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1,1 .y I^uinquìòine \niiéc PARAIT TRIMESTRIELLEMENT loinilé de Mmi liiqiiii dii FiDÉre pii|||liiïil! des Falroaap Laïques France) RÉDACTION & ADMINISTRATION ; fe, R U E D E PARIS, MORLAIX Laïque taaps ialeii de Frice) PARAIT TRIMESTRIELLEMENT LA SAINTE ET CRIMINELLE ALLIANCE Le Pape et le Cardinal Dubois couvrent et approuvent la politique de Mussolini Papauté et Fascisme Un fait dont l'importance peut être considérable contre la liberté des peuples, c'est la réconciliation publique, la soudure définitive de la papauté et du fascisme. Rome a retenti des chants d'allé- gresse, tandis que Pie XI et Musso- lini étaient acclamés. Le clergé triomphe. Le cardinal Dubois, à son retour de la ville éternelle, n'a-t-il pas déclaré triomphalement : <sNous avons un grand Pape et Mussolini est un génie » 25 Avril : Pour la première fois, la Chambre du Travail de Turin est dé- vastée et incendiée. I"' Mai : Fabrizio Maffi, député communiste, est attaqué par les fas- ciste à Vercelli où il se trouvait au cours d'une tournée de propagande. U est molesté, jeté dans la rue du haut d'un balcon, on lui arrache sa barbe et, sous la menace de revolvers et à force de crachats et gifles, les fascistes veulent le torcer de crier : « Vive l'Italie». Mais rien, même pas la bastonnade, ne le fait céder. 5 Mai : Giuseppe Ferretti est assas- siné à Mondovi. Le plus prospère des commerces Bilan des crimes fascistes en Italie 1919 16 novembre : Assassinat à Turin, par les fascistes du jeune socialiste G. B. Cerca, surpris par eux tandis qu'il placardait des manifestes socia- listes. 1920 !''• Mai : Au cours d'une attaque fasciste du cortège célébrant le T' mai à Turin, Domenico Arduino et Matteo Dolio sont tués. 9 Septembre : Les fascistes assas- sinent à Turin l'avocat Romani et le chauffeur Canfari. 12 Septembre : Les fascistes assas- sinent à Turin les ouvriers Agostino Faccio et Carlo Silvestri. 22 Septembre : Au cours des obsè- ques de l'ouvrier Agostino Faccio, tué par eux trois jours auparavant, les fascistes assassinent l'ouvrier Bondi. 1921 Janvier : S. Regale est assassiné par les fasciste ù Casale Monferrato. 22 Janvier : A Vignole Barbera, les fascistes assassinent Giovanni Fi- notto. 7 Février : Sont tués par les fas- cistes : Attilio Fragni, à Busseto et Ugolino Massimo, a Parme. 20 Février : Lorenzo Pagliano, âgé de 18 ans, est assassiné à Brà. 27 Février : Spartaco Lavagnini, de Cortona, directeur de F «Azione Communista », est tué à coups de revolver, dans sa rédaction de Flo- rence, par un escadron fasciste. 6 Mars : L'ouvrier Genovesi est tué à Casale Monferrato. \} Mars : A Fiume, Angelo Crespi est égorgé d'un coup de poignard. 19 Mars : Mario Monticone est tué par les fascistes à Casale Monferrato. 27 Mars : Les fascistes assassinent Nicolas Delchoz à Verres ; Giuseppe Pasini, Vittorio Mastrini, G. B. Cer- ruti et Ernesto Coscia à Allessandria. 22 Avril : Les fascistes incendient la Chambre du Travail d'Acqui et tuent une femme. Angela Casagrande, 13 Mai : Giuseppe Claretto est as- sassiné à Turin. 15 Mai : Les fascistes assassinent Palinira Magri -a Berceto, et les frères Tommaso et Giuseppe Bancone à Cerignola. 2Ò Mai : A Parme, les fascites as- sassinent l'ouvrier Antonio Massera. 2 Juin : Les fascistes assassinent à Parme, la famille Lazzari : la mère, âgé de 60 ans, la fille et le flis. 20 Juin : Michele Marietta est tué â Turin. 12 juillet : Isidoro Provera et Giu- seppe Miglioretti périssent dans une embuscade fasciste à la barrière de Nice, h. Turin. 21 Juillet : Guido Cordora est tué à Acqui. 9 Août : Vincenzo Colletti est tué à Trine yercellese. 15 Août : Vincenzo Pezzarossa est assassiné â San Secondo. 16 Août : Giuseppe Pincolini est ' assassiné à Bianconese. 3 Septembre : Pietro Passera est tue à Alessandria. 13 Novembre : Carlo Cattabiani est tué à Giolese, dans la Province dei Parme. i 26 Décembre : L'ouvrier Bartolo-1 meo Rascherà, de Frassinello, est tué au cours d'une discussion avec des fascistes. 1922 I"" janvier: G. Milanesio meurt à Turin des suites d'une bastonnade et L. Falcombello est tué à Sant-Anto- nio di Suza. 3 Janvier : Destruction et incendie de l'imprimerie l'Avvenire Anarchico à Pise, par les fascistes, sous la pro- tection de la police. 3 Mars : Mathieu Marussich, Louis Finderle et André Blasich succombent à Fiume, sous les coups des fascistes. 12 Mars : Les fascistes assassinent Renato Guazzi et Enrico Galli, à Piove Ottaville, Mario Rabagia et Vincenzo Amadei, h Comzo, dans la province de Parme. 27 Avril : Massacre de Fiume : Les fascistes, conduits par Host Venturi et Conight, assassinent à Fiume, Franz Manne, Marcel Dubany, Joseph Sterle et Jean Udovitchitch. Au pre- mier, ils arrachent un dbigt à coups de dents, et le second les yeux crevés au poignard. r'' Mai : Giuseppe Giustina est assassiné par les fascistes, tandis qu'il participait au cortège d u 1«'' m a i à Romagnano Sesia. 18 Juin : D'un coup de matraque à la tête Carmelo Bretto est assassiné à Chivasso. 12 Juillet : Angelo Rodina est tué à Casalino. 1"'- Août : Hdaardo Sacchi est tué à Fonteviyo, province de Parme 3 Août : Les fascistes assassinent Sebastiano Negro â Turin, et Carlo Vecchio à Novi. 12 Août : Giovanni. Signorini est assassiné à Parme 20 Août : Ulisse Corazza est tuéîi Parme. 30 Août : A coups de poignards, de bâtons et de revolver, l'ouvrier Ercole Alberti est attaqué et assassiné par les fascistes à Montegrosso d'Asti. A Parme, le jeune Gino Cozzola, 10 ans, trouve dans un combat de rue, une mort héroïque. 24 Septembre : Les fivscistes incen- dient la Maison du Peuple de Cava- lette. 18 Septembie : Les fiscistesincen- dient la Maison du Peuple de Monca- lieri. 4 Novembre : Occupation, par les tascistes de la Chambre du Travail de Pinederole et destruction de deux coopératives ouvrières'à Véi-célli. 21 Novembre : .A l'occasion des élections administratives, les fascis- tes assassinent le populaire Carlo Mariotti. 18 Décembre : Début du massacre de Turin. Dans un ouvrage intitulé « Un an de domination fasciste » qui fut une des causes de son assassinat, le dé- puté Giacomo Matteotti a fait de ce massacre, une description émouvante et précise, dont nous extrayons le passage suivant ; Le massacre de Turin. « Le 17 décembre 1922, le Fascio de Turin donne à la milice des fascistes un ordre de mobilisation générale pour une action de représaiÎles qui avait commencé par l'occupation de la Chambre du Travail de Turin, et par l'attentat contre le député socialiste Pagella et le cheminot Cozza. « Pendant la nuit, les fascistes ef- fectuent des perquisitions en ville et « séquestrent » s( cialistes et com- munistes qui sont férocement bâton- nés. «Sur le Corso Vittorio-Emanuelle, des passants trouvent le cadavre de Pietro Ferrerò, secrétaire de la section métallurgique de Turin, horriblement mutilé ; ses yeux, arrachés, ont été mis dans une poche de ses vête- ments. L'ouvrier Chiomo est assas- siné, rue Bomelli. Le bâtiment de «l'Association générale des ouvriers» est incendié et Ton empêche les pom- piers d'éteindre le feu. « Dans un faubourg de la ville, on retrouve les restes de trois ouvriers : Andreoni, Mazzano et Tarrizza. « Le boutiquier Mazzoli, le cordon- nier Mari et l'ouvrier Spiato sont griè- vement blessés chez eux. Le contrô- leur de chemin de fer Quintaglie est tué à son travail pour avoir désap-i prouvé l'assassinat de Berruti. \ « Les fascistes envahissent la gare de Porta Nuova, chargent sur des camions tous les ouvriers qu'ils ren- contrent et, à coups de matraque, les obligent à avaler de l'huile de ricin. Ils incendient le cercle de Villar Perosa et blessent de leurs bâtons Ricchiero et Avancini, mettent à sac et incen- dient la maison d'Andreoni. « Le total des morts avoués est de douze. Mais on est généralement convaincu que leur nombre dépasse vingt. Le lit du Pô et les environs de Turin gardent de lourds secrets... « Aucune mesure n'a été prise contre les coupables de cet affreux massacre ! » GIACOMO MATTEOTI. . 20 décembre : Le paysan commu- niste Edoardo Tuffiani est assassiné par les fascistes h Villa Santerno (Ravenne). 24 décembre : le gouvernement émet un décret mettant en liberté tous les tascistes condamnés pour «vio- lences » faites«dans un but national^. 1925 10 janvier : A San Propero d'Imola, le socialiste Gaddoni, âgé de òo ans, père de sept entants, est bâtonné au sang. Tombé à terre sans connais- sance, les fascistes l'achèvent à coups de revolver. 16 février : Un vieux mendiant, Enrico Mezetti, 70 ans, est sauvage- ment massacré à Crespellano par l'escadron fasciste de l'endroit et déposé sur la voie ferrée, dans le but de faire croire à un suicide. Recueilli agonisant par des ouvriers, il suc- combe peu après à l'hôpital. 25 mars : Casimiro Carpi est tué à Sala Bagando (province de Parme) à coups de matraque et de revolver. i ^r mai : Les fascistes assomment à Parme l'ouvrier Guido Tosini. 4 juin : Alfredi Adorni est assassiné à Parme. 2 juillet : Alberto Guzzarini, un ou-; vrier mécanicien âgé de 20 ans, est] tué à Parme de cinq coups de révol-] ver, par le centurion de la milice fas-: ciste Lino Severi. Le journal fasciste) La Fiamma fait, deux jours après, l'apologie la plus éclatante du meur- triar Severi. . s juillet : Pietro Sala est assassiné à Fiume. Les assassins, connus de la police (les fiiscistes Condus, Milutin et Zanchi), ne furent pas inquiétés. 10 août : Pietro Marassi est assas- siné dans sa maison à Marmorta. 11 août : Luigi Sita est assassiné par les fascistes à Casale Monferrato. 2 et 3 octobre : Une jeune fille de 17 a n s , Elidia Abba, est assassinée dans une salle de bal par un escadron fasciste. 4 octobre : Les fascistes de Moli-: nella, accompagnés par les carabi- niers, .se rendent dans la rizière dite Tenuta Talon et attaquent les ou- vrières à coups de poing, de bâton, de noir de fumée et de vitriol. Les femmes suivantes sont griève- ment blessées : Virginia Matarelli, Lucia Cocchi, Rina Villani, Desolina 1924 10 janvier : A Conselice, le nommé Battiliani est tué par des fascistes. 28 février : Invasion à Turin du se- crétariat confédéré et bastonnade au député Buozzi. Ó Avril : Angelo Caiani, âgé de soixante-cinq ans, est tué à Albarino Mollinese tandis qu'il allait voter. 10 Avril : Alfredo Malagutti est as- sassiné par les fascistes, à Sant'Aguta Bolognese. 10 Juin : A la suite d'un violent discours à la Chambre Italienne où il dénonçait l'arbitraire de la récente campagne électorale, le député Gia- como Matteotti est assassiné à Rome par les fascistes. 12 Juillet : Près de Faenza le colon Vincenzo Caroli est tué à son domi- cile pendant une irruption fasciste. 18 Août : Spirido Magnani est as- sommé à Colareto. 8 Décembre : Bastonnade générale à Molinella, de tous les adhérents hommes et femmes — à la Confédé- ration Générale du Travail. 1925 4 Janvier : Destruction des cabinets d'avocat du député Bergamo et de ceux des avocats Jacchia, Montanari et Calabri, à Bologne. 9 Mars : à Sesto Imolese, les fas- cistes tuent le communiste Attilio Vannini. 18 Mai : Giacomo Ghibellini est tué par les fascistes à Cascimaro, près de Ferrare. 22 Juin : Oliviero Zanardi est tué à coups de revolver à Bologne. 13 Septembre : A l'hôpital de Flo- rence meurt Domenico Gallina. II avait été recueilli à Mulino San Rocco, criblé de blessures et un poignard fiché dans le ventre. Le massacre de Florence. Prépa- ration. — 26 Septembre : Le journal « Battaglie fasciste » de Florence, écrit : « A partir de ce jour il ne faut plus accorder de trêve à la franc-maçonne- rie et aux franc-maçons... 11 faut frap- per les franc-maçons dans leur per- sonne, dans leurs biens, dans leurs intérêts ». 27 Septembre : Dans un discours, Mussolini déclare : « Si c'est nécessaire nous userons SI Jésus revenait, il petrouverait des marchands installés dans le Temple. Vitali, Yolanda Bevilacqua, Rina Lazzari et Filomena Pellicciari. 3 décembre : Destruction â For- limpopoli de tous les cercles répu- blicains, bastonnades en masse et violations de domiciles. de la matraque et même du fer. » 3 Octobre : « Battaglie fasciste » écrit : « La lutte contre la franc-maçonne- rie est engagée à fond et son pro- gramme ne peut être qu'unique : la tranc-maçonnerie doit être détruite et les francs-maçons ne doivent plus avoir droit de cité en Italie. « Pour y arriver tous les moyens sont bons : de la matraque aux coups de revolver, des vitres cassées au feu qui purifie. » 3 Octobre : Excités par ces diverses provocations, les fascistes bâtonnent e soir même Bandinelli, un vieillard de 60 ans. Le franc-maçon Becciolini prend sa défense. Une fusillade s'en- suit où un projectile du fasciste Gam- (Voir la suise en 2' page.)

LA DEFENSE LAIQUE MARS 1929 - mnesys-viewer.archives ...mnesys-viewer.archives-finistere.fr/accounts/mnesys_cg29/datas/medias/...1,1 .y I^uinquìòine \niiéc PARAIT TRIMESTRIELLEMENT

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PARAIT TRIMESTRIELLEMENT

loinilé de Mmi liiqiiii dii FiDÉre pii| | |liiïil! des Falroaap Laïques № France) R É D A C T I O N & A D M I N I S T R A T I O N ; fe, R U E D E P A R I S , M O R L A I X

Laïque taaps ialeii de Frice)

PARAIT TRIMESTRIELLEMENT

LA SAINTE ET CRIMINELLE ALLIANCE Le Pape et le Cardinal Dubois couvrent et approuvent la politique de Mussolini

Papauté et Fascisme

Un fait dont l'importance peut être considérable contre la liberté des peuples, c'est la réconciliation publique, la soudure définitive de la papauté et du fascisme.

Rome a retenti des chants d'allé­gresse, tandis que Pie XI et Musso­lini étaient acclamés. Le clergé triomphe. Le cardinal Dubois, à son retour de la ville éternelle, n'a-t-il pas déclaré triomphalement : <sNous avons un grand Pape et Mussolini est un génie »

25 Avril : Pour la première fois, la Chambre du Travail de Turin est dé­vastée et incendiée.

I"' Mai : Fabrizio Maffi, député communis te , est a t taqué par les fas­ciste à Vercelli où il se t rouvait au cours d 'une tournée de propagande. U est molesté, jeté dans la rue du haut d 'un balcon, on lui arrache sa barbe et, sous la menace de revolvers et à force de crachats et gifles, les fascistes veulent le torcer de crier : « Vive l 'Italie». Mais rien, même pas la bas tonnade, ne le fait céder.

5 Mai : Giuseppe Ferretti est assas­siné à Mondovi.

Le plus p r o s p è r e des c o m m e r c e s

Bilan des crimes fascistes en Italie

1919 16 novembre : Assassinat à Turin ,

par les fascistes du jeune socialiste G. B. Cerca, surpris par eux tandis qu'il placardait des manifestes socia­listes.

1920 !''• Mai : Au cours d 'une at taque

fasciste du cortège célébrant le T' mai à Turin , Domenico Arduino et Matteo Dolio sont tués .

9 Septembre : Les fascistes assas­s inent à Turin l'avocat Romani et le chauffeur Canfari.

12 Septembre : Les fascistes assas­s inent à Turin les ouvriers Agost ino Faccio et Carlo Silvestri.

22 Septembre : Au cours des obsè­ques de l'ouvrier Agost ino Faccio, tué par eux trois jours auparavant, les fascistes assassinent l'ouvrier Bondi.

1921 Janvier : S. Regale est assassiné

par les fasciste ù Casale Monferrato. 22 Janvier : A Vignole Barbera, les

fascistes assassinent Giovanni Fi-not to .

7 Février : Sont tués par les fas­cistes : Attilio Fragni, à Busseto et Ugolino Massimo, a Parme.

20 Février : Lorenzo Pagliano, âgé de 18 ans , est assassiné à Brà.

2 7 Février : Spartaco Lavagnini, de Cortona, directeur de F «Azione Communis t a », est tué à coups de revolver, dans sa rédaction de Flo­rence, par un escadron fasciste.

6 Mars : L'ouvrier Genovesi est tué à Casale Monferrato.

\ } Mars : A Fiume, Angelo Crespi est égorgé d'un coup de poignard.

1 9 Mars : Mario Monticone est tué par les fascistes à Casale Monferrato.

2 7 Mars : Les fascistes assassinent Nicolas Delchoz à Verres ; Giuseppe Pasini, Vittorio Mastrini, G. B. Cer-ruti et Ernesto Coscia à Allessandria.

2 2 Avril : Les fascistes incendient la C h a m b r e du Travail d'Acqui et tuen t une femme. Angela Casagrande,

13 Mai : Giuseppe Claret to est as­sassiné à Turin.

15 Mai : Les fascistes assassinent Palinira Magri -a Berceto, et les frères T o m m a s o et Giuseppe Bancone à Cerignola.

2Ò Mai : A Parme, les fascites as­sassinent l 'ouvrier Antonio Massera.

2 Juin : Les fascistes assassinent à Parme, la famille Lazzari : la mère, âgé de 60 ans , la fille et le flis.

20 Juin : Michele Marietta est tué â Turin .

12 juillet : Isidoro Provera et Giu­seppe Miglioretti périssent dans une embuscade fasciste à la barrière de Nice, h. Tur in .

21 Juillet : Guido Cordora est tué à Acqui.

9 Août : Vincenzo Colletti est tué à Trine yercellese.

15 Août : Vincenzo Pezzarossa est assassiné â San Secondo.

1 6 Août : Giuseppe Pincolini est ' assassiné à Bianconese.

3 Septembre : Pietro Passera est tue à Alessandria.

13 Novembre : Carlo Cattabiani est tué à Giolese, dans la Province dei Parme. i

26 Décembre : L'ouvrier Bartolo-1 meo Rascherà, de Frassinello, est tué au cours d 'une discussion avec des fascistes.

1922 I"" janvier : G. Milanesio meur t à

Turin des suites d 'une bas tonnade et L. Falcombello est tué à Sant-Anto-nio di Suza.

3 Janvier : Destruction et incendie de l ' imprimerie l 'Avvenire Anarchico à Pise, par les fascistes, sous la pro­tection de la police.

3 Mars : Mathieu Marussich, Louis Finderle et André Blasich succombent à Fiume, sous les coups des fascistes.

12 Mars : Les fascistes assassinent Renato Guazzi et Enrico Galli, à Piove Ottaville, Mario Rabagia et Vincenzo Amadei , h Comzo, dans la province de Parme.

2 7 Avril : Massacre de Fiume : Les fascistes, condui ts par Host Venturi et Conight , assassinent à Fiume, Franz Manne, Marcel Dubany, Joseph Sterle et Jean Udovitchitch. Au pre­

mier, ils arrachent un dbigt à coups de dents , et le second les yeux crevés au poignard.

r ' ' Mai : Giuseppe Giust ina est assassiné par les fascistes, tandis qu'il participait au cortège du 1«'' mai à R o m a g n a n o Sesia.

18 Juin : D'un coup de matraque à la tête Carmelo Bretto est assassiné à Chivasso.

12 Juillet : Angelo Rodina est tué à Casal ino.

1"'- Août : Hdaardo Sacchi est tué à Fonteviyo, province de Parme

3 Août : Les fascistes assassinent Sebastiano Negro â Tur in , et Carlo Vecchio à Novi.

1 2 Août : Giovanni. Signorini est assassiné à Parme

20 Août : Ulisse Corazza est tué î i Parme.

30 Août : A coups de poignards , de bâ tons et de revolver, l'ouvrier Ercole Alberti est at taqué et assassiné par les fascistes à Montegrosso d'Asti .

A Parme, le jeune Gino Cozzola, 10 ans , t rouve dans un combat de rue, une mor t héroïque.

24 Septembre : Les fivscistes incen­dient la Maison du Peuple de Cava-lette.

18 Septembie : Les f iscis tes incen­dient la Maison du Peuple de Monca-lieri.

4 Novembre : Occupation, par les tascistes de la Chambre du Travail de Pinederole et destruction de deux coopératives ouvr ières 'à Véi-célli.

21 Novembre : .A l'occasion des élections administrat ives, les fascis­tes assassinent le populaire Carlo Mariotti.

18 Décembre : Début du massacre de Tur in .

Dans un ouvrage intitulé « Un an de dominat ion fasciste » qui fut une des causes de son assassinat, le dé­puté Giacomo Matteotti a fait de ce massacre, une description émouvante et précise, don t nous extrayons le passage suivant ;

Le massacre de Turin. — « Le 17 décembre 1922, le Fascio de Turin donne à la milice des fascistes un ordre de mobilisation générale pour une action de représaiÎles qui avait commencé par l 'occupation de la Chambre du Travail de Turin , et par l 'attentat contre le député socialiste Pagella et le cheminot Cozza.

« Pendant la nuit , les fascistes ef­fectuent des perquisi t ions en ville et « séquestrent » s( cialistes et com­munis tes qui sont férocement bâton-nés.

« S u r le Corso Vittorio-Emanuelle, des passants t rouvent le cadavre de Pietro Ferrerò, secrétaire de la section métallurgique de Tur in , horr iblement mutilé ; ses yeux, arrachés, on t été mis dans une poche de ses vête­men t s . L'ouvrier C h i o m o est assas­siné, rue Bomelli. Le bât iment de «l 'Associat ion générale des ouvriers» est incendié et Ton empêche les pom­piers d 'éteindre le feu.

« Dans un faubourg de la ville, on retrouve les restes de trois ouvriers : Andreoni , Mazzano et Tarrizza.

« Le boutiquier Mazzoli, le cordon­nier Mari et l 'ouvrier Spiato son t griè­vement blessés chez eux. Le cont rô­leur de chemin de fer Quintagl ie est tué à son travail pour avoir désap-i prouvé l 'assassinat de Berruti. \

« Les fascistes envahissent la gare de Porta Nuova, chargent sur des camions tous les ouvriers qu'ils ren­contrent et, à coups de matraque, les obligent à avaler de l'huile de ricin. Ils incendient le cercle de Villar Perosa et blessent de leurs bâtons Ricchiero et Avancini, met tent à sac et incen­dient la maison d 'Andreoni .

« Le total des mor t s avoués est de douze. Mais on est généra lement convaincu que leur nombre dépasse vingt . Le lit du Pô et les environs de Turin gardent de lourds secrets. . .

« Aucune mesure n'a été prise contre les coupables de cet affreux massacre ! »

GIACOMO M A T T E O T I . .

20 décembre : Le paysan c o m m u ­niste Edoardo Tuffiani est assassiné par les fascistes h Villa Santerno (Ravenne) .

24 décembre : le gouve rnemen t émet un décret met tan t en liberté tous les tascistes condamnés pour « v i o ­lences » fa i tes«dans un bu t na t iona l^ .

1925 10 janvier : A San Propero d'Imola,

le socialiste Gaddoni , âgé de òo ans , père de sept entants , est bâ tonné au sang. T o m b é à terre sans connais­sance, les fascistes l 'achèvent à coups de revolver.

16 février : Un vieux mendiant , Enrico Mezetti, 70 ans , est sauvage­m e n t massacré à Crespellano par l 'escadron fasciste de l 'endroit et déposé sur la voie ferrée, dans le but de faire croire à un suicide. Recueilli agonisant par des ouvriers, il suc­combe peu après à l 'hôpital.

25 mars : Casimiro Carpi est tué à Sala Bagando (province de Parme) à coups de matraque et de revolver.

i^r mai : Les fascistes a s s o m m e n t à Parme l'ouvrier Guido Tosin i .

4 juin : Alfredi Adorni est assassiné à Parme.

2 juillet : Alberto Guzzarini, un ou-; vrier mécanicien âgé de 20 ans , est] tué à Parme de cinq coups de révol-] ver, par le centurion de la milice fas-: ciste Lino Severi. Le journal fasciste) La Fiamma fait, deux jours après, l 'apologie la plus éclatante du meur-triar Severi. • .

s juillet : Pietro Sala est assassiné à Fiume. Les assassins, c o n n u s de la police (les fiiscistes C o n d u s , Milutin et Zanchi), ne furent pas inquiétés .

10 août : Pietro Marassi est assas­siné dans sa maison à Marmorta.

11 août : Luigi Sita est assassiné par les fascistes à Casale Monferrato.

2 et 3 octobre : Une jeune fille de 17 ans , Elidia Abba, est assassinée dans une salle de bal par un escadron fasciste.

4 octobre : Les fascistes de Moli-: nella, accompagnés par les carabi­niers, .se rendent dans la rizière dite Tenuta Talon et a t taquent les ou­vrières à coups de poing, de bâton, de noir de fumée et de vitriol.

Les femmes suivantes son t griève­men t blessées : Virginia Matarelli, Lucia Cocchi, Rina Villani, Desolina

1924 10 janvier : A Conselice, le n o m m é

Battiliani est tué par des fascistes. 28 février : Invasion à Turin du se­

crétariat confédéré et bas tonnade au député Buozzi.

Ó Avril : Angelo Caiani , âgé de soixante-cinq ans , est tué à Albarino Mollinese tandis qu'il allait voter .

10 Avril : Alfredo Malagutti est as­sassiné par les fascistes, à Sant 'Aguta Bolognese.

10 Juin : A la sui te d 'un violent discours à la C h a m b r e Italienne où il dénonçai t l 'arbitraire de la récente campagne électorale, le député Gia­como Matteotti est assassiné à R o m e par les fascistes. • 12 Juillet : Près de Faenza le colon

Vincenzo Caroli est tué à son domi­cile pendan t une irruption fasciste.

18 Août : Spirido Magnani est as­s o m m é à Colareto.

8 Décembre : Bastonnade générale à Molinella, de tous les adhéren t s — h o m m e s et femmes — à la Confédé­ration Générale du Travail .

1925

4 Janvier : Destruct ion des cabinets d'avocat du député Bergamo et de ceux des avocats Jacchia, Montanari et Calabri, à Bologne.

9 Mars : à Sesto Imolese, les fas­cistes tuen t le communi s t e Attilio Vannin i .

18 Mai : Giacomo Ghibellini est tué par les fascistes à Cascimaro, près de Ferrare.

22 Juin : Oliviero Zanardi est tué à coups de revolver à Bologne.

13 Septembre : A l'hôpital de Flo­rence meur t Domenico Gallina. II avait été recueilli à Mulino San Rocco, criblé de blessures et un poignard fiché dans le ventre .

Le massacre de Florence. — Prépa­ration. — 26 Septembre : Le journal « Battaglie fasciste » de Florence, écrit :

« A partir de ce jour il ne faut plus accorder de trêve à la franc-maçonne­rie et aux franc-maçons. . . 11 faut frap­per les franc-maçons dans leur per­sonne , dans leurs biens, dans leurs intérêts ».

27 Septembre : Dans un discours , Mussolini déclare :

« Si c'est nécessaire nous userons

SI Jésus revenait, il petrouverait des marchands installés dans le Temple.

Vitali, Yolanda Bevilacqua, Rina Lazzari et Filomena Pellicciari.

3 décembre : Destruction â For-limpopoli de tous les cercles répu­blicains, bas tonnades en masse et violations de domiciles.

de la matraque et m ê m e du fer. » 3 Octobre : « Battaglie fasciste »

écrit : « La lutte contre la franc-maçonne­

rie est engagée à fond et son pro­g r a m m e ne peut être qu 'un ique : la t ranc-maçonnerie doit être détrui te et les francs-maçons ne doivent plus avoir droit de cité en Italie.

« Pour y arriver tous les moyens son t b o n s : de la mat raque aux coups de revolver, des vitres cassées au feu qui purifie. »

3 Octobre : Excités par ces diverses provocations, les fascistes bâ tonnen t e soir m ê m e Bandinelli, un vieillard

de 6 0 ans . Le franc-maçon Becciolini prend sa défense. Une fusillade s 'en­suit où un projectile du fasciste G a m -

(Voir la suise en 2' page.)

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A T R A V E R S L E D É P A R T E M E N T • • • • • •

S a i n t - \ i c Qu' i ls p rennent donc femme et

qu'ils aient beaucoup d'enfants ! Ainsi, ils laisseront peut-être en paix pères et mères de famille.

Trois pères de famille de Saint-Nic on t commis le crime d'envoyer leurs enfants à l 'E.P.S. de Douarnenez.

« Enlevez-les de cette maudi te école ou vous serez excommuniés ! »

Nous espérons que les parents tien­dront bon et qu'ils braveront l'ex­communicat ion ; car, si prêtres per­sécuteurs et parents devaient un jour comparaî tre devant le Père éternel, le souverain juge saurait ouvrir sa porte à ceux qui on t fait leur devoir et la fermer au nez de ceux qui on t t rans­formé son église en comptoir .

Irvillac Notre ami Castelnau et un compère

marchand de grains, tous deux at­teints de la maladie électorale, par­courent la c o m m u n e pour former une liste catholique, apostolique et romaine. Ça ne va pas tout seul, et nos deux Don Qiiicnotte se sont vu refuser m ê m e l'appui de républicains modérés qui ne veulent pas jouer le rôle de judas .

Notre Castelnau veut être maire : « Tu veux être maire, lui dit un ca­marade, alors que tu n'as m ê m e pas pu être p è r e ! » Enfin, ça le travaille, et nous le comprenons bien. Mais nous ne comprenons pas du tout le marchand de grains , qui devrait pourtant savoir que la Fédération de 'Ouest des marchands d e g r a i n s s ' e s t

dressée contre le clergé et ses satel­lites qui veulent monopoliser tous les commerces : le commerce des en­grais, des grains , etc. . .

Pouidreuzic Ici, sévit M. Hénaff, maire, con­

seiller général et marchand de pâté de porc ! Ce Mussolini aux petits pieds veut les mettre partout . Sur son intervention, la c o m m u n e a re­fusé aux écoles une subvent ion pour l'achat d'un petit cinéma. Les enfants de Skoul an Diaoul n 'ont pas besoin de ça ; et puis, comme à Dirinon, on

Courrait leur montrer des singes nus . rès bien. Monsieur le Maire, nous

saurons nous en souvenir . Mais où

Les jetons on, à malin, malin et demi

T. . . est un gros l^ourg de la côte, qui a un curé r u b i c o n d Cette rou­geur de la face coûte cher à entretenir, c'est à dire que le curé en question doit y mettre un bon prix. Qii'h cela ne t ienne ! se dit notre homme . 11 me faut de l 'argent et j ' en aurai, vous allez voir comme.

La Noël est venue. On a dressé une crèche, un petit Ben lésus, les rois mages , etc. . . sans oublier le t ronc . Mais pas un tronc ordinaire,-bien s û r ; notre curé est plus ingé­nieux que ça.

Il y avait la petite fente dans la­quelle on déposait délicatement les pièces, et il y avait à côté une sainte, sans nom. Or, d'après un dispositif ingénieux dudit curé, chaque fois que l'on déposait une pièce dans la fente, on entendait un petit Glisse­ment , puis un petit arrêt ; enfin, un bruit de ressor t : la sainte baissait pol iment la tête, comme pour remer­cier ; encore un léger bruit, et la pièce arrivait bien à destination.

Partout à la ronde, on parlait de la sainte sans nom. Les gamins en raf­folaient; tous voulaient la voir dire merci. Mais les pièces de monnaie fondent bien vite dans les mains des gamins , et ils ne pouvaient obtenir assez de mercis de leur idole...

Quelques jours plus tard, tous cherchaient dans les rues, dans les ruisseaux, à la grève, des morceaux d'ardoises cassées ; tous martelaient et dressaient des jetons en ardoise, et, à chaque pièce fabriquée, la sainte remerciait.

Le jour de l'an passé, on prévient le curé que la., sainte ne re.merciait plus. — C'est bon, se dit-il ; le tronc doit être plein ; je m'en vais redresser ça. — Un m o m e n t après, accompa­gné du bedeau, qui portait un sac, notre curé faisait son enquête : il ou­vrait la caisse, et, malédiction ! le t ronc était plein, ju.squ'à la petite fente, de jetons en ardoise.

On dit que le curé devait lui-même baptiser la sainte sans nom, en bonne compagnie et k grand renfort de bon­nes bouteilles, et l'appeler sainte Galette. Mais, depuis cette aventure, il l'a remisée quelque part. Ses amis en parlent cependant encore quel­quefois, mais ils ne l'appellent que la sainte Farce de T. . . !

vous allez fort, c'est lorsque, n 'ayant pas versé un sou pour l 'achat de l'ap­pareil, vous voulez cependant en re-

f ler l 'usage. Il est donc impossible 'être à la fois fiefîé clérical et brave

h o m m e ? Les amis de l'école de Poui­dreuzic, qui on t payé l'appareil, vous le demanden t .

Loçerhet Le torchon brûle à la sacristie. M.

le Curé a la main rude et le pied leste. Son bedeau s'en est aperçu, et le brave h o m m e ne veut plus se lais­ser traiter comme un enfant de chœur . Tiens bon , mon bedeau ; tu es un ancien et, dans la maison de Dieu, il ne doit y avoir ni caporaux, ni ser­gen ts . On te traitera de révolution­naire, mais Jésus-Christ ferait mieux encore s'il venait faire un tour à Lo­perhet. Tiens bon, Dominique !

Ploug'astel-Daoulas Eux aussi on t des autos ! Et c'est

tant mieux pour eux. Ils savent m ê m e en tirer le meilleur parti possible. Vu dans une c o m m u n e voisine, un tor­pédo du Plougastel clérical dans le­quel un directeur de consciences semblait heureux auprès d 'une petite et m i g n o n n e institutrice libre. « C'est l 'amour qui flotte dans l'air à la ronde ! »

Allons, ça va bien, et t i rons le rideau.

Dirinon L'affaire du pain bénit cont inue à

travailler les esprits . On se rappelle qu 'un paysan de Dirinon, chargé de distribuer le pain bénit à l'église, re­fusa de suivre l 'usage immémorial qui voulait que la comtesse reçoive le premier morceau de pain bénft. Ça fit l'effet d 'un caillou dans la mare aux grenouilles ! Et pour tant presque tous les paroissiens approuvèrent le geste libérateur de leur camarade. Car pourquoi elle la première! Dans la maison de Dieu, es pauvres de­vraient passer avant les riches et enfin, il y avait probablement dans l'église des femmes pour lesquelles une envie pouvait être dangereuse . A bas les privilèges !

Saint-Marc Notre ami Biaise, animateur du

patro, est la bête noire de tous les cléricaux de l 'endroit. II a commis le crime de créer et de faire prospérer un patronage laique ! Le curé, le directeur de l'école libre et m ê m e le sieur Balanant s'en sont mêlés au cours de leur crise de jaunisse. C o m m e Biaise est cheminot , on lui a fait savoir qu 'on pourrait l 'envoyer planter ses choux ailleurs. Les fonc­t ionnaires ne sont-ils pas les domes­tiques de tout le m o n d e ?

On verra ce qu 'on verra, mais le Comité et ses amis de Brest t iennent une bonne chaussette h clous à la disposit ion de la cléricaille, y com­pris Balanant, le député blackboulé.

Lan}>'olen Le curé de Langolen daube tous

les d imanches sur les mauvaises gens (les laïques, bien en tendu) et lance quête sur quête : pour les petits Chi­nois, pour le séminaire, pour l'école

Congères annuel du Comité de Défense

Laïque du Finistère

Le Congrès annuel du Comi té se t iendra à Quimper , salle du Gymnase le d imanche 7 avril, à partir de 11 h.

Prière aux sections de vouloir bien étudier et discuter l 'ordre du jour et de mandater des délégués au Congrès .

Ordre du jour : 1" Rappor ts moral et financier; 2" Projet de Fédération des œuvre s

la'iques du Finistère. (Prière à t o u t e s les œuvres de se faire représenter au Congrès)

ment • 4" Congrès de la Fédération de

l 'Ouest des Comités de défense laïque; 5° Renouvel lement de la moitié du

C. A. du Comité .

Avis. — Les sections qui n'ont pas reç u assez journaux sont priées d'en réclamer au secrétaire.

3" La nationalisation de l 'enseigne-

libre de Langolen et patati et patata ! Gageons qu'il ne « taperait y> pas si bien ses ouailles, s'il s 'agissait de se­courir les miséreux de sa paroisse, il y a pour tan t des pauvres à Langolen, mais au lieu de leur venir en aide, on leur demande de souscrire pour le séminaire.

Pont-l'Abbé j J n père de famille nombreuse pos­

tule le prix Cognacq-Jay. Avec un certificat de bonnes vie et m œ u r s , il parcourt la ville pour recueillir les s ignatures des notabilités : le maire signe, le député , le conseiller général , les principaux commerçants , d 'opi­n ions po itiques diverses, le font aussi , u n h o m m e , un seul, refuse en d i san t : « Donnez-moi vos enfants et je vous appuierai. De plus, je paierai tous les fi'ais de scolarité. » Pour un marché, c'en est un et fort intéressé. Belle charité !!

Tou t le m o n d e a reconnu l 'homme.

Erjfué-Armel Ici, l'école libre dégr ingole bon

train. Le Kannadig du presbytère nous mon t r e curés et bonnes s œ u r s en p e r p é t u e l l e crise d'épilepsie. Très drôle ce Kannadig ; voici deux perles cueillies dans le n u m é r o du 15 février 1929 :

1" - Dix conseils aux jeunes filles pour le Mariage

I I . •- Pour faire un heureux mariage avant le t emps , n'y rêve pas .

2. — Quand et c o m m e n t l'on se marie Dans les romans ne cherche pas .

3. - A courir bals, bijoux, toilettes Ton bon renom ne risque pas .

4. — Par sage et pieuse condui te Sage mari tu gagneras

5. — Pour être aimée ou demandée Nulle avance tu ne feras

6. - Jamais à l'insu des parents jeune h o m m e ne fréquenteras.

7. — Des beaux discours et flatteries Soigneusement te méfieras

8. — Mari jureur , buveur , menteur Pour l'or du monde ne prendras

9. — Vingt fois avant de dire oui : Ta langue en bouche tourneras

10. — Mais avant tout pour être heureuse Mari chrétien tu choisiras.

Jeunes filles, avant de vous marier, il faudra donc demander la permis­sion de M. le curé. Ça sera a m u s a n t de consulter l 'agence matr imonia le qui vient d 'être créée au presbytère.

2" - Oii la famille souffre, la .race périclite

Deux fillettes causent : — Et ton papa qu 'es t ce qu'il fait ? — Tout ce que veut maman.

Papa fait tout ce que veut maman , et maman veut tout ce que veut M. le curé. Et jusque dans les affaires les plus int imes, on sent se glisser entre es deux époux, la froide volonté du

directeur de conscience. Allons, gâs d 'Ergué, est-ce vous qui portez la culotte ou M. le curé ?

Edern, Landivisiau PlouigMieau

Pays aux républicains au faux-nez. Ouver tement ou sous une forme déguisée(pour plaire a t o u t le monde"), la municipali té y subven t ionne l'école libre. « Je suis républicain, moi », clament les élus. AlJons, criez-le donc moins fort; on ne dit pas qu 'on est laique, on le mont re , par des actes ! L'argent de tous ne doit aller qu 'aux écoles de tous , qu 'aux écoles laïques.

Si on est d 'un avis contraire, on doit au moins avoir la pudeur de refuser le titre de délégué cantonal . N'est-ce pas, M. le Maire d 'Edern ? N'est-ce pas, M. le Maire de Ploui-gneau ?

Saint-Vvi Aperçu à Paris, en habit civil, un

h o m m e qu 'on ne voit jamais à Saint-Yvi en ce cos tume. Ceci est une de­vinette. Un a b o n n e m e n t à la Défense Laïque au premier qui aura t rouvé.

Le curé n 'aime pas la danse . Le tenancier de la salle de danse de St-Yvi en sait quelque chose ; on refuse le mariage en grande pompe à ceux qui se font servir leur repas de noce dans la salle de danse . Mais le fricot y est quand m ê m e meilleur que par­tou t ailleurs ; et c'est l 'essentiel !

Pont-de-Buis Les pères et les mères du Pont-de-

Buis protestent depuis plus de 10 ans ; ils en on t assez. Depuis plus de 10 ans , leurs enfants s'étiolent dans des baraquements , en hiver ce son t des glacières et en été des fournaises. Ce sont des nids à tuberculose et les gens du Pont-de-Buis son t an imés d 'un mauvais esprit (dit-on) quand ils pré tendent qu'à défaut de fortune, ils veulent donne r à leurs petits la santé et l ' instruction.

Pont-de-Buis paye des impôts ; Pont-de-Buis n 'est pas un parent pau­vre ; et au modes te banquet national, 11 veut être traité c o m m e les autres c o m m u n e s .

Pont-de-Buis s'agite, Pont-de-Buis bouge et s'il y a du bruit bientôt à Pont-de-Buis, les responsables seront ceux qui font la sourde oreille à la mairie de C^iimerch, à la mairie de Saint-Ségal et sur tou t à la Préfecture.

Avec nous , gâs du Pont-de-Buis, et par tous les moyens don t vous disposez, protestez et exigez pour vos tout-pet i ts des classes saines et bien aménagées .

L a s a i n t e et c r i m i n e l l e a l l i a n c e

(Suite de la /•• page)

biacciani va frapper Luporini, mem­bre du Directoire du Fascio, et le tue. Les fascistes tuent alors Becciolini et brûlent la maison de Bandinelli qui a pu s'enfuir.

A titre de représailles, treize cabi­nets d'avocats et é tudes de notaires sont saccagés et pillés. Destruction des appar tements des députés Far-getti et Baldesi, du socialiste Ferro, du capitaine Fattirolo, du docteur Capparotta, destruction de la villa Torrigiani, à Arezzo on pille les cabi­nets des avocats Gatteschi et Mor-vidi, à Trespiani, la maison de la famille Pozzi, etc., etc.

Les fascistes pénètrent dans la maison du député Filati, mutilé de

f uerre, qui est couché. Un fasciste écharge sur lui son revolver, sous les

yeux de sa femme et de sa fille âgée de 14 ans . Après trois jours d'atroces souffrances. Filati meur t à l 'hôpital.

Un autre escadron pénètre dans la villa de l'avocat Consolo et l'ayant découvert dans la chambre de ses enfants ils le tuent de huit coups de revolver sous les yeux de sa femme qui devient folle, et de ses enfants don t l'un meur t des suites de son effroi.

1926 28 Janvier : Une femme Giovan-

nina Cicognani meur t à l'hôpital de Bologne, des suites des coups de poignard qu'elle a reçus par des fas­cistes.

23 Février : Guido Nuzi meur t à l'hôpital de Bologne des suites des coufps qu'il a reçus des fascistes.

19 Octobre : Un décret fasciste en- ! lève la nationalité italienne à i^ c i - ' toyens, parmi lesquels se t rouvent : Salvemini, Ciccotti, Donat i , De Am-brie et Frôla.

9 Novembre : Un premier détache­men t comprenant un millier de ci­toyens — populaires, démocrates , républicains, communis tes et anar­chistes — est dirigé sur les îles de déportat ion pour y purger la peine de la « limite policière ».

25 Novembre : Promulgat ion des . décrets inst i tuant la peine de mor t pour délits politiques : a t tentats à la vie du roi, de la reine, du prince hé­ritier et du . . . premier ministre.

1927

15 août : Spartaco Stagnett i , anar-1

par un détenu de droit c o m m u n , sou­

doyé par les fascistes. Son cadavre est enter ré de nuit , sans que parents ou amis puissent lui rendre les hon­neurs suprêmes . Stagnett i , mor t à 40 ans , laisse une femme et 7 enfants.

1928

3 janvier : Gas tone Sozzie, jeune communis t e , est étranglé par ses geô­liers dans la prison de Pérouse.

20 m a r s : Le député Lo Sardo et vingt-huit autres communis tes sici­liens son t condamnés en.semble à plus d 'un siècle de travaux forcés.

12 juin : Francesco Serdoz, invalide de guerre , de Fiume, obligé à des­cendre d 'un train pour avoir mal parlé du fascisme, est tué , puis pendu à un arbre peu éloigné de la gare.

12 sep tembre : Après avoir fait poignarder son agresseur, le jeune An teo Zamboni fait condamner son pèie Mammolo Zamboni et sa tante Virginia Fabarroni à 30 ans de réclusion.

18 octobre : Michèle Délia Maggiora, pour venger la mor t de son frère, défie des fascistes et les tue . Devant les t r ibunaux, il affirme courageuse­men t sa foi communi s t e et son mé­pris du fiiscisme. C o n d a m n é à mort , il t ombe en criant : « Mort au Fas­c i sme ! »

Scri{fnac On nous écrit, le 1 5 février, un

jour de g rand froid : Scrignac : 2so mètres d 'al t i tude. Tempéra tu r e : 11 degrés au-dessous

de zéro. Combus t ib le à l'école : néant . Appareils de chauffage : néant . Effectif des enfants qui souffrent :

20s élèves. Ayez pitié !!! -— Mais la municipalité de Scrignac

a-t-elle eu pitié ? C'est hon teux ! Qu 'en pense M. le Préfet qui a une part de responsabili té dans ce crime contre l 'enfance?

Allons, pas d 'histoire ! Tou t c o m m e à Saint-Thonan !

Et vive la Républ ique laique, d é m o ­cratique et sociale !

Saint-Thonan Donc, M. Luguern , foudre de

guerre clérical, a i m p u n é m e n t insulté 1 inst i tuteur et décrété une grève sco­laire. Sous le s igne de l 'Union Natio­nale, on peut sans aucun risque, salir l'école laïque et saboter un g rand ser­vice public. Le Préfet s 'avoue impuis­sant et déclare n'avoir qu 'un g rand sabre de bois . Pour tant , le l^rogrès du Finistère du 2^ février nous fait connaî t re que c'est avec l 'autorisation de M. le Maire de St -Thonan, que le sieur Luguern est m o n t é sur la pierre à la sortie de la messe:

Ça va bien ! Mais nous ne l'oublie­rons pas. En a t t endan t la revanche (car M. Luguern n'a eu que la pre­mière manche) , nous d e m a n d o n s au groupe laïque de la C h a m b r e si la comédie va durer long temps encore. M. Luguern vous ne porterez pas cet exploit au Paradis, ce compte sera réglé ici-bas.

Des armes pour la propagande !

Nous d e m a n d o n s aux sect ions can­tonales et aux mili tants d'acheter nos publicat ions de Défense laïque ; il faut les faire circuler par tout .

Adresser c o m m a n d e s et a rgent à Drapier, à Dir inon, qui fera exécuter immédia tement les ordres d 'achat. (Joindre o fr. 2=, par exemplaire pour l 'envoi. ,

Sermons du bedeau (2'' série). 12 f. La Terre des Prêtres 8 Les Secrets des Jésuites 2 P( )ur ou contre l'Eglise (contro- »

verse) I Discours anticlérical de Musso­

lini 2 L'Eglise et la liberté (contro­

verse) . 1 2T Faut-il autoriser les Congréga­

t ions ? 2

Encore un... «

L'abbé Etienne Campixtrvn, 41 ans, a été condamné ii "JO ans de travauT forcés par contumace, pour allenlats à la pudeur, par la cour d'amies d'Agen.

Paysan ! sais-tu ?

Q u e l'Office Central des Syndicats agricoles de Landerneau occupe de Г10 à 120 employés ?

C ^ e le Directeur, qui n'a aucun diplôme agricole, est royaliste et clé­rical no to i r e? Qu'il a un canot au to­mobile et qu'il vient de changer son auto pour une magnifique condui te intérieure ?

Que près du Directeur, s 'agitent deux sous-directeurs ?

Que de nombreux chefs de bureau y gagnen t mensuel lement de i.^oo à 2.000 francs.

Q u ' u n e armée de gérants de coopé­rative, de dactylos vit aussi dans ce bon fromage ? (Tra i tement du mois d 'août doublé et un pourcentage sur les affaires).

Que tou t ce personnel (sauf le m e n u fretin) est exclusivement re­cruté chez les cléricaux ?

• » *

Ainsi paysan, une fois de plus tu • as choisi les loups pour garder les m o u t o n s . Tu es tondu , écorché vif et tu laisses faire.

Tu es syndiqué par la grâce du j clergé de ton village ; mais tu as le ' droit et le devoir de demander des comptes , de savoir où passe ton argent .

Paysan, règle tes affaires to i -même; ou bien, pour les gérer, choisis des paysans c o m m e toi qui . au mo ins , ne confondront pas une betterave avec un panais et qui empêcheron t l'Office Central de se t ransformer en une formidable entreprise polit ique. ,

Page 3: LA DEFENSE LAIQUE MARS 1929 - mnesys-viewer.archives ...mnesys-viewer.archives-finistere.fr/accounts/mnesys_cg29/datas/medias/...1,1 .y I^uinquìòine \niiéc PARAIT TRIMESTRIELLEMENT

X O U T u n F » E U

7 « L e t t r e cour to i se il F r a n ç o i s - V i r j j i i e

B v c q u e d e Q u i m p e r

Samedi 30 avril 1904. •

Citoyen évêque,

Abandonnan t pour une fois les ré­g ions troublées de la politique où vous et moi ne sommes pas toujours d'accord, j'ai le dessein aujourd'hui de vous entretenir d'art. 11 fait bon quelquefois oublier les vulgarités de 1 existence en se plongeant dans la contemplation reposante des chefs-d 'œuvre des peintres et des sculpteurs, des musiciens et des poètes. Ces ma­giciens, sur l'aile de l ' imagination, nous entraînent ù leur suite dans ces pays de rêve d'où l'on revient le cœur mieux t rempé pour les besognes vi­riles, et l 'âme persuadée qu'il y a des quest ions aussi palpitantes que celles des élections municipales et de la suppression des congrégat ions .

Avec votre permission, pour cette fois, nous ne nous occuperons que de peinture, et même,pour restreindre notre sujet de causerie, nous n'exa­minerons que deux simples gravures , mais combien originales,suggestives !

L'une, la première que je veux vous présenter, orne le coin supérieur gauche de votre journal officiel ; Le Courrier du Finislère. Les jésuites qui le rédigent, bénis et st imulés par vous, se sont fait une spécialité de l'injure et de la diffamation et ils ho­norent d 'une haine particulière les insti tuteurs républicains. Mais pas­sons à l'analyse de cette gravure.

Au premier plan, nous voyons un Breton debout , vêtu du costume tra­ditionnel : veste bordée de soie et de velours, garnie de plusieurs rangs de bou tons superposés ; ceinture de cuir à large boucle ; lyragou-bra;_ aux plis amples et lourds ; i^uêtres de drap brun re tombant sur les sabots cerclés de fer et ornés de dessi ns symétriques ; le large chapeau, au bord releve, en feutre épais, est tombé à terre ; les cheveux roulent sur les épaules ; la tête haute, aux yeux durs , les lèvres serrées, respire le défi. La main dro ' te se crispe sur un énorme priui-baz, tandis que la gauche s'appuie sur le piédestal d 'une croix en granit de forme grossière, bloc fruste qui s'ef-trite sous les morsures du temps ; imageexacted 'unere l ig ion sans grâce et sans idéal croulant sous le poids de la vieillesse. Des bruyères et des landes s 'étendent à perte de vue ; à gauche, une pointe de clocher t roue le ciel et indique l 'emplacement d 'un bourg caché par les arbres ; à droite, un coin de mer, calme et miroitante, porte une barque qui cingle vers le port . C'est là toute la Bretagne, syn­thétisée par le génie hardi et simpliste d'un artiste au crayon souple et bien inspiré.

Lorsqu'on examine avec plus d'at­tent ion ce tableau, un détail accroche le regard : dans l'air où flottent quel­ques nuages, un vol de corbeaux tourbil lonne en croassant victorieuse­m e n t ; ils planent au-dessus de la plaine ensoleillée, de la lande inculte et du bourg triste où peine le paysan tenace ; ils planent au-dessus de la mer que laboure la proue rapide du marin infatigable ; ils planent au-des­sus de la croix et de l 'église; Assem­blent voguer en maîtres dans une a tmosphère où seuls ils auraient le droit ae respirer à l'aise et de pousser des cris de joie. De la tête du Breton fanatique, figé et menaçant , la vie et la pensée se sont retirées depuis longtemps ; seuls, les corbeaux, par leurs libres évolutions, animent le paysage et lui donnen t le peu de mouvemen t qu 'on y remarque.

Et, peu à peu, l'idée de l'artiste se dégage ; nous la voyons se condenser et se résumer dans cette formule : en Bretagne, le corbeau est et sera tou­jours seigneur du mon t et de la Plaine ; il domine et exploite la terre, a mer, la croix et l'église ; cette pro­

vince, sous les coups de bec de l'im­mense oiseau de proie, doit se dé­battre éternellement sans se libérer jamais.

Cette gravure peint bien, citoyen évêque, la neutralité de vos partisans et la situation du Breton. C'est à coups de penn-ba{ que vous enten­dez repousser le progrès, m ê m e maté­riel, et sur tout les idées nouvelles ; c'est avec cette arme, ant ique et im­puissante, que vous comptez imposer a vos adversaires le respect de vos convictions ; ce Breton ferme, têtu et farouche, qui répond aux a rgumen t s par le bâton, c'est le produit de vos officines de St-Yves, de Lesneven et de St-Pol. Vieilles croix et vieux cos­tumes , landes incultes et vieilles su­persti t ions, voilà la Bretagne que vous aimez et que la Ligue des coups de

trique, fondée sous vos auspices dans la région de P l ouda n i e l «d ' odo ra n t e» mémoire , défendra contre nos entre­prises.

Cependant , les affaires sont les af­faires ; tout à côté de cette image pieuse et si symbolique,, en un rond qui n'a rien d'artistique, et gracieuse­ment encadrés de laurier, se détachent ces deux mots : 5 centimes. Donc, pour un sou, vous vendez le Breton, a croix, la campagne avec le clocher, a mer avec la barque, et les corbeaux

tachant de noir le ciel lumineux. Pour le m ê m e prix, la Résistance de Morlaix livre un Chris t aux traits résignés, mais don t la tête s'auréole de rayons divins, dest inés à guider l'œil de l 'acheteur vers le tarif des annonces et des réclames.

Judas était meilleur commerçant que vous et, es t imant mieux son maî­tre, le vendait plus cher.

Ainsi, la croix n'est entre vos mains qu 'un pavillon dest iné à couvrir la marchandise politique que vous débi­tez. Vos insultes et vos cris, vos me­naces, vos calomnies et vos men­songes , vous les mettez sous la pro­tection du Chris t qui doit s 'étonner, certes, de l 'étrange rôle que vous lui faites jouer.

Toutefois, vous avez manqué de logique dans une certaine mesure. Q u a n d on prend du Crucifié, on n'en saurait t rop prendre. Les congréga­t ions , qui vendent de tout , auraient dû nous fournir du pain, de la viande, des b o n b o n s , des liqueurs, des pou­dres dentifrices, des chemises de fla­nelle et des sommiers por tant les traits du Christ ; je me suis demandé si à St-Méen et à Brasparts, les seaux de vidange qu 'on versait sur la tête des gendarmes n'étaient pas à la marque du Christ ; les draps vendus par les Bon-Pasteur à l 'usage des ho­rizontales pour messieurs à particules, tout comme le linge de Mmes de Pen-fentenyo et de Couesnongle sont au chiffre du Christ , qui t rône encore dans le boudoir de ces dames et même dans ces réduits discrets que la bienséance empêche de nommer .

Mais vous comprendrez, citoyen François-Virgile, qu 'un Chris t qu 'on fait servir à tant d 'usages n'avait plus sa place dans les salles de nos tr ibu­naux. Nos magistrats , qui se respec­tent, ne pouvaient plus cont inuer à faire prêter serment devant une croix devenue une arme aux mains d 'un parti politique. On ne pouvait raison­nablement demander aux républicains chaque jour insultés par des jésuites embusqués derrière le Christ , de s'in­cliner respectueusement devant cette idole qui paraissait encourager, par son silence, la guerre indigne qui leur était faite ; vous vous êtes caché derrière ce rempart , nous avons dû le démolir pour arriver jusqu'à vous : à qui la faute?. . .

Q u e main tenant les nobles dames de Couesnongle et de Penfentenyo, entourées du ban et de l'arrière-ban de leurs vassaux, flanquées des petits jeunes h o m m e s chics qui v iennent papillonner autour de leurs jupes et de la tribu résignée des gens qui leur fournissent lechocolatet leur repassent leur linge, aillent protester , avec votre' complicité et un jour d'élection, dans les cathédrales que nous en t re tenons de nos deniers, contre l 'enlèvement des crucifix, la chose n'a pas d ' impor­tance. La Bretagne-Noire est vaincue ; les corbeaux disparaîtront.

PAUL LOUIS.

E n c o r e u n . . .

Encore un crime de l'Ecole laique .7 Quoi donc? .1 Sommesous (Marne), le curé est arrêté pour attentats aux mœurs. L'abbé, qui avait fonde un pqtronage, attirait, sous dirers prétextes, les enfants à la cure, et, là, on devine e qui se passait.

Déjà, plus de vingt dépositions acca­blantes ont été accueillies par les policiers de Chdlons qui enquêtent sur cette nouvelle affaire de mœurs.

Qu'elle est belle, la morale chrétienne t Ainsi donc, l'innocence de l'enfance ne

procoque aucun resf/ect chez ces singuliers éducateur.s.

Souiller lâme des petits êtres qui s'éveil­lent à la cie ne leur suffit donc plus !

Devant la relative frequeiice de tels srart-dales, combien condamnables sont les pa­rent n qui commettent l'imprudence de con­fier leurs enfants aux sombres anoi'maux.

E n c o r e un. . .

Du « Cri du t'euple » :

Un sccandale dent d'éclater dans une école de Secondigny (Deux-Sévres), mais c'est d'une école libre qu'il s'agit. Dernière­ment, il fallut conduire à Mort, aux fins d'examen médical, le fils d'une des notabi­lités du cri). L'enfant, qui avait le splnncter déchiré, avoua qu'il avait élé l'objet d'at­tentions spéciale* ae la part du frère H...

Au cours de l'enquête qui s'ensuivit, on apprit que S4 élèves avaient été pareille­ment recherchés par le cher frère.

L a r e l i g i o n C i i t h o l i < | u e

e s t n u e

c o p i e p e r f e c t i o n n é e

des r e l i ^ û o n s p a ï e n n e s

Q u e l q u e s c o n s t a t a t i o n s

La Tonsure

On la retrouve, bien des siècles avant Jésus, dans la religion de l'Inde. On la pratiquait, dès l'âge de trois ans , sur le garçonnet destiné à deve­nir b rahme, c'est-à-dire prêtre.

La tonsure existait, au reste, aussi en Egypte et a Rome, chez les prêtres consacrés au culte d'Isis, c'est-à-dire du soleil. C'était, en raccourci, la ronde image de leur dieu.

N'est-ce pas récréatif de voir nos prêtres, ignorants des religions an­ciennes, se promener bravement dans nos rues avec ce petit soleil dessiné sur la tête ! - ' N'est-ce pas a m u s a n t aussi de voir la figure rasée, parce que les prêtres de 1 ant iqui té se cou­paient la barbe !!!

Les Vierges sacrées L'institution des vierges sacrées,

ou femmes ftiisant v œ u de virginité et consacrées au culte, se rencontre dans presque toutes les religions.

Les Indous avaient, dans cet ordre d'idées, les devadassi ; les Romains , les vestales ; les Egyptiens et les Per­ses avaient aussi cles vierges affec­tées au culte.

Chez les Indous, ces vierges entre­tenaient à perpétuité le feu qui devait toujours brû er, dans les pagodes, devant la Trinité indoue ; chez les Romains , celui qui devait toujours exister dans le temple de Vesta, la déesse du feu. Les Hébreux entrete­naient aussi, dans le tabernacle, un teu perpétuel al imenté par des prêtres ou lévites. De nos jours , l 'usage a été conservé, et la flamme d 'une veilleuse tremblotte et vacille, dans nos églises, par imitation des reli­g ions d'autrefois.

A R o m e , si une vestale laissait éteindre le feu, elle était fouettée toute nue, et dans l 'endroit le plus secret du temple par le crrand pontife.

Allons, allons, le grand pontificat comportai t de ' fclàtres corvées ! Le prêtre devait, si la vestale était jeune et jolie, apercevoir, en dépouil lant de ses voiles ce corps mignon , de cé­lestes horizons et de divines roton­dités. Soyez assurés qu'il ne fra.ppait point t rop fort et que plus d 'une fois a correction dut se changer en bai­

sers pass ionnés . Ne rions pas des anciens ; de nos

jours, la confession d 'une jeune fille par un h o m m e , dans une guéri te isolée et mystérieuse, n 'est pas une cérémonie beaucoup plus chaste !

On coupait les cheveux de la ves­tale au m o m e n t de son entrée en fonctions. Elle les laissait repousser et il était défendu de les couper dé­sormais .

Les vestales portaient un cos tume spécial dest iné à les dis t inguer des autres femmes.

Elles étaient enterrées vives si elles perdaient leur virginité. On est plu:, lumain aujourd'hui pour les vierges sacrées qui s 'oublient dans les bras d 'un h o m m e . C'est un v œ u malaisé à observer et on leur t ient compte de la difficulté à vaincre. « Je t rouve, a dit « malicieusement Montaigne, plus « aisé de porter toute sa vie une cui-« rasse qu 'un pucelage. »

Le lecteur a fait lui-même les rap­prochements qu'il convient entre les vierges sacrées d'autrefois et celles d 'aujourd 'hui . Ces dernières on t pour mission d 'entretenir le feu sacré de la superst i t ion. Elles s'y emploient avec un zèle inlassable, et s 'acharnent sans relâche à fanatiser la jeunesse et la France. Les vestales con tempo­raines on t joint au v œ u de chasteté celui de pauvreté. C'est pour cela que les congrégat ions des femmes sont archi-millionnaires. Le million en ce monde , le paradis en l'autre, son t la récompense de ces demoiselles dé­vouées et désintéressées.

Plus économes , plus actives, plus insinuantes que les l o m m e s , les fem­mes congréganis tes sont beaucoup plus riches. Elles paient parfois pa­tente, exercent toutes sortes d ' indus­tries. Ces vierges, vouées à la pau­vreté, sont , quand elles s'y met tent , les premières commerçantes du m o n d e .

Les Jubilés. La soutane.

Le m o t jubilé vient de l 'hébreu : iôbel, corne de bélier don t on se servait pour annoncer , tous les cin­quante a n s , l 'année sainte.

C'était une année de joie. Toutes les dettes étaient remises,

tous les esclaves libérés, tous les

biens revenaient aux vendeurs (Lé-vétique, XXV).

L'Eglise catholique a emprun té les jubilés aux lu ifs.

Ils i onsistent dans des indulgences et remises des péchés - accordées à certaines dates .

La soutane du prêtre et sa ceinture on t été emprun tées à la Perse. C'était le cos tume des prêtres de Mithra, le dieu persan. Il est bien naturel que le prêtre catholique porte la livrée d 'une religion si bien copiée par son culte. On appelait ces prêtres des prêtres corbeaux (Hierocoraces), à cause de la couleur de leur vê tement .

L ' E c o i e e l la P a i x

A b a s l e s h o m m e s n o i r s a u x m a i n s r o u g e . s !

L e j e u n e

I Quand le vicaire monta en chaire

avec son large surplis d 'une blan­cheur angélique, la petite ba ronne était béa tement assise à sa place ac­cou tumée , près d 'une bouche de chaleur, devant la chapelle des Saints Anges .

Après le recueillement d 'usage, le vicaire se passa délicatement sur les lèvres un fin mouchoir de batiste ; puis, il ouvrit les bras , pareil à un séraphin qui va prendre son vol, pencha la tête et parla. Sa voix fut d 'abord, dans la vaste nef, c o m m e un m u r m u r e lointain d'eau courante , comme une plainte amoureuse du vent au milieu du feuillage. Et, peu à peu, le souffle grandi t , la brise de­vint tempête , la voix roula sous les voûtes avec de majestueux gronde­ments de tonnerre . Mais toujours , par ins tants , m ê m e au milieu ae ses plus formidables coups de foudre, la voix du vicaire se faisait douce, je­tant un clair rayon de soleil au milieu du sombre o u r a g a n de son élo­quence.

La petite baronne , dès les premiers susurements dans les feuilles, avait pris la pose g o u r m a n d e et charmée d 'une pe r sonne d'oreille délicate qui s 'apprête à goûter toutes les finesses d 'une symphonie aimée. Elle parut ravie de la douceur exqu i se des phra­ses musicales du débu t ; elle suivit ensui te , avec u n e a t tent ion de c o n -naiseur, les renflements de la voix, l 'épanouissement de l'orage final, ménagé avec tant de science; et quand la VOIX eut acquis tou t son déve­loppement , quand elle tonna grandie par les échos de la nef, la petite ba­ronne ne put retenir un bravo dis­cret, un hochement de satisfaction.

Dès lors, ce fut une jouissance cé­leste.Toutes les dévotes se pâmaient .

Il Cependant , le vicaire disait quel­

que chose ; sa mus ique accompagnai t des paroles. 11 prêchait sur le jeûne , il disait combien étaient agréables à Dieu les mortifications de la créature. Penché au bord de la chaire, dans son at t i tude de grand oiseau blanc, il sou­pirait :

« L'heure est venue, mes frères et mes s œ u r s , où nous devons tous , comme Jésus, porter notre croix, nous couronner d 'épines, m o n t e r notre calvaire, les pieds nus sur les rocs et dans les ronces. »

La petite baronne t rouva sans dou­te la phrase mol lement arrondie, car elle cligna doucement des yeux, com­me chatouillée au cœur . Puis, la symphonie du vicaire la berçant , tout en cont inuant à suivre les phrases mélodiques, elle se laissa aller à une demi-rêverie pleine de voluptés inti­mes .

En face d'elle, elle voyait une des fenêtres du chœur , gr ise de brouil­lard. La pluie ne devait pas avoir ces­sé. La c i è r e enfant était venue au sermon par un t emps atroce. II faut bien pàtir un peu quand on a de la religion. Son cocher avait reçu une averse épouvantable et elle-même s'était légèrement mouillé le bout des pieds: Son coupé était d'ailleurs ex­cellent, clos, capi tonné comme une alcôve. Mais c'est si triste de voir au travers des glaces humides , une file de parapluies affairés courir sur cha­que trottoir ' Et elle pensait que , s'il avait fait beau, elle aurait pu venir en Victoria. C'eût été beaucoup plus gai.

Au fond, sa g rande crainte était que le vicaire ne dépêchât t rop vive­ment son se rmon . II lui faudrait alors a t tendre sa voiture, car elle ne con­sentirait certes pas à patauger par un temps pareil. Et elle calculait que , du train don t il allait, jamais le vicaire n'aurait de la voix pour deux heures ; son cocher arriverait t rop tard. Cet te anxiété lui gâtai t un peu ses joies dévotes .

{A suivre) Emile ZOLA.

Vous avez fait la guerre . Vous avez suppor té de lourdes

souffrances, parce qu 'on vous avait dit que ce serait la « dernière des guer res ».

Vous avez voulu éviter à vos en­fants de connaî t re à nouveau ces criminelles tueries.

Et pour tan t . . . Ces pet i ts enfant, vous les envoyez

dans aes écoles privées, dans les­quelles on leur ense igne la haine, on leur apprend à détester les é t rangers et m ê m e les Français qui ne pensen t pas c o m m e eux.

Dans les leçons d 'histoire, on leur fait admirer des rois c o m m e Louis XIV, qui martyrisèrent le peuple et qui firent la guerre pendan t c inquan­te ans .

On déclare à vos gosses que les catholiques eurent raison de persé­cuter les protes tants et que ceux-ci euren t le très g rand tor t de se défen­dre .

Si les autres religions en faisaient autant , les Français seraient dressés et excités les uns contre les autres et se déchireraient en des conflits fratri­cides et s tupides .

On fait de v o s e n f a n t s d e s f a n a ­t i q u e s et d e s i n t o l é r a n t s .

Vous les envoyez aussi dans des pa t ronages privés ou dans des Socié­tés plus ou moins cléricales. Ils y se­ront endoct r inés et on les dressera en vue d 'une future boucher ie . Ils ) seront habi tués à obéir servi lement! et on leur vantera les 'c bienfaits » de la violence et de l 'autorité.

E s t - c e ce la q u e v o u s a v e z v o u l u ? Rappelez-vous donc les hor reurs

de la guerre ! Songez à ces heures sanglantes et

aff'reuses que \ o u s avez vécues. . . Avez-vous donc lutté et souffert

p o u r r i e n ? Vos entants seront-ils dévorés à

leur tour par le mons t r e du milita­r isme ?

Ne les défendrez-vous pas ? N ' e s t - i l p a s d e v o t r e d e v o i r l e

p l u s s a c r é d e c o n t i n u e r à l u t t e r c o n t r e l a g u e r r e ?

N e l a i s s e z p a s p e r v e r t i r le c e r ­v e a u de v o s e n f a n t s î Ne les en­voyez plus dans les écoles qui sèment la haine dans les cœurs et font l 'apo­logie de la guerre , sous le man teau de la religion !!!

E n v o y e z - l e s à l ' éco le l a ï q u e î On y apprend à t o u s l e s e n f a n t s

— catholiques, protes tants , juifs ou l ibres-penseurs — à se connaî t re mieux, à s e c o m p r e n d r e et à s ' a i ­m e r .

On y p r ê c h e l a t o l é r a n c e et la s o l i d a r i t é .

L'école laique, c'est l'école de la P a i x et de la D é m o c r a t i e . Défendez-la de toutes vos forces contre les réaction­naires et les cléricaux de tou t acabit. .

l ine honte... Une explication...

Le Cercle Pie X publie les salaires qui son t alloués aux ins t i tu teurs de 1 Ense ignement dit « Libre ».

Un directeur d'école, marié et père de famille, touche 11 francs par jour environ. Ce n 'est pas la moit ié du salaire d 'un m a n œ u v r e .

Un adjoint reçoit 4 fr. 38 par jour . C'est un peu plus que ce touche un m a n œ u v r e par heure .

A l'adjointe, on alloue 1 fr. 74 par our. C'est-à-dire que dans un jour , 'adjointe gagne à peu près ce que

l'on d o n n e à une femme de ménage par heure de trvaail.

Il n'est pas de plus odieuse ex­ploitation du travail des salariés.

Quelle honte pour les cléricaux qui s'en rendent coupables.

Toute personne sachant travailler et ayant l 'amour du travail ne peut, quand elle est rétribuée de la sor te , avoir qu 'un seul but : Chercher un eniploi rémunéré de façon normale. .

( ie n 'est pas avec, de tels salaires que les cléricaux peuvent recruter une élite pour donner l ' enseignement dans leurs écoles.

Nous avons une explication de plus à la cause de la grande infé­riorité de l'enseignement dit « li­bre ».

Et nous nous expliquons mieux aussi maintenant, pourquoi les ignorants et les illettrés pullulent dans les régions où cet ENSEI­GNEMENT est répandu.

LE COMITÉ DE DÉFENSE LAÏQUE

DE LA LOIRE-INFÉRIEURE.

Le Gérant: G. LE BARS.

Imprimerie iSouvelle (société coopérative), t8, rue de Paris, Morlaix

Page 4: LA DEFENSE LAIQUE MARS 1929 - mnesys-viewer.archives ...mnesys-viewer.archives-finistere.fr/accounts/mnesys_cg29/datas/medias/...1,1 .y I^uinquìòine \niiéc PARAIT TRIMESTRIELLEMENT

La Défense Laïque du Finistère

Le coin des rieurs

/ÍP/S. — Quelques camarades nous reprochent amicalement, d'être parfois gaulois. D'autres nous ré­clament des articles de haute portée philosophique.

Il est impossible de contenter tout le monde, dependant, on voudra bien comprendre que nous devons écrire pour la quasi-unanimité de nos tec-tturs. Nous sommes du peuple qui trime et nous voulons écrire pour le peuple. Rabelais est bien Français et il nous a transmis te bon esprit français. ,

Nos adversaire<i ne savent pas rire. Rions bien fort à leur dépens ; nous vaincrons parce que nous aurons eu les rieurs de notre côté.

\ o l r e seriuoii du Diiiianelie

Le bedeau nous raconte le sermon que fit son recteur sur

les tourteaux et superphosphates et de quelle vigoureuse façon

lui répondit Joson

Dciiic à tous les coinmervants à iiiii les cures d'affaires font concurrence au lieu de faire de la religion.

— Malheur sur malheur, disait la bonne femme, notre vache a écrasé le. petit cochon.

Hh bien ! c'est encore mieux que ça dans notre paroisse, avec cette diffe­rence que chez nous c'est pire, car ce ne sont pas les bestiaux qui se font mal entre eux, mais les chrétiens et de tout ça la religion n'en est pas de mieux, c'est moi qui vous le dis.

J'avais c o m m e une vague doutance que notre recteur nous piéparait un coup de sa façon. Vous pensez bien qtie je le connais comme si je l'avais élevé petit veau, depuis le temps qu 'on est ensemble. Je le voyais qui se promenai t dans les allées du jar­din', la barrette sur la tête, en arrière et un peu de travers comme quand le saint Esprit de l'inspiration le torture et son grand manteau qui lui tom­bait jusqu'aux socques. 11 parlait tout seul et de temps en temps il faisait des gestes . « Ça y est, je me dis, il nous prépare un sermon numéro i, de la collection de auerre , comme on dit ».

Et j 'en étais bien aise. Car, ce n'est pas pour dire ni pour chiner, mais notre recteur a le c on de la parole et une éloquence qui porte au cœur .

Ma foi je ne m'étais pas t rompé. Dimanche dernier qui était celui de la Sexagésime, à la grand 'messe . après l'Evangile, le voilïï qui monté en chaire c o m m e d 'habitude et qui nous annonce les services de la se­maine, nous lit les promesses de mariage, s'arrête un petit m o m e n t pour respirer et puis , après avoir re­gardé toute l 'assistance, fait un grand signe de croix : In nomine Patris et F lia et Spiritus sane II, amen !

11 respira profondément comme s'il avait été chercher son haleine jusque dans le lond de ses hannes et conti­nua :

«Et destercore erigenspauperem», « Et c'est avec du fumier qu il a re­levé le pauvre ».

Mes très chers frères,

« Cette parole de nos livres saints si souvent citée a été presque tou­jours jusqu'ici mal traduite. Certa ins qui avaient peut-être intérêt à ce que cette maxime d 'une sagesse incom­parable fût mal comprise par ses bé­néficiaires que je ne crains pas d'ap­peler éventuels, faisaient semblant de comprendre que la divine Providence relève le pauvre de sur son fumier. Allons donc ! Vous savez tous c o m m e moi , mes très chers frères, que les pauvres n 'ont pas de fumier, sans quoi ils iraient le vendre ! Plus le tas de fumier est g rand dans la cour de la ferme et plus la ferme est g rande et ie ne crains pas de le dire du haut cie cette chaire de vérité et de justice. Et j ' en vois dans le fond de 'église qui, tout à l 'heure, dans les auberges de mauvaise vie du bourg , iront tenir des propos sec­taires contre la religion, qui seraienti bien pris si je leur demandais de mej dire ici que je mens , face au Dieu vi­vant qui m'écoute. De tout ceci il résulte donc clairement, mes très chers frères, que la parole des saints livres : et de stercore erigens paupe-rem l doit se traduire : « C'est pas le fumier qu'il tirera le pauve de a mi­sère ». J ai oublié de vous dire tout à l 'heure, avant de commencer mon sermon, qu'il faudrait tout de m ê m e finir de met t re des bou tons de culotte dans les t roncs de l'église et même^

dans le plateau au m o m e n t de la quête . J'en ai plus d 'un boisseau au presbytère : croyez-vous donc que j 'en use tant que ça ? On dit toujours que le Chris t aime les francs ! Je ne vous cache pas que sur ce point là com­me sur tous les autres je m'applique à imiter mon divin maître et que je sens que c'est nous faire une offense personnelle à lui c o m m e à moi que de remplacer les francs par des bou­tons comme le presbytère en est plein. Mettez au moins des gros sous ! Pour en revenir donc à nos bou tons je vous avertis que si on cont inue d'en mettre partout au point que c'en est une contagion, je vous donnerai des dépuratifs comme pénitence afin de vous en faire passer la maladie. Et de stercore erigens pauperem... mes très chers frères, sous la condui te du Saint Esprit oui l'éclairé et la guide , notre Sainte Mère l'Eglise sait tou-ours s 'adapter aux circonstances po-itiques, apostoliques et ag r i coes ,

conformément aux saintes Ecritures. c< // a été élevé le pauvre par le fu­mier. »

Ici notre recteur fut pris d 'une quinte de toux qui coupa sa loquence au m o m e n t où, du moins à mon avis, c'était le plus beau. Et justement à ce moment- là , face à la chaire, près du mur , la bonne femme Marie-Rose Méheut lâcha, respect de vous et de la compagnie , un vent sec et brutal au point que tout le m o n d e aux en­virons se mit à rire, la figure.derrière son bras ou le nez dans son mou­choir, M. le recteur crut qu 'on riait parce qu'il toussait . Aussi dans un m o m e n t de colère il s'écria :

— Il y a un trou en face de moi , mes frères, qui par ses courants d'air est la cause de tou t ça. Aussi il lau-dra bien que le Conseil municipal se décide à le boucher s inon je le ferai moi-même et j 'enverrai la facture au maire.

Dame, du c o m , les rires reparti­rent de plus belle, chacun étouffant les siens de son mieux, mais tou t le monde laissant échapper de petites plaintes et des gémissements de joie que c'en était une pitié. M. le recteur voulait parler du sacré maudi t t rou qui est dans le vitrail depuis que les sales gosses de la première commu­nion on t lancé une pierre dedans , en jouant sur la place, et par où le vent souffle au point d'en enrhumer notre pasteur chaque fois qu'il m o n t e en chaire. Mais il est d o m m a g e que sa parole soit venue aussitôt après la rafale d'artillerie de la mère Méheut qu'il n'avait pas en tendue . C'est pourquoi , il continua son se rmon, pas p us gêné que vous et moi .

«Et de stercore erigens pauperem». Nos Seigneurs les évêques et bon nombre de prêtes comme mes illus­tres et vénérés confrères en sacerdoce les abbés Trochu, Mancel, Jeffriaud et tant d 'autres don t les n o m s sont écrits au ciel et dans nos cœurs on t donc décidé de fonder des Syndicats agricoles composés de cultivateurs cultivants et laboureurs labourants et de paysans payants .

Et voilà pourquoi nous vendons des w a g o n s de tourteaux, des sacs de phosphates et superphosphates , ainsi que des grains et des graines et tout ce qui intéresse la culture. De même que le Christ chassa autrefois les venaeurs du Temple, nous chas­sons aujourd'hui les commerçants de leur boutique, pour ne pas dire de leur repaire en leur faisant une concurrence que la Providence bénit du haut du ciel. Mes très chers frères, je recevrai la semaine prochaine deux wagons de tourteaux, il n'y a rien de meilleur pour les vaches et vu les avantages et exonérat ions d ' impôts que le gouvernement qui persécute la religion fait aux syndicats agricoles de l'Eglise, je pense vous fournir à 1 0 sous meilleur marché par sac que dans la maison Hétubezé-Moncon que vous connaissez bien. Et de ster­core erigens eapuperem I C'est par le fumier qu'il élèvera les pauvres gens ! Seulement mes frères, il me reste encore une quinzaine de sacs du der­nier wagon de superphosphates : les personnes qui en auraient besoin sont priées de passer à la sacristie pour me le dire sous peine de faute grave. Et d 'abord tout le m o n d e en a besoin. Faut de la fumure, et comme comme le disait Saint August in dans une lettre à sa mère sainte Monique, vierge et martyre : « Si les engrais te mordent , mords-les ! » Telle est la devise, mes très chers frères, des Syndicats paysans sacerdotaux et des cultivateurs cultivants ecclésiastiques et c'est la grâce que je vous souhaite au nom du P. . . »

Notre recteur s'arrêta pile, c o m m e un âne.qui s 'arcqueboute sur ses pat­tes de devant . Et je vous prie de croire, mes bonnes gens , qu'i y avait de quoi s'arrêter et en être changé en statue de sel. Du côté de l'autel,

E n plein... dans l'œil !

Le pape et Mussolini, le dictateur san­glant de l'Italie, viennent de conclure un accord.

Les journaux.

(La scène se passe dans un confes­sionnal, au f/atican, palais du pape.)

Mussolini. — Mon père, je viens me confesser, car je veux faire mes Pâques.

Le pape. — Ça va, ça va 1 Mussolini.— Depuis la dernière

fois que je ne vous ai vu, j 'ai envoyé en prison pas mal de socialistes.. .

Le pape (en latin). — Bravo ! Mussolini. — De communis te s . . . Le pape (en latin). — Rebravo ! Mussolini.— De libéraux, de libres-

penseurs , de républicains, etc. . . Le pape ( toujours en latin).— Oh !

ben, alors ça gaze. Mussolini. — Vous d i tes? . . . Le pape. — De rien, de rien. Mussolini. — J'ai aussi sur la cons­

cience pas mal de morts , que mes bons fascistes on t expédiés dans l'autre monde . Vous savez, Matteoti . . .

Le pape (encore en latin).— Ouais ! ouais !

Mussolini.— Oh ! mais on va t rou­ver moyen de s'arranger, car je veux faire pénitence.

Le pape. — C'est-y bien la peine ? Mussolini. — Moi, je suis chrétien,

j 'y t iens. Voilà, je vous donne deux milliards et je vous n o m m e roi du Vatican.

Le pape. — Oh 1 mais t 'es un frère. Mussolini. — Non, un fils seule­

ment puisque vous êtes mon père. Le pape. — Pardon, excuse ; c'est

ça, comme qui dirait un fils qui serait un frère.

Mussolini. — Alors, ça va a ins i? C o m m e n t donc ! C o m m e

il sera fier... Gasparri . Mussolini. — Pourquoi qui rigole,

celui-là ? Le pape. — De qui ? Mussolini. — Vous dites : Gaspard '

rit. Le pape. — Mais non ! mais non !

Gasparri , c'est un cardinal, mon ministre des affaires étrangères.

Mussolini. — Parfait, alors. Le pape. — Mon fils, voilà donc

l 'absolution. Mussolini. — Merci, papa. (Le petit guichet de la petite boîte

se fermée ; le père et le pis — qui est en même temps le frère — s'en vont chacun de leur bord.)

PAN.

une voix venait de s'élever toute rouil-lée et usagée j>ar l 'abus des vermouth-cassis et des boissons diverses et qui chantai t : Credo in unum Deum...

C'était Joson, l'infâme Joson ! Quand vous pensez que ce maudi t fils de plusieurs était sorti de l'église pen­dant le sermon de notre recteur, avait pénétré dans la sacristie et s'était re­vêtu d 'o rnement sacerdotaux puis était venu de s'installer à l'autel. Ja­mais , vous m'entendez, amais vous n'avez vu pareille vilaine bête. II avait de grosses moustaches qui lui t om­baient de chaque côté de a goule sur sa couenne rouge et une mèche de cheveux qui descendait dans l'œil gauche. II avait mis une aube en den­telle fine, toute faite à la main, qui, vaut plus de lo.ooo francs et au-des­sous de laquelle on voyait le bas de son pantalon et ses gros souliers. Et son gros ventre qui faisait craquer tou t ça. Et par là-dessus il avait mis l'étole et la chasuble qui servent pour la messe des mor t s .

r-^ Au voleur ! à Fassassin ! sonnez 16 tocsin, appelez les gendarmes , tuez-le ! cria notre recteur, perdu de colèie, dès qu'il eut vu le tableau et Joson en tonnan t le Credo à tue-tête. Allez chercher vos fusils, une échelle, des cordes ! Ramassez les enfants de Ma­rie et détachez les chiens ! Faites monter les femmes enceintes dans le chocher ainsi que les entants non gradés et les militaires en bas-âge. Que tous ceux qui on t la médaille militaire ou la croix de guerre se ras­semblent autour de moi et maichen t devant !

J'ai assisté a bien des noces dans ma vie, mais jamais à un pareil ma­riage ! Je crois que notre recteur avait comme on dit. tourné de tête et fo-léyé. Mais du haut de l'autel, loson avait levé son bras droit en l'air et nous bénissait t ous . Et puis* il cria à notre recteur :

— Quest-ce que vous avez donc à gueuler c o m m e ça, notre pasteur et qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Du m o ­m e n t que les prêtres se met ten t à vendre des superphosphates et des tourteaux pour faire concurrence aux commerçants , est-ce qu'il n 'est pas tout naturel qu 'un honorable com­merçant c o m m e moi , se met te , lui

aussi, à chanter la g rand 'messe ? Si vous faites notre métier, je ferai le vôtre. ^ E t se re tournant vers l'autel Joson se mit à chanter d 'une voix fausse comme une déclaration de bénéfices de guerre : « Pere dignum etjustum est, œquum et salutare... » cependant que dans le fond de l'église tous les commerçants du bourg éclataient en applaudissements . . .

— Le malheureux h o m m e disait la femme à Joson qui était assise près de la sainte Table, en se cachant la tête dans les mains , il me fera jamais que des hontes .

Vive loson I criait la g rande Maria. La colère de notre recteur était si

forte qu'il t omba conges t ionné et qu'il fallut le rapporter au presbytère sur une civière. On lui a mis des sangsues (c'est bien son tour car il y a assez longtemps que la paroisse en a) mais il ne va pas fort. Joson vient prendre de ses nouvelles tous les jours. «En t r e collègues c'est la moin­dre des choses» , explique-t-il à Anne-Marie qui le met à la porte à coups de balai.

Ehbien ! vous ne sauriez croire com­me cette alïaire-là a fait du bruit dans le pays. L'autre jour , au marché de Rennes on ne parlait que de ça. Tous les commerçants approuvent Joson et il paraît qu'il serait quest ion qu'i ls votent tous pour lui afin qu'il soit membre de la C hambre de Commerce .

II y ferait aussi bien que maint uns que j 'y vois dedans .

P . -F.-L.-M. LE P R O V O S T ,

Bedeau.

Encore un... Depuis longtemps déjà, un ni'gociant

aisé, nommé P..., membre bien connu du Cercle catholique de Millery, attirait chez lui des garçonnets en compagnie desquels il se livrait à des actes immoraux.

Sur la plainte d'un vère de jamille, un médecin examina l'un de ces enfants et re­connut la véracité des affirmations da gar­çonnet.

Aussitôt, la gendarmerie arrêta /'..., qui a (té déféré au parquet de Lyon et écroué pour altenlat aux mœurs.

Encore un... Eugène Durand, 5'À ans, curé de Siccieu-

Saint-Julien-Carisieu (Isère), prévenu d'attentat à la pudeur sur quinze entants de cette localité, attentats commis dans sa chambre, dans les champs et au catéchisme, vient d'être condamné par la Cour d' .Assises de Grenoble, à six ans de réclusiion et dix ans d'interdiction de séjour.

Gwaz a ze î

Ar jezuited, soudarded ar pab, en deus skrivet an d r a - m a n : «N 'eo ket eur gounidegez dister ez eo c'houeza an tan être ar broiou. . . An dud gal­loudus ha pinvidik, ma ne zervichont ket a r pab, a vo kastizet pe dalc'het war g ren . »

Heuliomp anezo e pevar c 'horn ar bed. Gwe lomp anezho o c'houeza an fan, evel ma lavaront :

Mexique. — Penn-rener ar Repu­blik a zo lazet. Eul leanez a zo tamalet ha barnet. Arc 'hant ar zent hag an anaon ' zo implijet da c'hopra trubar-derien hag emzavidi, pere a raio eus ar vro eur garniel.

Belgique.—k\- jezuited, evit s tou rm ouz ar Roue, pehini ne bieg ket be-tek an douar, a ran ar vro betek an anter, hag a gas d'ar Gampr eur c 'hannad ganaz, gwerzet d'an estren.

Hongrie. — Ar jezuited, gant eskop Stephan Zadravetz er penn, a verk bilhejou bank fall evit enebi ouz ar Franz, d'ar mare oa he arc 'hant o tisteraat.

Autriche. — Ar veleien, bep sul, a heg ar bobl d'en em roi d'an Alle­magne , pehini a vefe neuze brasoc'h evit biskoaz. Ha diwall goude !

Italie. — Ar pab en deus laket e grabanou war ar skoliou. Harpa ' ra Mussolini, enebour ar bobl. Ar vro-ze a en tano an Europe, pa vezimp an neubeuta sonj . Taolomp evez !

Bretagne. — AI labourerien douar , touellet er skoliou libr, a zo r ene td re o fri : ar c 'hazetennou, skignet war ar maez, ' zo moulet gan t beleien fall, enebourien ar Republik. Bodadeg Landerne (Office Agricole) a zo être daouarn ar veleien, pere en deus han-vet,evel penn-rener syndikajou Franz, an aoutrou de Vogue, marc 'hadour « super »'pe gwir 'z eo unan euz mis-tri braz Saint-Gobain. An asuransou hag ar pans ionou, e-lec'h beza ingalet gan t ar « percepteur », a vo paet hep dale er presbital. Yan gouer a lavaro : « A n aluzen d'in, mar plij, aout rou persoun » !

Araok dek vloaz goude, ar jeneral Castelnau, pe eur breur d'ezan, a flastro penn Mari-Anna Frilouz din-dan e dreid.

Ha gwaz a vo d'eoc'h, paourkez Yan, gwaz a z e d'an holl labourer ien!

A R G W I R - G O Ü .

iVotre seriuon du dimanche

Les marchands de remèdes

— Bonjour, Monsieur le Recteur . — Bonjour, Madame Ollichon. C o m m e n t cela va-t-il chez v o u s ? — Vous voyez la plus malade,

Monsieur le Recteur. T o u t le m o n d e va bien, Dieu merci , car la san té est la principale des choses , à m o d e que je dis souvent à m o n b o n h o m m e , quand il se plaint d'avoir mal dans les côtes . Seulement , il y a Zidore qui, sauf votre respect, fait pipi au lit et sa s œ u r Lalie aussi . C ^ a n d vous pensez. Monsieur le Recteur, que de­puis le mois de mai ils m ' o n t pourri deux couet tes . Et les linceuls qui son t toujours au hâle. C'en est u n e pitié ! Et les chemises . Monsieur le Recteur 1 Je voudrais que vous verreriez les chemises . C'est le s ang qui est t rop faible. Monsieur le Recteur, et alors les nerfs se dégonflent , su r tou t quand ils on t mangé des patates et du lait ribot le soir. Je me suis dit que vous sauriez peut-être bien t rouver quelque remède à ça.

— Je vous avouerai , ma b o n n e dame, que je ne suis guère compé­tent dans ces sortes de ques t ions .

— Moi non plus, que j 'ajoutai, mais il me semble avoir vu dans la dernière page des journaux une réclame disant qu ' une religieuse guér i t les enfants qui font pipi au lit... Dans les a n n o n ­ces des journaux , il y a toujours des prêtres ou bien des bonnes s œ u r s qui on t t rouvé le moyen de guérir des maladies.

11 me semble que j 'a i vu ça aussi , dit M. le Recteur. Allez donc t rouver s œ u r St-Andoche ou s œ u r St-Pierre-et-Miquelon et dites-leur de chercher l 'annonce de la religieuse qui guér i t les enfants qui font pipi au lit et d'écrire la lettre pour vous .

Eh bien ! mes b o n n e s gens , l.-imère Ollichon s'en fut t rouver s œ u r Saint-Andoche qui eut vite fait de décou­vrir, en cherchant dans les journaux , l 'adresse de la religieuse à qui écrire. Elle fit la lettre elle-même, qu'elle envoya avec un manda t de lo francs, cent sous pour la consul ta t ion du

pour la con­ine, c o m m e

petit garçon, cent sous sul tat ion ' de la petite c'était marqué sur l 'annonce. Elle écrivit l 'adresse de la mère Ollichon au bas de la lettre, et le tou t fut expédié.

Vlalheur de malheur ! Voilà-t-il pas qu'hier mat in , le facteur a remis un petit colis à la mère Ollichon, jus te ­men t au m o m e n t où elle était en train de mettre les linceuls à sécher. C'était le paquet de la religieuse qui a t rouvé le secret pour guérir les enfants qui font pipi au lit. Le paquet en conte-, nait deux autres , plus pe t i t s ; sur l'un était écrit : pour le petit garçon; sur l 'autre : pour la petite fille...

Tou t à coup, la mère Ollichon poussa un hur lement et se mit à crier : « Ah ! les maudi t s voleurs ! »

Une demi-heure après, elle était a'u presbytère et à l'école des s œ u r s à faire du scandale et à réclamer ses 1 0 francs. Jamais, on n'avait vu pa­reille scène dans le bourg . Mais ja­mais non plus, on n 'y avait tant ri que depuis hier. Dans le paquet pour le petit garçon, il y avait un bou t de ficelle de lo 'cent imèt res et dans celui de la petite fille un petit bouchon . Sœur St-Andoche est t ombée en faiblesse et s œ u r St-Pierre-et-Miquelon a dû se coucher avec une fièvre de cheval : }%"6 à l 'ombre qu'elle a c o m m e tempéra ture .

— T'as vu, criait Maria à Jo.son, de sur sa porte , le secret de h religieuse qui guéri t les enfants qui font.. .

— Oui , répondait Joson de sur la s ienne. . . C'est sans dou te pour ça qu'ils veulent à toute force faire reve­nir les congrégat ions .

P . - F . - L . - M . L E P R O V O S T , Bedeau.

( • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • « • • • • • • • • • • • • • I

Encore un /1 Chalon-sur-Saône, l'abbé Philippe

Varennes, ôU ans, a été arrêté, ainsi que sa maîtresse, Lucie7ine Vcrro7i, 34 ans.

L'instruction a établi que le curé, lors-(juil desservait la paroisse de St-André du Désert, avait fait avorter son autre mai-tresse, la jeune H .., laquelle mourut par la suite.

Disons que cette affaire nous a fait con­naître la singulière vie du digne ecclésias­tique.

L'abbé Varennes est né en Saône-et-Loire, à Semur-en-lirionnais. Il fut nom­mé à St-André du Désert, en 1920, après sa démobilisation. Avant la guerre, il appartenait à l'ordre des Franciscains et, comme prédicateur de celte congrégation, 11 avait parcouru la Hollande, le nord et l'est de la France. Il reconnaît être le père de deux enfants : le premier, né en 1928, de sa servante, et le second, dont la mère est une penonne de St-André du Désert.