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INTRODUCTIONIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNTTTTTTTTTTTRRRRRRRRRRRROOOOOOOOOOOOODDDDDDDDDDDUUUUUUUUUUUUCCCCCCCCCCCCCTTTTTTTTTTTIIIIIIIIIIIOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNN
e Limousin cumule les paradoxes en matière religieuse. Fortement déchristianisé,
rituels anciens capables de déplacer les foules, comme les ostensions*. Alors que de nombreux lieux de cultes sont fermés, des associations toujours plus nombreuses se
passionnent pour restaurer et faire découvrir un patrimoine aussi riche que divers.
Cette situation a suscité l’intérêt des chercheurs et entraîné un profond renouvellement dans l’approche de l’histoire religieuse au Moyen Âge. Les études et les chantiers d’archéologie ou de restauration viennent enrichir presque au quotidien notre connaissance de l’Église dans le Bas-Limousin. Ces travaux mettent en lumière l’impact considérable de l’Église chrétienne sur les mentalités et les perceptions. Ils montrent aussi qu’au Moyen Âge les communautés monastiques ont fortement contribué à dessiner les paysages que nous traversons au quotidien. Si des villes comme Brive, Tulle, Beaulieu se sont révélées particulièrement riches et continuent
Lavinadière ou les fresques de Gimel.
L
Extension du christianisme au IIIe siècle
Extension au IVe siècle
Extension au VIe siècle
Une christianisation progressive des territoires. Carte I. Taillefer, d’après A. Westermann.
Un mégalithe christianisé, le menhir du Pilar, commune de Bonnefond. © Arch. dép. Corrèze, 1 Num 2051. Cliché I. Taillefer.
Les cultes polythéistes* gallo-romains, mais aussi certaines formes d’animisme*, comme le culte des arbres et des fontaines, y sont bien
saints évangélisateurs et leurs successeurs doivent prendre en compte ces phénomènes pour gagner les populations à la foi nouvelle.
Les premières missions de christianisation suivent les grandes voies romaines et prennent comme point de départ la capitale de la province,
IIIe siècle. Saint Martial s’impose
en Limousin et l’emblème des victoires de l’Église limousine. Il gagne en sainteté et en ancienneté avec les versions successives des récits de sa vie. Au XIIe siècle, il devient même l’un des compagnons du Christ, un treizième apôtre envoyé par saint Pierre dans l’ouest de la Gaule.
Ces récits merveilleux contribuent à l’œuvre
saint du commun des mortels et le distinguent aux yeux de la population par les miracles qu’il opère. Au VIe siècle, saint Léonard prêche à l’est de Limoges, saint Yrieix à l’ouest et au sud, de même
existantes se développent autour de leur tom- beaux, d’autres y naissent. Il reste, à partir de ces
c’est théoriquement chose faite à l’époque de Charlemagne.
Pour en rendre compte, l’exposition s’articule en trois espaces, séparés par des seuils,
L’imprégnation en profondeur de la société et des espaces
ne se réalise pas avant le Xe siècle, suivant des voies multiples qui concourent
à renforcer le poids de l’Église et la foi des chrétiens.
L’Église dans le Bas-Limousin
au Moyen Âge
Saint Martial envoyé en Gaule. Miroir historial, 1463. Bibl. nat. Fr., Mss, lat. 50, fol. 324. © BnF, Paris
NNNNNNNNNNNNNN
Fortement déchristianisé,
s ostensions*. Alors que de ujours plus nombreuses se che que divers.
L’ÉGLISE et le POUVOIR
l’ÉGLISE : des INSTITUTIONS COMPLEXES,
des HIÉRARCHIES PRÉCISES, des ENJEUX COMMUNS, des RIVALITÉS INTERNESRRRRRRRRRRRRRRIIIIIIVVVVVVALALALALALALITITITITITITÉSÉSÉSÉSÉSÉSÉÉ IIIIIINTNTNTNTNTNTERERERERERERNENENENENENESSSSSSSSSSSSVVVVVVVVVV
L’évêque et la hiérarchie ecclésiastique diocésaine
En chaire, dans le chœur de la cathédrale, il énonce ex cathedra la vérité de la doctrine. Lors de synodes diocésains, il édicte des règlements sous la forme de statuts synodaux. Les visites épiscopales permettent en outre à l’évêque d’exercer un contrôle direct sur la vie de son diocèse. La relation d’une tournée de l’archevêque de Bourges, Simon de Beaulieu, dans le diocèse de Limoges en 1285 évoque son passage dans les abbayes,
arbitrages*.
Autour de l’évêque, les clercs de l’évêché forment une hiérarchie chargée de le seconder. Traditionnellement
de circonscriptions territoriales regroupant de nombreuses paroisses, tiennent également une place dominante dans la hiérarchie diocésaine.
Des insignes particuliers symbolisent son pouvoir : la mitre, la crosse épiscopale, la croix pectorale
temps chrétiens par le rituel de l’imposition des mains. Celui-ci lui confère de multiples pouvoirs sur le plan religieux et spirituel. Il ordonne les prêtres, veille au respect de la doctrine, contrôle les clercs et règlemente la vie religieuse. Élu par le chapitre cathédral,
désigné par le pape, ou parfois par la noblesse chevaleresque, l’évêque siège dans son diocèse jusqu’à sa mort. Il rend compte de son action au pape.
L
Dans les paroisses elles-mêmes, unités de base du découpage territorial diocésain, s’exerce le sacerdoce des curés. Ces prêtres, ordonnés par l’évêque et souvent proposés par le chapitre cathédral, forment la base de la hiérarchie du clergé diocésain. Leur sacerdoce s’ancraient dans l’environnement rural des communautés villageoises dont ils sont souvent issus. Ils délivrent les sacrements, prêchent le dimanche, veillent à enseigner les rudiments de la doctrine aux paroissiens, font exécuter les sentences épiscopales. Subordonnés à l’évêque et à ses représentants, les curés sont aussi liés
aux seigneurs locaux dans les cas, nombreux jusqu’au XIIe siècle, d’églises détenues par la noblesse chevaleresque. Ils vivent parfois à proximité de communautés monastiques amenées à leur délivrer une formation et à
entre l’abbé d’Uzerche et le desservant de la paroisse du
dans l’église abbatiale. La réforme grégorienne s’est XIe siècle de reprendre en main le clergé rural,
d’apporter un cadre réglementaire, de supprimer la vie en concubinage assez répandue.
Procès-verbal de la visite pastorale de Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges,
Bibl. nat. Fr., Mss, lat. 5536, fol. 41. © BnF, Paris.
Détail de la statue de la Vierge de Pitié, XVe-XVIe siècle. Église Saint-Martin à Soudeilles. © Arch. dép. Corrèze, 1 Num 2009. Cliché, J.-M. Nicita.
Statue du saint évêque Martin, patron de Tulle, encadrant avec saint Clair la Vierge à l’Enfant, au deuxième étage de la face septentrionale du clocher de la cathédrale de Tulle. © Arch. dép. Corrèze, 1 Num 1999. Cliché J.-M. Nicita.
L’ÉGLISE et le POUVOIR
l’ÉGLISE : des INSTITUTIONS COMPLEXES,
des HIÉRARCHIES PRÉCISES, des ENJEUX COMMUNS, des RIVALITÉS INTERNESRRRRRRRRRRRRRRIIIIIIVVVVVVALALALALALALITITITITITITÉSÉSÉSÉSÉSÉSÉÉ IIIIIINTNTNTNTNTNTERERERERERERNENENENENENESSSSSSSSSSSSVVVVVVVVVV
Un maillage croissant du territoire
Au cours des XIIIe et XIVe siècles, lors de la résidence des papes en Avignon, l’Église opère une puissante construction institutionnelle
eux-mêmes subdivisés en archidiaconés, archiprêtrés* et paroisses.
Plus de neuf cents paroisses composent le vaste diocèse de Limoges. La création de l’évêché de Tulle en 1317 par le pape Jean XXII
la Xaintrie, vers l’est. Apparus aux XIe-XIIe siècles, les archiprêtrés* tenus par des membres de familles seigneuriales locales, comme à Gimel en particulier, sont très convoitées. La paroisse dans laquelle le curé desservant a charge d’âmes demeure néanmoins l’entité de base du pouvoir religieux.
L’essor des fondations monastiques dans le Bas-Limousin, en particulier l’essaimage d’Obazine au XIIe siècle, compose une deuxième strate de la nébuleuse des pouvoirs ecclésiastiques locaux. Cependant, seules les commanderies templières et hospitalières de Saint-Jean de Jérusalem ou du Saint-Sépulcre (Soudaine-Lavinadière) sont exemptes de l’autorité de l’évêque et relèvent directement du Saint-Siège à Rome.
Clercs et moines dans le diocèse de Limoges vers 1300. 1/650 000e. d’après Barrière (B.), Atlas du Limousin, planche 10 (réalisation J. Barret). © Presses universitaires de Limoges/Archives départementales de la Corrèze.
Le clergé régulier, essor d’une hiérarchie parallèle
e clergé régulier tient un rôle majeur dans l’encadrement religieux, mais ne se confond pas avec le clergé séculier. Il observe une règle fondée sur la
d’autonomie par rapport au pouvoir diocésain. Des communautés soucieuses de retrouver une forme de pureté évangélique sont à l’origine de monastères comme celui de Vigeois, connu dès le VIe
seigneuriaux s’attachent plus tard à encourager d’autres fondations, celle de Beaulieu au IXe siècle,
Xe siècle. Le renouveau monastique du XIIe siècle favorise
Bonnaigue dans le canton d’Ussel, l’une et l’autre
d’obédience cistercienne, mais aussi l’abbaye bénédictine de Bonnesaigne, monastère féminin du canton de Meymac, et l’abbaye de Meymac née de l’essor d’un prieuré* fondé en 1085. Ces communautés ont à leur tête un abbé élu, ou bien une abbesse, parfois imposés par un seigneur laïc
d’Uzerche, l’évêque Eustorge impose Guimbert, chanoine de