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Journée d’accueil pour les étudiants PAESV. Morel Médecin EMASP
Présentation
Le plus beau métier du monde
Parfois pas le plus simple
Il faut bien commencer un jour
Quelques petites pistes pour vous aider
Pour passer de l’idéal à la réalité ....
A partir des questions que vous avez ?
Des différentes places aux différents regards (1) La place du jeune étudiant tout heureux La place de l’aide soignante au moment des
soins intimes La place de l’IDE au moment de soins
désagréables La place de l’interne ou du médecin au moment
des prises de décisions L’équipe de soins et ses propres difficultés
Assister aux moments des transmissions et aux temps informels
Des différentes places aux différents regards (2) Assister aux transmissions et aux temps
informels (cafés, pauses ...)
Poser toutes les questions que vous avez ?
Ne pas rester avec des incertitudes ?
Dire vos difficultés, ce qui vous interpelle
Celui qui n’a jamais fait un malaise n’existe pas
la rencontre avec un patient : le patient (en position de vulnérabilité)
Une angoisse naturelle Il n’est pas chez lui Il ne connait pas la médecine Il ne comprend pas notre langue même pour des mots simples ( ganglion) il vous met à une certaine position
Pour l’étudiant (en position de découverte) Une appréhension possible Une situation nouvelle Des situations difficiles Des projections possibles
CME du 9 décembre 2008
Quelle place avoir ?
Intégrer la gêne possible au moment des soins (nudité....)
Participer aux soins : plus facile d’être dans l’action
Commencer par des choses simples dans lesquelles vous serez en relation (donner le repas, aide à la marche, conduite aux examens ...)
Proposer votre aide spontanément tout en étant discret
Notion de responsabilité
Dans la rencontre: le retour que l’on peut donner au patient (position d’étudiant, position d’observateur)
Quel regard je porte sur cette personne alitée (cours M1 notion de dignité – Hegel)
Vis-à-vis de mes actes (volontaires et involontaires).
Vis-à-vis de mes propos
Réflexion sur la position debout /couché
Pendant la rencontre avec un patient :les émotions Elles sont normales Tout le monde a des émotions Il ne faut pas hésiter à les exprimer
malades soignants
La balances des émotions
Mécanismes d’adaptation du patient
Incrédulité« je ne peux pas avoir de cancer, êtes vous sûr que c’est ma radio ? »
État de choclarmes - silence prostré - recroquevillement
Négation jusqu’au déni «merci, j’avais peur d’avoir un cancer »
L’authentique déni est très rareEspoir excessif
« je sais que le chirurgien va me guérir »Maîtrise
« il faut que je rentre à la maison en fin de semaine , j’ai des papiers à faire …»Culpabilité
« je n’aurais jamais du fumer…. Pourquoi ai-je-refusé la chimiothérapie? »Colère
« j’en ai marre de vos prises de sang …sortez immédiatement de ma chambre »Accusation
« c’est de la faute de mon médecin traitant, il est nul … »
Se protéger est normal et naturel
Mécanismes d’adaptation du soignant
Traiter la maladie et non le maladeFaire du hors sujet
« ne voulez vous pas mettre le tour de France à la télé … »Parler médi-francais
situation de fuite, refuse de rentrer dans la sphère du maladeMentir
c’est annihiler au patient son temps d’adaptation et de préparationex: quartier dangereux
le malade doit savoir ce qu’il veut pour construire son système de défenseRassurer faussement
Remettre à plus tard la perception de la vérité« ne vous inquiétez pas, il mangera mieux demain »
Annoncer la vérité crûment« je veux tout savoir » DANGER
Pousser le patient« faites un petit effort pour vous lever au fauteuil, vous avez encore de la force … »
Aussi vrai pour un équipe : défense collective
Se protéger est normal et naturel
LES BASES DE LA COMMUNICATION
Pour communiquer…
… il faut être au moins 2!
SCHEMA DU PROCESSUS DE COMMUNICATION
émetteurrécepteur
Message(code)
Feed back
canal support
travail
famille
amis
sports
voyage
loisirs
ELEMENTS DE LA COMMUNICATION INTERPERSONNELLE
« Celui dont les lèvres se taisent parle avec le bout de ses doigts » citation de Freud
La communication interpersonnelle se compose de…
la communication verbale(le langage)
La communication non verbale(le paralangage)
VulgaireArgotiqueFamilierCourantSoutenu
Attitudes du corps, signes ou gestes(visage, mains, torse, bras, jambes) Apparence physique (habillement,maquillage)MimiquesExpression émotionnelleIntensité de la voix
Selon A. Mehrabian, le sens d’une conversation repose à …
7 % sur les mots
38 % sur l’élocution (rythme et ton de la voix)
55 % sur les expressions visuelles (expressions du visage, gestuelle du corps)
LES FREINS A LA COMMUNICATION
Obstacles liés aux personnes l’émetteur emploie un vocabulaire qui n’est pas adapté au récepteur le récepteur manque d’écoute ou d’attention l’émetteur ou le récepteur éprouvent des sentiments qui peuvent nuire à la
compréhension du message (influence du comportement non verbal inconscient)
l’émetteur ou le récepteur sont influencés par le contexte relationnel et modifient leur comportement en conséquence.
Obstacles liés au contexte environnemental il y a des bruits perturbants (musique, sonneries, conversations, …) il y a des intervenants extérieurs qui interfèrent (clients, collègues, …) il y a des supports de communication (ordinateur, TV, messages écrits, …)
qui attirent l’attention mais qui ne font pas partie du message initial les supports de communication utilisés fonctionnent mal.
Pour favoriser la communication interpersonnelle
L’émetteur doit adapter son langage à celui de son interlocuteur
doit s’assurer par un questionnement et une reformulation la bonne compréhension du récepteur
doit avoir conscience de l’influence de son comportement non verbal
Le lieu doit être adapté afin que les obstacles liés à l’environnement soient
les plus réduits possibles
Le récepteur doit faire preuve d’attention et poser des questions si besoin
doit reformuler le message pour s’assurer de sa bonne compréhension auprès de l’émetteur.
Complexité des informations
Info connueInfo pensée Info énoncée
Info entendue
Info comprise
Info retenue
représentations
Info souhaitée??
La notion de distance interpersonnelle: theorie de Hall « distance publique » (plus de 7 mètres) : n'est utilisée qu'en
présence d’un grand nombre de personnes ; la communication est souvent unidirectionnelle (ou presque)
« distance sociale » (de 1,20 à 3,60 mètres) : implique un certain détachement ; dans certains cas indique aussi une supériorité sur le plan hiérarchique d'un des interlocuteurs
« distance personnelle » (de 0,45 à 1,20 mètres) : indique en général une bonne entente entre les interlocuteurs. Il est important de noter que 1,20 mètres est, de façon approximative, la distance maximale à laquelle on peut toucher une personne en allongeant un bras
« distance intime » (du contact physique à 0,45 mètres) : les personnes qui se trouvent à cette distance sont souvent très liées ; les conversations deviennent souvent plus faciles et spontanées
Vous savez qu’un patient est atteint d’un cancer, lui non
Alors que vous êtes seul(e) dans la chambre, il vous supplie de lui révéler le diagnostic
Comment répondes aux questions difficiles
Comment répondre aux questions difficiles
La reformulation « si je comprends bien vous me dites que … » « pouvez-vous précise lorsque vous dites …. » « pourquoi me dites-vous …
Transférer la question « je n’ai pas la réponse à votre question , voulez-vous que je la
transmette à l’infirmière , au médecin… » « je n’ai pas la réponse à votre question, voulez-vous que j’aille me
renseigner .... »
Le patient s’adresse•à celui qui en connait le moins• à celui qui n’a pas la réponse
Description de l’agonie Phase pré-agonique
Aggravation de l’état général Refus de s’alimenter Discours sur la mort Agitation, position fœtale Retrait des vêtements
Seconde phase Trouble de conscience Troubles respiratoires Troubles circulatoires Changement trophique : pincement ailes du nez, teint blanc-
jaunatres
La mort jusqu’en 1968
Signes négatifs abolition de la conscience et de la réactivité absence de la respiration et de la circulation sanguine par arrêt de l’activité cardiaque
Signes positifs Refroidissement du corps, rigidité Lividité puis dégradation par putréfaction
Depuis avril 1968 c’est la mort cérébrale qui définit la mort de l’homme Constat clinique
Absence de conscience et de motricité Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral Absence de respiration spontanée
Confirmé par la démonstration de l’arrêt circulatoire cérébral 2 ECG nuls à 4 h d’intervalle ou absence de vascularisation du cerveau à
l’artériographie
on peut donc avoir le cœur qui bat encore spontanément, respirer (souvent artificiellement) … et être mort…
La définition médicale de la mort reconnaît donc le cerveau comme « l’organe central de la vie »
La thanatomorphose
Ce processus correspond aux transformations physiologiques du corps que provoque la mort Refroidissement Rigidité Lividité déshydratation
Thanatomorphose Refroidissement du corps
Se précise surtout 2 à 3 heures après le DC S’attache d’abord au visage et aux extrémités des membres Au bout de 15 à 30 heures le cadavre se trouve en équilibre thermique avec son environnement Le rythme de refroidissement s’accélère chez les enfants et les vieillards, se ralentit pour certains
malades ou obèses Rigidité cadavérique
Serait l’un des signes les plus sûrs du trépas Aucune affection, aucune simulation ne peuvent la reproduire Le cadavre se rigidifie selon une intensité variable : 3 à 4 heures se généralisant en douze heures
environ (plus rapide en été qu’en hiver) Se manifeste par un enraidissement progressif de l’ensemble des muscles causé par les
transformations biochimiques irréversibles affectant les fibres musculaires Déshydratation Apparition de la lividité
La lividité est une accumulation de sang qui donne à la peau une coloration rouge à violacée les lividités du visage, nuque, tronc et membres apparaissent à partir de la cinquième heure sont
fixées au bout de 24 h et disparaissent au moment de la putréfaction La putréfaction
Correspond à la décomposition et la liquéfaction des tissus organiques sous l’influence prépondérante des bactéries (surtout intestinales) hébergées par l’individu
La mort à l’hôpital : différentes étapes Décès du patient (seul ou avec sa famille) Information de la famille Constat de décès par l’interne Certificat de décès par le médecin Toilette mortuaire par l’équipe soignante ou
la famille Accueil de la famille
Place des rites
Le rite a une portée symbolique : il crée des liens entre ceux qui le partagent.
Il est stéréotypé, répétitif, collectif Il procède de l’obligation Il procède à l’élaboration d’un sens Il semble dépourvu de raison pour un observateur. Les rites collectifs de la fin de vie ont disparu de notre
société mais se décrivent aujourd’hui comme nécessaires.
Le rituel et ses fonctions
Permet l’arrêt du temps Favorise la parole en présence
d’un témoin Crée un passage entre l’avant et
l’après Symbolise l’événement Rassemble autour d’une même
réalité Permet de vivre ensemble les
émotions
Les rites de la mort ( L.V. Thomas) Les rites d’oblation Manifestations de sollicitude et de bienveillance envers celui
qui vient de mourir. (toilette, veillée…) ; le corps est le support de ce rite
Rites de retenue ont pour but d’atténuer la peine, de montrer à l’autre qu’on l’aime, de préparer la séparation.
Les rites de passage : 3 étapes La séparation, la marge et l’intégration ou agrégation
Les rites de commémoration : Ils accompagnent les levées de deuil avec les messes du
souvenir, le repas du bout de l’an … La vie reprend ses droits par l’efficacité attribuée au
rayonnement du souvenir du disparu.
Fonctions des rites de passage Le passage à différentes étapes de la vie est
générateur d’angoisse pour l’homme, l’homme réalise des rites de passage qui le réconfortent et donnent un sens à sa vie sociale
Les rites de passage ont une double fonction Protéger l’homme face à un certain avenir générateur
d’angoisse Effacer l’impureté de son contact avec le tabou par la
purification (la mort qui est un élément tabou, symbole d’impureté)
Les rites de passage ont une fonction pour l’individu ou pour la communauté qui les réalisent ou pour les deux en même temps
Les rites de passage (A. Van Geneep)
La Séparation La première étape d’un rite de passage est l’étape de séparation . Elle
peut être physique ou symbolique. ➔ par des procédés physiques :
Séparation par l’habillement du défunt
C’est une façon matérielle de marquer la différence entre le monde des vivants et celui des morts et symbolise la séparation. Réaménagement des lieux.
La luminosité est diminuée et une ambiance calfeutrée est créée par les soignants comme si le défunt devait être dans une autre
ambiance que les malades. ➔ Le rite d’effacement des traces
Les traces de mort sur le visage
suite à un décès , la toilette mortuaire est toujours réalisée. Un de ses objectifs est d’effacer la mort du visage du défunt
Les traces de passage dans le service en effectuant systématiquement le ménage dans la chambre
Place des rites
Le rite est nécessaire à une société et toute notre vie en est tissée au quotidien, dans une vie personnelle et collective.
Le rite permet de dépasser l’angoisse de l’incertitude , il a un pouvoir structurant, et apaisant
« Il constitue dans toutes les occasions où perce l’inquiétude du devenir, une véritable nécessité vitale » LV Thomas . Rites de mort, pour la paix des vivants. Ed Fayard. 1985.
Absence de rituels
Conséquences possibles :
Absence de temps d’intégration de la perte vécue Absence de temps de solidarité Absence de symbolisation (de la perte) Absence du temps pour « faire mémoire ».