Etudiants ISFEC Saint-Paul Guingamp

La Bande dessinée Historique

Inventée en 1927, ce genre fut long à s’imposer. La bande dessinée se construit à l’origine sur des personnages très populaires (le sapeur Camembert et le canard Gédéon).

Dans les années 1930, apparaissent les BD américaines (comics) : Flash Gordon, Mickey, Mandrake… qui en arrivant en France vont impulser une nouvelle dynamique au genre. Quelques dates :

- 1929 : naissance de Tintin (de Georges Remi, qui deviendra Hergé) dans Le Petit Vingtième.

- 1945 : découverte en France des super-héros américains : Superman, Batman. - 1946 : Lucky Luke de Morris - 1949 : en réaction au succès des super-héros et sous couvert de protection morale, les

groupes de presse catholiques et communistes font voter une loi sur les publications destinées à la jeunesse : la création française s’en trouve limitée pendant une décennie.

- 1950 : parution et succès de Tintin et Spirou. - 1958 : Les Schtroumpfs de Peyo.

L’explosion éditoriale a lieu dans les années 1990, à la faveur de l’arrivée et de la

diffusion des mangas japonais. Aujourd’hui, la BD a acquis quelques lettres de noblesse – on lui consacre même des

salons littéraires – bien qu’elle ne soit pas toujours très bien considérée. Les genres de la BD Aujourd’hui, on trouve dans la BD tous les genres, tous les styles :

- adaptation de romans ou de films - historique - humoristique (Titeuf et Gaston) - policier (Black et Mortimer) - aventure (Tintin)

Certains auteurs-illustrateurs d’albums s’inspirent de la BD. Ainsi Yvan Pommaux

dans John Chatterton détective et Philippe Dupasquier dans Un pays loin d’ici, s’inspirent avec bonheur des procédés et de l’esthétique de la BD.

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La mise en page C’est la façon dont les éléments constitutifs de la BD sont organisés. Dans un livre classique, le texte est structuré en phrases, paragraphes, chapitres… Une BD s’organise, elle, généralement en planches, strip et cases.

- planche : page complète comprenant une ou plusieurs vignettes. - bande (ou strip) : succession horizontale de vignettes. - gouttière : espace entre les vignettes. - vignette : espace pris par le texte et l’illustration. - phylactère (ou bulles ou ballon) : comporte les paroles des personnages, leur

appendice étant dirigé vers le personnage qui parle. Pour les pensées ou les rêves, elles ont souvent une forme de nuage.

- bandeau (ou étiquette) : contient les textes des passages narratifs. Comme une voix off en cinéma, les pensées du personnage, ses commentaires ou ceux d’un narrateur peuvent s’insérer aussi dans l’étiquette. On appelle ce procédé, le récitatif.

bandeau bande planche gouttière phylactère vignette L’illustration Les plans servent à présenter de différentes façons les personnages de l’histoire tantôt vu de loin, tantôt vu de près. (actions, sentiments, intensité dramatique ou comique) Aussi, chaque case peut être traitée comme un tableau, une scène de théâtre, un plan cinématographique. Il existe différents types de plans :

- plan d’ensemble : sert à montrer tout un décor, permet une respiration dans le récit. - plan moyen : isole un personnage montré tout entier. - plan américain : se focalise sur l’action d’un personnage montré à mi-cuisses. - plan rapproché : personnage coupé au buste ou aux épaules, le lecteur est dans

l’action. - gros plan : permet de jouer sur l’émotion du lecteur en accentuant un détail.

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Les angles de vues servent, en contrôlant le regard du lecteur, à créer un rythme et à faire passer certaines sensations.

- angle de vue normal : angle de vision plus ou moins au niveau du sujet, il permet de l’observer de façon naturelle et objective mais pas forcément banale.

- plongée : l’œil regarde d’en haut, le personnage principal semble vulnérable, le lecteur est observateur.

- contre-plongée : l’œil regarde du dessous, exprime la supériorité du personnage, le lecteur est impliqué dans l’action.

Les cadres peuvent être :

- rectangulaire ou carré : forme la plus courante - verticale : pour les sujets verticaux ou pour donner une impression de chute, de

confinement, scène d’action, dynamisme. - horizontale (ou panoramique) : pour un paysage ou une vue d’ensemble, étalement,

exprime un sentiment d’isolement et de solitude. - formes diverses : pour attirer l’attention par rapport à une attitude, un jeu de scène

(ex : formes circulaires pour cerner le sujet) - cadre dans le cadre : présentation d’une action générale plus un détail de l’action pour

donner un effet de concentration de l’intérêt, l’intensité dramatique, procédé utilisé pour une narration parallèle de deux scènes éloignées, flash back, rêves, émotions, pensées.

Transcription de la parole, du bruit et des sentiments

- récitatif : informations situées dans le bandeau permettant une meilleure compréhension de l'action.

- onomatopée : mots ou icônes suggérant un bruit, une action, une pensée par imitation phonétique, graphique ou iconique. Les auteurs de BD ont donc créé tout un vocabulaire sonore plus ou moins accentué. (ex : GLOU GLOU, TIC TAC, VROUM)

- interjection : mot invariable, isolé, qui exprime un sentiment violent, une émotion, un ordre (ex : CHUT, AH)

- police d’écriture : plus les personnages élèveront la voix, plus le tracés des caractères et des contours augmenteront : de la conversation normale aux cris et vociférations (ex : vibration sonore rendue par le graphisme tremblé des caractères)

- ellipse : figure de style qui consiste à omettre un ou plusieurs éléments en principe nécessaires à la compréhension du texte, pour produire un effet de raccourci. Dans le cas de la BD, il s’agit d’images absentes qu’on doit comprendre et deviner.

- idéogramme : symbole graphique connu représentant une pensée ou un sentiment; le capitaine Haddock est un spécialiste de ces symboles très expressifs.

Idéogrammes

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Processus de création

Les étapes de création d'une bande dessinée dépendent des artistes et des œuvres. Par ailleurs, un cheminement général peut être évoqué:

− Synopsis: histoire ou idée originale ou inspirée d'une œuvre existante (littéraire ou cinématographique par exemple).

− Scénario: traitement détaillé de l'histoire. Il précise, planche par planche, le découpage de l'action, la position des personnages et présente les dialogues.

− Recherche graphique: le dessinateur travaille au style général. Il crée les personnages principaux et l'environnement dans lequel ils évoluent.

− Mise en page: choix des points de vue, des cadrages et de l'agencement des vignettes par planche.

− Crayonné: première ébauche du dessin. A partir de cette étape, le travail s'effectue généralement sur un support plus grand (format A2) que celui de la planche imprimée (format A4).

− Encrage: opération qui consiste à redessiner à l'encre les contours du crayonné et les ombres afin de donner au dessin un trait définitif. Au final, ce tracé sera imprimé. Les décors et phylactères sont ajoutés et positionnés lors de cette étape.

− Mise en couleur: le dessinateur choisi et applique la couleur aux différentes zones délimitées par les traits encrés (personnages, décors, vêtements).

− Couleur directe: l'encrage et la mise en couleur peuvent être réalisés lors d'une étape unique.

− Lettrage: le texte des dialogues et commentaires est encré sur les espaces laissés à cet effet lors de l'encrage de la planche. L'opération est répétée pour chaque langue dans laquelle l'histoire est publiée.

En fonction de l'œuvre, une même personne peut réaliser tout ou une partie du travail

de création: scénario, dessin, encrage. Le plus souvent le travail est partagé entre un scénariste et un dessinateur. Certaines étapes comme le lettrage ou la mise en couleur peuvent être confiées à des spécialistes. Mode de lecture spécifique

! La BD a un sens de lecture commun. Elle se lit de gauche à droite, et de haut en bas. Cette règle n’est pas toujours évidente pour les enfants de cycle 2 en phase d’apprentissage de la lecture. De même, les bulles (ou phylactères) sont orientées dans le même sens de lecture (de gauche à droite et de haut en bas).

! La succession des images forment une logique narrative. Dès lors, les bulles ont pour fonction essentielle de compléter les informations de l’encadré narratif. La transcription des bruits est faite par les onomatopées qui sont placées dans la bulle ou dans le décor.

! La BD est remarquable également par la présence d’un héros. Celui-ci ne vieillit pas, il garde les mêmes traits physiques. Il se caractérise par ce qu’il fait, par ses actions, donc par la fonction narrative qu’il remplit. Il se définit aussi par un nombre de traits graphiques et moraux qui font de lui un stéréotype.

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! Dans la BD, il existe 3 types de personnages :

- le personnage principal : il est essentiel au déroulement de l’histoire (Lucky Luke, Tintin, Gaston Lagaffe…).

- les personnages secondaires : ils ont pour fonction de mettre en valeur le héros en

révélant ses pensées et son caractère (Capitaine Haddock, les Dalton…).

- les figurants : ils visent à créer un effet de réel (les Duponts, la Castafiore, Panoramix…).

La BD à l’école Il est difficile d’intégrer la bande dessinée à l’école à cause de son image plus récréative. En effet, elle est considérée comme sous-littérature et doit se battre pour trouver sa place à l’école. Cependant, elle présente de nombreux intérêts :

• réconcilier les enfants en difficulté avec la littérature • familiariser l’enfant avec l’implicite • le lecteur est aussi co-créateur de sens • initiation à la lecture rétrospective (obligation de faire des rapprochements et

des retours en arrière pour comprendre l’histoire) Quelques pistes pédagogiques De nombreuses activités autour de la bande dessinée peuvent être mises en place :

! Création d’une BD : - intégration du vocabulaire utilisé autour de la BD - travailler sur les personnages (caractères, actions…)

- création de la BD selon le processus décrit précédemment ! Supprimer le texte d’une planche et le faire réécrire. Ensuite, on confronte les

différentes propositions. ! Créer la suite d’une histoire à partir de la première vignette. ! Créer une planche humoristique avec un gag. ! Remettre en ordre l’histoire selon une suite logique.

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La liste de référence

Cycle 3 du primaire (sélection 2005) : Bailly, Pierre , Maty, Vincent et Lapierre, Denis : Tranche de quartier, Ludo (volume 1) Dupuis Baudoin, Edmond : Piero Seuil Briggs, Raymond : Ethel et Ernest Grasset Bush, Wilhem : Max et Moritz L'école des Loisirs Chauvel, David et Alfred : Octave et le cachalot Delcourt Christin, P. et Mézière, J.C. : Bienvenue sur Alflolol, Valérian (volume 4) Dargaud Clarke et Gilson, François : Sortilèges, Mélusine (volume 1) Dupuis Coudray, Philippe : L'ours Barnabé, La nuit porte conseil Mango jeunesse De Brab : Super maman, Sac à puce (volume 1) Dupuis De Groot, Bob et Turck : Ce cher Wilkinson, Clifton (tome 1) Le Lombard Durrieux, Christian et Lapierre, Denis : Le roi des bobards, Oscar (volume 1) Dupuis Franquin, André : Le nid des marsupilamis, Spirou et Fantasio (volume 12) Dupuis Fred : Le Naufragé du A, Philémon (volume 2) Dargaud Hermann et Morphée : Hé, Nic, turêves ?, Nic (volume 1) Semic Leloup, Roger : Le trio de l'étrange, Yoko Tsuno (volume 1) Dupuis Loyer, Jean-Luc : Victor le voleur de lutins, Victor (volume1) Delcourt Mac Cay, Winsor : L'intégrale de Little Nemo in Slumberland, 1908-1910, Little Nemo (volume 3) Zenda-Glénat Omond, Eric et Chivard, Yoann : Toto l'ornithorynque et l'arbre magique, Toto l'ornithorynque (volume 1) Delcourt Pinchon, Joseph : Bécassine pendant la grande guerre, Bécassine (volume 3) Gautier-Languereau Prado, Miguelanxo : Pierre et le loup Casterman Rosinski et Van Hamme : Western Le Lombard Salma, Sergio : Mon premier tour du monde, Nathalie (volume 3) Casterman Saint Ogan, Alain : Zig, Puce et Alfred, Zig et Puce (volume 3) Glénat Trondheim, Lewis et Garcia, Sergio : Les trois chemins Delcourt Vehlmann, Fabien et Gwen : Le paradis des cailloux, Samedi et Dimanche (volume 1) Dargaud Zullo, Germano : Le génie de la boîte de raviolis La joie de lire