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L a société change, ses valeurs aussi. Ce n’est pas une sim- ple évolution, c'est une transfor- mation profonde. Les grandes idées sur lesquelles s’est installée la société industrielle deviennent obsolètes. Nous nous interro- geons sur le progrès, la consom- mation, l’individualisme, le gas- pillage. S’il y a bien une crise économique, écologique et politi- que, c’est d’abord qu’il y a une crise du sens. Nous ne voulons plus nous engager dans un monde qui n’a pas de sens. Les jeunes de Notre-Dame des-Landes l’ont compris. Retour à l’humain et à ses va- leurs, à sa relation avec la nature avant que celle-ci ne soit dévas- tée. Convivialité, partage, simpli- cité : développons l’être et le faire ensemble et non plus le paraître et l’avoir. Nous savons que les forces de résistance à cette mutation sont nombreuses. Les puissances de l'argent bien sûr ont tout à gagner à cette agitation stérile et mercan- tile qui détruit les êtres humains et leur environnement. Elles ont leurs relais, qui nous condition- nent, avec par exemple cette ob- session de la dette financière qui rapporte aux plus riches, alors que la seule dette que nous laisse- rons à nos enfants sera l'état de la planète. Mais les résistances sont aussi parfois en nous, dans notre difficulté à imaginer autre chose, d'autres priorités, un autre déve- loppement, pour que la consom- mation n'occupe pas toutes nos vies. Ce n’est pas facile quand le chômage, la précarité et la souf- france au travail s’étendent sous le regard des plus riches qui accu- mulent des fortunes indécentes. Alors, imaginons un autre Douar- nenez... Métamorphose Bulletin d’Europe Ecologie Les Verts Pays de Douarnenez Janvier Janvier Janvier Janvier-Février 2013 Février 2013 Février 2013 Février 2013 Lizher Europa Lizher Europa Lizher Europa Lizher Europa-Ecologiezh Ecologiezh Ecologiezh Ecologiezh Ar Re C’ hlas Bro Douarnenez Ar Re C’ hlas Bro Douarnenez Ar Re C’ hlas Bro Douarnenez Ar Re C’ hlas Bro Douarnenez SOMMAIRE Un commerce plus humain p.2 Une économie moins destructrice p.3 Un territoire habitable p.4 2020, Douarnenez la Verte p.5-6

Journal du groupe local EELV de Douarnenez

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Page 1: Journal du groupe local EELV de Douarnenez

L a société change, ses valeurs aussi. Ce n’est pas une sim-

ple évolution, c'est une transfor-mation profonde. Les grandes idées sur lesquelles s’est installée la société industrielle deviennent obsolètes. Nous nous interro-geons sur le progrès, la consom-mation, l’individualisme, le gas-pillage. S’il y a bien une crise économique, écologique et politi-que, c’est d’abord qu’il y a une crise du sens. Nous ne voulons plus nous engager dans un monde qui n’a pas de sens. Les jeunes de Notre-Dame des-Landes l’ont compris.

Retour à l’humain et à ses va-leurs, à sa relation avec la nature

avant que celle-ci ne soit dévas-tée. Convivialité, partage, simpli-cité : développons l’être et le faire ensemble et non plus le paraître et l’avoir.

Nous savons que les forces de résistance à cette mutation sont nombreuses. Les puissances de l'argent bien sûr ont tout à gagner à cette agitation stérile et mercan-tile qui détruit les êtres humains et leur environnement. Elles ont leurs relais, qui nous condition-nent, avec par exemple cette ob-session de la dette financière qui rapporte aux plus riches, alors que la seule dette que nous laisse-rons à nos enfants sera l'état de la planète. Mais les résistances sont

aussi parfois en nous, dans notre difficulté à imaginer autre chose, d'autres priorités, un autre déve-loppement, pour que la consom-mation n'occupe pas toutes nos vies. Ce n’est pas facile quand le chômage, la précarité et la souf-france au travail s’étendent sous le regard des plus riches qui accu-mulent des fortunes indécentes.

Alors, imaginons un autre Douar-nenez... ●

Métamorphose

Bulletin d’Europe Ecologie Les Verts Pays de Douarnenez JanvierJanvierJanvierJanvier----Février 2013Février 2013Février 2013Février 2013

Lizher EuropaLizher EuropaLizher EuropaLizher Europa----EcologiezhEcologiezhEcologiezhEcologiezh Ar Re C’hlas Bro DouarnenezAr Re C’hlas Bro DouarnenezAr Re C’hlas Bro DouarnenezAr Re C’hlas Bro Douarnenez

SOMMAIRE Un commerce plus humain p.2 Une économie moins destructrice p.3 Un territoire habitable p.4 2020, Douarnenez la Verte p.5-6

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La France détient le record du monde de Grandes et Moyennes Surfaces, avec 879 m2 pour 1000 habitants (1106 m2 dans le Finistère). A Douarnenez, Leclerc et Intermarché se concurren-

cent à chaque entrée de ville, investissant dans l’im-mobilier commercial, spéculant sur l’évolution du PLU, nous proposant des espaces de vie banalisés, difficilement accessibles autrement qu’en voiture. Pourtant, la liberté du commerce est encadrée par la loi : les élus locaux ont le pouvoir, dans le règlement du SCOT et du PLU, au sein de la Commission Dé-partementale d’Aménagement Commercial (CDAC),

d’autoriser ou non des implantations en zones com-merciales, "en étudiant leurs effets sur l’animation urbaine et rurale". Ils peuvent aussi œuvrer pour le maintien du commerce en centre ville et dans les cen-tre-bourgs du territoire. On ne peut pas dire que les élus successifs de Douarnenez aient vraiment cherché à freiner la fuite des commerces vers les zones péri-phériques. Ils ont voté au contraire, sans restriction, des créations, extensions et transferts vers Toubalan, Coataner, Menez-Peulven et Drevers. Aujourd’hui encore, la majorité municipale prévoit dans le futur PLU d’«étoffer l’offre commerciale de Toubalan» et «densifier le pôle du Drévers» ! ●

Un commerce p lus humain

■ TOUBALAN : LA POMPE ASPIRANTE Autour du Centre Leclerc, la zone commerciale accélère son déploie-ment, avec l’aval des élus locaux : parking aérien, galerie commerciale, petites surfaces, «drives», Mac Do (annoncé dès 2005 au Drevers). Pour Leclerc, une périphérie forte irait «de pair avec un centre-ville fort». C’est pourquoi on anticipe sur le nouveau PLU (achats de terrains…). L’adjoint à l’urbanisme, Président du SIOCA qui élabore le SCOT de l’Ouest-Cornouaille (déterminant pour le PLU) ose considérer que la zone de Toubalan n’est pas une zone «périphérique», mais une «centralité urbaine». Il veut donc que les com-merces de proximité continuent de déserter les quartiers de Tréboul, Pouldavid, Ploaré et centre-ville...(4 boulangeries à Toubalan !). ●

■ DREVERS CONTRE LOI LITTORAL Dès 1999 Intermarché achète un ter-rain de 7 hectares au Sud de Lannu-gat en zone humide, pour agrandir et déménager ses magasins, alors situés à Bréhuel. En février 2002, les élus communautaires du pays de Douar-nenez votent à l’unanimité la créa-tion d’une nouvelle zone commer-ciale au Drevers et la construction d’une route pour y accéder. Il faudra attendre 2006 pour que l’installation soit autorisée (*) . En 2011, Intermar-ché achète un nouveau terrain d’un hectare à Menez-Peulven. Aujourd-’hui, l’adjoint à l’urbanisme, chargé d’élaborer le PLU, aimerait bien continuer à faire fi de la loi littoral (qui interdit toute nouvelle construc-tion en-dehors de l’agglomération), pour que puisse s’étaler la zone du Drevers, au détriment des marchés de proximité.●

C’est un véritable choix de so-ciété, un choix d’intérêt public qui exige le courage de tenir tête aux lobbies. Le projet de la majorité municipale est de faire du centre ville un lieu exclusi-

vement dédié au tourisme, avec une salle de specta-cles à la place des Halles ! Les rues historiques de notre ville doivent rester des espaces où les commer-ces de proximité (créateurs de 3,5 fois plus d’emplois que les grandes surfaces) voisinent avec les marchés,

les habitations et les bâtiments publics. Dans ces lieux du passé et du présent, nous ne sommes pas, comme dans les zones commerciales, de simples clients, ve-nus consommer, guidés par une forêt de panneaux publicitaires. La fuite des commerces vers les zones en entrées de ville doit cesser pour que les habitants et les visiteurs retrouvent le chemin d’un centre ville redevenu vivant. L’espace marchand des Halles est à réaménager afin de le rendre plus confortable et plus attractif et favoriser l’installation de nouveaux com-merçants. ●

■ La part trop belle aux zones commerciales

■ Dynamiter ou dynamiser les Halles ?

(*) Intérêt général ou privé ? Février 2004 : l’installation est refusée par la Commission Départementale d’Equipement Commercial (3 voix pour : élus de Douarnenez, Quimper et Dz Communauté ; 3 voix contre : chambre des métiers, chambre de commerce, association de consommateurs). Juillet 2004 : la Commission Nationale (CNEC) refuse également : "ce projet d’envergure est susceptible de déstabiliser les nombreux commerces tradi-tionnels dans la zone de cha-landise et risquerait de porter atteinte à l’activité de ces commerces implantés au cen-tre-ville de Douarnenez». 2006 : la Commission Départe-mentale autorise le transfert grâce à la voix de la Chambre de Commerce qui venait d’éli-re comme nouveau Prési-dent...le dirigeant d’une filiale d’Intermarché ! ●

Europa Ekologiezh Ar Re C’h las Bro Douarnenez

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Aujourd’hui aucune exploitation certifiée en agriculture biologique n'est installée sur le territoire de la Communauté de Communes. La part des aliments bio dans les menus des cantines scolaires, ou de la future

maison de l'enfance, est réduite à la portion congrue ! Les maraîchers bios (amap, marchés) viennent de loin. Pour changer cette situation, il existe plusieurs leviers : geler les terres agricoles dans les plans d’ur-banisme, permettre le maintien des exploitations exis-tantes, en bloquant les extensions, en donnant la prio-rité aux jeunes qui veulent s’installer, aider à la re-conversion des exploitations et à leur certification en agriculture biologique. Or que fait la majorité munici-pale ? elle prévoit dans le futur PLU de rendre cons-tructibles 33 nouveaux hectares d'espaces naturels ou de terres agricoles, alors que 100 hectares ont déjà été

urbanisés depuis 1980, sans augmentation de la popu-lation ! elle ne saisit pas l'occasion de la protection des captages d'eau, pour installer des agriculteurs bio-logiques... Contrairement à ce que pense l'adjoint à l'environne-ment, agriculteur sur la commune et fervent défenseur de l'agriculture industrielle, la disparition des petites exploitations n'est pas inéluctable et l'agriculture bio-logique est la meilleure voie pour nous nourrir tous. Economiquement viable, créatrice d'emplois, elle seu-le permettra de retrouver des sols vivants, un air res-pirable, une eau sans pollutions. Une nouvelle oppor-tunité de la développer sur le territoire est le plan al-gues vertes en baie de Douarnenez, qui prévoit de fi-nancer à hauteur de plusieurs millions d'euros l'ac-compagnement des agriculteurs vers des changements de pratiques. Les élus de Douarnenez Communauté sauront-ils s'en saisir ? ●

■ Economie = Ecologie Douarnenez Communauté soutient que les terrains manquent pour ac-cueillir de nouvelles activités écono-miques, et veut pour cela agrandir la zone industrielle de Lannugat sur des terrains bocagers. Elle a déjà investi

lors du mandat précédent dans la création de la zone de Coataner, qui accueille aujourd’hui des activités de service déplacées du centre ville. Dans le même temps, les élus locaux font pression auprès du Conseil général du Finistère pour agrandir la route de Quimper, sous prétexte d’attirer des entreprises. Avant de détruire à nouveau des terres agricoles ou des espaces naturels, ne faut-il pas connaître les be-soins potentiels ? Quel est le bilan des surfaces et bâtiments disponibles et effectivement occupés dans les zones industrielles existantes ? Quelles démar-ches sont-elles mises en œuvre pour accueillir des activités créatrices de nouveaux emplois, pérennes, participant à la reconversion écologique de notre économie ? ●

Une économie moins destructr ice

■ Un nautisme populaire La création de pontons dans le port départemental du Rosmeur ne sem-blant plus d’actualité, les élus munici-paux ont jeté leur dévolu sur le chenal du Birou, où ils envisagent de créer un ou plusieurs pontons lourds, soi-disant

pour le «protéger» ! Une étude récente montre que la capacité des ports de plaisance dans l’Ouest Cornouail-le est largement excédentaire. Il est temps d’arrêter l’entassement sur mer ou à terre, de bateaux sortant tout au plus 7 jours par an, l’encombrement du port par des épaves de plaisance en fin de vie, sans solution de traitement durable. Il est temps de gérer les ports de plaisance, non pas en fonction du nombre de bateaux vendus, mais en fonction de la fréquence des sorties en mer. L’argent public doit servir à rendre la navigation accessible à tous les budgets, en favorisant les prati-ques collectives (colocation, copropriété…), en ne sup-primant pas les emplois au service de la voile pour les jeunes...●

Europe Ecologie Les Verts Pays de Douarnenez

■ La ferme Douarnenez

■ FIN DES GRANDS PROJETS INUTILES

Chaque équipe municipale veut marquer son passage par la construction d’un nouvel équipement public, sans toujours réfléchir à la priorité des besoins. Créer une médiathèque, reconstruire le centre Gradlon sont des décisions qu’il fallait prendre. En revanche, construire à grands frais un équipement dédié au billard et au tennis de table avant de reconstruire le hangar du Centre nautique et de planifier une nouvelle salle multi-sports, envisager une salle de spectacle dans les Halles au lieu de réhabiliter les locaux de la MJC, sont des choix plus contestables, empêchant d’autres dépenses plus utiles, pour améliorer le quotidien de la ville et de ses habitants. ●

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■ Bois d’Isis sans pressions Le Bois d’Isis est un vaste en-semble d’espaces protégés, appréciés des promeneurs, à deux pas de la plage des Sables Blancs. Ils sont déjà grignotés par des lotissements haut de gamme (Kerleyou, domaine

des Roches Blanches). D’autres projets sont en cours pour désenclaver les terrains rendus cons-tructibles par les POS précédents : transformer en route la belle allée ombragée qui part de la rue Noel Roquevert, et/ou construire une route à tra-vers le bois du Rohou à partir de la rue des Sables Blancs. La décision appartiendra aux élus, dans le cadre de l'adoption du futur Plan Local d'Urbanis-me. Au lieu de programmes immobiliers spécula-tifs qui enrichiront quelques propriétaires, nous proposons que soient préservés ces espaces restés boisés en ville, en les aménageant pour le public. ●

■ L’eau, notre bien commun Le contrat d’exploitation de la station d’épuration conclu en 2006 avec l’en-treprise Véolia arrive à son terme en 2013. Les conseillers municipaux ont choisi de lancer un appel d’offres pour le renouvellement de ce contrat. Les

écologistes sont seuls à penser que la solution la moins coûteuse à terme pour la collectivité serait la gestion en régie municipale (comme le service d’eau), car s’il est dans l’intérêt d’une collectivité d’améliorer la qualité de l’eau et d’en réduire la consommation, il n’en est pas de même pour une en-treprise privée ! C’est pourquoi la facture d’assainis-sement pèse si lourdement dans les budgets des parti-culiers, les économies d’eau ne sont ni encouragées, ni récompensées. A quand l’aide à l’achat de récupé-rateurs d’eau, à quand la tarification progressive de l’eau ? ●

■ Nous protéger des ondes Le maire se retranche derrière la législation pour refuser de réguler les implantations d’antennes-relais pour la téléphonie mobile. Les élus locaux ont pourtant le pouvoir de protéger la santé des habitants et des personnels territoriaux en négo-

ciant une charte avec les opérateurs, sur la base de mesures réalisées par un expert indépendant autour et dans les bâtiments exposés aux antennes. Nous proposons que dès maintenant les installations Wifi et Wimax soient remplacées par des connexions filaires, dans les bâtiments publics (écoles, Maison de l'enfance, centre Gradlon, services municipaux et communautaires…).●

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Un terr i toire habitable

NOUS CONTACTER— NOUS REJOINDRE Groupe local Europe Ecologie Les Verts

Courriel : [email protected] Porte-parole : Nicole Le Gall

Conseillère municipale : Elisabeth Hascoet

http://vertsdouarnenez.blogspot.fr/

« Pour pouvoir aimer "son territoire", il faudra qu'il soit rendu habitable et non pas circula-

ble : que le quartier ou la commune redevienne le microcosme modelé par et pour toutes les activi-tés humaines, où les gens travaillent, habitent, se détendent, s'instruisent, communiquent, s'ébrouent et gèrent en commun le milieu de leur vie commune."

André Gorz, dans Ecologica

■ Aimer son territoire Si nous soutenons le combat contre l'aéroport de Notre Dame des Landes, c'est aussi parce qu'il s'y joue davantage que le retrait d'un projet d'un autre âge, coûteux et inutile. Pas loin de nous, il s'y in-vente une autre manière de penser le lien entre la nature et une activité économique à échelle humai-ne, porteuse de sens pour tous plutôt que de fantas-mes de grandeur de quelques uns, de solidarité en-tre des gens aux parcours et aux âges différents plu-tôt que de compétition. Ce sont les mêmes valeurs que nous portons pour le développement de notre propre territoire, pour qu'il puisse proposer à sa jeunesse un avenir digne de ce nom. ●

■ Sobriété énergétique La ville se félicite d’avoir réali-sé 7000 euros d'économies sur sa consommation de gaz et d’é-lectricité en 2011. C'est encore trop peu (1 % des dépen-ses)...Remplacer tous les lampa-daires coûterait trop cher, pour-

quoi ne pas simplement commencer à les éteindre une partie de la nuit... Douarnenez Communauté déclare consacrer 2000 euros en 2012 pour des actions destinées aux économies d’énergie par les particuliers. Elle aidera 10 particuliers à réaliser un diagnostic énergétique ! Cette somme est déri-soire, au regard des besoins d’isolation dans l’ha-bitat ancien, du poids de la note de chauffage dans les budgets, des emplois qui pourraient être créés dans l’éco-construction.●

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D ans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) de la Baie

de Douarnenez, la ville a accompagné l’évolu-tion vers une agriculture biologique qui était quasi-inexistante. Des terres sont de plus en plus nombreuses à être attribuées à des agri-culteurs qui souhaitent mettre en place des mo-des culturaux respectueux de l’environnement et de la santé des consommateurs. Ils produi-sent assez pour assurer une alimentation 100 % biologique à un coût abordable pour tous, parti-culiers et restauration collective. Les marchés de proximité sont florissants et proposent des produits de qualité. Un contrat avec les agri-culteurs autour des captages d’eau va permettre de distribuer une eau à moins de 10 mg de ni-trates par litre.

U n programme très volontariste de réhabilita-tion de l’habitat met en valeur la beauté de

ce port breton. Conformément au Schéma de Cohérence territoriale, le Plan Local d’Urbanis-me a limité au maximum les possibilités d’étale-ment urbain. Il n’était plus possible de disserter quotidiennement sur la disparition des terres agricoles et la nécessité de limiter les déplace-ments, tout en continuant à construire loin du centre ! La ville est redevenue attractive et les artisans s’activent dans toutes les rues pour res-taurer et isoler les bâtiments anciens. Les habi-tants préfèrent vivre dans le centre plutôt que de payer cher l’entretien de maisons et de jardins

éloignés. Le programme pour les habitations à loyer modéré a été renforcé en conformité avec la loi Duflot.

L es élus au pouvoir ont enfin compris que l’extension des zones commerciales péri-

phériques était contre productive car le dépéris-sement du commerce de centre-ville signifiait celui de toute la cité. Les nouvelles règles d’ur-banisme commercial ont permis d’orienter les installations vers le cœur de ville. Les vitrines reprennent vie et aux Halles le quinzième ven-deur fixe vient de s’installer. Il y a de plus en plus d’ambulants qui demandent à déballer et les maraîchers sont presqu’aussi nombreux que dans les années cinquante !

D ’une manière générale, l’entretien, la mise aux normes et l’amélioration des bâtiments

existants ont été préférés aux grands projets. La salle de spectacle de la Maison des Jeunes et de la culture a été agrandie et une gestion concertée avec Douarnenez Communauté per-met d’utiliser au mieux les salles existantes.

P our les ports, un travail d’entretien, de dra-gage et de réhabilitation sur le plan paysa-

ger et esthétique est en cours et embellit le ca-dre de vie. Les financeurs habituels des grands projets, Etat, Conseil Général et Conseil Régio-nal ont apprécié la démarche et accordent les subventions nécessaires. Trop tard pour éviter

VISION D’AVENIR proposée par Europe Ecolog ie Les Ver ts Pays de Douarnenez

30 ju i l let 2020 Douarnenez, la Ver te

I l y a encore peu de temps, Douarnenez, l’ancienne capitale de la sardine et des conserveries sem-blait s’enfoncer définitivement dans la nostalgie et devenait un musée se réveillant à la période es-

tivale. L’activité du port était en baisse, les entreprises comme Asteel ou Isobox quittaient une à une le territoire et la plage du Ris couverte d’algues vertes devenait le symbole d’une agriculture indus-trialisée et polluante autour de la Baie. Depuis 2014, tout a changé .

Douarnenez. 30 ju i l let 2020. Une nouvel le équipe munic ipale a été é lue en 2014. E l le v ient d ’achever son premier mandat. Notre reporter est a l lé sur p lace.

Blog : http://vertsdouarnenez.blogspot.com

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le bétonnage des quatre ports mais, si la des-truction des terre-pleins gagnés sur la mer de-vra attendre, la décision de mettre un terme à tous nouveaux déroctages et endiguements pré-serve le littoral. La ville s’affirme comme une capitale de l’éco-nautisme et les expériences pour une pratique écologique de la voile sont nombreuses en Baie.

P our la pêche , la décision de règlementer les différents métiers et de mettre un terme

aux pratiques destructrices sur l’ensemble du parc marin de l’Iroise a enfin été prise. C'est un plaisir de voir s’étoffer la flottille des petits li-gneurs et fileyeurs, cohabitant avec des bolin-cheurs responsables pour une gestion commu-ne des ressources marines nourricières. Difficile de croire qu’en 2012 l’état sanitaire de la baie était tel que la pêche aux coquillages a été inter-dite pendant presque toute l’année ! Une navet-te régulière à prix modique permet la visite de l’Ile Tristan où le public est accueilli par un ani-mateur nature en lien avec les services du parc marin et ceux du conservatoire du littoral. Il peut profiter sur place d’une belle présentation des activités et des recherches en cours sur un es-pace marin d’une extraordinaire richesse.

L a loi de décentralisation, qui permet l’expéri-mentation, a été mise à profit pour élargir les

projets à l’ensemble des villages de la commu-nauté des communes en particulier en matière de déplacements doux. Bus et bateaux-bus, vélos, chemins piétons, c’est un plaisir de déambuler dans le pays de Douarnenez, de Poullan à Pouldergat, de Kerlaz au Juch, sur un territoire qui met en valeur ses plages, ses bois, ses fermes et ses espaces naturels si riches.

L es propriétaires d’espaces préservés peu-vent bénéficier d’un partenariat d’entretien

avec la ville en échange d’une ouverture partiel-le de ces espaces au public, au Bois d'Isis par exemple. Douarnenez vient d’établir un record qui attire les visiteurs : le plus grand nombre d’arbres remarquables pour une ville de cette taille. Et l’animation la plus demandée à l’office de tourisme est l’observation de la flore et de la faune en pleine ville !

C ette image de ville «nature» dans une baie ouverte sur l’océan attire les entreprises

qui ont compris tout l’intérêt de la conversion écologique. Les friches industrielles sont réoc-cupées les unes après les autres. Les artistes de plus en plus nombreux, proposent leurs créa-tions dans un cadre qui les inspire. La ville re-trouve l’ébullition qu’elle connaissait au meilleur de son histoire.

Une seule ombre au tableau : la présence de l’Île Longue à moins de 60 kilomètres a obligé la ville a intégrer un périmètre de protection en cas d’accident nucléaire majeur, alors qu'en 2012 ledit périmètre avait été établi à 2850 mètres pour éviter d'y intégrer la commune de Crozon. Mais à quelques kilomètres de Plogoff, l’espoir de la fin prochaine du nucléaire civil et militaire est partagé par de nombreux habi-tants.

VISION D’AVENIR proposée par Europe Ecolog ie Les Ver ts Pays de Douarnenez

De notre envoyé spécial à Douarnenez le 30 juillet 2020

30 ju i l let 2020 Douarnenez, la Ver te (su i te)

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