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1 www.grameen-credit-agricole.org La Lettre Grameen Crédit Agricole Jean Luc Perron Délégué Général de la Fondation Grameen Crédit Agricole numéro 13 Août 2013 J’ai trouvé un pays sous grande tension sociale et politique. Tension sociale : le Bangladesh est devenu « l’atelier textile » du monde, mais ce modèle est affecté par le ralentissement de la de- mande mondiale, la mise en cause des conditions scandaleuses d’emploi dans l’industrie textile, et la suspension par les Etats Unis de son accord tarifaire préférentiel avec le Bangladesh. Tension politique aussi, aiguisée par la perspective d’élections parlemen- taires dans 6 mois et par les procès ouverts contre les dirigeants du parti islamiste pour faits de collaboration avec le Pakistan pendant la guerre d’indépendance de 1971. En refusant la mise en place d’un gouvernement de technocrates et de personnalités indépen- dantes pour veiller au bon déroulement des élections, comme le voudrait la tradition, le Premier Ministre, Sheick Hasina, a provo- qué des grèves et des manifestations à répétition à l’initiative du principal parti d’opposition. Le parti au pouvoir, qui vient de per- dre cinq élections locales, est soupçonné de vouloir manipuler le prochain scrutin. C’est dans ce contexte que le Premier Ministre poursuit son entreprise de mise sous tutelle gouvernementale de la Grameen Bank et des entreprises Grameen. La Commission d’enquête qu’elle a formée sur l’organisation et la gouvernance de la Grameen Bank et des entreprises Grameen, a fait connaître fin juin quelques-unes de ses propositions : donner une majorité de 51% du capital au gouvernement (alors qu’il n’en détient aujourd’hui que 3%), écla- ter la banque en 19 entités régionales, exiger un minimum de 8 années d’éducation pour exercer des fonctions d’administrateurs, écartant ainsi les neuf femmes élues au conseil d’administration de la banque par les quelque 5 millions de clientes-actionnaires. Ces propositions ont provoqué une levée de boucliers. Le Gouver- nement semble hésiter à poursuivre son offensive contre la Gra- meen Bank, qui touche 25% de la population du Bangladesh, et contre le Professeur Yunus, considéré comme une icône nationale. En outre le processus de remplacement de M. Yunus à la direc- tion générale de la Grameen Bank s’est enlisé : le gouvernement avait voulu passer en force il y a un an en modifiant par ordonnan- ce les statuts de la banque. Les erreurs de procédure commises ont permis aux femmes élues du conseil de Grameen Bank de fai- re un recours qui ne sera sans doute pas tranché par la Haute Cour avant les élections. S’agissant des entreprises Grameen, la convoitise du gouverne- ment porte principalement sur Grameenphone, le principal opéra- teur de mobile dans le pays. La recommandation de la Commission d’enquête de retirer sa licence à Grameenphone a provoqué une très vive réaction du Gouvernement norvégien et de Télénor, qui est l’actionnaire principal de Grameenphone. Celui-ci menace de se retirer de l’appel d’offres pour les nouvelles licences 3G. Dans ce contexte de grande nervosité, le Professeur Yunus poursuit dans la voie qu’il a tracée, avec le soutien d’un nombre croissant d’institutions, d’entreprises, d’ONG et d’Universités. Il a en outre reçu le soutien remarqué des ambassadeurs du Japon et des Etats Unis lors du Social Business Day. Les Institutions financières internationales, les agences de coopération et les banques de développement s’intéressent de plus en plus au social business, à l’instar de la Banque Africaine de Développement, qui a organisé une conférence à Tunis sur ce thè- me avec le concours de nos collègues du Yunus Social Business, ou d’USAID qui vient de signer un accord avec le Prof. Yunus pour promouvoir le social business dans plusieurs pays. Les décideurs politiques voient de plus en plus dans l’entrepreneuriat social une réponse à la crise. La Commission Eu- ropéenne met en œuvre sa « social business initiative », tandis que le gouvernement français vient d’approuver le projet de loi portant reconnaissance et développement de l’économie sociale et solidaire. Le prochain forum mondial de Convergences à Paris les 17, 18 et 19 septembre (www.convergences2015.org ), et le prochain « Global Social Business Summit », les 7, 8 et 9 novembre à Kua- la Lumpur (www.gsbs2013.com) seront de nouvelles occasions d’échanges entre tous les acteurs du social business pour apporter des réponses innovantes et durables aux grands défis de la pauvre- té, de la précarité et de l’exclusion. Editorial Lettre de Dacca Le 28 juin dernier, j’étais à Dacca à l’occasion du Social Business Day, parmi 1.000 participants et les délégués d’une trentaine de pays.

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1www.grameen-credit-agricole.org

La Lettre Grameen Crédit Agricole

Jean Luc Perron Délégué Général de la Fondation Grameen Crédit Agricole

numéro 13 Août 2013

J’ai trouvé un pays sous grande tension sociale et politique. Tension sociale : le Bangladesh est devenu « l’atelier textile » du monde, mais ce modèle est affecté par le ralentissement de la de-mande mondiale, la mise en cause des conditions scandaleuses d’emploi dans l’industrie textile, et la suspension par les Etats Unis de son accord tarifaire préférentiel avec le Bangladesh. Tension politique aussi, aiguisée par la perspective d’élections parlemen-taires dans 6 mois et par les procès ouverts contre les dirigeants du parti islamiste pour faits de collaboration avec le Pakistan pendant la guerre d’indépendance de 1971. En refusant la mise en place d’un gouvernement de technocrates et de personnalités indépen-dantes pour veiller au bon déroulement des élections, comme le voudrait la tradition, le Premier Ministre, Sheick Hasina, a provo-qué des grèves et des manifestations à répétition à l’initiative du principal parti d’opposition. Le parti au pouvoir, qui vient de per-dre cinq élections locales, est soupçonné de vouloir manipuler le prochain scrutin.

C’est dans ce contexte que le Premier Ministre poursuit son entreprise de mise sous tutelle gouvernementale de la Grameen Bank et des entreprises Grameen. La Commission d’enquête qu’elle a formée sur l’organisation et la gouvernance de la Grameen Bank et des entreprises Grameen, a fait connaître fin juin quelques-unes de ses propositions : donner une majorité de 51% du capital au gouvernement (alors qu’il n’en détient aujourd’hui que 3%), écla-ter la banque en 19 entités régionales, exiger un minimum de 8 années d’éducation pour exercer des fonctions d’administrateurs, écartant ainsi les neuf femmes élues au conseil d’administration de la banque par les quelque 5 millions de clientes-actionnaires. Ces propositions ont provoqué une levée de boucliers. Le Gouver-nement semble hésiter à poursuivre son offensive contre la Gra-meen Bank, qui touche 25% de la population du Bangladesh, et contre le Professeur Yunus, considéré comme une icône nationale.

En outre le processus de remplacement de M. Yunus à la direc-tion générale de la Grameen Bank s’est enlisé : le gouvernement avait voulu passer en force il y a un an en modifiant par ordonnan-

ce les statuts de la banque. Les erreurs de procédure commises ont permis aux femmes élues du conseil de Grameen Bank de fai-re un recours qui ne sera sans doute pas tranché par la Haute Cour avant les élections.

S’agissant des entreprises Grameen, la convoitise du gouverne-ment porte principalement sur Grameenphone, le principal opéra-teur de mobile dans le pays. La recommandation de la Commission d’enquête de retirer sa licence à Grameenphone a provoqué une très vive réaction du Gouvernement norvégien et de Télénor, qui est l’actionnaire principal de Grameenphone. Celui-ci menace de se retirer de l’appel d’offres pour les nouvelles licences 3G.

Dans ce contexte de grande nervosité, le Professeur Yunus poursuit dans la voie qu’il a tracée, avec le soutien d’un nombre croissant d’institutions, d’entreprises, d’ONG et d’Universités. Il a en outre reçu le soutien remarqué des ambassadeurs du Japon et des Etats Unis lors du Social Business Day.

Les Institutions financières internationales, les agences de coopération et les banques de développement s’intéressent de plus en plus au social business, à l’instar de la Banque Africaine de Développement, qui a organisé une conférence à Tunis sur ce thè-me avec le concours de nos collègues du Yunus Social Business, ou d’USAID qui vient de signer un accord avec le Prof. Yunus pour promouvoir le social business dans plusieurs pays.

Les décideurs politiques voient de plus en plus dans l’entrepreneuriat social une réponse à la crise. La Commission Eu-ropéenne met en œuvre sa « social business initiative », tandis que le gouvernement français vient d’approuver le projet de loi portant reconnaissance et développement de l’économie sociale et solidaire.

Le prochain forum mondial de Convergences à Paris les 17, 18 et 19 septembre (www.convergences2015.org ), et le prochain « Global Social Business Summit », les 7, 8 et 9 novembre à Kua-la Lumpur (www.gsbs2013.com) seront de nouvelles occasions d’échanges entre tous les acteurs du social business pour apporter des réponses innovantes et durables aux grands défis de la pauvre-té, de la précarité et de l’exclusion.

EditorialLettre de Dacca

Le 28 juin dernier, j’étais à Dacca à l’occasion du Social Business Day, parmi 1.000 participants et les délégués d’une trentaine de pays.

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Au service des prêteurs d’espoir

Pour plus d’informations sur la Facilité: http://www.grameen-credit-agricole.org/content/facilit%C3%A9-pour-la-microfinance-en-afrique

Pour télécharger le rapport annuel au format pdf: http://www.grameen-credit-agricole.org/sites/grameen/files/rapport_annuel_2012web_1.pdf

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La LettreGrameen Crédit Agricole

La Fondation accentue son action en Afrique dans le cadre de la Facilité Africaine

Les engagements de la Fondation progressent de 32% en 2012

D ans le cadre de cette initiative, la Fondation vient de sélectionner deux consultants senior qui seront basés en Afrique : El Hadji Diop, à Dakar (Sénégal)

en charge de la zone Afrique de l’ouest et Sharon Mor-sin, à Nairobi (Kenya) en charge de la zone Afrique de l’est. Ces deux experts, avec qui la Fondation a déjà tra-vaillé, l’aideront à identifier et analyser les IMF éligibles à la Facilité et coordonneront les missions d’assistance technique destinées à renforcer les compétences de ces institutions de microfinance soutenues en investissement par la Fondation.

D’ores et déjà, six dossiers d’investissement ont été ap-prouvés par le comité de projets de la Fondation : en Zambie, au Bénin, au Sénégal, au Burkina Faso et au Kenya (2 projets). Les premières missions d’assistance technique seront mises en place durant le 3ème trimestre 2013.

Outre ses états financiers et des informations détaillées sur ses activités et ses réalisations en microfinance, microas-surance et social business, la Fondation présente également dans son rapport annuel des données comparatives sur son positionnement par rapport à l’ensemble des véhicules d’investissement en microfinance (VIM), ainsi que les princi-pales conclusions de l’audit social de la Fondation réalisé par CERISE en 2012.

Actualités

Le 26 février dernier, la Fondation et l’Agence Française de Développement (AFD) signaient une convention de garantie et un accord d’assistance technique pour mieux contribuer au développement de la microfinance agricole et rurale en Afrique Sub-saharienne

La Fondation publie son rapport annuel 2012

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La LettreGrameen Crédit Agricole

La réunion a porté essentiellement sur la levée de fonds en cours, avec l’objectif d’un premier closing de 12 millions d’Euros. Le Conseil a décidé de reporter au 31 octobre la date

de ce closing. Par ailleurs, Jean-Luc Perron, Christophe Person et Pascal We-

banck ont pris une part active à la quatrième édition du Social Business Day qui s’est tenue le 28 juin. L’événement a rassemblé plus de 1000 participants originaires de 34 pays. Christophe Per-son est intervenu lors du panel « Social Business : investors and

D u 17 au 19 juin, Thérèse Sandmark et Philippe Guichandut, Directeur du Pôle Dé-veloppement et Assistance Technique de la Fondation, ont participé à la réunion

du Microinsurance Network (MiN) à Königstein (Allemagne). Le MiN a pour mission de promouvoir le développement de services d’assurance efficaces pour les personnes à faible revenu en encourageant le partage et la diffusion des connaissances. La Fonda-tion est particulièrement engagée dans les groupes de travail du MiN sur l’assurance agricole, les indicateurs de performance sociale et pour les financeurs.

Enfin, du 24 au 29 juin, Thérèse est partie en mission au Burkina Faso dans le cadre du Projet Assurance Récolte Sahel mis en place par PlaNet Garantee, en partenariat avec la Fondation Grameen Crédit Agricole. L’objectif était de faire le point sur la cam-pagne agricole en cours et les ventes de l’assurance agricole de PlaNet Guarantee. Malgré les nombreux défis auquel fait face le secteur, la Fondation continue de soute-nir le projet qui propose des solutions innovantes aux agriculteurs de la région.

Le Conseil d’administration du Fonds Social Business se réunit à Dacca (Bangladesh)

La Fondation poursuit son engagement en matière de microassurance agricole

Le Conseil d’Administration du Grameen Crédit Agricole Fund s’est réuni au Yunus Center, à Dacca (Bangladesh), le 27 juin, sous la présidence du Professeur Muhammad Yunus et la participation par téléphone de plusieurs administrateurs.

Le 14 juin dernier, Thérèse Sandmark, Chargée d’affaires microassurance de la Fondation, a participé au colloque “Les produits financiers flexibles de microfinance pour faire face au risque” organisé par la Ferdi (Fondation pour les études et recherches sur le développement international) à Clermont-Ferrand. Ce colloque a rassemblé un groupe de praticiens dans les domaines de l’assurance, du microcrédit et de la micro-épargne. A cette occasion, Thérèse a pu rencontrer des partenaires potentiels de l’université de Berkeley et de Clermont Ferrand.

Pour en savoir plus sur les activités de la Fondation en matière de microassurance agricole: http://www.grameen-credit-agricole.org/content/notre-approche-0

Pour en savoir plus sur le Social Business Day: http://socialbusinessday.net/about/social-business-day-2013

Pour en savoir plus sur le Grameen Crédit Agricole Fund: http://gca-fund.com/

entrepreneurs » et Pascal Webanck est intervenu lors du panel « Microfinance and Social Business » aux côtés notamment du Pro-fesseur Huzzatul Islam Latifee, Directeur Général de Grameen Trust et de Mohammad Shahjahan, Directeur Général par intérim de la Grameen Bank, tous deux administrateurs de la Fondation, ainsi que de Larry Reed, Directeur de la Microcredit Summit Campaign.

Jean Luc Perron, pour sa part, a présenté la Fondation et le Gra-meen Crédit Agricole Fund lors de la plénière de clôture, animée par le Professeur Yunus.

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La LettreGrameen Crédit Agricole

Pour plus d’informations sur les Journées Solidaires: http://intranet.credit-agricole.com/Etre-engage-et-responsable/Mecenat-nos-metiers-nous-engagent/Les-coups-de-pouces-Solidaires

Journées Solidaires 2013 : le mécénat de Crédit Agricole S.A. présente le microcrédit lors d’une conférence-débat

Dans son court-métrage « Person to Person », Wim Wenders livre un film positif sur la microfinance, avec le concours de Muhammad Yunus et de Bono.

Le 12 juin dernier s’est tenue à Evergreen, siège du Groupe Crédit Agricole S.A., une conférence-débat sur le microcrédit avec la projection du court-métrage, « Person to Person », réalisé par

Wim Wenders. Cette projection a été suivie d’un échange avec Marc Obéron, producteur du film, et Arnaud Poissonnier, président et co-fondateur de Babyloan, la première plateforme européenne de microcrédit solidaire, sur la genèse du film et les enjeux du microcrédit dans le monde.

Cet évènement était organisé dans le cadre des Journées Solidaires organisées par la Direction de la Communication de Crédit Agricole SA du 10 au 14 juin et du Défi Solidaire proposé par Babyloan, partenaire de la Fondation, à l’intention des collaborateurs de Crédit Agricole SA.

La Fondation Grameen Credit Agricole entre au capital de la Sénégalaise des Filières Alimentaires S.A. (SFA)

La Fondation Grameen Crédit Agricole vient de

concrétiser son entrée au capital de la Sénégalaise des

Filières Alimentaires S.A. (SFA), à hauteur de 20%, aux

côtés de Durabilis, qui détiendra 80% et assurera le

management de l’entreprise. Durabilis est une société

d’impact investment, spécialisée dans la mise en place

de chaînes de valeur dans le domaine agro-alimentaire,

notamment au Guatemala et au Burkina Faso.

C réée et accompagnée depuis 2011 par Durabilis, SFA produit principale-ment du riz blanc, à partir de paddy

cultivé par les petits producteurs de la va-llée du fleuve Sénégal, dûment encadrés et accompagnés par SFA. Aujourd’hui la socié-té a pour clients principalement des grossis-tes de taille moyenne à Dakar.

Son but est de sécuriser les petits pro-ducteurs à faible revenu grâce à l’agriculture contractualisante, en assurant l’ écoule-ment de leur production et en les accom-pagnant dans leurs pratiques culturales afin d’améliorer leur productivité. SFA met notamment en place des mécanismes in-

novants d’accompagnement financier des petits producteurs en partenariat avec des institutions de microfinance locales. Une charte social business définit la mission socia-le de l’entreprise, les objectifs qu’elle se pro-pose d’atteindre et les indicateurs de suivi.

SFA est également engagée dans une approche pionnière au Sénégal de dévelop-pement de variétés de riz orientées vers le marché, afin d’assurer la commercialisation du riz produit et de favoriser la sécurité ali-mentaire du pays. En effet, la production locale ne couvre aujourd’hui que 25% de la consommation du pays qui importe près de 800 000 tonnes de riz blanc chaque année.

Ainsi, SFA a accompagné en 2012, 1ere

année complète d’activité, plus de 760 paysans dans 3 villages, et commercialisé plus de 626 tonnes de riz. Les perspectives sociales et financières pour les 3 années à venir sont de vendre plus de 4 700 tonnes de riz et de soutenir 3.000 producteurs.

L’investissement de la Fondation (342 000€ combinant dette et fonds propres) est principalement destiné à améliorer les ca-pacités industrielles de transformation du paddy en riz.

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La LettreGrameen Crédit Agricole

Entretien

Soro Yiriwaso est une institution malienne qui compte 34 018 clients actifs dont 93% de femmes. Cette institution, à vocation rurale et qui finance principalement des activités agricoles, est soutenue par la Fondation Grameen Crédit Agricole depuis 2009. Elle a ainsi reçu trois prêts en monnaie locale pour un montant cumulé équivalent à 1 816 800 euros (voir nouveaux investissements ci-après).

Le 16 juillet dernier, Mr. Adama Camara, Directeur Général de l’institution, a rendu visite à la Fondation, occasion au cours de laquelle il nous a accordé un entretien.

Pouvez-vous nous faire un rapide état des lieux de la situation politique au Mali ?

La situation politique au Mali évolue positivement. Les diffé-rents interlocuteurs ont trouvé un consensus pourla sortie de crise qui passe par une élection présidentielle et des élections législati-ves, ainsi que par la signature d’un accord avec les Touaregs. Nous espérons qu’avec les élections du 28 juillet le pays va définitivement prendre le cap de la sortie de crise, que les activités économiques vont redémarrer, que la coopération va reprendre et que la confian-ce va s’installer à nouveau.

Plus particulièrement, par rapport au secteur de la microfinance, quelles sont les dernières initiatives mises en place ?

Deux crises ont impacté le secteur de la microfinance au Mali. Tout d’abord la crise même du secteur avec des difficultés pour certaines institutions de microfinance à faire face à leurs engage-ments. A cela est venu s’ajouter la crise socio-politique avec le coup d’Etat du mois de mars. La conjonction de ces deux crises a beau-coup impacté le secteur et a diminué la confiance entre le secteur et ses partenaires traditionnels. Néanmoins, les institutions, et le secteur dans son ensemble, sont en train de prendre des mesures concrètes pour réduire l’impact de ces crises. Ces mesures passent par l’amélioration de la qualité des portefeuilles, la réduction des charges ainsi que par l’assainissement du secteur. L’Agence Françai-se de Développement (AFD) est ainsi en train de mener une étu-de qui comporte deux volets : un volet assainissement et un volet d’accompagnement du secteur pour l’aider à sortir de la crise.

Et qu’attendez-vous concrètement de cette étude par rapport aux études précédentes qui ont pu être menées ?

Cette étude est plus complète et globale. Elle ne se contente pas de travailler sur l’assainissement du secteur. Elle se penche éga-lement sur l’accompagnement et le financement. C’est une étude qui va permettre d’assainir le secteur mais aussi de l’accompagner

en aidant les institutions qui se portent bien à poursuivre leur ac-tivité et en faisant en sorte que celles qui sont en difficulté soient accompagnées vers une sortie de crise. En outre, les acteurs du secteur ont été associés à cette étude, dans les termes de référen-ce, les objectifs, les résultats attendus et il y a de ce fait une sorte d’appropriation qui nous permet d’espérer que nous pourrons ob-tenir de meilleurs résultats qu’avec les études précédentes.

Dans ce contexte, que pouvez-vous nous dire de la situation de Soro et des mesures qui ont été prises pour poursuivre vos activités dans un tel contexte ?

Soro a été très proactive par rapport à la situation du pays. Rapidement, le Conseil d’administration, en collaboration avec l’équipe technique a engagé une réflexion pour prendre des me-sures rapides et efficaces et réduire l’impact de cette double crise sur l’institution. Nous avons revu nos objectifs et réduit nos charges à hauteur d’environ 100 millions de francs CFA pour tenir compte de la baisse du volume des activités et, naturellement, des revenus. Ceci a permis à l’institution de maintenir sa rentabilité mais aussi de réduire le volume des ressources humaines en fonction des dispo-nibilités financières, par la fusion de certaines zones et l’abandon de certaines activités. En 2013, nous avons continué à travailler sur la maîtrise des charges de fonctionnement et sur l’utilisation optimale et rationnelle des ressources. Nous espérons que cela va donner de bons résultats et qu’entre temps, la situation du pays va s’améliorer et que les activités vont reprendre, tout comme la colla-boration avec les partenaires.

Par rapport à votre clientèle existante, vous n’avez sans doute pas pu satisfaire toutes les demandes de refinancement. Quelle a été votre politique pour satisfaire un maximum de clients tout en ayant des moyens limités ?

Soro a opté pour la stratégie consistant à refinancer, dans la me-sure du possible, la clientèle existante et à abandonner certaines

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La LettreGrameen Crédit Agricole

zones. Cependant, tous les clients n’ont pas pu être refinancés et d’autres ont vu leur financement réduit d’environ 40%. Nous avons été obligés d’adopter cette stratégie mais cela correspond égale-ment à une proposition de la clientèle qui a préféré voir le montant moyen des prêts réduit pour qu’un maximum de clients puisse bé-néficier d’un prêt et continuer ainsi à mener à bien leur activité agricole ou commerciale, génératrice de revenus. Le montant mo-yen du prêt est ainsi passé de 120 000 FCA à 75 000 FCA.

Concernant le financement de l’agriculture et de la campagne actuelle, comment s’est passé le financement de cette année ?

Malheureusement, nous n’avons pas eu les ressources suffisan-tes pour financer tous les besoins. Nous sommes environ à 60% de nos objectifs prévisionnels pour 2013 en raison de la faiblesse des ressources financières. La demande reste importante mais nous avons dû faire un choix en termes de localités et de zones.

Malgré ce manque de financements, le taux de remboursement de vos clients reste-t-il satisfaisant ?

Malgré cette situation, le taux de remboursement reste stable et ne s’est pas dégradé. Peut-être est-ce lié à notre méthodologie, à la confiance qui existe entre nous et notre clientèle et qui s’est construite au fil des ans.

Si vous aviez des demandes à adresser pour pouvoir relancer un peu les activités de votre institution, quelles seraient-elles et à qui les adresseriez-vous ?

Nous comprenons tout à fait que la situation de notre pays est difficile et que cela n’incite pas à investir. Mais nous pensons que les partenaires doivent continuer à nous faire confiance et que c’est maintenant que nous avons besoin de plus de financements. Nous pensons qu’avec la perspective des élections et de la sortie

de crise, tous les partenaires vont revenir et nous accompagner dans ce processus de financement des communautés rurales qui en ont tant besoin. Ces dernières années ont été très difficiles pour ces communautés avec la baisse des financements et, par consé-quent, la baisse de la production et des revenus et une dégrada-tion des conditions de vie des personnes affectées. Nous deman-dons à nos partenaires de tenir compte de ces aspects mais aussi de faire une analyse sélective de la situation qui permet de voir, cas par cas, ce qu’il est possible de faire avec chaque institution. En cela, 2014 va être une période très délicate avec l’élection d’un nouveau président et la reprise des activités.

Et concernant votre relation avec la Fondation, que pouvez-vous nous en dire et comment l’envisagez-vous au cours des prochaines années ?

La relation entre Soro Yiriwaso et la Fondation Grameen Crédit Agricole est une relation de qualité, de confiance, de transparence, exemplaire et multiforme. Après une mise en relation en 2009, la collaboration a tout de suite pris son envol avec des missions de due diligence et l’octroi d’un premier prêt.

En plus de la mise à disposition de ressources financières, Soro Yiriwaso a bénéficié de l’accompagnement de la Fondation, no-tamment lors de l’organisation d’une conférence téléphonique re-groupant l’ensemble des partenaires nationaux et internationaux de notre institution. Elle nous a également mis en relation avec le JTA (Jardin Tropical Amélioré) dans le cadre d’un programme de maraichage.

Nous sommes tout à fait satisfaits de notre relation avec la Fondation et nous espérons que cette relation va se consolider, se développer et se diversifier au cours des prochaines années avec peut être de nouvelles activités et de nouvelles formes de finan-cement.

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La LettreGrameen Crédit Agricole

Nouveaux investissementsLa Fondation Grameen Crédit Agricole réalise de nouveaux investissements

En mai, la Fondation Grameen Crédit Agricole a déboursé un prêt d’un montant de 396,000 euros sur une période de 1 an à l’institution de microfinance Soro Yiriwaso (Mali). Depuis 2009, c’est le troisième prêt que la Fondation accorde à l’institution créée en 1986 en tant que pro-gramme de microcrédit mis en place par Save The Children USA. La mission de Soro Yiriwaso est d’accroître les opportunités économiques des entrepreneurs maliens désavantagés, en particu-lier les femmes. Elle cible tout spécialement les personnes travaillant dans le secteur agricole et en zone rurale. Au 30 juin 2013, l’institution comptait 32 293 clients actifs dont 97% de femmes pour un portefeuille de prêts de 3,6 millions d’euros. 90% de ses clients vivent en zone rurale. Ce prêt était particulièrement attendu par Soro Yriwaso pour lui permettre de financer la campagne agricole et pour inciter d’autres bailleurs de fonds à renouveler leur soutien à un moment parti-culièrement critique pour le Mali.

Par ailleurs, la Fondation Grameen Crédit Agricole a déboursé son troisième prêt d’un mon-tant de 792,000 euros à l’institution de microfinance Viator (Azerbaïdjan), sur une période de trois ans. Viator a débuté son activité de microcrédit en 1999 sous la forme d’un projet de la Norwegian Humanitarian Enterprise (NHE) visant à mettre en place des activités de microcrédit dans la région de Ganja. Viator a pour mission d’aider, économiquement, les personnes pauvres afin de leur permettre d’accroître leurs revenus au travers de services de microfinance adaptés et pérennes. Au 30 juin 2013, Viator finançait 17 741 emprunteurs actifs, dont 39% de femmes, pour un portefeuille de 9,8 millions d’euros, à travers un réseau de 6 agences. Par ailleurs, l’institution, dont 61% des clients se trouvent en zone rurale, vient de lancer son portail internet au travers duquel elle se propose d’informer le public sur ses activités et son développement.

La Fondation vient également de débourser la seconde tranche d’un prêt en riels cambod-giens équivalent à 500,000 euros sur une période de 3 ans en faveur de Chamroeun. Elle a aussi augmenté sa prise de participation dans l’institution dont elle détient 19,91% des parts à fin juin. Chamroeun est une institution de microfinance créée à l’initiative de l’ONG française Entrepre-neurs du Monde et qui depuis 2006 vient en aide aux familles pauvres vivant dans les zones urbaines défavorisées. Elle les aide à accroître leurs revenus, à faire face aux dépenses impré-vues, et à développer des projets à long terme à travers l’octroi de prêts, ainsi que par le biais de services d’épargne et de microassurance. L’institution, qui est gérée comme un Social Business, aide les microentrepreneurs à améliorer leurs compétences en gestion et leur confiance en soi grâce à l’offre de formations adaptées et de conseils aux entreprises. Au 30 juin 2013, Chamroeun comptait 44 528 clients actifs dont 86% de femmes. L’institution intervient exclusivement en zone urbaine ou péri-urbaine, principalement dans la région de Phnom Penh.

En outre, la Fondation a également déboursé la première tranche d’un prêt de 1 million d’euros à KRK (Kreditimi Rural i Kosovo – Kosovo), sur une période de 3 ans. KRK est un projet initié en 2000 par ADIE International sous le nom de Rural Finance Program of Kosovo (RFPK). Le projet s’est transformé en institution de microfinance peu après, lorsque la nouvelle réglemen-tation sur les établissements financiers est entrée en vigueur au Kosovo. KRK a pour mission de fournir un accès aux services financiers dans les zones rurales du Kosovo avec une priorité pour le secteur agricole, de manière pérenne. Au 30 juin 2013, KRK comptait 6 562 clients actifs dont seulement 10% de femmes. Tous les clients de l’institution se trouvent en zone rurale.

Pour plus d’informations sur nos partenaires: http://www.grameen-credit-agricole.org/institutionsetentreprisespart

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La LettreGrameen Crédit Agricole

Focus IMF et Social Business

La Laiterie du Berger (Sénégal)

La « Laiterie du Berger » est une entreprise sénégalaise, créée en 2005 par Bagoré Bathily, un jeune vétérinaire, dans le

but de contribuer à améliorer la situation des éleveurs Peuls en valorisant le lait de leurs troupeaux. Etablie à Richard Toll, dans le Nord du Pays, elle fabrique et distribue des produits laitiers frais de haute qualité à partir de lait qu’elle collecte localement, vendus principalement dans le grand Dakar. Aujourd’hui débouché unique de ces éleveurs, la Laiterie du Berger valorise la production agricole locale et renforce le tissu économique en zone rurale. Elle contribue en outre à une plus grande sécurité alimentaire du Sénégal qui dépend à plus de 90% des importations de poudre de lait.

La Laiterie du Berger apporte ainsi un re-venu fixe à quelques 850 familles d’éleveurs (ce nombre varie selon le niveau de séche-resse de la saison entre 700 éleveurs en période de grande sécheresse et 1000 éle-veurs lorsque les pluies sont abondantes) et les encourage à améliorer la productivité de leurs troupeaux et la qualité du lait pro-duit. Elle a joué un rôle déterminant dans l’élaboration du projet ASSTEL, conduit par le GRET, en collaboration avec l’ASODIA, qui vise à mettre en œuvre un programme inté-gré d’actions de conseil et d’infrastructures pour permettre aux éleveurs du départe-ment de Dagana d’avoir un meilleur accès à des services, à des ressources fourragères et à l’eau. Ce projet, que la Fondation a contri-bué à définir, est doté de 1,78 million d’Euros sur 3 ans par l’AFD, la Région Midi Pyrénées,

Valoriser la production de lait frais au Sénégal et améliorer la situation des éleveurs Peuls

Pour en savoir plus sur la Laiterie du Berger: http://www.grameen-credit-agricole.org/sites/grameen/files/la_laiterie_du_berger.pdf

l’IFPRI et la Coopération monégasque. Dans ce cadre, la Laiterie du Berger apporte aux éleveurs un service de fourniture d’aliment de bétail pendant la période de «soudure», notamment en mobilisant la paille de can-ne, gracieusement mise à disposition par la Compagnie Sucrière Sénégalaise.

Grâce à une politique commerciale dy-namique sous la marque DOLIMA, la Laite-rie du Berger représente aujourd’hui 13% du marché des produits laitiers frais et est le 3ème acteur sénégalais du secteur. La laiterie emploie directement 139 person-nes. En mettant l’accent sur la qualité de ses produits frais fabriqués à partir de lait de collecte, elle a développé une filière laitière pionnière en Afrique de l’Ouest et est deve-nue une référence pour la sous-région.

Entrée au capital en 2010, la Fondation est aujourd’hui actionnaire de la Laiterie du Berger à hauteur de 10%, aux côtés de Fonds d’investissement qui partagent la même approche social business, explicitée par une charte : Investisseurs & Partenaires, présent depuis l’origine, danone.communi-ties qui apporte un appui dans les domai-nes du marketing et des process industriels, et PhiTrust.

Le 21 juin la Fondation a accueilli le con-seil d’administration de la Laiterie dans ses locaux à Paris. Malgré les multiples challen-ges auxquels elle est confrontée, la Laiterie du Berger enregistre une augmentation forte de sa production et de ses ventes et devrait être à l’équilibre en 2014.

Page 9: La Lettregca-foundation.org/data/grameen/publications-gca/...politique aussi, aiguisée par la perspective d’élections parlemen-taires dans 6 mois et par les procès ouverts contre

Au service des prêteurs d’espoir 9

La LettreGrameen Crédit Agricole

Convergences

Lancée en 2008, Convergences est la première plateforme de réflexion en Europe destinée à établir de nouvelles convergences entre acteurs publics, privés et solidaires pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et lutter contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion dans les pays du Nord et du Sud.

Focus Partenariat

Pour plus d’informations sur Convergences:

http://www.convergences2015.org/fr/Article?id=609&topic=1

Adoptés en 2000, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) visaient à diminuer de moitié

la pauvreté et la faim dans le monde d’ici 2015. L’échéance se rapproche et le constat est dressé: on est encore loin d’un monde donnant à tous un accès aux biens essentiels que sont une nourriture de qualité, une eau saine, des services médicaux, une énergie propre, une éducation de base. Un long processus intergouvernemental et onusien a été engagé pour définir avant l’échéance de 2015 une méthode et un nouvel horizon susceptibles de mobiliser les acteurs publics, les organisations internationales, les entreprises et les ONG en vue d’un monde durable et équitable. Convergences est partie prenante dans ce débat et entend apporter la contribution de ses membres.

« Ils nous permettent de dialoguer avec les autres acteurs français de la microfinance, du développement et de l’entrepreneuriat social »

La Fondation Grameen Crédit Agricole est membre depuis l’origine de Convergen-ces et son Délégué Général, Jean-Luc Pe-rron, en est le Vice-Président. La Fondation sera ainsi une nouvelle fois présente lors du Forum mondial 2013 de Convergences qui se tiendra à Paris du 17 au 19 septem-bre, au Palais Brongniart et à l’Hôtel de Vi-lle. Cette année, la Fondation organise avec le Microinsurance Network une conférence dédiée à la microassurance « Perspectives pour la microassurance. - Comment passer de l’expérimentation à une large diffusion ? ». En outre, Jean-Luc Perron fait partie du Jury du Prix Convergences International qui sera organisé pour la 3ème année consécutive, en partenariat avec la Mairie de Paris et la Commission européenne, et qui récompen-se les meilleurs partenariats entre un acteur solidaire, un acteur privé et/ou un acteur public, à l’échelle européenne et interna-tionale. Ne manquez pas ce grand rendez-vous, où 5.000 participants sont attendus !