LA FORCE UTILE

Les Rendez-vous militants

SERVEZ-VOUSModèle de tract :

Législatives

INTERNATIONALla France doit jouer un autrerôle dans le monde lire p. 4

www.pcf.fr

2, place du Colonel-Fabien - Paris 19e - Comité de rédaction: Obey Ament - Gérard Busque - Jacques Chabalier - Patrick Coulon - Patrice Falguier - Cécile Jacquet - Jean-Louis Le Moing -Yann Le Pollotec - Frank Mouly - Nicolas Bescond - Denis Rondepierre - Lydia Samarbakhsh - Gérard Streiff - Directeur: Olivier Dartigolles Tél.: 01404012 09 - Rédaction: Patrice Falguier Tél.: 01404013 59 -Gérard Streiff Tél.: 01404012 41 - Télécopie : 0140401246 - Mèl : [email protected] - Relecture: Jacqueline Lamothe - Maquette: DGC / [email protected]

FÊTES FÉDÉRALES DU PCF1/2/3 juin : Aude

2/3 juin : Haute-Garonne / Tarn-et-Garonne2 juin : Charente-Maritime / Nièvre

Le Front de gauche

LA FORCE UTILEAU CHANGEMENT

��

�� 10

��

��

��

��

�� !�� " �� #�� #�� $��

��

%�� &�'( � �� )�� *�� +,

%�� -��&��-�.!�� /��#�� #��,

%�� #�� 0�� 1("�� #��,

��#��)��#��)��,,

��

2�� #�� )��)� ��3��3� ��

'� � �� 3�� /�� $ � �3�� 2�� ) �� 4�� #�� #�� &�'( �$ �5677 �� $��3� ��#��

��

��8�� 39��3�� :�� ;��)�� $��&��-�.!�

��8��3��3��3�� /��*� 3��3��+� �%�� 8�� 5�� 3��

�� !��"�#�� $%�&��

du 31 mai au 7 juinsemaine nationale d’actions endirection des entreprises avecles dirigeants et candidats du Front de gauche

Des députés sur qui on peut compter

«Donnez une majorité à François Hollande ! » Tel est, en substance, le message quecherche à faire passer le PS dans la perspective des législatives. Si, pour le PCF, lagauche a effectivement besoin d'une majorité, au nom de quoi faudrait-elle qu'elle

soit monocolore ? L'expérience a montré que la gauche est efficace lorsqu'elle est forte detoutes ses composantes. Face aux défis auxquels le pays est confronté, les électeurs degauche n'ont que faire d'une « Assemblée godillot », comme on l'a connu dans le passélorsqu'un parti la dominait. Ce dont ils ont besoin, c'est de députés combatifs, courageux,utiles contre les mauvais coups et pour construire le changement avec eux. � (lire p. 3)

481 - Supplément à l’Humanité du 30 mai 2012 - PAGE I

��

pleintempsParti communiste français

��

collectif national Retraité-e-sTél: 01 40 40 12 78 - [email protected]

��

l ne fait absolument aucun doute que la« bataille des retraites » de 2010, queN.Sarkozy s’est maintes fois réjouid’avoir gagnée, vient de contribuer debelle manière à sa défaite. « Ce n’est pas la

rue qui gouverne », ânonnait Raffarin. Mais un jourvient ou « la rue »vote et elle vient de rappelerqu’on ne bafoue pas impunément la volonté desFrançais qui, à 70%, rejetaient cette réforme. Lesenquêtes d’opinion montrent qu’ils n’ont pas chan-gé d’avis, le futur gouver-nement serait bien inspiréde s’en souvenir.

On notera à cet égardqu’en votant Mélenchonaux environs de 10% –soit 1% de moins que sonétiage national – et àplus de 30% pourF.Hollande, les retraitésd’aujourd’hui méritentmieux que la simpliste réputation de droitequ’on a faite à leurs aînés.Mais Sarkozy battu, il reste la majorité UMP àl’Assemblée nationale. L’enjeu est crucial à doubletitre. À quoi servirait un président de gauche si unemajorité de droite continue de sévir à l’Assembléenationale ? Il serait impossible d’abroger les dispo-sitifs les plus régressifs de l’épisode sarkozien, derevenir à la retraite à 60ans, par exemple. Maispire, ce serait la fuite en avant vers l’austérité, lechômage, la casse des acquis et de nos lois socialesque cinq ans n’ont pas suffit à détruire. Danschaque circonscription, il y a des émules deSarkozy qui ont voté toutes ses lois et sontprêts à continuer. Il faut les battre !

Et ce scrutin comporte un autre enjeu : quelle poli-tique « de gauche » pour les cinq ans à venir ? Lesprécédentes expériences n’ont pas porté tous lesfruits attendus parce que le Parti socialiste, encédant aux pressions des pouvoirs financiers et dupatronat réunis, s’est privé du soutien et de l’inter-vention des travailleurs et de la partie la plus déci-dée du peuple de gauche.

Les mesures prévues par F. Hollande sont encorepour certaines trop timides ou inadaptées, tant enmatière de politique sociale que de ruptures écono-miques sans lesquelles nous n’inverserons pas la

logique destructrice de «leur crise ». C’est manifesteen matière de retraite où le« retour » annoncé de l’ou-verture des droits à 60 ansentérine le recul de civilisa-tion qu’est l’allongementde la durée du travail insti-tuée par son prédécesseur.

Toute l’utilité du vote enfaveur des candidat-e-s du

Front de Gauche réside dans sa capacité à donner àl’Assemblée nationale le nombre pour effacer ladroite et la force pour faire réussir durablement lagauche.

Claude Pondemeranimateur du collectif national Retraité-e-s

I

ArgumentaireLégislatives

Retraités &Législatives

Emploi - Pouvoir d’achat – Retraite - Droits des salariés

Avec le vote Front de GaucheFaisons avancer le changement!

Avec la mise en place du gouvernement des mesures symboliques ont été prises. Retour partiel à la retraite à 60 ans, coup de pouce au Smic, rythmes scolaires. Cela ne fait pas le compte!

La concertation lancée le 29 mai, avec les les organisations syndicales avant la conference sociale de juillet appelle à se mobiliser pour exiger des changements radicaux sur le terrain du social, en particulier sur l'emploi.

Répondre aux attentes sociales.

Les attentes des salariés et de leur famille sont importantes. Emploi, pouvoir d'achat, droits des salariés, retraite, école, logement...l'action du gouvernement doit répondre à ces attentes. La gauche ne peut décevoir et se contenter de mesurettes pour ne pas déplaire aux marchés financiers et au patronat.Il y a besoin d’agir et d’agir vite!

Un moratoire sur tous les licenciements.

Passées sous silence au cours des dernières semaines de campagne de l 'é lect ion présidentielle, les menaces de plans sociaux drastiques se précisent et se multiplient aux quatre coins du pays. 3 000 emplois en ligne de mire à Air France, 3 000 également à PSA-Aulnay, 3 000 encore à Carrefour, 10 000 dans toute la filière de la grande distribution, des milliers encore à Fralib, Nouvelles Frontières, ArcelorMittal, Petroplus, SeaFrance, H2M ex-Québécor, Meryl Fiber, 45000 emplois menacés, c’est une hécatombe qui est en train de se mettre en place.

LOGO FRONT DE GAUCHE

Photos, Noms des candidats de la circonscription

Face à cette réalité il nous paraît inacceptable que le gouvernement assiste impuissant à ces destructions massives de l'emploi industriel français alors que les Français ont exprimé avec force leur volonté de mettre un coup d'arrêt à ce gâchis et que le gouvernement a affiché dans l'intitulé de son ministère l'ambition d'engager le redressement productif du pays.

C'est la raison pour laquelle Pierre Laurent secrétaire national du PCF, le Front de Gauche, et les présidents des groupes parlementaires (Sénateurs et Députés) communistes et Parti de Gauche viennent d’interpeller le premier ministre. Ils lui demandent de mettre en place un moratoire à effet immédiat sur les plans sociaux et licenciements jusqu'à l'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale.

Ils demandent aussi l'inscription en priorité à l'ordre du jour de la rentrée parlementaire d'un débat sur les mesures anti-licenciements dont la proposition de loi contre les licenciements boursiers.

Cette question de l’emploi illustre avec force la nécessité de prendre de véritables mesures pour répondre à la crise et à l’agression des marchés financiers.Cela pose avec force ce que devra faire la gauche pour que notre quotidien change vraiment.

FRONT DES LUTTES

«Il y a un coup à jouer ! » C’est la conviction des mi-litants de la 3e circonscription de Meurthe-et-Mo-selle qui croient dans les chances de leur candidat.

Ils ont pour cela quelques arguments. D’abord la circons-cription n’est plus la même. Redécoupée, elle est au-jourd’hui composée de l’ancienne 7e où le candidat com-muniste a obtenu entre 18 et 22 % aux dernières législa-tives, à laquelle on a ajouté le canton de Briey conservépar le PCF en 2008 avec 59 % des voix. Une circonscrip-tion très ancrée à gauche. Cinq cantons sur sept sont re-présentés auConseil généralpar un élucommuniste.Jean-Luc Mé-lenchon y aréalisé 18,3 %le 22 avril. Enfait, l’électionde juin pro-chain pourraitbien se jouerentre les deuxcandidats degauche. Ladroite, discré-ditée et diviséerisquant d’êtreéliminée ausoir du 1er tour. Une confrontation qui ne déplait pas autandem du Front de gauche composé de Serge De Carli(maire et conseiller général de Saint-Martin) et d’AndréCorzani (maire et conseiller général de Jœuf ). Deux élusappréciés dans le Pays-haut pour leur combativité contreles mauvais coups et leur expérience au service de l’intérêtgénéral. Ils n’ont en effet pas attendu la campagne électo-rale pour s’emparer des dossiers des transfrontaliers ou de« l’après-mine » et pour être de tous les combats pourl’emploi, la santé ou l’école. Avant même l’élection deFrançois Hollande, Serge De Carli interpellait par cour-rier le futur Président de la République sur la situation del’hôpital de Mont-Saint-Martin. Depuis 1981 la circons-cription est représentée à l’Assemblée nationale par undéputé socialiste, exception faite de la période

2002/2007. Il est temps, pour les candidats du Front degauche, que les électeurs en tirent le bilan, pour leur vie,pour la circonscription et au-delà pour le devenir de la ré-gion.

Une campagne dynamique et ambitieuse

Engagés dans la campagne depuis maintenant plusieursmois, Serge De Carli et André Corzani y croient. Ils s’ap-puient pour cela sur les messages de soutien qu’ils reçoi-

vent de lapart d’élec-teurs etd’élus pasforcément deleur bord po-litique.Certes, latâche estardue maispas hors deportée. Aussipas un journe passe sansque se tien-nent une ouplusieurs ini-tiatives. De

Mont-Saint-Martin à Jœuf, pas une commune, pas une entreprise, pasun lieu de vie n’est laissé de côté. Partout, des équipes demilitants s’activent pour distribuer, coller, mais surtoutrecueillir et faire remonter vers les candidats les attentesdes électeurs. Dans les prochains jours plusieurs assem-blées thématiques sont prévues, sur la santé, la jeunesseet, le 30 mai, un meeting avec Pierre Laurent et des re-présentants du Front de gauche est organisé à Audun-le-Roman. Une campagne offensive à la mesure de l’enjeu,à savoir redonner un député communiste aux habitantsdu Pays-haut.�

3e circonscription de Meurthe-et-Moselle(Audun-le-Roman / Herserange / Longwy / Longuyon /Mont-Saint-Martin / Villerupt / Briey / Jœuf

A notre portée

En 2007, les électeurs avaient élu quatre députés dedroite et trois du PS pour les représenter à l’Assembléenationale. Au regard des résultats de la présidentielle leschoses pourraient s’inverser le 17 juin, avec pourquoipas quelques surprises. C’est notamment le cas à Touloù Nadine Morano, la pasionaria du sarkozysme, estsous la menace d’une triangulaire qui pourrait la mettreen danger au second tour. Pour Patrick Hatzig, secré-taire de la fédération communiste, « tout doit être faitpour battre les Morano, Rosso-Debord et consorts le 17juin. Ils méritent d’autant plus d’être sanctionnés qu’ils ontdéfendu bec et ongles la politique de Nicolas Sarkozy, n’hé-sitant pas à de nombreuses reprises à fouler aux pieds les va-leurs de la droite républicaine. » Il est temps, selon lui,que la Meurthe-et-Moselle « cette terre de gauche » re-trouve son identité. Une identité faite de résistance, desolidarité et de combat pour le progrès social. C’est toutle sens de la campagne que mènent les militants com-munistes pour faire progresser le score du Front degauche dans le département, et pourquoi pas l’emporterdans la 3e circonscription. C’est l’autre enjeu de ce scru-tin.

Conforter et consolider les 12 %de Jean-Luc Mélenchon

Pour cela, le Front de gauche a fait le choix d’une cam-pagne collective, jouant sur la diversité de ses compo-santes - trois candidats sont issus du PCF, un du PG, unde la GU, et dans la 4e c’est un « non encarté » qui porte

ses couleurs. Il s’appuie aussi sur l’expé-rience et la notoriété de ses élus, c’est

le cas dans la 3e circonscription avecle tandem De Carli/Corzani (lire

ci-dessous). Il a aussi fait le choixd’un vrai renouvellement

comme dans la 4e circonscrip-tion avec la candidature de

Claude Blaque, ancienconseiller général socia-

liste passé au Front degauche. Dans la 5e

où Annie

>> 2012 / EN CAMPAGNE

481 - Supplément à l’Humanité du 30 mai 2012 - PAGE II

points de rencontres sur les marchés, devant les écoles, lesgares... avec une attention particulière en direction dumonde du travail. Outre les initiatives devant les entre-prises, des rencontres sont aussi organisées avec les repré-sentants des organisations syndicales comme aux Brasse-ries de Champigneulles, aux Fonderies de Pont-à-Mous-son/Saint-Gobain ou encore avec les cheminots.L’objectif ? Poursuivre le dialogue entamé à la présiden-tielle et aider à l’expression des exigences que sont endroit d’attendre les salariés dans le cadre d’une majoritéde gauche à l’Assemblée nationale. Un mois pour menerla campagne, c’est court, mais les candidats n’ont pas at-tendu le 6 mai pour se lancer dans la bataille. Ils peuventaussi compter sur un réseau de militants et d’élus in-fluents dans tout le département.�

Patrice Falguier

Meurthe-et-Moselle

Redonner son identité à cette terre de gauche

Le Front de gauche en ordre de marche

Le département de Meurthe-et-Moselleva-t-il basculer à gauche ? C’est un desenjeux des élections législatives de juinprochain.

Levy-Cyferman, avocate connue pour ses combats en fa-veur des droits humains affronte Nadine Morano etdans la 6e avec Julie Meunier, une jeune étudiante en so-ciologie. Divers par leur parcours politique, leur originesociale et leur expérience, tous et toutes ont en communde porter les valeurs de l’humain d’abord défendues parJean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Valeurs qu’ilsfont vivre ici, autour des questions récurrentes de l’em-ploi, la reconquête industrielle et ce qui en découle, no-tamment en matière de services publics et d’infrastruc-tures.

Une attention particulièreau monde du travail

Poursuivant la démarche de la présidentielle, c’est auplus près des habitants et de leurs préoccupations qu’ilsmènent campagne. Beaucoup de porte-à-porte, de

Les candidat-e-s du Front de gauche1re circ. : Mathieu Potrowski (GU)2e circ. : Pierre Hanegreefs (PG)3e circ. : Serge De Carli (PCF)4e circ. : Blaque Claude (FG, non encarté)5e circ. : Annie Levi-Cyferman (PCF)6e circ. : Julie Meunier (PCF)

La « croissance », quiétait considérée il y aencore quelques mois

comme un gros mot, est enpasse de devenir l’expres-sion à la mode. Elle est au-jourd’hui à la une de l’ac-tualité. Pourtant, qu’on serappelle ce qu’en disaientles gouvernements - dedroite comme de gauche -,les organismes internatio-naux et les inévitables « ex-perts ». Tous expli-quaient que la relance étaitimpossible tant que la dettepublique n’est pas résorbée.Dans ce combat, lesagences de notation te-naient même le haut dupavé pour dicter aux Étatsleur politique, et un méca-nisme européen était mis enplace pour punir les « mau-

vais élèves ». Seul commeforce politique, le PCF audépart puis le Front degauche ont osé avancerl’idée que l’austérité n’étaitpas le remède à la crise.Une prise de position jugéecomme hérétique par les te-nants du libéralisme. LeFront de gauche était défi-nitivement classé comme« hors jeu », « anti-euro-péen », voire « populiste ».Loin d’être intimidé parcette déferlante idéolo-gique, ses représentants sesont appliqués, meetingaprès meeting, à montreren quoi la relance de l’éco-nomie était nécessaire etpossible. Qu’elle passait parune relance sociale effective,une autre utilisation de l’ar-gent, du crédit et par voie

de conséquence par uneprofonde réforme de la fis-calité et du système ban-caire. Une démarche péda-gogique qui a fait son che-min, et cela d’autant plusqu’elle rencontrait l’expé-rience des peuples enFrance et en Europe. Cha-cun, y compris les gouver-nements européens, mesu-rant que la situation n’estplus tenable. D’où cetteconversion à la croissance.

La croissance pourquoi et pour qui ?

Mais le débat n’est pas clospour autant car encore faut-il s’entendre sur le type decroissance et les moyens del’impulser. Le débat reste

ouvert entre la gauche et ladroite et au sein même dela gauche. La croissancepour la croissance, au ser-vice de l’accumulation ducapital ou une croissancesociale et écologique au ser-vice du développement hu-main et des territoires ? Laquestion mérite d’être poséeau moment où les électeurss’apprêtent à élire leurs re-présentants à l’Assembléenationale. Lorsque les can-didats du Front de gauchefont de la revalorisation dessalaires et des prestationssociales un axe essentiel deleur campagne, ils ne sontpas « hors jeu ». Aucontraire, ils sont en pleindans le débat sur le type decroissance et les moyens dela construire. Idem

lorsqu’ils agissent pour lasauvegarde et la créationd’emplois, le développe-ment des services publics, laplanification écologique oules droits nouveaux dans lesentreprises. Préconiser ungrand pôle public bancaireet une réforme du statut dela BCE, n’est-ce pas en faitdonner une réelle crédibi-lité à l’idée même de la re-lance ? De la même ma-nière, il ne peut y avoir derelance de l’économie sansl’abandon pur et simple duPacte budgétaire européencar, avec lui, c’est la souve-raineté des peuples à déci-der de leur avenir qui est re-mise en cause.�

Patrice Falguier

COMMENT CARACTÉRISER LE CLIMAT POLITIQUE, PRÈS D’UNMOIS APRÈS LA DÉFAITE DE LA DROITE ?

JACQUES CHABALIER : Il y a d’abord une grande satisfaction, un soulage-ment devant le départ de Nicolas Sarkozy et le sentiment, en mêmetemps que la mobilisation est nécessaire en vue des législatives, à la foispour prolonger le combat contre la droite et l’extrême droite, faire ensorte que la majorité UMP à l’Assemblée disparaisse, et pour qu’une ma-jorité de gauche se mette en place, au sein de laquelle le groupe Front degauche serait renforcé, avec de nombreux députés communistes, de façonà s’assurer que le changement rentre réellement dans la vie et que les loisqui seront votées répondent aux aspirations de nos concitoyens.

TELLE SERA L’EFFICACITÉ DU VOTE POUR LES CANDIDATS DUFRONT DE GAUCHE ?

J. C. : Oui, avec eux on s’assure qu’il y aura des lois qui s’attaqueront réso-lument aux grands problèmes, des lois utiles pour le changement. Cetteefficacité, on peut la démontrer à partir de chaque élément de la vie quo-tidienne, à partir de chaque événement politique. Je prends l’exemple deslicenciements boursiers qui s’intensifient aujourd’hui. Les grands groupesveulent profiter de cette période où il n’y a pas encore de majorité à l’As-semblée pour imposer le maximum de licenciements. Pierre Laurent, Ni-cole Borvo et Roland Muzeau, pour la direction du Parti et les groupesparlementaires, viennent de s’adresser à Jean-Marc Ayrault pour deman-der à la fois un moratoire sur les licenciements dans l’attente de la miseen place d’une majorité de gauche et pour proposer également que soitdébattue, dès les premiers jours de cette nouvelle majorité, la propositionde loi que nous avions défendue au Sénat interdisant ces licenciementsboursiers. Il y a là urgence. Voter pour les candidats du Front de gaucheaux législatives, ce sera justement l’occasion d’appuyer cette proposition,cette démarche. On ne peut qu’inviter tous nos candidats à se saisir de

cette exigence auprès de nos concitoyens. Je pourrais prendre bien d’au-tres exemples ; on peut faire la même démonstration sur la question desretraites, des salaires, le Smic à 1 700 euros... Telle est l’efficacité au-jourd’hui, pour la réussite de la gauche, du vote pour nos candidats, àpartir de ce qu’ils portent dans leur programme « L’humain d’abord ».

OÙ EN EST LA MOBILISATION ?J. C. : Malgré un peu de fatigue, bien naturelle, car la

campagne jusqu’à présent a été longue, les militants savent bien que pourles prochaines deux ou trois semaines à venir, chaque jour va compter ; onsent dans le pays, dans les fédérations cette mobilisation qui se poursuit,cette envie d’aboutir à un groupe renforcé du Front de gauche. La mobi-lisation militante qu’on avait notée lors de la présidentielle, cetteconfiance dans les actes militants se poursuivent et, jusqu’au dernier mo-ment, il faut être présents auprès de nos concitoyens. On avait initié du-rant la présidentielle des formes nouvelles de débat et d’initiative poli-tique. Je pense en particulier aux assemblées citoyennes qui ont vu de trèsnombreuses personnes renouer avec la politique. Il faut reprendre, conti-nuer les contacts avec ces gens-là ; on avait recueilli de nombreusesadresses mail, de nombreux liens avec des citoyens qui nous ont dit êtredisposés à participer à notre campagne. Il faut ouvrir, élargir au maxi-mum nos relations avec eux, ce sont autant de possibilités de dialogues àintensifier autour de nos candidats. La clé du succès, elle est là. Notam-ment pour les militants du PCF qui sont souvent maîtres d’œuvre. LePCF sort renforcé de cette période, de très nombreuses adhésions ont étéréalisées pendant la présidentielle. La campagne des législatives peut êtreaussi l’occasion d’en réaliser de nouvelle. C’est à la fois le gage d’un suc-cès aux législatives et une bonne façon de préparer l’avenir et les suites duFront de gauche dans la nouvelle période politique.�

Propos recueillis par Gérard Streiff

Déclarations complètessur Internetwww.pcf.frwww.groupe-crc.orgwww.groupe-communiste.assemblee-nationale.fr

481 - Supplément à l’Humanité du 30 mai 2012 - PAGE II I

PSA/AulnayNon contente de faire peserdes menaces sur l’avenir de3500 salariés et celui del’avenir industriel de notrepays, la direction choisit lebâton pour diviser les salariéset étouffer leur mouvementcontre la fermeture de leurusine. Marie-George Buffet

Copé/TaubiraEn articulant sur la garde desSceaux sa parade nuptiale endirection de l’électorat deMarine Le Pen, la droitefrançaise montre son vrai vi-sage. Elle est prise en flagrantdélit de racisme et de miso-gynie. Ian Brossat

QuébecLa mobilisation civile et po-litique de grande ampleurmontre les limites atteintespar des pratiques gouverne-mentales et des politiquesmarquées par l’autoritarismeet par l’arrogance du pou-voir, par la corruption, lemépris des attentes popu-laires et de l‘intérêt public.Le PCF réaffirme sa solida-rité avec le peuple du Qué-bec, avec la jeunesse et lesétudiants. PCF

Saccage du local duPCF à Issy (92)Loin de céder à cette tentatived’intimidation, nous ne lais-serons pas un pouce de terrainà l’extrême droite, à Issy-les-Moulineaux comme ailleurs.

Pierre LaurentFralib A. Montebourg a annoncé lareprise des discussions entre legroupe Unilever et les salariés.C'est une première très bonnenouvelle pour les salariés deFralib. Un premier pas versune victoire. Nous nous félici-tons que la gauche intervienneet puisse pousser à la sauve-garde des emplois. Pour au-tant, la loi doit bel et bien ren-dre impossible ce type de situa-tion. Hier encore, avecN.Borvo Cohen-Seat etR.Muzeau, j'ai fait part demon inquiétude au PremierMinistre quant à la multiplica-tion des plans sociaux danstout le pays et la nécessité pourle gouvernement de s'engagersur des mesures anti-licencie-ments ainsi que sur l'adoptiond'un moratoire sur les planssociaux. Le gouvernement nepeut pas se contenter d'êtrerassurant. Cette bataille est unebataille qu'il faut mener contrela finance et le Front de gauches'engage à la mener...

Pierre Laurent

L’INTERVIEW PARTI PRIS

Législatives

La mobilisation se poursuitLe climat politique dans le pays, l’enjeu des législatives pour la gauche et le Front degauche, la mobilisation militante, autant de questions évoquées par Jacques Chabalier,membre de l’Exécutif national, en charge des secteurs Vie militante, vie du Parti.

ÇA COCOGITE

La croissance,une idée qui fait son chemin

L’AIR DU TEMPS

Plus consanguin,tu meursLe printemps n’est pas que la saison des amours, c’est

aussi l’époque de nomination dans les conseils d’ad-ministration des grands groupes capitalistes. Nos

bourgeois se sont faits, très courtoisement, tirer l’oreilleces derniers temps, lors de colloques et autres séminaires,pour leur « gouvernance » très fermée des sociétés. Ils ontfait mine d’entendre, ont coopté quelques femmes parexemple, leurs femmes le plus souvent, et le résultat, auvu des dernières études, c’est que le clan dirigeant duCAC 40 est plus consanguin que jamais. Les mêmeshommes (et maintenant les quelques femmes) se retrou-vent partout. Un administrateur de société cotée sur deuxdétient trois mandats ou plus, un record en Europe.Exemples : Michel Pébereau, président d’honneur deBNP Paribas, est administrateur chez AXA, Bolloré,EADS, Pargesa, Saint-Gobain, Total. Amaury de Seze, dufonds d’investissement PAI, siège à Bruxelles Lambert,Carrefour, Marcel Dassault, Imerys, Publicis, Suez Envi-ronnement, Thales. Georges Chodron de Courcel, DG deParibas, est à Alstom, Bouygues, Bruxelles Lambert, La-gardère, Nexans, Scor. C’est consanguinité et homogé-néité à tous les étages : « En France on est les champions dela financiarisation des conseils, note l’Institut Alphavalue,les administrateurs sont de plus en plus de purs financiers ».Richards et cumulards, même combat !�

Gérard Streiff

VIE DU PARTI

Que se passe-t-ilà Romans ?En deux mois, la section de Romans

(Drôme) a recueilli dix adhésions dont lamoitié le 1er Mai à l'occasion d'un pot or-

ganisé par le PCF. Parmi ces nouveaux adhé-rents, plutôt jeunes, quatre sont des femmes.Ouvriers dans l’industrie métallurgique oudans la filière nucléaire, enseignants, artisteou animateur socioculturel, ils sont représen-tatifs de l’électorat qui s’est retrouvé dans lacandidature de Jean-Luc Mélenchon et lespropositions du Front de gauche. Deux sontd’origine maghrébine, très implantés dans lequartier de la Monnaie. Enfin, plusieurs d’en-tre eux ont une expérience syndicale affir-mée. De quoi redonner un sérieux coup defouet à l'activité, d'autant que depuis 18mois, c’est pas moins de 16 adhésions qui ontété réalisées, soit un quart des effectifs de lasection. Pour ses dirigeants, ce regain d'inté-rêt pour le PCF est dû à la dynamique de lacampagne nationale du Front de gauche maisaussi au rôle reconnu du PCF sur le terrain. Acela s'ajoute un besoin « nouveau » de poli-tique, notamment chez des syndicalistes quiaspirent à donner force politique à leur enga-gement. Forts de ces premiers résultats, lesmilitants de Romans ont décidé de s'engagerplus résolument dans le renforcement de leurparti en posant plus systématiquement laquestion de l'adhésion.� P. F.

481 - Supplément à l’Humanité du 30 mai 2012 - PAGE IV

PLANÈTE

Ce que devrait être un rôlede la France dans le monde

Il n’y a pas d’état de grâcepour François Hollande :les attentes populaires, les

nécessités de réponses à lacrise, les urgences en Franceet en Europe sont fortes et leséchéances immédiates.Il en est ainsi y compris dansle domaine de la politique in-ternationale. A peine élu, lenouveau Président a dû parti-ciper à un G8 et à un som-met de l’OTAN dans uncontexte de vives tensions in-ternationales et de risques sé-rieux avec l’ensemble descrises au Moyen-Orient, enAsie et en Afrique sahélienne.Le contexte est lourd.Pour ses premiers pas, F. Hol-lande a choisi la continuitéavec la politique précédente,y compris sur l’OTAN etmême pour l’installationd’un bouclier antimissile enEurope. Un instrument decourse aux armements poten-tiellement très déstabilisateurpour la sécurité internatio-nale.L. Fabius a parlé d’un « sansfaute ». Obama y a mis dusien pour que les choses sepassent bien… Comme s’ilsuffisait d’assurer correcte-ment sa place dans les céna-cles des « grands » et despuissants de ce monde. La si-tuation internationale est au-trement exigeante.En dehors du Front degauche et notamment duPCF (voir la conférence depresse de Pierre Laurent surles questions internationales

le 12 avril) les enjeux de l’in-ternational furent marginali-sés dans le débat politique dela campagne présidentielle.Alimentant ainsi l’idée d’unconsensus droite/gauche dansce domaine. Mais commentpourrait-on justifier un telconsensus dans un telcontexte ?Nous vivons en effet une pé-riode cruciale de l’histoire dumonde et des relations inter-nationales : une fuite en avantdans l’austérité et un ultrali-béralisme destructeur ; desimpasses économiques et fi-nancières qui se traduisent encrises politiques inquiétantes ;une construction européennedont les logiques s’effon-drent. Sur le plan géopoli-tique, des guerres et des stra-tégies de domination qui ontproduit des désastres hu-mains et sociaux, des déstabi-lisations régionales majeures.C’est un échec historique despolitiques conduites. Il estdonc indispensable d’être à lahauteur de cet énorme défid’alternative. Il nous appar-tient de nourrir le débat et demener la bataille politique etidéologique sur le besoind’un nouvel ordre internatio-nal, sur le sens et les contenusd’une telle vision d’avenir,sur les choix de politique in-ternationale de la France afinde montrer ce que pourraitêtre (parce que c’est possible)et ce que devrait être (parceque c’est nécessaire) un toutautre rôle de la France dans le

monde.Sortir d’Afghanistan, parexemple, est une bonnechose. Mais il faut le fairecomplètement et traiter au-trement une issue véritableau conflit avec une recons-truction du pays dans tous lesdomaines. L’avenir de l’Af-ghanistan passe par un enga-gement multilatéral sousl’égide de l’ONU. Uneconférence internationale se-rait nécessaire, avec l’implica-tion des pays de la régionpour contribuer aux condi-tions de la sécurité de façondurable. Difficile à réaliser ?Oui, à l’évidence. Mais c’estprécisément parce qu’on a re-fusé ce type de solution pourprivilégier les intérêts straté-giques de quelques grandespuissances, que les chosessont devenues si difficiles...Parce que la stratégie deguerre a mené dans une im-passe et un échec patent. Lacrise afghane démontre qu’iln’y a pas d’issue sans unchangement véritable de po-litique.

Un tel changementpourrait, pour commencer,s’appuyer sur troisgrandes orientations

Premièrement, une transfor-mation radicale de la concep-tion de la coopération et dudéveloppement fondée sur lesbesoins des peuples : en finiravec la Françafrique, ses ré-seaux, ses mécanismes de do-mination et d’exploitation,ses bases militaires. Le Frontde gauche, dans cet esprit, apublié un programme com-plet durant la campagne.Cela doit s’accompagnerd’une refondation de la poli-tique euro-méditerranéennemais aussi du rapport entrel’UE et les pays d’Afrique,des Caraïbes et du Pacifique.Deuxièmement, une valorisa-tion prioritaire systématiquedu rôle et des compétencesde l’ONU et du système desNations unies : faire du mul-

tilatéralisme et de la respon-sabilité collective – dans uncadre légitime parce qu’uni-versel – la pierre angulairedes relations internationales.Ce qui signifie une mise encause directe des institutionsinternationales actuelles (G8,G20, FMI, OMC, Banquemondiale…) dans leur fonc-tionnement ou dans leurexistence même. On nechange rien si on ne changepas les cadres de décision. LaFrance devrait aussi rééquili-brer et élargir l’éventail de sespartenaires aux émergents etaux pays du Sud plus généra-lement.Troisièmement, la mise enœuvre d’une stratégie fran-çaise indépendante pour lasécurité internationale, fon-dée sur le désarmement, no-tamment nucléaire, et le rè-glement politique desconflits. Les enjeux de lapaix, du droit, de la démo-cratie, de la souveraineté sontétroitement mêlés et les ques-tions de Palestine, Syrie, Iran,Kurdistan sont elles-mêmesliées. Une approche qui privi-légie la négociation et le droitdoit s’imposer. La dissolutionde l’OTAN, cadre d’organisa-tion néo-impérialiste des po-litiques de puissances, pourune conception de la sécu-rité, fondée sur la préventionet le développement danstoutes ses dimensions, doitêtre mise à l’ordre du jour.La période que nous vivonsappelle de grands change-ments. La France peut jouerun vrai rôle positif. Son poidsn’est pas la seule résultantecombinée de ses affaiblisse-ments et de ses capacités : ilest aussi fonction de la naturedes choix effectués et des am-bitions formulées. On ap-pelle ça être à l’initiative.�

Jacques FathResponsable des relations

internationales

�Je verse :………………… euros

Nom: .......................................Prénom:...............................

Adresse : .................................................................................

Ville ..........................................Code postal ............................

Chèque à l’ordre de “ANF PCF”2 place du Colonel-Fabien • 75167 Paris Cedex 19

www.pcf.fr/souscrireSi vous êtes imposable vous pouvez déduire 66 % de ce montant.

SOUSCRIPTION

Documents

LA FORCE UTILE