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d’équipements la Caraïbéenne Mai/Juin 2009 - N°5 l’Actualité du BTP en Martinique et Guadeloupe 10 € BTP - Transport - Manutention - Outillage CPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-1364 3 79300 5100 02 « Lʼeau cʼest la vie, lʼassainissement cʼest la dignité » Ban Ki-moon Secrétaire Général des Nations Unies ASSAINISSEMENT : le grand défi de nos îles… Lʼeau usée est-elle bien traitée ? Les stations dʼépuration sont-elles aux normes ? Qui doit les contrôler ? Quels effets sur la santé ?

La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

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Quidoitlescontrôler? «Lʼeaucʼestlavie, lʼassainissementcʼestladignité» Lʼeauuséeest-ellebientraitée? Lesstationsdʼépuration sont-ellesauxnormes? BanKi-moonSecrétaireGénéraldesNationsUnies l’ActualitéduBTPenMartiniqueetGuadeloupe 10€ Mai/Juin2009-N°5 BTP-Transport- Manutention-Outillage CPPAP:0110T89242-ISSN:1962-1364 3 79300 5100 02

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d’équipementsla CaraïbéenneMai/Juin 2009 - N°5

l’Actualité du BTP en Martinique et Guadeloupe

10 €

BTP - Transport - Manutention - OutillageCPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-1364

379300

510002

« Lʼeau cʼest la vie,lʼassainissement cʼest la dignité »

Ban Ki-moon Secrétaire Général des Nations Unies

ASSAINISSEMENT :le grand défi de nos îles…

Lʼeau usée est-elle bien traitée ?

Les stations dʼépurationsont-elles aux normes ?

Qui doit les contrôler ?

Quels effets sur la santé ?

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d’équipementsla Caraïbéenne

l’Actualité du BTP en Martinique et Guadeloupe

Matériel

d’occasion p50

d’équipementsla CaraïbéenneMars 2008 - N°2

l’Actualité du BTP en Martinique

10 €

BTP - Transport - Manutention - Outillage - Offres d’emplois

Transport de Granulats :

Où va-t-on ?

ENERGIE

« C’est en travaillant tous

ensemble que nous

arriverons à sortir

du piège énergé-

tique… »

Edouard Gamess :

Directeur du SMEM

Les entreprises

du BTP et la qualité

DOSSIER

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La Caraïbéenne d’EquipementsPropriété de PIMEDIAS SARL

34 rue Schœlcher97232 Le Lamentin

RCS Fort de France 483 314 928

Directeur de la Publication :P. PIED

Rédacteurs, Collaborateurs, Journa-listes et Pigistes :

Mike Irasque, Leïla Hamitouche, Antilla,Mélanie Maudet,…

Ce dossier eau à été réaliséen Martinique par Leîla H.et Guadeloupe par MM.

Maquette et Régie Publicitaire :PIMEDIAS SARL

Port.: 0696 73 26 26Tél.: 0596 75 54 31Fax : 0596 75 58 46

Mail : [email protected]

Impression :PRIM - Guadeloupe

CPPAP :0110T89242

INPI : 08/3548042ISSN N° : 1962-1364

« Lʼeau cʼest la vie,lʼassainissement cʼest la la préservation denotre espace naturel »…

Après notre dossier sur la gestion des déchets du BTP, nous nous intéressons à uneautre problématique en matière environnementale : l’assainissement.

- Où vont les eaux usées ?- Comment sont-elles traitées ?- Nos stations d’épurations sont-elles au normes ?- Qui finance ?- Quels sont les enjeux pour l'environnement et la santé des Martiniquais et Guadelou-péens…

Les acteurs de ce secteur d’activité vous en disent plus dans les pages qui suivent.

Nous tenons tout particulièrement à remercier Monsieur Patrick Lanes pour la réalisationde ce dossier. Il nous a fait prendre conscience que pour la préservation de nos espacesnaturels, de la qualité de l’eau…de notre santé, à nous martiniquais et guadeloupéens,qu’il faut avoir des gestes et actions à long et moyens termes et penser à nos enfants.

Vous trouverez dans ce magazine de quoi faire votre propre idée sur ce sujet avec lesinterventions et interviews aussi bien en Martinique qu’en Guadeloupe de personnessoucieuses de l’environnement de leur île…

Bonne lecturePhilippe PIED

Tél.: 0696 73 26 26

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ACTUALITE :

P.7

- Jean Lanes renforce son activité de démolition- Mecabam, Une nouvelle enseigne du groupe GBH- TUBULEX : Nouveau produit de l’industrie locale- l’Eau et la communication : « Communiquer pour amorcer le changement »

SOMMAIRE

MARTINIQUE

«L’eau c’est la vie, l’assainissement c’est la dignité» adéclaré Ban Ki-moon, Secrétaire Général des NationsUnies. 2008 a été l’année de l’assainissement.On peut penser que cela vise des pays parmi les pluspauvres du monde mais où en sommes-nous en Marti-nique ? Pour le savoir retrouvez les articles et interviewsdes principaux intervenants dans ce secteurs...

Madeleine Degrandmaison : Vous avez dit assainissement ?

Les communes responsables de l'assainissement non collectif

SOGEA MARTINIQUE : « Depuis 1947, nous avons construit ungrand nombre de stations d’épuration en Martinique. »

SEA : « Nous avons une mission d’acteur environnemental »

PROCAP : « Ce sont des métiers de passion ! »

D.D.E. : Contrôle des stations d’épuration : « L’évolution prends dutemps »

DSDS : De la DSDS au SPANC : Enfin un réel contrôle de l’assainis-sement non collectif ?

DIREN : « L’assainissement collectif ne coûte pas très cher »

Le Conseil Général de Martinique et l’Eau

l’ODE MARTINIQUE

D.A.F : Assainissement collectif : La mise en conformité est en marche

ODYSSI : « Nous envisageons d’étendre le réseau collectif »

SICSM : L’assainissement : Un enjeu stratégique pour le sud

SCCNO : Le Nord Caraïbe a son SPANC

l’ANC MORNE ROUGE : 70% d’administrés non-raccordés au réseaucollectif

Le SPANC d’Odyssi : Un précurseur

GUADELOUPE

La Guadeloupe, à l'échelle nationale, accuse des retards sé-rieux dans le domaine de l’eau. Sur les trente quatre stationsd'épuration implantées sur le territoire, neuf seulement sontautorisée et déclarées. La majorité des autres, rejette les eauxusées domestiques directement dans le milieu terrestre ou ma-ritime, sans le moindre traitement préalable, en raison de nom-breux disfonctionnements. Des rejets toxiques et polluants quiont inévitablement une influence sur la faune, la flore et lasanté de toute une population.

Comment rendre l'assainissement opérationnel et performanten Guadeloupe ?

DAF : La Guadeloupe mauvaise élève de l'Union Européenne

DSDS : Les limites des mini-stations

CAUE : "L'assainissement c'est le reflet de notre capacité à maîtri-ser l'aménagement du territoire"

OFFICE DE L’EAU GUADELOUPE : l’ODE de Guadeloupe afficheses ambitions

COMMUNE DE PORT-LOUIS : Une station d'épuration HQE

Saint-Barthélémy : Saint-Barthélemy donne l'exemple

L’ASSAINISSEMENT DE L’EAU

Numéro 5 - Mai/Juin 2009

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«Nous souhaitons renforcernotre activité démolition pourpouvoir répondre à un plus

large panel d’appels d’offres. L’activitédémolition a connu une certaine crois-sance suite au cyclone Dean et au trem-blement de terre du 29 novembre. Avecla dynamique de désenclavement et deréhabilitation notamment à Fort-de-France on note une part plus importantede ce segment pour les marchés publics.Par ailleurs nous sommes à un tournantoù on observe que les bâtiments viennentau bout de leur durée de vie, beaucoupont plus de cinquante ans » explique

Jean Lanes, Gérant de l’entreprise dumême nom.C’est au terme d’une tractation et d’unerecherche que la société a trouvé le ma-tériel adéquat. En effet Jean Lanes déte-nait déjà la pince, un élément de 2,5 T,qu’il fallait adapter à un engin. Devant lamultitude de possibilités c’est le modèle944 de la marque Liebherr qui a retenuson attention. Grâce à son bras qui atteint21m, le Liebherr 944 peut détruire un bâ-timent allant jusqu’à 8 étages. Un inves-tissement de plus de 505 000 euros.

« On observe que les bâtiments vien-nent au bout de leur durée de vie,beaucoup ont plus de cinquante ans »Pour l’utilisation de l’engin, deux desconducteurs les plus expérimentés deJean Lanes ont été formés par des ingé-nieurs venus spécialement pour l’occa-sion. L’entreprise Jean Lanes a déjà desolides références en démolition. L’an-cienne église du François ? C’est eux. Lecollège Renan, l’ancien centre péniten-tiaire de Fort-de-France ? Encore JeanLanes, pour ne citer que ces chantiersemblématiques. Avec ces 35 employéspermanents l’entreprise est présente surde nombreux chantiers d’importance

comme le réaménagement de l’échan-geur sur l’autoroute, ou l’aménagementen 2x2 voies de la route nationale de Tri-nité.

RéférencesL’équipement spécifique de la R 944 C Li-tronic Démolition, de près de 48 t, lui per-met d’atteindre une hauteur d’attaque de21 m.Ses outils de travail comprennent un brasprincipal fixe de démolition de 9,30 m delong, une flèche intermédiaire de 2,25 mainsi qu’un balancier de démolition de6,30 m.Afin d’assurer la sécurité de ses compo-sants, cette pelle dispose de série d’uneprotection des tiges de piston sur le vérinde godet et d’accouplements protégés auniveau du dispositif d’attache rapide. Lerayon d’action est de 360° exploitablesans affecter la stabilité et la portée.

Caractéristiques techniquesPoids en ordre de marche :

47 000 - 58 200 kgPuissance moteur :

190 kW/258 PS (ISO 9249)Capacité du godet rétro : 1,00 - 2,50 m³

Terrassement, VRD, démolition tellessont les activités de l’entreprise JeanLanes spécialisée dans les travauxpublics. Cette année elle va fêter ses20 ans et souhaite renforcer son dépar-

tement démolition. Ainsi l’entreprise a fait l’acquisi-tion en janvier d’un nouvel outil, le deuxième du genreen Martinique : une pelle hydraulique équipée d’unbras de démolition à pince pouvant atteindre 21m.

� MARTINIQUE

8 étages en un coup de pelle, Jean Lanesrenforce son activité de démolition

Par Leïla Hamitouche

Jean Lanes

d’équipementsla Caraïbéenne

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Actualité

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UN ESPACEQUALITATIFMecabam ac-cueille sesclients dansun showroommatériels de350 m2 avecun espacemagasin 100% climatisé.Les profes-

sionnels bénéficient d’une disponibi-lité de stock sans précédent, d’unatelier très bien équipé... le tout dansun bâtiment entièrement rénové et fa-cilement accessible avec ses 25places de parking.

DES CONSEILS ET SERVICESSUR-MESUREOutre ses conseillers, Mecabam s’est

doté d’uneéquipe det e c h n i -ciens sedéplaçantégalementsur sitepour l’ins-tallation dumatériel, le

dépannage et la formation àl’utilisation des différents équi-pements et matériels fournis.Mecabam propose égalementdes solutions de financement,une formule de contrat d’entre-tien ainsi qu’un programme defidélité attractif.

UN GRAND CHOIX DE MATÉ-RIELS DE MARQUESLes matériels proposés par Me-cabam sont issus de grandesmarques garantissant leur qua-lité et leur fiabilité : CAT, Botta-rini, Kärcher, Usag, Europa,Tubesca, Getrac, Rest’agraf,Ravaglioli... Les professionnelsbénéficient ainsi d’un grandchoix parmi les différentes fa-milles de produits à un très bonrapport qualité-prix : outillage àmain, groupes électrogènes, ca-bines de peinture, filtration etmatériel pour la carrosserie,équipements de diagnostic,consommables (papier, ad blue,liquide de refroidissement...)...

Destiné aux professionnels de l’automo-bile, aux transporteurs, artisans, socié-tés de nettoyage, industriels... le maga-sin Mecabam a ouvert ses portes findécembre 2008 dans la zone Acajou-

Californie au Lamentin, l’inauguration c’est déroulée cejeudi 23 avril avec la présence des responsables italiensde marques prestigieuses…

� MECABAM

Des solutions d’équipementet d’outillage pour les pros.

Frédéric Lefèvre,directeur adjoint

Plus de 300 personnes…

Jérome Dorn, Directeur(photo Gérard Germain)

ACTUALITÉ…INAUGURATION

…les responsables Italiens venusspécialement pour l’occasion

Tous les outils pour les professionnels…

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Tubulex :Nouveau produit de l’industrie locale

Quelques mois après avoirprésenté un nouveau sys-tème écologique d’assai-

nissement à base de copeaux denoix de coco (voir article plus loindans ce journal), le Groupe Caiali(Cotram, Procap, Cabex) s’est lancédans la fabrication de gaines, desti-nées à protéger les différents câblesenterrés lors des constructions d’im-meubles et de maisons. Eu égardaux contraintes de faire venir cesgaines de l’hexagone (délais d’ap-

provisionnement, frais d’approche) et« désireux de contribuer à la promo-tion du tissu industriel local », PatrickLanes et ses collaborateurs ontdécidé de s’impliquer dans leur fabri-cation en Martinique.

La société Tubulex a donc inau-guré, le 26 mars dernier, une nou-velle entité industrielle, installée enMartinique donc, et destinée à lafabrication de ces gaines (de diffé-rents diamètres et pour des utilisa-tions multiples).

Rouges pour l’électricité, vertespour les télécommunications etbleues pour l’eau, les gainesTubulex offrent une résistance àl’écrasement de 45kg/cm2 en des-sous de 23 degrés (norme euro-péenne) et leur température maxi-mum d’utilisation en régime perma-nent est de 60 degrés. Avec la fabri-cation de ces gaines en Martinique,Tubulex offre ainsi aux acteurs duBTP une capacité de réponse rapideà leurs demandes, une disponibilité

La protection des câbles et réseaux enterrés (électriques, circuits d’eau,télécommunications) est un des soucis majeurs des professionnels dusecteur de la construction et du bâtiment. En Martinique – et dans les

zones géographiques soumises aux mêmes aléas – les risques sismiques et au-tres cyclones incitent donc à un enfouissement renforcé.

Gaine (DR)

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ACTUALITÉ…INNOVATION

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des différents produits, avec un stockpermanent en Martinique, et unequalité répondant aux exigenceseuropéennes. En outre, nouveau PIL(Produit de l’industrie locale), cesgaines sont en cours d’obtention dela norme NF, et, soucieux de l’envi-ronnement, les dirigeants de l’entre-prise annoncent d’ores et déjà une «démarche de certification et un recy-clage organisé et structuré ».

Terminons donc sur ces mots dePatrick Lanes, extraits de son dis-cours d’inauguration de la sociétéTubulex : « Il s’agit de prendre un

pari sur l’avenir. Dans une situationde crise économique, c’est pour nousprendre le pari de créer des emploisici, de transformer la matière pre-mière ici et de favoriser le dévelop-pement d’une véritable valeur ajoutéelocale. Parce qu’il faut tenir comptede la nécessité pour nos îles d’inté-grer ces technologies modernes ànotre développement. »

Mike Irasque. ��

Inauguration (DR)

Unité industrielle (DR)

Patrick Lanes (DR)

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Quel est l’intérêt de communi-quer sur l’eau ?L’eau est une ressource qui se par-tage. Qu’il s’agisse d’eau potable,de récupération d’eau de pluie oude traitement des eaux usées,notre comportement individuel a uncoût et des conséquences directessur la collectivité. Chaque fois quenous consommons sans compter,ce n’est pas seulement notre pro-pre budget que nous handicapons,mais aussi les investissements denotre commune, de notre région, etplus largement de toute l’île. Cetteprise de conscience collective nepeut se faire qu’au travers de l’édu-cation pour sensibiliser les plusjeunes et de la communicationpour éveiller l’ensemble de la po-pulation. Il faut aider tout un cha-cun à apprécier l’eau, la respecteret à prendre conscience que lecomportement individuel a des ef-fets directs sur le bien public, àl’image de l’effet papillon, dont lebattement d’ailes a des répercus-sions insoupçonnées. Communi-quer, c’est favoriser cette prise deconscience, c’est aider à mieuxcomprendre et tendre à modifierles comportements de façon dura-ble.

Quel est le vrai problème del’eau ?En Martinique l’histoire de l’eau atoujours été un sujet sensible etl’action historique d’AlphonseJean-Joseph dans les années1950 a permis d’apporter l’eaudans tous les foyers, notammentdans le Sud de la Martinique. Maisdepuis, le plus gros danger quinous guette, c’est oublier, en ou-vrant le robinet, à quel point cetteeau est un bien rare et précieux.Difficile pour chacun d’apprécierl’importance du travail pour amenerune eau de qualité à domicile. Pireencore, difficile d’évaluer les inves-tissements nécessaires pour re-tourner l’eau à la nature après sonutilisation, en l’ayant traitée adé-quatement. Pendant des décennies, nousavons considéré que le tout àl’égout était la solution unique etabsolue pour traiter nos eauxusées. Les populations se déve-loppaient, les périphéries se peu-plaient, et il nous semblait normal,voire banal, que nos eaux uséessoient prises en charge par la col-lectivité. Mais depuis quelques an-nées, les déficits gigantesques desgrandes villes, l’état inquiétant desréseaux d’égouts et les coûts ex-

ponentiels de leur entretien ontamené de véritables questionne-ments sur notre politique de l’eau.Nous ne pouvions plus considérerque les systèmes individuels detraitement d’eaux usées (parexemple fosses septiques +champs d’épurations) soient dessystèmes temporaires en attendantl’arrivée du tout à l’égout. C’est ledébut d’un gros changement d’étatd’esprit qui a bouleversé tous lespays occidentaux, amenant àconsidérer les traitements indivi-duels comme des solutions perma-nentes et durables. En France eten Martinique notamment, les col-lectivités ont eu la charge d’établirdes zonages de traitement collectifet d’assainissement non collectif.Mais qui dit assainissement, dit im-pérativement évaluation et entre-tien des systèmes. L’évaluation,tout d’abord, signifie accepterqu’un représentant des autoritésvienne chez vous vérifier l’efficacitéde votre système de traitement deseaux usées et puisse vous deman-der une mise aux normes en vi-gueur si tel n’est pas le cas. Il fautsavoir que plus de 90% des instal-lations autonomes sont considé-rées comme non conformes enMartinique. Et même si votre sys-

L’eau est une question de gestion dela ressource publique autant que degestion des attitudes individuelles.Annie Condamino, directrice del’agence de publicité Publicara en

Martinique est spécialiste en communicationcomportementale : « Face à notre consomma-tion d’eau, la communication occupera uneplace essentielle pour influencer nos habitudes,nos attitudes mais surtout pour favoriser notreprise de conscience collective ».

� COMMUNICATION sur L’EAU« Communiquer pour amorcer le changement »

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L’EAU ET LA COMMUNICATION

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tème est efficace, il devra être suivi,entretenu, vidangé périodiquementpour s’assurer que l’eau rejetée soittraitée selon les normes en vigueur.Autant de dépenses peu ou pas pré-vues, autant de questionnementsauxquels il faudra répondre, autantd’efforts individuels qu’il faudra ac-cepter pour appliquer la loi et proté-ger la nature.

Pourquoi communiquer mainte-nant ?Pourquoi se conformer aux normesenvironnementales si on en consi-dère uniquement les coûts et les dés-agréments ? Comment accepter defaire un effort si on n’en comprendpas la finalité ? Voilà déjà deuxbonnes raisons de communiquer !Pour permettre à chacun de mieuxcomprendre l’importance de songeste et de l’application de la législa-tion. Par ailleurs, n’oublions pas que laqualité des eaux de baignade enMartinique dépend de ce qu’on ren-voie à la mer à travers nos eauxusées et que les normes euro-péennes s’appliquent déjà ici. Nepas s’intéresser aux eaux usées,

c’est accepter une bombe à retarde-ment qui pourra être dommageablepour notre économie touristique,notre qualité de vie et notre environ-nement. Après nos rivières, risque-rons-nous de laisser mourir notrelittoral ?De plus notre consommation d’eaupotable est considérable. Il fautd’ores et déjà changer nos habitudeset apprendre à utiliser l’eau avec par-cimonie pour assurer la pérennité dela ressource dans des conditions in-sulaires. Voilà pourquoi communiquer devientprimordial et urgent : pour accompa-gner les collectivités dans la présen-tation de leurs grandes orientationsaux citoyens, pour expliquer leschoix et favoriser un véritable chan-gement de comportement face ànotre consommation d’eau. Ce n’estpas uniquement communiquer pourinformer, mais communiquer poursensibiliser, mobiliser et changer noshabitudes. Favoriser une prise deconscience collective et intervenir surle partage de nos valeurs indivi-duelles.

Que peut-on attendre de la com-

munication sur notre comporte-ment ?Modifier les comportements est unespécialité en matière de communica-tion. On parle généralement de com-munication sociétale ou dechangements de comportement.Cette spécialité s’appuie sur cer-taines techniques traditionnelles depublicité mais elle répond en plus àdes règles et des étapes précises.Celles-ci visent dans un premiertemps à établir un consensus socialen partageant les grands enjeuxd’une problématique, puis à travaillerpar étape les changements indivi-duels en tenant compte des groupesd’influences, des modes et ten-dances, des leaders d’opinions, desmajorités silencieuses et enfin desréfractaires. La communication so-ciétale n’obtient des résultats dura-bles qu’à l’aide de temps –il fautprévoir au moins 3 ans pour obtenirdes changements pérennes- et deconvergence de moyens (publicité demasse, relations presse, communi-cation événementielle, coercition,etc.). C’est ainsi que nous avons ac-cepté de grands changements : ac-crocher notre ceinture de sécurité enconduisant, ne plus fumer dans deslieux publics ou trier nos déchets re-cyclables. Dans le même registre,nous accepterons assurément d’êtreresponsable de nos rejets d’eauxusées, de notre consommation d’eau

potable ou de la récu-pération de nos eauxde pluies. Investir encommunication com-portementale, c’estmaintenir la qualitéde la ressource« eau » et assureravec conviction indi-viduelle autant quecollective, « l’avenirde l’eau », commel’écrit Erik Orsenna.C’est le grand défides prochaines an-nées.

“Ne pas s’intéresser aux eaux usées, c’est accepter unebombe à retardement qui pourra être dommageable pournotre économie touristique, notre qualité de vie et notreenvironnement…”

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 13 - Mai/Juin 2009

Page 14: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

Priorité à l’assainissement

DOSSIER ASSAINISSEMENT : MARTINIQUE

Pendant des années l’accent aété mis sur l’approvisionne-ment en eau. Il était alors né-

cessaire de créer des réseaux d’eaupotable. L’assainissement n’étaitpas prioritaire, l’écologie n’était pasun thème à la mode. A présent quel’eau coule dans tous les robinetsen abondance, quoique nousconnaissions des périodes de sé-cheresse, c’est devenu une préoc-cupation aussi bien en Martiniquequ’au niveau national.

L’ASSAINISSEMENT EST ENCAUSE DANS LA DÉGRADATIONDE LA QUALITÉ DE NOS EAUX

Nous sommes concernés en premierlieu : la dégradation de la qualité denos eaux devient inquiétante. Mers, ri-vières reçoivent nos eaux usées sou-vent sans traitement préalable. Laqualité des eaux de baignade, suiviepar la DSDS, n’a de cesse de se dé-grader et les mauvaises conditionsd’assainissement jouent un rôle im-portant dans ce constat.

Un même constat pour l’AC etl’ANC60% de la population disposerait d’unsystème d’assainissement individuel,parmi eux 90% fonctionnent mal ou

pas du tout. Par ailleurs les stationsd’épurations, dont certaines ont plusde vingt ans, nécessitent une réhabili-tation et la construction de structuresneuves. Les industries commencent às’équiper, en 2002 le comité de bassindéplorait leur manque d’implicationdans la préservation de la qualité denos eaux. Aujourd’hui, elles ont pro-gressé dans la mise en œuvre de cesdispositifs.

Il y a 282 stations d’épuration en 2003,86 dépendent des autorités publiques.80% d’entre elles ont plus de 15 ans,les premières auraient été construitesdans les années soixante-dix. LeConseil général assiste les exploitantsdepuis 1992, et effectue un audit an-nuel ou bi-annuel dans lequel il ana-lyse l’état de certaines steps. Dansson dernier audit de 2008 il observe« une dégradation des installations(génie civil âgé, équipements enpanne…) depuis 3 ans sur l’ensembledu parc », par ailleurs seuls 58% desrejets d’épuration seraient conformes.

DES CONTRÔLES MIS EN PLACETARDIVEMENT

Les services de l’Etat malgré les mis-sions qui leur incombaient ont com-mencé à exercer un réel contrôle en2002. DAF, DIREN, DDE… la policede l’eau a dressé un état des lieux in-quiétant en 2005. Les budgets à mo-biliser sont colossaux, on parle de plusde 4 millions d’euros (hors coûts detransfert entre les stations et d’exten-sion ou de réalisation de nouvellesstations), pour l’assainissement c’estplus de 200 millions d’euros. La com-pétence « eau » est alors transféréeaux syndicats de communes qui réali-sent l’ampleur de la tâche.

Pour l’ANC, la DIREN constate que« la plupart des martiniquais ont seu-lement une installation équipée d’unefosse, sans système d’épandage. »Les systèmes d’assainissement auto-nome sont souvent défaillants du faitd’une mauvaise conception ou d’unentretien insuffisant. Par ailleurs, nom-breux sont les foyers qui rejettent di-rectement les eaux usées dans lemilieu naturel sans aucun traitement.

L’ANC conforme en 2012 ?5 SPANC ont été créés entre 2006 et2008. Ils sont rattachés au syndicat decommunes (excepté celui du Morne-Rouge qui est communal). Leur pro-gramme est chargé : étude etinspection des installations neuves,analyse de l’existant, contrôle sur lamise aux normes des installations etéventuellement entretien. D’ici 2012les foyers devront obligatoirement êtreéquipés de systèmes d’assainisse-ment performant.

L’assainissement : un marché por-teurLes entreprises spécialisées dans l’as-sainissement devraient connaître uneactivité croissante dans les années àvenir. C’est un marché alléchant quis’ouvre, à condition que les budgetssoient dégagés par les exploitants.Pourtant, le secteur serait assez peu

« L’eau c’est la vie, l’assainissement c’est la dignité » a déclaré Ban Ki-moon secrétaire général des nations unies. 2008 a été l’année de l’assainissement. On peut penser que cela vise des pays parmi les plus pauvres du monde mais où en sommes-nous en Martinique ?

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 14 - Mai/Juin 2009

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La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 15 - Mai/Juin 2009

professionnalisé de l’aveu mêmedes entreprises. En Martinique, il y a une vingtaine desociétés spécialisées dans l’assai-nissement, sans compter les plom-biers qui interviennent fréquemmentdans la pose de systèmes d’assai-nissement autonomes. Dans cecontexte, il faut que les services pu-blics assurent une mission decontrôle accrue. L’enjeu étant d’avoirdes équipements performants cor-rectement installés et entretenus.Sous peu, les vidangeurs serontsoumis à un agrément et on parle decréer un agrément pour les installa-teurs.

Un schéma directeur d’assainissement en 2011En 2009, afin de rendre les actions engagées pluscohérentes le Conseil Général devrait initier leSchéma Directeur d’Assainissement de la Martinique.Il faudra au moins 2 ans pour le finaliser.L’élaboration de ce schéma sera menée en partena-riat avec l’Office de l’Eau et l’ensemble des acteursde l’eau Le Schéma Directeur d’Assainissement(SDAM) vise à définir une politique de l’assainisse-ment commune et cohérente sur le territoire pour unepériode de 15 ans.Il concerne l’assainissement des eaux usées do-mestiques (collectif, autonome) et industrielles.Ce Schéma Directeur d’Assainissement a pour ob-jectifs principaux :- la mise en conformité réglementaire,- le renforcement de la qualité des milieux,- la gestion et le suivi des systèmes d’assainisse-ment,- l’optimisation des aides aux maîtres d’ouvrages.

Le cadre législatif Les lois sur l’eau se succèdent en France, il faut at-tendre celle de 1992 pour en connaître l’applicationen Martinique.

- La directive européenne « assainissement » du 21mai 1991 ERU (eau résiduaire urbaine) impose unéchéancier de collecte et de traitement des eaux.

- Le SDAGE instauré par la loi sur l’eau du 3 janvier1992 a été approuvé en 2002 en martinique. Il fixeles orientations fondamentales d’une gestion équili-brée et durable de la ressource en eau et comporte5 orientations fondamentales :La ressource et les usages : « Prendre en compte lasécurisation, la régulation et la diversification de laressource pour répondre aux besoins sans porter at-teinte aux milieux, avec le souci d’un développementdurable »

La qualité des eaux et la santé publique : « Améliorer

la qualité des eaux dans un souci de santé publique,de qualité de vie et de sauvegarde de la vie aqua-tique »La gestion des milieux aquatiques, en termes de re-conquête et de protection : « Sauvegarder, valoriseret entretenir les milieux aquatiques terrestres, litto-raux et marins »La prévention des risques par la prise en compte glo-bale du bassin versant : « Améliorer la prévention etla gestion collective de risques au sein d’une ap-proche globale par bassin versant »L’organisation de la gestion et la définition d’outilsadaptés : « Structurer et coordonner la gestion de lapolitique de l’eau et des données relatives à l’eau ».

Le prochain SDAGE qui devrait être approuvé en dé-cembre comporte sensiblement les mêmes orienta-tions.

- La Directive Cadre sur l’Eau adoptée par le parle-ment européen le 23 octobre 2000 fixe comme ob-jectif l’atteinte du bon état écologique des milieuxaquatiques en 2015. Un objectif qui risque de nepas être atteint en Martinique.

- En 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiquescréé des outils pour atteindre un bon état écologiquede nos eaux.

Où est prélevée l’eau potable ?L‘eau que nous consommons provient à 94% des ri-vières et à 6% des nappes.

La consommation de l’eau en Martinique par an :- Domestique : 40 millions de m3- Agricole : 15 millions de m3- Industrielle : 8 millions de m3En moyenne : 281 l/hab/j (tous usages confondus :tourisme, commerces...)Environ 175 l/hab/j pour les usages domestiques fa-miliaux.

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Oui, lʼannée 2008 a étédéclarée « Année Inter-nationale de lʼAssainis-

sement », pas si étonnant quecela, car on ne peut parlerdʼeau potable sans parler as-sainissement, tant la gestion, lapréservation de lʼeau, lʼassai-nissement sont aujourdʼhuidans le monde, lʼaffaire de tous. Les chiffres nous disent le poidsdu défi : Un milliard 400 millionsdʼêtres humains nʼont pasaccès à lʼeau potable (UNI-CEF), plus de 2 milliards dʼêtreshumains nʼont pas accès à lʼas-sainissement de base, cela en-traîne que 7 millions depersonnes dont 2 millions dʼen-fants de moins de 5 ans meu-rent chaque année de maladies

liées à lʼeau.Ne croyez pas quecela ne nousconcerne pas à laMartinique et pluslargement dans laCaraïbe. Il nʼy apas si longtempsque cela la Marti-nique, dans lesannées 40-50,était frappée dʼunegrande pauvretéaggravée par laguerre en Europeet lʼexode rural,était ravagée parla typhoïde, lesdiarrhées chro-niques, la bilhar-ziose, ténias etautres vers. Leschantiers de lʼas-sainissement et delʼeau potable prio-

rités dʼAimé Césaire des 1945 àFort-de-France, point de départdes épidémies, le travail colos-sal dʼAlphonse Jean-Josephpour lʼaccès des populations dusud (Martinique) à lʼeau pota-ble, ont fait reculer les mala-dies, la mortalité infantiletendance qui sʼest accentuéeavec lʼéducation des femmes etlʼextension de la PMI.Aujourdʼhui comme partoutdans le monde, lʼurbanisationest galopante, le retard de lʼas-sainissement se creuse et cenʼest pas sans risque pour lesvies humaines, pour lʼenviron-nement, pour le développementéconomique et social. Ilconvient de traiter lʼassainisse-ment globalement en tenant

compte de ce que cʼest unechaîne dʼactions et dʼacteurs vi-sant à : -Assurer lʼaccès à lʼassainisse-ment par des installations indi-viduelles ou collectives (fossesseptiques, stations dʼépuration)-Collecter les eaux usées et lesboues de vidanges-Traiter et valoriser les eauxusées et boues de vidange,sans oublier les eaux pluviales.Toute cette démarche impliquela mobilisation coordonnée desacteurs économiques, dessocio-professionnels une vo-lonté politique forte pour le fi-n a n c e m e n t d e sinvestissements nécessaires, lasensibilisation des usagers, uneévolution des comportementsvers lʼadoption des règles dʼhy-giène strictes pour lʼavènementdʼune culture de lʼassainisse-ment faisant écho à une culturede lʼeau pour un développe-ment socio-économique dura-ble.

Madeleine de GrandmaisonAvril 2009

� Madeleine DegrandmaisonVous avez dit assainissement ?

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 16 - Mai/Juin 2009

L’EAU…

Madeleine de Grandmaison, est :- 3ème Vice-présidente du Conseil Régio-nal de la Martinique,- Présidente du Comité de Bassin de laMartinique depuis 1996. - Présidente du Réseau International desorganismes de Bassin de janvier 2004 àjuin 2007, - elle préside le Comité Martiniquais duTourisme - et est Députée au Parlement Européen.

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L’assainissement des eaux uséesdomestiques de la Martinique secaractérise par un taux de raccor-

dement moyen (40% de la population soit150 000 habitants environ) et un parc im-portant de stations d’épurations (environ300), majoritairement de petites capacités(80% sont des micro stations de capacitéinférieure à 500 EH).

Le tiers de ce parc, d’une capacité nomi-nale d’environ 340 000 EH est sous maî-trise d’ouvrage publique et géré par les 5collectivités suivantes :- le Syndicat des communes de la CôteCaraïbe Nord Ouest, - le Syndicat des Communes du Nord At-lantique, - le Syndicat Intercommunal du Centre etdu Sud de la Martinique - la Communauté d’Agglomération du Cen-tre de la Martinique, - la commune du Morne Rouge.

Dans le domaine de l’assainissement, leConseil Général mène depuis plusieursannées une politique volontariste d’aide àl’investissement aux collectivités pourl’amélioration des installations (construc-tion ou réhabilitation de stations d’épura-tion et de réseaux de collecte) et laréalisation des documents de planificationsréglementaires (zonages d’assainisse-ment).

La collectivité départementale a égalementpris l’initiative, depuis 1992, de réaliser desétudes diagnostiques, annuelles ou bian-nuelles, sur le parc des stations d’épura-tion publiques de l’île. Cette démarches’est inscrite dans le cadre d’une assis-tance technique aux maîtres d’ouvragespublics sous forme de conseils (présenta-tion des résultats de ces études aux col-lectivités concernées et transmission desrapports de visites).

Les audits réalisés ont pour objectifs l’amé-lioration de la connaissance des systèmesd’assainissement du département, le suivide l’évolution des performances épura-toires des différentes stations et l’optimi-sation de la gestion des aides financièresdu Conseil Général aux différentes collec-tivités.

Par ailleurs, conformément à son engage-ment dans une politique globale d’amélio-ration de la qualité du milieu naturel et dedéveloppement durable (AGENDA 21), leConseil Général a initié la réalisation duSchéma Directeur d’Assainissement de laMartinique.

L’élaboration de ce Schéma Directeurd’Assainissement de la Martinique, en par-tenariat avec l’Office Départemental del’Eau et les acteurs concernés devra per-mettre une vision d’ensemble pour unegestion globale et cohérente des ques-tions d’assainissement à l’échelle du terri-toire.

Outil d’aide à la décision, ce Schéma Di-recteur d’Assainissement s’appuiera surtoutes les réflexions menées dans les do-maines de l’assainissement.

Il a pour objectifs principaux :- la mise en conformité réglementaire, - le renforcement de la qualité des milieux, - la réduction des pollutions, - l’optimisation de la gestion des aides auxmaîtres d’ouvrages.

La démarche en cours se déroule en troisphases :- le diagnostic de la situation actuelle ; - les propositions d’amélioration ; - l’élaboration du Schéma Directeur d’As-sainissement.

Ce schéma devra servir de base aux orien-tations de la politique du Conseil Généraldans le domaine de l’assainissement surune période de 15 ans.

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L’ASSAINISSEMENT : UNE PRIORITE DU CONSEIL GENERAL

Le Conseil Général de la Martinique a fait du développement durable et de laprotection de l’environnement l’un de ses axes prioritaires.Dans ce contexte, la problématique de traitement des eaux usées prend une im-portance particulière.

Carbet - Bourg

Fort de France - Dillon

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La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 18 - Mai/Juin 2009

Créé le 10 juillet 2002, et opé-rationnel en septembre2003, l’ODE est un établis-

sement public local rattaché, juridi-quement, au Département. Il estprésidé par le président du ConseilGénéral, le sénateur Claude Lise. Ilfonctionne, en toute autonomie,avec un conseil d’administration etun directeur général, exécutif et or-donnateur des recettes et des dé-penses. Son budget est alimentéessentiellement par les redevancesde bassin.L’échelle géographique d’interven-tion est l’ensemble du bassin hydro-graphique de la Martinique. L’ODEest l’équivalent, pour les Départe-ments d’Outre-Mer, des Agences del’Eau de l’hexagone.En application du principe « pol-lueur payeur » et conformémentau Code de l’Environnement (ar-ticles L213-10, L213-13 à L213-20), les redevances perçues auprofit de l’ODE sont une catégo-rie d’impositions. Elles sont re-versées sous la forme desubventions aux acteurs (collec-tivités et établissements publics,associations, entreprises) quimettent en place des actions depréservation de l’eau entrantdans le cadre du programme plu-riannuel d’intervention de l’ODE.

Sur la base de la concertation et dela coordination avec les acteurs lo-caux, l’Office De l’Eau met enœuvre la politique de l’eau définiedans le SDAGE (Schéma Directeurd’Aménagement et de Gestion desEaux) par le Comité de Bassin,dans le respect des dispositions na-tionales et européennes, en exer-çant les missions suivantes : - L’étude et le suivi des ressourcesen eau, des milieux aquatiques et lit-toraux et de leurs usages ;- Le conseil et l’assistance tech-nique aux maîtres d’ouvrage, la for-mation et l’information dans ledomaine de la gestion de l’eau etdes milieux aquatiques ;- Sur proposition du comité de bas-sin, la programmation et le finance-ment d’actions et de travaux.Dans le respect des engagementsinternationaux de la France et dansle cadre de conventions soumises àl’avis du comité de bassin, l’OfficeDe l’Eau peut mener des actions decoopération internationale dans lesdomaines de l’eau et de l’assainis-sement.

Quelques actions- Etudes et conseil : lancement desdémarches de territoire telles que lagestion rationnelle de l’eau sur leBassin versant du Galion, finance-ment des réseaux d’alimentationet d’assainissement de l’eau, ac-compagnement des syndicatsd’eau pour la mise en place desSPANC (Service Public d’Assai-nissement Non Collectif)- Actions d’information et de sensi-bilisation : organisation de journées

de sensibilisation (Journée Mon-diale de l’Eau, séminaires…), decampagnes médiatiques ou d’ani-mations en milieu scolaire, associa-tif ou à l’intention des professionnelssur les redevances, les aides, lestravaux à réaliser en matière d’as-sainissement…- A la demande de l’ensemble desacteurs de l’eau, création d’un ob-servatoire de l’eau, qui diffusera lesdonnées sur l’eau, destinées auxprofessionnels, aux responsablespolitiques et à l’usager. - En matière de coopération, l’Officeparticipe à la mise en œuvre d’unedémarche de gestion concertée del’eau dans la Caraïbe.

CONTACT : Office De l’Eau7, Avenue Condorcet 97200 Fort-de-FranceTél. : 0596 48 47 20Fax : 0596 63 23 [email protected],www.eaumartinique.frHoraires d’accueil du public : Lundiet jeudi : de 8h00 à 12h00 et de14h00 à 16h30, Mardi, mercredi etvendredi : de 8h00 à 12h00

LE SDAGE est actuellement révisé : L’eau, c’est la vie !

Consultation du public sur l’eaujusqu’au 15 juin :

exprimez-vous en ligne surhttp://www.eau2015-

martinique.fr

� Office De l’Eau de MartiniqueAgir pour préserver l’eau

L’Office De l’Eau, l’ODE est chargé de faciliterles diverses actions d'intérêt commun dans ledomaine de la gestion de l'eau et des milieuxaquatiques.

(crédit : FD-ODE)

L’EAU…

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Les eaux issues de l’assai-nissement qu’il soit collec-tif ou non collectif

retournent au milieu natureld’une façon ou d’une autre. Quece soit par infiltration dans le solou en arrivant directement dansle milieu hydraulique superficiel(fossé, cours d’eau, ravines…).« Il est évident que si les eaux nesont pas correctement traitées,elles viennent polluer une eauque l’on va puiser ensuite pourproduire de l’eau potable » sou-tient Michel Braghbourg. Même si« on peut faire de l’eau potableavec pratiquement n’importequelle eau car on peut quasimenttraiter toutes les formes de pollu-tion qu’on peut trouver dansl’eau. On pourrait même faire del’eau potable avec des eauxusées ! » Plus il y a de choses àtraiter dans l’eau, plus ça coûtecher et multiplie les risques sani-taires. Donc évidemment « moinson pollue l’eau, moins il y a be-soin de la traiter, moins ça vacoûter cher et moins on prend derisques. »

En Martinique du fait que près de95% de l’eau potable est issue deprélèvement en rivière la qualitéde nos eaux en amont du robinetest très sensible aux risques depollutions. Par exemple les dé-jections humaines ou celles desanimaux, si elles sont insuffisam-

ment traitées contiennent desgermes de maladies. « Il y a heu-reusement des prélèvements ef-fectués notamment par la DSDSsur les eaux destinées à laconsommation humaine. Lescontrôles sont effectués à tousles niveaux : du point de prélève-ment au robinet du consomma-teur. »

« Le souci principal est celui dessources de pollutions acciden-telles ou liées à une négli-gence…»

Ainsi régulièrement des analysessont effectuées sur l’eau des ri-vières. La détermination de laqualité des eaux prélevées per-met de déterminer le type de trai-tement à mettre en œuvre. Lesprélèvements sont aussi réalisésdirectement au robinet de l’usa-ger. Ce peut être chez un parti-culier, dans une école, uncollège, ou encore dans les hôpi-taux… « Tous ces contrôles per-mettent de vérifier que letraitement en amont reste effi-cace tout le long du circuit de dis-tribution. Le souci principal est

celui des sources de pollutionsaccidentelles ou liées à une né-gligence comme par exempledes rejets de purin dans la rivière» signale Michel Branghbourg.« Il est évident que dans ces caslà compte tenu des automa-tismes mis en place sur la plupartdes usines de traitement on de-vrait pouvoir très rapidementconstater ce type de pollution etéviter un risque sanitaire. Cela ditje rappelle risque zéro n’existepas, même si toutes les mesuressont mises en place. »« A priori en Martinique il n’y apas de pathologies liées à laconsommation d’eau potable. »

Dans ces conditions existe-t’il en-core chez nous des pathologiesliées à l’eau ? « C’est difficile àdire car ces pathologies sontexistantes même s’il n’y a pascontamination d’eau. A priori enMartinique il n’y a pas de patho-logies liées à la consommationd’eau potable. Elle est correcte-ment traitée et arrive saine au ro-binet, d’ailleurs il y a descontrôles réguliers pour s’assurerde sa bonne qualité. Les risques

En Martinique 98% de la population consomme une eau bactériologiquementconforme à la réglementation*. Les maladies hydriques graves telles que le choléra oule paludisme qui sévissent dans certaines parties du monde sont éradiquées cheznous. Néanmoins, pour préserver une eau saine et éviter les risques sanitaires il va fal-loir à l’avenir poursuivre et accroître les efforts. C’est ce qu’affirme en substanceMichel Branghbourg, chargé de mission à la DIREN.

� DIRENL’eau c’est la vie ? Oui, tant qua sa qualité est garantie

Par L.H.

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L’EAU ET LA SANTÉ

« A partir du moment où une eau est contami-née par des eaux usées pas ou mal traitées onpeut y retrouver toutes les maladies qui setransmettent dans l’eau. »

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d’avoir un problème sur la qualitéde l’eau au robinet sont quasimentinexistants. Pourtant le risque zéron’existe pas, plusieurs services vé-rifient en permanence le traitementde l’eau grâce à des systèmes au-tomatisés et à des contrôles effec-tués notamment par la DSDS. »

« A partir du moment où une eauest contaminée par des eaux uséespas ou mal traitées on peut y re-trouver toutes les maladies qui setransmettent dans l’eau. »

Néanmoins on constate que lesgastroentérites liées à l’eau de-meurent : « C’est la pathologiequ’on rencontre le plus quand il y ades défaillances dans le traitementde l’eau potable où des rejetsd’eaux mal traitées sur des sites debaignade. Il y a plusieurs maladiesliées à l’eau dites hydriques, lesmaladies amibiennes par exemple,les parasites ou les virus. Parmices maladies certaines sont éradi-

quées chez nous, c’est la cas de lapoliomyélite. Mais à partir du mo-ment où une eau est contaminéepar des eaux usées pas ou maltraitées on peut y retrouver toutesles maladies qui se transmettentdans l’eau. »

En ce qui concerne l’eau desources, que de nombreux Martini-quais consomme encore « direqu’elle est impropre à la consom-mation c’est excessif » estime Mi-chel Branghbourg. « Par contre cequ’on peut dire c’est que comptetenu des risques de pollution et dufait qu’on ne l’analyse pas on nepeut pas garantir qu’elle soit propreà la consommation. La DSDS aréalisé un bilan sur la qualité deseaux de sources qui va bientôt êtrerendu public. On constate sur cer-taines sources des pollutions phy-tosanitaires, bactériologiquesmême si une ou deux ne sont pasde mauvaise qualité. Le problèmec’est que l’analyse ne vaut que

pour le moment où elle a été faite,des problèmes peuvent survenirensuite. »

« Si on n’améliore pas le traitementdes eaux usées on risque à termed’avoir des recrudescences de pa-thologies. »

Un bilan globalement positif peutêtre établi sur la qualité de l’eauque nous consommons. Cepen-dant « si on n’améliore pas le trai-tement des eaux usées on risque àterme d’avoir des recrudescencesde pathologies. La situation se dé-graderait de toute façon, lesrisques seraient multipliés et onpourrait se retrouver avec des ma-ladies qu’on pensait avoir éradi-quées » prévient MichelBraghbourg. « Ces maladiesn’existent plus parce que des pré-cautions sont prises, mais si lespollutions augmentent ces précau-tions vont devenir insuffisantes.Cela a un coût, et il faudra à un mo-ment ou à un autre augmenter leprix de l’eau et de l’assainisse-ment. »

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 21 - Mai/Juin 2009

« Si on n’améliore pas le traitement des eaux uséeson risque à terme d’avoir des recrudescences depathologies. »

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Il ne faut pas confondre letraitement des eaux pourparvenir à une eau potable,

et l’assainissement des eauxusées rejetées par le consom-mateur après utilisation. On dé-finit par assainissement noncollectif ,” tout système d’as-sainissement effectuant la col-lecte, le prétraitement,l’épuration, l’infiltration ou lerejet des eaux usées domes-tiques des immeubles non rac-cordés au réseau publicd’assainissement “ (arrêté du 6mai 1996). C’est une définitionpar défaut c’est à dire que toutce qui n’est pas raccordé à unréseau public d’assainissementest considéré comme assainis-sement non collectif. Dans lecadre de l’habitat dispersé onva avoir plutôt tendance à met-tre en place de l’assainisse-ment non collectif (ANC)même si cet habitat peut être

localement regroupé. Sur l’ha-bitat dense on va avoir un as-sainissement collectif (AC). La Martinique dispose de res-sources en eau suffisantespour satisfaire nos besoins enquantité. C’est dans la détério-ration de leur qualité que résidele risque. Trop polluées, nos ré-serves d’eau pourraient ne plusêtre utilisables pour produire del’eau potable, sinon à des coûtstrès élevés. C’est pourquoi ilfaut “nettoyer” les eaux uséespour limiter le plus possible lapollution de nos réserves eneau : rivières et nappes souter-raines. Le grand défi contem-porain est celui del’assainissement.

Pourquoi choisir un assai-nissement autonome

La loi du 3 janvier 1992 surl’eau donne compétence aux

communes pourcontrôler les dis-positifs d’assai-nissement noncollectif. Ces dis-positifs assurentla collecte, lepré-traitement,l’épuration, lerejet des eauxusées domes-tiques des habi-tations nonraccordés au ré-seau public d’as-

sainissement. La commune,dans certains cas peut égale-ment en assurer leur entretien.Et depuis le 31 décembre 2005toute commune a l’obligationd’avoir créé son SPANC (ser-vice public assainissement noncollectif). Le recours à un sys-tème d’assainissement auto-nome peut avoir plusieurscauses : l’absence d’un sys-tème collectif ; les obstaclestechniques qui peuvent empê-cher la création d’un réseau oule raccordement d’un bâtiment; le coût trop élevé des équi-pements, du fonctionnement etde l’entretien d’un système col-lectif dans les zones où l’habi-tat est dispersé.

Définir les diverses zonesd’assainissement

Rappelons que le service del’assainissement est placésous la responsabilité descommunes, comme le servicede l’eau potable. Mais l’assai-nissement fait intervenir égale-ment d’autres acteurs : l’Etat(dont les préfets), les Agencesde l’Eau, les entreprises qui gè-rent en délégation les servicesd’assainissement. Un ensem-ble de textes relativement ré-cents répartit les rôles, lesresponsabilités et les obliga-tions de chacun, notamment, laloi sur l’eau du 3 janvier 1992et son décret d’application du 3juin 1994. Chaque communedoit désormais déterminer surson territoire, après enquêtepublique, les sites relevant del’assainissement collectif etceux de l’assainissement auto-

Selon le type d'habitat diffus ou regroupé, les dispositions à pren-dre par les communes et les propriétaires seront différentes enterme d'assainissement.

� CE QU’IL FAUT SAVOIR…Les communes responsables de l'assainissementnon collectif

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DEFINITIONS

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nome. Sur les zones d’assai-nissement collectif, les munici-palités sont tenues d’assurer lacollecte des eaux usées do-mestiques et le stockage, l’épu-ration, le rejet ou la réutilisationde l’ensemble des eaux collec-tées. Dans les zones relevantde l’assainissement non collec-tif, les municipalités sont te-nues, afin de protéger lasalubrité publique, d’assurer lecontrôle des dispositifs d’assai-nissement, et, si elles le déci-dent, leur entretien.L’assainissement autonomepeut concerner une habitationindividuelle, un immeuble ouun ensemble d’habitations. Ilne doit en aucun cas recevoirles eaux de pluie. Les sys-tèmes d’assainissement auto-nome doivent être efficaces

contre la pollution organique,contre les matières en suspen-sion et les germes.

Assainissement : mode d’emploi

La collecte s’effectue par l’éva-cuation des eaux usées do-mestiques, (et éventuellementindustrielles ou pluviales) dansles canalisations d’un réseaud’assainissement appelésaussi collecteurs. Le transportdes eaux usées dans les col-lecteurs se fait en général pargravité, c’est-à-dire sous l’effetde leur poids. Les canalisationssont en ciment, parfois en fonteou en PVC, plus rarement engrès ou en acier. Lorsque laconfiguration du terrain ne per-met pas un écoulement satis-

faisant des eaux collectées, ona recours à différents procédés(pompage et stations de relè-vement) pour faciliter leuracheminement. La protectiondu réseau contre l’encrasse-ment et la corrosion est assu-rée en premier lieu par leprétraitement de certaineseaux industrielles avant leurrejet dans le réseau. Divers ou-vrages, en amont, le protègentcontre l’intrusion de matièresindésirables. La régulation duflux, lorsque les eaux usées etles eaux pluviales sont mélan-gées, est assurée par des équi-pements destinés à retenirtemporairement des arrivéesd’eau importantes et sou-daines.

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L'assainissement autonome est soumis à uncertain nombre de règles, notamment depuisl'arrêté du 6 mai 1996 "fixant les techniquesapplicables à l'assainissement non collectif". Parmi les impératifs donnés par ce texte, ci-tons : - Art. 2 "Les dispositifs d'assainissement noncollectifs doivent être conçus, implantés etentretenus de manière à ne pas présenterde risque de contamination ou de pollutiondes eaux."

- Il est fortement conseillé de faire installerl'assainissement autonome par une entre-prise spécialisée de telle façon que sonadaptation aux caractéristiques du sol soitgarantie.

- Il est interdit d'implanter un dispositif d'as-sainissement autonome à moins de 35 mè-

tres d'un point de prélèvement d'eau desti-née à la consommation humaine.

- Il est interdit de rejeter des effluents, mêmetraités, dans un puits perdu ou désaffecté ouune cavité naturelle.

- La fosse septique doit être vidangée aumoins une fois tous les 4 ans, et ses ma-tières éliminées (mise en décharge ou trai-tement en station d'épuration).

- La mise en oeuvre d'un dispositif d'assai-nissement autonome est à la charge du pro-priétaire du bâtiment concerné. L'entretiende ce dispositif est également à la charge dupropriétaire sauf si la commune a décidé deprendre en charge cette compétence.

RÉFÉRENCES RÉGLEMENTAIRES DE L'ASSAINISSEMENT

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Que représente l’assainissement ausein de votre activité hydraulique ? Notre activité hydraulique tourne au-tour de tout ce qui concerne les ré-seaux eaux usées ou pluviales, lepompage et le traitement de l’eau…L’assainissement représente 50% denotre activité en hydraulique. On faitsurtout de l’assainissement collectif ettrès peu d’assainissement non collec-tif. L’ANC pour nous c’est surtout descontrats d’entretien de mini-stations.

Quel regard portez-vous sur l’évo-lution de ce secteur ?Nous sommes arrivés quand les ré-seaux d’eaux potables ont commencéà être installés ou structurés. On acommencé avec rien. L’assainisse-ment hormis quelques communesn’était pas une préoccupation. Pourcertains qui avaient plus la volonté defaire quelque chose dans leurs com-munes ça représentait quelques pe-tites unités de traitement. Après sontarrivées les réglementations et lesaides financières. Tout ça s’est mis enplace petit-à-petit. A l’heure qu’il est il ya encore énormément à faire, il ne fautpas se le cacher. Toutefois depuis unedizaine d’années il y a quelques bellesunités de traitement qui ont été instal-lées.

Vous travaillez actuellement à laconstruction d’une step innovanteau Marin…Oui, nous sommes en train deconstruire une station d’épuration auMarin qui utilise ce qu’il y a de plusperformant au niveau technique : la fil-tration membranaire. Ce sont des fil-tres très fins dans lesquels les eauxusées vont circuler et être assainies.Cette technique demande un suivi unpeu plus précis, et donc il sera néces-saire de former le futurs exploitants.

Cette formation fait partie de contratd’exécution des travaux. Les déci-deurs savent que cela est plus efficacemême si ça coûte plus cher, il se pour-rait donc qu’on en construise d’autres. Quelles sont vos relations avec vosconcurrents ? En matière d’épuration quand ontouche à des unités importantes dès15000 EQH, les concurrents viennentde métropole. Je parle de Véolia,Suez. Ils ont des gens ici qui travaillentpour eux mais ils ne se préoccupentque de grosses affaires ponctuelle-ment. Sur des unités plus petites il y ade la concurrence locale. Et puis, lemarché est étroit, nous sommes sur undépartement il ne peut pas y avoirtoutes les grosses entreprises comme

cela existe sur la métropole qui saventtout faire. Les moyens ne sont pas lesmêmes. En général ce sont des petitesentreprises ne peuvent pas investirdans des études. Sans aucun doute, ilfaut professionnaliser notre secteur.

Vous n’avez pas de discussionsentre professionnels ?Ici ou ailleurs, je n’ai pas le souvenirde discussion qui permettent de parlerde ce qui touche à l’épuration, auxtechniques… Bien-sûr ce serait inté-ressant de pouvoir parler d’une seulevoix aux collectivités et être une forcede proposition. Mais, nous sommesdes entreprises. Si on parlait ensem-ble il faudrait que ce soit précis.

Et avec les collectivités ?De par notre implantation anciennenous avons de bonnes relations avecles collectivités. Même des relationsde conseil. Nous sommes régulière-

ment sollicités.

Il y a beaucoup de projets deconstruction et de réhabilitation destep…D’après ce que j’en sais il reste degrosses unités de traitement àconstruire en Martinique. Ces projetssont dans les tiroirs pour le momentmais devraient être lancés dans lesquelques années qui viennent, ça mesemble bien programmé. Pour l’assai-nissement individuel cela commencetout juste. On constate en effet que çabouge plus. Il y a des projets quiétaient restés en suspend, mais là ças’accélère un peu pour les unités detraitement neuves. C’est encore plussensible au niveau des anciennes ins-

tallations qui au bout de 15, 20 ansfonctionnent mal ou se sont retrouvéessous-dimensionnées. Et c’est tout àfait normal. Il y a certains syndicats decommunes qui se sont lancés dans laréhabilitation de ces stations. Cela vadoucement puisque ce sont de gros in-vestissements. Mais il y a pas mal destations qui vont jusqu’à 5000 EQH quiont commencé à être remise en état. Ily en a énormément à faire car le trai-tement des eaux est très disséminé.

Comment expliquez-vous le mau-vais état des stations d’épuration,admettez-vous une part de respon-sabilité dans ce constat ?Il y a plusieurs choses là. Il faut ad-mettre que des entreprises, et mêmenous, n’ont pas toujours été bonnespartout. Il y a peut-être eu certaines in-suffisances. Il y a aussi des contraintesqui n’existaient pas. Sur l’auto-surveil-lance par exemple, nous n’avions pas

Sogea est présente en Martinique depuis 61 ans, ce qui en fait l’entre-prise la plus ancienne de ce secteur en Martinique. Petit tour d’horizonsur l’activité de Sogea avec Moïse Souchu son Responsable des étudesdans la partie hydraulique.

� SOGEA MARTINIQUE« Depuis 1947, nous avons construit un grandnombre de stations d’épuration en Martinique. »

Par L.H.

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 24 - Mai/Juin 2009

ACTUALITE D’ENTREPRISES

«« IIll ffaauutt pprrooffeessssiioonnnnaalliisseerr nnoottrree sseecctteeuurr..»»

Page 25: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

d’obligation il y a 15 ou 20 ans, et per-sonne n’avait l’idée de proposer ceséquipements. Il y avait des cahiersdes charges à l’époque différents deceux d’aujourd’hui, et une entrepriseelle répond à ce qu’on lui demande.

Justement on parle de ne plusconstruire de petites unités de trai-tement…Bien-sûr. Mais il y a d’autres pro-blèmes techniques. Si on veut unegrosse unité de traitement, le pro-

blème va être de transférer ces eauxusées vers la station. Il est vrai que lesunités sont trop disparates pour pou-voir garantir une bonne qualité traite-ment.

Quel va être votre positionnementdans les années à venir ?On va continuer. On est déjà bien pré-sent sur le marché. Nous avonsconstruit plus de la moitié des stationsd’épuration en Martinique. Nous vou-lons renforcer notre mission de conseil

auprès des décideurs. Nous sommesles seuls à pouvoir proposer certainestechniques.

Comment vos employés sont-ilsformés ?Au service hydraulique nos employéssont polyvalents, ils touchent à toutque ce soit eau potable ou assainis-sement et dans l’entreprise les postesvont du conducteur de travaux jusqu’àl’electro-mécanicien. Nous avons desformations en interne en métropole ouici. Nous nous organisons en fonctionde l’évolution du métier, sur des nou-velles techniques comme par exemplela filtration membranaire. Nous por-tons la plus grande vigilance sur tousce qui concerne la sécurité.

Au sein du groupe VILEA, les en-treprises SEA et SOMANET inter-viennent dans le traitement de l’eauet l’assainissement depuis 19 ans.Parmi leurs activités : La réalisationet la maintenance d’infrastructuresde traitement des eaux, la rénova-tion et la fourniture de poste de re-foulement, la réalisation et laremise en état de filières d’assai-nissement, la vidange et le curage,l’inspection vidéo des réseaux, …Jean-Bernard Lebeau, Directeur gé-néral du groupe, livre sa vision surles questions d’assainissement etla stratégie du groupe.

Quel est le parcours du groupeVILEA ?Notre métier c’est l’eau et l’assainis-sement, nous ne sommes pas à l’ori-gine des vendeurs de produits. Lapremière activité que nous avons dé-veloppée a consisté à assister les col-lectivités par la création d’une missiontype S.A.T.E.S.E. (Service d’Assis-tance Technique aux Exploitants deStations d’Epuration), sous la maitrised’ouvrage du Conseil Général, poursurveiller le bon fonctionnement dessystèmes d’assainissement publics.Nous avions un rôle de suivi et deconseil. Nous nous sommes, ensuite,intéressés à l’entretien et au suivi bio-logique des stations d’épuration ainsiqu’à la vidange des filières d’assainis-sement et des bacs à graisse dans larestauration. Enfin, nous noussommes investis dans les travaux deréalisation d’infrastructures d’assainis-sement.

Quel est votre regard sur le marchéde l’eau et de l’assainissement ?Le marché est détenu par de grossesmajors nationales. Quand Jean-MarcAmpigny a créé sa première société,il faisait partie des tous premiers chefsd’entreprise martiniquais qualifiés à

venir proposer ses services aux col-lectivités et aux entreprises. Depuisd’autres intervenants qui n’étaient pastoujours initialement du secteur del’assainissement mais plutôt du VRDou de la fabrication industrielle d’équi-pements se sont intéressées aux mé-tiers de l’assainissement. C’était poureux un complément d’activité leur per-mettant d’écouler leur produit ou de sediversifier. Il y a eu, il y a quelques an-nées, une prise de conscience de lanécessité de maîtriser la qualité del’eau. Ainsi, des communes se sontlancées dans des projets d’assainis-sement ambitieux. Cela s’est révélétrès coûteux. L’intercommunalité estvenue modifier l’approche des inves-tissements structurels en permettantla mutualisation et évitant que lescommunes ne sur-dimensionnentleurs équipements. Aujourd’hui, lesbesoins ne sont pas complètementcouverts car les collectivités sont limi-tées dans leurs moyens. Peut-êtrefaudrait-il une approche encore plusglobale, à l’échelle de tout le territoire,et permettre à d’autres acteurs publicset privés d’investir.

� SEA« Nous avons une mission d’acteur environnemental »

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 25 - Mai/Juin 2009

«« IIll ffaauutt aaddmmeettttrree qquuee ddeess eennttrreepprriisseess nn’’oonnttppaass ttoouujjoouurrss ééttéé bboonnnneess ppaarrttoouutt.. »»

Page 26: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

A quoi pensez-vous quand vous ditescela ?A l’aménagement du territoire qui est unecompétence régionale par exemple, et quidevrait naturellement intégrer ces problé-matiques. Quand on décide de créer deszones d’activités, par exemple, l’impactenvironnemental est une donnée essen-tielle du projet. Il y a donc lieu de prévoirdes infrastructures de traitement des ef-fluents adéquates. Cela ne peut pas rele-ver que des syndicats de communes del’eau et de l’assainissement.

Constatez-vous des évolutions dansles appels d’offres ? Nous avons constaté que la demande pu-blique s’est structurée et professionnali-sée. Les collectivités se sont dotées decompétences techniques pour qualifier lesappels d’offres, confier des missions à desbureaux d’études pour faire les analysesnécessaires et formaliser la demande.Cette évolution oblige les entreprises àaméliorer la qualité de leurs offres et deleurs services.Chaque collectivité définit des pro-grammes d’investissements en fonctionde ses moyens. La démarche reste dispa-rate entre les acteurs majeurs que sont lessyndicats intercommunaux. Par ailleurs, laprogrammation pluriannuelle qui nous per-mettrait de connaître les investissementsprévus pour les années à venir est peu oupas du tout pratiquée. En outre, il n’y a pasde véritable articulation entre ces pro-grammes. Par conséquent, nous n’avonspas de visibilité très précise de l’évolutionde la commande publique. En tant qu’en-treprise, on pourrait ainsi prévoir les in-vestissements tant humains que matériels

et se préparer à apporterles réponses aux appelsd’offres. Aujourd’hui, l’eau et l’as-sainissement sont sub-ventionnés entre 70 et80 %. Or, il se peut qu’ily ait des changements àvenir notamment concer-nant les fonds euro-péens. Cette incertitudesur le sujet retarde lelancement de nouveauxmarchés.

L’assainissement noncollectif est-il en trainde se structurer ? L’ANC (assainissementnon collectif) est notrecœur de métier et nous

observons de près la structuration du mar-ché. En effet, l’arrivée des SPANC (Ser-vice Public d’Assainissement NonCollectif) qui se mettent en place et s’or-ganisent progressivement doit contribuerà structurer le marché. Tous les syndicatsne sont pas au même stade de dévelop-pement. Globalement, les SPANC crééssont encore en phase de démarrage etd’ajustement. Cela n’est pas propre à laMartinique. On pourrait même dire quenous sommes en avance sur bien des dé-partements. La manière dont vont être uti-lisés ces instruments constitue un enjeufort pour l’avenir. Aujourd’hui, les com-munes se sont regroupées en intercom-munalité et sont moins isolées pour traitercette problématique. Cependant, les struc-tures intercommunales existantes sont en-core de trop petite taille. On peut faire leconstat et déplorer que les moyens dispo-nibles, eu égard à l’ampleur de la tâche nesoient pas à la dimension du problème del’eau et de l’assainissement en Martinique.L’inertie et le temps de réaction pour trai-ter les dossiers, contrôler les installationssur le terrain… sont trop longs. Les enjeuxsanitaires et environnementaux sont telsqu’ils devraient conduire à accélérer lepas de la mise en place effective des mis-sions dévolues aux SPANC et pousser àprivilégier une approche globale du sujet.

Au vu de la dégradation de la qualitédes eaux …Les choses doivent donc changer.Compte tenu de notre insularité, notre en-vironnement naturel constitue un de nosatouts qu’il nous faut préserver avant toutpour nous-mêmes et nos enfants. La qua-

lité de nos eaux et la biodiversité de nosfonds marins sont également des atoutstouristiques à protéger et mettre en valeur.Très tôt, Jean-Marc AMPIGNY a attiré l’at-tention des structures en charge ducontrôle de la nécessité de s’intéresser deprès aux pollutions diffuses notammentcelles générées par un parc de fossesseptiques à plus de 90% hors normes surl’ensemble du territoire. Nos eaux de ri-vières sont affectées et les eaux de bai-gnade sont impactées. Cette situationpourrait devenir critique si nos ambitionsenvironnementales ne s’affirment pas plusradicalement.

La réglementation devient plus contrai-gnante, et chacun sera obligé des’équiper correctement. Cette tendanceest bénéfique à la préservation de l’en-vironnement, mais aussi à votre sec-teur d’activité ?Oui en effet, à condition que l’offre ren-contre enfin la demande. En réalité, je de-vrais même dire le besoin. Dans cetteperspective, il faut que tous les acteursjouent à plein leur rôle. S’il appartient auxcollectivités de renforcer leur mission decontrôle et d’accompagnement des admi-nistrés, il nous revient la responsabilité deformer nos agents et de développer unvrai savoir faire. Nos collaborateurs sontformés et nos entreprises s’inscrivent ré-solument dans une démarche sociétale.

Les vidangeurs vont être soumis à unagrément sous peu, vous y êtes favo-rables ?Tout-à-fait. En effet, il en est question déjàdepuis un certain temps. Je considère quecet agrément devra être un gage de pro-fessionnalisme pour protéger à la fois lesclients, notre environnement mais aussiles entreprises elles même car les pra-tiques illégales sont encore trop fré-quentes. Il est important de rappeler queces métiers relèvent du code pénal. Or au-jourd’hui, il est permis à n’importe qui dese déclarer professionnel !! Très surpre-nant quand, dans le même temps, onexige pour tout plombier qui s’installed’être titulaire d’un diplôme. Certaines en-treprises de l’assainissement ont un grostravail de professionnalisation à engagerou à poursuivre. Sur le plan social, il estnécessaire d’harmoniser les pratiques au-tour de la convention collective de l’assai-nissement applicables aux entreprises desDOM.

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 26 - Mai/Juin 2009

ACTUALITE D’ENTREPRISES

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Que représente l’assainissementdans votre part d’activité ?L’assainissement représente un sec-teur important de notre activité. Nousproposons tout d’abord une gamme deprétraitement, c'est-à-dire la fosse sep-tique (norme européenne EN12566-1obligatoire) qui permet une premièredécantation de l’eau. Cette étape estessentielle et obligatoire mais neconstitue en aucun cas un traitementsuffisant. La fosse septique doit tou-jours être suivie par un système detraitement des eaux usées. Dans cedomaine nous proposons des acces-soires pour la réalisation de filtres àsable et des tranchées d’infiltration (re-gards de collecte, des regards de ré-partition, chasses à augets, géokit,postes de relevages…). Mais depuispeu nous offrons également des sys-tèmes compacts de traitement à basede copeaux de coco. En fait notresouci était de proposer des solutionsutilisant peu de place.

Les filtres à sable demandent tropde place ?…Pour certains cas, les parcelles de ter-rains sont petites, imperméables et «accidentées ». Le traitement par filtre àsable occupe pour une villa 25 m² de

terrain dontbeaucoup degens ne dispo-sent pas. Enplus ce sont dessurfaces oùaucun arbre etaucune dalle nepeuvent être misau dessus.

A part ce besoin d’espace c’est unsystème satisfaisant selon vous ?La question est délicate. Les filtres àsables sont d’excellents systèmesd’assainissement mais selon certainesconditions. Il faut avant tout que laqualité du sable soit respectée. Il estde notre devoir de prévenir le plus lar-gement possible sur l’attention à ap-porter à la granulométrie du sable. Sile sable est de mauvaise qualité, lessystèmes se colmatent et la durée devie du filtre à sable (environ 10/15 ansdans des conditions normales) pourraêtre très limitée. Dans ce cas, c’est unvéritable danger pour la santé publiquecar l’eau rejetée dans la nature n’estpas suffisamment traitée et les élé-ments pathogènes restent présents.De plus, pour le particulier, un systèmecolmaté signifie de grosses dépenses,

c'est-à-dire tout recommencer, ouvrirle système avec une pelle mécaniquesur son terrain, retirer le lit filtrant,l’évacuer et refaire un tout nouveausystème. J’invite les installateurs à êtrevigilants. Le sable adéquat que l’onpeut utiliser pour des installations detraitement des eaux est très rare enMartinique. Pour le trouver il faut fairedes analyses et les faire valider pardes experts. Bon nombre de filtres àsable sont installés aujourd’hui avecdu sable de qualité et fonctionnent par-faitement. Par contre ce sable, mêmede bonne qualité, devra être changéen général tous les dix ans. Cela si-gnifie que ce dispositif qui occupe25m² dans un jardin va être entière-ment ouvert, démonté, évacué – maisoù ?- … Voilà autant de points quinous ont amenés à rechercher d’au-tres solutions que le filtre à sable.

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 27 - Mai/Juin 2009

� PROCAP

« Ce sont des métiers de passion ! »C’est avec passion que Patrick Lanes,

gérant de Procap parle d’eau et d’assainissement. Son entreprise

est une industrie qui fabrique des corpscreux en polyéthylène. Les gammes vont de l’assainissement au stockage d’eau enpassant par des bornes pour le tri sélectif.

A la recherche d’innovation PROCAP propose un nouveau système

d’assainissement autonome à base de copeaux de coco.

« J’invite les installateurs à être vigilants. »

…A suivre en page 12

Page 28: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

Quelles étaient vos attentes ?Notre souci a été de trouver un sys-tème qui permette d’offrir un traitementdes eaux qui soit à la fois performant,pérenne, c'est-à-dire permanent tout enétant compact et réalisable en Marti-nique.

Comment a commencé cette re-cherche ?Après avoir évalué différents systèmesdisponibles dans le monde, nous avonsdécidé de créer un partenariat avec unesociété qui a toujours été une référencepour nous dans le domaine de l’assai-nissement : la société Premier Tech En-vironnement. Voilà dix ans que noussommes en contact avec eux. Ce sontdes Canadiens qui ont développé dessolutions innovantes en matière de trai-tement des eaux usées dont le systèmeà copeaux de coco. A l’origine ilsavaient inventé un système compact àbase de tourbe, une matière végétalenaturelle qu’on retrouve notamment auQuébec. Plus de 40 000 systèmes ontdéjà été installés. Puis, en continuantleur recherche, il y a une dizaine d’an-nées, ils ont découvert que les copeauxde coco offrent un rendement équiva-lent voire supérieur à celui de la tourbe.Si bien qu’aujourd’hui, même au Qué-bec où ils ont de la tourbe, ils optentaussi pour le coco dans les installa-tions.

Les copeaux de coco sont plus effi-caces que le sable ?Le sable est un excellent milieu filtrant.

Mais le coco pré-sente d’autres avan-tages. Il constitue luiaussi un très bonsupport pour lesbactéries dans sesqualités de réten-tion, en plus d’êtrecompressible, cequi facilite sontransport et sonstockage, contraire-ment au sable ou àla zéolithe. Maiségalement, les co-peaux de coco sont

parfaitement écologiques, recyclés etrecyclables pouvant être transformésen compost après leur utilisation. Aubout de dix ans, au lieu de recommen-cer complètement un système, commele filtre à sable l’impose, le dispositifcoco reste en place. Seul, un camionqui vidange la fosse septique aspire lecoco et un nouveau matériau est misen place sans endommager le terrain nil’aménagement paysager d’une rési-dence. Enfin, ce système prend beau-coup moins de place : seulement 8m².

Vous êtes un fervent défenseur de cedispositif…Parmi tous les systèmes étudiés, cedispositif me parait l’une des meilleuresalternatives au filtre à sable. Et je nesuis pas seul à le penser ! Une étude aété faite par le CSTB en métropole surla majorité des systèmes existants surle marché. En octobre à Lons-le-Saunier lors de assises de l’eau, les ré-sultats ont été rendus publics et ce filtres’est classé premier. Il y a deux ans lorsd’assises qui se tenaient à Cahors lemême type de résultat avait déjà étéprésenté et les performances de cesystème ne varient pas.

Vous allez fabriquer ces systèmes ?Jusqu’à présent, nous faisions venir lescaissons du Canada, mais notre objec-tif en 2009 est de fabriquer les corpscreux sur place en Martinique et enGuadeloupe et en faire des produitsPIL. Ainsi, nous serons en mesure deréduire les coûts pour rendre l’assai-nissement compact individuel le pluséconomique possible !

« Ce métier doit être fait pardes professionnels. »

Quel est votre positionnement sur lemarché de l’assainissement ?Lorsque nous sommes arrivés sur lemarché ce qui était couramment prati-qué se limitait à une fosse de mille li-tres avec un regard à la sortie et un peude charbon dedans ou à une fosse enbéton à trois compartiments avec ducharbon. Pour les petites stationsd’épuration les systèmes à boue acti-vée étaient pratique courante. Aprèsanalyse, nous avons constaté que cessystèmes, individuels ou petits collec-tifs, avaient des qualités de traitementtrès médiocres et n’étaient pas fiables.Il a fallu faire évoluer dans les techno-logies autant que dans les mentalités…Le traitement des eaux usées constituede plus en plus un élément central del’équilibre écologique de nos départe-ments. Chez Procap, nous avons dé-veloppé des recherches et un savoirpour le pré-traitement (fosse septique)et le traitement. Nous avons beaucoupcommuniqué sur le sujet. Et notre de-voir est maintenant d’évoluer vers dessystèmes pérennes, sécuritaires, touten incitant les installateurs à assumerpleinement leur rôle sur l’environne-ment. Ce métier a une incidence directesur l’écologie et l’habitat. Il doit doncêtre fait par de vrais professionnels !Nous encourageons les échanges, lesformations et les discussions pour amé-liorer nos technologies grâce aux re-montées d’informations de nosdistributeurs et des installateurs.

Quelles sont vos relations avec lesautres professionnels ? Entre professionnels on ne se connaîtpas tous. Le métier est en train de s’or-ganiser mais c’est complètement nou-veau. Il faut développer une véritablevolonté pour s’unir, échanger et discu-ter. Mais ce qui est important c’est uneprise de conscience des risques à nepas traiter suffisamment ou de mal trai-ter les eaux usées. On ne peut plusfaire de l’assainissement comme avantet traiter l’eau correctement est essen-tiel.

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ACTUALITE D’ENTREPRISES

Cuves pour le système de filtre à Coco

«…ce système prend beaucoupmoins de place : 8m2. »

Page 29: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

« Un système d’assainissement

c’est un système qui vit. »

Vous voulez dire qu’avant l’assainis-sement n’était pas pris au sérieux ?En tant que fabricant, nous observonsune chose : certains installateurs ont lesassurances nécessaires et maîtrisent lesavoir-faire. En fait, ils s’intéressent réel-lement au traitement de l’eau, n’hésitentpas à être formés et s’informer. Un sys-tème d’assainissement c’est un systèmequi vit. Bien sur les gens mettent souventla fosse au fond du jardin et ne veulentabsolument pas la voir. Mais le traite-ment de l’eau est une affaire sérieusepour laquelle le professionnalisme desinstallateurs est essentiel.

Vous avez le sentiment que les genss’intéressent davantage au traitementde l’eau aujourd’hui ?Oui, on le ressent de plus en plus. Plusparticulièrement pour le stockage del’eau que l’assainissement. Par exemple,lors d’un salon nous avons rencontré desgens qui avaient des projets de construc-tion et qui se souciaient davantage dustockage de l’eau que du traitement deseaux usées. C’est bien de stocker l’eau,c’est même essentiel, mais il faut aussipenser à traiter les eaux usées. Et là cesont de grandes campagnes de commu-nication qu’il faudra faire pour informerles gens.

« Un très grand nombre systèmesd’assainissement individuels sont àchanger. »

Avec la création des SPANC les gensvont être obligés de s’équiper, vousvous préparez à une hausse de la de-mande ?Ce marché nous intéresse et notre ob-jectif, chez Procap, est de maintenir uneproductivité suffisante pour pouvoir ré-pondre au marché et nous sommesd’ores et déjà en mesure de nous orga-niser pour satisfaire à la demande.

« Ce qui nous arrête un peuc’est l’arrêté de mai 1996. »

Pour l’instant le filtre à coco n’est pasvalidé…Ce qui nous freine un peu actuellementc’est l’arrêté de mai 1996. Il autorise uncertain nombre de systèmes, dont les fil-tres à sable et les tranchées d’infiltration.Mais ces systèmes ne sont pas applica-bles dans tous les cas et posent des pro-blèmes quand le sol est imperméable etle terrain petit ou accidenté. Alors, danscertains cas, il faut prouver que ces sys-tèmes sont impossibles à installer etavoir un accord des SPANC pour une fi-lière éprouvée.

Les orientations du nouvel arrêtévous satisfont-elles ?En principe oui. Il pourra nous permettrede proposer plus de systèmes pour les-quels les qualités de traitement sontprouvées. Ces mesures me paraissentessentielles pour traiter les eaux uséesen toute circonstance, quelle que soit lanature des terrains. Mais n’oublions pasque tout ça est en discussion entre laFrance et l’Europe.Par contre, il faudra être très méfiantface aux dispositifs qui demandent beau-coup d’entretien ou qui sont très sensi-bles aux variations de charges et auxproduits chimiques utilisés dans nos mai-sons. Dans le passé, que ce soit en mé-

tropole ou aux Antilles, certains sys-tèmes ont été dommageables pour l’en-vironnement et il est essentiel que lesservices sanitaires restent vigilants.Nous ne sommes pas à l’abri que detelles catastrophes ne se reproduisent.

Un agrément pour les installateurs se-rait une bonne chose selon vous ?Aux assises de l’eau, le sujet a étéabordé sur un plan général. Il faut savoirque dans certains cas, des installateursfont de l’assainissement sans formationadaptée. Hors le traitement des eauxusées demande des connaissances spé-cifiques. Il faut des assurances adé-quates mais aussi et surtout descompétences spécifiques. Alors des for-mations seraient effectivement unebonne chose. A notre niveau nous allonsformer le maximum d’installateurs pournos systèmes afin d’assurer non seule-ment des installations de qualité maiségalement s’engager pour un pro-gramme de vérification de nos systèmesannées après années. Il en va de la qua-lité de notre environnement. C’est l’en-gagement de PROCAP : pérenniser lessystèmes d’assainissement non collec-tifs en assurant une qualité de traitementoptimale.

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 29 - Mai/Juin 2009

Page 30: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

DOSSIER

Contrôle des stations d’épuration :« L’évolution prends du temps »

Gérard Pancrate est agent à la cel-lule qualité des eaux du littorales dela DDE. Ce service créé en 2003contrôle les stations d’épuration et laqualité des eaux du littorales. Quandil est entré en fonction « tout était àfaire », la situation était « alar-mante ». Perçu au départ comme un« gendarme » par les exploitants destep, le service a commencé par fairede la sensibilisation et créer une re-lation de confiance.

Dans quel contexte votre servicea-t-il été créé ? Le service existe depuis 2003, alorsqu’en France il existe depuis 1994suite à la loi sur l’eau de 1992. Nousétions le seul département français àne pas avoir de service maritime etlittoral. J’ai initié les contrôles en2004, tout était à faire. Il fallait expli-quer aux exploitants nos missions etleurs obligations. Car même s’ilsconnaissaient plus ou moins lestextes ils ne nous faisaient pas forcé-ment parvenir les résultats de sur-

veillance de leurs sta-tions. Et nous avonsaussi émis des re-commandations surla manière de procé-der aux auto-contrôles.

Les exploitants ont-ils facilement ac-cepté voscontrôles ?Au départ ils nous ont

un peu perçu comme des gendarmesmais nous avons établi une relationde confiance. On a commencé par lasensibilisation, ensuite nous avonsprocédé à des contrôles inopinéspouvant donner lieu à des PV. Si lescommunes ne suivent pas, le préfeta compétence pour prendre les me-sures nécessaires. L’objectif c’estque chacun de nous prenneconscience que c’est dans l’intérêtgénéral. Il a fallu que les exploitantsse mettent à jour sur leurs propressystèmes d’auto-contôle, avec le ma-tériel nécessaire. Il y avait un grosdéficit dans ce domaine mais c’est entrain de se mettre en place en ce mo-ment. A ce jour 80% de stations ensont équipées.

« Il ne faut pas se voiler la face àce sujet, il y avait une certaine

négligence. »

A quelle situation avez-vous étéconfrontés ?Lors des premiers contrôles nousavons déploré une situation alar-mante. Il ne faut pas se voiler la faceà ce sujet, il y avait une certaine né-

gligence. Depuis que ces contrôlessont en place les structures fontbeaucoup plus attention tant au ni-veau de l’exploitation que de la trans-mission des résultats. Nous faisonsdes visites inopinées sur les sitespour obtenir des bilans complets en24h. Nos prélèvements sont transmisau laboratoire et aux vues des résul-tats, nous analysons s’il y a cohé-rence entre les données transmisespar l’exploitant et celles que nous ob-tenons.

Sur quels points porte votrecontrôle ?Nous contrôlons d’abord le fonction-nement du système. On donne unavis sur cette base pour alerter l’ex-ploitant en cas de dysfonctionne-ments. Et puis nous faisons desprélèvements à l’entrée de la stationet à la sortie pour s’assurer que lesnormes sont respectées et que lesdépassements éventuels ne sont pastrop importants. Quand les dysfonc-tionnements sont dus à la pluviomé-trie cela relativise les résultats. Maisdans l’ensemble on s’assure du res-pect des normes.

Justement, la pluie génère sou-vent des pollutions importantesles exploitants n’ont pas de solu-tions ?Pour que la pluie ne vienne pasgêner la bonne marche de la stationles exploitants peuvent mettre desbâches ou des systèmes qui tam-ponnent l’arrivée en masse des eaux.Le plus souvent les stations ne sontpas équipées, donc elles sont lessi-

Gérard Pancrate est agent à la cellule qualité deseaux du littorales de la DDE. Ce service créé en2003 contrôle les stations d’épuration et la qualitédes eaux du littorales. Quand il est entré en fonc-tion « tout était à faire », la situation était « alar-mante ». Perçu au départ comme un « gendarme »par les exploitants de step, le service a commencépar faire de la sensibilisation et créer une relationde confiance.

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� D.D.E.Contrôle des stations d’épuration : « L’évolution prends du temps »

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vées et la baignade est déconseilléecar les rejets en mer ne sont pas trai-tés correctement.

« Chacun prend conscience de lanécessité de ne pas rejeter des

eaux polluées. »

Vous effectuez combien decontrôles par an en moyenne ?Nous contrôlons en fonction de nosmoyens. Donc nous arrivons àcontrôler 1 à 2 stations pas mois.Nous sommes soumis aux résultatsde l’auto-contrôle des exploitants. Laplus grosse station a une capacité de80 000 EQH, c’est celle de Dillon, lesplus petites une centaine d’EQH. Laloi oblige les exploitants en fonctionde la taille des stations à faire un cer-tains nombre de prélèvements qu’ilsnous transmettent.

Il apparaît que les petites stationsfonctionnent souvent plus mal queles autres…Les petites stations sont les plus dif-ficiles à faire fonctionner. Sur le ter-rain nous constatons de nombreuxdysfonctionnements, d’où l’intérêtd’avoir une réflexion sur le regroupe-

ment des petites unités dans des sta-tions plus importantes. Pour cela ilfaut que les syndicats aient des per-sonnels compétents pour monter lesdossiers et trouver des financementspour construire.

Les choses ont avancé depuis vospremiers contrôles ?L’évolution prend du temps. Au-jourd’hui la loi sur l’eau produit ses ef-fets et chacun prend conscience dela nécessité de ne pas rejeter deseaux polluées. Il y a plusieurs chosesà prendre en compte : la gestion del’existant, l’entretien et il faut tenircompte de l’évolution démographiqueet de l’implantation de nouvelles sta-tions. Mais il y a une prise deconscience tant au niveau des syndi-cats que des agents sur le terrain quenous rencontrons. Après c’est sûrqu’il faut plus de moyens. C’est ungros débat…

Quel est l’impact de l’assainisse-ment sur la pollution des eaux,quelles autres sources de pollutionconstatez-vous ?Si l’assainissement joue un rôle im-portant dans la pollution des eaux il y

a aussi d’autres choses. Les rejetsdes industries notamment et enamont ceux des maisons qui ne sontpas équipées de systèmes auto-nomes. En fait nous sommesconfrontés à diverses sources de pol-lutions. On a eu l’occasion de voir lesfabricants de peinture par exemple.Les distilleries aussi polluent beau-coup, une distillerie c’est l’équivalentd’une ville comme Rivière-Pilote ou leMarin en terme de pollution. Nousavons aussi connu des dégazagescomme aux Salines, heureusementde moins en moins puisqu’il y a da-vantage de suivi.

L’ensemble des services publicsva être réorganisé, quel est votreavenir dans ce contexte ?Notre service va être absorbé par laDAF. Les contrôles pourraient êtrerenforcés, mais il faut que les moyenssuivent. D’autant plus que si les sta-tions ne sont pas aux normes laFrance peut être sanctionnée par lacommission européenne.

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 31 - Mai/Juin 2009

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Page 32: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

� DE LA DDASS AU SPANC :Enfin un réel contrôle de l’assainissementnon collectif ?

DOSSIER

Comment était géré l’ANCavant les SPANC ?Avant la DDASS avait encharge l’ANC, mais la loi surl’eau de 1992 a transférécette compétence auxmaires. Donc à partir de cetteloi il a fallu changer la mé-thode de travail. Nous contrô-lions les dispositifs chez lesparticuliers, il y avait aussi unvolet d’instruction desplaintes de nuisances liéesau mauvais fonctionnementde fosses sceptique ainsi queles permis de construire. Laloi sur l’eau a donné obliga-tion de créer les SPANC aveccomme délai le 31 décembre2005.

Quelle est votre missiondans ce nouveau cadre ré-glementaire ? On travaille toujours en as-sainissement mais notretache a changé. Nous avonscrée une veille sanitaire avecles SPANC. Nos priorités ence moment c’est l’assainisse-ment et l’urbanisme. Nousnous réunissons une fois parmois avec tous les SPANC. Ily en a 5 répartis sur le terri-toire. Ces réunions sont or-ganisées depuis juillet 2007.J’anime cette veille sanitaire.Je me rends sur le terrainavec les collègues s’il y a unproblème, je leur donne cer-taines explications aussi carc’est un service nouveau.Dans le cadre de la créationdes SPANC nous avons misen place des formations enassainissement. Pourquoi le constat est-il sinégatif sur l’état de l’ANC ?Avant en matière d’assainis-sement vous faisiez une de-mande de permis deconstruire, les DDE àl’époque nous envoyait cer-tains dossiers. Nous instrui-

sions ces dossiers mais il n’yavait pas toujours decontrôles sur le terrain de laréalisation effective du sys-tème d’assainissement. Enplus la demande de confor-

mité n’était pas envoyée pourtous les logements indivi-duels mais davantage sur lesrésidences. Souvent le sys-tème prévu dans le permisn’était pas réalisé commeprévu sur les plans du per-mis de construire. En fait il n’yavait pas assez de contrôles,et quand il y en avait un iln’était souvent pas menéjusqu’au bout. Sur le terrainon observe qu’il y a nécessitéde contrôler effectivement lestravaux en cours d’exécution.C’est là tout l’intérêt desSPANC qui doivent instruirele dossier et suivre les tra-vaux pour tout le monde. Mal-heureusement les dispositifsd’assainissement sont sou-vent mal installés. Nousn’avons pas encore le pano-rama général des ANC sur laMartinique. Des diagnosticssont en cours sur plusieurscommunes.

Comment expliquez-vousce manque de contrôles ?Je pense qu’il n’y a pas assezde moyens. Pourtant les ANCnon-conformes sont unesource de pollution significa-tive. Il y a des filières définiesqu’il faut respecter, or onconstate que les gens font unpeu n’importe quoi. Les parti-culiers comme les installa-teurs…Les arrêtés de miseen œuvre de l’ANC prévoientdes sanctions qui ne sont pastoujours appliquées. Lesgens sont de bonne foi, la

plupart du temps ils neconnaissent pas leurs obliga-tions en matière d’assainis-sement ni les sanctionsauxquelles ils s’exposent.

Les particuliers avancentqu’ils n’ont pas les moyensde payer un ANC efficaceOui, c’est vrai que le prix estparfois un frein. Mais il y ades dispositifs d’aides par lacaf, la caisse de sécurité so-ciale… En tout cas à l’époquede la DDASS des gens quiavaient obtenu des aides dela caf et de la CGSS venaientnous voir pour installer leursystème d’assainissement.Nous leur délivrions un avissur la conformité de leur pro-jet et pour obtenir ladeuxième tranche de finan-cement il nous fallait aller surle terrain constater la bonneexécution des travaux.

« Il n’y a pas assez demoyens »

Par ailleurs les systèmesexistants nécessitent beau-coup d’espace, ce qui em-pêche parfois leurinstallationLa LEMA de 2006 crée unerefonte des arrêtés sur l’eau.La discussion en cours surl’arrêté de 1996 devrait per-mettre de pouvoir installerd’autres dispositifs. Certainesentreprises ont des projetsconcernant des nouveauxdispositifs. Elles viennentnous consulter mais nousn’avons pas vocation à vali-der de nouveaux procédés.Il faut qu’elle s’adresse direc-tement au ministère pourcela.

L’assainissement noncollectif est un enjeu

majeur pour les annéesà venir. Mis en place de-puis peu les SPANC sont

animés et suivis par laDSDS. C’est la DDASS

qui auparavant contrô-lait les installations

chez les particuliers etinstruisait les plaintes

liées à l’ANC. Retour surce passage de relais

avec Hugues HodebourgTechnicien sanitaire au

service santé-environ-nement de la DSDS.

« Les gens font un peu n’importe quoi. »

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 32 - Mai/Juin 2009

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En quoi consiste la police de l’eau ?Elle concerne des activités, des travauxou des ouvrages répertoriés dans lecode de l’environnement et qui doiventfaire l’objet de procédures de déclara-tions ou d’autorisations. Cela consisteaussi à intervenir sur le terrain en cas depollution et à engager des actions voiredes poursuites pour faire cesser ces pol-lutions. La DAF a en charge les eauxdouces, la DDE les eaux du littorales, laDRIRE intervient sur les InstallationsClassées pour la Protection de l’Envi-ronnement (ICPE. SARA, Antilles-Gaz,distilleries…) et la DSDS contrôle la qua-lité des eaux de baignade.

Que représente l’assainissementdans vos missions ?La place de l’eau et de l’assainissementen Martinique c’est quelque chose d’im-portant à deux titres. Il y a la probléma-tique de l’assainissement en elle-mêmeet la préservation de la qualité des eauxque ce soit en mer, en rivière ou pour leseaux souterraines.

Quelle situation avez-vous trouvéà votre prise de fonction et com-ment cela a-t-il évolué depuis ?Pour ce qui concerne l’ANC l’état deslieux entre 2002 et 2008 est grosso-modo le même. C’est-à-dire qu’il y a90% de l’ANC qui n’est pas conformeà la réglementation et qui dans unnombre important de cas pollue, soitparce que l’assainissement est malfait ou parce qu’il n’y en a quasimentpas. Il y a des foyers qui rejettent di-rectement leurs eaux usées que cesoit dans des rivières, des caniveaux

ou dans la mer… La situation n’a pasbeaucoup évolué car ce sont des actionsqui sont longues à engager, et les res-ponsabilités n’étaient pas toujours biendéfinies. Sachant qu’en matière d’ANCle pouvoir de police incombe au mairequi doit demander à ses administrés demettre les assainissements aux normes.Par ailleurs dans le cadre des différenteslois sur l’eau ces responsabilitésqu’avaient les maires, ils les ont délé-guées entre 2003 et 2004 à des syndi-cats de communes qui ont donc encharge aujourd’hui la cartographie del’assainissement. Ce zonage d’assainis-sement va servir à définir les zones quidevront être raccordées au réseau pu-blic et celles qui dépendront de l’ANC.Parallèlement à cela la loi a obligé lescollectivités locales à mettre en placedes SPANC. Tous les zonages n’ayantpas été faits ou pas validés jusque-là surles 34 communes il a fallu refaire l’en-semble du zonage, car on ne va pas de-mander à mettre en conformité des ANCsi on voit après qu’on va les raccorder àl’AC.

Où en sont ces zonages ?Ils sont en train d’être finalisés, ils serontensuite soumis à enquête publique et in-tégrés aux Plan Locaux d’Urbanisme etdonc devenir opposables aux tiers. Ils

nécessitent parallèlement des enquêtessur le terrain. Les syndicats ont entreprisun gros travail de recensement de cesANC pour voir de façon précise où sontles problèmes et parvenir à les résoudre.

Et pour l’Assainissement collectif ?En terme d’AC en 2002, pratiquementpersonne ne le contrôlait. Presquetoutes les step étaient à l’époque com-munales et les mairies avaient des so-ciétés privées pour exploitants. Dessociétés qui pour la plupart n’exploitentplus aucune station aujourd’hui. Ces ex-ploitants faisaient un peu ce qu’ils vou-laient. Par ailleurs l’Etat n’exerçait passon obligation de contrôle qui lui in-combe depuis la loi sur l’eau de 1964. A mon arrivée, j’ai donc constaté quel’Etat n’assumait pas son rôle et que lescollectivités non plus n’exerçaient pas decontrôle. Dans cette situation l’exploitantprivé, dont le but à priori est de gagnerun maximum d’argent, investissait au mi-nimum pour maintenir le parc en étatvoire pour l’améliorer. On se retrouveavec un parc de stations relativementancien qui a entre 15 et 20 ans enmoyenne. Compte tenu d’une part desconditions climatiques, puisque ce sontdes installations conçues et réaliséescomme en métropole qui supportentmoins bien le climat ici, et d’autre part dumanque d’entretien on s’est retrouvédans une situation difficile. Quand lescommunes ont délégué la compétenceassainissement collectif aux syndicats ilsont eu la nécessité de dégager desmoyens pour la mise en conformité desstep. Jusque là les lois sur l’eau étaientrespectées à minima.

Quel est l’impact écologique de cesdisfonctionnements ?Pour l’environnement ça signifie des pol-lutions aussi bien des mers que des ri-vières. La faune, en premier lieu les

DOSSIER

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 36 - Mai/Juin 2009

� DIREN« L’assainissement collectif ne coûtepas très cher »

La DIREN a pour mission de coordonner la totalité des ac-tions de définir les politiques et de créer une synergie entretous les services de la police de l’eau. Michel Brangbourg,Chargé de mission à la DIREN depuis 2002, revient sur cesmissions dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

Page 37: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

poissons et les crustacés, tendent à dis-paraître des rivières. Sur le milieu litto-ral il y a aussi des problématiques auniveau de la faune et de la flore. Il y aune prolifération d’algues ce qui en-traîne des phénomènes d’eutrophisa-tion. Ce n’est pas dû qu’àl’assainissement mais aussi aux pro-duits utilisés dans l’agriculture. Mais lerejet des eaux usées est un des fac-teurs les plus importants de la dégrada-tion de la qualité des eaux.

200 millions d’euros d’investissement

nécessaires

Partant de ce constat, quel a étévotre plan d’action ?Notre priorité a d’abord été de faire unbilan complet de l’assainissement qui aété achevé en 2003. A la suite de cebilan, et compte tenu de la délégationaux syndicats de communes, il a falluréunir l’ensemble des partenaires :conseil général, syndicats, exploitantset services de l’Etat. Avec eux nousavons fait un nouveau bilan pour savoiroù il y avait des step, quel était leur étatet celui des réseaux. Mais aussi à quelendroit il conviendrait d’installer des ré-seaux d’assainissement public. Cela né-

cessitait de reprendre les zonages pourdéterminer ce que nous allions faire et àquel endroit. L’étude a donné lieu à ladéfinition d’une dizaine d’actions priori-taires présenté en MISE par la DIRENaux exploitants et maîtres d’ouvrage enprésence du préfet. Des travaux ontalors été engagés, mais les syndicatsavaient déjà commencé un certain nom-bre de chantiers au vu des élémentsqu’ils avaient eux-mêmes recueillis. Les investissements pour l’AC ont étéestimés à 80 millions d’euros. Mais on arrive à 200 millions d’eurosquand on prend en compte l’ensembledes travaux que ce soit l’extension et lescontrôles des réseaux, la constructionde nouvelles step ou encore leur réha-bilitation. C’est une évaluation qui a étéfaite avec les maîtres d’ouvrage et lesexploitants.

Comment cela se passe-t-il dans lecadre de la construction de nou-veaux immeubles ?Pour les endroits où on a des quartiersqui voient le jour il y a deux solutions.Soit on fait une extension du réseau pu-blic soit pour des raisons techniques,économiques ce n’est pas possible etdans ce cas on va faire un assainisse-ment pour l’ensemble du quartier. Si lesterrains sont suffisamment grands pourchaque construction le propriétaire

devra faire installer son propre systèmed’assainissement. En principe on dé-cide de cela en fonction du zonage d’as-sainissement. Le problème c’estqu’aujourd’hui ces zonages ne sont pasencore validés et on décide donc au caspar cas au lieu de pouvoir opposer d’of-fice un zonage d’assainissement. Celui-ci permettrait de dire d’office quel typed’assainissement doit être installé oucompte tenu des contraintes s’il vautmieux ne pas urbaniser la zone en l’ab-sence de possibilité d’assainissementqui fonctionne.

Combien va coûter la mise en confor-mité de l’assainissement collectif ?Il est difficile pour l’instant de donnerdes chiffres étant donné que les zo-nages et l’analyse de l’existant en ANCne sont pas complètement terminés.Pour les priorités qu’on a établies afind’avoir des résultats probants il fautcompter près de 200 millions d’euros. Il y a des subventions qui peuvent cou-vrir jusqu’à 70% de ces dépenses. Il reste donc 60 millions d’euros à lacharge des collectivités donc de l’usa-ger. Si la collectivité met des systèmesen place pour traiter des eaux uséesc’est au service de l’usager c’est normalqu’il paye pour ce traitement. Au final sion les amortit sur 20 ans ça représentetous les mois le prix d’une bouteille mi-

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Page 38: La Caraïbéenne d'Equipements N°5 - Mai 2009

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 38 - Mai/Juin 2009

DOSSIER

nérale par personne. Bien-sûr cela peutconstituer une augmentation du prix de l’eaumais il faut bien expliquer que c’est le prixde ce service. Mais cette augmentation re-lève d’une décision politique puisque ce sontles maîtres-d’ouvrage qui en décident. Il fautinformer la population et la convaincre qu’ilfaut agir pour retrouver la qualité des eauxen Martinique. Expliquer aussi que cela a uncoût. Mais un coût qui n’est pas prohibitif,contrairement à certains j’affirme que l’ACne coûte pas très cher.

Pour les personnes qui ne sont pas rac-cordées au réseau collectif ça signifiedes sommes importantes à débourser ? En matière d’ANC le coût de la mise enconformité incombe à l’usagé. Les régle-mentations en terme d’ANC ne datent pasd’aujourd’hui mais ont plus de 40 ans. Glo-balement la réglementation n’a jamais étéréellement respectée. Par ignorance ou mé-pris de la réglementation mais aussi parcequ’on a construit un peu n’importe commentsur des terrains qui ne pouvaient pas ac-cueillir de système d’assainissement. Il estnormal que ceux qui n’ont pas respecté laréglementation jusque-là se mettent enrègle. Cela dit ils peuvent bénéficier d’aidesauprès de certains organismes comme laCAF, la CGSS ou encore l’association pourl’amélioration de l’habitat. Avec les servicesde l’Etat et les collectivités locales oncherche des pistes pour proposer d’autrespossibilités d’aides.

« Il ne sera pas question de trouver desinstallations installées n’importe com-ment »

Les entreprises seront réellementcontrôlées sur les systèmes d’assainis-sement qu’elles installent chez les parti-culiers ?Les SPANC vont exercer un contrôle sur lestravaux exécutés. Il ne sera pas question detrouver des installations installées n’importecomment, elles seront toutes soumises àun contrôle. Ce qui veut dire qu’une entre-prise qui poserait un système non-conformeou n’ayant pas fait l’objet d’une autorisationpourrait se voir obliger de recommencer lestravaux à sa charge. On peut éviter ce genrede débordement et là encore il faut informerla population pour qu’elle ne laisse pas fairen’importe quoi, n’importe comment. En caspollution, le propriétaire voit sa responsabi-lité engagée. S’il s’agit d’AC le maître d’ou-vrage est responsable, à charge pour lui dedémontrer s’il y a eu une faute de l’exploi-tant.

C’est la pression européenne qui a per-mis de faire bouger les choses en ma-tière d’assainissement ?Les Directives européennes ont égalementété votées par la France ! Et il y a aussi lesdifférentes lois sur l’eau particulièrementcelles de 1992 et 2006. La loi de 1992 aremis l’accent sur un certain nombre dechoses en matière d’eau et d’assainisse-ment. Il y a eu un flottement pendant un cer-tain nombre d’années, dans le cadred’abord des lois de décentralisation qui ontbouleversé la mise en application de la loide 1964. Ensuite pendant l’application de laloi de 1992 il y a eu les directives euro-péennes que la France devait intégrer danssa législation dans un délai de cinq ans. A nouveau il a fallu repenser les lois et re-distribuer les cartes. Aujourd’hui les diffé-rentes directives européennes, la directivecadre sur l’eau et les lois sur l’eau ont biencentré les problèmes. On arrive à un état destabilité en matière de responsabilité etd’application des réglementations.

La France risque des pénalités si elle nerespecte pas la réglementation euro-péenne…La directive européenne a fait naître un outilqui s’appelle la Base de Données des eauxRésiduaires Urbaines qui collecte les don-nées assainissement sur l’ensemble du ter-ritoire français. Cela fait l’objet d’un bilanannuel qui est envoyé à l’Europe. Les Etatsmembres qui ne respectent pas les pres-criptions ou les délais risquent des pénali-tés. La France aujourd’hui pour un certainnombre de problématiques en Martiniquemais aussi sur d’autres départements mé-tropolitains est exposée à des sanctions deplusieurs centaines de millions d’euros.

La Martinique est donc un mauvais élèveen matière d’assainissement ? Elle n’est pas le plus mauvais élève parmitous les départements, par contre elle faitpartie des plus mauvais élèves. Elle n’estpas seule mais il ne faut pas se réjouir decela. Pour moi la problématique en matièred’assainissement n’est pas de respecter laréglementation. On sait pertinemment qu’àpartir du moment où l’assainissement nefonctionne pas correctement on pollue le mi-lieu. La différence entre un départementcomme la Martinique et un département mé-tropolitain c’est la taille du territoire. En métropole on va avoir une dispersion etune résorption de la pollution qui sera beau-coup moins problématique. Sur un petit ter-ritoire insulaire les pollutions ont desconséquences immédiates et parfois elles

peuvent être irréversibles.

La réglementation -l’arrêté de mai 1996-en matière d’ANC n’est-elle pas inadap-tée, par rapport aux systèmes qu’ellepréconise ? L’arrêté préconise en règle générale unefosse toutes eaux suivie d’un pré-filtre etd’un système d’infiltration dans le sol pardrainage sous-terrain à faible profondeur.Cela nécessite une surface de terrain suffi-sante et un sol perméable. Partout où on nepeut pas réaliser ce type d’assainissement ily en a d’autres validés par l’arrêté de 1996.Il s’agit de filtre à sable horizontal, de puitsd’infiltration… Si aucun des systèmes pré-vus ne peut être installé la réglementationprévoit qu’il est possible de déroger et d’eninstaller un autre qui donne les mêmes ré-sultats. Je crois que les solutions existentdéjà dans cet arrêté.

« Dans les 15 ans on devrait arriver à unesituation satisfaisante. »

Le nouveau SDAGE va être soumis àconsultation publique en décembre, queprévoit-il ?Les orientations du SDAGE sont les mêmesque ce qui existait en 2002. Elles prévoientla mise aux normes de l’AC et de l’ANC et lamise en place de zonages. Par contrequand le SDAGE de 2002 a été validé onavait moins d’informations qu’aujourd’hui etheureusement entre-temps il y a aussi eudes évolutions.

Dans quel délai la mise ne conformitésera-t-elle atteinte ?C’est difficile de donner des dates. D’abord il y a les contingences écono-miques. La conjoncture financière des col-lectivités, les possibilités de subventionsdont on ne sait pas ce pas ce qu’elles se-ront dans 20 ans. C’est aussi la politique etle fait de solliciter l’usagé du service publicpour essayer de faire avancer les chosesplus vite en trouvant des financements. Il in-combe aux politiques de faire les contrôles,d’exercer le contrôle de police et de fixer unprix à l’eau et l’assainissement et ce n’estpas toujours facile quand on est élu de lefaire. Raisonnablement dans les 5 ans àvenir la situation va s’améliorer et dans les15 ans on devrait arriver à une situation sa-tisfaisante.

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La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 40 - Mai/Juin 2009

Que représente l’assainissementpour le service eau et environnementde la DAF ?L’assainissement c’est un sujet très im-portant ! C’est la priorité définie par laMISE. Cette mission réunit tous les ser-vices de l’Etat qui s’occupe de l’eaudans le département. Le chef de laMISE c’est la DIREN. Notre priorité nu-méro 1 est la mise en conformité del’assainissement collectif.

Qu’est ce qui a fait bouger leschoses en matière d’assainisse-ment ?Les obligations existaient avant la loi surl’eau de 1992. Par ailleurs il y avait déjàeu d’autres lois sur l’eau avant, mais quin’avaient pas été appliquées. Les der-nières sont donc celles de 1992 et de2006. Mais en réalité cette priorité ausujet de l’assainissement a été mise enœuvre ces dernières années. On s’estaperçu, suite à la mise en place dessyndicats de communes qui ont reçu lacompétence assainissement entre 2002et 2004, que la plupart des stationsd’épuration en Martinique ne fonction-naient pas ou fonctionnaient mal etdonc rejetaient beaucoup de pollutionsdans les cours d’eaux et la mer. Les nui-sances dues à ces pollutions sont tellesque nous en avons fait une priorité.

« Les obligations existaient avant laloi sur l’eau de 1992. »

Comment se manifeste le contrôleque vous exercez ?Nous faisons des contrôles inopinés surles stations d’épurations. Nous sommestout-de-même obligés d’appeler l’ex-ploitant la veille pour qu’il soit là pournous ouvrir. Nous avons commencé cecontrôle récemment, en 2004. En casde dysfonctionnement nous informonsla collectivité. La responsabilité est par-tagée entre la collectivité locale et l’ex-ploitant. Cela va dépendre du contratd’affermage dans lequel ils se serontengagés.

Quel est selon vous l’état du parcdes stations d’épurations ?Plus de la moitié des stations d’épura-tion ne fonctionnent pas. Nous recevonsle bilan des exploitants eux-mêmes quieffectuent l’auto-surveillance de leursstations de plus de 2000 EQH. Dansleurs propres bilans aussi nous consta-tons que la grande majorité des stationsfonctionnent mal.

Quel est l’impact écologique de cesdysfonctionnements ?Il y a une pollution liée directement auxrejets d’épuration mais elle est difficileà évaluer. Les cours d’eaux subissentaussi la pollution liée à l’ANC, aux in-dustries comme dans les zones de la lé-zarde et de la Jambette où il y apratiquement tous les jours des pollu-tions des cours d’eaux. Il y a aussi lespollutions des particuliers qui laventleurs voitures ou qui jettent leurs dé-chets dans les cours d’eau. On n’a pasd’idée exacte du poids de l’AC dans lapollution des cours d’eaux mais c’estcertainement un élément essentiel.

Quelles sont les étapes de votre mis-sion ?On s’est fixé des priorités car on ne peutpas tout faire en même temps. On a faitle diagnostic de l’ensemble des stationsd’épuration pour commencer. Suite à cediagnostic nous allons nous intéresserdans un premier temps à une dizaine destations qui ont particulièrement attiréesnotre attention et qui nécessitent des in-terventions prioritaires. Ces prioritésnous devons les présenter aux collecti-vités compétentes en matière d’assai-nissement, en leur expliquant pourquoinous estimons qu’il est nécessaire d’in-tervenir. Ensuite il leur revient d’accep-ter ces priorités et de mettre en placeles financements, les appels d’offre envue de faire les travaux de mise enconformité. C’est une démarche quenous répétons tous les ans. Quand il ya des crédits disponibles les travauxsont possibles, mais sinon…

Un manque d’entretien des stations

Quelles sont vos relations avec lescollectivités ?Nous avons de bonnes relations avecles collectivités. Et nous discutons no-tamment des priorités, de leurs pro-grammes de travaux pour les années àvenir. Nous leur expliquons que telle outelle station a besoin d’être réhabilitée.Parfois ce sont des travaux qu’ils pré-voient dans les 2 ou 3 ans à venir, s’ilsarrivent à nous prouver que ces travauxsont effectivement prévus nous atten-dons le délai et nous vérifions que lestravaux sont bien entrepris.

C’est un chantier qui s’annonce trèslong…Il y a un tel travail à rattraper, le retarddans la mise en conformité des stations

DOSSIER

� D.A.FAssainissement collectif : La mise en conformité est en marche

Nous avons rencontré Michel Brière Chef du service eau etenvironnement à la DAF. Son service s’occupe essentielle-ment du foncier agricole et de l’urbanisme, et il assure la police de l’eau au sein de la MISE. Qui dit police de l’eau ditcontrôle de l’assainissement, un volet important du travail de la MISE qui n’a débuté que récemment.

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La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 40 - Mai/Juin 2009

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La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 42 - Mai/Juin 2009

DOSSIER

est énorme et les collectivités ne peuventpas tout faire en même temps, celaavance doucement. Les stations quiexistent depuis plusieurs dizaines d’an-nées en Martinique n’ont pas été suffi-samment entretenues par les communesqui en avaient la charge, et aujourd’huiles syndicats de communes se retrou-vent avec un parc en mauvais état quinécessite un gros travail.

Ces travaux de réhabilitation ont uncoût, qui va les financer ?En effet l’un des premiers défi une fois ceconstat dressé c’est d’arriver à trouverles financements pour effectuer tous lestravaux qui doivent être faits. L’Europeintervient, ainsi que la Région et le Dé-partement mais cela ne suffit pas, c’estmême loin de suffire. C’est pour cela quenous avons créé des priorités, et les sta-tions sont réhabilitées les unes après lesautres.

Il va falloir construire de nouvellesstations ?Pas forcément, car la capacité de traite-ment des stations qui existent suffit à trai-ter tous les effluents de la population.Mais le problème c’est que tous ceux quipourraient être raccordés au réseau pu-blic ne le sont pas. Un autre point impor-tant c’est de regrouper les stationsd’épurations car les petites sont difficilesà entretenir. Il faut donc éviter d’enconstruire et ramener tous les effluentsde ces stations vers une autre plus im-portante.

Vous intervenez en matière d’ANC ?L’ANC nous concerne s’il y a une pollu-tion d’un cours d’eau ou de la mer. Dansce cas nous dressons alors un PV pourdélit de pollution. Mais nous n’effectuonspas de contrôles chez l’habitant. Par ail-leurs avant de verbaliser nous informonsles personnes concernées. On s’aperçoitque les gens ne savent pas qu’ils pol-luent, ni qu’ils ont l’obligation de traiterleurs eaux. Donc quand on constate lapollution on leur fait un premier courrieroù on leur demande de se mettre enconformité. Si rien n’est fait cela peutaller jusqu’au procureur. Nous n’avonsjamais eu à aller jusque là, mais nous en-voyons quotidiennement des courriers,rarement à des particuliers, c’est surtoutà des industries ou des syndics, des pro-moteurs. Il peut nous arriver de verbali-ser des collectivités quand il s’agit de

stations d’épuration.

Quels sont les autres sujets qui vousinquiètent ?Les prélèvements pour eau potable sontun sujet de préoccupation important ànotre niveau. Nous constatons qu’en pé-riode de Carême nous manquons d’eaualors que c’est une ressource importanteici. Il y a de plus en plus de sécheresse,il est important de gérer les prélèvementsen fonction des besoins de la populationmais aussi de ceux de la rivière pourqu’elle ne s’assèche pas. Tous les tra-vaux qui se font dans les cours d’eauxnous inquiètent aussi, le dragage, la réa-lisation de gués… Cela perturbe lescours d’eaux.

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Que représente l’AssainissementCollectif au sein d’Odyssi ?L’AC couvre en activités directes 3communes : Fort-de-France, Saint Jo-seph et Schoelcher. Sur le Lamentinl’exploitation est assurée en déléga-tion de service public par un fermierqui est la SME. Nous avons quandmême une vision sur les quatre com-munes car dans le cadre de l’investis-sement et de la maîtrise d’ouvrageOdyssi finance, organise, planifie etparticipe à l’amélioration et à l’exten-sion des équipements. Dans notre en-tité cela mobilise une cinquantaine depersonnes pour l’exploitation de l’ACsur un total de 205 personnes àOdyssi.

Combien de foyers sont raccordésau réseau ?A Fort-de-France nous avons 30 000abonnés au service d’eau et la moitiéest aussi raccordée au réseau collec-tif d’assainissement. Sur Schoelcherla proportion de personnes non rac-cordées au réseau collectif est plusimportante de l’ordre de 60%. A SaintJoseph l’habitat est encore plus diffusce qui entraîne un nombre plus impor-tant d’habitats non raccordés au ré-seau collectif.

Accroître le raccordement au ré-seau collectif

Quels sont vos objectifs dansles années à venir ?Pour L’AC si on prend l’exemplede Schoelcher et Fort-de-France,nous envisageons d’étendre le ré-seau collectif. On maîtrise mieuxl’AC qui donne des résultats bienplus satisfaisants en terme d’as-sainissement. Il y a donc bon nom-bre de secteurs qui dépendent del’ANC que nous allons raccorderau réseau collectif pour améliorerles performances de traitement.Les PLU prévoient d’augmenter ladensité de population de certainsquartiers et dans ce cas il y a for-cément des aménagements col-lectifs qui suivent. Pas seulementdes routes, des réseaux de distri-

bution d’eau et d’électricité maisaussi des réseaux d’assainisse-ment.

Quels sont les défis majeursauxquels vous êtes confron-tés ?L’un des défis qui nous préoccupedans l’immédiat c’est la remiseaux normes des installations quifonctionnent moins bien. Il y abeaucoup de petites installationsqui sont tombés dans le domainepublic il y a peu de temps. Ellesn’ont pas eu l’entretien qu’il fau-drait, car il s’agissait souvent desgestions privées dans des rési-dences qui n’ont pas voulu ou paspu supporter les coûts importantsliés à l’entretien. A plus moyen etlong terme il va s’agir d’accroîtreles capacités des stations exis-

� ODYSSI« Nous envisageons d’étendre le réseau collectif »

DOSSIER

Depuis 2004, la régie communautaire Odyssi assurela gestion de l’eau potable et de l’assainissement du centre. En urbanisation constante mais aussisoucieuses de préserver la qualité de leurs eaux les communes de la CACEM auront des défis à relever dans les prochaines années en terme d’assainissement. Entretien avec Rudolph DrademChef du service Assainissement Collectif.

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DOSSIER

tantes étant donné que dans lecadre de l’aménagement urbain ilva y avoir plus d’abonnés sur lesstations existantes.

« …pas mal de marchés publicsvont être lancés. »

Pour les entreprises il y a doncdes marchés à conquérir…Cela signifie effectivement pas malde marchés publics qui vont êtrelancés. Il y en a déjà un certainnombre. Nous travaillons principa-lement avec de grosses entre-prises, car il y a dans nos gammesd’opération des travaux de grandeenvergure. On a par exemple unprojet très intéressant sur Saint-Jo-seph. Cette commune n’a pas lesmoyens d’installer une unité de trai-tement dans un lieu approprié envertu des règles qui régissent cetype d’installation. Celle de Ro-sières est à côté d’une rivière et ledébit nominal de celle-ci est parfoisidentique à celui de la station, cequi n’est absolument pas tolérable.Pour ces raisons on va être amenéà déplacer les eaux usées vers leLamentin pour pouvoir les traitersur une station plus récentecomme celle de Gaigneron. C’estun travail important qui va consis-ter à collecter les effluents qui sor-tent du bourg de Saint-Joseph pourles acheminer jusqu’à Gaigneron.D’autres installations répondentaux mêmes critères. Celle deFond-Lahaye est sur-dimension-née, elle reçoit à ce jour très peud’effluents elle se retrouve en sous-charge et fonctionne mal. Pour ré-soudre ce problème il va nousfalloir récupérer ces eaux et lesrenvoyer depuis Fond-Lahayejusqu’à la Pointe-des-Nègres par lebiais de canalisations.

Quelle est la responsabilité duconstructeur dans ce type de tra-vaux, par exemple il sembleraitque la station de la Pointe-des-Nègres bien que récente a deséquipements en mauvais état… Le constructeur engage sa respon-sabilité pour le parfait achèvementde l’ouvrage, la réception des équi-pements… Il y a aussi une garan-

tie décennale. La station de laPointe-des-Nègres a fait l’objetd’un certain nombre de reprochesessentiellement liés à son implan-tation. On est en zone particulière-ment concentrée avec desimmeubles dont certains sont destanding. Son intégration dans unenvironnement comme celui-làn’est pas évidente. Par contre lastation répond aux critères d’im-plantation dans ce milieu : elle estparfaitement close, elle ne rejettequasiment rien de polluant à l’exté-rieur, elle ne représente aucunecontrainte tant au niveau du bruitqu’au niveau des odeurs. C’est unestation qui coûte particulièrementcher du fait de ces contraintes.

« Les installations à boue acti-vée sont fiables »

Est-ce-que Odissy privilégie cer-taines techniques de traite-ment ?De mon point de vue les installa-tions à boue activée sont particu-lièrement fiables et répondent auxcontraintes que nous connaissons.Elles ont la capacité d’absorber despics de débit et de concentrationorganique. L’inconvénient c’estqu’elles prennent beaucoup deplace et qu’en terme d’intégrationdans le paysage ce n’est pas ce quise fait de mieux. Une installation detype physico-chimique comme à laPointe-des-Nègres est beaucoupplus compact, et elle a un procédéqui accélère l’épuration. Elle coûtemoins cher en terme de surfacemais plus cher quant à la technolo-gie utilisée, elle est aussi très sen-sible car elle supporte mal lesécarts de concentration ou dedébit. En cas de pluie par exemple.

Les eaux de pluies sont unecause importante du mauvaisfonctionnement des stations,comment y remédier ?Les eaux de pluies c’est avant toutune question de civisme. Certainsadministrés savent que la plupartdes réseaux sont conçus pour nerecevoir que les eaux usées. Or des administrés raccordent leurdescentes de gouttières ou tout

autre équipement qui déversentdes eaux de pluies dans le réseaupublic d’assainissement. Ce quiperturbe les installations en cas depluie. Nous avons un diagnostic encours et ensuite au cas par cas lesadministrés seront avertis et ils de-vront remettre leurs installationsaux normes. Pour les plus récalci-trants cela peut aller jusqu’à la ver-balisation.

Que ferez-vous de vos boues etautres huiles qui servent aufonctionnement des stationsquand elles ne seront plus ac-ceptées en décharge, ce qui estprévu pour 2015 ?C’est une grosse discussion qui estmenée depuis plusieurs annéessur le département. Il n’y a pas vé-ritablement de solutions pour lemoment. On parle d’incinération,de valorisation agricole ou énergé-tique. La valorisation énergétiquedemande des équipements et destechnologies importants. Pour cequi concerne la filière agricole ellene semble pas prête à valoriser cesboues, il y a un frein psychologiqueconcernant l’origine de ses produitsbien qu’ils ne soient pas polluantspour les sols. Une autre solutionserait de les brûler. Les concentra-tions de matière sèche dans cesboues doivent être améliorées,elles varient entre 15 à 30% pour lemoment. En tout cas les boues etles autres déchets issus des sta-tions d’épuration préoccupent énor-mément les exploitants commenous. Ils sont éliminés à l’extérieur,pour le moment ils ne peuvent êtreque stockés ou enfouis mais àterme il va falloir trouver des solu-tions pour les valoriser ou les dé-truire.

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Quelles sont les compétences duSICSM ?Le SICSM est doté de 2 compétences :La production, l’adduction et la distributiond’eau potable, la collecte et le traitementd’eaux usées. Le syndicat compte au-jourd’hui un personnel de 35 personnesqui se répartissent entre les services ad-ministratifs (23) et le service technique(12).

Que représente la compétence assai-nissement au sein de cette structure ?La compétence assainissement se subdi-vise en une gestion de l’assainissementcollectif et une gestion de l’assainisse-ment non collectif. Pour schématiser, l’as-sainissement non collectif est constitué duparc des dispositifs d’assainissement au-tonome (fosses septiques). Le vocable« assainissement collectif » regroupe, lui,l’ensemble des dispositifs gérés par la col-lectivité (en majorité des stations d’épura-tion).

Combien de stations gérez-vous ?Le SICSM gère 36 stations d’épurationdes eaux usées de capacité variable, al-lant de 100 à 15 000 EQH.

« Pas de développement économiquesans eau et sans assainissement. »

Quelle est votre stratégie en la ma-tière ?Deux constats se sont imposés auSICSM. Tout d’abord, il n’y a pas de dé-veloppement économique sans eau etsans assainissement. L’une des princi-pales activités développée sur le territoiredes communes composant le syndicat estle tourisme. Ce tourisme repose engrande partie sur la beauté des plages etla qualité des eaux de baignade. On sedoit donc de les préserver. Par ailleurs,lors de la prise de la compétence « assai-nissement », le SICSM a récupéré un pa-trimoine important : 36 stationsd’épuration, 146 postes de refoulement et280 kilomètres de réseaux. Tout cela dansun état de vétusté et inefficient. Il en dé-coule une obligation de mise à niveau, derénovation et d’entretien des stations et

des réseaux. Le syndicat a décidé de réa-liser cette refonte au niveau supra-com-munal en s’affranchissant des limitescommunales et en osant l’innovation pourrépondre aux défis imposés. Cette vo-lonté se traduit par : Un programme vo-lontariste de travaux de près de 300millions d’euros sur les prochaines an-nées et l’application de techniques nou-velles (filtration membranaire, filtres àmacrophytes –bambou, roseaux- traite-ment des matières de vidange des fossesseptiques, traitement des graisses, sé-chage solaire des boues, traitement del’H2S…).

Passer de 47 à 65% d’abonnés raccor-dés au réseau collectif

Que représente l’assainissement col-lectif sur votre secteur ?Le territoire dévolu au SICSM pour lacompétence assainissement représente51 000 abonnés, soit environ 154 000personnes. Seuls 24 000 abonnés sontraccordés à un réseau de collecte deseaux usées, soit un taux de raccordementde 47%. Le syndicat ambitionne de porterce taux à 65% sous 10 ans afin de mieuxcontrôler, collecter et traiter les eauxusées et ainsi limiter les rejets diffus dansle milieu naturel conformément aux régle-mentations française et européenne.

Que faites-vous de vos boues ?Pour l’heure, les boues sont déshydratéesmécaniquement par le biais de pressesou de centrifugeuses. Elles sont ensuitechaulées puis évacuées en centre d’en-fouissement technique.

Quelles solutions envisagez-vousaprès 2015 ?Nous souhaitons pouvoir valoriser sesboues, soit sous forme de compost, soiten valorisation énergétique par le biais dela méthanisation. Il s’agit néanmoins desolutions à définir à l’échelle du départe-ment en coopération avec les commu-nautés d’agglomération, les différentssyndicats d’eau et le SMITOM. La solu-tion définitive n’étant pas encore arrêtée,le syndicat définit des process « ou-

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� SICSML’assainissement : Un enjeu stratégique pour le sud

DOSSIER

Suite page 39…

Du haut de ses 60 ans(créé en 1948) le

SICSM est le plus an-cien syndicat de com-munes. Il en regroupe

14. Gilbert Eustacheest son nouveau Prési-dent et aussi le maire

du Diamant. Il fait lepoint sur la situationde l’assainissement

dans le secteur duSICSM. Un enjeu éco-nomique et sanitairepour ces communes

touristiques.

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verts », c’est-à-dire des solutions per-mettant tout type de valorisation ultime.Aussi, la toute nouvelle station d’épura-tion intercommunale de Marin Sainte-Anne sera équipée d’un serre solaire àplancher chauffant alimenté par de l’eauchaude solaire. Cette solution est pluséconome et sécuritaire que les pratiquesactuelles car elle permet de s’affranchirde l’utilisation de centaines de tonnes dechaux. Il s’agit par ailleurs d’une innova-tion mondiale.

Depuis quand votre SPANC existe-t-il et quelles sont ses priorités ? Notre SPANC a été créé le 15 décembre2005. Il est effectif depuis le 1er janvier2006. A l’heure actuelle ce service réaliseuniquement le contrôle du neuf au niveaudes permis des construire (bonnes im-plantations, conceptions et réalisationsdes nouveaux dispositifs d’assainisse-ment autonome). Le syndicat a lancé pa-rallèlement une enquête diagnosticexhaustive des quelques 20 000 fossesseptiques du territoire syndical qui ne de-vraient pas être supprimées au profit del’implantation de réseaux de collecte deseaux usées. Ce suivi permet d’identifierles installations d’assainissement noncollectif en place sur le territoire et d’éva-luer leur niveau de fonctionnement. Lesvisites individuelles sont également l’oc-casion de sensibiliser et d’informer lesparticuliers sur l’importance d’une bonneutilisation de l’installation et d’un entre-tien régulier.

Une fois ce diagnostic réalisé, nous au-rons une image fidèle de l’assainisse-ment global de notre secteur. Les zones

prioritaires pourront être alors définiespour une réhabilitation des dispositifs. LeSICSM envisage par la suite de prendreles compétences entretien et réhabilita-tion afin d’anticiper les risques de pollu-tion et donc de prévenir tout risquesanitaire, mais aussi de limiter l’impactenvironnemental.

Comment réagit la population ?Cet effort est largement compris et inté-gré par la population qui accueille favo-rablement les enquêteurs. Il est impératifde s’atteler à la mise à niveau des dispo-sitifs d’assainissement collectif et noncollectif du territoire afin de mieux pré-server notre environnement et celui desgénérations futures.

LES PREMIÈRES RÉALISATIONS:- La mise à niveau de l’assainissementcollectif de la ville du Vauclin (recons-truction de la STEP et extensions de ré-seaux) pour un montant de 3,5 millionsd’euros,- La réadéquation du réseau de la ville deSainte-Luce pour un montant de 3 mil-lions d’euros,- La construction de la nouvelle stationd’épuration intercommunale Marin-Sainte Anne et du réseau de transfert at-tenant (11 millions d’euros),- La réhabilitation de l’unité de traitementdes eaux usées de Tartane (800 000euros)

OPÉRATIONS EN COURS :- construction de la nouvelle STEP duRobert (25 millions d’euros),- construction de la STEP intercommu-nale de Rivière-Salée, Ducos, Saint-Es-prit (30 millions d’euros),- transfert des eaux usées de la ville deRivière Pilote vers Sainte-Luce et traite-ment à la STEP de Gros Raisins (15 mil-lions d’euros).

COMMUNES DE LA COMPÉTENCE DUSICSMAnses d’Arlet, Ducos, Diamant, François,Marin, Trinité, Rivière-Pilote, Rivière-Salée, Robert, Saint-Esprit, Sainte-Anne,Sainte-Luce, Trois-Ilets, le Vauclin.

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DOSSIER

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Où en êtes-vous dans la mise enplace du SPANC ?Nous sommes en phase de prépara-tion. Nous avons déjà diligenté une en-treprise pour faire le zonaged’assainissement. Cela va nous per-mettre lors des dépôts des permis deconstruire de savoir dans quelle zoneest situé l’administré. S’il se trouvedans une zone d’assainissement col-lectif il fait une demande auprès duSCCNO pour être raccordé au réseau,s’il est en ANC il doit faire une de-mande de validation de son systèmed’assainissement au SPANC parallèle-ment au dépôt du permis de construire.

Quelle est la proportion d’adminis-trés non raccordés au réseau col-lectif sur votre secteur ? Dans notre secteur nous avons envi-ron 35% de personnes raccordées auréseau collectif. Cela est lié à la confi-guration de notre territoire, nous avonsdes communes montagneuses commeFond-saint-Denis ou le Morne-Vert. Leplus souvent ce n’est pas possible decréer des réseaux collectifs.

«…un peu de temps pour réunir lesmoyens. »

Quel est l’état des systèmes exis-tants ?On n’a pas encore commencé le diag-nostic des systèmes existants. La loinous laisse jusqu’en 2012, donc nousnous donnons un peu de temps pourréunir les moyens. Nous allons procé-

der à un appel d’offres et par la suitenous allons y associer des structurestravaillant pour l’insertion profession-nelle des jeunes. Dans leurs com-munes respectives qu’ils connaissentces jeunes participeront à l’établisse-ment de ce diagnostic.

C’est un dossier important pour lescommunes du SCCNO ?L’ANC pose beaucoup de problèmessur nos communes. Auparavant on fai-sait tout et n’importe quoi en matièred’assainissement. Il y a eu l’époque oùon jetait les effluents sans être traitésdirectement à la mer ou à la rivière ornous avons des communes côtières etdonc la qualité des eaux est très im-portante pour nous.

Pourquoi avoir autant attendu pourla mise en place du SPANC ?Je ne sais pas vraiment pourquoi nousavons attendu pour la mise en place dece service. La préfecture nous a de-mandé par courrier de créer rapide-ment le SPANC et de leur faireremonter les problèmes éventuels. Jepense que les choses se sont déclen-chées à l’arrivée du nouveau présidentau SCCNO qui a tout de suite vouluinstaller le SPANC.

Quelle est votre stratégie ? Nous allons informer la populationdans les prochains mois. Il y a descommunes qui sont plus ou moins bienassainies voire presque pas du tout.Nous avons de gros soucis au Prê-cheur par exemple, mais il y a des pro-jets de station d’épuration pour yremédier. L’impulsion est donnée pourrésoudre tous ces problèmes.

Le coût des installations est un freinpour un certain nombre de per-sonnesOui, en ANC le gros problème c’est le

financement. Quand une personneveut faire installer un bon systèmed’assainissement autonome elle n’enn’a pas forcément les moyens ça luicoûte entre 4000 et 10000 euros. Pourfaciliter les choses il faudrait des prixplus à la portée des gens, car certainsveulent bénéficier d’un bon systèmed’assainissement mais ils ne peuventpas.

Comment cela se passe-t-il pour laconstruction neuve ?Nous recevons déjà des permis deconstruire. Beaucoup d’administréssont au courant et pensent qu’il faut ef-fectivement faire quelque chose. Mal-heureusement pendant longtempsnous n’avions pas cette culture de l’as-sainissement et de l’environnement.On commence à être informé et finale-ment ça devient les mots à la mode« environnement », « assainisse-ment ». Les gens ont envie de bienfaire. Pour les constructions neuves enintervenant dès le dépôt de permis deconstruire ils savent qu’il faudra prévoirun système d’assainissement indivi-duel. Nous avons une mission deconseil auprès de public. En fonctionde l’endroit où ils habitent et la compo-sition du sol, du type de logement avecle nombre d’habitants. A partir des ceséléments nous conseillons un certainsvolume de fosse et un type d’épan-dage. Si le sol absorbe bien l’eau onpourra juste faire un épandage en mi-lieu naturel, par contre si le sol est per-méable on reconstitue un sol.

Quelles vos relations avec les mai-ries ?On a dû répéter les choses au niveaudes mairies pour qu’elles nous trans-mettent les permis de construire. On aenvoyé une circulaire dans toutes lesmairies pour les informer de la mise enplace du SPANC et de ses fonctions,

Dernier né des 5 SPANC de Martinique, le SPANC duSCCNO a vu le jour il y a six mois. Son responsableEddy-Joseph Montrose revient sur les débuts de ce service.

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� SCCNOLe Nord Caraïbe a son SPANC

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je me suis même déplacé personnelle-ment pour me faire connaître. Tout lemonde comprend qu’il faut fairequelque chose mais cela prend dutemps.

Quelle est la procédure pour uneconstruction neuve ?Les communes nous envoient unexemplaire du permis de construire etun de la demande de mise en place dudispositif d’assainissement. Nous al-lons sur le terrain ensuite contrôler l’im-plantation du système nous vérifionsque c’est bien le système prévu qui estinstallé avec le volume de fosse et lasurface d’épandage adéquats. Nouscontrôlons aussi par exemple qu’iln’est pas trop près d’une autre pro-priété comme on a déjà pu le voir, oud’un cours d’eau.

«…certaines savent faire et d’autresnon »

Quels sont les obstacles auxquelsvous êtes confrontés ?Le plus important c’est sur la procé-dure du permis de construire. Au-jourd’hui la demande concernant lesystème d’assainissement n’est plusexigée dans le permis. Donc quandl’administré vient retirer son permis deconstruire le service urbanisme doitl’informer de la procédure de demandepour son système d’assainissement.Auparavant les deux étaient liés.

Quel est votre avis sur l’action desentreprises de l’assainissement ?Le retour d’expérience que j’ai pour lesentreprises c’est que certaines saventfaire et d’autres non, notamment cer-tains plombiers auxquels j’ai dû expli-quer la marche à suivre… Certains nesavent pas qu’il ne doit pas y avoir

d’arbres a proximité. Rien ne doit êtreplanté sur le système, sinon les racinespeuvent endommager la tuyauterie.Par contre, quand le particulier a re-cours à un architecte ou un ingénieurpour la conception il n’y a pas de soucisur l’implantation du système d’assai-nissement. Ils savent parfaitementcomment procéder.

Vous vous êtes inspirés de ce quefont les autres SPANC ?On est en contact avec Odyssi. A maprise de fonction je suis allé quinzejours chez eux pour voir comment ilsmettaient en œuvre leur SPANC. Lescommunes travaillent en harmonieavec eux et ça se passe très bien.Pourtant ce n’est pas toujours évidentcar certaines communes ont l’impres-sion de devoir rendre des comptes auSPANC ce qui ne leur plait pas du tout.

Les autres communes gèrent leurSPANC par le biais des syndicats in-tercommunaux, pourquoi ce choixau Morne-Rouge ?Le Morne-Rouge n’est pas dans le pé-rimètre du SCCNO qui a compétencepour les communes de la côte Nord-Caraïbes. C’est la raison pour laquellenous devons gérer nous-mêmes lesdemandes en assainissement. Nousavons créé ce service à la suite de ladeuxième loi sur l’eau d’octobre 2006.Je suis la seule personne dans ce ser-vice. Ma mission consiste à instruireles demandes d’assainissement noncollectif. Tout ce qui est collectif relèved’un réseau géré par la SME.

Comment avez-vous procédé ?En 2004, nous avons effectué un zo-nage d’assainissement par le biais del’entreprise Safege. Ce zonage va êtreintégré dans le Plan Local d’Urbanismequi va être bientôt mis en œuvre. C’estune démarche obligatoire pour toutesles communes qui passent du POS auPLU. On constate que tous les grandsensembles locatifs sont raccordés auréseau collectif. Comme la communeest sur une crête dans les quartiers si-tués sur les deux versants les genssont plutôt en ANC.

Les installations sont conformes ?En général la plupart des constructionssont sur des parcelles d’au moins600m2 donc ils ont l’espace suffisant

pour implanter les 25 m2 nécessairesau traitement. Sur le territoire on n’apas fait un diagnostic profond maisc’est vrai que toutes les installations nesont pas aux normes. On a informé lesadministrés par le bulletin municipal dela nécessité d’avoir un réseau d’assai-nissement aux normes. On a voulufaire comprendre qu’il ne suffisait pasd’installer les fosses sceptiques maisaussi de les vidanger au moins tous lesquatre ans. Au bourg par contre il y amoins d’espace disponible et noussommes obligés de préconiser d’au-tres filières comme des puits filtrantsvertico-drainés qui sollicitent moins deterrains.

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 52 - Mai/Juin 2009

DOSSIER

Jean Edouard Martine est Responsable du service urbanisme à la mairie du Morne-Rouge depuis 17 ans. En octobre 2006, c’est lui qui a reçu la mission de gérer le SPANC de la commune. Etant donné la topographie de la ville, on imagine que le dossier est conséquent…

� ANC MORNE ROUGE

L’ANC au Morne-Rouge : 70% d’administrés non-raccordés au réseau collectif

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Quelle est la procédure pour les ad-ministrés ?A l’étape du dépôt du permis deconstruire qui ne comprend plus la de-mande d’assainissement depuis 2006,on demande de déposer parallèlementun dossier concernant le système d’as-sainissement que nous allons validerou pas. Enfin le jour où le système estmis en place nous leur demandons denous informer de la date prévue etnous vérifions sur place la conformité.

« Le contrôle doit être amplifié »

Comment les administrés accueil-lent-ils ces nouvelles obligations ?C’est une démarche par propriétairequi devra prendre les mesures qui

s’imposent. En général ils réagissentbien, quelques personnes sont mêmevenues nous voir suite à des contrôlesde la DSDS pour connaître la marcheà suivre pour être aux normes. Nouspensons que ce genre de contrôle doitêtre amplifié et c’est dans l’intérêt detout le monde.

Quel est l’enjeu pour votre com-mune ?Nous sommes situés sur le bassin ver-sant de deux rivières importantes pourla distribution en eau potable, il s’agitde la Capote et la Roxelane. Donc à cetitre nous sommes tenus de protégerles eaux des effluents. La topographiene nous permet pas d’avoir une seulegrande station, ni de raccorder tout les

administrés. Nous avons 70% de per-sonnes qui ne sont pas raccordées auréseau collectif.

Comment envisagez-vous d’inver-ser la tendance ?Nous allons continuer à informer et in-citer les gens à se mettre aux normes.Dans le cadre de l’habitat neuf nous al-lons tacher de résoudre les problèmesliés à l’assainissement en imposant lamise ne place de fosses sceptiquestoutes eaux et de filières d’épandagesouterraines. Mais il y a des dispositifsque nous proscrivons comme l’éco-dif-fuseur.

Comment s’est déroulée la mise enplace du SPANC à Odyssi ? Cela a été difficile. Il a fallu d’abord fairebeaucoup de communication. On a dé-marré par un séminaire en novembre2007 avec le concours de l’office nationalde l’eau qui est venu expliquer aux ac-teurs de l’ANC comment les choses de-vaient se passer puisque c’était toutnouveau. Aujourd’hui avec le développe-ment durable c’est devenu d’actualité.Tout le monde devrait savoir que les eauxusées ne peuvent plus être rejetées sansun traitement préalable. Nous avons aussimis en place le diagnostic de l’existant encommençant par Schoelcher en juillet etqui devrait s’achever en novembre. En-suite ce contrôle sera fait sur tout le terri-toire de la CACEM.

A quelle situation avez-vous étéconfronté ?C’est simple : 90% des installations nesont pas conformes. On a vu sur la zonede Schoelcher des rejets d’eaux usées enmer qui posent de gros soucis. Il y a untravail important à mettre en place à ce ni-veau. Il se trouve qu’avant on ne faisaitpas attention aux problèmes de rejets. Aufur et à mesure, la terre ne peut plus ac-cepter ces pollutions et on se rendcompte des impacts sur l’environnement.Les communes où il y a des plages sontles plus exposées, et elles doivent régler

leurs problèmes d’assainissement pouravoir des eaux de baignade de bonnequalité.

« Il est important que les mairiesjouent le jeu. »

Cette problématique est bien com-prise?Les mairies sont sensibilisées mainte-nant. Tout le monde aujourd’hui estconscient, même l’usager. J’ai eu l’occa-sion d’aller à des réunions publiques etles gens se rendent compte qu’ils ne peu-vent pas fonctionner aujourd’hui commeils le faisaient, ils comprennent l’impor-tance d’avoir un bon système d’assainis-sement.

Vous avez commencé par le contrôlesur les constructions neuves, com-ment cela se passe-t-il ?Un des freins à ce contrôle c’est que pouravoir un permis de construire on est pasobligé de préciser le système d’assainis-sement prévu. Il faut monter un autre dos-sier en parallèle. Nous avons expliquéaux mairies qu’il était important qu’ellesjouent le jeu. Si par exemple quelqu’unn’a pas la place pour mettre un assainis-sement autonome ce n’est pas la peinede lui donner un permis de construire.Comment cette personne va-t-elle traiterses eaux usées ? Alors on a certains

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� SPANC

Le SPANC d’Odyssi : Un précurseur

Emmauel Bruno est Respon-sable du SPANC à Odyssi.Son service a été créé enjanvier 2006 par la CACEM.Trois autres personnes tra-vaillent avec lui, deuxcontrôleurs et une assis-tante. Voici donc près detrois ans que l’aîné desSPANC s’est attelé à sa mis-sion. Etat des lieux.

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maires qui refusent le permis deconstruire dans des cas comme celui-làmais on en a d’autres qui les délivrentquand même. Maintenant on se retrouveavec des gens qui ont eu un permis deconstruire, qui ont finit leur maison maisqui n’ont pas de place pour un dispositifd’assainissement. J’ai plusieurs cas surFort-de-France et je demande à la mairiece que je dois faire de ces dossiers… Lasalubrité publique est de la compétencedu maire donc si demain il y a des eauxusées qui se déversent n’importe où,c’est le maire qui engage sa responsabi-lité.

Vous traitez combien de dossiers paran pour le neuf ?Nous recevons en moyenne 400 dos-siers par an. Il y a trois contrôles sur leneuf. Sur l’implantation et la conception,on regarde le plan de masse et le per-mis. Puis nous allons sur le terrain véri-fier si les limites de propriétés sontrespectées, s’il n’y a pas d’arbre à proxi-mité du système… Enfin, on va vérifier sile dispositif a été réalisé conformémentà ce qui était prévu. L’ensemble de cescontrôles coûte 284 euros qui sont à lacharge de l’usager.

L’arrêté de 1996 devrait être modifiésous peu, qu’en pensez-vous ?Pour les constructions neuves on doit seréférer à cet arrêté du 6 mai 1996. On nepeut plus construire dans n’importe quelsens. Les normes sont décrites dans leDTU 64.1. Cet arrêté s’impose à nous,alors qu’ici nous avons un problèmed’ergonomie des sols. On devrait pouvoirproposer des systèmes adaptés. Les as-sises de l’ANC ont eu lieu les 15 et 16octobre à Lons-le-Saunier, le projet demodification de l’arrêté a été annoncépour décembre. De nouvelles filièresd’assainissement devraient être autori-sées.

« Nous avons déjà installé deux sys-tèmes de filtre à coco. »

Comment faites-vous s’il s’avère im-possible de respecter l’arrêté ?Nous essayons de ne pas bloquer auto-matiquement celui qui veut construire,mais de trouver avec lui la solution laplus efficace même s’il faut accorder desdérogations. On prend sur nous, parexemple s’il y a un système qui reçoitl’avis favorable du CSTB on autorise sonexpérimentation. Cela demande un suiviplus poussé, les rejets seront contrôlésune fois par an. Nous signons pour cela

une convention avec l’installateur etl’usager. Nous avons déjà installé deuxsystèmes de filtre à coco qui n’occupeque 8m2 au lieu des 25m2 qu’il faut pourles autres systèmes. Nous expérimen-tons aussi le scepto-diffuseur qui prend3m2. Le problème avec les filtres à sablec’est le colmatage, c’est assez fréquentau bout de quelques années.

Comment organisez-vous le diagnos-tic de l’existant ?Pour le diagnostic nous avons fait unmarché sur deux ans, pour les quatrecommunes de la CACEM. Cela fait entout environs vingt mille dispositifs àcontrôler et pour un coût au minimum de500 000 euros. On va essayer de tenirles délais. L’entreprise va chez les parti-culiers, vérifie leur système d’assainis-sement et remplit une fiche-type del’office de l’eau. En conclusion elle effec-tue un classement en fonction de plu-sieurs critères et note les défectuositéset les améliorations à apporter. La loiprévoit qu’au 31 décembre 2012 tout lediagnostic soit terminé. Nous allons ré-cupérer ces données et les classer dansun logiciel. A l’étape suivante les contrô-leurs vont sur le terrain et nous allonstraiter les dossiers en fonction des re-commandations faites lors du diagnostic.

Ce coût va être répercuté sur l’usa-ger ?La première étape de diagnostic faite parl’entreprise a été demandée par les élus,elle est gratuite. Mais le contrôle del’existant que nous réaliserons nous-mêmes ensuite donne lieu à une rede-vance de 84 euros. Cette redevancesera perçue par nos services quandnous irons vérifier la conformité du sys-tème installé.

Vous avez commencé par Schoelcher,ça se passe comment ?Très bien. Nous avons fait venir des res-ponsables de quartier pour des réunionspubliques. Et là nous avons expliqué à lapopulation ce que nous allions faire etpourquoi nous le faisions. Donc cela aété bien perçu. Par contre les gens nousdemandaient à chaque fois comment ilsallaient faire pour pouvoir payer le sys-tème d’assainissement. De toute façon,à un moment donné les collectivités vontcertainement donner des aides.

C’est un marché qui va susciter desappétits, vous compter intervenir au-près des entreprises ?C’est un marché porteur, et pas mal de

petites entreprises se mettent à l’assai-nissement. Je pense que nous allonsvers l’agrément des installateurs commeon l’a fait dernièrement pour les sociétésde vidange qui sont soumises à l’agré-ment de la DSDS depuis novembre. Il ya pas mal de vidangeurs marrons et ilétait nécessaire de réglementer la pro-fession. En tant que SPANC, je penseque nous n’allons pas attendre qu’il y aitune loi mais nous allons déjà essayer parnous-mêmes de créer une sorte d’agré-ment pour les installateurs. Il y a desgens qui n’installent pas les systèmesselon les règles et encore aujourd’hui.Alors, ils ne rappellent pas le SPANCpour la fin des travaux parce qu’ils sa-vent qu’ils ne sont pas en règle.

Allez-vous vous occuper de l’entre-tien des systèmes d’assainissement ?La meilleure des solutions ce serait deprévoir une taxe d’assainissement noncollectif et de donner au SPANC la com-pétence pour l’entretien de ces installa-tions. Cela permettrait de résoudrebeaucoup de problèmes. On pourraitalors prendre en charge les réhabilita-tions notamment. C’est une idée qu’ilfaut laisser mûrir, nous n’en sommesqu’au début.

Vous ne manquez pas un peu demoyens tout-de-même ?Quand notre service a été créé nousn’avions qu’un contrôleur et nous enavons obtenu un deuxième dernière-ment. Il est prévu cinq autres contrôleurspour les contrôles sur l’existant. Parcontre sur le financement, les collectivi-tés ont des difficultés. Mais il faut qu’ellestiennent compte de l’importance de ceservice. Déjà pour le diagnostic on arriveà 500 000 euros. Pour le moment la ré-habilitation n’est pas de notre compé-tence. D’autres besoins vont se fairesentir au fur et à mesure. La collectivitéqui a créé un SPANC doit l’accompagnerpendant quatre ans puisque les rede-vances ne peuvent pas être perçues dèsle départ. Il faut compter deux à trois anspour la construction et nous ne perce-vons la redevance qu’en bout de courseaprès notre dernier contrôle. Cela nouspose un problème de trésorerie. Notreservice est en attente de crédits.

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DOSSIER

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Sur les trente quatre stationsd’épuration collectives de l’ar-chipel, neuf seulement sont au-

torisées c’est à dire qu’elles répondentaux normes imposées par la loi surl’eau de 92, du code de l’environne-ment ; 37 % de ces installations contre68% dans l’Hexagone. Ensemble,elles représentent une capacité glo-bale de 200 000 “équivalent- habitants“-le terme approprié pour comptabiliserles raccordements-. “On estime queles besoins en agglomération argu-mente Sylvie Rocq, chef de service en-vironnement et aménagement rural àla DAF (direction de l’agriculture et dela foret) et chef de police de l’eau, sousentendu en zone d’habitat dense, estde l’ordre de 270 000 équivalents ha-bitants. Soit un écart de 70 000 entreleur capacité et la densité réelle“. Etpour les 200 000 raccordés, la capa-cité des stations ne permet pas de trai-ter l’ensemble des eaux usées dont

une partie se répand dans la nature,sans traitement préalable.

Une station d’épuration sans voca-tionLa station d’épuration de Baillif est àquelques mètres de l’abattoir.Construite en 1978 pour la populationde Baillif, au fils des années, Basse-Terre, Saint-Claude puis Gourbeyresont venus s’y raccorder. Prévue pour5 000 équivalents-habitants, l’arrivéedes autres communes a fait grimper cechiffre bien au delà des capacités dela station. Les problèmes sont apparusdès 1992 en raison d’un manque d’en-tretien des équipements et de la sur-charge d’affluents. Aujourd’hui, lastation n’épure pratiquement plus rien.Les pompes de refoulement pour ali-menter les bassins d’aération sonthors d’usage. La seule satisfactionface à ce désastre, c’est d’avoir instal-ler initialement une conduite sous ma-

rine qui arrive jusqu’à la limite du pla-teau continental, au delà les fonds at-teignent les 750 mètres de profondeuret les effluents, non traités, sont épar-pillés dans les profondeurs de l’océan.La seule fonction aujourd’hui de la sta-tion et non des moindres, grâce à sesdeux moteurs, c’est de permettre auréseau, qui relie les habitations à lastation, de ne pas être saturé. Dans lecas contraire, ces mêmes effluents re-monteraient par les conduites dans leshabitations.

230 litres d’eau consommés quoti-diennement par personneLa communauté des communes dusud Basse-Terre a hérité de ce patri-moine assainissement collectif et detoutes les mini stations liées à l’assai-nissement collectif. Elles sont de tailleplus modestes mais fonctionnent sur lemême principe que les stations d’épu-ration. Nous allons gérer l’ensemble deces infrastructures à maîtrise d’ou-vrage publique. Pour Baillif la commu-nauté des communes va finalementopter pour la construction d’une nou-velle station d’une capacité de 38 000équivalents-habitants en prévision desnouveaux raccordements et réhabiliterle réseau primaire pour le rendre co-hérent. Il est regrettable toutefoisqu’une salle de pré traitement ait étéconstruite et financée par la mairie deBaillif il y a quelques années. Elle esten état de fonctionnement mais ne sertà rien puisque le reste de l’installation

DOSSIER GUADELOUPE

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Assainissement : le grand défi de notre siècle

L’eau est une ressource indispensable à tous les aspects de la vie de l’être humain,des animaux et des plantes. On s’aperçoit aujourd’hui que cette ressource est deplus en plus menacée. L'assainissement devient un impératif pour la santé etl’amélioration du cadre de vie. Cette question se trouve désormais au centre despréoccupations communales alors que seulement 52 % des stations d'épuration col-lectives sont aux normes en Guadeloupe. La loi sur l’eau du 3 janvier 2002, rap-pelle aux maires, leurs obligations de réaliser un schéma directeur d'assainissementet de veiller au bon fonctionnement des ouvrages.

� Assainissement collectif

L'assainissement collectif en berne en Guadeloupe2008 a été déclarée par l'ONU, l'année internationale de l'assainissement.Dans de nombreux pays cette problématique est partiellement prise encompte sinon inexistante. La Guadeloupe, à l'échelle nationale, accuse desretards sérieux dans ce domaine. Sur les trente quatre stations d'épurationimplantées sur le territoire, neuf seulement sont autorisée et déclarées. La majorité des autres, rejette les eaux usées domestiques directement dansle milieu terrestre ou maritime, sans le moindre traitement préalable, en rai-son de nombreux disfonctionnements. Des rejets toxiques et polluants quiont inévitablement une influence sur la faune, la flore et la santé de touteune population.

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est hors d’usage. Les études sontterminées et le dossier de finance-ment bouclé entre le Feder, l’Etat,la région et la communauté descommunes avec une unité plusperformante, des procédés mo-dernes et surtout aux normes. Lecoût est estimé à près de dix mil-lions d’euros sur un an et demi detravaux.

Eaux pluviales, eaux usées do-mestiques et industrielles : quiva les traiter ?Les eaux usées domestiques sontles seules à être récupérées dansles stations. Elles sont essentielle-ment porteuses de pollution orga-nique. Elles se répartissent entreles eaux ménagères (salles debains et cuisines) et sont chargéesde détergents, de graisse, de sol-vants et de débris organiques et leseaux de “vannes” qui sont les rejetsdes toilettes chargés de diversesmatières organiques azotées et degermes fécaux. Les eaux usées in-dustrielles varient d’une industrie àl’autre. Elles peuvent contenir desproduits toxiques, des solvants,des métaux lourds, des micropol-luants organiques et des hydrocar-bures. Elles sont normalementmêlées aux eaux domestiques quelorsqu’elles ne présentent plus dedanger pour les réseaux de collecteet ne perturbent pas le fonctionne-ment des usines de dépollution.Les eaux pluviales peuvent être lacause de pollutions importantesdes cours d’eau. Les cours d’eauont certes une capacité naturelled’épuration. Mais cette capacité apour effet de consommer l’oxygènede la rivière et n’est pas sansconséquences sur la faune et laflore aquatiques. Lorsque l’impor-tance du rejet excède la capacitéd’auto-épuration de la rivière, la dé-térioration de l’environnement peutêtre durable. La présence exces-sive de phosphates favorise le phé-nomène de prolifération d’alguesqui nuisent à la faune aquatique,pouvant même rendre la baignadedangereuse. Certains particuliersn’hésitent par à faire un seul etunique raccordement entre eauxusées domestiques et eaux plu-

viales. C’est une erreur, d’une partparce que les stations sont déjà sa-turées et ensuite, elles ne sontconçues que pour traitées des eauxsales.

“En Guadeloupe la gestion deseaux pluviales est sous estimée”“Dans notre département où la plu-viométrie peut-être excessive, lagestion des eaux pluviales est sousestimée, précise le chef de policede l’eau, elle est rarement prise encompte dans le développement del’urbanisation. Le fait de ne pas lescanaliser entraîne de sérieux dys-fonctionnement sur l’aménagementurbain. La zone industrielle de Jarryest un des exemples de cette nonprise en compte, mais beaucoupde lotissements connaissent lemême sort. Or une mise auxnormes est beaucoup plus coû-teuse après que pendant l’aména-gement”. Le traitement des eauxusées domestiques dans les sta-tions est du ressort de l’assainisse-ment collectif, sous maîtrised’ouvrage d’une collectivité. L’as-sainissement non collectif concernetous les particuliers qui ont unefosse sceptique sur leur terrain onparle alors d’assainissement à laparcelle ou autonome. Dans le casd’un lotissement , l’aménageur pré-voit parfois de réaliser une mini sta-tion pour un assainissementgroupé, se pose ensuite le pro-blème de son entretien. Dans un lo-tissement de 60 lots, on prévoitgénéralement une station d’une ca-pacité de 240 équivalents habi-tants. Une loi du 31 décembre 2005impose à la commune de contrôlerces stations individuelles commeles fosses sceptiques (voir enca-dré). Une nouvelle responsabilitéqui intervient à une période où lesmaires ont déjà beaucoup de mal àentretenir leur propre station d’épu-ration. Saint-François étant citéeen exemple pour sa modernitémais aussi Trois-Rivières qui a ou-vert une nouvelle station en 2007,pour être conforme à la législation.

Mélanie Maudet

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SPANC VOUS AVEZ DIT SPANC...

La loi sur l’eau de 1992 oblige les communes àdéfinir leur option d’assainissement et à initierdes solutions de services publics pour gérer cetassainissement. C'est la mise en place du SPANC(service public d’assainissement non collectif).Hors 60% de l’assainissement en Guadeloupe estde l’assainissement non collectif (ANC).

En préambule la commune doit procéder à un in-ventaire des solutions techniques, des impacts surl’organisation de la commune, doit comparer les scé-narios sur le prix de l’eau et doit définir les zonesANC et les zones AC. Le plus important dans ce zo-nage d’assainissement c’est la phase d’enquête pu-blique et d’information du public car dans l’ANC ontouche à la propriété individuelle. Le zonage, unefois approuvé, est intégré aux annexes sanitaires duPlan Local d’Urbanisme (PLU)

Quand la commune n'assure pas l'entretien La compétence d’assainissement non collectif vas’appuyer sur deux volets liés a certaines obligationsvis à vis des immeubles non raccordés aux égouts.Ils doivent être dotés d’un assainissement autonomed'une part et d'autre part, les installations devrontêtre maintenues en bon état de fonctionnement.Dans le cas où la commune ne prend pas à sacharge cet entretien, elle devra vérifier la réalisationpériodique des vidanges et des dispositifs de dé-graissage. Chaque particulier, si la collectivité n’apas pris l’option d’assurer elle-même l’entretien,reste libre de choisir son prestataire d’entretien.

Le SPANC a un prixLe SPANC est un SPIC (Service Public à CaractèreIndustriel et Commercial) c’est à dire qu’il répond àcertaines règles de gestion. Il implique un finance-ment avec une redevance en contrepartie d’un ser-vice rendu. La tarification devra être égale pour tousles usagers qui seront impliqués à cette démarchede non collectif. La collectivité à la possibilité dechoisir elle-même son mode de gestion : régie, pres-tations de services, délégation de service public au-près de sociétés privées. La redevance d’ANCcomportera une partie obligatoire pour couvrir lescharges du contrôle et une partie forfaitaire. Enfin, ily a un distinguo à faire entre le propriétaire et l’oc-cupant des lieux.

En résumé, créer un SPANC c’est d’abord uneétude de schéma directeur d’assainissement quidébouche sur un zonage avec une enquête pu-blique. Ensuite, à la collectivité de créer ce ser-vice et de faire son schéma obligatoire depuisfin 2005 et que pratiquement aucune communede Guadeloupe n'a encore rendu opérationnel.

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DOSSIER

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Comment rendre l'assainissement opérationnel et performant

Les services décentralisés de l’Etatet notamment la DAF, devait re-censer, au cours de l’année 2008,

les stations collectives ou privées detoutes les agglomérations de plus de2000 Habitants. Elle doit continuer àmaintenir sa vigilance et multiplier lescontrôles sur le respect et l’applicationde la réglementation en vigueur dans ledomaine de l’eau. Enfin, elle doit veiller ace que les plans locaux d’urbanismesoient cohérents avec les schémas di-recteurs d’assainissement. Une législa-tion qui a dépassé le stade de laprévention, mais qui oublie le volet éco-nomique de l’assainissement et tout spé-cialement de son financement. Uneredevance devrait permettre aux com-munes de financer les travaux d’assai-nissement nécessaires et les chargesliées à ce service. Il faut pour cela sépa-rer le budget général du budget assai-nissement. Cette redevance aura poureffet de doubler la facture d’eau. Ilconvient en amont de sensibiliser lesusagers sur la nécessité du coût de cesservices, pour rendre cette mesure unpeu moins impopulaire.

Les nouvelles obligations des collec-tivités

Les collectivités devront effectuer auplus vite, en se faisant aider s’il le faut, àune mise aux normes des assainisse-ments collectifs. Elles devront réaliser,réviser ou mettre en place leurs SPANC(service public d’assainissement non col-lectif), les SDA (schéma directeur d’amé-nagement) et les SDEP. Elle ont en lignede mire l’obligation de contrôler les as-sainissements non collectifs avant 2012.Pour y parvenir, elles doivent dès à pré-sent, prévoir et dimensionner correcte-ment leurs réseaux d’eaux usées etpluviales et entrer de manière défi

L’organisation des filières profes-sionnelles

A la suite des ateliers organisés par leCAUE, il ressort que les professionnelsguadeloupéens regrettent leur mauvaisecondition de travail ne permettant pas lerespect de l‘environnement qu’ils appel-lent de leurs voeux. Les mauvaises pra-tiques résultent à la fois d’un manque deformation et d’un contexte défavorable.Ainsi, les vidangeurs n’ont pas de struc-ture habilité à recevoir le contenu de leurciterne. Ces professionnels déplorent l’inexis-tence de cahier des charges de qualitépour l’élaboration des travaux d’assai-nissement. Interpellée, la Fédération na-tionale des syndicats del’assainissement et de la maintenanceindustrielle reconnaît n’avoir aucune in-formation sur la filière de Guadeloupe.La FNSA est favorable a une missiond’assistance à la structuration de la fi-lière, au bénéfice des professionnels lo-caux. De leurs côtés, ces derniers sontdésireux de créer un groupement gua-deloupéen de l’assainissement, intégrantdes institutionnels tels que la DSDS, laDAF, l’Office de l’eau, la Diren, la cham-bre des métiers, la Région, le Départe-ment, les communes. Ce groupementleur permettrait entre autres de structu-rer la filière locale et faciliter la concerta-tion et les échanges entreprofessionnels.

Les stations d’épuration “pirates”hors contrôle

L’assainissement des eaux usées est unenjeu environnemental. Le développe-ment des activités humaines s’accom-pagne inévitablement d’une productioncroissante de rejets polluants. Toutes lesstations d’épuration répondent à desnormes de fonctionnement mais seule-ment 37% y adhèrent en Guadeloupe.Pour savoir si une station pollue, les ser-vices de l’Etat font des prélèvements

mais uniquement sur celles autorisées.Ce sont officiellement les seules à fonc-tionner. “Parmi les stations “pirates” prèsde la moitié nous transmettent les ré-sultats de leur auto surveillance, ex-plique Sylvie Rocq, nous lesenregistrons mais ces résultats ne sontpas fiables puisque nous ignorons quelleest leur technique de prélèvement”.Dans le système actuel chacun seraittenté de dire qu’il est préférable d’avoirdes stations non autorisées que pas destation du tout. Il apparaît aujourd’hui in-dispensable que les stations d’épurationaugmente leur capacité de traitement.Mais il est tout aussi indispensabled’améliorer les réseaux existants et deles développer. Actuellement, les troisquart des communes révisent leur planlocal d’urbanisme c’est l’occasion de trai-ter ce problème à la fois des eaux uséesmais aussi des eaux pluviales Le PLU nedoit-il pas répondre au respect de l’envi-ronnement et du développement dura-ble.

L'objectif d'ici 2012 : supprimer du paysage national, touteforme d'assainissement qui ne serait pas réglementaire. Un ultimatum lancé par la commission Européenne qui cible deplein fouet la Guadeloupe. Que doit faire notre départementpour entrer dans les rangs ?

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La France a été épinglée etcondamnée en septembre2004 pour non respect des

échéances de mises aux normes.Elle a dernièrement écopée d’uneamende par la commission euro-péenne de 380 millions d’euros, pourne pas respecter la directive des eauxrésiduaires urbaines (DERU) de1991. Elle dispose d’un délai allantjusqu’en 2012 pour mettre en confor-mité ses réseaux d’assainissement.A ce stade la question est : qui paiera? Le gouvernement est certescondamné par la cour européennemais il peut légitimement se retournercontre les communes qui n’ont pasréalisé les investissement, soit plusde la moitié des communes de Gua-deloupe.

Caribéenne d’Equipement : quevous a demandé le gouvernementdans cette chasse à l’assainisse-ment collectif non conforme ? Sylvie Rocq : le ministère de l’Envi-ronnement a sollicité les DAF et no-tamment la notre, pour mettre enplace une politique de régularisationde l’assainissement collectif. Locale-ment, nous avons établi une listechronologique des stations non auto-risées et une programmation sur qua-tre ans. Depuis 2005 nous avons misrégulièrement des communes en de-meure de régulariser. A la suite à leuraccord, un arrêté préfectoral est pu-blié reprenant tous les points sur les-quels la commune s’est engagée àintervenir. Pour les plus réticentes,nous sommes passés à la phase dela consignation.

Caribéenne d’Equipement :concrètement où en sommes-noussur le terrain dans ces mises auxnormes ?Sylvie Rocq : Aujourd’hui, sur les dixneuf stations “majeures”, c’est à direcelles dont la capacité est supérieureà 2 000 équivalent habitant (eqh),sept sont autorisées. Sur les douzerestantes, sept sont en phase de pro-cédure administrative et six sont

mises en demeure, voire au stade dela consignation, c’est à dire que lasomme nécessaire pour la réalisationdes études demandées est consi-gnée par la trésorerie générale si lacollectivité ne donne pas la suite sa-tisfaisante à la mise en demeure quilui a été adressée, soit elles ont dé-posé un dossier de remise auxnormes qui est en cours d’instruction.L’action de l’état menée depuis 5 ansest une action de longue haleine quicommence à porter ses fruits puisqueles 2 plus grosses stations ont leurdossier sur le point de passer à l’en-quête publique début 2009 et les tra-vaux devaient être terminés entre fin2009 et fin 2010. En conclusion, cou-rant 2009, 52% des stations de plusde 2 000 eqh seront autorisées.

Caribéenne d’Equipement ; Pen-sez-vous jouer pleinement votrerôle de police de l’eau ?Sylvie Rocq : Nous vérifions si lesnouvelles structures sont bien dimen-sionnées et adaptées à l’environne-ment. Aujourd’hui, entre celle que l’onà mise en demeure de régularisation,les stations en cours de programma-tion, on peut estimer d’ici deux ans at-teindre 70 % des stations serontautorisées. Néanmoins, notre actionest aussi limitée par la capacité fi-nancière des communes à construirede nouvelles stations d’épuration fortcoûteuses et ce malgré les aides eu-ropéennes.” Depuis 2007 les servicesde police l’eau en Guadeloupe ontsensiblement renforcé leurs actionsde police administrative auprès desagglomérations de plus de 2000 ha-bitants, et de police judiciaire pourdonner suite au non respect desmises en demeures.

Propos recueillis par MélanieMaudet

� DAF

La Guadeloupe mauvaise élève de l'Union Européenne

En 2009, ce sont seulement 52%des stations d'épuration collec-tives qui seront aux normes. Ilreste encore de gros efforts à

faire sous le contrôle de la DAF.Rencontre avec Sylvie Rocq

chef de service environnementet aménagement rural à la DAF

et chef de police de l'eau.

La France a été épinglée etcondamnée en septembre 2004pour non respect des échéancesde mises aux normes. Elle a der-nièrement écopée d’une amendepar la commission européenne de380 millions d’euros, pour ne pasrespecter la directive des eaux ré-

siduaires urbaines (DERU) de1991. Elle dispose d’un délai allant

jusqu’en 2012 pour mettre enconformité ses réseaux d’assainis-sement. A ce stade la question est: qui paiera ? Le gouvernement estcertes condamné par la cour euro-péenne mais il peut légitimementse retourner contre les communesqui n'ont pas réalisé les investisse-

ment, soit plus de la moitié descommunes de Guadeloupe.

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DOSSIER

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� DSDS

Les limites des mini-stations

Caribéenne d’Equipement : quelle estla situation sur l’assainissement au-jourd’hui dans le départementOlivier Reilhes : Il existe une trentaine destations d’épuration (STEP) communalesdéclarées au titre de la loi sur l’eau. Enparallèle, il existe plus de 600 mini-sta-tions d’épuration (miniSTEP) dans l’archi-pel, dont plus de 200 en Guadeloupecontinentale, le reste à Saint Barthélemy(près de 300), à Saint Martin et dans lesdépendances.

Caribéenne d’Equipement : Quelle estla vocation de ces mini-stations d’épu-ration ?Olivier Reilhes : Les mini-STEP sontdes installations de très faible capacité quise retrouvent exclusivement dans le noncollectif et notamment les lotissements.Sur l’ensemble, près de 85 % traite unhabitat regroupé de moins de 200 habi-tants.

Caribéenne d’Equipement : elles sontnombreuses mais pas toujours entre-tenues correctement n’est-ce pas ? Olivier Reilhes : Le nombre de plaintesliées aux mini-stations d’épuration est im-portant. La DSDS en reçoit une trentainepar an. Ce sont les maires qui ont encharge le traitement de ces plaintes dansla mesure où ils sont responsables de lasalubrité sur leur commune en applicationdu Code Général des Collectivités Terri-toriales. Les mini-STEP sont générale-ment mises en place du fait de contraintesspécifiques locales : superficie des par-

celles, coût et disponibilité du foncier, im-portance de la demande de logementssociaux. L’ensemble de ces mini-stationsrassemble en Guadeloupe une capacitétotale de près de 53000 eH (équivalenthabitant) ce qui en terme de pollution glo-bale est important. La majorité d’entreelles font l’objet de dysfonctionnementschroniques ou permanents, soit par dé-fauts de conception, le principe des bouesactivées étant considéré comme inadaptéà des installations de faible capacité, soitpar manque d’entretien ou même souventpar l’absence de structures de mainte-nance de ces installations. Dès lorsqu’une gestion rigoureuse de ces instal-lations sensibles n’est pas assuré, denombreuses nuisances sont constatées(odeurs, stagnations d’eaux usées, …). Ace titre, il ne faut pas seulement considé-rer ces installations comme à l’origine desimples nuisances, mais aussi potentiel-lement à risque pour la santé humaine,les dysfonctionnements constatés favori-sant généralement la prolifération demoustiques vecteurs de la dengue ou derats potentiellement vecteurs de la lep-tospirose.

Caribéenne d’Equipement : existe-t-ildes alternatives à ces mini stations,mieux adaptées à notre environnementet plus efficaces ?

Olivier Reilhes : Oui. Il faut tout d’abordimpérativement favoriser dans les opéra-tions immobilières collectives le raccor-dement à l’assainissement collectif quandil est possible, ou le recours à l’assainis-sement individuel (fosse toutes eaux etépandage) dans les lotissements (ce quinécessite de prévoir en amont des par-celles de taille suffisante pour mettre enplace ces dispositifs). Sinon, il existe dessystèmes inspirés de l’assainissement in-dividuel (fosse toutes eaux et filtres à sa-bles), mais dimensionnés pour du semicollectif ou du collectif. Ces installationsprésentent l’avantage d’un faible coûtd’entretien et peuvent être adaptées pourde petits lotissements (100 à 200 eH).Une autre filière intéressante mais pourlaquelle nous avons pour l’instant peu derecul est celle des filtres plantés de ro-seaux. C’est une filière biologique à cul-tures fixées sur des supports fins (sable).Après un premier étage de filtres à gra-viers alimenté par un décanteur - diges-teur, des plantations de roseaux créentles conditions favorables à l’action mi-crobienne. Un deuxième traitement estensuite assuré par un filtre à sable.Toutes ces filières dites rustiques, et à fai-ble coût d’exploitation, doivent impérati-vement être privilégiées plutôt que lesmini stations d’épuration, ce qui nécessitede prévoir en amont des projets une sur-face suffisante pour les installer.

Propos recueillis par Mélanie Maudet

Rencontre avec Olivier Reilhesingénieur du génie sanitaire àla DSDS

Mini station a Gourbeyre

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La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 60 - Mai/Juin 2009 La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 61 - Mai/Juin 2009

La Caribéenne d’Equipe-ment : Quelles sont lesproblématiques actuellesde l’assainissement en Guadeloupe ?Claire Trépy : Pour la Guadeloupe-îles-aux-belles-eaux, la mise en oeuvre d’une poli-tique de gestion de l’eau, est relativementrécente. Près de la moitié de la populationguadeloupéenne, 48% exactement, pos-sède un assainissement à la parcelle, c’està dire un système d’assainissement indivi-duel.Malheureusement, la plupart d’entre nousn’est pas sensibilisée ou informée sur la né-cessité de l’entretien des fosses septiques,en principe une vidange tous les 4 ans.Pour les systèmes d’assainissement collec-tif, le tout-à-l’égout, la Guadeloupe compte34 stations communales capables de traiterla pollution produite par 200 000 équiva-lents-habitants (hqe). Mais il semblerait queles stations soient pour la plupart surchar-gées et 9 stations seulement étaient autori-sées en début d’année 2008.Quant aux professionnels guadeloupéensdu secteur, ils n’ont pas toujours les outilspermettant un respect de la réglementation.Prenons l’exemple des professionnels de lavidange. L’une des incohérences les plusflagrantes, c’est l’absence d’installation pourrecevoir les déchets issus des fosses sep-tiques. Lesquels sont parfois directementdéversés dans la nature. Enfin, au delà de laquestion de la collecte de ces déchets li-quides, le traitement des boues générées,reste un problème à part entière.

La Caribéenne d’Equipement : L’assai-nissement est un volet important del’aménagement du territoire. Aucun terri-toire organisé et moderne ne peut s’enpasser ? Claire Trépy : Effectivement, l’assainisse-ment est un peu le reflet de notre capacitéà maîtriser l’urbanisation et l’aménagement

du territoire dans son ensemble. Pour un as-sainissement performant et de qualité enGuadeloupe, les investissements sont pro-bablement lourds. Mais ne perdons pas devue que l’assainissement mal maîtrisé peutcoûter encore plus cher au regard de la pro-tection des milieux naturels et de la santépublique. Compte tenu de l’évolution démo-graphique, la question de l’assainissementconstitue un élément important du dévelop-pement durable que toute l’équipe du CAUEGuadeloupe défend, sous l’impulsion denotre directeur Jack Sainsily.

La Caribéenne d’Equipement : Les com-munes répondent-elles aux normes lé-gislatives en vigueur en matièred’assainissement ?Claire Trépy : Comme le prévoit l’article L.2224-10 du Code général des collectivitésterritoriales, les communes sont contraintesde définir les zones de leur territoire qui re-lèveront de l’assainissement collectif ounon-collectif. Le SDA, Schéma Directeurd’Assainissement permet à la commune dedéfinir ce zonage, d’organiser et de planifierles travaux nécessaires. Les guadelou-péens ont leur mot à dire, dans le cadre del’enquête publique du SDA.Certaines communes confient leurs compé-tences d’assainissement à des Syndicats in-tercommunaux, ce qui permet de mutualiserefficacement.

La Caribéenne d’Equipement : les com-munes prennent des risques en n’appli-quant pas la législation dans cedomaine. Pourquoi réagissent-ellesainsi?Claire Trépy : La situation financière descommunes n’est pas toujours aisée. Le lé-gislateur a pensé à poser les règles en ma-tière d’assainissement, mais n’a pas

envisagé son financement. Or sans finan-cement, l’assainissement ne peut pas fonc-tionner. Il y a un gros travail desensibilisation et d’information sur l’eau etson traitement, à faire auprès du grand pu-blic. Les gens comprennent bien que la sa-lubrité et la qualité ont un prix. L’autre frein,c’est le manque de connaissance ou d’ex-périence sur le sujet. Au CAUE, dans lecadre de notre mission d’accompagnementdes collectivités territoriales, nous envisa-geons de favoriser les échanges entre lesservices techniques qui ont déjà des expé-riences dans ce domaine et ceux qui veu-lent s’engager sur cette voie.

La Caribéenne d’Equipement : Le traite-ment des eaux pluviales est un autrechapitre de l’assainissement est-il mieuxpris en compte localement ?Claire Trépy : Les précipitations sont im-portantes dans notre zone tropicale, surtouten période cyclonique. Les eaux de pluiesont à considérer avec une attention parti-culière car les risques d’inondation, de glis-sement de terrain et de dégradation de lavoirie sont bien réels pour le particuliercomme pour les collectivités territoriales.Peu de communes prennent à coeur l’appli-cation du fameux SDEP, Schéma Directeurdes Eaux Pluviales.Pour en revenir à la question de l’aménage-ment : le défrichement massif et une mau-vaise gestion de l’urbanisation sont autantde facteurs aggravants pour la gestion deseaux pluviales.A l’heure où les communes de l’archipelguadeloupéen élaborent leur Plan Locald’Urbanisme, il convient de veiller à la co-hérence des choix d’urbanisation avec leszonages d’assainissement. Il faut penser àaménager le territoire, mais surtout à le mé-nager pour demain. M.M.

� CAUE

"L'assainissement c'est le reflet de notre capacité à maîtriser l'aménagement du territoire"

Au début de l'année 2008, le CAUE (Conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement) a souhaitéfédérer les acteurs du cadre de vie, dans le cadre d'Ateliers Opérationnels Pluridisciplinaires (AOP). Leprincipe des AOP est de favoriser, sur une unité d'espace et de temps, le croisement d'expertises, le par-tage d'information et la mutualisation des connaissances locales sur un enjeu stratégique pour la Gua-deloupe. C'est ainsi que le CAUE, associé au Parc national de Guadeloupe s'est intéressé à laproblématique de l'assainissement et des paysages. En effet, les deux sujets sont étroitement liéslorsque l'on prend en compte que les eaux usées sont des déchets invisibles, dont on parle peu, qui pol-luent l'environnement et dégradent les sols. De part ses missions, le CAUE a vocation à informer,conseiller, accompagner, former et fédérer sur de tels sujets liés à l'architecture, l'urbanisme et l'envi-ronnement. Rencontre avec Claire Trépy, chargée de projets au CAUE

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DOSSIER

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�OFFICE DE L’EAU GUADELOUPE

L'office de l'eau de Guadeloupe affiche ses ambitions

La Caribéenne d’Equipement : Quelssont vos rapports avec le comité debassin? Myriam Roch-Bergopsom : Le comitéde bassin de la Guadeloupe est présidépar Amélus Hernandez. Ce comité c’estun peu le “parlement” de l’eau. C’est uneinstance consultative composée de 33membres. L’office de l’eau est en quelquesorte le bras armé du comité. Ce dernierprend les décisions stratégiques et l’of-fice les met en application.

La Caribéenne d’Equipement : Parmiles actions que vous avez déjà initié,vous travaillez sur la révision du PPI(plan pluri annuel d’interventions), dequelle manière ? Myriam Roch-Bergopsom : un premierPPI fut adopté à la création de l’office en2006, dans des conditions particulières. Ilfaut savoir que la vocation d’un PPI est demettre en liaison les recettes dont nousdisposons avec les investissements àréaliser avec tel ou tel opérateur. Les pre-mières ressources de l’office sont les re-devances. Or jusqu’à présent nous n’encollections qu’une seule, sur le prélève-ment d’eau en milieu naturel, associéeaux subventions des collectivités ma-jeures et de l’Etat. Mais la loi nous donnetoute une batterie d’autres redevancesque nous sommes sur le point d’actionnerpuis avoir les moyens de vraiment fonc-tionner. Nous allons naturellement les in-tégrer à ce nouveau PPI. L’autrenécessité de revoir ce PPI c’est l’évolu-tion de la situation en Guadeloupe. Lepremier a été rédigé sur la base d’étatsdes lieux datant de 2004. Or entre 2007 et2008, les communes ont réalisé de nom-

breux travaux dans le cadre du Sdage,principalement sur leur assainissementcollectif.

La Caribéenne d’Equipement : Où enêtes-vous dans l’élaboration du Sdage?Linda Docan : La révision du Sdage estportée par le comité de bassin.Les DOMont obtenu une dérogation par rapport aureste du territoire national, aussi allons-nous lancer une consultation auprès dugrand public à partir du 15 décembre etjusqu’au 15 juin 2009. Pendant un an etdemi, avec tous les acteurs concernésnous avons travaillé à mettre en avant lesproblématiques spécifiques. Grâce à cestravaux pour la mise en place du Sdage,nous avons une vision plus claire ce quinous a permis de fixer un certain nombred’orientations et de conclusion, notam-ment dans le domaine de l’assainisse-ment. D’ailleurs, pour rester logique le PPIdoit être en cohérence avec le Sdage.

La Caribéenne d’Equipement : Quelssont vos principaux interlocuteurs. EnMartinique l’office de l’eau a 4 princi-paux EPI est-ce la même configurationen Guadeloupe ? Myriam Roch-Bergopsom : Ici nousavons une multitude d’interlocuteurscomme le SIAEAG avec ses 13 com-munes ; le syndicat intercommunal desGrands-Fonds, le syndicat intercommunalPointe-à-Pitre/Abymes ; le syndicat inter-communal du sud de la Côte-Sous-le-Vent ; le syndicat mixte du nordGrande-Terre, la communauté des com-munes du sud Basse-Terre, la commu-nauté des communes de Marie-Galante ;

les régies de Trois-Rivières et de Sainte-Rose, la délégation auprès de fermierscomme pour Vieux-Fort et Deshaies...voilà aussi pourquoi notre rôle est fonda-mental en tant que relais. Nous serons lelien entre tous les acteurs impliqués dansla gestion de l’eau et de l’assainissement.

La Caribéenne d’Equipement : Allez-vous accompagner les communesdans la réalisation de leur Spanc,puisque aucune en Guadeloupe n’a en-core réussi à faire aboutir ce document?Linda Docan : Nous avons déjà sorti unguide très précis à destination des ser-vices techniques des communes. Maiscela ne suffit pas. Nous allons participerau financement des études de faisabiliténécessaire à la mise en place du SPANC.Je rappelle que nous avons une missionde conseil et d’assistance technique desmaîtres d’ouvrage. Aussi en 2009, allonsnous rendre opérationnelle cette mission.Actuellement on recense les besoins pourbien cibler l’aide à apporter.

La Caribéenne d’Equipement : Qu’enest-il du schéma mixte eau potable/as-sainissement ?Linda Docan : c’est l’un des projets lesplus important. À l’origine le sdage pré-voyait deux schémas distincts. Unschéma directeur pour l’alimentation eneau potable et un autre pour l’assainisse-ment. L’agence française de développe-ment (AFD) a préconisé un seul et mêmeschéma. Nous avons récupéré “ce bébé”en 2007, finalisé le cahier des charges etlancé les consultations pour un schéma

L'office de l'eau en Guadeloupe, a été créé en 2006pour prendre réellement ses marques voilà un an.C'est un office public local à l'instar des agences del'eau dans l'Hexagone, avec des missions d'étudeset de suivi, de conseil et d'assistance technique, deformation, d'information et de proposition dans tousles domaines de l'eau. Désormais cinq personnestravaillent au sein de cette structure qui devient opé-rationnelle et devrait rayonner sur le monde de l'eau.Rencontre avec Myriam Roch-Bergopsom, direc-trice de l'office de l'eau et Linda Docan, responsa-ble eau et assainissement au sein de l'office.

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La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 65 - Mai/Juin 2009

� COMMUNE DE PORT-LOUIS

Une station d'épuration HQE

mixte avec trois objectifs : le diagnostic del’existant ; les divers scénarii en matièrede tarification, de gestion de l’eau, et d’in-terconnection des ressources et enfinl’élaboration du schéma mixte.

La Caribéenne d’Equipement : Quelleest votre objectif final ? Myriam Roch-Bergopsom : Il nous fautarriver à une vue d’ensemble de l’eau etde ses usages en Guadeloupe. Pour l’ins-tant il n’y a pas de vision globale àl’échelle du département. Grâce à cet outilqu’est l’office de l’eau nous pourrons dé-finir un scénario commun ; un point d’an-crage tous les maîtres d’ouvrage évoluantdans ce secteur.

Mélanie Maudet

L’office de l’eau parmi ses missions,s’intéresse vivement à l’aspect envi-ronnemental. Il ambitionne de travail-ler à partir de petites unités,c’est-à-dire moins de 500 équiva-lent/habitants, comme la plupart desmultiples micro-stations que compte ledépartement. La grande différencevient du procédé avec des filtres de vé-gétaux. L’intérêt de ce système étantde traiter les effluents bruts. Les eauxusées vont subir un premier “dégril-lage” pour enlever le plus gros des ma-tières organiques avant de passer pardeux lits de massifs filtrants sur deuxétages, dont un dernier filtre pourvud’une granulation plus fine. Les ef-fluents retournent alors dans leur mi-lieu naturel où ils doivent encorepasser par une zone tampon. C’est unformidable procédé car il répond à unevraie problématique locale qui

consiste à se débarrasser des bouesde stations. A ce jour, il n’existe au-cune filière d’élimination fiable. Or ceprocess permet de minéraliser la boueet de la stoker pendant au minimumdix ans sur les lits. Au bout d’une dé-cennie, elle peut être utilisée sansrisque comme composte. La commune de Port-Louis à choisit ceprocédé en le couplant avec un sys-tème de membrane (voir article). L’of-fice s’engage à participer à laformation des techniciens des maîtresd’ouvrage impliqués dans de tels pro-jets ou tout autre alternative concer-nant l’assainissement en Guadeloupe.L’office est partie prenante pour sou-tenir toute initiative pilote de taille mo-deste adaptée aux besoins de lapopulation.

Le maire de Port Louis s’est, depuisde nombreuses années, engagésur la voie du développement dura-

ble et de la protection de l’environnement.Cette nouvelle initiative le prouve. Eneffet, l’équipe municipale de cette com-mune s’est décidée, à travers une délibé-ration, à porter un projet de stationd’épuration de “Haute Qualité Environne-mentale”. Un projet qui associe deux tech-niques : le principe d’un bio réacteur àmembrane (une sorte d’énorme filtre quiemprisonne les bactéries avec un mini-mum de traitement chimique) couplé avec

une filtration sur lit deroseaux.Actuellement, il existetrois façons de filtrerles boues : mise endécharge, épandageagricole, et valorisa-tion des bouescomme à Moule pouren faire de l’énergie. A Port-Louis, grâce àce principe totalementinnovant, il s’agit deremettre au goût du

jour une technique ancienne revue et mo-dernisée. Les boues sont récupéréesdans des bassins plantés en lit de ro-seaux et le travail d’épuration se fait na-turellement, sans odeur. Ce qui expliquele choix de l’emplacement, en bordure demangrove, pour bénéficier de la présencemassive des roseaux.

Un choix pertinent et novateurUn système à peine 10% plus cher qu’unsystème classique mais qui implique unesérieuse formation en matière d’entretienet de maîtrise de la technicité pour assu-

rer un équilibre permanent dans la stabi-lité des effluents. Les avantages de ceprocédé, au delà d’un plus grand respectde notre environnement, c’est une em-prise beaucoup moins importante au solque pour les stations d’épuration clas-sique. C’est aussi un impact visuel moin-dre dans le paysage. L’actuelle station dePort-Louis est sous dimensionnée avec3500 équivalents habitants. Elle laisserad’ici trois ans la place à un nouveau typede station prévue pour 7 000 équivalentshabitants avec une longévité des mem-branes de dix ans et la possibilité d’unemontée en puissance si nécessaire.

Le syndicat mixte gestionnaire de ceprojetCe projet s’il est porté par la commune estfinancé en partie par elle, mais aussi etsurtout par des fonds européens (pro-gramme opérationnel 2007-2013) et parle syndicat mixe du nord Grande-terre quien assurera la gestion et le fonctionne-ment. La phase d’étude des faisabilité estbien avancée, il reste à monter le plan definancement pour voir ce projet sortir deterre d’ici trois ans maximum.

UN SYSTÈME ÉCOLOGIQUE DE TRAITEMENT DES EFFLUENTS

Jean Barfleur le maire de Port-Louis

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DOSSIER

La Caraïbéenne d’Equipements N°5 - Page 66 - Mai/Juin 2009

� SAINT-BARTHÉLÉMY

Saint-Barthélemy donne l'exemple

Caribéenne d’Equipement : Dequelle manière avez-vous misen chantier votre Spanc, alorsque cela semble si difficile pourles communes de la Guade-loupe ? Jonas Brin : À l’origine pour met-tre en place ce schéma nousavons beaucoup travaillé avec laDSDS, un partenaire incontourna-ble. Avec ses techniciens noussommes allés sur les chantiers,conseillé et avec son appui nousavons profité de formations dis-pensées par l’office internationalde l’eau.

Caribéenne d’Equipement :Comment avez-vous réussi àfaire comprendre à la popula-tion l‘intérêt de cette nouvelleréglementation ?Jonas Brin : Le message fut d’ex-pliquer à la population que le sys-tème fosse et puisard n’était plusaux normes. Que les eaux usées,lorsqu’elles se répandaient en-suite en sous-sol, étaient toujourssouillées. Le nouveau système,permettant réellement de protégernotre environnement, était l’épan-

dage. Le message est passé.Nous avons mis des gardes-fou etle Spanc est devenu un docu-ment de référence.

Caribéenne d’Equipement : LeSpanc rend obligatoire lecontrôle sur les constructionsneuves mais aussi sur l’exis-tant. Avez-vous les moyensd’assumer une telle entreprise?Jonas Brin : Nous ne sommes ef-fectivement que deux dans le ser-vice assainissement et je suis leseul à aller sur le terrain quoti-diennement. Nous avons dû fairedes choix stratégiques. Concer-nant les nouvelles constructions,le service de l’urbanisme noustransmet systématiquement toutedemande de permis de construireou d’aménagement. Cette de-mande doit obligatoirement in-clure le volet assainissement. Cen’est qu’à cette condition quenous donnons notre accord. En-suite, pendant la construction l’ar-chitecte, le terrassier ou leplombier peu importe, lorsqu’il ar-rive à l’étape de l’assainissementme contacte et je me rends sur lesite.

Caribéenne d’Equipement :Avez-vous réussi à créé un vé-ritable réseau avec les profes-sionnels pour faire appliquer leSpanc ?Jonas Brin : Cette nouvelle orga-nisation a demandé un tempsd’adaptation. Aujourd’hui tous les

professionnels du bâtiment ont lebon réflexe. Je viens constater surle chantier et je délivre une attes-tation de conformité si les travauxsont aux normes. Document dés-ormais exigé par les établisse-ments bancaires mais aussi pourobtenir les assurances et les ga-ranties. Cette technique quiconsiste à associer l’assainisse-ment au permis de construire per-met au porteur du projet d’inclurecette dépense dans son projet dèsle départ.

Caribéenne d’Equipement : Cesystème de contrôle est beau-coup plus difficile à mettre enplace pour l’existant. Commentvous êtes-vous organisé ?Jonas Brin : Il est impossible d’al-ler contrôler chaque constructionauprès de chaque particulier.Aussi, nous avons dû faire une sé-lection. Et le conseil exécutif de laC.O.M. a retenu, en priorité, lecontrôle des établissements pu-blics. Ainsi, tous les restaurants etles hôtels qui utilisent le systèmedu goutte-à-goutte à partir de l’eauusée recyclée sont contrôlés.Tous les trois mois, je passe sur lesite et je procède à un prélève-ment d’eau, ensuite analysé en la-boratoire. Une semaine plus tardje reçois les résultats et je rédigemon rapport. À son niveau, l’éta-blissement qui reçoit du public al’obligation de s’auto contrôlertous les mois.

Propos recueillis par Mélanie Maudet

A la fin de l'année 2005, la C.O.M. (Collectivité d'Outre-Mer) de SaintBarthélemy, ex-commune du département de la Guadeloupe, s'est lan-cée dans la réalisation de son Spanc (service public d’assainissementnon collectif). Non pas pour satisfaire une énième réglementation maisavec la ferme intention de le faire appliquer auprès des professionnelscomme des particuliers. Et c'est chose faite. Rencontre avec JonasBrin, technicien au service assainissement au sein de la collectivité.

Bruno Magras

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