La naissance de la Coopérative vinicole londaise.

1920/1921

Le contexte.

• Une calamité venue d’Amérique : le phylloxéra (à partir de 1876 à La Londe).En 1900, le pays hyérois n’a retrouvé que les 2/3 de la superficie de son vignoble.

(558 ha à La Londe en 1901)

• Une crise sans précédent : la révolte viticole de 1906/1907 qui touche tout le Midi, du Languedoc au Var.

Surproduction, pratiques abusives, vins étrangers, mévente, absence de réglementation.

. La Guerre 14/18 : 57 londais ne sont pas revenus :

véritable saignée dans les rangs des viticulteurs; l’agriculture a tourné au ralenti et le mildiou a attaqué la vigne en 1915.

Dis, papet! on s’en débarrassera de ce phylloxéra?

Musée vivant des

automates au Château

Maravenne

Slogans bilingues lors

de manifestations

Une réponse: la solidarité.

• La naissance d’un mouvement coopératif.

• Les premières coopératives varoises voient le jour à Camps la Source et à Cotignac en 1906.Proie de l’ignorance, de l’usurier et de la mévente, le vigneron ne sera plus isolé. La qualité de son vin s’en trouvera améliorée. Le poids de

« l’Union et de la Solidarité » permettra d’obtenir des prix plus avantageux.

Passant, aquèou cadranMarco l’aoubo novèlo.

Reveille ti, paysanE douarbe la parpèlo

Devise du cadran solaire de la coopérative de Camps la Source

(Passant, ce cadran témoigne du renouveau. Réveille-toi, paysan et sois vigilant.)

Une viticulture dynamique: un sursaut après la Grande Guerre.

• Le Petit Var du 30 Octobre 1920 titre: Le projet de Cave coopérative est porté par une

Commission d’initiative dont les membres ne négligeront rien pour que l’édification de la Cave coopérative londaise soit un fait acquis à brève échéance…

L’œuvre… n’est pas une œuvre politique, mais la mise en action d’intérêts communs pour un mieux être collectif.

Les membres de la Commission d’initiative.

• MM. Albert Roux, Maire

• Docteur Prosper Carra

• Louis Bosc

• Henri de Canson

• Paul Roux

• Louis Bernard

• Émile Carra

Musée vivant du Château Maravenne

« Laboure, mon cheval! Taille, mon sécateur! »

Une conférence pour présenter les avantages d’une coopérative.

• La Coopérative participe à la stabilisation des cours.• Chacun conserve le droit de disposer de son vin, de le

vendre lui-même ou de le laisser vendre.• Le coopérateur peut obtenir des avances en argent.• La souscription à la Coopérative est un véritable

placement offrant au moins 4% d’intérêt.• Avantages sérieux pour l’achat de tout ce qui est

nécessaire à la culture de la vigne, soufre, sulfates, engrais, etc. 

• En conclusion, « tous les viticulteurs, grands et petits doivent s’intéresser à la création projetée afin que par leur nombre, la répercussion sur le pays soit plus favorable».

Une part = 150 Francs(96 € de 2006)

• Donne droit à la vinification et au logement de 10 hectolitres avec réduction de ce prix si la capacité atteint 10 000 hl grâce à la participation proportionnelle de l’État au capital.

Un manquant à combler soit par des souscriptions soit par des subventions.

17 400 F = 11 136 € et 462 000 F = 295 680 €

Novembre 1920: 922 parts souscrites, c’est:

• 9 220 hectolitres

• Une somme de 138 300 F pour les adhérents

(88 512 €)

« Un si beau résultat qui n’a été obtenu par aucune coopérative similaire »

En triplant ce capital, le Crédit Mutuel Agricole permettrait à la

Commission de porter la construction initiale de la Cave à 10 000 hl

Joyeuses vendanges

Jeunes et vieux avec lou capéou en 1925: les hommes sont rares.

Le choix d’un terrain.

• Trois terrains sont possibles:• Un au midi de la route nationale• Un autre en face• Un troisième au nord de la gare

• Le propriétaire des deux premiers (Henri de Canson) offre une surface de 1 ha pour un avantage de 50 parts.

• Le terrain sud est choisi pour sa facilité d’accès, la protection contre les inondations du Pansard par la route et la dénivellation du sol naturel.

Convocation des

souscripteurs pour le 16

Janvier 1921

Une feuille de présence bien remplie pour les premiers coopérateurs (52 avec quelques retardataires)

De la bonne façon de tailler

la vigne

83,4% des exploitations (très petites et petites) totalisent 31,4% de la surface en vignes.13,2% des «  (moyennes et grosses) «  40,1% «  .3,3% des «  (très grosses) «  28,4% «  .

Quelques données générales de la Commune en 1925

A partir du relevé de la récolte 1922, parmi les gros « déclarants », certains noms sont connus : Albert Roux (2e Maire, la Pascalette, 80 ha, 3 050 hl), Henri Chaumery (Maravenne, 60 ha, 3 200 hl),

Alexandre Augé (régisseur Guillaumont, Château Vert, 46 ha, 2 350 hl), Louis Bernard (3e Maire, le Bastidon, 50 ha, 2 500 hl), Émile de

Boutiny (le Galoupet, 40 ha, 1 750 hl), Henri de Canson (le Pansard, 35 ha, 287 hl), Marcel Ott (le Pellegrin-Clos Mireille, 35

ha, 2 170 hl), Louis Racine (le Château Neuf des Bormettes, 35 ha, 2 005 hl)…D’autres sont plus modestes : Louis Barbaroux

(régisseur 22 ha, 116 hl), Joseph Latil (Valcros, 25 ha, 750 hl), Louis Bosc (4e Maire, la Moserolle, 18 ha, 930 hl), Paul Roux (la Coulerette, 25 ha, 2 100 hl), Schneider et Cie (Les Bormettes, 14

ha, 480 hl). La plus petite superficie de vignes en production est de 20 ares (Pierre Duceau, 3 hl). La jeune « Coopérative vinicole » qui

rassemble petits et gros viticulteurs totalise 9 600 hl.

Le Conseil d’administration lance les travaux et veut acheter le

terrain

19 Janvier 1921

Le temps presse

• L’entreprise Ré et Dalmasso, adjudicataire, doit ouvrir les travaux le 11 Février conformément au cahier des charges.

• Les dossiers administratifs sont remis en Préfecture pour obtenir un emprunt de l’État.

• Il faut prévoir l’emplacement des ponts à bascule, des cuves, des canalisations d’eau, du chemin d’accès et choisir les fournisseurs des appareils mécaniques.

• L’égrappage sera banni pour appliquer la diffusion des raisins.

L’inauguration

Effectivement, l’inauguration, fixée au 28 Août 1921, est saluée par un banquet « tout le monde trouvant que l’ensemble et les détails de la marche technique de la cave sont très bien étudiés  et que seul l’usage pourra amener des perfectionnements très faciles à réaliser». MM. les Sénateurs, Députés du Var, M. le Préfet, les services agricoles et le Conseil municipal sont invités.

Les coopérateurs

ont peur d’essuyer les

cuves en septembre

Un outil efficace.

• La diversité des couleurs est à l’ordre du jour: les rosés ont une forte demande et la cave est outillée pour toutes espèces de fabrication. Il faut que les acheteurs futurs le sachent.

• En octobre, M. Brémond, négociant à La Londe, fait l’offre ferme d’acheter la cave au prix de 85 F l’hectolitre (54,40 €). Celle-ci est acceptée pour 1 360 hl.

• Dès le début de son fonctionnement, la « coopé » joue pleinement son rôle : c’est l’outil le plus efficace pour assurer aux producteurs le contrôle du produit, de la vinification à la commercialisation. Elle allège de ce fait le travail du petit producteur qui peut se consacrer essentiellement à ses vignes. La qualité du vin en est améliorée et sa conservation mieux assurée.

Premiers soucis

• L’État n’a versé que 240 000 F au lieu des 360 000 F prévus (153 000 et 230 000 €).

• « Pour éviter que notre trésorerie ne se trouve dans un grave embarras », il faut augmenter le capital social par un emprunt auprès de la Caisse régionale et des souscriptions nouvelles.

• Donc passer d’un capital de 150 000 F (96 000 €) à 250 000 F (160 000 €);

• Émile Carra, le secrétaire, réaffirme le principe de la mutualité: Aider ceux qui souffrent par le bénéfice de ceux qui sont heureux. »

Vendanges aux Maures en 1929

Compte-rendu des vendanges 1922 et résultat

financier du 1er exercice

Bilan

• Les résultats de l’exercice étant satisfaisants, il est proposé «  de payer aux participants un intérêt de 5% au lieu de 4% somme minima prévue aux statuts » (les années suivantes, l’intérêt sera seulement de 3%).

• Les prix moyens ressortent à 57, 61 F l’hecto pour le vin rouge (moins de 36,87 €) et à 73,43 F (moins de 47 €) pour les blancs et les rosés.