La date du Pro Templis de Libanius

L Abteilung.

La date dn Pro Tempus de Libanius.La date de ce celebre discours a ete fixee differemment par les

savants qui ont cherche ä resoudre ce petit probleme de Chronologielitteraire. Nous n'examinerons pas les opinions qui ont ete emises äce sujet — ce serait lä un travail fastidieux et sans grand interet1) —mais nous nous efforcerons, ä notre tour, de determiner la date du ProTemplis. Comme nos devanciers, nous etablirons, d'une part, son ter-minus post quem, d'autre part, son terminus ante quem.

Nous nous occuperons d'abord du terminus ante quem.** *

A l'epoque oü Libanius ecrivit le Pro Templis, le Serapeum d'Alex-andrie etait encore debout.2) Or, la destruction de ce temple celebreeut lieu, comme nous allons le montrer, en 389.

La date de 389 est fournie par la chronique du comte Marcellin.On lit dans cette chronique, sous le consulat de Timasius et Promotus,c'est-ä-dire ä propos de Fannee 389, la notice suivante: Templum Serapisapud Alexandriam Theodosii imperatoris edicto solutum est*}

Le temoignage de Marcellin est net et precis: un edit de l'empe-reur Theodose ordonna de detruire le temple de Serapis4) d'Alexandrieen l'annee 389.

On peut invoquer, ce serable, en faveur du temoignage de Mar-cellin, un passage du De viris inlustribus de saint Jerome.

Au chapitre 134 de cet ouvrage, saint Jerome ecrit: Sophroniu*

1) Notons toutefois que le dernier savant qui s'est occupe de la question,M. R. Förster, date le Pro Templis de 384; cf. Libanii opera, t. III (Leipzig,Teubner 1906), p. 80.

2) Cf. Pro Templis, § 44, fin.3} Mommsen, Chronica minora. t. II (Berlin 1894), p. 62 (Mon. Germ. hist.

auct. antiquiss., t. XI).4) Sur l'etvmologie du inot Serapis (Sarapis) cf. L. Parmentier, Recherchen

,v«r le traiti d'Isis et dOsiris de Plutarque (Bruxelles 1913), p. 25 et suivByzant. /eitschrift X X I I :i u. 1. 21

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nuper De subversione Serapis insignem Jibrum conposuü.1)Or saint Jeröme nous apprend lui-meme qu'il composa son De viris in-lustribus pendant la qnatorzieme annee du regne de Theodose le Grand,c'est-ä-dire en 392. 2) Si songe que saint Jeröme ecrivit le De virisinlustribus a Bethleem3) et qu'en 392 il y connaissait dejä Tecrit deSophronios, on reconnaitra que le Serapeum d'Alexandrie a du etredemoli au moins deux ou trois annees plus tot. La date que le comteMarcellin assigne ä ce fait, l'annee 389, est donc parfaitement vrai-semblable.4)

La plupart des historiens modernes datent toutefois la destructiondu Serapeum d'Alexandrie de 39l.5) Ils fönt valoir en faveur decette date:

1° qu'elle est fournie par la chronique de Tiro Prosper, qui placela demolition du Serapeum huit ans apres la mort de Gratien6), c'est-ä-dire entre le 25 aoüt 390 et le 25 aoüt 391; 2° que Sozomene7) etaussi, semble-t-il, Eunape8), rapportent qu'ä l'epoque oü le Serapeumfut detruit, Evagrios etait praefectus augustalis et Roman o s comesAegypti, c'est-ä-dire Tun le gouverneur ciyil, l'autre, le gouverneur mili-taire de TEgypte; que d'autre part, la constitution du 16 juin 3819)?qui interdisait l'exercice du culte pai'en en Egypte, est precisementadressee a ces deux fonctionnaires.

1) Kichardson, Hieronymus de viris inlustribus, dans les Texte und Unter-suchungen zur Gesch. der altchristlichen Literatur, t. XIV (1896), p. 55.

2) Ib., chap. 135.3) Bardenhewer, Patrologie, 3e edit. (Fribourg en Brisgau 1910), p. 7.4) Socrate et Sozomene semblent placer egalement la destruction -du Sera-

peum en l'ann^e 389, mais la Chronologie de ces deux historiens manque de pre-cision. Socrate raconte la destruction du temple de Serapis au chap. 16 du livre Vde son Histoire eccle'siastique, apres avoir parle de Teutröe de Thtfodoee a Roinc,qui eut Heu le 13 juin 389. D'autre part, Sozomene raconte la destruction dutemple de Särapis au chap. 15 du livre VII de son Histoire. Or, ä la fin du chap. 14,il parle egalement de Tentr^e de Theodose et de Valentinien a Rome. Sozomenerapporte qu'ä l'epoque ou le Se'rapeum fut detruit, Romanos commandait leetroupes d'Egypte et qu'Evagrios etait prefet d'Alexandrie. Nous verrons plus loinrimportance de ce detail.

5) Cf. Rauschen, Jahrbücher der christlichen Kirche unter dem Kaiser Theo-dosius dem Großen (Fribourg en Brisgau 1897), p. 535, note 1.

6) Cf. Güldenpenning et Ifland, Der Kaiser Theodosius der Große (Halle 1878),p. 190, note 21.

7) Cf. Sozomene, Hist. ecclf VII 15.8) Cf. Eunape, Vitae sophistarum (Paris 1849), p. 472. Eunape ecrit Euetios

au lieu de Euagrios, maie on se trouve sans doute ici en pr^sence d'une faute decopiste.

9) Cod. Theod., XVI 10,10.



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Le premier argument est assez faible. Notons tout d'abord que lachronique de Tiro Prosper — ou plutot du pseudo-Tiro Prosper1) —place la destruction du Serapeum d'Alexandrie, non pas huit ans maisneuf ans apres la mort de Gratien2), c'est-ä-dire entre le 25 aoüt391 et le 24 aoüt 392. Le pseudo-Tiro Prosper donne donc plutofcFannee 392, mais la Chronologie de cet historien laisse beaucoup ädesirer. La chronique du pseudo-Tiro Prosper, ecrit Rauschen3) verfährtin ihren chronologischen Ansätzen entsetzlich willkürlich. C'est ainsi, dit-il, qu'elle place le massacre de Thessalonique en 388 au lieu de 390,la mort de Damase, de Pierre d'Alexandrie et de Cyrille de Jerusalemen 390 au lieu de 384—386.

La chronique du comte Marcellin est loin d'etre exempte, il estvrai, d'erreurs chronologiques, mais comme eile a ete composee avecplus de soin que celle du pseudo-Tiro Prosper, eile merite, en general,plus de confiance que cette derniere.4)

Le second argument a encore inoins de force que le premier. Sansdoute, la constitution du 16 juin 391 est adressee au praefectus augu-stalis Evagrios et au comes Aegypti Romanos, mais cette constitutionn'a aucun rapport avec la destruction du Serapeum: eile se borne äinterdire en Egjpte la frequentation des temples et Taccomplissementdes sacrifices. D'autre part, nous savons aujourd'hui, gräce ä une chro-nique alexandrine decouverte recemment, qu'Evagrios etait dejä prae-fectus augustalis en 389.5) Romauos etait probablement dejä aussicomes Aegypti en cette annee, les fonctionnaires militaires changeant,en regle generale, beaucoup moins souvent que les fonctionnaires civils.6)Nous daterons donc, avec le comte Marcellin, la destruction du Sera-peum de Tan 3897), et nous considererons cette date comme le termi-nus ante quem du Pro Templis.*)

'<·# *1) Cette chronique ne peut pas -tre de Tiro Prosper, cf. Mornmsen, Chronica

minora, t. I (Berlin 1892), p. 617—618 (Mon. Germ. hist. auct. antiq., t. IX), 011 eileest publiee sous le titre de Chronica GaUica. '2> Ibid., p. 650.

3) Rauschen, op. cit., p. 536. Cf. aussi ce que dit Momtusen, Chronica minora,t. I, p. 618 et 61(J.

4) Cf. les Testimonia reter u m cites par Teuft'el-Schwabe, Geschichte der römi-schen Literatur, §484, note l, notamment Cassiodore, div. lect. 17: Marcellinus([iiattuor libros de tempurum qualitate et positionibns locorum pidchcrrima propric-tate conftciens.

5) A. Bauer et J. Strzygowski, Eine Alexandrini sehe Weltchronik, dans lesDenkschriften der Kais. Akademie in Wien, phil.-hist. KL, t. LI (1905), p. 116—117.

6) Häuschen, op. c/<., p. 536.7) C'est la date adrnise par Rauschen, op. dt., p. 534—536.8) Theophane (ed. de Boor, p. 71) place la destruction du Serapeum vers le

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Le terminus post quem sera plus malaise ä etablir. Nous nous trou-vons ici sur un sol mouvant oü il convient de n'avancer qu'avec unegrande prudence.

Aux § 7, 8, 15, 16 et 18 du Pro Templis, Libanius fait allusionä une loi defendant tous les sacrifices hormis ceux de l'encens. Gode-froy1) a cru qu'il s'agissait de la constitution du 23 mai 3852), maistous les autres savants qui se sont occupes de la question, l'ont iden-tifiee avec la constitution du 21 decembre 38l.3)

Ni l'une ni Tautre constitution ne peuvent etre visees, car toutesles deux sont dirigees exclusivement contre les sacrifices divinatoires.Deux hypotheses restent possibles ä notre avis: ou bien la loi en ques-tion est anterieure a la constitution de 381 ou bien eile est posterieurea celle de 385.

Le Pro Templis autorise la premiere Hypothese. Libanius ne parledans ce discours que d'une seule loi de Theodose, et cette loi sembleavoir ete rendue tout au debut du regne de cet empereur, donc en 379ou en 380. S'il en est bien ainsi, les constitutions de 381 et de 385ne seront que des complements de cette loi, qui avaient specialementpour but de mettre un terme aux sacrifices divinatoires que Theodosedevait tenir ä abolir, et comme empereur et comme chretien.

La seconde hypothese a pour eile le temoignage de Zosime. Cethistorien rapporte qu'au debut du regne de Theodose, les pai'ens posse-

milieu ou la fin de 3(J2. 11 en parle, en effet, apres la mort de Valentinien II quieut lieu le 15 inai 392. Mais Theophane est une autorite bien mediocre au pointde vue chronologique, et le passage de samt Jeröme, que nous avons citä plushaut, rend la date de 392 absolument invraisemblable.

La meme date (392) semble aussi etre celle de l1Alexandrinische Weltchronikpubliee par Bauer et Strzygowski. Nous disons «semble» parce que le papyrusqui nous a traiiHiuis ootto ohronique ost en l>ion rnauvais otat. Tl n« ro«tp qnftquelques lambeaux des deux notices placees sous Tannäe 392, et dans ces lam-beaux on ne releve aucune allusion au Serapeum. Seules les iniiiiatures qui repre-sentent, ou plutot qui ont la pretention de representer le Serapeum, permettentde supposer qu'il y est question de la destruction de ce teinple. Mais en ad-mettant meme que la destruction du Serapeum y soit rapportee, il ne s'ensuitnullement qu'il faule placer ce fait en 392. De Taveu meine de M. Bauer (op. cit.,p. 72—73), les dates de Alexandrinische Weltchronik retardent souvent d'un atrois ans. Cette chronique confirmerait donc plutot la date de 389 que nous avonsadmise. Nous devons toutefois faire observer que la notice qui semble etre con-sacreO ä la destruction du temple de Serapis, suit imme'diatement la notice racon-tant la mort de l'usurpateur Eugene. Or, Eugene ne fut mis a mort que le 6 sep-tembre 894. On ne peut donc guere se fier ici ä YAlexandrintsche Weltchronik.

1) Cf. Tädition du Pro Templis de Godefroy dans Ch. H. Trotz /. Gothofrediopera jwridi&a minora (Leyde 1733, in-fol.)t col. 469, 1. 37—41 de la note.

2) Cod. Th. XVI 10,9. 3) Cod. Th. XVI 10,7.



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daient encore «la liberte de frequenter les temples et d'apaiser les dieuxselon les rites de leurs ancetres.»1) II semble resulter de ce passagede Zosime que Theodose n'a pas rendu au debut de son regne la loivisee par Libanius, mais seulement quelques annees plus tard. Dansce cas, on peut supposer, avec une vraisemblance voisine de la certi-tude, que cette loi est posterieure ä la constitution de 385. Avantd'interdire tous les sacrifices, Theodose aura eommence par prohiberseverement les sacrifices divinatoires, et ce n'est qu'apres avoir constatequ'il etait impossible de raettre fin aux sacrifices divinatoires sanssupprimer aussi les sacrifices ordinaires, qu'il aura egalement interditces derniers.

L'une et l'autre hypothese sont vraisemblables. Nous preferonstoutefois la premiere, parce qu'il nous semble qu'une autre constitutiondu Codex Theodosianus, celle du 30 novembre 3822), suppose l'existencede la loi visee par Libanius. II ressort de la constitution de 382 qu'untemple de lOsrhoene avait ete ferme parce qu'on j avait sacrifie. Orla loi ä laquelle Libanius fait allusion devait avoir pour sanctionla fermeture des temples oü continuait ä offrir des sacrificesaux dieux. Quoi qu'il en soit, nous ne dernanderons pas ä une loide Theodose le terminus post guem du Pro Templis. Pour deter-miner celui-ci, nous ferons appel ä des allusions plus precises de cediscours:

1° Au § 15 (cf. aussi le § 19), Libanius dit que les moines ontporte souvent certaines accusations devant Flavien. II s'agit ici deFlavien qui monta sur le trone episcopal d'Antioche en 38l.3) Le faitque des accusations ont dejä ete portees souvent devant Flavien ä l'epo-que ou Libanius ecrivit le Pro Templis, indique que Flavien remplissaitdepuis assez longtemps les fonctions de patriarche d'Antioche. Le ProTemplis sera donc posterieur de quelques annees a l'intronisation deFlavien (381).

2° Aux § 44 et 45, Libanius deplore la ruine d'un temple colossal,rempli d'ceuvres d'art, qui etait situe sur la frontiere de la Perse. Cetemple est, selon toute apparence, celui dont la constitution du 30 no-vembre 382 avait perinis la reouverture, mais a condition qu'il n'y fütplus sacrifie.4) S'il s'agit bien de ce temple, le Pro Templis sera aumoins posterieur au 30 novembre 382.

3° Libanius rend responsable de la ruine de ce temple remarquableun «hornme pervers, ennemi des dieux, lache, cupide, . . . . esclave de

Zosime, Histoirc, IV 29. 2) Cod. 17i. XVI 10, 8.3) Cf. Bardenhewer, op. dt., p. 274. 4) Cod. Theod. XVI 10, 8.



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sä femme, . . . . qui s'est fait une loi d'obeir en tout aux instigateursde ces mesures.»1)

On a suppose que les personnes visees par Libanius etaient Cyne-gius et sä femme Acanthia.2) Cette Hypothese est tres seduisante etparfaitement admissible. Zosime ne rapporte-t-il pas que Cynegius futcharge de fermer les temples en Orient et d'y abolir les sacrifices ainsique les autres ceremonies de l'ancienne religion?3) Le temoignage deZosime ne doit pourtant pas etre pris a la lettre. Zosime semble avoirpousse ici les choses au noir. Cynegius n'a pas du etre charge defermer tous les temples pa'iens de lOrient, mais seulement ceux oü l'oncontinuait ä sacrifier et ä se livrer a Fexercice de la divination.4) Laloi perdue de Theodose, a laquelle Libanius se refere dans le ProTempliSj devait, en effet, comme nous l'avons dejä dit, entrainer la fer-meture des temples en cas de contravention. Quoi qu'il en soit, lamission dont Cynegius fut charge, dut lui valoir la haine de tous ceuxqui restaient attaches au culte pa'ien.

Cynegius fut eleve ä la dignite de prefet du pretoire dOrient versla fin de 382 ou au commencement de 3845); et c'est en 384; selonTillemont6), en 386 selon Rauschen7), qu'il faut placer la mission dontparle Zosime. Si donc, comme il semble, Libanius fait allusion u Cyne-gius au § 46 du Pro Templis, celui-ci sera posterieur soit a 384soit ä 386.

4° Mais une autre allusion de Libanius est beaucoup plus preciseque toutes celles que nous venons de voir. Au § 53, Libanius dit äTheodose: «Mais tout en considerant cette religion comme meilleureque Fautre, tu n'as pas regarde cette autre coinme une impiete, commeun delit punissable ä juste titre. Bien plus, tu n'as pas exclu des hon-neurs les adeptes de cette religion, mais tu leur äs confie des magis-tratures, tu en äs fait tes convives et cela bien souvent, tu leur äsfait passer la coupe, et aujourd'hui, apres plusieurs autres, tu t'es ad-joint, croyant etre utile a l'Etat, un honinie qui jure par les dieuxnon seulement devant les autres, mais encore devant toi.» Quel est lepersonnage vise par Libanius? M. Fcerster8) estime avec Tilleinont quec'est Ricomer, un pa'ien zele, qui devint consul le 1er j an vier 384. Le

1) Pro TempUs, § 46. Les instigateurs de ces mesures etaient les meines.2) Cf. notamment Sievers, Das Leben des Libanius (Berlin 1868), p. 266 et

Rauschen, op. dt., p. 297, note 3. 3) Zosime, Hist. IV 27.4) Cf. Allard, L'art paien sous les empereurs chretiens (Paris 1879), p. 102.5) Cf. Rauschen, op. cit., p. 173.6) Lenain de Tillemont, Histoire des Empereurs, t. V, 2e edit. (Paris 1720),

p. 732, note 15. 7) Rauschen, op. cit., p. 228.8) Fcerster, Libanii opera, t. III, p. 81.



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verbe employe propos du personnage en question est, dit-il, παρα-ξενγννμΐ] or Libanius appelle όμόξυξ un personnage, Salluste, qui par-tagea les honneurs du consulat avec l'empereur Julien. Mais le verbeπαραξενγννμί indique-t-il necessairement que le personnage inconnu du§ 53 du Pro Templis, ait ete consul? Nous ne le pensons pas. Si ύμόξνξimplique pour ainsi dire ce sens, il n'en est pas de meme de παρα-ξενγννμι. Ce verbe indique simplement que Theodose s'est attache lepersonnage inconnu en l'appelant quelque haute fonction.

S'il n'est pas necessaire de songer pour l'inconnu en questionun personnage consulaire, il y a un personnage qui se presente enquelque sorte tout naturellernent Fesprit. C'est Tatien qui devintprefet du pretoire d'Orient en 388 apres la mort de Cynegius et quietait pa'ien.1) Sievers avait dej suppose que Libanius parlait de Tatien2),et il y a quelques annees, M. Seeck s'est rallie l'opinion de ce savant.3)Nous nous y rallierons egalement, et nous considererons Tannee 388comme le terminiAS post quem du Pro Templis.

# *Anterieur la destruction du Serapeum d'Alexandrie (389), poste-

rieur l'elevatio de Tatien la prefecture du pretoire en Orient(388), le Pro Templis doit avoir ete compose vers le milieu de Tannee388. II a, en effet, ete ecrit en ete4), peu de temps apres que Theo-dose se fut attache le personnage que nous venons d'identifier avec Tatien.Or Tatien re<jut la prefecture dOrient entre la fin du mois de marset la premiere moitie du mois de juin de Tan 388.5)

La date que nous assignons au Pro Templis est confirmee par Tal-lusion qui y est faite aux preparatifs d'une guerre.6) II s'agit, dans notrehypothese, de la guerre coritre Maxime, guerre que Theodose commentja

preparer en avril-mai 388.7) La date de 388 convient pour toutes lesallusions que nous avons relevees au coura de notre expose. Elle ex-plique notamment que Libanius a ose traiter Cynegius d'«bomme per-vers, l che? cupide . . . .» Cynegius etait mort lorsque ces lignes furentecrites

Bruxel les . Rene Van Loy.

1) Sievers, op. dt., p. Ιδί) , note 48 et p. 267, et 0. Seeck, Die Briefe desLibanius zeitlich geordnet Leipzig 1906), p. 285.

2) Op. ca., p. 2G7. 3) Op. cit., p. 285.4) Cf. Pro Templis, § 14.5Ί Cynegius a ete enterre le 19 mars 388 et la premiere constitution adressee

au prefet du pretoire d'Orient Tatien est datee du 16 juin 388. Cf. Seeck, op.cit., p. 287. 6) Pro Templis, § 14.

7; Cf. Goyau, Chronologie de Vempire r omain (Paris 1891), p. 598.



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