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La Fête républicaineby Olivier Ihl

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EHESS

La Fête républicaine by Olivier IhlReview by: Jean BaubérotArchives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), pp. 79-80Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122643 .

Accessed: 12/06/2014 19:22

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tradition (symbolis6e par les morts, les ance- tres, les Iwa) qu'a des normes critiquables, rd- vocables et fond6es sur la raison ? >>. Quoi qu'il en soit, le vaudou est <<une part du patrimoine culturel mondial >>.

Avec cet ouvrage, on a un point complet et excellent sur le vaudou dans ses multiples di- mensions. On notera n6anmoins que la pers- pective adopt6e - l'6troite imbrication du vaudou et de l'histoire hai'tienne - limite une autre perspective, sugg6r6e ici et la: celle de l'unit6 continu6e des religions afro-amdri- caines et meme, au delh selon L. H., d'une ci- vilisation <s'6tendant de l'Afrique aux Am6riques >.

L'engagement de l'auteur, sa chaleur scien- tifiquement contr86l16e, ajoute au charme de l'ouvrage. L'iconographie, superbe, 6galement.

Frangoise Champion.

La F~te ripublicaine. Paris, Gallimard (Bi-

98.40 IHL (Olivier).

bliotheque des Histoires), 1996, 407 p. (pr6- face de Mona Ozouf).

S'inscrivant dans la lign6e des travaux de M. Ozouf sur la fete r6volutionnaire, O. I. nous pr6sente une brillante synthese de la fete r6- publicaine, surtout dans le dernier quart du XIXe siecle oi elle est plus ou moins un <<outil de r6g6n6ration morale, (un) espace de commu- nion civique, (un) facteur de conformit6 poli- tique >> (p. 354).

Pour ce faire, l'auteur reprend l'examen de la <<religion civilea car si cette notion est, en France, <<frapp6e d'interdit, le probleme qu'elle pose ne disparait pas pour autant>> (p. 51). Au contraire: le camp catholique est obsdd6 par la crainte de la rdsurgence de la <<religion r6volutionnaire >; quant aux rdpubli- cains leur gene devant le fameux chapitre du Contrat social est r6v61latrice. Durkheim lui- meme se refusera h utiliser le terme. Seul A. Mathiez affrontera explicitement le problbme mais ses theses n'eurent nullement I'6cho que l'on croit.

Alors, la fate r6publicaine est-elle un succd- dand de religion civile ? Ce n'est pas si simple et l'A. typologise les principales positions en la matiere. Aux r6publicains << traditionalistes > qui voudraient, selon lui, une R6publique fi- dele aux <<religions historiques>>, s'opposent les adeptes de la < comm6moration citoyenne >> qui rejettent, avec J. Ferry, < toute perspective de culte laic >>. Mais cette position est elle- meme discut6e par les <r6publicains commu-

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

nautaires a tels P. Bert, adeptes d'un a culte pa- triotique>> ou d'autres, comme Ch. Fauvety, partisans d'une <<liturgie civique >, dans la li- gn6e des th6ophilanthropes.

Apres le demi-succes (ou demi-6chec) du centenaire de Voltaire, le 14 juillet va s'impo- ser comme la fete r6publicaine par excellence. O. I. a raison de penser que cela n'est 6vident qu'a posteriori. Privil6gier 1789 sur 1792 si- gnifiait la promesse de <<rester dans la 16gali- td>> (p. 113). On va ainsi aller de la afete politique>> a la <politique festive > qui ren- contre un 6cho profond dans les villages et contribue i doter <l'id6e r6publicaine (...) d'une apparente naturalit6> (p. 135). Pour ce- la, on r6utilise des 616ments de religiosit6 qui font dire au protestant A. Albrespy ale peuple fete la R6publique en catholique>> (p. 233). Pourtant, on ne parvient jamais a un culte meme si l'6cole est investie d'un r61e impor- tant pour constituer une < tradition festive a. Le <<corps mystique>> qui unissait le roi et le royaume a 6t6 remplac6, depuis l'avenement de la R6publique, < par la fiction d'une unit6 sans corps >> (p. 330). Cela expliquerait en partie le progressif d6clin de la fete r6publicaine au XXe siecle, meme si elle est parfois revitalis6e (comme en 1936 avec le Front Populaire). Mais, depuis 1945, selon l'A., les fetes de la R6publique < n'ont plus pour fonction premiere de fixer un sentiment de devoir civiquea (p. 375). A sa maniere, la c616bration du bi- centenaire en 1989 en fournit un exemple frap- pant.

Un livre passionnant, une piece importante A verser au d6bat sur laicit6 et R6publique. Re- grettons d'autant plus certaines faiblesses et quelques erreurs un peu 6tonnantes. Faiblesses d'abandonner en cours de route les fils conduc- teurs pris au d6part : celui de la religion civile ou celui de la confrontation des diff6rents mo- diles de fates r6publicaines. O. I. ne dialogue pas avec les sociologues : R. Bellah est a peine cit6, les travaux de J.-P. Willaime (cf. pp. 125- 143 Arch. 66/1) et les miens semblent ignor6s. Exemples d'erreurs: les Formes dldmentaires dat6es de 1906 (et, de plus, il est reproch6 a Mathiez d'avoir ignord cette 6tude... en 1903- 1904) (p. 57). L'attribution d'une attestation des << structures confessionnelles 6tablies > a des protestants anticl6ricaux (p. 78) : quand E. Rdveillaud, protestant et franc-magon, parle de l'Evangile comme source de la d6mocratie, c'est en 6tablissant une opposition entre l'Evangile et le catholicisme, pas le contraire ! Et, surtout, le plus 6tonnant: l'absence de r6- f6rence aux ouvrages de Cl. Nicolet qui don- nent pourtant des pistes pr6cieuses sur certaines affinit6s entre R6publique et religio-

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

sit6. Cependant nobody is perfect et, en d6fi- nitive, O. I. a r6dig6 une trbs belle 6tude par son ampleur et sa finesse d'analyse.

Jean Baubdrot.

New Religions. Contemporary Papers in Ja- panese Religion. Tokyo, Institute for Japanese

98.41 INOUE (Nobutaka), ed.

Culture and Classics, Kokugakuin University, 1991, 280 p. (postface de Norman Havens).

Ce livre s'insbre dans une s6rie consacr6e aux faits religieux japonais actuels, aprbs un ouvrage sur les matsuri, les f&tes religieuses, et avant un autre sur les croyances populaires. Le premier m6rite de ce recueil est de mettre t la disposition du public occidental des 6tudes de chercheurs japonais souvent inaccessibles au non-japonisant.

L'6tude introductive de N. I. constitue une sorte de trend report sur la question des shin shaky6 (nouvelles religions japonaises). Bien que ce concept ne soit pas r6ellement super- posable a celui de NMR en Occident - on d6- plorera en passant que cette question n'ait pas 6t6 abord6e dans un tel ouvrage -, il partage avec lui une mime fragilit6 6pist6mologique, due a l'ind6termination foncibre de l'6pithbte <<nouveau: >> oii faire commencer les <<nou- velles religions >> ? Le terme, apparu aux len- demains de la d6faite de 1945 en remplacement des expressions << shint6 sectaire >> ou << pseu- do-religion>>, renvoie le plus souvent a la c6- sure de la restauration imp6riale de Meiji (1868) mais trois autres p6riodisations appa- raissent concurremment dans la discipline: le d6but du XIXe si~cle, le d6but du XXe ou l'aprbs 1945. Mettre la nouveaut6 dans la d6- finition de l'objet, c'est d'une part rendre cru- ciale la question du point de d6part, d'autre part, c'est se condamner i trouver du toujours plus nouveau et a proposer des concepts (m&- diatiques plus que sociologiques) tels que celui de shin shin shakya (new new religions). L'au- teur r6cuse la validit6 de cette notion, ainsi que les expressions - tout aussi journalistiques - de <<troisibme (voire de quatribme) boom reli- gieux>> (sous-entendu: celui des ann6es 80 aprbs celui du d6but du sidcle et celui des an- n6es 50). La conclusion de N.I. - assur6ment partag6e par bon nombre d'analystes japonais ou 6trangers des shin shakyO - est que la nou- veaut6 des nouvelles religions r6side moins dans les questions de doctrine ou de pratique rituelle que dans les modes de prosl61ytisme et dans les formes d'organisation.

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D'autres chapitres sont consacr6s i la place du thbme du renouveau du monde dans un groupe de type nativiste analogue aux cargo cults ml6an6siens (D6sh8 Takeda), a la nature de la relation aux anc~tres dans les mouve- ments de la famille Reiyvkai (Michihito Tsus- hima), a l'utilisation de l'eau sacrde dans la gudrison spirituelle (Masako Watanabe et Mi- dori Igeta).

La postface du traducteur (Norman Havens) pose quelques questions stimulantes, notam- ment celle-ci: I'6closion des nouvelles reli- gions a la fin du XIXe sibcle reflkte-t-elle les changements rapides intervenus dans les va- leurs de la soci6t6 japonaise ou bien seulement l'alligement des restrictions 16gales au droit de r6union des groupes religieux ?

Louis Hourmant.

A History of Pagan Europe. Londres, Rout-

98.42 JONES (Prudence), PENNICK (Nigel).

ledge, 1995, 262 p. (bibliogr., illustr., cartes, index).

Le titre l'indique, cet ouvrage traite du pa- ganisme en Europe. La premiere phrase de l'in- troduction r6sume bien le projet ambitieux des auteurs, qui se proposent de d6crire l'histoire cach6e de l'Europe, la persistance d'une reli- gion originelle, depuis les temps les plus re- cul6s jusqu'a aujourd'hui. Ils considarent, en effet, que l'essor de religions officielles - monoth6istes, comme le christianisme et I'is- lam- n'a pas empech6 le paganisme de perdurer de fagon semi-occulte. En effet, cette religion maternelle aurait surv6cu, usant de formes vari6es selon les 6poques et aurait, qui plus est, une profonde influence sur la manibre moderne de penser.

Ainsi, certains mouvements religieux ac- tuels, qu'on les appelle ainsi ou qu'ils se nomment eux-mames paganistes - ou ndo- paganistes - trouvent leur origine dans ce cou- rant religieux mill6naire, utilisant des formes appropri6es a notre sibcle.

Reprenant les d6finitions classiques du pa- ganisme - dans son sens littdral, du latin pa- ganus, paysan; puis signifiant << non-civilis6 >> ou m~me << non-chr~tien >> - les AA. en arrivent B proposer leur d6finition du paganisme repre- nant, disent-ils, la terminologie de D.H. Law- rence (D.H. Lawrence, Letter to Frederick Carter, 1 October 1929, from the Collected Letters of D.H. Lawrence, Londres, Heine- mann, 1962). Ce dernier d6finissait le paga- nisme comme une religion en rapport avec la

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