Le mélomane et l’amateur de beauxobjets sonores voient de temps à autredébarquer sur la scène sonore des

appareils conçus hors des sentiers battus.Toutes les familles de produits sont concer-nées un jour ou l’autre ; on se souvientnotamment des exubérances des grandescompagnies japonaises dans les années1970 et 1980 qui, les unes après les autres,dévoilaient des électroniques très haut degamme réalisées sans aucun compromis,histoire de marquer leur territoire. Toutefois,ce sont surtout les enceintes acoustiques

NOUVEAUTE ENCEINTES

EN CETTE PERIODE DEFESTIVAL DE CANNES, NOUS

AVONS EU LA PRIMEUR ETL’AVANTAGE D’ACCUEILLIR

UNE NOUVELLE STAR DE LATRES HAUTE-FIDELITE

INTERNATIONALE. D’ORIGINEDANOISE, FABRIQUEE AVEC

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VOICI L’ENCEINTEACOUSTIQUE RAIDHO C2.

RAIDHO ACOUSTICS C2

LA DANSEUSE 14 - www.hautefidelite-hifi.com

d’anthologie qui ont le plus marqué lesesprits, à l’image des célèbres panneauxHQD à base de boomers de 76 cm Hartley,de panneaux électrostatiques Quad et detweeters à ruban Decca-Kelly, ou les plusanciennes mais encore plus mythiques JBLD44000 Paragon, que le Pasadena ArtMuseum sélectionna en 1967 pour sonexposition de Design. A chaque fois, unexercice de style débouche sur un objetunique et mémorable. Dans un genre plusscandinave, entendez plus discret, le fabri-cant Raidho Acoustics nous propose desenceintes conçues sans aucun compromis,qui remportent tous les suffrages de la partdes professionnels comme des passionnésamateurs dès la première audition.

UN PARTENARIAT SOLIDEDeux passionnés sont à l’origine de lasociété – comme toujours, serait-on tentéd’ajouter. Lars Kristensen et Michael Boerre-sen ont un jour eu l’idée de concevoir desenceintes sans compromis à tous lesniveaux (ébénisterie, haut-parleurs, filtre).Le travail accompli reçut les éloges de leursproches, qui les poussèrent à créer uneentreprise. Problème, ce qui est concevableen termes de financement pour la fabricationde prototypes ou de modèles exclusifs prendune autre dimension dès qu’i l s’agitd’industrialiser. Ils ont donc recherché unpartenaire puissant pour concrétiser leurrêve, et n’ont pas eu à chercher au-delà deleurs frontières pour en trouver un qui dis-pose des ressources industrielles et finan-cières adaptées. Mieux, ce dernier est unfabricant de matériel haute-fidélité fournis-

sant en OEM pas mal de constructeurs mon-diaux, qui a vu dans ce projet le moyend’atteindre la clientèle high end à laquelleses gammes de produits ne sont pas desti-nées. Comme une passion inavouée sou-dain assouvie par cette danseuse opportunegrâce à laquelle Lars et Michael se voientattribuer un budget sans limite pour atteindrela perfection. De cette association tripartitenaît Raidho Acoustics. Le nom de Raidhovient de la contraction de « Ride-ho », quisignifie «voyage», et a été retenu pour évo-quer une invitation au voyage musical. Lagamme actuelle comprend six modèles dontles noms évocateurs attribués à l’origine dela société, comme Eben ou Ayra, ont étéremplacés par des références alphanumé-riques moins poétiques. On trouve la com-pacte C1, les colonnes C2 et C3 et lanouvelle colonne C4 dévoilée au derniersalon de Munich. Toutes utilisent les trans-ducteurs à membrane en composite alumi-nium et oxyde d’aluminium et des tweeters àruban de type isodynamique. Deux autresmodèles, de conception un peu plus clas-sique, le X5 et la X-Monitor, complètent lecatalogue.

CONCEPTION D’AVANT-GARDELa colonne C2 est une enceinte à deux voieset demie utilisant deux haut-parleurs degrave médium en charge bass-reflex et untweeter à ruban découplé à l’arrière. Ils sontinstallés dans une ébénisterie de grandeclasse en médium très épais usiné en étravede bateau puis renforcé en interne auxpoints névralgiques et sensibles aux vibra-

tions par des arceaux façon casier à bou-teil les. L’ensemble est ensuite f ini enessence de bois vernis ou en laque noirpiano, voire en toute autre couleur surdemande. La face avant est totalementrecouverte de quatre panneaux d’aluminiummassif anodisé noir. Les trois supérieursservent de baffles supports aux trois trans-ducteurs ; le quatrième, au bas de l’enceinte,renforce efficacement la partie du coffret degrave soumise aux vibrations. La facearrière en aluminium massif est solidementfixée à la caisse par des vis Allen de grosdiamètre. Elle reçoit un bornier simpleéquipé de fiches isolées, placé tout en bas.Trois évents cylindriques débouchent versl’arrière, celui du haut servant à décompres-ser l’arrière du ruban du tweeter. L’enceinterepose sur un socle très massif en alumi-nium anodisé équipé d’un pied sur pointeajustable à chaque coin. Les haut-parleurssont de remarquables pièces conçues parMichael Boerresen et entièrement fabriquéspar Raidho. Les unités de grave médium de115 mm de diamètre utilisent une membraneCeramix faite d’une couche d’aluminium de100 microns d’épaisseur enveloppée dedeux couches d’oxyde d’aluminium (ce quin’est pas sans rappeler les membranescéramique des haut-parleurs Accuton) de150 microns formées après plus de60heures de process à très haute tempéra-ture. La rigidité et la propagation ultrarapidedes ondes sont telles que le haut-parleur necommence à fractionner qu’au-delà de12,5 kHz, une fois la membrane associée àsa suspension en demi-rouleau, créant unetrès légère surtension de 4 dB seulement. La

FICHE TECHNIQUEOrigine : DanemarkPrix : 17 000 eurosDimensions : 1 160 x 200 x 520 mmPoids : 50,5 kgRendement : 89 dBImpédance : > 4 ohmsBande passante : 40 Hz - 50 kHzPuissance recommandée : > 50 W

Le superbe haut-parleur d’aigu à ruban est une réalisation originale de Raidho qui faitl’objet d’un brevet.

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géométrie en cône permet unetransformation optimale del’énergie électrique de la bobine enénergie acoustique, et facilitera letravail de conception du filtre deséparation. Le circuit magnétiquebreveté par Raidho consiste en uneconfiguration push-pull obtenue àpartir de deux couronnes d’aimantsnéodyme entre lesquelles se meutla bobine mobile. Cette architectureforme une sorte d’étoile de mer à 10branches ouverte au centre. Lamembrane est ainsi totalementdécompressée, ce qui évite les phé-nomènes de compression sur leslongs débattements. Chaque gravemédium est fixé à l’arrière d’uneplaque en aluminium massivecréant une référence mécaniqueultrastable. Quant au tweeter, il estdu type à ruban, mais sa membranelégère de 20 milligrammes est unmylar recouvert d’une grecqueconductrice en aluminium. Desaimants néodyme créent unchamp magnétique très puis-sant, et l’arrière de la membranedispose d’une chambre de décom-pression. De ce fait, aucun effet derésonance ni de mémoire ne vientperturber la réponse impulsion-nelle ultrarapide de ce tweeter,monté lui aussi sur une plaqueen aluminium massif avecamorce de guide d’ondes. Le filtredu second ordre autour de 150 Hz et de 3kHz utilise des inductances à air Duelund àfeuillard en cuivre, des condensateurs à filmpolypropylène et armatures en étain Mun-dorf et des résistances de puissance à filmd’oxyde métallique en boîtier TO220 surradiateur.

Timbres : Les techniques employées pourla réalisation des transducteurs comme pourla fabrication de l’ébénisterie laissaient àpenser que la C2 devait être une fidèlereproductrice. C’est effectivement le cas. Ladélicatesse de restitution des Raidho valideles choix technologiques retenus, en termesde membranes notamment, avec un sans-faute tonal. La justesse des timbres estremarquable du grave à l’aigu. Aucun res-senti de fractionnement ni d’effet pneuma-tique des boomers n’entache une

exploration surprenante dessoubassements, même à niveauélevé. Le débattement sanscontrainte des membranes ultra-rigides autorise ce résultat.Néanmoins il sera préférable – etil est recommandé – de raccor-der les C2 à un amplificateur dotéd’un facteur d’amortissementélevé pour éviter des mouve-ments exagérés des cônes encéramique. La fusion avec letweeter s’accomplit sans bavures,l’articulation du grave au médiumévite les ruptures de timbres avecun registre aigu fin, fluide, véloce,ciselé et très fouillé. On ne noteaucune signature typique due à latechnologie plus isodynamiqueque ruban pur du tweeter, signa-ture qui était généralement plussensible avec les tentativesconcurrentes.Dynamique : L’inertie de

l’ébénisterie, le découplageredoutable par rapport au solde l’enceinte sur son support àpointes et le montage des

transducteurs sur des plaquesd’aluminium massif ont une

influence radicale sur la résolutionet la dynamique des C2 en parti-culier (et des enceintes Raidhoen général). Les microdétailsapparaissent avec une impres-

sion de meilleure répartition harmo-nique, de placement spatial plus précis,d’écarts de niveau plus modulés qued’habitude. A faible volume sonore, l’écouteest analytique, tout en conservant de lamatière comme si on était placé dans lesrangs arrière d’une salle de concert. Toutsonne juste et très réaliste. Quand onpousse le niveau, l’enceinte répond à toutesles demandes de la partition, y compris surles transitoires avec lesquels elle semblecependant manquer d’un zeste de peps,d’une once d’immédiateté. Qu’on ne s’ytrompe pas, le phénomène ne pointe qu’àl’approche de volumes d’écoute vraimentélevés, et donc pas recommandés en appar-tement. L’attaque des cuivres (Introitus duRequiem de Mozart) décolle au quart de touravec des contours harmoniques de notesparfaitement exécutés ; on a l’impressiond’avoir les instruments à quelques rangsdevant soi. C’est dans cet exercice que les

C2 excellent, l’impression d’être dans lasalle de concert plutôt que sur la scène avecl’orchestre, ce qui n’arrive en réalité jamais... Scène sonore : Ces danoises délivrent unmessage très proche de la réalité, avec uneperspective spatiale incroyablement ampleet aérée. On pouvait raisonnablement ima-giner que des petits transducteurs de gravemédium et un tweeter à ruban allaient pro-poser une peinture certes impressionnistemais à échelle très réduite, de la partition enécoute. Une proposition sonore débridée,parfaitement détourée mais démesurémentaérée, voire chirurgicale. Fatal error ! Aucontraire, la scène sonore s’avère très bienproportionnée, sans limite virtuelle dans lestrois plans géométriques, et paraît même unpeu plus en avant qu’avec la majorité descolonnes que nous connaissons.L’interprétation prend soudain de la généro-sité et de la matière grâce à ce discret effetde présence, l’auditeur se sent naturelle-ment plus impliqué dans l’écoute. La locali-sation des sources sonores et l’étagementdes plans sont épatants. A l’écoute du CDSamedi soir sur la Terre, de Francis Cabrel,l’ambiance studio et le placement des musi-ciens sont incroyablement précis, hologra-phiques et différents sur chaque piste. LesC2 sont à cet égard extrêmement révéla-trices du travail de l’ingénieur du son. Transparence : Vous aurez sans aucundoute compris que nous avons avec lesRaidho C2 des messagères de la neu-tralité et de la transparence musicale.Une chose est certaine, cesenceintes ne sont pas destinéesaux écoutes tonitruantes, bienqu’elles n’éprouvent aucune diffi-culté à restituer une symphonie ou unepiste de rap. Tous les types de musiquesemblent retrouver de la grâce avec les C2.Imaginez plutôt que vous soyez installédans les rangs intermédiaires au centre

ECOUTE

SYSTEME D’ECOUTESource : Lecteur Audia CD One Mark2Electroniques :Préampli ATC SCA2Ampli FM Reference Series FM611Câbles : ASI Liveline (modulation et HP)

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RAIDHO ACOUSTICS C2

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d’une salle de concert ; c’est ainsi que les C2vous inviteront au voyage musical. Sansagressivité, tout en douceur, du grave àl’aigu, avec une scène virtuelle de la plushaute crédibilité, l’orchestre ou l’interprèteentame sa partition. Vous êtes en direct surle lieu de la performance.

Les Raidho C2 sont d’incroyables séduc-trices qui ne laisseront personne indifférent.Leur conception et leur fabrication sontabsolument remarquables, rien n’a étéconçu ni utilisé par pur hasard. Les magni-fiques haut-parleurs maison délivrent unmessage fascinant de douceur et de trans-parence, travail qu’ils accomplissent en trioparfait avec une ébénisterie impeccable-ment réalisée et un filtre judicieusement éla-boré à partir des meilleurs composantspassifs de la planète. Le cahier des chargesse résumant à imaginer et à créer des instru-ments de reproduction musicale aussi par-faits que possible relevait du challenge unpeu fou. La fin a justifié les moyens mis enœuvre par Raidho Acoustics, avec un résul-tat musical et esthétique à la hauteur desambitions. Chapeau bas.

William Savignac

FABRICATION ■ ■ ■ ■ ■TIMBRES ■ ■ ■ ■ ■DYNAMIQUE ■ ■ ■ ■ ■IMAGE ■ ■ ■ ■ ■TRANSPARENCE ■ ■ ■ ■ ■QUALITE/PRIX sans objet

VERDICT

Le pied intégral est doté de pointes en inoxtotalement réglables.