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LA LETTRE RÉGIONALE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE EN MIDI-PYRÉNÉES - 4 e TRIMESTRE 2013 - N°5 LA LETTRE RÉGIONALE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE EN MIDI-PYRÉNÉES - 4 e TRIMESTRE 2013 Martin Malvy, Président de la Région Midi-Pyrénées Rétro Natexpo : succès de l’édition 2013 Avec 14308 visiteurs, Natexpo, le salon professionnel des produits biologiques, écologiques et diététiques a accueilli 7% de professionnels de plus qu’en 2011. 19 pays étaient représentés du côté des exposants et 52 du côté des visiteurs. 12% de visiteurs internationaux ont arpenté les allées. 314 rendez-vous d’affaire ont été organisés. La marque Bio Sud-Ouest était bien visible puisque 20 entreprises issues d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées ont exposé leurs produits. La Foire bio du Grand Toulouse devient un rendez-vous incontournable Nos choix transforment notre société : tel était le thème 2013 de la foire, l’occasion de débats passionnants et notamment d’une table ronde où 8 producteurs ont expliqué la bio, la certification, la vente en local… Sur une journée, près de 10000 visiteurs, un chiffre encore inégalé, ont répondu présents à la Ramée. Dossier Stratégie collective La Région soutient la filière lait bio Foncièrement attachée au secteur de l’élevage, la Région Midi-Pyrénées appuie depuis de longues années, la structuration et le développement des filières lait bio régionales, à différents niveaux. Fort potentiel pour le lait de brebis bio en Midi-Pyrénées © Laurent Moynat © Dominique Viet CRT Midi-Pyrenees Notre région est de très loin la première concernée par la production de lait de brebis bio avec 60% du cheptel national et le troupeau régional est installé à 95% en Aveyron (35440 brebis). Au plan national et à l’échelle du troupeau ovin lait conventionnel, les brebis bio comptent pour 4,8% (Agence Bio 2012). La concentration bio aveyronnaise ne doit rien au hasard puisqu’il s’agit du plus grand bassin français de production de lait de brebis, celui de Roquefort. La filière ovins lait bio est axée sur les filières longues, ce qui est notoire pour le bio. Sur 120 fermes ovines laitières dans l’Aveyron, moins de 10 font de la transformation et cela ne concerne jamais 100% de la production. Abonnez-vous à la lettre sur midipyreneesagribio.fr Chiffres 4,5 milliards d’Euros : c’est l’évaluation du marché bio français pour 2013 soit 0,33 milliards de plus qu’en 2012 (Prévision Agence Bio) 25000 producteurs bio en France : cette barre a été franchie au premier semestre 2013 Les atouts régionaux pour la filière lait bio sont indéniables. Premier bassin national de production conventionnelle de lait de brebis, Midi-Pyrénées a su tirer profit de son savoir-faire pour développer une filière lait bio que nous accompagnons à travers des dispositifs d’aides aux éleveurs mais aussi avec le soutien financier aux industries agro-alimentaires.

la filière lait bio Fort potentiel pour le lait de brebis ... · les élever mais en bio l’engraissement après sevrage est compliqué, de même que la finition. Les produits frais

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Page 1: la filière lait bio Fort potentiel pour le lait de brebis ... · les élever mais en bio l’engraissement après sevrage est compliqué, de même que la finition. Les produits frais

LA LETTRE RÉGIONALE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE EN MIDI-PYRÉNÉES - 4e TRIMESTRE 2013 - N°5

LA LETTRE RÉGIONALE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE EN MIDI-PYRÉNÉES - 4e TRIMESTRE 2013

Martin Malvy, Président de la Région Midi-Pyrénées

RétroNatexpo : succès de l’édition 2013Avec 14308 visiteurs, Natexpo, le salon professionnel des produits biologiques, écologiques et diététiques a accueilli 7% de professionnels de plus qu’en 2011. 19 pays étaient représentés du côté des exposants et 52 du côté des visiteurs. 12% de visiteurs internationaux ont arpenté les allées. 314 rendez-vous d’affaire ont été organisés. La marque Bio Sud-Ouest était bien visible puisque 20 entreprises issues d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées ont exposé leurs produits.

La Foire bio du Grand Toulouse devient un rendez-vous incontournableNos choix transforment notre société  : tel était le thème 2013 de la foire, l’occasion de débats passionnants et notamment d’une table ronde où 8 producteurs ont expliqué la bio, la certification, la vente en local… Sur une journée, près de 10000 visiteurs, un chiffre encore inégalé, ont répondu présents à la Ramée.

Dossier

Stratégie collectiveLa Région soutient la filière lait bio Foncièrement attachée au secteur de l’élevage, la Région Midi-Pyrénées appuie depuis de longues années, la structuration et le développement des filières lait bio régionales, à différents niveaux.

Fort potentiel pour le lait de brebis bio en Midi-Pyrénées

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Notre région est de très loin la première concernée par la production de lait de brebis bio avec 60% du cheptel national et le troupeau régional est installé à 95% en Aveyron (35440 brebis). Au plan national et à l’échelle du troupeau ovin lait conventionnel, les brebis bio comptent pour 4,8% (Agence Bio 2012). La concentration bio aveyronnaise ne doit rien au hasard puisqu’il s’agit du plus grand bassin français de production de lait de brebis, celui de Roquefort. La filière ovins lait bio est axée sur les filières longues, ce qui est notoire pour le bio. Sur 120 fermes ovines laitières dans l’Aveyron, moins de 10 font de la transformation et cela ne concerne jamais 100% de la production.

Abonnez-vous à la lettre

sur midipyreneesagribio.fr

Chiffres

4,5 milliards d’Euros : c’est l’évaluation du marché bio français pour 2013 soit 0,33 milliards de plus qu’en 2012 (Prévision Agence Bio)

25000 producteurs bio en France :cette barre a été franchie au premier semestre 2013

Les atouts régionaux pour la filière lait bio sont indéniables.Premier bassin national de production conventionnelle de lait de brebis, Midi-Pyrénées a su tirer profit de son savoir-faire pour développer une filière lait bio que nous accompagnons à travers des dispositifs d’aides aux éleveurs mais aussi avec le soutien financier aux industries agro-alimentaires.

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La Région soutient la filière lait bio

Cela concerne d’abord le Plan Bio, par lequel la Région agit en lien étroit avec le réseau régional de la bio coordonné par Interbio Midi-Pyrénées, pour accompagner le travail d’animation et d‘appui technique mené par le réseau FRAB/GAB. Par exemple, cela permet le suivi d’un

groupe de producteurs de fromages bio pour créer une filière courte locale en Aveyron, l’utilisation de produits laitiers en restauration hors domicile dans les Hautes-Pyrénées…Outre les aides du Plan Bio pour la certification et les investissements liés à l’activité bio, les éleveurs laitiers bénéficient d’aides régionales pour moderniser les bâtiments d’élevage, investir pour le séchage en grange des fourrages, ou encore créer des ateliers de transformation laitière à la ferme et vendre en circuits courts.

Enfin, dans le cadre du soutien aux industries agro-alimentaires, la Région finance les investissements à l’initiative des laiteries.

Parmi les projets aidés : le réaménagement de la fromagerie et l’acquisition de matériel de production par la SARL de La Ginestarie dans le Tarn qui transforme des laits 100 % bio et régionaux, la création d’une fromagerie pour augmenter la capacité de production en produits bio de la Coopérative Fromagère des Bergers du Larzac en Aveyron…

La Région poursuivra son appui dans une logique de structuration de la filière, en connectant la mise en marché et la production pour une valorisation optimale des productions.

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Stratégie collective

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Les professionnels aux côtés des éleveurs bioSur le terrain, les organisations régionales bio agissent pour faciliter l’entrée des produits bio en RHD.

Dans les différents réseaux, les techniciens accompagnent les producteurs selon plusieurs axes. La veille sur l’évolution des marchés permet de guider les éleveurs en cohérence avec les besoins des laiteries. Un

suivi technique collectif est effectué, basé sur des rencontres thématiques régulières en élevage avec les agriculteurs bio. Des formations sont organisées autour de sujets définis selon les besoins des éleveurs : gestion de la reproduction, alimentation, recherche de l’autonomie azotée…A l’amont, un travail d’acquisition de références est effectué dans le cadre du réseau Elevage en lien avec l’Institut de l’Elevage et des expérimentations sont mises en place.Enfin, les entreprises, coopératives et privés, accompagnent de leur côté les éleveurs dans leur activité.

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Dossier

Fort potentiel pour le lait de brebis bio en Midi-Pyrénées

Le premier débouché pour le lait est la fabrication de roquefort par trois transformateurs de la Confédération Générale des Producteurs de lait de brebis et des Industriels de Roquefort. Il s’agit de Société des Caves, Papillon et Gabriel Coulet. Ces 3 opérateurs collectent 3,6 millions de litres de lait bio auprès de 44 éleveurs ce qui représente 2,2% de leur volume. Aujourd’hui, après des années de croissance, les ventes bio stagnent dans un contexte où le roquefort conventionnel perd des volumes depuis 3 ans. Le goût des consommateurs change pour desproduits plus souples, plus doux, plus fondants. Pour Dominique Torrez, Directeur de Société des Caves dont l’activité bio a démarré en 1999 «  Le roquefort est segmentant en terme de consommation. Il faut le sortir à température ambiante assez tôt mais pas trop. Il se prête au service sur plateau, mais ce dernier a presque disparu en restauration ». Sur la partie bio, il y a surproduction : environ 1,2 millions de litres ne sont pas valorisés chez les industriels de Roquefort qui avaient imaginé des ventes bio plus importantes « La GMS cherche à capter le bio en marque distributeur ce qui signifie très peu de marge pour l’industriel, et la distribution spécialisée a une stratégie de référencement de PME. Il est difficile pour nous de se faire une place » explique Dominique Torrez.

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Mais, pour plusieurs éleveurs fournisseurs, les industriels craignent que le bio nuise au conventionnel dont l’image de naturel a été façonnée de longue date. Pour eux, une vraie communication sur le roquefort bio serait nécessaire et profitable.

Face à l’excédent, des produits de diversification ont été créés depuis 2 ans :

fromage pour salade, pâte pressée, fromage affiné en saumure. Malgré cela, 45% de la collecte est vendue en vrac à des industriels hors région et il n’y a pas de capacité de conversion, ni de développement des volumes possible pour les fermes. C’est la raison pour laquelle certains éleveurs bio sortent du système pour aller vers d’autres transformateurs installés eux aussi sur le périmètre et dont l’activité bio se développe.

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Dossier

Valorisation de la viande issue des ovins lait bio - l’avis de Jean-Luc Bruel, Directeur du groupement de producteurs ovins Aprovia ( 12)Nous valorisons environ 40 brebis laitières de réforme par semaine en restauration collective et pour la fabrication de plats préparés avec une plus value bio de 10 à 15%. Ce marché de niche régional se développe doucement. L’alimentation des bêtes, sans ensilage, permet une viande très appréciée, d’un bon rapport qualité prix. Pour les agnelets, la niche est encore plus petite car ces animaux de près de 16kg sont peu consommés en France et seulement achetés par certains restaurateurs. La plus value bio est très variable : 30% en 2013. La production est très saisonnière. L’alternative serait de les élever mais en bio l’engraissement après sevrage est compliqué, de même que la finition.

Les produits frais ont le vent en poupeC’est le cas de David Argentier, éleveur à St Saturnin de Lenne (12), qui vient d’achever sa conversion. «  Le passage en bio va me permettre de mieux vendre mon lait. Augmenter mes volumes est indispensable pour à terme simplifier le travail sur la ferme et arrêter l’atelier vaches allaitantes » explique-t-il. Il s’est tourné vers la Bergerie de Lozère, lieu de fabrication de

produits bio frais à base de lait de brebis (yaourts, faisselles, fromages blancs,…) de l’entreprise Triballat de Noyal Sur Vilaine. L’outil d’une capacité de 6 millions de litres, est situé à La Tieule en Lozère, à la limite de l’Aveyron. Il est neuf et fonctionne depuis un an. Avec 7 éleveurs de plus, le litrage devrait passer de 3,4 à 4 millions d’ici fin 2014 et ce, sur 30 fermes, soit une très

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forte croissance. « Les produits frais à base de lait de brebis se développent en magasins spécialisés comme en GMS. Ils apportent de nouvelles saveurs. L’engouement est d’autant plus marqué que le prix est devenu plus abordable » constate Marc Belhomme, le responsable de la Bergerie de Lozère. La régularité d’approvisionnement nécessaire pour la laiterie est assurée par le partage des producteurs en 2 groupes, l’un avec des mises bas de printemps, l’autre d’automne. La répartition se fait à la convenance des producteurs selon la précocité des cultures et des fourrages. Chaque éleveur livre pendant 9 mois comme pour le roquefort. Néanmoins, la collecte toute l’année laisse plus de souplesse, d’autant qu’en bio, la maîtrise des dates de mise bas n’est pas totale.

La fromagerie artisanale : une autre voie de valorisationC’est l’option prise par la coopérative des Bergers du Larzac qui, auprès de 21 coopérateurs, collecte 2,3 millions de litres de lait de brebis dont 900 000 en bio, pour fabriquer une large gamme de pâtes lactiques, pâtes molles, pâtes à croute fleurie, pâtes à croute lavée, pâtes pressées non cuites, pâtes pressées mi-cuites, brousses et recuites. La gamme trouve preneur auprès de la distribution spécialisée, des grossistes bio et de la crémerie traditionnelle qui s’intéresse de plus en plus au bio et qui, pour la coopérative, est le meilleur ambassadeur de leurs produits. «  Ce n’est pas facile de vendre à la distribution spécialisée bio car le libre service n’est guère adapté pour le fromage traditionnel très fleuri. Nous travaillons en caves naturelles, 4 niveaux sous terre sans maîtrise des variations de températures et d’hygrométrie.

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Témoignage : Jean-Marc Dejean – la Ferme de Caplongue (12)Ce qui nous inquiétait avant de passer en bio, c’était de ne plus pouvoir utiliser l’insémination artificielle d’autant que chez nous, les montes ont lieu en mars et qu’à cette période, le taux de fécondité est bas. Mais, en fait, tout se passe bien car on a bénéficié d’une bonne expérience dans la région. Cette année, on a eu 87% de réussite contre 70% maximum avant en conventionnel. La maîtrise de cette phase passe par plus de béliers dans le troupeau, plus d’avoine dans l’alimentation des béliers, une minéralisation adaptée, l’utilisation des huiles essentielles…

Cela génère une variation de la couleur des croûtes. Il est difficile de faire comprendre aux consommateurs que cela ne change rien au goût » explique André Parenti, le Directeur de la Coopérative. Pour les Bergers du Larzac, le marché bio s’est bien développé mais le ralentissement constaté depuis 2 ans a incité les professionnels à se doter de moyens commerciaux pour reprendre la progression.

De la demande pour le lait en vrac« Le marché n’est pas un effet de mode et se développe. Tout le monde s’intéresse au bio et au lait de brebis. Il se négocie beaucoup de lait et nombreuses sont les laiteries qui veulent pouvoir proposer leur gamme brebis » analyse André Parenti qui reste optimiste. C’est aussi le point de vue de Pierre Wilfried, éleveur pour le GIE Bio du Pays de Roquefort. Démarré en 2001 avec 5 producteurs, il regroupe aujourd’hui 20 fermes. La structure achète 1,8 millions de litres de lait de brebis qu’elle vend à des transformateurs dans toute la France, pour des produits frais, fromages, poudre de lait. « Cela se développe bien en partie parce qu’il y a des intolérances au lait de vache. Parmi les alternatives que fournissent chèvre et brebis, le lait de brebis est le moins fort en goût » explique-t-il. Le GIE convertit à mesure des besoins et cherche à étaler la production sur l’année. Malgré cela, il y a un pic au printemps et un manque de lait à l’automne.

De nombreux éleveurs prêts à passer en bio Du côté des élevages, les industriels ne craignent pas de manquer de lait. Une cinquantaine de fermes labellisées bio n’ont pas converti leur troupeau et d’autres sont prêtes à entamer le virage, toutes attendent le développement du marché. Car la conversion des fermes ne pose en principe pas beaucoup de problème. « Avec un peu de surface, le pas

du bio n’est pas difficile à franchir » reconnaît Marc Belhomme. L’autonomie fourragère et protéique, déjà souhaitable en conventionnel, est l’enjeu majeur pour la faisabilité et la pérennité d’un passage en bio car les achats font vite grimper les coûts de production. C’est souvent un travail de désintensification sur plusieurs années. A la ferme de Caplongue où on élève 550 brebis sur 65 hectares, cela passe par l’amélioration de la qualité des fourrages. « Depuis 2 ans, le séchage de la luzerne se fait en grange ce qui préserve les feuilles riches en protéines et perdues avec un séchage classique » explique Jean-Marc Dejean, l’un des 3 associés. Aujourd’hui, ils achètent 10T de luzerne déshydratée contre 30 auparavant. Pour les tourteaux c’est 12T au lieu de 30. Ils cultivent des méteils et travaillent à incorporer des oléagineux et des protéagineux en cultures de céréales pour supprimer à terme les achats de protéine. « Les tourteaux sont très chers et c’est très motivant de devenir autonome » sourit Jean-Marc Dejean. Du côté du Larzac, l’autonomie n’est guère possible et on craint des renoncements au bio car le fourrage est plus difficile à trouver dans un proche périmètre que le conventionnel. « 2012 et 2013 ont été des bonnes années mais en principe, on ne peut faucher qu’une année sur cinq » explique

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André Parenti. Des éleveurs ont passé des partenariats avec des viticulteurs de l’Aude pour cultiver des fourrages sur des parcelles qui ont bénéficié de primes à l’arrachage.Sur la santé des animaux, beaucoup de producteurs s’accordent pour dire qu’ils ont moins de soucis. « Sur le troupeau, il n’y a que des avantages. Les brebis sont en meilleure santé. Les problèmes se règlent avec des huiles essentielles, des vitamines et des minéraux à l’amont. La reproduction naturelle conduit à un peu moins de prolificité c’est-à-dire moins d’agneaux par brebis mais le nombre d’agneaux vendus au final est plus élevé car il y a moins de mortalité » résume Laurent Fages, éleveur, en bio depuis 2007, à Séverac le Château.

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Groupe Front de GauchePCF-PG-GU« Le Conseil Régional doit favoriser l’agriculture paysanne, bio ou raisonnée, en l’articulant avec une relocalisation de l’économie et non plus une course à l’exportation. Favorisons les circuits courts plutôt que la compétitivité à tout prix. » http://frontdegauche-midipyrenees.fr

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Osons Midi-PyrénéesPeut-on nourrir tout le monde avec le bio  ? Souvent montrée en exemple, Saint-Etienne, leader en France des cantines scolaires bio, vient de voir son principal fournisseur jeter l’éponge pour les dix crèches de la ville. Les raisons sont multiples : secteur encore mal organisé, réseau de livraison défaillant, offre peu adaptée aux demandes spécifiques de la restauration collective… Autant d’éléments qui méritent un vrai travail de fond de la part des pouvoirs publics, loin des habituels effets d’annonce.

Osons Midi-PyrénéesL’opposition régionale UMP, UDI, MPF, divers droitewww.osonsmidipyrenees.fr

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Groupe Républicains et TerritoiresPlusieurs entreprises ont engagé des investissements importants pour développer la production de produits frais à base de lait de brebis bio, des industriels pionniers dans le bassin de Roquefort. Soutenons les projets économiques et l’expérimentation en gardant la cohérence du développement de la production de façon à éviter des surproductions qui nuiraient à la revalorisation «bio» du lait.

Christiane PIETERSwww.republicains-et-territoires.fr

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Groupe Parti Socialiste et RépublicainNotre ambition est celle de promouvoir une agriculture toujours plus équilibrée, respectueuse de l’environnement, où le consommateur puisse trouver des produits de qualité et où le producteur puisse en vivre décemment. Nous sommes convaincus que l’agriculture bio a un rôle important à jouer dans cette ambition. Depuis de longues années, nous avons fait ainsi le choix d’œuvrer à la structuration et au développement des nombreuses filières qui la composent et de valoriser les productions qui en découlent.Pour la filière lait bio, nous mettons en place des mesures concrètes comme par exemple l’accompagnement avec un travail spécifique d’animation et d’appui technique, conduit par le réseau FRAB/GAB, d’un groupe de producteurs de fromages bio pour la mise en place d’une filière courte locale en Aveyron. Ou encore notre choix d’appuyer l’introduction de produits laitiers bio dans la restauration hors domicile dans les Hautes-Pyrénées. C’est là une opportunité de faire découvrir les produits bio aux consommateurs et de faire naître chez eux de nouvelles habitudes.Avec 5.2 % du cheptel régional en bio, Midi-Pyrénées demeure la 1ère région pour le nombre d’ovins lait bio...à l’avenir, nous pérenniserons ces mesures concrètes qui portent leurs fruits.

Denis Ferté, Président de la commission Agriculture et agro-alimentairewww.groupe-psr-midipyrenees.fr

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Groupe Europe EcologieL’agriculture dite « conventionnelle » pose d’indéniables problèmes environnementaux. Les élu-e-s régionaux écologistes reconnaissent qu’imaginer la conversion totale de notre agriculture à l’agriculture biologique ne peut se faire en quelques années. La Région Midi-Pyrénées doit cependant continuer à renforcer – et de manière exemplaire - sa politique de soutien au développement du bio. Elle doit réorienter ses aides afin de valoriser une agriculture bio, sans OGM et privilégiant les circuits les plus courts.

Pour les élu-e-s EELV,

Marie-Françoise Vabre, Conseillère régionale www.ee-crmip.org

Les groupes politiques du Conseil régional s’expriment sur l’agriculture BioLes textes qui sont publiés dans cette rubrique relèvent de la seule responsabilité des groupes politiques signataires. Ils ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité du Conseil régional Midi-Pyrénées.

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Lettre régionale de l’Agriculture Biologique n°5 - novembre - décembre 2013ISSN en attente. Dépôt légal Pour nous écrire :Hôtel de Région, Service des publications, 22 boulevard du Maréchal-Juin 31406 Toulouse Cedex 9Fax 05 61 33 50 16courriel : [email protected]

Directeur de la publication : Martin Malvy, Président de la Région Midi-PyrénéesDirecteur du Cabinet : Philippe JoachimResponsable du service presse et publications : Thierry CharmassonResponsable des publications : Leïla HalhouliRédaction : Martine CosseratCharte graphique et maquette : ANATOMEDéclinaison PAO : Un air de vacances

contacts Vos contacts à la Direction de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Espace Rural :Région Midi-Pyrénées 22 bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9.

Secrétariat de la Direction : 05 61 33 52 44

Les contacts des partenaires de la Lettre Régionale de l’Agriculture Biologique en Midi-Pyrénées : • Interbio Midi-Pyrénées :

05 61 75 42 84 / www.biosudouest.com• Coop de France Midi-Pyrénées (FRC2A) :

05 61 75 42 82 / www.frc2a.fr• Fédération Régionale des Agriculteurs

Biologiques de Midi-Pyrénées (FRAB) : 05 61 22 74 99 / www.biomidipyrenees.org

• Chambre Régionale d’Agriculture Midi-Pyrénées : 05 61 75 26 00 / www.mp.chambagri.fr

focus Sud-Ouest France : Le Bio arrive en rayonsDepuis la rentrée, les produits Bio estampillés Bio Sud Ouest France sont apparus dans les magasins. Cette bannière, lancée il y a un an et demi par les deux Régions Midi-Pyrénées et Aquitaine, vise à promouvoir leurs produits agricoles et agroalimentaires. Elle garantit une origine et l’assurance de manger bio ET local. (voir sudouestfrance.fr)

À la fin de l’été, plus de 200 produits bio issus de 20 groupements de producteurs et entreprises, ont intégré la bannière Bio Sud Ouest France. La gamme étiquetée Bio Sud Ouest France est d’ores et déjà variée avec des fruits et légumes, jus, miel et confitures, yaourts, pain, œufs, vins, etc...

Pour faire connaître ce nouvel étiquetage au grand public et l’encourager à acheter voire à réclamer les produits Bio Sud Ouest France, une grande opération de promotion s’est déroulée en magasins spécialisés bio tout au long de la dernière semaine de novembre. Ainsi, sur plus de 36 points de vente répartis dans les principales villes de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine, des affiches, drapeaux et dépliants publicitaires ont attiré l’attention sur les produits bio du Sud-Ouest et expliqué cette démarche aux consommateurs. L’opération a été soutenue par des annonces dans la presse écrite régionale.

[Pro] 27 au 29/01/2014 : Millésime Bio – Mondial du Vin Biologique – Montpellier www.millesime-bio.com 27/01 : Journée d’échange viande bio en magasins spécialisés – Paris 13ème (MAS) - www.synabio.com 9 au 12/02 : SMAHRT – Salon des Métiers de l’Alimentation et de l’Hotellerie Restauration – Toulouse – www.smahrt.com 12 au 15/02 : Biofach – Salon Mondial de l’Alimentation Bio – Nuremberg – www.biofach.de

27/02 : Séminaire International de l’Agriculture Biologique – Paris Porte de Versailles dans le cadre du Salon International de l’Agriculture – www.agencebio.org et www.salon-agriculture.com

[Grand Public] 28/02 – 2/03 : Vivre nature – Toulouse – www.vivez-nature.com

agenda