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LA LETTRE 15 Décembre 2013 www.grameen-credit-agricole.org Meilleurs Vœux Best Wishes 2014 Jean-Luc Perron Délégué Général de la Fondation Grameen Crédit Agricole E n juin dernier à Londres, le Premier Ministre Britannique a donné une forte impulsion politique au développement de l’impact investing, en inscrivant ce thème pour la 1 ère fois à l’ordre du jour du G8 et en annonçant une série de nouvelles mesures pour faire de la Grande Bretagne la place par excellence de cette « finance sociale » : des incitations fiscales pour les investis- seurs sociaux et l’ouverture du « Social Stock Exchange » à Londres viennent compléter les initiatives déjà lancées : Big Society Capital, et Social Impact Bonds. Sous l’impulsion britannique, une Task For- ce du G8 a été constituée sur ce thème de l’impact investing, avec des groupes nationaux, dont un groupe français animé par Hugues Sibille, qui se réunira prochainement. Début novembre, à Kuala Lumpur, se tenait la 5ème édition du Global Social Business Summit. La Fondation Grameen Crédit Agri- cole était naturellement présente à ce grand rendez-vous annuel du social business, aux côtés du Professeur M. Yunus, et de près de 600 participants, qui ont échangé pendant 3 jours sur leurs expériences et leurs projets pour lutter contre la pauvreté par le social business. Ils ont pris connaissance des fonds de social business en cours de création dans plusieurs pays, avec le soutien d’organisations finan- cières internationales, et applaudi le Premier Ministre de Malaisie quand il a annoncé la création d’un tel fonds en Malaisie, doté de 5 millions d’Euros par son gouvernement. Fin novembre, à Genève, se tenait la 9 ème édition de la conféren- ce de l’European venture philanthropy Association (EVPA), dont la Fondation est membre. L’EVPA a l’ambition de « réconcilier l’esprit de la philanthropie avec la culture de l’investissement ». A nouveau plus de 500 participants, dont un grand nombre de représentants de fondations et de banques. Intervention remarquée de Rodrigo Jordan, alpiniste et philanthrope chilien (Instituto Vertical) : « la pau- vreté représente une perte absurde de talent, d’innovation, de créativi- té et d’entrepreneuriat. » On doit sans doute se réjouir de cette multiplicité de rencontres internationales et d’approches innovantes. Toutefois cette proliféra- tion est aussi une source de perplexité, voire de confusion et même de scepticisme pour le commun des mortels ! En quoi ces approches se différencient-elles ? Quelles sont les véritables intentions de leurs auteurs ? Permettez-moi de livrer quelques éléments de réponse. Impact investing, social business et venture philanthropy ont en commun de poursuivre un but social, de prendre appui sur le modèle de l’entreprise pour l’atteindre et d’inscrire leurs projets dans une vision à long terme. Ces approches partagent le même objectif d’abattre les cloisons entre les organisations sans but lu- cratif, les entreprises et le secteur financier, d’inventer de nouveaux outils de financement et d’établir des méthodes et des référentiels communs en matière de mesure de l’impact social. Toutefois ces approches, nées dans des contextes différents, ne se confondent pas : l’impact investing veut conjuguer, dans des proportions variables selon les projets, la recherche de l’impact so- cial et une rémunération proche du marché pour les apporteurs de capitaux. Le Social business fait appel à des investisseurs pour créer des entreprises dont la raison d’être est une mission sociale, et leur propose de renoncer à la rémunération des capitaux investis pour donner la priorité absolue à l’impact social. Quant aux « venture philanthropistes », ils sont pour la plupart dans une démarche de don ou d’investissement à très long terme sans rémunération. J’ai été frappé de constater que les publics de ces conférences étaient très différents. On peut sans doute rêver d’une manifesta- tion qui les réunirait tous et permettrait à tout un chacun de juger les arbres à leurs fruits ! EDITORIAL « Impact investing, venture philanthropy, social business, même combat ?» L’actualité a mis en lumière trois concepts d’investissements à finalité sociale, tous désignés sous leur appellation anglo-saxonne : l’impact investing, le social business et la venture philanthropy. Le commun des mortels peut légitimement se demander si ces approches sont concurrentes ou convergentes et s’interroger sur leurs différences.

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LA LETTRE15

Décembre 2013

www.grameen-credit-agricole.org

Meilleurs Vœux Best Wishes2014

Jean-Luc Perron Délégué Général de la Fondation Grameen Crédit Agricole

E n juin dernier à Londres, le Premier Ministre Britannique a donné une forte impulsion politique au développement de l’impact investing, en inscrivant ce thème pour la 1ère fois à l’ordre du jour du G8 et en annonçant une série de nouvelles

mesures pour faire de la Grande Bretagne la place par excellence de cette « finance sociale » : des incitations fiscales pour les investis-seurs sociaux et l’ouverture du « Social Stock Exchange » à Londres viennent compléter les initiatives déjà lancées : Big Society Capital, et Social Impact Bonds. Sous l’impulsion britannique, une Task For-ce du G8 a été constituée sur ce thème de l’impact investing, avec des groupes nationaux, dont un groupe français animé par Hugues Sibille, qui se réunira prochainement.

Début novembre, à Kuala Lumpur, se tenait la 5ème édition du Global Social Business Summit. La Fondation Grameen Crédit Agri-cole était naturellement présente à ce grand rendez-vous annuel du social business, aux côtés du Professeur M. Yunus, et de près de 600 participants, qui ont échangé pendant 3 jours sur leurs expériences et leurs projets pour lutter contre la pauvreté par le social business. Ils ont pris connaissance des fonds de social business en cours de création dans plusieurs pays, avec le soutien d’organisations finan-cières internationales, et applaudi le Premier Ministre de Malaisie quand il a annoncé la création d’un tel fonds en Malaisie, doté de 5 millions d’Euros par son gouvernement.

Fin novembre, à Genève, se tenait la 9ème édition de la conféren-ce de l’European venture philanthropy Association (EVPA), dont la Fondation est membre. L’EVPA a l’ambition de « réconcilier l’esprit de la philanthropie avec la culture de l’investissement ». A nouveau plus de 500 participants, dont un grand nombre de représentants de fondations et de banques. Intervention remarquée de Rodrigo Jordan, alpiniste et philanthrope chilien (Instituto Vertical) : « la pau-

vreté représente une perte absurde de talent, d’innovation, de créativi-té et d’entrepreneuriat. »

On doit sans doute se réjouir de cette multiplicité de rencontres internationales et d’approches innovantes. Toutefois cette proliféra-tion est aussi une source de perplexité, voire de confusion et même de scepticisme pour le commun des mortels ! En quoi ces approches se différencient-elles ? Quelles sont les véritables intentions de leurs auteurs ? Permettez-moi de livrer quelques éléments de réponse.

Impact investing, social business et venture philanthropy ont en commun de poursuivre un but social, de prendre appui sur le modèle de l’entreprise pour l’atteindre et d’inscrire leurs projets dans une vision à long terme. Ces approches partagent le même objectif d’abattre les cloisons entre les organisations sans but lu-cratif, les entreprises et le secteur financier, d’inventer de nouveaux outils de financement et d’établir des méthodes et des référentiels communs en matière de mesure de l’impact social.

Toutefois ces approches, nées dans des contextes différents, ne se confondent pas : l’impact investing veut conjuguer, dans des proportions variables selon les projets, la recherche de l’impact so-cial et une rémunération proche du marché pour les apporteurs de capitaux. Le Social business fait appel à des investisseurs pour créer des entreprises dont la raison d’être est une mission sociale, et leur propose de renoncer à la rémunération des capitaux investis pour donner la priorité absolue à l’impact social. Quant aux « venture philanthropistes », ils sont pour la plupart dans une démarche de don ou d’investissement à très long terme sans rémunération.

J’ai été frappé de constater que les publics de ces conférences étaient très différents. On peut sans doute rêver d’une manifesta-tion qui les réunirait tous et permettrait à tout un chacun de juger les arbres à leurs fruits !

EDITORIAL « Impact investing, venture philanthropy, social business, même combat ?»

L’actualité a mis en lumière trois concepts d’investissements à finalité sociale, tous désignés sous leur appellation anglo-saxonne : l’impact investing, le social business et la venture philanthropy. Le commun des mortels peut légitimement se demander si ces approches sont concurrentes ou convergentes et s’interroger sur leurs différences.

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Au service des prêteurs d’espoir

Pour plus d’informations sur le Semaine de la Microfinance, cliquez ici.

Pour avoir accès à l’intégralité de l’étude, cliquez ici.

Pour plus d’informations sur le projet de recherche de la Fondation en partenariat avec Pacifica, cliquez ici.

Pour plus d’informations sur les activités de la Fondation en matière de microassurance agricole, cliquez ici.

Pour plus d’informations sur la Conférence sur les nouveaux outils de développement durable, cliquez ici.

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LA LETTREGRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE

Conférence sur les nouveaux outils de développement durable : la Fondation Grameen Crédit Agricole présente les perspectives dans le domaine de la microassurance

La Fondation très présente lors de la 6ème semaine de la Microfinance au Luxembourg

P our sa 6ème édition, la Semaine de la Microfinance organisée du 12 au 14 novembre 2013 au Luxembourg par la plateforme européenne de microfinance (e-MFP) a réuni plus de 350

professionnels d’une trentaine de pays. Elle avait pour thème principal «L’avenir de la microfinance : investir dans la croissance inclusive».

La Fondation Grameen Crédit Agricole, très engagée dans le réseau e-mfp, est intervenue dans 4 ateliers. Notamment Philippe Guichandut a présenté les résultats de l’étude sur les investisseurs auprès d’IMF de taille intermédiaire (Tier 2 et 3), dont il est rendu compte dans cette let-tre. Jürgen Hammer a animé un atelier sur la microfinance responsable et Thérèse Sandmark un atelier sur les opportunités d’investissements en microassurance.

ACTUALITÉS

A l’occasion de la conférence tenue à l’Université Paris Dauphine les 24 et 25 octobre dernier sur «Les nouveaux outils du développement durable : méthodes quantitatives pour l’économie et la finance de l’énergie et des ressources naturelles», la Fondation Grameen Crédit Agricole

et Pacifica, filiale d’assurance dommages du Groupe CA ont présenté ensemble les travaux réalisés par deux thésards sur les modèles d’assurance récolte indicielle dans le contexte des pays du Sud. Ces travaux sont conduits dans le cadre de l’initiative de recherche de PACIFICA et de la Fondation, en partenariat avec Astrium-Spotimage et la Fondation Institut Europlace de Finance.

La Fondation Grameen Crédit Agricole a présenté l’étude réalisée par le Groupe d’action de l’e-MFP sur les investisseurs qui

se focalisent sur les IMF de taille intermédiaire, à savoir les Tier 2 et 3, tels qu’ils ont été définis par ce même groupe, en partenariat avec MicroRate (voir newsletter N°12 de Mai 2013). L’étude a pu analyser le portefeuille d’investissement à fin 2012 de onze investisseurs basés en Europe auprès de 389 institutions classées en Tier 2 et Tier 3 dans 76 pays. L’étude fait ressortir les éléments importants suivants : si 32,7% des IMF étudiées se trouvent en Afrique Sub-Saharienne, elles ne représentent que 15,4% des investissements. Ce chiffre, très supérieur à celui de l’étude de Symbiotics (7%), démontre que les investissements en Afrique Sub-Saharienne sont beaucoup plus petits et concernent une forte

proportion d’IMF de Tier 3. L’Afrique Sub-Saharienne est la région qui a connu la plus importante baisse des investissements (-8,4%) entre 2011 et 2012 pour les six fonds qui ont participé aux deux enquêtes de 2011 et 2012. Seulement quatre fonds proposent de l’assistance technique, consacrée principalement à des IMF de Tier 3 (84%) en Afrique Sub-Saharienne. L’étude a aussi montré que seulement 16% des IMF étudiées ont reçu des investissements de plusieurs investisseurs du Groupe d’action. Il y a encore de nombreuses collaborations possibles. Cette étude a aussi pour objectif de favoriser la transparence entre investisseurs qui ont accepté de partager les données sur leur portefeuille, afin aussi d’encourager les synergies et la collaboration et répondre au mieux aux besoins des institutions de Tier 2 et 3.

Le Groupe d’action « Investisseurs auprès d’IMF de Tier 2 et 3 » publie une étude sur leurs investissements à fin 2012

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Au service des prêteurs d’espoir

Pour plus d’informations sur le Global Social Business Summit, cliquez ici.

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LA LETTREGRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE

A u cours du Sommet, de nombreux sujets ont été traités tels que le développement et la mise en œuvre du social business dans le monde, les partenariats comme facteurs

clés du social business ou le social busines au cœur de la stra-tégie de l’entreprise. Jean Luc Perron est intervenu en session plénière sur « La mesure de l’impact social : malédiction ou remè-de pour l’investissement social? » et a animé un atelier sur les fi-nancements alternatifs du Social Business. Dans un autre atelier, Jurgen Hammer a présenté, aux côtés du Professeur Latifee, DG de Grameen Trust, de M. Shahjahan, Directeur Général de la Gra-meen Bank, tous deux membres du Conseil d’Administration de la Fondation, ainsi que de M. Sophea Suon, DG de Chamroeun au Cambodge, les liens entre le Social Business et la Microfinance sur la base de plusieurs études de cas au Bangladesh, au Cambodge et en Palestine.

Cette nouvelle édition du Sommet confirme le développe-ment géographique et le champ d’application de plus en plus diversifié de l’approche Social Business: on assiste à une multipli-cation de projets dans les domaines des énergies propres, de la nutrition, de la santé, de l’eau, de l’éducation …. Plusieurs fonds d’investissement dédiés au social business ont été présentés ou annoncés par nos collègues allemands du Yunus Social Business, avec le soutien de la Banque Africaine de Développement ou USAID Haïti, Albanie, Tunisie, Brésil. Le Premier Ministre de Malai-sie, Sri Haji Mohammad Najib Abdul Razak, a apporté un soutien remarqué à cette approche dans son discours de clôture du Som-met et annoncé la création d’un fonds d’investissement Social Business en Malaisie, doté par son gouvernement de 5 millions d’Euros. Le Sommet est aussi une occasion unique de nouer de nouveaux contacts et d’échanger sur des thématiques communes.

Le prochain Sommet se tiendra à Mexico (Mexique) du 13 au 15 Novembre 2015.

La Fondation Grameen Crédit Agricole présente lors du 5ème Global Social Business Summit à Kuala Lumpur

Du 7 au 9 Novembre dernier s’est tenu à Kuala Lumpur le 5ème Global Social Business Summit, en présence du Professeur Yunus. Au total, 585 participants venus de 40 pays ont participé au Sommet, précédé d’une conférence de recherche de deux jours qui a réuni 70 représentants d’universités du monde entier. La veille du Sommet, 60 jeunes challengers venus de 15 pays ont été réunis pour en apprendre plus sur le mouvement du Social Business, pour échanger et développer leurs idées d’entreprises sociales afin de lutter contre le chômage des jeunes.

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Au service des prêteurs d’espoir

Pour télécharger le rapport (en anglais), cliquez ici.

Pour plus d’informations sur le MiN, cliquez ici.

Pour plus d’informations sur les activités de la Fondation dans le domaine de la microassurance, cliquez ici.

Pour plus d’informations sur cet événement et vous enregistrer, cliquez ici.

L’inscription est gratuite, mais les places disponibles se réduisent !

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LA LETTREGRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE

«Entrepreneurs sociaux, prenez la parole »

La Commission européenne, en partenariat avec le Comité Economique et Social européen et la Ville de Strasbourg, lance un grand évènement européen interactif, à Strasbourg les 16-17 janvier 2014, sur l’Entrepreneuriat social et l’économie sociale et solidaire.

Sous l’impulsion de Michel Barnier, Commissaire aux Marché Intérieur, la Commission Européenne, a annoncé en octobre 2011 l’Initiative pour l’Entrepreneuriat Social (IES), un ensemble de 11 mesures pour facili-

ter l’accès des entreprises sociales au financement, améliorer la visibilité de l’entrepreneuriat sociale et doter l’Europe d’un cadre juridique harmonisé en ma-tière d’économie sociale.

« Entrepreneurs sociaux, prenez la parole ! » est un événement de 2 jours à Strasbourg, les 16 et 17 janvier 2014, qui s’adresse à tous les acteurs européens de l’entrepreneuriat social et de la finance solidaire afin d’échanger sur les meilleures pra-tiques, les modèles innovants, les nouveaux outils de financement et de faire passer un message fort sur la contribution de l’entrepreneuriat social à la résolution des défis sociaux de l’Europe, à la veille des élections européennes et du renouvellement de la Commission européenne.« Entrepreneurs sociaux, prenez la parole ! » sera un temps fort et un lieu d’échanges interactifs visant à diffuser largement les acquis de ce secteur et inciter les acteurs européens à poursuivre sur leur lancée.

Publication du document de travail sur «L’émergence et le développement de la microassurance agricole» co-rédigé par la Fondation Grameen Crédit Agricole

Cet ouvrage, publié par le Microinsurance Network, a été financé par le BMZ en collaboration avec la GIZ, et coproduit par la Fondation Grameen Crédit Agricole, la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le Monde (FARM), et ADA.

L es auteurs, Thérèse Sandmark, Chargée d’affaires en microassurance agricole à la Fondation Grameen Crédit Agricole, Jean-Christophe Debar, Directeur de FARM, et Clémence Tatin-Jalera, consultante indépendante en microassurance,

font un point complet sur les débats et les développements les plus récents dans le secteur de l’assurance agricole dans les pays en développement, avec une accent par-ticulier sur les difficultés particulières liées aux produits d’assurance indicielle.

Quatre études de cas (Brésil, Maroc, Sénégal, Chine), comparent leurs approches de développement de l’assurance agricole. La conclusion met en lumière les princi-paux enseignements qui peuvent être tirés de la mise en œuvre de l’assurance agricole dans le monde, en vue de promouvoir son expansion dans les pays moins développés.

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Au service des prêteurs d’espoir

Pour plus d’informations sur PhileoL, cliquez ici.

Pour lire l’intégralité de l’interview accordée par Njaka Ravelomantsoa, cliquez ici.

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LA LETTREGRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE

PhileoL (Madagascar), partenaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole, sélectionné dans le cadre du “Forum Afrique – 100 innovations pour le développement durable”

Dans ce but, le Forum a mis en lumière les innovations financières, technologiques, sociales, culturelles, écolo-giques les plus marquantes du continent, susceptibles

de renforcer le vivre ensemble et de diminuer l’exclusion no-tamment des femmes et des plus fragiles.

C’est dans ce cadre que PhileoL, l’entreprise malgache de social business dont la Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnai-re, a été sélectionnée parmi plus de 800 dossiers reçus et a présen-tée au Sénat, le 5 décembre 2013, son innovation, dans le cadre du Sommet de l’Elysée.

Implantée depuis 2008 en Androy, la région la plus aride et la plus pauvre de Madagascar, PhileoL développe une filière oléagi-neuse inclusive qui aide 6000 paysans à produire des graines de ricin et jatropha que l’entreprise se charge de transformer. Les paysans sont ainsi assurés d’un revenu monétaire. Ils sont accom-pagnés par PhileoL et ses partenaires afin d’améliorer la qualité et la quantité produites, de s’organiser en groupements et ainsi de mieux maîtriser leur développement économique.

“Forum Afrique – 100 innovations pour le développement durable” a réuni à Paris les 4 et 5 décembre 2013 des porteurs africains d’innovations dans le cadre du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité. Les innovations ont été sélectionnées en raison de leur contribution au développement durable, à l’entreprenariat africain, à une croissance solidaire et à la satisfaction des besoins essentiels des populations.

Depuis quand travaillez-vous pour Phileol ?Je travaille pour Phileol depuis 2008. A l’origine, nous sommes trois à avoir créé l’entreprise : Stéphane Philizot, chimiste de formation qui a vu que le ricin avait un débouché intéressant et qui a eu l’idée de créer sa propre entreprise, [... ainsi que] Nary Razakasolo et moi-même qui avons, suite à nos recherches, trouvé que ce projet était intéressant.

Qu’est ce qui a motivé votre intérêt pour ce projet ?Avec Nary Razakasolo, nous avions déjà travaillé ensemble dans une autre entreprise et nous étions à l’époque en recherche d’autres activités pouvant être développées à Madagascar. Ce projet était donc en ligne avec nos objectifs de développer des activités dans le domaine de l’agriculture.

Qu’est-ce que cela apporte aux paysans de travailler avec Phileol ?Travailler avec Phileol signifie pour les paysans avoir une source de revenus assurée. Etant donné que nous sommes implantés à Tsiombe, les paysans savent que tant que nous ferons tourner l’usine, il y aura toujours un besoin de graines de ricin et qu’ils pourront donc continuer à nous vendre leur production de septembre à décembre. [...]

Comment s’est établie la relation avec la Fondation et comment envisagez-vous l’avenir de cette relation.La Fondation est entrée au capital de Phileol en 2012 suite aux campagnes de communication effectuées par Phileol. Je pense qu’en termes de perspectives, travailler avec la Fondation c’est aller plus loin encore, c’est à dire approfondir, les impacts de nos activités, pas seulement au niveau des paysans mais aussi au niveau de la région dans son ensemble et vu notre développement, je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire dans la sud si l’entreprise arrive à monter d’un cran par rapport à la situation actuelle.

Et qu’est-ce qui vous a amené à Paris ?Nous avons été choisis dans le cadre d’une sélection effectuée par le Ministère des Affaires Etrangères en marge du Sommet de l’Elysée pour l’Afrique qui se déroule

actuellement à Paris. Le Ministère a organi-sé un concours dans tous les pays africains et sur les 100 innovations retenues parmi les 800 dossiers reçus, nous avons été sé-lectionnés pour rencontrer des bailleurs internationaux et discuter avec eux de ce qui peut être fait par rapport au développe-ment des activités en Afrique.

En quoi consiste l’aspect novateur de PhileoL ? Le projet que représente Phileol est novateur car il s’agit d’un projet qui ose changer les choses. Il ne s’agit pas d’inventer des choses mais de mettre en place des activités qui visent à changer un état de fait. Au niveau de Phileol, nous avons créé une société dont le but est de travailler avec des paysans dans une région pauvre, avec de profonds problèmes de trésorerie, de pauvreté extrême. Nous avons donc utilisé le ricin pour faire face à ces problèmes et c’est en ça que consiste l’innovation qui nous a permis d’être sélectionnés et de faire partie des 21 projets invités à se présenter à Paris. Cette présentation nous a offert l’opportunité de rencontrer de bailleurs potentiels et de nous faire connaître. Cette opportunité va bien au-delà de ce à quoi je m’attendais car elle nous offre une opportunité unique de faire des rencontres qui peuvent être déterminantes pour nous.

ENTRETIENA l’occasion du “Forum Afrique : cent innovations pour un développement durable” qui s’est tenu à Paris à l’initiative de M. Pascal Canfin, ministre délégué chargé du Développement, NJAKA RAVELOMANTSOA, Manager associé de PhileoL, a accordé un entretien à la Fondation Grameen Crédit Agricole.

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Pour plus d’informations sur la Facilité Africaine, cliquez ici.

Pour plus d’informations sur AsIEnA, cliquez ici.

Pour lire l’intégralité de l’interview accordée par Thérèse Yameogo, cliquez ici.

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LA LETTREGRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE

Rencontre avec Thérèse Yameogo, responsable des opérations et du développement d’AsIEnA

Le 7 novembre dernier, les représentantes d’AsIEnA étaient dans les bureaux de la Fondation. A cette occasion, nous avons souhaité leur poser quelques questions sur leur institution, ses activités et la relation avec la Fondation.

Pouvez-vous nous présenter rapidement Asiena, son historique et comment l’institution s’est développée ?

AsIEnA signifie Association Inter Instituts Ensemble et Avec. C’est une association qui a été créée en 2002 par des religieuses et qui regroupe aujourd’hui près de 40 congrégations religieuses. Ces congrégations se sont fixée comme mission de lutter contre la pauvreté et inciter, surtout les femmes, à se prendre en charge en leur offrant des produits adaptés, notamment des prêts et des formations.

Et quels sont les principaux défis auxquels fait face AsIEnA ?AsIEnA a pour vision de devenir une structure de microfinance

performante et émergente donc notre principal défi est de mettre en place une politique de bonnes pratiques, en matière de micro-finance, conforme aux normes internationales.

Pour parler un peu plus du projet de Facilité Africaine mis en place par la Fondation et dont AsIEnA a bénéficié, pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez et quels sont, selon vous, ses avantages et ses inconvénients ?

AsIEnA a pour ambition d’avancer et nous voulons vraiment devenir, du moins à l’échéance 2020, une structure de microfinan-ce réellement émergente au niveau national. Pour [ce faire], il faut avoir de bonnes pratiques et des outils performants pour pouvoir

aller de l’avant, et c’est dans ce cadre que nous pensons que la Fa-cilité Africaine va nous aider vraiment à nous ancrer davantage, à remplir au mieux notre mission sociale, surtout sur le plan de la transparence et de la performance.

Et comment s’est passé la mise en place du projet auprès d’AsIEnA ? Avez-vous été satisfaits de la façon dont les choses se sont déroulées ?

Notre rencontre avec la Fondation Grameen Crédit Agricole s’est faite au travers du réseau AMT (African Microfinance Trans-parency) dont AsIEnA est membre depuis 2009. [...] Les personnes que nous ciblons correspondent au profil ciblé également par la Fondation ce qui nous permet de croire que nous allons pouvoir bien travailler ensemble.

Quelles sont vos principales attentes que vous avez dans le cadre de ce partenariat ?

Nous avons de grandes attentes dans le cadre de la Facilité Africaine. Nous espérons obtenir un appui solide afin de pouvoir mettre en place des outils conformes aux bonnes pratiques en matière de microfinance, notamment un audit interne, parce que nous militons beaucoup en matière de transparence. [...] Nous avons besoin que l’appui technique se mette en place rapide-ment pour le bien être de notre public cible.

ENTRETIEN

Au mois d’octobre, la Fondation Grameen Crédit Agricole a décaissé la première tranche d’un prêt de 229,000 euros sur 3 ans octroyé à AsIEnA. L’Association Inter Instituts Ensemble et Avec (AsIEnA) est une association burkinabée créée en 2002 avec l’aide du CCFD-Terre Solidaire (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement).

Basée à Ouagadougou, l’institution opère principalement à travers une méthodologie de crédit de groupe (Mutuelle de Solidarité ou MUSO) développée par la SIDI, pour

promouvoir les activités d’épargne et de crédit avec des groupes de 15 à 50 femmes vivant dans les zones rurales reculées ou les banlieues pauvres des villes. Ces groupes de microentrepreneurs favorisent non seulement l’épargne et le crédit, mais aussi le partage d’expériences et les formations économiques et sociales.

A fin septembre 2013, l’institution comptait 12,386 emprunteurs actifs dont 91% de femmes et 95% de clients ruraux. Le montant de prêt moyen d’AsIEnA est de 82,47 euros.

La Fondation finance AsIEna au Burkina Faso

NOUVEAUX INVESTISSEMENTS

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Au service des prêteurs d’espoir

Pour plus d’informations sur Biotropical, cliquez ici.

Pour accéder à l’interview de Pierre Imélé, Directeur Général de Biotropical, à RFI, cliquez ici.

Pour plus d’informations sur FARM, cliquez ici

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LA LETTREGRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE

Biotropical collecte, transforme et vend à l’export des fruits tropicaux la-bellisés biologiques, et équitables pour

la mangue, par Ecocert. Afin de pérenniser son approvisionnement et de développer une fi-lière camerounaise de la mangue biologique, Biotropical accompagne les petits producteurs de mangues de plusieurs régions rurales du Cameroun pour améliorer leur capacité de production et garantir le respect des cahiers des charges biologique et équitable. Pour ce faire, Biotropical propose des intrants, des for-mations et des services logistiques aux petits producteurs et structure le paysannat local.

Biotropical fait le pari de délocaliser une partie de sa production de fruits secs au plus près des zones de production de mangues en installant des unités mobiles semi-industrielles de transformation. En produisant localement, Biotropical génère de la valeur ajoutée et crée de l’emploi et des compétences dans des zo-nes mal desservies. L’entreprise insère égale-ment les petits producteurs dans un réseau de services financiers et non financiers.

FARM Fondée en 2005 par des acteurs publics et privés, dont le Groupe Crédit Agricole, et reconnue d’utilité publique par décret du 20 février 2006, la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté rurale.

FOCUS PARTENARIAT

Pour ce faire, FARM propose une démarche innovante pour soutenir le développement par l’agriculture

des pays du Sud : FARM est un laboratoire d’idées et d’actions dont la mission est de promouvoir efficacement des agricultures et des filières agroalimentaires performantes, durables et respectueuses des producteurs et des consommateurs.

A l’interface entre l’action et la recherche, FARM alimente les réflexions des décideurs et acteurs du développement à travers trois champs d’actions : • Etudes, publications et événements : faire

avancer les débats en mobilisant les ac-teurs du développement agricole du Sud et du Nord.

• Projets pilotes : accompagner et initier de nouvelles approches en co-construisant des projets pilotes avec des acteurs lo-caux, mettre en valeur les savoir-faire et

rendre compte des expériences menées.• Formation et conseil : renforcer les ca-

pacités des acteurs en accompagnant l’autonomisation et la professionnalisation des organisations de producteurs, structu-rer les filières et améliorer leur productivité.

Et 6 thématiques d’expertise : politiques et marchés agricoles, organisation des filiè-res, financement et gestion des risques, sys-tèmes de production durables, gestion de l’eau, formation et appui-conseil.

La Fondation Grameen Crédit Agricole travaille en étroite collaboration avec FARM dans le domaine de la microassurance agri-cole. La Fondation a notamment participé, en décembre 2012, au colloque organisé par FARM sur la production agricole et systèmes assurantiels des outils de développement. Plus récemment, la Fondation et FARM ont collaboré lors de la rédaction du document de travail sur «L’émergence et le développe-

ment de la microassurance agricole» publié par le Microinsurance Network dans le cadre du programme «Renforcement du réseau».

En février 2014, la Fondation et FARM, avec le soutien de Planet Guarantee, autre partenaire de la Fondation, vont organiser une conférence dans le cadre du Salon de l’Agriculture qui se tiendra à Paris du 22 fé-vrier au 3 mars. Cette conférence qui se tien-dra sous la forme de tables rondes, offrira l’opportunité de présenter à grande échelle le document de travail co-écrit par les deux Fondations.

Plus d’informations sur la tenue de la Conférence seront prochainement disponi-bles en ligne.

FOCUS IMF ET SOCIAL BUSINESS

Biotropical

Depuis 1988, Biotropical développe au Cameroun une chaîne de valeur inclusive basée sur la production de fruits tropicaux biologiques, en particulier la mangue, leur transformation en fruits secs ou en pulpe, et leur exportation. A cet effet Biotropical travaille avec les petits producteurs auxquels l’entreprise apporte un accès au marché avec des prix équitables, et une assistance technique. Ainsi Biotropical contribue à la création d’une filière biologique de fruits tropicaux, au développement des zones rurales et au renforcement des capacités paysannes.

Le soutien de la Fondation Grameen Crédit Agricole

Depuis Décembre 2013, la Fonda-tion Grameen Crédit Agricole est action-naire à 14% de Biotropical et participe à son Conseil d’Administration. Elle finan-ce également l’entreprise par le biais d’un compte courant d’associé.

La Fondation a choisi d’accompagner Biotropical pour son action de lutte con-tre la pauvreté auprès des petits pro-ducteurs et son objectif de structurer une chaîne de valeur autour de fruits tropicaux et notamment la mangue. La Fondation travaille avec Biotropical dans la définition de ses objectifs sociaux et dans la création d’outils d’évaluation de sa performance sociale. Elle a également accompagné l’entreprise dans la mise en place d’unités de production décen-tralisées et la diffusion en région de son expertise industrielle, dans le but de dy-namiser l’économie locale.

Credits Photos : Lan Andrian, Philippe Lissac, Nicolas Krief, Global Social Business Summit