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La grammaire renouvelée En juillet 1995, avec son programme révisé pour l’enseignement au primaire, le ministère de l’Éducation (MEQ) changeait l’approche de l’enseignement de la grammaire sans toutefois modifier les contenus grammaticaux. Par la suite, le MEQ optait pour une rénovation majeure de l’enseignement et de l’apprentissage de la grammaire. Le récent programme de français (Programme de formation de l’école québécoise, 2001) appuie cette volonté de renouveler l’enseignement grammatical. La raison de ce changement La grammaire traditionnelle : de type prescriptif, est essentiellement morphologique, c’est-à-dire qu’elle s’intéresse aux accords de genre et de nombre, aux terminaisons verbales, etc., bref, à l'orthographe grammaticale et d'usage; elle conçoit la langue comme un code fait de contraintes figées; elle s'attache aux difficultés de la langue en termes d'exception; elle mise sur la mémorisation des règles et sur des exercices mécaniques qui sont censés déclencher, au moment venu, l’application de la règle par l’élève. Mais, il se passe tout à fait le contraire. La connaissance des règles n’entraîne pas automatiquement leur application, leur transfert. La grammaire renouvelée : de type descriptif et explicatif, permet une prise de conscience des mécanismes langagiers déjà maîtrisés par l’élève; elle conçoit la langue comme étant un système hautement organisé en sous- systèmes qui relèvent de la grammaire de la phrase (syntaxe et orthographe grammaticale) et de la grammaire du texte (cohérence, lexique, etc.) dont on peut observer, décrire et comprendre les grandes régularités; d'un point de vue syntaxique, cette grammaire s’intéresse à la construction de la phrase et aux relations que les groupes qui la forment entretiennent entre eux; c’est par la manipulation, la transformation des phrases et par l’observation même du fonctionnement de la langue que les groupes et leur fonction seront découverts et analysés. Ceci permet d’augmenter les capacités d’analyse et d’autocorrection des élèves. La grammaire traditionnelle déroute, inquiète, décourage les élèves tandis que la grammaire renouvelée cherche à construire des compétences, une pratique consciente de la langue par l’observation, la description et la compréhension de son fonctionnement. Tout en mettant l’accent sur les apprentissages langagiers et l’appropriation de savoir-faire en contextes variés, elle valorise également les savoirs sur la langue et les textes. La nouvelle terminologie 1

La Grammaire Renouvelee

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Grammaire francaise

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Page 1: La Grammaire Renouvelee

La grammaire renouvelée

En juillet 1995, avec son programme révisé pour l’enseignement au primaire, le ministère de l’Éducation (MEQ) changeait l’approche de l’enseignement de la grammaire sans toutefois modifier les contenus grammaticaux. Par la suite, le MEQ optait pour une rénovation majeure de l’enseignement et de l’apprentissage de la grammaire. Le récent programme de français (Programme de formation de l’école québécoise, 2001) appuie cette volonté de renouveler l’enseignement grammatical.

La raison de ce changement

La grammaire traditionnelle :

de type prescriptif, est essentiellement morphologique, c’est-à-dire qu’elle s’intéresse aux accords de genre et de nombre, aux terminaisons verbales, etc., bref, à l'orthographe grammaticale et d'usage;

elle conçoit la langue comme un code fait de contraintes figées; elle s'attache aux difficultés de la langue en termes d'exception; elle mise sur la mémorisation des règles et sur des exercices mécaniques qui sont

censés déclencher, au moment venu, l’application de la règle par l’élève. Mais, il se passe tout à fait le contraire. La connaissance des règles n’entraîne pas automatiquement leur application, leur transfert.

La grammaire renouvelée :

de type descriptif et explicatif, permet une prise de conscience des mécanismes langagiers déjà maîtrisés par l’élève;

elle conçoit la langue comme étant un système hautement organisé en sous-systèmes qui relèvent de la grammaire de la phrase (syntaxe et orthographe grammaticale) et de la grammaire du texte (cohérence, lexique, etc.) dont on peut observer, décrire et comprendre les grandes régularités;

d'un point de vue syntaxique, cette grammaire s’intéresse à la construction de la phrase et aux relations que les groupes qui la forment entretiennent entre eux;

c’est par la manipulation, la transformation des phrases et par l’observation même du fonctionnement de la langue que les groupes et leur fonction seront découverts et analysés. Ceci permet d’augmenter les capacités d’analyse et d’autocorrection des élèves.

La grammaire traditionnelle déroute, inquiète, décourage les élèves tandis que la grammaire renouvelée cherche à construire des compétences, une pratique consciente de la langue par l’observation, la description et la compréhension de son fonctionnement. Tout en mettant l’accent sur les apprentissages langagiers et l’appropriation de savoir-faire en contextes variés, elle valorise également les savoirs sur la langue et les textes.

La nouvelle terminologie

Les classes de mots

Terminologie nouvelle Terminologie traditionnelle

1. l’adjectif qualifiant (une force animale)    l’adjectif classifiant (le règne animal)

1. l’adjectif qualificatif

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Page 2: La Grammaire Renouvelee

2. l’adverbe 2. l’adverbe

3. la conjonction (coordonnants et subordonnants) 3. la conjonction (de coordination et de subordination)

4. le déterminant défini    le déterminant indéfini    le déterminant partitif    le déterminant possessif    le déterminant démonstratif    le déterminant relatif    le déterminant interrogatif    le déterminant exclamatif    le déterminant numéral (et négatif)

4. l’article défini    l’article (et l’adjectif) indéfini    l’article partitif    l’adjectif possessif    l’adjectif démonstratif    l’adjectif relatif    l’adjectif interrogatif    l’adjectif exclamatif    l’adjectif numéral

5. le nom (propre, commun) 5. le nom (propre, commun)

6. la préposition 6. la préposition

7. le pronom 7. le pronom

8. le verbe 8. le verbe

Les fonctions grammaticales

Terminologie nouvelle Terminologie traditionnelle

le sujet le sujet

le prédicat le prédicat

le complément direct (CD)le complément indirect (CI) 4

le complément d’agentle complément du verbe impersonnel

le complément d’objet directle complément d’objet indirectle complément d’agent(le sujet réel)

l’attribut du sujetl’attribut du complément direct 1  2

l’attribut du sujetl’attribut du complément d’objet

le complément de phrase 3  5 le complément circonstanciel (en gros)

le complément du nom l’épithètel’appositionle complément déterminatif

le complément du pronom le déterminant du pronom

le complément de l’adjectifle complément de l’adverbele complément du présentatif

le complément de l’adjectifle complément de l’adverbele complément du présentatif

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le modificateur (l’adverbe complément de l’adjectif, du verbe ou de l’adverbe; le complément circonstanciel de manière)

le coordonnantle subordonnant

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La phrase de base

A. ObservationVoici quatre phrases :P1À l’automne, les oies blanches font une halte à Montmagny.P2Les oies blanches ne passent pas l’hiver au Québec.P3L’oie, qui est un grand oiseau palmipède au plumage blanc ou gris, appartient aussi à une espèce domestiquée.P4Entendez-vous le voilier d’outardes qui survole la batture?

Laquelle est une phrase de base?Seule la P1 est conforme au modèle de base.Les autres ne le sont pas. Pourquoi? Ce sont des phrases qui ont subi une transformation.La P2 est transformée à la forme négative.La P3 est une phrase transformée, car elle est devenue complexe avec l’enchâssement d’une subordonnée relative (qui est un grand oiseau palmipède au plumage blanc ou gris).La P4 est devenue une phrase de type interrogatif.

B. DéfinitionLa phrase de base est un modèle abstrait dont la structure comprend les deux constituants obligatoires1, le GNs et le GV (dans cet ordre) auxquels peuvent s’ajouter un ou plusieurs constituants facultatifs et mobiles, les groupes compléments de phrase2.Elle est également de base parce qu’elle n’a subi aucune transformation de type ou de forme. Elle est donc de type déclaratif et de formes positive, active, personnelle et neutre3.

C. UtilitéLa phrase de base est l’outil par excellence de la grammaire syntaxique. Sa structure sert de référence pour analyser la grande majorité des phrases. C’est à partir de ce modèle théorique que l’enseignant pourra notamment apprendre aux élèves à analyser les constituants de la phrase grâce aux manipulations syntaxiques, à complexifier les phrases par transformation de type ou de forme, à enrichir leurs phrases, etc.

1Les constituants obligatoires du modèle de base

La phrase de base contient deux groupes obligatoires : Le groupe du nom qui remplit la fonction du sujet (GNs).

et Le groupe du verbe (GV) qui remplit la fonction de prédicat.

GNs GVLes feuilles d’érable se parent de couleurs lumineuses.

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Pourquoi ces deux constituants sont-ils obligatoires?Réponse : Aucun groupe ne peut former une phrase à lui seul avec unité de sens.Les feuilles d’érable. (Ce n’est pas une phrase.)A mordu le facteur. (Ce n’est pas une phrase.)

Ils sont obligatoires parce qu’ils ne sont pas effaçables.

2La phrase de base est également composée d’un ou plusieurs constituants facultatifs et

mobiles dont la fonction est d’être complément de phrase (GcP).

GNs GV GcP

Les feuilles d’érable se parent de couleurs lumineuses à chaque automne.

Le groupe complément de phrase a les caractéristiques suivantes :

1. Il est effaçable.

Les feuilles d’érable se parent de couleurs lumineuses.

La phrase a encore du sens quand on l’enlève.

2. Il est déplaçable.

À chaque automne, les feuilles d’érable se parent de couleurs lumineuses.

La phrase a encore du sens quand on le déplace avant le GNs ou entre le GNs et le prédicat.

3La phrase de base est de type déclaratif et de formes positive, active, personnelle et neutre.

- type déclaratif : par opposition à une phrase de type interrogatif, impératif ou exclamatif :

Jacques, mon frère cadet, adore la randonnée en forêt. (type déclaratif)Pourquoi, Jacques, mon frère cadet, adore-t-il la randonnée en forêt? (type interrogatif)Comme Jacques adore la randonnée en forêt! (type exclamatif)Va faire de la randonnée en forêt. (type impératif)

- forme positive : par opposition à la forme négative :

Jacques, mon frère cadet, adore la randonnée en forêt. (forme positive)Jacques, mon frère cadet, ne déteste pas la randonnée en forêt. (forme négative)

- forme active : par opposition à la forme passive :

Jacques, mon frère cadet, adore la randonnée en forêt. (forme active)La randonnée en forêt est une activité adorée par mon frère. (forme passive)

- forme personnelle : par opposition à la forme impersonnelle :

Jacques, mon frère cadet, adore la randonnée en forêt. (forme personnelle)Il est important de faire de la randonnée en forêt. (forme impersonnelle)

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- forme neutre : par opposition à la forme emphatique :

Jacques, mon frère cadet, adore la randonnée en forêt. (forme neutre)Jacques adore ça la randonnée en forêt. (forme emphatique)C’est Jacques, mon frère cadet, qui adore la randonnée en forêt. (forme emphatique)Jacques, lui, adore la randonnée en forêt. (forme emphatique)

Des histoires de chats

Parmi les phrases suivantes, identifiez celles qui sont des phrases de base. Justifiez pourquoi les autres n’en sont pas.

1. Depuis une semaine, Maximine, une véritable chatte de ruelle, a complètement disparu.

2. Le fils de mon voisin, lui, l’aurait vue, hier matin.3. Depuis toujours, ma chatte, friande de nourriture sèche, adore aussi les olives.4. Le miaulement des chats Siamois n’est pas très agréable à l’oreille.5. Quand Rébecca promène son Danois, ma chatte se cache sous la galerie.6. Hier, en plein après-midi, le chaton trop aventureux a été mordu.7. Je l’ai aussitôt amené chez le vétérinaire qui habite tout près.8. Il est arrivé un accident à mon chat préféré.9. Regarde ce magnifique chat angora qui dort au soleil.10. Gripoil, grosse boule de poils, a été donné en cadeau par ma sœur.

Réponses :

1. Depuis une semaine, Maximine, une véritable chatte de ruelle, a complètement disparu. Phrase de base

2. Le fils de mon voisin, lui, l’aurait vue, hier matin. Phrase emphatique

3. Depuis toujours, ma chatte, friande de nourriture sèche, adore aussi les olives. Phrase de base

4. Le miaulement des chats Siamois n’est pas très agréable à l’oreille. Phrase négative

5. Quand Rébecca promène son Danois, ma chatte se cache sous la galerie. Phrase complexe avec une subordonnée circonstancielle de temps

6. Hier, en plein après-midi, le chaton trop aventureux a été mordu. Phrase passive

7. Je l’ai aussitôt amené chez le vétérinaire qui habite tout près. Phrase complexe avec une subordonnée relative

8. Il est arrivé un accident à mon chat préféré. Phrase impersonnelle

9. Regarde ce magnifique chat angora qui dort au soleil. Phrase impérative

10. Gripoil, grosse boule de poils, a été donné en cadeau par ma sœur. Phrase passive

Les phrases 1 et 3 sont des phrases de base.

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Les manipulations linguistiques

La langue se déroule à la fois selon l’axe des rapports syntagmatiques, c’est-à-dire l’axe de succession des unités

linguistiques (groupes formant une unité dans l’organisation hiérarchique de la phrase)

Exemple : groupe nominal sujet [GNs], groupe verbal [GV], groupe complément de phrase [GcP], mais aussi, à un autre niveau, groupe adjectival [GAdj], groupe préprositionnel [GPrép], GN, etc.

1er niveau : les constituants de la phraseCet automne, les premiers flocons de neige        GcP                           GNsont hâtivement couvert d’un linceul tout blanc les sentiers forestiers.                                                GV 2e niveau : les groupes syntaxiquesles premiers flocons de neige                                     GPrép d’un linceul tout blanc           GPrép

les sentiers forestiers           GN

Cet automne        GN

d’un linceul tout blanc                       GAdj

les sentiers forestiers                       GAdj

l’axe des rapports paradigmatiques, c’est-à-dire l’axe de substitution des mots. En effet, chaque terme fait l’objet d’un choix exclusif de la part du locuteur; il est donc substituable, situé en un même point de la chaîne parlée.

Exemples :    La neige tombe sur les arbres.Les flocons volettent sur la forêt endormie.

L’existence de ces deux axes permet d’effectuer certaines manipulations, c’est-à-dire certaines modifications qu’on impose à un mot, à un groupe de mots ou à une phrase pour en faire émerger sa ou ses caractéristiques surtout syntaxiques. L’axe syntagmatique,

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horizontal, est celui sur lequel s’effectuent l’addition, l’effacement ou la soustraction et le déplacement. L’axe paradigmatique, vertical, est celui sur lequel s’effectue une seule manipulation; le remplacement ou la substitution.

Les manipulations linguistiques sont à la fois des procédés qui permettent de découvrir le fonctionnement de la langue et des moyens de vérification des connaissances grammaticales. C’est pourquoi elles s’avèrent des outils stratégiques pour l’apprentissage de la grammaire.

A) L’additionL’addition consiste à ajouter des compléments ou des expansions à l’intérieur d’une phrase ou d’un groupe de mots pour en explorer les possibilités d’enrichissement.

L’addition permet ainsi d’ajouter un ou des groupes compléments de phrase aux constituants obligatoires de la phrase de base, précisant entre autres les circonstances de lieu ou de temps.

Les flocons tombent dru. Depuis l’aube, les flocons tombent dru sur la ville endormie.

L’addition permet de transformer une phrase de base en phrase complexe en ajoutant une subordonnée relative pour caractériser un objet.

Les flocons, qui ressemblent à de gros papillons blancs, tombent dru sur la ville endormie.

B) L’effacement ou la soustractionL’effacement ou la soustraction dans une phrase ou un groupe de mots consiste à supprimer un ou plusieurs éléments sans que la phrase ou le groupe deviennent incorrects d’un point de vue grammatical (syntaxiquement et sémantiquement parlant). La soustraction est utilisée pour trois raisons principales :

Distinguer les éléments obligatoires des éléments facultatifs. Ce qui ne peut s’effacer est essentiel à la phrase ou au groupe. Ainsi, dans la phrase suivante, ce qui est entre crochets est facultatif, le reste est obligatoire :[Depuis quelques jours], la gelée [blanche] couvre les pelouses [du quartier où j’habite].Il s’agit de compléments ou d’expansions. La phrase minimale serait donc :La gelée couvre les pelouses.

Identifier différentes fonctions syntaxiques. Le groupe du nom sujet (GNs) et l’attribut du sujet sont ineffaçables sinon la phrase devient agrammaticale.La gelée blanche couvre les pelouses du quartier.              ?            couvre les pelouses du quartier.

Les pelouses du quartier semblent givrées.Les pelouses du quartier semblent      ?

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Les groupes complément du nom ou complément de phrase (GcP) sont effaçables.Cet hiver, les nouvelles raquettes, qui sont à la fois légères et résistantes, font fureur.Les raquettes font fureur.

Cet hiver : complément de phraseNouvelles : complément du nomQui sont à la fois légères et résistantes : complément du nom

Trouver les éléments qui déterminent un accord.Par exemple, pour trouver l’accord du verbe avec le sujet, il faut d'abord repérer les constituants obligatoires de la phrase (GNs et GV). Pour ce, il est parfois nécessaire de retrouver la phrase minimale pour faire apparaître dans le GNs ce qui détermine l’accord.La dernière sortie [de ski de fond] [à laquelle j’ai participé la semaine dernière avec des amis] était plutôt réussie.La sortie était réussie.

C) Le déplacementLe déplacement est une opération qui consiste à changer de position un groupe de mots ou un mot à l’intérieur d’une phrase, entre autres, pour distinguer le complément du verbe du complément de phrase.Le complément du verbe ne se déplace pas à moins de le pronominaliser ou de le reprendre.

Je déplore [que le jour tombe si vite].[Que le jour tombe si vite], je déplore. La phrase est agrammaticale[Que le jour tombe si vite], je [ le] déplore.

Par contre, le complément de phrase est toujours déplaçable.[Quand l’hiver arrive], je déplore que le jour tombe si vite. Je déplore que le jour tombe si vite, [quand l’hiver arrive].

D) Le remplacement ou la substitutionLe remplacement ou la substitution est une opération syntaxique qui consiste à remplacer un mot ou un groupe de mots par un autre mot ou un groupe de mots. La substitution est utilisée pour quatre raisons principales :

Délimiter les frontières d’un groupe.Pour identifier les limites d’un groupe, on le remplace par un autre groupe ou par un mot. Ceci démontre bien qu’un groupe forme un tout.

[Ce fameux automne où il a fait si beau], nous avons eu droit à deux étés des Indiens. [Cet automne], nous avons eu droit à deux étés des Indiens.

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Cette opération de substitution est fort utile pour délimiter le GNs, qu’on remplace par un pronom. On le pronominalise.

[L’été des Indiens, qui est une véritable féerie de couleurs], nous redonne un regain d’énergie avant d’entamer l’hiver.[Il] nous redonne un regain d’énergie avant d’entamer l’hiver.

Trouver à quelle classe appartient un mot.Pour savoir à quelle classe appartient tel mot ou tel groupe de mots, on le remplace par un autre mot dont on connaît déjà la classe. Il en va ainsi pour les déterminants complexes moins familiers aux élèves.

[Une foule de] découvertes ont été réalisées sur les mammifères marins. [Des] découvertes ont été réalisées sur les mammifères marins.

Vérifier les accords dans le GN ou les accords entre le sujet et le verbe.Il est pertinent de vérifier l’accord entre le déterminant, le nom et l’adjectif, en remplaçant le nom par un autre d’un genre ou d’un nombre différent.

[Les feuilles jaunies] forment un tapis somptueux. [Le feuillage jauni] forme un tapis somptueux.

On peut également vérifier l’accord entre le sujet et le verbe, en changeant le sujet en nombre, ce qui fait varier la terminaison du verbe.

À cause du vent, [les feuilles d’arbre] jonchèrent le sol. À cause du vent, [la feuille d’arbre] joncha le sol.

Identifier la fonction d’un groupe.La substitution d’un groupe du nom par un pronom permet d’identifier les fonctions : sujet, attribut du sujet, complément direct et complément indirect du verbe. Ce groupe est dit pronominalisable.

- Sujet[Le récit que je suis en train d’écrire] se déroule en Alaska. [Il] se déroule en Alaska.

- Attribut du sujetDans le jardin, le tilleul semble [très malade]. Dans le jardin, le tilleul [le] semble.

- Complément direct du verbe (CD)Au printemps, nous scierons [le tilleul qui est malade].Au printemps, nous [le] scierons.

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- Complément indirect du verbe (CI)J’écris une lettre [à ma marraine].Je [lui] écris une lettre.

Les transformations

1. En quoi consiste la transformation de forme d’une phrase?Cette opération syntaxique consiste à transformer une phrase de forme positive en forme négative, une phrase active en une phrase de forme passive, une phrase neutre en une phrase de forme emphatique ou une phrase de forme personnelle en une phrase impersonnelle.

Voici la phrase de base suivante :Cet hiver, mon ami Alban achètera des raquettes. On peut la transformer : - de la forme positive à la forme négative : Cet hiver, mon ami Alban n’achètera point de raquettes.- de la forme active à la forme passive : Cet hiver, des raquettes seront achetées par mon ami Alban. - de la forme neutre à la forme emphatique : Ce sont des raquettes que mon ami Alban achètera, cet hiver. [l’emphase est mise sur les raquettes; c’est une construction syntaxique] ou C’est cet hiver que mon ami Alban achètera des raquettes. [l’emphase est mise sur cet hiver] - de la forme personnelle à la forme impersonnelle : Il a été acheté des raquettes, cet hiver. 2. En quoi consiste la transformation du type d’une phrase?La transformation de type consiste à transformer une phrase de type déclaratif en une phrase de type interrogatif, de type impératif ou de type exclamatif.

À partir de cette phrase :Nous réaliserons un voyage inoubliable sur le Nil.On peut la transformer :- en type interrogatif : Quand réaliserons-nous ce voyage inoubliable sur le Nil? - en type impératif : Réalisons un voyage inoubliable sur le Nil. - en type exclamatif : Quel voyage inoubliable nous réaliserons sur le Nil!

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