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PRESENTATION : La chanson de Craonne entonné lors de la 1ère GM a été écrite par des soldats et publiée par Paul Vaillant-Couturier en 1919 sur une musique de Charles Sablon. DESCRIPTION : Cette chanson populaire et contestataire est donc créée et chantée par des soldats français durant la 1ère GM. Elle sera interdite par le commandement militaire qui la censura en raison de ses paroles antimilitaristes qui incitaient à la mutinerie alors qu'une guerre était en train de se livrer sur le territoire national. En Avril 1917, le Haut Commandement français pense pouvoir rompre les lignes de l’adversaire entre Reims et Soissons. Le terrain est très mal choisi. Une succession de crêtes et de plateaux abrupts borde les paysages de la région. Nivelle reçoit la responsabilité d'enlever les positions ennemies des Allemands et ouvre les opérations sur une puissante préparation d'artillerie. Les accrochages sont particulièrement meurtriers devant Craonne. Une nouvelle tentative sur le Chemin des Dames, début Mai 1917, n'apporte pas davantage de réussite et précipite tout au contraire les mutineries. L'image sanglante de Craonne et de ses ruines brûlantes s'impose dans les versions arrangées de « Bonsoir m'amour ». Plusieurs titres se succèdent (Les sacrifiés de Craonne) avant que la chanson ne découvre après la guerre sa forme définitive sous la plume de Paul Vaillant- Couturier. Les Poilus s'approprient progressivement la chanson. Ils en conservent l'air mais adaptent les paroles à leur vécu quotidien. Transmise oralement, elle se diffuse clandestinement et circule pendant plusieurs mois d'un secteur à l'autre du front. PAROLES : - 1er couplet: Le morceau s'ouvre sur un retour de permission "Quant au bout d'huit jours, le r’pos terminé" où les soldats ne veulent pas retourner au front " Personne ne veut plus marcher " mais finalement résigné et par devoir, ils retournent dans les tranchées "on s'en va là - haut en baissant la tête ". " Notre place est si utile que sans nous on prend la pile " est une façon ironique de dire que les soldats vont

La Chanson de Craonne Oral

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L'essentiel pour l'oral de l'HDA

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Page 1: La Chanson de Craonne Oral

PRESENTATION :

La chanson de Craonne entonné lors de la 1ère GM a été écrite par des soldats et publiée par Paul Vaillant-Couturier en 1919 sur une musique de Charles Sablon.

DESCRIPTION :

Cette chanson populaire et contestataire est donc créée et chantée par des soldats français durant la 1ère GM. Elle sera interdite par le commandement militaire qui la censura en raison de ses paroles antimilitaristes qui incitaient à la mutinerie alors qu'une guerre était en train de se livrer sur le territoire national. En Avril 1917, le Haut Commandement français pense pouvoir rompre les lignes de l’adversaire entre Reims et Soissons. Le terrain est très mal choisi. Une succession de crêtes et de plateaux abrupts borde les paysages de la région. Nivelle reçoit la responsabilité d'enlever les positions ennemies des Allemands et ouvre les opérations sur une puissante préparation d'artillerie. Les accrochages sont particulièrement meurtriers devant Craonne. Une nouvelle tentative sur le Chemin des Dames, début Mai 1917, n'apporte pas davantage de réussite et précipite tout au contraire les mutineries. L'image sanglante de Craonne et de ses ruines brûlantes s'impose dans les versions arrangées de « Bonsoir m'amour ». Plusieurs titres se succèdent (Les sacrifiés de Craonne) avant que la chanson ne découvre après la guerre sa forme définitive sous la plume de Paul Vaillant- Couturier.

Les Poilus s'approprient progressivement la chanson. Ils en conservent l'air mais adaptent les paroles à leur vécu quotidien. Transmise oralement, elle se diffuse clandestinement et circule pendant plusieurs mois d'un secteur à l'autre du front.

PAROLES :

- 1er couplet: Le morceau s'ouvre sur un retour de permission "Quant au bout d'huit jours, le r’pos terminé" où les soldats ne veulent pas retourner au front " Personne ne veut plus marcher " mais finalement résigné et par devoir, ils retournent dans les tranchées "on s'en va là - haut en baissant la tête ". " Notre place est si utile que sans nous on prend la pile " est une façon ironique de dire que les soldats vont se faire tuer au combat pour prendre une position à l’ennemi, laquelle sera reprise le lendemain. - Refrain : L’anaphore sur " Adieu "(répété trois fois) témoigne du sentiment des soldats désespérés, convaincus d'être de la chair à canon, sacrifiés pour une " guerre infâme " et absurde. - 2ème couplet : On y fait allusion à la relève tant attendue par les uns et redoutée par ceux qui montent en première ligne pour "chercher leurs tombes ". - 3ème couplet : Le monde de l'arrière, entraperçu lors des permissions, est ensuite évoqué. Les paroles dénoncent les " embusqués ", ces hommes qui échappent au conflit, qui se pavanent sur les " boulevards ". Au sordide quotidien des tranchées, les paroles opposent les réjouissances de l'arrière où les " gros font la foire" et s’enrichissent grâce à la guerre sans combattre. Ainsi, ils ont des " biens " alors que le soldat n’a rien, ni même sa vie qui ne lui appartient plus sur le champ de bataille. - Refrain final : Le texte change afin de terminer la chanson non sur une note fataliste mais au contraire optimiste et révolutionnaire. Le poilu menace de cesser les combats (en évoquant " la grève " ) et affirme que les rôles seront renversés : " Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, De monter sur l’plateau ".

Page 2: La Chanson de Craonne Oral

MUSIQUE :

L'œuvre est structurée sur une forme de couplet/refrain. La musique est jouée sur des mesures de 3 temps et un tempo modéré ce qui la rend entraînante voir dansante. De plus le seul instrument qui accompagne la voix est un accordéon qui évoque le style guinguette, cabaret, bal populaire à la mode à cette époque. Le message contestataire est donc facilement compréhensible puisque nous ne sommes pas surchargés d'instruments.

RAPPORT MUSIQUE/TEXTE :

Il est évident que l’ambiance de la musique ne correspond pas à l’ambiance du texte, qui décrit les atrocités de la guerre. En fait la musique n’a pas été inventée pour cette chanson, elle existait déjà. Les auteurs ont utilisé la mélodie d’une chanson d’amour populaire très connue (Bonsoir m’amour, 1911) et ils ont changé les paroles. Ce procédé, très courant dans la première moitié du XXème siècle s’appelle : « chanson sur timbre » C’est dans l’opposition entre la légèreté de la musique rappelant les bals populaires et le tragique du texte (vie atroce dans les tranchées, attente de la relève et désespoir des soldats) que réside l’intérêt musical de cette chanson engagée. Ce contraste permet de faire réagir l’auditeur en le mettant mal à l’aise (même procédé que pour l’humour noir).

ANALYSE :

Ses couplets dévoilent les incompréhensions de deux mondes en rupture: celui de l'arrière, bercé d'illusions et de représentations; celui des combats où les difficultés de la vie quotidienne soulignent combien les accents enthousiastes de la presse sonnent faux. Aux regrets du soldat qui laisse derrière lui un foyer, une famille et des souvenirs passés, s'ajoute la certitude d'injustices sociales. On saisit bien qu'à travers les mots employés un avertissement se profile: conduits au bord de l'épuisement et du découragement, les Poilus pourraient déployer leurs dernières forces à se mutiner. La chanson de Craonne établit bien un lien direct avec les mutineries de 1917. On pourrait donc être amené à se demander si :

Les soldats qui chantent la chanson de Craonne sont-ils influencés par l’Histoire (la vie des Poilus en général) ou s’ils cherchent à la modifier ?

Je pense que ces soldats révèlent la réalité vécu dans les tranchées et qu'ils ne cherchent pas à la modifier. Il faut dire que les paroles sont directes et familières.

Cette chanson ressemble à la chanson antimilitariste de Boris Vian "Le Déserteur". Les 2 chansons sont des chansons antimilitaristes mais l'une évoque l'envie de déserter et l'autre l'envie de se mutiner.

CONCLUSION :

Les paroles sont simples mais j'avoue que ce n'est pas la même époque et cela ne me touche pas beaucoup car je ne peux pas vraiment me mettre dans le conteste. Après la musique j'aime bien mais je pense qu'on aurait pu faire plus de changement sans que ça que cela complique la compréhension du chant.