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N°6 Septembre-octobre-novembre 2005 Trimestriel Le Journal du Parc naturel Le Journal du Parc naturel Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : [email protected] Sommaire Le mot du président L’importance d’un Parc naturel Agenda des manifestations Les fours à chaux de Viroinval De la pierre au mortier Paysage et Parc naturel Peut-on couper une haie ? Oui et non... Artisans et artistes de chez nous Lia Lefèbvre Vierves Un village...et ses habitants La Maison des Baillis Nismes Patrimoine «Rendez-vous aux vergers»

Journal du Parc n°6

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Journal du Parc n°6

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Page 1: Journal du Parc n°6

N°6 Septembre-octobre-novembre 2005Trimestriel

Le Journaldu Parc naturelLe Journaldu Parc naturel

Maison du Parc naturelrue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes

Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93www.pnvh.be - Contacts : [email protected]

SommaireLe mot du président

L’importance d’un Parc naturel

Agenda des manifestations

Les fours à chaux de Viroinval De la pierre au mortier

Paysage et Parc naturel Peut-on couper une haie ? Oui et non...

Artisans et artistes de chez nousLia LefèbvreVierves

Un village...et ses habitantsLa Maison des BaillisNismes

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Agenda des manifestations

ActivitésInitiation aux champignons à Treignes

erSamedi 1 octobre (1/2 j.)R-V. à 14 h devant l’église de Treignes

Prévoir un panier et un couteauOrganisation : Natagora et Cercles des Naturalistes

de Belgique (C.N.B. Viroinvol) Infos : Olivier Robertfroid (+32(0)60 31 34 38)

Taille des arbres fruitiers et de la saulaie à «Sous St-Roch» en réserve L.R.B.P.O., à Nismes

er Samedi 1 octobre (1/2 j.)R-V. à 13 h 30 à l’entrée de la réserve naturelle

(Rue de la Station)Prévoir escabelle et sécateurs pour les fruitiers.

De grands sécateurs seront utiles pour la gestion des rejets de saule aux abords de la mare.

Organisation : C.N.B. Viroinvol /L.R.B.P.O.Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Gestion de la Roche Madoux (en réserve R.N.O.B.) Vierves et Olloy

Samedi 19 novembre (1 j.)R-V. à 9 h 30 devant l’ancien lavoir près du parc du château deViervesPrévoir bonnes chaussures, gants,

coupe-branches, scies et pique-niqueOrganisation : Natagora

Infos : Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93)

Dias, la Nature, d’ici et d’ailleurspar Luc Moreels

Samedi 22 octobre (1 soirée)R-V à 20 h ferme de la Maladrerie à Nismes

Organisation : C.N.B. ViroinvolInfos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Patrimoine «Rendez-vous aux vergers»

La récolte des pommes et des poires approche...

Festival de la pomme et du mielSamedi 22 octobre et Dimanche 23 octobre à Nismes

Dans le cadre de «Bienvenue en Wallonie» et du micro-projet européen

Organisation : Parc naturel Viroin-HermetonInfos : +32(0)60 39 17 90 - [email protected]

Renseignements, modalités et réservations à la Maison du Parc naturel. Infos : +32(0)60 39 17 90 - [email protected]

En septembre, les pommiers et les poiriers plient sous le poids de leurs fruits. Malheureusement, chaque année, énormément de pommes et de poires sont abandonnées dans les vergers et pourrissent sur place, faute de savoir comment les consommer.

Pour vous aider à profiter encore plus de vos arbres fruitiers, le Parc naturel ervous propose d'utiliser, dès le 1 septembre, son broyeur et son pressoir à

fruits.

Pommes, poires, raisins... découvrez mille et une possibilités de les transformer, de les préparer et de les déguster grâce au matériel mis à votre disposition à la Maison du Parc naturel !

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Le mot du président

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction et conception graphique : Parc naturel Viroin-Hermeton (coordination : Joël Dath).Crédits photographiques : Dath J. (PNVH - p. 4 (n°2), p. 6), Houben Ch. (PNVH - p. 2 (n°2), p. 3, p. 5, p. 8 (n°2) et p. 11), Hubaut D. (CMV - couv., p. 2 (n°1) et p. 4 ), Schellen B. (PNVH - p. 12), Vanbeveren Ch. (p. 7 (n°1), p. 8 (n°1) et p. 9). Tous nos remerciements à monsieur Cauvin pour l'autorisation de reproduction de son dessin en p. 7.Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc.Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 NismesRéalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

(n°1)

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L’importance d’un Parc naturel

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ETTE ANNÉE ENCORE, le 24 mai 2005 a été décrété «journée européenne des parcs naturels». À cette occasion, notre Parc naturel a officiellement C

rejoint l'association des parcs naturels de Wallonie. Cette association veut aussi tisser un lien entre tous les intervenants de terrain travaillant dans les parcs naturels de Wallonie. Pour la première fois depuis la naissance de cette asbl en 2003, les neuf parcs naturels existants étaient réunis à Roisin dans le Parc des Hauts-Pays, pour tenir leur assemblée générale. Celle-ci a été suivie par des exposés sur l'importance de la conservation des paysages sur le territoire wallon. L'objectif prioritaire de cette association est de défendre la spécificité des missions qui incombent aux différents parcs naturels. Elle assure la promotion des activités qui se déroulent dans l'ensemble des parcs. Être partie prenante de cette asbl est un signe du nouveau dynamisme qui prévaut dans notre Parc naturel. Rejoindre cette association permettra notamment à nos chargés de mission de bénéficier d’échanges d’expériences particulièrement enrichissantes.

OUTE L'ÉQUIPE DU PARC NATUREL a le plaisir de vous inviter à son premier festival de la pomme et du miel qui se déroulera à Nismes les 22 et 23 octobre prochains. De nombreuses activités se dérouleront autour et T

dans la Maison des Baillis. Vous aurez l'occasion de venir presser vos pommes, d'apprendre à reconnaître les différentes variétés, de participer à des conférences sur l'entretien des vergers ou sur l'apiculture. À cette occasion, le projet de création d'une école d'apiculture à Viroinval sera également présenté. Avis aux amateurs ! Des ateliers culinaires remettront la pomme en valeur dans une foule de préparations proposées. Vous viendrez déguster les produits de bouche à base de pommes présentés par nos artisans locaux (cidres, bières, boudins, pâtisseries). Du matériel de vinification et du matériel apicole seront exposés et disponibles à la vente.

OUR LIA, RIEN N'A CHANGÉ. Pour son plus grand plaisir, elle torréfie son mélange composé de trois sortes de grains. Le Saint Domingue (plus P

aplati), le Caracoli (plus rond) et le Santos (plus petit). Il existe beaucoup d'autres variétés : Maragogype (plus corsé), Java…

E SONT SES GRANDS-PARENTS qui lui ont appris comment procéder. Lia Lefèbvre, de Vierves, a toujours torréfié son café. Chaque fois qu’elle C

sort son réchaud, elle parfume ainsi son quartier au grand plaisir des voisins qui, ce jour-là, ouvrent grandes leurs fenêtres. Eh oui, il est toujours possible de torréfier son propre café. Du café vert reste disponible à Couvin, Charleroi ou dans des dépôts de quelques hameaux et permet de faire, selon ses goûts, des mélanges plus doux ou plus corsés.

URANT L’OCCUPATION, NOS GRANDS-PARENTS avaient fait quelques provisions… dont Ddu café vert qui se conserve plus longtemps que du café torréfié. On torréfiait soi-même et on aidait bonne maman à tourner lentement la manivelle du torréfacteur d'une façon

régulière, pour que les grains ne brûlent pas, sur les braises bien réglées du vieux poêle crapaud. Il y avait six ronds qui permettaient d'ajuster le torréfacteur sur la taque. Certains les grillaient même tout simplement dans une poêle. Puis, une dose était moulue dans le petit moulin à tiroir et, à côté du vieux poêle sur lequel la bouilloire sifflait, il y avait une grande cruche en grès et un «ramponneau» (filtre en tissu sur une armature en fer) dans lequel coulait le fameux breuvage pour la journée…

Une fois les réserves épuisées, on ne buvait que de la chicorée et aux jours de grandes fêtes, si le budget le permettait, on achetait un petit paquet de douze précieux grains de café pour donner le vrai goût de café au breuvage.

Ensemble sur une même longueur d’onde

Ce week-end sera aussi l'occasion de vous rencontrer. Le personnel du Parc naturel se tiendra à votre disposition pour répondre à toutes vos questions relatives aux actions du Parc sur le territoire de Viroinval. Nous comptons sur votre présence.

Baudouin Schellen, DourbesPrésident de la Commission de gestion du Parc [email protected]

Avec des projets Le Viroin, un écosystème d'une grande diversité écologique au

cœur du Parc naturel.

Artisans et artistesde chez nous Lia Lefèbvre

Pour torréfier avec un petit matériel à usage domestique, il faut compter deux heures de

patience pour travaillersix kilos de café.

Le temps d’une pause

Coutume ancestrale

Souvenirs de guerres

C’est Robert, son époux, qui a construit le torréfacteur de Lia.

Christian HoubenPNVH

Le matériel de broyage et de pressurage sera mis à votre disposition dès l'automne.

L'utilisation du café vert n'a qu'un seul avantage : la possibilité d'obtenir

un mélange à son propre goût.

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ÈS 1451, OUTRE LA TRÉSORERIE (droit sur les taxes, les moulins, les fours…), DNismes obtient le cadastre complet des chemins du village. À partir de 1565, après la période bourguignonne et les guerres franco-espagnoles, c'est le retour à l'autorité du Prince-Évêque.

Loys de Horne, mayeur de Nismes est nommé, en 1565, premier magistrat par le Prince-Évêque. Son épouse, Ydelette Ryckman, est enterrée, en 1583, dans l'église en

ecours de reconstruction. Ensuite, c'est le siècle des Martin (XVII ), puis celui des e e«Baillet» (XVII -XVIII ) qui apportèrent chacun des modifications à l'édifice pendant

leur fonction de «bailli». Ce qui laissa à la grosse maison de Davignon le nom bien justifié de «Maison des Baillis».

L'époque des Baillis prend fin en 1745. Plusieurs propriétaires se succèdent alors jusqu'en 1970, année durant laquelle la commune de Nismes fait l'acquisition afin d'y créer un musée.

Aujourd'hui, entièrement restaurée, la «Maison des Baillis» est devenue la Maison du Parc naturel Viroin-Hermeton et la Maison de l’Urbanisme de l’arrondissement de Philippeville.

RÈS DE LA RÉSURGENCE DE L’EAU NOIRE, dans le plus ancien quartier de Nismes, s'élève, au pied d’une église, la Maison des Baillis de la P

châtellenie de Couvin. C'est probablement vers 1408, suite à l'invasion bourguignonne et à la destruction du château-fort, que l’on construisit sur le même emplacement une maison en pierres qui devait loger le premier bailli, Jehan d'Avignon. Les baillis étaient, sous l'Ancien Régime, les officiers de justice, délégués du Prince-Évêque et détenteurs de l'argent des impôts.

Jusqu'en 1434, la région est plongée dans l’anarchie. Tristan de Morialmé, fils d'un capitaine brigand, persécute avec sa bande la châtellenie tandis que des troupes commandées par Jean de Ligny continuent leurs déprédations jusqu'à Nismes. La maison forte des baillis doit être reconstruite dans sa partie sud-ouest et sert de cense, trésorerie et habitation. Succèdent ensuite comme baillis Jehan de Henry (1465) et Jean Son (1482).

Patrimoine

«Rendez-vous aux vergers»

E VERGER EST UN TERRAIN planté d'arbres fruitiers. Une définition toute simple pour une richesse infinie : L

patrimoniale, familiale, paysagère, biologique, économique… Jusqu’après guerre, les vergers hautes-tiges produisaient les fruits qui étaient conservés et consommés localement. Mais, les particularités des variétés fruitières locales sont méconnues et de nombreux vergers hautes-tiges sont aujourd'hui abandonnés. La sensibilisation du grand public est un moyen de sauvegarder ce patrimoine. C'est ce que veulent prouver le Parc naturel Viroin-Hermeton et son voisin français, le futur Parc naturel régional en Ardenne, en proposant aux habitants des deux territoires, propriétaires ou non de vergers, l'action intitulée «Rendez-vous aux vergers». Elle se déroule de juillet 2005 à mars 2006, sur les deux territoires, afin de faciliter l'échange d'expériences et de savoir-faire entre français et wallons.

ES CONFÉRENCES, DES FORMATIONS ET DES ANIMATIONS sur le thème des vergers sont proposées aux Dhabitants des deux territoires. L'objectif : sensibiliser à la protection du patrimoine fruitier et partager des connaissances et des techniques d'entretien des vergers.

Les conférences traitent des différents modes de production ainsi que de la détermination et de la sauvegarde des variétés fruitières. Les formations, plus techniques, enseignent la taille et la greffe des arbres fruitiers. Un livret de quatre fiches techniques, distribué gratuitement lors des activités, permet de conserver une trace de l'apprentissage.

Le «point d’orgue» du programme sera bien entendu le festival de la pomme et du miel qui se déroulera le week-end des 22 et 23 octobre prochains à Nismes. Durant deux jours, boulangers, charcutiers, confiseurs, brasseurs et restaurateurs vous feront découvrir leur savoir-faire et déguster leurs produits à base de pommes ou de miels. De nombreux concours aux prix alléchants seront proposés. Du matériel de vinification et du matériel apicole seront mis en vente. Luc Noël et André Sansdrap, bien connus dans le monde de l'apiculture et de l'horticulture fruitière, participeront aux festivités en animant des conférences tout public. Enfin, pour ceux qui le souhaitent, le pressoir du Parc naturel sera à leur disposition sur réservation (voir page 12). Il permet de transformer les pommes tombées sous les vieux arbres en délicieux jus ou cidre.

Valorisons notre patrimoine, il en vaut la peine !

Renseignements, réservations et programme complet : Parc naturel Viroin-Hermeton +32 (0)60 39 17 90

Une action transfrontalière pour donner du goût au patrimoine fruitier

Au programme...

Un village... ...et ses habitants

La Maison des Baillis

La Maison des Baillis, entièrement restaurée, est un superbe exemple de

patrimoine sauvegardé.

Au service de la population

Hébergements, commerces...

Renseignements et cartes disponibles à l’Office du Tourisme, rue Vieille Église, 2 - 5670 Nismes

Tél. : +32(0)60 31 16 35 - Télécopie : +32(0)60 31 10 [email protected]

Christian HoubenPNVH

Fiorella QuaduChargée de mission PNVH

Derrière la Maison des Baillis, l'Eau Noire

réapparaît à la résurgence après un très long

parcours sousle tienne du Mousty.

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ES NOMBREUX AVANTAGES liés à la présence de haies, et plus particulièrement celles situées en zone agricole (effet brise-vent, confort des animaux au champ, abri pour la faune, participation au maillage L

écologique…), ne sont plus que rarement remis en cause même si les pratiques agricoles modernes, découlant de l'augmentation de la taille des exploitations, s'en trouvent parfois un peu «gênées».

Une volonté politique s'est donc fait jour afin de protéger les haies au sens large et a été traduite au niveau du Code Wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (C.W.A.T.U.P.).

L'HEURE ACTUELLE, il n'y a plus aucun four à chaux actif à Viroinval. L'invention au début À

du vingtième siècle du ciment Portland, avec des pourcentages fixes de chaux, d'oxydes d'alu-minium et d'oxydes de silice, a mis fin à l'industrie des fours à chaux dans nos régions. De plus, le développement d'engrais à base de produits chi-miques synthétisés et le développement technique du transport de lourdes marchandises par voie ferrée ont fait que les traditionnels fours à chaux n'avaient plus de raison d'être.

Seule la région de Tournai, appelée le «Pays Blanc», a pu résister temporairement à la concurrence venant essentiellement d'Angleterre. Le choix scru-puleux de pierres calcaires ayant une composition chimique comparable à celle du ciment Portland artificiel et la construction de hautes cheminées sur leurs fours à chaux appelés alors «fours-bouteille», sont à l'origine de ce maintien de productions concurrentielles.

ES RUINES DU FOUR À CHAUX SAINTE-ANNE subsistent à Nismes. Les activités L

sur ce site se déroulaient principalement au dernier tiers du dix-neuvième siècle. En ce temps-là, avant l'apparition des locomotives à vapeur, le résultat de la combustion des pierres calcaires était transporté en wagonnets de chemin de fer à voie étroite, tirés par des chevaux, vers l'usine à chaux, devenue plus tard la Saboterie Stavelot, où la chaux était broyée pour emballage.

Ces ruines, intégrées entre le chemin et la carrière, sont flanquées d'une pelouse cal-cicole. Une partie de ces ruines pourrait être aménagée comme refuge transitoire pour les chauves-souris qui l'utilisent déjà comme cachette en cas de vague de froid. En déter-

rant la partie sud-est, une coupe didactique montrant la structure en moellons et briques pourrait être réalisée. Cela ne ferait pas uniquement référence à l'histoire industrielle du village. Une fois dégagé, ce site pourrait être transformé en outil didactique pour les écoles et en un point d’arrêt bien intéressant pour les touristes.

Le déclin

Que sont-ils devenus ?

Un peu de clarté

Chris Vanbeveren, Nismes

Paysage et Parc naturel

Peut-on couper une haie ?

Une haie naturelle, un atout non négligeablepour la conservation de la nature.

Que dit la législation ?

Exemple de four-bouteille, à Hasselt, aux Pays-Bas.

Oui et non...

La haie joue également un rôle essentiel en tant que zone de liaison dans

le réseau écologique.

I EFFECTIVEMENT, il paraît logique à un propriétaire de pouvoir entretenir ou S

même faire disparaître une haie lui appartenant, peut-être n'est-ce aussi évident si on examine cette opération sous l'angle de la conservation de la nature et de l'aménagement du territoire.

C'est alors toute la problématique de l'intérêt privé des personnes face à la notion d'intérêt public, d'intérêt de la société, relayé alors par des décisions politiques qui n’est pas toujours facile à comprendre, ni à admettre par chaque individu !

erL'article 84, § 1 , 12° du C.W.A.TU.P. dit :« Nul ne peut, sans permis préalable, écrit et exprès du Collège des Bourgmestre et Échevins : défricher ou modifier la végétation de toute zone dont le Gouvernement juge la protection nécessaire, à l'exception de la mise en œuvre du plan particulier de gestion d'une réserve naturelle domaniale… et du plan de gestion d'une réserve naturelle agréée… ».

L'Arrêté (d’exécution) du Gouvernement wallon du 7 juillet 2003 : précise ce qu’il faut entendre par zone dont la végétation est protégée, entre autres : «les haies et les alignements d'arbres en ce qu'ils constituent des bandes continues d'arbres ou d'arbustes indigènes, ou des alignements et rangées comptant un minimum de dix arbres avec une distance maximale de dix mètres entre ceux-ci ».

À Nismes, l’entrée du four à chaux Sainte-Anne, situé sur un terrain privé, est bien visible de la route.

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N PERMIS EST NÉCESSAIRE si on défriche en détruisant la végétation en place pour utiliser l'espace Udifféremment, par exemple en éliminant des broussailles pour en faire une prairie. Un permis est également nécessaire si on modifie la végétation dans son aspect général ( hauteur, densité, présence de nombre de niveaux ou strates). Enfin un permis doit également être sollicité si on modifie la composition de la végétation (par exemple, en remplaçant une haie composée d'espèces indigènes comme l'aubépine et le prunellier par des thuyas).

Toutefois, les opérations d'entretien, pratiquées dans les règles de l'art et qui n'affectent pas la survie de la végétation visée ni ses caractéristiques, ne sont pas concernées et ne demandent donc pas de permis.

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D’autres utilisations

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ORMIS POUR L'OBTENTION DU MORTIER, la chaux était également utilisée pour blanchir et H

désinfecter les murs, principalement dans les fermes. À la tannerie Houben, à Dourbes, on l'utilisait pour ébourrer les cuirs. La chaux servait également pour préparer certains types de papier, ou encore comme fondant dans la métallurgie. On l'utilisait dans l'industrie sucrière pour éliminer les impuretés du sucre et comme engrais agricole.

Localisation des fours à chaux

UTRE LA DISPONIBILITÉ DU COMBUSTIBLE, ici du charbon de bois, outre la demande locale, O

l'implantation d'un four à chaux se déterminait surtout par la présence de la matière première : la pierre calcaire. Par conséquent, il n'y eut pas de fours à chaux à Oignies ou Le Mesnil. Par contre il y eut au moins dix fours à chaux sur le secteur calcaire du territoire de Viroinval : deux à Dourbes, trois à Nismes, deux à Olloy, deux à Vierves et un à Treignes.

En calcinant, la pierre perd quarante-cinq pour cent de son poids et dix pour cent de son volume. Pour toute commande de chaux provenant des localités extérieures à la Calestienne, il était donc logique de transporter le matériel après la calcination plutôt que des pierres à calciner.

Quand faut-il un permis ?

Le combustible d’époque

A CALCINATION DE LA PIERRE nécessitait des quantités considérables de combustible. Dans la région de Viroinval, L

c'était surtout le charbon de bois produit dans les forêts du voisinage qui était utilisé. En région méditerranéenne, on se servait plutôt de noyaux d'abricots ou d'olives, ou encore de branches de palmiers.

Dans un souci d'économie d'énergie, on construisit dès le dix-neuvième siècle des fours permanents, contrairement aux fours temporaires utilisés jusqu'à cette période. La technique du feu continu économisait le combustible : en allumant le feu au printemps et en ajoutant au fur et à mesure du combustible et de la pierre calcaire, le four était opérationnel jusqu'en automne. La pierre calcaire était introduite par le sommet des fours grâce à une pente douce composée d'imposants remblais qui constituaient également une isolation thermique des fours. En construisant deux fours ou plus l'un à côté de l'autre, on réduisait leur volume sans limiter la capacité de l'entreprise. En outre, la température dans les fours était rendue plus uniforme, résultat d'une calcination plus homogène.

Parbustes et/ou arbres ayant colonisé naturellement un espace agricole de manière progressive et discontinue, de largeur et hauteur variables.

Le seul entretien qui puisse être pratiqué est un rabattage latéral lorsque les pousses spontanées prennent trop d’ampleur.

Haie libre : Pbande arbustive dont la croissance n’est limitée que par un entretien occasionnel ;Pbande arbustive n’ayant jamais été entretenue, éventuellement avec le

pied dégarni ;P buissons à faible développement (églantier...).

Taille latérale et recépage. Toutes les précautions utiles doivent être prises pour que la repousse soit effective. En cas de présence de bétail, une clôture protègera la repousse. Les coupes de tiges seront nettes pour leur permettre de rejeter dans de bonnes conditions et occasionnelles afin d’éviter l’empiètement sur les terrains voisins.

Haie spontanée

À Couvin, la chaux est toujours utilisée aux Fonderies du Lion, pour la production

de la fonte.

Un bel exemple de haie libre.

Dans le four à chaux de Treignes,les bouches permettaient

la récupération de la chaux.

Phaie maintenue à une hauteur (un mètre vingt à un mètre cinquante dans la région) et à une largeur déterminée.

Taille stricte et fréquente (annuelle ou bis-annuelle) hauteur en principe inférieure à deux mètres.

Emplacements probables des fours à chauxsur le territoire de Viroinval.

Haie basse taillée

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La structure des fours à chaux

ENDANT LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE, la population des villages de Nismes, Oignies, Treignes, Mazée, P

Olloy et Vierves a connu une croissance fortement accentuée par l'installation d'industries comme les ardoisières, la métallurgie, la saboterie et la construction du chemin de fer.

Pour pouvoir abriter tous ces nouveaux arrivants, il fallait plus d'habitations. C'est la pierre des carrières locales qui était utilisée par les maçons. À cette époque, le ciment était encore inconnu. Le liant qu'ils employaient était un mortier à base de chaux, déjà connu à l'époque romaine.

L'augmentation du nombre d'habitants imposait également une intensification de la rentabilité de l'agriculture. Des engrais de toutes sortes firent ainsi leur apparition et la chaux en faisait partie intégrante.

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De la pierre au mortier

ES FOURS ÉTAIENT CONSTRUITS au sein même de la carrière d'extraction du calcaire. La base de la L

structure des fours à chaux, dans la région de Viroinval, était réalisée en mœllons calcaires.

La matière première étant extraite sur place, la construction de cette base était très peu onéreuse. Par contre, le four proprement dit, en forme de cône ouvert, était exécuté en briques réfractaires, matériau plus cher mais incontournable étant donné que la pierre calcaire se pulvérise à haute température .

Dans la plupart des cas, le four à chaux était conçu de manière telle que sa partie supérieure était au niveau de la carrière, facilitant le remplissage. Les bouches de vidange se trouvaient au niveau de la route, facilitant le chargement.

Les fours à chauxde Viroinval

Haie haute taillée

Palignement d’arbustes et/ou arbres de hauteur supérieure à deux mètres .

Taille latérale annuelle ou bisanuelle pour contrôler la largeur (au moins sur une hauteur susceptible, par exemple, de permettre le passage des engins agricoles).

Bande boisée et/ou haie brise-vent

Pbande arbustive et arborescente de plus de dix mètres de hauteur et de largeur (entre les pieds extérieurs) de moins de dix mètres.

Entretien occasionnel par taille latérale, rabattage ou recépage périodique (huit à quinze ans) pour éviter que la base ne se dégarnisse.

Saules têtards et haies bocagères

Pces haies bocagères, courantes dans la région de l’Avesnois en France, au sud de Chimay, sont composées de saules têtards inclus dans des essences d’espèces indigènes.

La végétation est rabattue pour la production de bois de chauffage juste au-dessus des anciennes coupes tous les douze à quinze ans ou pour les saules têtards après quelques années.

En conclusion, il n'est donc pas systématiquement interdit de « couper une haie » mais alors uniquement pour assurer son entretien « pratiqué dans les règles de l'art, n'affectant pas sa survie et destiné à maintenir un développement garant de ses caractéristiques ». Sinon, il faut introduire une demande de permis d'urbanisme. «Couper une haie» implique avant tout d’assurer son entretien. Pour toute autre opération, une demande de permis d’urbanisme doit être introduite.

Ir. Jean-Pierre ScohyDivision de la Nature et des Forêts

Saules têtards... à tailler.

Le four à chaux de Treignes est encore en bon état. Suite à son classement en 1989-1992, le four est pris en charge par la commune de Viroinval et la Région

wallonne.

Comment obtenir de la chaux ?Pour obtenir de la chaux, la technique la plus commune est la calcination de pierres calcaires dans un four. Faute de telles pierres, la chaux était issue de la combustion de coquillages, aspirés en quantités industrielles au fond des mers.

Haie coplantée

Phaie basse taillée comportant des arbres à espacements plus ou moins réguliers.

Taille de la haie basse et exploitation périodique des arbres qui seront alors remplacés.

Avec l’aimable autorisation de reproduction de Monsieur Robert Cauvin.

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La structure des fours à chaux

ENDANT LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE, la population des villages de Nismes, Oignies, Treignes, Mazée, P

Olloy et Vierves a connu une croissance fortement accentuée par l'installation d'industries comme les ardoisières, la métallurgie, la saboterie et la construction du chemin de fer.

Pour pouvoir abriter tous ces nouveaux arrivants, il fallait plus d'habitations. C'est la pierre des carrières locales qui était utilisée par les maçons. À cette époque, le ciment était encore inconnu. Le liant qu'ils employaient était un mortier à base de chaux, déjà connu à l'époque romaine.

L'augmentation du nombre d'habitants imposait également une intensification de la rentabilité de l'agriculture. Des engrais de toutes sortes firent ainsi leur apparition et la chaux en faisait partie intégrante.

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De la pierre au mortier

ES FOURS ÉTAIENT CONSTRUITS au sein même de la carrière d'extraction du calcaire. La base de la L

structure des fours à chaux, dans la région de Viroinval, était réalisée en mœllons calcaires.

La matière première étant extraite sur place, la construction de cette base était très peu onéreuse. Par contre, le four proprement dit, en forme de cône ouvert, était exécuté en briques réfractaires, matériau plus cher mais incontournable étant donné que la pierre calcaire se pulvérise à haute température .

Dans la plupart des cas, le four à chaux était conçu de manière telle que sa partie supérieure était au niveau de la carrière, facilitant le remplissage. Les bouches de vidange se trouvaient au niveau de la route, facilitant le chargement.

Les fours à chauxde Viroinval

Haie haute taillée

Palignement d’arbustes et/ou arbres de hauteur supérieure à deux mètres .

Taille latérale annuelle ou bisanuelle pour contrôler la largeur (au moins sur une hauteur susceptible, par exemple, de permettre le passage des engins agricoles).

Bande boisée et/ou haie brise-vent

Pbande arbustive et arborescente de plus de dix mètres de hauteur et de largeur (entre les pieds extérieurs) de moins de dix mètres.

Entretien occasionnel par taille latérale, rabattage ou recépage périodique (huit à quinze ans) pour éviter que la base ne se dégarnisse.

Saules têtards et haies bocagères

Pces haies bocagères, courantes dans la région de l’Avesnois en France, au sud de Chimay, sont composées de saules têtards inclus dans des essences d’espèces indigènes.

La végétation est rabattue pour la production de bois de chauffage juste au-dessus des anciennes coupes tous les douze à quinze ans ou pour les saules têtards après quelques années.

En conclusion, il n'est donc pas systématiquement interdit de « couper une haie » mais alors uniquement pour assurer son entretien « pratiqué dans les règles de l'art, n'affectant pas sa survie et destiné à maintenir un développement garant de ses caractéristiques ». Sinon, il faut introduire une demande de permis d'urbanisme. «Couper une haie» implique avant tout d’assurer son entretien. Pour toute autre opération, une demande de permis d’urbanisme doit être introduite.

Ir. Jean-Pierre ScohyDivision de la Nature et des Forêts

Saules têtards... à tailler.

Le four à chaux de Treignes est encore en bon état. Suite à son classement en 1989-1992, le four est pris en charge par la commune de Viroinval et la Région

wallonne.

Comment obtenir de la chaux ?Pour obtenir de la chaux, la technique la plus commune est la calcination de pierres calcaires dans un four. Faute de telles pierres, la chaux était issue de la combustion de coquillages, aspirés en quantités industrielles au fond des mers.

Haie coplantée

Phaie basse taillée comportant des arbres à espacements plus ou moins réguliers.

Taille de la haie basse et exploitation périodique des arbres qui seront alors remplacés.

Avec l’aimable autorisation de reproduction de Monsieur Robert Cauvin.

Page 8: Journal du Parc n°6

N PERMIS EST NÉCESSAIRE si on défriche en détruisant la végétation en place pour utiliser l'espace Udifféremment, par exemple en éliminant des broussailles pour en faire une prairie. Un permis est également nécessaire si on modifie la végétation dans son aspect général ( hauteur, densité, présence de nombre de niveaux ou strates). Enfin un permis doit également être sollicité si on modifie la composition de la végétation (par exemple, en remplaçant une haie composée d'espèces indigènes comme l'aubépine et le prunellier par des thuyas).

Toutefois, les opérations d'entretien, pratiquées dans les règles de l'art et qui n'affectent pas la survie de la végétation visée ni ses caractéristiques, ne sont pas concernées et ne demandent donc pas de permis.

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D’autres utilisations

5

ORMIS POUR L'OBTENTION DU MORTIER, la chaux était également utilisée pour blanchir et H

désinfecter les murs, principalement dans les fermes. À la tannerie Houben, à Dourbes, on l'utilisait pour ébourrer les cuirs. La chaux servait également pour préparer certains types de papier, ou encore comme fondant dans la métallurgie. On l'utilisait dans l'industrie sucrière pour éliminer les impuretés du sucre et comme engrais agricole.

Localisation des fours à chaux

UTRE LA DISPONIBILITÉ DU COMBUSTIBLE, ici du charbon de bois, outre la demande locale, O

l'implantation d'un four à chaux se déterminait surtout par la présence de la matière première : la pierre calcaire. Par conséquent, il n'y eut pas de fours à chaux à Oignies ou Le Mesnil. Par contre il y eut au moins dix fours à chaux sur le secteur calcaire du territoire de Viroinval : deux à Dourbes, trois à Nismes, deux à Olloy, deux à Vierves et un à Treignes.

En calcinant, la pierre perd quarante-cinq pour cent de son poids et dix pour cent de son volume. Pour toute commande de chaux provenant des localités extérieures à la Calestienne, il était donc logique de transporter le matériel après la calcination plutôt que des pierres à calciner.

Quand faut-il un permis ?

Le combustible d’époque

A CALCINATION DE LA PIERRE nécessitait des quantités considérables de combustible. Dans la région de Viroinval, L

c'était surtout le charbon de bois produit dans les forêts du voisinage qui était utilisé. En région méditerranéenne, on se servait plutôt de noyaux d'abricots ou d'olives, ou encore de branches de palmiers.

Dans un souci d'économie d'énergie, on construisit dès le dix-neuvième siècle des fours permanents, contrairement aux fours temporaires utilisés jusqu'à cette période. La technique du feu continu économisait le combustible : en allumant le feu au printemps et en ajoutant au fur et à mesure du combustible et de la pierre calcaire, le four était opérationnel jusqu'en automne. La pierre calcaire était introduite par le sommet des fours grâce à une pente douce composée d'imposants remblais qui constituaient également une isolation thermique des fours. En construisant deux fours ou plus l'un à côté de l'autre, on réduisait leur volume sans limiter la capacité de l'entreprise. En outre, la température dans les fours était rendue plus uniforme, résultat d'une calcination plus homogène.

Parbustes et/ou arbres ayant colonisé naturellement un espace agricole de manière progressive et discontinue, de largeur et hauteur variables.

Le seul entretien qui puisse être pratiqué est un rabattage latéral lorsque les pousses spontanées prennent trop d’ampleur.

Haie libre : Pbande arbustive dont la croissance n’est limitée que par un entretien occasionnel ;Pbande arbustive n’ayant jamais été entretenue, éventuellement avec le

pied dégarni ;P buissons à faible développement (églantier...).

Taille latérale et recépage. Toutes les précautions utiles doivent être prises pour que la repousse soit effective. En cas de présence de bétail, une clôture protègera la repousse. Les coupes de tiges seront nettes pour leur permettre de rejeter dans de bonnes conditions et occasionnelles afin d’éviter l’empiètement sur les terrains voisins.

Haie spontanée

À Couvin, la chaux est toujours utilisée aux Fonderies du Lion, pour la production

de la fonte.

Un bel exemple de haie libre.

Dans le four à chaux de Treignes,les bouches permettaient

la récupération de la chaux.

Phaie maintenue à une hauteur (un mètre vingt à un mètre cinquante dans la région) et à une largeur déterminée.

Taille stricte et fréquente (annuelle ou bis-annuelle) hauteur en principe inférieure à deux mètres.

Emplacements probables des fours à chauxsur le territoire de Viroinval.

Haie basse taillée

Page 9: Journal du Parc n°6

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ES NOMBREUX AVANTAGES liés à la présence de haies, et plus particulièrement celles situées en zone agricole (effet brise-vent, confort des animaux au champ, abri pour la faune, participation au maillage L

écologique…), ne sont plus que rarement remis en cause même si les pratiques agricoles modernes, découlant de l'augmentation de la taille des exploitations, s'en trouvent parfois un peu «gênées».

Une volonté politique s'est donc fait jour afin de protéger les haies au sens large et a été traduite au niveau du Code Wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (C.W.A.T.U.P.).

L'HEURE ACTUELLE, il n'y a plus aucun four à chaux actif à Viroinval. L'invention au début À

du vingtième siècle du ciment Portland, avec des pourcentages fixes de chaux, d'oxydes d'alu-minium et d'oxydes de silice, a mis fin à l'industrie des fours à chaux dans nos régions. De plus, le développement d'engrais à base de produits chi-miques synthétisés et le développement technique du transport de lourdes marchandises par voie ferrée ont fait que les traditionnels fours à chaux n'avaient plus de raison d'être.

Seule la région de Tournai, appelée le «Pays Blanc», a pu résister temporairement à la concurrence venant essentiellement d'Angleterre. Le choix scru-puleux de pierres calcaires ayant une composition chimique comparable à celle du ciment Portland artificiel et la construction de hautes cheminées sur leurs fours à chaux appelés alors «fours-bouteille», sont à l'origine de ce maintien de productions concurrentielles.

ES RUINES DU FOUR À CHAUX SAINTE-ANNE subsistent à Nismes. Les activités L

sur ce site se déroulaient principalement au dernier tiers du dix-neuvième siècle. En ce temps-là, avant l'apparition des locomotives à vapeur, le résultat de la combustion des pierres calcaires était transporté en wagonnets de chemin de fer à voie étroite, tirés par des chevaux, vers l'usine à chaux, devenue plus tard la Saboterie Stavelot, où la chaux était broyée pour emballage.

Ces ruines, intégrées entre le chemin et la carrière, sont flanquées d'une pelouse cal-cicole. Une partie de ces ruines pourrait être aménagée comme refuge transitoire pour les chauves-souris qui l'utilisent déjà comme cachette en cas de vague de froid. En déter-

rant la partie sud-est, une coupe didactique montrant la structure en moellons et briques pourrait être réalisée. Cela ne ferait pas uniquement référence à l'histoire industrielle du village. Une fois dégagé, ce site pourrait être transformé en outil didactique pour les écoles et en un point d’arrêt bien intéressant pour les touristes.

Le déclin

Que sont-ils devenus ?

Un peu de clarté

Chris Vanbeveren, Nismes

Paysage et Parc naturel

Peut-on couper une haie ?

Une haie naturelle, un atout non négligeablepour la conservation de la nature.

Que dit la législation ?

Exemple de four-bouteille, à Hasselt, aux Pays-Bas.

Oui et non...

La haie joue également un rôle essentiel en tant que zone de liaison dans

le réseau écologique.

I EFFECTIVEMENT, il paraît logique à un propriétaire de pouvoir entretenir ou S

même faire disparaître une haie lui appartenant, peut-être n'est-ce aussi évident si on examine cette opération sous l'angle de la conservation de la nature et de l'aménagement du territoire.

C'est alors toute la problématique de l'intérêt privé des personnes face à la notion d'intérêt public, d'intérêt de la société, relayé alors par des décisions politiques qui n’est pas toujours facile à comprendre, ni à admettre par chaque individu !

erL'article 84, § 1 , 12° du C.W.A.TU.P. dit :« Nul ne peut, sans permis préalable, écrit et exprès du Collège des Bourgmestre et Échevins : défricher ou modifier la végétation de toute zone dont le Gouvernement juge la protection nécessaire, à l'exception de la mise en œuvre du plan particulier de gestion d'une réserve naturelle domaniale… et du plan de gestion d'une réserve naturelle agréée… ».

L'Arrêté (d’exécution) du Gouvernement wallon du 7 juillet 2003 : précise ce qu’il faut entendre par zone dont la végétation est protégée, entre autres : «les haies et les alignements d'arbres en ce qu'ils constituent des bandes continues d'arbres ou d'arbustes indigènes, ou des alignements et rangées comptant un minimum de dix arbres avec une distance maximale de dix mètres entre ceux-ci ».

À Nismes, l’entrée du four à chaux Sainte-Anne, situé sur un terrain privé, est bien visible de la route.

Page 10: Journal du Parc n°6

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ÈS 1451, OUTRE LA TRÉSORERIE (droit sur les taxes, les moulins, les fours…), DNismes obtient le cadastre complet des chemins du village. À partir de 1565, après la période bourguignonne et les guerres franco-espagnoles, c'est le retour à l'autorité du Prince-Évêque.

Loys de Horne, mayeur de Nismes est nommé, en 1565, premier magistrat par le Prince-Évêque. Son épouse, Ydelette Ryckman, est enterrée, en 1583, dans l'église en

ecours de reconstruction. Ensuite, c'est le siècle des Martin (XVII ), puis celui des e e«Baillet» (XVII -XVIII ) qui apportèrent chacun des modifications à l'édifice pendant

leur fonction de «bailli». Ce qui laissa à la grosse maison de Davignon le nom bien justifié de «Maison des Baillis».

L'époque des Baillis prend fin en 1745. Plusieurs propriétaires se succèdent alors jusqu'en 1970, année durant laquelle la commune de Nismes fait l'acquisition afin d'y créer un musée.

Aujourd'hui, entièrement restaurée, la «Maison des Baillis» est devenue la Maison du Parc naturel Viroin-Hermeton et la Maison de l’Urbanisme de l’arrondissement de Philippeville.

RÈS DE LA RÉSURGENCE DE L’EAU NOIRE, dans le plus ancien quartier de Nismes, s'élève, au pied d’une église, la Maison des Baillis de la P

châtellenie de Couvin. C'est probablement vers 1408, suite à l'invasion bourguignonne et à la destruction du château-fort, que l’on construisit sur le même emplacement une maison en pierres qui devait loger le premier bailli, Jehan d'Avignon. Les baillis étaient, sous l'Ancien Régime, les officiers de justice, délégués du Prince-Évêque et détenteurs de l'argent des impôts.

Jusqu'en 1434, la région est plongée dans l’anarchie. Tristan de Morialmé, fils d'un capitaine brigand, persécute avec sa bande la châtellenie tandis que des troupes commandées par Jean de Ligny continuent leurs déprédations jusqu'à Nismes. La maison forte des baillis doit être reconstruite dans sa partie sud-ouest et sert de cense, trésorerie et habitation. Succèdent ensuite comme baillis Jehan de Henry (1465) et Jean Son (1482).

Patrimoine

«Rendez-vous aux vergers»

E VERGER EST UN TERRAIN planté d'arbres fruitiers. Une définition toute simple pour une richesse infinie : L

patrimoniale, familiale, paysagère, biologique, économique… Jusqu’après guerre, les vergers hautes-tiges produisaient les fruits qui étaient conservés et consommés localement. Mais, les particularités des variétés fruitières locales sont méconnues et de nombreux vergers hautes-tiges sont aujourd'hui abandonnés. La sensibilisation du grand public est un moyen de sauvegarder ce patrimoine. C'est ce que veulent prouver le Parc naturel Viroin-Hermeton et son voisin français, le futur Parc naturel régional en Ardenne, en proposant aux habitants des deux territoires, propriétaires ou non de vergers, l'action intitulée «Rendez-vous aux vergers». Elle se déroule de juillet 2005 à mars 2006, sur les deux territoires, afin de faciliter l'échange d'expériences et de savoir-faire entre français et wallons.

ES CONFÉRENCES, DES FORMATIONS ET DES ANIMATIONS sur le thème des vergers sont proposées aux Dhabitants des deux territoires. L'objectif : sensibiliser à la protection du patrimoine fruitier et partager des connaissances et des techniques d'entretien des vergers.

Les conférences traitent des différents modes de production ainsi que de la détermination et de la sauvegarde des variétés fruitières. Les formations, plus techniques, enseignent la taille et la greffe des arbres fruitiers. Un livret de quatre fiches techniques, distribué gratuitement lors des activités, permet de conserver une trace de l'apprentissage.

Le «point d’orgue» du programme sera bien entendu le festival de la pomme et du miel qui se déroulera le week-end des 22 et 23 octobre prochains à Nismes. Durant deux jours, boulangers, charcutiers, confiseurs, brasseurs et restaurateurs vous feront découvrir leur savoir-faire et déguster leurs produits à base de pommes ou de miels. De nombreux concours aux prix alléchants seront proposés. Du matériel de vinification et du matériel apicole seront mis en vente. Luc Noël et André Sansdrap, bien connus dans le monde de l'apiculture et de l'horticulture fruitière, participeront aux festivités en animant des conférences tout public. Enfin, pour ceux qui le souhaitent, le pressoir du Parc naturel sera à leur disposition sur réservation (voir page 12). Il permet de transformer les pommes tombées sous les vieux arbres en délicieux jus ou cidre.

Valorisons notre patrimoine, il en vaut la peine !

Renseignements, réservations et programme complet : Parc naturel Viroin-Hermeton +32 (0)60 39 17 90

Une action transfrontalière pour donner du goût au patrimoine fruitier

Au programme...

Un village... ...et ses habitants

La Maison des Baillis

La Maison des Baillis, entièrement restaurée, est un superbe exemple de

patrimoine sauvegardé.

Au service de la population

Hébergements, commerces...

Renseignements et cartes disponibles à l’Office du Tourisme, rue Vieille Église, 2 - 5670 Nismes

Tél. : +32(0)60 31 16 35 - Télécopie : +32(0)60 31 10 [email protected]

Christian HoubenPNVH

Fiorella QuaduChargée de mission PNVH

Derrière la Maison des Baillis, l'Eau Noire

réapparaît à la résurgence après un très long

parcours sousle tienne du Mousty.

Page 11: Journal du Parc n°6

Le mot du président

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction et conception graphique : Parc naturel Viroin-Hermeton (coordination : Joël Dath).Crédits photographiques : Dath J. (PNVH - p. 4 (n°2), p. 6), Houben Ch. (PNVH - p. 2 (n°2), p. 3, p. 5, p. 8 (n°2) et p. 11), Hubaut D. (CMV - couv., p. 2 (n°1) et p. 4 ), Schellen B. (PNVH - p. 12), Vanbeveren Ch. (p. 7 (n°1), p. 8 (n°1) et p. 9). Tous nos remerciements à monsieur Cauvin pour l'autorisation de reproduction de son dessin en p. 7.Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc.Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 NismesRéalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

(n°1)

2

L’importance d’un Parc naturel

1111

ETTE ANNÉE ENCORE, le 24 mai 2005 a été décrété «journée européenne des parcs naturels». À cette occasion, notre Parc naturel a officiellement C

rejoint l'association des parcs naturels de Wallonie. Cette association veut aussi tisser un lien entre tous les intervenants de terrain travaillant dans les parcs naturels de Wallonie. Pour la première fois depuis la naissance de cette asbl en 2003, les neuf parcs naturels existants étaient réunis à Roisin dans le Parc des Hauts-Pays, pour tenir leur assemblée générale. Celle-ci a été suivie par des exposés sur l'importance de la conservation des paysages sur le territoire wallon. L'objectif prioritaire de cette association est de défendre la spécificité des missions qui incombent aux différents parcs naturels. Elle assure la promotion des activités qui se déroulent dans l'ensemble des parcs. Être partie prenante de cette asbl est un signe du nouveau dynamisme qui prévaut dans notre Parc naturel. Rejoindre cette association permettra notamment à nos chargés de mission de bénéficier d’échanges d’expériences particulièrement enrichissantes.

OUTE L'ÉQUIPE DU PARC NATUREL a le plaisir de vous inviter à son premier festival de la pomme et du miel qui se déroulera à Nismes les 22 et 23 octobre prochains. De nombreuses activités se dérouleront autour et T

dans la Maison des Baillis. Vous aurez l'occasion de venir presser vos pommes, d'apprendre à reconnaître les différentes variétés, de participer à des conférences sur l'entretien des vergers ou sur l'apiculture. À cette occasion, le projet de création d'une école d'apiculture à Viroinval sera également présenté. Avis aux amateurs ! Des ateliers culinaires remettront la pomme en valeur dans une foule de préparations proposées. Vous viendrez déguster les produits de bouche à base de pommes présentés par nos artisans locaux (cidres, bières, boudins, pâtisseries). Du matériel de vinification et du matériel apicole seront exposés et disponibles à la vente.

OUR LIA, RIEN N'A CHANGÉ. Pour son plus grand plaisir, elle torréfie son mélange composé de trois sortes de grains. Le Saint Domingue (plus P

aplati), le Caracoli (plus rond) et le Santos (plus petit). Il existe beaucoup d'autres variétés : Maragogype (plus corsé), Java…

E SONT SES GRANDS-PARENTS qui lui ont appris comment procéder. Lia Lefèbvre, de Vierves, a toujours torréfié son café. Chaque fois qu’elle C

sort son réchaud, elle parfume ainsi son quartier au grand plaisir des voisins qui, ce jour-là, ouvrent grandes leurs fenêtres. Eh oui, il est toujours possible de torréfier son propre café. Du café vert reste disponible à Couvin, Charleroi ou dans des dépôts de quelques hameaux et permet de faire, selon ses goûts, des mélanges plus doux ou plus corsés.

URANT L’OCCUPATION, NOS GRANDS-PARENTS avaient fait quelques provisions… dont Ddu café vert qui se conserve plus longtemps que du café torréfié. On torréfiait soi-même et on aidait bonne maman à tourner lentement la manivelle du torréfacteur d'une façon

régulière, pour que les grains ne brûlent pas, sur les braises bien réglées du vieux poêle crapaud. Il y avait six ronds qui permettaient d'ajuster le torréfacteur sur la taque. Certains les grillaient même tout simplement dans une poêle. Puis, une dose était moulue dans le petit moulin à tiroir et, à côté du vieux poêle sur lequel la bouilloire sifflait, il y avait une grande cruche en grès et un «ramponneau» (filtre en tissu sur une armature en fer) dans lequel coulait le fameux breuvage pour la journée…

Une fois les réserves épuisées, on ne buvait que de la chicorée et aux jours de grandes fêtes, si le budget le permettait, on achetait un petit paquet de douze précieux grains de café pour donner le vrai goût de café au breuvage.

Ensemble sur une même longueur d’onde

Ce week-end sera aussi l'occasion de vous rencontrer. Le personnel du Parc naturel se tiendra à votre disposition pour répondre à toutes vos questions relatives aux actions du Parc sur le territoire de Viroinval. Nous comptons sur votre présence.

Baudouin Schellen, DourbesPrésident de la Commission de gestion du Parc [email protected]

Avec des projets Le Viroin, un écosystème d'une grande diversité écologique au

cœur du Parc naturel.

Artisans et artistesde chez nous Lia Lefèbvre

Pour torréfier avec un petit matériel à usage domestique, il faut compter deux heures de

patience pour travaillersix kilos de café.

Le temps d’une pause

Coutume ancestrale

Souvenirs de guerres

C’est Robert, son époux, qui a construit le torréfacteur de Lia.

Christian HoubenPNVH

Le matériel de broyage et de pressurage sera mis à votre disposition dès l'automne.

L'utilisation du café vert n'a qu'un seul avantage : la possibilité d'obtenir

un mélange à son propre goût.

Page 12: Journal du Parc n°6

N°6 Septembre-octobre-novembre 2005Trimestriel

Le Journaldu Parc naturelLe Journaldu Parc naturel

Maison du Parc naturelrue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes

Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93www.pnvh.be - Contacts : [email protected]

SommaireLe mot du président

L’importance d’un Parc naturel

Agenda des manifestations

Les fours à chaux de Viroinval De la pierre au mortier

Paysage et Parc naturel Peut-on couper une haie ? Oui et non...

Artisans et artistes de chez nousLia LefèbvreVierves

Un village...et ses habitantsLa Maison des BaillisNismes

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Agenda des manifestations

ActivitésInitiation aux champignons à Treignes

erSamedi 1 octobre (1/2 j.)R-V. à 14 h devant l’église de Treignes

Prévoir un panier et un couteauOrganisation : Natagora et Cercles des Naturalistes

de Belgique (C.N.B. Viroinvol) Infos : Olivier Robertfroid (+32(0)60 31 34 38)

Taille des arbres fruitiers et de la saulaie à «Sous St-Roch» en réserve L.R.B.P.O., à Nismes

er Samedi 1 octobre (1/2 j.)R-V. à 13 h 30 à l’entrée de la réserve naturelle

(Rue de la Station)Prévoir escabelle et sécateurs pour les fruitiers.

De grands sécateurs seront utiles pour la gestion des rejets de saule aux abords de la mare.

Organisation : C.N.B. Viroinvol /L.R.B.P.O.Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Gestion de la Roche Madoux (en réserve R.N.O.B.) Vierves et Olloy

Samedi 19 novembre (1 j.)R-V. à 9 h 30 devant l’ancien lavoir près du parc du château deViervesPrévoir bonnes chaussures, gants,

coupe-branches, scies et pique-niqueOrganisation : Natagora

Infos : Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93)

Dias, la Nature, d’ici et d’ailleurspar Luc Moreels

Samedi 22 octobre (1 soirée)R-V à 20 h ferme de la Maladrerie à Nismes

Organisation : C.N.B. ViroinvolInfos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Patrimoine «Rendez-vous aux vergers»

La récolte des pommes et des poires approche...

Festival de la pomme et du mielSamedi 22 octobre et Dimanche 23 octobre à Nismes

Dans le cadre de «Bienvenue en Wallonie» et du micro-projet européen

Organisation : Parc naturel Viroin-HermetonInfos : +32(0)60 39 17 90 - [email protected]

Renseignements, modalités et réservations à la Maison du Parc naturel. Infos : +32(0)60 39 17 90 - [email protected]

En septembre, les pommiers et les poiriers plient sous le poids de leurs fruits. Malheureusement, chaque année, énormément de pommes et de poires sont abandonnées dans les vergers et pourrissent sur place, faute de savoir comment les consommer.

Pour vous aider à profiter encore plus de vos arbres fruitiers, le Parc naturel ervous propose d'utiliser, dès le 1 septembre, son broyeur et son pressoir à

fruits.

Pommes, poires, raisins... découvrez mille et une possibilités de les transformer, de les préparer et de les déguster grâce au matériel mis à votre disposition à la Maison du Parc naturel !