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974 World Population Year LA POPULATION DU LUXEMBOU CI.GR.E.D. Series

LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

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Page 1: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

974World Population Year

LA POPULATIONDU

LUXEMBOU

CI.GR.E.D. Series

Page 2: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

19 7 4

ANNEE MONDIALE DE LA POPULATION

LA POPULATION DU GRAND-DUCHE DE LUXEMBOURG

par

Georges ALS

STATECLuxembourg

Novembre 1975

Page 3: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED
Page 4: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

_ I _

AVANT - PROPOS

La présente étude s'insère dans le cadre des monographies

rédigées dans la plupart des pays, à l'initiative de l'ONU et

ä l'occasion de l'Année mondiale de la population 1974. La

coordination des travaux, sur le plan mondial, a été assumée

par le Comité international de coordination des recherches

nationales en démographie (C.I.C.R.E.D.) dont le siège est à

Paris.

Les monographies devaient notamment mettre en valeur les

résultats des recensements de population réalisés en 1970.

C'est ce qui explique le retard de la présente publication;

en effet le dépouillement du recensement, confié à une firme

privée, s'est heurté à des difficultés imprévues et les der-

niers chiffres ne sont devenus disponibles qu'en octobre

1975.

Page 5: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED
Page 6: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 2 -

TABLE DES MATIERES

Pages

INTRODUCTION : Les Sources Statistiques 3-5

I. Croissance démographique 1821-1974 6-12

II. Eléments de la croissance démographique 15-50

A. Natalité et fécondité 16B. Mortalité 31C. Migrations internationales 42Annexes : Mouvement saisonnier 48

III. Composition de la population 51-95

A. Structure par âge et par sexe 52B. Situation matrimoniale 63C. Ménages, familles, logements 77D. Groupes ethniques 86E. Instruction 91

IV. Répartition géographique et migrations internes .... 96-122

A. Evolution de 1821 à 1970 97B. Impact de la politique de diversification 104

économiqueC. Navetteurs 111D. Régions urbaines et rurales 116

V. Main-d'oeuvre 123-164

Evolution séculaire - Age et sexe 127Secteurs - Catégories socio-professionnelles. 136Professions 151Evolution récente de l'emploi intérieur 154

VI. Projections de population 165-172

VII. Population et politique 173-185

Aménagement du territoire 174Emploi et chômage 175Statut de la femme 176Charge des pensions - Natalité et immigration 179

BIBLIOGRAPHIE 186-190

Liste des tableaux 191-193

Liste des graphiques 194-195

Table alphabétique 196-197

N.B. Voir les tables détaillées au début de chaque chapitre

Page 7: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED
Page 8: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 3 -

INTRODUCTION : LES SOURCES STATISTIQUES

L'analyse démographique utilise surtout 2 catégories de

données chiffrées :

- les statistiques de l'état ou de la structure de la popula-

tion à un moment donné fournies par les recensements périodi-

ques;

- les statistiques courantes du mouvement de la population, com-

prenant d'une part les données du mouvement naturel (naissances,

mariages, décès) fournies par l'état civil, et d'autre part,

les données du mouvement migratoire (immigration, émigration)

qui reposent sur l'enregistrement des arrivées et des départs

dans les registres de la population tenus par les communes.

Accessoirement on utilise pour calculer la population active, •

des sources diverses : enquêtes statistiques auprès des entre-

prises ,chiffres de l'emploi fournis par la sécurité sociale,

par l'Office National du travail etc..

Du point de vue de la qualité, les statistiques de l'état

civil qui reposent sur une activité administrative rigoureuse,

sont de loin les meilleures. Elles remontent au début du 19e

siècle. Par contre, les statistiques des migrations sont assez

récentes et leur qualité laisse à désirer surtout en ce qui con-

cerne l'émigration parce que de nombreuses personnes quittent

le territoire sans faire la déclaration de départ requise.

Enfin, les recensements qui ont lieu en principe tous les

dix ans - mais le besoin se fait sentir d'organiser des recen-

sements légers intermédiaires - fournissent des données abondan-

tes et complètes sur la structure de la population à une date

donnée. Ces opérations très lourdes et coûteuses posent plu-

sieurs ordres de problêmes :

- D'abord la lenteur du dépouillement - plus de trois ans '. -

accentuée par l'obligation de redresser si possible de nom-

breuses fautes contenues dans les déclarations et qui sont

Page 9: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 4 -

dues, selon le cas, à l'ignorance, à l'indifférence, ou à

la mauvaise volonté.

Ensuite la date de référence qui au Luxembourg a traditionnel-

lement été le 31 décembre, date choisie probablement- dans le

passé pour des raisons de facilité du calcul des âges. Cette

date a été critiquée et il est envisagé d'organiser les re-

censements en mars à l'avenir. En effet, dans un pays où

les migrations jouent un rôle important, la population at-

teint un niveau minimum en janvier en raison du départ des

ouvriers saisonniers. Comme toutefois, la population aug-

mente normalement d'une année à l'autre, en passant par un

maximum en octobre, le niveau de décembre de l'année n. peut

être considéré comme une approximation suffisante de la moyen-

ne de l'année n pour le calcul des taux démographiques (1)

Au contraire, on sous-évaluerait en prenant la moyenne des

chiffres de population au 31 décembre des années n et n-1.

Des difficultés se présentent surtout en ce gui concerne la

population active où les données fournies par le recensement

sont sensiblement inférieures â celles tirées d'autres sources,

telles que les statistiques de l'emploi de la sécurité socia-

les ou les enquêtes auprès des entreprises. Cette divergence

est due à plusieurs facteurs. D'abord la date de référence

qui est pour le recensement le 31 décembre, alors que les

autres sources fournissent une moyenne des 12 mois de l'année,

(la solution parfaite), ou du moins la situation au milieu de

l'année. Au recensement, un certain nombre de personnes omet-

tent de déclarer leur activité; cela peut être le cas d'ai-

dants en agriculture. Enfin, le recensement ne tient pas compte

des travailleurs frontaliers; c'est-à-dire il inclut dans la

population active les résidents luxembourgeois qui vont chaque

jour travailler ä l'étranger, mais exclut l'effectif beaucoup

plus nombreux des frontaliers étrangers venant travailler au

Luxembourg. Cela conduit à une distinction entre la population

active nationale ou de résidence et la population active in-

(1) En décembre la population pourrait être inférieure d'env.0,7% à la moyenne de l'année. L'erreur en résultant lorsdu calcul des taux démographiques ne dépassera en généralpar 0.1 point et est donc négligeable.

Page 10: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 5 -

térieure ou emploi; cette dernière comprend toutes les per-

sonnes qui travaillent effectivement à l'intérieur des fron-

tières du pays quel que soit leur pays de résidence (v. intro-

duction au chapitre V).

Périodes couvertes

Les recensements et les statistiques de l'état civil remon-

tent à l'indépendance du Luxembourg en 18 39 - et même au-delà.

Ce sont les statistiques les plus anciennes. Il y a eu en tout

22 recensements entre 1839 et 1970. Les recensements sont au-

jourd'hui des opérations très complexes, alors qu'au début les

données fournies étaient sommaires.

Nous disposons de chiffres sur la structure par âge depuis

1880. Pour la population active les premières données remon-

tent à 1907, les jalons suivants étant 1935 et 1947. En 1960

on a pour la première fois dépouillé les données sur la pro-

fession au sujet desquelles un groupe d'experts statisticiens

du B.I.T. s'exprime comme suit : II n'est possible d'établir

des distinctions de détail que si les individus considérés peu-

vent être interviewés d'une façon complète. Tel n'est pas le

cas lors des recensements de population ... Ces chiffres n'ont

qu'une valeur limitée, à la différence des statistiques de l'ac-

tivité, c'est-à-dire de la branche de production qui peuvent être

établies de façon précise, grâce au répertoire des entreprises

et à la nomenclature des activités.

Quant aux statistiques détaillées de la composition des mé-

nages, elles ont également été établies pour la première fois à

l'occasion du recensement de 1960. Le recensement intermédiaire

de 1966 n'a porté ni sur les professions ni sur les logements,

mais ces questions ont été reprises en 1970.

Page 11: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 6 -

CHAPITRE I.- CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE 1821 - 1974

Au 19e siècle, le Luxembourg a encore la natalité d'un payssous-développé; le taux de natalité dépasse largement 30 o/oo etl'excédent naturel de la population se situe entre 1% et 1.5% paran. Au 20e siècle le taux de natalité ne cesse de diminuer; letaux de mortalité se réduit aussi, mais moins rapidement, desorte crue l'excédent naturel oui est encore de 1% au début dusiècle se rétrécit jusqu'à devenir négatif au moment actuel.La population subit d'autre part l'influence des mouvements mi-gratoires; pendant la majeure partie du 19e siècle le Luxembourga été un pays d'émigration; ce n'est qu'à la suite du dévelop-pement de l'industrie sidérurgique que ce courant s'est inversé.Aujourd'hui la population diminuerait de 0,5% s'il n'y avait pasl'apport de l'immigration.

Grâce aux recensements périodiques qui remontent au début

du 19e siècle, nous pouvons étudier la croissance démographique

de façon assez précise. Au premier recensement de la popula-

tion luxembourgeoise qui eut lieu le 1er janvier 1821, sous

le régime hollandais, on dénombra 134.082 habitants, chiffre

correspondant à une densité de 51,8 personnes par km ; lors du

dernier recensement, le 31 décembre 1970, le Grand-Duché comptait2

339.848 habitants, soit 131,4 personnes au km . Au cours de

cette période d'un siècle et demi nous pouvons distinguer au

moins 7 étapes caractérisées par des rythmes de croissance fort

différents.

19e siècle

1) Période 1821 - 1850

Pendant la première moitié du 19e siècle le Luxembourg, pays

agricole et pauvre, connaît une croissance démographique rapide,

grâce à une forte natalité (35 à 40 o/oo) qui, malgré le niveau

élevé de la mortalité (20 à 25 o/oo) laisse un excédent naturel

d'environ 1.5% en moyenne annuelle, et - compte tenu de l'émi-

gration - un excédent total de 1,25% par an. Entre les recen-

sements de 1821 et de 1851 la population augmente de 45%.

Page 12: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 7 -

2) Période 1851 - 1890

La période de 1851 à 1890 par contre est marquée par une quasi-

stagnation démographique : la population n'augmente que de 8.6%

en 4 0 ans, soit un rythme de 0.2% en moyenne annuelle. Dès la

seconde moitié du 19e siècle la natalité commence à diminuer

légèrement, alors que la mortalité reste importante. Après un

dernier sursaut démographique de 1851 à 1865 - et qui n'affecte

même pas les cantons de l'Est - la population de dix cantons

sur douze commence à diminuer à partir de 1865. Le décollage

industriel provoque une migration intérieure vers la capitale

et le bassin minier du Sud. Mais le développement économique

n'est pas suffisant pour assurer l'emploi de toute la popula-

tion. C'est l'époque de l'émigration qui se dirige vers les

Etats-Unis et d'autres pays d'Amérique (Brésil, Argentine).

On estime qu'entre 1841 et 1891 plus de 72.000 personnes ont

quitté le pays, dont environ 40.000 vers les Etats-Unis.

3) Période 1890 - 1910

Le "décollage" de l'économie luxembourgeoise que l'on

peut mettre en relation avec la construction des premières

usines sidérurgiques (vers 1870) et surtout avec l'introduc-

tion du procédé Thomas de déphosphoration de la fonte (1885)

se manifeste dans les chiffres démographiques à partir de 1890.

La vigoureuse croissance démographique au rythme de 1% par an,

soit 22,5% entre 1890 et 1910, n'a été rendue possible que

par l'arrêt de l'émigration nette. S'il y a encore eu un flux

d'emigrants vers le Nouveau Monde on enregistre à partir de 1870

un afflux d'ouvriers allemands d'abord, puis italiens, attirés pair

l'industrie de l'acier. La proportion des étrangers dans la popu-

lation totale passe de 3% en 1875 à 8.5% en 1890 et à 15.3% en 1910.

20e siècle

Au 20e siècle, le développement démographique est influencé

successivement par la première guerre (1914-18), la prospérité

des années 1920, la crise de 1930, la deuxième guerre mondiale

(1940-45) et enfin la croissance économique d'après-guerre.

Page 13: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

Tableau la. CROISSANCE DE LA POPULATION TOTALEDU LUXEMBOURG

Date du recensement

1. 1.1821

1.10.1839

31.12.1851

1.12.1861

1.12.1871

1.12.1880

1.12 .1890

1.12.1900

1.12.19101914 (est.)

1.12.1922

31.12.1930

31.12.19351938 (est.)

31.12.1947

31.12.1960

31.12.1966

31.12.19701974 (est.)

Population derésidence ha-bituelle

134 .032

175.223

194.719

197.731

204 .028

210.507

211.481

234.674

259.027265.800

261.643

299 .782

296.913301.367

290.992

314.889

334 .790

339 .848357.400

Densité(habitantspar km )

51.8

67.7

75.3

76.5

78.9

81.4

81.8

90.7

100.2102.8

101.2 •

115.9

114.8116.5

112.5

121.7

129.4

131.4

138.2

% des étran-gers (1)

(2.5)

6.0

8.5

12.3

15.3

12.8

18.6

12.9

10.0

13.2

16.9

18.723.2

(1) Etrangers en % de la population totale.

N.B. Le chiffre de 1974 a un caractère provisoire. Il pourrait

être légèrement surévalué (de 500 à 1000 unités). Il est

en effet très difficile de connaître l'ampleur du mouvement

migratoire, pour les raisons indiquées dans l'introduction.

Page 14: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 9 -

Tableau lb. TAUX DE CROISSANCE (en de la population

totale)

1821-1851

1851-1890

1890-1910

1910-1922

1922-1930

1930-1947

1947-1970

1970-1974

1910-1914

1914-1922

1930-1938

1938-1947

1947-1960

1960-1966

1966-1970

Croissance annuellemoyenne

1.25

0.2

1.0

0.1

1.7

- 0.2

0.7

1.2

0.6

- 0.3

0.1

- 0 . 4

0 .6

1.0

0 .4

Accroissementglobal

45.2

8.6

22.5

1.0

'-

14.6

- 3.0

-

16 .8

5.1

2.6

1.6

0.5

3.4

8.2

6.3

1.5

Page 15: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 10 -

4) 1910 - 1922

Du recensement de 1910 à celui de 1922 la population n'aug-

mente presque pas, mais l'évolution est en dent de scie entre

ces deux dates. Après avoir atteint un maximum en 1914, la po-

pulation décroit jusqu'en 1920, par suite du retour de nombreux

étrangers dans leurs pays d'origine et, en 1917 et 1918 même

en raison d'un excédent des décès sur les naissances. La guerre

a brusquement accéléré la tendance à la baisse du taux de na-

talité qui de 27 o/oo à la veille de la guerre descend jusqu'à

17 o/oo, alors qu'en même temps la mortalité remonte passagère-

ment d'un minimum de 16 o/oo en 1915 jusqu'à 21 o/oo en 1918;

mais dès 19 20 la progrès de l'hygiène l'a fait descendre à

près de 13 o/oo.

5} 1922 - 1930

La prospérité d'après-guerre, accompagnée à la fois par la

reprise du taux de natalité (20 à 21 o/oo), une baisse marquée

du taux de mortalité et un appel à la main-d'oeuvre étrangère,

donne lieu à la croissance démographique record de l'histoire

luxembourgeoise : + 1.7% en moyenne annuelle entre les recense-

ments de 19 22 et de 19 30, dont 1% au titre de l'immigration.

La population étrangère du Luxembourg passe de 12.8% en 1922 à

18.6% en 1930, un record qui ne sera dépassé aue quarante ans

plus tard.

6) Période 1930 - 1947

Mais ce boom est suivi par une longue période de stagnation

due à la grande crise d'abord, à la guerre ensuite. Le chômage

se répand, le taux de natalité tombe rapidement de 21 o/oo à

15 o/oo et en-dessous, la population étrangère amorce un dernier

repli qui la ramène à 10% de la population totale en 1947. La

population totale diminue de 1% entre 19 30 et 19 35, augmente

de 1.3% entre 1935 et 1938 pour se réduire de 6% entre 1938 et

Page 16: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 11 -

194 4. Les pertes dues à la guerre représentent 1.8% de la

population totale.

Bilan global : en 1947 le Grand-Duché compte 3% d'habitants

de moins qu'en 19 30.

7) Période 1947 - 1974

Le développement économique d'après-guerre provoque une

reprise de l'immigration, d'autant plus nécessaire que le

mouvement naturel de la population est de moins en moins en

harmonie avec les besoins de l'économie. Le taux de mortalité

se maintient au niveau de 12 o/oo atteint dès 19 47 et le vieil-

lissement de la population ne permet plus guère d'abaisser ce

taux. La natalité, après une modeste reprise entre 1952 et

1965 (15 à 16 o/oo), entame brusquement un mouvement de chute

si prononcé qu'au début des années 1970 le remplacement des

générations n'est plus assuré. Encore cette situation globale

cache-t-elle une forte divergence entre les tendances de la

population de nationalité luxembourgeoise - dont l'excédent na-

turel devient négatif dès 1966 - et les résidents étrangers dont

la natalité est encore de l'ordre de 20 o/oo. L'immigration

est restée forte tout au long de la période, avec des pointes

au début des années 1960 et des années 1970 correspondant aux

besoins de main-d'oeuvre suscités par l'installation d'indus-

tries nouvelles.

Page 17: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 12 -

Tableau 2. LE MOUVEMENT DE LA POPULATION LUXEMBOURGEOISE

DE 1821 à 1974

Taux annuels moyens en pourmille de la population

totale

Période

1821-1850

1851-1890

1891-1910

1911-1922

1923-1930

1931-1947

1948-1974

1948-1960

1961-1966

1967-1970

1971

1972

1973

1974

Taux denatalitéannuel(1)

35-40

30-35

29.5

21.7

20.8

15.4

14 .7

15.1

15.9

13.8

12.9

11.7

10.8

11.0

Taux demortalitéannuel(2)

20-25

22

19.5

16 .5

13.9

12.9

12.0

Bétail

•11.8

12.0

12.3

12.7

11.8

11.9

12.1

Taux annueld'accrois-sement na-

turel(3) = (l)-(2)

15

10

10.0

5.2

6.9

2.5

2.7

de la period

3.3

3.9

1.5

0.2

- 0.1

- 1.1

- 1.1

Taux d'ac-croissementmigratoire

(4)

- 2.5

- 7.9

0

- 4.8

11.1

- 4.5

4.7

3 récente

2.7

6.1

2.3

15.0

9.4

13.9

11.9

Taux annueld1accroisse-ment total(5) = (3) + (4)

12.5

2.1

10.0

0.4

18.0

- 2.0

7.4

6.0

10.0

3.8

15.2

9.3

12.8

10.8

Définitions

Taux de natalité = Nombre de naissances vivantes

Population totale

Taux de mortalité = Nombre de décès

x 1.000

x 1.000Population totale

Taux d'accroissement migratoire = Immigrants - EmigrantsPopulation totale

Taux d'accroissement total = (Naissances-Décès)+(Immigrations-Emigrations

Population totaleLa population totale est celle du 31 décembre de chaque année(v. introduction méthodologique).

Page 18: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

Naissances, mariages, décès pour 1000 habitants jttDécès de moins d'un an pour 100 naissances vivantes

Divorces pour 10 000 habitants |äI ! ; ! I ! !

s:

-"Divorces

_^J 2 3 4~5 B J T ä ^ J 2 3 4 5 6 ) 8 ä^J 2 3 4 5 6 7 « S J Z 3 4 5 6 7 B 9 ^ Z 3 4 5 6 7 B 9^1 Z 3 4 5 6 7 B l [ j Z 3 4~B~B I B 9 _ J 2 3 4 5 B 7 8 9 ^1900 1910 1920 1930 1940 19S0 19S0 1970 1980 ?

:.../iV\| Décès de moins d'un an | ¡ i | | ; TjT

Page 19: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED
Page 20: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 15 -

CHAPITRE II.- ELEMENTS DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE

II A. Natalité et fécondité

1. Evolution du taux de natalité

2. Evolution du nombre d'enfants par ménage

3. Evolution du taux de fécondité

4. Fécondité par groupe d'âge

5. Espacement des naissances

6. Fécondité légitime et illégitime. Adoptions.

7. Fécondité par région

8. Surnatalité masculine - Accouchements multiples.

II B. Mortalité

1. Evolution du taux de mortalité générale

2. Aspects spécifiques

a) Mortalité par âgeb) Surmortalité masculinec) Mortalité infantiled) Age moyen au décèse) Causes de décèsf) Mortalité due à la guerre

II C. Migrations internationales

1. Le mouvement séculaire

2. Tendances récentes

3. Rôle démographique de 1'élément étranger

Annexes : Mouvement de la population et saison.

Page 21: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 16 -

CHAPITRE II.- ELEMENTS DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE

A. Natalité et fécondité

1. Evolution du taux de natalité

L'histoire du taux de natalité, qui exprime le nombre de

naissances pour 1.000 habitants, est celle d'une baisse à

long terme dans laquelle on peut distinguer six phases.

1) au 19e siècle, le Luxembourg a le taux de natalité d'un

pays en voie de développement, mais on enregistre déjà une len-

te baisse : de 37.1 o/oo en 1841, le taux passe à 35 en 1851 et

à 33.7 en 1871; au début du 20e siècle, il n'est plus que lé-

gèrement supérieur à 30 o/oo. En l'absence d'indications sur

la structure par âge de la population avant 1880 il n'est pas

possible de calculer des taux de fécondité avant cette date et

l'interprétation de la baisse de la natalité au 19e siècle est

dès'lors difficile. Toujours est-il que la fécondité baisse à

partir de 1880 alors même que la proportion des femmes mariées

a tendance à augmenter (et celle des célibataires à diminuer).

Les origines de la contraception semblent donc se situer à cette

époque. Le phénomène s'intensifie au début du 20e siècle. En-

tre 1908 et 1914 le taux de natalité descend de 30 à 25%o.

2) Puis la première guerre mondiale provoque une chute

brusque jusqu'à un minimum de 17 o/oo.

3) Le taux remonte après la guerre pour se maintenir pendant

la période de prospérité des années 1920 à un niveau d'environ

21 o/oo.

4) C'est la crise de 1930 oui donne le coup de grâce au taux

de natalité luxembourgeois. Entre 1930 et 1936 il descend de

21.3 à 15 o/oo pour ne plus se relever sensiblement au-dessus

de ce niveau.

Page 22: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 17 -

5) Dans la plupart des pays on a assisté au lendemain de

la guerre et pendant les années 1950 à un réveil de la nata-

lité communément appelé baby boom. Au Luxembourg ce phénomène

a été tardif et peu marqué ainsi qu'il résulte des chiffres

ci-après :

Naissances pour 1.000 habitants

Avant-guerre 1946-51 1952-55 1956-66 1970 1973 1974

15 14 15 16 13.0 10.8 11.0

6) Depuis 1965 la natalité luxembourgeoise a diminué jusqu'à

atteindre des niveaux qui n'assurent même plus le remplacement

de la population résidente; en 1973, le taux de natalité était

tombé à 10.8 o/oo. La légère augmentation du nombre des nais-

sances constatée en 1974 et qui s'est accentuée au début de

1975 ne semble pas encore pouvoir être interprétée comme un

revirement de tendance; elle est plutôt à mettre en relation

avec l'arrivée a l'âge de la procréation des générations plus

nombreuses nées à partir de 1952 (4176 naissances en 1951,

4535 en 1952 puis augmentation jusqu'à 5297 en 1965).

Encore le taux des résidents de nationalité luxembourgeoise

est-il plus bas que la moyenne de l'ensemble du pays qui est

influencée par la natalité des immigrants. Ces chiffres ne

sont malheureusement disponibles que depuis 1967.

Page 23: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 18 -

Tableau 3.- NATALITE SELON LA NATIONALITE

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

Taux de natalité

Total

14.8

14.0

13.3

13.0

13.0

11.8

10 .8

11.0

Luxembourgeois

13.1

(12.4)

11.8

11.3

11.0

8.4

8.4

8.5

Etrangers

22.9

(21.9)

20.4

20 .5

21.2

20.4

19 .1

19 .3

Taux de fécondité(estimations)

Luxembourgeois

58.2

54.4

51.7

49 .4

48.1

41.5

36 .4

36 .6

Etrangers

79.7

76.3

72.7

73.8

78.4

75.0

72.6

72.9

L'évolution régressive des naissances est donc due essen-

tiellement à la diminution sensible de la natalité luxembour-

geoise, laquelle est passée de 3.654 en 1967 à 2.334 naissances

en 1974, marquant ainsi une diminution de plus d'un tiers.

En revanche, le nombre des naissances étrangères a augmenté

en passant de 1.303 unités en 1967 à 1.591 unités en 1974

(+ 12.2%). En valeur relative on constate toutefois que les

étrangers subissent déjà l'influence du milieu, leur taux de

natalité étant orienté à la baisse. La fécondité des étrangers

semble déjà avoir baissé; il est probable qu'elle se ressentira

assez rapidement de l'influence du milieu ambiant (planning

familial, société de consommation).

2. Evolution du nombre d'enfants par ménage

II est extrêmement difficile de connaître le nombre total

d'enfants mis au monde par les ménages au cours de la période

féconde de leur vie. Les recensements de population ne portent

que sur les personnes résidant dans le ménage à un moment donné;

les statistiques des allocations familiales ne recensent que les

Page 24: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 19 -

enfants au-dessous d'un certain âge. Les statistiques de

l'état civil nous fournissent toutefois des indications pré-

cieuses sur le rang de chaque naissance.

Tableau 4.- NAISSANCES VIVANTES LEGITIMES SELON LE RANG

DE LA NAISSANCE

No d'ordre desnaissances

1er enfant

2e enfant

3e enfant

4e enfant

5e enfant

6e enfant

7e enfant

8e enfant

9e enfant

10e enfantet plus

1902

211.9

198.7

156.1

123.9

99 .9

67.3

47.5

33.3

24 .0

37.4

1000

1925

327.5

257.1

155.9

95.8

49.6

45.4

23.3 •

14.1

13.3

18.0

1000

1947

450.6

252.1

138.3

69 .8

41.3

16.0

11.5

7.7

4.2

8.5

1000

1960

410.9

310 .7

147.5

68 .1

30.0

13.8

7.4

5.6

2.5

3.5

1000

1970

428.8

311.8

151.0

59.1

24.3

12.8

5.4

3.5

0.7

2 .6

1000

1973

462.3

319 .6

129 .8

49 .4

20 .0

8.8

5.8

0.8

1.6

1.9

1000

1974

467.5

336.9

125.3

40 .5

15.5

6.4

3.7

2.9

0.8

0.5

1000

Ces chiffres ne font que souligner la régression de la

natalité. On s'aperçoit que les parts des naissances du pre-

mier et du second enfant ont fortement augmenté. Ainsi, entre

1902 et 1974, la progression est de 120.6% pour la catégorie

des premiers-nés et de 69.6% pour celle de la deuxième naissance.

La catégorie du 3e enfant a diminué récemment. Après le troi-

sième enfant les proportions s'effondrent rapidement depuis

la 1ère guerre. On voit par exemple que le groupe de la qua-

trième naissance a diminué des deux tiers depuis le début du

siècle, alors que celui de la septième naissance s'est réduit

de 92%.

3. Evolution du taux de fécondité

Le taux (brut) de natalité, qui représente le nombre de

naissances vivantes pour 1.000 habitants est un indicateur

Page 25: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 20 -

imparfait, car il rapporte le nombre des naissances à l'effec-

tif de la population totale et non à celui des femmes suscep-

tibles d'avoir des enfants.

Pour mieux analyser la natalité, on calcule le taux de fé-

condité qui représente le nombre des naissances vivantes pour

1.00 0 femmes en âge de procréer.

C'est ainsi que le taux global de fécondité se rapporte à

la population féminine âgée de 15 à 49 ans. Quoiqu'il tienne

compte d'une certaine manière des âges, ce taux est encore

une mesure approximative de la fécondité. En effet, il s'avère

indispensable de se référer aux différents groupes d'âges

pour tirer des conclusions valables sur la fécondité.

Tableau 5.- TAUX DE FECONDITE pour 1.000 FEMMES de 1880 à 1974

Année

1880

1900

1910

1922

1930

1935

1947

1960

1966

1967

1968

1969

1970

19711972

1973

1974

Naissances(N. abs.)

6.750

7.037

7 .065

5 .094

6.377

4.523

4.178

5.019

5.194

4.957

4 .704

4.503

4 .411

4 .4434.086

3.800

3.925

Nombre de femmesde 15 à 49 ans

49 .421

55.806

60 .473

68 .359

78.574

78.108

78 .403

75 .603

78 .327

78.959

79.918

80 .777

80.925

82.58783.918

85.373

85.553

Taux de féconditépour 1.000 femmes

136.6

126 .1

116.8

74.5

81.2

57.9

53.3

66.4

66.3

62.8

58.9

55.7

54.5

53.848.7

44 .5

45.9

Page 26: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 21 -

En 1880, la fécondité se trouve à un niveau élevé. Puis

commence le grand mouvement de baisse qui, malgré quelques

reprises passagères, correspond à une tendance de longue du-

rée qui, actuellement, semble devoir approcher d'un plancher.

L'évolution de la fécondité globale présente plus ou moins

la même allure que celle du taux de natalité. C'est ainsi

que les améliorations passagères constatées pour les deux

taux se situent après les deux guerres, entre 1922 et 1930

et entre 1947 et 1966.

4. Fécondité par groupe d'âge

On obtient une idée plus nuancée de la fécondité en tenant

compte de ses variations en fonction de l'âge des femmes. A

cet effet on classe les naissances suivant l'âge des mères.

Les taux de fécondité ainsi obtenus expriment la proportion

des naissances pour 1.000 femmes des différentes classes

d'âge de 15 à 49 ans.

En ce qui concerne l'évolution à long terme du profil de

la fécondité, le tableau et le graphique ci-après font ressortir

quatre points :

Page 27: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 22 -

FECONDITE PAR GROUPES D'AGE POUR 1000 FEMMES-

15-19 20-24 25-29 3D-34Groupes d'âge

Page 28: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 23 -

Tableau 6. EVOLUTION DU TAUX DE FECONDITE POUR 1.000

FEMMES PAR GROUPES D'AGE QUINQUENNAUX

Année 1907:Ah/nire de-femmesMa/ssa/pces

Taux de fécond, teAnnée 1922:Alomare de femmesMat'ssances7&ux de fëcûnd/féAnnée 1930:

A/omàre de femmesA/a/'ssancesTaux de /ecaûdi/e

Année 1935:Abn?ore de femmesAla/ssancesTaux a?e fecond//e'

Année 134-7:Abmire de femmesiVa/ssanresTaux de fiirand,/e

Année I960:Manière de femmesA/cu'ssanceSfeux de ffíood/íe'

Année -/97O:A/omère a!? femmesAk/ssa/?res7a ux die /etondrfé

Année 1973:Momhre de femmesA7a/~sscxnces7á¡¿x aïe fécondité

Année 1974:/Vo/nbn? de femmesNaissancesTâuK de fecorjdrfe

45-f9

ÏO£6613719.13

1233O

15.0-f

420312562128

975245Z45.59

11378

4257

980422723.15

-12ÛO333227.66

1299O35O

26.94

42S353452Wi

20-24-

96664524457.67

146O64123

96.76

428564550120.55

419214O20

85.56

1146&33685.38

1O4O1•4Í86

•142.87

-/42864'f-94'13211

12824--42344O0.42

•43OÏ1432Olû/22

25-29

945322Í-5237.34-

-104-6645424Í-4-.4-7

435O62O64-

452.82

430274420

409.00

403274283-!2^.2ï

410434á¿6•44-9.46

4O7O5

4355426.58

1494-O4484

9g.94

421654344408.02

30-34

87464S98217.01

90374468429.25

423424467149.45

•429534443

86.39

400494003

938/

421484O98

3O.39

4434O73O

64.54

11Ó3362O53.27

1447765O5664

35-39

74131309176.58

863376688.12

1027478075.92

1476760554.44

113255914-9.56

4457343837.85

444 S3380

33.08

41553282M4O

4165625822.14-

W-44

674554475 76

2457233

35.36

303223926M

995619919. 99

1195615913.30

934444-444.8e

42503

3.28,

42322786.33

42O 47635.23

45-49

6049548.93

7710364.67

8561202.34

Z7327

0.80

11300421.06

•4132O11O.97

446306

0.52

420695

Û.44

4227250.4-4

7ocux mofe/7

15-49

5834-47738432.63

683595090

74.45

785746376

8145

784084523

57.89

784o34477

53.28

756O3

5O476£.36

S09254£4O

54.49

8537338OO

44.54

855533925

45.88

Page 29: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 24 -

1) La croissance de la fécondité jusqu'à un maximum qui se

situe autour de 25 ans, suivie d'une décroissance assez

régulière jusqu'à un peu plus de 4 0 ans d'où la fécondité

tombe rapidement à zéro.

2) Le déplacement récent du maximum de la classe 25 à 29 ans

à la classe 20 à 24 ans.

3) Le relèvement de la fécondité pour la classe d'âge infé-

rieure .

Ces deux phénomènes sont liés à l'abaissement de l'âge

moyen au mariage qui pour les femmes est passé de plus de

25 ans au début du siècle à moins de 23 ans actuellement.

Signalons également que le pourcentage des femmes ayant

moins de 20 ans lors de leur mariage a doublé depuis le

début du siècle en passant de 13% à 26%.

4) Enfin, la baisse séculaire de la fécondité qui se vérifie

pour toutes les classes d'âge â l'exception de la première.

Tableau 6b. EVOLUTION DE LA FECONDITE PAR GROUPE D'AGE

de 1907 à 1974

15

20

25

30

35

40

45

- 19 ans

- 24 ans

- 29 ans

- 34 ans

- 39 ans

- 44 ans

- 49 ans

+ 27.3%

- 35.8%

- 54.5%

- 73.9%

- 91.1%

- 93.1%

- 95.1%

Page 30: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 25 -

5. Espacement des naissances

Nos statistiques des naissances selon la durée du mariage

et le rang de la naissance nous permettent de calculer de fa-

çon approximative l'espacement entre les naissances.

Tableau 7. DUREE MOYENNE DU MARIAGE EN ANNEES à la NAISSANCEdu ...

1er enfant

2e enfant

3e enfant

4e enfant

5e enfant

6e enfant

7e enfant

8e enfant

1956

1.96

4.68

6 .65

8.73

9 .84

10 .92

12.16

12.47

1966

1.89

4.88

7.36

8.95

10 .20

11.38

12.06

12.15

1973

2.08

5.08

7.81

9 .76

11.66

12.29

13.48

17.00

Espacement (en années) entre naissances

1er enfant

2e et 1er enfants

3e et 2e enfants

4e et 3e enfants

5e et 4e enfants

1956

1.96

2.72

1.96

2.08

1.12

1966

1.89

2.99

2.48

1.59

1.25

1973

2.08

2.99

2.73

1.96

1.89

La tendance à un plus grand espacement des naissances est

très nette en 1973; en 1966 elle se manifestait déjà pour le 2e

enfant et pour le 3e. Récemment elle affecte même la 1ère nais-

sance. Ces chiffres traduisent l'extension de la contraception.

Ils constituent des moyennes entachées d'une certaine approxi-

mation et devraient être complétés par des indicateurs de la

dispersion autour de la valeur moyenne.

Page 31: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 26 -

Tableau 8. VOICI POUR 1973 LES CHIFFRES DES NAISSANCES

au cours de la 1ère ANNEE DU MARIAGE

Durée du mariage

Moins de 3 mois

Moins de 6 mois

Moins de 9 mois

Moins de 1 an

NaissancesNombre

68

272

414

664

en %

10.2

41.0

62.4

100.0

On trouve ce résultat surprenant que parmi les enfants nés

au cours de la 1ère année de mariage 6 2% sont arrivés au monde

dans les 9 mois de la conclusion du mariage et 41% dans les

six premiers mois. Précisons que le nombre total des premiers-nés

s'élevait à 1.685 et que les 414 enfants "rapides" représentent

dès lors environ un quart de cet effectif.

6. Fécondité légitime et illégitime - Adoptions

A long terme, le pourcentage des naissances illégitimes

par rapport au nombre total des naissances fait preuve d'une

remarquable constance, à tel point qu'on est tenté d'y voir

une de ces fameuses lois de la démographie. Il était de 3.4%

pendant la dernière décennie du siècle précédent et il était

encore du même ordre de grandeur cinquante et soixante années

après.

On constate une augmentation de ce taux pendant et après

les guerres; d'autre part, le taux a été supérieur à 4% au

début du siècle et de 1920 à 1930.

Comme on l'a remarqué dans d'autres pays, la contraception

n'a guère eu d'influence sur la fécondité illégitime; au con-

traire, celle-ci a marqué récemment au Luxembourg une certaine

tendance à la'hausse.

Page 32: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 27 -

Tableau 9. NAISSANCES ILLEGITIMES

1891-95

1911-15

1931-35

1951-55

1961

1970

1973

1974

Nombre(moyenne annuelle)

207

436

201

161

174

177

155

173

% du totaldes naissances

3.35%

6.47%

3.96%

3.34%

3.40%

4.01%

4.08%

4.41%

La répartition de ces naissances suivant l'âge de la mère

montre que dans plus de 80% des cas, elles se sont produites

alors que la mëre avait moins de trente ans et dans 20% des

cas, alors que la mère avait moins de 20 ans. Il s'avère que

le groupe à "haut risque" est celui de 20-24 ans.

Au Luxembourg le nombre des adoptions est de l'ordre d'une

cinquantaine par an. On distingue les adoptions simples dans

lesquelles l'adopté conserve des liens avec sa famille d'ori-

gine, et les adoptions plénières, avec rupture des liens avec

la famille d'origine; jusqu'à présent, ces dernières étaient

un peu moins nombreuses que les premières, mais la relation

pourrait s'inverser, la loi du 22 février 1974 ayant libéralisé

l'adoption pléniëre sur 2 points :

- relèvement du maximum d'âge de l'adopté de 6 à 16 ans ;

- suppression de la condition d'absence d'enfant légitime

chez l'adoptant.

Page 33: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 28 -

Tableau 10. ADOPTIONS - MOYENNES ANNUELLES

Source: Tribunaux d'arrondissement de Luxembourg et de Diekirch

Années

1960 ....

1961-65 .

1966-70 .

1971 ...

1972 ...

Nombrede

demandes

63

49

49

41

52

Demandesaccueillies

58

48

49

41

52

Adoptionssimples

39

28

26

24

21

Adoptions plé-nières (avec rup-ture des liensfamiliaux

19

20

23

17

31

7. Fécondité par région

Pour pouvoir comparer la fécondité de différentes régions,

on a calculé les taux de fécondité pour 1.000 femmes en âge

de procréer pour Luxembourg-Ville, le canton industriel d'Esch-

sur-Alzette et six cantons ruraux.

T a b l e a u H . F E C O N D I T E EN M I L I E U U R B A I N ET R U R A L

Années

1900

1947

19050

1970

1900

1947

1960

1970

1900

1947

1960

1970(1) Rédange,

Rémich.

LuxembourgVille

Cantond'Esch

Cantonsruraux (1)

Femmes de 15 à 49 ans

6.182

18.325

18.995

19 .146

10 .662

26.374

26.624

28.224

16.548

14.580

12.494

11.275

Naissances vivantes

537

853

1.146

1.025

1.808

1.418

1.815

1.453

1.983

847

751

652

Taux de fécondité pour 10 00 fern.

86.9

46 .5

60.3

53.5

169.6

53.8

68.2

51.5

119.8

58.1

60.1

57.8Wiltz, Clervaux, Vianden, Echternach

Page 34: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

(naissances).

Naissances d'après I heure

de la journée (1974)

D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 18 20 21 22 23 24 s\ Heures

Page 35: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 3o -

On constate qu'au début du siècle la fécondité est parti-

culièrement élevée en milieu ouvrier, alors qu'elle est basse

à Luxembourg-Ville; la campagne occupe une place intermédiaire,

le taux y est proche de la moyenne pour l'ensemble du pays.

La situation est presque inversée aujourd'hui, la fécondité

étant la plus faible dans le canton d'Esch et la plus élevée

à la campagne, la ville de Luxembourg se trouvant maintenant

proche de la moyenne; mais il faut ajouter que les différences

entre régions qui étaient bien marquées en 1900 ne sont plus

très significatives aujourd'hui.

8. Autres aspects

Surnatalité et surmortalité masculines

On constate au Luxembourg, comme d'ailleurs dans presque

tous les pays de la terre, le phénomène de la surnatalité mas-

culine qui est de l'ordre de 6%; pour 100 filles il naît en-

viron 106 garçons. Ou encore sur 100 naissances vivantes, il

y a 51 à 52 garçons. La surnatalité est plus que compensée

par la surmortalité masculine qui est de l'ordre de 20%; sur

100 décédés, il y a environ 55 hommes et 45 femmes. Ainsi

s'explique que les femmes sont en regle générale plus nombreuses

que les hommes; en 1970 leur nombre dépassait celui des hommes

de 5.3%.

Accouchements multiples

II y a en moyenne un accoucement multiple par 9 5 accouchements

au total (période 1953-70). Les accouchements triples sont ra-

res au Luxembourg, ils se produisent environ une fois par an, ce

qui correspond à une probabilité de 1 à 4.000 ou 5.000. Par

contre, il y a bon an mal an une cinquantaine de jumeaux (52.4

en moyenne pendant la période 1953-70), qui se répartissent de

façon à peu près égale entre les trois couples possibles : 2

garçons, 2 filles, 1 garçon et 1 fille.

Page 36: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 31 -

B. Mortalité

1. Evolution du taux de mortalité générale

Au 19e siècle le taux de mortalité générale est de l'ordre

de 22 o/oo; il varie entre un minimum de 20 o/oo et un maxi-

mum de 25 o/oo. La tendance à la baisse sous l'effet des

progrès de la médecine et de l'hygiène s'amorce à la fin du

siècle et devient manifeste au début du 20e siècle. Dès 1913

le taux est tombé à 16.5 o/oo. Cette tendance n'est interrom-

pue que par les deux guerres :

- le taux remonte de 15.6 o/oo en 1915 à 21.4 o/oo en 1918

pour descendre à 13.1 o/oo en 19 20;

- le taux remonte de 12.2 o/oo en 1940 à plus de 16 o/oo

en 1944.

Les mouvements erratiques du taux n'ont pas de signification

précise, étant donné la faible dimension des ensembles en

cause. Toujours est-il que le taux actuel reste largement su-

périeur à ce lui de la plupart des pays développés. Cette si-

tuation résulte en majeure partie du vieillissement accentué

de la population. L'effet de la structure par âge sur le taux

de mortalité est frappant, lorsqu'on examine la population de

nationalité étrangère dont le niveau d'instruction et de re-

venu est en moyenne inférieur à celui des luxembourgeois, mais

qui comporte une plus forte proportion de personnes d'âge actif.

Page 37: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

2 6 0

2 40

2 2 0

20 0

1 8 0

1 6 0

1 4 0

1 2 0

1

1 0 o| '

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4 0

2 0

1

1

1

TAUX DE MORTALITEPAR 1 0 0 0 HABITANTSDE CHAQUE GROUPE D'AGE |

Année 1900Année 1935Année 1960Année 1970 -

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groupe d'âge

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2 2 0

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1 60

1 4 0

1 2 0

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6 0

4 0

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-7

Page 38: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 33 -

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71

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23

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1 1

TAUX DE MORTALITE PAH 1000 HABITANTS

DE CHAQUE GROUPE D'AGE 1970

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s

Page 39: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 34 -

Tableau 12. DECES Dour 1.000 HABITANTS

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

Total

12.3

12.2

12.4

12.2

12.3

11.9

11.9

12.1

Luxembourgeois

13.6

13.4

13.8

13.6

14.3

13.7

13.7

14 .3

Etrangers

6.1

6.7

6 .1

6 .1

6.5

5.0

5.6

4 .9

2. Aspects spécifiques de la mortalité

L'étude de la mortalité révêle quelques constantes et plu-

sieurs tendances d'évolution.

Deux constantes

a) Le profil général de la mortalité par âge se maintient dans

le temps (abstraction faite de la réduction de la mortalité

infantile) . C'est ainsi que le taux de mortalité est rela-

tivement élevé pendant la première année de vie (mortalité

infantile)' , puis baisse pour atteindre un minimum entre 5 et

14 ans. Il se relève ensuite de façon continue- pour s'ac-

célérer notablement à partir de la cinquantaine et atteindre

des niveaux de plus en plus élevés, l'espérance de vie dimi-

nuant forcément au fur et à mesure que l'on vieillit.

b) La surmortalité masculine se maintient également au cours du

temps et fait pendant à la surnatalité masculine. On cons-

tate que la mortalité masculine est supérieure à celle des

femmes en moyenne générale, et en outre pour chaque classe

d'âge. Elle est donc la conséquence non seulement de fac-

teurs sociaux (accidents du travail et de la route, alcoolisme,

Page 40: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 35 -

tabac) mais sans doute aussi de facteurs biologiques. Cette

disparité implique, bien sûr, une plus grande longévité des

femmes (cf infra : Age moyen au décès) .

Tendances d'évolution

c) Mortalité infantile

II a déjà été question de la baisse à long terme de la mor-

talité générale. En ce qui concerne le taux de mortalité

infantile, c'est-à-dire le rapport entre le nombre des décès

d'enfants de moins d'un an et le total des naissances vivantes,

on constate des développements spectaculaires depuis la guerre

et des succès décisifs au cours des dernières années. En 1900

le taux de mortalité infnatile était de 15%. En 1939 et au

lendemain de la guerre 7 enfants sur 100 mouraient au cours

de leur première année de vie. Le taux est tombé à 5% en 1949,

à 4% en 1956 et à 3% en 1961. Ce taux de 3% a souvent été

critiqué parce qu'il restait supérieur à celui des autres

pays développés. Ce n'est que grâce à la généralisation des

accouchements en maternité, aux mesures rigoureuses d'hygiène

prises dans les pouponnières, et plus récemment à la création

de la Clinique pour enfants que l'on a pu obtenir les résul-

tats attendus depuis longtemps et qui se traduisent dans les

chiffres suivants : 2% en 1967, 1.7% en 1969, 1.4% en 1972,

1.3% en 1974.

Il est vrai que des circonstances accidentelles peuvent faire

remonter le taux (2.5% en 1970, 1.5% en 1973), vu la faible di-

mension des ensembles concernés (50 à 100 décès en un an). Mais

dans l'ensemble le Luxembourg occupe désormais une position très

honorable dans les comparaisons internationales.

Mortalité endogène et exogène

Les décès d'enfants de moins d'un an peuvent être classés en

deux catégories : (v. PRESSAT, "l'Analyse Démographique", Paris

1969 p. 134)

Page 41: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 36 -

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7

6

5

113

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1946

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47 48 49

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1 9 5 O51 52 53 54

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55 56

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57 53 59

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1960

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61 62 63

DE MORTALITEINFANTILE

Décès de moins d'un anpour 100 naissances vivantes

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3

2

1

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Page 42: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 37 -.

- les décès dus à des tares héréditaires, à des malformations

congénitales, ou consécutifs aux traumatismes causés par l'ac-

couchement; ces décès qu'on appelle endogènes suivent d'assez

peu le moment de la naissance;

- les décès liés aux périls extérieurs : péril infectieux, de

nature respiratoire ou alimentaire notamment, accidents divers,

etc ... ; ces décès appelés exogènes se répartissent tout au long

de l'année d'âge considérée.

Tableau 13. DECES d ' ENFANT de MOINS d'UM AN pour 1000

NAISSANCES VIVANTES

19 5 3

1958

1963

1968

1973

Mortalité endogène

21.7

13.5

11.7

10.4

7.8

Mortalité exogène

22 .5

21.2

16.9

6 .6

7.5

Total : Mortalitéinfantile

44.2

34.7

28.6

17.0

15.3

Ces chiffres (calculés selon la méthode de Bourgeois - Pichat)

montrent que le recul de la mortalité infnatile est dû à une

baisse parallèle de la mortalité exogène et de la mortalité en-

dogène, alors qu'on admet généralement que ce recul provient

presqu'exclusivement d'un recul de la mortalité exogène.

Mort-nés

Qu'en est-il des mort-nés ? C'est une catégorie d'un in-

térêt surtout médical et qui pourrait même rester en dehors des

statistiques du mouvement de la population parce qu'en principe

il n'y a dans ces cas ni naissance ni décès. On calcule toutefois

un taux de mortalité qui indiaue le nombre des mort-nés pour

100 naissances vivantes. Ce taux est resté supérieur à 3% jusqu'en

1935, puis a amorcé une diminution lente atteignant 2% en 1950,

L.5% en 1957, 1.0% en 1970, 0.8"Ó en 1974. Il semble donc que la

Page 43: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 38 -

régression du taux de mortinatalité soit effectivement l'effet

des progrès de l'hygiène.

L'Annuaire démographique de l'ONU emploie l'expression "Morts

foetales tardives" et les classe même selon la durée de la

gestation, détail que nos statistiques n'indiquent pas; mais les

comparaisons internationales (p. ex. Allemagne 1.2%, Italie

1.8%, Suisse 1.0%, Tchécoslovaquie 0.8%) ne sont point défavo-

rables au Luxembourg.

d) Age moyen au décès

Faute de calculs précis de l'espérance de vie s'étendant

sur une longue période, nous pourrons recourir à une mesure

moins parfaite : l'âge moyen au décès des personnes mortes

au cours d'une année. Quoiqu'influencée par la composition

par âge de la population, cette statistique donne une idée de

l'allongement de la vie humaine, ainsi que de la plus grande

longévité des femmes. On constate que l'âge moyen au décès

augmente chaque année de quelques mois.

T a b l e a u 1 4 . E V O L U T I O N D E L ' A G E M O Y E N A U D E C E S (en a n n é e s )

1907

1922

1935

1947

1949

1951

1953

1958

1963

1970

1972

1973

1974

Hommes

36 .3

44 .7

51.2

56 .9

59 .7

60 .4

61.7

62.6

63.3

65.3

66 .2

66.0

66 .1

Femmes

40 .0

48.8

55.1

59.8

63.6

65.1

66.1

66.7

68.4

69 .6

70.7

71.6

72.3

Total

38.0

46 .7

53.0

58.3

61.5

62.6

63.7

64.4

65.7

67.3

68.3

68.5

69.0

Le relèvement de l'âge moyen au décès résulte en partie de

la mortalité infantile.

Page 44: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 39 -

Tableau 14a. AGE MOYEN AU DECES (en années]

a = y c o m p r i s l e s d é c é d é s d e m o i n s d ' u n a nb s a n s l e s d é c é d é s d e m o i n s d ' u n a n

i1960 |

1965 j

1970

1973

Hommes

a b

63.1 66.4

64.5 66.9

65.3 67.2

66.0 67.2

Femmes

a

68.6

69 .6

69 .6

71.6

b

71.1

71.5

71.4

72.3

65

66

67

68

a

.6

.8

.3

.5

Total

b

68.5

68.9

69.1

69 .4

Les espérances de vie à la naissance calculées à partir de

tables de mortalité 1971-73 fournissent des valeurs assez voi-

sines :

67.0 ans pour les hommes

7 3.9 ans pour les femmes

7 0.5 ans pour l'ensemble de la population

c) Causes de décès

La statistique des causes de décès se heurte à plusieurs

difficultés, notamment à la notion même de cause (unique). On

peut toutefois dégager quelques évolutions.

Les épidémies en tant que facteurs de décès appartiennent en

majeure partie au passé. La dernière épidémie de choléra re-

monte à 1866, de variole à 1905-1906; depuis la guerre, les

décès dûs à la rougeole,à la coqueluche, à la diphtérie, aux

fièvres typhoïde et paratyphoïde sont devenus extrêmement rares.

Si certaines infections en tant que causes de décès sont en

régression marquée (pneumonie, tuberculose, infections du nouveau-

né, maladies particulières à la première enfance) on constate

Page 45: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 40 -

un progrès des maladies liées au vieillissement (tumeurs ma-

lignes, artériosclérose des coronaires) .

Enfin, l'incidence des accidents mortels de la route n'a

fait qu'augmenter et a quadruplé depuis l'avant guerre (de 0.7%

en 1933 à 1.6% en 1955 jusqu'à 3.2% de l'ensemble des décès en

1970). Les suicides représentent entre 1.25 et 1.5% du total

des décès annuels. Les femmes sont davantage exposées aux cau-

ses de décès suivantes : diabète sucré, maladies hypertensives,

maladies cérébro-vasculaires, occlusion intestinale, "symptômes

et états morbides mal définis". La prépondérance des facteurs

suivants est manifeste chez les hommes : tumeurs malignes, bron-

chite, cirrhose du foie, accidents automobiles et suicides.

Tableau 15. CAUSES DE DECES SUIVANT LE SEXE EN 1973

Tumeurs mali-gnes

Tuberculose

Diabète sucré

Coeur etvaisseaux

Bronchite

Accidentsautomobiles

Suicides

Autres causes

Total

HommesNombre

526

757

741

97

83

33

800

2344

Femmes Totaldes décès

346

1

79

638

28

25

14

703

1834

872

8

136

1379

125

108

47

1503

4178

Hommes

22.4

0.3

2.4

31.6

4.1

3.5

1.4

34.1

100

Femmesen%

18.9

0.05

4.3

34.8

1.5

1.4

0.8

38.3

100

Total

20.9

0.2

3.3

33.0

3.0

2.6

1.1

36.0

100

f) Mortalité due à la guerre 1940-45 (1)

On peut distinguer quatre composantes de la mortalité extraordi-

naire due à la dernière guerre et qui s'ajoute à la mortalité or-

dinaire :

(1) G. Als : La 2e guerre mondiale et l'évolution de la populationluxembourgeoise (Bulletin du STATEC 1973 n. 9)

Page 46: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 41 -

1. Enrôlement de force (années de naissance 1920 à 1927)

Décédés 1.764

Disparus 1.084

Total 2.848

2. Résistance et déportation

Prisons et camps 791

Déportations 154

Maquis et arméesalliées 57

Total 1.002

3. Evénements de guerre de 1940 et de 1944-45 600

4 . a) Autres décès de Luxembourgeois dûs àla guerre 422

Total des victimes luxembourgeoises 4.822

Report : 4.822

b) Décès de résidents étrangers dûs à laguerre 437

Total général des victimes 5.259

En 1940 la population totale du Grand-Duché était- de l'ordre de

293.000 personnes; la population de nationalité luxembourgeoise

peut être évaluée à 268.000. Dès lors les décès dus à la guerre

représentant 1.8% de l'ensemble tant pour les décès de Luxembour-

geois rapportés à la population luxembourgeoise que pour l'en-

semble des décès rapportés à la population totale. Ce pourcentage

indique la dimension de la saignée subie. Dans la comparaison

internationale, le Luxembourg figure "en bonne place", immédiate-

ment après les pays qui ont payé le tribut le plus lourd.

Page 47: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 42 -

C. Migrations Internationales

II sera question ici uniquement des migrations comportant

un changement de résidence et ayant donc un effet sur le chif-

fre de la population totale. On examinera ultérieurement les

mouvements journaliers sans changements de résidence, à savoir

les navettes qui affectent la répartition régionale de la po-

pulation (Chapitre IV) et les déplacements frontaliers qui ont

un effet sur la population active (Chapitre V) sans affecter

le chiffre ou la répartition de la population de résidence.

1. Le mouvement séculaire

Le mouvement de la population résulte non seulement du solde

des naissances et des décès, mais également du solde des migra-

tions internationales, c'est-à-dire de la différence entre les

arrivées et les départs.

La statistique des migrations repose sur l'enregistrement des

arrivées et des départs dans les registres de population tenus

par les communes. Toutefois les statistiques disponibles sont

imprécises, parce que de nombreuses personnes quittent le terri-

toire sans faire la déclaration de sortie requise. Ces omissions

ne sont en général rectifiées qu'avec beaucoup de retard. Si

l'on veut mesurer les migrations, on ne peut recourir qu'à des

estimations indirectes par comparaison des chiffres de la popu-

lation et de ceux du mouvement naturel, la différence représentant

alors le solde des migrations.

Une analyse des chiffres du tableau et du graphique ci-après

montre une évolution très irrégulière au cours de la période

1841-1974. On peut y distinguer, grosso-modo, six périodes de

longueur inégale. Cette esquisse séculaire montre que le Luxem-

bourg a été dans l'ensemble un pays d'émigration.

Page 48: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 43 -

Tableau 16. MOUVEMENT NATUREL ET MOUVEMENT MIGRATOIRE

Péri odes

1341-18911892-19051906-19221923-19301931-19441945-1974

(1971(1972(1973(1974

1841-1974

Accroi ssementtotal(1)

40 .80033 .60015.60037.800

- 16.80072 .400

5344

185.400

.150

.200

.500

.700

Accroi ssementnaturel(2)

113 .00031.00030.50015.5009 .000

22.500

221.500

50- 50-400-400

Excédents dtion (+) ougration (-(3) = (1)

- 72.200+ 2.600- 14.900+ 22.300- 25.800

51.900++++

- 36.100

)

5345

1 immi gra-d ' émi -

(2)

.100)

.250)

.900)

.100)

1) Pendant toute la période de 1841 à 1891, le Luxembourg, pays

agricole et pauvre était une terre d'émigration; plus de 72.000

personnes ont quitté le pays pour s'établir à l'étranger, notamment

au Erésil, au Guatemala et surtout aux Etats-Unis. C'est plus par-

ticulièrement après 1850 que l'émigration a pris de l'ampleur, mais

en subissant de fortes fluctuations.

2) Ce n'est que dans la dernière décennie du 19e siècle que le

courant migratoire se renverse. A cette époque, le Luxembourg se

transforme économiquement : grâce au développement de l'industrie

sidérurgique, il passe d'une économie principalement agricole à une

économie industrielle qui attire de forts contingents d'ouvriers

étrangers. Ainsi le bilan des migrations devient positif pour la

période 1892' à :i905 (+ 2.600 personnes).

3) Au cours d'une troisième période qui va de 1906 à 1922 on

constate un mouvement d'émigration très accentué (Solde : - .15.000)

Le premier conflit mondial et la dépression économique au lendemain

de ce conflit ont entraîné le départ de nombreux étrangers.

4) Entre 1923 et 1930, on enregistre une augmentation brusque

des immigrations nettes. Le développement de l'industrie sidérur-

gique demande une main-d'oeuvre abondante et l'excédent des immi-

Page 49: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 44 -

grations atteint le niveau record de 22.300 personnes, soit

environ 3.000 personnes en moyenne annuelle.

5) Les événements d'entre 1931 et 1944 - crise et guerre -

ont renversé encore le sens des mouvements migratoires et ont

provogué un nouveau reflux de la raain-d'oeuvre étrangère vers

les pays d'origine entraînant un excédent d'émigration énorme

de 26.000 personnes.

6) La période de prospérité prolongée que le pays connaît

depuis la guerre s'est traduite par un afflux continu d'étran-

gers qui représente un apport net de près de 50.000 personnes

entre 1945 et 1974, soit 1.600 personnes en moyenne annuelle.

On constate un ralentissement de l'immigration de 1966 à 1970,

une accélération au début des années 60 et des années 70. En-

fin la proportion des femmes a eu tendance à augmenter.

Globalement l'analyse ci-dessus montre que l'émigration

au 19e siècle a été plus importante que l'immigration au 2oe

siècle : sur 130 ans, de 1841 à 1974 on obtient un solde migra-

toire négatif de 36.000 personnes. N'empêche qu'actuellement

l'élément étranger prend une dimension au'il n'atteint dans

aucun autre pays.

2. Tendances récentes

Le mouvement d'immigration s'est particulièrement accentué

depuis la guerre pour plusieurs raisons :

1) D'abord la faiblesse du taux de natalité qui conduit progres-

sivement au vieillissement et même à la réduction du nombre

des Luxembourgeois d'origine.

2) Ensuite les modifications intervenues dans la stratification

sociale de la population à la suite de l'allongement de la

scolarité et de l'accession généralisée de toutes les couches

à une formation scolaire et professionnelle plus poussée. Il

en est résulté un vide à la base qui doit être comblé par

1'immigration.

Page 50: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 45 -

3) Enfin, le développement de secteurs oü les progrès de pro-

ductivité sont relativement faibles : construction et mé-

tiers connexes, hôtellerie, services en général.

Nombres annuels moyens d'immigrants

Pendant les premières cinq années consécutives à la guerre,

la population s'accroît de 12.400 personnes par immigration,

soit de 2.500 en moyenne annuelle. De 1950 à 60, l'excédent

migratoire dépasse 1.000 personnes par an. Le mouvement de di-

versification industrielle le fait passer à plus de 2.000 per-

sonnes par an de 1960 à 1970. Pendant les quatre années 1971 à

1974 le pays a absorbé 3.000 immigrants par an.

Le tableau suivant illustre l'influence de l'immigration sur

l'évolution des effectifs des principaux groupes socio-profes-

sionnels de 1961 à 1972.

T a b l e a u 1 7 . V a r i a t i o n de l'emploi i n t é r i e u r

1961 - 19 7 4

Ouvriers

Employés privés

Fonctionnaireset agents pu-blics

Indépendants &aides fami-liaux

Total

(1)Population

active(1)

+ 12.200

+ 16.000

+ 2-.900

- 14.000

+ 17.100

(2)Etrangers(Immigrants)

(2)

+ 20.900

+ 3.500

0

0

+ 24.400

(3) = Cl) - (2)Population activesans immigration

- 8.700

+ 12.500

+ 2.900

- 14.000

- 7.300

N.B. Il s'agit d'estimation du Statec : les chiffres relatifs^auximmigrants et aux indépendants et aides familiaux pourraient êtreun peu surévalués pour les raisons indiquées aux chapitres II et V.

Ainsi en une décennie, la population active résidente aurait

diminué de 7.300 unités sans l'apport de l'immigration qui se

concentre essentiellement dans le groupe des ouvriers et acces-

soirement dans celui des employés. On constate d'autre part un

transfert des Luxembourgeois d'une part du groupe des ouvriers

Page 51: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 46 -

et d'autre part du groupe des indépendants (agriculteurs, ar-

tisans) vers les emplois de bureau : fonctionnaires et surtout

employés privés.

Pourcentage des étrangers

Dès 1947 la part des étrangers atteignait 10% de la popu-

lation totale ce qui est généralement considéré comme im-

portant. Elle n'a cessé de progresser et pourrait dépasser

40% à la fin du siècle sauf révolution démographique, c'est-à-

dire sauf modification radicale de l'attitude des Luxembour-

geois à l'égard de la natalité.

Tableau 18. Evolution du pourcentage des étrangers

1947

10%

1960

13%

1970

18%

1974

23%

1985

(30%)

2000

(40%)

3. Rôle démographique de l'élément étranger

Alors qu'au 19e siècle, la population luxembourgeoise a aug-

menté assez rapidement, de façon à pouvoir assurer un flot

d'émigration, la relation entre les naissances et les décès n'a

fait que se détériorer au cours du 20e siècle à tel point qu'au

cours des dernières années la population de nationalité luxem-

bourgeoise n'assure même plus son remplacement, ainsi qu'il

résulte du tableau ci-après :

Page 52: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 47 -

T a b l e a u 1 9 . N a i s s a n c e s et d é c è s s u i v a n t la n a t i o n a l i t é

Années

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

Naissances vivantes

Total

4.957

4.704

4.503

4.411

4.443

4.086

3 .800

3.925

Lux.

3.654

3.439

3.285

3.143

3.047

2.641

2.316

2.334

Etr.

1.303

1.264

1.218

1.268

1.396

1.445

1.484

1.591

Décès

Total

4.124

4.098

4.193

4.154

4.387

4.121

4.192

4.315

Lux.

3.770

3.714

3.831

3.775

3.960

3.769

3.760

3.913

Etr.

354

384

362

379

427

352

432

402

Excédent desnaissances

Total

833

606

310

257

56

- 35

-392

-390

Lux.

- 118

- 275

- 546

- 632

- 913

-1128

-1444

-1579

Etr.

951

881

856

889

969

1093

1052

1189

Ces chiffres ne sont calculés que depuis 1967. Compte tenu de

l'évolution du taux de natalité, le tableau fait apparaître une ten-

dance extrêmement préoccupante. Le Luxembourg est un des très rares

pays dont la population d'origine diminue. Si la tendance actuelle

se maintient, les luxembourgeois deviendraient minoritaires chez

eux après quelques générations et à la longue finiraient par dis-

paraître .

Page 53: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 48 -

Annexe au Chapitre II

Mouvement de la population et saison

A titre de curiosité voici quelques indications concernant

la relation entre le mouvement naturel et la saison. Dans le

tableau ci-après on trouvera la répartition selon le mois du

nombre journalier moyen des naissances, des mariages et des

décès, d'abord pour la période 1953-70 (moyenne des 18 années),

ensuite pour 1970, année terminale de la période. Pour rendre

les mois comparables on a éliminé l'effet de l'inégalité du nom-

bre de jours des différents mois en calculant des nombres jour-

naliers moyens. Etant donné que les chiffres luxembourgeois sont

peu élevés en valeur absolue et que certaines régularités peuvent

dès lors être cachées par des facteurs accidentels, on a cal-

culé une moyenne de 18 années.

Tableau 20. Nombres journaliers moyens

Les 12 mois

JanvierFévrierMars

AvrilMaiJuin

JuilletAoûtSeptembre

OctobreNovembreDécembre

Mariages

1953-70 1970

6.3

2.54.53.4

8.39.16.5

7.49 .67.1

5.44.16.9

5.9

1.73.25.3

6.18.54.6

9.89.68.3

4.8. 2.47.2

Naissances

1953-70 1970

13.6

14.014.414.6

14.114.213.9

13.512.813.4

12.912.512.6

12.1

13.012.413.1

12.311.912.8

11.910.111.7

11.112.811.5

Décès

1953-70

10.6

11.912. 312.1

10.710.210.1

9.49.19.4

10.010.411.3

1970

11.4

14.112.311.7

11.810 .310.3

10.510.410.7

10.112.413.2

Page 54: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 49 -

Que nous révèle ce tableau ?

On se marie pendant la bonne saison, au printemps (surtout en

mai) et en été (au mois d'août). Les mariages sont plus rares

en hiver, le minimum se situant en janvier. Peut-être y a-t-il

une certaine relation entre les maxima et minima des mariages et

ceux des naissances. Ces dernières sont plus nombreuses pendant

la première moitié de l'année, le maximum se situant en mars et

le minimum en novembre.

Comme on pouvait s'y attendre, février et mars sont les

mois les plus "meurtriers", alors que le minimum de la mortalité

se place en été et notamment en août.

Les chiffres de 1970 confirment la possibilité d'écarts par

rapport aux moyennes de longue période et révèlent d'autre part

la diminution de la natalité et de la nuptialité et l'augmenta-

tion de la mortalité par rapport à ces mêmes moyennes.

En ce qui concerne les migrations, nous ne disposons malheu-

reusement pas d'une documentation aussi parfaite. Des conclu-

sions intéressantes se dégagent toutefois des données sur les

travailleurs salariés occupés, établis par l'Office national du

travail-sur la base des renseignements fournis par les caisses

de maladie. Il en résulte qu'il y a un afflux de travailleurs

migrants de février à octobre (avec une légère exception en août)

avec un maximum en début de saison, et un reflux en novembre et

surtout en décembre (parfois encore en janvier). La population

atteint donc un maximum en octobre et un minimum en janvier.

Page 55: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 50 -

Tableau 21. Nombre de salariés recensés (Moyenne 1970-1973)

panvierFévrier[Mars

AvrilMaiJuin

JuilletAoûtSeptembre

OctobreNovembreDécembre

Moyenne

Salariés

114.082116.188118.472

119.303119.750119.992

120.559120.334121.314

121.465121.005118.255

119.227

Variation parrapport aumois précédent

173+ 2.106+ 2.284

+ 831+ 447+ 242

+ 567225

+ 980

+ 151460

2.750

+ 4.000

En % de lamoyenne

95,797,599,4

100,1100,4100,6

101,1100,9101,6

101,9101,599,2

100

Page 56: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 51 -

CHAPITRE III - COMPOSITION DE LA POPULATION

A. Structure par âge et par sexe de 1880 à 1970

1. Structure par âge

2. Structure par sexe

B. Situation matrimoniale

1. Réduction de la proportion des célibataires

2. Augmentation de la proportion des mariés, veufs et di-

vorcés

3. Nuptialité

C. Ménages, familles, logements

1. Réduction de la taille des ménages

2. Ménages et logements

3. Caractéristiques des logements : Propriété - Grandeur

Equipement

D. Groupes ethniques

1. Nationalité

2. Religion

3. Langue

E. Instruction

Effectifs scolaires - Taux de scolarisation - Femmes -

Etudiants universitaires.

Page 57: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 52 -

A. Structure de la population luxembourgeoise par âge et par

sexe de 1880 à 1970

1. Structure par âge

Sur nos "pyramides" de population on a porté : de bas en haut

les âges (par classe de 5 ans) et horizontalement les effectifs

des classes d'âge, les hommes étant placés à gauche et les fem-

mes à droite de part et d'autre de l'origine. La forme d'un gra-

phique des âges dépend évidemment des facteurs qui affectent la

composition d'une population, à savoir du mouvement naturel -

natalité et mortalité - et du mouvement migratoire. Si la

longévité s'accroît, le nombre des gens âgés et donc la surface

des rectangles proches du sommet augmente. Une réduction de

la natalité rétrécit les rectangles proches de la base. Quant

aux mouvements migratoires, leur effet se répercute sur la py-

ramide en accroissant ou en réduisant surtout les rectangles

des classes de 20 à 40 ans. L'influence des événements politi-

ques et économiques tels que guerres et périodes de prospérité

ou de dépression se manifeste à travers leur influence sur les

mouvements naturel et migratoire de la population.

L'étude de l'évolution de la structure par âge de la popu-

lation luxembourgeoise au cours du dernier siècle fait appa-

raître, deux_constantes. D'abord le vieillissement continu de

la population, dû à l'effet combiné de la réduction des taux

de natalité et de mortalité, qui se traduit graphiquement dans

le resserrement de la base et l'élargissement progressif de la

partie supérieure de la pyramide. D'autre part, on remarque les

phénomènes de la surnatalité et de la surmortalité masculines.

Le nombre des naissances masculines est presque toujours supé-

rieur à celui des naissances féminines; il en résulte une base

un peu plus large du côté gauche. Mais, par suite de la sur-

mortalité, la situation s'inverse souvent déjà ä partir de la

seconde classe d'âge quinquennale; dans la population totale

le nombre des femmes est généralement supérieur à celui des

hommes. Le phénomène est nettement visible sur les pyramides

récentes.

Page 58: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

s¿-z|L¿

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Page 59: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 54 -

Le graphique de 1880 est typique d'une population jeune,

avec un taux de natalité très élevé (plus de 30%), qui se tra-

duit par la largeur de la base, mais aussi une forte mortalité

qui donne à la pyramide une forme assez régulière.

Dès 1922 le vieillissement se remarque. Il est dû à la ré-

duction des taux de natalité et de mortalité depuis le début

du siècle. Par ailleurs, le déficit des naissances dû à la

guerre de 1914-1918 se remarque dans les deux classes d'âge in-

férieures .

La pyramide de 1930 traduit le regain de la natalité de

19 20 à 19 30, période pendant laquelle le taux des naissances

a encore dépassé 20 o/oo. Le gonflement des classes d'âge

actif, surtout du côté masculin, traduit d'autre part l'apport

de l'immigration dû à la prospérité qui a caractérisé notamment

les années de 1926 à 1929. C'est ainsi que la classe d'âge de

25 à 29 ans passe de 10.922 hommes en 1922 à 15.935 en 1930 et

la classe masculine de 30 à 34 ans de 9600 à 13.761 personnes.

La grande crise de 19 30 entraîne une chute brutale du taux

de natalité qui atteint un minimum de 15 o/oo en 1934, niveau

dont il ne s'écartera plus sensiblement par la suite. Une par-

tie des étrangers arrivés dans le pays pendant la période de

prospérité rentrent dans leur pays d'origine, en raison du

chômage qui sévit alors au Luxembourg. Le graphique de 1935

traduit l'effet de ces phénomènes.

La pyramide de 1947 fait apparaître le déficit des naissances

dû à la guerre de 1940-45 ainsi que la persistance du bas taux

de natalité pendant les années précédant la guerre. Elle est

affectée aussi par les décès dûs à la guerre.

En 1960 on remarque un léger regain de natalité dans les

deux classes d'âge inférieures ainsi que les effets de l'im-

migration sur les classes d'âge actif. La forme du graphique

Page 60: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 55 -

s'est rapprochée d'un rectangle avec un triangle superposé et

des échancrures qui attestent l'effet démographique des deux

guerres et de la crise de 1930. Dans l'ensemble la population

a fortement vieilli, mais par suite de l'immigration il y a

eu concentration de la population dans les classes d'âge actif.

Sur le graphique de 1970, la surnatalité masculine est très

nette. La surmortalité masculine est évidente pour les classes

au-dessus de 40 ans. La population totale ne comprend en

effet que 166.562 hommes contre 173.250 femmes. Mais les hom-

mes sont en majorité pour toutes les classes jusqu'à 40 ans;

ceci tient non seulement à la surnatalité masculine, mais encore

à l'apport de l'immigration.

L'effectif du groupe d'âge de 50 à 54 ans (personnes nées

de 1916 à 19 20) est anormalement bas à cause du déclin de la

natalité pendant la première guerre mondiale. Le groupe de

45 à 49 ans (années de naissance 1921 à 1925) marque également

par rapport au groupe voisin un net recul qui est dû au fait

que pendant la dernière guerre près de 3.00 0 jeunes gens, en-

rôlés de force par l'ennemi, sont tombés ou ont été portés dis-

parus. Le groupe d'âge de 40 à 44 ans (années de 19 26 à 19 30),

le plus nombreux de tous, correspond à la dernière génération

née avant la grande crise économique; les effets de la crise

se montrent dans les groupes (35 à 39 ans, 30 à 34 ans) nés

entre 1931 et 1940.

La classe née de 1941 à 1945 (25 à 29 ans) est réduite par

suite d'une natalité fortement en baisse pendant la deuxième

guerre. Dans les 3 classes de 5 à 20 ans on remarque la lé-

gère reprise démographique de 19 52 - 6 5 tandis que la classe

la plus jeune (0 à 5 ans) révèle le déclin de la natalité de-

puis 1965.

Dans l'ensemble, la pyramide de 1970 fait apparaître une

certaine concentration de la population dans les âges actifs

(15 à 64 ans),mais le pourcentage de la population d'âge actif

Page 61: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 56 -

ne cesse de décroître : de 70.7% en 1947 il est tombé à 67.8%

en 1960 et à 65.3% en 1970.

D'autre part le pourcentage des personnes âgées de 6 5 ans

et plus ne cesse d'augmenter à un rythme qui s'est accéléré

depuis la guerre.

Tableau 22. Evolution de l'effectif des personnes âgées

de plus de 64 ans

1880

1900

1922

1935

1947

1960

1966

1970

11.481

14.205

16 .482

21.306

25.575

33.958

39 .262

42.873

= 5.5% de la population totale

6.0% "

6.3%

7.1%

9.5%

10.8%

11.7%

12.6%

II en résulte des charges croissantes à supporter par une

population active qui sans l'apport de l'immigration tendrait

à se réduire.

Enfin il est instructif de scinder le graphique de 1970 en

ses deux composantes : la population de nationalité luxembour-

geoise se rapproche d'un rectangle; peu de jeunes, fort pourcen-

plus saine, avec une forte natalité et quelques irrégularités

dues aux vagues d'immigration, notamment la concentration dans

les classes d'âge actif. La forme de la population luxembour-

geoise se rapporche d'un rectange; peu de jeunes, fort pourcen-

tage de vieux.

Page 62: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 57 -

V.

100

POPULATION PAR GRAND GROUPE D'AGE

(en pour-cent)

oi . l M I i l i i l i l i , , , i I , i , • I , i I , . • i I i l i u m I I I I I I M I , I _

1900 1905 1910 1922 1927 1930 1935 1960 BB I9ID

Page 63: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 58 -

Tableau 2 3 . Evolution de la stru c t u r e de la population

selon l'âge et la nationalité de 1947 à 1973

en %

C¿cc£Se cS'age

0-44- a/?s

•/S-écarts

65 ans eà ^¿ns

7bus âges

¿U.X.

2O3

70 /

S. 6

4OO.0

494.7£¿rr.

•Í5.S

76.3

7-9

•/OD. O

To¿a¿

-fí.8

70.7

3.5

SPao

¿ce*.

2f£

67.-/

J-/.5

soao

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2-fé72./

6.3

'/ooo

Tctai

2/£

67S

JO.?

20.9

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5.4

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22.-/

65.3

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Os/¿ ans•fS-66- any6£as?s eSjttfus

7t>its ajes

¿-CCX

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JÏ.3

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266-

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¿Ciü.

-/$ï

65.3•/S3

/oao

4373£ií-r.

25.7

Í-.6

•/oao

TófaS

2O.8

663

42.3

sooo

¿~¿asr? a"áge

O ',/í ct/IS

45'éf- ans

65ais ä^/xfus

Tíus â-jes

¿ux.

58.0

480.0

•33.5

¿773

497O

£¿r.

47. Z

Ï4.3

62.5

Ç5.2

224.$

4-2.8

3338

/u/i

55-/Z73.5£/.2.

4Í02

£¿r.

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£3.7

•3.5

724

To¿a¿

fy.2

226.3

46 7

3Í-S.2.

53.Z

473.5

Ï2.4

27£.g

•S373

£¿rs

2O.O

54-3

-3.6

773

7¿ta¿

73.2

233.2

45.7

352.7

Lux. = LuxembourgeoisEtr . = E trangers

N.B. Les additions sont exactes ä 0.1 près à cause de l'arron-di s s emen t

Page 64: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 59 -

2. Structure- par sexe

Normalement les femmes sont en majorité dans une population

du fait de leur plus grande longévité dont l'incidence sur les

effectifs par sexe dépasse celle de la surnatalité masculine.

Au Luxembourg, la situation inverse a prévalu jusqu'à la 2e

guerre mondiale, ainsi qu'il résulte du tableau ci-dessous qui

indique les rapports, exprimés en pourcent, entre le nombre

d'hommes et le nombre de femmes :

Tableau 24. Taux de masculinité = Nombre d'hommes x 100

Nombre de femmes

MO•/oo.s

<fdoo•ÍO6.3

4910

•/O6.6

-?33o /935 | /¿?É7

•fO-f.3 \ 99.5

•ÍS6O

975•TÍ66

96,7

J37O

96.J437397:6

Cette anomalie apparente s'explique par les mouvements migra-

toires qui ont presque toujours comporté une forte majorité

d'hommes. Le taux de masculinité suit en effet les mouvements

migratoires jusqu'en 1947, c.à.d. le taux augmente en période

d'immigration et il diminue en pédiode d'émigration nette. En

1947 les femmes sont pour la première fois en majorité, à la

suite de la guerre. Cette majorité se renforce curieusement

jusqu'en 1970 malgré l'immigration, ce qui pourrait toutefois

être dû à un facteur saisonnier, le choix du 31 décembre comme

date de référence. En effet les taux de 1960 et de 1966 ne sont

point cohérents avec les statistiques des migrations qui font

apparaître un fort excédent d'hommes. Il est probable que les

chiffres de l'excédent migratoire pour la période 1956-65 sont

exagérés.

Depuis 1970 la très forte immigration a de nouveau relevé le

taux de masculinité.

Page 65: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 6o -

ANNEE DE NAISSANCEM-SZ

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LUXOQ

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33NVSSIW 30 33NNV

Page 66: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 61 -

ANNEE DE NAISSANCE

en

n

OteDOmLUX

LU

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a.Oa.

55 ÖS

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4

33NVSSItffJ 30 33NNV

Page 67: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 62 -

Tableau 25. Mouvement annuel de la populationdes hommes sur les femmes

Excédent

1956-60

1961-66

1967

1968

1969

1970

1967-1970

1971

1972

1973

1974

1971-1974

Naissances Immigration

moins décès nette

865 4.593

- 1.717 6.398(-2)

259 - 451

174 122

260 506

383 - 202

- 1.076 - 25

178 1.409

143 457

362 1.278

156 1.502

839 4.646

Total

3.728

4.681 (-1719)

710

52

246

585

- 1.101

1.231

314

916

1.346

3.807

(Entre parenthèses : chiffres corrigés sur la base des

résultats des recensements de 1960

et 1966)

Lorsqu'on examine le rapport des sexes par classe d'âge, on

constate qu'en règle générale les hommes sont plus nombreux dans

les classes d'âge inférieures. Le rapport tend à s'inverser

vers 45 ans du fait de la surmortalité masculine. Cette régu-

larité peut être voilée par l'immigration, mais dans toutes les

pyramides d'âge depuis un' siècle, on constate que les hommes

sont moins nombreux au-delà de 60 ans.

Page 68: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 63 -

ß. Situation matrimoniale

Les statistiques des recensements qui permettent d'étudier

l'évolution de la population selon l'état civil sur près d'un

siècle, révèlent une diminution de la part des célibataires

et une augmentation de la proportion des mariés, des veufs et

des divorcés.

Tableau 26. Population suivant l'état civil et le sexe

1880

J9-/0

•7930

•/9Í-7

S97o

CeC,

H66692S4294-85S73717SO

7357S

¿aéaïresF

6327O725977258264-101

65903

H33 H244364-624-28662538626-f

Mocries

F3309c?

<t-2S7ë60605

6599S84.917

f74-90953-i-f5636é207

l/eufs

F80g6•004-f•f2?4-£

14-g'fO

2O6-/3

H47

•742

4-7S

856

Ï3J3

vorce's

F4-4-

476559

987

pour

-/SSO

49101930

m?-Í97O

•/88O

</9fo

1930194-71970

íeso191O1330

1S4-7197O

Poputeéion

2095 7O259891299993290992339812

105OÍO•734- -/OS

<7SÏ4-O5

SÏ5O9é•166562

•/O4Ï9012573O1*5588

14583617325O

Popu/aài'on¿oia-Ze

Ce ¿loa.éa¿res

flanes

¿es c¿eux sexes

looo1OOOlooolooo•looo

62O

604-528

£674-<fO

018

536

4-555O4-

t Sexe masca ¿Ï/7

looo•iooo•ïoooSûoolooo

¿35

628

556

¿•954-ïZ

3J8

4O4-

4-56

5*8

•Sexe /en? ¿n /'olooolooo/OOO

•fOOO

•iOOO

606577439

<-39

eeo

317<3£24-16

¿524-9O

Veufs

162

5958

7277

4-7

'<k>

37

32

77

2081

-/021S3

Oirorte's

O

1t-

69

o4

3

68

ff

14-

7-fl

Page 69: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

POPULATION TOTALE D'APRES L'ETAT MATRIMONIAL

1900

Population totale235 954

Population masculine « Population féminine121 593 ¡ 114 361

1900

1970Population totale

339 841Population masculine • Population féminine166 550 î 173 291

1970

Page 70: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 65 -

1. Réduction de la proportion des célibataires

La proportion des célibataires dans la population totale est

passée de 62% en 1880 à 41% en 1970. Ces chiffres représentent

une moyenne pour les 2 sexes¡chez les hommes les chiffres sont

un peu plus élevés - 63.5% en 1880 et 44% en 1970 - pour les

femmes ils sont inférieurs à la moyenne pour deux raisons : les

hommes se marient plus tard et ils meurent plus jeunes que les

femmes.

La réduction de la proportion des célibataires s'explique

par au moins.4 facteurs :

1. Le vieillissement de la population : En 1880 les jeunes de

0 à 19 ans représentaient 4 5% de la population, alors que leur

part est descendue à 29% en 1970.

2. L'âge moyen au mariage tend à s'abaisser, (v. ci-après 3.

Nuptialité). Notre situation ne remonte qu'au début du siècle.

Pour un siècle l'abaissement pourrait bien être de 2 à 3 ans en

moyenne; or, cette tranche d'âge représente 3 à 4% de la popula-

tion qui passent ainsi du groupe des célibataires à celui des

mariés .

3. Enfin le nombre des "aidants" a fortement décru depuis le

début du siècle, (v. chapitre V Main d'oeuvre)

Tableau 27. Les aidants dans la pooulation totale et la popu-

lation par sexe

¿es o/ec¿x sexesSexe mascú¿¿/n

¿es ¿/eux s^xesSexe /77ascuunsexe féminin

4907'S

•/-/O

8S

¿7£9ï

¿935

025.5

2720$

•/9O6O

Í9Í-7

en % aie

8.4

t-,9

chiffre236^57-/62

-/éi-ÎS

chaque gr

55

s aisoiu. s42934

-/966

oupe

2'7V-/

S370

420.8¿6

Í-/74

2765

1) Recensement professionnel et industriel du 12 juin 1907

Page 71: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 66 -

Cette évolution est liée à la réduction de la population agri-

cole et à celle de la natalité. Les aidants agricoles, c'est-à-

dire les membres de famille actifs non rémunérés en argent ont

toujours joué un rôle important dans la main-d'oeuvre agricole

dont ils représentent encore la moitié. Autrefois, les aidants

étaient pour la plupart des enfants de l'exploitant restés vo-

lontairement célibataires. Aujourd'hui, ils se limitent souvent

aux épouses. On trouve des aidants encore dans le commerce et

quelques services; mais leur importance y est bien plus faible.

4. A noter aussi que le nombre des personnes entrées en religion

(et donc célibataires) a eu tendance à diminuer. Il y a un siè-

cle (1874-78), on comptait 117 ordinations sacerdotales pour

10.000 jeunes gens âgés de 25 à 29 ans, alors que pour la pé-

riode 1965-69, ce taux était tombé à 26 (1). Pour les vocations

féminines, A. Heiderscheid indique que le taux correspondant est

tombé de 245 au début du siècle à 143 vers 1950; il a probable-

ment diminué encore. (2)

Nombre de célibataires de 20 ans etplus

La connaissance du nombre total des personnes d'âge nubile

restées célibataires présente un intérêt évident aux points de

vue sociologique, fiscal, politique. Pour calculer ce chiffre

on pourrait, en théorie, retrancher de l'effectif total des cé-

libataires celui des enfants de 0 à 15 ans (ou 0 à 18 ans); le

chiffre ainsi obtenu inclurait de nombreux enfants restés à

charge de leurs parents. Une autre solution consisterait à re-

trancher l'effectif des célibataires dont l'âge est inférieur à

l'âge moyen au mariage. Malheureusement on ne dispose pas tou-

jours d'une telle ventilation. A titre d'approximation nous avons

retranché toutes les personnes de moins de 20 ans.

(1) A. Heiderscheid : Les Luxembourgeois, un peuple épris desécurité (1970) p. 136

(2) A. Heiderscheid : Aspects de sociologie religieuse du diocèsede Luxembourg II p. 235

Page 72: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 67 -

L'effectif des célibataires de 20 ans et plus, s'est accru en

valeur absolue jusqu'aux années 19 30 du fait de la croissance de

1 population âgée de 20 ans et plus pour décroître après la guer-

re lorsque le recul du célibat définitif a plus que compensé les

effets de l'accroissement de la population âgée de 20 ans et plus.

Le rapport des célibataires de 20 ans et plus aux non-célibataires

de 20 ans et plus a été relativement stable jusqu'en 19 30; après

la guerre sa chute a été sensible.

T a b l e a u 2 8 . C é l i b a t a i r e s d e 2 0 a n s e t p l u s ( e n m i l l i e r s )

MO•/MO

4930•Í94-7-Ï96OS97O

Ce '¿¿6a ¿aires

•/30.0

-/56.3-Z58.5135.9S3-/.2•Í39.5

flocns de 2Oa,ns

• (2)

93. y/0S.239.0U587.O

99.7

Cé¿¿¿aéa¿resde 20 cens eéfila, s

Í3I-W-Í2)

36.8t-8.759.4-5"¿¿

39.8

/fanes, i/eu/s,atii/orce's de2otz/js et p¿us

M

79.5•/O2.7SM<f

•/54-.S

S83.6

•Z99.6

Ce¿¿¿>a.¿a.Lres

¿n % des non

ee'¿c¿a¿a.¿f-es

(5) - (3) : W

46.3¿74-4-2.-/•35,-f24-. 4S9.9

Célibat définitif

Pressât (L'analyse démographique) propose le rapport suivant

pour mesurer la fréquence du célibat définitif pour une génération

donnée :

C 50 Célibataires de 50 ans et plus

G 50 Effectif de la génération âgée de 50 ans et plus

Le calcul montre un net recul du célibat définitif.

Page 73: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 68 -

T a b l e a u 2 9 . F r é q u e n c e d u c é l i b a t d é f i n i t i f d a n s l a g é n é r a t i o n

1 8 3 0 à 1 9 2 0

Année du

recensement

19701966194719001880

Génération

concernee

19201916189718501830

Fréquence du

Hommes

8.510.512.915.514.6

célibat(en %)

définitif

Femmes

10.312.014.218.718.1

II faut toutefois se rendre compte que ces chiffres indiquent

le comportement à l'égard du mariage des générations entre 1830

et 19 20; Ils ne nous renseignent pas sur les tendances présentes

qui semblent aller dans un sens contraire.

L'évolution récente telle qu'elle ressort de l'examen des

taux de nuptialité par âge des célibataires montre en effet une

diminution de la nuptialité dont les effets sur la fréquence du

célibat pourraient être mis en évidence dès le recensement de

19 80 à condition que cette évolution se poursuive. Pour le mo-

ment le poids des générations à forte intensité de nuptialité

dans le groupe des célibataires de 20 ans et plus masque la baisse

de cette intensité (v. ég. tableaux 31 - 32).

T a b l e a u 2 9 a ) T a u x de n u p t i a l i t é d e s c é l i b a t a i r e s par âge( p o u r 1 0 0 0 c é l i b a t a i r e s de c h a q u e c l a s s e d ' â g e )

Groupes

d'âge

15-1920-2425-2930-3435-3940-4445-49

15-49

1960

Hommes

3.283.961.719 .48.24.21.6

II " • <

Femmes

39.5107.335.311.14 .61.80.3

27.8

1966

Hommes

5.584.359.914.35.62.51.5

25.5

Femmes

44.5103.328.37.73.12.20.5

26.3

1970

Hommes

5.887.553.412.85.11.80.9

23.6

Femmes

4296246210

24

.4

.6

.2

.8

.5

.4

.6

.5

Page 74: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 69 -

2. Augmentation de la proportion des mariés, veufs et divorcés

Mariés

Les mariés qui représentaient moins d'un tiers de la popu-

lation il y a un siècle, en constituent appr. la moitié aujourd'hui.

Il y a un siècle l'effectif des mariés était égal à la moitié

de celui des célibataires. Peu après la seconde guerre mondiale

les deux effectifs étaient à parité. Aujourd'hui les mariés sont

plus nombreux d'environ 20%. Depuis la guerre la proportion des

femmes qui sont mariées est inférieure à celle des hommes mariés.

Ceci tient surtout au fait que les effectifs absolus sont plus

élevés du côté des femmes.

Veufs

En raison de la plus grande longévité des femmes, il y a

toujours eu plus de veuves que de veufs. Cette disproportion

s'est accentuée du fait de la guerre et des accidents de'la rou-

te, à tel point que le rapport qui/ au début du siècle était

d'un peu moins de 2 à 1, approche de 4 à 1. D'autre part, la

proportion des veufs dans la population masculine a eu tendance

à diminuer, alors que la proportion des veuves par rapport à

la population féminine augmente. Depuis la guerre, même le nom-

bre absolu des veufs est en régression, alors que le nombre des

veuves a encore augmenté de 40%.

Divorcés

Ce groupe presque inexistant au 19e siècle a connu un déve-

loppement vertigineux depuis le début de ce siècle, évolution

accélérée par les deux guerres. Les femmes divorcées représen-

tent un effectif plus nombreux que les hommes divorcés. Mais

ceci tient à la plus grande longévité des femmes, et non à des

Page 75: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

o(O

o1O

oCM

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SE

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OCM

Page 76: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 71 -

-84

80

70

DIVORCES SELON LA

iDURÉE DU MARIAGE

60

50

40

30

20

10

60

J 50

40

-5ans 5 - 9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 iLT3

El fil EU

Page 77: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

80

70

60

50

40

30

20

10

1970

1960

1956

.1965

\\

\\

\

\

\

M B

I

\

\

\

\

\ \

\

\v\v\

i\

l

\

\

iDIVORCES SUI\̂ ANT

LE NOMBRE D'ENFANTS

AU MOMENT

V —

DU DIVORCF

80

70

60

50

40

30

20

10

Sans enfants 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4enf. 5 enf. 6 enfants et plus 7"

Page 78: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 73 -

difficultés de remariage. En effet les femmes divorcées sont

presque aussi nombreuses à se remarier que les hommes divorcés.

Le nombre des divorcés est maximum pour les époux âgés de

30 à 34 ans, soit après 5 à 9 ans de mariage. les divorces sont

particulièrement fréquents chez les couples sans enfants. Si-

gnalons encore que les divorces par consentement mutuel représen-

tent moins de 20% de l'ensemble, ce qui pourrait s'expliquer

par certains effets patrimoniaux de cette forme de divorce (dé-

volution d'une partie de la fortune des parents aux enfants).

Tabl e a u 3 0 . E v o l u t i o n du nombre des d i v o r c e s

49044944

4920

4S3O

4338

.4354

43Ó6

4968

-/d?û

4373

497^

To¿a¿

9V8

5Z

35

422

446

486

2OS

247

2Ó7

26?

Par -/ooooo

f7a¿í¿a.ni!;

386.9

49.9347

£o. 8

38.9

55.7

6S.o

6£.o

75.9

75.O

Par ra/OpOrS oui

nomire af?r?uti

Û.5

0.9

4.S

3.5

5.0

4£8.Ï

9.3

sas42.8

S2.Z

tfemœr/àge aie

rV

SO2

94

S23

42¿

435

86

98

•SS7

•/S2

426

7M*¿

-/S8

483

24a

236

264

Page 79: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 74 -

3. Nuptialité

Taux brut de nuptialité

Ce taux indique le nombre des mariages pour 1.000 habitants.

Dans une population jeune il est forcément réduit du fait que

le dénominateur inclut une proportion importante d'enfants, donc

de personnes qui ne peuvent pas se marier. Un effet symétrique

se produit dans les populations vieilles du fait de l'importance

des effectifs de mariés. Le taux diminue pendant les guerres et

atteint des maxima au lendemain des conflits. Abstraction faite

des guerres, on constate une croissance du taux de nuptialité

luxembourgeois de la fin du 19e siècle (6.1) jusque vers un

maximum de 9.6 en 1927, une légère décroissance pendant la crise

des années 1930, une décroissance continue depuis la guerre.

Tableau 31. Mariages pour 1.000 habitants

Période

1891-18951896-19001901-19051906-19101911-19151916-19201921-19251926-1930

Taux de nuptialitépar an

6.57.47.77.86.67.58.99 .3

Période

1931-19351936-19401941-19451946-19501951-19551956-19601961-19651966-1970

Taux de nuptialitépar an

7.87.76.09.08.57.66 .76.5

La baisse récente de la nuptialité des célibataires peut être

mise en évidence en appliquant aux populations en âge de se marier

de 1960 et de 1966 les taux de nuptialité des célibataires de 1970.

Tableau 32 : Mariages effectifs et mariages aux taux de 1970

rfaz-iäjes "f,Année

</960

s//ic¿i/s

4-223

¿O37

Page 80: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 75 -

On constate que si les taux de nuptialité de 1970 avaient pré-

valu dès 19 60, le nombre des premiers mariages eût été inférieur

de 11.5%; en 1966 la différence aurait été de 6.5%. Cette évo-

lution pourrait s'expliquer par une évolution des moeurs plus fa-

vorable à l'union libre. Sans doute cette tendance contribue-t-elle

à la diminution de la fécondité.

A quel âge se marie-t-on ?

Tableau 33. Age moyen au mariage (en années]

1901-19051925-19301968197019731974

Hommes

2 7 . 92 7 . 926 .62 6 . 32 5 . 92 5 . 7

Femmes

2 5 . 12 4 . 82 3 . 32 3 . 22 2 . 72 2 . 8

L'abaissement de l'âge moyen au mariage, alors que par ail-

leurs la durée de la scolarité a augmenté, reflète l'élévation

du niveau de vie et le changement des moeurs. Le phénomène est

encore plus marqué pour les femmes que pour les hommes.

Tableau 34. Répartition des mariages suivant l'âge (en%)

Page 81: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 76 -

Durée des mariages

Du fait de l'allongement de la vie humaine, la durée moyenne

des mariages dissous par la mort de l'un des conjoints est passée

de 26 ans au début du siècle à environ 37 ans aujourd'hui. (36.8

ans en 1975, 36.2 ans pour les hommes, 38.3 ans pour les femmes).

Mariage et nationalité

Près de 30% des mariages contractés au Luxembourg comportent

au moins un partenaire de nationalité étrangère. Cette consta-

tation n'est pas surprenante, étant donné l'importance relative

du groupe des étrangers et sa structure par âge. Ce pourcentage

a eu tendance à croître au cours des deux dernières décennies

ainsi qu'il résulte du tableau suivant. On remarquera aussi que

la fréquence relative des mariages entre deux partenaires étran-

gers a doublé et que les mariages "mixtes" entre un étranger

(Italien, Allemand, Français, Belge etc.) et une Luxembourgeoise

sont maintenant plus fréquents que ceux entre une femme étrangère

(Française, Allemande, Italienne, Belge etc.) et un mari luxem-

bourgeois, alors que c1 était l'inverse au début de la période.

Tableau 3 5 . M a r i a g e s selon la nationalité des époux (en %)

Natio

des époux

Toutes nat.

Luxembour-geois

Luxembour-geois

Etranger

Etranger

nalité

des épouses

Toutes nat.

Luxembour-geoise

Etrangère

Luxembour-geoise

Etrangère

1953

100.0

74.9

11.8

9.2

4.1

1960

100.0

69 .8

12.2

11.3

6.7

1965

100.0

70.9

9.6

11.8

7.7

1970

100.0

70.1

10.2

11.2

8.5

Page 82: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 77 -

C. Ménages, Familles et Logements

Les données statistiques sur les ménages et les logements ne

font l'objet d'un dépouillement détaillé que depuis 1960. Notre

documentation sur le nombre des ménages et leur répartition sui-

vant la taille remonte toutefois au 19e siècle et permet de

dégager quelques conclusions intéressantes.

Définition

Le ménage est constitué, soit par une personne vivant ha-

bituellement seule, soit par la réunion de deux ou plusieurs

personnes qui, unies ou non par des liens de famille, résident

habituellement dans une même demeure et y ont une vie commune.

1. Réduction séculaire de la taille des ménages

Voici d'abord la statistique du nombre moyen de personnes

par ménage.

18641900

1930

1947

1960

1966

1970

5.44.9

4.1

3.6

3.3

3.2

3.1

La réduction séculaire de la taille des ménages tient à plu-

sieurs facteurs. D'abord évidemment à la réduction de la na-

talité, mais aussi à la réduction de la population agricole et

du nombre des "aidants" en agriculture, enfin à l'urbanisation

et à l'éclatement des ménages en noyaux familiaux et récemment

peut-être à une tendance vers l'appartement plutôt que vers la

maison unifamiliale.

L'évolution est confirmée par les données sur la répartition

des ménages selon la taille.

Page 83: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 78 -

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Page 84: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 79 -

Tableau 36. Nombre de ménages suivant le nombre de personnes

79oo-73607966•/97o

•fpers.

6.5

•775

73a•/S. 7

2

-73627.026 727-/

3

•75.8

24 7

236

22.0

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Entre 1900 et 1960, le nombre des ménages de 1 et de 2 per-

sonnes a doublé en importance relative. Par contre, pour les

ménages de plus de 4 personnes, la réduction relative est im-

pressionnante .

De 1960 à 1970 on constate surtout une progression des ména-

ges de 1 personne, une stabilisation de la proportion des ménages

de 2 et de 4 personnes et une diminution relative de 1'importance

de presque toutes les autres tailles.

2. Augmentation du nombre de ménages par construction habitée

II y a un siècle, le nombre de constructions habitées était

proche du nombre des ménages. Dans une société agricole, la mai-

son unifamiliale prédomine.

L'industrialisation et l'urbanisation font augmenter le rap-

port jusqu'en 1930.

Tableau 37. Ménages et personnes par construction habitée

7Z7/

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73éo

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7S7O

Monrbre c¿e rne's?ac/e!

par consàrucà/'orj

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733

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par rr>e'/7a.ge (2¡

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par cons¿ru.c¿ion

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6.O55

¿ 3

Page 85: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 80 -

Puis ce rapport reste constant pendant une trentaine d'an-

nées sous l'influence de deux tendances contradictoires qui se

compensent : la recherche de la maison unifamiliale et la cons-

truction d'immeubles à appartements. De 1970 à 1974 les tendan-

ces vont nettement vers les grands ensembles, ainsi qu'il ré-

sulte des chiffres suivants. En 1975 toutefois, les maisons uni-

familiales ont repris une plus grande importance relative dans

l'ensemble des autorisations de construire, sous l'influence de

la crise.

Tableau 38. Unités de logement par bâtiment (à l'exclusion desmaisons de v/eek-end et des bâtiments non résidentiels)

1966

a) Autorisations de bâtir

Grand-Duché

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974 i

II

1

1

1

1

1

1

1

2

2

.6

.6

.8

.6

.6

.7

.8

.2

.1

Ville de Lu-xembourg

4.4

5.0

2.9

3.7

2.6

3.7

3.6

7.9

8.1

b) Bâtiments

Grand-Duché

-

-

-

-

1.6

1.8

1.7

1.6

2.01»

achevés

Ville deLuxembourg

-

-

-

-

3.5

4.0

3.7

3.1

4.9 1 )

1) résultats provisoires

Le phénomène est particulièrement accentué dans la capitale

où l'on construit de moins en moins de maisons unifamiliales et

de plus en plus de grandes "résidences". un logement correspond

à un ménage. Mais étant donné que le nombre de bâtiments ache-

vés en un an ne représente qu'environ 2% du stock total de cons-

tructions habituées, l'incidence des chiffres annuels sur le

rapport "Nombre de ménages par construction habitée" reste encore

faible, mais elle ne tardera pas a se faire remarquer.

Page 86: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 81 -

Enfin, on peut calculer le rapport :

Nombre de personnes par construction habitée = Nombre de

personnes par ménage x Nombre de ménages par construction

habitée.

Ce rapport a eu tendance à augmenter à la fin du siècle

dernier, au moment de la première immigration; il a diminué

de 1900 à 1970 en raison de la réduction rapide de la taille

des ménages. Récemment il a augmenté légèrement du fait de

la construction de grands immeubles résidentiels.

3. Caractéristiques des logements

Ces chiffres ont été obtenus pour la première fois lors du

recensement de 1947.

a) Propriété du logement

La proportion des ménages propriétaires de leur logement a

augmenté depuis 1947 dans toutes les parties du pays. On cons-

tate que ce pourcentage a toujours été particulièrement élevé

à la campagne, alors qu'il est le plus faible dans la ville de

Luxembourg.

En 19 70, le nombre des ménages propriétaires de leur logement

a atteint 56,9% pour l'ensemble du pays. Comme on pouvait s'y

attendre, il est plus élevé encore pour les résidents luxembour-

geois : 63,5%, alors qu'il est bien plus faible pour les ména-

ges d'étrangers (21,2%) dont la résidence dans le pays est plus

récente et souvent provisoire.

Page 87: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 82 -

Tableau 3 9 . Nombre de ménages familiaux propriétaires et

non-propri étai res

7cu/es

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3-'f 2

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24.5

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4OO0

4O0.C

4OO.0

b) Grandeur du logement

On constate aussi que la dimension des logements a augmenté,

du moins lorsqu'elle est exprimée en nombre moyen de pièces par

personne.

Nombre moyen de pièces par ménage selon la taille du ménage

Tableau 40. Taille du ménage

Toutes t a i l l e s

1 personne

2 personnes

3 personnes

4 personnes

5 personnes

6 personnes

1947

1.27

2.99

1.95

1.44

1.20

1.05

0.94

1960

1.58

3.69

2.29

1.66

1.37

1.09

0.99

1970

1.71

4.08

2.45

1.76

1.44

1.25

1.12

Page 88: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 83 -

Le nombre de pièces par personne varie en raison inverse

de la taille du ménage. Certaines installations sont en effet

nécessaires quelle que soit cette taille. L'amélioration dans

le temps a toutefois été à l'avantage des petits ménages plus

que des familles nombreuses.

c) Equipement des logements

Enfin les chiffres ci-après donnent des indications fort

intéressantes sur l'évolution du confort des logements et de

leur équipement en certains biens durables.

On constate que tous les logements sont raccordés à l'élec-

tricité et à l'eau. Le progrès sanitaire est considérable en

ce sens que l'immense majorité des logements sont raccordés ä

l'égoût et possèdent un W.C. réservé au ménage, pourvu d'une

chasse d'eau et situé à l'intérieur du logement. On note éga-

lement une progression rapide du chauffage central, notamment

au mazout, et une régression des foyers et du coke. Enfin, les

taux de possession de biens durables sont très élevés dès 1970 :

80% des ménages ont une machine à laver, 87% un frigo, 69% le

téléphone, 67% un appareil de télévision, 56% une automobile.

Aujourd'hui ces taux doivent être proches de 100%.

Enfin, la différence entre la ville et la campagne s'est

estompée : elle est faible même pour les équipements sanitaires;

le chauffage central est encore moins répandu à la campagne, par

contre les congélateurs y sont beaucoup plus nombreux.

Page 89: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

_ 8 4 -

T a b l e a u 4 1 : L o g e m e n t s o c c u p é s , s u i v a n t l e u r é q u i p e m e n t

Anne'es75us £oge/7?enós occupes

¿ogemenâs occupes par ¿fe propr/e'ifaire¿oaernerjfc avec ra-ccorderrterffs à ¿tes re'seccux puèé/cs :

f/icâr/irfe'

Fau

&CÍ.Z

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-pcurvu, ofe cnassc af'ectu.• Ä & / d ¿inte'rreur dtc ¿ogemené • • .

Scéice' ¿Z S¿'/j/e'r/f¿¿r afu. ó¿¿¿¿'s??<?/7a • • • •

-s¿¿ue' d ¿"exee'rcevr- du 6á'Amené • • • •

Bair; ef ,douc/>e

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87

64

2-5

1. Combustible principalement utilisé

Page 90: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 85 -

T a b l e a u 41 ( ¡ s u i t e )

Années

Com/varies uricuues

Mimérts aisoii¿s

13<f-7 136O 437O144-7 1360 1370

Communes rurates

Vamíres

Tous ¿ogemenfr occupes

¿egemei?¿s occupe'; par te propriétaire

emenfc avec raccordements à (¿es réseaux

Fiecâriciée'

£au.

62.7U 7554Í

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Ca.¿ir?e¿ d

-reserre'au r7?e'f7cige

-en ¿~o/77/nc¿n afee dá&ónS

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1. Combustible principalement utilisé

Page 91: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 86 -

ù. Groupes ethniques

1. Nationalité

Au petit pays de Luxembourg, le seul facteur de différencia-

tion ethnique est constitué par l'immigration.

On a vu qu'au 19e siècle le Luxembourg, pays sous-développé,

a été pendant assez longtemps une terre d'émigration et que le

développement industriel en a fait un pays d'immigration en même

temps que diminuait l'excédent naturel de la population rési-

dente. Il n'est donc pas étonnant que la part de l'élément

étranger ait eu tendance à croître. Si dès 1871 nous trouvons

au Luxembourg 2.9% d'étrangers qui sont en majeure partie de

nationalité allemande, il faut en chercher l'explication sans

doute dans l'affiliation au Zollverein. L'immigration se déve-

loppe après l'introduction du procédé Thomas et à l'aube du 20e

siècle on trouve déjà 12.3% d'étrangers au Luxembourg. En 1910

leur part atteint 15.3%. Après le reflux lié à la guerre, la

prospérité des années 20 provoque un afflux tel qu'à la fin du

boom de 19 30 la part des étrangers atteint le chiffre record de

18.6%. Dès 1935 ils ne sont plus que 13%; en 1947 il reste,

malgré la guerre et le départ des Allemands, encore 10% d'étran-

gers au Luxembourg. La prospérité d'après-guerre et le mouve-

ment naturel défavorable de la population luxembourgeoise donnent

lieu à une nouvelle ascension du taux des étrangers qui, lors du

recensement de 1966 atteint 17% et dont la part en 1973 atteint

22%, ce qui est plus que le record historique de 19 30 '. Encore

ce pourcentage ne tient-il compte que des étrangers ayant conser-

vé leur nationalité d'origine. Si l'on considère que les natu-

ralisations et les options font passer chaque année 400 à 500

personnes de nationalité étrangère au groupe des Luxembourgeois,

on arrive à la conclusion qu'il y a au moins- 25% d'étrangers au

Luxembourg.

Comment se compose cette colonie étrangère ? A la fin du

siècle dernier les Allemands en représentaient les deux tiers,

les Belges un cinquième. L'élément allemand a constamment diminué

et est actuellement de l'ordre d'un dixième. Les Belges repré-

Page 92: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 87 -

sentent environ 9%. Les Italiens qui étaient très peu nombreux

à la fin du 19e siècle encore sont devenus la colonie la plus

nombreuse après la 2e guerre; au début des années 1960, il y

a eu un dernier afflux d'Italiens qui a porté leur part à 44%

en 1966; actuellement elle n'est plus que de 30%. Au cours

des dernières années ce sont les Espagnols et surtout les Portu-

gais qui ont fourni les contingents les plus importants d'immi-

grants; ces derniers forment environ 20% de l'ensemble à l'heure

actuelle.

Tableau 42. Population suivant la nationalité

Hombres proportionnels pour 1000

dopt

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4ooo

273

33

447

9O

36

2Z5

3.5

Page 93: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

Naturalisations et options

Lorsqu'on étudie la composition de la population selon la

nationalité il est important de tenir compte des naturalisations

et options qui chaque année font passer environ 500 personnes,

soit 0.75% de l'effectif des étrangers, de ce groupe à la popu-

lation luxembourgeoise.

Le nombre des personnes qui acquièrent la nationalité luxem-

bourgeoise par naturalisation ou par option pourrait avoir ten-

dance à augmenter. Les options qui sont particulièrement nom-

breuses émanent surtout de femmes (90%) étrangères ayant épousé

des Luxembourgeois.

Tableau 43. Naturalisations et options

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•s-

287

t-26¿23

t-26533St-3533

383t-56t23

Lors des précédents recensements de la population il est ap-

paru que 94% des Luxembourgeois le sont par filiation, que la

naturalisation est plus fréquente chez les hommes, alors que

beaucoup de femmes acquièrent la nationalité luxembourgeoise

par mariage ou par option. La question n'a malheureusement pas

Page 94: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

_ 89 -

été posée lors du recensement de 1970. Les naturalisations et

options pourraient s'accélérer à l'avenir. En effet la loi du

26 juin 1975 portant modification de la loi du 22.2.1968 sur la

nationalité luxembourgeoise allège les conditions d'acquisition

de la nationalité luxembourgeoise et constitue de ce fait une

contribution à l'intégration des travailleurs étrangers. C'est

ainsi que le délai de résidence pour la naturalisation est ramené

de 15 à 10 ans; dans certains cas la résidence obligatoire est

réduite à 5 ans (étranger né sur le sol luxembourgeois, étran-

ger marié à un luxembourgeois d'origine, apatride, réfugié po-

litique) . Les délais dans lesquels l'option pour la nationalité

luxembourgeoise peut avoir lieu ont été étendus; p. ex. l'étran-

gère qui épouse un luxembourgeois a un délai de 3 ans (au lieu

de 6 mois) pour faire sa déclaration d'option. Enfin la nouvelle

loi ajoute des cas d'acquisition automatique de la nationalité

luxembourgeoise et supprime toute condition de résidence dans le

cas de recouvrement de la nationalité luxembourgeoise par

un Luxembourgeois d'origine.

Tableau 44. Population luxembourgeoise, suivant le mode

d'acquisition de la qualité de Luxembourgeois

1935, 1947, 1960

7icíS modes •••

iïâafrort/fanageComer miran--$£)¿~tO/0

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A/a-ácra/isaó'ev-

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f-g• / • /

35

Page 95: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 90 -

2. Religion

L'immense majorité de la population se déclare catholique lors

des recensements, même si la pratique religieuse a fortement di-

minué. Ainsi le pourcentage des catholiques dans la population

totale est passé de 99.5% en 1871 à 96.9% en 1970 '. Les autres

confessions se recrutent surtout dans la population de nationalité

étrangère

Tableau 45. Population suivant le culte

Nombres proportionnels pour 1000

Anrfe

SS7-/•Z30S

•Z34-7

4M

Y3OS

•S34-7

<37O

S3O5

ta £7

Wo

recensée

•/evoSooo•/coo

JOOO

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JOOO

Yooo

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373

363

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3

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0

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2

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-Z7

Sans cortfest/on¿é Sans

o2

SI

7

28

23

Page 96: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 91 -

L'appartenance massive à la religion catholique a toutefois

un caractère largement traditionnel. La religion n'a qu'une

influence limitée sur le comportement de la population en matière

de natalité et de divorces. En effet, le taux de natalité est

l'un des plus bas du monde, et les divorces ont connu une évo-

lution fulgurante.

Il résulte d'une enquête d'opinion effectuée en 1971 à l'ini-

tiative du synode diocésain que 6 2.6 % seulement des catholiques

assistent à la messe le dimanche.

3. Langues

A la jonction des civilisations française et allemande le

Luxembourg a adopté deux langues officielles, et pratique une

troisième langue dans les relations orales : le patois luxem-

bourgeois. Ce bilinguisme ou trilinguisme s'étend pratiquement

à toute la population et ne donne donc pas lieu à la formation

de groupes ^ethniques ni à des recensements statistiques.

E. Instruction

II n'existe malheureusement pas de statistique du degré de

formation scolaire pour la population entière, parce qu'on n'a

jamais posé cette question délicate lors des recensements. On

est donc réduit à examiner les chiffres des effectifs scolaires

établis par le Ministère de l'éducation nationale. Malheureuse-

ment cette série ne remonte qu'à 1964/65 de sorte qu'on ne peut

pas étudier les évolutions à long terme.

Page 97: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 92 -

T a b l e a u 4 6 . E f f e c t i f s d e l ' e n s e i g n e m e n t p r i m a i r e , s e c o n d a i r e ,

p é d a g o g i q u e , m o y e n , t e c h n i q u e e t p r o f e s s i o n n e l .

Nombre totald'élèves

Enseignementpréscolaire

Enseignementprimaire

Enseignementsecondaire

Ens. moyen,technique etprofessionel

Enseignementpédagogique

1964/65

54.297

5.740

35.987

6 .992

5.354

224

1972/73

64.115

8.524

35.525

8.425

11.471

170

1974/75

65.390

8.487

35.389

8.074

13.172

268

% d'augmentationde 1965 à 1975

+ 20.4%

+ 47.8%

1.7%

+ 15.5%

+ 146.0%

+ 19.6%

L'enseignement primaire est obligatoire et touche toute la

population, du moins pour les six premières années d'étude (sur 9 ) ;

le taux d'augmentation du nombre des élèves du primaire corres-

pond approximativement à l'accroissement de la population pour

le groupe d'âge correspondant. Le taux de -1.7% peut donc servir

de référence pour mesurer le développement des autres catégories.

Le progrès est important pour l'enseignement secondaire et plus

encore pour l'enseignement moyen, professionnel et technique.

En rapportant les effectifs scolaires aux effectifs des clas-

ses d'âge correspondantes on obtient des ordres de grandeur des

taux de scolarisation et de leur progression au cours de la décen-

nie 1965-75. Les calculs sont entachés d'une certaine approxima-

tion pour deux raisons : légère différence de période entre les

chiffres de la population et les effectifs scolaires, difficulté

de délimiter les ordres d'enseignement par des classes d'âge

(l'enseignement primaire continue jusqu'à 15 ans max. pour une

fraction de la population, la durée des études universitaires est

variable). Néanmoins les chiffres nous semblent indiquer claire-

ment l'importance de l'évolution en cours.

Page 98: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 93 -

T a b l e a u 4 7 . E v o l u t i o n du taux de s c o l a r i s a t i o n p o u r les

3 o r d r e s d ' e n s e i g n e m e n t

cíe

58%6-2%

67%

Le pourcentage des femmes dans les effectifs scolaires a

augmenté au cours des dernières années.

Tableau 4 8 . de femmes dans les effectifs scolaires

1963-641973-74

Primaire

50

49

Secondaire(public + privé )

41.6

48.3

université

(1965-66) 25.2

33.3

Pour le secondaire, on approche de la "parité". Pour les

effectifs universitaires, la progression est frappante

Personnes à formation universitaire

En nous basant sur une évaluation néerlandaise d'après la-

quelle le nombre des personnes ayant reçu une formation univer-

sitaire serait actuellement de l'ordre de 2% de la population

active, nous arrivons pour le Grand-Duché à un effectif de l'or-

dre de 3.000 personnes. Ce groupe est appelé à croître rapidement

étant donné qu'il y a actuellement 2.000 étudiants universitaires.

Il en résultera à brève échéance des problèmes d'emploi dans

certaines spécialités.

Page 99: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 94 -

Tableau 4 9 . Hombres totaux d'étudiants universitaires

par discipline en 1972-73

(y compris cours universitaires de Luxembourg)

Source.- Ministère de l'EducationNationale

Sciencespures

Ingénieurs

Sciencesmédicales

Lettres

Sciencessociales

Droit

Architec-ture

Autres dis-

ciplines

TOTAL

Garçons Filles

142 76

270 5

309 141

268 258

157 71

111 30

20 7

68 37

1.345 624

Total parspécialité

218

275

450

526

228

141

27

105

1.970

en % de 1 ' ensemble

11.1

14.0

22.9

26.7

11.6

7.2

1.4

5.1

100

Ces chiffres constituent des minima puisque le Ministère de

l'Education Nationale n'est pas en mesure d'établir une statis-

tique exhaustive. La statistique fait apparaître le pourcentage

énorme de 27% des étudiants en lettres (41% pour les filles) -

situation qui se rencontre dans beaucoup de pays et qui est une

source de préoccupations. Pour la profession médicale, le nombre

des étudiants est à peu près égal au nombre total des médecins

installés.

Emploi, formation et orientations professionnelles

Les chiffres relatifs aux étudiants universitaires montrent

qu'il existe un danger de chômage intellectuel et un problème

de réorientation, immédiat pour certaines spécialités, plus lointain

Page 100: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 95 -

pour d'autres. Il existe toutefois un problème général de

déséquilibres structurels. Une étude effectuée lors de la crise

de 19 7 5 a révélé qu'un certain nombre de jeunes risquent de ne

pas trouver d'emploi correspondant à leurs espoirs alors que

dans des carrières correspondant à leur niveau de formation

scolaire existent des déficits qui obligent à recourir ä la

main-d'oeuvre étrangère. Tel est notamment le cas des car-

rières artisanales. La faute de ces déséquilibres incombe en

partie aux déficiences du système d'orientation scolaire et

professionnelle. Pour parer à cette situation des cours d'ins-

truction professionnelle, de perfectionnement professionnel et

de reconversion ont été récemment organisés.

Page 101: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 96 -

CHAPITRE IV - REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET MIGRATIONSINTERNES

A. Modifications de la répartition régionale de 1821 à 1970

B. Impact de la politique de diversification économique surla répartition de la population

C. Navetteurs

D. Régions urbaines et rurales. - Principales villes -Evolution depuis un siècle

Page 102: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 97 -

A. Modifications de la répartition régionale de 1821 à 1970

A l'échelle européenne on considère le Luxembourg comme

formant une seule région socio-économique. Cette convention

ne signifie nullement qu'il constitue un ensemble géographique

homogène.

Situé entre la Belgique à l'ouest et au nord (148 km de

frontières), l'Allemagne à l'est (135 km) et la France au Sud

(73 km), le Luxembourg mesure 57 km d'ouest en est et 82 km

du nord au sud. Il couvre une superficie de 2.586 km , moins

qu'une province belge ou qu'un département français.

Au point de vue administratif, le territoire est divisé en

trois districts (Luxembourg, Diekirch, Grevenmacher), douze

cantons et 126 communes qui servent de circonscriptions aux bu-

reaux administratifs des services généraux de l'administration

centrale ou aux succursales des établissements publics de l'Etat.

Pour les élections politiques qui ont lieu tous les cinq ans,

le pays est divisé en 4 circonscriptions électorales dont chacune

élit un nombre de députés proportionnel à sa population (Centre :

20, Sud : 24, Nord : 9, Est : 6, Total : 59 députés).

Au point de vue géographique et géologique, le pays comprend

deux régions naturelles :

L'Oesling au Nord, qui représente environ un tiers du terri-

toire, est un prolongement des Ardennes; il est composé de ter-

rains d'âge dévonien inférieur, schisteux à schisto-gréseux,

exempts de chaux et de phosphore, très accidenté, d'une altitude

moyenne de 450 m.

Le Sud, appelé encore Bon-Pays, deux fois plus étendu, plus

récent au point de vue géologique, composé essentiellement de

terrains sablonneux et calcaro-marneux d'âge triasique et juras-

sique et comprenant au Sud-Ouest une étroite bande de minerai

de fer du Dogger. L'altitude moyenne du Bon-Pays est d'environ

Page 103: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

DENSITE DE LA POPULATIONPAR CANTON

en 1970

LEGENDE

CLERVAUXo

31 - 50 habitants par km2

51-100

WILTZO :VIANDEI\f

• \ o

HË 1 D 1 " 150

ü 1480

i DIEKIRCH i

ECHTERNACH : /REDANGE

O MERSCH:•O

GRÈVÉWMACHÉR

VÍÉAPELLENI

m ; REMICH:

ESCH/ALZE

Page 104: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 99 -

Densité de la populationpar commune

au 31 décembre 1970moins de 25 habitants par km2

W:ï\ 25 - 4 9 habitants par km2

l u 50-!

Page 105: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 100 -

250 m; il est moins accidenté que le Nord, la température an-

nuelle moyenne y est légèrement plus élevée (env. 9 contre 8° C.)

Dans l'analyse des modifications de la répartition de la po-

pulation, nous nous basons sur la subdivision du territoire en

cantons.

Le premier recensement de la population, qui a eu lieu en

18 21, a dénombré une population - limitée au territoire actuel -

de 134.082 personnes, ce qui donne une densité de 51.8 habitants

au km . Actuellement la densité approche de 140.

T a b l e a u 5 0 . P o p u l a t i o n p a r c a n t o n

Cantons

Luxembourg-Ville

Capellen

Esch

Luxembourg-Cam-pagne

Mersch

Clervaux

Diekirch

Rédange

Vianden

Wiltz

Echternach

Grevenmacher

Remich

Grand-Duché

Population

1821

15.091

10.685

12.078

8.862

10 .542

8.664

11.758

10.345

2.619

10.417

10.696

11.096

11.229

13 4 .08 2

1970

76.159

21.381

114.778

25.495

13.814

9.606

19.685

10.305

2.658

10.130

9 .934

15.269

10.627

339 .841

de 1821 â 1970Variation

En chiffresabsolus

61.068

10.696

102.700

16.633

3.272

942

7.927

- 40

39

- 287

- 762

4.173

- 602

205.759

Enpour-cent

+ 404.7

+ 100.1

+ 850.3

+ 187.7

+ 31.0

+ 10.9

+ 67.4

0.4

+ 1.5

2.8

7.1

+ 37.6

5.4

+ 153.5

En 150 ans la population s'est concentrée dans les cantons

d'Esch et de Luxembourg, surtout à Luxembourg-Ville. L'augmen-

tation est relativement faible dans les cantons de Capellen,

Diekirch, Grevenmacher et Mersch, elle est insignifiante ou même

négative dans les six autres cantons : Clervaux, Vianden, Rédange,

Wiltz, Remich et Echternach.

Page 106: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 101 -

Le tableau 51 qui distingue cinq régions géographiques et

économiques permet-de se rendre compte des déplacements de po-

pulation, qui ont accompagné le développement démographique et

économique. La concentration urbaine dans les cantons de Luxem-

bourg et d'Esch, le dépeuplement du Hord et de l'Est par l'exode

rural, qui se manifestent dès la fin du 19e siècle, sont évidem-

ment liés au développement industriel. A partir de 1880 la

population des cantons du Nord et de l'Est diminue non seulement

en valeur relative, mais même en valeur absolue. En moins d'un

siècle l'importance relative du canton d'Esch passe du simple

au triple, celle de Luxembourg-Ville passe de 14 à 23%. Par-

tout ailleurs la population diminue, généralement même de fa-

çon absolue, et ce n'est que récemment que la politique de

diversification industrielle a permis de freiner ou de contre-

carrer ce mouvement. Pour les cantons de Mersch, de Capellen et

de Luxembourg-Campagne, cette évolution apparaît d'ores et déjà

dans les chiffres du dernier recensement.

En effet parmi les causes des mutations géographiques, il

faut mettre en exergue d'abord trois facteurs de concentration :

expansion de l'emploi dans l'industrie sidérurgique jusque vers

1960 (surtout dans le canton d'Esch), développement de la ville

de Luxembourg en tant que centre européen et financier depuis

1950, exode rural. Depuis la guerre toutefois, des efforts

sont faits pour assurer une répartition plus équilibrée de la

population. Dans ce contexte on peut citer la politique de di-

versification industrielle qui a pris une forme systématique

depuis 1960, le développement des moyens de transport qui a fa-

vorisé l'emploi de navetteurs et de frontaliers, la naissance

de communes-dortoirs surtout à proximité de la capitale, enfin

la recherche en cours d'un plan d'aménagement du territoire.

Tendances récentes 1947-1970

Depuis la seconde guerre mondiale les changements dans la

répartition de la population ne vont plus exactement dans le

même sens que précédemment.

Page 107: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 102 -

Si le canton d'Esch est encore caractérisé par une augmenta-

tion non négligeable de sa population (+ 20.9%), celle-ci est

dépassée par les développements du canton de Luxembourg-Campagne

(+ 71.1%), du canton de Capellen (+ 33.4%) et de Luxembourg-Ville

(+ 22 .9%) .

Par ailleurs, il y a un renversement de la barre pour d'autres

cantons : Mersch, Diekirch, Vianden, Grevenmacher et Remich, dont

les populations s'accroissent.

On peut admettre que la restructuration territoriale de la po-

pulation est entrée dans une nouvelle phase, qui est conditionnée

par trois facteurs :

1) Les effectifs occupés par la sidérurgie n'augmentent plus

depuis une dizaine d'années et l'industrie minière est en ré-

gression continue.

2) La politique de diversification industrielle en vue de

promouvoir l'équilibre régional entamée en 19 50 et renforcée à

partir de 1962 a atteint plusieurs de ses objectifs.

3) La ville de Luxembourg qui subit une expansion foudroyante

sur le plan administratif, bancaire et des services exerce une

pression vigoureuse sur la région voisine, notamment les cantons

de Luxembourg-Campagne, de Capellen et de Mersch.

Toutefois, plusieurs cantons ruraux - Clervaux, Rédange, Wiltz

continuent leur mouvement régressif.

Page 108: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 103 -

T a b l e a u 5 1 . E v o l u t i o n de la r é p a r t i t i o n g é o g r a p h i q u e d e

la p o p u l a t i o n s e l o n 5 r é g i o n s

/figions

ÁK X err?6a¿rc¡ - e, //ecscfi

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6413634 304

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46.50

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76453444 7S4

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22. te337g

4786

-Z5.64

-ZO.S5

SM.OO

L) Mord = Cantons de Clervaux, Diekirch, Rédange, Vianden, Wiltz

2) Est = Cantons de Echternach, Grevenmacher, Remich

Page 109: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 104 -

T a b l e a u 5 2 . E v o l u t i o n r é c e n t e de la r é p a r t i t i o n p a r c a n t o n

Cantons

Luxembourg-Ville

Capellen

Esch

Luxembourg-Camp.

Mersch

Clervaux

Diekirch

Redange

Vianden

Wiltz

Echternach

Grevenmacher

Remich

Grand-Duché

Population en

1947

61.996

16.025

94 .904

14.904

12.447

12.117

16.814

11.657

2.356

12.446

10 .293

14.446

10.587

290.992

1970

76.159

21.381

114.778

25.495

13.814

9.606

19.685

10.305

2.658

10.130

9.934

15.269

10.627

339.841

Variation

En chiffresabsolus

14.163

5.356

19.874

10.591

1.367

- 2.511

2.871

- 1.352

302

- 2.316

359

823

40

48.849

En 1)pour-cent

22.9

33.4

20.9

71.1

11.0

- 20.7

17.1

- 11.6

12.8

- 18.6

- 3.5

5.7

0.4

16.8

1) Les variations soulignées dépassent la variation moyennenationale

B. L'impact de la politique de diversification économique sur

la répartition de la population

Dans les lignes précédentes nous avons retracé les change-

ments séculaires de la répartition de la population. Il appa-

raît maintenant que sous l'effet de cette restructuration plu-

sieurs grandes régions ont pris naissance.

Le projet de programme' directeur de l'aménagement général du

territoire (juillet 1971), distingue l'Oesling et le Bon Pays

comme grandes régions et préconise de subdiviser le Bon Pays en

zones de peuplement secondaires :

Page 110: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- Io5 -

REPARTITION GEOGRAPHIQUEDE LA POPULATION AU 31.12.1970

f Triangle Capitale-Sud-Ouest 205 o o o

Moselle 1 6 1 0 0

Zone B.C.E.D. 14 7 5 0

Reste du Bon Pays 73 150

BON PAYS 309 0 0 0

0 E S L I H G 3 0 0 0 0

GRAND-DUCHE 339000

Sn«

Reste du

y

Pays 73 150

205

Page 111: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 106 -

Dans cette perspective il a été estimé de retenir quatre zonesdont deux, la zone B.C.E.D. (Bissen-Colmar-Ettelbruck-Diekirch)et le triangle "C'avitaie-Sud-Ouest", représentent à des degrésdifférents, des zones d'activité relativement dense et diver-sifiée, les deux autres, la "Moselle" et le "Reste du Bon-Pays",ressemblent davantage à l'Oesling par leur caractère rural etagx'icole. En ce oui concerne la dissociation de la zone "Moselle'de celle "Reste du Bon-Pays", ells ne s'imposait peut-être pas,mais nous l'avons estimée utile e.a. du fait de la présence d'uneviticulture développée dans la "Moselle", ce qui constitue unedifférence notable par rapport aux autres régions agricoles.Cette délimitation de quatre zones de peuplement au sein du Bon-Pays n'est vas à l'abri de critiques. Telle commune exclue d'unezone pourrait y être incluse et vice Versa. Certaines communespourraient être partagées entre deux zones. Pourtant des modi-fications de ce genre ne changeraient guère non plus grand choseaux ordres de arandeur ainsi obtenus.

T a b l e a u 5 3 . R é p a r t i t i o n e t d e n s i t é p a r r é g i o n et z o n e

de la p o p u l a t i o n de r é s i d e n c e h a b i t u e l l e au

3 1 / 1 2 / 1 9 7 0

/ 8an - Pay S

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846

2586

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6.33.5

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34.6

SCPO.O

de Ü.

-ZOO

4ié

¿6483

3¿

•134

Page 112: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 107 -

A l'aide du tableau ci-dessus on se rend compte que la den-

sité de la population par région varie dans des proportions

énormes par rapport à la moyenne du pays qui se situe à 131

habitants par km . C'est ainsi que la densité du triangle

"Capitale - sud ouest" avec 619 habitants par km est 18 fois2

plus élevée que celle de l'Oesling. Avec 166 habitants/km ,c'est la zone "B.C.E.D." qui occupe la seconde position, suivie

par la "Moselle" (100 h/km ) et par le "Reste du Bon-Pays"

(66 h/km2) .

La première révolution industrielle (fin 19e siècle) boule-

versa de fond en comble l'ancien équilibre régional du pays.

Les migrations internes de la population ont créé pratiquement

un vide dans certaines régions du pays, notamment dans l'Oes-

ling. Si l'on tient compte en outre du vieillissement relatif

de la population de l'Oesling par rapport aux autres régions

du pays, il existe un déséquilibre interrégional manifeste,

qui risque de s'accentuer avec le temps. Dans le Bon-Pays des

déséquilibres secondaires ont tendance à se crééer par suite

du développement exceptionnellement vigoureux de la zone d'at-

traction de la capitale.

La seconde révolution industrielle déclenchée en 1950 et

renforcée à partir de 19 62 a heureusement évité une nouvelle

migration intérieure, et l'équilibre régional, si gravement

compromis par la création de la sidérurgie, a non seulement

pu être sauvegardé, mais encore amélioré grâce à la dispersion

géographique des quelque 55 entreprises industrielles nouvelles.

Le démarrage de la diversification industrielle a été effectué

par la société Goodyear qui, en 19 50, décida d'installer une

usine de pneus à Colmar-Berg qui se situe dans la zone B.C.E.D.

En 1960, le problème de la reconversion et de la diversifi-

cation industrielle devint d'une actualité particulière en rai-

son de la disparition de l'industrie du cuir à Wiltz. Grâce

aux efforts des pouvoirs publics, à la situation géographique

centrale du pays dans la C.E.E. et à son climat politique et

social propice, sept entreprises ont ainsi vu le jour à Wiltz.

Page 113: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- Io8 -

REPARTITION OE L'EMPLOIDANS LES INDUSTRIES NOUVELLES

PAR CANTON1973

CLERVAUX

D

WILTZ UP'Y î ÏIANDEN

M \ qDIEKIRCH

40D0 personnes35003QD02500200D15001000

si:

REMICH

Page 114: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 109 -

Une fois la reconversion achevée à WTiltz, l'intérêt s'est porté

sur la diversification et l'expansion industrielles dans d'autres

régions. Parmi les autres industries d'une certaine importance

créées au nord du pays, il convient de citer notamment Commercial

Hydraulics à Diekirch (610 emplois) et Cleveland Tramrail à

Clervaux (200 emplois en 1974).

Après Goodyear en 19 50, l'événement le plus marquant en ma-

tière d'expansion et de diversification industrielle a été la

décision des sociétés américaines Du Pont de Nemours et Monsanto

de choisir le Grand-Duché pour étendre leur activité industrielle

en Europe; la production dans ces entreprises a démarré en

1965. Du Pont est installé à Contern près de Luxembourg,

Monsanto à proximité d'Echternach.

La politique de diversification industrielle a eu un certain

effet cumulatif en ce sens que la création récente d'emplois

nouveaux est en majeure partie le fait d'entreprises établies

depuis quelques années dans le pays, et qui, après leur pé-

riode de démarrage, étendent leurs affaires.

Notons toutefois qi'au cours des dernières années, la poli-

tique industrielle est devenue nettement plus sélective en

raison surtout de la pénurie de raain-d'oeuvre.

Page 115: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- no -

T a b l e a u 5 4 . I n d u s t r i e s n o u v e l l e s : E m p l o i s p a r c a n t o n

Luxembourg-Ville

CapellenEschLuxembourg-CampagneMersch

ClervauxDiekirchRedangeViandenWiltz

EchternachGrevenmacherRemich

Mars 1974

Emplois

128

1.097777

1.4843.908

4441.122

143287793

1.116233

11.532

En

1.1

9 .56 .712.933.9

3.99.71.22.56.9

9.72.0

Mars 1975

100 .0

Emplois

206

1.205787

1.2183.868

466933114297IIS

1.076236

11.231

En %

1.8

10.77.0

10.934.4

4.28.31.92.66.9

9.62.6

100.0

La ventilation par canton des nouveaux emplois industriels

révèle qu'un tiers environ de ceux-ci sont localisés dans le

canton de Mersch. A part quelques entreprises de moindre en-

vergure, cet essor est évidemment à mettre au compte du groupe

Goodyear établi à Colmar-Berg.

Viennent ensuite les cantons de Luxembourg-Campagne, de Ca-

pellen, d'Echternach, de Diekirch et de Wiltz. Le canton de

Remich est le seul â ne pas-avoir bénéficié jusqu'ici de l'im-

plantation d'une entreprise industrielle nouvelle; un projet

d'implantation d'une centrale nucléaire est à l'étude, la déci-

sion devant être prise en 1976.

Si l'on retranche les emplois nouveaux créés dans les anciens

centres de gravité de l'économie, c'est-à-dire Luxembourg-Ville,

Luxembourg-Campagne et Esch,on constate que quelque 80% des em-

plois nouveaux (ou 8.000 emplois environ) se situent dans les ré-

gions oui jusque-là n'étaient que moyennement ou faiblement in-

dustrialisées .

Page 116: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- Ill -

La dispersion géographique est encore plus poussée en ce qui

concerne le lieu de résidence des personnes occupées dans les in-

dustries nouvelles. L'éparpillement des résidences à travers tout

le pays est un phénomène remarquable.

On ne trouve que peu de localités dont les habitants qui re-

chercheraient un emploi industriel ne trouveraient pas d'usine

dans un rayon de 10 à 15 kilomètres. Il n'existe que quelques

petites zones où les habitants doivent couvrir des distances su-

périeures . Par ailleurs un important réseau de transport par

autocar en direction des usines sillonne le pays. L'établisse-

ment de moyens de transport sûrs et réguliers a été capital au

cours de la seconde phase d'industrialisation .

C. Navetteurs

Le phénomène des navetteurs, c'est-à-dire des personnes qui

résident au Grand-Duché, mais se déplacent dans une autre com-

mune pour y travailler, peut être étudié à l'occasion des grands

recensements de la population. La question n'a toutefois pas

été examinée avant 1960. Dès 1960 on a pu constater qu'une per-

sonne active sur 4 était un navetteur. De 1960 à 1970 le nombre

total des navetteurs est passé de 31.000 à 52.000; en 1970, la

proportion des navetteurs était passée à 38% de la population

active, grâce au développement du parc automobile et des communes-

dortoirs. En effet le nombre des navetteurs utilisant l'automo-

bile comme moyen de transport a presque quadruplé, passant de

5.715 en 1960 à 19.729 en 1970.

Le phénomène de la navette est particulièrement marqué à

Luxembourg-Ville oü le nombre a doublé en dix ans et représen-

tait en 1970 environ 40% de l'effectif total des navetteurs.

Esch-sur-Alzette constitue également un centre d'attraction im-

portant. Encore les chiffres ne tiennent-ils pas compte des

frontaliers qui sont des navetteurs traversant chaque jour une

frontière et dont il sera question au chapitre V traitant de la

population active.

Page 117: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 112 -

Tableau 55a) Navetteurs entrants pour dix communes

importantes (chiffres arrondis)

Communede travail

Luxembourg

Esch '

Differdange

Dudelange

Colmar-Berg

Pétange

Ettelbruck

Diekirch

Echternach

Wiltz

Autres centres

TOTAL

1960

10.700

8 .200

3.400

1.100

700

900

500

400

100

200

4.800

31.000

1970 en %

21.000 40.4

9.400 18.1

3.700 7.1

1.300 2.5

2.000 3.8

1.000 1.9

1.000 1.9

1.000 1.9

600 1.2

400 0.8

10.600 20.4

52.000 100.0

Variation 1970/60en %

+ 96%

+ 15%

+ 2%

+ 18%

+ 186%

+ 11%

+ 100%

+ 150%

+ 500%

+ 100%

+ 120%

+ 68%

Le tableau 5 5a fournit des données sur les dix communes les

plus importantes en tant que centres d'attraction économique.

Les personnes qui s'y rendent chaque jour pour travailler ré-

sident évidemment en majeure partie dans les communes environ-

nâtes .

Page 118: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 113 -

Recensement de la population 1 9 7 0Navetteurs* entrant dans les communes d'Esch-s-AIzette et de Schifflange

par communs de résidence

Sanem 2691 Kayl 961 500-6DÛ 400-500 300-400 200-300

? • •moins de

-150 75-100 50-75 25-50 10-25 10P«S

T T •Les triangles-flèches représentent les navetteurs sortant dechaque commune pour se rendre à Eschs-Atzette et Schifflange.

'Personnes actives travaillant dans les communes d'Eschs-Alzette et de Schiftlange, mais résidant dans une auîre commune du pays.Les travailleurs ne se déplaçant pas journellement sont compris. Sont exclus ¡e^ navetteurs résidant à l'étranger.

Page 119: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

3ECbNSEMEHT DE LA POPULATION i960

Udvetteurs'entrant dans la Ville de Luxembourg

par commune de résidence

BOO -900 700-800 600-700 500-600 400-500 300-400

200- 150- 100- 75- 50- 25- 10- moins300 200 150 100 75 50 25 de 10 pers.

Les tr iangles-f lèches représentent lesnavetteurs sortant de chaque commune pourse rendre à Luxembourg

'Personnes actives travaillant dans la commune de Luxembourg, rrra.'s rôc-.dzn', dsns ans suiro cammurra du pays.Les travailleurs ns se déplaçant pas journellement sont compris. Sont exclus tos navefteurs résidant à l'étranger. J a l

Page 120: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 115 -

Recensement de la population 1 9 7 0Navetteurs" entrant dans la ville de Luxembourg

par commune de résidence

Hesperange 15B7 Esch-s-A] 112 8D0-90D 700-800 6ÜD-700 500-6

400- 300- 200- 150- 100- 75- 50- 25- 10- moinsda|500 400 300 200 150 100 75 50 251QPers

? • • • * "Les triangles-flèches représentent les navetteurs sortant dechaque commune pour se rendre à Luxembourg,

'Personnes actives travaillant dans la commune de Luxembourg, mais résidant dans une autre commune du pays.Les travailleurs ne se déplaçant pas journellement sont compris. Sont exclus les navetteurs résidant à l'étranger.

Page 121: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 115a -

Tableau 55b). Mavetteurs travaillant à Luxembourg

et à Esch

¿esSe/?/ff/a ige

¿u.xemí>ou>~gD / ' e / T / ' r c / i . . .

•/?•/•/

Z4-O3

985

-/•fe

5S7

•354-

«•35

522

I S960 I \*37D\

•/07CO Í-/7-/ 20772

íes 3 ¿isártcfe

•Í524-7

320-f

Coc/7¿ons

60H7O6

36

7

ZS

SI•33

¿35

53^5

5557

4-O7328Í-/5//3364¿67•/515

•/O-/3

JO7OO S-/7-f 20772

9S-2Í

2O5

597

629

24-6

•?•/?

•fo

¿O

•f58

-/

23•f¿

33

Page 122: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 115b -

Mais les graphiques permettent de se rendre compte que les

navetteurs de Luxembourg-Ville (et même d'Esch-sur-Alzette)

viennent de toutes les régions du pays. A cet égard il est

intéressant de chiffrer le rôle de l'automobile, (y compris

les autobus publics et les services de ramassage) dans le dé-

veloppement de la navette.

Tableau 5 5 c ) . Navetteurs sortants selon le moyen de

transport utilisé

Moyen de transport

Train

Autobus publicService de ramassage

Auto privéid. (passager)

MotoVélo

A pied

Moyen inconnu

TOTAL

1960

Effectif %

7.911 25

] 10.987 35

1 5.715 18

2.957 92.922 9

1.050 3

31.542 100

1970

Effectif %

7.448 14.5

13.450 26 11.747 3.4 P a' 4

16.654 32.5 1 r3.075 6 j 3 8 ' 5

1 2.803 1 5.5

1.284 2.5

4.846 9.4

51.307 100

Malheureusement les chiffres de 1970 comportent 9.4% de

réponses indéterminées. Néanmoins les tendances sont nettes :

régression du train (et du vélo :) comme moyen de transport,

progression de l'automobile privée et dans une moindre mesure

des autobus.

Page 123: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 116 -

D. Répartition urbaine-rurale - Principales villes

D'après les définitions utilisées lors des recensements de

la population sont considérées comme zones urbaines les communes

qui comptent plus de 2.000 habitants agglomérés au chef-lieu.

Les zonres rurales sont constituées de toutes les autres communes.

On constate que l'importance des zones urbaines tend à augmenter

et qu'elle dépasse d'ores et déjà les deux tiers de l'ensemble.

Tableau 56. Répartition urbaine-rurale 1947-1970

1947

1960

1970

Zones urbaines

Population

169.599

195.830

232.465

en- %

58.3%

64.1%

68.4%

Zones

Population

121.393

119 .059

107.376

rurales

en

41.

35.

31.

%

7%

9%

6%

Population

Population

290

314

339

992

889

841

tota

en

100

100

100

ie

%

.0

.0

.0

En ce qui concerne la structure par âge de la population, on

constate que la population des zones urbaines est proportionnel-

lement plus jeune que celle des zones rurales. Cette situation

est due à la tendance prévalant chez les jeunes de s'installer

dans les zones urbaines.

Tableau 57. Structure par âge de la population selon

les zones en 1970 (en %)

0 - 1 5 ans

16 - 64 ans

6 5 ans et plus

Tous âges

Zones urbaines

23.0

65.1

11.9

100

Zones rurales

24.8

61.0

14.2

100

Page 124: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 117 -

Uj[ Tmisiierjes

» •« ••

.•Clirnm

Oberwampach

/ftiarampath/

Heinencheid

Hingen

'Winseier Putscheid

COMMUNES URBAINES-COMMUNES RURALES1970

t*

Communes urbaines

Communes rurales

Définition-. Sont considérées com-me communes urbaines les 23 com-munes comptant plus de 2ooo habi-tants agglomérés au chef-lieu.

Les 103 autres communes sont con-idérées comme communes rurales.

_ Jüarlänge :"Mether lmsú¿í

••.Viariin

^Finara '

Htiilersthsid

Sigoniille

, Ferlé

ArsdorlWahl ÍBroshaus

\.Btrj

;'LariicfegtlE¡ -'Consdorff'Ûstldange ] Ximpith

ÍHeSFerangf,-r--,rJ^toí¡™sT \J r^\ [i

7rÍH«í! \J_fes-Bains.--

Page 125: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 118 -

Le tableau suivant illustre le phénomène de l'urbanisation

par le développement des principales villes, c'est-à-dire des

9 communes dont la population a dépassé 5.000 habitants en 1970.

Par rapport à 1880 l'importance relative de cet ensemble a triplé.

T a b l e a u 5 8 a ) . P r i n c i p a l e s v i l l e s

Luxembourg

Esch/Alzette

Dudelange

Differdange

Bettembourg

Schifflange

Pétange

Ettelbruck

Diekirch

Pop. des 9 villes

en % de la pop.du pays

1880

16.700

5.082

1.338

1.316

1.109

978

891

3.472

3.253

34.140

16.3%

1910

20.593

16.461

10.139

7.556

2.347

1.300

2.722

4 .015

3.777

68.910

26.5%

1935

57.740

27.517

13.572

8.233

4.594

5.371

5.496

4.425

3.842

130.790

44.1%

1960

71.653

27.954

14.617

8.752

4.943

6.151

5.964

4 .858

4.397

149.289

47.4%

1970

76 .143

27.575

14.612

9.251

5.623

6.437

6.235

5.998

5.056

156.930

46.2%

Parmi ces 9 villes l'importance relative de la capitale n'a

guère changé en un siècle. Par contre, les centres administratifs

et commerciaux du Nord sont en régression, alors que les villes

du bassin minier progressent.

Luxembourg et Esch/Alzette, avec 103.718 habitants intervien-

nent pour 66% dans le total pris en compte; le reste se répartit

entre 7 villes, dont les populations se situent entre 5.000 et

15.000 personnes. Il ne s'agit que de très petites villes.

Page 126: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 119 -

. — *

y .

r * •y*

\ • • dm

\ '"••

V i

POPULATIONRecensement

* ( J . d e 2 2 3 - 5oo^ c de 5ol-looo

• \ ^ de IQQI -2OOO

S 0 de 2oo1-4ooo. \ £ de 4ool - 6ooo

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/ _ V ^ ^ ^ ^ ^ p # •,-••' ''•••••

PAR COMMUNEde 1 9 7 0

A Sanem 10 091

. ^ ^ Pétange 11844

^ ^ Dudelange 14G12

^ ^ Differdange 17 963

^ A Esch/Alz. 27575

• .-••••-. * f

• i £l /N >

Page 127: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 120 -

T a b l e a u 5 8 b ) . E v o l u t i o n s é c u l a i r e d e 9 v i l l e s

Villes

Luxembourg

Lsch/Alzette

Dudelange

Differdange

bettembourg

Schifflange

Pétange

Ettelbruck

Diekirch

Total

1880

Population

16.700

5.082

1.338

1.316

1.109

978

891

3.472

3.254

34.140

en % du total

48.9

14.9

3.9

3.9

3.2

2.9

2.6

10.2

9.5

100.0

1970

Population

76.143

27.575

14.612

9.251

5.623

6.437

6.235

5.998

5 .056

156.930

en % du total

48.5

17.6

9.3

5.9

3.6

4.1

4.0

3.8

3.2

100.0

" Métropoles"

Luxembourg-Ville constitue en réalité la seule métropole du

pays.

On peut admettre qu'il existe deux autres métropoles à ca-

caractère régional, à savoir Esch/Alzette pour le sud indus-

trialisé et Diekirch pour le nord du pays.

Il est intéressant de constater que la population des deux

premières villes a légèrement diminué entre 1966 et 1970, celle

de Luxembourg passant de 71.653 à 71.143 habitants (- 0.7%) et

celle d'Esch/Alzette régressant de 27.954 à 27.57'5 habitants

(- 1.4%) , alors même que de nouvelles activités économiques,

surtout dans le domaine des services s'implantent a 1'intérieur

de ces grandes agglomérations. Cette évolution démographique

est due au développement de communes-dortoirs autour des deux

centres.

Le phénomène est particulièrement prononcé autour de la Ville

de Luxembourg. En effet, le nombre des habitants du canton de

Page 128: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 121 -

Luxembourg-Campagne a progressé de 14.904 personnes à 25.496

personnes entre 1947 et 1970 (+ 71.1%) . Cette évolution n'est

pas près de s'arrêter, en raison du développement de Luxem-

bour comme centre administratif et bancaire, notamment au ni-

veau européen. Il est probable que la Ville de Luxembourg et

les communes limitrophes finiront par constituer une grande

agglomération de 100.000 à 120.000 habitants.

Diekirch, avec ses 5.056 habitants, et qui se trouve à che-

val entre l'Oesling et le Bon Pays, peut être considérée à

juste titre comme la métropole du Nord du pays, en raison de

son caractère de centre administratif et scolaire.

Page 129: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 122 -

A n n e x e .

T a b l e a u 5 9 . Popu l a t i o n urbaine - Population rurale de 1880 à

1970

Population urbaine : Population des communes qui comptent plusde 2.000 habitants agglomérés au chef-lieu

Population rurale : Population de toutes les communes qui nesont pas urbaines.

•fa. fortes,,;/;

2. Sasc/tarage3. /fccmer

5. ¿>/'/fe''^cínge6. J>u.de/a.nge7. £sc/?-sur- #¿2cftee. /fay¿S. f/cndercasye

SO. Pe'ifange

•f-f. /?ume¿a-nye

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•S3. Sc/i/ff/anje•/<*. f/es/p/range•fS. S/rctsse/iSe. Uz/ferda-fije

SZ D/e/r/rcA

•S3. i/itfs¿O. gctâtriacA2-/. a-rerenmac/rer

23. tem/cA

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3773

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3132

234S

3ûrf2J3Î

Communes

c?es rura/es

communes

nt.ra¿tí

(S) 4-1686 (12)

'12-1) -168Î21 (lis)

35.ê%

64¿%

{Sí-)-/3ooo6 (15) -163533

(m; -121S33

(126)890992

(SS) 43ZS22 (23) 232 M5

} 422067 /103) 107376

(•fZélWm (S26)333U1

4-9.7%5o.3% H 7%

6127.•38.$% 3-1-6%

Page 130: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 123 -

CHAPITRE V. MAIM D'OEUVRE

Introduction méthodologique

1. Evolution séculaire de la population active et du taux

d'activité.

2. Structure par âge et par sexe. L'emploi féminin.

3. Population active par secteur.

4. Population active par catégorie socio-professionnelle.

5. Population active par profession.

6. Evolution récente et situation actuelle de l'emploi intérieur.

1.i Par secteur et par catégorie. Taux d'activité

6.2 Travailleurs étrangers et frontaliers

6.3 Evolution de l'emploi dans quelques branches

Sidérurgie et minières

Industries nouvelles

Banques

Institutions européennes

7. Situation actuelle et perspectives.

Page 131: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 124 -

Introduction méthodologique

Xcus connaissons beaucoup moins bien l'évolution de la po-

pulation active, ou main-d'oeuvre (ou emploi), d'abord parce

qu'elle n'est prise en considération par les recensements que

depuis 1871, et de façon plus détaillée seulement depuis 1947,

et surtout parce que la définition de la population active sou-

lève de nombreux problèmes qui ne sont pas tous résolus à l'heure

actuelle. Ainsi, dans l'agriculture, les tâches ménagères et

professionnelles sont souvent difficilement separables; un pro-

blème analogue se pose dans le commerce et dans quelques autres

services. D'autre part, le travail partiel pose des problèmes

ardus de chiffrement (femmes de charge et aidants p. ex.) Pour

toutes ces raisons, les statistiques de la population active

resteront toujours entachées d'imprécision.

Par ailleurs, nous nous trouvons en présence de deux caté-

gories de sources et aussi de deux notions de population active.

1. Les recensements décennaux qui portent sur la population

de résidence quel que soit par ailleurs son lieu de travail :

ils nous fournissent à des intervalles espacés et avec de longs

retards des chiffres de la population active nationale ou de

résidence.

2. La série estimative établie de façon régulière par le

Statec sur la base d'autres sources : Ministère du Travail,

Sécurité sociale , recensements agricoles et industriels, en-

quêtes CEE par sondage sur la population active. Ces chiffres

portent généralement sur la notion de population active inté-

rieure, c'est-à-dire sur l'ensemble des personnes qui travail-

lent sur le territoire. Contrairement aux chiffres du recensement

décennal, cette série inclut les frontaliers étrangers travail-

lant au Luxembourg et exclut les résidents luxembourgeois tra-

vaillant à l'étranger.

Page 132: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 125 -

Entre les 2 séries, il y au moins 4 différences.

1. La différence entre l'emploi intérieur et les données des

recensements de la population (concept "national") est cons-

tituée par l'apport net de frontaliers, qui est important dans

le cas du Luxembourg (6.2% de l'emploi en 1973)

1960 3.300 personnes

1966 6.000 personnes

1970 7.200 personnes

1972 8.100 personnes

1973 9.100 personnes

1974 10 .100 personnes

(Source : Office Nationaldu Travail)

2. Les recensements de la population ont eu lieu généralement

au 31 décembre d'une année, ce qui comporte une légère sous-

estimation (v. annexe au chapitre II), étant donné qu'un certain

nombre d'ouvriers étrangers (saisonniers) sont retournés à cette

date dans leur pays d'origine. Les données sur la population

active établies à partir d'autres sources sont constituées en

général de la moyenne des douze mois de l'année.

3. Le recensement comprend les fonctionnaires internationaux

(1960 = 1.549; 1970 = 2.313 personnes), contrairement aux chif-

fres de l'emploi salarié de l'Office national du travail.

4. Le recensement de 1970 fait ressortir 1.020 personnes "sans

travail, à la recherche d'un emploi" et qui sont comprises dans

la population active. Ce chiffre est probablement le résultat

d'une interprétation subjective des enquêtes, le groupe en

question devant comprendre 200 personnes au maximum.

Au cours des dernières années la différence entre les chif-

fres du recensement et la série estimative était devenue trop

considérable pour pouvoir être expliquée par les facteurs ci-

Page 133: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 126 -

dessus. C'est ainsi que pour 1970 la population active selon

le recensement s'élevait à 129.300 personnes alors que l'emploi

intérieur atteignait 143.900 unités, soit une différence en

plus de 14.600 personnes ou de 11%, alors que l'apport net des

frontaliers était seulement de 7.200 personnes.

Nous avons pensé que cette déformation était due principa-

lement à l'emploi de personnes actives part-time qui grossit

indûment les chiffres de l'emploi intérieur. Or si le nombre

total de personnes au travail intéresse la sécurité sociale,

l'Office national du travail et d'autres administrations, il

nous a semblé plus intéressant, pour les besoins de la statis-

tique économique, de convertir les travailleurs à temps partiel

en unités à plein temps. Les chiffres ainsi obtenus sont donc

inférieurs à ceux publiés précédemment et se concilient mieux

avec ceux du recensement de la population.

Tableau 6 0 . Emploi selon le recensement et emploi intérieur

1960

1966

1970

R.P

(1)

128

130

129

.5

.7

.3

Frontaliers net

(2

3

6

7

Milliers

3

0

2

Emploi intérieur

théorique

(3) = (l) + (2)

de personnes

131.8

136.7

136.5

effectif

(4)

actives

133.2

134.9

136.5

"Erreur"

(4) - (3)

+ 1.4

- 1.8

0

Nous avons supposé d'autre part que les différences entre les

2 séries dues aux fonctionnaires internationaux et aux dates des

relevés (cf supra 2 et 3) se compensaient approximativement.

De toute façon les chiffres du recensement nous semblent quelque

peu sous-évalués ce qui peut s'expliquer par la date du recensement,

par certaines omissions (aidants) ou interprétations subjectives.

Page 134: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 127 -

II reste que le procédé adopté pour ajuster l'emploi intérieur

est discutable, qu'il n'y a pas d'accord international à ce sujet

et que les comparaisons entre pays sont sujettes à caution.

1. Evolution séculaire de la population active et du taux

d'act i vi té

Pour l'analyse séculaire de la population active nous ne

disposons que des données des recensements, les autres séries

se rapportant seulement à l'évolution récente.

Tableau 61. Evolution séculaire de la Dopulation active

nationale ou de résidence

Recensement

de

1871

1907

1935

1947

1960

1966

1970

Populationtotale(1)

197.528

249 .882

296 .913

290 .992

314.889

334.790

339.841

Populationactive(2)

83.600

123.116

134.847

135.139

128.475

130 .687

129.255

Taux d'activitéen %

(2) : (1)

42.3

49.3

45.4

46.4

40.8

39 .0

38.0

Tandis que la population totale a augmenté de 26.5%, la po-

pulation active s'est accrue de près de moitié (47.3%) entre

1871 et 1907 et le taux d'activité est passé de 42.3% à 49.3%.

Le faible taux d'activité de 1871 semble être dû aux émigrations

massives de personnes d'âge actif qui ont eu lieu à l'époque;

par contre, en 1907 le Luxembourg était devenu un pays d'immi-

gration grâce à la révolution industrielle dans le bassin minier.

La population active augmente encore de 9.5% entre 1907 et

1935, mais le taux d'activité tombe de 49.3% à 45.4%, sous l'effet

de l'émigration de travailleurs due à la grande crise économique.

Entre 1935 et 1947 le taux d'activité ne se modifie que très peu.

Page 135: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 128 -

Par contre, à partir de 1947, il amorce une chute brusque. La

population active diminue même en termes absolus. De 135.139 per-

sonnes en 1947, elle passe à 128.475 personnes en 1960, à 130.687

en 1966 et à 129.255 en 1970. Il y aurait donc eu une réduction

de 4.9% entre 1947 et 1960, alors que la population s'est accrue

pendant la même période de 8.2%. Il semble que cette régression

s'explique en partie par des difficultés méthodologiques, notam-

ment en ce qui concerne 1'imputation à la population active ou

inactive des femmes des agriculteurs dans les recensements de

1947 et de 1960.

Le pourcentage de la population au travail qui était de près

de moitié au début de ce siècle, n'est plus que de 38% aujourd'hui.

Comment s'explique cette évolution, alors que le pourcentage de

la population d'âge actif (16 à 64 ans) n'a pas beaucoup varié et

a même un peu augmenté par rapport au début du siècle ?

Tableau 62a). Evolution de la structure par âge de la

population totale (en %)

1907

1922

19 35"

1970

0 - 1 5 ans

34.4

28.9

26.3

23.6

16 à

59

64

66

63

6 4 ans

.8

.8

.5

.8

6 5 ans

5

6

7

12

et

.8

.3

.2

.6

plus Tous âges

100.0

100.0

100 .0

100 .0

Elle résulte d'un ensemble de facteurs objectifs et peut-être

même de certains facteurs subjectifs.

1. L'allongement de la scolarité a reculé l'âge d'accès aumarché du travail (cf supra chap. Ill E ) .

2. La diminution de la population agricole a considérablementréduit l'emploi féminin (les aidants); en effet, lors dela cessation d'une exploitation agricole, le mari trouvesouvent un emploi salarié, alors que la femme s'occupeexclusivement de son ménage.

3. La diminution de la part des indépendants dans la populationactive affecte la population active, car les indépendants

Page 136: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 129 -

travaillent souvent au-delà de 6 5 ans alors que les salariésquittent la vie active au plus tard à 65 ans (v. ci-après :Structure par âge)

4. Depuis 1947 le vieillissement de la population pèse surl'emploi. Voici comment ont évolué les proportions des per-sonnes d'âge actif dans la population totale :

Ta b l e a u 6 2 b ) . V i e i l l i s s e m e n t de la p o p u l a t i o n 1 9 4 7 - 1 9 7 0

1947

I960

1966

1970

15 - 64 ans

70.7%

67.9%

65.8%

65.3%

20 - 59 ans

57.8%

56 .0%

53.2%

52.2

5. Parmi les facteurs subjectifs susceptibles d'influencer lesrésultats des recensements, citons : l'interprétation donnéeà la notion d'aidant et de travail partiel, les défauts d'in-dications par peur de sanctions administratives et fiscales.

2. Structure par âge et par sexe

Les statistiques font ressortir un vieillissement progressif

de la population activé lié à l'allongement de la scolarité

obligatoire jusqu'à 15 ans. D'autre part les personnes actives

de plus de 6 4 ans se font rares par suite de l'extension des

régimes de retraite.

Le vieillissement se constate donc surtout dans la tranche

d'âge actif de 15 à 64 ans. Jusqu'à 25 ans les classes d'âge

perdent en importance relative, alors que celles entre 25 et

6 5 ans progressent. Une légère modification de tendance semble

toutefois s'être produite entre 1960 et 1970. En effet, les 2

classes d'âge de 15 à 19 ans et de 20 à 24 ans progressent de

nouveau, surtout du côté des femmes, alors que l'importance

relative de la classe 55 à 64 ans régresse, par suite peut-être

de nombreux départs prématurés à la retraite.

Par ailleurs on constate que la population active féminine

est restée plus jeune que la population masculine, ce qui

Page 137: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 13o -

Recensement de la population 1 9 7 0Population foiale et population active,

par groupe d'âge et sexeannée dsnaissant

1870

4 2 0 2(milliers de personnes)

Popularon totale et population active,par groupe d'âge et nationalité naissance

.1870

I \10 8 6 4

(milliers de personnes)

Population totale [ | Population active j ^ ^ l Population non active

Page 138: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 131 -

s'explique surtout par l'abandon de l'occupation au moment du

mariage. En 1970 l'âge moyen des personnes occupées était d'en-

viron 33.7 ans pour les femmes et de 50.4 ans pour les hommes.

Ta b l e a u 6 3 . P o p u l a t i o n a c t i v e , par g r o u p e d ' â ge et s e l o n

le s e x e . R e c e n s e m e n t s de 1 9 0 7 , 1 9 4 7 , 1 9 6 0

et 1 9 7 0 . N o m b r e s p r o p o r t i o n n e l s p o u r m i l l e

Groupes

Tous âges

Moins de

15 à 19

20 à 24

25 à 34

35 à 44

45 à 54

55 à 64

65 ans

d1âges

15 ans.

ans - .

ans . .

ans . .

ans .. .

ans . .

ans . .

e t plus

1907

1 000' 841 '

1242)

143

225

131

115

93

65

Les

1947

1 0004

101

119

1 9 4 •

232

188

110

52

deux sexes

19 6 0

1 000

2

85

113

237

185

213

125

40

1970

1 000

0

105

122

229

235

168

119

22

L) Moins de 16 ans

2) L6 à 19 ans

Tous âges

fíocfis c¿e -f5 Ä/zr • • •45à Jjans20 à 2'/- ans25 ä •Zâ-ans25" ä. (4- a-ns£S à. Sb- as7sSS à 6£ cens65ct/7s eépácS

Sexe m<tscu/>n

19O7

fßOO

65*

/3Z2Ï6•Z72

Í£?4

956-/

•ÏOOO

¿S3

SO7

•/SS

2¿S•f95

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37

S36O

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5•/5â

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-/37O

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0

•f$é'/7S•/33

•Z65

Jf-29723

L) Moins de L6 ans

2) L6 à L9 ans

Page 139: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 132 -

par branche d'activité

griculture

POPULATION ACTIVE FEMININE1970

par profession

viÊommerce'bangues&jvj:F Í Í assurances" franspôfts::::"

Profession de l'artisanat,de l'industrie, d é p o r t profession ¡nconnue

"Travailleurs spec,dans les services

* y compris hôtels, restaurants, cafés

par age

3 0 -

20_

_%_40

30

20

10

Age= —25 25 à 34 35 à 44 45 à 54 55 a 64 65 ans et plus

par statut par état matrimonial

Page 140: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 133 -

L'emploi féminin

Enfin le tableau ci-dessous montre que la part de la popu-

lation active féminine a légèrement diminué depuis le début du

siècle par suite sans doute de la régression du secteur agricole.

On est frappé encore par la quasi-constance de l'effectif des

femmes au travail depuis le début du siècle jusqu'en 1947, puis

par sa diminution entre 1947 et 1960 et entre 1966 et 1970, mais

cette diminution n'est qu'apparente : elle résulte exclusivement

de la régression de l'emploi agricole (aidants).

En effet entre 1966 et 1970 et pour les secteurs non agri-

coles la proportion des femmes âgées de 15 à 6 5 ans qui sont

au travail est passée de 28.7% à 29%.

Tab l e a u 6 4 . P o p u l a t i o n active ( n a t i o n a l e )

Année

1907

1935

1947

1960

1966

1970

Hommes

86.447

96.321

96.414

93.903

95.189

95.439

Femmes

36.669

38.526

38.725

34.572

35.498

33.816

Total

123.116

134.847

135.139

128.475

130.687

129 .255

rapport F/T en %

29.8

28.6

29.4

26.9

27.1

26.2

L'activité féminine paraît être faible par rapport a d'autres

pays industrialisés.

Différents facteurs peuvent être invoqués à l'explication

de cette particularité x :

" - les moeurs, ainsi que l'attitude du parti d'inspirationcatholique et des syndicats ouvriers qui, pendant longtemps,n'ont pas été favorables au travail féminin;

- les salaires luxembourgeois assez élevés qui garantissentun standard de vie général confortable sans que l'épousesoit obligée de travailler pour arrondir les revenus duménage;

La croissance de l'économie luxembourgeoise, p.75-76

(1) R. KIRSCH

Page 141: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 134 -

- le manque d'institutions sociales nécessaires pour permettreaux femmes mariées de continuer leur activité professionnellesans trop d'inconvénients pour les enfants (crèches, garderies,etc.).

Notons que, contrairement à un préjugé répandu et tenace, le

mariage n'a pas d'effet défavorable sur les impôts à payer par

deux personnes actives, au contraire. Supposons qu'un homme et

une femme célibataires aient chacun un revenu annuel brut de

300.000 fr. : après mariage ils payeront ensemble (groupe II)

exactement le même montant d'impôts que la somme des deux impo-

sitions de célibataires. Si l'un gagnait 4 50.000 francs et l'au-

tre 150.000 francs, ils payeront après mariage un total d'im-

pôts même inférieur à celui payé précédemment. Mais la plupart

des gens sont à ce point convaincus que le mariage accroît le

taux d'imposition qu'il est fort possible que ce préjugé ait un

effet sur le nombre de femmes au travail (et peut-être même sur

le nombre de femmes mariées 1)

II faut y ajouter le problème méthodologique de l'imputation

de l'emploi féminin dans l'agriculture et certains services;

en effet, le pourcentage des femmes dans la population active

semble anormalement bas dans le recensement de 1970.

L'interprétation correcte de ce faible taux d'activité exige

toutefois la prise en considération du travail ménager qui n'est

pas recensé et qui reste en dehors de toute statistique économique

et démographique. Or, le volume et la valeur du travail presté

par les ménagères sont immenses. A défaut de données précises,

faisons une estimation grossière. Le nombre des ménages privés

est d'environ 110.00 0 avec en moyenne 3.1 personnes par ménage.

Supposons qu'il faille en moyenne 4 heures de travail ménager

par jour pendant 6 jours par semaine et 4 8 semaines par an. Le

volume total de ce travail serait de 110.000 x 4 x 6 x 48 = 126.72

millions d'heures de travail,soit environ 42% du travail fourni

par la population "active"; en d'autres mots si l'on tenait compte

du travail ménager dans la statistique la part des femmes dans

la population active approcherait de 50%. La valeur du travail

Page 142: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 135 -

ménager serait également énorme s'il était rémunéré; en appli-

quant un salaire horaire de 100 frs. (y compris les contributions

à la sécurité sociale) on obtient un montant de'12.7 milliards

de francs (1974) soit environ 22% du revenu national.

En nous limitant maintenant à la population active, nous

constatons que le degré d'emploi féminin est élevé dans les

services, notamment dans les services domestiques, le commerce,

l'hôtellerie, les banques et assurances, qu'il est faible dans

l'industrie - à part le textile et le tabac; dans l'industrie

métallurgique et la construction, il est quasi nul.

T a b l e a u 6 5 . D e g r é d ' e m p l o i f é m i n i n s e l o n les s e c t e u r s en 1 9 7 0

Secteur N delsecteur l a NACE-L

"Autres services" 9dont

Services domestiques 99

Commerce, hôtellerie 6Banques, assurances 8

"Autres industries"manufacturières 4Agriculture 0Transports 7Sidérurgie, chimie 2Construction 5Transformation des mé- -.taux 3Energie, eau 1

Emploitotal

24.939

3 .19023.5616.085

11.1209.6417.743

27.12911.770

5.277970

Part (%) desfemmes

50.0

99 .048.639 .8

22.021.78.74.02.2

6.46.4

1) Nomenclature des activités dans les Communautés européennes

Pour ce qui est des catégories socio-professionnelles, il est

intéressant de relever que, si la part des femmes dans la popu-

lation ouvrière est modique, leur part est supérieure au taux

moyen d'activité des femmes chez les "patrons et professions li-

bérales" et chez les "employés".

Page 143: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 136 -

T a b l e a u 6 6 . D e g r é d ' e m p l o i f é m i n i n s e l o n l e s c a t é g o r i e s

s o c i o - é c o n o m i q u e s en 1 9 7 0

Catégorie

Patrons et pro-fessions libéra-les

Employés

Ouvriers (1)

Ouvriers agri-coles

Autres

Populationactive

Emploi Part (%)total des femmes

12.103 31.0

45.184 33.6

57.600 17.9

913 4.2

13.455 p.m.

129.255 26.2

Indice de l'emploiféminin (1947=100)

116

271

219

6

87

(1) Sans les apprentis et les ouvriers agricoles

Les femmes sont nombreuses dans les activités suivantes :

cabarets et commerces (48%) , coiffure (61%) , blanchisserie

(80%), modistes et couturières (75%). Elles sont très nom-

breuses dans l'enseignement (52%), dans la médecine (36%) au

sens large, y compris le personnel paramédical, et la médecine

dentaire (42%), elles sont seules à être sage-femmes.

3. Population active par secteur

II est particulièrement instructif d'étudier l'évolution

de la population active dans les trois grands secteurs : agri-

culture, industrie et services. Cet examen révèle une diminu-

tion continue de l'importance relative de la population agri-

cole, une croissance de la population industrielle à partir du

3e quart du 19e siècle, jusqu'à un maximum (en%) atteint après

la Ile guerre, enfin, une augmentation continue de la part des

services depuis le début du siècle.

Page 144: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 137 -

LA CONCENTRATION EN AGRICULTURE(exploitations de 2 ha et plus)

Diminution du nombre des j a\~exploitations agricoles par ; j """"canton, pour la période de '

Evolution du nombre des

exploitations agricolesRecensement' 15 i

12

POPULATION ACTIVE PAR SECTEUR - (en pour -cent )AGRICULTURE INDUSTRIES COMMERCE, TRANSPORTS, SERVICES

• : • : • : - : - : • : • : : : : - : i

• : • : • :

; • : • : •

V

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%-»-,

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•.-A1-1.'."

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e la population tnationalei- O70 — 1947'emploi intérieur ly compris frontaliers

60 0

1960-1972

10 20 30 40 50

Page 145: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 138 -

POPULATION AGRICOLE PAR GROUPE D'AGESituation au 31.12.1973

SEXE MASCULIN

65

-—i—i—i—i—i—i—i—r

SEXE FEMININ

, • . • . • . • » • . • . • . • i i

T !

61

56 !

51

¡aI

46

41

36

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31

26

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13

1400 | 1200 I 1000 | 800 | 600 I 400 200 | 01500 1300 1100 900 700 500 300 100

0 | 200 I 400 I 600 | 8Ó0 I 1000 I 1 200 | 1400100 300 500 700 900 1100 1300 1500

Légende : ISiMaAdolescents et enfants J Population en âge de travailler J Crédirentiers Rf i f fpSource; Caisse de maladie agricole 3-75

Page 146: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 139 -

T a b l e a u 6 7 . Part de la pop u l a t i o n a c t i v e dans les d i f f é r e n t s

s e c t e u r s en p o u r - c e n t

Secteurs

Agricu ¿¿~are

Serv/ces

fbpu-íaúen achire

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20.2</3.í

Soco

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£3.2 30.2384-Mt-

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JOO.O

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¿£34-Ï0

soao

7.5¿3.5"4-3. O

•fOOO

En 1871 environ 60% de la population sont encore occupés

dans l'agriculture. Le reste se répartit à parts presque

égales entre l'industrie et les services.

En 1907, la part de la population agricole a déjà fortement

diminué et est inférieure à la moitié de la population active.

L'industrie s'est fortement développée; sa part relative ap-

proche de celle de l'agriculture et représente plus du double

de celle des services.

Entre 1907 et 1947 on constate un vigoureux développement

des services. La population occupée dans le tertiaire passe à

34% de l'ensemble, alors que la part de l'industrie ne varie

pas sensiblement.

Enfin, la période d'après-guerre est caractérisée par une

réduction accélérée de la population agricole au rythme de

près de 3.5% par an, (qui correspond à une réduction de près

de 50% en 20 ans) et par le développement simultané de l'indus-

trie et des services.

4. Population active par catégorie socio-professionnelle

Ces transferts entre secteurs se sont accompagnés de mu-

tations en matière de statut professionnel.

Page 147: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

9¿-8|E

Or-0)

CPXOS

>CP

U CA

U 3re "re 10

L ID

ure

f

Page 148: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 141 -

Depuis le début du siècle la part des ouvriers dans la po-

pulation active est restée relativement constante, de l'ordre

de 46%. Ce n'est que récemment qu'elle a eu tendance à croître

légèrement, passant à 47% lors du recensement de 1970. De même

le pourcentage des ouvriers étrangers dans la population ou-

vrière est resté de l'ordre de 30%; il est vrai qu'il avait

baissé, lors des deux guerres (19% en 1947) pour remonter par

la suite. Il a atteint 32% en 1970.

Par contre, l'importance relative des autres catégories

socio-professionnelles s'est fortement modifiée depuis le début

du siècle.

Ainsi les employés et fonctionnaires qui n'avaient qu'un

rôle infime au début du siècle, occupent aujourd'hui la seconde

place, après les ouvriers. Leur importance relative a été mul-

tipliée par sept - de 4.5% à 35% - ce qui traduit le rôle

croissant des activités tertiaires.

Restent deux groupes en régression tant absolue que rela-

tive. Le pourcentage des patrons indépendants passe de 27.4%

en 1907 à 13.9% en 1970, soit une réduction de moitié en ter-

mes relatifs; cette évolution est liée au mouvement de con-

centration dans l'industrie, dans l'agriculture et dans les

services. La diminution est encore beaucoup plus accentuée

pour les "aidants", c'est-à-dire les membres de famille actifs

dans l'entreprise agricole, artisanale ou commerciale : elle

est de 22.000 personnes depuis le début du siècle. Le groupe

des aidants ne représente plus en 1970 que 4% de la population

active, soit un peu moins de l'importance relative des employés

au début de la période. La disparition progressive des ai-

dants est due à la diminution du nombre des entreprises agri-

coles et artisanales. Dans l'agriculture, le nombre des ex-

ploitations de 2ha et plus est passé d'un peu plus de quinze

mille en 1907 à environ six mille aujourd'hui. De même le nom-

bre des entreprises artisanales ne cesse de diminuer quoiqu'à un

rythme moins rapide; il est passé de 5.372 en 1962 à 4.821 en 1972.

Page 149: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 142 -

Tableau 6 8 . Population active par catégorie socio-

prof essi onnel1e

En chiffres absolus

•/So7

-/wJ36O

4966WO

•/3O7

•Ï31S

•fsto-maJ3&(

-'370

Ou mers

563325900-/62^SO5357g6030260362*

45 S43. S46.246 4U-/47-/

/

55O2

Z2-/S5115733323345-/84

45•Z3.6

s/é.i26.-/30. ¿'35o

27^34Z72O824ti'6•/233J'/Û34-5

5-W

fr? po&r-ce/77?

22. Z20 Z-/S. /JOS

7.640

/hfrans

33 02 530256260482213320/07

21. ï2Z.4-•Z3 3'/7.$

JS'+

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/bpufariar)acóye

<'facer? semfnf)

•/2-3-fSé

•5'4 6'¿7

-/S(k75

V3O6S7J¿ 3255*1

SCû.û-foo oJOP.0•/oo.o

./oo. o'/OO.O

(1) Y compris 2.449 apprentis et 913 ouvriers agricoles

(2) Y compris 1020 personnes sans travail.

Page 150: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

PERSONNES AYANT UN EMPLOID'APRES LE SEXE ET LE STATUT PROFESSIONNEL

1947,1960,1970Hommes

g 60 50 40 30 2,0 ip 0

Femmes9 10 20 3,0 4,0 5,0 6,0 %

i197 O

Indépendants

Aidants

| 970

I I wmmm

IllilliiiiilHiil

" " ^ ^ H Employés etfonctionnaires

Ouvriers etapprentis

%60 5!0 40 30 20 ÍO Ó 10 20 30 40 50 6'0%A

Page 151: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

POPULATION ACTIVE D'APRES L'ACTIVITE (Divisions de la NACE)Recensement de la population 1 9 7 0

selon le sexe

H s E X E MASCULIN SEXE F E M I N I N D

selon la nationalité

DETRANGERS LUXEMBOURGEOISD

mm*H

i ; ; ; ;

lii

ii\

hl

":\m\i>

\

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mm•Sí\S: •.•:-\:-:'-ï:'--'-\: :•

mmm

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1

L; • : :

ü

U

mmm¡i • • } . • ; .

1

m

Agriculture, chasse, sylviculture etpeche

Energie et eau

Extraction et transformation de mi-néraux non énergétiques et produitsdérivés, industrie chimique

Industrie transformatrice des mé-taux, mécanique de précision

T T I I I I I I

D

MM

M I M M M IIAutres industries manufacturières

Bâtiment et génie civil ^1 I I JJ I I M 11

Commerce, restauration et héher- I I I Mgement, reparations

i I i i i i i i i i i i i i i i10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 . 1 2 3 4 5(en milliers de personnes)

Transports et communications

Institutions de crédit,assurances,services fournis aux entreprises,location

.Autres services

Personnes sans travail à la recher-che d'un emploi

L U = 1 00D personnes

i i H i i i n

M I M I

1 M 1L 1

I 1 I I M I I I I I I I I I5 4 3 2 1 . 1 2 3 4 5 6 7 8 9

(en milliers de personnes) S

Page 152: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 145 -

Dans le tableau ci-dessous on trouve l'évolution de 1'irnpor-

tance relative des catégories socio-professionnelles par grand

secteur de l'économie.

Si nous examinons 1'importance relative des ouvriers dans la

population active de chaque secteur, nous constatons qu'elle s'est

stabilisée plus ov. moins dans l'industrie, en passant de 74.1%

en 1907 à 75.9% en 1970 et que dans l'agriculture de même que

dans les services elle a fléchi sensiblement en passant de res-

pectivement 19.9% et 47.7 % en 1907 à 9.5% et 28.1% en 1970.

Dans l'agriculture, les ouvriers ne représentent plus qu'un pour-

centage très faible de la main-d'oeuvre totale, en raison des

difficultés de recrutement dues au caractère saisonnier des tra-

vaux.

Si le nombre des employés a toujours été négligeable dans

l'agriculture, leur importance a augmenté sensiblement dans

l'industrie et surtout dans les services. Le pourcentage a qua-

druplé dans l'industrie (de 4.7% en 1907 à 18.7% en 1970) et

dans les services (13.6% en 1907 et 55.4% en 1970).

En ce .qui concerne les aidants, leur nombre est négligeable

dans le secteur industrie, où on les trouve surtout dans les

petites entreprises et l'artisanat; dans les services, ils

sont passés de 7.5% en 1907 à 1.8% en 1970. Ce n'est qu'en agri-

culture qu'ils ont gardé longtemps leur•importance relative au

cours de la période sous revue; le pourcentage de 1970 semble

quelque peu sous-évalué.

Restent les patrons dont l'importance relative s'est sensi-

blement accrue dans l'agriculture (de 31.7% en 1907 à 44.8% en

1966 et à 60% en 1970) . Cette évolution signifie qu'en agri-

culture il y a de plus en plus d'entreprises de type familial,

dont la main-d'oeuvre est constituée du chef d'exploitation et

des membres de sa famille. Dans l'industrie et les services, le

nombre des patrons a sensiblement diminué en valeur relative,

ce qui est la conséquence de la disparition d'un grand nombre

d'entreprises artisanales et commerciales.

Page 153: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 146 -

Voici quelques chiffres illustrant le processus de concen-

tration qui est à la base de certaines des évolutions décrites

ci-dessus. Entre 1907 et 1972 le nombre des exploitations agri-

coles de 2 hectares et plus est passé de 15.142 à 5.932. Le

nombre des entreprises artisanales, de 5.372 en 1962, n'était

plus que de 4.821 en 1972. Le nombre des entreprises de com-

merce de gros a évolué de 794 en 1960 à 672 en 1970. Dans le

commerce de détail dans son ensemble u n e telle contraction n'est

pas encore apparue jusqu'à présent.

Page 154: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 147 -

Tableau 69. Catégories socio-professionnelles par secteur en

Agriculture

1907

1935

1947

1960

1966

1970

Ouvriers

19.9

14.3

13.8

8.6

7.2

9 .5

Employés

0 .4

0.5

0.3

0.7

0.7

0.5

Aidants

48.0

54.4

55.2

47.8

47.3

29.7

Patrons

31.7

30.8

30.7

42.9

44.8

60.3

Populationactive

100.0

100.0

100 .0

100.0

100.0

100.0

En chiffresabsolus

53.184

40.766

35.050

19.325

14.554

9.641

Industrie

1907

1935

1947

1960

1966

1970

Ouvriers

74.1

72.2

76.3

77.8

75.8

75.9

Employés

4.7

8.2

8.9

11.9

15.3

18.7

Aidants

0.5

1.5

1.4

1.4

1.8

0.4

Patrons

20.7

18.1

13.4

8.9

7.1

5.0

Populationactive

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

En chiffresabsolus

47.262

51.739

53.253

56.646

58.713

56.266

Services

1907

1935

1947

1960

19.66

1970

Ouvriers

47 .7

37.4

38.1

26.2

25.6

28.1

Employéset

Fonct.

13.6

33.0

36.9

50 .9

53.7

55.4

Aidants

7.5

10.0

7.6

5.6

4.2

1.8

Patrons

31.2

19.6

17 .4

17.3

16.5

14.7

Populationactive

100 .0

100 .0

100.0

100 .0

100 .0

100 .0

En chiffresabsolus

22.670

42.342

46.836

52.504

57.420

63.348 ( 1 )

(1) Y compris 1020 personnes "sans travail"

Page 155: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 148 -

Répartition des ouvriers par branche

Le tableau 70 fournit des indications sur le nombre des ou-

vriers dans 9 grandes branches ainsi que sur l'importance re-

lative de ces effectifs. Le caractère agrégé des renseigne-

ments fournis par les anciens recensements ne permet malheureu-

sement pas une analyse très poussée. Le caractère indéterminé

de la branche "9. Autres services et activités mal désignées"

est également gênant. Cependant quelques grandes évolutions se

dessinent.

On remarquera d'abord que le plus gros employeur est toujours

la sidérurgie qui occupe près d'un tiers des effectifs ouvriers,

c.à.d. 50% de plus que les autres industries manufacturières

réunies et deux fois plus que la construction. Les autres bran-

ches, à l'exception du commerce, ne sont que de petits employeurs.

Quant au développement des effectifs ouvriers, les tendances les

plus remarquables qui se dégagent de nos chiffres concernent l'a-

griculture, les mines et carrières, la construction et le com-

merce. Les ouvriers agricoles qui étaient 10.565 au début du

siècle, sont tombés au-dessous du millier aujourd'hui; leur im-

portance relative était de 18.7% en 1907 ! Dans les industries

extractives également le nombre des ouvriers a fortement décru,

par suite de la mécanisation très poussée des exploitations et

de la fermeture des galeries souterraines; nous n'avons pas de

chiffres pour les recensements d'avant guerre, mais entre 1947

et 1975 l'effectif s'est réduit de plus des deux tiers. Par contre,

dans la construction et plus encore dans le commerce, les effec-

tifs croissent; pour cette dernière branche il y a presqu'un

triplement depuis 1947.

Récemment à l'intérieur de l'industrie manufacturière, la po-

litique de diversification industrielle se manifeste surtout dans

l'industrie chimique dont les effectifs ouvriers ont quadruplé

* v. G. ALS : L'évolution de la population ouvrière et de son niveaude vie au 20e siècle (Cinquantenaire de la Chambre duTravail. Octobre 1973)

R. K.IRSCH : La révolution tertiaire et la montée des cols blancsau Luxembourg. (Cinquantenaire de la Chambre desEmployés Privés. Juin 1974).

Page 156: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 149 -

entre 1960 et 1970, et dans l'industrie alimentaire. Dans l'in-

dustrie sidérurgique le nombre des ouvriers a augmenté jusqu'en

1965; il diminue lentement depuis cette date (d'un peu moins

d'un pourcent par an) par suite du progrès technique; dans d'au-

tres branches (.textile et cuir, meuble, bois) la diminution des

effectifs est due à des difficultés structurelles.

Si nous examinons maintenant l'importance relative des ou-

vriers dans la population active de chaque branche, nous consta-

tons que les ouvriers prédominent dans l'industrie et tout parti-

culièrement dans l'industrie extractive, dans la sidérurgie et la

construction; dans la branche "électricité, gaz et eau" ils ne

représentent qu'environ la moitié de la population active. Dans

les services, par contre, les employés sont en majorité. Dans

l'agriculture, les ouvriers ne représentent plus qu'un pourcen-

tage infime de la main-d'oeuvre totale. Le pourcentage des ou-

vriers dans la population active de la branche a diminué depuis

le début du siècle dans l'agriculture, qui a des difficultés de

recrutement en raison du caractère saisonnier des travaux, dans

les industries extractives et dans la branche "électricité, gaz,

eau" en raison de la croissance des effectifs d'employés.

Dans la construction et dans le commerce le pourcentage des

ouvriers a augmenté par suite du mouvement de concentration.

Page 157: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 150 -

Tableau 7 0 . Répartition des ouvriers par branche

a) nombre des ouvriersb) Ouvriers de la branche en %

du nombre total des ouvriers

c) Ouvriers en % de la populationactive de la branche

d) Ouvriers étrangers en % desouvriers de la branche

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S fi. g

28.6

•26.0

6O3SO4OC?

f-7-5

I0.5

Page 158: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 151 -

5. Population active par profession

La profession est le genre de travail effectué par une per-

sonne active, quels que soient la branche d'activité économique

dont elle fait partie (p. ex. agriculture, industrie chimique,

banque) et son statut socio-professionnel (ouvrier, employé) ..)

Le recensement des professions effectué pour la première fois

en 1960 et de nouveau en 1970 est délicat; il est difficile

d'obtenir des indications suffisamment précises pour permettre

un classement rigoureux. D'autre part, la classification inter-

nationale type des professions a subi entre 1960 et 1970 de pro-

fonds changements.

Voici cependant quelques résultats significatifs. On notera

la régression de la profession commerciale et de certaines spé-

cialisations ouvrières alors que les professions administratives

et pédagogiques et certaines professions techniques progressent

fortement.

Page 159: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 152 -

POPULATION ACTIVE PAR GRAND GROUPE DE PROFESSIONRecensement de la population 1 9 7 0

selon Is sexe selon la nationalité

D S E X E MASCULIN SEXE F E M I N I N D D E T R A N G E R S L U X E M B O U R G E O I S D

Personnel des professions scienti-

I I I I i l I I I I I I I S s t e C h n i q U e S ' l i b é r a l B S et aS' Fi i r r i i i i i i i i

aT T

I I I 1 1 1 M I I II

i i i i i i I I I I I

Directeurs et cadres administra -its supérieurs

Personnel administratif et travail-leurs assimilés

O

J Personnel commerc. et vendeurs

Ml 1L

Travailleurs spécialisés dans lesservices

Agriculteurs, éleveurs, forestiers,pécheurs et chasseurs

Ouvriers et manoeuvres non agri-coles et conducteurs d'engins detransport

Membres des forces armées

II I I

TTT I I I I I I

Í I I 1 I I I 1 >

I M M -1 i I- I- I' I

1

Personnes ne pouvant être classéesselon la profession

I 110 9 8 7 6 5 4 3 2 1 „ 1 2 3 4 5(en milliers de personnes) | | - 1000 personnes

I I I I I I I I I I I I I I I I5 4 3 2 1 Q 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

(en milliers de personnes)

Page 160: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 153 -

T a b l e a u 7 1 . E v o l u t i o n des eff e c t i f s dans q u e l q u e s p r o f e s s i o n s

entre 1960 et 1970

ProfessionsEffectifs

1960

Indice

1970

Effectifs Indice

Population active(exe.1'agriculture)

Commerçants degros et de détail . .

Mineurs, carriers,foreurs de puits .

Conducteurs defours en métallur-gie

Lamineurs

Ajusteurs,outil-leurs, plombiers,soudeurs, tôliers& assimilés

Ouvriers de l'ali-mentation et destabacs

Ouvriers de la pro-duction et du trai-tement des métaux

Compositeurs typo-graphes & travail-leurs assimilés . .

Dessinateurs, tech-niciens & assimilés

Electr. & assimilés

Travail.spécialisésdans les services••

Personnel administret assimilé

Personnel enseign.JuristesIngénieursMédec. & chirurg.Dentistes

109.150

5.735

1.345

3.040

3.156

9 .937

2.710

405

584

100.0 119.614

Commerçants

100.0

Ouvriers

100 .0

100 .0

100.0

100.0

100.0

100.0

3.661

572

2.016

2.374

6.584

2.473

674

109.6

63.83

42.6

66.3

75.2

66.2

91.2

166.4

100.0 775 132.7

Employés et indépendants

1.079

2.515

11.799

15.050

2.484240731302114

100.0

100.0

100.0

100.0

1.795

3.217

14.660

22.676

166.4

127.9

124.24

150.7

Diplômés universitaires

100.0100.0100 .0100.0100 .0

3.747354

1.165366107

150.8147.5159.4121.293.8

Page 161: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 154 -

6. Evolution récente et situation actuelle de l'emploi intérieur

A la différence de la population active nationale, dont il a

été question ci-dessus, l'emploi intérieur inclut les frontaliers

étrangers, c'est-à-dire les personnes travaillant dans le pays

mais résidant à l'étranger; il exclut par contre les frontaliers

luxembourgeois qui résident au Grand-Duché, mais travaillent à

l'étranger. Rappelons que les données ont été corrigées par con-

version des travailleurs à temps partiel en équivalents à plein

temps (2 half time = 1 full time).

6.1 Tableau 72. Emploi par secteur et par catégorie -

taux d'activi të

Unité Millier depersonnes

(1) Emploi totalintérieur - -

AgricultureIndustrie ••Services ...

(2) Populationtotale

(3) Taux d'acti-vité inté-rieur

(1) : (2)xl00 .

(4) Taux d'acti-vité natio-nale

Parts des 3

Agriculture . . .Industrie ....Services

Emploi intér.

1960

133.2

21.960 .351.0

314.9

42.3

40.8

grands

1960

16.444.039.6

LOO.O

1965

134.5

16 .463.454.7

333.0

40.4

39.0(1966)

1970

136 .5

11.764.060.8

339.8

40.2

38.0

1971

140.1

11.266.662.3

345.0

40.6

1972

143.8

10.669.164.1

348.2

41.3

secteurs en % de l'emploi

1965

12.247 .140.7

100 .0

1970

8.646.944.5

100.0

1971

8.047.544.5

100.0

1972

7.448.044.6

100.0

1973

146.8

10 .271.465.2

352.7

41.6

1974

150.5

9.774 .066.8

357.4

42.1

intérieur

1973

7.048.644 .4

100.0

1974

6.449.244.4

100.0

Page 162: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 155 -

Rappelons que les données de l'emploi intérieur qui consti-

tuent des moyennes des douze mois de l'année, ne sont pas en-

tiërement comparables de ce fait à celles de la population to-

tale, laquelle est calculée au 31 décembre. Généralement la

population subit un fléchissement vers la fin de l'année, par

suite du départ de la main-d'oeuvre étrangère (v. Annexe au

chapitre II).

Sous réserve de cette observation on constate que le taux

d'activité intérieure, après un fléchissement entre 1960 et

1970, s'est redressé par la suite. Donc l'emploi s'est accru

proportionnellement plus vite que la population totale qui est

passée de 314.900 personnes en 1960 à 353.000 en 1973 sous l'ef-

fet du mouvement naturel et migratoire (+ 38.100).

La population active intérieure est passée de 133.200 per-

sonnes en 1960 à 146.800 en 1973, soit une augmentation de

13.600 personnes ou de 10.2%. (en faisant abstraction des chiffres

provisoires de 1974)

La majeure partie de cet accroissement considérable a été réa-

lisée rien qu'au cours des trois dernières années - 1970 à 1973 -

et est liée à l'installation de nombreuses industries nouvelles;

elle se reflète aussi dans l'intensification du mouvement d'immi-

gration.

Abstraction faite de l'agriculture, secteur dans lequel la

population active est en régression constante (- 900 personnes

en moyenne par an) , l'emploi a augmenté sensiblement dans les

autres secteurs. C'est ainsi que dans l'industrie l'emploi in-

térieur a progressé de 11.100 personnes, soit en moyenne près

de 900 personnes par an entre 1960 et 1973. La population occu-

pée dans les services a continué son mouvement ascendant, en pas-

sant de 51.000 personnes en 1960 à 65.200 personnes en 1973

(+ 1.100 personnes en moyenne par an).

La croissance de l'emploi intérieur a été rendue possible par

l'afflux de main-d'oeuvre étrangère, comprenant à la fois les

Page 163: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 156 -

immigrants (saisonniers ou définitifs) et les travailleurs fron-

taliers (v. ci-après).

Cette évolution de l'emploi intérieur, total et sectoriel n'a

pas manqué d'affecter l'évolution de la structure de la popu-

lation active quant à la répartition par catégorie socio-profes-

sionnelle.

Tableau 73. Population active intérieure par catégorie

socio-professionnel!e (Estimations)

Chiffresabsolus

Salariés . . •

Employeurs &indépendants

Aides fami-liaux

Emploi to-tal inté-rieur

Salariés ....

Employeurs &Indépendants

Aides fami-liaux

Emploi totalintérieur

1960

94 .2

22 .4

16.6

133.2

70.7

16.8

12.5

100 .0

1965 1970

en milliers

102.2 110.0

20.5 19.1

12.0 7.4

134.5

75.8

15.3

8.9

100.0

136.5

en % du

80.6

14.0

5.4

100.0

1971 1972

de personnes

114.4 118.9

18.7 18.4

7.0 6.5

140 .1

total

81.7

13.3

5.0

100.0

143.8

82.7

12.8

4.5

100.0

1973

122.5

18.1

6.2

146.8

83.5

12.3

4.2

100.0

1974

126.8

17.8

5.9

150.5

84.3

11.8

3.9

100.0

L'effectif des salariés, qui comprend les employés et fonc-

tionnaires et les ouvriers, marque une progression de 30% entre

1906 et 1973. Sa part dans le total de la population active in-

térieure passe de 70.7% à 83.5%.

Page 164: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 157 -

Les effectifs des employeurs et indépendants et des aides fa-

miliaux, confirmant les tendances séculaires relevées, ont con-

tinué à régresser de 1960 à 1973, les premiers en passant de

22.400 à 18.100 unités (soit 16.8% et 12.3% du total), les se-

conds en passant de 16.600 à 6.200 unités (soit 12.5 et 4.2% du

total) .

6.2 Travailleurs étrangers et frontaliers

L'augmentation rapide de l'emploi salarié a été due surtout

ä l'évolution du nombre des travailleurs étrangers, qui sont

passés de 20.900 en 1961 à 43.000 personnes en 1973.

Comme il ressort du tableau 74, les Italiens qui représen-

taient encore en 197 3 le plus fort contingent de travailleurs

étrangers ont été dépassés en 1974 par les Portugais (25.1%) .

Leur effectif a marqué une diminution sensible en valeur rela-

tive depuis 1961 (23% du total en 1974 contre 50.2% en 1961) .

Quant aux autres nationalités, on peut constater une pro-

gression absolue des effectifs ouvriers venant de Belgique et

de France. Cette tendance est certainement en relation avec

un certain sous-emploi dans le Luxembourg belge et en Lorraine.

Par contre, la main-d'oeuvre allemande est marquée par une ten-

dance régressive sous l'effet des réévaluations successives du

D.M. au cours des dernières années. Il reste à relever l'ac-

croissement exceptionnellement vigoureux des travailleurs por-

tugais, qui sont passés de 400 en 1964 à 11.800 unités en 1974

(soit de 1.6% à 26% en importance relative).

Page 165: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 158 -

T a b l e a u 7 4 . T r a v a i l l e u r s é t r a n g e r s , y c o m p r i s f r o n t a l i e r s

Source : Office National du Travail ecInspection des institutions sociales Unité : Millier

/moyennes

4364•4962<?36'3'Z364--4465

*4té4967•4968

J9634370

-4Í74

Toéal

2C-322. £22 S252

2.Z-4

234

27.328 6SO.-/

3 3 /

395Ï03

4-3.04-5'i

/l//e/TJagrre

3.7

39

-3.5•3.7

•Z8

'i.e•3.31.3

4o•3.3

3.3

-38-3.7

ig

Si/.

2.3

5 . /

1-f-

'i.eÍ2

éé

4.8S.-/

6.2

é.76.3

72

ñzys

France

444.64-82.7

3-2

¿r-.o

£4t-1

£65.0

55

62.

6794

c/W,^

túct/i'i

/O- 5

44-3

40.6441^

42.3

-/2 4-44:9•443

44-/-/-/•O

-/'/O

-ress/Og

yo. 4-

——0.4-0.9

03Û.9

•4.4

J.S

'37

ó-36-5

s0.4-/4 S

44-4.5

S.2

07

ae• / - /

4.2

•S7

4 74.7

•/3

2.4

2.7

3.5

4.82-4

2.12.2

2.3

2.Í-

2.7

2.3

•3 S

3J

3y/

Page 166: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 159 -

Le contingent des travailleurs frontaliers n'a cessé de croî-

tre au cours des dernières années grâce à l'apport des fronta-

liers de Belgique et de France. Il s'agit d'une main-d'oeuvre

dont la qualification est relativement élevée et bien adaptée

professionnellement et socialement et qui fait corps avec les

travailleurs autochtones. On trouve la majorité des frontaliers

dans l'industrie lourde, les industries nouvelles et les ser-

vices financiers. Les frontaliers qui sont tous des salariés

ne sont ventilés que selon leur pays d'origine et selon le sexe.

Tableau 75. Travailleurs frontaliers résidant à l'étranger

par pays de provenance (1)

Source : Office national du travail et Inspection desinstitutions sociales (chiffres de 1974 corrigés)

Unité : millier de personnes

Années(Moyennesannuelles)

19611962196319641965196619671968196919701971197219731974

Total

4 .04.34.75.25.76.66 .56.67.07.78.28.69.6

10 .6

H.

3.84.14.44.75.15.65.55.75.96.57.07.58.39.1

F.

0.20.20.30 .50.61.01.00.91.11.21.21.11.31.5

Résidence

Belgique

_

--

2.72.93.23 .23.33.54.04.14.24.65.1

des frontaliers

France

_

--0.71.31.91.91.81.92.22.63.03.74.2

Allemagne

_

--1.81.51.51.41.51.61.51.51.41.31.3

(1) y compris les travailleurs frontaliers luxembourgeoisH = hommesF = femmes

On connaît moins bien l'effectif - d'ailleurs important - des

frontaliers luxembourgeois à l'étranger; leur nombre est estimé

à 500.

Page 167: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 160 -

6.3. Evolution de l'emploi dans quelques branches importantes

Sidérurgie et minières

Abstraction faite d'une reprise des effectifs après la deu-

xième guerre, l'emploi dans les mines est en décroissance sé-

culaire du fait de la mécanisation du travail, de l'abandon des

exploitations sous terre et du recours au minerai étranger.

L'emploi ne représente plus aujourd'hui que 30% de son niveau

d'il y a soixante ans.

Dans la sidérurgie par contre, l'augmentation de la produc-

tion s'est accompagnée d'un développement des effectifs jusqu'au

début des années 60. Les mesures de rationalisation prises

depuis cette époque ont permis de poursuivre la croissance

quantitative et qualitative de la production tout en comprimant

légèrement les effectifs (d'environ 1% par an) . A cette fin

il n'a pas été procédé à des licenciements, mais l'on s'est

borné à ne pas pourvoir au remplacement d'environ 20 0 ouvriers

partis à la retraite chaque année. Récemment toutefois la con-

joncture exceptionnelle (augmentation de 9% de la production

en 1973) a rendu nécessaire un nouveau renforcement des effec-

tifs. Signalons aussi que malgré les hauts salaires qui font

de la sidérurgie une industrie de prédilection pour les ouvriers

luxembourgeois, la part des étrangers a doublé entre 1960 et

1973; le nombre des ouvriers étrangers est passé de 3.668 en

1960 à 6.761 en 1973.

Page 168: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 161 -

T a b l e a u 7 6 . O u v r i e r s - S i d é r u r g i e e t m i n i è r e s

Source : Inspection du travail et des mines

4*n*

-ms'fd'52436043654370439/497Z

4973437Ï

Ou. m ers

f/7£l¿tsrr{~€

Sf'uf'rftf =

45 3 ¿4•/alié^5984486562ZO41¿ZÏ86247Í02S4-Z5

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5382O4SS7

•S6 5-*SZ•SS.?

25.-}

2<S.Z27.i>-

3O.-Í

33.0

Industries nouvelles

Nous désignons par "industries nouvelles" les entreprises

établies dans le pays grâce à la politique gouvernementale de

reconversion et de diversification industrielles. Si l'on fait

abstraction de l'installation de l'usine de Goodyear en 1951

on peut faire remonter cette politique à 1960.

Tableau 77. Evolution de l'emploi dans les industries nouvellesTotal (employés et ouvriers)

1963

2191

1964

3030

1965

3745

1966

4890

1967

5254

1968

5913

1969

6614

1970

7413

1971

8405

1972

9964

1973

10485

1974

11281

L'emploi total dans ces industries a dépassé 11.000 unités en

1974,soit 16% de l'emploi industriel total,ce qui montre les

Page 169: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 162 -

résultats considérables de cette politique. Notons que la pro-

gression de l'emploi a été rapide surtout au début des années

60 et de nouveau entre 1969 et 1974, alors que le mouvement s'est

ralenti entre 1966 et 1969.

Ce processus n'est évidemment pas allé sans certaines ten-

sions sur le marché de l'emploi, tensions qui ont été ressenties

notamment par les entreprises artisanales.

Les industries nouvelles implantées au Luxembourg sont pour

la plupart des industries de pointe, comportant un investisse-

ment par tête élevé et demandant une main-d'oeuvre qualifiée.

C'est pourquoi le personnel de ces entreprises se compose es-

sentiellement de Luxembourgeois et de frontaliers et dans une

moindre mesure d'ouvriers immigrés.

Banques

On autre secteur-clef de l'économie est constitué par les

banques. Depuis 1960, l'emploi y a pratiquement quadruplé en

passant de 1.321 en I960 à 5.448 unités en 1974. Ceci est la

conséquence de l'expansion que Luxembourg a connu comme place

financière internationale.

Page 170: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 163 -

T a b l e a u 7 8 . E m p l o i d a n s l e s é t a b l i s s e m e n t s de c r é d i t

Source : Association

Année

•/96O

S96S4070

•44744072•4$ 7349 7£

¿rmptoï

Tôta/Ml

¿3242O76-37Féf-2</4-

¿69S

5424SW8

//om/nes

(21

93343O222£P242g267-/2897304-3

des banques et

femmes

(3)

3S8794-

JSSé4786Zeoi-

ZZ44-Z333

M-/31;/4iZâ.£%

37.3 %¿0.4-7°4-2.4-%f-Z3%t-3.8%44:0%

banquiers

boctraeoi'S(5i'

473é26ÏO34363b7O770g3S7S

(6)

2Z0

8Oé4O4g

</2o5St-4345aâ

% /ne. éoia¿171* (611M

fî-5%?S.S%Z42f,25-8%27¿%2S-8%

On remarque aue l'emploi féminin s'est fortement développé

dans les banques. D'autre part, l'importance relative des

étrangers a doublé rien qu'entre 1965 et 1973; il s'agit en

grande partie de frontaliers.

Institutions européennes

Voici enfin l'évolution récente des effectifs des institu-

tions européennes et internationales installées à Luxembourg :

Parlement européen, services de la Commission européenne, Cour

de Justice européenne et Banque européenne d'investissement,

Ecole européenne, ainsi que la NAMSA et Eurocontrol (chiffres

arrondis)

1970 1971

2.660 2.900

1972 1973 1974

3.040 3.880 4.220

On notera la forte croissance des effectifs au moment de

l'élargissement de la Communauté en 1973 (adhésion de la Grande-

Bretagne, de l'Irlande et du Danemark). La Commission et le

Parlement ont les effectifs les plus importants : environ les

deux tiers de l'ensemble

Page 171: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 164 -

7. Situation actuelle et perspectives

Résumons les aspects majeurs de la situation en matière

d'emploi.

a) Si l'emploi intérieur a augmenté, ce n'est que grâce à

l'apport massif de main-d'oeuvre étrangère. Les entreprises

qui dépendent en permanence et pour la très large majorité de

leur personnel des travailleurs étrangers, sont celles de la

construction, de l'artisanat, d'une partie de la petite indus-

trie, du tourisme et des services domestiques.

b) De profondes modifications structurelles se sont opérées

dans la population active. Grâce à leur scolarité plus

poussée, les Luxembourgeois se sont portés vers les emplois

de bureau alors que les tâches manuelles ont été assurées dans

une mesure croissante par des immigrés (v. tableau 17, Cha-

pitre II) .

c) Le Luxembourg n'a pas connu de chômage de 1945 à 1974.

Ce n'est que pendant la crise de 1975 que ce problème a com-

mencé par se poser. Au-delà de ce phénomène conjoncturel ne

manqueront pas de se poser à l'avenir des problèmes de chôma-

ge structurel notamment parmi les universitaires et parmi les

personnes à faible scolarité. Toutefois, à ces niveaux coexis-

tent des situations de chômage et de pénurie du fait d'erreurs

d'orientation professionnelle. L'emploi des femmes qui se dé-

veloppe, ne manquera pas d'accentuer ces problèmes.

d) Le mouvement migratoire, particulièrement important au

Luxembourg, se poursuivra à l'avenir, mais de façon ralentie.

Page 172: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 165 -

CHAPITRE VI - PROJECTIONS DE POPULATION

1. Pourquoi des projections ?

2. Difficultés de la projection

3. Hypothèses de base

4. Résultats

Page 173: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 166 -

1. Pourquoi des projections ?

Toute politique présuppose une vue de l'avenir. Or, la

population est une variable essentielle à prendre en considé-

ration dans- tout programme politique qu'il s'agisse de l'éco-

nomie (main-d'oeuvre), de la construction de logements, de

l'éducation (effectifs scolaires), de la santé (équipements

hospitaliers), de l'urbanisme (croissance des agglomérations)

ou plus généralement de l'aménagement du territoire (réparti-

tion géographique de la population). Le problême est donc

posé depuis longtemps.(.tant à court terme lors de l'élaboration

des budgets économiques, que lors de l'élaboration de program-

mes à moyen et à plus long terme. La rareté et la fragilité

des informations disponibles en matière de projections démogra-

phiques tiennent toutefois à la difficulté de l'entreprise.

Au STATEC, les premiers essais datent de 1974-1975.

2. Difficultés de la projection

Pour effectuer une projection démographique, il faut con-

naître la structure de la population à un moment donné (p. ex.

par un recensement) et faire des hypothèses sur l'évolution

de trois variables essentielles : la fécondité, la mortalité

et les migrations; au Luxembourg il convient en outre de dis-

tinguer entre la population de nationalité luxembourgeoise et

la population étrangère - cette dernière est importante (23%

de l'ensemble), a une structure plus jeune et un comportement

différent en matière de fécondité. Au chapitre II nous avons

examiné l'évolution des trois variables : baisse à long terme

de la fécondité et de la mortalité, fluctuations de l'immigra-

tion. De ces trois variables deux sont particulièrement in-

certaines quant à leur évolution future : la fécondité qui

pourrait avoir atteint un seuil inférieur, et l'immigration.

La fécondité dépend essentiellement des jugements de valeur

Ministère de l'Economie Nationale. Débats parlementairessur le projet de budget 1975. Annexe X Projection démogra-phique 1974-2000

Page 174: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

_ 167 -

des couples, - le choix de l'enfant impliquant la renonciation

à certains éléments de confort - mais aussi de la politique

plus ou moins favorable aux familles nombreuses menée par les

pouvoirs publics. L'immigration dépend d'un ensemble de fac-

teurs tels que l'existence de réservoirs de main-d'oeuvre à

l'étranger, la croissance économique et le niveau des salaires,

l'attitude de la population et les possibilités d 'intégra-

tion des étrangers, enfin l'attitude des pouvoirs publics.

Il est certes hasardeux de faire des pronostics sur l'ensemble

de ces facteurs et cela d'autant plus que malgré la crise

très inquiétante de la natalité il y a eu jusqu'à présent peu

de réflexions sur l'avenir au Luxembourg ,et qu'en matière démo-

graphique le pays vit au jour le jour, sans politique bien

définie. Pour ces raisons, il a semblé prudent d'établir plu-

sieurs variantes en ayant soin d'indiquer les considérations

qui sont à la base des hypothèses, et dans l'espoir qu'une dis-

cussion critique permette de mieux cerner le problème.

3. Hypothèses de base

Les projections sont établies sur une période de 25 ans et

ont pour horizon l'an 2000. Elles prennent en considération la

structure par âge et sexe de la population et la distinction entre

Luxembourgeois et étrangers, sans analyser la structure par qua-

lification professionnelle ou selon la répartition géographique.

Les statistiques des naissances et des décès ne sont établies

séparément pour les luxembourgeois et les étrangers que depuis

1967; c'est pourquoi l'on a pris la période 1967-73 comme

base pour certains calculs.

Mortalité

Dans ce domaine on n'a retenu qu'une seule hypothèse, à

savoir la constance des quotients de mortalité par classe d'âge

enregistrés en moyenne pendant la période 1967-73. En effet,

des spécialistes estiment qu'il n'y aura pas de changement

Page 175: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 168 -

notable en matière de mortalité jusqu'à la fin du siècle, les

progrès de la lutte contre les maladies étant compensés par un

certain affaiblissement biologique de l'être humain.

Fécondité

Contrairement à la mortalité, la fécondité constitue une

variable particulièrement incertaine. Les hypothèses y rela-

tives affectent profondément la composition des jeunes généra-

tions et par conséquent la structure de la population. L'ana-

lyse de l'évolution passée de la fécondité ne fournit pas d'élé-

ments valables pour supputer l'avenir. En effet, la fécondité

peut être sujette à des variations sensibles à court terme.

C'est ainsi que la baisse de la fécondité a touché, à partir de

1965, de manière brutale la plupart des pays d'Europe occiden-

tale. Le même phénomène s'était déjà déclaré avec sept ans

d'avance aux Etats-Unis et au Canada, mais à partir d'un niveau

plus élevé. Les femmes de tous âges ont été touchées simulta-

nément par l'inflexion de la fécondité; ce qui démontre qu'il

s'agit d'un phénomène d'époque et non de génération.

De 1967 à 1973, période pour laquelle on dispose de données,

on constate une baisse foudroyante de la fécondité. C'est ainsi

que pour les femmes luxembourgeoises âgées de 20 à 24 ans et

de 25 à 29 ans le quotient de fécondité est passé de respecti-

vement 141.30 o/oo et 143.99 o/oo en 1967 à 79,96 o/oo (- 43.4%)

et 93.19 o/oo (- 35.3%) en 1973.

Pour les femmes étrangères dont la fécondité est plus élevée,

la chute a été moins importante. Pour les femmes âgées de 20-24

ans p. ex. le taux de fécondité a régressé de 201.22 o/oo en

1967 à 167.07 o/oo en 1973 (- 17.0%).

Dès lors des calculs ont été effectués dans plusieurs hypo-

thèses :

Page 176: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 169 -

1) maintien du bas taux de fécondité

Dans une première approche on a supposé qu'après la forte

baisse enregistrée depuis 1965, la fécondité se stabiliserait

au niveau très bas atteint en 1974.

2) Relèvement progressif de la fécondité

La fécondité de 1974 équivalant à long terme à un suicide

de la collectivité luxembourgoise, on a supposé dans un 2e

temps que le peuple et les pouvoirs publics prendraient pro-

gressivement conscience de la situation et qu'il en résulte-

rait une politique démographique d'une part, et d'autre part

une modification de l'échelle des valeurs individuelles.

L'i.yr-otî.ëse envisagée consiste dans l'augmentation linéaire

du taux de fécondité des femmes luxembourgeoises jusqu'en l'an

2000 où il atteindra le taux de 1967. Convergence au même

niveau du taux de fécondité des femmes étrangères par diminution

régulière jusqu'en l'an 2000.

A noter que le taux de natalité de l'année terminale de la

projection est modeste, à savoir 14.8 (taux de 1967) et ne

correspond donc guère à un "objectif" ambitieux.

Solde migratoire

Les chiffres ont trait aux migrations nettes, c'est-à-dire

au solde des immigrations moins les émigrations. On a vu que

la structure de la population luxembourgeoise rend le recours

à l'immigration indispensable. Le solde migratoire a fortement

fluctué au cours de la période récente :

Solde migratoire

1961-65 env. 2.300 personnes par an

1966-70 env. 700 personnes par an

1971-74 env. 4.500 personnes par an

Page 177: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 170 -

On a opté en premier lieu pour un chiffre moyen d'immigrants

(nets) de 1.500 personnes par an qui n'est que légèrement infé-

rieur à la moyenne de longue période réalisée depuis la guerre.

En effet, il ne saurait être question de retenir les chiffres

très élevés des dernières années qui correspondent à une pério-

de exceptionnelle de croissance économique et qui créent d'ail-

leurs des problêmes très sérieux de logement et d'intégration.

A titre de variante on a retenu une immigration très faible

de 200 personnes par an.

Naturalisations et options

On a retenu une hypothèse de 750 naturalisations et options

par an qui est supérieure à la moyenne des années 1967-1974.

(env. 500 par an). En effet, la loi du 26 juin 1975 sur la natio-

nalité luxembourgeoise allège sensiblement les conditions d'acqui-

sition de la nationalité luxembourgeoise. Les naturalisations et

options affectent le rapport entre la population de nationalité

luxembourgeoise et la population étrangère sans avoir d'influence

sur le chiffre de la population totale.

Il est vrai qu'il eût peut-être été préférable de faire abs-

traction du changement de nationalité étant donné qu'il n'a pas

d'effet immédiat sur le comportement en matière de fécondité.

4. Résultats

On se bornera ici à quelques résultats globaux sans indiquer

tout le cheminement des projections de 1975 à 2000 ni les struc-

tures par âge de la population.

Page 178: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 171 -

Tableau 79.- a) Fécondité constante au niveau de 1974

1960

1970

1980

1990

2000

1980

1990

2000

Luxembourgeois

273.373

277.337

268.769

262.040

252.320

268.769

262.040

252.320

en %

86.8

81.6

75.6

74.9

74 .5

en %

73.8

69.8

65.8

Etrangers

Hypothèse

45.516

62 .504

86.793

87.737

86.445

Hypothèse

95.508

113.538

130.836

: 200 ]

en %

13.2

18.4

24 .4

25.1

25.5

: 1.50

en %

26.2

30.2

34.2

Population totale

Liranigrants

314.889

339 .841

355.562

349 .777

338.765

par an

en %

100 .0

100.0

100 .0

100.0

100.0

3 immigrants par an

364.277

375.578

383.156

en %

100 .0

100.0

100.0

Dans les deux hypothèses la population luxembourgeoise évolue

de la même façon : elle baisse de 7.7% entre 1974 et 2000 (de

9.0% entre 1970 et 2000). La population étrangère augmente

grâce à sa plus forte natalité et ä l'immigration : avec un fai-

ble chiffre d'immigration, le groupe étranger passe à 25.5% à la

fin du siècle, avec une immigration moyenne (1500 par an) l'im-

portance relative atteint 34.2%. Quant à la population totale

elle diminue dans la première hypothèse; dans la seconde elle

continue à augmenter légèrement, se situant en l'an 2000 à 12.8%

au-dessus 'du niveau de 1970. Nous rappelons toutefois ce qui a

été dit ci-dessus concernant les naturalisations et options qui

faussent quelque peu le tableau; sans l'augmentation supposée

des naturalisations et options, la population luxembourgeoise

tomberait à 239.333 en l'an 2000. Quant à la population totale,

elle diminuerait à partir du maximum atteint en 1974-75 si l'im-

migration reste limitée à 200 personnes en moyenne annuelle;

par contre, une immigration annuelle de 1500 personnes la ferait

encore augmenter de 8% entre 1975 et 2000.

Page 179: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 172 -

Tableau 8 0 . - b) Rel è v e m e n t régulier de la fécondité luxem-

b o u r g e o i s e pour a t t e i n d r e en 2000 le niveau

de 1974

C o n v e r g e n c e de la fécondité des étrangers au même

niveau en 2000

1980

1990

2000

1980

1990

2000

Luxembourgeo i s

270.043

270.715

272.876

270 .043

270.715

272.876

en %

75.7

75.6

76.3

73.9

70.6

67.9

Etrangers

Hypothèse

86.754

87.189

84.947

Hypothèse

95.450

112.981

129.189

: 200

en %

24 .3

24 .4

23.7

: 1 .5

26 .9

29 .4

32.1

Population

immigrants

356.797

357.904

357.823

00 personnes

365.493

383.696

402 .065

totale

par

en «

100

100

100

par

100

100

100

an

0

0

0

• an

.0

.0

.0

D'après ce jeu d'hypothèses la population de nationalité lu-

xembourgeoise se stabiliserait plus ou moins en chiffres absolus

elle passerait de 273.532 personnes en 1974 à 272.876 en l'an

2000.

En ce qui concerne la population étrangère, elle ne varierait

que très peu avec une immigration de 200 personnes par an. Par

contre avec 1500 immigrants par an, elle s'accroîtrait de 54.0%

de 1974 à 2000 pour atteindre 32.1% de la population totale.

La population totale progresserait de 12.5% au cours du der-

nier quart du siècle et dépasserait légèrement le cap des

400.000 personnes en l'an 2000.

Nous répétons ia mise en garde concernant l'incidence- des

naturalisations et options qui renforcent la population luxem-

bourgeoise.

Page 180: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 173 -

CHAPITRE VII. POPULATION ET POLITIQUE

1. Aménagement du territoire

2. Emploi et Chômage

3. Statut de la femme

4. Poids des charges sociales

5. Politique démographique :

Natalité et immigration

Page 181: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 174 -

De très nombreux problèmes de politique se posent en relation

avec la population : éducation, santé, logement, urbanisme,

transports, emploi, statut de la femme .... Nous nous bornons à

évoquer brièvement les plus importants.

1. Aménagement du territoire

On a vu comment la population tendait à se concentrer dans

le centre et le sud et à délaisser les autres régions du pays.

La politique d'aménagement du territoire vise, d'une part, à

combattre une concentration excessive et à assurer une réparti-

tion géographique plus équilibrée de la population, et, d'autre

part, à planifier les équipements routiers, administratifs, sco-

laires, hospitaliers, sportifs, etc.. en fonction de la répar-

tition de la population et d'un aménagement rationnel de l'es-

pace.

Le premier volet de cette action a fait l'objet de la poli-

tique de diversification industrielle dont les origines (1960)

sont d'ailleurs en relation avec les difficultés éprouvées par

les industries traditionnelles de Wiltz. Äu chapitre IV on a

vu les succès, mais aussi les limites de cette politique. Parmi

les quelque 11.000 emplois créés, 15% seulement concernent le

nord du pays, à savoir les cantons de Wiltz, Clervaux, Vianden

et Redange, et cela pour des raisons à la fois géographiques

(terrain plus accidenté) et sociologiques (attrait des villes).

D'autre part le Gouvernement s'efforce de faire établir un

"Programme directeur d'aménagement du territoire" basé sur des

projections de la population et du produit national jusqu'en

1990 et sur des hypothèses de répartition géographique de la

population et définissant les orientations quant au volume et â

la répartition spatiale des équipements collectifs. La tâche

est ardue pour de nombreuses raisons : difficultés de la pré-

vision, de la coordination administrative, du consensus politique.

Page 182: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 175 -

2. Emploi et chômage. Formation et orientation professionnelles

Immi grati on

A la différence de beaucoup d'autres pays, le Luxembourg n'a

pratiquement pas connu de chômage depuis la guerre jusqu'à la

crise de 197 5. Au contraire le pays a souffert d'un déficit

chronique de main-d'oeuvre à tel point que l'immigration est re-

lativement la plus importante d'Europe. Certaines branches

d'activité dépendent en permanence de l'apport de main-d'oeuvre

étrangère; construction, artisanat, services touristiques et

domestiques etc. Du fait de sa scolarisation de plus en plus

poussée, mais aussi en raison de préjugés à l'égard des travaux

manuels, la population luxembourgeoise tend a délaisser de

nombreux métiers. Le vide ainsi créé à la base n'a pu être com-

blé que par l'immigration.

Emploi des intellectuels

La politique de diversification de la structure industrielle

s'est traduite également par la création de nombreux postes

de cadres qui ont fourni des débouchés aux universitaires luxem-

bourgeois. Le problème du chômage des intellectuels ne s'est

posé que vers 1973/74 pour les professeurs de lettres, en raison

d'un engouement pour cette spécialisation alors qu'il existait

un manque de professeurs de mathématiques et de physique. Le

ralentissement de la croissance économique et, d'autre part,

l'augmentation rapide du nombre des diplômes risquent de faire

passer à l'avant-plan des préoccupations le. problème de l'emploi

des intellectuels.

Déséquilibres structurels

Au milieu des années 1970 les déséquilibres structurels cachés

longtemps par l'expansion économique, deviennent de plus en plus

apparents, surtout au niveau des personnes à formation scolaire

réduite. Il en résulte des problèmes de formation professionnelle,

de réorientation et de mentalité. S'il existe à la fois des

Page 183: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 176 -

pléthores et des pénuries de main-d'oeuvre selon la profession,

la faute en incombe en partie aux déficiences du système d'orien-

tation scolaire et professionnelle. On ne peut donc pas parler

d'un chômage des jeunes. Ce problème a fait l'objet d'une impor-

tante déclaration du Gouvernement à la Chambre des députés en

juillet 1975 : II faudra analyse? dans quelle mesure, et nous la

•pression de quels phénomènes, le système éducatif luxembourgeois

a été amené à passer à côté de certains besoins à long terme de

notre pays. Le programme du Gouvernement comprend les actions

suivantes :

- la réorganisation de l'Office National du Travail qui doit

permettre de réaliser une meilleure transparence du marché

de l'emploi;

- une campagne d'information rappelant au public que la majeure

partie de l'artisanat et du secteur tertiaire sont dépourvus

dans une large proportion de main-d'oeuvre indigène;

- l'organisation de cours d'initiation professionnelle, de per-

fectionnement professionnel ou de reconversion en vue de :

- assurer une formation accélérée à ceux qui doivent être

réorientés vers une autre spécialité;

- permettre la réinsertion des non-diplômés ou de ceux dont

la qualification est insuffisante dans un cycle d'études adapté

à leurs besoins;

- offrir des cours de perfectionnement à l'intention de ceux

des candidats diplômés dont la qualification doit être élar-

gie ou approfondie.

3. Statut de la femme

La situation luxembourgeoise est paradoxale en ce sens que

l'on y a constaté à la fois un faible taux d'activité des fem-

mes et un taux de natalité très bas. Néanmoins, la tension en-

tre le désir d'émancipation sociale et professionnelle des femmes

et leurs fonctions familiales et maternelles est pleinement res-

sentie aujourd'hui et elle constitue sans doute l'un des facteurs

Page 184: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 177 -

de la dénatalité luxembourgeoise. Le problême est délicat, parce

qu'il s'agit de concilier des aspirations et des intérêts de trois

ordres et apparemment contradictoires 1) il faut d'abord faciliter

l'accès des femmes à la vie professionnelle parce qu'elles le

désirent et parce que leur travail peut - sauf en cas de crise et

dans certaines professions - réduire les déficits de main-d'oeuvre;

2) d'autre part, on doit permettre à la femme de jouer son rôle

de mère de famille, qui correspond à la fois à un désir individuel

et à une nécessité sociale (natalité); 3) enfin il convient de ne

pas oublier l'intérêt de l'enfant que certains programmes de mo-

bilisation économique des femmes tendent à négliger.

Plusieurs mesures peuvent contribuer à la solution du pro-

blème : création de crèches, d'écoles maternelles, protection

de la maternité de la femme au travail et peut-être surtout orga-

nisation du travail à temps partiel. Tout ceci devrait se faire

dans le respect de la liberté et en ayant soin de ne pas exercer

de pression sur les femmes qui préfèrent se consacrer entièrement

à leurs enfants et remplissent ainsi une importante fonction so-

ciale. En effet, aucune institution collective ne saurait rem-

placer pour l'enfant la tendresse et la présence maternelles.

Comme d'autre part, les crèches, garderies etc constituent une

charge financière pour la communauté, la femme qui renonce à

une activité lucrative pour se consacrer à ses enfants devrait

bénéficier d'une allocation de la mère au foyer proportionnée au

nombre des enfants (et s'ajoutant aux allocations familiales).

4. Poids des charges sociales

L'allongement de la scolarité et le vieillissement de la po-

pulation se traduisent par des charges - écoles, pensions, frais

de maladie - à supporter par la partie active de la population.

L'allongement de la vie humaine risque de rendre ces charges de

plus en plus lourdes.

Au Luxembourg, la gravité de la situation a été jusqu'à

présent voilée partiellement par certains facteurs : la dénata-

Page 185: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 178 -

lité a réduit la charge que représentent les enfants; d'autre

part, l'immigration a longtemps été constituée presqu'exclusive-

ment de personnes actives. Ce n'est que plus récemment que des

familles entières s'installent dans le pays et touchent une par-

tie sensible des allocations familiales.

La masse des pensions s'est développée rapidement, mais a pu

être supportée par la communauté grâce à un taux d'activité sans

cette renforcé par l'immigration. L'arrêt de l'immigration ac-

centuerait rapidement le vieillissement et ferait peser une menace

sur le financement de la sécurité sociale. D'importants tra-

vaux de recherche restent à faire dans ce domaine en relation

avec les projections démographiques.

La généralisation des régimes de retraite a réduit le nombre

des personnes actives au-delà de 65 ans. En fait, de nombreuses

personnes prennent leur retraite avant 65 ans, grâce aux dis-

positions qui permettent de jouir d'une pension complète à partir

de 60 ans (dans certaines professions même à 55 ans) à condition

d'avoir travaillé pendant 35 ans.

En toute hypothèse un abaissement de l'âge de la retraite

nous semblerait une impossibilité financière et un non-sens

social et psychologique à une époque où la durée moyenne de la

vie humaine est d'ores et déjà de 70 ans et tend à augmenter.

Le tableau suivant permet de se rendre compte de l'accrois-

sement rapide de la masse des pensions dont la croissance dé-

passe sensiblement celle du produit national.

Page 186: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 179 -

T a b l e a u 8 1 . C h a r g e s des p e n s i o n s et PN B

Année

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

PNB(en millions)

24.689

25.340

25.796

27.496

31.596

33.117

34.665

35.412

38.729

44.515

51.046

53.868

Pensions(en raillions)

1.949.4

2.034.7

2.181.7

2.397.3

2.927.9

3.300.9

3.516.2

4.079.6

4.320.8

4.724.4

5.351.3

6.012.3

PensionsPNB

7.89

8.02

8.45

8.71

9.26

9.96

10 .14

11.52

11.15

10.61

10.48

11.16

Sources. - PNB : comptes nationaux (STATEC)

- Pensions : Annuaire statistique rétrospectif p. 364

5. Politique démographique

Reste enfin le problème essentiel : celui de l'avenir démo-

graphique du Luxembourg. On a vu que le taux de natalité des

résidents luxembourgeois, tout en suivant la vague de fond ob-

servée dans d'autres pays, la dépasse en profondeur et est tombée

à des niveaux exceptionnellement bas. Depuis une dizaine d'années

déjà la natalité ne compense plus la mortalité et la différence

est allée en s'accentuant. En 1974 le taux net de reproduction

était de l'ordre de 0.75 ce qui signifie qu'à ce rythme le groupe

des luxembourgeois diminuerait de 25% d'ici la fin du siècle;

dans cent ans il ne resterait plus qu'environ 100.000 personnes

sur 270.000 Luxembourgeois d'origine en 1974. L'attitude ac-

tuelle des Luxembourgeois à l'égard de la natalité équivaut donc

à un suicide collectif. En 1975 on ne dénote encore aucune

Page 187: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 180 -

réaction ni de la part des individus, ni de la part des pouvoirs

publics.

Quelles sont les causes de la situation actuelle, ses consé-

quences, les remèdes possibles ?

Le néo-malthusianisme actuel est le produit d'une civilisation

entièrement bâtie sur le progrès du bien-être matériel, dans la-

quelle l'enfant devient un obstacle à l'accroissement du confort

et à l'ascension sociale; à cela s'ajoute le désir d'émancipa-

tion sociale et professionnelle de la femme. Enfin, un dernier

facteur : depuis la guerre, l'immigration a permis de résoudre

ä bon compte les problèmes économiques résultant de la dénatalité

luxembourgeoise : déficits de main-d'oeuvre, charge des pensions;

elle a même contribué à relever le taux de natalité moyen du pays.

On en est arrivé à cette situation effrayante que toute politique

nataliste se traduirait d'abord par des avantages et des inci-

tations aux familles étrangères déjà prolifiques. D'où le décou-

ragement et la politique de facilité : laissons aller, il n'y a

rien à faire, il n'y a plus que la fuite en avant par l'immigra-

tion, afin de reculer les échéances. Or l'immigration s'accom-

pagne de coûts sociaux croissants - construction de logements,

allocations familiales et frais d'école - et risque de déboucher

sur des problèmes d'assimilation et sur des tensions entre les

deux communautés. Il est vrai que la brèche créée dans la pyramide

des âges par la dénatalité depuis 19 6 5 aura des répercussions à

long terme. Le pays continuera à avoir besoin d'immigrants, mais

nous estimons que c'est une politique dangereuse de s'en remettre

exclusivement à l'immigration et qu'il est urgent de lancer une

politique d'encouragement de la natalité. Une telle politique

n'a de chance de succès que si'elle comporte un ensemble de me-

sures d'ordre à la fois financier et moral.

Il s'agirait évidemment d'abord de prendre conscience de la

gravité de la situation par une étude approfondie de ses consé-

quences à long terme, puis d'informer et de convaincre; enfin,

de créer une atmosphère favorable à la famille.

Page 188: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 181 -

II faut tenir compte des aspirations de la femme moderne et lui

permettre de concilier son rôle de mère avec l'exercice d'une pro-

fession.

Les stimulants économiques (allocation de naissance, allocations

familiales, quotient familial) peuvent-ils contribuer au relève-

ment de la natalité ? La réponse doit être nuancée. En effet, la

dégradation du niveau de vie causée par l'agrandissement de la fa-

mille est telle qu'une compensation intégrale est impensable. Dans

le système luxembourgeois d'allocations familiales et de quotient

familial, le niveau de vie diminue fortement en fonction du nombre

des enfants.

Il résulte des calculs reproduits à l'annexe que cette dégra-

dation est d'autant plus forte que le revenu est plus élevé et

qu'elle atteint 32 à 40% pour 3 enfants, 38 à 46% pour 4 enfants,

42 à 51% pour 5 enfants. D'où les conclusions suivantes :

1) II n'est pas possible d'éviter la baisse du niveau de vie

et la constitution d'une famille relève de considérations non éco-

nomiques. Encore faudrait-il réduire la dégradation pour les fa-

milles nombreuses; il faudrait donc des allocations familiales

non plus proportionnelles au nombre d'enfants, mais progressives.

2) Si l'on veut combattre la dénatalité actuelle, on ne devrait

aider les familles que "lorsqu'elles atteignent 2 ou 3 enfants , le

premier venant le plus souvent en raison d'un désir spontané des

ménages, sans qu'une incitation d'ordre matériel soit nécessaire."

3) Une politique de logement social conçue en fonction des be-

soins des familles nombreuses peut être particulièrement efficace

pour l'encouragement de la natalité, la difficulté de changer de

logement étant souvent un obstacle à l'agrandissement de la famille.

La politique démographique devrait aussi se soucier de freiner

l'immigration. Les mesures annoncées par le Gouvernement en juillet

(1) Roland PRESSAT : Démographie sociale 1971 p. 125-131

Page 189: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 182 -

1975 et visant à mieux adapter l'offre à la demande de travail

seraient une contribution dans ce sens. Alfred Sauvy propose

en France de suspendre toute nouvelle immigration de travail.

Il observe justement à notre avis : De même que la bourgeoisie

a bien pu se panser de domestiques, de même les Français doivent

assurer Leurs propres services. Ne serait-il pas sage de médi-

ter ce conseil ?

Page 190: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 183 -

A N N E X E AU C H A P I T R E VII

T a i l l e du m é n a g e et d é g r a d a t i o n du niveau de vie

L'évaluation de la dégradation du niveau de vie des ménages

selon le nombre d'enfants à charge sera proche de celle utilisée

dans l'exposé des motifs du projet de loi portant modification

de la loi du 29 avril 1964 concernant les prestations familiales.

La taille du ménage sera mesurée par son nombre d'unités de

consommation (U.C.) selon l'échelle d'Oxford (homme adulte =

1 UC, -. femme = 0.75 UC, enfant = 0.50 UC) . D'autres échelles

qui font intervenir l'âge des enfants alourdiraient considéra-

blement nos calculs, chaque taille de ménage pouvant donner lieu

ä un nombre variable d'UC selon l'âge des enfants. On peut par

ailleurs considérer que l'échelle d'Oxford donne une valeur moyen-

ne pour le nombre d'UC à retenir pour les enfants.

35 types de ménages ont été retenus, chaque type étant carac-

térisé par sa taille et par son revenu imposable.

Taille : Couple sans enfants HF 1.75 UCCouple avec 1 enfantCouple avec 2 enfantsCouple avec 3 enfantsCouple avec 4 enfantsCouple avec 5 enfantsCouple avec 6 enfants

Revenu annuel imposable :200400600800

1.000

Icule

%\

*F4HF5H F6

.000

.000

.000

.000

.000

ra le

FLFLFLFLFL

2.252.753.253.754.254.75

revenu

UCUCUCUCUCUC

disponib

en retranchant les impôts (barème de 1975) et en ajoutant les

allocations familiales (indice 231.28) . En divisant le revenu

disponible par le nombre d'UC on obtiendra la statistique mesu-

rant le niveau de vie d'un ménage.

Page 191: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 184 -

La dégradation du niveau de vie avec l'augmentation du nombre

d'enfants à charge apparaît de deux façons :

1) à l'intérieur d'une même classe de revenu annuel imposable,

le revenu disponible par ÜC diminue lorsque le nombre d'enfants

croît : (v. tableaux I et II).

2) en comparant les différents types de ménages entre eux, on

constate p. ex. que le niveau de vie d'un couple avec 5 enfants

ayant un revenu annuel imposable d'un million est le même que

celui d'un couple sans enfants ayant un revenu annuel imposable

de 400.000 FL. (v. tableau II).

Page 192: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 185 -

T a b l e a u 8 2 a

D é g r a d a t i o n d u n i v e a u d e v i e à l ' i n t é r i e u r d ' u n e c l a s s e d e r e v e n u

Couple

Couple

Couple

Couple

Couple

Couple

Couple

en %

sans

+ 1

+ 2

+ 3

+ 4

+ 5

+ 6

du niveau

enfant

enfant

enfants

enfants

enfants

enfants

enfants

de vie d'un

200.000

100.0

85.3

76.2

67.9

62.2

58.0

54.9

couple

400.000

100 00

83.3

72.4

64.7

59 .4

55.3

52.0

sans enfant

600.000

100.0

82.1

70.4

62.4

56.6

52.2

48.7

800.000

100.0

81.5

69.6

61.4

55.4

50.8

47.2

1.000.000

100.0

81.0

68.8

60.4

54.2

49.4

45.8

Tableau 82b

Revenu d i s p o n i b l e par unité de c o n s o m m a t i o n pour les 35 types de

mé n a g e s en 1975

HF

H F1

^ 2HF3

HF4HF5

200 .000

105.298

89.829

80.193

71.530

65.471

61.097

57.880

400.000

190.391

158.469

137.831

123.190

113.182

105.216

99 .086

600 .000

265.577

217.932

187.131

165.936

150.402

138.528

129.313

Unité :

800.000

329.193

268.300

229 .069

202.038

182.223

167.076

155.277

"r. Lux.

1.000.000

385.120

311.934

264.880

232.433

208.646

190.462

176.265

Page 193: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 186 -

BIBLIOGRAPHIE

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Page 196: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

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Etat de la population

- Etat de la population d'après les résultats des recensementsde 1900, 1905, 1907, 1910, 1922, 1927, 1930, 1935, 1947.in : "Publications de l'Office statistiaue"

- La structure de la population d'après le recensement de lapopulation du 31.12.1947in : Bulletin statistiaue, vol. I, fase. 4, 1950

- La population du Grand-Duché de Luxembourg suivant l'âge.Période 1880-1955 Bulletin statistiaue vol. VII, fase. 4

31.12.1956 " vol. VIII, fase. 331.12.1957 " vol. IX, fase. 231.12.1958 " vol. X, fase. 2

- La population active du Grand-Duché de Luxembourg d'après lesrecensements de 1871, 1901, 1935 et 1947.in : Bulletin statistique, vol. I, fase. 1/2, 1950

- Recensement de la population du 31 décembre 19 60vol. I Résultats généraux par commune. 1962

II Caractéristiques personnelles. Sept. 1966III Caractéristiques économiaues . Mai 1967IV Ménages et familles. Août 1967

V - VI Logements et maisons. Méthodologie et législation.Octobre 1968

- Structure de la population suivant le sexe, l'état civil, l'âge,la nationalité et la confession d'après le recensement de lapopulation au 31 décembre 1960."Bulletin du Statec" vol. IX, n, 9, 1963

- Structure de la population active au 31.12.19 60"Bulletin du Statec" vol. X, n. 4, 1964

- Recensement de la population au 31 décembre 1966.Luxembourg, Statec, 1968, 189 p.

- Résultats généraux du recensement de la population au 31 dé-cembre 1966 comparés à ceux des recensements de 1947 et 1960.in _ Bulletin du Statec, vol. XIII, 1967, n. 7, pp. 179-196

- Recensement de la population au 31 décembre 1970.Vol. IVol. IIvol. IIIVol. IVvol. v

Vol. VI

Caractéristiques personnelles. Juillet 1974Caractéristiques socio-économiques. 1975Ménages et familles. 1975Maisons et logements. A paraîtreListe alphabétique des communes, sections et loca-lités et chiffres afférents de la population, desmaisons et des ménages. A paraîtreMéthodologie et législation. A paraître

Page 197: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

vol.vol.vol.

VI,VII,

x,

fase.fase .fase.

244

- 190 -

Mouvement de la population

- Mouvement de la population pendant les années 1891, 1902, 1903,1904, 1905, 1906"Publications de l'Office statisticrue" fase. 6, 7, 9, 12, 15

- Mouvement de la population pour les années 1932-1938"Bulletin trimestriel" n. 3, 7, 11, 15, 19, 23, 28

- Statistiques de l'état civil au Grand-Duché de Luxembourg1946-1951 "Bulletin statistique" vol. IV, fase. 11936-195419561951-1958 "1957-1961 " . N.S., n. 11 (nouvelle série)

- Mouvement de la population. Années 1953 è 1966Ile partie Années 1966 à 1971

IIle partie Années 1966 à 1973Luxembourg, Statec, mai 1966, sept. 1972, août 1974

- Les causes de décès dans le Grand-Duché suivant le sexe1923-1952 "Bulletin statistique"1923-19541953-19551955-19581956-1959

- Table de mortalité et de survie 1946-1948in : Bulletin statistique, vol. II, 1951, pp. 44-45

- Statistique des naturalisations, options et déclarationsconservatoires1945-1961 "Bulletin statistique" Vol. VI, fase. 4, vol. IX,

fase. 2, H. S n. 10

- Statistique du mouvement des travailleurs étrangers1955 "Bulletin statistique" vol. VII, fase. 21956 " vol.VIII, fase. 1

- Les Luxembourgeois en France 1891-19 46"Bulletin statistique" vol. VI, fase, i

volvolvolvolvol

IV,. VI,.VIII,

X,. XI,

fase.fase.fase.fase.fase.

34124

Page 198: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 191 -

LISTE DES TABLEAUX STATISTIQUES

Pages

N° la Croissance de la population 182|-1974 8lb Taux de croissance 1821-1974 92 Mouvement de la population 1821-1974 123 Natalité selon la nationalité 1967-1974 184 Naissances vivantes légitimes 195 Taux de fécondité de 1880 à 1974 206a Evolution du taux de fécondité par groupes

d'âge quinquennaux 2 36b Evolution de la fécondité par groupe d'âge

de 1907 à 1974 247 Durée moyenne du mariage en années à la

naissance du .... 258 Naissances au cours de la 1ère année du

mariage (1973) 269 Enfants illégitimes 2710 Adoptions - Moyennes annuelles 2 811 Fécondité en milieu urbain et rural 2812 Décès pour 1000 habitants 3413 Décès d'enfants de moins d'un an pour 1000

naissances vivantes 3714 Evolution de l'âge moyen au décès 1907-1974 3814a Age moyen au décès 1960-1973 3915 Causes de décès suivant le sexe en 1973 4016 Mouvement naturel et mouvement migratoire

1841-1974 4317 Variation de l'emploi intérieur 1961-1974 4518 Evolution du pourcentage des étrangers 4619 Naissances et décès suivant la nationalité

1967-1974 4720 Mariages, naissances et décès selon le mois 4821 Nombre de salariés recensés (Moyenne 1970-

~1973) 5022 Evolution de l'effectif des personnes âgées

de plus de 64 ans 1880-1970 5623 Evolution de la structure de la population

selon l'âge et la nationalité de 1947 à 1973 5824 Taux de masculinité 1880 à 1973 5925 Mouvement annuel de.la population 1956-1974 6226 Population suivant l'état civil et le sexe 6 327 Aidants dans la population totale et par

sexe 6 528 Célibataires de 20 ans et plus 1880-1970 6729 Fréauence du célibat définitif dans la géné-

ration 1830 à 1920 6829A Taux de nuptialité des célibataires par

classe d'âge 1960-70 6830 Evolution du nombre des divorces 1901 à 1974 7331 Mariages pour 1000 habitants (1891-1970) 74

Page 199: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 192 -

32 Mariages effectifs et mariages aux taux de 1970 7433 Age moyen au mariage 1901 à 1974 7534 Répartition des mariages suivant l'âge (1906 à 1974) 7535 Mariages selon la nationalité des époux 7636 Nombre de ménages suivant le nombre de personnes

1900 à 1970 7937 Ménages et personnes par construction habitée

1871 à 1970 ' 7938 Unités de logement par bâtiment 1966 à 1974 8039 Nombre de ménages familiaux propriétaires et non-

propriétaires 8240 Taille du ménage : Nombre moyen de pièces 8241 Logements occupés, suivant leur équipement 84+8542 Population suivant la nationalité 1880 à 1974 8743 Naturalisations et options 1950 à 1974 884 4 Population luxembourgeoise, suivant le mode

d'acquisision de la qualité de Luxembourgeois1935, 1947, 1960 89

45 Population suivant le culte 1371 à 1970 9046 Effectifs de l'enseignement primaire, secondaire,

pédagogique, moyen, technique et professionnel.1965 à 1975 92

47 Evolution du taux de scolarisation pour les 3ordres d'enseignement 9 3

48 % de femmes dans les effectifs scolaires 9349 Etudiants universitaires par discipline en 1972-73 9450 Population par canton de 1821 à 1970 10051 Evolution de la répartition géographique de la

population selon 5 régions (1821 à 1970) 10352 Evolution récente de la répartition par canton 10453 Population de résidence habituelle au 31.12.1970

(répartition et densité par région et zone) 10654 Industries nouvelles : Emplois par canton

1974+1975 11055a Navetteurs entrants 11255b Navetteurs travaillant à Luxembourg et à Esch 115a55c Navetteurs selon le moyen de transport 115b56 Répartition urbaine-rurale 1947-1970 11657 Structure par âge de la population selon les

zones en 1970 11658a Principales villrd (1880 à 1970) 11858b Evolution séculaire de 9 villes (1880 + 1970) 12059 Population urbaine - Population rurale de 1880

à 1970 12260 Emploi selon le recensement et emploi intérieur

1960 à 1970 12661 Evolution séculaire de la population active na-

tionale ou de résidence (1871 à 1970) 12762a Evolution de la structure par âge de la population

totale 12862b Vieillissement de la population 1947-1970 1296 3 Population active par groupe d'âge et selon le

sexe (1907, 1947, 1960 et 1970) 131

Page 200: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 193 -

64 Population active (nationale) 1907 à 1970 1336 5 Degré d'emploi féminin selon les secteurs en

1970 13566 Degré d'emploi féminin selon les catégories

socio-économiques en 1970 13667 Part de la population active dans les différents

secteurs 13968 Population active par catégorie socio-profes-

sionnelle 14269 Catégories socio-professionnelles par secteur

(1907 à 1970) 14770 Répartition des ouvriers par branche (1907 ä

1970) 15071 Evolution des effectifs dans quelques profes-

sions entre 1960 et 1970 15372 Emploi par secteur et par catégorie 1960 à 1974 15473 Population active intérieure par catégorie

socio-professionnelle (Estimations 1960 à 1974) 15674 Travailleurs étrangers, y compris frontaliers

1961 - 1974 15875 Travailleurs frontaliers résidant à l'étranger

1961 à 1974 15976 Ouvriers - Sidérurgie et minières 1913 à 1974 16177 Evolution de l'emploi dans les industries

nouvelles 1963 à 1974 16178 Emploi dans les établissements de crédit 1960

à 1974 163Projections jusqu'en l'an 2000

79 a) Fécondité constante au niveau de 1974 17180 b) Fécondité variable 17281 Charge des pensions et PNB 1960 à 1971 17982 Dégradation du niveau de vie des familles

nombreuses 18 5

a) en %b) en francs

Page 201: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 194 -

LISTE DES GRAPHIQUES

Pages

Chapitre 1. Croissance démographique

Chapitre 11. Natalité, mortalité, migrations

Naissances, mariages, décès pour 1000

habitants : 1900 - 1974 13

Fécondité par âge 1907-72 22

Naissances d'après l'heure de la journée 29Taux de mortalité par âge : 1900-1970 32

Taux de mortalité par âge et par sexe (1970) 33

Taux de mortalité infantile 1946-74 36

Chapi tre III. Structure par éage et sexe, situation

matrimoni ale

Pyramides de population 1880-1970 53Population par groupe d'âge 1880-1974 57Pyramide 1900 : Age, sexe, état matrimonial 60Pyramide 1970 : Age, sexe, état matrimonial 61Population totale d'après l'état matrimonial1900 et 1970 64

Divorces selon l'âge de l'époux et de l'épouse 70

Divorces selon la durée du mariage ( 71Divorces selon le nombre d'enfants ( 72Nombre de ménages suivant le nombre de personnesde 1900 à 1970 78

Chapi tre IV. Répartition géographique

Densité de la population par canton (1970) 98Densité de la population par commune (1970) 99

Répartition géographique 1970 105Répartition de l'emploi dans les industriesnouvelles par canton (1974) 108

Navetteurs entrant dans les communes d'Esch-surAlzette et de Schifflange 1970 113

Navetteurs entrant dans la ville de Luxembourg.1960 et 1970 114-115

Communes urbaines - Communes rurales (1970 117

Population par commune 197 0 119

Page 202: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 195 -

Chapitre V. Main^d'oeuvre

Population totale et population active :

- par groupe d'âge et sexe (1970) 130

- par groupe d'âge et nationalité (1970) 130

Population active féminine (1970) 132

La concentration en agriculture 137

Population agricole par groupe d'âge (1973) 138

Population active d'après l'activité (1970) 140

Personnes ayant un emploi d'après le sexe etle statut professionnel 1947 - 60 - 70 143Population active par branche d'activité, parstatut professionnel et par sexe (1970) 144Population active par grand groupe deprofessions (1970) 152

Page 203: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 196 -

TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES

Pages Pages

Adoptions

Age

Agriculture

Aidants

Aménagement

27

52-129s

137-139T147

65-141-147

174

Fécondi té

Fimme

Frontaliers

G

19-171

133-176

159

Banques 162

Cantons

Causes de décès

Célibataires

Constructi ons

Croissance démogra-phique

D

Déséqui1ibres

Diversification

Divorces

E

Employës

Enfants naturels

Enseignement

Espacement

Etrangers

Européens

10039

63

79

6

175

104

69

136-141

26

92

25

46

163

Guerre 40

I - J

Illégitime 26

Industrie 147

Industries nouvel- 110-161les

Instruction 91

175Intel 1ectuels

Jumeaux

Langues

Logement

M

30

91

80s.

Mai n-d'oeuvre

Mariage

Mariés

Ménages

Méthodologie

Métropoles

MigrationsMortalitë

12374

63-69

77

3-124

1204231

Mortalité infantile 35Mort nés 37Mouvement de la 12-16s.population 42s.-167s

Page 204: LA POPULATION DU LUXEMBOU - CICRED

- 197 -

Pages Pages

Natalité 16

Nationalité 58-76-86-157

Natural i sat ions

Navetteurs

Niveau de vie

Nuptial i té

0

Options

Ouvriers 136-

P

Patrons

Pensions

Périodes couvertes

Pol i tique démo-graphi que

Population active

Profession

Projections

Propri étai res

Pyrami des

88-170

m83-185

74

88-170

-141-148

136-141

179

5-6

173s.

123

151

165

81

53

Saison

Secteur

Servi ces

Sexe ( v .ég .Femme)

Sidérurgie

Sources statis-tiques

Surmorta1 i té

Surnatalité

T

Taux d'activité

Taux de croissance

Tri pi ets

V

Veufs

Vil les

48

136-154

147

59-129

160

3-124

30-34

30

127-154

9

30

69

118

R

Rang de la naissance 19

Régions 28-96s

Religion 66-90

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