

Un projet phare de la mandature…La municipalité a démarré en janvier 2011 les travaux de rénovation de l’avenue du Château. Cette opération est programmée en trois phases qui s’étaleront de janvier 2011 à avril 2012. Faisant suite à l’engagement pris par le candidat Tautou lors des élections mu-nicipales de 2008, il s’agit d’un projet em-blématique, ainsi décrit dans une luxueuse plaquette : « Constatant les dégradations importantes de la chaussée et des trottoirs et de la maladie de la plupart des arbres, il a été décidé que cet axe historique et stratégique de notre ville devait être totalement repensé, rénové et réaménagé. » Avec un budget de 4 millions d’euros, dont une partie à la charge de la commune et le reste pris en charge par la Communauté d’Agglomération des 2 Ri-ves de la Seine (CA2RS), le Conseil général et le Conseil régional, cette rénovation re-présente presque trois années d’investisse-ment au regard d’une année moyenne.

Cinq réunions en cinq mois…Toute l’année 2010 a été consacrée à la pré-paration de l’opération, conduite par les services de la CA2RS, sous l’autorité de M. Tautou en sa qualité de Vice-président. M. Tautou, en tant que maire de la ville, expo-sait l’opération aux habitants du quartier. Ce sont ainsi pas moins de cinq réunions qui ont été organisées entre février et mai 2010. À cette occasion, plusieurs modifications ont été apportées au projet pour répondre aux doléances des riverains. Tout parais-sait alors baigner dans la volupté des eaux douceâtres de l’unité, dont rêvent tous les élus qui veulent pratiquer la démocratie lo-cale, le débat public et le consensus général. Sauf que certains habitants ont commencé à se poser des questions. Et de suspecter le maire et vice-président de la CA2RS de leur cacher ses véritables intentions. De fait, ils ont entrevu derrière l’opération classique de rénovation de voirie un programme d’amé-nagement beaucoup plus ambitieux, visant à faire de la gare de Vernouillet-Verneuil une gare structurante du projet RER éole 2020. La Gare des Clairières de Verneuil suppri-

mée, l’aménagement du quartier de la Gare permettrait d’absorber la croissance de tra-fic de bus et autres véhicules engendrée par cette réorganisation des transports publics. La CA2RS en fait état dans ses bulletins.

Les riverains font de la résistance…Face à cette situation, certains habitants du quartier se sont organisés et ont formé une association de défense : l’Association des amis et riverains du château et du quartier de la Gare. Celle-ci pense détenir l’arme absolue qui lui permettrait de stopper les travaux : une grande partie des voies de ce quartier, soit 10% de sa surface ou 1,8 hecta-res, appartient en réalité aux riverains.Alors que les premiers arbres viennent à peine d’être abattus, une résidente a délivré deux assignations le 18 février et le 2 mars respectivement à la CA2RS et à la Ville de Verneuil. M. Tautou, constatant la faiblesse de son dossier sur la question de la proprié-té des voies et échaudé par l’expérience de l’aménagement de l’avenue des Cottages, qui est également une voie privée, a proposé le 1er mars au Conseil municipal le lancement d’une procédure de « transfert d’office dans le domaine public des voies du quartier de la gare et le lancement d’une procédure d’en-quête », autorisant également le maire « à conduire la procédure administrative […] et à saisir éventuellement le Préfet du dépar-tement en cas d’opposition des propriétai-res. » Cette procédure, votée à l’unanimité, concerne les deux avenues et cinq rues du quartier.

La ville gagne son procès…Le 31 mars 2011, l’ordonnance du Juge des Référés a débouté la résidente au motif que les travaux n’avaient pas atteint sa proprié-té. Il ne s’agit donc pas d’une décision sur le fond, le juge estimant que l’intention de nuire de la CA2RS et de la Ville n’était pas établie.Au mois d’avril puis de mai, les riverains ont reçu un courrier les informant de la décision de la Municipalité du transfèrement d’office et sans indemnité des voies privées dans le patrimoine de la Ville, celle-ci prenant à sa charge tous les frais annexes.Ni la décision du Conseil municipal, ni le jugement en référé du Tribunal n’ont, sem-ble-t-il, fait fléchir la combativité de cer-tains riverains : ils ont décidé de faire revi-vre l’Association Syndicale Libre (ASL), en sommeil depuis plusieurs décennies (cer-tains évoquent 1949 !), malgré le doute sur le fondement juridique d’une telle décision, émis publiquement lors de la réunion de (re)constitution qui s’est tenue le 15 juin.Ayant pris acte du jugement du Tribunal,

certains riverains sont décidés à porter le combat lors de la troisième phase des tra-vaux qui devrait concerner essentiellement des voies privées.

Quelle est la véritable nature de l’opération ?L’affaire du quartier de la gare ne fait donc que commencer. Les points de vue et les in-térêts sont différents entre les riverains eux-mêmes d’une part, entre les riverains et la ville d’autre part. En effet, certains habitants, dont beaucoup viennent de découvrir qu’ils sont propriétaires de voies privées, estiment que le transfèrement de quelques dizaines de mètres carrés de superficie ne porte pas préjudice à leurs intérêts. Ils souhaitent tout simplement que le calcul de l’impôt foncier soit réduit en conséquence. Il est également compréhensible qu’il y ait divergence de po-sition entre ceux qui voient leur propriété amputée de quelques dizaines de mètres car-rés et ceux qui le sont de centaines de mètres carrés. Enfin, concernant la crainte de voir le quartier devenir le lieu d’un intense trafic de bus, certains demandent la mise en place d’aménagement pour atténuer le bruit, tan-dis que d’autres exigent le transfert de la gare de l’autre côté de la voie SNCF.La Ville s’estime dans son bon droit sur la base de l’antériorité de l’usage public des voies et rappelle les efforts de concertation menés tout au long de l’année 2010.

Premiers enseignements…Cette affaire est emblématique du manque de culture de la négociation et de la recher-che de l’intérêt général : elle traduit d’un côté une absence de transparence dans la manière d’exposer une opération très importante en omettant les points essentiels, et de l’autre le combat pour des objectifs qui sont, à ce jour, confus entre le refus légitime d’un pro-jet d’aménagement pouvant modifier pro-fondément la vie du quartier et la recherche de compensations financières, qui restent à justifier. Rappelons qu’une compensation de l’en-semble des voies privées du quartier de la Gare coûterait à la ville près de cinq mil-lions d’euros, au prix moyen du foncier non construit à Verneuil. C’est là une somme considérable hors de portée du budget de la Ville. N’oublions pas non plus que près de cinq hectares de voies se trouvent dans la même situation…Il est à souhaiter que l’enquête publique qui s’est achevée le 25 juin permette une prise en compte de l’intérêt général, avec ses avan-tages et ses inconvénients pour tous les ac-teurs concernés.M. KLEIChE

L’avenue du Château : pas une sinécure pour Tautou !

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VerNoUILLet

ActUALIté LocALeLE JOURNAL DES JUiN - JUiLLEt 2011

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Le PS chasse sur les terres de l’UMPDes visites de terrain et des discours s’annoncent avec l’arrivée du PS sur le ter-rain de son adversaire prin-cipal, l’UMP. Acte 1 : la sécurité selon Manuel Valls, député de l’Essonne

Mercredi 8 juin, il s’est passé un évé-nement qui montre que la sécurité des biens et des per-sonnes ne laisse pas la gauche locale in-différente, surtout Mme Marie-Hélène Lopez Jollivet, maire de Vernouillet, qui a

invité Manuel Valls (photo ci-dessus), maire d’évry, député de l’Essonne et président de l’agglomération évry Centre Essonne, à ex-poser ses idées, préférant évoquer la sécurité plutôt que l’insécurité. C’est sans tabou mais en homme politique d’expérience que Manuel Valls s’est livré devant élus, représentants des quartiers et journalistes à un exposé simple et direct à propos de la police, la justice, la vidéo-sur-veillance, le respect des règles, la nation, le domaine carcéral, la petite et la grande dé-linquance… Pas d’idées révolutionnaires, ni de retour en arrière – même s’il n’a pas pu s’empêcher d’évoquer mai 68 – mais des propositions dans de nombreux domaines, presque un programme… (primaires socialistes obli-gent ?) avec des exemples concrets comme cette réorganisation de la police qui lui per-met de reprendre contact avec le terrain afin de mieux connaître le quartier et ses habitants afin qu’un climat de confiance s’établisse progressivement. Sans oublier, déclinés en projets sur le long terme, les augmentations

de moyens, tant pour les forces de l’or-dre qu’il faut « réorganiser » que pour la justice : « Il faut revoir toute la chaîne pénale », ajoutant que les installations faisant appel à des techniques (vidéo-surveillance,…) doivent être utilisées comme solutions complémentaires. Des expériences ont été évoquées, telle la création d’une police intercommunale en mission sur une ligne de tramway tra-versant plusieurs communes. Un autre principe à rétablir : celui du res-pect des règles. Il doit passer par l’exem-ple, qui devrait venir d’en haut et aussi par l’éducation, du rôle des parents, de la place des jeunes dans le système édu-catif et des différents encadrements structurels à mettre en place. Des valeurs se trouvent inversées aux yeux des jeunes quand les trafics rapportent plus qu’un vrai travail, quand certaines zones sont confisquées par une délinquance qui les rend dangereuses, écoles comprises.Et quelle est la place des libertés individuel-les, quand l’insécurité physique règne, que des « zones de non-droit » existent, ces li-bertés fondamentales ne sont-elles pas aussi en danger ? Pas de remède immédiat mais des initiatives qui prendront du temps pour faire changer les mentalités.Le contenu du débat est apparu davantage comme une série de diagnostics des maux de notre société que de solutions que l’on trouvera peut-être dans son livre Sécurité : la Gauche peut tout changer. Aussi, place à l’initiative locale en redéployant, à travers une décentralisation renouvelée, les respon-sabilités et le transfert des moyens vers les collectivités locales et, comme l’affirme M. Valls : « Le maire doit être un acteur essentiel mais il doit en avoir les moyens. »

Acte 2 : Catherine tasca rentre en scène pour les élections sé-natoriales

Sur invitation de Mme Lopez-Jolli-vet, maire (PS) de Vernouillet, Ca-therine Tasca, sénatrice (PS) des Yvelines, a rencontré les maires et conseillers municipaux des envi-rons.Le thème principal a porté sur les prochaines élections sénatoriales, sur la réforme administrative qui pourrait entrer en vigueur en 2014, mais aussi sur un bilan de la manda-ture (6 ans) ainsi que des perspecti-ves de transformation de la deuxiè-me Chambre de la République.Rappelons que dans chaque cir-conscription, le collège électoral se compose de l’ensemble des conseillers généraux, des conseillers

régionaux, des députés de la circonscription, mais surtout de conseillers municipaux et de délégués des conseils municipaux qui repré-sentent 95% des électeurs des sénateurs.Catherine Tasca sera la tête d’une liste ras-semblant l’ensemble des composantes de la gauche et la représentation du territoire. En seconde position, le maire (PS) de Conflans-Sainte-Honorine, Philippe Esnol, n’a pas été tendre avec ses collègues UMP qui siègent au Sénat, et en particulier avec le président Gérard Larcher, qui a suivi le gouvernement après avoir prétendu défendre le point de vue des élus locaux.Rappelons que Catherine Tasca a été mi-nistre et député avant d’occuper le fauteuil de sénateur. Et elle n’a pas manqué de rap-peler que si les territoires sont les mêmes les compétences, elles, sont différentes. Le Sénat doit selon elle jouer un « rôle histo-rique de modérateur » quelle que soit l’im-portance des textes. Le « programme légis-latif incroyablement chargé » et l’usage de la « procédure accélérée » ont empêché les aller-retours entre les deux Assemblées qui favorisent le débat politique et permettent l’écoute des experts. En somme, il faut que les Chambres pren-nent leur temps, même lorsque le régime présidentiel est devenu « directif, voire auto-ritaire. » Selon Guy Poirier, maire de Meulan-en-Yve-lines, les réformes en projet vont vers une re-centralisation des pouvoirs. Il s’agit pour lui d’une régression de la décentralisation qui enlèverait aux collectivités locales leur autonomie fiscale – et donc financière – et provoquerait en termes de subventions des injustices entre les communes.Présents dans le débat, les élus Verts, dont Jean Mallet, maire de Mézy, sont intervenus pour exprimer leur soutien à Catherine Tas-ca et c’est avec un enthousiasme certain que la soirée s’est terminée sur le souhait de per-mettre au Sénat d’occuper la place qui est la sienne dans une démocratie parlementaire, en faisant basculer la majorité sénatoriale. -C.s.B.

Le député Valls, devant élus, représentants des quartiers écoute le retour du terrain. (Photo J2R)

Le maire de Vernouillet et ses deux invités.

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Pour la manifestation du samedi 14 mai à Conflans-Sainte-Honorine, tous les ingré-dients étaient là, sauf un - le public, pour-tant directement concerné par les nuisances. Cette première mobilisation, suite à la fin de l’enquête publique (le 1er avril) fut donc une «quasi réussite». Suite à l’avis mitigé de la Commission d’enquête, l’épreuve de force continue...Des élus de tous bords politiques ont ac-compagné le cortège (environ 750 manifes-tants selon notre estimation qui concorde avec celle des RG) et manifesté leur désac-cord total avec la première version de la mo-dification proposée par la Direction général de l’aviation civile (DGAC). Organisée par le collectif contre les nui-sances aériennes, le CIRENA et la ville de Conflans-Sainte-Honorine, la manifestation a commencé à 15 heures. Dans une ambian-ce estivale, tous les élus se sont mis devant le cortège pour entonner en choeur des slo-gans tel «NON, NON à la pollution de l’air». Après avoir marché environ 700 mètres sur la N 184, un podium a permis aux élus de prendre la parole pour dénoncer l’unilatéra-lisme de la DGAC.

Prise de parole politiqueTous les élus, de gauche et de droite, ont plaidé pour une «modification de la donne», et certains élus comme Gérald Rutault, mai-re de Maurecourt, ont déploré le manque de mobilisation de la population. Certains ont même surenchéri : Philippe Esnol (PS), maire de Conflans et Conseiller général des Yvelines, a souligné qu’il irait jusqu’au Lon-gjumeau, la ville dont le maire est Mme le Ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet (ou NKM) dans le département de l’Essonne. «Il est insupportable de voir que la DGAC continue à nous faire croire que ce projet est bon pour les habitants de la Confluence... BASTA...» Un peu plus et M. Esnol nous aurait conduit à une mini-révo-lution. D’autres élus l’ont joué plus classique : Ghislaine Senée, conseillère régionale (EE-LV) et maire d’Evecquement, a expliqué que «grâce à cette première mobilisation, les élus auraient la possibilité de contrer la DGAC». Hugues Ribault, maire d’Andrésy (UMP) et Joël Tissier, conseiller général EE-LV ont, pour une fois, tenu le même langage : le premier - l’ancien conseiller général - a dit : «Nous sommes à l’écoute du CIRENA». Le second - le nouveau Conseiller général - a ajouté : «Nous nous opposons à la modifica-tion des couloirs (aériennes)».Toutes les communes du Vexin sont contre cette «mascarade de concertation» qui, se-lon certains, serait entachée d’illégalité. Car

selon le député UMP de la 7e circonscription, Arnaud Richard, la version du dos-sier en amont de l’enquête publique ne serait pas celle présentée lors de la procédu-re. Il y a «un misfit» (NDLR : proposons un dico anglais-français à notre jeune dépu-té !) : c’est-à-dire une mésen-tente (ou incompréhension) entre les associations contre ces nuisances et les experts de la DGAC sur la notion de la Confluence. Il fallait «sau-vegarder» la Confluence, a t-on dit. Le problème est de savoir où se trouvent les li-mites pour les uns (c’est-à-dire, les experts) et pour les autres (les associations qui re-présentent les habitants qui seront affectés par ces modifications prévues). Alors que le Grenelle de l’Environnement s’était fixé comme objectif une amélioration du cadre de vie et de la santé des habitants, pourquoi en est-on arrivé là ?En définitive, le député Arnaud Richard a fait une synthèse de la situation tout en at-tendant une réponse à la question orale po-sée par lui-même au gouvernement. Il a eu une réponse de M. Mariani (cf. encadré ci-dessous); il a rencontré NKM avec la volonté de la faire changer d’avis. Au moins de faire

pression sur les experts de la Commission d’enquête pour que l’avis soit défavorable... Deux étapes sont à franchir : l’avis de la com-mission de concertation de l’environnement et l’avis de l’ACNUSA1 qui permettraient au gouvernement de prendre une «sage déci-sion». Ce que veut le député Richard est sim-ple : l’augmentation de l’altitude de 300 mètres et la réduction de tout type de nuisance.... En revanche, il est contre la modification propo-sée par la DGAC et notamment l’élargisse-ment-déplacement des couloirs aériens. Et, comme les élus de gauche, le député a appelé à une plus forte mobilisation, sinon «ce sera le massacre de notre territoire !»- R.A.

Les nuisances aériennes vont «massacrer notre territoire»

RÉtROPÉDALAGE OU AVIS DÉFAVORABLE ?Selon la réponse à Arnaud Richard, Thierry Mariani, secrétaire d’Etat chargé des transports explique : «Nous sommes cependant conscients que des avis contradictoires peuvent être relevés par l’enquête publique dont nous allons maintenant tirer les enseignements.Le processus de mise au point du projet et de concertation va à présent se poursuivre avec le recueil de l’avis de la commission consultative de l’environnement de l’aéroport, puis de celui de l’ACNUSA1. Des décisions ministérielles seront prises ensuite, prenant en compte les résultats de la concertation ainsi que les remarques répétées, et certainement justifiées, que vous avez faites sur la situation de Conflans-Sainte-Honorine après que de nombreux riverains vous aient interpellé à plusieurs reprises...»

rapport de la commission d’enquête : un avis favorable… défavorable !La commission d’enquête portant sur le projet de la DGAC a publié ses conclusions le 16 mai. Si la Commission donne un avis globalement favorable quant au relèvement des altitudes de survol, elle estime nécessaire de différer la décision ministérielle de mise en application du présent projet aux fins de compléments d’études. Sur 112 pages, ce rapport passe en revue la procédure et évoque quelques «incidents» ici et là, sans faire une allusion directe à la manif de Conflans... Le rapport donne, certes, un avis favorable, avec quatre réserves de taille (notamment de faire une étude d’impact sur la faune et sur la flore...). En outre, il émet deux réserves fondamentales concernant la révision des trajectoires et la suppression des mouvements de nuit. Ce faisant, la commission donne raison aux 4OO5 particuliers, élus et représentants d’association, qui ont exprimé un avis défavorable lors de l’enquête publique puisque, si l’administration ne lève pas ces réserves, conditions suspensives, l’avis de la commission est « réputé défavorable ». Or, la DGAC a déjà rejeté la réserve concernant les vols de nuit. Le CIRENA considère donc l’avis de la Commission d’Enquête comme étant défavorable au projet de la DGAC.

Certains manifestent d’une manière cohérente contre l’expansion de la croissance aérienne... (Photo J2R)

cIreNA

(1) Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires

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GAz DE SChIStE

La Seine-aval, un nouveau Gasland ?Jeudi 9 juin, un ciné-débat, organisé par ATTAC78, s’est déroulé au cinéma Fré-déric Dard des Mureaux, à 20 h 30, autour du film « Gasland » et du gaz de schiste.11 mai 2011, une loi UMP, remettant en cause l’exploitation des gaz et pétroles de schiste, est votée. Une loi qui, aux yeux des collectifs «anti-gaz» et de la Gauche, ne règle pas tout.Le problème du gaz de schiste est exposé dans le film/doc de Josh Fox : Gasland. Sorti le 6 avril et nominé aux Oscars en 2011, ce film est une enquête sur la ruée vers le gaz de schiste aux états-Unis. Il dénonce les consé-quences sur l’environnement, sur la santé et la dangerosité d’une technique d’exploita-tion : « la fracturation hydraulique horizon-tale ». Elle provoque des failles à l’aide d’un liquide, composé de nombreux produits chimiques, sous pression afin de libérer les ressources de la roche. Eaux, sols et vies ont été pollués et ruinés par les exploitations de gaz et pétrole de schiste. Aucune légis-lation, ni réglementation n’étaient prévues. Les exploitants étaient même délivrés des limitations en rigueur pour protéger l’eau et l’air. Le film laisse entendre que la raison première animant l’exploitation du gaz et pétrole de schiste est l’argent. Les compa-gnies paieraient d’ailleurs le silence des habi-tants. Certaines fourniraient des cuves d’eau aux victimes. L’eau, sortant des robinets des victimes, est tellement polluée, qu’elle prend alors feu. Depuis que les effets secondaires de ces exploitations sont connus, des moratoires

contre elles sont demandés par de nom-breux pays. Dernier événe-ment en date, Blackpool, en Angleterre, fut secoué par un séisme de 1,5 sur l’échelle de Richter. Les autorités ont suspendu des opérations de forage utilisant la technique. Le séisme s’est produit lors de son utilisation.

Point sur la loiSophie Primas, députée de la circonscription des Yvelines incluant Les Mureaux, cosigne la loi UMP. La loi dit que les permis délivrés seront annulés si les exploiteurs ne propo-sent pas une autre technique que la fractura-tion hydraulique horizontale interdite, dans un délai de deux mois. Sinon, les permis doi-vent être annulés. Pour les «anti-gaz», la loi est insuffisante et laisse la porte ouverte aux recherches dites “scientifiques” et assujettit l’abrogation aux déclarations des foreurs. « Le mythe de la fracturation hydraulique écologique est inatteignable », a déclaré Phi-lippe Martin, député socialiste. À Droite, François-Michel Gonnot, député UMP, si-gnataire de la loi, dit qu’il faut « trouver des méthodes substitutives moins traumatisan-tes » et « garder la porte ouverte ».Vendredi 10 juin le texte, encore affaibli, est passé au Sénat. Il autorise cette technique à des fins d’expérimentation. La France sera-t-elle le prochain « Gasland »?

Les Yvelines, un Gasland ?Julien Renault, de la coordination Île-de-France des collectifs contre le Gaz et pétrole de Schiste, est venu animer le débat avec le Collectif Seine Aval Contre le Gaz et le Pétrole de Schiste. Il est venu apporter ses « connaissances sur le sujet ». Ce n’est pas la première fois qu’il anime un débat à la suite de « Gasland ». Ce film fait le tour de la France actuellement. « Le public est toujours surpris », explique Julien Renault pour défi-nir la perception des spectateurs. Pour lui, la loi ne va pas empêcher les forages et l’utilisa-

tion de la fracturation. Même si la technique est utilisée à titre expérimental, les dégâts sur l’environnement seront là. Julien Renault a souligné que la rentabilité économique était nulle. Le rapport consommation/produc-tion en général pour le pétrole ou le gaz est de 1 baril consommé pour 20 produits. Pour le gaz et pétrole de schiste, il est de 1 pour 1. Cependant, cela rapporte aux exploitants.Dans les Yvelines, deux permis ont été déli-vrés pour l’exploitation de pétrole de schiste. L’un est sur un secteur appelé « Yvelines » (comprenant la Seine aval) et l’autre autour de Plaisir. Un permis signifie un périmètre d’exploitation. Il peut y avoir de nombreux forages pour un même permis. Ces fora-ges sont réalisables sur des plateformes ou concessions existantes. Bizarrement, ces deux permis ont été passés en fin 2007 et fin 2008. Ils ne sont en principe plus d’ac-tualité. Pourtant, ils apparaissent toujours dans la liste des permis accordés. Des veilles citoyennes s’organisent pour surveiller l’acti-vité des plateformes partout en France. Ces exploitations sont très consommatrices en eau et en camions. Il faut plus d’une quaran-taine de camions pour assurer le bon fonc-tionnement d’une plateforme.À travers les questions de la cinquantaine de personnes présentes, le débat est revenu sur la loi, la position des politiques, le producti-visme, le lien avec le combat F1, la mobilisa-tion et la société. Jean Mallet, Maire de Mé-zy-sur-Seine et conseiller régional EE-LV d’Île-de-France, était le seul élu présent. damien deLerIN

L’exploitation du gaz de schiste est une «forte hypothèse» en Seine-aval. (DR)

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ÉCOLOGIE

2,5 km des berges de Seine réhabilitésQui s’est déjà promené au bord de la Seine entre le pont de 2003 (du CD 2) et la Marina du Port St Louis a pu constater que l’ancien chemin de halage qui avait existé jadis, n’était qu’envahissement végétal, amoncellement de gravas et alignements de tas de détritus accumulés depuis des lustres. Or, une action de réhabilitation a été déci-dée par le Conseil Général (voir ci-dessous). Le public peut jouir de 2500 m de promenade qui prolonge celle des berges en allant vers le pont de Triel. Hélas, à l’autre bout du chemin, le long des berges, depuis le Chemin des Moines jusqu’au port il semble que rien ne soit prévu… dommage.Sécurité, ouverture au public oblige, écologie en respectant faune et flore de cette « zone humide », nettoyage en règle qui coûte la moitié du budget alloué à cet aménagement, voilà pour les objectifs. Très proche, la présence de l’étang Cousin semble ne pas être étran-gère à la préoccupation écologique1 : «Ce site classé en ZNIEFF recense de nombreuses espèces animales (dont le Martin pêcheur, le Chevalier cul-blanc, le Chevalier guignette le Grand gravelot le Grèbe castagneux, Gorge-bleue à miroir, … parmi les 140 espèces recensées pour l’avifaune) ainsi que tout un cortège floristique asso-cié aux milieux humides et aquatiques. A l’échelle du secteur, la va-lorisation du patrimoine écologique passe par une réhabilitation des

milieux qui sont perturbés par le manque d’entretien ce qui se traduit par la pré-sence non négligeable de déchets, de végétaux indé-sirables et par la fermeture de milieux intéressants…. Dans le but de valoriser le développement écologique du milieu et d’accueillir le grand public, des travaux forestiers ont été entrepris. Limiter les espèces végé-tales invasives au dépend d’une végétation locale adaptée et, d’autre part, créer un cheminement pié-ton permettront un accès aux berges de Seine. Enfin, plusieurs portions de ber-

ge aux caractéristiques et morphologies différentes ont été choisies dans la perspective de «valoriser la dynamique écologique.»

Dimanche 22 mai les participants à la randonnée familiale «Seine en Selle» organisée par le SMSO on a apprécié les trois parcours conver-geant à la Base de loisirs Val-de-Seine. Partis de Mantes-la-Jolie c’est 25 km de berges à apprécier : d’Andrésy, c’est 18 km, et depuis Le Pecq les plus téméraires couvrirent courageusement plus de 40 km ! Une façon écologique et tonifiante de découvrir des bords de Seine inconnus en empruntant un moyen de transport d’avenir : le vélo.- C. s. B.(1) Marché de travaux pour l’aménagement des berges de la Seine à Triel-sur-seine (78) page 5.

Le projet se situe sur la commune de Triel-sur-Seine le long des berges de Seine au droit de l’étang Cousin à l’aval du rejet de Seine de l’usine des Grésillons. Le site d’intervention s’étend sur une bande de 20 m et un linéaire de 2500 m.Consistance des travaux - Cet aménagement des berges intervient dans le cadre de me-sures compensatoires liées à l’impact de la construction de la 1ère tranche de l’usine d’épuration Seine Grésillons située dans une ZNIEFF1 de type 1. Le SIAAP2, maî-tre d’ouvrage a confié au SMSO3 la maîtrise d’ouvrage délégué. Les solutions propo-sées devront, prioritairement, permettre de conserver, renforcer et améliorer le patri-moine écologique du site proposé en bord de Seine tout en apportant des solutions du-rables de traitement des désordres qui pour-raient être constatés sur la berge.Dans l’exécution de la mission, la prise en compte de la valeur paysagère du secteur est également souhaitée en vue de l’accueil du public. A cet effet, les solutions proposées s’attacheront à conforter l’ambiance fluviale du site, notamment en prévoyant des ouver-tures visuelles transversales donnant à voir

une section du fleuve et la rive opposée, ou longitudinale don-nant à voir le fleuve dans sa continuité. L’accueil du public impliquera nécessairement un nettoyage du site. L’ensemble des aménagements proposés devra répondre à la vocation écologique des milieux humi-des.Travaux - Les travaux propo-sés sur cette zone d’étude sont alors de 3 types :• Des travaux forestiers afin de limiter voire éradiquer le développement des espèces invasives, et paysagers pour favoriser le dé-veloppement des espèces végétales adaptées au milieu.• Un nettoyage des berges avec de lourdes opérations de déblaiements, de ramassages, de tri des déchets mais également de mise en défense du site pour éviter l’apparition de nouveaux dépôts sauvages.• La valorisation écologique des berges en mettant en valeur les diverses caractéristi-ques morphologiques des berges et donc des

dynamiques écologiques associées.Coût et Planning - Le coût prévisionnel des travaux est estimé à 167.641,00 € HT. Fin des travaux prévus pour juin 2011.(Texte communiqué par Mélanie Ledru, coordinatrice du projet SMSO)

(1) ZNIEFF : Zone d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique.(2) SIAAP : Syndicat intercommunal d’assainissement de l’agglomération parisienne.(3) SMSO : Syndicat Mixte d’aménagement, de gestion

Un milieu humide à protéger

Des espèces végétales adaptées au milieu (à gauche) et l’accueil organisé par le SMSO (à droite). (Photo J2R)

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VERS LA DÉMOCRAtIE ?

Les leçons du « printemps arabe »

Avec les soulèvements qui, partis de Tunisie et d’Égyp-te, ont gagné d’autres pays arabes, peut-on espérer que la deuxième décennie du XXIe siècle autorise plus d’optimisme que les dix der-nières années du siècle précé-dent et les dix premières de l’actuel ? En 1989-1990, l’émancipation des préten-dues « démocraties populaires », l’effondre-ment de l’Union soviétique, le règlement du conflit Irak-Iran et la fin du régime d’apar-theid en Afrique du Sud laissaient augurer le triomphe de la liberté et de la justice à travers le monde. Il n’en fut rien, bien au contraire : nous avons assisté à vingt années de régres-sion dans la sauvagerie, à deux décennies où les progrès de la démocratie en Amérique latine ne pouvaient occulter l’enracinement des dictatures (Syrie, Iran, Birmanie...), l’op-pression de minorités ou de micro-états par des régimes hégémoniques (Tibet, Caucase, Palestine, Sri Lanka, Soudan...), le retour de conflits armés mobilisant les techniques de destruction les plus avancées (guerre du Gol-fe, guerre d’Afghanistan, guerre d’Irak...), le réveil des affrontements religieux (Sous-con-tinent indien, Proche-Orient...) et, surtout, le retour des génocides du fait de la Serbie en Bosnie-Herzégovine (Srebrenica) et du gou-vernement hutu au Rwanda. L’histoire prend-elle en ce moment une nou-velle direction ? On aimerait le croire dans le contexte présent, marqué en France par le

succès du manifeste Indignez-vous ! de Stépha-ne Hessel et, surtout, par la contestation des « Indignés » espagnols qui s’élèvent contre le chômage, la précarité, la corruption et les dérives de la démocratie. Sans préjuger de l’avenir, on peut relever dès à présent trois points remarquables dans le processus qui se développe sur les rives méridionale et orien-tale de la Méditerranée. A Benghazi, Sanaa ou Damas comme à Tu-nis ou au Caire, c’est au départ un peuple « à mains nues » qui, par sa seule protesta-tion non violente mais massive et résolue, s’en est pris à une dictature corrompue et prédatrice, servie par une police omnipré-sente, une justice aux ordres et des médias sous contrôle. Quelle leçon de courage, sa-chant que dans tous les pays, fût-ce dans des proportions inégales, tués et blessés ne se comptent plus ! Ensuite, la cause pour laquelle ces femmes et ces hommes, souvent très jeunes, ont ris-qué leur vie, c’est celle qui a entraîné les ré-volutionnaires de 1789 en France, leurs suc-cesseurs du « Printemps des peuples » qui a traversé l’Europe de 1848, ou ceux qui ont affronté les blindés soviétiques à Berlin-Est, Budapest ou Prague pendant la « guerre froi-de » ; c’est aussi celle des prédécesseurs des soulèvements actuels qui ont arraché l’indé-pendance à la puissance coloniale : c’est la cause de la liberté, de l’égalité et de la di-gnité. Il y a là une éclatante confirmation de l’universalité des droits de l’homme, n’en déplaise aux potentats du tiers-monde qui s’efforcent de les discréditer comme une exportation des pays riches ou aux conser-vateurs de tous bords qui considèrent la dé-mocratie comme une spécialité réservée à ces mêmes pays. Autre leçon des insurrections actuelles : le

rejet des dictatures et la revendication de démocratie se situent sur un terrain qu’en France on qualifierait de « laïque ». Le mouvement auquel nous assistons ne mêle aucunement la religion à la lutte poli-tique : il ignore le programme des islamis-tes. C’est d’autant plus remarquable que l’orthodoxie musulmane prône une société « holiste »1, un modèle d’organisation qui confère au religieux le contrôle du politique, du juridique et du social. On vérifie ce que les observateurs du monde musulman no-tent depuis plusieurs années : la génération actuelle, plus informée et plus individualiste, est « post-islamiste » ; c’est foncièrement la même insurrection qui s’est dressée en 2009 contre le régime islamique d’Ahmadinejad, en 2011 contre les régimes anti-islamistes de Ben Ali, Moubarak, Kadhafi ou El-Assad2.Les suites durables du mouvement ne se des-sinent pas encore avec précision et ne seront peut-être pas les mêmes dans les différents pays. Nous savons que rien n’est plus difficile que de réussir une révolution, de passer d’un système autocratique à une démocratie apaisée. Dans l’immédiat cependant, compte tenu aussi des événements survenus en Côte d’Ivoire, quel superbe pied de nez au dis-cours de Dakar (26 juillet 2007), dans lequel M. Sarkozy prétendait que « l’homme africain (n’était) pas assez entré dans l’Histoire » ! Ne seraient-ce pas plutôt nos dirigeants actuels - et leurs devanciers - qui ont manqué le train de l’histoire en soutenant de bout en bout des dictatures honnies par les citoyens ?André MEtzGER(1) Doctrine philosophique, qui, en sciences humaines, conduit la connaissance de l’individuel vers le général, du particulier à l’ensemble.(2) Voir sur ce point une analyse bien documentée d’Olivier Roy dans Le Monde des 13/14 février 2011, intitulée : « Révolutions post-islamistes ».

La démocratie s’alimente - comme une fleur - de l’échange, pollen de la liberté... (Citation orientale)

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Dette grecque : Comment assumer de ne dire jamais !

sANté fINANcIère des coLLectIVItés

L’affaire DSK bat tous les records du buzz médiati-que, chassant des premières pages internet la nouvelle pourtant récente et sensa-tionnelle de l’élimination de Ben Laden ! Ce qui est certain en revanche, c’est que M DSK n’est plus aux commandes du FMI au moment où l’Europe se retrouve à nouveau confrontée à un nouvel épisode d’une crise financière qui n’en finit pas. C’est en spec-tateur de sa résidence forcée de Broadway Avenue et non au cœur des négociations comme il y a deux ans qu’il assiste aux pé-ripéties d’un marchandage difficile et âpre autour de la dette grecque et, à travers cel-le-ci, de l’avenir du système financier euro-péen. En effet, le Gouvernement grec, par la voix de son Premier ministre, a reconnu que le paquet de mesures liées au prêt de la Troïka1 du FMI n’a pas eu les effets escomp-tés. La dégradation de la note souveraine de la Grèce, reflet de cette situation, fait perdre à la Grèce tout espoir de pouvoir retourner sur le marché financier en 2012 comme cela était envisagé lors du plan de refinancement de mai 2010. En conséquence, la Grèce demande non seulement que soit versée la prochaine tranche de 12 milliards d’euros du prêt de 110 milliards accordé il y a un an bien qu’elle n’ait pas respecté ses engage-ments mais aussi l’octroi d’un nouveau prêt de 60 à 65 milliards d’euros correspondant à des nouveaux besoins. Déjà plombée par une dette de 300 milliards d’euros, correspondant à 150% de son PIB, consacrant une part de plus en plus impor-tante de son budget à rembourser les intérêts de la dette, l’équation budgétaire de la Grèce commence à faire vaciller les esprits les plus solides. Or, les pays « vertueux » du Nord de l’Europe refusent d’accroître leurs dépenses budgétaires pour jouer les locomotives. Ce qui pose des problèmes de débouchés pour un pays essentiellement dépendant du mar-ché européen comme la Grèce. Par ailleurs, le plan d’austérité en réduisant le nombre de fonctionnaires et leurs salaires, en coupant dans les dépenses budgétaires, y compris d’investissement a réduit à néant le peu de capacité de rebond de l’économie grecque. Combien même celle-ci serait en mesure de croître de manière durable, certains spécia-listes ont calculé qu’il lui faudrait dégager pendant 20 ans un surplus budgétaire de 8% par an pour absorber sa dette! Ce sont là des

performances hors de portée des meilleures économies européennes !Dans ces conditions, certains commencent à évoquer le scénario d’une restructuration de la dette, hypothèse qui n’avait jamais été envisagée par les créateurs de l’Euroland. En effet il faut éviter le scénario de la crise ar-gentine2 qui entraînerait la faillite du système bancaire grecque et une crise bancaire des établissements bancaires européens. Il s’agit en réalité d’une faillite organisée qui permet-trait aux créanciers de sauver une partie de leur mise en échange d’un abandon substan-tielle de créance. En réduisant le montant de la dette, la restructuration agit comme une dévaluation sans avoir pour effet négatif d’augmenter le nominal du stock de la dette (qui reste toujours en euros), contrairement à une sortie de l’euro qui aurait pour effet d’augmenter le montant de la dette. Est-elle pour autant exempte de tout danger ? évi-demment, non ! L’inconvénient principal serait le signal donné que les autres pays mal en point de l’Euroland devront également passer par la case restructuration, ce qui provoquerait une grave crise de confiance. C’est pourquoi la BCE rejette avec vigueur ce scénario catas-trophe et continue de plaider pour un ren-forcement des mesures de discipline plus agressifs au risque, selon certains spécialis-tes, de précipiter la mort d’une Grèce guérie de ses maux budgétaires. Alors que l’Allema-gne semblait ouverte à l’idée d’une restruc-turation organisée, elle semblait avoir choisi de s’aligner sur la BCE en déclarant qu’il ne pourrait y avoir de solution qu’avec la BCE, puis a encore changé son fusil d’épaule pour exiger que le secteur privé prenne sa part du fardeau de la restructuration. De son côté, le FMI, dont le refus de procéder dans les prochains jours au décaissement de sa quote-part signifierait de facto la faillite de la Grèce incapable d’honorer sa prochaine échéance, se pose en arbitre entre les diffé-rents acteurs européens. Ses règles internes lui interdisent en effet de financer tout Etat qui ne serait pas en mesure d’honorer dans l’année ses engagements vis-à-vis de ses créanciers. Il exige des européens l’adoption rapide d’un scénario de sortie de la crise qui doit contenir un engagement des pays de la zone euro à se porter garant de la solvabilité de la Grèce.Cependant, quelque soit le scénario retenuon s’achemine vers une solution qui ne ferait que repousser une inévitable et douloureuse restructuration à l’échéance de 2013. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 2011 et 2012, la Grèce doit rembourser 96 mil-liards d’euros (62 milliards de bons arrivés

à maturité et 34 milliards d’intérêts) et rece-vra 12 milliards de la part de la Troïka. Le financement de la différence (84 milliards) sera assuré par le nouveau prêt de la Troïka pour un montant de 60 à 65 milliards, par un programme de privatisation et de nouvelles coupes dans les dépenses. Mais que se passe-ra-t-il ensuite ? Comment la Grèce finance-ra-t-elle ses besoins et le remboursement de ses dettes après 2012 ? En tout cas, le retour escompté de la Grèce sur le marché financier prévu pour 2012 ap-paraît rétrospectivement comme particuliè-rement optimiste et semble devoir être re-porté… aux calendes grecques.

Effet collatéral : les collectivités Les communes de la CA2RS, à l’instar de nombreuses collectivités françaises, vont de-voir affronter cette période lourde de mena-ces dans une situation budgétaire fragilisée. Comparé à des communes de même strate, leur marge de manœuvre budgétaire s’est ré-duite plus fortement en sortie de crise. Or l’entrée en vigueur de la nouvelle Réglemen-tation des Collectivités Territoriales réduit la capacité de mobilisation des impôts locaux encadrant strictement certains d’entre eux (comme les deux taxes qui remplacent la taxe professionnelle). La perspective d’une nouvelle crise financière dans les deux ou trois prochaines années risquent de ren-dre compliquée l’installation des nouvelles communautés en cours de formation. En effet, étant donné le corsetage voulu par l’Etat pour encadrer l’action des collectivi-tés locales en matière fiscale et la politique de rigueur budgétaire du Gouvernement, les collectivités territoriales devront recourir à de la dette pour financer leur programme d’investissement, dans une conjoncture de crise financière. Or les établissements de crédit, échaudés par la crise des dettes sou-veraines que l’on avait longtemps cru réser-vée aux seules économies émergentes d’Asie ou d’Amérique du Sud, vont devoir se mon-trer beaucoup plus regardantes sur la santé financière des collectivités locales. Et inté-grer une marge pour risque en fonction de la qualité de la signature qui renchérira le coût des prêts : la croyance selon laquelle prêter aux Etats et aux Collectivités dans les pays de la zone Euro ne présente aucun risque est en train de fondre au rythme de la valeur des créances grecques !

M. KLEIChE

(1) La Troïka est composée de l’Union européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne.(2) L’Argentine a fait défaut au début des années 2000 entraînant une double crise, bancaire et financière.

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RUGBY

Le dimanche précédent avait déjà été une journée historique pour le Rugby Club de Triel (RCT) qui envoyait, pour la première fois de son histoire, ses deux équipes seniors (pre-mière et réserve) en finale de leur série (Promotion d’hon-neur Ile-de-France). La fi-nale régionale le 8 mai face à Villiers-sur-Marne, très ser-rée de bout en bout, et départ agité par un coup de pied de pénalité, a conduit Triel au septième ciel. La journée a commencé à Montmorency, par la finale des équipes réserve, avec une af-fiche croustillante pour qui connaît le rugby local : un derby entre les clubs voisins (ri-vaux pour l’occasion) de Triel-sur-Seine et des Mureaux. Tout se présente bien pour les Triellois qui mettent leurs adversaires sous pression dès la 5e minute (essai de Mathieu Alrivie) et gardent la main sur le match du-rant toute la première mi-temps, mais sans parvenir à prendre le large au score. Et ce qui devait arriver, arriva : le réveil des Mureaux. Un essai en force et une pénalité les installent en tête durant une grande par-tie de la deuxième mi-temps. Heureusement, une ultime pénalité réussie par Mathieu Bo-ron pour Triel (des 45 mètres) envoie les deux équipes dans les prolongations. Dès le début, Les Mureaux mettent Triel sous pression. Les joueurs du RCT font le dos rond, attendant la bonne opportunité. Elle n’arrivera qu’à trois minutes de la fin. Mathieu Alrivie - surnommé le « Passe-Partout de Triel » - surgit pour aller inscrire l’essai de la victoire après une course de 70 mètres... avec cette victoire, triel empoche donc le titre.Vu des tribunes, un beau match, quoique dif-ficile pour certains. Vincent Kerlo, l’entraî-neur de Triel, a reconnu à la fin de la journée avoir failli mourir durant cette rencontre… S’il avait su à ce moment ce qui l’attendait par la suite. Premier bouclier de la journée pour le RCT. Il reste alors aux supporters quelques heures à patienter en regardant les nombreux matchs qui se jouaient, Montmorency ac-cueillant cette année l’ensemble des finales territoriales d’Ile-de-France.

Les Sangliers confirment avec honneurLe deuxième grand moment de la journée commence à 15 h. 30 avec la finale des équipes premières opposant le RCT Triel à l’Entente Sportive Villiers-sur-Marne (ESV) qui disputait sa quatrième finale régionale en quatre ans. L’enjeu a longtemps paralysé les deux équi-pes jouant sur un faux rythme. Pendant la première mi-temps, Villiers-sur-Marne s’en sort mieux en exploitant efficacement ses temps forts et les erreurs du RCT avec deux essais (dont 1 transformé) et une pénalité, contre seulement deux pénalités pour Triel. À la fin de la première mi-temps, l’ESV vire donc en tête sur le score de 15 à 6. Rien n’est perdu a priori pour Triel, mais l’impression que son adversaire tout de même que son adversaire s’installe légèrement au-dessus. La deuxième mi-temps continue sur le même tempo. Chaque équipe encaisse une pénalité, portant le score à 18-9 à moins de dix minu-tes de la fin. Soudain, en un instant de folie, le match bascule. Une action collective de Triel conduit à un essai de Thierry Jacob. Le RCT revient à 2 points de l’ESV, autant dire pas grand chose !! Il y a le feu au lac dans les deux camps. Les bords du terrain se ré-veillent, le ton monte, les supporters chauf-fent leurs joueurs. Chaque équipe tente de pousser son adver-saire à la faute. À ce jeu-là, c’est l’équipe la plus fraîche qui l’emporte. Il était écrit que le dimanche 8 mai serait la journée de Triel. À deux minutes de la fin, l’ESV concède une pénalité, facilement passée par Alexandre Bonneau pour le RCT. Triel inverse le score et ne cédera plus rien. Au coup de sifflet final, cadres et supporters du RCT envahissent le terrain pour une im-mense fête. Embrassade, pleurs, chants, pho-

tos, vidéos, tout y est. Une voisine envoie un texto dans lequel elle dit « n’avoir jamais vu autant de mecs pleurer ». Les joueurs pren-nent la pose sous les poteaux et s’offrent un tour d’honneur largement mérité. L’attente est longue pour la remise du deuxième bouclier car il fallait attendre la fin de la finale Honneur aux alentours de 18 heures. Le trophée n’en est que plus beau... Les joueurs gravissent la tribune et brandis-sent leurs deux boucliers côte à côte.

Un satisfecit généralDoublé historique donc pour un club, qui avait commencé la saison sur un souvenir encore amer : une descente en Promotion Honneur mal vécue (après trois années de montées successives), et un changement de président et d’entraîneur. Il faut croire que les bases étaient solides et que la mayonnaise a bien pris. Et ce n’est pas fini : le 15 mai, le RCT a affronté l’US Martres-de-Veyres (Auvergne) en 32e de finale du Champion-nat de France. (NDLR : perdu malheureuse-ment). Dans l’immédiat, savourons le bon-heur de cette double victoire et laissons la parole à quelques uns de ses acteurs :• Vincent Kerlo (entraîneur) : Le match a été sa «seconde mort» de la journée. Notre jeu était très mal parti. Heureusement les joueurs ont su tenir jusqu’au bout. Les joueurs ont adhéré au message porté par le duo qu’il formait avec Lionel Fernandes. À propos du championnat de France : « Chaque match est aussi beau qu’une finale régionale ». • Nicolas Ferret (capitaine) : Match difficile, il a fallu tenir pour aller marquer les points à la fin. « Joueurs solidaires et concentrés jusqu’au bout », ce qui est un leitmotiv de toute le saison. On s’en sort bien parce que l’opposition était belle.

Nestor

La folle journée des champions triellois

Deux victoires serrées mais capitales pour la confiance en l’avenir du RCt. (DR)

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NAtAtIoN

Hommage à «Guy Porta» Samedi 28 mai 2011 s’est déroulée l’édition 2011 des « 12 heures de natation » organi-sée par le Cercle Aqua-Sport des Mureaux (C.A.M) à la piscine de Bécheville. Cette manifestation, qui existe depuis 2001, est gratuite et ouverte à toutes les personnes sachant nager 50 mètres. Cette journée s’est conclue avec un relais de natation entre des nageurs valides et handisports.

Une magnifique journéeC’est sous un soleil magnifique que ce chal-lenge amical a accueilli ses 132 participants. Plus de 350 000 mètres ont été parcourus par les nageurs. Avant 2001, le C.A.M et ses bénévoles organisaient déjà ce challenge sur une durée de 24 heures. C’était un peu long ! Ils ont ainsi décidé de passer à 12 heures en 2001. Les amateurs et les compétiteurs s’y retrouvent.De nombreux partenaires, comme la Mairie des Mureaux, l’Amicale des Résidents du Quartier de la Route de Verneuil, le Cercle d’Escrime des Mureaux, Citroën ou encore le Crédit Agricole, ont aidé Claude Magnin, président du club, afin d’assurer le bon fonc-tionnement et la logistique des « 12 heures ». Des membres du club Trinosaure (le Triath-lon des Mureaux) et des pompiers sont venus nager. Salim Boufenara, conseiller municipal délégué au sport, et Vincent Rouleau, di-

recteur adjoint des sports, sont également venus s’assu-rer que tout se passait bien. Pour la deuxiè-me année, des nageurs han-disports ont participé au challenge avec les personnes valides. Marc Bachelet, un des conseillers techniques dé-partementaux de la Fédéra-tion Française Handisports, est venu sensi-biliser les nageurs et les membres du C.A.M aux techniques et matériels utilisés par les «handisports». À partir de 19h30, les na-geurs handisports ont participé à un relais avec des valides. Marc Bachelet a également participé au relais avec 12 autres nageurs va-lides membres ou non du C.A.M.

Plusieurs catégories d’âges – allant du plus jeune nageur au plus âgé des participants – furent récompensées vers 22 heures. Deux types de récompenses ont été décernés –

ceux pour les amateurs et ceux pour les na-geurs du Club des Mureaux – afin que tout le monde soit satisfait de la soirée. Lors de la remise des prix, le vainqueur de la coupe «Guy Porta», en honneur de l’ancien président du C.A.M, décédé aujourd’hui, a été tiré au sort.Ainsi, c’est le jeune Maxime Nantier, nageur du CAM, qui a reçu la récompense «Guy Porta» des mains de Laura Houiller, une na-geuse confirmée du C.A.M. À la fin, tous se sont donnés rendez-vous aux Mureaux pour l’édition 2012.-d.d.

2e tournoi des Etoiles de handball,une belle réussiteLe dimanche 29 mai, le Triel Handball Club (THBC) a organisé à l’Hautil, avec succès, la 2e édition du Tournoi des Etoiles du Hand-ball. Les organisateurs ont accueilli soixante équipes, venues de toute la région parisienne (78, 92 et 95). Plus de 700 jeunes âgés de huit à seize ans, licenciés au sein d’un club de handball ou voulant dé-couvrir le handball par l’intermédiaire de licences événementielles, se sont affrontés sur des terrains en herbe de l’Espace Gaston de Chirac à l’Hautil, dans un cadre verdoyant et estival. Une équipe de soixante-cinq bénévoles a donné le maximum pour le bon déroule-ment de cet événement sportif annuel.Cette journée a permis à chacun, compétiteur ou spectateur de pren-dre du plaisir et de passer une superbe journée. L’ensemble des par-ticipants ont été récompensés au terme du tournoi, en présence de Léon Janus, adjoint chargé des sports.De nouvelles animations ont été mises en place tout au long de cette journée, telles qu’un radar pour mesurer la vitesse des tirs et un ate-lier de précision, au plus grand bonheur des enfants, qu’ils recevaient un cadeau après y avoir pris part.Pour toute information complémentaire, vous pouvez consulter le site des organisateurs : http://www.triel-handball.org.Les bénévoles du THBC se sont donnés rendez-vous à l’année pro-chaine, puisque jamais deux sans trois……

PALMArès10 ans mixtes : 1) ACHERES 1 – 2) TRIEL HANDBALL CLUB – 3) CA MANTES 112 ans mixtes : 1) MAISONS-LAFFITTE – 2) EAUBONNE 3 – 3) LEVALLOIS14 ans mixtes : 1) LEVALLOIS – 2) VERNOUILLET – 3) HOUDAN 116 ans féminines : 1) ACHERES 1 – 2) ELANCOURT – 3) POISSY16 ans masculins : 1) AS MANTES – 2) LEVALLOIS 1 – 3) HOUDAN 1

Après l’effort le réconfort... de poser pour l’éternité. (DR)

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UN joUr UN LIVre

«Sur la route», le rouleau original de Jack KerouacLes circonstances1951 : un jeune écrivain qui n’a encore pu-blié qu’un seul roman, à l’écriture maîtrisée, élégante, mais conventionnelle, voire désuè-te pour l’époque, passe trois semaines sur sa machine à écrire, entouré de T-shirts qui sèchent autour de lui tandis qu’il transpire dans un autre, à taper un texte, à un rythme endiablé que ses amis écrivains lui envient. Particularité : il ne tape pas sur des feuilles de papier qu’il glisse dans la machine au fur et à mesure, mais sur un immense rouleau qu’il a confectionné lui-même en collant des feuilles bout à bout. À la fin des trois semai-nes, il propose son manuscrit à plusieurs éditeurs qui le refusent tous ; six ans s’écou-leront avant que son livre soit enfin publié. Ça, c’est la légende. Dans la réalité, le jeune écrivain, bien que tapant très vite, s’arrêtait de temps en temps pour compulser les carnets qu’il avait dispo-sés sur sa gauche, avant de reprendre de plus belle son rythme frénétique. Ensuite, il a pris son temps avant de tenter de le faire publier, remaniant sans cesse son texte, qui sera aussi considérablement retouché par son éditeur avant de voir enfin le jour et de connaître la célébrité que l’on connaît.2007 : l’on publie enfin le rouleau original aux états-Unis, trois ans plus tard en France, et l’on peut dire que c’est un événement, car même les inconditionnels qui connaissaient le livre par cœur ont pu en découvrir une (toute ?) autre version.

Un nouveau texteLa première chose qui frappe, et c’est peut-être la plus importante, c’est que le livre n’est composé que d’un seul et unique paragra-phe, tout comme l’était le texte du rouleau, qui défilait tel une route. L’éditeur a même décidé de respecter la typographie, au point de friser parfois le futile, car où est l’inté-

rêt de garder le soulignage des mots, là où tout tapuscrit utilise les italiques ? Deuxième point important : l’an-cienne version de Sur la route avait recours à des pseudony-mes, alors que l’original uti-lise les véritables noms des per-sonnes concer-nées, comme celui de son ami,

le célèbre poète Allen Ginsberg.

Ambivalence et rupture

Et nous voilà au cœur de la force de ce li-vre : il se veut un roman, mais il est autobio-graphique ; il est le compte rendu de cinq voyages à travers les états-Unis effectués par l’auteur, mais il inclut des épisodes qu’il avait écrits trois ans auparavant dans des premiers jets. Car ce que la légende ne dit pas, c’est qu’en amont des trois semaines d’écriture frénétique, il y eut trois ans de tâ-tonnement, de transition graduelle pour pas-ser de la prose recherchée de son premier roman, Avant la route (The Town and The City) à cette « écriture spontanée » qu’il souhaite équivalente aux mélodies jazz qu’il apprécie tant (il se déclare lui-même « poète jazz »), le rapprochant de ses amis Allen Ginsberg et William Burroughs, qui n’hésitent pas à explorer leur moi et leurs addictions, et dont les écrits font scandale.

Un livre importantDisons-le tout net : le livre n’est pas devenu la Bible de la génération hippie pour rien : c’est un fabuleux voyage à travers un pays-continent, où les paysages défilent à plus ou moins grande vitesse suivant le véhicule dans lequel notre narrateur a été pris en stop, où les rencontres de passage lui (et nous) font découvrir des personnalités de toutes sortes, du plus roublard au plus naïf, où l’amitié semble être le moteur de ses longs déplace-

ments : il voyage au départ pour retrouver son ami Neal Cassady, avec qui il va ensuite repartir sur la route.Neal Cassady est au cœur du « roman », puis-que son nom apparaît dès la première phrase et qu’il conclut le livre. Kerouac ne cache pas son admiration pour celui qui, lui aussi, veut devenir écrivain et que le narrateur n’hésite pas à qualifier de « saint Américain » dans un texte qui s’affiche clairement comme une quête spirituelle (« la vie est sacrée et chaque moment est précieux »). Mais bien évidem-ment, le but ultime, c’est la connaissance de soi, dût-elle nécessiter une longue errance dans les bas-côtés de l’Amérique, celle des pauvres et des perdants, et qui a toujours existé : lorsqu’il passe plusieurs semaines à cueillir du coton en Californie pour un salai-re de misère, nous sommes replongés dans Les Raisins de la colère !Le roman reste toujours d’actualité, comme certaines œuvres récentes, pas forcément littéraires, ont pu le montrer (voir Into The Wild). Se (re)plonger dans Sur la route, ce n’est donc pas que (re)découvrir les années de la beat generation. Dans tous les cas, pour que le plaisir soit total, il est recommandé de le lire comme il a été écrit : vite !

Bernard foINe

Traduction de Josée Kamoun du livre «On the Road, The Original Scroll», sur la route de Jack Kerouac, Gal-limard, 512 pages, 24 euros.

jack Kerouac a dépeint une Amérique des pauvres et des perdants, qui a toujours existé... et existera comme dans toute société occidentale. (DR)

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BLOC-nOtES DE L’hIStOIRE

Boues dans la plaine de Triel Ancienne plaine al-luviale qui a servi de terrain d’épandage d’eaux usées durant un siècle, a un passé agricole et un avenir qui n’est pas original. Pour certains, c’est une zone humide artificielle1 : «La plaine de Triel-sur-Seine qui s’inscrit à l’ouest d’une large boucle de la Seine, appelée souvent boucle de Chante-loup car le très ancien petit village de Chanteloup-les-Vi-gnes, accroché aux coteaux du masssif de l’Hautil, domi-ne l’ensemble de la plaine. L’homme, depuis qu’il prati-que l’agriculture, sait combien les plaines alluviales représentent des terres très productives en raison des nombreuses et riches alluvions qui s’y sont déposé. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, ce fut le cas de la bou-cle de Chanteloup et des terres en bordure de Seine, tandis que de nombreux vergers avaient pris place au pied des coteaux dont certains, abandonnes, sont encore visibles. Avec les grands remaniements de la ville de Paris dans la deuxième moitié du XIXe siècle et l’accroissement de la population, se sont posés les problèmes d’assainissement et en particulier d’élimination des eaux usées de la ville. Les égouts de la ville de Paris devaient être traités à la campagne et un très important réseau d’acheminement fut créé à l’Ouest de la capitale, déversant les eaux usées tantôt à Croissy-sur-Seine, tantôt à Achères, tantôt à Triel-sur-Seine en fonction des débits. On équipait alors ce réseau de stations d’épura-tion qui sembleraient aujourd’hui très rudi-mentaires puisqu’elles permettaient simple-ment de trier les plus gros déchets inertes, le reste étant tout simplement épandu à ciel ouvert par un circuits de rigoles et de vannes. L’eau s’infiltre alors par simple gravité au travers des couches naturelles du sous-sol, souvent sableuses, avant de regagner le bas-sin hydraulique souterrain de la Seine. Cette technique relativement simple est aussi très efficace mais elle ne répond plus aujourd’hui aux exigences techniques modernes et pré-sente par ailleurs l’inconvénient de produire des odeurs peu agréables pour les riverains. Toutefois, les bassins d’épandage présen-tent l’aspect de zones humides naturelles en favorisant une végétation spécifique qui s’installe d’autant plus durablement que l’ac-tivité d’épandage des eaux est régulièrement entretenue. Nous sommes donc en présence

d’un milieu particulier, artificiellement pro-duit par l’homme mais qui, paradoxalement, constitue une aubaine pour la faune et la flore de notre région qui trouve là un milieu de substitution devenu rare au voisinage des grandes agglomérations.»

Rappel historique

Pendant un siècle, des épandages d’effluents urbains - eaux usées, gadoues et composts d’ordures ménagères - ont été réalisés sur les terres cultivées des communes d’Achères, Triel-sur-Seine, Chanteloup-les-Vignes, Car-rières-sous-Poissy, Andrésy etc. Les champs d’épandage ont représenté 2500 ha (Yvelines et Val d’Oise). Ces épandages, qui ont donc débuté vers l’époque du Baron Haussmann, proviennent de l’agglomération parisienne, Paris et petite couronne, mais les commu-nes riveraines y ont également participé en déversant discrètement leurs eaux usées. Ces terrains ont été associés à la pratique du ma-raîchage du fait d’intérêts réciproques entre ces deux activités. En effet les sols concernés sont assez pauvres et l’apport de matières organiques ainsi que l’irrigation (gratuite !) ont permit d’y développer cette activité.

Une plaine en devenir

En 1909, la région de Triel était la troisième zone d’épandage alimentée par l’émissaire général. Le pont suspendu de Triel apparaît reliant les deux rives de la Seine (à la droite de la carte postale). Le village de Triel est traversé par la route nationale 13 (actuelle RD 190) et les îles étaient cultivées. La partie concave de la boucle de la Seine était alors consacrée à l’épandage agricole des eaux

d’égouts. La culture libre (propriété et gestion privées) était surtout vouée à l’arbo-riculture fruitière. La partie domaniale était principale-ment consacrée à la culture fourragère. Au milieu, dans la plaine, les bâtiments de la ferme domaniale des Gré-sillons avait une surface de 91 ha dont 50 ha en prairie naturelle et artificielle.L’irrigation par eau d’égout a été accueillie avec enthou-siasme par les cultivateurs de la région de Triel, ruinés vers 1900 par la crise du phylloxé-ra, la disparition de la vigne et par la chute des cours de l’abricot, deuxième culture fruitière des coteaux. Les livraisons du midi par train concurrençaient les fruits no-bles de la région. L’irrigation relançait les espérances des

cultivateurs indépendants. Ils plantèrent sur les pentes des pommiers et poiriers à taille basse, avec cultures intercalaires irriguées à l’eau d’égout. Dans la plaine, la culture ma-raîchère dominera. La façon d’irriguer dans la plaine sera ici influencée par le personnel qui venait de Croissy et de Montesson. Etant située en fin d’émissaire, la région de Triel se devait de traiter l’eau usée livrée dans sa totalité. C’est pourquoi il était impératif de concevoir des solutions pour traiter en toute saison et par tout temps le surplus de débit non utilisé en irrigation. Pour cette raison, la culture fourragère, comme à Pierrelaye sur les terrains domaniaux de la Ville de Paris, jouait le rôle de régulateur. A partir de 1909, une station d’épuration fut construite par lits bactériens pour renforcer ce rôle. Elle pou-vait traiter 20 000 m3 dans les lits rectangu-laires qui étaient remplis de mâchefers. La distribution des eaux décantées primaires sur les lits se faisait par pont baladeur à entraîne-ment hydraulique. Ils fonctionneront jusqu’à la construction des premières stations d’épu-ration par boues activées à Achères. Une station moderne d’épuration biologi-que a été construite sur le site des Grésillons cent ans après l’aménagement du site pour l’épandage agricole. Son extension est en construction. Enfin, des projets pharaoni-ques d’urbanisation de cette plaine, convoi-tée par les aménageurs depuis des décennies, est en projet… mais ça c’est une autre his-toire. claude BAROUh

(1) D’après un article de J.M. Lapios - Ingénieur Eco-logue AFIE.

Vue depuis les hauteurs de la forêt de l’hautil.

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BALLADES En YVELInES

A Poissy, la villa Savoye accueille l’exposi-tion Sitio (site, lieu), de Santiago Borja, ar-tiste mexicain, fasciné depuis toujours par les créations de Le Corbusier. C’est dans la cadre des «Ballades en Yvelines» qu’on peut voir jusqu’au 25 septembre cette double palapa (refuge en Maya) inversée nommée Destinérrance (contraction de destination et errance), inspirée par la culture Maya. Cette installation démesurée vient en résonance avec la construction sur pilotis toute proche, la Villa Savoye.Sur une proposition de Cécile Desbaudard, commissaire indépendant, l’artiste mexicain Santiago Borja présente trois types d’œuvres Destinérrance, la série de Tapis et Cosmogonie suspendue. Leurs points communs : ce sont des techniques, matières, coloris et tissus indiens traditionnels. Quant à Cosmogonie suspendue, c’est un tissage fabriqué selon les techniques et matériaux Mayas, fixée au-des-sus de la terrasse de la Villa, elle dévoile les motifs de représentation du cosmos de cette communauté indienne. Santiago Borja fait aussi se rencontrer arts plastiques et architecture au travers d’ins-tallations in situ. Mais, l’originalité de sa dé-marche c’est le croisement des savoir-faire traditionnels des communautés mexicaines Mayas par la réalisation d’un objet architec-tural majeur constitué des deux palapas figu-rant un improbable sablier gigantesque qu’il a érigé près de la Villa. De cette coexistence des opposés, que concrétise la superposition de deux structu-res verticales identiques dont l’une est inver-sée, Destinerrance, installée dans le parc, nous parait être le miroir d’elle-même. D’un petit habitat ou refuge traditionnel Maya élaboré à partir de bois et de feuilles de palmiers de Chiit du Yucatân (Mexique), l’artiste mexi-cain Santiago Borja, a révélé une autre dualité, celle qui s’établit entre matériaux industriels (la Villa) et matériaux naturels (la double pa-

lapa inversée).

Un lieu ins-piréLa Villa Savoye, construite en 1929 par Le Corbusier, pour Pierre et Eugé-nie Savoye, est l’un des fleurons de l’architecture moderne, clas-sé monument historique en 1965. Conçue pour être la maison de villégiature de la famille, elle fut d’abord baptisée «Les Heures Clai-res». Construite de 1929 à 1931 au sommet d’un plateau, à Poissy elle coûta près d’un million de francs. Le Corbusier a quarante deux ans, il a déjà toute une expérience professionnelle et un grand acquit théorique qui lui permettent de faire de cette villa un manifeste architectural. Sa conception reprend la théorie des Cinq points d’une architecture nouvelle définis par l’architecte en 1927 : pilotis, plan libre, façade libre, fenêtre en longueur et toit ter-rasse sensés déclencher chez tous les hom-mes des émotions universelles dites primai-res. -C.s.B.Informations pratiquesParc de la Villa SavoyeOuverture : mardi - dimanche, 10 h - 18 h(10 h -17 h en septembre)Tarif : 7€ / réduit : 4,5€Adresse : 82 rue de Villiers - 78300 Poissywww.villa-savoye.monuments-nationaux.fr

Une palapa à la villa Savoye

L’architecte Santiago Borja (à gauche) devant sa palapa, entouré de ses amis mexicains. (Photo J2R)

QUI ESt SAntIAGO BORjA ?

Santiago Borja est né en 1970 à Mexico. Il a étudié l’architecture et les arts plastiques à Mexico, Londres et Paris. Son travail, qui compile préoccupations plastiques et ar-chitecturales, s’exprime à travers des instal-lations in situ, objets architecturaux, pein-tures et photographies. Depuis quelques années, il conçoit l’architecture telle une matière malléable sur laquelle il intervient par ajouts d’éléments…En 2011, en plus de son exposition person-nelle Sitlo à la Villa Savoye, il participe à la manifestation Histoires non encore racon-tées organisée par Cécile Bourne-Farrell et Martine Michard, à Saint-Cirq-Lapopie et le Parcours d’art contemporain en Vallée du Lot.

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«OCtUOR-SUR-SEInE»

Le charme de l’art et du langagePhilippe Prévost et François Nugues sont des pionniers de l’art et de la culture dans les Deux Rives. Vouloir organiser une ma-nifestation culturelle inédite à Triel était un pari audacieux : ils sont néanmoins parvenus à «faire entrer le théâtre en ville et mettre l’accent sur trois principes : «...pas d’em-merdement, avoir envie de participer, de la qualité !» Satisfait, l’insatiable Philippe : «Ce fut une rencontre de toutes les formes d’expressions possibles (peinture, sculpture, théâtre, chant, musique), qui s’appuya sur le mélange des générations». En clair, «Octuor» s’affirme comme étant une démarche globale, un atelier d’écriture et de peinture pour et par les résidents de la maison de retraite «Les Tilleuls», qui a permis la publication d’un recueil (50 pages) de poèmes sobres et tou-chants.Entre les 12 et 16 mai, les artistes (une soixan-taine) ont installé et exposé leurs oeuvres, et tenu des ateliers (écriture, peinture...). L’an-cien maire de Triel, Jean-Pierre Houllemare et l’actuel Joël Mancel ont inauguré cet évé-nement culturel de concert le 13. Selon François Nugues, l’autre instigateur de cet événement, le bilan est le suivant : «Nous avons vibré ensemble, ri, chanté et

même dansé.» Sti-muler l’écriture, proposer des textes susceptibles d’être repris par des co-médiens, proposer un atelier de poésie pour les dames de la maison de retraite de Triel et un atelier de peinture sont des actions concrètes réalisées durant le weekend d’Octuor. De plus, «quatre jeu-nes musiciens excep-tionnels, voix, accor-déons» ont emballé la salle Rémi-Barrat. Léa, Guillaume, Aurélien et Julian ont offert des moments de joies sincères et délicieux… L’Octuor triellois (après Andrésy en 2007) montre bien que «cette jeunesse est un es-poir pour notre temps».Gérard, un autre participant à «Octuor» avance : «Léonard de Vinci, Michel Ange et tant d’autres se sont demandés toute leur vie ce que pouvaient représenter la perfection des gestes, des couleurs, des formes, de la lu-

mière, et ils sont partis sans avoir la réponse. Dans l’art il n’y a peut-être pas de réponses, seulement des questions intimes et indiscrè-tes qui font le charme de l’incertitude.»Tous les artistes étaient donc satisfaits de ce week-end. Ils garderont un grand souvenir, et surtout ils pourront expliquer aux comp-tables et autres apothicaires que la Culture n’a pas de prix lorsqu’une poignée d’hom-mes et de femmes décident de s’investir dans l’art pour le plus grand bonheur des tous.-G.d.R.

Les artistes présents garderont un grand souvenir... (DR)

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GAStROnOMIE

Le boucher des vaniteuxUne fois de plus, la mode nous vient d’Outre-Atlantique et d’Outre-Manche, mais là pas question de haute couture ou d’art contemporain : je vais vous parler de boucherie. Là-bas, les bouchers stars fleuris-sent ; ils sont jeunes, ils sont rock and roll, découpent la viande en musique et donnent des cours du soir à tout les citadins branchés de New-York ou de Londres. Qu’ils s’appel-lent Tom Mylan, l’artisan boucher de Broo-klin (The Meat Hook – Le croc de boucher) ou Tim Wilson, le boucher le plus fashion de Londres (The Ginger Pig), ils ont cassé le my-the du boucher ventru et rubicond au tablier taché de sang.La viande revient à la mode et c’est une bonne chose car en France, la consomma-tion (bovin, porc, mouton, cheval) ne cesse de diminuer : La baisse est de 3,1% par rap-port à 20071. La part de consommation en France de viande bovine (bœuf et veau) est aujourd’hui de 29%, contre 39% en 1970. À l’inverse, la consommation de viande de vo-lailles est passée de 16 à 28%2. Plusieurs fac-teurs sont en cause : impact de l’élevage in-tensif sur l’environnement, développement du mouvement végétarien,... Le principal facteur étant le souci du consommateur vis-à-vis de sa santé. Depuis les années 2000, les crises sanitaires se multiplient : vache folle, poulet à la dioxine, grippe aviaire, puis grip-pe porcine… On comprend mieux pourquoi le consommateur soucieux de sa santé réduit sa consommation de viande !En manger moins pourquoi pas, mais alors choisir la qualité. Jeune étudiante, il y a déjà bien longtemps, j’ai travaillé dans un super-marché et je peux vous dire que le traitement infligé à coup de poudre de perlimpinpin à un pauvre steak, pas très fier dans sa barquet-te en polystyrène pour le rendre présentable quelques jours de plus, est assez abomina-ble et défie toutes les lois de la gastronomie et de l’amour des bons produits, peut-être même de la santé. Ma naïveté me porte à croire qu’il s’agissait d’un cas isolé…

Viande : choisir la qualitéDonc, choisir la qualité, qu’est-ce que cela si-gnifie ? En premier lieu, aller faire ses achats chez un artisan boucher qui saura vous conseiller, choisir le morceau adéquat pour le plat que vous souhaitez réaliser. Morceau à griller, à braiser ou à rôtir… pas toujours évident de choisir quand l’on n’est pas un as de l’anatomie du bœuf ou du mouton ! En-suite, faites confiance à votre instinct : regar-dez la vitrine, la diversité et la fraîcheur des produits présentés, la propreté de la boutique et des employés, la qualité des conseils qui vous seront prodigués et puis goûtez. Per-sonnellement, j’ai deux-trois bouchers près de chez moi qui ne m’ont jamais déçue, alors je reste fidèle et c’est une stratégie payante.Autre indice : de plus en plus de bouchers

affichent la provenance des carcasses en al-lant jusqu’à mentionner le nom et l’adresse de l’éleveur, gage de traçabilité et de bêtes élevées traditionnellement.

À Asnières : l’affineur de viandesMaintenant, si vous avez envie de vivre une expérience culinaire unique, allez à Asnières au Couteau d’argent rencontrer Yves-Marie Le Bourdonnec ; ce n’est pas à côté, je sais, mais je vous jure que vous ne regretterez pas le déplacement. C’est plus qu’un boucher, c’est un affineur de viandes. C’est l’homme qui produit pour le chef Yannick Aléno (Le Crillon) le fameux burger, que le New York Times a sacré meilleur burger du monde en 2008 – la gloire pour un boucher français ! C’est aussi lui qui, en discutant avec une amie fromagère de l’affinage des fromages, a eu l’idée d’affiner ses côtes de bœufs Wagyu au whisky pendant 90 jours. Il va chercher dans une ferme de Burgos en Espagne cette race de bœufs élevée au muesli et au vin rou-ge bio (pour les antioxydants) qui se rappro-che du célèbre bœuf de Kobé, au Japon. Un conseil, il faut réserver votre côte de bœuf plusieurs jours à l’avance car sa renommée est telle que, tout comme on ne va pas dîner chez Alain Ducasse sans réservation, on ne peut arriver au Couteau d’Argent sans avoir commandé sa pièce ! Il y en a d’autres comme Hugo Desnoyer de la boucherie Régalez-vous, connu pour son amour du métier, son œil très sûr pour la sélection de bêtes sur pieds directement chez les éleveurs. Il les choisit pas trop jeu-nes, ayant déjà vêlé deux ou trois fois pour que la viande soit bien persillée, ce qui fait de lui un boucher d’exception, aux produits d’une qualité rarement vue ailleurs. Ce grand artisan a même pris soin de sélectionner un abattoir (à Villeneuve-sur-Lot) avec qui tra-vailler et d’y passer des consignes très préci-ses comme, par exemple, de ne pas laver les carcasses au jet d’eau, afin que la viande gar-de ses qualités gustatives. C’est constitué un réseau d’éleveurs qui respecte les animaux, les nourrissent bien avec de bons produits, sans farines animales, sans antibiotiques. Le mode d’élevage est la première étape pour obtenir une bonne viande de grande qualité. Pour ceux que le sujet intéresse, je ne sau-rais trop vous recommander de lire ou de relire le roman de Jonathan Coe, Testament à l’anglaise, qui aborde entre autres le dévelop-pement de l’élevage intensif. Sans trop vous en dévoiler, je peux vous garantir que vous ne regarderez plus jamais un plat surgelé ou un poulet emballé du même œil !

rachel banon

(1) Source Agreste Conjoncture – Ministère de l’Agri-culture(2) Source étude FranceAgrimer

qUeLqUes recettes, AStUCES Et Un BLOG

C’est la période des BBQ et des Planchas, voici quelques idées de marinade qui vous permettront de tester plusieurs bouchers.Marinade pour bœuf ou mouton/agneau :- ¾ d’huile d’olive- ¼ de citron jaune- Ail pilé- Sel (sauf pour le bœuf)- Poivre- Thym- Romarin

Marinade pour volaille et porc :- 1/2 d’huile d’olive- 1/4 de citron jaune- ¼ de miel assez neutre (acacia, toutes fleurs, trèfle…)- Ail pilé- Sel - Poivre- Thym

Marinade asiatique :- 2/3 de sauce soja- 1/3 de Mirin (sorte de saké très doux et assez liquoreux que l’on trouve facilement au rayon asiatique des supermarchés)- Ail pilé- Gingembre frais- Zeste de citron vert- Piment frais ou d’Espelette (Surtout pas de sel, la sauce soja étant assez salée)

Quelques astuces :- Faites mariner vos viandes au moins deux heures, idéalement la veille.- Au lieu de les faire mariner dans un plat, faites-le dans un sac de congélation, la marinade « entourera » mieux la viande et vous pourrez la masser au travers du sac de temps en temps pour que la viande s’im-prègne bien des saveurs.Profitez bien de vos déjeuners et dîners d’été en famille ou entre amis, et bon été à tous !Retrouvez Rachel Banon sur http://coup-d-food-a-andresy.over-blog.com/

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En BREF... ANdrésy

• Sculptures en l’Ile.De juin à septembre, se tient l’exposition d’art moderne qui fait la fierté d’Andrésy : Sculptures en l’Ile. Trois lieux, cinquante ar-tistes et des dizaines d’œuvres. C’est le menu qui sera servi à la Maison du Moussel, dans le parc de l’Hôtel de ville, et dans les allées, clairières et sous bois de l’Ile Nancy par le commissaire de l’exposition, Philippe Cy-roulnik. Claude Lévêque, acteur majeur de la scène contemporaine internationale, est l’invité d’honneur de cette 14e édition de Sculptures en l’Ile. Après avoir représenté la France à la Biennale d’art contemporain de Venise en 2009, il propose une installation inédite met-tant en scène la Maison du Moussel. Venez découvrir des oeuvres représentatives de la sculpture contemporaine dans un cadre naturel. Ainsi que d’étonnantes œuvres d’art réalisées par les maternelles et primaires des écoles d’Andrésy.

• Aménagement des berges et vidéosurveillance.Depuis octobre 2010 l’aménagement des berges à Andrésy pose des problèmes. Le SMSO, bras technique des collectivités yve-linoises, est en charge des travaux en vue d’améliorer le cadre de vie. Cependant, les riverains n’ont pas été consultés et surtout se plaignent de l’insécurité pour les piétons et pour les joggeurs. Sans parler de l’insécu-rité des biens et des personnes. Du coup, le maire veut installer de la «vidéo-protection» selon ses termes. Emotion chez certains : l’opposition municipale et la Ligue de Droits de l’Homme (LDH) ont constitué un «Collectif d’étude et de réflexion sur la vidéosurveillance à Andrésy» (CERVA), qui a réuni, le 20 juin, une centaine de person-nes pour en débattre.

• Fronde des nageurs à Andrésy.Depuis le 10 juin, rien ne va plus entre la mu-nicipalité andrésienne et le club de natation, le Cercle des Nageurs d’Andrésy, (CNA). La raison : le déplacement de créneaux horaires en soirée qui ne permettra plus aux enfants de s’entraîner. Alors, le 19 juin les nageurs ont manifesté. C’est du jamais vu de mémoi-re d’Andrésien : plus de 150 personnes ont défilé dans la ville jusque sous les fenêtres du maire, en pleine week-end de festivités.Au même moment, le maire était sur l’île pour une cérémonie. Une fois les esprits un peu calmés, Hugues Ribault a daigné traver-ser le fleuve, debout dans son « Pavillon bleu » pour recevoir les dirigeants du CNA. Pour Hugues Ribault, les dossiers chauds s’accu-mulent…

• Coteaux d’Andrésy un an après !Juin 2010 : les Andrésiens disaient « non » au projet d’urbanisation des coteaux. Juin 2011 : la ZAC des « Belvédères » est annulée par le conseil municipal. C’est la première décision officielle du maire. Ne reste plus qu’à annuler le projet d’urbanisation des co-teaux au niveau de l’interco et du territoire Seine-Aval.

cArrIères-soUs-PoIssy• Emprunts toxiques.Le 23 juin, Carrières-sous-Poissy a rejoint l’Association nationale «Acteurs publics contre les emprunts toxiques », qui réunit des collectivités affectées par des emprunts toxiques ou à hauts risques.Carrières-sous-Poissy est affectée, car la dette actuelle s’élève à 13,2 millions d’euros dont la plus grande partie est constituée par des prêts à risques. C’était l’oeuvre d’un grand «financier» et ancien maire, Daniel Schalck. Depuis 2008, un long travail de re-négociation auprès d’organismes bancaires a donc été mené mais le risque financier pour la commune reste intact. Cette association doit permettre de mutualiser les moyens pour faire face aux actions judiciaires.

• Le prix « évillementiel » pour Carrières-sur-Glace.Le jeudi 19 mai, la Ville de Carrières-sous-Poissy a été récompensée pour « Carrières sur Glace ». Elle a reçu le prix e´Villementiel - prix de l’événement des communes - dans la catégorie Sport.

Après Carrières Plage en 2010, c’est un autre événement majeur, organisé à Carrières-sous-Poissy, qui est ainsi récompensé par un jury de professionnels. Eddie Aït, maire et Conseiller régional d’Ile-de-France, a ac-cueilli ce prix avec satisfaction : « C’est la confirmation des choix opérés par la muni-cipalité en termes d’animations et d’activités. Ces choix sont les bons : ils répondent aux attentes des habitants. Rappelons qu’il s’agit d’un prix national ».

chANteLoUP• Semaine de l’environnement.Du 25 juin au 1er juillet, le Centre social Grains de Soleil a organisé la semaine de l’environnement et du développement dura-ble, en partenariat avec les services munici-paux, l’AVEC, la Compagnie des Contraires et le SIVaTRU. Cet événement est la concré-tisation des travaux réalisés tout au long de l’année par les petits Chantelouvais au sein des différentes structures de loisirs.

• «Arenou, des sous !» Au cri d’ « Arenou, des sous », une quinzaine d’agentes territoriales spécialisées des écoles

maternelles (ATSEM), avaient manifesté le 28 Février 2011 devant la mairie à l’appel du syndicat SUD. La maire de Chanteloup avait, alors, apporté des garanties aux employées. Mais aujourd’hui, entre la municipalité et le syndicat SUD, c’est à nouveau le conflit... en raison de revendications salariales des em-ployées ATSEM.Le maire, Catherine Arenou, refuse de rem-bourser les heures prélevées illégalement depuis 2008. Ainsi SUD et treize ATSEM ont-ils déposé un référé de provision auprès du tribunal administratif de Versailles. En plus, depuis un an, le syndicat SUD est en procès, contre le maire pour trois cas : les ATSEM, un agent du service des sports et un ex-agent qui, lui, est représenté aux prud-hommes.

trIeL-sUr-seINe• ROTARY, soirée «sponsoring».La soirée de remerciement des donateurs, organisée par le Rotary-club de Triel-Ver-neuil-Vernouillet, ainsi que la cérémonie de remise des dons annuels, se sont déroulées, mercredi 8 juin, au restaurant le Coq au Vin

à Triel, en présence de Philippe Tautou, maire de Verneuil, Joël Mancel, maire de Triel, et Marie-Hélène Lopez-Joli-vet, maire de Ver-nouillet.Le club rotarien fait partie d’une organi-sation «Le Rotary International», à la devise mainte-nant bien connue «Servir d’abord», qui comporte 1 200 000 membres et 33800 clubs. Par les moyens qu’il récolte, il peut agir

au niveau mondial ou local. Après une rapide présentation du Rotary international et des actions du club, marquant fortement son implication locale, Bruno du Plessis de Grenédan, président du club local, est passé à la remise des dons : 4 abris tentes avec matériel et outils de survie pour 11 personnes, matériel éducatif pour l’Afrique, lors du 4L Trophy, parrainage de l’association de lutte contre la mort su-bite du nourrisson, « Naître et Vivre », aide à un mal voyant de retrouver une certaine autonomie en fournissant un chien guide de mal-voyant, par l’intermédiaire de l’associa-tion Ecole de Chiens Guides pour Aveugles et Malvoyants de Paris et de la région Pari-sienne (ECGAMVP), représentée par Mme Cécile Guilbault. (Voir photo ci-dessus).

• Port des Deux Rives,fin de la «concertation».La première réunion publique de « restitu-tion » s’est tenue à Triel-sur-Seine lundi 9 mai. C’est devant une salle comble et mo-tivée que les représentants de Ports de Pa-ris ont fait le bilan des huit mois au cours desquels huit réunions publiques ont permis à 221 participants de poser 194 questions. Voilà pour le quantitatif. Quant au reste…

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Présentation des chiens guides d’aveugles. (J2R)

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Lors des échanges, il apparaît que les élé-ments économiques, dont la plus-value en termes d’emplois et de « création de riches-se » qu’amènera ce port et la zone d’activités qui le jouxtera, ne sont pas contestés. C’est l’environnement (bruit, paysage, risques…) et la pérennité du tourisme fluvial qui sont en question (Marina). Sur ce dernier point, c’est Philipe Tautou, maire de Verneuil et Conseiller général qui a botté en touche, re-portant les solutions à… plus tard.Antoine Berbain, (directeur de l’aménage-ment à Ports de Paris) s’est efforcé d’ex-pliquer que les engagements de Ports de Paris allaient au-delà de la concertation pour « s’engager sur la prise en compte de l’environnement dans le processus d’amé-nagement et d’exploitation. » Retenons : la démarche ISO 14001 (?), de nouvelles instal-lations garantissant une insertion paysagère et environnementale, des conventions clients contraignantes, etc. Mais aussi un volet ex-ploitation qui prévoirait des horaires adap-tés, pas d’entreprise SEVESO, ou la création d’une zone d’attente pour les bateliers…

• Le maire «défend l’intérêt privé».C’est dans ces termes que l’ancien président de la Base de loisirs de Verneuil-sur-Seine, Jean-Louis Berthet, qualifie la décision de Joël Mancel concernant le refus de «clôturer le périmètre foncier» de la Base de loisirs à proximité du restaurant Coq au vin. Plus di-rectement, l’ancien président Berthet expli-que, dans une lettre datée du 18 mai que la rédaction s’est procurée : «Je suis désolé de constater qu’un élu porte atteinte à la protec-tion et à l’utilisation du domaine public pour favoriser un intérêt privé, d’ailleurs totale-ment infondé.» Selon les termes de la lettre, le propriétaire du Coq au vin n’a aucun droit sur cette portion du domaine public régional et le fait qu’il fasse tondre cette parcelle sans autorisation ne lui donne pas le droit d’em-pêcher le gestionnaire légitime de protéger cet espace.»

• Les habitants de l’Hautil bloqués par des travaux !Fin avril, des travaux de réfection de la chaussée ont été entrepris sur la RD22 en-tre la rue de la Chapelle et Boisemont. Les habitants du hameau ont connu un certain nombre de désagréments. L’accès au do-micile des riverains a même été interdit aux automobiles pendant 48 heures. En fait, alors que près d’un kilomètre de route était fermé à la circulation, rien n’avait été prévu pour le ramassage scolaire, ni pour le ramassage des poubelles ou la distribution du courrier. Peu d’informations avaient été données aux riverains : déviation, ferme-ture, heures du chantier, tout cela sentait l’improvisation au détriment des habitants. A tout cela s’est ajouté quelques frayeurs et de belles engueulades. Les travaux ont été diligentés par le Conseil Général des Yveli-nes (plus de 400 000 €), dans le cadre de son programme 2010, concernant la modernisa-tion des routes. Mais ce n’est pas tout ! Certains d’entre nous ont pu constater dimanche soir 26 juin que la RD22 était barrée par les pompiers et les gendarmes à mi-chemin entre l’Hautil et Chanteloup-les-Vignes. Un énorme fon-tis s’est ouvert à moins de 10 mètres de la

route, qui est barrée jusqu’au 30 juin. Le maire de Triel-sur-Seine a pris un arrêté d’interdic-tion, des barrières solides ont été mi-ses en place et il va falloir attendre que le Conseil Général diligente les tra-vaux. La RD 22 a été depuis ouverte à la circulation.

V e r -NeUIL-sUr-seINe • La fête à Ver-neuil c’est le cirque ! Chaque année, la brocante de Verneuil at-tire chineurs et curieux, des familles entières y vendent et y achètent… de tout. Comme dans toutes ces foires vide-greniers. Mais à Verneuil, il y a une spécificité : un thème festif, style « fête au village » améliorée. Le monde du cirque, voilà ce qui attendait les visiteurs. Trampoline, manèges, trapèze, jon-glerie, clowns et même des oies. Des vraies, avec un chien de garde et ses maîtres. Des oies obéissantes, caqueteuses juste ce qu’il faut, déambulant dodues et dignes au mi-lieu des mangeurs de merguez, hot-dogs et frites bien garnies d’un ketchup rouge dé-goulinant à souhait. On a pu admirer le « professionnalisme » du chien, aucune oie ne s’est égarée. étaient-elles savantes ? « Bien sûr ! », répond Pépiloué, qui présente dans le parc de la mairie son numéro de dressage. Mais c’est sur un stand tout proche qu’on a pu entendre le mot de la faim : « T’as vu tous ces futurs foies gras et ces confits qui se promènent au soleil ? », s’est esclaffé un restaurateur qui restera aussi anonyme que songeur en face de cet étalage de fantasmes gastronomiques.

• Dîner-débat sur Louis XIII.Dans le prolongement de son ouvrage, paru en août 2008 aux éditions Perrin, Jean-Christian Petitfils a présenté le 17 mai son Louis XIII, un Roi méconnu à la Base de loi-sirs du Val-de-Seine. Le jeune Louis XIII (déjà, commencer avec un numéro pareil fait réfléchir si l’on est superstitieux) avait été traumatisé par la mort de son père, Hen-ri IV. Apprendre à régner et à servir l’idéal monarchique ont été l’un des priorités de sa courte vie (mort à 42 ans). Son règne, tra-versé par une suite invraisemblable d’épreu-ves, prépare et annonce celui de Louis XIV. Cet ouvrage se veut une réhabilitation d’un roi qui avait oeuvré pour l’unité du Royaume dans un contexte de guerres et de complots (les Médicis n’étant pas étrangers à ces pra-tiques). Il avait aussi mis en oeuvre une poli-tique fiscale moderne qui avait provoqué des révoltes, notamment en Bretagne... Louis XIII était mesquin, dur et impitoyable avec ses adversaires politiques. Certains avaient vu en lui un misogyne. Mais l’auteur Petit-fils refute l’idée que Louis XIII ait été «ho-mosexuel». Renversant les idées reçues, Jean-Christian

Petitfils a redonné ici toute sa place à ce souverain méconnu, animé par la passion de la gloire et de la grandeur de la France.

VerNoUILLet• Grève réussie à Carrefour market.C’est dans ces termes que l’on peut com-prendre le communiqué de la CGT du 17 juin 2011 concernant la grève chez Carre-four market en mai 2011. Le commerçants du CC Val-de-Seine respirent.L’intersyndicale FO-CFDT-CGT a décidé de mettre fin au conflit en raison des avancées, mais la CGT reste vigilante pour la suite. La CGT était pionnière dans le combat avant que les autres syndicats (FO et CFDT) vien-nent la joindre. (Voir aussi notre reportage sur notre site et dailymotion).

• La Vernolitaine, une belle reprise...Sous un soleil intense, les 300 coureurs de la Vernolitaine ont participé avec joie à la course hors piste la «Vernolitaine» le 26 juin. Vincent Vetillard s’est entouré d’un groupe de bénévoles du club Vernouillet Athlé, et a obtenu l’appui de la municipalité pour relancer cette course qui n’avait pas eu lieu depuis quelques années. Pierre Lirruty, dos-sard numéro 883, gendarme de profession, a remporté la course phare de 10 km avec un temps de 34’ 13’’. Originalité de cet événe-ment sportif, l’une des courses était un relais «Duo» (féminin, masculin ou mixte) ouvert aux coureurs nés avant le 1er janvier 1997. Mme le maire y a participé...

• L’étang du Gallardon... pas clôturé.Sous l’impulsion de M. Berthet, le Syndicat mixte avait intenté une action en justice pour contrer la décision du conseil municipal de s’opposer au projet de clôture du Gallardon. Marie-Hélène Lopez-Jollivet s’y était claire-ment opposée, avec le soutien de Jean-Paul Huchon, Président de la Région Ile-de-Fran-ce, défendant un développement durable de l’activité de la base, respectueuse de l’envi-ronnement. Le 24 juin dernier, le nouveau président du syndicat Jean-François Raynal, vice-président du Conseil général des Yveli-nes, a donné raison à Vernouillet et demandé le retrait de la requête auprès du TA concer-nant la clôture de l’étang.

L’hautil a un fontis de plus... dommage qu’il soit si près de la RD 22.

Page 40: Journal des Deux Rives n°99