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LA GENÈSE DE L'UNIVERS ET DE LA FOI

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Une approche des onze premiers chapitres de la Bible, dans un style vivant, accessible à chaque lecteur, où l'auteur nous fait découvrir des enseignements riches et pratiques. - 214 pages, Impression à la demande

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John H. Alexander

LA GENÈSEde l'univers et de la foi

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Table des matières

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1. Au commencement Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . 11Genèse 1:1

2. Genèse 1, sur plan scientifique . . . . . . . . . . . . 23

3. Genèse 1, sur le plan de la vie chrétienne . . . . 39

4. Genèse 1, sur le plan prophétique . . . . . . . . . 49

5. Le deuxième récit de la création . . . . . . . . . . . 61Genèse 2

6. A l’écoute du serpent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Genèse 3

7. A l’écoute de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81Genèse 3

8. Drame de la jalousie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97Genèse 4-5

9. L’époque de Noé et la nôtre . . . . . . . . . . . . . . 113Genèse 6

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10. Noé, précurseur de la foi . . . . . . . . . . . . . . . . 131Genèse 6

11. L’arche de Noé, préfiguration de l’Eglise de Jésus-Christ . . . . . . . . . . . . . . . 147Genèse 6

12. La plus grande tempête de l’histoire . . . . . . . . 169Genèse 7-8

13. La sortie de l’arche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183Genèse 8-9

14. Sur les rives de l’Euphrate :De la Genèse à l’Apocalypse . . . . . . . . . . . . . 199Genèse 9-11

La Genèse de l'univers et de la foi6

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1Au commencement DieuGenèse 1:1

1. «Au commencement» la Trinité divineAvant que le temps jaillisse de l’éternité, que le créé surgis-se de l’incréé et que l’infini ne libère la moindre fraction dufini, Dieu est.Dieu, en hébreu Elohim, un nom qui, dans la langue originel-le de l’Ancien Testament comporte une particularité inaccep-table pour nos esprits cartésiens – mais incontournable pourle traducteur – puisqu’il apparaît toujours au pluriel tout enexigeant consécutivement un verbe conjugué au singulier.D’où l’apparition inattendue dans le texte sacré d’une alter-nance de singulier et de pluriel qui n’a pu que subsister jusquedans nos versions modernes, et dont l’ordre divin «Faisonsl’homme à notre image» est l’une des expressions caractéris-tiques1. Mais, comme le répètent les linguistes dont nous nesommes pas, l’hébreu ne se traduit pas, il s’explique ! Or cet-te explication confond notre esprit de croyant et le pousse àl’adoration, puisque ce pluriel Elohim réunit sous cet uniquevocable Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit, les

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1 Genèse 1:26-27 ; voir aussi Genèse 3:22 ; 11:7 ; Esaïe 6:8

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trois personnes de la trinité divine agissant déjà de concertlors de l’engendrement des mondes.

Dieu ne se fera connaître que sous son nom Elohim dans lepremier chapitre de la Genèse. Celui de Yahvé (l’Eternel)2n’apparaît qu’en Genèse 2, et comme cette désignationimplique alliance et fidélité, elle revêtira tout son sens dèsl’apparition de l’homme sur la Planète bleue. En effet, queserait l’homme, que saurait-il, que pourrait-il, sans laconstance et la fidélité indéfectibles de son Créateur ?D’ailleurs, ne sont-elles pas, elles aussi, l’expression del’amour de Dieu le Père, incarné en Dieu le Fils, et manifes-té par l’action de Dieu le Saint-Esprit ?

2. «Avant» le commencement, Dieu«Au commencement Dieu» implique à l’évidence que, domi-nant la genèse de l’univers, il y a Dieu. Ainsi, alors quecieux et terre n’avaient pas encore surgi du vide, Jésus-Christ, la Parole éternelle incarnée et deuxième Personnede la Trinité divine, agissait avec le Père dans la puissancede l’Esprit, sans lesquels il n’y aurait eu ni temps, ni cos-mos... ni vie sur notre terre ! Or, n’est-ce pas à cette éterni-té passée que se réfère le prologue de l’Evangile selonJean, en évoquant Dieu le Fils ? «Au commencement étaitla Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole étaitDieu. Elle était au commencement avec Dieu. Touteschoses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’aété fait sans elle»3.

Déjà dans l’Ancien Testament, Salomon affirmait la pré-

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2 Genèse 2:5, plus 6498 fois dans l’Ancien Testament3 Jean 1:1-3

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existence du Fils par rapport à la création, lorsqu’il l’assimi-lait à la sagesse personnifiée :

«Avant que les montagnes soient affermies,Avant que les collines existent, je fus enfantée ;Il n’avait encore fait ni la terre, ni les campagnes,Ni le premier atome de la poussière du monde.Lorsqu’il disposa les cieux, j’étais là ;Lorsqu’il traça un cercle à la surface de l’abîme,Lorsqu’il fixa les nuages en haut...Et que les sources de l’abîme jaillirent avec force,Lorsqu’il donna une limite à la mer,Pour que les eaux n’en franchissent pas les bords,Lorsqu’il posa les fondements de la terre,J’étais à l’oeuvre auprès de lui,Et je faisais tous les jours ses délices,Jouant sans cesse en sa présence,Jouant sur le globe de sa terre»4.

Avant que n’existe aucun atome de la poussière du monde,Jésus-Christ, le Fils de Dieu, la Sagesse personnifiée, «joua»donc sur le globe de notre planète, précédant ainsi nuées,sources ou amas d’eaux, car il est de toute éternité.

Par ailleurs, aucun savant ne saura jamais dater cette pério-de inconnue d’éternité. Aucun calendrier humain ne pourrajamais la contenir. Très sobrement, le texte déclare: «Aucommencement Dieu créa les cieux et la terre»5, autrementdit les cieux d’abord et la terre ensuite. Or, une telleconception était tout à fait inadmissible aux générations quieurent en main les premiers manuscrits bibliques, car à leurconnaissance la terre, solidement établie bien avant les

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4 Proverbes 8:25-31 ; cf. Colossiens 1:175 Genèse 1:1

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galaxies, ne pouvait être que le centre du monde. Dessiècles d’observations astronomiques devaient pourtantdonner raison à Moïse, l’auteur de la Genèse, et avec lui, àtous les écrivains sacrés.

Or ces cieux, cette terre, n’ont pas été formés et façonnés àpartir de matière, quelle qu’elle fût. Ils ont été créés par lapuissance, la sagesse et l’intelligence de Dieu. Dans leursacceptions contemporaines, le verbe «créer» ou le substantif«créateur» s’écartent résolument de leur étymologie bibliqueoriginelle. Alors que notre société se targue de créationsartistiques ou médiatiques, et que l’on s’incline bien basdevant le génie créateur de sculpteurs, peintres ou chan-sonniers, il importe de retrouver le sens originel de ce verbe«créer» qui, selon le texte sacré, implique une action dontseul Dieu est capable : «faire avec rien, tirer du néant».Lorsque l’homme prétend créer, de fait il réalise travaux etproduits à partir de matériaux existants mis au service del’habileté et du savoir reçus de Dieu. L’Eternel seul estCréateur dans toute l’acception du terme, car seul il peutordonner que les mondes soient, et faire ainsi apparaîtretout un univers qui n’existait pas la seconde précédente !

Selon Genèse 1, l’univers s’est constitué à la seule paroledu Tout-Puissant. Tant et si bien que la notion de créer faitbarrage à celle d’évoluer : Il peut y avoir évolution suite àun acte créateur de Dieu, lorsqu’il y a adaptation àl’époque ou au milieu; mais il ne peut y avoir évolution enlieu et place de cet acte créateur6 . Or, comme le premierchapitre de la Genèse stipule trois actes créateurs souve-rains – à l’origine de la matière, de la vie animale et de la

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C’est la raison pour laquelle certaines des manipulations génétiquessur les plantes, les animaux et a fortiori sur l’être humain, sont desten tatives par lesquelles l’homme cherche à se substituer au Créateur.

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vie humaine7 –, il ne saurait y avoir évolution entre lamatière et la plante, entre les organismes primaires dotésd’un système respiratoire et ceux qui se meuvent, pasdavantage qu’entre le singe le mieux organisé et l’homme.Et pour mettre en garde les savants de l’ère finissante, letexte sacré use à trois reprises du verbe «créer» lorsqu’ils’agit de l’homme, le prince de la création !

3. Au commencement : en lieu et place deDieu, la Raison et la Science ?

L’Homo Sapiens – c’est-à-dire l’homme doté de conscienceet d’intelligence – n’a jamais admis l’acte souverain du Dieucréateur à l’origine de l’univers. Pour expliquer la genèsedes mondes, Sumériens, Babyloniens, Egyptiens, Etrusquesou Grecs se sont référés à certaines traditions millénairesqu’ils transformèrent en récits mythologiques invraisem-blables ; puis les grands penseurs grecs ou latins ont adoptéun concept panthéiste où la nature divinisée fut renduecapable de s’enfanter elle-même et de s’adapter au milieuambiant, au gré des bouleversements climatiques. Unconcept qui ressurgira avec force plus tard au siècle desLumières : Quand Napoléon s’étonna de l’absence d’unemention du «Grand Architecte» dans le traité de Mécaniquecéleste rédigé par Simon de Laplace, le savant lui répondit :«La déesse Raison a déjà remplacé Dieu». A sa suite,innombrables furent ceux qui s’affranchirent de la tutelledivine et expliquèrent l’univers par de séduisantes hypo-thèses anti-bibliques, qui étaient toutefois dénuées d’un fon-dement réellement scientifique.Dans son ouvrage L’Origine des Espèces (1859) – cette

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7 Genèse 1:1,21,27

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charte du transformisme – Charles Darwin employa plus de800 fois l’allégation on peut bien supposer que... Nousnous étonnons qu’une théorie si mal cimentée – c’est lemoins qu’on puisse dire – soit devenue pour des décenniesle cheval de bataille de la déesse Science. Même l’infirma-tion par les faits observés et démontrés aujourd’hui n’a pasencore réussi à désarçonner cette théorie aux bases scienti-fiques chancelantes. Cependant, la prétendue Science del’évolution a été indubitablement remise en question parl’évolution de la Science, si bien que même dans ses déve-loppements audacieux les plus récents, le transformisme deDarwin est un dogme auquel beaucoup de ses prêtres necroient plus. En connaîtra-t-on jamais les flétrissures sur lesesprits des étudiants ou professeurs, obligés, dans nos Etatslaïcs, de suivre et de penser un enseignement obligatoiredans lequel subsiste le darwinisme, même s’il est dépassé ?

Au sein d’un marasme croissant, plusieurs grands penseursont cherché à se ressaisir. Mais le doute a paralysé leursdémarches. Ainsi le biologiste Jean Rostand (1894-1977)qui confessa : «Moins on croit en Dieu, plus on comprendque d’autres y croient»8. De son côté, Pierre Paul Grassé enarrive au constat suivant : «L’ultra-darwinisme actuel, quiprétend à la certitude, en impose aux biologistes incomplé-tement informés, les fourvoie et leur inspire des interpréta-tions erronées»9.

Néanmoins, privés des lumières de l’Ecriture sainte par unethéologie vidée de sa substance parce que neutralisée par lacritique biblique, les chercheurs les plus sincères reconnais-sent leur désarroi devant la vague de fond de l’incrédulité

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8 Jean Rostand : Inquiétudes d’un biologiste, Stock 1967, p.139 Pierre Paul Grassé : L’évolution du vivant, Albin Michel 1973,

p.20-21

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qui submerge le monde depuis un siècle. Par la théorie del’évolution – entre autres – Satan, l’adversaire de Dieu, aévacué des esprits de plusieurs générations d’hommes et defemmes la foi au Dieu créateur, suscitant par ce biais unesociété déchristianisée. Un terreau favorable à l’éclosion del’agnosticisme, de l’athéisme, du marxisme, du matérialis-me et de toutes les hérésies – religions orientales, scientolo-gie, Nouvel-Age ou autres séductions – mais favorables éga-lement à l’essor de toutes les révoltes... et de tous les déses-poirs.

Et malgré son désespoir, ou justement à cause de lui, le bio-chimiste Jacques Monod, dans son ouvrage retentissant Lehasard et la nécessité qui fit le tour de la planète dans lesannées 70, reconnaissait : «Il y a chez l’homme l’exigenced’une explication, une angoisse qui nous contraint à cher-cher le sens de l’existence»10. Et qui aujourd’hui se réfère àJacques Monod ?

Le théologien Francis Schaeffer en arriva, de son côté, à ceconstat : «La méconnaissance ou la négation du caractère«créé» des choses est à l’origine du profond désarroi del’homme moderne. Si nous cessons d’envisager la créationcomme une réalité historique, nous aboutissons à ce queSimone Weil11 appelle «l’incréé». Ce terme ne désigne pasun non-être, mais une réalité surgie de nulle part, absolu-ment autonome, insondable, étrangère autant qu’étrange.Si nous rejetons le concept de création, le sens et les caté-gories ne peuvent résulter que d’un «saut» dans l’irrationnel,avec ou sans drogues. Ainsi le désespoir de l’hommemoderne provient-il essentiellement de ce qu’il a perdu la

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10 Jacques Monod : Le hasard et la nécessité, Le Seuil 1970, p.18311 Simone Weil : Philosophe française 1909-1943

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notion du créé, qui permet de définir tout ce qui est, àl’exception du Dieu personnel et éternel»12.

4. Au commencement : Par la Raison et par la Science, Dieu !

Comme le disait déjà Louis Pasteur «Un peu de scienceéloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène». Uneconstatation, faite à la fin des années 1980, le démontrebien : «Avec hargne, les hommes de science ont déclarésuccessivement qu’il n’y avait point de Dieu, qu’un hasardaveugle régissait la nature, et que l’humanité était vide desens. Enfin vinrent les théories suicidaires de Monod, le der-nier des Anciens... Mais la Science a progressé, en dépitdes savants parfois. Les cosmologistes nous ont révélél’existence d’un commencement, ce que toutes les religionsont toujours dit. Les biogénéticiens ont démontré que la vien’aurait pas pu ne pas paraître et qu’elle ne devait rien auhasard»13.

L’une des sommités de la recherche astronomique en notrefin de siècle, le professeur Trinh Xuan Thuan, écrivait : «Apremière vue, la physique contemporaine semble avoiraboli la nécessité de Dieu... Cependant, la science n’estd’aucune utilité quand il est question de foi... Pour ma partje suis prêt à parier sur l’existence d’un être suprême.Parier sur le hasard implique le non-sens, le désespoir. Lescris de détresse d’un Monod ou d’un Weinberg en sont bien

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12 Dr Francis A. Schaeffer : La Genèse, berceau de l’histoire, La Maison de la Bible 1972, p.27

13 Rémy Chauvin : Dieu des étoiles, Dieu des fourmis, Le Pré aux Clercs 1988, p.245

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la preuve. Alors pourquoi ne pas parier plutôt sur le sens etl’espérance»14 ?

Notre fin de siècle est une époque de marasme et de désar-roi. Mais un trait de lumière en perce les sombres nuages,car toujours plus nombreux sont les Prix Nobel, les savantsde toute discipline, les philosophes même, qui parient sur leCréateur. L’écrivain catholique Maurice Clavel a eu ce mot :«Dieu, le grand refoulé de notre culture, revient». Une opi-nion que partagent nombre de scientifiques, souvent àl’étonnement des journalistes, contraints ces dernièresannées de suivre le mouvement. Et s’il y avait un grandingénieur ? titrait un hebdommadaire renommé, suivi dansla même période par deux autres périodiques à fort tirages,titrant respectivement Dieu et le Big Bang et Dieu revienttrès fort, ou encore cette autre revue qui leur faisait écho :Dieu et la science se retrouvent.

De toute évidence, nous vivons une époque passionnanteoù les adorateurs de la déesse Raison ne reconnaissent passeulement leurs échecs dans leurs multiples tentativesd’écarter Dieu, mais voudraient comme faire amendehonorable en réintroduisant le concept de la foi dans l’ana-lyse scientifique de la destinée humaine ! Souscriraient-ilsenfin au point de vue de Blaise Pascal, vieux de trois siècles:«C’est le coeur qui sent Dieu et non la raison... Voilà cequ’est la foi : Dieu sensible au coeur, non à la raison. La foine pourra jamais faire sa preuve, et n’aura pas à la faire,car il ne peut y avoir de preuve contre la foi»15.Que de savants, plus humbles que leurs prédécesseurs sur

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14 Trinh Xuan Thuan : La mélodie secrète, Fayard 1988, p.31015 Blaise Pascal : Pensées, Editions Rencontres No 278

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les voies du savoir, se font très modestes devant les mys-tères qui leur échappent et invitent leurs lecteurs à recon-naître la signature de Dieu dans la création. L’un d’eux,Hubert Reeves, pourrait être leur porte-parole : «C’estquand on s’interroge sur le sens de la réalité que l’idée deDieu revient»16.

Dans l’introduction à son livre Le savant et la foi, l’histo-rien français Jean Delumeau constate : «Plus elle progresse,plus la science s’invite elle-même à la modestie». Puis il ras-semble divers témoignages d’hommes de science, citantnotamment Jean Dorst, de l’Académie des Sciences :«Rien, dans l’état actuel de la biologie, ne permettra d’infir-mer l’existence d’une volonté suprême qui nous dépasseentièrement... Je suis convaincu au plus profond de moi-même qu’aucune certitude scientifique ne viendra jamais àl’encontre de la foi». L’auteur laisse également la parole àcette équipe de bio-physiciens, placée sous la direction deDominique Gresillon : «Nous avons envie de nous faireentendre, de montrer que, non seulement la foi et la scien-ce ne sont pas incompatibles, mais que, bien plus, c’estnotre foi qui a pu nous pousser vers l’activité scientifique»17.

Un constat que Jean Guitton, ce philosophe catholiquenonagénaire, exprime à sa manière : «Je ne mets en jeuque la raison. J’ose affirmer à mon tour : J’ai rencontréDieu... je l’ai vu... il était là, devant moi, merveille d’harmo-nie, d’ordre suprême, embrasant le tourbillon des atomescomme celui des galaxies, illuminant la nuit de la matièrecomme celle du cosmos. Le vieux conflit entre le croyant et

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16 Hubert Reeves : Le monde selon Reeves, in l’Expressdu 1 XI 1990

17 Jean Delumeau : Le savant et la foi, Flammarion 1989, p.10,16,58

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le savant est désormais dépassé. Le temps est venu pourune rencontre entre les savants et les théologiens, laconnaissance et la foi»18.

Durant plus d’un siècle, la Science a joué toutes ses cartespour éliminer Dieu de la genèse des mondes ; aujourd’huiun mouvement de balancier s’observe et ne peut que réjouirle chrétien. Car Dieu est devenu indispensable pour tenterune explication raisonnable, tant des origines de l’Universque de celle de l’homme.

Examinons donc en toute objectivité comment la Sciencevient à la rencontre de la foi historique inspirée par la SolaScriptura dans l’interprétation du premier chapitre de laGenèse. Car «c’est par la foi que nous reconnaissons quel’univers a été formé par la parole de Dieu, en sorte que cequ’on voit n’a pas été fait de choses visibles»19 .

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18 Jean Guitton : Dieu qui est-il ? in Paris-Match du 29 VIII 9119 Hébreux 11:3