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Cours TES2 - Histoire – La confrontation Est-Ouest de 1947 au milieu des années 70. 2011 - 2012 LA GUERRE FROIDE (1947-1975) Plan du cours I. La guerre entre les deux Grands aux idéologies opposées (1945-1947). A) L’année 1947 : l’année de la rupture. B) Deux idéologies que tout oppose. 1) La GF commence par être une guerre de propagande. 2) Deux modèles universalistes mais opposés. II – La formation de deux blocs antagonistes (1947-1962). A) Crises et tensions de la guerre froide 1947-1955. 1) La guerre froide commence en Europe. 2) L'expansion du communisme en Asie et la guerre de Corée 3) Bilan en 1955 : Les alliances militaires et économiques des deux blocs. B) Le “choix” entre deux modèles. 1) Mythes et réalités du modèle soviétique. 2) Le modèle américain, triomphe du libéralisme. D) La stabilisation difficile des relations Est-Ouest (1955-1962) 1) Une période éphémère de dégel (1955 – 1960) 2) Les dernières grandes crises (1961 - 1962) III - La détente (1962-1975) A) Les origines de la détente. 1) . Une nouvelle situation nucléaire. 2) Les deux grands contestés dans leur bloc. 3) Le Tiers-monde tenté par le "non-alignement". B) Les aspects de la Détente : le condominium et ses règles communes. 1) Le besoin de limiter les armements nucléaires. 2) Le respect de certaines règles dans le déroulement des conflits. 3) La portée de la Détente est très variable. La plupart des ouvrages sont disponibles au CDI du lycée : Bibliographie : (voir aussi page 80 du manuel) La guerre froide : - André Fontaine, La tache rouge – Le roman de la guerre froide , De la Martinière, 2004 (Cote CDI 940 :327.54 FON) - André Fontaine, Histoire de la guerre froide 1945-1967 (Tomes I et II), 1965 et 1967, Points Seuil histoire. - André Fontaine, Histoire de la Détente, 1962-1981 , Points Seuil histoire. - Freedman L., La guerre froide , 1945-1989 , Autrement, 2004. - B. Droz, A. Rowley, Histoire générale du XXe s. , (4 tomes) Paris, point seuil, 1986 - E.J. Hobsbawm, L’âge des extrêmes, histoire du court XXe siècle , Paris, Complexe-Le Monde diplomatique, 1999 - GREENE, G., Le troisième homme , Livre de Poche : roman d'espionnage sur la guerre froide à Vienne à la fin des années 1940 - LE CARRE, J., L'Espion qui venait du froid , Folio n° 414 : roman d'espionnage Le modèle américain : - José Feron-Romano, Martin Luther King, la force des mots , Hachette, 1993. - John Howard Griffin, Dans la peau d'un noir , Gallimard, 1976 - Coll. Folio. - Romain GARY Chien blanc - M. Ellis, Toi l'Indien de la cité , Hachette, 1995 - Coll. Poche jeunesse. - CAMUS Albert Les deux mondes Le modèle soviétique : - Revue L’Histoire N°273, « Staline, les derniers jours d’un tyran ». - Jan Valtin, Sans patrie, ni frontière , Paris, Babel, 1997 - Courtois Stéphane, Le livre noir du communisme , Robert Laffont. - A. Soljenitsyne, le premier Cercle , Robert Laffont, 1968. - Furet François, Le passé d’une illusion , Robert Laffont, 1991. Le blog : http://hoibianterminales.over-blog.com/ Page 1

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Cours TES2 - Histoire – La confrontation Est-Ouest de 1947 au milieu des années 70. 2011 - 2012

LA GUERRE FROIDE (1947-1975)

Plan du cours I. La guerre entre les deux Grands aux idéologies opposées (1945-1947).

A) L’année 1947 : l’année de la rupture.B) Deux idéologies que tout oppose.

1) La GF commence par être une guerre de propagande.2) Deux modèles universalistes mais opposés.

II – La formation de deux blocs antagonistes (1947-1962).A) Crises et tensions de la guerre froide 1947-1955.

1) La guerre froide commence en Europe.2) L'expansion du communisme en Asie et la guerre de Corée3) Bilan en 1955 : Les alliances militaires et économiques des deux blocs.

B) Le “choix” entre deux modèles.1) Mythes et réalités du modèle soviétique.2) Le modèle américain, triomphe du libéralisme.

D) La stabilisation difficile des relations Est-Ouest (1955-1962) 1) Une période éphémère de dégel (1955 – 1960)2) Les dernières grandes crises (1961 - 1962)

III - La détente (1962-1975)A) Les origines de la détente.

1) . Une nouvelle situation nucléaire.2) Les deux grands contestés dans leur bloc.3) Le Tiers-monde tenté par le "non-alignement".

B) Les aspects de la Détente : le condominium et ses règles communes.1) Le besoin de limiter les armements nucléaires.2) Le respect de certaines règles dans le déroulement des conflits.3) La portée de la Détente est très variable.

La plupart des ouvrages sont disponibles au CDI du lycée :

Bibliographie : (voir aussi page 80 du manuel)La guerre froide :

- André Fontaine, La tache rouge – Le roman de la guerre froide, De la Martinière, 2004 (Cote CDI 940 :327.54 FON)

- André Fontaine, Histoire de la guerre froide 1945-1967 (Tomes I et II), 1965 et 1967, Points Seuil histoire.- André Fontaine, Histoire de la Détente, 1962-1981, Points Seuil histoire.- Freedman L., La guerre froide , 1945-1989 , Autrement, 2004.- B. Droz, A. Rowley, Histoire générale du XXe s., (4 tomes) Paris, point seuil, 1986- E.J. Hobsbawm, L’âge des extrêmes, histoire du court XXe siècle, Paris, Complexe-Le Monde diplomatique,

1999- GREENE, G., Le troisième homme, Livre de Poche : roman d'espionnage sur la guerre froide à Vienne à la fin des années 1940- LE CARRE, J., L'Espion qui venait du froid, Folio n° 414 : roman d'espionnage

Le modèle américain : - José Feron-Romano, Martin Luther King, la force des mots, Hachette, 1993.- John Howard Griffin, Dans la peau d'un noir, Gallimard, 1976 - Coll. Folio.- Romain GARY Chien blanc- M. Ellis, Toi l'Indien de la cité, Hachette, 1995 - Coll. Poche jeunesse. - CAMUS Albert Les deux mondes

Le modèle soviétique : - Revue L’Histoire N°273, « Staline, les derniers jours d’un tyran ».- Jan Valtin, Sans patrie, ni frontière, Paris, Babel, 1997- Courtois Stéphane, Le livre noir du communisme, Robert Laffont.- A. Soljenitsyne, le premier Cercle, Robert Laffont, 1968.- Furet François, Le passé d’une illusion, Robert Laffont, 1991.

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Poly 1 : La naissance de la « guerre froide »

Document 1 : Pourquoi raconter l'histoire de la guerre froide?« Pourquoi raconter l'histoire de la guerre froide? Parce que, bien souvent sans que nous nous en rendions compte, elle nous a tous façonnés. Elle a affecté nos croyances et nos habitudes, la façon dont on vit à San Francisco et à Pékin, à La Havane et à Kinshasa; elle a coupé des villes et des pays en deux, détruit et créé des nations, fait porter les armes à des dizaines de millions d'hommes, tué des centaines de milliers d'entre eux, rempli les bagnes politiques, suscité l'enthousiasme, la souffrance et la peur et, comme toutes les grandes épreuves, le meilleur et le pire. Il est vain de se demander ce qui se serait passé si elle avait été évitée - sans doute d'ailleurs ne pouvait-elle pas l'être. En revanche, il n'est peut-être pas inutile d'en rappeler l'évolution quand ce ne serait que pour nous persuader, devant les certitudes en apparence les plus assurées, -que le monde est en perpétuel devenir et que les renversements qui se sont produits hier peuvent très bien se reproduire demain. Qu'on songe seulement que la Russie soviétique, en un demi-siècle, aura été successivement l'alliée, ou l'associée, de l'Allemagne contre les signataires du traité de Versailles, de la France contre Hitler, de Hitler contre la France, l'Angleterre et la Pologne, de l'Angleterre et des États-Unis contre Hitler, de la Chine contre les États-Unis avant que ceux-ci à partir de 1971 deviennent les alliés de fait de celle-là. »

André Fontaine, Histoire de la guerre froide, tome 1, Paris, Seuil, Coll. « Point histoire ». Ed. de 1983

Questions :1) Présentez le document2) Proposez une définition de la « guerre froide » (aidez vous du manuel).3) Expliquez pourquoi l’auteur considère qu’il est utile de « raconter la guerre froide » ? (Attention à ne paraphraser le texte !).4) Cette affirmation vous semble-t-elle toujours d’actualité ?

Document 2 : Qu'est-ce que le système des blocs? « Cette période est dominée par la notion de bloc, c'est-à-dire l'existence d'ensembles, en fait deux, s'opposant l'un à l'autre dans tous les domaines. Tout pays, toute situation se trouvent en quelque sorte contraints de se définir par rapport à cette notion, de se lier à l'un-au- l'autre des blocs. C'est l'ère de l'exclusive et du manichéisme. Cette logique de la guerre froide, selon laquelle celui qui n’est pas un allié ne peut être qu'un ennemi, implique l'organisation de blocs. Le bloc a deux caractères : a/ Il exige une union globale, qui touche les armées, les économies, les régimes et, bien sûr, la politique internationale. Le concept de guerre froide suggérant un conflit total et permanent, l'alliance classique ne saurait convenir : le dispositif doit, lui aussi, être total et permanent. Le caractère quasi-religieux de l'affrontement idéologique efface toute frontière entre politique intérieure et politique extérieure. Enfin, le bloc tend à imposer une manière de vivre à l'Ouest, l'« American way of life »; à l'Est, les lendemains qui chantent. […].b/ Le bloc s'appuie sur une puissance directrice. Celle-ci est à la fois le protecteur incontesté - même s'il est parfois pesant - et la synthèse presque parfaite des valeurs, qui assurent et justifient la solidarité du bloc. Le bloc résulte bien d'un monde où se déploient des idéologies détentrices de vérités absolues et de promesses d'un bonheur terrestre »

P. MOREAU DEFARGES, Les relations internationales dans le monde d'aujourd'hui. Les dérives de puissance, Éditions S.T.H., 1981.

1) A l’aide de ce document, définissez la notion de bloc.

TRAVAIL URGENT :Réaliser une fiche chronologique sur la formation d’un monde bipolaire (46-47)

une fiche chronologique sur la mise en place des blocs (48-62)une fiche chronologique sur la détente (1962-1975).une fiche chronologique sur le retour des tensions et le démantèlement du bloc communiste (1975-1991).

Le blog : http://hoibianterminales.over-blog.com/ Page 2

Définitions de GF et de bloc à mettre en fiche

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Poly 2 : La fracture de l’Europe au milieu des années 50

Document 1 : les blocs en Europe. « Au lendemain de la seconde guerre mondiale et jusqu'à la disparition de l'URSS en 1991, l'Europe a été scindée en deux blocs géographiques, politiques et stratégiques : l'Ouest, sous l'aile américaine et rattaché à l'OTAN, alliance défensive constituée en 1949 contre la « menace » soviétique, et l'Est sous l'aile de Moscou, au sein du Pacte de Varsovie. »

Cartographie du site du Monde diplomatiqueComplétez la légende suivante :

- Nommez (avec un feutre fin et en majuscule) les Etats d‘Europe.- Tracez le rideau de fer

I - Le bloc occidental : Etat membre de l’OTAN en 1955

Etat membre de l’OECE (et donc aidés par le plan Marshall)

Etat militairement neutre

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II - Le bloc communiste :Etat signataire du pacte de Varsovie.

Etat communiste neutre.

Les crises de la première décennie

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Poly 3 : 1947

Nécrologie

Qui est George Kennan ?Le diplomate, historien et écrivain américain George Kennan est mort, ont annoncé vendredi 18 mars 2005 les médias américains. Agé de 101 ans, il est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à son domicile de Princeton, dans le New Jersey, au nord-est des Etats-Unis. George Kennan est considéré comme l'un des diplomates les plus influents de l'après-guerre aux Etats-Unis, en compagnie de Dean Acheson ou Paul Nitze. Spécialiste de l'URSS et diplomate depuis 1926, il sort de l'ombre en 1946 lorsque, numéro deux de l'ambassade américaine à Moscou, il envoie un message de 8 000 mots, connu depuis comme le "Long télégramme" pour avertir Washington contre les "tendances expansionnistes" du régime de Joseph Staline et conseiller un durcissement de la politique américaine à son égard."Le principal élément de toute politique des Etats-Unis à l'égard de la Russie soviétique doit être de contenir ses tendances expansionnistes avec patience, fermeté et vigilance", écrit-il un an plus tard, dans un article publié par la revue Foreign Affairs et signé "Mr X". George Kennan recommande alors une politique d'"endiguement" ("containment") vis-à-vis de l'URSS, ouvrant la voie à la guerre froide. M. Kennan participe activement au lancement du Plan Marshall de reconstruction des pays dévastés par la seconde guerre mondiale. Il contribue en outre au développement d'un service d'opérations secrètes, au sein de l'Agence centrale du renseignement (CIA), contre le communisme.En 1953, il quitte l'administration pour rejoindre The Institute for Advanced Study à Princeton. George Kennan est également l'auteur de dix-sept ouvrages, dont deux ont été couronnés par le prix Pulitzer.

Avec AFP et AP LEMONDE.FR | 18 mars 2005

1947 : Qu’est-ce que la nouvelle internationale ?Nul ne sera surpris en apprenant que les représentants des partis communistes de neuf pays se sont réunis à Varsovie pour reconstituer le Komintern. La dissolution de la IIIe Internationale en mai 1943 n'avait eu lieu que pour rassurer les Alliés en guerre aux côtés de l'URSS. Si cette organisation avait été formellement supprimée, qui oserait croire que les partis communistes du monde entier n'obéissaient plus aux instructions de Moscou ? (...) Ceux qui refusaient d'admettre que le monde est désormais divisé en deux camps n'ont qu'à lire le manifeste de la nouvelle Internationale : ils y verront que "deux lignes politiques opposées se sont manifestées [depuis la guerre] ; à l'un des pôles la politique de l'URSS, et des autres pays démocratiques, qui vise à saper l'impérialisme et à renforcer la démocratie ; au pôle opposé la politique des Etats-Unis et de l'Angleterre, qui vise à renforcer l'impérialisme et à étrangler la démocratie." (...) La déclaration de Varsovie est un coup direct porté à l'ONU. Une organisation qui voulait être universelle a-t-elle encore une raison d'être lorsqu'un de ses membres les plus importants et ceux qui évoluent dans son orbite proclament que "deux camps se sont formés dans le monde" et que "la lutte se déroule entre ces deux camps" ? La prochaine conférence sur l'Allemagne, dont les chances paraissaient bien faibles, ne manquera pas d'être influencée. C'est sur la politique intérieure de la France et de l'Italie qu'il faudra d'abord observer l'effet de la nouvelle action soviétique. (...) S'il n'est pas signifié en propres termes à M. Thorez et à M. Togliatti d'abandonner la politique de participation gouvernementale qu'ils préconisent, la déclaration de guerre aux partis "capitalistes" et socialistes (M. Blum est cité, en même temps que M. Attlee) condamne en fait cette participation. (...) Suivant la tactique de Moscou, le rôle des partis frères serait désormais celui d'opposants, et non plus de collaborateurs des autres partis dans une union nationale qui a fait son temps. Ils devront, à Paris et à Rome, défendre ouvertement la politique extérieure de l'URSS. Il n'y a plus de "chef d'orchestre clandestin", mais un bâton qui donne le rythme et des musiciens qui se tournent vers lui au vu de tout le monde. Si la politique n'en devient pas plus facile, elle sera du moins plus claire.

7 octobre 1947 – Le Monde

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Poly 4 : 1950, 2,5 millions de morts en Corée

« Je ne suis pas comme Hitler, je saurai toujours m'arrêter à temps », avait dit Staline à Eden en 1941. Jusqu'au 25 juin 1950 il avait tenu parole : de l'Iran à Berlin, les épreuves de force n'avaient certes pas manqué, mais il avait toujours fini par reculer devant la résolution américaine. Pourquoi alors avoir laissé Kim Il-sung lancer la quasi-totalité de ses troupes, en ce premier dimanche d'été, à l'assaut de la Corée du Sud ?

Les explications ne manquent pas : le 12 janvier précédent, le secrétaire d'Etat Dean Acheson avait publiquement exclu le pays du Matin Calme du "périmètre défensif" des Etats-Unis. Truman avait retiré ses forces de Corée du Sud, où elles avaient reçu en 1945 la reddition japonaise, suivant ainsi l'exemple des Soviétiques qui en avaient fait autant au Nord. Il avait largement démobilisé son armée, comptant sur sa considérable avance en matière nucléaire pour "contenir" les "Rouges". Il avait laissé sans réagir l'immense Chine tomber en 1949 aux mains des communistes. Comment imaginer qu'il allait envoyer des boys se faire tuer pour un petit bout de péninsule ? A quoi s'ajoutait que le Sud connaissait de sérieuses difficultés économiques et sociales, et que le grave échec électoral récemment subi par son président, Syngman Rhee, alias le "Vieillard terrible", n'empêchait pas ce dernier de proclamer son intention de venir libérer du communisme ses frères du Nord.

Kim, qui me donnera une interview, vingt-cinq ans plus tard, alors qu'il était l'objet d'un culte de la personnalité sans précédent et qu'il avait institué son étrange fils en héritier présomptif, n'avait, à l'époque, que 34 ans. Dès mars 1949, il avait parlé d'envahir le Sud à Staline, qui, après l'avoir d'abord découragé, lui avait donné le feu vert en avril 1950. Ils ignoraient l'un et l'autre que le Conseil national de sécurité des Etats-Unis avait décidé au même moment de reconstituer dans les meilleurs délais un corps de bataille digne de ce nom, quitte à faire passer le budget militaire de 13 milliards de dollars à 50. Le Kremlin s'attendait apparemment si peu à l'intervention américaine que son représentant au Conseil de sécurité, qui aurait pu y mettre son veto, n'assista pas à la séance convoquée pour discuter de la situation. Il faut dire qu'il boycottait ses travaux depuis des mois pour protester contre le refus des Occidentaux de transférer à Mao le siège permanent que continuait d'occuper au Conseil le délégué de Tchang Kaï-chek, désormais réfugié à Taïwan. Des historiens "révisionnistes" chinois ont cependant émis en 1977 l'hypothèse que le petit père des peuples savait ce qu'il faisait et cherchait en réalité à engluer les Américains dans une guerre locale, histoire d'avoir les mains libres en Asie. Pas en Asie, en Europe, avaient estimé de leur côté, dès 1951, certains experts de la CIA.

MACARTHUR LIMOGÉTruman ne perdit pas de temps pour inviter Douglas MacArthur, le vainqueur de la guerre du Pacifique, devenu son proconsul au Japon, à venir en aide aux troupes sudistes qui refluaient en désordre. La force des Nations unies, dont il exercera le commandement, comprendra des soldats de quinze nationalités, dont un bataillon français. Dès le 15 septembre 1950, elle prend dans une nasse, en débarquant à Inchon, sur la mer Jaune, le gros de l'armée adverse, qui avait occupé, à la seule exception d'une tête de pont à Pusan, en face du Japon, la quasi-totalité du Sud. Cet exploit lui permettra de franchir à son tour la ligne de démarcation entre les deux Corées, sur le 38e parallèle, et de remonter jusqu'aux abords de la frontière chinoise. Mais il provoquera ainsi l'intervention de 300 000 "volontaires" maoïstes, et la retraite précipitée, par un froid polaire, des casques bleus...

Pour reprendre la situation en mains, MacArthur n'hésite pas à en appeler à l'opinion, qui voit en lui un héros, et à préconiser publiquement, entre autres, l'emploi "de trente à cinquante bombes atomiques sur les bases aériennes et les autres points stratégiques de Mandchourie", histoire de convaincre le Grand Timonier de rappeler ses hommes. Que s'est-il dit et passé à ce moment-là entre Staline, Mao et Kim ? Les interprétations divergent considérablement. Il n'était pas question, en tout cas pour Truman, de suivre le proconsul dans ce qui aurait été, selon la formule du général Bradley, reprise ces jours-ci par John Kerry, "la mauvaise guerre au mauvais endroit et au mauvais moment", et il n'hésita pas, le 11 avril 1951, à le limoger. La tension finira par retomber, les combats par se stabiliser autour du 38e parallèle, et Moscou par saisir au vol une proposition d'un sénateur américain visant à engager le 25 juin, pour le premier anniversaire de la guerre, des pourparlers d'armistice sur la base d'un retour au statu quo ante. Mais la négociation butera vite sur la question des nombreux prisonniers nordistes qui refusaient de retourner chez eux. L'une des premières décisions des successeurs de Staline, après sa mort le 5 mars 1953, sera de céder sur ce point, ce qui permettra la conclusion, le 27 juillet de la même année, d'un armistice qui est encore en vigueur à cette heure.

Avec ses deux millions et demi de morts, civils et militaires, la guerre de Corée aura été la plus meurtrière de la guerre prétendument froide. Tout cela pour un coup qu'on serait tenté de considérer comme nul si elle n'avait pas été directement à l'origine du réarmement de l'Allemagne, Truman, Adenauer et Churchill redoutant que la République dite démocratique allemande ne succombe à la tentation de rééditer, en envahissant la République fédérale, le contestable exploit de sa sœur nord-coréenne. »

André Fontaine, Le Monde, Octobre 2004Journaliste et auteur d’une Histoire de la guerre froide 1945-1967 (Tomes I et II), 1965 et 1967, Points Seuil histoire et d’une

Histoire de la Détente, 1962-1981, Points Seuil histoire.Questions pour bien cerner cet article :

1) Comment expliquer l’invasion de la Corée du Sud par le Nord ?2) En quoi est-ce un conflit de la guerre froide ?3) Quel a été l’impact de la mort de Staline sur ce conflit ?4) Quelles conséquences en Europe ?

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poly 5 : 1956, Les chars russes écrasent l'octobre hongrois

Le Monde, Octobre 2004 Dans l'histoire du monde communiste, l'année 1956 est celle des crises et des paradoxes. En février, le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique entend un discours de son premier secrétaire, Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev, qui dénonce les crimes de Staline et le culte de la personnalité. Le texte est destiné officiellement à rester secret. Il est uniquement à destination des quelque 1 400 délégués soviétiques et de responsables des partis frères triés sur le volet. Son but est moins de jeter un regard critique sur le passé que de mettre en garde les dirigeants des démocraties populaires, qui sont tous d'anciens thuriféraires du "petit père des peuples".e Parti communiste français ne s'y trompe pas, qui parlera pendant des mois du "rapport attribué au camarade Khrouchtchev", comme s'il s'agissait d'un faux, alors que Le Monde l'a publié in extenso.LA SECONDE MORT DE STALINEEn URSS, mais plus encore dans les pays satellites, le XXe congrès est compris comme celui du "dégel". Comme la seconde mort de Staline. Le signe qu'une émancipation est possible pour les Etats et les populations maintenues sous tutelle depuis la division de l'Europe en deux blocs au lendemain de la seconde guerre mondiale.La mort de Staline, en mars 1953, avait déjà libéré des énergies. Le 17 juin, à Berlin-Est, des dizaines de milliers d'ouvriers étaient descendus dans la rue pour protester contre l'aggravation des cadences et les baisses de salaire. Mais la révolte avait été noyée dans le sang par les chars soviétiques.La réconciliation entre Khrouchtchev et le "renégat" Tito, la reconnaissance par la direction soviétique que la construction du socialisme peut emprunter plusieurs voies, et maintenant la condamnation du stalinisme, laissent espérer en 1956 que les temps ont vraiment changé. C'est ce que pensent, en juin, les ouvriers de la ville polonaise de Poznan, qui exigent le départ des Russes. Si la répression fait 74 morts, le parti est obligé de limoger sa direction et de faire revenir à sa tête Wladyslav Gomulka, emprisonné pour "titisme" sous Staline.Cette "victoire" est saluée en Hongrie par des mouvements de solidarité, qui se transforment vite en manifestations contre le régime. Le 6 octobre, 300 000 personnes assistent aux obsèques nationales de Lazlo Rajk, ancien ministre des affaires étrangères pendu en 1949, lui aussi pour "titisme", et qui vient d'être réhabilité. Le 23 octobre, les premiers coups de feu sont échangés entre les forces de l'ordre et les participants à une manifestation interdite. La statue de Staline est renversée à Budapest. C'est le début de la révolution hongroise.Le lendemain, Imre Nagy, sorti de sa disgrâce, est nommé chef du gouvernement. Le jour suivant encore, le chef du parti, Ernö Gerö, est remplacé par Janos Kadar, qui a été torturé pendant la guerre sous le dictateur pro-nazi Horthy et ensuite sous le règne du stalinien Rakosi. La nouvelle direction annonce des réformes économiques et politiques. Le 30 octobre, Nagy passe un accord avec Moscou pour le retrait des troupes soviétiques qui occupent Budapest et les grandes villes.Toutefois, les manifestants ne se contentent pas de demi-mesures. Ils exigent le retour à la démocratie. Nagy annonce l'instauration du multipartisme et proclame la neutralité de la Hongrie, c'est-à-dire sa sortie du pacte de Varsovie.DES MILLIERS DE VICTIMESC'en est trop pour tous les dirigeants du camp socialiste, y compris Tito, qui donne son accord à une deuxième intervention soviétique. Selon une pratique qui se renouvellera plusieurs fois dans les pays communistes, jusque dans les années 1980, les Soviétiques suscitent un appel des autorités locales afin que leurs chars "écrasent les forces sinistres de la réaction". Le mouvement démocratique est brisé aux prix de milliers de victimes. Imre Nagy, réfugié à l'ambassade de Roumanie, est arrêté sur ordre de l'ambassadeur soviétique, Youri Andropov, qui lui avait pourtant promis la vie sauve. Il sera réhabilité en 1989, et 200 000 personnes accompagneront ses obsèques nationales.Pendant l'"Octobre hongrois", les Américains ont joué un jeu trouble. D'un côté, les officines d'information et de propagande ont encouragé les manifestants anticommunistes, de l'autre le président Eisenhower a exclu toute intervention en leur faveur. Il est vrai qu'en cet automne 1956 les Occidentaux sont occupés ailleurs. Les parachutistes français et britanniques viennent d'intervenir en Egypte à la suite de la nationalisation du canal de Suez par Nasser. Ils se retirent vite sous la pression... des Etats-Unis. Khrouchtchev en profite pour écraser le soulèvement hongrois sans risquer de provoquer une crise internationale.A Budapest, Janos Kadar essaie de donner des gages à la fois à ses maîtres soviétiques et à une population traumatisée. Sans illusion sur l'adhésion des Hongrois au modèle socialiste, il proclame : "Qui n'est pas contre nous est avec nous", et invente le "communisme du goulash", mélange de fidélité à Moscou et d'encouragement de la consommation.En 1989, la Hongrie sera un des premiers pays socialistes à couper les amarres avec l'Union soviétique et à abattre le rideau de fer. Dès le 2 mai, les autorités de Budapest décident d'arracher les barbelés électrifiés qui marquent la frontière avec l'Autriche. Des centaines d'Allemands de l'Est, en vacances en Hongrie, en profitent pour passer à l'Ouest. C'est le début du démantèlement du camp socialiste, le signal avant-coureur de la réunification allemande et de la fin de la division de l'Europe. L'"Octobre hongrois" a montré les limites de la déstalinisation telle qu'elle était entendue à Moscou. Il a aussi planté les germes de la liberté.

Daniel Vernet

Le blog : http://hoibianterminales.over-blog.com/ Page 6

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Poly 6 : Les grandes alliances militaires au milieu des années 50

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Poly 7 : comparaison entre les deux modèles.

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Poly 7 (suite) : Mythes et réalités du modèle soviétique.

Document 1 : La propagande pro-soviétique.« J'avais moi-même été frappé de voir à Moscou des paysans acheter des flacons de parfum, des savonnettes de prix dans les luxueuses parfumeries de la capitale. […] Bien-être matériel mais aussi essor de la culture. J'ai vu bien des choses émouvantes en URSS mais j'avoue que les isbas d'anciens koulaks transformées en salles de lecture ou en lieux de réunion de la chorale ou de l'orchestre du village m'ont fait une impression au moins égale à celle des magnifiques palais de la Culture de Moscou, de Leningrad ou de Bakou [...]Nous venons de séjourner trois semaines au milieu de peuples forts, calmes, heureux, sûrs de l'avenir, en marche allégrement vers le communisme. A Moscou nous avons ressenti une inoubliable impression de grandeur, une sorte de noblesse des temps nouveaux - tant l’atmosphère qu'on y respire est tonique, d'une pureté de cristal, tant les visages qu'on y rencontre rayonnent d'humanité. Dans un village géorgien nous avons vu des familles kolkhoziennes dont vingt et une venaient de s'acheter un piano et dix une automobile.Nous devons opposer aux menteurs qui sont payés pour préparer la guerre contre l’Union soviétique une véritable croisade de la vérité. »

Fernand GRENIER, Au pays de Staline, Éditions sociales, 1950Document 2 : vers le goulag.Page 11: « Je ne veux pas employer d'expression grandiloquente mais à dire vrai, si cette nuit-là, en cette aube d'hiver enneigée, on m'avait ordonné de mourir pour le parti, et de mourir non pas une, mais trois fois, je l'aurais fait sans la moindre hésitation. Je n'avais pas l'ombre d'un doute sur la justesse de la ligne du parti. Simplement, je ne pouvais pas - par instinct dirais-je - vénérer Staline, chose qui à cette époque devenait la mode. Si j'éprouvais de la méfiance à son égard, je le dissimulais avec soin : je me le dissimulais à moi-même. »

Page 48 : « - Camarade Biktaguirov, on vous réclame à côté. - Pendant une réunion... voyons... dites que je suis occupé. Mais la secrétaire reparut.- Ils insistent. Il sortit. Ils le prièrent de mettre son pardessus et de les suivre. Cette arrestation bouleversa mon mari encore plus que mon expulsion du parti. Le secrétaire du Comité urbain ! Lui aussi, « coupable »... - Non vraiment, nos tchékistes commencent à exagérer. Ils devront en relâcher beaucoup. Il voulait se convaincre lui-même qu'il s'agissait d'un contrôle, d'un malentendu passager, ridicule même, et que probablement nous reverrions Biktaguirov dès le dimanche suivant à la « Livadia », assis à table, racontant, amusé, comment on avait failli le prendre pour un ennemi du peuple. Nous vivions des nuits affreuses. Que de voitures passaient sous les fenêtres de notre chambre à coucher. ! Il nous semblait que chacune ralentissait aux abords de la maison. Un frisson nous prenait. Pendant la nuit l'optimisme de mon mari cédait le pas à la peur, cette grande peur qui avait saisi tout le pays à la gorge. - Pavel ! Une voiture !- Et alors, Jénia ? La ville est grande, il y a beaucoup de voitures... - Elle s'est arrêtée. Je t'assure, elle s'est arrêtée... Mon mari, les pieds nus, court à la fenêtre. Il est pâle. D'une voix trop calme il dît . - Tu vois ? C'est un camion, - Ils arrivent toujours en voiture, n'est-ce pas ?Nous ne nous endormions qu'après six heures du matin. Et au réveil, nous apprenions qu'on avait identifié de nouveaux « coupables ». - Vous avez entendu ? Petrov aussi est un ennemi du peuple. Il avait bien caché son jeu !Cela signifiait que pendant la nuit, on avait arrêté Petrov. »

Extrait de l’ouvrage d’Evguenia S. Guinzbourg, Le Vertige, Seuil, collection "Points" P362.

« Le livre d'Evguénia Guinzbourg est un des grands témoignages qui corroborent et précisent les travaux de Soljenitsyne sur le Goulag. La mécanique de l'horreur y est décrite avec autant de véracité que de sensibilité: les procès de Moscou, la prison,

l'isolement, la déportation jusqu'à l'enfer glacé de la Kolyma, les millions de morts, les centaines de millions d'années de souffrance. Mais l'intérêt particulier de cet ouvrage écrit par une militante du Parti est de mettre en évidence la différence entre nazisme et

communisme. Avec Hitler, les choses sont claires. Avec Staline, la frontière est floue entre victimes et bourreaux, entre espoir et désespoir. »

http://www.lire.fr/

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Document 3 : Le pari économique de Nikita Khrouchtchev « Si l’on compte par habitant, il faudra probablement encore cinq ans environ après l'exécution du plan septennal (1) pour rattraper et dépasser les États-Unis dans la production industrielle. Donc, vers cette époque; et peut-être même avant, l’Union soviétique occupera la première place au monde tant pour le volume absolu de la production que pour la production par habitant. Ce sera une victoire historique du socialisme dans la compétition pacifique avec le capitalisme dans l'arène internationale. »

N. Khrouchtchev, rapport au XXème congrès du PCUS, 1956.(1) C'est-à-dire en 1971

Document 4 : Un modèle stalinien imposé en Europe de l’Est.« Les Etats communistes apparus après la Seconde Guerre mondiale, c’est-à-dire tous sauf l’URSS, furent placés sous la coupe de partis communistes formés ou façonnés dans le moule soviétique, c’est-à-dire stalinien. […] nous trouvons des systèmes politiques de parti unique avec des structures d'autorité hautement centralisées ; une vérité intellectuelle et culturelle officiellement promulguée et déterminée par l'autorité politique ; une économie planifiée et centralisée ; et même, la relique la plus évidente de l'héritage stalinien, des dirigeants suprêmes « fortement profilés ». En fait, dans les États directement occupés par l'armée et les services secrets soviétiques, les gouvernements locaux se virent contraints de suivre le modèle de l'URSS, en organisant par exemple de grands procès et des purges de communistes sur le modèle stalinien - affaire dans laquelle les partis locaux ne montrèrent aucun enthousiasme spontané. En Pologne et en Allemagne de l'Est, ils réussirent même à éviter ces parodies de justice, et aucun dirigeant communiste n'y fut exécuté ou livré aux services secrets soviétiques. En revanche, à la suite de la rupture avec Tito, des dirigeants locaux furent exécutés en Bulgarie (Traicho Kostov) et en Hongrie (Laszlo Rajk), tandis que la dernière année de Staline vit l'organisation d'un procès massif particulièrement invraisemblable, avec un caractère antisémite prononcé, qui décima les rangs des dirigeants communistes tchèques. Peut-être ce procès n'était-il pas sans lien avec la paranoïa croissante de Staline lui-même, qui, dans un état physique et mental dégradé, envisagea d'éliminer jusqu'aux plus loyaux de ses partisans. En Europe, tous les nouveaux régimes des années 1940 furent rendus possibles par la victoire de l'Armée rouge, mais dans quatre cas seulement ils furent exclusivement imposés par la force : en Pologne ; dans la partie de l'Allemagne occupée ; en Roumanie, où le mouvement communiste local comptait tout au plus quelques centaines de personnes, pour la plupart issues de minorités ethniques ; et, au fond, en Hongrie. En Yougoslavie et en Albanie, l'avènement du nouveau régime demeura très largement un phénomène intérieur; en Tchécoslovaquie, les 40 % qu'obtint le Parti communiste aux élections de 1947 reflétaient certainement sa force à cette époque ; et en Bulgarie, l'influence communiste profita d'une russophilie de tous ses habitants. […] »

Hobsbawm, Eric J., L’âge des extrêmes – Histoire du Court XX ème siècle , éditions Complexe, 1994, page 510.

Staline - 1944

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Poly 8 : Le modèle américain.

Document 1 : Charlie Chaplin quitte les Etats-Unis.« M. JAMES MAC GRANERY, attorney général (ministre de la justice) des Etats-Unis, a annoncé hier vendredi à la presse qu'il avait ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'acteur Charlie Chaplin, parti pour l'Europe accompagné de sa femme et de ses trois enfants. Il a précisé qu'il avait donné des instructions aux services d'immigration et de naturalisation en vue de détenir le célèbre acteur à son retour aux Etats-Unis, en attendant le résultat de l'enquête qui doit établir si M. Chaplin, qui est resté citoyen britannique, ne tombe pas sous le coup des lois qui interdisent l'entrée aux Etats-unis de personnes accusées de « turpitude morale » ou de certaines affiliations politiques. Charlie Chaplin a été fréquemment attaqué ces dernières années par la presse pour avoir eu des sympathies pour le Parti communiste, ainsi que pour sa vie privée orageuse. En 1944, Charlie Chaplin s'attira l'inimitié des clubs féminins à la suite de ses démêlés retentissants devant la justice avec la jeune actrice Joan Barry, âgée de 21 ans (Chaplin a maintenant 63 ans), qui le poursuivait en instance de paternité. Hier encore, les journaux de la presse Hearst l'accusaient de « dégrader depuis près d'un demi-siècle dans le divertissement les fondements de notre morale ».

Le Monde, 21-22 septembre 1952

Document 2 : Une publicité pour la Pontiac parue dans les années 1955-56.Document 3 : Marylin Monroe chante devant les GI’S durant la guerre de Corée.

Document 4 : La crise des fusées de Cuba (1962)

Document 4 page 72 et documents 3 et 4 page 83 et un site internet récent www.cubacrisis.net

Questions : Quelle était la nature du régime Cubain avant 1959 et après ? Quel a été l’objectif des soviétiques dans cette affaire ? Et l’attitude des États-Unis ? En quoi est-ce une crise majeure de la Guerre froide ?

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Poly 9 : réussir ses révisions :

Le temps de la guerre froide (1946-1975)

Conseils : page 81

- Lisez et entraînez-vous en faisant les exercices du manuel.

- Réalisez des fiches de révision :1ère étape : lire le cours puis le manuel.2nde étape : Rédigez une fiche en tentant de résumer l’essentiel et ce, de tête, sans document.3ème étape : Vérifiez et complétez ensuite vos fiches avec le manuel et le cours.

1 ère partie : 1946-1962

l) Connaître le sens et la date de certains événements :Discours de Fulton - Plan Marshall - Création du Kominform - Coup de Prague - Blocus de Berlin - Pacte Atlantique - Création de la R.F.A. et de la R.D.A. - Rupture soviéto-yougoslave - Bombe A soviétique - Victoire communiste en Chine - Guerre de Corée - Mort de Staline - Conférence de Genève - Pacte de Varsovie - Conférence de Bandoeng - XXème Congrès du P.C.U.S. – Crise de Suez - Budapest - Traité de Rome - Spoutnik - Deuxième crise de Berlin - Crise des fusées de Cuba.

2) Maîtriser certains concepts en élaborant des définitions avec vos propres mots :Doctrine Truman - Doctrine Jdanov -· Démocratie populaire - Guerre froide - Maccarthysme - Course aux armements - Représailles massives - Dissuasion - Coexistence pacifique - Monde bipolaire - Tiers Monde - Non-alignement – Détente – condominium.

3) Connaître la fonction et le rôle des hommes politiques suivants :J. Foster Dulles - Truman - Eisenhower – Mac Arthur - Kennedy - Staline - Khrouchtchev - Tito - Nehru - Nasser - Mao Zedong – Castro.

4) Connaître le sens des sigles suivants (en définissant ce dont il s‘agit) :

ONU, OTAN, OTASE, ANZUS, CAEM, OECE, CEE, OEA, CIA, KGB.

5) Pouvoir localiser sur un planisphère :

- les blocs en 1955- les lieux des grandes crises de la guerre froide.

6) Etre capable d’expliquer cette citation :« Paix impossible, guerre improbable », expression du philosophe français Raymond Aron in Le Grand Schisme, 1948 (titre du premier chapitre).

2 ème partie :Lire et réfléchir sur la guerre froide au sens large (1947-1991)

Extrait de l’introduction de l’article « guerre froide » de l’Encyclopédia Universalis

« L’expression « guerre froide » a été employée pour la première fois par le prince Juan Manuel d’Espagne, au XIVe siècle, pour désigner l’interminable conflit qui opposait alors les Rois Catholiques aux Maures d’Andalousie. Non certes qu’il ne fît pas couler le sang. Mais il présentait cette double originalité de n’avoir pas été précédé d’une déclaration de guerre et d’être voué à s’achever sans traité de paix.L’usage contemporain, réserve en général, à la suite du financier américain Bernard Baruch et du grand journaliste Walter Lippmann, le nom de guerre froide à la longue épreuve de force qui s’est engagée entre les Etats-Unis et l’Union soviétique après la dissolution, au lendemain de la capitulation du Reich, de la coalition anti-hitlérienne.Pour cette guerre froide-là, non plus, il n’y a pas eu de « déclaration », et elle s’est achevée, elle aussi, sans traité de paix. Mais ce qui a popularisé cette appellation, c’est que les belligérants, tout en employant toutes les ressources de

Attention ! Cette proposition

de travail concerne le cours

sur la Guerre froide mais aussi

celui sur la décolonisation et

celui sur les relations

internationales après 1970.

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L’URSS de 1917 à 1945

l’intimidation, de la propagande, de la subversion, voire de la guerre locale, les Etats-Unis participant massivement quant à eux aux deux guerres de Corée et du Vietnam, ont réussi à éviter de se trouver directement aux prises.La présence des armes nucléaires y est évidemment pour beaucoup, qui a conduit plus d’une fois les superpuissances à reculer au seuil de l’apocalypse et à s’engager sur la route d’une détente marquée par d’importants accords, les uns de nature politique, les autres portant sur la limitation des armements. Mais la détente ne pouvait être qu’un ersatz de paix, dont de nouvelles tensions devaient prendre immanquablement le relais, et il aura fallu attendre l’effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est pour qu’on puisse enfin, en 1990, considérer la guerre froide comme terminée.

Les bolcheviks, en 1917, croyaient que la révolution s’étendrait comme une traînée de poudre. Leur déconvenue, comme l’échec des tentatives des Etats capitalistes pour détruire dans l’œuf le régime soviétique, conduit à une première période de

coexistence marquée par une coopération étroite entre les deux « réprouvés » du moment : l’U.R.S.S. qui bâtit le « socialisme dans un seul pays » et l’Allemagne de Weimar.L’avènement du nazisme [1933] renverse la situation. Staline, pour protéger son pays contre un homme qui ambitionne de le coloniser, s’allie à la France, jusqu’alors considérée comme le champion de l’impérialisme, et oblige les Partis communistes du monde entier à s’entendre avec les formations « bourgeoises » désireuses de faire échec au fascisme.

En 1938, nouveau renversement : écartée de l’accord de Munich, l’U.R.S.S. interprète celui-ci comme dirigé contre elle et se retourne vers l’Allemagne. À la veille de la guerre, les deux pays se partagent l’Europe orientale. Pendant près de deux ans, le Kremlin pratique une politique de collaboration active avec le Reich.

L’agression nazie (1941), qui prend Staline par surprise, fait de lui l’allié de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Des plans d’organisation du monde d’après guerre sont arrêtés de concert. Mais l’alliance, déjà agitée en temps de guerre, ne survit pas longtemps au péril qui l’a suscitée.À la différence de Franklin D. Roosevelt, Harry Truman se méfie de Staline. La possession de l’arme nucléaire le convainc qu’il est possible de dresser un barrage contre ses ambitions. L’aide à la Grèce et à la Turquie, le plan Marshall, le pacte atlantique, le réarmement de l’Allemagne occidentale, entre autres, marquent les étapes de cette politique dite de l’endiguement, encouragée par le durcissement continuel de l’U.R.S.S., l’asservissement rapide de ses voisins européens, le blocus de Berlin, l’invasion de la Corée du Sud, etc.La mort de Staline (1953) change l’atmosphère. Des accords mettent fin aux guerres de Corée et d’Indochine et à l’occupation de l’Autriche. Mais le choc en retour de la « déstalinisation » entraîne l’intervention de l’U.R.S.S. en Hongrie (oct. 1956) au moment même où la crise de Suez bat son plein. La guerre froide rebondit partout pour aboutir, en 1961, à la construction du Mur de Berlin et, l’année suivante, à la dramatique crise des fusées de Cuba, dont l’heureux dénouement a engendré entre les deux « Super Grands » une longue période de détente.Des accords négociés mettent fin à la guerre du Vietnam, consolident le statu quo en Europe centrale, établissent entre les deux grands la parité des arsenaux nucléaires stratégiques. Enfin, le conflit sino-soviétique, né à l’origine d’une divergence d’appréciation sur la force de l’« impérialisme », fait pour un temps de Pékin l’allié de fait de Washington.En 1973, les relations soviéto-américaines paraissaient suffisamment détendues pour que Leonid Brejnev envisage un « condominium ». Mais le scandale du Watergate, conduisant à l’éviction de son partenaire Richard Nixon, et la guerre d’octobre au Proche-Orient, avec le « choc pétrolier » qui en est résulté, ont rapidement mis fin à ce rêve. L’« équilibre de la terreur » réalisé entre les États-Unis et l’U.R.S.S. ouvre à celle-ci des possibilités d’intervention dans le Tiers Monde, soit directement, soit par Cubains interposés, qui ne peuvent que recréer un climat de guerre froide.L’occupation de la Tchécoslovaquie, en 1968, en réplique au Printemps de Prague a déjà montré que Moscou ne tolérerait aucune dissidence dans sa zone d’influence. Le coup d’État du général Jaruzelski en Pologne, en 1981, le confirme. Entre-temps, le passage dans cette zone de la totalité de l’Indochine, du Yémen du Sud, de l’Éthiopie, des anciennes colonies portugaises d’Afrique, du Nicaragua et, pour finir, en 1979, l’invasion de l’Afghanistan montrent que Moscou n’a en rien renoncé à faire progresser ses pions. Il était sans doute fatal que dans ces conditions s’installe à la tête des États-Unis, avec Ronald Reagan, un pouvoir déterminé à bloquer cette avance, au prix d’une relance spectaculaire de la course aux armements. Il était beaucoup moins probable qu’arrivât au pouvoir à Moscou, en la personne de Mikhaïl Gorbatchev, un homme qui allait si vite mesurer l’incroyable délabrement de l’économie et en conclure à la nécessité impérieuse de réduire massivement les dépenses militaires.Se doutait-il que le prix de ce revirement et de la glasnost , de la transparence du discours sans laquelle il eût été impossible, serait (avec l’abandon du glacis est-européen, la réunification de l’Allemagne dans le cadre de l’O.T.A.N., la renonciation du Parti communiste à son rôle dirigeant et enfin l’éclatement de l’Etat soviétique) de concéder à l’Occident la victoire dans la guerre froide ? »

1) A partir de ce texte, essayez de situer les différentes périodes de la guerre froide, au sens où l’entend André Fontaine.

2) Etablissez une fiche biographique sur l’ensemble des personnages cités dans le texte (autres que celles déjà faites – Cf 1ère partie).

3) Faites une fiche sur les événements évoqués dans le texte après 1962.

Un site intéressant avec des schémas : http://www.cpod.com/monoweb/atari/atari/5SCHEMAS.html

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La Guerre froide dans la revue l’Histoire

69 articles de la revue L’Histoire concernent la Guerre froide (essentiellement la période 1947-1962) dans son ensemble ou un événement précis de cette période.Voici la liste. Vous pouvez les consulter au CDI afin d’approfondir vos fiches de révision (mieux cerner un événement, un personnage, un concept, trouver des problématiques…).

N° Pages Titre de l’article Auteur

11 79 - 80 Quand les intellectuels partaient en guerre froide (avril 1949) LEGENDRE, Bernard

13 14 - 21 Un anniversaire pour l'Europe : quand la CED divisait les Français RÉMOND, René

15 10 - 17 Le cas Philby Mc CONVILLE, Maureen

24 27 - 30 Helsinki, les Jeux de la guerre froide MILZA, Pierre

25 38 - 47 La guerre froide à Paris : « Ridgway la Peste ! » MILZA, Pierre

25 93 - 94 Les Rosenberg, traîtres ou martyrs ? KASPI, André

27 18 - 26 « Maccarthysme » : la peur américaine KASPI, André

30 90 - 93 Camus, Mauriac, Sartre : la fin des écrivains « engagés » CALMY, Christophe

32 87 - 91 Controverse : fallait-il bombarder Hiroshima ? KASPI, André

39 6 - 16 Berlin-Est 1953 : la révolte ouvrière SOULET, Jean-François

40 26 - 35 « Paix et Liberté » : la Quatrième République contre le PC SOMMER, René

41 96 - 97 Hollywood sous McCarthy : le « petit monde » de la délation KASPI, André

48 100 - 103 L'Europe a-t-elle été sauvée par la guerre de Corée ? KASPI, André

66 6 - 19 Les guerres civiles du peuple grec CHICLET, Christophe

81 9 - Naïvetés et noblesse de la trahison VEYNE, Paul

83 20 - 34 L'âge d'or des intellectuels WINOCK, Michel

84 8 - 18 Les « complots » dans la République ASSOULINE, Pierre

90 14 - 28 Georges Albertini, l'éminence grise de l'anticommunisme ASSOULINE, Pierre

94 22 - 28 Coca-Cola au pays des buveurs de vin KUISEL, Richard F.

111 80 - 83 Klaus Fuchs, un savant au-dessus de tout soupçon KASPI, André

130 16 - 26 Les Américains au Viêt-nam : l'engrenage DALLOZ, Jacques

151 10 - 18 Qui est responsable ? KASPI, André

151 20 - 25 Bienvenue, M. Marshall ! MELANDRI, Pierre

151 26 - 31 Staline remet les PC au pas COURTOIS, Stéphane

151 32 - 41 Le printemps des espions ANDREW, Christopher

151 42 - 47 Le rideau de fer tombe sur Prague KULESZA-MIETKOWSKI, Ewa

151 50 - 58 Le schisme idéologique WINOCK, Michel

151 60 - Qui a signé l'appel de Stockholm ? (entretien) VERDES-LEROUX, Jeannine

151 61 - L'âge d'or du roman d'espionnage AZIZA, Claude

151 62 - 63 Les désarrois de l'exilé Milosz (entretien) MILOSZ, Czeslaw

151 64 - 67 « Vaillant » n'aime pas les Américains PIDARD, Gilles

151 64 - 65 L'aventure de « L'Observateur » YSMAL, Pierre

151 74 - 77 Les best-sellers de la guerre froide BALMAND, Pascal

151 78 - 83 Chasse aux sorcières à Hollywood BORDAT, Francis

151 84 - 87 « Le Troisième Homme » : clefs pour un chef-d'œuvre ASSOULINE, Pierre

151 88 - 92 La Voix de l'Amérique contre Radio-Moscou SEMELIN, Jacques

151 96 - 102 La grande peur atomique VAISSE, Maurice

151 104 - 108 Anges de fer sur Berlin FRITSCH-BOURNAZEL, Renata

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151 114 - 118 Bandoeng : vent d'est sur le Tiers-Monde LACOUTURE, Jean

151 120 - 127 Qui a gagné la guerre de Corée ? DROZ, Bernard

151 136 - 138 Les fusées soviétiques, une mystification ! ROWLEY, Anthony

151 140 - 145 La crise de Cuba MILZA, Pierre

170 102 - 109 La vie secrète de Jacques Duclos (entretien) COURTOIS, Stéphane

181 8 - 15 Les Rosenberg étaient-ils coupables ? KASPI, André

191 11 - 12 Tout ce qu'il faut savoir sur les années noires MONTREMY, Jean-Maurice de

192 13 - 15 L'affaire Guingouin TAUBMANN, Michel

208 68 - 73 1957 : le traité de Rome est-il une invention américaine ? GAILLARD, Jean-Michel

209 22 - 31 De Yalta à la guerre de Corée : comment le monde a basculé dans la guerre froide

GROSSER, Pierre

209 24 - 17 milliards de dollars contre le communisme GENLIS, Véronique

209 29 - De Gaulle choisit son camp (entretien) CREMIEUX-BRILHAC, Jean-Louis

209 32 - 33 Harry Truman, le champion du monde libre KASPI, André

209 44 - 45 Raymond Aron, le visionnaire mal-aimé BAVEREZ, Nicolas

209 46 - 47 La guerre est finie... WINOCK, Michel

210 14 - 16 Euromissiles : la dernière bataille Est-Ouest OPPENHEIM, Marie-Catherine

214 17 - 18 Spoutnik : « Bip, bip, bip, hourra ! » VARNOTEAUX, Philippe

214 18 - 20 L'historien, l'espion et le KGB (entretien) ANDREW, Christopher

221 15 - 17 Révélation sur la crise de Cuba TOUZE, Vincent

222 24 - 26 Bertolt Brecht, le petit soldat de la guerre froide LOYER, Emmanuelle

228 50 - 53 La fin du monde sera atomique ! VAISSE, Maurice

231 21 - 22 Berlin : les Américains ont gagné la bataille des images SORLIN, Pierre

223 76 - 81 L'URSS superpuissance : mythe et réalité REY, Marie-Pierre

223 82 - 83 La guerre secrète du KGB LE VOGUER, Gildas

236 44 - 51 Berlin-Est, Berlin-Ouest la ville coupée en deux (entretien) FRANCOIS, Etienne

238 16 - 17 Espionnage. Nom de code : Venona Le Voguer, Gildas

246 23 - 24 Rendez-vous à Helsinki Edouard Husson

254 48 - 48 Marc Aurèle, Kennedy et Khrouchtchev Claude Aziza

259 26 - 27 La guerre froide n'a pas eu lieu en Antarctique Stanislas Jeannesson

267 78 - 83 La terreur nucléaire Béatrice Faillès

268 54 - 55 La chute du mur de Berlin Jean-Noël Jeanneney

Dans les Collections de l'Histoire, il y a 3 résultats.

7 50 - 53 Coca-Cola au pays des buveurs de vin KUISEL Richard F. 7 60 - 63 Chasse aux sorcières a Hollywood BORDAT, Francis 7 72 - 73 On a marché sur la lune PORTES, Jacques

Travail à faire :=> Choisir un article de la revue L’Histoire concernant la période 1947-1975, le lire et élaborer une fiche. Celle-ci doit présenter l’auteur, résumer l’article ; Finir par ses apports par rapport au cours (approfondissement, relativisation ou nouvelles informations).

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Source : Le Monde

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Source : Le Monde

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Source : Le Monde