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L’ESPACE ALPIN - Vendredi 23 juin 2017 9 PLANTES À PARFUM Dossier réalisé par Stéphanie Martin-Chaillan Une production estampillée Provence L a filière PAPAM, c'est 1 540 exploitations et 2 500 em- plois sur la région Paca. En chiffre d'affaires, la production de plantes à parfum ne représente cependant qu'1 % de la production agricole régionale (2,8 Mrds d'eu- ros). Premier producteur, le dépar- tement des Alpes-de-Haute- Provence détient 10 145 ha (lire encadré), soit les deux tiers de la production globale, même si le Vaucluse reste par ailleurs le pre- mier producteur de lavande (1 861 ha sur 2 684 ha). Une pole- position à imputer à la culture de lavandin, qui reste évidemment très majoritaire dans la gamme des PAPAM cultivées en région (plus de 50% de la production de PAPAM sur la région Paca), et majoritaire- ment implanté dans les AHP (8 352 ha, soit 57 % de la produc- tion nationale). En fait, la quasi-totalité des sur- faces cultivées en lavande et lavan- din sont situées dans le sud-est de la France. Sur l'ensemble du terri- toire, la culture de lavande repré- sente, en 2016, 3 588 ha (8 912 kg d'essence) et le lavandin 16 608 ha (147 831 kg d'essence). Les lavandins sont cultivés sur environ 16 000 ha dans l’ensemble du sud-est de la France. Les sur- faces sont principalement concen- trées sur un axe nord-ouest/sud- est, Montélimar/Moustiers, avec deux pôles particuliers : le plateau de Valensole et le Tricastin dans la vallée du Rhône. Le plateau d’Albion et les Baronnies consti- tuent le lien entre ces deux extré- mités, qui est interrompu sur quelques kilomètres par la vallée de la Durance. La filière s’est organisée autour de produits misant sur la qualité : lavande AOC « huile essentielle de Haute Provence », label rouge « herbes de Provence » pour les plantes aromatiques, agriculture biologique. La production étant destinée majoritairement à la dis- tillation, la modernisation des iti- néraires de récolte-distillation a été une préoccupation forte pour la filière qui a réalisé des investisse- ments importants. Cette modernisation s’avérait d’au- tant plus nécessaire que l’industrie des parfums, arômes et cosmé- tiques, sous l’influence du consom- mateur, est souvent à la recherche de produits naturels de ce type. Considérant le pic de production enregistré en 2 000 pour les deux espèces, mais aussi les problèmes climatiques et sanitaires successifs, les écarts entre 2000 et 2010 auraient pu être plus significatifs. Le nombre de lavandiculteurs a baissé de façon sensible (- 17 %), notamment en ce qui concerne les lavandins (- 22 % environ) alors que, paradoxalement, il y a plus de producteurs de lavandes (4 %) en 2010. Si le nombre d'hectares a peu évolué en 10 ans (4 632 ha de lavande et 13 635 ha de lavandin en 2006), le production a en revanche subi une diminution phénoménale à mettre au compte du dépérissement qui frappe la filière depuis une vingtaine d'an- nées. Ce différentiel d’évolution a conduit à un renforcement de la spécialisation des producteurs dans le lavandin, où les 11 % des producteurs qui cultivent plus de 30 ha représentent près de la Filière à haute valeur symbolique de la région Paca bien que ne représentant qu'une part minime de la production agricole régionale, la production de plantes à parfum, aromatiques et médi- cinales est tiraillée entre, d'un côté l'évi- dent fléau que représentent les phéno- mènes de dépérissement affectant depuis deux décennies la lavande et le lavandin, de l'autre des opportunités liées à un engouement renouvelé pour les huiles essentielles. La filière PAPAM entre opportunités économiques et inquiétudes sanitaires St.M. Les Alpes-de-Haute-Provence, premier producteur de lavandin Les Alpes-de-Haute-Provence possèdent 20 % des surfaces en lavande et 50 % des surfaces en lavandin de France métropolitaine. En dix ans, les surfaces en lavandin n’ont que légèrement baissé (-3,6 %) et elles occupent, en 2010, 8 030 ha. La réduc- tion des surfaces est plus accentuée pour la lavande : 20 % de sa superficie a ainsi disparu et elle n’occupe plus que 710 ha en 2010. 370 exploitations ont une activité de production de plantes à parfum, soit 17 % des exploitations du département. A l’échelle de l’exploitation, leur SAU moyenne est de 89 ha, elles emploient 1,24 UTA et génèrent 90 700 euros de PBS. Les plantes à parfum occupent en moyenne un tiers de la SAU de ces exploitations, le lavandin en occupant la plus grande partie (82 % en moyenne des surfaces consacrées aux plantes à parfum, contre seulement 7 % pour la lavande). La production de lavande et lavandin est assurée principale- ment par des exploitations moyennes et grandes. Elles représentent 79 % des exploitations et réalisent 97 % de la valorisation de la production. Les autres pro- ductions associées à ces cultures de plantes à parfum, dans les exploitations du dé- partement, sont essentiellement les céréales. http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_D0411A01.pdf

La filière PAPAM entre opportunités économiques et inquiétudes … · 2017. 6. 29. · Les PAPAM, une apparente bonne santéde la filière moitié de la superficie totale. Le

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L’ESPACE ALPIN - Vendredi 23 juin 2017 9

PLANTES À PARFUM

Dossier réalisé par Stéphanie Martin-Chaillan

Une production estampillée ProvenceL

a �lière PAPAM, c'est 1 540exploitations et 2 500 em-plois sur la région Paca. En

chi"re d'a"aires, la production deplantes à parfum ne représentecependant qu'1 % de la productionagricole régionale (2,8 Mrds d'eu-ros). Premier producteur, le dépar-tement des Alpes-de-Haute-Provence détient 10 145 ha (lireencadré), soit les deux tiers de laproduction globale, même si leVaucluse reste par ailleurs le pre-mier producteur de lavande(1 861 ha sur 2 684 ha). Une pole-position à imputer à la culture delavandin, qui reste évidemmenttrès majoritaire dans la gamme desPAPAM cultivées en région (plus de50% de la production de PAPAMsur la région Paca), et majoritaire-ment implanté dans les AHP(8 352 ha, soit 57 % de la produc-tion nationale).En fait, la quasi-totalité des sur-faces cultivées en lavande et lavan-din sont situées dans le sud-est dela France. Sur l'ensemble du terri-

toire, la culture de lavande repré-sente, en 2016, 3 588 ha (8 912 kgd'essence) et le lavandin 16 608 ha(147 831 kg d'essence). Les lavandins sont cultivés surenviron 16 000 ha dans l’ensembledu sud-est de la France. Les sur-faces sont principalement concen-trées sur un axe nord-ouest/sud-est, Montélimar/Moustiers, avecdeux pôles particuliers : le plateaude Valensole et le Tricastin dans la vallée du Rhône. Le plateaud’Albion et les Baronnies consti-tuent le lien entre ces deux extré-mités, qui est interrompu surquelques kilomètres par la valléede la Durance.La �lière s’est organisée autour deproduits misant sur la qualité :lavande AOC « huile essentielle deHaute Provence », label rouge« herbes de Provence » pour lesplantes aromatiques, agriculturebiologique. La production étantdestinée majoritairement à la dis-tillation, la modernisation des iti-néraires de récolte-distillation a été

une préoccupation forte pour la�lière qui a réalisé des investisse-ments importants. Cette modernisation s’avérait d’au-tant plus nécessaire que l’industriedes parfums, arômes et cosmé-tiques, sous l’inFuence du consom-mateur, est souvent à la recherchede produits naturels de ce type.Considérant le pic de productionenregistré en 2 000 pour les deuxespèces, mais aussi les problèmesclimatiques et sanitaires successifs,les écarts entre 2000 et 2010auraient pu être plus significatifs.Le nombre de lavandiculteurs abaissé de façon sensible (- 17 %),notamment en ce qui concerne leslavandins (- 22 % environ) alorsque, paradoxalement, il y a plus deproducteurs de lavandes (4 %) en2010. Si le nombre d'hectares apeu évolué en 10 ans (4 632 ha delavande et 13 635 ha de lavandinen 2006), le production a enrevanche subi une diminutionphénoménale à mettre au comptedu dépérissement qui frappe la

�lière depuis une vingtaine d'an-nées.Ce di"érentiel d’évolution aconduit à un renforcement de la

spécialisation des producteursdans le lavandin, où les 11 % desproducteurs qui cultivent plus de 30 ha représentent près de la

Filière à haute valeur symbolique de larégion Paca bien que ne représentantqu'une part minime de la productionagricole régionale, la production de

plantes à parfum, aromatiques et médi-cinales est tiraillée entre, d'un côté l'évi-dent (éau que représentent les phéno-mènes de dépérissement a)ectant

depuis deux décennies la lavande et lelavandin, de l'autre des opportunitésliées à un engouement renouvelé pourles huiles essentielles.

La filière PAPAM entre opportunités économiqueset inquiétudes sanitaires

St.M.

Les Alpes-de-Haute-Provence, premierproducteur de lavandin

Les Alpes-de-Haute-Provence possèdent 20 % des surfaces en lavande et 50 % dessurfaces en lavandin de France métropolitaine. En dix ans, les surfaces en lavandinn’ont que légèrement baissé (-3,6 %) et elles occupent, en 2010, 8 030 ha. La réduc-tion des surfaces est plus accentuée pour la lavande : 20 % de sa superficie a ainsidisparu et elle n’occupe plus que 710 ha en 2010. 370 exploitations ont une activitéde production de plantes à parfum, soit 17 % des exploitations du département. Al’échelle de l’exploitation, leur SAU moyenne est de 89 ha, elles emploient 1,24 UTAet génèrent 90 700 euros de PBS. Les plantes à parfum occupent en moyenne untiers de la SAU de ces exploitations, le lavandin en occupant la plus grande partie(82 % en moyenne des surfaces consacrées aux plantes à parfum, contre seulement7 % pour la lavande). La production de lavande et lavandin est assurée principale-ment par des exploitations moyennes et grandes. Elles représentent 79 % des exploitations et réalisent 97 % de la valorisation de la production. Les autres pro-ductions associées à ces cultures de plantes à parfum, dans les exploitations du dé-partement, sont essentiellement les céréales. http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_D0411A01.pdf

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Vendredi 23 juin 2017 - L’ESPACE ALPIN10

DOSSIER PLANTES À PARFUM

De plus en plus de produc-teurs se tournent vers l'agri-culture biologique, comme

l'atteste Bio de Paca dans son der-nier compte rendu (lire en p.3). La�lière PAPAM ne fait pas exceptionà la règle. Toujours selon Bio dePaca, il s'agit même, dans les Alpes-de-Haute-Provence, de l'une des�lières dont la progression des sur-faces en conversion est la plussigni�cative (+ 36 %).Quoi qu'il en soit, selon le comitédes plantes à parfum, aromati-ques et médicinales, en 2012, les surfaces totales implantées enPAPAM bio+conversion attei-gnaient 4 806 ha, dont 3 838 ha enagriculture biologique et 968 ha enconversion. Avec 1 931 ha enbio+conversion, la région Paca arri-vait en tête de classement. Dansles Alpes-de-Haute-Provence, oncompte à la même période 960 ha

(786 ha en 2014) et 80 ha dans lesHautes-Alpes. Une progression qui répond évi-demment à une forte demandesociétale et des débouchés por-teurs, notamment dans les sec-teurs de l'aromathérapie. Le secteur des PAPAM bio estdonc susceptible d'être à fortevaleur ajoutée pour les produc-teurs à condition, souligne leCPPARM « d’e�ectuer les premièrestransformations et de fournir unproduit conforme aux exigencesdes opérateurs à l’aval ». D'autantque l'o<re de PAPAM, fortementconcentrée en Paca (Premier pôlenational de création de composi-tions par fumantes, précise lecomité, premier territoire pour lesecteur cosmétologie-parfumerie)ne porte que sur un petit nombrede producteurs (SCA3P, COPA-MIVAR, SCA Par fum ProvenceVentoux).

St.M.

Le lavandin, essentiellement cultivé dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et laDrôme, s'étend sur 16 608 ha via quatre variétés : le Grosso, le Super, l’Abrial et le Sumian.

Le production de PAPAM bio : laréponse à une demande sociétale

La lavande en danger

Considérée comme un patri-moine Français, la lavandeest aujourd’hui en danger.

Le phénomène de dépérissementa divisé par deux la productionfrançaise et depuis 2011, la Francejusqu'alors premier producteur delavande et d’huile essentielle, s'estfaite détrôner par la Bulgarie.« Les dépérissements des lavande-raies ne sont malheureusement pasdes phénomènes nouveaux et ont étécités dès les mises en culture au débutdu XXe siècle », rappelle FranceAgriMer dans sa synthèse « Plantesà parfum, aromatiques et médici-nales » de juin 2013. A ceci près quele dernier cycle de dépérissement,qui a débuté à la �n des années 80,sévit encore. « D’abord localisé géo-graphiquement (Baronnies) et varié-

talement (les lavandes), le phéno-mène est dorénavant étendu sur unegrande partie du territoire, même sison expression et plus ou moinssévère selon les situations ». Selon lesite http://export.businessfrance.fr,les surfaces de lavande en Bulgariedépassent 7 000 ha. Le site rap-porte également que « selon lesestimations des experts, la produc-tion d'huile de lavande est de200 - 250 tonnes par an et elle estpresque entièrement exportée. Lemarché principal de l’huile bulgarede lavande et de lavandin estl’Europe. En 2015, les exportationsbulgares d’huile déterpénée vers lespays de l’UE se sont élevée à 10 M€ ».Comble de l'ironie, le 1er client de laBulgarie est... la France.

Comme chaque année auprintemps et avant le débutde la campagne de distilla-

tion, la Fédération des distilleriesdes Alpes-de-Haute-Provence atenu son assemblée généraleannuelle.Elle s’est tenue à Montsalier sous la présidence de Delphine Chaillanavec une assistance de plus de 50 personnes. Pour rappel, la Fédération compteune quarantaine d’adhérents, soitplus de la moitié des distilleries dudépartement. Elle représente lesintérêts des distillateurs auprèsdes pouvoirs publics et des di<é-rentes instances de la �lière.Après les obligations statutaires derigueur (approbation à l’unanimitédu bilan �nancier, du rapportmoral et réélection des administra-teurs renouvelables, modi�cationsstatutaires mineures), la rencontrea été l’occasion de faire le point surl’actualité de la �lière et de laFédération devant une quaran-taine de participants.Delphine Chaillan a rappelé les dif-férentes actions de l’année écou-lée. Les trois fédérations 04, 26, 84et PAPAM de France ont rencontréles élus du Conseil régional pourfaire part de l’état de la �lière.Cette rencontre a permis de pou-voir intégrer des tables rondesorganisées au niveau régional etfaire remonter les besoins de la�lière notamment en matière d’in-vestissements dans les distilleries

(lire également l'interview d'ElianeBarreille en p.14). En début d’année, la Fédération aorganisé des réunions d’informa-tion en collaboration avec lachambre d’agriculture 04 sur laproblématique de l’eau et de rap-peler la réglementation applicable.Charlotte Bringer Guerin (CIHEF) apu faire le point sur le dossierREACH qui se trouve dans la der-nière ligne droite. Quentin Bayle etPhilippe Soguel (PAPAM de

France) ont rappelé le rôle dePAPAM de France notamment ausein du comité interministérielconstitué pour la �lière.Claude Chaillan, responsable del’antenne FranceAgrimer a rappelétout le soutien accordé à la �lière.Du fait de la période électoraleavec l’obligation de réserve del’administration, les débats ont été clôturés par les deux conseillersdépartementaux du canton deReillanne, Mme Reynaud et M. Pourcin, également présidentde la commission Agriculture duconseil départemental. Ils ont réaf-�rmé le soutien du département àla �lière avec la mise en place pro-chaine d’un dispositif de soutienvia des subventions sur des inves-tissements. M. Benferhat, conseil-ler départemental et maire deSaint-Etienne-les-Orgues, a puconstater une �lière très organiséesoumise à des réglementations deplus en plus strictes par forcémenten cohérence avec l’activité exer-cée. Il s’est engagé à faire un pointavec son homologue de la com-mission Agriculture quant au sou-tien accordé à la �lière.

Martin Feigneux, CA 04

L’assemblée générale de la Fédération des distilleries des Alpes de HauteProvence s’est réunie le vendredi 19 mai à Montsalier. Cette rencontre annuelle aété l’occasion de faire le point sur la filière et les dossiers d’actualité.

Les PAPAM, une apparente bonne santé de la filière

moitié de la superficie totale. Lephénomène est encore plus mar-qué avec les lavandes : 5 % desproducteurs disposent de 45 % dela surface.Les autres PAPAM représentent12 707 ha et se développent peu àpeu pour pallier les baisses de pro-duction de lavande-lavandin (lireen page 12). La super�cie des sur-faces consacrées à la culture d'au-

tres PAPAM a ainsi doublé au coursdes dix dernières années (6 504 haen 2008 contre 12 707 ha en2016).Parmi elles, les herbes deProvence ne sont, contre touteattente, que très peu produites enFrance (10 % de la productionmondiale est produite par une cen-taine de producteurs localisés enPaca et dans la Drôme, lire par ail-leurs).

Rendement (100 kg/ha)en kg d'essence

2006 2016

Lavande 9 341 179 7994

Lavandin 70 9748 052 147 585

Source : Agreste, statistique agricole annuelle, résultats 2006 et 2016 (provisoire)

REACH : quels enjeux pour la filière ?

La réglementation REACH (réglementation européenne) a comme objectif demieux protéger le consommateur en exigeant des données sur la sécurité de toutesles substances chimiques. La non nocivité du produit doit être prouvée par le fa-bricant. A défaut, production, transformation et mise sur le marché devraient ces-ser. L’Europe considère que REACH s’applique aux producteurs d’huiles essentielleset aux différents acteurs de la filière quand bien même la substance est naturelleainsi que son extraction. A compter du 1er juin 2018, tout fabriquant ou importantune substance pour un volume annuel supérieur à une tonne devra effectuer unenregistrement auprès de l’Agence européenne des produits chimiques en trans-mettant des données physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques. Lacomposition d’une huile essentielle varie en fonction de nombreux paramètres etrend difficile la réalisation des tests demandés. Les représentants de la filière souhaitent donc obtenir des aménagements pourla filière et notamment une garantie que le seuil de la tonne imposée par l’Europene soit pas revu à la baisse, éviter l’obligation d’apposer des pictogrammes sur lesflacons.

http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/La-filiere-Plantes-aromatiques-ethttp://www.franceagrimer.fr/content/download/26324/221437/file/Synthèse PPAMn°1 - Juin 2013.pdf"http://www.cpparm.org/wp-content/uploads/fiche-filire-ppam-paca-2013.pdf

Sécheresse : une baisse de récolteprévue de -50 %

Les rendements 2016 étaient moins bons qu'en 2015, exceptionnels, mais de-vraient malheureusement être meilleurs que 2017. « Entre sécheresse et gel deprintemps, on aura une grosse baisse de récolte que l'on évalue, selon les secteurs, à environ -50 % », estime Delphine Chaillan, présidente de la fédération des distilleries des AHP. Une sécheresse qui a également mis en difficulté certaines distilleries. Lesquellesmanquaient d'eau pour distiller. « Nous avons donc relancé toute une étude sur laréglementation, indique la présidente. On a organisé des réunions de secteur pourrappeler le règlement à toutes les distilleries et les aider notamment à bien mettreleurs points de prélèvement en conformité afin qu'ils ne prennent pas le risque, ré-glementairement, de manquer d'eau à l'avenir ».

St.M.

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L’ESPACE ALPIN - Vendredi 23 juin 2017 11

PLANTES À PARFUM DOSSIER

Lorsqu'il a décidé de repren-dre l'exploitation familiale,celle-ci ne faisait de lavandin

et de lavande que sur les terresau sec. Les terres irriguées étaientréservées à des cultures céréa-lières et fourragères. Florian Ravela décidé pour sa part de se spé-cialiser. Sur 12 ha, il cultive actuel-lement 4 ha de lavande $ne et8 ha de lavandin. Si le lavandinest majoritairement du Grosso, lalavande $ne se caractérise par lefait qu'il s'agit de semences deferme. « Lorsque j'ai décidé de lesplanter, on m'a dit que ça ne pous-serait pas... », commente avec unsourire ce jeune homme de 36ans reconverti après avoir tra-vaillé comme ingénieur pendant10 ans dans le Jura et qui achèveen ce moment son BPREA àl'ADFPA 05 (Asso-ciation départe-mentale de formation et de per-fectionnement des agriculteurs).A ceci près que la culture a pris, etplutôt bien. Les rendements enlavandin sont de 100 kg/ha lesannées « normales » et la lavandeproduit entre 20 et 25 kg d'huileessentielle par hectare, ce qui esttrès convenable...

Des parcelles irriguéesIl est vrai aussi que les terres surlesquelles la lavande et le lavan-din sont implantées ne sont pascouramment utilisées pour cetype de culture. « D'ordinaire, onexploite des sols plutôt pauvres etau sec, alors que là, nous avons desterres riches et irriguées », soulignele lavandiculteur. Il irrigue tousles 15 jours sur la période de maià juin, puis cesse d'arroser unmois avant la récolte avant l'arro-sage une ou deux fois dès larécolte e<ectuée. Pour l'heure,ses cultures ne sou<rent pas tropdu dépérissement, mais la raisonlui est inconnue. Est-ce la pré-sence des adventices sur lesrangs ? Le fait que les terres utili-

sées aient été longtemps viergesde toute culture de lavande-lavan-din ? En tout état de cause, bienque ne faisant pas partie de la$lière plant sain, il réalise lui-mêmeses plants sous serres équipées de$lets « insect-proof ».

La création d'une marquePour se démarquer, Florian Ravel adécidé de miser sur les signes dequalité et prévoit de convertir l'ex-ploitation en agriculture biolo-gique. Il se confronte d'ailleursd'ores et déjà aux di@cultés inhé-rentes à ce système d'exploitation.« Le problème, c'est le désherbage.J'e)ectue un désherbage mécaniqueinter-rangs et sur les rangs quand lesplants sont jeunes, et je n'utilise lachimie que quand c'est vraiment cri-tique, si bien que sur 12 ha, on n'en atraité qu'un hectare », précise-t-il. Pour valoriser sa production, qu'ildistille dans la Drôme sur les terresnatales de son épouse Lucie, il acréé la marque « Lavanderaie desHautes-Baronnies », sous laquelle ilcommercialise son huile essentielle,mais également les traditionnelssachets de Beurs de lavandin ouencore des bouquets de lavande,en vente directe (dans les o@ces detourisme, à la Maison de l'embru-

nais et à Apiland). Sa productionesr par ailleurs vendue en demi-gros ainsi qu'à des négociants.« On souhaite élargir notre gammede produits en bio », indiqueFlorian, qui entend bien exploiterl'image touristique de laProvence véhiculée par la petiteBeur bleue pour promouvoir sondépartement, tout en proposantun produit par ailleurs béné$quepour la santé. Ce double enjeu ad'ailleurs fait l'objet d'un projetque le jeune couple a présenté auconcours de la Fabrique Avivadans la catégorie « Handicap,santé, alimentation » « Mon idéeest utile car elle permet de proposerdirectement aux consommateursdes produits BIO à base de lavande,aux vertus thérapeutiques recon-nues, tout en relançant une pro-duction agricole en déclin qui pré-sente pourtant un atout importantpour l’activité touristique et écono-mique locale », explique Floriandans la présentation accessibleen ligne de ce projet retenuparmi les 200 $nalistes (toutescatégories confondues). A l'heureoù nous mettons sous presse,nous ignorons encore les nomsdes gagnants qui doit être révélésce mois-ci.

Bien que peu développée par rapport à son homologue bas-alpine, la filièrePAPAM haut-alpine n'est pas pour autant aux abonnés absente. En témoignel'installation de Florian Ravel sur la commune d'Orpierre.

Le 15 juin, le CRIEPPAM et leparc naturel régional duVerdon ont rassemblé une

cinquantaine d'agriculteurs sur lesterres de Jacky Piatti. Ce lavandi-culteur valensolais a en e<et mis àdisposition du centre de recherchedes parcelles sur lesquelles sonte<ectués des essais de comparai-son de 70 clones de lavandin dansle cadre d'un travail de recherchesur la sélection variétale et sur lapratique des couverts végétauxdans les inter-rangs de lavande etde lavandin.« La grosse problématique du lavan-din aujourd'hui, c'est qu'on a 80 %des surfaces avec le même clone, àsavoir le Grosso », explique MarieFontaine, du CRIEPPAM. Les enjeuxsont multiples, l'endiguement dudépérissement étant le premierd'entre eux. « On a besoin de trouver de nou-veaux clones, qui aient au moins lesmêmes caractéristiques en terme derésistance au dépérissement, de ren-dement et de qualité », et en toutcas apportent de la diversité. « Onencourt un trop gros risque sanitaireavec cette homogénéité génétiquequ'il y a sur l'ensemble de la produc-tion ». Or, le lavandin est stérile.Pour retrouver de nouveaux géno-types, trois pistes sont envisagea-bles  : « la première, c'est de faire durepérage d'individus qui ont mutéspontanément, dans les parcelles oule milieu naturel ». Autre solution  :recréer des triploïdes en passantpar la voie tétraploïde. « En recréantdes triploïdes, on recrée de la diver-sité ». Laquelle permettra de trierde nouveaux individus. La troi-sième possibilité, « c'est de repartirdes deux parents naturels, la lavande7ne et la lavande aspic, de les recroi-ser a7n de recouvrer des graines delavandin qui apporteront égalementde la diversité ». Cette dernière voieest cependant trop récente pourque l'on dispose de résultats.

Les couverts végétaux« Les couverts végétaux, c'est quel-que chose de très récent qui neconcerne que quelques produc-teurs pionniers », poursuit MarieFontaine. Une nouveauté à impu-ter, là encore, au dépérissement,bien que cela présente d'autresavantages, notamment en ce quiconcerne la lutte contre l'érosiondes sols. « Des observations ontmontré que des parcelles enherbéesprésentaient moins de symptômesde dépérissement que des parcellesdésherbées ». L'idée associée à l'en-herbement des parcelles est defaire un « écran » de 50 cm mini-mum venant freiner la proliférationdes cicadelles qui se déplacent àune hauteur inférieure la plupartdu temps. « Aujourd'hui, on observedes baisses de symptômes de dépé-

rissement de -50 % sur les parcellesenherbées par rapport aux parcellesdésherbées ». La cause n'est enrevanche pas établie  : cela peutégalement résulter d'un rafraîchis-sement du sol associé aux couvertsvégétaux que n'apprécierait pas lacicadelle. Un apport de la biodiver-sité dans le sol pourrait de mêmeavoir une incidence sur l'insecte.Autrement dit, on ne sait pas pour-quoi, mais ça marche !

Nouveauté : le chasseabeillesQuestion machinisme, le CRIEP-PAM a mis au point plusieurs appa-reils particulièrement intéressants :l'un pour la rentabilité, l'autre pourl’environnement.Le « chasse abeilles », qui vient toutjuste de voir le jour, est comme sonnom l'indique, un dispositif qui apour fonction d'épargner lesabeilles lors de la récolte. Le prin-cipe est simple  : deux tubes mon-tés sur chacun des cueilleurs fontfuir les insectes avant passage dansle rotor. « Le chasse abeilles permetd'éviter d'avaler, ce qui est énorme,50 % des abeilles lors de la récolteavec un dispositif qui est très simpleet peu onéreux. On espère que ça vase développer  : pour quelques cen-taines d'euros, les lavandiculteurssont équipés. Ce serait dommage dene pas le faire », commente MarieFontaine. A l’issue de l’assembléegénérale du CRIEPPAM qui a eulieu le 30 mai dernier à Volx, unepremière série de kits chasse-abeilles a été remise aux produc-teurs présents. Ces kits sont sur-tout intéressant en début derécolte, quand la présence desabeilles est très forte, avec dejeunes abeilles.

L'espieur : gain devolume et d'énergieEn ce qui concerne la rentabilité, leCRIEPPAM a créé, il y a quelquesannées, un espieur.Cette machine a pour vocation depermettre au producteur de récol-ter uniquement les épis, et non lahampe Borale dans son intégralité,a$n de diminuer les volumes àrécolter et, par conséquent, àtransporter et à distiller. Cela per-met d'économiser environ 50 % dupoids total et 30 % de l'énergie à ladistillation. En ce qui concerne laqualité, des analyses chromatogra-phiques ont été réalisées et mon-trent que l'huile essentielle est debonne qualité. Une machine quitend à se développer au point oùle constructeur a son carnet decommandes plein, comme le sou-ligne Marie Fontaine. « Aujourd'hui,c'est la quantité de machines quepeut fabriquer le constructeur qui estlimitante, car c'est vraiment en trainde prendre sur le terrain ».

FOCUSUne filière friande d'innovations

La sauge sclarée est la troisième plante à parfum cultivée après la lavande et le lavandin, elle représente environ 1 000 ha sur lesdépartements des Alpes de Hautes Provence, des Hautes Alpes, du Vaucluse et de la Drôme.

La lavande : un enjeu identitaire et touristique

St.M.

St.M.

St.M.

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Vendredi 23 juin 2017 - L’ESPACE ALPIN12

DOSSIER PLANTES À PARFUM

La coopérative SCA3P (So-ciété coopérative agricoledes plantes à par fum de

Provence) est née en 1979 àSimiane-la-Rotonde. Un tour deforce après les déboires rencon-trés par les producteurs mis à malpar la faillite de la coopérativeprécédente SICALAV. « A la dispa-rition de la SICALAV, dans lesannées 1975, les producteursavaient tellement perdu d'argentqu'ils ne voulaient plus entendreparler de coopération. Quand il s'estrecréé quelque chose, la mayon-naise a été longue à prendre »,raconte le président Jean-MichelCotta. Mais l'enjeu était de taille. « L'idéeétait de redonner du pouvoir auxproducteurs de telle manière qu'ilspuissent lutter contre un système decommercialisation archaïque »,poursuit Jean-Michel Cotta.Dépendance aux courtiers, auxnégociants, « à ce moment-là,c'était vraiment une agriculturesubie. Mon père me racontait que lenégociant arrivait avec la valise debillets et c'est lui qui faisait le prix. Ilsattendaient toujours que le produc-teur soit pris à la gorge pour pren-dre un fût (spécialement à despériodes où les prix étaient telle-ment bas que le producteur ne vou-lait pas vendre) C'est ce que je quali-4e, peut-être durement, d'exploi-tation de l'homme par l'homme »,

tranche le président. Lui-même ena d'ailleurs fait les frais. « Quand jeme suis installé, au début, je vendaisau négoce et j'en ai très vite vu leslimites. Lors de ma deuxième annéed'installation, dans un contexte desurproduction, je me suis retrouvéavec toute mon huile essentielle surles bras. Le courtier local sait trèsbien dans quelle situation tu es et ilte laisse crever de faim. Là, tu com-prends que pour avoir la main, leseul outil adapté est la coopéra-tive ». Le directeur, Michel Krausz, ren-chérit : « Ce qui arrivait aussi c'était

qu'ils prenaient la marchandise endisant  : on te paiera quand onpourra. » Des producteurs captifs,donc, qui n'avaient aucun regardsur le devenir de leur marchan-dise. « C'étaient des entreprises quiavaient noué des liens à l'étrangeret il n'y avait pas de connexion pos-sible. On nous en a raconté desbêtises sur la 9uctuation du dollar.Aujourd’hui, on est sur les marchésinternationaux, et on voit bien queles 9uctuations du dollar n'ontaucune incidence sur les prix devente », raconte encore Jean-Michel Cotta.

Entré à la SCA3P dans les années« 90 » en même temps que sonpère, Jean-Michel Cotta préside lacoopérative depuis quelquesannées : il hésite entre cinq et six.« Depuis que je suis président, lesannées passent très, très vite », sou-rit-il. Autant dire que la coopéra-tive demande du travail. Un travail qui a cependant portéses fruits, notamment depuis l'em-bauche du directeur, qui a contri-bué à faire passer le chi:re d'a:aires de 7 millions d'euros à 12 millions d'euros.

420 tonnes d'huilesessentiellesLes premières collectes représen-taient entre 3 et 10 tonnes. Lacoopérative compte aujourd'hui 230 producteurs situés géogra-phiquement sur le plateauxd'Albion et de Valensole. « L'annéedernière, on a commercialisé 420tonnes d'huiles essentielles delavande, lavandin, sauge sclarée,hysope, immor telle, coriandre,thym », précise Michel Krausz. « Le gros de la croissance s'est faitsur le secteur du plateau deValensole dans les années 2000 aumoment de la mise en place desquotas. On est passé de 180 à 400tonnes. Il a alors fallu agrandir lacapacité de stockage ». Le directeurpoursuit  : « en 2000, il y a eu unerécolte énorme. La coopérative étaitlà, a payé tous ses producteurs et çaa été un élément positif. Là où lenégociant ne passait pas parce qu'ily avait pléthore d'o@re, la coopéra-tive était là et prenait le relais. Ça aété une des réussites de la SCA3P »En fait, insiste Jean-Michel Cotta,« la coopérative, ce n'est pas que lacommercialisation. A la base, lacoopérative était là pour commer-cialiser les huiles essentielles des producteurs et leur assurer ainsiune indépendance. Mais, depuisquelques années, on va beaucoupplus loin dans la démarche. Il y ades problèmes de dépérissement et il nous a semblé important d'ap-porter aux producteurs des alterna-tives ». La diversi<cation en estune, qui a notamment donné lieuà l'embauche d'un technicien, et àl'arrivée de nouvelles culturescomme l'hélichryse (l'immortelle)ou la coriandre, qui n'étaient pascultivées sur le plateau jusqu'ici.La coriandre, notamment, n'estcultivée que pour la deuxièmeannée.Le directeur insiste  : « C'est là oùon voit la di@érence entre coopéra-tive et négociant. Le négociant nepropose jamais de solutions. Il vientsi tu est banquable. Si tu ne l'es pas,

tu ne le vois plus ». La diversi<ca-tion représente en chi:re d'af-faires environ 400 000 euros sur12 millions d'euros. « Mais ce n'estque le début. Ça fait trois ans ».

Un marché fragileEn ce qui concerne la sauge scla-rée, « on a fait un premier pas inté-ressant », avance modestement ledirecteur. « En fait, recti4e le prési-dent, en deux ans, on est passé de 0 à 30 % de la production mon-diale ». En surface, cela représente400 ha, soit 12 tonnes d'huileessentielle. « Mais la prochainerécolte, ce sera 600 ha ». Le marché mondial des huilesessentielles représente 150 000tonnes. Le marché mondial du lavandin,c'est 18  000 ha. «  On fait 360 ton-nes d'huile essentielle pour un mar-ché mondial à 1 200 tonnes. Enlavande, c'est 12 tonnes pour unmarché mondial à 250 tonnes »,indiquent le directeur et le prési-dent. Des volumes modestes, sommetoute. « C'est pour ça qu'il faut tou-jours être très vigilant en matière dedéveloppement, toujours bienappréhender le marché, parce qu'onpeut très vite tout faire basculer. Ona de la diversi4cation sur d'autresproductions encore, mais on y vatout en douceur parce qu'on saitque si on fait planter à nos produc-teurs, par exemple, 50 ha de thym,on casse la production nationale.Pour autant, on ne se coupe pas deces productions-là. Mais on ne peutpas le vulgariser à l'échelle des 200adhérents, parce que là on cassetout », détaille Jean-Michel Cotta.Lui-même produit 50 ha de lavan-din, 4 ha d'immortelle, 20 ha desauge sclarée et 4 ha de coriandre,pour ne parler que des PPAM.

« Sur la corde raide »Au bout du compte, tout irait pourle mieux, n'était cette probléma-tique du dépérissement surlaquelle travaille le CRIEPPAM (lirepage 11) sans avancée pourl'heure satisfaisante. « En terme derentabilité, on est sur la corderaide », estiment le directeur et leprésident. Une situation d'ailleursaggravée par les phénomènes de sécheresse. « L'évolution du cli-mat, assure Michel Krausz, ce n'est pas du on dit. On a eu debonnes récoltes, mais des printempstrès secs. Si bien que malgré lesbonnes récoltes, ce ne sont pas debonnes années parce qu'il y a toutqui crève ». Jean-Michel Cottacon<rme  : « c'est là qu'on voit lalimite des cultures pérennes ».

L'équipe de la SCA3P.

La SCA3P compte 230 adhérents sur le 04. Une coopérative créée afin de permettre aux producteurs de prendre la main sur lacommercialisation de leurs produits, et qui s'attache aujourd'hui à valoriser la diversification.

« La coopérative, ce n'est pas que la commercialisation »

Encore con�dentielle, la culture de la coriandre se rencontre depuis deux ans sur le plateau de Valensole, à l'intiative de la SCA3P.

St.M.

La culture de PAPAM en 2015

Surface (ha)

Rendement(kg essence/ha) AHP Hautes-Alpes PACA

PAPAM 10 145 153 15 077 (15 218 en 2014, dont 10 182 dans le 04 et 158 dans le 05)

dont lavande 710 89 2 68423 12 25

lavandin 8 352 64 11 010108 41 104

autres plantes 1 083 0 1 383aromatiques

Source : Agreste – Memento de la statistique agricole 2016

Les Herbes de Provence en chiffres

100 producteurs localisés en Région PACA et dans la Drôme,

400 hectares de cultures,

150 tonnes de produit séché (thym majoritaire),

50% de la production française qui est exportée, à destination de l’Europe dunord notamment.

500 tonnes, c’est le volume vendu en France d’Herbes de Provence sèches, dont10 % seulement est produit en France. Le reste est importé du Maroc, d’Espagne,d’Albanie et… de Pologne.

Source : agriculture.gouv.fr

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