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La lettre d Archimède lettre d’Archimède L’actualité de l’Eldo vue par un spectateur No 12 — 13 juin 2015 e La Belle Promise Comme un avion — Loin de la foule déchaînée

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Page 1: La lettre d Archimède lettre d’Archimède L’actualité de l’Eldo vue par un spectateur No 12 — 13 juin 2015 e La Belle Promise Comme un avion — Loin de la foule déchaînée

La lettre d’Archimède L’actualité de l’Eldo vue par un spectateur

No 12 — 13 juin 2015

Som

ma

ire La Belle Promise

Comme un avion — Loin de la foule déchaînée Les Optimistes Le film mystère

Prochains rendez-vous à l’Eldo… et ailleurs

LA BELLE PROMISE un film de Suha Arraf

À 16 ans, Badia quitte son orphelinat pour la villa où vivent les trois sœurs Touma. Juliette, l’aînée, dirige avec fermeté la maison, veillant à la réputation et à l’honneur de la famille — tout ce qui reste de la richesse et de la splendeur passées. Elle souhaite marier Badia à un parti convenable le plus vite possible : la jeune femme devra apprendre les bonnes manières, le maintien, le piano… Violette, la seule des trois sœurs à avoir été mariée, ne voit pas d’un bon œil ce projet qui ferait pourtant partir l’intruse qu’elle méprise. Badia ne trouve un peu de réconfort qu’auprès d’Antoinette, la benjamine… La villa Touma a quelque chose des manoirs sinistres des films d’horreur de la Hammer, un sortilège sem-blant y avoir arrêté le temps. Les trois sœurs ne sont pas moins inquiétantes, espèces de sorcières aux pouvoirs presque épuisés, servies uniquement par un vieux paysan musulman. Si elles ne sont pas re-cluses, elles limitent toutefois leurs sorties à l’église, au cimetière et à quelques événements mondains (mariages et obsèques) de la haute société chrétienne de Ramallah. Le pays autour de la villa n’est plus le leur, celui d’avant la Guerre des Six Jours. Hors des murs qui isolent la propriété des sœurs Touma, le temps s’écoule toujours, mais ne serait-ce pas une illusion, l’avenir de Ramallah n’est-il pas aussi sombre que celui de la villa ? Lorsqu’ils le peuvent, les fils de la bonne société chrétienne fuient la Palestine pour étudier en Europe ou travailler aux États-Unis ; quant aux jeunes musulmans, enfermés dans leur pays, la mort est trop souvent l’issue de leur engage-ment dans l’Intifada. La situation absurde de la Palestine est au centre de La Belle Promise, comme elle l’était déjà de La Fiancée syrienne (2004) et des Citronniers (2008) d’Eran Riklis que Suha Arraf avait coécrits. Malgré quelques ma-ladresses et un scénario parfois un peu confus, la réalisatrice aborde le sujet par une forme inhabituelle, sans manichéisme ni angélisme. Ne serait-ce que pour cela, ce premier long métrage mérite un peu d’at-tention.

La Belle Promise (Villa Touma ; Palestine ; 2014 ; 85’ ; couleur, 2.40:1 ; Dolby Digital), produit, écrit et réalisé par Suha Arraf ; image de Yaron Scharf, son de Nir Alon, montage d’Arik Lahav-Leibovich, musique de Boaz Schory ; avec Nisreen Faour (Juliette Touma), Cherien Dabis (An-toinette Touma), Maria Zreik (Badia Touma), Ula Tabari (Violette Touma). Distribué par KMBO.

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Lu ailleurs

Comme un avion Loin de la foule déchaînée

Comme un avion Comme un avion (France ; 2015 ; 105’ ; 1.85:1), écrit et réalisé par Bruno Podalydès, produit par Pascal Caucheteux ; image de Claire Mathon, son de Laurent Poirier, Nicolas Moreau et Cyril Holtz, montage de Christel Dewynter ; avec Bruno Podalydès (Michel), Sandrine Kiberlain (Rachelle), Agnès Jaoui (Laetitia), Vimala Pons (Mila). Distribué par UGC Distribution.

« Comme un avion : Bruno Podalydès au sommet » par Nicolas Schaller (L’Obs) Elle confirme tout le bien que l'on pense de Podalydès acteur, chaînon manquant entre Alain Cha-bat et Édouard Baer : du premier, il a la bonhomie enfantine, du second, la séduction lunaire. Po-dalydès réalisateur poétise tout ce qu'il trouve. Même une tente Quechua.

« Aventurier de l’extrême confort » par Quentin Le Goff (Critikat.com) Podalydès construit tout le burlesque du film sur cet écart qui sépare les ambitions de son person-nage de ce qu’il advient réellement. […] Comme dans presque tous ses films, Podalydès filme éga-lement très bien le rêve, moyen de briser un peu le rythme, de mieux partir pour revenir, d’enrichir l’image d’une tonalité toujours plus fantasmée. Au-delà d’une interprétation psychologisante, c’est surtout un moyen de jouer avec les images, toujours entre la poésie et l’humour.

Loin de la foule déchaînée Loin de la foule déchaînée (Far from the Madding Crowd ; Grande-Bretagne, États-Unis ; 2015 ; 119’ ; couleur, 2.35:1 ; Dolby Digital), réalisé par Thomas Vinterberg, écrit par David Nicholls d’après le roman de Thomas Hardy, produit par Andrew Macdonald et Allon Reich ; image de Charlotte Bruus Christensen, montage de Claire Simpson, musique de Craig Armstrong ; avec Carey Mulligan (Bathsheba Everdene), Mat-thias Schoenaerts (Gabriel Oak), Michael Sheen (William Boldwood), Tom Sturridge (Sergeant Francis Troy). Distribué par Twentieth Century Fox France.

« Quand Festen rencontre Autant en emporte le vent » par Marilyne Letertre (Metronews) Pari réussi : aventure, passion romanesque et décors bucoliques régaleront les âmes sensibles […]. « Comme je n’étais pas auteur mais seulement réalisateur, j’ai pu me consacrer 100 % à la direction d’acteurs et à la mise en scène, souligne le cinéaste. Je fais des films depuis mes 16 ans, je suis très attaché à mon travail personnel, mais adapter le texte d’un autre m’a presque soulagé. »

« Loin de la foule déchaînée ou l’éducation d’une femme libre » par Marie Soyeux (La Croix) De toute évidence, cette romance a emporté Thomas Vinterberg. Il en a sublimé les décors en choisissant de fixer sur la pellicule la campagne archétypique du Dorset, dans le sud de l’Angle-terre, et en déplaçant plusieurs scènes cruciales à l’extérieur. Sa directrice de la photographie a nimbé les pâturages vallonnés, les claies d’osier, et les blanches falaises de lumières superbes. Enfin l’équipe a préféré aux teintes sombres souvent retenues pour la mise en scène de l’époque victorienne, une gamme chromatique en feu d’artifice, où les rouges intenses et les bleus profonds éclatent sur une palette de verts.

« Thomas Hardy savoureusement adapté à l’écran » par Frédéric Mignard (aVoir-aLire.com) Vinterberg use de tous les artifices pour donner une épaisseur cinématographique au roman et livre une œuvre éminemment belle. Les amoureux de littérature romantique du XIXe siècle sauront apprécier le casting, et notamment la force de tempérament de Carey Mulligan, qui rejoint avec brio les grandes héroïnes d’Hardy, comme jadis en son temps Nastassia Kinski.

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L’eau à la bouche

Les Optimistes Sortie à l’Eldorado le mercredi 17 juin 2015

ANNE-GRETHE à GORO. — Allez mouiller ce joli maillot.

Certains esprits chagrins reprochent à l’Eldorado ne pas passer assez de comédies : je leur répondrais que s’ils ont déjà vu Taxi Téhéran et les courts métrages de Charlot (qui ne sont pas réservés aux seuls « mômes »), ils devraient aller voir Les Optimistes (en attendant Microbe et Gasoil en avant-première lundi 22). Certes, ce film n’est pas une comédie au sens habituel mais il pourrait les amuser tout autant. Les Optimistes est une équipe féminine de volley-ball dont le plus jeune membre à 66 ans et le plus âgé 98. Après un entrainement, le capitaine rappelle le projet de jouer non plus entre soi mais contre une autre équipe. Mais contre qui ? Les Canonniers, une équipe masculine suédoise, invitent les Optimistes norvégiennes à venir les affronter chez eux, à Sollentuna. Les préparatifs de la rencontre internationale commencent alors : trouver un sponsor pour le transport et l’hébergement, décider de la couleur des maillots (« le violet, ça va bien aux personnes âgées — mais pas quand on est rousse »), apprendre les règles du volley-ball (a-t-on le droit de « boxer » ?), etc. C’est un vrai plaisir de voir s’amuser ces vieilles dames aux enthousiasmes de petites filles, mais qui sont très vite perdues hors de leur routine. Quelquefois un événement leur rappelle leur âge, mais tout bon auteur de comédies, Chaplin le premier, vous dirait qu’une pointe de tragédie bien placée renforce le rire.

Entretien avec Gunhild Westhagen Magnor (dossier de presse) Quand j’ai eu trente ans, l’angoisse de vieillir m’a rattrapée. Mais à ce moment-là, ma mère m’a appris qu’elle s’était mise au volley-ball. Elle avait alors 72 ans et m’a dit que la plus vieille joueuse de l’équipe était âgée de 96 ans. J’étais sous le choc. L’histoire a commencé de cette manière-là. J’ai rencontré l’équipe Les Optimistes. J’ai été frappée par leur état esprit et j’ai décidé de leur consacrer un documen-taire. Mon idée était de bousculer les idées reçues autour de l’image que l’on se fait des « seniors ». C’est un âge qu’on aborde habituellement sous l’angle de la solitude ou de la maladie. Au contact de Goro, 98 ans, et de sa vision enthousiasmante de la vie, j’ai donné cette inflexion positive à mon documentaire.

Les Optimistes (Optimistene ; Suède, Norvège ; 2013 ; 90’ ; couleur), écrit et réalisé par Gunhild Westhagen Magnor, produit par Hilde Skofte-land et Ingunn H. Knudsen ; image de Gunhild Westhagen Magnor, son de Svenn Jakobsen, montage de Robert V. Stengård, musique de Stefan Nilsson ; avec Optimistene : Goro Wergeland, Lillemor Berthelsen, Birgit Myklebust, Irma Nordseth, Eldbjørg Grøttum, Gerd Ber-gersen, Mary Holst Bremstad, Aase-Marit Børke, Anne-Grethe Westhagen Magnor, Ulla Olssøn, Turid Otervik, Solveig Sætersdal, Marit Ten-mann, Hedvig Thune-Elledsen, Anni Øverland. Distribué par Jour2fête. Prix du public au Festival 2 Valenciennes 2015.

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Le film mystère L’Eldorado poursuit sa programmation de courts métrages de Charlie Chaplin. Cette semaine, ne manquez pas la première apparition du clochard dans Charlot est content de lui (1914) de Henry Lehrman, couplé avec le martial mais drôlatique Charlot soldat. La semaine prochaine, deux perles : Le Pèlerin (1923), le dernier court de Chaplin, et Une Vie de chien (1918) dont l’affiche apparait dans le film mystère de la semaine, plus précisément dans le hall d’un cinéma qui organise un festival du film muet et dont deux enfants resquilleurs sont chassés sans ménagement (photo ci-dessous).

La première personne qui nous communiquera le titre du film mystère et le nom de son réalisateur recevra deux invitations valables à l’Eldorado pour le film (ou les films) de son choix. Les réponses doi-vent être remises soit par mail à [email protected], soit sur papier libre à l’accueil du cinéma (notez-y alors la date et l’heure, ainsi que votre nom et une adresse mail ou postale pour que nous puissions vous contacter si vous gagnez).

Le film mystère précédent Félicitations à Jacqueline M. qui a reconnu La Chasse (Jagten, 2012) avec Lasse Fogelstrøm (au premier plan) et Mads Mikkelsen (au second plan, un peu flou). Ce film a été coécrit et réalisé par Thomas Vinter-berg dont nous pouvons voir Loin de la foule déchaînée actuellement à l’Eldo, et dont le prochain film, Kollektivet, sortira au Danemark à la fin août.

Au vendredi 12 juin, 358 spectateurs ont donné 25 297 €. Et vous ?

Informations et modalités de la souscription sur le site Web de l’Eldorado

Prochains rendez-vous à l’Eldo…

Juin Lundi 22, 20 h 15 : Avant-première de Microbe et Gasoil, en présence du réalisateur Michel Gondry.

Vendredi 26, 20 h : Soirée de soutien avec chants printaniers allemands, film surprise et rafraîchissements.

Juillet

Jeudi 2, 20 h 15 : Le Retour de Fabiola, en présence du réalisateur Jairo Boisier. … et ailleurs

Mercredi 24 juin, 19 h : Repas de soutien au café Chez Nous (rue Quentin).

Cinéma Eldorado

21, rue Alfred de Musset / 21 000 DIJON Divia : liane 5 et ligne 12 — Station Vélodi à proximité

Site web : http://www.cinema-eldorado.fr — Courriel : [email protected] Twitter : @CinmaEldorado — Facebook : CinemaEldorado

La lettre d’Archimède Site web : https://cinemaeldorado.wordpress.com/la-lettre — Courriel : [email protected]