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Docteur Jean SEIGNALET Préface du Professeur Henri JOYEUX L'ALIMENTATION ou la troisième médecine 5 ème édition refondue et augmentée collection François-Xavier de Guibert

L alimentation ou la troisime_medecine

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  • 1. Docteur Jean SEIGNALET Prface du Professeur Henri JOYEUX L'ALIMENTATION ou la troisime mdecine 5me dition refondue et augmente collection Franois-Xavier de Guibert
  • 2. 5me dition refondue et augmente ou la troisime mdecine Dr JEAN SEIGNALET Notre faon de manger influence notre sant, dans un bon ou dans un mauvais sens. Si chacun est d'accord sur ce point, deux questions restent poses: 1) De quelle manire une alimentation mal conue conduit-elle certaines maladies? 2) Quelle est la dittique idale? L'auteur propose une rponse ces deux questions, en s'appuyant sur les dcouvertes rcentes ralises dans les diverses branches de la mdecine et de la biologie. Il montre comment l'alimentation moderne exerce ses effets nfastes, en conjonction avec d'autres facteurs gntiques et environnementaux. Les multiples tapes qui mnent de l'tat normal l'tat pathologique apparaissent clairement. Au dpart de troubles aussi varis que la polyarthrite rhumatode, le diabte sucr de la maturit, le cancer du sein ou l'asthme, on trouve la nourriture moderne, responsable du passage dans la circulation sanguine de macromolcules bactriennes et alimentaires nocives. Le retour une nutrition de type ancestral, la seule qui convient l'homme, permet d'obtenir des succs aussi nets que frquents dans une multitude d'affections qui passent pour mystrieuses et peu ou pas curables. Dans cette cinquime dition refondue et augmente, l'action favorable frquente du changement nutritionnel est rapporte dans 91 maladies. Les rsultats souvent extraordinaires du rgime alimentaire deviennent vidents, sur le plan prventif (athrosclrose, cancer, etc.), comme sur le plan curatif (sclrose en plaques, dpression nerveuse, maladie de Crohn, asthme, etc.). La notion classique d'une dittique quantitative, base sur le nombre de calories et l'quilibre entre glucides, lipides et protides, est remplace par un nouveau concept, celui d'une dittique qualitative, fonde sur la structure des molcules. Il faut carter celles que l'organisme ne peut pas mtaboliser et conserver celles accessibles l'action de nos enzymes. Cette attitude de bon sens, associe ou non aux mdications classiques, est trs souvent salvatrice. Puisse cette nouvelle dition persuader les lecteurs que l'alimentation d'hier doit prendre une grande place dans la mdecine de demain, aussi bien dans la prvention que dans le traitement de la plupart des maladies. Dr Jean Seignalet L'ALIMENTATION Jean Seignalet, docteur en mdecine, ancien interne des hpitaux de Montpellier est matre de confrences la Facult de mdecine de Montpellier et praticien hospitalier. Il a dirig pendant trente ans le laboratoire d'histocompatibilit de Montpellier. Il a t un pionnier des greffes d'organes et de tissus, en particulier des transplantations rnales. Il a dvelopp des examens biologiques qui aident au diagnostic et la prvention de certaines maladies. L'auteur exerce ses activits aussi bien dans le domaine de la biologie que dans celui de la clinique. "L o la mdecine avait tout essay, la rigueur de son rgime donne des rsultats souvent inesprs..." . Pr Henri Joyeux collection ISBN 2-86839-887-1 32 Franois-Xavier de Guibert
  • 3. Je tiens remercier tous ceux qui m'ont aid la construction de ce livre, soit en me donnant de prcieux renseignements dans leur spcialit, soit en discutant certaines hypothses ou certains rsultats : - Docteur Bernard ASTRUC ; Professeur Jean-Claude AUTRAN ; Docteur Jacqueline BAYONOVE ; Professeur Marcel BENEVENT ; Docteur Alain BONDIL Professeur Ren CORDESSE ; Professeur Jean-Louis CUQ ; Docteur Virginie DUCHAN ; Docteur Philippe FIEVET ; Docteur Herv JANECEK , Professeur Philippe JOUDRIER ; Professeur Henri JOYEUX ; Professeur Jacques LAFONT ; Docteur Claude LAGARDE ; Docteur Raymond LAVIE ; Professeur Ren MARIE ; Professeur Michel MASSOL ; Docteur Christian PAUTHE ; Docteur Marc-Franois PAYA ; Docteur Pierre TUBRY. Pour toutes informations concernant les travaux du docteur Seignalet on peut consulter le site internet : http : //www.seignalet.com Office d'dition Impression Librairie (O.E.I.L.) Franois-Xavier de Guibert, 2004 ISBN 2-86839-887-1
  • 4. Docteur Jean SEIGNALET Prface du Professeur Henri Joyeux L'ALIMENTATION OU LA TROISIME MDECINE Cinquime dition revue et augmente Il est habituel d'opposer la mdecine traditionnelle et les mdecines douces. Mais il existe une troisime voie, souvent et profondment efficace, reprsente par une alimentation bien choisie. Franois-Xavier de Guibert 3, rue Jean-Franois-Gerbillon, 75006 Paris
  • 5. PREFACE de la cinquime et dernire dition par le Professeur Henri Joyeux chirurgien-cancrologue la Facult de Mdecine de Montpellier Directeur du laboratoire de Nutrition et cancrologie exprimentale depuis 1980 l'Institut du Cancer de Montpellier Voici cette Ve dition tant attendue que Jean Seignalet comptait publier en 2004. Jean me confiait, peu avant son dpart, que ce serait la meilleure dition de son uvre, celle qui confirmait l'union de ses intuitions, de son immense exprience et de ses nombreuses recherches. Certains, incomptents scientifiquement, en particulier en nutrition, se sont ridiculiss en voulant pervertir son message, en le qualifiant d' instincto et de crudivoriste parce qu 'il dconseillait les cuissons excessives des aliments qui les dnaturent, d'o des pathologies nombreuses et varies touchant bien des organes cibles de l'humain. Aucun de ses nombreux collgues n'a mis en doute ses thories et ses traitements. Bien au contraire, comme moi, ils lui confiaient les malades que nous ne savions pas soulager. Nous lui restons fidle, en respectant ses volonts scientifiques au service des malades. D'abord nous voulons lui rendre un grand hommage, il nous laisse un message de sant la porte de tous en avance sur le temps qui vient. Le Docteur Jean Seignalet nous a quitt prmaturment le 13 juillet 2003. Emport en quelques semaines par le mal implacable qu'il craignait du fait d'antcdents anciens. Tout jeune retrait, il allait ouvrir son cabinet mdical. En toute libert, il voulait tre au service de tous ceux qui lui faisaient confiance. Une grande population de malades atteints de maladies chroniques souvent incurables. Beaucoup connaissaient Jean Seignalet travers son livre programme que l'on peut qualifier de Trait : L'Alimentation ou la troisime mdecine. N le 9 octobre 1936, Jean Seignalet tait ancien Interne des Hpitaux de Montpellier, Matre de Confrences la Facult de Mdecine, Praticien du Centre Hospitalo-Universitaire o il dirigea le laboratoire HLA de Montpellier de 1969 1999. Pionnier de la transplantation rnale en Languedoc Roussillon et conseiller scientifique de nombreux de ses collgues qui n'hsitaient pas lui envoyer les cas les plus difficiles.
  • 6. II L'Alimentation ou la troisime mdecine Auteur de 230 publications en langue franaise et anglaise, dont 78 internationales et de 2 livres : Le groupage HLA en rhumatologie dit par Masson en 1985 et L'alimentation ou la troisime mdecine , Jean tait un puits de science. A quelques semaines de la retraite, il cherchait encore dans les plus rcentes publications internationales, les dernires trouvailles de la recherche. Il savait distinguer les plus solides. Il tait en permanence au top de son art. Grand spcialiste de l'Immunologie, il tait aussi titr et comptent en Gastro-entrologie qu'en Rhumatologie. Son immense culture mdicale, son exprience avec les malades transplants, lui donna un recul suffisant pour lucider un grand nombre des mystres sur lesquels bute encore la mdecine moderne. Depuis 1985, toutes ses recherches taient orientes vers la nutrition : les causes alimentaires des maladies et ce qui est devenu la nutrithrapie. C'est en 1996 qu'il dcida de publier son exprience et ses rsultats pour le grand public. Son livre sur l'Alimentation connut rapidement un franc succs. Son tour de force est d'avoir donn aux bien portants comme aux malades des messages scientifiques parfois complexes, parce qu 'il voulait tre complet, pour augmenter leurs connaissances. Il a pu ainsi les aider comprendre les causes nutritionnelles de leurs maux. Les conseils alimentaires qu'il donnait pouvaient tre suivis d'autant plus facilement, et les malades le tenaient au courant rgulirement des rsultats souvent spectaculaires et rapides. Cette cinquime et dernire dition de son trait numre 115 maladies, soit 40 de plus par rapport la 4' dition. Dans cette dition, il rapporte 297 cas de Polyarthrite Rhumatode et 46 de Sclrose en plaques. C'est un trs grand hommage que nous voulons lui rendre, car Jean a ouvert des voies nouvelles en thrapeutique en simplifiant ou supprimant des traitements complexes, coteux et inutiles. Beaucoup de ses collgues furent surpris d'abord, puis purent vrifier que ses conseils thrapeutiques taient bass scientifiquement. Jean tait en avance sur son temps, le plus brillant et le plus travailleur de sa gnration, un passionn de l'humain. Qu'il soit mille fois remerci d'avoir si fortement contribu dmontrer scientifiquement ce qu 'Hippocrate annonait cinq sicles avant notre re : Que ton aliment soit ton mdicament . Cette cinquime dition comporte des NOUVEAUTS importantes : - des bases scientifiques concernant l'intestin grle et son fonctionnement de mieux en mieux connu, la place relle de la gntique souvent surfaite, en partant du principe qu'on ne peut rien changer. Vous comprendrez mieux et plus encore le rle de l' pigntique, c'est--dire la part de l'environnement, de notre environnement (ce que nous respirons, mangeons. ..) qui modifie la gntique ; - un chapitre spcial est consacr aux enzymes qui orientent les mtabolismes vers l'homme ou vers la femme selon son identit sexuelle. Les mmes phytohormones ont une action semblable aux hormones mles chez l'homme, aux hormones fminines chez la femme ; - quatre chapitres nouveaux au total : celui sur les enzymes, puis sur les maladies auto-immunes du foie et des voies biliaires, sur les maladies dites d'encrassage , sur le cancer (ce chapitre a t ddoubl) ;
  • 7. Avant-propos III - 91 maladies au lieu de 75 rpondent positivement au rgime alimentaire que Jean Seignalet a propos aprs de nombreuses annes d'tude et d'exprience ; - il approfondit sa vision sur l'auto-immunit prsente sur un mode simplifi la figure 44, sur l'effet de serre et la scurisation de l'nergie nuclaire ; - pour la premire fois sont abords : l'irradiation des aliments, les effets favorables de ses orientations nutritionnelles chez les sportifs. Il est vrai que le Rgime de Jean Seignalet n'est pas facile suivre, qu'il peut tre considr comme contraignant, mais c'est la rigueur de son suivi qui donne des rsultats souvent inesprs. La mdecine avait tout essay, il recommande de stopper les laitages tellement consomms aujourd'hui en excs, de prendre le plus possible de lgumes et de fruits frais, de faire cuire les aliments la vapeur douce, de supprimer les crales classiques dont le bl, et voil que les douleurs disparaissent en quelques jours, que les articulations sont plus souples, bref que la vie reprend... J'ai reu de multiples tmoignages crits comme oraux de nombreux malades que Jean suivait avec bienveillance et dsintressement. Le plus bel hommage qu'un mdecin puisse recevoir n'est-il pas celui de ses malades qui ont retrouv la Sant ! Henri JOYEUX En Annexe de ma prface, voici la liste, elle est impressionnante, des 115 maladies observes dont 91 ont bnfici d'amliorations importantes et souvent dcisives - dment contrles - la suite de ses conseils nutritionnels. Il les associait toujours aux traitements de base de ces maladies conseills par la mdecine officielle laquelle Jean Seignalet ne s'est jamais oppos. Il a seulement soulign la frquence des abus thrapeutiques et l'inutilit de poursuivre dans certains cas des traitements coteux et peu efficaces. Hmopathies : Leucmies, Obsit, Surpoids, Rectocolite ulcro-hmorragique, Crohn, Spondylarthrite ankylosante, Colite, Colite collagne, Colite lymphocytaire, Duodnite, Angines de l'enfant et de l'adulte, Otites de l'enfance, Dpression nerveuse endogne, Polyarthrite rhumatode, Cphales de tension, Migraines, Schizophrnie, Autisme, Parkinson, Alzheimer, Dystonie, Sclrose latrale amyotrophique, Hypoglycmie, Hypercholestrolmie, Spasmophilie, Syndrme de fatigue chronique, Sensibilit chimique multiple, Sarcodose, Sapho, Behet, Mastocytose, Diabte de type 2, Histiocytose langerhansienne, Polypes nasosinusiens, Rhume des foins, Conjonctivite allergique, Rhinite, Sinusite, dme de Quincke, Allergies, Asthme, Bronchite chronique, Dilatation des bronches, Prurit, Acn, Psoriasis, Urticaire, Eczma, Gastrite, Athrosclrose, Dyspepsie, Lithiase vsiculaire, Glaucome, Cataracte, Caries, Dentaires, Addison auto-immune, Maladie de Churg et Strauss, Anmie de Biermer, Narcolepsie, Nodules thyrodiens, Fibrose
  • 8. IV L'Alimentation ou la troisime mdecine pulmonaire, Idiopathie, Pancratite aigu, Tendinites, Sclrose en plaques, Basedow, Thyrodite de Hashimoto, Maladie de Lapeyronie, GougerotSjgren, Rhumatisme psoriasique, Pseudopolyarthrite rhizomlique, ACJ polyarticulaire, Rhumatisme palindromique, Lupus rythmateux dissmin, Sclrodermie, Connectivites, Maladie coeliaque, Dermatite herptiforme, Myasthnie, Purpura thrombocytopnique idiopathique, Hpatite chronique auto-immune, Pemphigus, Nphropathie IgA, Psychose maniaco-dpressive, Goutte, Arthrose, Ostoporose, Vieillissement prmatur, Infections rptition, Polychondrite, Atrophiante, Wegener, Maladie de Berger, Cirrhose biliaire primitive, Uvite antrieure aigu, Syndrme de Guillain, Barre, Vascularit, A Anca, Neuropathie priphrique idiopathique, Fibromyalgie, Priartrite noueuse, Maladie de Horton, Arthrites ractionnelles, Maladie de Still, Dermatomyosite, Polymyosit, Fasciite de Shulman, Cholangite sclrosante primitive, Syndrme des antiphospholipides, Chondrocalcinose articulaire, Migraines, Statose hpatique non alcoolique, Reflux gastrooesophagien, Syndrme d'activation des macrophages, Cals, Syndrme de Goodpasture, Glomrulonphrites, Purpura rhumatode. H.J.
  • 9. SOMMAIRE Prface de la premire dition Avant-propos de la premire dition Avant-propos de la cinquime dition 17 19 21 Chapitre 1 Quelques explications prliminaires A. B. C. D. Pourquoi s'intresser la nutrition? 1. Ma conviction de l'extrme importance de la nutrition 2. Les travaux de quelques prcurseurs 3. Les irritants mystres de la mdecine 4. Ma double culture, mdicale et biologique Conduite des recherches 1. Sur le plan thorique 2. Sur le plan pratique Chronologie des travaux Plan de la cinquime dition 23 23 24 25 27 27 27 28 29 30 Chapitre 2 Notions essentielles de gntique A. B. C. D. E. Les acides nucliques Les gnes de structure Du gne la protine Les gnes de rgulation Modifications possibles des gnes 33 35 37 42 43 Chapitre 3 L'environnement A. Liste des principaux facteurs de l'environnement 1. Radiations 2. Agents climatiques et physiques 3. Polluants de l'air 4. Polluants de l'eau 45 45 46 46 47
  • 10. 4 B. L'Alimentation ou la troisime mdecine 5. Polluants du sol 6. Tabac 7. Alcool 8. Mdicaments 9. Vaccins 10. Allergnes 11. Parasitoses 12. Champignons 13. Bactries 14. Virus 15. Aliments Hirarchie des facteurs de l'environnement 48 49 50 50 51 52 53 53 53 54 55 55 Chapitre 4 Les enzymes A. B. C. D. E. F. G. H. I. Dfinition et principaux caractres Mode de fonctionnement des enzymes Inhibiteurs et activateurs des enzymes 1. Inhibiteurs 2. Activateurs Rgulation de l'action des enzymes Classification des enzymes Les coenzymes Le capital enzymatique Les ennemis des enzymes 1. Quels sont ces ennemis ? 2. Comment s'attaquent-ils aux enzymes? 3. Consquences du dysfonctionnement enzymatique Une mdecine qui tient compte des enzymes 1. La micronutrition 2. La macronutrition 57 58 60 60 60 61 61 62 63 63 63 63 64 65 65 65 Chapitre 5 L'intestin grle A. B. C. Architecture du grle 1. Anatomie 2. Structure Les cellules de la muqueuse du grle 1. Les entrocytes ou cellules absorbantes 2. Les cellules mucus 3. Les cellules de Paneth 4. Les cellules endocrines 5. Les cellules M Rle du grle 1. Il participe la digestion des aliments 67 67 68 69 69 70 71 71 71 72 72
  • 11. L'Alimentation ou la troisime mdecine D. E. F. G. 2. Il assure une absorption slective des substances digres .... 3. Il permet la progression du chyle La flore bactrienne du grle Les dfenses du grle 1. Dfenses non immunes 2. Dfenses immunes La tolrance orale 1. Ncessit de la tolrance orale 2. Dmonstration de la tolrance orale 3. Mcanismes de la tolrance orale L'hypermabilit du grle 1. A l'tat physiologique 2. l'tat pathologique 3. Mthodes de mesure de la permabilit du grle 4. Causes de l'hyperpermabilit 5. Consquences de l'hyperpermabilit 6. Quelques mots sur le colon droit 7. Quelques mots sur les alvoles pulmonaires 5 72 72 72 74 74 76 77 77 77 77 78 78 78 78 79 80 80 80 Chapitre 6 Alimentation ancienne et alimentation moderne A. B. C. D. Variations de l'alimentation au cours des ges 1. La prhistoire 2. La priode nolithique 3. L'poque moderne 4. Les six diffrences majeures 5. Alimentation et volution Le problme des crales domestiques 1. Dfinition des crales 2. Importance des crales dans l'alimentation 3. Des crales prhistoriques aux crales modernes 4. Le bl 5. Le riz 6. Le mas 7. Les effets nocifs des crales Le problme des laits animaux 1. Historique des laits animaux 2. Le lait de femme 3. Comparaison entre lait de femme et lait de vache 4. Les laits materniss 5. Les effets nocifs du lait de vache Le problme de la cuisson 1. Buts et mthodes de la cuisson 2. Consquences visibles de la cuisson 3. Consquences chimiques de la cuisson 4. Les effets nocifs de la cuisson 83 83 84 85 86 86 87 87 87 88 89 90 90 90 92 92 92 92 95 96 97 97 97 97 99
  • 12. 6 E. F. G. H. I. L'Alimentation ou la troisime mdecine 5. Consquences pratiques La prparation des huiles La pollution alimentaire 1. Les additifs alimentaires 2. Les produits administrs aux animaux et vgtaux 3. L'irradiation des aliments 4. Le recours aux aliments biologiques Les carences en vitamines et en minraux Autres erreurs dans le domaine alimentaire 1. La maladie de la vache folle 2. Les excs de la pche en mer 3. Les organismes gntiquement modifis Conclusion 101 102 103 103 104 105 106 107 108 108 109 111 112 Chapitre 7 Les principes du rgime alimentaire A. B. C. D. Les bases de mon rgime Analyse aliment par aliment 1. Les laits animaux 2. Les crales 3. Les viandes 4. Les charcuteries 5. Les ufs 6. Les poissons 7. Les autres produits de mer 8. Les lgumes verts 9. Les lgumes secs ou lgumineuses 10. Les crudits 11. Les fruits frais 12. Les fruits secs ou conservs 13. Les sucres 14. Les huiles 15. Aliments divers 16. Les condiments 17. Les boissons Autres recommandations dittiques 1. Eviter au maximum le cuit 2. Existe-t-il des dangers manger cru ? 3. L'quilibre entre alcalins et acides 4. Autres conseils 5. Composition des repas 6. Quantit de victuailles Mesures complmentaires du rgime 1. Supprimer le tabac 2. Avoir une activit physique suffisante 3. viter au maximum l'impact des stress 113 113 113 114 115 115 115 116 116 116 116 116 116 117 117 117 118 118 118 119 119 120 121 122 122 123 123 123 124 124
  • 13. L'Alimentation ou la troisime mdecine E. 4. Prendre des ferments lactiques 5. Supplmenter en vitamines, en magnsium et en oligolments Conclusion 7 125 125 127 Chapitre 8 Notions essentielles d'immunologie A. B. C. D. La rponse immunitaire 1. Notions d'antigne et de rponse immunitaire 2. Les cellules prsentant les antignes (CPA) 3. Les cellules rpondant aux antignes 4. La reconnaissance de l'antigne 5. L'activation des cellules et la coopration cellulaire 6. L'action effectrice 7. L'arrt de la rponse immunitaire 8. Caractres principaux de la rponse immunitaire 9. Interactions entre systme immunitaire, systme nerveux et systme endocrinien La raction inflammatoire 1. Dfinition 2. La raction inflammatoire aigu 3. La raction inflammatoire chronique 4. Inflammation et immunit 5. Les radicaux libres Tolrance et autoimmunit 1. La tolrance 2. L'auto-immunit Le systme HLA 1. Les gnes HLA 2. Les molcules HLA 3. Rle des molcules HLA dans la rponse immunitaire 4. HLA et auto-immunit 129 129 130 130 132 135 137 138 140 140 141 141 141 143 143 144 148 148 149 152 154 156 156 159 Chapitre 9 La polyarthrite rhumatode A. B. Prsentation de la maladie 1. Circonstances de survenue 2. Symptomatologie et diagnostic 3. Les lsions engendres par la PR 4. Mcanisme 5. volution 6. Traitement Les tapes du raisonnement 1. La PR est une maladie polyfactorielle 2. Le premier gne de susceptibilit est HLA-DR 161 161 161 162 163 163 163 165 165 165
  • 14. 8 C. D. E. F. G. H. L'Alimentation ou la troisime mdecine 3. Un peptide a un rle causal dans la PR 4. Il pourrait s'agir d'un peptide non soi venu de l'intestin 5. Le premier facteur de l'environnement est l'alimentation ... 6. Le deuxime facteur de l'environnement est une bactrie intestinale 7. L'hyperpermabilit du grle dans la PR et ses causes 8. Le troisime facteur de l'environnement est le stress 9. Le second gne de susceptibilit est li au sexe fminin 10. Le troisime gne de susceptibilit pourrait contrler les enzymes ou les mucines intestinales Une thorie sur la pathognie de la PR Variantes de la thorie pathognique 1. L'hypothse de la raction croise 2. L'hypothse du superantigne 3. L'hypothse de substances bactriennes Consquences pratiques de cette thorie 1. Le danger vient de l'intestin 2. Les mdicaments classiques s'adressent un stade trop tardif 3. Il est logique de modifier l'alimentation La dittique et ses rsultats Le rgime alimentaire Les malades traits par cette mthode Surveillance des malades Dure du rgime Rsultats sur le rhumatisme inflammatoire Authenticit des rsultats Modes d'action du rgime Comment expliquer les checs? Observations de malades 1. Observation PR 26 2. Observation PR 15 3. Observation PR 91 Conclusion 166 166 167 170 172 173 174 174 175 177 177 178 180 180 180 180 180 180 180 181 181 181 182 183 184 184 184 184 185 187 189 Chapitre 10 La spondylarthrite ankylosante A. B. Prsentation de la maladie 1. Circonstances de survenue 2. Symptomatologie et diagnostic 3. volution et traitement 4. Le concept de spondylarthropathies 5. Les problmes rsoudre Les tapes du raisonnement 1. La SPA est une maladie polyfactorielle 2. Le premier gne est HLA-B27 3. Un peptide apparat comme responsable de la SPA 191 191 191 192 192 193 193 193 194 194
  • 15. L'Alimentation ou la troisime mdecine C. D. E. F. G. 4. Le premier facteur de l'environnement est une bactrie 5. Le deuxime facteur de l'environnement est l'alimentation moderne 6. Une hyperpermabilit et/ou des lsions de l'intestin sont souvent dmontres dans la SPA 7. Le second gne est li au sexe masculin 8. Le troisime gne gouverne la production des enzymes et/ou des mucines des entrocytes Une thorie sur la pathognie de la SPA Discussion, variantes et consquences pratiques de la thorie .... 1. Un point discuter 2. Variantes de la thorie 3. Consquences pratiques de cette thorie La dittique et ses rsultats 1. Le rgime alimentaire 2. Les malades traits 3. Surveillance des malades 4. Dure du rgime 5. Rsultats 6. Authenticit des rsultats 7. Mode d'action du rgime Observations de malades 1. Observation SPA 3 2. Observation SPA 16 Conclusion 9 195 195 196 196 196 196 197 197 199 199 200 200 200 200 201 201 201 202 202 202 203 205 Chapitre 11 Les autres maladies auto-immunes de la sphre rhumatologique A. B. C. D. Rhumatismes inflammatoires 1. Le rhumatisme psoriasique (RP) 2. La pseudopolyarthrite rhizomlique (PPR) 3. L'arthrite chronique juvnile (ACJ) 4. Le rhumatisme palindromique 5. Les rhumatismes inflammatoires non tiquets Syndrome de Gougerot-Sjgren 1. Prsentation de la maladie 2. Une thorie sur le mcanisme du GS 3. Rsultats Lupus rythmateux dissmin 1. Prsentation de la maladie 2. Rflexions sur le mcanisme du LED 3. Les rsultats Sclrodermie 1. Prsentation de la maladie 2. Rflexions sur le mcanisme de la SD 3. Les rsultats 207 207 209 210 216 216 217 217 218 218 219 219 221 221 224 224 225 227
  • 16. 10 E. L'Alimentation ou la troisime mdecine Autres connectivites 227 Chapitre 12 La maladie de Basedow A. B. C. Prsentation de la maladie Une hypothse sur la pathognie du Basedow Les rsultats 233 235 239 Chapitre 13 Sclrose en plaques A. B. C. D. E. Prsentation de la maladie Une hypothse sur la pathognie de la SEP Rgimes alimentaires et SEP Rsultats personnels Conclusion 243 246 251 252 256 Chapitre 14 Maladies auto-immunes hpatobiliaires A. B. C. Hpatite auto-immune Cirrhose biliaire primitive (CBP) Cholangite sclrosante primitive (CSP) 257 259 263 Chapitre 15 Autres maladies auto-immunes et htro-immunes A. B. Maladies o la dittique est souvent efficace 267 1. Maladie cliaque (MC) 267 2. Dermatite herptiforme (DH) 270 3. Uvite antrieure aigu (UAA) 271 4. Syndrome de Guillain-Barr 271 5. Neuropathies priphriques idiopathiques 272 6. La granulomatose de Wegener (GW) 274 7. La priartrite noueuse (PAN) 277 8. Nphropathie IgA 278 9. Maladie de La Peyronie 283 10. Maladie de Horton 283 11. Maladie d'Addison auto-immune 284 Maladies o la dittique a une efficacit douteuse, mdiocre ou nulle 286 1. Thyrode de Hashimoto 286 2. Purpura thrombocytopnique idiopathique (PTI) 286 3. Diabte sucr de type I (DSI) 292 4. Pemphigus 288 5. Maladie de Churg et Strauss (C/S) 289
  • 17. L'Alimentation ou la troisime mdecine C. D. E. 11 6. Autres maladies Maladies o la dittique mriterait d'tre essaye titre curatif Maladies o la dittique mriterait d'tre essaye titre prventif 1. Anmie de Biermer 2. Narcolepsie Conclusion 1. La vision classique de l'auto-immunit 2. Ma vision de l'auto-immunit 289 290 290 290 291 297 297 297 Chapitre 16 Notions essentielles de chimie A. B. Les matriaux de l'organisme 1. L'eau 2. Les minraux 3. Les vitamines 4. Les glucides ou sucres 5. Les lipides ou corps gras 6. Les protines 7. Les nuclotides Catabolisme et anabolisme 1. Le mtabolisme nergtique 2. Le mtabolisme de synthse 301 302 302 302 302 304 307 310 311 311 316 Chapitre 17 Notions essentielles de physiologie cellulaire A. B. C. D. E. F. G. G. Quelques dfinitions Structure des cellules humaines Communications des cellules avec le milieu extrieur Communications des cellules entre elles La mitose L'apoptose La matrice extracellulaire (MEC) 1. Ncessit de la MEC 2. Structure de la MEC 3. Fonctions de la MEC Organes, tissus, appareils et systmes 319 319 323 324 329 331 335 335 335 336 336 Chapitre 18 La thorie de l'encrassage A. B. C. D. E. Le fonctionnement des cellules Les dchets venus de l'intestin La notion d'encrassage Le devenir des cellules encrasses Comment prvenir ou traiter l'encrassage ? 339 340 341 342 345
  • 18. 12 L'Alimentation ou la troisime mdecine Chapitre 19 La pathologie d'encrassage en rhumatologie A. B. C. D. E. F. Fibromyalgie (FM) 1. Donnes classiques sur la fibromyalgie 2. Une conception nouvelles de la fibromyalgie Tendinites 1. Les tendinites inflammatoires 2. Les tendinites mcaniques 3. Les tendinites par encrassage Arthrose 1. Dfinition 2. Notions gnrales 3. Les tendinites par encrassage 4. Mcanisme d'action du changement nutritionnel Ostoporose Goutte Autres maladies 347 347 354 359 359 359 360 362 362 362 367 370 370 374 377 Chapitre 20 La pathologie d'encrassage en neuropsychiatrie A. B. C. D. E. F. G. H. Cphales Autisme Schizophrnie Dpression nerveuse endogne Maladie d'Alzheimer Maladie de Parkinson Dystonie Sclrose latrale amyotrophique (SLA) 379 383 385 387 393 398 405 406 Chapitre 21 Pathologie d'encrassage et maladies mtaboliques A. B. Diabte sucr de type 2 (DS2) Autres troubles mtaboliques 1. Hypoglycmie 2. Hypercholestrolmie 3. Spasmophilie 4. Surpoids et obsit 409 424 424 425 426 427 Chapitre 22 Autres maladies d'encrassage non malignes A. B. C. Athrosclrose Hmopathies diverses Maladies diverses 429 438 439
  • 19. L'Alimentation ou la troisime mdecine D. E. Vieillissement Problmes des sportifs 13 442 445 Chapitre 23 Connaissances actuelles sur les cancers A. B. C. D. E. F. G. Dfinition Les gnes du cancer 1. Les gnes directement responsables 2. Les gnes intervenant indirectement Les anomalies gntiques conduisant la transformation maligne d'une cellule 1. Analyse des modifications gntiques 2. Consquences des modifications gntiques Cancers hrditaires et cancers acquis 1. Les cancers hrditaires 2. Les cancers acquis Constitution d'un cancer 1. Formation de la cellule maligne initiale 2. Formation de la tumeur maligne 3. Mtastases Facteurs de l'environnement et cancers 1. Les radiations 2. Les produits chimiques 3. Les virus 4. Les bactries non intestinales Traitement des cancers 1. Les moyens thrapeutiques classiques 2. Les rsultats 3. Commentaires 4. Existe-t-il d'autres voies thrapeutiques? 449 450 450 451 452 452 453 454 454 454 454 454 455 456 458 458 459 460 460 460 460 461 462 463 Chapitre 24 Encrassage, rgime hypotoxique et cancers A. B. C. La thorie de l'encrassage est applicable de nombreux cancers .. 1. Quelles sont les substances encrassantes ? 2. L'encrassage cellulaire 3. L'encrassage intracellulaire 4. L'encrassage des cellules immunes Alimentation et cancer 1. Corrlations entre certains aliments et certains cancers 2. L'exemple du cancer du sein 3. Aliments dangereux et aliments protecteurs Rgime hypotoxique et prvention du cancer 1. La logique du rgime hypotoxique 2. Les rsultats 465 465 465 466 467 467 467 469 471 471 471 473
  • 20. 14 D. E. L'Alimentation ou la troisime mdecine Rgime hypotoxique et traitement du cancer 1. Que peut-on attendre du changement nutritionnel ? 2. Les rsultats Conclusion 1. Le point sur le cancer 2. Le point sur le rgime 475 475 475 482 482 483 Chapitre 25 La thorie de l'limination A. B. C. D. E. F. G. H. Existence d'une limination Les molcules liminer Les moyens employs pour l'limination Les voies de l'limination L'limination physiologique L'limination pathologique Comment prvenir ou traiter la pathologie d'limination ? limination et survie des humains 485 486 486 487 489 490 491 491 Chapitre 26 La pathologie d'limination du tube digestif A. B. C. D. E. Colite Colites microscopiques Rectocolite ulcrohmorragique Maladie de Crohn Gastrite 493 496 498 500 510 Chapitre 27 La pathologie d'limination cutane A. B. C. D. E. Acn Eczma Urticaire Psoriaris Autres affections dermatologiques 511 514 516 518 522 Chapitre 28 La pathologie d'limination bronchique A. B. Bronchite chronique Asthme 523 526 Chapitre 29 Autres pathologies d'limination A. Maladies des muqueuses de la sphre ORL et des conjonctives ... 535 1. Infections rptition 535
  • 21. L'Alimentation ou la troisime mdecine B. 15 2. Allergies 536 3. Polypes nasaux 537 4. Aphtes 537 Maladies caractrises par l'activation de certaines varits de leucocytes 538 Chapitre 30 Maladies de mcanismes complexes A. B. C. D. E. Maladie de Behet Sapho Sarcodose Sensibilit biochimique environnementale (SBE) Syndrome de fatigue chronique (SFC) 543 554 557 559 561 Chapitre 31 Synthse de la thorie et des rsultats A. B. C. Conception d'ensemble de la thorie Les maladies qui rsistent au rgime hypotoxique Les rsultats qui obissent souvent au rgime hypotoxique 1. Les succs 2. Les checs 3. Les cas intermdiaires 4. L'chappement au rgime 5. Les limites de la mthode 6. Transposition aux animaux 7. Authenticit des rsultats 565 567 569 569 574 580 580 581 581 582 Chapitre 32 Pratique du rgime alimentaire A. B. C. Conduite du rgime alimentaire 1. Proportion de sujets appliquant les prescriptions 2. Manire de suivre le rgime 3. Prix de revient du rgime 4. Facilit suivre le rgime 5. Les dlais respecter 6. Ncessit du long terme Autres problmes lis au rgime 1. Les mdicaments 2. Les variations de poids 3. Les purations 4. Les carences ventuelles 5. Les infections bactriennes et les parasitoses Conclusion 585 585 586 586 587 587 587 587 587 588 589 589 590 590
  • 22. 16 L'Alimentation ou la troisime mdecine Chapitre 33 Conclusion A. B. C. Sur le plan mdical Au-del de la mdecine 1. Les principales erreurs 2. Les dangers nous guettent 3. Les mesures prendre Quelques mots pour finir 591 594 594 598 599 603 Annexe : 25 jours de rgimes - Suggestion de menus remise en consultation - Quelques desserts - Rappels des oligo-lments contenus dans les principaux produits alimentaires 613 Bibliographie 617 605 608
  • 23. PREFACE de la premire dition La premire mdecine, c 'est celle que nous avons appris et que nous enseignons : la mdecine traditionnelle des signes ou symptmes jusqu'aux traitements des maladies les plus complexes. Les excs de cette premire mdecine sont de plus en plus mal perus par les malades qui se sentent plus souvent objets que sujets. La deuxime mdecine est reprsente par les mdecines douces avec la naturopathie et l'homopathie *. Celle-ci utilise des mdicaments des doses trs faibles et mme extrmement petites . L'homopathie * est oppose l'allopathie qui est la premire et la plus ancienne mdecine. La troisime, c'est l'alimentation. Notre collgue, Jean Seignalet nous fait prendre justement conscience que notre alimentation est une vritable mdecine, avec ses bases historiques et scientifiques : anatomiques, physiologiques... N'est-ce pas les calories, l'azote, les minraux et les vitamines qui nous font vivre autant que le cur, le cerveau ou les reins ! Pourquoi opposer chacune de ces mdecines par ses spcialistes et dfenseurs ? Serait-il impossible tout mdecin d'avoir les comptences ncessaires l'exercice de ces trois mdecines ? Certainement pas ! A notre avis, ces trois mdecines ne s'opposent pas, elles sont essentiellement complmentaires. La preuve nous en est donne par l'auteur qui a acquis les plus hautes connaissances au cours de 41 annes de formation mdicale comme clinicien et biologiste. Mon ami Jean Seignalet possde les titres les plus prestigieux : interne des hpitaux de Montpellier, chef de clinique-assistant, hmatologue et immunologue, puis biologiste des hpitaux de haut niveau, spcialiste de transplantation, enfin universitaire de la plus ancienne cole de mdecine d'Europe. Son immense exprience lui a permis de remettre en cause les faux acquis, de pntrer les nombreux non-dits de la mdecine moderne. Qui oserait dire que les cancrologues sont nombreux parce qu'il y a de plus en plus de cancers et que les espoirs de gurir un cancer du sein ou du cerveau aujourd'hui ne sont pas tellement meilleurs qu'il y a vingt ans ! * S. HAHNEMAN, Exposition de la doctrine homopathique ou Organon de l'art de gurir, ditions O.E.I.L., Paris, 1986.
  • 24. 18 L'Alimentation ou la troisime mdecine Ce livre trs document, rellement scientifique, est la porte de tous ceux qui rflchissent la mdecine du troisime millnaire, sans avoir le nez coll sur la vitre de leur spcialiste ou sur le dernier magazine grand public qui cherche racoler des lecteurs en leur faisant croire que demain la science rsoudra tous les problmes. Jean Seignalet dmontre avec la logique du bon sens et au fil de chapitres trs bien structurs que l'alimentation peut tre la meilleure ou la pire des choses. Le lecteur press se reportera la fin de chaque rubrique ou chapitre un rsum trs clair intitul Les points importants . Les illustrations trs dtailles qui accompagnent et arent le texte sont bienvenues et trs dmonstratives. Tous les tudiants, tous les mdecins qui aiment leur mtier, tous les malades qui veulent comprendre la ou les causes de leurs maux auront ce livre et pourront s'y rfrer pour mieux soigner ou se soigner, mieux prvenir simplement par une alimentation saine qui consiste manger mieux et meilleur . Les rhumatologues, gastro-entrologues, nutritionnistes, immunologistes, allergologues, dermatologues... cancrologues et mme ceux qui s'occupent du Sida ne sont pas si loigns qu'ils le pensent. Ne soignentils pas souvent le mme patient ? C'est la nutrition qui fait l'unit du corps humain cohrent. Tous les conseils nutritionnels vont dans le mme sens. Le jour o les responsables des grands organismes de recherche, INSERM, CNRS, INRA... comprendront l'importance de mettre en priorit les recherches en nutrition, ils feront faire des bonds en avant normes la mdecine, rejoignant Hippocrate qui voyait juste 500 ans avant JsusChrist. Que ton aliment soit ton mdicament , et la Scurit Sociale se portera mieux. Si l'on veut viter l'essoufflement de la recherche fondamentale, si l'on veut donner du tonus aux chercheurs qui veulent tre plus proches des proccupations des humains qui souffrent, il faut tudier autant la nutrition des cellules saines ou malades que celle de l'organisme tout entier. Ce livre est plus que d'actualit, il ouvre des perspectives nouvelles qu'il est urgent de prendre en considration. L'avenir de la mdecine et plus encore de nos patients en dpend. Merci au docteur Jean Seignalet pour ce livre exceptionnel, fruit d'une grande exprience et de rflexions scientifiques aussi audacieuses que cohrentes. Henri JOYEUX, Professeur de cancrologie et de chirurgie digestive de la Facult de Mdecine de Montpellier. * H. JOYEUX (Professeur), Changer d'alimentation. Manger mieux et meilleur. Prvention des cancers, ditions F.-X. de Guibert (O.E.I.L.), Paris, 1994.
  • 25. AVANT-PROPOS DE LA PREMIERE EDITION En crivant ce livre je voulais atteindre deux objectifs difficiles concilier : 1) Prsenter aux mdecins et, d'une faon plus gnrale aux personnes dotes d'une culture scientifique, une conception nouvelle sur le mcanisme de certaines maladies. 2) Intresser les autres lecteurs, ceux qui constituent le grand public . Ma vision de la pathologie paratra certainement surprenante beaucoup de mes confrres. Il tait donc ncessaire d'analyser de faon dtaille toutes les tapes de mon raisonnement et d'tayer mes hypothses par de solides arguments scientifiques. Je crois avoir rempli ces critres et avoir ainsi atteint mon premier but. Le principal danger de cette option tait de raliser un ouvrage compliqu, hors de porte de beaucoup de gens. Or tous, malades comme bien portants, doivent pouvoir comprendre mes thories, d'autant que celles-ci dbouchent en pratique sur un rgime alimentaire, capable trs souvent de prvenir, d'amliorer ou de gurir des affections graves. videmment, les choses ne sont pas simples. Sinon on connatrait depuis longtemps le mcanisme de la spondylarthrite ankylosante, de la fibromyalgie primitive, du psoriasis ou des tumeurs malignes et on saurait comment les traiter efficacement. La vrit est donc relativement complexe. Mme si certains amendements, certaines corrections, certains perfectionnements sont apporter mes propositions, j'ai la conviction d'avoir approch cette vrit. Il restait la rendre accessible aux non spcialistes. Pour cela, j'ai utilis plusieurs moyens : * Exposer longuement les bases de chimie, de physiologie, de gntique, d'immunologie et d'anthropogense ncessaires la comprhension de la suite de l'ouvrage. * Rappeler les principaux caractres de chaque maladie : circonstances de survenue, signes cliniques, rsultats des examens complmentaires, volution, etc. * Employer chaque fois que possible le langage de tous les jours la place du jargon mdical : fatigue au lieu d'asthnie, manque d'apptit au lieu d'anorexie, etc. Lorsqu'un terme scientifique est irremplaable, sa signification est explique.
  • 26. 20 L'Alimentation ou la troisime mdecine * Accompagner le texte de nombreuses figures et tableaux, car un bon schma est parfois plus clair qu'une longue tirade. Ai-je russi dans ma seconde entreprise ? Je l'espre sans en tre certain. Les lecteurs en jugeront et je tiendrai compte de leur avis, si l'occasion m'est offerte de rdiger une nouvelle version de ce livre. J.S.
  • 27. AVANT-PROPOS DE LA CINQUIEME EDITION Trois ans et huit mois aprs la quatrime dition de cet ouvrage, une cinquime dition m'est apparue ncessaire. Il ne s'agit pas d'une banale mise jour, mais de l'incorporation de nombreux faits nouveaux, entranant une vritable refonte. Il n'est pas un chapitre qui n'ait t modifi en plusieurs endroits et certains chapitres ont t compltement remanis. Les principaux changements par rapport la version prcdente sont les suivants : 1) L'adjonction de certaines bases scientifiques : Les notions sur l'intestin grle, la gntique, l'environnement, l'immunologie, la chimie et la physiologie cellulaire, disposes certains points stratgiques du texte, ont t simplifies et clarifies, autant que faire se peut. Un chapitre spcial a t prvu pour les enzymes, qui constituent un des trois piliers fondamentaux de mes conceptions. Certains lments nouveaux ont d'autre part t introduits : * La description des divers types de jonction qui unissent les entrocytes * La matrice extra-cellulaire, complment insparable de la cellule 2) La cration de quatre chapitres nouveaux : * Celui sur les enzymes, dj mentionn * Celui sur les maladies auto-immunes hpatobiliaires. * Celui sur les maladies d'encrassage mtaboliques. * Enfin le chapitre sur le cancer a t ddoubl. 3) L'tude de nouvelles affections : La quatrime dition rassemblait 75 maladies, dont 69 souvent curables par le rgime alimentaire hypotoxique et 6 rfractaires. La cinquime dition runit 115 maladies, dont 91 (+ 22) qui rpondent bien au changement nutritionnel et 24 (+ 18) qui ne rpondent pas. Il est particulirement intressant d'essayer de comprendre le pourquoi de ces checs, ce qui conduit lucider en partie ou en totalit le mcanisme de ces affections.
  • 28. 22 L'Alimentation ou la troisime mdecine Parmi les maladies nouvelles qui bnficient souvent de la dittique, je citerai la polychondrite chronique atrophiante, la cholangite sclrosante primitive, certaines maladies cliaques non guries par l'exclusion du bl, du seigle et de l'orge, l'Addison auto-immun, l'autisme, l'artrite des membres infrieurs, la dyspepsie, la gastrite et le reflux gastro sophagien. 4) Un approfondissement de certains sujets : Certaines questions, que je trouve importantes, ont t dveloppes plus longuement que dans la quatrime dition : ma vision de l'auto-immunit, l'effet de serre et la scurisation de l'nergie nuclaire. D'autres domaines ont t abords pour la premire fois : l'irradiation des aliments, les effets favorables de ma mthode chez les sportifs, ainsi que le concept de la micro et de la macro-limination. 5) Un remaniement majeur de plusieurs chapitres : Je pense ici au rhumatisme psoriasique, la sclrose en plaques, la fibromyalgie, la migraine, l'eczma, aux aphtes, la sarcodose, la sensibilit chimique multiple et au syndrome de fatigue chronique. 6) Des rsultats plus tendus : A l'heure actuelle, 2 500 patients appliquent mes principes dittiques, la plupart avec un recul de plusieurs annes. Ceci autorise des conclusions de plus en plus solides. Ainsi les succs frquents ne font plus aucun doute dans le lupus rythmateux dissmin, la sclrodermie, la sclrose en plaques, le diabte sucr de type 2, l'arthrose, la maladie de Crohn, l'acn, l'asthme et la maladie de Behet, en se limitant quelques exemples. Cette cinquime dition s'imposait donc. J'espre qu'elle trouvera auprs de mes lecteurs le mme accueil favorable que les prcdentes. Docteur Jean SEIGNALET
  • 29. CHAPITRE 1 QUELQUES EXPLICATIONS PRLIMINAIRES Pour atteindre la vrit, il faut, une fois dans sa vie, se dfaire de toutes les opinions que l'on a reues et reconstruire de nouveau et ds le fondement tout le systme de ses connaissances. Ren DESCARTES. Cherchez la cause des causes. HlPPOCRATE. Avant d'entrer dans le vif du sujet, il me parat utile d'informer le lecteur du pourquoi, du comment et de la chronologie de mes recherches. Ma dmarche, que je crois logique, lui fera peut-tre saisir, ds le dbut de cet ouvrage, l'importance d'une bonne alimentation. A. POURQUOI S'INTRESSER LA NUTRITION ? Les auditeurs de mes confrences sont parfois surpris que le mdecin classique que je suis, pass par la filire universitaire et la filire hospitalire, place au premier rang, pour la prvention et le traitement de nombreuses maladies, un rgime alimentaire bien choisi. C'est entre 1983 et 1988 que se sont prciss dans mon esprit quatre arguments principaux qui m'ont orient vers cette voie. 1. Ma conviction de l'extrme importance de la nutrition Cette conviction tait dj celle d'Hippocrate, dont l'uvre contient de nombreux plaidoyers en faveur d'une nourriture saine et qui allait jusqu' dire : Que ton aliment soit ton seul mdicament. Le message devait tre nglig par la plupart de ses successeurs et, l'heure actuelle, la dittique n'a qu'un rle insuffisant en thrapeutique : * D'abord parce que ses indications sont limites un nombre restreint de situations. * Ensuite parce que cette dittique demeure relativement simpliste : rduction du sel dans l'hypertension artrielle et l'insuffisance cardiaque, rduction des protines dans l'insuffisance rnale chronique, rduction des
  • 30. 24 Quelques explications prliminaires glucides dans le diabte sucr, rduction des lipides dans l'hypercholestrolmie, rduction des calories dans l'obsit. * Enfin parce que ces diverses mesures visent traiter les symptmes, autrement dit les consquences de la maladie, et non les causes. Le cas de la maladie coliaque que l'on gurit par suppression de l'agent responsable, le gluten, fait partie des exceptions. Les conceptions actuelles de la dittique sont surtout fondes sur le nombre de calories, sur l'quilibre glucides/lipides/protides et sur un apport suffisant de vitamines et de calcium. Quelques prcurseurs, comme MENETRIER (1958) et KOUSMINE (1980) ont soulign l'importance des oligo-lments. Or il est bien tabli que les divers constituants de notre corps se renouvellent progressivement au fil des ans et que les substances ncessaires ce renouvellement sont puises dans notre nourriture. D'autre part, nos cellules tirent l'nergie indispensable leur fonctionnement de l'alimentation. Encore faut-il que celle-ci ne soit pas gnratrice de trop de dchets qui vont entraver le droulement normal de nos mtabolismes. La vision quantitative de la nutrition doit tre remplace par une vision qualitative. Dans une voiture construite pour utiliser du super, nul n'aurait l'ide de faire le plein avec du gazole. La bonne sant de notre organisme tant plus importante que celle de notre automobile, il me parat primordial de dterminer quels sont les aliments qui nous conviennent et ceux que nous devons viter. 2. Les travaux de quelques prcurseurs Depuis des temps immmoriaux, des mdecins et des non mdecins ont prconis de nombreuses varits de rgimes alimentaires. Chaque chercheur attribue de grandes vertus la dittique qu'il a mise au point et prtend qu'elle a des effets favorables sur la sant des humains. Dans un ouvrage rcent, JOYEUX (1994) a pass en revue les principaux rgimes proposs notre poque. Dans la plupart des cas, les rsultats avancs par les auteurs sont trs contestables et les raisons scientifiques prsentes pour adopter tel ou tel mode nutritionnel ne semblent pas fondes. De cette cohorte de pseudo chercheurs o voisinent les illumins et les escrocs se dtachent certains prcurseurs : * Edward BACH qui a soulign le rle majeur de l'intestin dans la bonne et la mauvaise sant, le danger des aliments cuits et les relations entre certaines bactries de la flore intestinale et les maladies chroniques. * Paul CARTON qui a propos la premire approche des processus d'encrassage et d'limination. * Au cours des dernires dcennies, il faut surtout citer KOUSMINE BURGER et FRADIN. TOUS trois ont construit une thorie logique. Tous trois ont obtenu des succs nets. KOUSMINE (1980) (1983) (1987) et BURGER (1985) (1988) ont tabli un lien entre deux faits : * L'homme moderne ne mange pas de la mme manire qu'autrefois. * Certaines maladies rares aux temps anciens sont devenues frquentes aujourd'hui.
  • 31. Pourquoi s'intresser la nutrition? 25 Il est donc logique de revenir une nourriture de type ancestral pour prvenir ou gurir ces affections. La diffrence entre les deux auteurs est dans la date o s'est produit le changement d'alimentation : * Pour KOUSMINE, c'est au dbut de l're industrielle, c'est--dire dans les premires annes du XIXe sicle. * Pour BURGER, c'est au dbut de la priode nolithique, il y a 5 000 ans. Les succs obtenus par KOUSMINE ont t authentifis par un nombre important de mdecins. Ceux de BURGER ont t vrifis par quelques mdecins et par d'autres tmoins dignes de foi. FRADIN (1991a) dnonce les dangers de l'alimentation occidentale, responsable d'une forte augmentation des pathologies dites dgnratives : athrosclrose, cancers, affections auto-immunes, diabte gras entre autres. Il a mis au point un rgime hypotoxique souvent fort bnfique pour ses patients. Ces trois auteurs ont eu le mrite de mettre au point des mthodes nutritionnelles souvent efficaces. C'est dj beaucoup. D'autre part ils ont lucid certains des mcanismes par lesquels intervient l'alimentation moderne : * KOUSMINE a bien montr le danger des techniques industrielles de prparation des produits, les carences frquentes en vitamines, en minraux et en acides gras poly-insaturs, l'existence d'une porosit intestinale. Cependant toutes ces explications ne sont que partielles. Il manque une conception d'ensemble. Nous verrons qu'il est possible d'aller beaucoup plus loin dans ce domaine. * BURGER a construit la thorie de l'inadaptation des enzymes humaines certains aliments actuels. * FRADIN a incrimin les carences en acides gras omga 3, la cuisson forte temprature, les produits laitiers, les crales cuites et les toxiques lipophiles. 3. Les irritants mystres de la mdecine Pendant de longs sicles, la mdecine est reste ignorante et inefficace. Avant 1940, on avait tt fait de recenser les quelques mdicaments vraiment utiles : aspirine, hparine, insuline et digitaline. Ce n'est que depuis cette poque qu'ont t faites de nombreuses dcouvertes. Les examens biologiques se sont multiplis, l'imagerie mdicale s'est considrablement diversifie, les greffes d'organes et de tissus sont devenues banales, l'arsenal mdicamenteux s'est considrablement toff avec les antibiotiques, les corticodes, les immunosuppresseurs, les anti-inflammatoires, etc., la biologie molculaire localise les gnes et dtermine leur structure. Les revues spcialises, mais aussi les journaux et la tlvision, ont largement parl de ces importants progrs. Les commentateurs sont trs admiratifs et souvent trop optimistes. Des travaux encore prliminaires, des mdicaments encore l'essai, sont prsents comme des solutions dfinitives. Que de fois on nous a annonc la gurison de tous les cancers ou la vaccination contre le SIDA, sans que les promesses soient suivies d'effets. La ralit est nettement moins brillante. Certes la dure moyenne de la vie a augment chez les Occidentaux. Ce point positif est d essentiellement aux facteurs suivants :
  • 32. * Diminution considrable de la mortalit infantile, grce aux avances de la gyncologie et de la pdiatrie. * Diminution considrable de la mortalit par infections bactriennes et virales, grce aux vaccinations et aux antibiotiques. * Sauvetage de nombreux patients grce la chirurgie. On ne meurt qu'exceptionnellement d'une appendicite ou d'une hernie trangle, pour citer deux exemples parmi bien d'autres. * Efficacit de certains mdicaments dans certaines situations : ainsi les antithyrodiens de synthse dans la maladie de Basedow ou la radiothrapie et la chimiothrapie dans la maladie de Hodgkin. Mais si les humains vivent souvent plus longtemps, beaucoup d'entre eux ont des problmes de sant : * Certaines affections, autrefois relativement rares ou exceptionnelles sont devenues beaucoup plus frquentes. C'est le cas de l'obsit, du diabte sucr de la maturit, de la maladie de Crohn, de l'asthme et d'une faon gnrale des pathologies allergiques. * Les maladies dgnratives sont de plus en plus rpandues. L'arthrose, l'ostoporose, l'athrosclrose responsable des affections cardiovasculaires, frappent de nombreux individus. Le cancer gurit une fois sur deux, mais a doubl son incidence, si bien qu'il entrane autant de dcs qu'autrefois. Les dmences sniles atteignent 12 % des octognaires et 30 % des nonagnaires. En somme, si l'on recense davantage de gens gs qu'il y a cent ans, ces vieillards sont souvent dans un triste tat. La cause majeure de cette situation est notre mconnaissance de la pathognie (mcanisme du dveloppement) de nombreuses maladies. Presque toutes celles qui sont tudies dans ce livre, et il y a en a 112 au total, sont classiquement considres comme mystrieuses. Notre ignorance des processus conduisant la gense de ces diverses affections a de fcheuses rpercussions sur le plan pratique. Nous ne savons pas prvenir ces maladies et, quand elles sont dclares, nos thrapeutiques sont inefficaces ou insuffisamment efficaces ou trop rarement efficaces. L'idal serait de s'attaquer aux causes (traitement tiologique), ce qui serait trs bnfique, alors que nous soignons seulement les consquences (traitement symptomatique) avec des rsultats inconstants ou limits. Cette carence pathognique conduisant une insatisfaction thrapeutique est fort irritante pour le mdecin. Cette irritation chronique m'a conduit un jour me poser la question clef : Comment se fait-il, avec les importants progrs raliss dans de nombreuses sciences, que nous soyons encore incapables d'lucider le mcanisme de tant de maladies ? . Et une rponse plausible tait la suivante : La complexit croissante de la mdecine a conduit la plupart des cliniciens et des chercheurs de haut niveau une spcialisation de plus en plus troite. Ds lors ils ne connaissent que quelques facettes d'un tat pathologique et non les autres. Cette vision partielle leur interdit d'aboutir une conception globale du problme.
  • 33. Conduite des recherches 27 4. Ma double culture, mdicale et biologique Bien qu'il soit aujourd'hui impossible d'tre omniscient, j'ai du moins acquis une culture relativement tendue puisque j'ai travaill dans deux domaines diffrents : la mdecine et la biologie. De 1959 1968, j'ai pratiqu la mdecine, parfois spcialise et souvent gnrale. De 1968 1983, je me suis consacr la biologie, en particulier l'immunologie et la gntique, en conservant toutefois quelques activits cliniques. Depuis 1983, tout en continuant exercer mes fonctions de biologiste, j'ai repris un vritable travail, occupant une partie de mes loisirs pour l'exercice de la mdecine gnrale. Cette double culture, autrefois envisageable, est devenue aujourd'hui presque impossible. En effet, ds le dbut de leur internat, les tudiants doivent choisir entre la clinique et la biologie. Il est mme question d'interdire aux biologistes de rdiger une ordonnance et de prescrire des mdicaments. mon avis, cette volution est regrettable. La double formation dont j'ai bnficie m'a fourni une base solide, partir de laquelle ont pu se dvelopper mes recherches actuelles. B. CONDUITE DES RECHERCHES 1. Sur le plan thorique Dsireux de dvelopper une vision la plus globale possible, je me suis astreint, pendant plusieurs heures chaque semaine, la lecture de nombreux articles mdicaux, fournis par l'excellente bibliothque du Centre Hospitalier de Montpellier. Je ne me suis pas limit comme par le pass aux publications portant sur ma spcialit ou sur quelques questions cliniques limites. Mes lectures ont englob : * La plupart des secteurs de la mdecine et principalement : rhumatologie, gastro-entrologie, endocrinologie, neurologie, psychiatrie, dermatologie, ophtalmologie, pneumologie, cancrologie et bien entendu dittique. * Plusieurs secteurs de la biologie et notamment : immunologie, gntique, anthropologie, bactriologie, biologie molculaire, biologie du vieillissement et physiologie, avec dans cette dernire branche une attention particulire pour la physiologie cellulaire et pour l'intestin grle, ce dernier tant intressant un double titre : par sa paroi et par sa flore bactrienne. Ces sances de bibliographie sont assez comparables des parties de pche. Il arrive de rentrer bredouille ou de ramener seulement quelques petites pices. Mais quelquefois on capture un gros poisson. Il s'agit d'un article qui va, soit renforcer, soit amplifier, soit contredire une hypothse. J'ai par exemple souvenance d'une publication qui dmontrait que l'interfron gamma peut se fixer sur les cellules de la muqueuse du grle et abaisser fortement la rsistance lectrique de la barrire intestinale. Ce jour-l, j'ai compris pourquoi les agressions psychologiques provoquent souvent de petites pousses dans les rhumatismes inflammatoires. La relation sera explique plus loin. L'auteur de la publication se cantonnait la physiologie digestive et n'imaginait pas que sa dcouverte pouvait avoir une importance dans les rhumatismes inflammatoires. D'autre part, il serait tonnant qu'un rhuma-
  • 34. tologue ait lu cet article, premire vue fort loign de sa spcialit. Ainsi un maillon dans la chane des vnements qui conduit une polyarthrite rhumatode ou une spondylarthrite ankylosante peut passer inaperu, alors qu'il va apparatre clairement dans une vision plus globale. Dans la comprhension du mcanisme des maladies, les signes cliniques ont leur importance. Mais l'lment majeur est souvent l'anatomie pathologique, les examens biologiques et l'imagerie mdicale, c'est--dire l'examen au microscope des organes et des tissus lss. partir de cette base solide, on peut avancer des hypothses plausibles sur les vnements qui se droulent l'chelon molculaire, au-del du microscope, sur le plan immunologique et sur le plan mtabolique. Ces lectures instructives alternant avec des priodes de rflexion m'ont permis de proposer des hypothses sur la pathognie de plus de 100 maladies, considres jusqu' prsent comme inexplicables, en partie ou en totalit. Comme l'illustrent de nombreuses figures dans cet ouvrage, il s'agit de mcanisme complet du dveloppement, allant de la cause premire, le plus souvent l'alimentation moderne, la constitution des lsions caractristiques de l'affection, en passant par de multiples tapes. Ces analyses m'ont conduit distinguer trois varits de mcanismes : * La pathologie auto-immune. * La pathologie d'encrassage. * La pathologie d'limination. Les diverses maladies que ma mthode peut amliorer se classent dans l'une ou l'autre de ces trois catgories. Quelques rares troubles ne font pas appel un seul mcanisme, mais deux runis. J'ai aussi propos des explications pour les affections o ma mthode choue. Dans ma faon de raisonner, j'ai toujours tent de privilgier les questions majeures et de prendre les chemins les plus courts. D'normes efforts sont gaspills par beaucoup de chercheurs sur des points de dtail, souvent sans intrt pratique, court comme long terme. J'ai essay d'viter cet cueil. Ainsi par exemple, j'attribue le diabte sucr de la maturit un encrassage du pancras et des muscles. Parmi les nombreuses enzymes qui interviennent dans les cellules 6 du pancras et les cellules musculaires, j'ignore lesquelles sont bloques par l'encrassage. L'avenir clairera ce point, intressant mais pas essentiel. L'important est qu'un rgime alimentaire bien choisi dcrasse les tissus malades et normalise la glycmie. C'est pour moi le principal. 2. Sur le plan pratique Chaque fois qu'une maladie m'a sembl pouvoir bnficier de la dittique, je me suis attach recruter des volontaires dsireux d'essayer ma mthode. Nombreux sont les patients souffrant de maux pnibles qui ont rsist en partie ou en totalit aux divers traitements dj appliqus. Ces sujets sont convoqus une consultation initiale qui permet de vrifier le diagnostic et d'tablir un bilan clinique et biologique. Quand le malade prend des mdicaments, deux cas se prsentent : * Ou bien il s'agit de mdicaments consomms depuis longtemps sans entraner de bnfice et je les supprime.
  • 35. Chronologie des travaux 29 * Ou bien il s'agit de mdicaments anciens qui ont une efficacit partielle ou des mdicaments rcents qui auront peut-tre un effet favorable et je les conserve. Lors de cette premire entrevue, je considre comme essentiel d'exposer de faon dtaille mon opinion sur le mcanisme de l'affection et de faire comprendre pourquoi un changement nutritionnel peut transformer profondment la situation. Un rgime alimentaire ne doit pas tre adopt comme une religion. Je ne demande pas au patient une foi aveugle, mais plutt un effort intellectuel afin qu'il saisisse clairement les motifs de ce nouveau traitement. Malgr ces prcautions, 50 % des sujets abandonnent au bout de quelques jours ou quelques semaines la dittique. Les 50 % restants persvrent, soit en raison d'une volont plus ferme, soit cause d'une meilleure comprhension du message. Des contrles ont lieu tous les trois mois, au cours de la premire anne et de faon plus espace au cours des annes suivantes. Lorsqu'un bnfice vident est constat, il est instructif d'arrter les mdicaments ou le rgime pour dterminer lequel des deux facteurs est responsable de l'amlioration. Dans certains cas, les deux lments ont apport chacun leur contribution et mritent d'tre continus ensemble. la fin de la premire anne, un nouveau bilan clinique et biologique est effectu et compar avec le bilan de dpart : * En cas de succs, le rgime ancestral doit tre poursuivi pendant toute la vie, sous peine de rechute. * En cas d'chec, j'avais autrefois tendance proposer l'arrt du rgime ancestral, mais mon attitude a chang. Je crois que la dittique mrite d'tre continue quand mme pour plusieurs raisons : 1) Mme si elle n'a pas fait disparatre la maladie du patient, elle a toujours des effets bnfiques en dcrassant les cellules et les tissus et en ralentissant le vieillissement. 2) Mme si plus de 95 % des russites sont enregistres au cours de la premire anne, des succs tardifs restent possibles dans les trois varits de pathologie. L'puration des molcules responsables de ces maux est parfois trs longue. Je connais un patient qui a t nettement amlior par ma mthode nutritionnelle, mais qui limine encore des toxines au bout de 19 ans. C. CHRONOLOGIE DES TRAVAUX Elle s'tablit de la faon suivante : * 1983. Premire mise au point du rgime alimentaire hypotoxique. * 1985. Premier essai de la dittique et premier succs chez une femme atteinte de polyarthrite rhumatode. * 1988. Mise au point de la thorie initiale sur la pathognie de la polyarthrite rhumatode. * 1990. Version corrige de cette thorie pathognique. Extension de ma conception la plupart des maladies auto-immunes : lupus rythmateux dissmin, maladie de Basedow, sclrose en plaques, etc.
  • 36. * 1991. Construction de la thorie de l'encrassage, applique des affections non malignes : fibromyalgie, dpression nerveuse endogne, diabte sucr de type 2, etc. * 1992. Construction de la thorie de l'limination expliquant psoriasis, maladie de Crohn, asthme, etc. * 1994. Extension de l'hypothse de l'encrassage aux affections malignes, o elle explique les 2/3 des cancers. * 1996. Premire dition de mon ouvrage L'alimentation ou la troisime mdecine, prsentant mes conceptions pathogniques et le fort pourcentage de succs observs sur 800 sujets se rpartissant sur 42 maladies. * 1998. Troisime dition de ce livre, justifie par le nombre croissant de patients suivis (1200) et par l'incorporation de 18 maladies nouvelles, dont la nphropathie IgA, l'arthrose et la bronchite chronique. * 2001. Quatrime dition, motive par un chantillon plus tendu de patients (1 700), l'adjonction de 15 affections, dont la cirrhose biliaire primitive, les neuropathies priphriques, l'hypoglycmie et le SAPHO et surtout un recul devenu suffisant pour affirmer l'intrt thrapeutique majeur de l'alimentation hypotoxique dans de nombreuses pathologies y compris certains cancers. * 2003. Cinquime dition, avec toujours davantage de patients (2 500), 39 maladies supplmentaires, dont l'autisme, la cholangite sclrosante primitive et les troubles dyspeptiques d'origine gastrique ou hpatobiliaire, et un recul important permettant de dresser un bilan valable. On distingue bien les 91 affections o le changement nutritionnel est souvent extraordinairement salvateur des 12 troubles o il est inefficace, comme le purpura thrombocytopnique idiopathique, le vitiligo ou la leucmie lymphode chronique. Restent 11 maladies encore insuffisamment explores o l'action de la dittique est douteuse. D. PLAN DE LA CINQUIEME EDITION L'ouvrage comporte cinq parties : 1re partie : les lments clefs Ici sont rassembles certaines connaissances de base, indispensables au lecteur non mdecin pour mieux comprendre la suite. Les 91 maladies qui bnficient de ma mthode sont toutes polyfactorielles. Ceci signifie que leur dveloppement fait appel des facteurs gntiques (chapitre 2) et des facteurs environnementaux (chapitre 3). La principale cause de ces 91 affections est, mon avis, l'inadaptation des enzymes et des mucines humaines l'alimentation moderne, ce qui provoque des perturbations au niveau de l'intestin grle. Je parlerai donc successivement des enzymes (chapitre 4), de l'intestin grle (chapitre 5), des diffrences entre alimentation ancienne et alimentation moderne (chapitre 6). Enfin je dfinirai les principes d'une nourriture saine (chapitre 7). 2e partie : la pathologie auto-immune Certaines notions d'immunologie sont utiles pour apprhender le mcanisme des tats auto-immuns. Elles font l'objet du chapitre 8. Les diverses
  • 37. Plan de la cinquime dition 31 maladies auto-immunes sont tudies dans les sept chapitres suivants (chapitres 9 15). Ma conception du mcanisme des dsordres auto-immuns est prsente dans le chapitre 15. Elle se diffrencie nettement de l'opinion classique. 3e partie : la pathologie d'encrassage Certaines notions de chimie et de physiologie cellulaire doivent d'abord tre acquises. Elles sont runies dans les chapitres 16 et 17. La thorie de l'encrassage est expose dans le chapitre 18. Les maladies non malignes, relevant de ce mcanisme, font l'objet de quatre chapitres (19 22). Les cancers sont envisags dans les chapitres 23 et 24. 4e partie : la pathologie d'limination La thorie de l'limination est dveloppe dans le chapitre 25. Les maladies lies l'alimentation sont examines dans les quatre chapitres suivants (26 29). Certains tats complexes, qui associent l'puration des dchets un autre mcanisme, ont t rassembls dans le chapitre 30. 5e partie : le bilan du rgime alimentaire Dans le chapitre 31, les 91 maladies souvent amliores par le changement nutritionnel et les trois mcanismes qui les expliquent, sont incorpors dans une thorie pathognique d'ensemble. D'autre part, les rsultats complets de la dittique sont rapports, aussi bien les succs que les cas douteux et les checs. Le chapitre 32 est consacr aux problmes pratiques poss par le rgime alimentaire ancestral : difficults rencontres, consquences des erreurs et des entorses, prix, association d'autres traitements, effets collatraux, etc. Le chapitre 33 conclut cet ouvrage. Sa premire partie prsente diverses rflexions d'ordre mdical. Sa seconde partie largit le dbat en abordant les problmes cologiques, mdecine et cologie tant mon sens souvent lies. Des solutions salvatrices sont proposes. Annexe : 25 jours de rgime En consultation et pour leur faciliter la pratique du rgime le docteur Seignalet remettait aux patients une suggestion de menus pour 25 jours, elle ne figurait pas dans les prcdentes ditions, il nous a sembl utile de les faire figurer en annexe de cette cinquime et dernire dition, ainsi que quelques ides de desserts. Pour la mise en pratique du rgime, le docteur Seignalet recommandait galement l'ouvrage du docteur Christiane Pauthe en collaboration avec J.-M. Ozanne : Alimentation crue 400 recettes. Pour la cuisson la vapeur douce seule compatible avec le rgime, on peut se reporter aux explications donnes par C. Bouguet-Joyeux Guide pratique de gastronomie familiale. Les diteurs.
  • 38. CHAPITRE 2 NOTIONS ESSENTIELLES DE GNTIQUE C'est cette prservation des variations favorables et le rejet des variations nfastes que je nomme slection naturelle. Charles DARWIN. Il est grand temps que la mdecine tienne compte du facteur alimentaire, en s'interrogeant sur les consquences de l'inadaptation gntique l'alimentation traditionnelle. Guy-Claude BURGER. A. LES ACIDES NUCLIQUES Les acides nucliques sont l'acide ribonuclique (ARN) et l'acide dsoxyribonuclique (ADN). Les acides nucliques rsultent de la combinaison : * D'une ose : ribose pour l'ARN, dsoxyribose pour l'ADN. * De bases puriques et pyrimidiques, avec deux bases puriques, adnine et guanine, et deux bases pyrimidiques, cytosine et uracile (ARN) ou thymine (ADN). * De l'acide phosphorique. On appelle nucloside la runion d'un ose avec une base purique ou pyrimidique. On appelle nuclotide la runion du nucloside avec l'acide phosphorique. En somme, chaque acide nuclique est form d'une succession de nuclotides. L'ADN sige seulement dans le noyau et les mitochondries. La structure de l'ADN a t lucide par WATSON et CRICK (1953). Cette dcouverte est capitale, car elle a permis de comprendre les mcanismes de base de la vie et de l'hrdit. De plus, elle a autoris le dveloppement ultrieur d'une branche scientifique nouvelle dont la place est aujourd'hui majeure : la biologie molculaire. L'ADN est constitu de deux chanes s'enroulant l'une autour de l'autre pour raliser une double hlice. L'ADN est comparable une chelle dont les montants sont faits de dsoxyribose et d'acide phosphorique altern, alors que les barreaux sont forms par des paires de bases puriques et pyrimidiques. L'adnine est toujours couple la thymine, la guanine est toujours couple la cytosine. La structure de l'ADN est reprsente sur les figures 1 et 2.
  • 39. 34 Notions essentielles de gntique Figure 1 - LA STRUCTURE EN DOUBLE HELICE DE L'ADN Dessin original de Watson et Crick Figure 2 - DTAIL DE LA STRUCTURE DE L'ADN On peut considrer la molcule d'ADN comme une chelle dont les montants sont forms par du dsoxyribode (D) et de l'acide phosphorique (P) et dont les barreaux sont forms par des bases puriques et pyrimidiques : adnine (A), guanine (G), cytosine (C), thymine (T).
  • 40. Les gnes de structure 35 L'ADN est le support des caractres hrditaires ou gnes. L'ARN a un aspect analogue celui de l'ADN, le dsoxyribose tant remplac par le ribose et la thymine par l'uracile. La cellule contient trois varits principales d'ARN : * L'ARN messager ou ARNm. * L'ARN ribosomal ou ARNr. * L'ARN de transfert ou ARNt. B. LES GENES DE STRUCTURE Les gnes sont ports par les chromosomes. Chaque gne est un segment d'ADN constituant une unit fonctionnelle. On distingue les gnes de structure et les gnes de rgulation. Les gnes ne reprsentent que 5 % de la totalit de l'ADN. Une autre petite partie de l'ADN est implique dans la synthse des trois ARN : messager, ribosomal et de transfert. Plus de 90 % de l'ADN n'a pas de rle dmontr, en l'tat actuel de nos connaissances. Chaque gne de structure est form de portions actives codantes, nommes exons, alternant avec des portions inactives, de rle nul ou inconnu, nommes introns. La fonction du gne de structure est de commander la fabrication par la cellule d'une protine prcise qui va, selon le cas, rester intra-cellulaire, gagner la membrane cellulaire ou passer dans le milieu extra-cellulaire. On dit que le gne code pour cette protine. Nos connaissances sur le gnome (ensemble des gnes humains) ont normment progress, au cours des dix dernires annes, grce aux techniques de biologie molculaire. On sait aujourd'hui : * Isoler un gne. * Amplifier ce gne pour obtenir des milliards d'exemplaires. * Squencer le gne, c'est--dire tablir l'ordre exact des nuclotides qui le composent. * Localiser prcisment ce gne. La cartographie du gnome humain, qui consiste dterminer la place de tous les gnes sur les divers chromosomes, est en cours d'achvement. On sait que le nombre de gnes est voisin de 32 000 (PENNISI 2001), ce qui est infrieur aux prvisions qui variaient entre 50 000 et 100 000. Parmi ces gnes, environ 85 % sont monomorphes, identiques chez tous les sujets, et environ 15 % sont polymorphes, variables d'un sujet l'autre. C'est pourquoi les yeux peuvent tre marrons, noirs, gris, verts ou bleus. C'est pourquoi les cheveux peuvent tre bruns, roux, chtains ou blonds. Chacun des 32 000 gnes a une place dfinie, toujours le mme chez tous les individus, sur un chromosome prcis. Cette place est nomme locus. Les gnes polymorphes pouvant occuper ce locus sont appels gnes allles. Par exemple, les gnes des groupes sanguins ABO sont situs sur un seul locus sur le chromosome 9. Ce locus est occup par un des quatre allles Al, A, B ou O et par un seul (figure 3). Les gnes s'expriment par l'intermdiaire des protines pour lesquelles ils codent. On a longtemps cru que chaque gne codait pour une
  • 41. 36 Notions essentielles de gntique Figure 3 - LES GNES ABO A B O Aucun Allles Htrozygotie A1 domine O Groupe sanguin A1 A + A1 B Homozygotie pour A Groupe sanguin A2 A A1 Antignes Homozygotie pour O Groupe sanguin O Htrozygotie A1 et B sont codominants Groupe sanguin A1B protine. On sait aujourd'hui que certains gnes sont muets et ne s'expriment pas. On sait aussi que certains gnes peuvent coder pour plusieurs protines, par des mcanismes qui seront expliqus plus loin (EZZEL 2000). Finalement le nombre de protines dpasse largement celui des gnes, se situant environ au triple (CLAVERIE 2001). Environ 5 000 gnes sont polymorphes, la plupart modrment comme les gnes ABO, quelques-unes intensment comme les gnes HLA ou les gnes des mucines intestinales. Ce polymorphisme se rpercute au niveau des protines. Si 15 000 protines prsentent deux, trois, quatre et parfois dix ou cinquante variants, on conoit aisment qu'on ne rencontre jamais deux individus possdant en totalit les mmes protines, l'exception des jumeaux monozygotes.
  • 42. Du gne la protine 37 Parmi les gnes polymorphes se placent les gnes qui codent pour certaines enzymes et certaines mucines intestinales, ce qui se traduit au niveau de la protine par des alloenzymes et des allomucines. Les diffrences de structure induisent frquemment des diffrences dans l'efficacit. L'alloenzyme A (ou l'allomucine A) prsente chez un individu sera plus efficace dans sa fonction spcifique que l'alloenzyme B (ou l'allomucine B) prsente chez un autre individu. Chacun de nous dispose ainsi d'un bagage gntique avec des points forts et des points faibles. Les gnes vont toujours par paire, chaque locus tant reprsent deux fois, avec un locus sur le chromosome d'origine paternelle et un locus sur le chromosome d'origine maternelle. Certains gnes s'expriment toujours, mme lorsqu'ils sont en simple exemplaire. Ce sont les gnes dominants. D'autres gnes ont leur expression masque par celle d'un gne dominant et ne s'expriment que s'ils sont en double exemplaire. Ce sont les gnes rcessifs. Un caractre hrditaire peut rester non exprim pendant plusieurs gnrations lorsqu'il est gouvern par un gne rcessif. Ainsi une personne peut avoir des yeux bleus, alors que son pre et sa mre ont les yeux marron. Ceci indique la prsence chez le pre et chez la mre d'un gne rcessif bleu domin par le gne marron . L'enfant a hrit de deux gnes bleus , qui peuvent ainsi s'exprimer. Lorsqu'un individu possde sur les deux chromosomes homologues le mme allle, on dit qu'il est homozygote. Lorsqu'il possde deux allles diffrents , on dit qu'il est htrozygote. C. DU GNE LA PROTINE L'ADN du gne de structure fournit une information gntique qui doit tre utilise pour aboutir la synthse d'une protine. Il faut passer du langage nuclique au langage protidique : * Le langage nuclique est form de mots de trois lettres appels nuclotides ou triplets. Les lettres sont formes par les bases : adnine = A, thymine = T, cytosine = C, guanine = G. Le nombre de triplets possibles est gal 43, soit 64. * Le langage protique est constitu par les acides amins, au nombre de 20 possibles. * Un triplet correspond un acide amin. Certains acides amins correspondent un seul triplet. Par exemple : Mthionine = TAC. D'autres acides amins correspondent plusieurs triplets. Par exemple : Arginine = CCA, GCG, GCT, GCC, TCT, TCC. Le code qui tablit la correspondance entre triplets et acides amins est prsent sur le tableau I. Ce code est universel. Il est le mme pour toutes les espces animales et vgtales connues. Le processus qui permet le passage du gne la protine comporte plusieurs tapes. 1) La transcription L'ADN est une molcule trs lourde, empaquete dans l'histone, qui ne peut quitter le noyau. Pour rendre accessible l'ADN, les histones sont
  • 43. Notions essentielles de gntique 38 Tableau I - LE CODE GNTIQUE Correspondance entre les codons de l'ARN et les acides amins : U = Uracile C = Cytosine A = Adnine G = Guanine La signification des abrviations pour les divers acides amins est prsente sur le tableau XVIII. UUU UUC UCU UCC UAU UAC UGU UGC UUA UUG UCA UCG UAA UAG UGA UGG CUU CUC CCU CCC CAU CAC CGU CGC CUA CUG CCA CCG CAA CAG CGA CGG = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = Phe Phe Ser Ser Tyr Tyr Cys Cys Leu Leu Ser Ser Arrt Arrt Arrt Trp Leu Leu Pro Pro His His Arg Arg Leu Leu Pro Pro Gln Gln Arg Arg AUU AUC ACU ACC AAU AAC AGU AGC AUA AUG ACA ACG AAA AAG AGA AGG GUU GUC GCU GCC GAU GAC GGU GGC GUA GUG GCA GCG GAA GAG GGA GGG = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = = Ile Ile Thr Thr Asn Asn Ser Ser Ile Met ou arrt Thr Thr Lys Lys Arg Arg Val Val Ala Ala Asp Asp Gly Gly Val Val ou arrt Ala Ala Glu Glu Gly Gly modifies par actylation, phosphorylation ou mthylation. Le message correspondant un gne va tre recueilli par une molcule plus lgre, l'ARN prmessager (pm). Celui-ci est synthtis dans le noyau. Il va se mettre au contact d'une squence d'ADN sur une des deux chanes ou brins d'ADN. Seul ce brin est copi. C'est la transcription. Le message reu par l'ARNpm est complmentaire de la squence d'ADN copie. A, T, C ou G sur l'ADN sont respectivement transcrits par U, A, G et C. Ce phnomne est illustr sur la figure 4. chaque triplet sur l'ADN rpond un codon sur l'ARNpm. La transcription se droule jusqu' ce qu'un signal de terminaison ATT, ATC ou ACT vienne l'arrter. 2) La maturation L'ARNpm contient des rgions utiles, codantes, appeles exons et des rgions inutiles, non codantes, appeles introns, auxquelles il faut ajouter ses deux extrmits. Sous l'action d'enzymes, les parties inutiles sont excises et
  • 44. Du gne la protine 39 Figure 4 - LA TRANSCRIPTION les parties utiles sont soudes les unes aux autres. Cette excision/pissage transforme l'ARNpm en ARNm. C'est la maturation. L'ARNm quitte le noyau en traversant les pores de la membrane nuclaire et passe dans le cytoplasme.
  • 45. 40 Notions essentielles de gntique Figure 5 - L'ARN DE TRANSFERT Lorsque tous les exons de l'ARNpm sont conservs dans l'ARNm, on parle d'pissage constitutionnel. Mais certains exons peuvent tre limins, avec des variations d'une cellule une autre. Ce processus est appel pissage alternatif (SCHWEIGHOFFER 2002). Il est un des moyens qui permet un gne de coder pour plusieurs protines. 3) La traduction ce stade interviennent les ribosomes et l'ARN de transfert (ARNt). Les ribosomes sont constitus par des protines et de l'ARN ribosomal (ARNr). Chaque ribosome est form de deux sous-units nommes 30 S et
  • 46. Du gne la protine 41 Figure 6 - LA SYNTHSE DES PROTINES CHEZ LES EUCARYOTES 50 S. L'ARNt est une structure en forme de feuille de trfle (figure 5). Il prsente au sommet de la foliole centrale une squence de trois bases appele anticodon. L'ARNm se fixe sur les sous-units 30 S de quatre ou cinq ribosomes disposs en chane. Chaque codon de l'ARNm va mobiliser un anticodon qui en est complmentaire. Ainsi le codon GCU va mobiliser un anticodon CGA. L'ARNt vient accrocher un acide amin correspondant son anticodon la sous-unit 50 S du ribosome. C'est la traduction. Les ribosomes se succdent pour aller au contact de l'ARNm, lire l'information et se dtacher pour cder la place d'autres ribosomes. Quand survient sur la molcule d'ARNm les codons terminaux UAA, UAG ou UGA, la lecture s'achve et le ribosome se scinde en ses deux sous-units 30 S et 50 S, libres pour de nouvelles lectures. Une minute et demi suffit pour traduire une squence de 140 codons et
  • 47. 42 Notions essentielles de gntique obtenir une protine de 140 acides amins. L'ensemble des phnomnes est synthtis sur la figure 6, que nous avons emprunte comme certaines prcdentes un excellent ouvrage de ROBERT (1983) que le lecteur pourra consulter, s'il dsire des connaissances plus approfondies. 4) Aprs la traduction Les protines peuvent subir certaines modifications, comme la phosphorylation ou la glycosylation, trs importantes pour permettre leurs fonctions. En somme Pour aller du gne la protine, le cheminement est le suivant : ADN =====> ARN =====> Protine Cette notion a t rige en vritable dogme par les biologistes. Elle s'est avre utilisable en pratique dans la plupart des cas. Cependant certains travaux ont montr que ce dogme n'est pas infaillible : * Dans le cas des rtrovirus ARN, l'ARN peut tre transcrite en ADN qui sera exprim dans les cellules infectes, sous l'action d'une enzyme, la transcriptase inverse (TEMIN 1984). D'autre part BELJANSKI (in NORDAU et BELJANSKI 1996) a montr que ce phnomne n'est pas limit aux rtrovirus. De petits ARN peuvent tre transcrits en ADN par la transcriptase inverse chez les virus, les bactries, les cellules vgtales, les cellules animales et les cellules humaines. * Certaines protines, les prions, seraient capables dans certaines conditions de se dupliquer par elles-mmes, sans avoir besoin de l'ADN et de l'ARN. Ces prions paraissent responsables de certaines maladies du systme nerveux, animales et humaines (DORMONT 1994). * D'autre part, le clonage qui a donn naissance la clbre brebis Dolly est au dpart bas sur l'introduction d'un noyau de cellules ges dans un cytoplasme de cellule jeune. Cette manuvre rajeunit le noyau qui devient capable de faire multiplier la cellule initiale jusqu' la formation d'un animal complet. Cette exprience indique que les protines du cytoplasme peuvent agir sur l'ADN du noyau (JANECEK 1997). D. LES GNES DE RGULATION L'expression des gnes de structure est augmente ou diminue par des gnes rgulateurs. JACOB et MONOD ont les premiers postul l'existence de tels gnes et leur hypothse a t confirme. Les principales rgions rgulatrices sont : * Le promoteur situ au voisinage immdiat du gne de structure. * Le modulateur situ distance du gne de structure. L'activation ou l'inhibition du gne de structure dpend de certaines protines qui se fixent ou se dtachent, au niveau de certaines zones prcises du promoteur et du rgulateur. La spcialisation des cellules dans l'organisme humain explique pour-
  • 48. Modifications possibles des gnes 43 quoi seuls certains gnes sont exprims, alors que d'autres sont compltement rprims et muets. Il est vident que l'hpatocyte (cellule du foie) et le neurone (cellule du systme nerveux) ont des fonctions trs loi