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LA MOSAÏQUE CANADIENNE ETHNOCULTURELLE ET LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES : COMMENT S’Y RETROUVER Exposé qui sera présenté dans le cadre du Projet Metropolis, à la séance intitulée « Conflit et violence dans les familles d’immigrants » Aysan Sev’er (Ph.D.) Université de Toronto à Scarborough

LA MOSAÏQUE CANADIENNE ETHNOCULTURELLE ET LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES : COMMENT S’Y RETROUVER

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LA MOSAÏQUE CANADIENNE ETHNOCULTURELLE ET LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES : COMMENT S’Y RETROUVER. Exposé qui sera présenté dans le cadre du Projet Metropolis , à la séance intitulée « Conflit et violence dans les familles d’immigrants » Aysan Sev’er ( Ph.D .) - PowerPoint PPT Presentation

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LA MOSAÏQUE CANADIENNE ETHNOCULTURELLE ET LA

VIOLENCE CONTRE LES FEMMES : COMMENT S’Y RETROUVER

Exposé qui sera présenté dans le cadre du Projet Metropolis, à la séance intitulée « Conflit et violence dans les familles d’immigrants »

Aysan Sev’er (Ph.D.)Université de Toronto à Scarborough

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CONTEXTE : MULTICULTURALISME

• Le multiculturalisme a été affirmé en tant que valeur fondamentale de la société canadienne et du gouvernement du Canada par la proclamation de la Loi sur le multiculturalisme canadien en 1988. La Loi oblige tous les ministères et organismes fédéraux et les sociétés d’État à mettre en œuvre la politique canadienne du multiculturalisme et à s’assurer que leurs programmes, leurs politiques et leurs services répondent aux besoins des Canadiens de toutes les origines (Citoyenneté et Immigration Canada).

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CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES DU CANADA

• Population : 33 500 000 habitants• Taux de croissance de la population : 0,82 %• Taux de natalité : 10,3/1 000 habitants• Taux de migration net : 5,6/1 000 habitants– 16e au monde (les CIA World Factbook montrent que

seulement quelques petites îles-nations et certains grands pays dans des régions où il y a des mouvements de réfugiés ont des taux par habitant plus élevés).

• Espérance de vie : 81 ans– 79 ans pour les hommes– 84 ans pour les femmes

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CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES DU CANADA (suite)

Groupes ethniquesD’origine britannique : 28 %D’origine française : 23 %D’origine européenne : 15 %Amérindiens/Premières nations : 2 %Autres : 32 %

ReligionsCatholiques : 43 %Protestants : 23 %Autres religions chrétiennes : 4 %Musulmans : 2 %Juifs : 1,5 %Aucune ou autres : 28 %

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L’IMMIGRATION DES FEMMES -POINTS SAILLANTS

• Entre 1991 et 2006, plus d’un million d’immigrantes sont arrivées au Canada

• Près de 58 % des nouvelles arrivantes venaient d’Asie (et du Moyen-Orient).

• 74 % des nouvelles arrivantes étaient membres de minorités visibles

• 37 % des nouvelles arrivantes sont venues en tant qu’épouse d’un immigrant économique

• 11 % des nouvelles arrivantes sont venues à titre de demandeuses principales

• 10 % des nouvelles arrivantes sont venues à titre de réfugiées

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PROBLÈMES LES PLUS FRÉQUENTS AUXQUELS LES IMMIGRANTES/RÉFUGIÉES

SE HEURTENT (économie)• Économie/marché du travail

– Participation plus faible à l’économie/au marché du travail que les femmes nées au Canada (64 % par rapport à 70 %)

– Participation plus faible à l’économie/au marché du travail que les nouveaux arrivants masculins

– Le travail rémunéré des immigrantes se trouve principalement dans les domaines « traditionnellement réservés aux femmes » (vente, services)

– Le travail rémunéré de nombreuses immigrantes se trouve dans des occupations du secteur manufacturier exigeant des compétences peu élevées

– Les nouvelles arrivantes sont plus enclines à connaître la déqualification (passer d’un type d’emploi professionnel à un type d’emploi non professionnel)

– Les nouvelles arrivantes gagnent environ 20 % de moins que les femmes nées au Canada

– Les nouvelles arrivantes gagnent 30 % de moins que les nouveaux arrivants masculins (qui gagnent moins que les hommes nés au Canada)

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PROBLÈMES LES PLUS FRÉQUENTS AUXQUELS LES IMMIGRANTES/RÉFUGIÉES SE HEURTENT

(logement)

• La pénurie de logements abordables est problématique dans les principaux centres urbains

• Une grande proportion des nouveaux arrivants s’établissent dans les principaux centres urbains

• Il existe une corrélation entre les revenus faibles et les conditions de logement médiocres

• Il existe une corrélation entre les revenus faibles, les conditions de logement médiocres et la violence commise par le conjoint masculin

• Il existe une corrélation entre les revenus faibles, les conditions de logement médiocres et la violence contre les femmes

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PROBLÈMES LES PLUS FRÉQUENTS AUXQUELS LES IMMIGRANTES/RÉFUGIÉES SE

HEURTENT(éducation)• Éducation

– Bimodale : les nouvelles arrivantes sont plus susceptibles de posséder un diplôme universitaire que les femmes nées au Canada. Parallèlement, les nouvelles arrivantes sont moins susceptibles d’avoir terminé des études secondaires que les femmes nées au Canada

– La scolarité a moins de retombées positives pour les nouvelles arrivantes (titres de compétences non pris en compte et/ou qui ne comptent pas comme de l’expérience canadienne).

– Les retombées positives de l’éducation ne commencent que 10 ans après et ne deviennent jamais aussi élevées que pour les femmes nées au Canada.

– Même les retombées de l’éducation pour les femmes nées au Canada sont plus faibles que les retombées de l’éducation pour les hommes nés au Canada

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PROBLÈMES LES PLUS FRÉQUENTS AUXQUELS LES IMMIGRANTES/RÉFUGIÉES SE

HEURTENT(aspects ethniques et religieux) • Il y a une forte corrélation entre le manque de compétences linguistiques ou un

accent prononcé, et l’employabilité• Il y a également une corrélation entre l’employabilité et les aspects visibles de

la religion (p. ex. les musulmanes qui portent le hijab sont victimes de discrimination)

• Plus encore que les femmes en général, les nouvelles arrivantes peuvent se trouver dans des situations à charge double et triple (conditions de travail médiocres, attentes élevées au sujet des rôles traditionnels concernant le travail ménager/le soin des enfants, le manque de systèmes de soutien social, la discrimination)

• Le cercle vicieux des emplois mal rémunérés, des revenus faibles, des niveaux élevés d’exigences familiales, une participation faible à l’économie/au marché du travail... les emplois mal rémunérés...

• Il y a une corrélation entre l’insécurité économique et les traumatismes émotifs (et la violence contre les femmes commise par les partenaires intimes)

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PROBLÈMES LES PLUS FRÉQUENTS AUXQUELS LES IMMIGRANTES/RÉFUGIÉES SE HEURTENT (santé)

• Dans l’ensemble, les nouveaux immigrants sont plus en santé que l’ensemble de la population canadienne

• Cependant, au cours des 10 ans après leur arrivée, ils perdent cet avantage

• Les nouvelles arrivantes sous-utilisent le système de soins de santé– Langue– Façon dont les coutumes définissent la santé– Les besoins de la famille prennent le dessus sur les

besoins de santé individuels– Traditions patriarcales

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VIOLENCE ET MAUVAIS TRAITEMENTS

• Environ une femme canadienne sur trois est agressée physiquement par un conjoint au moins une fois dans le cadre d’une relation intime

• Il est fort probable que les taux de violence émotive soient bien plus élevés

• Les connaissances au sujet des nouvelles arrivantes au Canada sont moins bien élaborées

• Si on se fie aux généralisations dans le cadre d’études américaines, les taux pour les femmes membres des minorités visibles pourraient être plus élevés que pour les femmes qui ne sont pas membres de minorités visibles

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QUELQUES RAISONS QUI SOUS-TENDENT LE MANQUE DE COMPRÉHENSION (AU CANADA)

• FONDÉES SUR LE GROUPE ETHNOCULTUREL– Problèmes linguistiques– Obstacles culturels– Pressions sociales et

familiales– Participation des femmes

aux attentes patriarcales– Réactions impulsives

quand on se sent mis à part– Méfiance de la loi/de

l’exécution de la loi

• FONDÉES SUR LA SOCIÉTÉ D’ACCUEIL– Existence de stéréotypes– Discrimination– Ethnocentrisme– Considération que des

personnes font partie de groupes à part

– Surgénéralisations (p. ex. « ces gens-là »...)

– Criminalisation excessive de certains groupes raciaux/ethniques.

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RÉSULTATS COMPLEXES À LA SUITE DE CERTAINES NORMES/DE CERTAINS EFFORTS

POSITIFS• Niveaux personnels/sociaux :

– Respect pour la vie privée des membres de la famille et stratégie de ne pas poser de questions et de ne rien dire au sujet de la violence (au plan personnel)

– Respect pour la vie privée des membres de la famille et « conspiration du silence » (tant au niveau familial que communautaire)

– Systèmes d’honneur et leur aberration– Systèmes de dot et de prix de la mariée et leur aberration– Systèmes de mariages arrangés et leur aberration

• Absence de volonté de la famille d’avouer que c’est une mauvaise décision, le cas échéant

– Respect pour les normes liées à l’âge et leur mauvaise utilisation– Respect pour les attentes/normes/codes liés aux genres et leur

mauvaise utilisation

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RÉSULTATS COMPLEXES À LA SUITE DE CERTAINES NORMES/DE CERTAINS EFFORTS

POSITIFS (suite)• Niveaux scolaires/structurels/socio-politiques

– Le principe garanti de « l’égalité » (par rapport à « l’équité ») (bien : l’égalité c’est bien mieux que la discrimination)

(pas si bien : le fait de traiter ceux qui sont inégaux comme des égaux constitue une inégalité en soi, et ne tient pas compte des besoins particuliers des femmes/des enfants/des personnes âgées)

– Résistance à recueillir/à analyser des données sur la violence/sur la violence contre les femmes concernant les catégories sur la race/l’ethnie (bien : tentatives visant à éviter de continuer la création de stéréotypes en ce qui concerne certains groupes qui font déjà l’objet de stéréotypes/de discrimination)(pas si bien : laisse des lacunes dans les connaissances, décourage les universitaires/décideurs d’étudier les modèles importants sur le plan social, ne permet pas de vraiment comprendre les besoins spéciaux des groupes à risque (c.-à-d. les nouvelles arrivantes, les immigrantes/réfugiées, les femmes issues de cultures fondées sur l’honneur, les femmes membre des minorités visibles)

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POUSSER LE PENDULE TROP LOIN

• Il y a des risques à élargir « l’acceptation et la tolérance » à tous les aspects des différences ethnoculturelles

• Pousser le concept de la « relativité culturelle » à son extrême • Accorder plus d’importance aux « droits culturels » qu’aux

« droits de la personne » et aux « droits des femmes et des enfants ».

• Accorder plus d’importance à « l’aspect sacré des relations de famille » qu’aux « droits des femmes » et aux « droits des enfants ».

• Définir les droits de la personne principalement comme des « droits politiques » plutôt que comme des «  droits sociaux-culturels axés sur le genre ».