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974World Population Year
LA POPULATIONDU
LUXEMBOU
CI.GR.E.D. Series
19 7 4
ANNEE MONDIALE DE LA POPULATION
LA POPULATION DU GRAND-DUCHE DE LUXEMBOURG
par
Georges ALS
STATECLuxembourg
Novembre 1975
_ I _
AVANT - PROPOS
La présente étude s'insère dans le cadre des monographies
rédigées dans la plupart des pays, à l'initiative de l'ONU et
ä l'occasion de l'Année mondiale de la population 1974. La
coordination des travaux, sur le plan mondial, a été assumée
par le Comité international de coordination des recherches
nationales en démographie (C.I.C.R.E.D.) dont le siège est à
Paris.
Les monographies devaient notamment mettre en valeur les
résultats des recensements de population réalisés en 1970.
C'est ce qui explique le retard de la présente publication;
en effet le dépouillement du recensement, confié à une firme
privée, s'est heurté à des difficultés imprévues et les der-
niers chiffres ne sont devenus disponibles qu'en octobre
1975.
- 2 -
TABLE DES MATIERES
Pages
INTRODUCTION : Les Sources Statistiques 3-5
I. Croissance démographique 1821-1974 6-12
II. Eléments de la croissance démographique 15-50
A. Natalité et fécondité 16B. Mortalité 31C. Migrations internationales 42Annexes : Mouvement saisonnier 48
III. Composition de la population 51-95
A. Structure par âge et par sexe 52B. Situation matrimoniale 63C. Ménages, familles, logements 77D. Groupes ethniques 86E. Instruction 91
IV. Répartition géographique et migrations internes .... 96-122
A. Evolution de 1821 à 1970 97B. Impact de la politique de diversification 104
économiqueC. Navetteurs 111D. Régions urbaines et rurales 116
V. Main-d'oeuvre 123-164
Evolution séculaire - Age et sexe 127Secteurs - Catégories socio-professionnelles. 136Professions 151Evolution récente de l'emploi intérieur 154
VI. Projections de population 165-172
VII. Population et politique 173-185
Aménagement du territoire 174Emploi et chômage 175Statut de la femme 176Charge des pensions - Natalité et immigration 179
BIBLIOGRAPHIE 186-190
Liste des tableaux 191-193
Liste des graphiques 194-195
Table alphabétique 196-197
N.B. Voir les tables détaillées au début de chaque chapitre
- 3 -
INTRODUCTION : LES SOURCES STATISTIQUES
L'analyse démographique utilise surtout 2 catégories de
données chiffrées :
- les statistiques de l'état ou de la structure de la popula-
tion à un moment donné fournies par les recensements périodi-
ques;
- les statistiques courantes du mouvement de la population, com-
prenant d'une part les données du mouvement naturel (naissances,
mariages, décès) fournies par l'état civil, et d'autre part,
les données du mouvement migratoire (immigration, émigration)
qui reposent sur l'enregistrement des arrivées et des départs
dans les registres de la population tenus par les communes.
Accessoirement on utilise pour calculer la population active, •
des sources diverses : enquêtes statistiques auprès des entre-
prises ,chiffres de l'emploi fournis par la sécurité sociale,
par l'Office National du travail etc..
Du point de vue de la qualité, les statistiques de l'état
civil qui reposent sur une activité administrative rigoureuse,
sont de loin les meilleures. Elles remontent au début du 19e
siècle. Par contre, les statistiques des migrations sont assez
récentes et leur qualité laisse à désirer surtout en ce qui con-
cerne l'émigration parce que de nombreuses personnes quittent
le territoire sans faire la déclaration de départ requise.
Enfin, les recensements qui ont lieu en principe tous les
dix ans - mais le besoin se fait sentir d'organiser des recen-
sements légers intermédiaires - fournissent des données abondan-
tes et complètes sur la structure de la population à une date
donnée. Ces opérations très lourdes et coûteuses posent plu-
sieurs ordres de problêmes :
- D'abord la lenteur du dépouillement - plus de trois ans '. -
accentuée par l'obligation de redresser si possible de nom-
breuses fautes contenues dans les déclarations et qui sont
- 4 -
dues, selon le cas, à l'ignorance, à l'indifférence, ou à
la mauvaise volonté.
Ensuite la date de référence qui au Luxembourg a traditionnel-
lement été le 31 décembre, date choisie probablement- dans le
passé pour des raisons de facilité du calcul des âges. Cette
date a été critiquée et il est envisagé d'organiser les re-
censements en mars à l'avenir. En effet, dans un pays où
les migrations jouent un rôle important, la population at-
teint un niveau minimum en janvier en raison du départ des
ouvriers saisonniers. Comme toutefois, la population aug-
mente normalement d'une année à l'autre, en passant par un
maximum en octobre, le niveau de décembre de l'année n. peut
être considéré comme une approximation suffisante de la moyen-
ne de l'année n pour le calcul des taux démographiques (1)
Au contraire, on sous-évaluerait en prenant la moyenne des
chiffres de population au 31 décembre des années n et n-1.
Des difficultés se présentent surtout en ce gui concerne la
population active où les données fournies par le recensement
sont sensiblement inférieures â celles tirées d'autres sources,
telles que les statistiques de l'emploi de la sécurité socia-
les ou les enquêtes auprès des entreprises. Cette divergence
est due à plusieurs facteurs. D'abord la date de référence
qui est pour le recensement le 31 décembre, alors que les
autres sources fournissent une moyenne des 12 mois de l'année,
(la solution parfaite), ou du moins la situation au milieu de
l'année. Au recensement, un certain nombre de personnes omet-
tent de déclarer leur activité; cela peut être le cas d'ai-
dants en agriculture. Enfin, le recensement ne tient pas compte
des travailleurs frontaliers; c'est-à-dire il inclut dans la
population active les résidents luxembourgeois qui vont chaque
jour travailler ä l'étranger, mais exclut l'effectif beaucoup
plus nombreux des frontaliers étrangers venant travailler au
Luxembourg. Cela conduit à une distinction entre la population
active nationale ou de résidence et la population active in-
(1) En décembre la population pourrait être inférieure d'env.0,7% à la moyenne de l'année. L'erreur en résultant lorsdu calcul des taux démographiques ne dépassera en généralpar 0.1 point et est donc négligeable.
- 5 -
térieure ou emploi; cette dernière comprend toutes les per-
sonnes qui travaillent effectivement à l'intérieur des fron-
tières du pays quel que soit leur pays de résidence (v. intro-
duction au chapitre V).
Périodes couvertes
Les recensements et les statistiques de l'état civil remon-
tent à l'indépendance du Luxembourg en 18 39 - et même au-delà.
Ce sont les statistiques les plus anciennes. Il y a eu en tout
22 recensements entre 1839 et 1970. Les recensements sont au-
jourd'hui des opérations très complexes, alors qu'au début les
données fournies étaient sommaires.
Nous disposons de chiffres sur la structure par âge depuis
1880. Pour la population active les premières données remon-
tent à 1907, les jalons suivants étant 1935 et 1947. En 1960
on a pour la première fois dépouillé les données sur la pro-
fession au sujet desquelles un groupe d'experts statisticiens
du B.I.T. s'exprime comme suit : II n'est possible d'établir
des distinctions de détail que si les individus considérés peu-
vent être interviewés d'une façon complète. Tel n'est pas le
cas lors des recensements de population ... Ces chiffres n'ont
qu'une valeur limitée, à la différence des statistiques de l'ac-
tivité, c'est-à-dire de la branche de production qui peuvent être
établies de façon précise, grâce au répertoire des entreprises
et à la nomenclature des activités.
Quant aux statistiques détaillées de la composition des mé-
nages, elles ont également été établies pour la première fois à
l'occasion du recensement de 1960. Le recensement intermédiaire
de 1966 n'a porté ni sur les professions ni sur les logements,
mais ces questions ont été reprises en 1970.
- 6 -
CHAPITRE I.- CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE 1821 - 1974
Au 19e siècle, le Luxembourg a encore la natalité d'un payssous-développé; le taux de natalité dépasse largement 30 o/oo etl'excédent naturel de la population se situe entre 1% et 1.5% paran. Au 20e siècle le taux de natalité ne cesse de diminuer; letaux de mortalité se réduit aussi, mais moins rapidement, desorte crue l'excédent naturel oui est encore de 1% au début dusiècle se rétrécit jusqu'à devenir négatif au moment actuel.La population subit d'autre part l'influence des mouvements mi-gratoires; pendant la majeure partie du 19e siècle le Luxembourga été un pays d'émigration; ce n'est qu'à la suite du dévelop-pement de l'industrie sidérurgique que ce courant s'est inversé.Aujourd'hui la population diminuerait de 0,5% s'il n'y avait pasl'apport de l'immigration.
Grâce aux recensements périodiques qui remontent au début
du 19e siècle, nous pouvons étudier la croissance démographique
de façon assez précise. Au premier recensement de la popula-
tion luxembourgeoise qui eut lieu le 1er janvier 1821, sous
le régime hollandais, on dénombra 134.082 habitants, chiffre
correspondant à une densité de 51,8 personnes par km ; lors du
dernier recensement, le 31 décembre 1970, le Grand-Duché comptait2
339.848 habitants, soit 131,4 personnes au km . Au cours de
cette période d'un siècle et demi nous pouvons distinguer au
moins 7 étapes caractérisées par des rythmes de croissance fort
différents.
19e siècle
1) Période 1821 - 1850
Pendant la première moitié du 19e siècle le Luxembourg, pays
agricole et pauvre, connaît une croissance démographique rapide,
grâce à une forte natalité (35 à 40 o/oo) qui, malgré le niveau
élevé de la mortalité (20 à 25 o/oo) laisse un excédent naturel
d'environ 1.5% en moyenne annuelle, et - compte tenu de l'émi-
gration - un excédent total de 1,25% par an. Entre les recen-
sements de 1821 et de 1851 la population augmente de 45%.
- 7 -
2) Période 1851 - 1890
La période de 1851 à 1890 par contre est marquée par une quasi-
stagnation démographique : la population n'augmente que de 8.6%
en 4 0 ans, soit un rythme de 0.2% en moyenne annuelle. Dès la
seconde moitié du 19e siècle la natalité commence à diminuer
légèrement, alors que la mortalité reste importante. Après un
dernier sursaut démographique de 1851 à 1865 - et qui n'affecte
même pas les cantons de l'Est - la population de dix cantons
sur douze commence à diminuer à partir de 1865. Le décollage
industriel provoque une migration intérieure vers la capitale
et le bassin minier du Sud. Mais le développement économique
n'est pas suffisant pour assurer l'emploi de toute la popula-
tion. C'est l'époque de l'émigration qui se dirige vers les
Etats-Unis et d'autres pays d'Amérique (Brésil, Argentine).
On estime qu'entre 1841 et 1891 plus de 72.000 personnes ont
quitté le pays, dont environ 40.000 vers les Etats-Unis.
3) Période 1890 - 1910
Le "décollage" de l'économie luxembourgeoise que l'on
peut mettre en relation avec la construction des premières
usines sidérurgiques (vers 1870) et surtout avec l'introduc-
tion du procédé Thomas de déphosphoration de la fonte (1885)
se manifeste dans les chiffres démographiques à partir de 1890.
La vigoureuse croissance démographique au rythme de 1% par an,
soit 22,5% entre 1890 et 1910, n'a été rendue possible que
par l'arrêt de l'émigration nette. S'il y a encore eu un flux
d'emigrants vers le Nouveau Monde on enregistre à partir de 1870
un afflux d'ouvriers allemands d'abord, puis italiens, attirés pair
l'industrie de l'acier. La proportion des étrangers dans la popu-
lation totale passe de 3% en 1875 à 8.5% en 1890 et à 15.3% en 1910.
20e siècle
Au 20e siècle, le développement démographique est influencé
successivement par la première guerre (1914-18), la prospérité
des années 1920, la crise de 1930, la deuxième guerre mondiale
(1940-45) et enfin la croissance économique d'après-guerre.
Tableau la. CROISSANCE DE LA POPULATION TOTALEDU LUXEMBOURG
Date du recensement
1. 1.1821
1.10.1839
31.12.1851
1.12.1861
1.12.1871
1.12.1880
1.12 .1890
1.12.1900
1.12.19101914 (est.)
1.12.1922
31.12.1930
31.12.19351938 (est.)
31.12.1947
31.12.1960
31.12.1966
31.12.19701974 (est.)
Population derésidence ha-bituelle
134 .032
175.223
194.719
197.731
204 .028
210.507
211.481
234.674
259.027265.800
261.643
299 .782
296.913301.367
290.992
314.889
334 .790
339 .848357.400
Densité(habitantspar km )
51.8
67.7
75.3
76.5
78.9
81.4
81.8
90.7
100.2102.8
101.2 •
115.9
114.8116.5
112.5
121.7
129.4
131.4
138.2
% des étran-gers (1)
(2.5)
6.0
8.5
12.3
15.3
12.8
18.6
12.9
10.0
13.2
16.9
18.723.2
(1) Etrangers en % de la population totale.
N.B. Le chiffre de 1974 a un caractère provisoire. Il pourrait
être légèrement surévalué (de 500 à 1000 unités). Il est
en effet très difficile de connaître l'ampleur du mouvement
migratoire, pour les raisons indiquées dans l'introduction.
- 9 -
Tableau lb. TAUX DE CROISSANCE (en de la population
totale)
1821-1851
1851-1890
1890-1910
1910-1922
1922-1930
1930-1947
1947-1970
1970-1974
1910-1914
1914-1922
1930-1938
1938-1947
1947-1960
1960-1966
1966-1970
Croissance annuellemoyenne
1.25
0.2
1.0
0.1
1.7
- 0.2
0.7
1.2
0.6
- 0.3
0.1
- 0 . 4
0 .6
1.0
0 .4
Accroissementglobal
45.2
8.6
22.5
1.0
'-
14.6
- 3.0
-
16 .8
5.1
2.6
1.6
0.5
3.4
8.2
6.3
1.5
- 10 -
4) 1910 - 1922
Du recensement de 1910 à celui de 1922 la population n'aug-
mente presque pas, mais l'évolution est en dent de scie entre
ces deux dates. Après avoir atteint un maximum en 1914, la po-
pulation décroit jusqu'en 1920, par suite du retour de nombreux
étrangers dans leurs pays d'origine et, en 1917 et 1918 même
en raison d'un excédent des décès sur les naissances. La guerre
a brusquement accéléré la tendance à la baisse du taux de na-
talité qui de 27 o/oo à la veille de la guerre descend jusqu'à
17 o/oo, alors qu'en même temps la mortalité remonte passagère-
ment d'un minimum de 16 o/oo en 1915 jusqu'à 21 o/oo en 1918;
mais dès 19 20 la progrès de l'hygiène l'a fait descendre à
près de 13 o/oo.
5} 1922 - 1930
La prospérité d'après-guerre, accompagnée à la fois par la
reprise du taux de natalité (20 à 21 o/oo), une baisse marquée
du taux de mortalité et un appel à la main-d'oeuvre étrangère,
donne lieu à la croissance démographique record de l'histoire
luxembourgeoise : + 1.7% en moyenne annuelle entre les recense-
ments de 19 22 et de 19 30, dont 1% au titre de l'immigration.
La population étrangère du Luxembourg passe de 12.8% en 1922 à
18.6% en 1930, un record qui ne sera dépassé aue quarante ans
plus tard.
6) Période 1930 - 1947
Mais ce boom est suivi par une longue période de stagnation
due à la grande crise d'abord, à la guerre ensuite. Le chômage
se répand, le taux de natalité tombe rapidement de 21 o/oo à
15 o/oo et en-dessous, la population étrangère amorce un dernier
repli qui la ramène à 10% de la population totale en 1947. La
population totale diminue de 1% entre 19 30 et 19 35, augmente
de 1.3% entre 1935 et 1938 pour se réduire de 6% entre 1938 et
- 11 -
194 4. Les pertes dues à la guerre représentent 1.8% de la
population totale.
Bilan global : en 1947 le Grand-Duché compte 3% d'habitants
de moins qu'en 19 30.
7) Période 1947 - 1974
Le développement économique d'après-guerre provoque une
reprise de l'immigration, d'autant plus nécessaire que le
mouvement naturel de la population est de moins en moins en
harmonie avec les besoins de l'économie. Le taux de mortalité
se maintient au niveau de 12 o/oo atteint dès 19 47 et le vieil-
lissement de la population ne permet plus guère d'abaisser ce
taux. La natalité, après une modeste reprise entre 1952 et
1965 (15 à 16 o/oo), entame brusquement un mouvement de chute
si prononcé qu'au début des années 1970 le remplacement des
générations n'est plus assuré. Encore cette situation globale
cache-t-elle une forte divergence entre les tendances de la
population de nationalité luxembourgeoise - dont l'excédent na-
turel devient négatif dès 1966 - et les résidents étrangers dont
la natalité est encore de l'ordre de 20 o/oo. L'immigration
est restée forte tout au long de la période, avec des pointes
au début des années 1960 et des années 1970 correspondant aux
besoins de main-d'oeuvre suscités par l'installation d'indus-
tries nouvelles.
- 12 -
Tableau 2. LE MOUVEMENT DE LA POPULATION LUXEMBOURGEOISE
DE 1821 à 1974
Taux annuels moyens en pourmille de la population
totale
Période
1821-1850
1851-1890
1891-1910
1911-1922
1923-1930
1931-1947
1948-1974
1948-1960
1961-1966
1967-1970
1971
1972
1973
1974
Taux denatalitéannuel(1)
35-40
30-35
29.5
21.7
20.8
15.4
14 .7
15.1
15.9
13.8
12.9
11.7
10.8
11.0
Taux demortalitéannuel(2)
20-25
22
19.5
16 .5
13.9
12.9
12.0
Bétail
•11.8
12.0
12.3
12.7
11.8
11.9
12.1
Taux annueld'accrois-sement na-
turel(3) = (l)-(2)
15
10
10.0
5.2
6.9
2.5
2.7
de la period
3.3
3.9
1.5
0.2
- 0.1
- 1.1
- 1.1
Taux d'ac-croissementmigratoire
(4)
- 2.5
- 7.9
0
- 4.8
11.1
- 4.5
4.7
3 récente
2.7
6.1
2.3
15.0
9.4
13.9
11.9
Taux annueld1accroisse-ment total(5) = (3) + (4)
12.5
2.1
10.0
0.4
18.0
- 2.0
7.4
6.0
10.0
3.8
15.2
9.3
12.8
10.8
Définitions
Taux de natalité = Nombre de naissances vivantes
Population totale
Taux de mortalité = Nombre de décès
x 1.000
x 1.000Population totale
Taux d'accroissement migratoire = Immigrants - EmigrantsPopulation totale
Taux d'accroissement total = (Naissances-Décès)+(Immigrations-Emigrations
Population totaleLa population totale est celle du 31 décembre de chaque année(v. introduction méthodologique).
Naissances, mariages, décès pour 1000 habitants jttDécès de moins d'un an pour 100 naissances vivantes
Divorces pour 10 000 habitants |äI ! ; ! I ! !
s:
-"Divorces
_^J 2 3 4~5 B J T ä ^ J 2 3 4 5 6 ) 8 ä^J 2 3 4 5 6 7 « S J Z 3 4 5 6 7 B 9 ^ Z 3 4 5 6 7 B 9^1 Z 3 4 5 6 7 B l [ j Z 3 4~B~B I B 9 _ J 2 3 4 5 B 7 8 9 ^1900 1910 1920 1930 1940 19S0 19S0 1970 1980 ?
:.../iV\| Décès de moins d'un an | ¡ i | | ; TjT
- 15 -
CHAPITRE II.- ELEMENTS DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE
II A. Natalité et fécondité
1. Evolution du taux de natalité
2. Evolution du nombre d'enfants par ménage
3. Evolution du taux de fécondité
4. Fécondité par groupe d'âge
5. Espacement des naissances
6. Fécondité légitime et illégitime. Adoptions.
7. Fécondité par région
8. Surnatalité masculine - Accouchements multiples.
II B. Mortalité
1. Evolution du taux de mortalité générale
2. Aspects spécifiques
a) Mortalité par âgeb) Surmortalité masculinec) Mortalité infantiled) Age moyen au décèse) Causes de décèsf) Mortalité due à la guerre
II C. Migrations internationales
1. Le mouvement séculaire
2. Tendances récentes
3. Rôle démographique de 1'élément étranger
Annexes : Mouvement de la population et saison.
- 16 -
CHAPITRE II.- ELEMENTS DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE
A. Natalité et fécondité
1. Evolution du taux de natalité
L'histoire du taux de natalité, qui exprime le nombre de
naissances pour 1.000 habitants, est celle d'une baisse à
long terme dans laquelle on peut distinguer six phases.
1) au 19e siècle, le Luxembourg a le taux de natalité d'un
pays en voie de développement, mais on enregistre déjà une len-
te baisse : de 37.1 o/oo en 1841, le taux passe à 35 en 1851 et
à 33.7 en 1871; au début du 20e siècle, il n'est plus que lé-
gèrement supérieur à 30 o/oo. En l'absence d'indications sur
la structure par âge de la population avant 1880 il n'est pas
possible de calculer des taux de fécondité avant cette date et
l'interprétation de la baisse de la natalité au 19e siècle est
dès'lors difficile. Toujours est-il que la fécondité baisse à
partir de 1880 alors même que la proportion des femmes mariées
a tendance à augmenter (et celle des célibataires à diminuer).
Les origines de la contraception semblent donc se situer à cette
époque. Le phénomène s'intensifie au début du 20e siècle. En-
tre 1908 et 1914 le taux de natalité descend de 30 à 25%o.
2) Puis la première guerre mondiale provoque une chute
brusque jusqu'à un minimum de 17 o/oo.
3) Le taux remonte après la guerre pour se maintenir pendant
la période de prospérité des années 1920 à un niveau d'environ
21 o/oo.
4) C'est la crise de 1930 oui donne le coup de grâce au taux
de natalité luxembourgeois. Entre 1930 et 1936 il descend de
21.3 à 15 o/oo pour ne plus se relever sensiblement au-dessus
de ce niveau.
- 17 -
5) Dans la plupart des pays on a assisté au lendemain de
la guerre et pendant les années 1950 à un réveil de la nata-
lité communément appelé baby boom. Au Luxembourg ce phénomène
a été tardif et peu marqué ainsi qu'il résulte des chiffres
ci-après :
Naissances pour 1.000 habitants
Avant-guerre 1946-51 1952-55 1956-66 1970 1973 1974
15 14 15 16 13.0 10.8 11.0
6) Depuis 1965 la natalité luxembourgeoise a diminué jusqu'à
atteindre des niveaux qui n'assurent même plus le remplacement
de la population résidente; en 1973, le taux de natalité était
tombé à 10.8 o/oo. La légère augmentation du nombre des nais-
sances constatée en 1974 et qui s'est accentuée au début de
1975 ne semble pas encore pouvoir être interprétée comme un
revirement de tendance; elle est plutôt à mettre en relation
avec l'arrivée a l'âge de la procréation des générations plus
nombreuses nées à partir de 1952 (4176 naissances en 1951,
4535 en 1952 puis augmentation jusqu'à 5297 en 1965).
Encore le taux des résidents de nationalité luxembourgeoise
est-il plus bas que la moyenne de l'ensemble du pays qui est
influencée par la natalité des immigrants. Ces chiffres ne
sont malheureusement disponibles que depuis 1967.
- 18 -
Tableau 3.- NATALITE SELON LA NATIONALITE
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
Taux de natalité
Total
14.8
14.0
13.3
13.0
13.0
11.8
10 .8
11.0
Luxembourgeois
13.1
(12.4)
11.8
11.3
11.0
8.4
8.4
8.5
Etrangers
22.9
(21.9)
20.4
20 .5
21.2
20.4
19 .1
19 .3
Taux de fécondité(estimations)
Luxembourgeois
58.2
54.4
51.7
49 .4
48.1
41.5
36 .4
36 .6
Etrangers
79.7
76.3
72.7
73.8
78.4
75.0
72.6
72.9
L'évolution régressive des naissances est donc due essen-
tiellement à la diminution sensible de la natalité luxembour-
geoise, laquelle est passée de 3.654 en 1967 à 2.334 naissances
en 1974, marquant ainsi une diminution de plus d'un tiers.
En revanche, le nombre des naissances étrangères a augmenté
en passant de 1.303 unités en 1967 à 1.591 unités en 1974
(+ 12.2%). En valeur relative on constate toutefois que les
étrangers subissent déjà l'influence du milieu, leur taux de
natalité étant orienté à la baisse. La fécondité des étrangers
semble déjà avoir baissé; il est probable qu'elle se ressentira
assez rapidement de l'influence du milieu ambiant (planning
familial, société de consommation).
2. Evolution du nombre d'enfants par ménage
II est extrêmement difficile de connaître le nombre total
d'enfants mis au monde par les ménages au cours de la période
féconde de leur vie. Les recensements de population ne portent
que sur les personnes résidant dans le ménage à un moment donné;
les statistiques des allocations familiales ne recensent que les
- 19 -
enfants au-dessous d'un certain âge. Les statistiques de
l'état civil nous fournissent toutefois des indications pré-
cieuses sur le rang de chaque naissance.
Tableau 4.- NAISSANCES VIVANTES LEGITIMES SELON LE RANG
DE LA NAISSANCE
No d'ordre desnaissances
1er enfant
2e enfant
3e enfant
4e enfant
5e enfant
6e enfant
7e enfant
8e enfant
9e enfant
10e enfantet plus
1902
211.9
198.7
156.1
123.9
99 .9
67.3
47.5
33.3
24 .0
37.4
1000
1925
327.5
257.1
155.9
95.8
49.6
45.4
23.3 •
14.1
13.3
18.0
1000
1947
450.6
252.1
138.3
69 .8
41.3
16.0
11.5
7.7
4.2
8.5
1000
1960
410.9
310 .7
147.5
68 .1
30.0
13.8
7.4
5.6
2.5
3.5
1000
1970
428.8
311.8
151.0
59.1
24.3
12.8
5.4
3.5
0.7
2 .6
1000
1973
462.3
319 .6
129 .8
49 .4
20 .0
8.8
5.8
0.8
1.6
1.9
1000
1974
467.5
336.9
125.3
40 .5
15.5
6.4
3.7
2.9
0.8
0.5
1000
Ces chiffres ne font que souligner la régression de la
natalité. On s'aperçoit que les parts des naissances du pre-
mier et du second enfant ont fortement augmenté. Ainsi, entre
1902 et 1974, la progression est de 120.6% pour la catégorie
des premiers-nés et de 69.6% pour celle de la deuxième naissance.
La catégorie du 3e enfant a diminué récemment. Après le troi-
sième enfant les proportions s'effondrent rapidement depuis
la 1ère guerre. On voit par exemple que le groupe de la qua-
trième naissance a diminué des deux tiers depuis le début du
siècle, alors que celui de la septième naissance s'est réduit
de 92%.
3. Evolution du taux de fécondité
Le taux (brut) de natalité, qui représente le nombre de
naissances vivantes pour 1.000 habitants est un indicateur
- 20 -
imparfait, car il rapporte le nombre des naissances à l'effec-
tif de la population totale et non à celui des femmes suscep-
tibles d'avoir des enfants.
Pour mieux analyser la natalité, on calcule le taux de fé-
condité qui représente le nombre des naissances vivantes pour
1.00 0 femmes en âge de procréer.
C'est ainsi que le taux global de fécondité se rapporte à
la population féminine âgée de 15 à 49 ans. Quoiqu'il tienne
compte d'une certaine manière des âges, ce taux est encore
une mesure approximative de la fécondité. En effet, il s'avère
indispensable de se référer aux différents groupes d'âges
pour tirer des conclusions valables sur la fécondité.
Tableau 5.- TAUX DE FECONDITE pour 1.000 FEMMES de 1880 à 1974
Année
1880
1900
1910
1922
1930
1935
1947
1960
1966
1967
1968
1969
1970
19711972
1973
1974
Naissances(N. abs.)
6.750
7.037
7 .065
5 .094
6.377
4.523
4.178
5.019
5.194
4.957
4 .704
4.503
4 .411
4 .4434.086
3.800
3.925
Nombre de femmesde 15 à 49 ans
49 .421
55.806
60 .473
68 .359
78.574
78.108
78 .403
75 .603
78 .327
78.959
79.918
80 .777
80.925
82.58783.918
85.373
85.553
Taux de féconditépour 1.000 femmes
136.6
126 .1
116.8
74.5
81.2
57.9
53.3
66.4
66.3
62.8
58.9
55.7
54.5
53.848.7
44 .5
45.9
- 21 -
En 1880, la fécondité se trouve à un niveau élevé. Puis
commence le grand mouvement de baisse qui, malgré quelques
reprises passagères, correspond à une tendance de longue du-
rée qui, actuellement, semble devoir approcher d'un plancher.
L'évolution de la fécondité globale présente plus ou moins
la même allure que celle du taux de natalité. C'est ainsi
que les améliorations passagères constatées pour les deux
taux se situent après les deux guerres, entre 1922 et 1930
et entre 1947 et 1966.
4. Fécondité par groupe d'âge
On obtient une idée plus nuancée de la fécondité en tenant
compte de ses variations en fonction de l'âge des femmes. A
cet effet on classe les naissances suivant l'âge des mères.
Les taux de fécondité ainsi obtenus expriment la proportion
des naissances pour 1.000 femmes des différentes classes
d'âge de 15 à 49 ans.
En ce qui concerne l'évolution à long terme du profil de
la fécondité, le tableau et le graphique ci-après font ressortir
quatre points :
- 22 -
FECONDITE PAR GROUPES D'AGE POUR 1000 FEMMES-
15-19 20-24 25-29 3D-34Groupes d'âge
- 23 -
Tableau 6. EVOLUTION DU TAUX DE FECONDITE POUR 1.000
FEMMES PAR GROUPES D'AGE QUINQUENNAUX
Année 1907:Ah/nire de-femmesMa/ssa/pces
Taux de fécond, teAnnée 1922:Alomare de femmesMat'ssances7&ux de fëcûnd/féAnnée 1930:
A/omàre de femmesA/a/'ssancesTaux de /ecaûdi/e
Année 1935:Abn?ore de femmesAla/ssancesTaux a?e fecond//e'
Année 134-7:Abmire de femmesiVa/ssanresTaux de fiirand,/e
Année I960:Manière de femmesA/cu'ssanceSfeux de ffíood/íe'
Année -/97O:A/omère a!? femmesAk/ssa/?res7a ux die /etondrfé
Année 1973:Momhre de femmesA7a/~sscxnces7á¡¿x aïe fécondité
Année 1974:/Vo/nbn? de femmesNaissancesTâuK de fecorjdrfe
45-f9
ÏO£6613719.13
1233O
15.0-f
420312562128
975245Z45.59
11378
4257
980422723.15
-12ÛO333227.66
1299O35O
26.94
42S353452Wi
20-24-
96664524457.67
146O64123
96.76
428564550120.55
419214O20
85.56
1146&33685.38
1O4O1•4Í86
•142.87
-/42864'f-94'13211
12824--42344O0.42
•43OÏ1432Olû/22
25-29
945322Í-5237.34-
-104-6645424Í-4-.4-7
435O62O64-
452.82
430274420
409.00
403274283-!2^.2ï
410434á¿6•44-9.46
4O7O5
4355426.58
1494-O4484
9g.94
421654344408.02
30-34
87464S98217.01
90374468429.25
423424467149.45
•429534443
86.39
400494003
938/
421484O98
3O.39
4434O73O
64.54
11Ó3362O53.27
1447765O5664
35-39
74131309176.58
863376688.12
1027478075.92
1476760554.44
113255914-9.56
4457343837.85
444 S3380
33.08
41553282M4O
4165625822.14-
W-44
674554475 76
2457233
35.36
303223926M
995619919. 99
1195615913.30
934444-444.8e
42503
3.28,
42322786.33
42O 47635.23
45-49
6049548.93
7710364.67
8561202.34
Z7327
0.80
11300421.06
•4132O11O.97
446306
0.52
420695
Û.44
4227250.4-4
7ocux mofe/7
15-49
5834-47738432.63
683595090
74.45
785746376
8145
784084523
57.89
784o34477
53.28
756O3
5O476£.36
S09254£4O
54.49
8537338OO
44.54
855533925
45.88
- 24 -
1) La croissance de la fécondité jusqu'à un maximum qui se
situe autour de 25 ans, suivie d'une décroissance assez
régulière jusqu'à un peu plus de 4 0 ans d'où la fécondité
tombe rapidement à zéro.
2) Le déplacement récent du maximum de la classe 25 à 29 ans
à la classe 20 à 24 ans.
3) Le relèvement de la fécondité pour la classe d'âge infé-
rieure .
Ces deux phénomènes sont liés à l'abaissement de l'âge
moyen au mariage qui pour les femmes est passé de plus de
25 ans au début du siècle à moins de 23 ans actuellement.
Signalons également que le pourcentage des femmes ayant
moins de 20 ans lors de leur mariage a doublé depuis le
début du siècle en passant de 13% à 26%.
4) Enfin, la baisse séculaire de la fécondité qui se vérifie
pour toutes les classes d'âge â l'exception de la première.
Tableau 6b. EVOLUTION DE LA FECONDITE PAR GROUPE D'AGE
de 1907 à 1974
15
20
25
30
35
40
45
- 19 ans
- 24 ans
- 29 ans
- 34 ans
- 39 ans
- 44 ans
- 49 ans
+ 27.3%
- 35.8%
- 54.5%
- 73.9%
- 91.1%
- 93.1%
- 95.1%
- 25 -
5. Espacement des naissances
Nos statistiques des naissances selon la durée du mariage
et le rang de la naissance nous permettent de calculer de fa-
çon approximative l'espacement entre les naissances.
Tableau 7. DUREE MOYENNE DU MARIAGE EN ANNEES à la NAISSANCEdu ...
1er enfant
2e enfant
3e enfant
4e enfant
5e enfant
6e enfant
7e enfant
8e enfant
1956
1.96
4.68
6 .65
8.73
9 .84
10 .92
12.16
12.47
1966
1.89
4.88
7.36
8.95
10 .20
11.38
12.06
12.15
1973
2.08
5.08
7.81
9 .76
11.66
12.29
13.48
17.00
Espacement (en années) entre naissances
1er enfant
2e et 1er enfants
3e et 2e enfants
4e et 3e enfants
5e et 4e enfants
1956
1.96
2.72
1.96
2.08
1.12
1966
1.89
2.99
2.48
1.59
1.25
1973
2.08
2.99
2.73
1.96
1.89
La tendance à un plus grand espacement des naissances est
très nette en 1973; en 1966 elle se manifestait déjà pour le 2e
enfant et pour le 3e. Récemment elle affecte même la 1ère nais-
sance. Ces chiffres traduisent l'extension de la contraception.
Ils constituent des moyennes entachées d'une certaine approxi-
mation et devraient être complétés par des indicateurs de la
dispersion autour de la valeur moyenne.
- 26 -
Tableau 8. VOICI POUR 1973 LES CHIFFRES DES NAISSANCES
au cours de la 1ère ANNEE DU MARIAGE
Durée du mariage
Moins de 3 mois
Moins de 6 mois
Moins de 9 mois
Moins de 1 an
NaissancesNombre
68
272
414
664
en %
10.2
41.0
62.4
100.0
On trouve ce résultat surprenant que parmi les enfants nés
au cours de la 1ère année de mariage 6 2% sont arrivés au monde
dans les 9 mois de la conclusion du mariage et 41% dans les
six premiers mois. Précisons que le nombre total des premiers-nés
s'élevait à 1.685 et que les 414 enfants "rapides" représentent
dès lors environ un quart de cet effectif.
6. Fécondité légitime et illégitime - Adoptions
A long terme, le pourcentage des naissances illégitimes
par rapport au nombre total des naissances fait preuve d'une
remarquable constance, à tel point qu'on est tenté d'y voir
une de ces fameuses lois de la démographie. Il était de 3.4%
pendant la dernière décennie du siècle précédent et il était
encore du même ordre de grandeur cinquante et soixante années
après.
On constate une augmentation de ce taux pendant et après
les guerres; d'autre part, le taux a été supérieur à 4% au
début du siècle et de 1920 à 1930.
Comme on l'a remarqué dans d'autres pays, la contraception
n'a guère eu d'influence sur la fécondité illégitime; au con-
traire, celle-ci a marqué récemment au Luxembourg une certaine
tendance à la'hausse.
- 27 -
Tableau 9. NAISSANCES ILLEGITIMES
1891-95
1911-15
1931-35
1951-55
1961
1970
1973
1974
Nombre(moyenne annuelle)
207
436
201
161
174
177
155
173
% du totaldes naissances
3.35%
6.47%
3.96%
3.34%
3.40%
4.01%
4.08%
4.41%
La répartition de ces naissances suivant l'âge de la mère
montre que dans plus de 80% des cas, elles se sont produites
alors que la mëre avait moins de trente ans et dans 20% des
cas, alors que la mère avait moins de 20 ans. Il s'avère que
le groupe à "haut risque" est celui de 20-24 ans.
Au Luxembourg le nombre des adoptions est de l'ordre d'une
cinquantaine par an. On distingue les adoptions simples dans
lesquelles l'adopté conserve des liens avec sa famille d'ori-
gine, et les adoptions plénières, avec rupture des liens avec
la famille d'origine; jusqu'à présent, ces dernières étaient
un peu moins nombreuses que les premières, mais la relation
pourrait s'inverser, la loi du 22 février 1974 ayant libéralisé
l'adoption pléniëre sur 2 points :
- relèvement du maximum d'âge de l'adopté de 6 à 16 ans ;
- suppression de la condition d'absence d'enfant légitime
chez l'adoptant.
- 28 -
Tableau 10. ADOPTIONS - MOYENNES ANNUELLES
Source: Tribunaux d'arrondissement de Luxembourg et de Diekirch
Années
1960 ....
1961-65 .
1966-70 .
1971 ...
1972 ...
Nombrede
demandes
63
49
49
41
52
Demandesaccueillies
58
48
49
41
52
Adoptionssimples
39
28
26
24
21
Adoptions plé-nières (avec rup-ture des liensfamiliaux
19
20
23
17
31
7. Fécondité par région
Pour pouvoir comparer la fécondité de différentes régions,
on a calculé les taux de fécondité pour 1.000 femmes en âge
de procréer pour Luxembourg-Ville, le canton industriel d'Esch-
sur-Alzette et six cantons ruraux.
T a b l e a u H . F E C O N D I T E EN M I L I E U U R B A I N ET R U R A L
Années
1900
1947
19050
1970
1900
1947
1960
1970
1900
1947
1960
1970(1) Rédange,
Rémich.
LuxembourgVille
Cantond'Esch
Cantonsruraux (1)
Femmes de 15 à 49 ans
6.182
18.325
18.995
19 .146
10 .662
26.374
26.624
28.224
16.548
14.580
12.494
11.275
Naissances vivantes
537
853
1.146
1.025
1.808
1.418
1.815
1.453
1.983
847
751
652
Taux de fécondité pour 10 00 fern.
86.9
46 .5
60.3
53.5
169.6
53.8
68.2
51.5
119.8
58.1
60.1
57.8Wiltz, Clervaux, Vianden, Echternach
(naissances).
Naissances d'après I heure
de la journée (1974)
D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 18 20 21 22 23 24 s\ Heures
- 3o -
On constate qu'au début du siècle la fécondité est parti-
culièrement élevée en milieu ouvrier, alors qu'elle est basse
à Luxembourg-Ville; la campagne occupe une place intermédiaire,
le taux y est proche de la moyenne pour l'ensemble du pays.
La situation est presque inversée aujourd'hui, la fécondité
étant la plus faible dans le canton d'Esch et la plus élevée
à la campagne, la ville de Luxembourg se trouvant maintenant
proche de la moyenne; mais il faut ajouter que les différences
entre régions qui étaient bien marquées en 1900 ne sont plus
très significatives aujourd'hui.
8. Autres aspects
Surnatalité et surmortalité masculines
On constate au Luxembourg, comme d'ailleurs dans presque
tous les pays de la terre, le phénomène de la surnatalité mas-
culine qui est de l'ordre de 6%; pour 100 filles il naît en-
viron 106 garçons. Ou encore sur 100 naissances vivantes, il
y a 51 à 52 garçons. La surnatalité est plus que compensée
par la surmortalité masculine qui est de l'ordre de 20%; sur
100 décédés, il y a environ 55 hommes et 45 femmes. Ainsi
s'explique que les femmes sont en regle générale plus nombreuses
que les hommes; en 1970 leur nombre dépassait celui des hommes
de 5.3%.
Accouchements multiples
II y a en moyenne un accoucement multiple par 9 5 accouchements
au total (période 1953-70). Les accouchements triples sont ra-
res au Luxembourg, ils se produisent environ une fois par an, ce
qui correspond à une probabilité de 1 à 4.000 ou 5.000. Par
contre, il y a bon an mal an une cinquantaine de jumeaux (52.4
en moyenne pendant la période 1953-70), qui se répartissent de
façon à peu près égale entre les trois couples possibles : 2
garçons, 2 filles, 1 garçon et 1 fille.
- 31 -
B. Mortalité
1. Evolution du taux de mortalité générale
Au 19e siècle le taux de mortalité générale est de l'ordre
de 22 o/oo; il varie entre un minimum de 20 o/oo et un maxi-
mum de 25 o/oo. La tendance à la baisse sous l'effet des
progrès de la médecine et de l'hygiène s'amorce à la fin du
siècle et devient manifeste au début du 20e siècle. Dès 1913
le taux est tombé à 16.5 o/oo. Cette tendance n'est interrom-
pue que par les deux guerres :
- le taux remonte de 15.6 o/oo en 1915 à 21.4 o/oo en 1918
pour descendre à 13.1 o/oo en 19 20;
- le taux remonte de 12.2 o/oo en 1940 à plus de 16 o/oo
en 1944.
Les mouvements erratiques du taux n'ont pas de signification
précise, étant donné la faible dimension des ensembles en
cause. Toujours est-il que le taux actuel reste largement su-
périeur à ce lui de la plupart des pays développés. Cette si-
tuation résulte en majeure partie du vieillissement accentué
de la population. L'effet de la structure par âge sur le taux
de mortalité est frappant, lorsqu'on examine la population de
nationalité étrangère dont le niveau d'instruction et de re-
venu est en moyenne inférieur à celui des luxembourgeois, mais
qui comporte une plus forte proportion de personnes d'âge actif.
2 6 0
2 40
2 2 0
20 0
1 8 0
1 6 0
1 4 0
1 2 0
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4 0
2 0
1
1
1
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TAUX DE MORTALITEPAR 1 0 0 0 HABITANTSDE CHAQUE GROUPE D'AGE |
Année 1900Année 1935Année 1960Année 1970 -
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1 4 0
1 2 0
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80
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4 0
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TAUX DE MORTALITE PAH 1000 HABITANTS
DE CHAQUE GROUPE D'AGE 1970
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- 34 -
Tableau 12. DECES Dour 1.000 HABITANTS
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
Total
12.3
12.2
12.4
12.2
12.3
11.9
11.9
12.1
Luxembourgeois
13.6
13.4
13.8
13.6
14.3
13.7
13.7
14 .3
Etrangers
6.1
6.7
6 .1
6 .1
6.5
5.0
5.6
4 .9
2. Aspects spécifiques de la mortalité
L'étude de la mortalité révêle quelques constantes et plu-
sieurs tendances d'évolution.
Deux constantes
a) Le profil général de la mortalité par âge se maintient dans
le temps (abstraction faite de la réduction de la mortalité
infantile) . C'est ainsi que le taux de mortalité est rela-
tivement élevé pendant la première année de vie (mortalité
infantile)' , puis baisse pour atteindre un minimum entre 5 et
14 ans. Il se relève ensuite de façon continue- pour s'ac-
célérer notablement à partir de la cinquantaine et atteindre
des niveaux de plus en plus élevés, l'espérance de vie dimi-
nuant forcément au fur et à mesure que l'on vieillit.
b) La surmortalité masculine se maintient également au cours du
temps et fait pendant à la surnatalité masculine. On cons-
tate que la mortalité masculine est supérieure à celle des
femmes en moyenne générale, et en outre pour chaque classe
d'âge. Elle est donc la conséquence non seulement de fac-
teurs sociaux (accidents du travail et de la route, alcoolisme,
- 35 -
tabac) mais sans doute aussi de facteurs biologiques. Cette
disparité implique, bien sûr, une plus grande longévité des
femmes (cf infra : Age moyen au décès) .
Tendances d'évolution
c) Mortalité infantile
II a déjà été question de la baisse à long terme de la mor-
talité générale. En ce qui concerne le taux de mortalité
infantile, c'est-à-dire le rapport entre le nombre des décès
d'enfants de moins d'un an et le total des naissances vivantes,
on constate des développements spectaculaires depuis la guerre
et des succès décisifs au cours des dernières années. En 1900
le taux de mortalité infnatile était de 15%. En 1939 et au
lendemain de la guerre 7 enfants sur 100 mouraient au cours
de leur première année de vie. Le taux est tombé à 5% en 1949,
à 4% en 1956 et à 3% en 1961. Ce taux de 3% a souvent été
critiqué parce qu'il restait supérieur à celui des autres
pays développés. Ce n'est que grâce à la généralisation des
accouchements en maternité, aux mesures rigoureuses d'hygiène
prises dans les pouponnières, et plus récemment à la création
de la Clinique pour enfants que l'on a pu obtenir les résul-
tats attendus depuis longtemps et qui se traduisent dans les
chiffres suivants : 2% en 1967, 1.7% en 1969, 1.4% en 1972,
1.3% en 1974.
Il est vrai que des circonstances accidentelles peuvent faire
remonter le taux (2.5% en 1970, 1.5% en 1973), vu la faible di-
mension des ensembles concernés (50 à 100 décès en un an). Mais
dans l'ensemble le Luxembourg occupe désormais une position très
honorable dans les comparaisons internationales.
Mortalité endogène et exogène
Les décès d'enfants de moins d'un an peuvent être classés en
deux catégories : (v. PRESSAT, "l'Analyse Démographique", Paris
1969 p. 134)
- 36 -
fî i
7
6
5
113
¡2
1
0
\
\
\
1946
\
\
47 48 49
I
1 9 5 O51 52 53 54
II
—
55 56
I
—
57 53 59
\
S
1960
TAUX
I I
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À
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61 62 63
DE MORTALITEINFANTILE
Décès de moins d'un anpour 100 naissances vivantes
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J
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64 65 66 67 68 69 , g 7 0 71
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7
6
5
4
3
2
1
0_73 74 S
- 37 -.
- les décès dus à des tares héréditaires, à des malformations
congénitales, ou consécutifs aux traumatismes causés par l'ac-
couchement; ces décès qu'on appelle endogènes suivent d'assez
peu le moment de la naissance;
- les décès liés aux périls extérieurs : péril infectieux, de
nature respiratoire ou alimentaire notamment, accidents divers,
etc ... ; ces décès appelés exogènes se répartissent tout au long
de l'année d'âge considérée.
Tableau 13. DECES d ' ENFANT de MOINS d'UM AN pour 1000
NAISSANCES VIVANTES
19 5 3
1958
1963
1968
1973
Mortalité endogène
21.7
13.5
11.7
10.4
7.8
Mortalité exogène
22 .5
21.2
16.9
6 .6
7.5
Total : Mortalitéinfantile
44.2
34.7
28.6
17.0
15.3
Ces chiffres (calculés selon la méthode de Bourgeois - Pichat)
montrent que le recul de la mortalité infnatile est dû à une
baisse parallèle de la mortalité exogène et de la mortalité en-
dogène, alors qu'on admet généralement que ce recul provient
presqu'exclusivement d'un recul de la mortalité exogène.
Mort-nés
Qu'en est-il des mort-nés ? C'est une catégorie d'un in-
térêt surtout médical et qui pourrait même rester en dehors des
statistiques du mouvement de la population parce qu'en principe
il n'y a dans ces cas ni naissance ni décès. On calcule toutefois
un taux de mortalité qui indiaue le nombre des mort-nés pour
100 naissances vivantes. Ce taux est resté supérieur à 3% jusqu'en
1935, puis a amorcé une diminution lente atteignant 2% en 1950,
L.5% en 1957, 1.0% en 1970, 0.8"Ó en 1974. Il semble donc que la
- 38 -
régression du taux de mortinatalité soit effectivement l'effet
des progrès de l'hygiène.
L'Annuaire démographique de l'ONU emploie l'expression "Morts
foetales tardives" et les classe même selon la durée de la
gestation, détail que nos statistiques n'indiquent pas; mais les
comparaisons internationales (p. ex. Allemagne 1.2%, Italie
1.8%, Suisse 1.0%, Tchécoslovaquie 0.8%) ne sont point défavo-
rables au Luxembourg.
d) Age moyen au décès
Faute de calculs précis de l'espérance de vie s'étendant
sur une longue période, nous pourrons recourir à une mesure
moins parfaite : l'âge moyen au décès des personnes mortes
au cours d'une année. Quoiqu'influencée par la composition
par âge de la population, cette statistique donne une idée de
l'allongement de la vie humaine, ainsi que de la plus grande
longévité des femmes. On constate que l'âge moyen au décès
augmente chaque année de quelques mois.
T a b l e a u 1 4 . E V O L U T I O N D E L ' A G E M O Y E N A U D E C E S (en a n n é e s )
1907
1922
1935
1947
1949
1951
1953
1958
1963
1970
1972
1973
1974
Hommes
36 .3
44 .7
51.2
56 .9
59 .7
60 .4
61.7
62.6
63.3
65.3
66 .2
66.0
66 .1
Femmes
40 .0
48.8
55.1
59.8
63.6
65.1
66.1
66.7
68.4
69 .6
70.7
71.6
72.3
Total
38.0
46 .7
53.0
58.3
61.5
62.6
63.7
64.4
65.7
67.3
68.3
68.5
69.0
Le relèvement de l'âge moyen au décès résulte en partie de
la mortalité infantile.
- 39 -
Tableau 14a. AGE MOYEN AU DECES (en années]
a = y c o m p r i s l e s d é c é d é s d e m o i n s d ' u n a nb s a n s l e s d é c é d é s d e m o i n s d ' u n a n
i1960 |
1965 j
1970
1973
Hommes
a b
63.1 66.4
64.5 66.9
65.3 67.2
66.0 67.2
Femmes
a
68.6
69 .6
69 .6
71.6
b
71.1
71.5
71.4
72.3
65
66
67
68
a
.6
.8
.3
.5
Total
b
68.5
68.9
69.1
69 .4
Les espérances de vie à la naissance calculées à partir de
tables de mortalité 1971-73 fournissent des valeurs assez voi-
sines :
67.0 ans pour les hommes
7 3.9 ans pour les femmes
7 0.5 ans pour l'ensemble de la population
c) Causes de décès
La statistique des causes de décès se heurte à plusieurs
difficultés, notamment à la notion même de cause (unique). On
peut toutefois dégager quelques évolutions.
Les épidémies en tant que facteurs de décès appartiennent en
majeure partie au passé. La dernière épidémie de choléra re-
monte à 1866, de variole à 1905-1906; depuis la guerre, les
décès dûs à la rougeole,à la coqueluche, à la diphtérie, aux
fièvres typhoïde et paratyphoïde sont devenus extrêmement rares.
Si certaines infections en tant que causes de décès sont en
régression marquée (pneumonie, tuberculose, infections du nouveau-
né, maladies particulières à la première enfance) on constate
- 40 -
un progrès des maladies liées au vieillissement (tumeurs ma-
lignes, artériosclérose des coronaires) .
Enfin, l'incidence des accidents mortels de la route n'a
fait qu'augmenter et a quadruplé depuis l'avant guerre (de 0.7%
en 1933 à 1.6% en 1955 jusqu'à 3.2% de l'ensemble des décès en
1970). Les suicides représentent entre 1.25 et 1.5% du total
des décès annuels. Les femmes sont davantage exposées aux cau-
ses de décès suivantes : diabète sucré, maladies hypertensives,
maladies cérébro-vasculaires, occlusion intestinale, "symptômes
et états morbides mal définis". La prépondérance des facteurs
suivants est manifeste chez les hommes : tumeurs malignes, bron-
chite, cirrhose du foie, accidents automobiles et suicides.
Tableau 15. CAUSES DE DECES SUIVANT LE SEXE EN 1973
Tumeurs mali-gnes
Tuberculose
Diabète sucré
Coeur etvaisseaux
Bronchite
Accidentsautomobiles
Suicides
Autres causes
Total
HommesNombre
526
757
741
97
83
33
800
2344
Femmes Totaldes décès
346
1
79
638
28
25
14
703
1834
872
8
136
1379
125
108
47
1503
4178
Hommes
22.4
0.3
2.4
31.6
4.1
3.5
1.4
34.1
100
Femmesen%
18.9
0.05
4.3
34.8
1.5
1.4
0.8
38.3
100
Total
20.9
0.2
3.3
33.0
3.0
2.6
1.1
36.0
100
f) Mortalité due à la guerre 1940-45 (1)
On peut distinguer quatre composantes de la mortalité extraordi-
naire due à la dernière guerre et qui s'ajoute à la mortalité or-
dinaire :
(1) G. Als : La 2e guerre mondiale et l'évolution de la populationluxembourgeoise (Bulletin du STATEC 1973 n. 9)
- 41 -
1. Enrôlement de force (années de naissance 1920 à 1927)
Décédés 1.764
Disparus 1.084
Total 2.848
2. Résistance et déportation
Prisons et camps 791
Déportations 154
Maquis et arméesalliées 57
Total 1.002
3. Evénements de guerre de 1940 et de 1944-45 600
4 . a) Autres décès de Luxembourgeois dûs àla guerre 422
Total des victimes luxembourgeoises 4.822
Report : 4.822
b) Décès de résidents étrangers dûs à laguerre 437
Total général des victimes 5.259
En 1940 la population totale du Grand-Duché était- de l'ordre de
293.000 personnes; la population de nationalité luxembourgeoise
peut être évaluée à 268.000. Dès lors les décès dus à la guerre
représentant 1.8% de l'ensemble tant pour les décès de Luxembour-
geois rapportés à la population luxembourgeoise que pour l'en-
semble des décès rapportés à la population totale. Ce pourcentage
indique la dimension de la saignée subie. Dans la comparaison
internationale, le Luxembourg figure "en bonne place", immédiate-
ment après les pays qui ont payé le tribut le plus lourd.
- 42 -
C. Migrations Internationales
II sera question ici uniquement des migrations comportant
un changement de résidence et ayant donc un effet sur le chif-
fre de la population totale. On examinera ultérieurement les
mouvements journaliers sans changements de résidence, à savoir
les navettes qui affectent la répartition régionale de la po-
pulation (Chapitre IV) et les déplacements frontaliers qui ont
un effet sur la population active (Chapitre V) sans affecter
le chiffre ou la répartition de la population de résidence.
1. Le mouvement séculaire
Le mouvement de la population résulte non seulement du solde
des naissances et des décès, mais également du solde des migra-
tions internationales, c'est-à-dire de la différence entre les
arrivées et les départs.
La statistique des migrations repose sur l'enregistrement des
arrivées et des départs dans les registres de population tenus
par les communes. Toutefois les statistiques disponibles sont
imprécises, parce que de nombreuses personnes quittent le terri-
toire sans faire la déclaration de sortie requise. Ces omissions
ne sont en général rectifiées qu'avec beaucoup de retard. Si
l'on veut mesurer les migrations, on ne peut recourir qu'à des
estimations indirectes par comparaison des chiffres de la popu-
lation et de ceux du mouvement naturel, la différence représentant
alors le solde des migrations.
Une analyse des chiffres du tableau et du graphique ci-après
montre une évolution très irrégulière au cours de la période
1841-1974. On peut y distinguer, grosso-modo, six périodes de
longueur inégale. Cette esquisse séculaire montre que le Luxem-
bourg a été dans l'ensemble un pays d'émigration.
- 43 -
Tableau 16. MOUVEMENT NATUREL ET MOUVEMENT MIGRATOIRE
Péri odes
1341-18911892-19051906-19221923-19301931-19441945-1974
(1971(1972(1973(1974
1841-1974
Accroi ssementtotal(1)
40 .80033 .60015.60037.800
- 16.80072 .400
5344
185.400
.150
.200
.500
.700
Accroi ssementnaturel(2)
113 .00031.00030.50015.5009 .000
22.500
221.500
50- 50-400-400
Excédents dtion (+) ougration (-(3) = (1)
- 72.200+ 2.600- 14.900+ 22.300- 25.800
51.900++++
- 36.100
)
5345
1 immi gra-d ' émi -
(2)
.100)
.250)
.900)
.100)
1) Pendant toute la période de 1841 à 1891, le Luxembourg, pays
agricole et pauvre était une terre d'émigration; plus de 72.000
personnes ont quitté le pays pour s'établir à l'étranger, notamment
au Erésil, au Guatemala et surtout aux Etats-Unis. C'est plus par-
ticulièrement après 1850 que l'émigration a pris de l'ampleur, mais
en subissant de fortes fluctuations.
2) Ce n'est que dans la dernière décennie du 19e siècle que le
courant migratoire se renverse. A cette époque, le Luxembourg se
transforme économiquement : grâce au développement de l'industrie
sidérurgique, il passe d'une économie principalement agricole à une
économie industrielle qui attire de forts contingents d'ouvriers
étrangers. Ainsi le bilan des migrations devient positif pour la
période 1892' à :i905 (+ 2.600 personnes).
3) Au cours d'une troisième période qui va de 1906 à 1922 on
constate un mouvement d'émigration très accentué (Solde : - .15.000)
Le premier conflit mondial et la dépression économique au lendemain
de ce conflit ont entraîné le départ de nombreux étrangers.
4) Entre 1923 et 1930, on enregistre une augmentation brusque
des immigrations nettes. Le développement de l'industrie sidérur-
gique demande une main-d'oeuvre abondante et l'excédent des immi-
- 44 -
grations atteint le niveau record de 22.300 personnes, soit
environ 3.000 personnes en moyenne annuelle.
5) Les événements d'entre 1931 et 1944 - crise et guerre -
ont renversé encore le sens des mouvements migratoires et ont
provogué un nouveau reflux de la raain-d'oeuvre étrangère vers
les pays d'origine entraînant un excédent d'émigration énorme
de 26.000 personnes.
6) La période de prospérité prolongée que le pays connaît
depuis la guerre s'est traduite par un afflux continu d'étran-
gers qui représente un apport net de près de 50.000 personnes
entre 1945 et 1974, soit 1.600 personnes en moyenne annuelle.
On constate un ralentissement de l'immigration de 1966 à 1970,
une accélération au début des années 60 et des années 70. En-
fin la proportion des femmes a eu tendance à augmenter.
Globalement l'analyse ci-dessus montre que l'émigration
au 19e siècle a été plus importante que l'immigration au 2oe
siècle : sur 130 ans, de 1841 à 1974 on obtient un solde migra-
toire négatif de 36.000 personnes. N'empêche qu'actuellement
l'élément étranger prend une dimension au'il n'atteint dans
aucun autre pays.
2. Tendances récentes
Le mouvement d'immigration s'est particulièrement accentué
depuis la guerre pour plusieurs raisons :
1) D'abord la faiblesse du taux de natalité qui conduit progres-
sivement au vieillissement et même à la réduction du nombre
des Luxembourgeois d'origine.
2) Ensuite les modifications intervenues dans la stratification
sociale de la population à la suite de l'allongement de la
scolarité et de l'accession généralisée de toutes les couches
à une formation scolaire et professionnelle plus poussée. Il
en est résulté un vide à la base qui doit être comblé par
1'immigration.
- 45 -
3) Enfin, le développement de secteurs oü les progrès de pro-
ductivité sont relativement faibles : construction et mé-
tiers connexes, hôtellerie, services en général.
Nombres annuels moyens d'immigrants
Pendant les premières cinq années consécutives à la guerre,
la population s'accroît de 12.400 personnes par immigration,
soit de 2.500 en moyenne annuelle. De 1950 à 60, l'excédent
migratoire dépasse 1.000 personnes par an. Le mouvement de di-
versification industrielle le fait passer à plus de 2.000 per-
sonnes par an de 1960 à 1970. Pendant les quatre années 1971 à
1974 le pays a absorbé 3.000 immigrants par an.
Le tableau suivant illustre l'influence de l'immigration sur
l'évolution des effectifs des principaux groupes socio-profes-
sionnels de 1961 à 1972.
T a b l e a u 1 7 . V a r i a t i o n de l'emploi i n t é r i e u r
1961 - 19 7 4
Ouvriers
Employés privés
Fonctionnaireset agents pu-blics
Indépendants &aides fami-liaux
Total
(1)Population
active(1)
+ 12.200
+ 16.000
+ 2-.900
- 14.000
+ 17.100
(2)Etrangers(Immigrants)
(2)
+ 20.900
+ 3.500
0
0
+ 24.400
(3) = Cl) - (2)Population activesans immigration
- 8.700
+ 12.500
+ 2.900
- 14.000
- 7.300
N.B. Il s'agit d'estimation du Statec : les chiffres relatifs^auximmigrants et aux indépendants et aides familiaux pourraient êtreun peu surévalués pour les raisons indiquées aux chapitres II et V.
Ainsi en une décennie, la population active résidente aurait
diminué de 7.300 unités sans l'apport de l'immigration qui se
concentre essentiellement dans le groupe des ouvriers et acces-
soirement dans celui des employés. On constate d'autre part un
transfert des Luxembourgeois d'une part du groupe des ouvriers
- 46 -
et d'autre part du groupe des indépendants (agriculteurs, ar-
tisans) vers les emplois de bureau : fonctionnaires et surtout
employés privés.
Pourcentage des étrangers
Dès 1947 la part des étrangers atteignait 10% de la popu-
lation totale ce qui est généralement considéré comme im-
portant. Elle n'a cessé de progresser et pourrait dépasser
40% à la fin du siècle sauf révolution démographique, c'est-à-
dire sauf modification radicale de l'attitude des Luxembour-
geois à l'égard de la natalité.
Tableau 18. Evolution du pourcentage des étrangers
1947
10%
1960
13%
1970
18%
1974
23%
1985
(30%)
2000
(40%)
3. Rôle démographique de l'élément étranger
Alors qu'au 19e siècle, la population luxembourgeoise a aug-
menté assez rapidement, de façon à pouvoir assurer un flot
d'émigration, la relation entre les naissances et les décès n'a
fait que se détériorer au cours du 20e siècle à tel point qu'au
cours des dernières années la population de nationalité luxem-
bourgeoise n'assure même plus son remplacement, ainsi qu'il
résulte du tableau ci-après :
- 47 -
T a b l e a u 1 9 . N a i s s a n c e s et d é c è s s u i v a n t la n a t i o n a l i t é
Années
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
Naissances vivantes
Total
4.957
4.704
4.503
4.411
4.443
4.086
3 .800
3.925
Lux.
3.654
3.439
3.285
3.143
3.047
2.641
2.316
2.334
Etr.
1.303
1.264
1.218
1.268
1.396
1.445
1.484
1.591
Décès
Total
4.124
4.098
4.193
4.154
4.387
4.121
4.192
4.315
Lux.
3.770
3.714
3.831
3.775
3.960
3.769
3.760
3.913
Etr.
354
384
362
379
427
352
432
402
Excédent desnaissances
Total
833
606
310
257
56
- 35
-392
-390
Lux.
- 118
- 275
- 546
- 632
- 913
-1128
-1444
-1579
Etr.
951
881
856
889
969
1093
1052
1189
Ces chiffres ne sont calculés que depuis 1967. Compte tenu de
l'évolution du taux de natalité, le tableau fait apparaître une ten-
dance extrêmement préoccupante. Le Luxembourg est un des très rares
pays dont la population d'origine diminue. Si la tendance actuelle
se maintient, les luxembourgeois deviendraient minoritaires chez
eux après quelques générations et à la longue finiraient par dis-
paraître .
- 48 -
Annexe au Chapitre II
Mouvement de la population et saison
A titre de curiosité voici quelques indications concernant
la relation entre le mouvement naturel et la saison. Dans le
tableau ci-après on trouvera la répartition selon le mois du
nombre journalier moyen des naissances, des mariages et des
décès, d'abord pour la période 1953-70 (moyenne des 18 années),
ensuite pour 1970, année terminale de la période. Pour rendre
les mois comparables on a éliminé l'effet de l'inégalité du nom-
bre de jours des différents mois en calculant des nombres jour-
naliers moyens. Etant donné que les chiffres luxembourgeois sont
peu élevés en valeur absolue et que certaines régularités peuvent
dès lors être cachées par des facteurs accidentels, on a cal-
culé une moyenne de 18 années.
Tableau 20. Nombres journaliers moyens
Les 12 mois
JanvierFévrierMars
AvrilMaiJuin
JuilletAoûtSeptembre
OctobreNovembreDécembre
Mariages
1953-70 1970
6.3
2.54.53.4
8.39.16.5
7.49 .67.1
5.44.16.9
5.9
1.73.25.3
6.18.54.6
9.89.68.3
4.8. 2.47.2
Naissances
1953-70 1970
13.6
14.014.414.6
14.114.213.9
13.512.813.4
12.912.512.6
12.1
13.012.413.1
12.311.912.8
11.910.111.7
11.112.811.5
Décès
1953-70
10.6
11.912. 312.1
10.710.210.1
9.49.19.4
10.010.411.3
1970
11.4
14.112.311.7
11.810 .310.3
10.510.410.7
10.112.413.2
- 49 -
Que nous révèle ce tableau ?
On se marie pendant la bonne saison, au printemps (surtout en
mai) et en été (au mois d'août). Les mariages sont plus rares
en hiver, le minimum se situant en janvier. Peut-être y a-t-il
une certaine relation entre les maxima et minima des mariages et
ceux des naissances. Ces dernières sont plus nombreuses pendant
la première moitié de l'année, le maximum se situant en mars et
le minimum en novembre.
Comme on pouvait s'y attendre, février et mars sont les
mois les plus "meurtriers", alors que le minimum de la mortalité
se place en été et notamment en août.
Les chiffres de 1970 confirment la possibilité d'écarts par
rapport aux moyennes de longue période et révèlent d'autre part
la diminution de la natalité et de la nuptialité et l'augmenta-
tion de la mortalité par rapport à ces mêmes moyennes.
En ce qui concerne les migrations, nous ne disposons malheu-
reusement pas d'une documentation aussi parfaite. Des conclu-
sions intéressantes se dégagent toutefois des données sur les
travailleurs salariés occupés, établis par l'Office national du
travail-sur la base des renseignements fournis par les caisses
de maladie. Il en résulte qu'il y a un afflux de travailleurs
migrants de février à octobre (avec une légère exception en août)
avec un maximum en début de saison, et un reflux en novembre et
surtout en décembre (parfois encore en janvier). La population
atteint donc un maximum en octobre et un minimum en janvier.
- 50 -
Tableau 21. Nombre de salariés recensés (Moyenne 1970-1973)
panvierFévrier[Mars
AvrilMaiJuin
JuilletAoûtSeptembre
OctobreNovembreDécembre
Moyenne
Salariés
114.082116.188118.472
119.303119.750119.992
120.559120.334121.314
121.465121.005118.255
119.227
Variation parrapport aumois précédent
173+ 2.106+ 2.284
+ 831+ 447+ 242
+ 567225
+ 980
+ 151460
2.750
+ 4.000
En % de lamoyenne
95,797,599,4
100,1100,4100,6
101,1100,9101,6
101,9101,599,2
100
- 51 -
CHAPITRE III - COMPOSITION DE LA POPULATION
A. Structure par âge et par sexe de 1880 à 1970
1. Structure par âge
2. Structure par sexe
B. Situation matrimoniale
1. Réduction de la proportion des célibataires
2. Augmentation de la proportion des mariés, veufs et di-
vorcés
3. Nuptialité
C. Ménages, familles, logements
1. Réduction de la taille des ménages
2. Ménages et logements
3. Caractéristiques des logements : Propriété - Grandeur
Equipement
D. Groupes ethniques
1. Nationalité
2. Religion
3. Langue
E. Instruction
Effectifs scolaires - Taux de scolarisation - Femmes -
Etudiants universitaires.
- 52 -
A. Structure de la population luxembourgeoise par âge et par
sexe de 1880 à 1970
1. Structure par âge
Sur nos "pyramides" de population on a porté : de bas en haut
les âges (par classe de 5 ans) et horizontalement les effectifs
des classes d'âge, les hommes étant placés à gauche et les fem-
mes à droite de part et d'autre de l'origine. La forme d'un gra-
phique des âges dépend évidemment des facteurs qui affectent la
composition d'une population, à savoir du mouvement naturel -
natalité et mortalité - et du mouvement migratoire. Si la
longévité s'accroît, le nombre des gens âgés et donc la surface
des rectangles proches du sommet augmente. Une réduction de
la natalité rétrécit les rectangles proches de la base. Quant
aux mouvements migratoires, leur effet se répercute sur la py-
ramide en accroissant ou en réduisant surtout les rectangles
des classes de 20 à 40 ans. L'influence des événements politi-
ques et économiques tels que guerres et périodes de prospérité
ou de dépression se manifeste à travers leur influence sur les
mouvements naturel et migratoire de la population.
L'étude de l'évolution de la structure par âge de la popu-
lation luxembourgeoise au cours du dernier siècle fait appa-
raître, deux_constantes. D'abord le vieillissement continu de
la population, dû à l'effet combiné de la réduction des taux
de natalité et de mortalité, qui se traduit graphiquement dans
le resserrement de la base et l'élargissement progressif de la
partie supérieure de la pyramide. D'autre part, on remarque les
phénomènes de la surnatalité et de la surmortalité masculines.
Le nombre des naissances masculines est presque toujours supé-
rieur à celui des naissances féminines; il en résulte une base
un peu plus large du côté gauche. Mais, par suite de la sur-
mortalité, la situation s'inverse souvent déjà ä partir de la
seconde classe d'âge quinquennale; dans la population totale
le nombre des femmes est généralement supérieur à celui des
hommes. Le phénomène est nettement visible sur les pyramides
récentes.
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•
•S I I I I M I I I I 1 I I I I I I8 g H S 8 S S S S ? i S S S 8 S 2 « =
- 54 -
Le graphique de 1880 est typique d'une population jeune,
avec un taux de natalité très élevé (plus de 30%), qui se tra-
duit par la largeur de la base, mais aussi une forte mortalité
qui donne à la pyramide une forme assez régulière.
Dès 1922 le vieillissement se remarque. Il est dû à la ré-
duction des taux de natalité et de mortalité depuis le début
du siècle. Par ailleurs, le déficit des naissances dû à la
guerre de 1914-1918 se remarque dans les deux classes d'âge in-
férieures .
La pyramide de 1930 traduit le regain de la natalité de
19 20 à 19 30, période pendant laquelle le taux des naissances
a encore dépassé 20 o/oo. Le gonflement des classes d'âge
actif, surtout du côté masculin, traduit d'autre part l'apport
de l'immigration dû à la prospérité qui a caractérisé notamment
les années de 1926 à 1929. C'est ainsi que la classe d'âge de
25 à 29 ans passe de 10.922 hommes en 1922 à 15.935 en 1930 et
la classe masculine de 30 à 34 ans de 9600 à 13.761 personnes.
La grande crise de 19 30 entraîne une chute brutale du taux
de natalité qui atteint un minimum de 15 o/oo en 1934, niveau
dont il ne s'écartera plus sensiblement par la suite. Une par-
tie des étrangers arrivés dans le pays pendant la période de
prospérité rentrent dans leur pays d'origine, en raison du
chômage qui sévit alors au Luxembourg. Le graphique de 1935
traduit l'effet de ces phénomènes.
La pyramide de 1947 fait apparaître le déficit des naissances
dû à la guerre de 1940-45 ainsi que la persistance du bas taux
de natalité pendant les années précédant la guerre. Elle est
affectée aussi par les décès dûs à la guerre.
En 1960 on remarque un léger regain de natalité dans les
deux classes d'âge inférieures ainsi que les effets de l'im-
migration sur les classes d'âge actif. La forme du graphique
- 55 -
s'est rapprochée d'un rectangle avec un triangle superposé et
des échancrures qui attestent l'effet démographique des deux
guerres et de la crise de 1930. Dans l'ensemble la population
a fortement vieilli, mais par suite de l'immigration il y a
eu concentration de la population dans les classes d'âge actif.
Sur le graphique de 1970, la surnatalité masculine est très
nette. La surmortalité masculine est évidente pour les classes
au-dessus de 40 ans. La population totale ne comprend en
effet que 166.562 hommes contre 173.250 femmes. Mais les hom-
mes sont en majorité pour toutes les classes jusqu'à 40 ans;
ceci tient non seulement à la surnatalité masculine, mais encore
à l'apport de l'immigration.
L'effectif du groupe d'âge de 50 à 54 ans (personnes nées
de 1916 à 19 20) est anormalement bas à cause du déclin de la
natalité pendant la première guerre mondiale. Le groupe de
45 à 49 ans (années de naissance 1921 à 1925) marque également
par rapport au groupe voisin un net recul qui est dû au fait
que pendant la dernière guerre près de 3.00 0 jeunes gens, en-
rôlés de force par l'ennemi, sont tombés ou ont été portés dis-
parus. Le groupe d'âge de 40 à 44 ans (années de 19 26 à 19 30),
le plus nombreux de tous, correspond à la dernière génération
née avant la grande crise économique; les effets de la crise
se montrent dans les groupes (35 à 39 ans, 30 à 34 ans) nés
entre 1931 et 1940.
La classe née de 1941 à 1945 (25 à 29 ans) est réduite par
suite d'une natalité fortement en baisse pendant la deuxième
guerre. Dans les 3 classes de 5 à 20 ans on remarque la lé-
gère reprise démographique de 19 52 - 6 5 tandis que la classe
la plus jeune (0 à 5 ans) révèle le déclin de la natalité de-
puis 1965.
Dans l'ensemble, la pyramide de 1970 fait apparaître une
certaine concentration de la population dans les âges actifs
(15 à 64 ans),mais le pourcentage de la population d'âge actif
- 56 -
ne cesse de décroître : de 70.7% en 1947 il est tombé à 67.8%
en 1960 et à 65.3% en 1970.
D'autre part le pourcentage des personnes âgées de 6 5 ans
et plus ne cesse d'augmenter à un rythme qui s'est accéléré
depuis la guerre.
Tableau 22. Evolution de l'effectif des personnes âgées
de plus de 64 ans
1880
1900
1922
1935
1947
1960
1966
1970
11.481
14.205
16 .482
21.306
25.575
33.958
39 .262
42.873
= 5.5% de la population totale
6.0% "
6.3%
7.1%
9.5%
10.8%
11.7%
12.6%
II en résulte des charges croissantes à supporter par une
population active qui sans l'apport de l'immigration tendrait
à se réduire.
Enfin il est instructif de scinder le graphique de 1970 en
ses deux composantes : la population de nationalité luxembour-
geoise se rapproche d'un rectangle; peu de jeunes, fort pourcen-
plus saine, avec une forte natalité et quelques irrégularités
dues aux vagues d'immigration, notamment la concentration dans
les classes d'âge actif. La forme de la population luxembour-
geoise se rapporche d'un rectange; peu de jeunes, fort pourcen-
tage de vieux.
- 57 -
V.
100
POPULATION PAR GRAND GROUPE D'AGE
(en pour-cent)
oi . l M I i l i i l i l i , , , i I , i , • I , i I , . • i I i l i u m I I I I I I M I , I _
1900 1905 1910 1922 1927 1930 1935 1960 BB I9ID
- 58 -
Tableau 2 3 . Evolution de la stru c t u r e de la population
selon l'âge et la nationalité de 1947 à 1973
en %
C¿cc£Se cS'age
0-44- a/?s
•/S-écarts
65 ans eà ^¿ns
7bus âges
¿U.X.
2O3
70 /
S. 6
4OO.0
494.7£¿rr.
•Í5.S
76.3
7-9
•/OD. O
To¿a¿
-fí.8
70.7
3.5
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67.-/
J-/.5
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6.3
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JO.?
20.9
6Ï-3
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7t>its ajes
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65.3•/S3
/oao
4373£ií-r.
25.7
Í-.6
•/oao
TófaS
2O.8
663
42.3
sooo
¿~¿asr? a"áge
O ',/í ct/IS
45'éf- ans
65ais ä^/xfus
Tíus â-jes
¿ux.
58.0
480.0
•33.5
¿773
497O
£¿r.
47. Z
Ï4.3
a«
62.5
Ç5.2
224.$
4-2.8
3338
/u/i
55-/Z73.5£/.2.
4Í02
£¿r.
-fâ.4
£3.7
•3.5
724
To¿a¿
fy.2
226.3
46 7
3Í-S.2.
53.Z
473.5
Ï2.4
27£.g
•S373
£¿rs
2O.O
54-3
-3.6
773
7¿ta¿
73.2
233.2
45.7
352.7
Lux. = LuxembourgeoisEtr . = E trangers
N.B. Les additions sont exactes ä 0.1 près à cause de l'arron-di s s emen t
- 59 -
2. Structure- par sexe
Normalement les femmes sont en majorité dans une population
du fait de leur plus grande longévité dont l'incidence sur les
effectifs par sexe dépasse celle de la surnatalité masculine.
Au Luxembourg, la situation inverse a prévalu jusqu'à la 2e
guerre mondiale, ainsi qu'il résulte du tableau ci-dessous qui
indique les rapports, exprimés en pourcent, entre le nombre
d'hommes et le nombre de femmes :
Tableau 24. Taux de masculinité = Nombre d'hommes x 100
Nombre de femmes
MO•/oo.s
<fdoo•ÍO6.3
4910
•/O6.6
-?33o /935 | /¿?É7
•fO-f.3 \ 99.5
•ÍS6O
975•TÍ66
96,7
J37O
96.J437397:6
Cette anomalie apparente s'explique par les mouvements migra-
toires qui ont presque toujours comporté une forte majorité
d'hommes. Le taux de masculinité suit en effet les mouvements
migratoires jusqu'en 1947, c.à.d. le taux augmente en période
d'immigration et il diminue en pédiode d'émigration nette. En
1947 les femmes sont pour la première fois en majorité, à la
suite de la guerre. Cette majorité se renforce curieusement
jusqu'en 1970 malgré l'immigration, ce qui pourrait toutefois
être dû à un facteur saisonnier, le choix du 31 décembre comme
date de référence. En effet les taux de 1960 et de 1966 ne sont
point cohérents avec les statistiques des migrations qui font
apparaître un fort excédent d'hommes. Il est probable que les
chiffres de l'excédent migratoire pour la période 1956-65 sont
exagérés.
Depuis 1970 la très forte immigration a de nouveau relevé le
taux de masculinité.
- 6o -
ANNEE DE NAISSANCEM-SZ
OoO)
<
OCE
Om5LUXLUQ
LUXOQ
ÛZ<ceC3
ZO
aOa.
1
ii 1 . •
s?
J I I
= ! .
33NVSSIW 30 33NNV
- 61 -
ANNEE DE NAISSANCE
en
n
OteDOmLUX
LU
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<a.(3
QzO
a.Oa.
—
55 ÖS
IE¡
—
i
11r r ru
—
4
33NVSSItffJ 30 33NNV
- 62 -
Tableau 25. Mouvement annuel de la populationdes hommes sur les femmes
Excédent
1956-60
1961-66
1967
1968
1969
1970
1967-1970
1971
1972
1973
1974
1971-1974
Naissances Immigration
moins décès nette
865 4.593
- 1.717 6.398(-2)
259 - 451
174 122
260 506
383 - 202
- 1.076 - 25
178 1.409
143 457
362 1.278
156 1.502
839 4.646
Total
3.728
4.681 (-1719)
710
52
246
585
- 1.101
1.231
314
916
1.346
3.807
(Entre parenthèses : chiffres corrigés sur la base des
résultats des recensements de 1960
et 1966)
Lorsqu'on examine le rapport des sexes par classe d'âge, on
constate qu'en règle générale les hommes sont plus nombreux dans
les classes d'âge inférieures. Le rapport tend à s'inverser
vers 45 ans du fait de la surmortalité masculine. Cette régu-
larité peut être voilée par l'immigration, mais dans toutes les
pyramides d'âge depuis un' siècle, on constate que les hommes
sont moins nombreux au-delà de 60 ans.
- 63 -
ß. Situation matrimoniale
Les statistiques des recensements qui permettent d'étudier
l'évolution de la population selon l'état civil sur près d'un
siècle, révèlent une diminution de la part des célibataires
et une augmentation de la proportion des mariés, des veufs et
des divorcés.
Tableau 26. Population suivant l'état civil et le sexe
1880
J9-/0
•7930
•/9Í-7
S97o
CeC,
H66692S4294-85S73717SO
7357S
¿aéaïresF
6327O725977258264-101
65903
H33 H244364-624-28662538626-f
Mocries
F3309c?
<t-2S7ë60605
6599S84.917
f74-90953-i-f5636é207
l/eufs
F80g6•004-f•f2?4-£
14-g'fO
2O6-/3
H47
•742
4-7S
856
Ï3J3
vorce's
F4-4-
476559
987
pour
-/SSO
49101930
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1930194-71970
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1S4-7197O
Poputeéion
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77
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Oirorte's
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1t-
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68
ff
14-
7-fl
POPULATION TOTALE D'APRES L'ETAT MATRIMONIAL
1900
Population totale235 954
Population masculine « Population féminine121 593 ¡ 114 361
1900
1970Population totale
339 841Population masculine • Population féminine166 550 î 173 291
1970
- 65 -
1. Réduction de la proportion des célibataires
La proportion des célibataires dans la population totale est
passée de 62% en 1880 à 41% en 1970. Ces chiffres représentent
une moyenne pour les 2 sexes¡chez les hommes les chiffres sont
un peu plus élevés - 63.5% en 1880 et 44% en 1970 - pour les
femmes ils sont inférieurs à la moyenne pour deux raisons : les
hommes se marient plus tard et ils meurent plus jeunes que les
femmes.
La réduction de la proportion des célibataires s'explique
par au moins.4 facteurs :
1. Le vieillissement de la population : En 1880 les jeunes de
0 à 19 ans représentaient 4 5% de la population, alors que leur
part est descendue à 29% en 1970.
2. L'âge moyen au mariage tend à s'abaisser, (v. ci-après 3.
Nuptialité). Notre situation ne remonte qu'au début du siècle.
Pour un siècle l'abaissement pourrait bien être de 2 à 3 ans en
moyenne; or, cette tranche d'âge représente 3 à 4% de la popula-
tion qui passent ainsi du groupe des célibataires à celui des
mariés .
3. Enfin le nombre des "aidants" a fortement décru depuis le
début du siècle, (v. chapitre V Main d'oeuvre)
Tableau 27. Les aidants dans la pooulation totale et la popu-
lation par sexe
¿es o/ec¿x sexesSexe mascú¿¿/n
¿es ¿/eux s^xesSexe /77ascuunsexe féminin
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S370
420.8¿6
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2765
1) Recensement professionnel et industriel du 12 juin 1907
- 66 -
Cette évolution est liée à la réduction de la population agri-
cole et à celle de la natalité. Les aidants agricoles, c'est-à-
dire les membres de famille actifs non rémunérés en argent ont
toujours joué un rôle important dans la main-d'oeuvre agricole
dont ils représentent encore la moitié. Autrefois, les aidants
étaient pour la plupart des enfants de l'exploitant restés vo-
lontairement célibataires. Aujourd'hui, ils se limitent souvent
aux épouses. On trouve des aidants encore dans le commerce et
quelques services; mais leur importance y est bien plus faible.
4. A noter aussi que le nombre des personnes entrées en religion
(et donc célibataires) a eu tendance à diminuer. Il y a un siè-
cle (1874-78), on comptait 117 ordinations sacerdotales pour
10.000 jeunes gens âgés de 25 à 29 ans, alors que pour la pé-
riode 1965-69, ce taux était tombé à 26 (1). Pour les vocations
féminines, A. Heiderscheid indique que le taux correspondant est
tombé de 245 au début du siècle à 143 vers 1950; il a probable-
ment diminué encore. (2)
Nombre de célibataires de 20 ans etplus
La connaissance du nombre total des personnes d'âge nubile
restées célibataires présente un intérêt évident aux points de
vue sociologique, fiscal, politique. Pour calculer ce chiffre
on pourrait, en théorie, retrancher de l'effectif total des cé-
libataires celui des enfants de 0 à 15 ans (ou 0 à 18 ans); le
chiffre ainsi obtenu inclurait de nombreux enfants restés à
charge de leurs parents. Une autre solution consisterait à re-
trancher l'effectif des célibataires dont l'âge est inférieur à
l'âge moyen au mariage. Malheureusement on ne dispose pas tou-
jours d'une telle ventilation. A titre d'approximation nous avons
retranché toutes les personnes de moins de 20 ans.
(1) A. Heiderscheid : Les Luxembourgeois, un peuple épris desécurité (1970) p. 136
(2) A. Heiderscheid : Aspects de sociologie religieuse du diocèsede Luxembourg II p. 235
- 67 -
L'effectif des célibataires de 20 ans et plus, s'est accru en
valeur absolue jusqu'aux années 19 30 du fait de la croissance de
1 population âgée de 20 ans et plus pour décroître après la guer-
re lorsque le recul du célibat définitif a plus que compensé les
effets de l'accroissement de la population âgée de 20 ans et plus.
Le rapport des célibataires de 20 ans et plus aux non-célibataires
de 20 ans et plus a été relativement stable jusqu'en 19 30; après
la guerre sa chute a été sensible.
T a b l e a u 2 8 . C é l i b a t a i r e s d e 2 0 a n s e t p l u s ( e n m i l l i e r s )
MO•/MO
4930•Í94-7-Ï96OS97O
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-/56.3-Z58.5135.9S3-/.2•Í39.5
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• (2)
93. y/0S.239.0U587.O
99.7
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36.8t-8.759.4-5"¿¿
39.8
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79.5•/O2.7SM<f
•/54-.S
S83.6
•Z99.6
Ce¿¿¿>a.¿a.Lres
¿n % des non
ee'¿c¿a¿a.¿f-es
(5) - (3) : W
46.3¿74-4-2.-/•35,-f24-. 4S9.9
Célibat définitif
Pressât (L'analyse démographique) propose le rapport suivant
pour mesurer la fréquence du célibat définitif pour une génération
donnée :
C 50 Célibataires de 50 ans et plus
G 50 Effectif de la génération âgée de 50 ans et plus
Le calcul montre un net recul du célibat définitif.
- 68 -
T a b l e a u 2 9 . F r é q u e n c e d u c é l i b a t d é f i n i t i f d a n s l a g é n é r a t i o n
1 8 3 0 à 1 9 2 0
Année du
recensement
19701966194719001880
Génération
concernee
19201916189718501830
Fréquence du
Hommes
8.510.512.915.514.6
célibat(en %)
définitif
Femmes
10.312.014.218.718.1
II faut toutefois se rendre compte que ces chiffres indiquent
le comportement à l'égard du mariage des générations entre 1830
et 19 20; Ils ne nous renseignent pas sur les tendances présentes
qui semblent aller dans un sens contraire.
L'évolution récente telle qu'elle ressort de l'examen des
taux de nuptialité par âge des célibataires montre en effet une
diminution de la nuptialité dont les effets sur la fréquence du
célibat pourraient être mis en évidence dès le recensement de
19 80 à condition que cette évolution se poursuive. Pour le mo-
ment le poids des générations à forte intensité de nuptialité
dans le groupe des célibataires de 20 ans et plus masque la baisse
de cette intensité (v. ég. tableaux 31 - 32).
T a b l e a u 2 9 a ) T a u x de n u p t i a l i t é d e s c é l i b a t a i r e s par âge( p o u r 1 0 0 0 c é l i b a t a i r e s de c h a q u e c l a s s e d ' â g e )
Groupes
d'âge
15-1920-2425-2930-3435-3940-4445-49
15-49
1960
Hommes
3.283.961.719 .48.24.21.6
II " • <
Femmes
39.5107.335.311.14 .61.80.3
27.8
1966
Hommes
5.584.359.914.35.62.51.5
25.5
Femmes
44.5103.328.37.73.12.20.5
26.3
1970
Hommes
5.887.553.412.85.11.80.9
23.6
Femmes
4296246210
24
.4
.6
.2
.8
.5
.4
.6
.5
- 69 -
2. Augmentation de la proportion des mariés, veufs et divorcés
Mariés
Les mariés qui représentaient moins d'un tiers de la popu-
lation il y a un siècle, en constituent appr. la moitié aujourd'hui.
Il y a un siècle l'effectif des mariés était égal à la moitié
de celui des célibataires. Peu après la seconde guerre mondiale
les deux effectifs étaient à parité. Aujourd'hui les mariés sont
plus nombreux d'environ 20%. Depuis la guerre la proportion des
femmes qui sont mariées est inférieure à celle des hommes mariés.
Ceci tient surtout au fait que les effectifs absolus sont plus
élevés du côté des femmes.
Veufs
En raison de la plus grande longévité des femmes, il y a
toujours eu plus de veuves que de veufs. Cette disproportion
s'est accentuée du fait de la guerre et des accidents de'la rou-
te, à tel point que le rapport qui/ au début du siècle était
d'un peu moins de 2 à 1, approche de 4 à 1. D'autre part, la
proportion des veufs dans la population masculine a eu tendance
à diminuer, alors que la proportion des veuves par rapport à
la population féminine augmente. Depuis la guerre, même le nom-
bre absolu des veufs est en régression, alors que le nombre des
veuves a encore augmenté de 40%.
Divorcés
Ce groupe presque inexistant au 19e siècle a connu un déve-
loppement vertigineux depuis le début de ce siècle, évolution
accélérée par les deux guerres. Les femmes divorcées représen-
tent un effectif plus nombreux que les hommes divorcés. Mais
ceci tient à la plus grande longévité des femmes, et non à des
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- 71 -
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80
70
DIVORCES SELON LA
iDURÉE DU MARIAGE
60
50
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30
20
10
60
J 50
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1960
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LE NOMBRE D'ENFANTS
AU MOMENT
V —
DU DIVORCF
80
70
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50
40
30
20
10
Sans enfants 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4enf. 5 enf. 6 enfants et plus 7"
- 73 -
difficultés de remariage. En effet les femmes divorcées sont
presque aussi nombreuses à se remarier que les hommes divorcés.
Le nombre des divorcés est maximum pour les époux âgés de
30 à 34 ans, soit après 5 à 9 ans de mariage. les divorces sont
particulièrement fréquents chez les couples sans enfants. Si-
gnalons encore que les divorces par consentement mutuel représen-
tent moins de 20% de l'ensemble, ce qui pourrait s'expliquer
par certains effets patrimoniaux de cette forme de divorce (dé-
volution d'une partie de la fortune des parents aux enfants).
Tabl e a u 3 0 . E v o l u t i o n du nombre des d i v o r c e s
49044944
4920
4S3O
4338
.4354
43Ó6
4968
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4373
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236
264
- 74 -
3. Nuptialité
Taux brut de nuptialité
Ce taux indique le nombre des mariages pour 1.000 habitants.
Dans une population jeune il est forcément réduit du fait que
le dénominateur inclut une proportion importante d'enfants, donc
de personnes qui ne peuvent pas se marier. Un effet symétrique
se produit dans les populations vieilles du fait de l'importance
des effectifs de mariés. Le taux diminue pendant les guerres et
atteint des maxima au lendemain des conflits. Abstraction faite
des guerres, on constate une croissance du taux de nuptialité
luxembourgeois de la fin du 19e siècle (6.1) jusque vers un
maximum de 9.6 en 1927, une légère décroissance pendant la crise
des années 1930, une décroissance continue depuis la guerre.
Tableau 31. Mariages pour 1.000 habitants
Période
1891-18951896-19001901-19051906-19101911-19151916-19201921-19251926-1930
Taux de nuptialitépar an
6.57.47.77.86.67.58.99 .3
Période
1931-19351936-19401941-19451946-19501951-19551956-19601961-19651966-1970
Taux de nuptialitépar an
7.87.76.09.08.57.66 .76.5
La baisse récente de la nuptialité des célibataires peut être
mise en évidence en appliquant aux populations en âge de se marier
de 1960 et de 1966 les taux de nuptialité des célibataires de 1970.
Tableau 32 : Mariages effectifs et mariages aux taux de 1970
rfaz-iäjes "f,Année
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s//ic¿i/s
4-223
¿O37
- 75 -
On constate que si les taux de nuptialité de 1970 avaient pré-
valu dès 19 60, le nombre des premiers mariages eût été inférieur
de 11.5%; en 1966 la différence aurait été de 6.5%. Cette évo-
lution pourrait s'expliquer par une évolution des moeurs plus fa-
vorable à l'union libre. Sans doute cette tendance contribue-t-elle
à la diminution de la fécondité.
A quel âge se marie-t-on ?
Tableau 33. Age moyen au mariage (en années]
1901-19051925-19301968197019731974
Hommes
2 7 . 92 7 . 926 .62 6 . 32 5 . 92 5 . 7
Femmes
2 5 . 12 4 . 82 3 . 32 3 . 22 2 . 72 2 . 8
L'abaissement de l'âge moyen au mariage, alors que par ail-
leurs la durée de la scolarité a augmenté, reflète l'élévation
du niveau de vie et le changement des moeurs. Le phénomène est
encore plus marqué pour les femmes que pour les hommes.
Tableau 34. Répartition des mariages suivant l'âge (en%)
- 76 -
Durée des mariages
Du fait de l'allongement de la vie humaine, la durée moyenne
des mariages dissous par la mort de l'un des conjoints est passée
de 26 ans au début du siècle à environ 37 ans aujourd'hui. (36.8
ans en 1975, 36.2 ans pour les hommes, 38.3 ans pour les femmes).
Mariage et nationalité
Près de 30% des mariages contractés au Luxembourg comportent
au moins un partenaire de nationalité étrangère. Cette consta-
tation n'est pas surprenante, étant donné l'importance relative
du groupe des étrangers et sa structure par âge. Ce pourcentage
a eu tendance à croître au cours des deux dernières décennies
ainsi qu'il résulte du tableau suivant. On remarquera aussi que
la fréquence relative des mariages entre deux partenaires étran-
gers a doublé et que les mariages "mixtes" entre un étranger
(Italien, Allemand, Français, Belge etc.) et une Luxembourgeoise
sont maintenant plus fréquents que ceux entre une femme étrangère
(Française, Allemande, Italienne, Belge etc.) et un mari luxem-
bourgeois, alors que c1 était l'inverse au début de la période.
Tableau 3 5 . M a r i a g e s selon la nationalité des époux (en %)
Natio
des époux
Toutes nat.
Luxembour-geois
Luxembour-geois
Etranger
Etranger
nalité
des épouses
Toutes nat.
Luxembour-geoise
Etrangère
Luxembour-geoise
Etrangère
1953
100.0
74.9
11.8
9.2
4.1
1960
100.0
69 .8
12.2
11.3
6.7
1965
100.0
70.9
9.6
11.8
7.7
1970
100.0
70.1
10.2
11.2
8.5
- 77 -
C. Ménages, Familles et Logements
Les données statistiques sur les ménages et les logements ne
font l'objet d'un dépouillement détaillé que depuis 1960. Notre
documentation sur le nombre des ménages et leur répartition sui-
vant la taille remonte toutefois au 19e siècle et permet de
dégager quelques conclusions intéressantes.
Définition
Le ménage est constitué, soit par une personne vivant ha-
bituellement seule, soit par la réunion de deux ou plusieurs
personnes qui, unies ou non par des liens de famille, résident
habituellement dans une même demeure et y ont une vie commune.
1. Réduction séculaire de la taille des ménages
Voici d'abord la statistique du nombre moyen de personnes
par ménage.
18641900
1930
1947
1960
1966
1970
5.44.9
4.1
3.6
3.3
3.2
3.1
La réduction séculaire de la taille des ménages tient à plu-
sieurs facteurs. D'abord évidemment à la réduction de la na-
talité, mais aussi à la réduction de la population agricole et
du nombre des "aidants" en agriculture, enfin à l'urbanisation
et à l'éclatement des ménages en noyaux familiaux et récemment
peut-être à une tendance vers l'appartement plutôt que vers la
maison unifamiliale.
L'évolution est confirmée par les données sur la répartition
des ménages selon la taille.
- 78 -
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- 79 -
Tableau 36. Nombre de ménages suivant le nombre de personnes
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•fpers.
6.5
•775
73a•/S. 7
2
-73627.026 727-/
3
•75.8
24 7
236
22.0
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77.5
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Entre 1900 et 1960, le nombre des ménages de 1 et de 2 per-
sonnes a doublé en importance relative. Par contre, pour les
ménages de plus de 4 personnes, la réduction relative est im-
pressionnante .
De 1960 à 1970 on constate surtout une progression des ména-
ges de 1 personne, une stabilisation de la proportion des ménages
de 2 et de 4 personnes et une diminution relative de 1'importance
de presque toutes les autres tailles.
2. Augmentation du nombre de ménages par construction habitée
II y a un siècle, le nombre de constructions habitées était
proche du nombre des ménages. Dans une société agricole, la mai-
son unifamiliale prédomine.
L'industrialisation et l'urbanisation font augmenter le rap-
port jusqu'en 1930.
Tableau 37. Ménages et personnes par construction habitée
7Z7/
S90O
•/33O
73éo
-73é6
7S7O
Monrbre c¿e rne's?ac/e!
par consàrucà/'orj
/¡aéidt'e (•/)•7-7-7
•722
733
-733<t32Z.34-
Â/omire c7e persan/jes
par rr>e'/7a.ge (2¡
5.2O
43/4,7a
3.3c3 2.4-
•3.-Í3
A7o/-r?¿/-t c¿e /3írso/v?es
par cons¿ru.c¿ion
/laècàée Í3/-- í-/)x í¿)
S.S
6.O55
¿ 3
- 80 -
Puis ce rapport reste constant pendant une trentaine d'an-
nées sous l'influence de deux tendances contradictoires qui se
compensent : la recherche de la maison unifamiliale et la cons-
truction d'immeubles à appartements. De 1970 à 1974 les tendan-
ces vont nettement vers les grands ensembles, ainsi qu'il ré-
sulte des chiffres suivants. En 1975 toutefois, les maisons uni-
familiales ont repris une plus grande importance relative dans
l'ensemble des autorisations de construire, sous l'influence de
la crise.
Tableau 38. Unités de logement par bâtiment (à l'exclusion desmaisons de v/eek-end et des bâtiments non résidentiels)
1966
a) Autorisations de bâtir
Grand-Duché
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974 i
II
1
1
1
1
1
1
1
2
2
.6
.6
.8
.6
.6
.7
.8
.2
.1
Ville de Lu-xembourg
4.4
5.0
2.9
3.7
2.6
3.7
3.6
7.9
8.1
b) Bâtiments
Grand-Duché
-
-
-
-
1.6
1.8
1.7
1.6
2.01»
achevés
Ville deLuxembourg
-
-
-
-
3.5
4.0
3.7
3.1
4.9 1 )
1) résultats provisoires
Le phénomène est particulièrement accentué dans la capitale
où l'on construit de moins en moins de maisons unifamiliales et
de plus en plus de grandes "résidences". un logement correspond
à un ménage. Mais étant donné que le nombre de bâtiments ache-
vés en un an ne représente qu'environ 2% du stock total de cons-
tructions habituées, l'incidence des chiffres annuels sur le
rapport "Nombre de ménages par construction habitée" reste encore
faible, mais elle ne tardera pas a se faire remarquer.
- 81 -
Enfin, on peut calculer le rapport :
Nombre de personnes par construction habitée = Nombre de
personnes par ménage x Nombre de ménages par construction
habitée.
Ce rapport a eu tendance à augmenter à la fin du siècle
dernier, au moment de la première immigration; il a diminué
de 1900 à 1970 en raison de la réduction rapide de la taille
des ménages. Récemment il a augmenté légèrement du fait de
la construction de grands immeubles résidentiels.
3. Caractéristiques des logements
Ces chiffres ont été obtenus pour la première fois lors du
recensement de 1947.
a) Propriété du logement
La proportion des ménages propriétaires de leur logement a
augmenté depuis 1947 dans toutes les parties du pays. On cons-
tate que ce pourcentage a toujours été particulièrement élevé
à la campagne, alors qu'il est le plus faible dans la ville de
Luxembourg.
En 19 70, le nombre des ménages propriétaires de leur logement
a atteint 56,9% pour l'ensemble du pays. Comme on pouvait s'y
attendre, il est plus élevé encore pour les résidents luxembour-
geois : 63,5%, alors qu'il est bien plus faible pour les ména-
ges d'étrangers (21,2%) dont la résidence dans le pays est plus
récente et souvent provisoire.
- 82 -
Tableau 3 9 . Nombre de ménages familiaux propriétaires et
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4OO.0
b) Grandeur du logement
On constate aussi que la dimension des logements a augmenté,
du moins lorsqu'elle est exprimée en nombre moyen de pièces par
personne.
Nombre moyen de pièces par ménage selon la taille du ménage
Tableau 40. Taille du ménage
Toutes t a i l l e s
1 personne
2 personnes
3 personnes
4 personnes
5 personnes
6 personnes
1947
1.27
2.99
1.95
1.44
1.20
1.05
0.94
1960
1.58
3.69
2.29
1.66
1.37
1.09
0.99
1970
1.71
4.08
2.45
1.76
1.44
1.25
1.12
- 83 -
Le nombre de pièces par personne varie en raison inverse
de la taille du ménage. Certaines installations sont en effet
nécessaires quelle que soit cette taille. L'amélioration dans
le temps a toutefois été à l'avantage des petits ménages plus
que des familles nombreuses.
c) Equipement des logements
Enfin les chiffres ci-après donnent des indications fort
intéressantes sur l'évolution du confort des logements et de
leur équipement en certains biens durables.
On constate que tous les logements sont raccordés à l'élec-
tricité et à l'eau. Le progrès sanitaire est considérable en
ce sens que l'immense majorité des logements sont raccordés ä
l'égoût et possèdent un W.C. réservé au ménage, pourvu d'une
chasse d'eau et situé à l'intérieur du logement. On note éga-
lement une progression rapide du chauffage central, notamment
au mazout, et une régression des foyers et du coke. Enfin, les
taux de possession de biens durables sont très élevés dès 1970 :
80% des ménages ont une machine à laver, 87% un frigo, 69% le
téléphone, 67% un appareil de télévision, 56% une automobile.
Aujourd'hui ces taux doivent être proches de 100%.
Enfin, la différence entre la ville et la campagne s'est
estompée : elle est faible même pour les équipements sanitaires;
le chauffage central est encore moins répandu à la campagne, par
contre les congélateurs y sont beaucoup plus nombreux.
_ 8 4 -
T a b l e a u 4 1 : L o g e m e n t s o c c u p é s , s u i v a n t l e u r é q u i p e m e n t
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¿ogemenâs occupes par ¿fe propr/e'ifaire¿oaernerjfc avec ra-ccorderrterffs à ¿tes re'seccux puèé/cs :
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34-836
5-Z924-
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49173
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773375OS26
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4-334-O
2-Z373
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17768
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- 85 -
T a b l e a u 41 ( ¡ s u i t e )
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Mimérts aisoii¿s
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Communes rurates
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1. Combustible principalement utilisé
- 86 -
ù. Groupes ethniques
1. Nationalité
Au petit pays de Luxembourg, le seul facteur de différencia-
tion ethnique est constitué par l'immigration.
On a vu qu'au 19e siècle le Luxembourg, pays sous-développé,
a été pendant assez longtemps une terre d'émigration et que le
développement industriel en a fait un pays d'immigration en même
temps que diminuait l'excédent naturel de la population rési-
dente. Il n'est donc pas étonnant que la part de l'élément
étranger ait eu tendance à croître. Si dès 1871 nous trouvons
au Luxembourg 2.9% d'étrangers qui sont en majeure partie de
nationalité allemande, il faut en chercher l'explication sans
doute dans l'affiliation au Zollverein. L'immigration se déve-
loppe après l'introduction du procédé Thomas et à l'aube du 20e
siècle on trouve déjà 12.3% d'étrangers au Luxembourg. En 1910
leur part atteint 15.3%. Après le reflux lié à la guerre, la
prospérité des années 20 provoque un afflux tel qu'à la fin du
boom de 19 30 la part des étrangers atteint le chiffre record de
18.6%. Dès 1935 ils ne sont plus que 13%; en 1947 il reste,
malgré la guerre et le départ des Allemands, encore 10% d'étran-
gers au Luxembourg. La prospérité d'après-guerre et le mouve-
ment naturel défavorable de la population luxembourgeoise donnent
lieu à une nouvelle ascension du taux des étrangers qui, lors du
recensement de 1966 atteint 17% et dont la part en 1973 atteint
22%, ce qui est plus que le record historique de 19 30 '. Encore
ce pourcentage ne tient-il compte que des étrangers ayant conser-
vé leur nationalité d'origine. Si l'on considère que les natu-
ralisations et les options font passer chaque année 400 à 500
personnes de nationalité étrangère au groupe des Luxembourgeois,
on arrive à la conclusion qu'il y a au moins- 25% d'étrangers au
Luxembourg.
Comment se compose cette colonie étrangère ? A la fin du
siècle dernier les Allemands en représentaient les deux tiers,
les Belges un cinquième. L'élément allemand a constamment diminué
et est actuellement de l'ordre d'un dixième. Les Belges repré-
- 87 -
sentent environ 9%. Les Italiens qui étaient très peu nombreux
à la fin du 19e siècle encore sont devenus la colonie la plus
nombreuse après la 2e guerre; au début des années 1960, il y
a eu un dernier afflux d'Italiens qui a porté leur part à 44%
en 1966; actuellement elle n'est plus que de 30%. Au cours
des dernières années ce sont les Espagnols et surtout les Portu-
gais qui ont fourni les contingents les plus importants d'immi-
grants; ces derniers forment environ 20% de l'ensemble à l'heure
actuelle.
Tableau 42. Population suivant la nationalité
Hombres proportionnels pour 1000
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36
2Z5
3.5
Naturalisations et options
Lorsqu'on étudie la composition de la population selon la
nationalité il est important de tenir compte des naturalisations
et options qui chaque année font passer environ 500 personnes,
soit 0.75% de l'effectif des étrangers, de ce groupe à la popu-
lation luxembourgeoise.
Le nombre des personnes qui acquièrent la nationalité luxem-
bourgeoise par naturalisation ou par option pourrait avoir ten-
dance à augmenter. Les options qui sont particulièrement nom-
breuses émanent surtout de femmes (90%) étrangères ayant épousé
des Luxembourgeois.
Tableau 43. Naturalisations et options
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383t-56t23
Lors des précédents recensements de la population il est ap-
paru que 94% des Luxembourgeois le sont par filiation, que la
naturalisation est plus fréquente chez les hommes, alors que
beaucoup de femmes acquièrent la nationalité luxembourgeoise
par mariage ou par option. La question n'a malheureusement pas
_ 89 -
été posée lors du recensement de 1970. Les naturalisations et
options pourraient s'accélérer à l'avenir. En effet la loi du
26 juin 1975 portant modification de la loi du 22.2.1968 sur la
nationalité luxembourgeoise allège les conditions d'acquisition
de la nationalité luxembourgeoise et constitue de ce fait une
contribution à l'intégration des travailleurs étrangers. C'est
ainsi que le délai de résidence pour la naturalisation est ramené
de 15 à 10 ans; dans certains cas la résidence obligatoire est
réduite à 5 ans (étranger né sur le sol luxembourgeois, étran-
ger marié à un luxembourgeois d'origine, apatride, réfugié po-
litique) . Les délais dans lesquels l'option pour la nationalité
luxembourgeoise peut avoir lieu ont été étendus; p. ex. l'étran-
gère qui épouse un luxembourgeois a un délai de 3 ans (au lieu
de 6 mois) pour faire sa déclaration d'option. Enfin la nouvelle
loi ajoute des cas d'acquisition automatique de la nationalité
luxembourgeoise et supprime toute condition de résidence dans le
cas de recouvrement de la nationalité luxembourgeoise par
un Luxembourgeois d'origine.
Tableau 44. Population luxembourgeoise, suivant le mode
d'acquisition de la qualité de Luxembourgeois
1935, 1947, 1960
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35
- 90 -
2. Religion
L'immense majorité de la population se déclare catholique lors
des recensements, même si la pratique religieuse a fortement di-
minué. Ainsi le pourcentage des catholiques dans la population
totale est passé de 99.5% en 1871 à 96.9% en 1970 '. Les autres
confessions se recrutent surtout dans la population de nationalité
étrangère
Tableau 45. Population suivant le culte
Nombres proportionnels pour 1000
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28
23
- 91 -
L'appartenance massive à la religion catholique a toutefois
un caractère largement traditionnel. La religion n'a qu'une
influence limitée sur le comportement de la population en matière
de natalité et de divorces. En effet, le taux de natalité est
l'un des plus bas du monde, et les divorces ont connu une évo-
lution fulgurante.
Il résulte d'une enquête d'opinion effectuée en 1971 à l'ini-
tiative du synode diocésain que 6 2.6 % seulement des catholiques
assistent à la messe le dimanche.
3. Langues
A la jonction des civilisations française et allemande le
Luxembourg a adopté deux langues officielles, et pratique une
troisième langue dans les relations orales : le patois luxem-
bourgeois. Ce bilinguisme ou trilinguisme s'étend pratiquement
à toute la population et ne donne donc pas lieu à la formation
de groupes ^ethniques ni à des recensements statistiques.
E. Instruction
II n'existe malheureusement pas de statistique du degré de
formation scolaire pour la population entière, parce qu'on n'a
jamais posé cette question délicate lors des recensements. On
est donc réduit à examiner les chiffres des effectifs scolaires
établis par le Ministère de l'éducation nationale. Malheureuse-
ment cette série ne remonte qu'à 1964/65 de sorte qu'on ne peut
pas étudier les évolutions à long terme.
- 92 -
T a b l e a u 4 6 . E f f e c t i f s d e l ' e n s e i g n e m e n t p r i m a i r e , s e c o n d a i r e ,
p é d a g o g i q u e , m o y e n , t e c h n i q u e e t p r o f e s s i o n n e l .
Nombre totald'élèves
Enseignementpréscolaire
Enseignementprimaire
Enseignementsecondaire
Ens. moyen,technique etprofessionel
Enseignementpédagogique
1964/65
54.297
5.740
35.987
6 .992
5.354
224
1972/73
64.115
8.524
35.525
8.425
11.471
170
1974/75
65.390
8.487
35.389
8.074
13.172
268
% d'augmentationde 1965 à 1975
+ 20.4%
+ 47.8%
1.7%
+ 15.5%
+ 146.0%
+ 19.6%
L'enseignement primaire est obligatoire et touche toute la
population, du moins pour les six premières années d'étude (sur 9 ) ;
le taux d'augmentation du nombre des élèves du primaire corres-
pond approximativement à l'accroissement de la population pour
le groupe d'âge correspondant. Le taux de -1.7% peut donc servir
de référence pour mesurer le développement des autres catégories.
Le progrès est important pour l'enseignement secondaire et plus
encore pour l'enseignement moyen, professionnel et technique.
En rapportant les effectifs scolaires aux effectifs des clas-
ses d'âge correspondantes on obtient des ordres de grandeur des
taux de scolarisation et de leur progression au cours de la décen-
nie 1965-75. Les calculs sont entachés d'une certaine approxima-
tion pour deux raisons : légère différence de période entre les
chiffres de la population et les effectifs scolaires, difficulté
de délimiter les ordres d'enseignement par des classes d'âge
(l'enseignement primaire continue jusqu'à 15 ans max. pour une
fraction de la population, la durée des études universitaires est
variable). Néanmoins les chiffres nous semblent indiquer claire-
ment l'importance de l'évolution en cours.
- 93 -
T a b l e a u 4 7 . E v o l u t i o n du taux de s c o l a r i s a t i o n p o u r les
3 o r d r e s d ' e n s e i g n e m e n t
cíe
58%6-2%
67%
Le pourcentage des femmes dans les effectifs scolaires a
augmenté au cours des dernières années.
Tableau 4 8 . de femmes dans les effectifs scolaires
1963-641973-74
Primaire
50
49
Secondaire(public + privé )
41.6
48.3
université
(1965-66) 25.2
33.3
Pour le secondaire, on approche de la "parité". Pour les
effectifs universitaires, la progression est frappante
Personnes à formation universitaire
En nous basant sur une évaluation néerlandaise d'après la-
quelle le nombre des personnes ayant reçu une formation univer-
sitaire serait actuellement de l'ordre de 2% de la population
active, nous arrivons pour le Grand-Duché à un effectif de l'or-
dre de 3.000 personnes. Ce groupe est appelé à croître rapidement
étant donné qu'il y a actuellement 2.000 étudiants universitaires.
Il en résultera à brève échéance des problèmes d'emploi dans
certaines spécialités.
- 94 -
Tableau 4 9 . Hombres totaux d'étudiants universitaires
par discipline en 1972-73
(y compris cours universitaires de Luxembourg)
Source.- Ministère de l'EducationNationale
Sciencespures
Ingénieurs
Sciencesmédicales
Lettres
Sciencessociales
Droit
Architec-ture
Autres dis-
ciplines
TOTAL
Garçons Filles
142 76
270 5
309 141
268 258
157 71
111 30
20 7
68 37
1.345 624
Total parspécialité
218
275
450
526
228
141
27
105
1.970
en % de 1 ' ensemble
11.1
14.0
22.9
26.7
11.6
7.2
1.4
5.1
100
Ces chiffres constituent des minima puisque le Ministère de
l'Education Nationale n'est pas en mesure d'établir une statis-
tique exhaustive. La statistique fait apparaître le pourcentage
énorme de 27% des étudiants en lettres (41% pour les filles) -
situation qui se rencontre dans beaucoup de pays et qui est une
source de préoccupations. Pour la profession médicale, le nombre
des étudiants est à peu près égal au nombre total des médecins
installés.
Emploi, formation et orientations professionnelles
Les chiffres relatifs aux étudiants universitaires montrent
qu'il existe un danger de chômage intellectuel et un problème
de réorientation, immédiat pour certaines spécialités, plus lointain
- 95 -
pour d'autres. Il existe toutefois un problème général de
déséquilibres structurels. Une étude effectuée lors de la crise
de 19 7 5 a révélé qu'un certain nombre de jeunes risquent de ne
pas trouver d'emploi correspondant à leurs espoirs alors que
dans des carrières correspondant à leur niveau de formation
scolaire existent des déficits qui obligent à recourir ä la
main-d'oeuvre étrangère. Tel est notamment le cas des car-
rières artisanales. La faute de ces déséquilibres incombe en
partie aux déficiences du système d'orientation scolaire et
professionnelle. Pour parer à cette situation des cours d'ins-
truction professionnelle, de perfectionnement professionnel et
de reconversion ont été récemment organisés.
- 96 -
CHAPITRE IV - REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET MIGRATIONSINTERNES
A. Modifications de la répartition régionale de 1821 à 1970
B. Impact de la politique de diversification économique surla répartition de la population
C. Navetteurs
D. Régions urbaines et rurales. - Principales villes -Evolution depuis un siècle
- 97 -
A. Modifications de la répartition régionale de 1821 à 1970
A l'échelle européenne on considère le Luxembourg comme
formant une seule région socio-économique. Cette convention
ne signifie nullement qu'il constitue un ensemble géographique
homogène.
Situé entre la Belgique à l'ouest et au nord (148 km de
frontières), l'Allemagne à l'est (135 km) et la France au Sud
(73 km), le Luxembourg mesure 57 km d'ouest en est et 82 km
du nord au sud. Il couvre une superficie de 2.586 km , moins
qu'une province belge ou qu'un département français.
Au point de vue administratif, le territoire est divisé en
trois districts (Luxembourg, Diekirch, Grevenmacher), douze
cantons et 126 communes qui servent de circonscriptions aux bu-
reaux administratifs des services généraux de l'administration
centrale ou aux succursales des établissements publics de l'Etat.
Pour les élections politiques qui ont lieu tous les cinq ans,
le pays est divisé en 4 circonscriptions électorales dont chacune
élit un nombre de députés proportionnel à sa population (Centre :
20, Sud : 24, Nord : 9, Est : 6, Total : 59 députés).
Au point de vue géographique et géologique, le pays comprend
deux régions naturelles :
L'Oesling au Nord, qui représente environ un tiers du terri-
toire, est un prolongement des Ardennes; il est composé de ter-
rains d'âge dévonien inférieur, schisteux à schisto-gréseux,
exempts de chaux et de phosphore, très accidenté, d'une altitude
moyenne de 450 m.
Le Sud, appelé encore Bon-Pays, deux fois plus étendu, plus
récent au point de vue géologique, composé essentiellement de
terrains sablonneux et calcaro-marneux d'âge triasique et juras-
sique et comprenant au Sud-Ouest une étroite bande de minerai
de fer du Dogger. L'altitude moyenne du Bon-Pays est d'environ
DENSITE DE LA POPULATIONPAR CANTON
en 1970
LEGENDE
CLERVAUXo
31 - 50 habitants par km2
51-100
WILTZO :VIANDEI\f
• \ o
HË 1 D 1 " 150
ü 1480
i DIEKIRCH i
ECHTERNACH : /REDANGE
O MERSCH:•O
GRÈVÉWMACHÉR
VÍÉAPELLENI
m ; REMICH:
ESCH/ALZE
- 99 -
Densité de la populationpar commune
au 31 décembre 1970moins de 25 habitants par km2
W:ï\ 25 - 4 9 habitants par km2
l u 50-!
- 100 -
250 m; il est moins accidenté que le Nord, la température an-
nuelle moyenne y est légèrement plus élevée (env. 9 contre 8° C.)
Dans l'analyse des modifications de la répartition de la po-
pulation, nous nous basons sur la subdivision du territoire en
cantons.
Le premier recensement de la population, qui a eu lieu en
18 21, a dénombré une population - limitée au territoire actuel -
de 134.082 personnes, ce qui donne une densité de 51.8 habitants
au km . Actuellement la densité approche de 140.
T a b l e a u 5 0 . P o p u l a t i o n p a r c a n t o n
Cantons
Luxembourg-Ville
Capellen
Esch
Luxembourg-Cam-pagne
Mersch
Clervaux
Diekirch
Rédange
Vianden
Wiltz
Echternach
Grevenmacher
Remich
Grand-Duché
Population
1821
15.091
10.685
12.078
8.862
10 .542
8.664
11.758
10.345
2.619
10.417
10.696
11.096
11.229
13 4 .08 2
1970
76.159
21.381
114.778
25.495
13.814
9.606
19.685
10.305
2.658
10.130
9 .934
15.269
10.627
339 .841
de 1821 â 1970Variation
En chiffresabsolus
61.068
10.696
102.700
16.633
3.272
942
7.927
- 40
39
- 287
- 762
4.173
- 602
205.759
Enpour-cent
+ 404.7
+ 100.1
+ 850.3
+ 187.7
+ 31.0
+ 10.9
+ 67.4
0.4
+ 1.5
2.8
7.1
+ 37.6
5.4
+ 153.5
En 150 ans la population s'est concentrée dans les cantons
d'Esch et de Luxembourg, surtout à Luxembourg-Ville. L'augmen-
tation est relativement faible dans les cantons de Capellen,
Diekirch, Grevenmacher et Mersch, elle est insignifiante ou même
négative dans les six autres cantons : Clervaux, Vianden, Rédange,
Wiltz, Remich et Echternach.
- 101 -
Le tableau 51 qui distingue cinq régions géographiques et
économiques permet-de se rendre compte des déplacements de po-
pulation, qui ont accompagné le développement démographique et
économique. La concentration urbaine dans les cantons de Luxem-
bourg et d'Esch, le dépeuplement du Hord et de l'Est par l'exode
rural, qui se manifestent dès la fin du 19e siècle, sont évidem-
ment liés au développement industriel. A partir de 1880 la
population des cantons du Nord et de l'Est diminue non seulement
en valeur relative, mais même en valeur absolue. En moins d'un
siècle l'importance relative du canton d'Esch passe du simple
au triple, celle de Luxembourg-Ville passe de 14 à 23%. Par-
tout ailleurs la population diminue, généralement même de fa-
çon absolue, et ce n'est que récemment que la politique de
diversification industrielle a permis de freiner ou de contre-
carrer ce mouvement. Pour les cantons de Mersch, de Capellen et
de Luxembourg-Campagne, cette évolution apparaît d'ores et déjà
dans les chiffres du dernier recensement.
En effet parmi les causes des mutations géographiques, il
faut mettre en exergue d'abord trois facteurs de concentration :
expansion de l'emploi dans l'industrie sidérurgique jusque vers
1960 (surtout dans le canton d'Esch), développement de la ville
de Luxembourg en tant que centre européen et financier depuis
1950, exode rural. Depuis la guerre toutefois, des efforts
sont faits pour assurer une répartition plus équilibrée de la
population. Dans ce contexte on peut citer la politique de di-
versification industrielle qui a pris une forme systématique
depuis 1960, le développement des moyens de transport qui a fa-
vorisé l'emploi de navetteurs et de frontaliers, la naissance
de communes-dortoirs surtout à proximité de la capitale, enfin
la recherche en cours d'un plan d'aménagement du territoire.
Tendances récentes 1947-1970
Depuis la seconde guerre mondiale les changements dans la
répartition de la population ne vont plus exactement dans le
même sens que précédemment.
- 102 -
Si le canton d'Esch est encore caractérisé par une augmenta-
tion non négligeable de sa population (+ 20.9%), celle-ci est
dépassée par les développements du canton de Luxembourg-Campagne
(+ 71.1%), du canton de Capellen (+ 33.4%) et de Luxembourg-Ville
(+ 22 .9%) .
Par ailleurs, il y a un renversement de la barre pour d'autres
cantons : Mersch, Diekirch, Vianden, Grevenmacher et Remich, dont
les populations s'accroissent.
On peut admettre que la restructuration territoriale de la po-
pulation est entrée dans une nouvelle phase, qui est conditionnée
par trois facteurs :
1) Les effectifs occupés par la sidérurgie n'augmentent plus
depuis une dizaine d'années et l'industrie minière est en ré-
gression continue.
2) La politique de diversification industrielle en vue de
promouvoir l'équilibre régional entamée en 19 50 et renforcée à
partir de 1962 a atteint plusieurs de ses objectifs.
3) La ville de Luxembourg qui subit une expansion foudroyante
sur le plan administratif, bancaire et des services exerce une
pression vigoureuse sur la région voisine, notamment les cantons
de Luxembourg-Campagne, de Capellen et de Mersch.
Toutefois, plusieurs cantons ruraux - Clervaux, Rédange, Wiltz
continuent leur mouvement régressif.
- 103 -
T a b l e a u 5 1 . E v o l u t i o n de la r é p a r t i t i o n g é o g r a p h i q u e d e
la p o p u l a t i o n s e l o n 5 r é g i o n s
/figions
ÁK X err?6a¿rc¡ - e, //ecscfi
¿a x^/77/^oafo' -ça rvp&ofie
f4crscA, CayeZ/ín
A/orc/^
est y
ßens/fe' Z/>aé. Dar/(m2)
¿íí rer/7¿üu rg - fi //e
¿SCSI
¿u /e/nÁourj-campagne
/7erse/>, CapeZZe/p
//ore/£sí
&ra/ia{ -J)u che'
¿824
45O3/42o 73
3O0'86
4-3803
33OZ1
434oez
5/g
44259.04
22 4432 é724 63
40000
/8S0
30205246é7
43S38
62532
f-3-ftä
2/0507
844
4¿35
¿¿72
¿O S5
32.S8
2O.50
,00.0a
434O
/Jomóre'i
Ï54636S579
4O866
64005
40ÏO9
253O27
4O0 2
26-4-7
45. 7g
24 7-Z
•45.60
soo.ct?
4330
ai'--'u. s
53827-/Of 34-0
4353560434-
'S7276
2337S2
//S. 3
-/7.J6
35.04
4ÍS4-
20.06
•Z2. ¿5
Soeoo
-?3£7
6413634 304
43376
3Í326
23034-2
4/2.5
243
32.6
44 3
-Z3.0
'/2.S
4P0.0O
•366
77OS5
444634
55234
Ç2SS3•3SZ7Í
T3473O
423.S
23.04
34Z4
46.50
45.744OS4-
/ÛO.00
4370
76453444 7S4
6O635S237335S47
339348
434.4-
22. te337g
4786
-Z5.64
-ZO.S5
SM.OO
L) Mord = Cantons de Clervaux, Diekirch, Rédange, Vianden, Wiltz
2) Est = Cantons de Echternach, Grevenmacher, Remich
- 104 -
T a b l e a u 5 2 . E v o l u t i o n r é c e n t e de la r é p a r t i t i o n p a r c a n t o n
Cantons
Luxembourg-Ville
Capellen
Esch
Luxembourg-Camp.
Mersch
Clervaux
Diekirch
Redange
Vianden
Wiltz
Echternach
Grevenmacher
Remich
Grand-Duché
Population en
1947
61.996
16.025
94 .904
14.904
12.447
12.117
16.814
11.657
2.356
12.446
10 .293
14.446
10.587
290.992
1970
76.159
21.381
114.778
25.495
13.814
9.606
19.685
10.305
2.658
10.130
9.934
15.269
10.627
339.841
Variation
En chiffresabsolus
14.163
5.356
19.874
10.591
1.367
- 2.511
2.871
- 1.352
302
- 2.316
359
823
40
48.849
En 1)pour-cent
22.9
33.4
20.9
71.1
11.0
- 20.7
17.1
- 11.6
12.8
- 18.6
- 3.5
5.7
0.4
16.8
1) Les variations soulignées dépassent la variation moyennenationale
B. L'impact de la politique de diversification économique sur
la répartition de la population
Dans les lignes précédentes nous avons retracé les change-
ments séculaires de la répartition de la population. Il appa-
raît maintenant que sous l'effet de cette restructuration plu-
sieurs grandes régions ont pris naissance.
Le projet de programme' directeur de l'aménagement général du
territoire (juillet 1971), distingue l'Oesling et le Bon Pays
comme grandes régions et préconise de subdiviser le Bon Pays en
zones de peuplement secondaires :
- Io5 -
REPARTITION GEOGRAPHIQUEDE LA POPULATION AU 31.12.1970
f Triangle Capitale-Sud-Ouest 205 o o o
Moselle 1 6 1 0 0
Zone B.C.E.D. 14 7 5 0
Reste du Bon Pays 73 150
BON PAYS 309 0 0 0
0 E S L I H G 3 0 0 0 0
GRAND-DUCHE 339000
Sn«
Reste du
y
Pays 73 150
205
- 106 -
Dans cette perspective il a été estimé de retenir quatre zonesdont deux, la zone B.C.E.D. (Bissen-Colmar-Ettelbruck-Diekirch)et le triangle "C'avitaie-Sud-Ouest", représentent à des degrésdifférents, des zones d'activité relativement dense et diver-sifiée, les deux autres, la "Moselle" et le "Reste du Bon-Pays",ressemblent davantage à l'Oesling par leur caractère rural etagx'icole. En ce oui concerne la dissociation de la zone "Moselle'de celle "Reste du Bon-Pays", ells ne s'imposait peut-être pas,mais nous l'avons estimée utile e.a. du fait de la présence d'uneviticulture développée dans la "Moselle", ce qui constitue unedifférence notable par rapport aux autres régions agricoles.Cette délimitation de quatre zones de peuplement au sein du Bon-Pays n'est vas à l'abri de critiques. Telle commune exclue d'unezone pourrait y être incluse et vice Versa. Certaines communespourraient être partagées entre deux zones. Pourtant des modi-fications de ce genre ne changeraient guère non plus grand choseaux ordres de arandeur ainsi obtenus.
T a b l e a u 5 3 . R é p a r t i t i o n e t d e n s i t é p a r r é g i o n et z o n e
de la p o p u l a t i o n de r é s i d e n c e h a b i t u e l l e au
3 1 / 1 2 / 1 9 7 0
/ 8an - Pay S
// Ge s ¿in g
Zesles
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de Ü.
-ZOO
4ié
¿6483
3¿
•134
- 107 -
A l'aide du tableau ci-dessus on se rend compte que la den-
sité de la population par région varie dans des proportions
énormes par rapport à la moyenne du pays qui se situe à 131
habitants par km . C'est ainsi que la densité du triangle
"Capitale - sud ouest" avec 619 habitants par km est 18 fois2
plus élevée que celle de l'Oesling. Avec 166 habitants/km ,c'est la zone "B.C.E.D." qui occupe la seconde position, suivie
par la "Moselle" (100 h/km ) et par le "Reste du Bon-Pays"
(66 h/km2) .
La première révolution industrielle (fin 19e siècle) boule-
versa de fond en comble l'ancien équilibre régional du pays.
Les migrations internes de la population ont créé pratiquement
un vide dans certaines régions du pays, notamment dans l'Oes-
ling. Si l'on tient compte en outre du vieillissement relatif
de la population de l'Oesling par rapport aux autres régions
du pays, il existe un déséquilibre interrégional manifeste,
qui risque de s'accentuer avec le temps. Dans le Bon-Pays des
déséquilibres secondaires ont tendance à se crééer par suite
du développement exceptionnellement vigoureux de la zone d'at-
traction de la capitale.
La seconde révolution industrielle déclenchée en 1950 et
renforcée à partir de 19 62 a heureusement évité une nouvelle
migration intérieure, et l'équilibre régional, si gravement
compromis par la création de la sidérurgie, a non seulement
pu être sauvegardé, mais encore amélioré grâce à la dispersion
géographique des quelque 55 entreprises industrielles nouvelles.
Le démarrage de la diversification industrielle a été effectué
par la société Goodyear qui, en 19 50, décida d'installer une
usine de pneus à Colmar-Berg qui se situe dans la zone B.C.E.D.
En 1960, le problème de la reconversion et de la diversifi-
cation industrielle devint d'une actualité particulière en rai-
son de la disparition de l'industrie du cuir à Wiltz. Grâce
aux efforts des pouvoirs publics, à la situation géographique
centrale du pays dans la C.E.E. et à son climat politique et
social propice, sept entreprises ont ainsi vu le jour à Wiltz.
- Io8 -
REPARTITION OE L'EMPLOIDANS LES INDUSTRIES NOUVELLES
PAR CANTON1973
CLERVAUX
D
WILTZ UP'Y î ÏIANDEN
M \ qDIEKIRCH
40D0 personnes35003QD02500200D15001000
si:
REMICH
- 109 -
Une fois la reconversion achevée à WTiltz, l'intérêt s'est porté
sur la diversification et l'expansion industrielles dans d'autres
régions. Parmi les autres industries d'une certaine importance
créées au nord du pays, il convient de citer notamment Commercial
Hydraulics à Diekirch (610 emplois) et Cleveland Tramrail à
Clervaux (200 emplois en 1974).
Après Goodyear en 19 50, l'événement le plus marquant en ma-
tière d'expansion et de diversification industrielle a été la
décision des sociétés américaines Du Pont de Nemours et Monsanto
de choisir le Grand-Duché pour étendre leur activité industrielle
en Europe; la production dans ces entreprises a démarré en
1965. Du Pont est installé à Contern près de Luxembourg,
Monsanto à proximité d'Echternach.
La politique de diversification industrielle a eu un certain
effet cumulatif en ce sens que la création récente d'emplois
nouveaux est en majeure partie le fait d'entreprises établies
depuis quelques années dans le pays, et qui, après leur pé-
riode de démarrage, étendent leurs affaires.
Notons toutefois qi'au cours des dernières années, la poli-
tique industrielle est devenue nettement plus sélective en
raison surtout de la pénurie de raain-d'oeuvre.
- no -
T a b l e a u 5 4 . I n d u s t r i e s n o u v e l l e s : E m p l o i s p a r c a n t o n
Luxembourg-Ville
CapellenEschLuxembourg-CampagneMersch
ClervauxDiekirchRedangeViandenWiltz
EchternachGrevenmacherRemich
Mars 1974
Emplois
128
1.097777
1.4843.908
4441.122
143287793
1.116233
11.532
En
1.1
9 .56 .712.933.9
3.99.71.22.56.9
9.72.0
Mars 1975
100 .0
Emplois
206
1.205787
1.2183.868
466933114297IIS
1.076236
11.231
En %
1.8
10.77.0
10.934.4
4.28.31.92.66.9
9.62.6
100.0
La ventilation par canton des nouveaux emplois industriels
révèle qu'un tiers environ de ceux-ci sont localisés dans le
canton de Mersch. A part quelques entreprises de moindre en-
vergure, cet essor est évidemment à mettre au compte du groupe
Goodyear établi à Colmar-Berg.
Viennent ensuite les cantons de Luxembourg-Campagne, de Ca-
pellen, d'Echternach, de Diekirch et de Wiltz. Le canton de
Remich est le seul â ne pas-avoir bénéficié jusqu'ici de l'im-
plantation d'une entreprise industrielle nouvelle; un projet
d'implantation d'une centrale nucléaire est à l'étude, la déci-
sion devant être prise en 1976.
Si l'on retranche les emplois nouveaux créés dans les anciens
centres de gravité de l'économie, c'est-à-dire Luxembourg-Ville,
Luxembourg-Campagne et Esch,on constate que quelque 80% des em-
plois nouveaux (ou 8.000 emplois environ) se situent dans les ré-
gions oui jusque-là n'étaient que moyennement ou faiblement in-
dustrialisées .
- Ill -
La dispersion géographique est encore plus poussée en ce qui
concerne le lieu de résidence des personnes occupées dans les in-
dustries nouvelles. L'éparpillement des résidences à travers tout
le pays est un phénomène remarquable.
On ne trouve que peu de localités dont les habitants qui re-
chercheraient un emploi industriel ne trouveraient pas d'usine
dans un rayon de 10 à 15 kilomètres. Il n'existe que quelques
petites zones où les habitants doivent couvrir des distances su-
périeures . Par ailleurs un important réseau de transport par
autocar en direction des usines sillonne le pays. L'établisse-
ment de moyens de transport sûrs et réguliers a été capital au
cours de la seconde phase d'industrialisation .
C. Navetteurs
Le phénomène des navetteurs, c'est-à-dire des personnes qui
résident au Grand-Duché, mais se déplacent dans une autre com-
mune pour y travailler, peut être étudié à l'occasion des grands
recensements de la population. La question n'a toutefois pas
été examinée avant 1960. Dès 1960 on a pu constater qu'une per-
sonne active sur 4 était un navetteur. De 1960 à 1970 le nombre
total des navetteurs est passé de 31.000 à 52.000; en 1970, la
proportion des navetteurs était passée à 38% de la population
active, grâce au développement du parc automobile et des communes-
dortoirs. En effet le nombre des navetteurs utilisant l'automo-
bile comme moyen de transport a presque quadruplé, passant de
5.715 en 1960 à 19.729 en 1970.
Le phénomène de la navette est particulièrement marqué à
Luxembourg-Ville oü le nombre a doublé en dix ans et représen-
tait en 1970 environ 40% de l'effectif total des navetteurs.
Esch-sur-Alzette constitue également un centre d'attraction im-
portant. Encore les chiffres ne tiennent-ils pas compte des
frontaliers qui sont des navetteurs traversant chaque jour une
frontière et dont il sera question au chapitre V traitant de la
population active.
- 112 -
Tableau 55a) Navetteurs entrants pour dix communes
importantes (chiffres arrondis)
Communede travail
Luxembourg
Esch '
Differdange
Dudelange
Colmar-Berg
Pétange
Ettelbruck
Diekirch
Echternach
Wiltz
Autres centres
TOTAL
1960
10.700
8 .200
3.400
1.100
700
900
500
400
100
200
4.800
31.000
1970 en %
21.000 40.4
9.400 18.1
3.700 7.1
1.300 2.5
2.000 3.8
1.000 1.9
1.000 1.9
1.000 1.9
600 1.2
400 0.8
10.600 20.4
52.000 100.0
Variation 1970/60en %
+ 96%
+ 15%
+ 2%
+ 18%
+ 186%
+ 11%
+ 100%
+ 150%
+ 500%
+ 100%
+ 120%
+ 68%
Le tableau 5 5a fournit des données sur les dix communes les
plus importantes en tant que centres d'attraction économique.
Les personnes qui s'y rendent chaque jour pour travailler ré-
sident évidemment en majeure partie dans les communes environ-
nâtes .
- 113 -
Recensement de la population 1 9 7 0Navetteurs* entrant dans les communes d'Esch-s-AIzette et de Schifflange
par communs de résidence
Sanem 2691 Kayl 961 500-6DÛ 400-500 300-400 200-300
? • •moins de
-150 75-100 50-75 25-50 10-25 10P«S
T T •Les triangles-flèches représentent les navetteurs sortant dechaque commune pour se rendre à Eschs-Atzette et Schifflange.
'Personnes actives travaillant dans les communes d'Eschs-Alzette et de Schiftlange, mais résidant dans une auîre commune du pays.Les travailleurs ne se déplaçant pas journellement sont compris. Sont exclus ¡e^ navetteurs résidant à l'étranger.
3ECbNSEMEHT DE LA POPULATION i960
Udvetteurs'entrant dans la Ville de Luxembourg
par commune de résidence
BOO -900 700-800 600-700 500-600 400-500 300-400
200- 150- 100- 75- 50- 25- 10- moins300 200 150 100 75 50 25 de 10 pers.
Les tr iangles-f lèches représentent lesnavetteurs sortant de chaque commune pourse rendre à Luxembourg
'Personnes actives travaillant dans la commune de Luxembourg, rrra.'s rôc-.dzn', dsns ans suiro cammurra du pays.Les travailleurs ns se déplaçant pas journellement sont compris. Sont exclus tos navefteurs résidant à l'étranger. J a l
- 115 -
Recensement de la population 1 9 7 0Navetteurs" entrant dans la ville de Luxembourg
par commune de résidence
Hesperange 15B7 Esch-s-A] 112 8D0-90D 700-800 6ÜD-700 500-6
400- 300- 200- 150- 100- 75- 50- 25- 10- moinsda|500 400 300 200 150 100 75 50 251QPers
? • • • * "Les triangles-flèches représentent les navetteurs sortant dechaque commune pour se rendre à Luxembourg,
'Personnes actives travaillant dans la commune de Luxembourg, mais résidant dans une autre commune du pays.Les travailleurs ne se déplaçant pas journellement sont compris. Sont exclus les navetteurs résidant à l'étranger.
- 115a -
Tableau 55b). Mavetteurs travaillant à Luxembourg
et à Esch
¿esSe/?/ff/a ige
¿u.xemí>ou>~gD / ' e / T / ' r c / i . . .
•/?•/•/
Z4-O3
985
-/•fe
5S7
•354-
«•35
522
I S960 I \*37D\
•/07CO Í-/7-/ 20772
íes 3 ¿isártcfe
•Í524-7
320-f
Coc/7¿ons
60H7O6
36
7
ZS
SI•33
¿35
53^5
5557
4-O7328Í-/5//3364¿67•/515
•/O-/3
JO7OO S-/7-f 20772
9S-2Í
2O5
597
629
24-6
•?•/?
•fo
¿O
•f58
-/
23•f¿
33
- 115b -
Mais les graphiques permettent de se rendre compte que les
navetteurs de Luxembourg-Ville (et même d'Esch-sur-Alzette)
viennent de toutes les régions du pays. A cet égard il est
intéressant de chiffrer le rôle de l'automobile, (y compris
les autobus publics et les services de ramassage) dans le dé-
veloppement de la navette.
Tableau 5 5 c ) . Navetteurs sortants selon le moyen de
transport utilisé
Moyen de transport
Train
Autobus publicService de ramassage
Auto privéid. (passager)
MotoVélo
A pied
Moyen inconnu
TOTAL
1960
Effectif %
7.911 25
] 10.987 35
1 5.715 18
2.957 92.922 9
1.050 3
31.542 100
1970
Effectif %
7.448 14.5
13.450 26 11.747 3.4 P a' 4
16.654 32.5 1 r3.075 6 j 3 8 ' 5
1 2.803 1 5.5
1.284 2.5
4.846 9.4
51.307 100
Malheureusement les chiffres de 1970 comportent 9.4% de
réponses indéterminées. Néanmoins les tendances sont nettes :
régression du train (et du vélo :) comme moyen de transport,
progression de l'automobile privée et dans une moindre mesure
des autobus.
- 116 -
D. Répartition urbaine-rurale - Principales villes
D'après les définitions utilisées lors des recensements de
la population sont considérées comme zones urbaines les communes
qui comptent plus de 2.000 habitants agglomérés au chef-lieu.
Les zonres rurales sont constituées de toutes les autres communes.
On constate que l'importance des zones urbaines tend à augmenter
et qu'elle dépasse d'ores et déjà les deux tiers de l'ensemble.
Tableau 56. Répartition urbaine-rurale 1947-1970
1947
1960
1970
Zones urbaines
Population
169.599
195.830
232.465
en- %
58.3%
64.1%
68.4%
Zones
Population
121.393
119 .059
107.376
rurales
en
41.
35.
31.
%
7%
9%
6%
Population
Population
290
314
339
992
889
841
tota
en
100
100
100
ie
%
.0
.0
.0
En ce qui concerne la structure par âge de la population, on
constate que la population des zones urbaines est proportionnel-
lement plus jeune que celle des zones rurales. Cette situation
est due à la tendance prévalant chez les jeunes de s'installer
dans les zones urbaines.
Tableau 57. Structure par âge de la population selon
les zones en 1970 (en %)
0 - 1 5 ans
16 - 64 ans
6 5 ans et plus
Tous âges
Zones urbaines
23.0
65.1
11.9
100
Zones rurales
24.8
61.0
14.2
100
- 117 -
Uj[ Tmisiierjes
» •« ••
.•Clirnm
Oberwampach
/ftiarampath/
Heinencheid
Hingen
'Winseier Putscheid
COMMUNES URBAINES-COMMUNES RURALES1970
t*
Communes urbaines
Communes rurales
Définition-. Sont considérées com-me communes urbaines les 23 com-munes comptant plus de 2ooo habi-tants agglomérés au chef-lieu.
Les 103 autres communes sont con-idérées comme communes rurales.
_ Jüarlänge :"Mether lmsú¿í
••.Viariin
^Finara '
Htiilersthsid
Sigoniille
, Ferlé
ArsdorlWahl ÍBroshaus
\.Btrj
;'LariicfegtlE¡ -'Consdorff'Ûstldange ] Ximpith
ÍHeSFerangf,-r--,rJ^toí¡™sT \J r^\ [i
7rÍH«í! \J_fes-Bains.--
- 118 -
Le tableau suivant illustre le phénomène de l'urbanisation
par le développement des principales villes, c'est-à-dire des
9 communes dont la population a dépassé 5.000 habitants en 1970.
Par rapport à 1880 l'importance relative de cet ensemble a triplé.
T a b l e a u 5 8 a ) . P r i n c i p a l e s v i l l e s
Luxembourg
Esch/Alzette
Dudelange
Differdange
Bettembourg
Schifflange
Pétange
Ettelbruck
Diekirch
Pop. des 9 villes
en % de la pop.du pays
1880
16.700
5.082
1.338
1.316
1.109
978
891
3.472
3.253
34.140
16.3%
1910
20.593
16.461
10.139
7.556
2.347
1.300
2.722
4 .015
3.777
68.910
26.5%
1935
57.740
27.517
13.572
8.233
4.594
5.371
5.496
4.425
3.842
130.790
44.1%
1960
71.653
27.954
14.617
8.752
4.943
6.151
5.964
4 .858
4.397
149.289
47.4%
1970
76 .143
27.575
14.612
9.251
5.623
6.437
6.235
5.998
5.056
156.930
46.2%
Parmi ces 9 villes l'importance relative de la capitale n'a
guère changé en un siècle. Par contre, les centres administratifs
et commerciaux du Nord sont en régression, alors que les villes
du bassin minier progressent.
Luxembourg et Esch/Alzette, avec 103.718 habitants intervien-
nent pour 66% dans le total pris en compte; le reste se répartit
entre 7 villes, dont les populations se situent entre 5.000 et
15.000 personnes. Il ne s'agit que de très petites villes.
- 119 -
. — *
y .
r * •y*
\ • • dm
\ '"••
V i
POPULATIONRecensement
* ( J . d e 2 2 3 - 5oo^ c de 5ol-looo
• \ ^ de IQQI -2OOO
S 0 de 2oo1-4ooo. \ £ de 4ool - 6ooo
0 ^ ^ ^ d e BDOI - 8ooo
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/ _ V ^ ^ ^ ^ ^ p # •,-••' ''•••••
PAR COMMUNEde 1 9 7 0
A Sanem 10 091
. ^ ^ Pétange 11844
^ ^ Dudelange 14G12
^ ^ Differdange 17 963
^ A Esch/Alz. 27575
• .-••••-. * f
• i £l /N >
- 120 -
T a b l e a u 5 8 b ) . E v o l u t i o n s é c u l a i r e d e 9 v i l l e s
Villes
Luxembourg
Lsch/Alzette
Dudelange
Differdange
bettembourg
Schifflange
Pétange
Ettelbruck
Diekirch
Total
1880
Population
16.700
5.082
1.338
1.316
1.109
978
891
3.472
3.254
34.140
en % du total
48.9
14.9
3.9
3.9
3.2
2.9
2.6
10.2
9.5
100.0
1970
Population
76.143
27.575
14.612
9.251
5.623
6.437
6.235
5.998
5 .056
156.930
en % du total
48.5
17.6
9.3
5.9
3.6
4.1
4.0
3.8
3.2
100.0
" Métropoles"
Luxembourg-Ville constitue en réalité la seule métropole du
pays.
On peut admettre qu'il existe deux autres métropoles à ca-
caractère régional, à savoir Esch/Alzette pour le sud indus-
trialisé et Diekirch pour le nord du pays.
Il est intéressant de constater que la population des deux
premières villes a légèrement diminué entre 1966 et 1970, celle
de Luxembourg passant de 71.653 à 71.143 habitants (- 0.7%) et
celle d'Esch/Alzette régressant de 27.954 à 27.57'5 habitants
(- 1.4%) , alors même que de nouvelles activités économiques,
surtout dans le domaine des services s'implantent a 1'intérieur
de ces grandes agglomérations. Cette évolution démographique
est due au développement de communes-dortoirs autour des deux
centres.
Le phénomène est particulièrement prononcé autour de la Ville
de Luxembourg. En effet, le nombre des habitants du canton de
- 121 -
Luxembourg-Campagne a progressé de 14.904 personnes à 25.496
personnes entre 1947 et 1970 (+ 71.1%) . Cette évolution n'est
pas près de s'arrêter, en raison du développement de Luxem-
bour comme centre administratif et bancaire, notamment au ni-
veau européen. Il est probable que la Ville de Luxembourg et
les communes limitrophes finiront par constituer une grande
agglomération de 100.000 à 120.000 habitants.
Diekirch, avec ses 5.056 habitants, et qui se trouve à che-
val entre l'Oesling et le Bon Pays, peut être considérée à
juste titre comme la métropole du Nord du pays, en raison de
son caractère de centre administratif et scolaire.
- 122 -
A n n e x e .
T a b l e a u 5 9 . Popu l a t i o n urbaine - Population rurale de 1880 à
1970
Population urbaine : Population des communes qui comptent plusde 2.000 habitants agglomérés au chef-lieu
Population rurale : Population de toutes les communes qui nesont pas urbaines.
•fa. fortes,,;/;
2. Sasc/tarage3. /fccmer
5. ¿>/'/fe''^cínge6. J>u.de/a.nge7. £sc/?-sur- #¿2cftee. /fay¿S. f/cndercasye
SO. Pe'ifange
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—
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¿S3f
3262
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4-213
5O5Q
5930
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3132
234S
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Communes
c?es rura/es
communes
nt.ra¿tí
(S) 4-1686 (12)
'12-1) -168Î21 (lis)
35.ê%
64¿%
{Sí-)-/3ooo6 (15) -163533
(m; -121S33
(126)890992
(SS) 43ZS22 (23) 232 M5
} 422067 /103) 107376
(•fZélWm (S26)333U1
4-9.7%5o.3% H 7%
6127.•38.$% 3-1-6%
- 123 -
CHAPITRE V. MAIM D'OEUVRE
Introduction méthodologique
1. Evolution séculaire de la population active et du taux
d'activité.
2. Structure par âge et par sexe. L'emploi féminin.
3. Population active par secteur.
4. Population active par catégorie socio-professionnelle.
5. Population active par profession.
6. Evolution récente et situation actuelle de l'emploi intérieur.
1.i Par secteur et par catégorie. Taux d'activité
6.2 Travailleurs étrangers et frontaliers
6.3 Evolution de l'emploi dans quelques branches
Sidérurgie et minières
Industries nouvelles
Banques
Institutions européennes
7. Situation actuelle et perspectives.
- 124 -
Introduction méthodologique
Xcus connaissons beaucoup moins bien l'évolution de la po-
pulation active, ou main-d'oeuvre (ou emploi), d'abord parce
qu'elle n'est prise en considération par les recensements que
depuis 1871, et de façon plus détaillée seulement depuis 1947,
et surtout parce que la définition de la population active sou-
lève de nombreux problèmes qui ne sont pas tous résolus à l'heure
actuelle. Ainsi, dans l'agriculture, les tâches ménagères et
professionnelles sont souvent difficilement separables; un pro-
blème analogue se pose dans le commerce et dans quelques autres
services. D'autre part, le travail partiel pose des problèmes
ardus de chiffrement (femmes de charge et aidants p. ex.) Pour
toutes ces raisons, les statistiques de la population active
resteront toujours entachées d'imprécision.
Par ailleurs, nous nous trouvons en présence de deux caté-
gories de sources et aussi de deux notions de population active.
1. Les recensements décennaux qui portent sur la population
de résidence quel que soit par ailleurs son lieu de travail :
ils nous fournissent à des intervalles espacés et avec de longs
retards des chiffres de la population active nationale ou de
résidence.
2. La série estimative établie de façon régulière par le
Statec sur la base d'autres sources : Ministère du Travail,
Sécurité sociale , recensements agricoles et industriels, en-
quêtes CEE par sondage sur la population active. Ces chiffres
portent généralement sur la notion de population active inté-
rieure, c'est-à-dire sur l'ensemble des personnes qui travail-
lent sur le territoire. Contrairement aux chiffres du recensement
décennal, cette série inclut les frontaliers étrangers travail-
lant au Luxembourg et exclut les résidents luxembourgeois tra-
vaillant à l'étranger.
- 125 -
Entre les 2 séries, il y au moins 4 différences.
1. La différence entre l'emploi intérieur et les données des
recensements de la population (concept "national") est cons-
tituée par l'apport net de frontaliers, qui est important dans
le cas du Luxembourg (6.2% de l'emploi en 1973)
1960 3.300 personnes
1966 6.000 personnes
1970 7.200 personnes
1972 8.100 personnes
1973 9.100 personnes
1974 10 .100 personnes
(Source : Office Nationaldu Travail)
2. Les recensements de la population ont eu lieu généralement
au 31 décembre d'une année, ce qui comporte une légère sous-
estimation (v. annexe au chapitre II), étant donné qu'un certain
nombre d'ouvriers étrangers (saisonniers) sont retournés à cette
date dans leur pays d'origine. Les données sur la population
active établies à partir d'autres sources sont constituées en
général de la moyenne des douze mois de l'année.
3. Le recensement comprend les fonctionnaires internationaux
(1960 = 1.549; 1970 = 2.313 personnes), contrairement aux chif-
fres de l'emploi salarié de l'Office national du travail.
4. Le recensement de 1970 fait ressortir 1.020 personnes "sans
travail, à la recherche d'un emploi" et qui sont comprises dans
la population active. Ce chiffre est probablement le résultat
d'une interprétation subjective des enquêtes, le groupe en
question devant comprendre 200 personnes au maximum.
Au cours des dernières années la différence entre les chif-
fres du recensement et la série estimative était devenue trop
considérable pour pouvoir être expliquée par les facteurs ci-
- 126 -
dessus. C'est ainsi que pour 1970 la population active selon
le recensement s'élevait à 129.300 personnes alors que l'emploi
intérieur atteignait 143.900 unités, soit une différence en
plus de 14.600 personnes ou de 11%, alors que l'apport net des
frontaliers était seulement de 7.200 personnes.
Nous avons pensé que cette déformation était due principa-
lement à l'emploi de personnes actives part-time qui grossit
indûment les chiffres de l'emploi intérieur. Or si le nombre
total de personnes au travail intéresse la sécurité sociale,
l'Office national du travail et d'autres administrations, il
nous a semblé plus intéressant, pour les besoins de la statis-
tique économique, de convertir les travailleurs à temps partiel
en unités à plein temps. Les chiffres ainsi obtenus sont donc
inférieurs à ceux publiés précédemment et se concilient mieux
avec ceux du recensement de la population.
Tableau 6 0 . Emploi selon le recensement et emploi intérieur
1960
1966
1970
R.P
(1)
128
130
129
.5
.7
.3
Frontaliers net
(2
3
6
7
Milliers
3
0
2
Emploi intérieur
théorique
(3) = (l) + (2)
de personnes
131.8
136.7
136.5
effectif
(4)
actives
133.2
134.9
136.5
"Erreur"
(4) - (3)
+ 1.4
- 1.8
0
Nous avons supposé d'autre part que les différences entre les
2 séries dues aux fonctionnaires internationaux et aux dates des
relevés (cf supra 2 et 3) se compensaient approximativement.
De toute façon les chiffres du recensement nous semblent quelque
peu sous-évalués ce qui peut s'expliquer par la date du recensement,
par certaines omissions (aidants) ou interprétations subjectives.
- 127 -
II reste que le procédé adopté pour ajuster l'emploi intérieur
est discutable, qu'il n'y a pas d'accord international à ce sujet
et que les comparaisons entre pays sont sujettes à caution.
1. Evolution séculaire de la population active et du taux
d'act i vi té
Pour l'analyse séculaire de la population active nous ne
disposons que des données des recensements, les autres séries
se rapportant seulement à l'évolution récente.
Tableau 61. Evolution séculaire de la Dopulation active
nationale ou de résidence
Recensement
de
1871
1907
1935
1947
1960
1966
1970
Populationtotale(1)
197.528
249 .882
296 .913
290 .992
314.889
334.790
339.841
Populationactive(2)
83.600
123.116
134.847
135.139
128.475
130 .687
129.255
Taux d'activitéen %
(2) : (1)
42.3
49.3
45.4
46.4
40.8
39 .0
38.0
Tandis que la population totale a augmenté de 26.5%, la po-
pulation active s'est accrue de près de moitié (47.3%) entre
1871 et 1907 et le taux d'activité est passé de 42.3% à 49.3%.
Le faible taux d'activité de 1871 semble être dû aux émigrations
massives de personnes d'âge actif qui ont eu lieu à l'époque;
par contre, en 1907 le Luxembourg était devenu un pays d'immi-
gration grâce à la révolution industrielle dans le bassin minier.
La population active augmente encore de 9.5% entre 1907 et
1935, mais le taux d'activité tombe de 49.3% à 45.4%, sous l'effet
de l'émigration de travailleurs due à la grande crise économique.
Entre 1935 et 1947 le taux d'activité ne se modifie que très peu.
- 128 -
Par contre, à partir de 1947, il amorce une chute brusque. La
population active diminue même en termes absolus. De 135.139 per-
sonnes en 1947, elle passe à 128.475 personnes en 1960, à 130.687
en 1966 et à 129.255 en 1970. Il y aurait donc eu une réduction
de 4.9% entre 1947 et 1960, alors que la population s'est accrue
pendant la même période de 8.2%. Il semble que cette régression
s'explique en partie par des difficultés méthodologiques, notam-
ment en ce qui concerne 1'imputation à la population active ou
inactive des femmes des agriculteurs dans les recensements de
1947 et de 1960.
Le pourcentage de la population au travail qui était de près
de moitié au début de ce siècle, n'est plus que de 38% aujourd'hui.
Comment s'explique cette évolution, alors que le pourcentage de
la population d'âge actif (16 à 64 ans) n'a pas beaucoup varié et
a même un peu augmenté par rapport au début du siècle ?
Tableau 62a). Evolution de la structure par âge de la
population totale (en %)
1907
1922
19 35"
1970
0 - 1 5 ans
34.4
28.9
26.3
23.6
16 à
59
64
66
63
6 4 ans
.8
.8
.5
.8
6 5 ans
5
6
7
12
et
.8
.3
.2
.6
plus Tous âges
100.0
100.0
100 .0
100 .0
Elle résulte d'un ensemble de facteurs objectifs et peut-être
même de certains facteurs subjectifs.
1. L'allongement de la scolarité a reculé l'âge d'accès aumarché du travail (cf supra chap. Ill E ) .
2. La diminution de la population agricole a considérablementréduit l'emploi féminin (les aidants); en effet, lors dela cessation d'une exploitation agricole, le mari trouvesouvent un emploi salarié, alors que la femme s'occupeexclusivement de son ménage.
3. La diminution de la part des indépendants dans la populationactive affecte la population active, car les indépendants
- 129 -
travaillent souvent au-delà de 6 5 ans alors que les salariésquittent la vie active au plus tard à 65 ans (v. ci-après :Structure par âge)
4. Depuis 1947 le vieillissement de la population pèse surl'emploi. Voici comment ont évolué les proportions des per-sonnes d'âge actif dans la population totale :
Ta b l e a u 6 2 b ) . V i e i l l i s s e m e n t de la p o p u l a t i o n 1 9 4 7 - 1 9 7 0
1947
I960
1966
1970
15 - 64 ans
70.7%
67.9%
65.8%
65.3%
20 - 59 ans
57.8%
56 .0%
53.2%
52.2
5. Parmi les facteurs subjectifs susceptibles d'influencer lesrésultats des recensements, citons : l'interprétation donnéeà la notion d'aidant et de travail partiel, les défauts d'in-dications par peur de sanctions administratives et fiscales.
2. Structure par âge et par sexe
Les statistiques font ressortir un vieillissement progressif
de la population activé lié à l'allongement de la scolarité
obligatoire jusqu'à 15 ans. D'autre part les personnes actives
de plus de 6 4 ans se font rares par suite de l'extension des
régimes de retraite.
Le vieillissement se constate donc surtout dans la tranche
d'âge actif de 15 à 64 ans. Jusqu'à 25 ans les classes d'âge
perdent en importance relative, alors que celles entre 25 et
6 5 ans progressent. Une légère modification de tendance semble
toutefois s'être produite entre 1960 et 1970. En effet, les 2
classes d'âge de 15 à 19 ans et de 20 à 24 ans progressent de
nouveau, surtout du côté des femmes, alors que l'importance
relative de la classe 55 à 64 ans régresse, par suite peut-être
de nombreux départs prématurés à la retraite.
Par ailleurs on constate que la population active féminine
est restée plus jeune que la population masculine, ce qui
- 13o -
Recensement de la population 1 9 7 0Population foiale et population active,
par groupe d'âge et sexeannée dsnaissant
1870
4 2 0 2(milliers de personnes)
Popularon totale et population active,par groupe d'âge et nationalité naissance
.1870
I \10 8 6 4
(milliers de personnes)
Population totale [ | Population active j ^ ^ l Population non active
- 131 -
s'explique surtout par l'abandon de l'occupation au moment du
mariage. En 1970 l'âge moyen des personnes occupées était d'en-
viron 33.7 ans pour les femmes et de 50.4 ans pour les hommes.
Ta b l e a u 6 3 . P o p u l a t i o n a c t i v e , par g r o u p e d ' â ge et s e l o n
le s e x e . R e c e n s e m e n t s de 1 9 0 7 , 1 9 4 7 , 1 9 6 0
et 1 9 7 0 . N o m b r e s p r o p o r t i o n n e l s p o u r m i l l e
Groupes
Tous âges
Moins de
15 à 19
20 à 24
25 à 34
35 à 44
45 à 54
55 à 64
65 ans
d1âges
15 ans.
ans - .
ans . .
ans . .
ans .. .
ans . .
ans . .
e t plus
1907
1 000' 841 '
1242)
143
225
131
115
93
65
Les
1947
1 0004
101
119
1 9 4 •
232
188
110
52
deux sexes
19 6 0
1 000
2
85
113
237
185
213
125
40
1970
1 000
0
105
122
229
235
168
119
22
L) Moins de 16 ans
2) L6 à 19 ans
Tous âges
fíocfis c¿e -f5 Ä/zr • • •45à Jjans20 à 2'/- ans25 ä •Zâ-ans25" ä. (4- a-ns£S à. Sb- as7sSS à 6£ cens65ct/7s eépácS
Sexe m<tscu/>n
19O7
fßOO
65*
/3Z2Ï6•Z72
Í£?4
956-/
•ÏOOO
¿S3
SO7
•/SS
2¿S•f95
-/ßso
•?J6O
SOOO
4-
SZ•sco
257
•/M
ZZ5
<5V%
437O
/coo
072-mzn26OJ77S27/i
Säue fe'/r?/'?/'s)
•007
SOOO
*6i'~>S67•/7Í-
•/02
37S373
/9Í7
/ ? /SSV•/SI,
2oo•S7O
•/Oí.
37
S36O
/OûO
5•/5â
-m/$2S66-/V3Sfo5"/
-/37O
/ooo
0
•f$é'/7S•/33
•Z65
Jf-29723
L) Moins de L6 ans
2) L6 à L9 ans
- 132 -
par branche d'activité
griculture
POPULATION ACTIVE FEMININE1970
par profession
viÊommerce'bangues&jvj:F Í Í assurances" franspôfts::::"
Profession de l'artisanat,de l'industrie, d é p o r t profession ¡nconnue
"Travailleurs spec,dans les services
* y compris hôtels, restaurants, cafés
par age
3 0 -
20_
_%_40
30
20
10
Age= —25 25 à 34 35 à 44 45 à 54 55 a 64 65 ans et plus
par statut par état matrimonial
- 133 -
L'emploi féminin
Enfin le tableau ci-dessous montre que la part de la popu-
lation active féminine a légèrement diminué depuis le début du
siècle par suite sans doute de la régression du secteur agricole.
On est frappé encore par la quasi-constance de l'effectif des
femmes au travail depuis le début du siècle jusqu'en 1947, puis
par sa diminution entre 1947 et 1960 et entre 1966 et 1970, mais
cette diminution n'est qu'apparente : elle résulte exclusivement
de la régression de l'emploi agricole (aidants).
En effet entre 1966 et 1970 et pour les secteurs non agri-
coles la proportion des femmes âgées de 15 à 6 5 ans qui sont
au travail est passée de 28.7% à 29%.
Tab l e a u 6 4 . P o p u l a t i o n active ( n a t i o n a l e )
Année
1907
1935
1947
1960
1966
1970
Hommes
86.447
96.321
96.414
93.903
95.189
95.439
Femmes
36.669
38.526
38.725
34.572
35.498
33.816
Total
123.116
134.847
135.139
128.475
130.687
129 .255
rapport F/T en %
29.8
28.6
29.4
26.9
27.1
26.2
L'activité féminine paraît être faible par rapport a d'autres
pays industrialisés.
Différents facteurs peuvent être invoqués à l'explication
de cette particularité x :
" - les moeurs, ainsi que l'attitude du parti d'inspirationcatholique et des syndicats ouvriers qui, pendant longtemps,n'ont pas été favorables au travail féminin;
- les salaires luxembourgeois assez élevés qui garantissentun standard de vie général confortable sans que l'épousesoit obligée de travailler pour arrondir les revenus duménage;
La croissance de l'économie luxembourgeoise, p.75-76
(1) R. KIRSCH
- 134 -
- le manque d'institutions sociales nécessaires pour permettreaux femmes mariées de continuer leur activité professionnellesans trop d'inconvénients pour les enfants (crèches, garderies,etc.).
Notons que, contrairement à un préjugé répandu et tenace, le
mariage n'a pas d'effet défavorable sur les impôts à payer par
deux personnes actives, au contraire. Supposons qu'un homme et
une femme célibataires aient chacun un revenu annuel brut de
300.000 fr. : après mariage ils payeront ensemble (groupe II)
exactement le même montant d'impôts que la somme des deux impo-
sitions de célibataires. Si l'un gagnait 4 50.000 francs et l'au-
tre 150.000 francs, ils payeront après mariage un total d'im-
pôts même inférieur à celui payé précédemment. Mais la plupart
des gens sont à ce point convaincus que le mariage accroît le
taux d'imposition qu'il est fort possible que ce préjugé ait un
effet sur le nombre de femmes au travail (et peut-être même sur
le nombre de femmes mariées 1)
II faut y ajouter le problème méthodologique de l'imputation
de l'emploi féminin dans l'agriculture et certains services;
en effet, le pourcentage des femmes dans la population active
semble anormalement bas dans le recensement de 1970.
L'interprétation correcte de ce faible taux d'activité exige
toutefois la prise en considération du travail ménager qui n'est
pas recensé et qui reste en dehors de toute statistique économique
et démographique. Or, le volume et la valeur du travail presté
par les ménagères sont immenses. A défaut de données précises,
faisons une estimation grossière. Le nombre des ménages privés
est d'environ 110.00 0 avec en moyenne 3.1 personnes par ménage.
Supposons qu'il faille en moyenne 4 heures de travail ménager
par jour pendant 6 jours par semaine et 4 8 semaines par an. Le
volume total de ce travail serait de 110.000 x 4 x 6 x 48 = 126.72
millions d'heures de travail,soit environ 42% du travail fourni
par la population "active"; en d'autres mots si l'on tenait compte
du travail ménager dans la statistique la part des femmes dans
la population active approcherait de 50%. La valeur du travail
- 135 -
ménager serait également énorme s'il était rémunéré; en appli-
quant un salaire horaire de 100 frs. (y compris les contributions
à la sécurité sociale) on obtient un montant de'12.7 milliards
de francs (1974) soit environ 22% du revenu national.
En nous limitant maintenant à la population active, nous
constatons que le degré d'emploi féminin est élevé dans les
services, notamment dans les services domestiques, le commerce,
l'hôtellerie, les banques et assurances, qu'il est faible dans
l'industrie - à part le textile et le tabac; dans l'industrie
métallurgique et la construction, il est quasi nul.
T a b l e a u 6 5 . D e g r é d ' e m p l o i f é m i n i n s e l o n les s e c t e u r s en 1 9 7 0
Secteur N delsecteur l a NACE-L
"Autres services" 9dont
Services domestiques 99
Commerce, hôtellerie 6Banques, assurances 8
"Autres industries"manufacturières 4Agriculture 0Transports 7Sidérurgie, chimie 2Construction 5Transformation des mé- -.taux 3Energie, eau 1
Emploitotal
24.939
3 .19023.5616.085
11.1209.6417.743
27.12911.770
5.277970
Part (%) desfemmes
50.0
99 .048.639 .8
22.021.78.74.02.2
6.46.4
1) Nomenclature des activités dans les Communautés européennes
Pour ce qui est des catégories socio-professionnelles, il est
intéressant de relever que, si la part des femmes dans la popu-
lation ouvrière est modique, leur part est supérieure au taux
moyen d'activité des femmes chez les "patrons et professions li-
bérales" et chez les "employés".
- 136 -
T a b l e a u 6 6 . D e g r é d ' e m p l o i f é m i n i n s e l o n l e s c a t é g o r i e s
s o c i o - é c o n o m i q u e s en 1 9 7 0
Catégorie
Patrons et pro-fessions libéra-les
Employés
Ouvriers (1)
Ouvriers agri-coles
Autres
Populationactive
Emploi Part (%)total des femmes
12.103 31.0
45.184 33.6
57.600 17.9
913 4.2
13.455 p.m.
129.255 26.2
Indice de l'emploiféminin (1947=100)
116
271
219
6
87
(1) Sans les apprentis et les ouvriers agricoles
Les femmes sont nombreuses dans les activités suivantes :
cabarets et commerces (48%) , coiffure (61%) , blanchisserie
(80%), modistes et couturières (75%). Elles sont très nom-
breuses dans l'enseignement (52%), dans la médecine (36%) au
sens large, y compris le personnel paramédical, et la médecine
dentaire (42%), elles sont seules à être sage-femmes.
3. Population active par secteur
II est particulièrement instructif d'étudier l'évolution
de la population active dans les trois grands secteurs : agri-
culture, industrie et services. Cet examen révèle une diminu-
tion continue de l'importance relative de la population agri-
cole, une croissance de la population industrielle à partir du
3e quart du 19e siècle, jusqu'à un maximum (en%) atteint après
la Ile guerre, enfin, une augmentation continue de la part des
services depuis le début du siècle.
- 137 -
LA CONCENTRATION EN AGRICULTURE(exploitations de 2 ha et plus)
Diminution du nombre des j a\~exploitations agricoles par ; j """"canton, pour la période de '
Evolution du nombre des
exploitations agricolesRecensement' 15 i
12
POPULATION ACTIVE PAR SECTEUR - (en pour -cent )AGRICULTURE INDUSTRIES COMMERCE, TRANSPORTS, SERVICES
• : • : • : - : - : • : • : : : : - : i
• : • : • :
; • : • : •
V
• : •
•«V.
%-»-,
• : • ; • :
, " . • . "
« • . . " . * , • ' . V
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. • . • - • . • . • . •
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• . • • • . • . * , • .
•.-A1-1.'."
: • : • : • !
• ; • : • : • !
::vl: • : • : • : • !
e la population tnationalei- O70 — 1947'emploi intérieur ly compris frontaliers
60 0
1960-1972
10 20 30 40 50
- 138 -
POPULATION AGRICOLE PAR GROUPE D'AGESituation au 31.12.1973
SEXE MASCULIN
65
-—i—i—i—i—i—i—i—r
SEXE FEMININ
, • . • . • . • » • . • . • . • i i
T !
61
56 !
51
¡aI
46
41
36
ia>
31
26
T21JJL
13
1400 | 1200 I 1000 | 800 | 600 I 400 200 | 01500 1300 1100 900 700 500 300 100
0 | 200 I 400 I 600 | 8Ó0 I 1000 I 1 200 | 1400100 300 500 700 900 1100 1300 1500
Légende : ISiMaAdolescents et enfants J Population en âge de travailler J Crédirentiers Rf i f fpSource; Caisse de maladie agricole 3-75
- 139 -
T a b l e a u 6 7 . Part de la pop u l a t i o n a c t i v e dans les d i f f é r e n t s
s e c t e u r s en p o u r - c e n t
Secteurs
Agricu ¿¿~are
Serv/ces
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Soco
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£0.3
JOO.O
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•#•/
¿£34-Ï0
soao
7.5¿3.5"4-3. O
•fOOO
En 1871 environ 60% de la population sont encore occupés
dans l'agriculture. Le reste se répartit à parts presque
égales entre l'industrie et les services.
En 1907, la part de la population agricole a déjà fortement
diminué et est inférieure à la moitié de la population active.
L'industrie s'est fortement développée; sa part relative ap-
proche de celle de l'agriculture et représente plus du double
de celle des services.
Entre 1907 et 1947 on constate un vigoureux développement
des services. La population occupée dans le tertiaire passe à
34% de l'ensemble, alors que la part de l'industrie ne varie
pas sensiblement.
Enfin, la période d'après-guerre est caractérisée par une
réduction accélérée de la population agricole au rythme de
près de 3.5% par an, (qui correspond à une réduction de près
de 50% en 20 ans) et par le développement simultané de l'indus-
trie et des services.
4. Population active par catégorie socio-professionnelle
Ces transferts entre secteurs se sont accompagnés de mu-
tations en matière de statut professionnel.
9¿-8|E
Or-0)
CPXOS
>CP
U CA
U 3re "re 10
L ID
ure
f
- 141 -
Depuis le début du siècle la part des ouvriers dans la po-
pulation active est restée relativement constante, de l'ordre
de 46%. Ce n'est que récemment qu'elle a eu tendance à croître
légèrement, passant à 47% lors du recensement de 1970. De même
le pourcentage des ouvriers étrangers dans la population ou-
vrière est resté de l'ordre de 30%; il est vrai qu'il avait
baissé, lors des deux guerres (19% en 1947) pour remonter par
la suite. Il a atteint 32% en 1970.
Par contre, l'importance relative des autres catégories
socio-professionnelles s'est fortement modifiée depuis le début
du siècle.
Ainsi les employés et fonctionnaires qui n'avaient qu'un
rôle infime au début du siècle, occupent aujourd'hui la seconde
place, après les ouvriers. Leur importance relative a été mul-
tipliée par sept - de 4.5% à 35% - ce qui traduit le rôle
croissant des activités tertiaires.
Restent deux groupes en régression tant absolue que rela-
tive. Le pourcentage des patrons indépendants passe de 27.4%
en 1907 à 13.9% en 1970, soit une réduction de moitié en ter-
mes relatifs; cette évolution est liée au mouvement de con-
centration dans l'industrie, dans l'agriculture et dans les
services. La diminution est encore beaucoup plus accentuée
pour les "aidants", c'est-à-dire les membres de famille actifs
dans l'entreprise agricole, artisanale ou commerciale : elle
est de 22.000 personnes depuis le début du siècle. Le groupe
des aidants ne représente plus en 1970 que 4% de la population
active, soit un peu moins de l'importance relative des employés
au début de la période. La disparition progressive des ai-
dants est due à la diminution du nombre des entreprises agri-
coles et artisanales. Dans l'agriculture, le nombre des ex-
ploitations de 2ha et plus est passé d'un peu plus de quinze
mille en 1907 à environ six mille aujourd'hui. De même le nom-
bre des entreprises artisanales ne cesse de diminuer quoiqu'à un
rythme moins rapide; il est passé de 5.372 en 1962 à 4.821 en 1972.
- 142 -
Tableau 6 8 . Population active par catégorie socio-
prof essi onnel1e
En chiffres absolus
•/So7
-/wJ36O
4966WO
•/3O7
•Ï31S
•fsto-maJ3&(
-'370
Ou mers
563325900-/62^SO5357g6030260362*
45 S43. S46.246 4U-/47-/
/
55O2
Z2-/S5115733323345-/84
45•Z3.6
s/é.i26.-/30. ¿'35o
27^34Z72O824ti'6•/233J'/Û34-5
5-W
fr? po&r-ce/77?
22. Z20 Z-/S. /JOS
7.640
/hfrans
33 02 530256260482213320/07
21. ï2Z.4-•Z3 3'/7.$
JS'+
<T3.3
/bpufariar)acóye
<'facer? semfnf)
•/2-3-fSé
•5'4 6'¿7
-/S(k75
V3O6S7J¿ 3255*1
SCû.û-foo oJOP.0•/oo.o
./oo. o'/OO.O
(1) Y compris 2.449 apprentis et 913 ouvriers agricoles
(2) Y compris 1020 personnes sans travail.
PERSONNES AYANT UN EMPLOID'APRES LE SEXE ET LE STATUT PROFESSIONNEL
1947,1960,1970Hommes
g 60 50 40 30 2,0 ip 0
Femmes9 10 20 3,0 4,0 5,0 6,0 %
i197 O
Indépendants
Aidants
| 970
I I wmmm
IllilliiiiilHiil
" " ^ ^ H Employés etfonctionnaires
Ouvriers etapprentis
%60 5!0 40 30 20 ÍO Ó 10 20 30 40 50 6'0%A
POPULATION ACTIVE D'APRES L'ACTIVITE (Divisions de la NACE)Recensement de la population 1 9 7 0
selon le sexe
H s E X E MASCULIN SEXE F E M I N I N D
selon la nationalité
DETRANGERS LUXEMBOURGEOISD
mm*H
i ; ; ; ;
lii
ii\
hl
":\m\i>
\
iïii
mm•Sí\S: •.•:-\:-:'-ï:'--'-\: :•
mmm
mm
mmmbi
mmm
1
L; • : :
ü
U
mmm¡i • • } . • ; .
1
m
Agriculture, chasse, sylviculture etpeche
Energie et eau
Extraction et transformation de mi-néraux non énergétiques et produitsdérivés, industrie chimique
Industrie transformatrice des mé-taux, mécanique de précision
T T I I I I I I
D
MM
M I M M M IIAutres industries manufacturières
Bâtiment et génie civil ^1 I I JJ I I M 11
Commerce, restauration et héher- I I I Mgement, reparations
i I i i i i i i i i i i i i i i10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 . 1 2 3 4 5(en milliers de personnes)
Transports et communications
Institutions de crédit,assurances,services fournis aux entreprises,location
.Autres services
Personnes sans travail à la recher-che d'un emploi
L U = 1 00D personnes
i i H i i i n
M I M I
1 M 1L 1
I 1 I I M I I I I I I I I I5 4 3 2 1 . 1 2 3 4 5 6 7 8 9
(en milliers de personnes) S
- 145 -
Dans le tableau ci-dessous on trouve l'évolution de 1'irnpor-
tance relative des catégories socio-professionnelles par grand
secteur de l'économie.
Si nous examinons 1'importance relative des ouvriers dans la
population active de chaque secteur, nous constatons qu'elle s'est
stabilisée plus ov. moins dans l'industrie, en passant de 74.1%
en 1907 à 75.9% en 1970 et que dans l'agriculture de même que
dans les services elle a fléchi sensiblement en passant de res-
pectivement 19.9% et 47.7 % en 1907 à 9.5% et 28.1% en 1970.
Dans l'agriculture, les ouvriers ne représentent plus qu'un pour-
centage très faible de la main-d'oeuvre totale, en raison des
difficultés de recrutement dues au caractère saisonnier des tra-
vaux.
Si le nombre des employés a toujours été négligeable dans
l'agriculture, leur importance a augmenté sensiblement dans
l'industrie et surtout dans les services. Le pourcentage a qua-
druplé dans l'industrie (de 4.7% en 1907 à 18.7% en 1970) et
dans les services (13.6% en 1907 et 55.4% en 1970).
En ce .qui concerne les aidants, leur nombre est négligeable
dans le secteur industrie, où on les trouve surtout dans les
petites entreprises et l'artisanat; dans les services, ils
sont passés de 7.5% en 1907 à 1.8% en 1970. Ce n'est qu'en agri-
culture qu'ils ont gardé longtemps leur•importance relative au
cours de la période sous revue; le pourcentage de 1970 semble
quelque peu sous-évalué.
Restent les patrons dont l'importance relative s'est sensi-
blement accrue dans l'agriculture (de 31.7% en 1907 à 44.8% en
1966 et à 60% en 1970) . Cette évolution signifie qu'en agri-
culture il y a de plus en plus d'entreprises de type familial,
dont la main-d'oeuvre est constituée du chef d'exploitation et
des membres de sa famille. Dans l'industrie et les services, le
nombre des patrons a sensiblement diminué en valeur relative,
ce qui est la conséquence de la disparition d'un grand nombre
d'entreprises artisanales et commerciales.
- 146 -
Voici quelques chiffres illustrant le processus de concen-
tration qui est à la base de certaines des évolutions décrites
ci-dessus. Entre 1907 et 1972 le nombre des exploitations agri-
coles de 2 hectares et plus est passé de 15.142 à 5.932. Le
nombre des entreprises artisanales, de 5.372 en 1962, n'était
plus que de 4.821 en 1972. Le nombre des entreprises de com-
merce de gros a évolué de 794 en 1960 à 672 en 1970. Dans le
commerce de détail dans son ensemble u n e telle contraction n'est
pas encore apparue jusqu'à présent.
- 147 -
Tableau 69. Catégories socio-professionnelles par secteur en
Agriculture
1907
1935
1947
1960
1966
1970
Ouvriers
19.9
14.3
13.8
8.6
7.2
9 .5
Employés
0 .4
0.5
0.3
0.7
0.7
0.5
Aidants
48.0
54.4
55.2
47.8
47.3
29.7
Patrons
31.7
30.8
30.7
42.9
44.8
60.3
Populationactive
100.0
100.0
100 .0
100.0
100.0
100.0
En chiffresabsolus
53.184
40.766
35.050
19.325
14.554
9.641
Industrie
1907
1935
1947
1960
1966
1970
Ouvriers
74.1
72.2
76.3
77.8
75.8
75.9
Employés
4.7
8.2
8.9
11.9
15.3
18.7
Aidants
0.5
1.5
1.4
1.4
1.8
0.4
Patrons
20.7
18.1
13.4
8.9
7.1
5.0
Populationactive
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
En chiffresabsolus
47.262
51.739
53.253
56.646
58.713
56.266
Services
1907
1935
1947
1960
19.66
1970
Ouvriers
47 .7
37.4
38.1
26.2
25.6
28.1
Employéset
Fonct.
13.6
33.0
36.9
50 .9
53.7
55.4
Aidants
7.5
10.0
7.6
5.6
4.2
1.8
Patrons
31.2
19.6
17 .4
17.3
16.5
14.7
Populationactive
100 .0
100 .0
100.0
100 .0
100 .0
100 .0
En chiffresabsolus
22.670
42.342
46.836
52.504
57.420
63.348 ( 1 )
(1) Y compris 1020 personnes "sans travail"
- 148 -
Répartition des ouvriers par branche
Le tableau 70 fournit des indications sur le nombre des ou-
vriers dans 9 grandes branches ainsi que sur l'importance re-
lative de ces effectifs. Le caractère agrégé des renseigne-
ments fournis par les anciens recensements ne permet malheureu-
sement pas une analyse très poussée. Le caractère indéterminé
de la branche "9. Autres services et activités mal désignées"
est également gênant. Cependant quelques grandes évolutions se
dessinent.
On remarquera d'abord que le plus gros employeur est toujours
la sidérurgie qui occupe près d'un tiers des effectifs ouvriers,
c.à.d. 50% de plus que les autres industries manufacturières
réunies et deux fois plus que la construction. Les autres bran-
ches, à l'exception du commerce, ne sont que de petits employeurs.
Quant au développement des effectifs ouvriers, les tendances les
plus remarquables qui se dégagent de nos chiffres concernent l'a-
griculture, les mines et carrières, la construction et le com-
merce. Les ouvriers agricoles qui étaient 10.565 au début du
siècle, sont tombés au-dessous du millier aujourd'hui; leur im-
portance relative était de 18.7% en 1907 ! Dans les industries
extractives également le nombre des ouvriers a fortement décru,
par suite de la mécanisation très poussée des exploitations et
de la fermeture des galeries souterraines; nous n'avons pas de
chiffres pour les recensements d'avant guerre, mais entre 1947
et 1975 l'effectif s'est réduit de plus des deux tiers. Par contre,
dans la construction et plus encore dans le commerce, les effec-
tifs croissent; pour cette dernière branche il y a presqu'un
triplement depuis 1947.
Récemment à l'intérieur de l'industrie manufacturière, la po-
litique de diversification industrielle se manifeste surtout dans
l'industrie chimique dont les effectifs ouvriers ont quadruplé
* v. G. ALS : L'évolution de la population ouvrière et de son niveaude vie au 20e siècle (Cinquantenaire de la Chambre duTravail. Octobre 1973)
R. K.IRSCH : La révolution tertiaire et la montée des cols blancsau Luxembourg. (Cinquantenaire de la Chambre desEmployés Privés. Juin 1974).
- 149 -
entre 1960 et 1970, et dans l'industrie alimentaire. Dans l'in-
dustrie sidérurgique le nombre des ouvriers a augmenté jusqu'en
1965; il diminue lentement depuis cette date (d'un peu moins
d'un pourcent par an) par suite du progrès technique; dans d'au-
tres branches (.textile et cuir, meuble, bois) la diminution des
effectifs est due à des difficultés structurelles.
Si nous examinons maintenant l'importance relative des ou-
vriers dans la population active de chaque branche, nous consta-
tons que les ouvriers prédominent dans l'industrie et tout parti-
culièrement dans l'industrie extractive, dans la sidérurgie et la
construction; dans la branche "électricité, gaz et eau" ils ne
représentent qu'environ la moitié de la population active. Dans
les services, par contre, les employés sont en majorité. Dans
l'agriculture, les ouvriers ne représentent plus qu'un pourcen-
tage infime de la main-d'oeuvre totale. Le pourcentage des ou-
vriers dans la population active de la branche a diminué depuis
le début du siècle dans l'agriculture, qui a des difficultés de
recrutement en raison du caractère saisonnier des travaux, dans
les industries extractives et dans la branche "électricité, gaz,
eau" en raison de la croissance des effectifs d'employés.
Dans la construction et dans le commerce le pourcentage des
ouvriers a augmenté par suite du mouvement de concentration.
- 150 -
Tableau 7 0 . Répartition des ouvriers par branche
a) nombre des ouvriersb) Ouvriers de la branche en %
du nombre total des ouvriers
c) Ouvriers en % de la populationactive de la branche
d) Ouvriers étrangers en % desouvriers de la branche
2. /r?c¿nrír ex.-ar.af
¿J
ç /g /
3. /ve/ snaspuf^ a)
sens /a s/t/erurgtel^)
cj
4-, Si'de'rur-g/e et/
¿J
Ç/dj
S Bâùmené œ/
&
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7 ¿b/nrmrce a/
Banques ¿J
3 /.ulfses Cerf ctj
ccc/iriYf's /7ia¿ ¿)
7ÍM&S curAft ées <zj
! cj
•T3O7
•/Ü565
Jg.7
49.3
a/ '¿50-fi
¿J 6 2. S
C/7Í-.S
d/33.7
a/5101
6) 3.Ï-
CJÍ.J6-
¿/•fS.9
553
563â2
•fOO
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de
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(¡734-3
63.3
72.2
7Í4-S
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•3O.0
8-T23
J3.3
ig.5
5$00<f
4-3.8
•/m
W2-27.7
s/1.7
56.5
WzS
5.5
83.6
2g. 6
q/3Of¿&
6JU-2
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¿J-/2.2
67O-/
SO. 7
V2.3
22.0
S75OJ
69.8
6.5
200Z3.2.
S3.5
Î33ÏÎ-)
Í6.3)(té.</)
(•/•1)
40636
Í2.7
22 Z
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SS.7
JS662.8
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£?
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SU
772
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4-3.4-
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3-/S75.4-
20í-'/S.J
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i'£74.3
03WS5.7
13.4
30.7
53578yfCO
Ut-23.3
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•Ï055
J.77.Z
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SéOS2.7
gs.ï
3Í-.6
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¿y 4*63525
4S.S7$.2
¿SO
•38Oû.6
te,/?.£•
¿3Sé72
23.627.3
44-35
S 5. 943.2
$308
•st. 8
30.0
15.0
60302JOO
té.424.7
407O
3oa
S.5
9-3
St:2
SÛCO
•S.6
73.6
3O. O
4t-00O
¿2$
1S.9
30.0
430P0
342
837
•)'5.O
330O
45.37SO
(2.0
Sooo.S
54-5
47.5
5~Seo .3.0
23.527O
S75O
2.3
22.6
2O.0
3ooo
S fi. g
28.6
•26.0
6O3SO4OC?
f-7-5
I0.5
- 151 -
5. Population active par profession
La profession est le genre de travail effectué par une per-
sonne active, quels que soient la branche d'activité économique
dont elle fait partie (p. ex. agriculture, industrie chimique,
banque) et son statut socio-professionnel (ouvrier, employé) ..)
Le recensement des professions effectué pour la première fois
en 1960 et de nouveau en 1970 est délicat; il est difficile
d'obtenir des indications suffisamment précises pour permettre
un classement rigoureux. D'autre part, la classification inter-
nationale type des professions a subi entre 1960 et 1970 de pro-
fonds changements.
Voici cependant quelques résultats significatifs. On notera
la régression de la profession commerciale et de certaines spé-
cialisations ouvrières alors que les professions administratives
et pédagogiques et certaines professions techniques progressent
fortement.
- 152 -
POPULATION ACTIVE PAR GRAND GROUPE DE PROFESSIONRecensement de la population 1 9 7 0
selon Is sexe selon la nationalité
D S E X E MASCULIN SEXE F E M I N I N D D E T R A N G E R S L U X E M B O U R G E O I S D
Personnel des professions scienti-
I I I I i l I I I I I I I S s t e C h n i q U e S ' l i b é r a l B S et aS' Fi i r r i i i i i i i i
aT T
I I I 1 1 1 M I I II
i i i i i i I I I I I
Directeurs et cadres administra -its supérieurs
Personnel administratif et travail-leurs assimilés
O
1±
J Personnel commerc. et vendeurs
Ml 1L
Travailleurs spécialisés dans lesservices
Agriculteurs, éleveurs, forestiers,pécheurs et chasseurs
Ouvriers et manoeuvres non agri-coles et conducteurs d'engins detransport
Membres des forces armées
II I I
TTT I I I I I I
Í I I 1 I I I 1 >
I M M -1 i I- I- I' I
1
Personnes ne pouvant être classéesselon la profession
I 110 9 8 7 6 5 4 3 2 1 „ 1 2 3 4 5(en milliers de personnes) | | - 1000 personnes
I I I I I I I I I I I I I I I I5 4 3 2 1 Q 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
(en milliers de personnes)
- 153 -
T a b l e a u 7 1 . E v o l u t i o n des eff e c t i f s dans q u e l q u e s p r o f e s s i o n s
entre 1960 et 1970
ProfessionsEffectifs
1960
Indice
1970
Effectifs Indice
Population active(exe.1'agriculture)
Commerçants degros et de détail . .
Mineurs, carriers,foreurs de puits .
Conducteurs defours en métallur-gie
Lamineurs
Ajusteurs,outil-leurs, plombiers,soudeurs, tôliers& assimilés
Ouvriers de l'ali-mentation et destabacs
Ouvriers de la pro-duction et du trai-tement des métaux
Compositeurs typo-graphes & travail-leurs assimilés . .
Dessinateurs, tech-niciens & assimilés
Electr. & assimilés
Travail.spécialisésdans les services••
Personnel administret assimilé
Personnel enseign.JuristesIngénieursMédec. & chirurg.Dentistes
109.150
5.735
1.345
3.040
3.156
9 .937
2.710
405
584
100.0 119.614
Commerçants
100.0
Ouvriers
100 .0
100 .0
100.0
100.0
100.0
100.0
3.661
572
2.016
2.374
6.584
2.473
674
109.6
63.83
42.6
66.3
75.2
66.2
91.2
166.4
100.0 775 132.7
Employés et indépendants
1.079
2.515
11.799
15.050
2.484240731302114
100.0
100.0
100.0
100.0
1.795
3.217
14.660
22.676
166.4
127.9
124.24
150.7
Diplômés universitaires
100.0100.0100 .0100.0100 .0
3.747354
1.165366107
150.8147.5159.4121.293.8
- 154 -
6. Evolution récente et situation actuelle de l'emploi intérieur
A la différence de la population active nationale, dont il a
été question ci-dessus, l'emploi intérieur inclut les frontaliers
étrangers, c'est-à-dire les personnes travaillant dans le pays
mais résidant à l'étranger; il exclut par contre les frontaliers
luxembourgeois qui résident au Grand-Duché, mais travaillent à
l'étranger. Rappelons que les données ont été corrigées par con-
version des travailleurs à temps partiel en équivalents à plein
temps (2 half time = 1 full time).
6.1 Tableau 72. Emploi par secteur et par catégorie -
taux d'activi të
Unité Millier depersonnes
(1) Emploi totalintérieur - -
AgricultureIndustrie ••Services ...
(2) Populationtotale
(3) Taux d'acti-vité inté-rieur
(1) : (2)xl00 .
(4) Taux d'acti-vité natio-nale
Parts des 3
Agriculture . . .Industrie ....Services
Emploi intér.
1960
133.2
21.960 .351.0
314.9
42.3
40.8
grands
1960
16.444.039.6
LOO.O
1965
134.5
16 .463.454.7
333.0
40.4
39.0(1966)
1970
136 .5
11.764.060.8
339.8
40.2
38.0
1971
140.1
11.266.662.3
345.0
40.6
1972
143.8
10.669.164.1
348.2
41.3
secteurs en % de l'emploi
1965
12.247 .140.7
100 .0
1970
8.646.944.5
100.0
1971
8.047.544.5
100.0
1972
7.448.044.6
100.0
1973
146.8
10 .271.465.2
352.7
41.6
1974
150.5
9.774 .066.8
357.4
42.1
intérieur
1973
7.048.644 .4
100.0
1974
6.449.244.4
100.0
- 155 -
Rappelons que les données de l'emploi intérieur qui consti-
tuent des moyennes des douze mois de l'année, ne sont pas en-
tiërement comparables de ce fait à celles de la population to-
tale, laquelle est calculée au 31 décembre. Généralement la
population subit un fléchissement vers la fin de l'année, par
suite du départ de la main-d'oeuvre étrangère (v. Annexe au
chapitre II).
Sous réserve de cette observation on constate que le taux
d'activité intérieure, après un fléchissement entre 1960 et
1970, s'est redressé par la suite. Donc l'emploi s'est accru
proportionnellement plus vite que la population totale qui est
passée de 314.900 personnes en 1960 à 353.000 en 1973 sous l'ef-
fet du mouvement naturel et migratoire (+ 38.100).
La population active intérieure est passée de 133.200 per-
sonnes en 1960 à 146.800 en 1973, soit une augmentation de
13.600 personnes ou de 10.2%. (en faisant abstraction des chiffres
provisoires de 1974)
La majeure partie de cet accroissement considérable a été réa-
lisée rien qu'au cours des trois dernières années - 1970 à 1973 -
et est liée à l'installation de nombreuses industries nouvelles;
elle se reflète aussi dans l'intensification du mouvement d'immi-
gration.
Abstraction faite de l'agriculture, secteur dans lequel la
population active est en régression constante (- 900 personnes
en moyenne par an) , l'emploi a augmenté sensiblement dans les
autres secteurs. C'est ainsi que dans l'industrie l'emploi in-
térieur a progressé de 11.100 personnes, soit en moyenne près
de 900 personnes par an entre 1960 et 1973. La population occu-
pée dans les services a continué son mouvement ascendant, en pas-
sant de 51.000 personnes en 1960 à 65.200 personnes en 1973
(+ 1.100 personnes en moyenne par an).
La croissance de l'emploi intérieur a été rendue possible par
l'afflux de main-d'oeuvre étrangère, comprenant à la fois les
- 156 -
immigrants (saisonniers ou définitifs) et les travailleurs fron-
taliers (v. ci-après).
Cette évolution de l'emploi intérieur, total et sectoriel n'a
pas manqué d'affecter l'évolution de la structure de la popu-
lation active quant à la répartition par catégorie socio-profes-
sionnelle.
Tableau 73. Population active intérieure par catégorie
socio-professionnel!e (Estimations)
Chiffresabsolus
Salariés . . •
Employeurs &indépendants
Aides fami-liaux
Emploi to-tal inté-rieur
Salariés ....
Employeurs &Indépendants
Aides fami-liaux
Emploi totalintérieur
1960
94 .2
22 .4
16.6
133.2
70.7
16.8
12.5
100 .0
1965 1970
en milliers
102.2 110.0
20.5 19.1
12.0 7.4
134.5
75.8
15.3
8.9
100.0
136.5
en % du
80.6
14.0
5.4
100.0
1971 1972
de personnes
114.4 118.9
18.7 18.4
7.0 6.5
140 .1
total
81.7
13.3
5.0
100.0
143.8
82.7
12.8
4.5
100.0
1973
122.5
18.1
6.2
146.8
83.5
12.3
4.2
100.0
1974
126.8
17.8
5.9
150.5
84.3
11.8
3.9
100.0
L'effectif des salariés, qui comprend les employés et fonc-
tionnaires et les ouvriers, marque une progression de 30% entre
1906 et 1973. Sa part dans le total de la population active in-
térieure passe de 70.7% à 83.5%.
- 157 -
Les effectifs des employeurs et indépendants et des aides fa-
miliaux, confirmant les tendances séculaires relevées, ont con-
tinué à régresser de 1960 à 1973, les premiers en passant de
22.400 à 18.100 unités (soit 16.8% et 12.3% du total), les se-
conds en passant de 16.600 à 6.200 unités (soit 12.5 et 4.2% du
total) .
6.2 Travailleurs étrangers et frontaliers
L'augmentation rapide de l'emploi salarié a été due surtout
ä l'évolution du nombre des travailleurs étrangers, qui sont
passés de 20.900 en 1961 à 43.000 personnes en 1973.
Comme il ressort du tableau 74, les Italiens qui représen-
taient encore en 197 3 le plus fort contingent de travailleurs
étrangers ont été dépassés en 1974 par les Portugais (25.1%) .
Leur effectif a marqué une diminution sensible en valeur rela-
tive depuis 1961 (23% du total en 1974 contre 50.2% en 1961) .
Quant aux autres nationalités, on peut constater une pro-
gression absolue des effectifs ouvriers venant de Belgique et
de France. Cette tendance est certainement en relation avec
un certain sous-emploi dans le Luxembourg belge et en Lorraine.
Par contre, la main-d'oeuvre allemande est marquée par une ten-
dance régressive sous l'effet des réévaluations successives du
D.M. au cours des dernières années. Il reste à relever l'ac-
croissement exceptionnellement vigoureux des travailleurs por-
tugais, qui sont passés de 400 en 1964 à 11.800 unités en 1974
(soit de 1.6% à 26% en importance relative).
- 158 -
T a b l e a u 7 4 . T r a v a i l l e u r s é t r a n g e r s , y c o m p r i s f r o n t a l i e r s
Source : Office National du Travail ecInspection des institutions sociales Unité : Millier
/moyennes
4364•4962<?36'3'Z364--4465
*4té4967•4968
J9634370
-4Í74
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2C-322. £22 S252
2.Z-4
234
27.328 6SO.-/
3 3 /
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4-3.04-5'i
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3.7
39
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3.3
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2.3
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Sí
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72
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France
444.64-82.7
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£65.0
55
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6794
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42.3
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——0.4-0.9
03Û.9
•4.4
J.S
'37
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—
—
—
44-4.5
S.2
07
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4.2
•S7
4 74.7
•/3
2.4
2.7
3.5
4.82-4
2.12.2
2.3
2.Í-
2.7
2.3
•3 S
3J
3y/
- 159 -
Le contingent des travailleurs frontaliers n'a cessé de croî-
tre au cours des dernières années grâce à l'apport des fronta-
liers de Belgique et de France. Il s'agit d'une main-d'oeuvre
dont la qualification est relativement élevée et bien adaptée
professionnellement et socialement et qui fait corps avec les
travailleurs autochtones. On trouve la majorité des frontaliers
dans l'industrie lourde, les industries nouvelles et les ser-
vices financiers. Les frontaliers qui sont tous des salariés
ne sont ventilés que selon leur pays d'origine et selon le sexe.
Tableau 75. Travailleurs frontaliers résidant à l'étranger
par pays de provenance (1)
Source : Office national du travail et Inspection desinstitutions sociales (chiffres de 1974 corrigés)
Unité : millier de personnes
Années(Moyennesannuelles)
19611962196319641965196619671968196919701971197219731974
Total
4 .04.34.75.25.76.66 .56.67.07.78.28.69.6
10 .6
H.
3.84.14.44.75.15.65.55.75.96.57.07.58.39.1
F.
0.20.20.30 .50.61.01.00.91.11.21.21.11.31.5
Résidence
Belgique
_
--
2.72.93.23 .23.33.54.04.14.24.65.1
des frontaliers
France
_
--0.71.31.91.91.81.92.22.63.03.74.2
Allemagne
_
--1.81.51.51.41.51.61.51.51.41.31.3
(1) y compris les travailleurs frontaliers luxembourgeoisH = hommesF = femmes
On connaît moins bien l'effectif - d'ailleurs important - des
frontaliers luxembourgeois à l'étranger; leur nombre est estimé
à 500.
- 160 -
6.3. Evolution de l'emploi dans quelques branches importantes
Sidérurgie et minières
Abstraction faite d'une reprise des effectifs après la deu-
xième guerre, l'emploi dans les mines est en décroissance sé-
culaire du fait de la mécanisation du travail, de l'abandon des
exploitations sous terre et du recours au minerai étranger.
L'emploi ne représente plus aujourd'hui que 30% de son niveau
d'il y a soixante ans.
Dans la sidérurgie par contre, l'augmentation de la produc-
tion s'est accompagnée d'un développement des effectifs jusqu'au
début des années 60. Les mesures de rationalisation prises
depuis cette époque ont permis de poursuivre la croissance
quantitative et qualitative de la production tout en comprimant
légèrement les effectifs (d'environ 1% par an) . A cette fin
il n'a pas été procédé à des licenciements, mais l'on s'est
borné à ne pas pourvoir au remplacement d'environ 20 0 ouvriers
partis à la retraite chaque année. Récemment toutefois la con-
joncture exceptionnelle (augmentation de 9% de la production
en 1973) a rendu nécessaire un nouveau renforcement des effec-
tifs. Signalons aussi que malgré les hauts salaires qui font
de la sidérurgie une industrie de prédilection pour les ouvriers
luxembourgeois, la part des étrangers a doublé entre 1960 et
1973; le nombre des ouvriers étrangers est passé de 3.668 en
1960 à 6.761 en 1973.
- 161 -
T a b l e a u 7 6 . O u v r i e r s - S i d é r u r g i e e t m i n i è r e s
Source : Inspection du travail et des mines
4*n*
-ms'fd'52436043654370439/497Z
4973437Ï
Ou. m ers
f/7£l¿tsrr{~€
Sf'uf'rftf =
45 3 ¿4•/alié^5984486562ZO41¿ZÏ86247Í02S4-Z5
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2-/P7 2Í-/2OJ65Z 2Í-O3S•¿/5S ZZ3/S•/ago 2Z50S•/0¿>8 Z2O35&53 ZZ33Í7ê8 Z27Ï7
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•/Í-/7D
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•S6 5-*SZ•SS.?
25.-}
2<S.Z27.i>-
3O.-Í
33.0
Industries nouvelles
Nous désignons par "industries nouvelles" les entreprises
établies dans le pays grâce à la politique gouvernementale de
reconversion et de diversification industrielles. Si l'on fait
abstraction de l'installation de l'usine de Goodyear en 1951
on peut faire remonter cette politique à 1960.
Tableau 77. Evolution de l'emploi dans les industries nouvellesTotal (employés et ouvriers)
1963
2191
1964
3030
1965
3745
1966
4890
1967
5254
1968
5913
1969
6614
1970
7413
1971
8405
1972
9964
1973
10485
1974
11281
L'emploi total dans ces industries a dépassé 11.000 unités en
1974,soit 16% de l'emploi industriel total,ce qui montre les
- 162 -
résultats considérables de cette politique. Notons que la pro-
gression de l'emploi a été rapide surtout au début des années
60 et de nouveau entre 1969 et 1974, alors que le mouvement s'est
ralenti entre 1966 et 1969.
Ce processus n'est évidemment pas allé sans certaines ten-
sions sur le marché de l'emploi, tensions qui ont été ressenties
notamment par les entreprises artisanales.
Les industries nouvelles implantées au Luxembourg sont pour
la plupart des industries de pointe, comportant un investisse-
ment par tête élevé et demandant une main-d'oeuvre qualifiée.
C'est pourquoi le personnel de ces entreprises se compose es-
sentiellement de Luxembourgeois et de frontaliers et dans une
moindre mesure d'ouvriers immigrés.
Banques
On autre secteur-clef de l'économie est constitué par les
banques. Depuis 1960, l'emploi y a pratiquement quadruplé en
passant de 1.321 en I960 à 5.448 unités en 1974. Ceci est la
conséquence de l'expansion que Luxembourg a connu comme place
financière internationale.
- 163 -
T a b l e a u 7 8 . E m p l o i d a n s l e s é t a b l i s s e m e n t s de c r é d i t
Source : Association
Année
•/96O
S96S4070
•44744072•4$ 7349 7£
¿rmptoï
Tôta/Ml
¿3242O76-37Féf-2</4-
¿69S
5424SW8
//om/nes
(21
93343O222£P242g267-/2897304-3
des banques et
femmes
(3)
3S8794-
JSSé4786Zeoi-
ZZ44-Z333
M-/31;/4iZâ.£%
37.3 %¿0.4-7°4-2.4-%f-Z3%t-3.8%44:0%
banquiers
boctraeoi'S(5i'
473é26ÏO34363b7O770g3S7S
(6)
2Z0
8Oé4O4g
</2o5St-4345aâ
% /ne. éoia¿171* (611M
fî-5%?S.S%Z42f,25-8%27¿%2S-8%
On remarque aue l'emploi féminin s'est fortement développé
dans les banques. D'autre part, l'importance relative des
étrangers a doublé rien qu'entre 1965 et 1973; il s'agit en
grande partie de frontaliers.
Institutions européennes
Voici enfin l'évolution récente des effectifs des institu-
tions européennes et internationales installées à Luxembourg :
Parlement européen, services de la Commission européenne, Cour
de Justice européenne et Banque européenne d'investissement,
Ecole européenne, ainsi que la NAMSA et Eurocontrol (chiffres
arrondis)
1970 1971
2.660 2.900
1972 1973 1974
3.040 3.880 4.220
On notera la forte croissance des effectifs au moment de
l'élargissement de la Communauté en 1973 (adhésion de la Grande-
Bretagne, de l'Irlande et du Danemark). La Commission et le
Parlement ont les effectifs les plus importants : environ les
deux tiers de l'ensemble
- 164 -
7. Situation actuelle et perspectives
Résumons les aspects majeurs de la situation en matière
d'emploi.
a) Si l'emploi intérieur a augmenté, ce n'est que grâce à
l'apport massif de main-d'oeuvre étrangère. Les entreprises
qui dépendent en permanence et pour la très large majorité de
leur personnel des travailleurs étrangers, sont celles de la
construction, de l'artisanat, d'une partie de la petite indus-
trie, du tourisme et des services domestiques.
b) De profondes modifications structurelles se sont opérées
dans la population active. Grâce à leur scolarité plus
poussée, les Luxembourgeois se sont portés vers les emplois
de bureau alors que les tâches manuelles ont été assurées dans
une mesure croissante par des immigrés (v. tableau 17, Cha-
pitre II) .
c) Le Luxembourg n'a pas connu de chômage de 1945 à 1974.
Ce n'est que pendant la crise de 1975 que ce problème a com-
mencé par se poser. Au-delà de ce phénomène conjoncturel ne
manqueront pas de se poser à l'avenir des problèmes de chôma-
ge structurel notamment parmi les universitaires et parmi les
personnes à faible scolarité. Toutefois, à ces niveaux coexis-
tent des situations de chômage et de pénurie du fait d'erreurs
d'orientation professionnelle. L'emploi des femmes qui se dé-
veloppe, ne manquera pas d'accentuer ces problèmes.
d) Le mouvement migratoire, particulièrement important au
Luxembourg, se poursuivra à l'avenir, mais de façon ralentie.
- 165 -
CHAPITRE VI - PROJECTIONS DE POPULATION
1. Pourquoi des projections ?
2. Difficultés de la projection
3. Hypothèses de base
4. Résultats
- 166 -
1. Pourquoi des projections ?
Toute politique présuppose une vue de l'avenir. Or, la
population est une variable essentielle à prendre en considé-
ration dans- tout programme politique qu'il s'agisse de l'éco-
nomie (main-d'oeuvre), de la construction de logements, de
l'éducation (effectifs scolaires), de la santé (équipements
hospitaliers), de l'urbanisme (croissance des agglomérations)
ou plus généralement de l'aménagement du territoire (réparti-
tion géographique de la population). Le problême est donc
posé depuis longtemps.(.tant à court terme lors de l'élaboration
des budgets économiques, que lors de l'élaboration de program-
mes à moyen et à plus long terme. La rareté et la fragilité
des informations disponibles en matière de projections démogra-
phiques tiennent toutefois à la difficulté de l'entreprise.
Au STATEC, les premiers essais datent de 1974-1975.
2. Difficultés de la projection
Pour effectuer une projection démographique, il faut con-
naître la structure de la population à un moment donné (p. ex.
par un recensement) et faire des hypothèses sur l'évolution
de trois variables essentielles : la fécondité, la mortalité
et les migrations; au Luxembourg il convient en outre de dis-
tinguer entre la population de nationalité luxembourgeoise et
la population étrangère - cette dernière est importante (23%
de l'ensemble), a une structure plus jeune et un comportement
différent en matière de fécondité. Au chapitre II nous avons
examiné l'évolution des trois variables : baisse à long terme
de la fécondité et de la mortalité, fluctuations de l'immigra-
tion. De ces trois variables deux sont particulièrement in-
certaines quant à leur évolution future : la fécondité qui
pourrait avoir atteint un seuil inférieur, et l'immigration.
La fécondité dépend essentiellement des jugements de valeur
Ministère de l'Economie Nationale. Débats parlementairessur le projet de budget 1975. Annexe X Projection démogra-phique 1974-2000
_ 167 -
des couples, - le choix de l'enfant impliquant la renonciation
à certains éléments de confort - mais aussi de la politique
plus ou moins favorable aux familles nombreuses menée par les
pouvoirs publics. L'immigration dépend d'un ensemble de fac-
teurs tels que l'existence de réservoirs de main-d'oeuvre à
l'étranger, la croissance économique et le niveau des salaires,
l'attitude de la population et les possibilités d 'intégra-
tion des étrangers, enfin l'attitude des pouvoirs publics.
Il est certes hasardeux de faire des pronostics sur l'ensemble
de ces facteurs et cela d'autant plus que malgré la crise
très inquiétante de la natalité il y a eu jusqu'à présent peu
de réflexions sur l'avenir au Luxembourg ,et qu'en matière démo-
graphique le pays vit au jour le jour, sans politique bien
définie. Pour ces raisons, il a semblé prudent d'établir plu-
sieurs variantes en ayant soin d'indiquer les considérations
qui sont à la base des hypothèses, et dans l'espoir qu'une dis-
cussion critique permette de mieux cerner le problème.
3. Hypothèses de base
Les projections sont établies sur une période de 25 ans et
ont pour horizon l'an 2000. Elles prennent en considération la
structure par âge et sexe de la population et la distinction entre
Luxembourgeois et étrangers, sans analyser la structure par qua-
lification professionnelle ou selon la répartition géographique.
Les statistiques des naissances et des décès ne sont établies
séparément pour les luxembourgeois et les étrangers que depuis
1967; c'est pourquoi l'on a pris la période 1967-73 comme
base pour certains calculs.
Mortalité
Dans ce domaine on n'a retenu qu'une seule hypothèse, à
savoir la constance des quotients de mortalité par classe d'âge
enregistrés en moyenne pendant la période 1967-73. En effet,
des spécialistes estiment qu'il n'y aura pas de changement
- 168 -
notable en matière de mortalité jusqu'à la fin du siècle, les
progrès de la lutte contre les maladies étant compensés par un
certain affaiblissement biologique de l'être humain.
Fécondité
Contrairement à la mortalité, la fécondité constitue une
variable particulièrement incertaine. Les hypothèses y rela-
tives affectent profondément la composition des jeunes généra-
tions et par conséquent la structure de la population. L'ana-
lyse de l'évolution passée de la fécondité ne fournit pas d'élé-
ments valables pour supputer l'avenir. En effet, la fécondité
peut être sujette à des variations sensibles à court terme.
C'est ainsi que la baisse de la fécondité a touché, à partir de
1965, de manière brutale la plupart des pays d'Europe occiden-
tale. Le même phénomène s'était déjà déclaré avec sept ans
d'avance aux Etats-Unis et au Canada, mais à partir d'un niveau
plus élevé. Les femmes de tous âges ont été touchées simulta-
nément par l'inflexion de la fécondité; ce qui démontre qu'il
s'agit d'un phénomène d'époque et non de génération.
De 1967 à 1973, période pour laquelle on dispose de données,
on constate une baisse foudroyante de la fécondité. C'est ainsi
que pour les femmes luxembourgeoises âgées de 20 à 24 ans et
de 25 à 29 ans le quotient de fécondité est passé de respecti-
vement 141.30 o/oo et 143.99 o/oo en 1967 à 79,96 o/oo (- 43.4%)
et 93.19 o/oo (- 35.3%) en 1973.
Pour les femmes étrangères dont la fécondité est plus élevée,
la chute a été moins importante. Pour les femmes âgées de 20-24
ans p. ex. le taux de fécondité a régressé de 201.22 o/oo en
1967 à 167.07 o/oo en 1973 (- 17.0%).
Dès lors des calculs ont été effectués dans plusieurs hypo-
thèses :
- 169 -
1) maintien du bas taux de fécondité
Dans une première approche on a supposé qu'après la forte
baisse enregistrée depuis 1965, la fécondité se stabiliserait
au niveau très bas atteint en 1974.
2) Relèvement progressif de la fécondité
La fécondité de 1974 équivalant à long terme à un suicide
de la collectivité luxembourgoise, on a supposé dans un 2e
temps que le peuple et les pouvoirs publics prendraient pro-
gressivement conscience de la situation et qu'il en résulte-
rait une politique démographique d'une part, et d'autre part
une modification de l'échelle des valeurs individuelles.
L'i.yr-otî.ëse envisagée consiste dans l'augmentation linéaire
du taux de fécondité des femmes luxembourgeoises jusqu'en l'an
2000 où il atteindra le taux de 1967. Convergence au même
niveau du taux de fécondité des femmes étrangères par diminution
régulière jusqu'en l'an 2000.
A noter que le taux de natalité de l'année terminale de la
projection est modeste, à savoir 14.8 (taux de 1967) et ne
correspond donc guère à un "objectif" ambitieux.
Solde migratoire
Les chiffres ont trait aux migrations nettes, c'est-à-dire
au solde des immigrations moins les émigrations. On a vu que
la structure de la population luxembourgeoise rend le recours
à l'immigration indispensable. Le solde migratoire a fortement
fluctué au cours de la période récente :
Solde migratoire
1961-65 env. 2.300 personnes par an
1966-70 env. 700 personnes par an
1971-74 env. 4.500 personnes par an
- 170 -
On a opté en premier lieu pour un chiffre moyen d'immigrants
(nets) de 1.500 personnes par an qui n'est que légèrement infé-
rieur à la moyenne de longue période réalisée depuis la guerre.
En effet, il ne saurait être question de retenir les chiffres
très élevés des dernières années qui correspondent à une pério-
de exceptionnelle de croissance économique et qui créent d'ail-
leurs des problêmes très sérieux de logement et d'intégration.
A titre de variante on a retenu une immigration très faible
de 200 personnes par an.
Naturalisations et options
On a retenu une hypothèse de 750 naturalisations et options
par an qui est supérieure à la moyenne des années 1967-1974.
(env. 500 par an). En effet, la loi du 26 juin 1975 sur la natio-
nalité luxembourgeoise allège sensiblement les conditions d'acqui-
sition de la nationalité luxembourgeoise. Les naturalisations et
options affectent le rapport entre la population de nationalité
luxembourgeoise et la population étrangère sans avoir d'influence
sur le chiffre de la population totale.
Il est vrai qu'il eût peut-être été préférable de faire abs-
traction du changement de nationalité étant donné qu'il n'a pas
d'effet immédiat sur le comportement en matière de fécondité.
4. Résultats
On se bornera ici à quelques résultats globaux sans indiquer
tout le cheminement des projections de 1975 à 2000 ni les struc-
tures par âge de la population.
- 171 -
Tableau 79.- a) Fécondité constante au niveau de 1974
1960
1970
1980
1990
2000
1980
1990
2000
Luxembourgeois
273.373
277.337
268.769
262.040
252.320
268.769
262.040
252.320
en %
86.8
81.6
75.6
74.9
74 .5
en %
73.8
69.8
65.8
Etrangers
Hypothèse
45.516
62 .504
86.793
87.737
86.445
Hypothèse
95.508
113.538
130.836
: 200 ]
en %
13.2
18.4
24 .4
25.1
25.5
: 1.50
en %
26.2
30.2
34.2
Population totale
Liranigrants
314.889
339 .841
355.562
349 .777
338.765
par an
en %
100 .0
100.0
100 .0
100.0
100.0
3 immigrants par an
364.277
375.578
383.156
en %
100 .0
100.0
100.0
Dans les deux hypothèses la population luxembourgeoise évolue
de la même façon : elle baisse de 7.7% entre 1974 et 2000 (de
9.0% entre 1970 et 2000). La population étrangère augmente
grâce à sa plus forte natalité et ä l'immigration : avec un fai-
ble chiffre d'immigration, le groupe étranger passe à 25.5% à la
fin du siècle, avec une immigration moyenne (1500 par an) l'im-
portance relative atteint 34.2%. Quant à la population totale
elle diminue dans la première hypothèse; dans la seconde elle
continue à augmenter légèrement, se situant en l'an 2000 à 12.8%
au-dessus 'du niveau de 1970. Nous rappelons toutefois ce qui a
été dit ci-dessus concernant les naturalisations et options qui
faussent quelque peu le tableau; sans l'augmentation supposée
des naturalisations et options, la population luxembourgeoise
tomberait à 239.333 en l'an 2000. Quant à la population totale,
elle diminuerait à partir du maximum atteint en 1974-75 si l'im-
migration reste limitée à 200 personnes en moyenne annuelle;
par contre, une immigration annuelle de 1500 personnes la ferait
encore augmenter de 8% entre 1975 et 2000.
- 172 -
Tableau 8 0 . - b) Rel è v e m e n t régulier de la fécondité luxem-
b o u r g e o i s e pour a t t e i n d r e en 2000 le niveau
de 1974
C o n v e r g e n c e de la fécondité des étrangers au même
niveau en 2000
1980
1990
2000
1980
1990
2000
Luxembourgeo i s
270.043
270.715
272.876
270 .043
270.715
272.876
en %
75.7
75.6
76.3
73.9
70.6
67.9
Etrangers
Hypothèse
86.754
87.189
84.947
Hypothèse
95.450
112.981
129.189
: 200
en %
24 .3
24 .4
23.7
: 1 .5
26 .9
29 .4
32.1
Population
immigrants
356.797
357.904
357.823
00 personnes
365.493
383.696
402 .065
totale
par
en «
100
100
100
par
100
100
100
an
0
0
0
• an
.0
.0
.0
D'après ce jeu d'hypothèses la population de nationalité lu-
xembourgeoise se stabiliserait plus ou moins en chiffres absolus
elle passerait de 273.532 personnes en 1974 à 272.876 en l'an
2000.
En ce qui concerne la population étrangère, elle ne varierait
que très peu avec une immigration de 200 personnes par an. Par
contre avec 1500 immigrants par an, elle s'accroîtrait de 54.0%
de 1974 à 2000 pour atteindre 32.1% de la population totale.
La population totale progresserait de 12.5% au cours du der-
nier quart du siècle et dépasserait légèrement le cap des
400.000 personnes en l'an 2000.
Nous répétons ia mise en garde concernant l'incidence- des
naturalisations et options qui renforcent la population luxem-
bourgeoise.
- 173 -
CHAPITRE VII. POPULATION ET POLITIQUE
1. Aménagement du territoire
2. Emploi et Chômage
3. Statut de la femme
4. Poids des charges sociales
5. Politique démographique :
Natalité et immigration
- 174 -
De très nombreux problèmes de politique se posent en relation
avec la population : éducation, santé, logement, urbanisme,
transports, emploi, statut de la femme .... Nous nous bornons à
évoquer brièvement les plus importants.
1. Aménagement du territoire
On a vu comment la population tendait à se concentrer dans
le centre et le sud et à délaisser les autres régions du pays.
La politique d'aménagement du territoire vise, d'une part, à
combattre une concentration excessive et à assurer une réparti-
tion géographique plus équilibrée de la population, et, d'autre
part, à planifier les équipements routiers, administratifs, sco-
laires, hospitaliers, sportifs, etc.. en fonction de la répar-
tition de la population et d'un aménagement rationnel de l'es-
pace.
Le premier volet de cette action a fait l'objet de la poli-
tique de diversification industrielle dont les origines (1960)
sont d'ailleurs en relation avec les difficultés éprouvées par
les industries traditionnelles de Wiltz. Äu chapitre IV on a
vu les succès, mais aussi les limites de cette politique. Parmi
les quelque 11.000 emplois créés, 15% seulement concernent le
nord du pays, à savoir les cantons de Wiltz, Clervaux, Vianden
et Redange, et cela pour des raisons à la fois géographiques
(terrain plus accidenté) et sociologiques (attrait des villes).
D'autre part le Gouvernement s'efforce de faire établir un
"Programme directeur d'aménagement du territoire" basé sur des
projections de la population et du produit national jusqu'en
1990 et sur des hypothèses de répartition géographique de la
population et définissant les orientations quant au volume et â
la répartition spatiale des équipements collectifs. La tâche
est ardue pour de nombreuses raisons : difficultés de la pré-
vision, de la coordination administrative, du consensus politique.
- 175 -
2. Emploi et chômage. Formation et orientation professionnelles
Immi grati on
A la différence de beaucoup d'autres pays, le Luxembourg n'a
pratiquement pas connu de chômage depuis la guerre jusqu'à la
crise de 197 5. Au contraire le pays a souffert d'un déficit
chronique de main-d'oeuvre à tel point que l'immigration est re-
lativement la plus importante d'Europe. Certaines branches
d'activité dépendent en permanence de l'apport de main-d'oeuvre
étrangère; construction, artisanat, services touristiques et
domestiques etc. Du fait de sa scolarisation de plus en plus
poussée, mais aussi en raison de préjugés à l'égard des travaux
manuels, la population luxembourgeoise tend a délaisser de
nombreux métiers. Le vide ainsi créé à la base n'a pu être com-
blé que par l'immigration.
Emploi des intellectuels
La politique de diversification de la structure industrielle
s'est traduite également par la création de nombreux postes
de cadres qui ont fourni des débouchés aux universitaires luxem-
bourgeois. Le problème du chômage des intellectuels ne s'est
posé que vers 1973/74 pour les professeurs de lettres, en raison
d'un engouement pour cette spécialisation alors qu'il existait
un manque de professeurs de mathématiques et de physique. Le
ralentissement de la croissance économique et, d'autre part,
l'augmentation rapide du nombre des diplômes risquent de faire
passer à l'avant-plan des préoccupations le. problème de l'emploi
des intellectuels.
Déséquilibres structurels
Au milieu des années 1970 les déséquilibres structurels cachés
longtemps par l'expansion économique, deviennent de plus en plus
apparents, surtout au niveau des personnes à formation scolaire
réduite. Il en résulte des problèmes de formation professionnelle,
de réorientation et de mentalité. S'il existe à la fois des
- 176 -
pléthores et des pénuries de main-d'oeuvre selon la profession,
la faute en incombe en partie aux déficiences du système d'orien-
tation scolaire et professionnelle. On ne peut donc pas parler
d'un chômage des jeunes. Ce problème a fait l'objet d'une impor-
tante déclaration du Gouvernement à la Chambre des députés en
juillet 1975 : II faudra analyse? dans quelle mesure, et nous la
•pression de quels phénomènes, le système éducatif luxembourgeois
a été amené à passer à côté de certains besoins à long terme de
notre pays. Le programme du Gouvernement comprend les actions
suivantes :
- la réorganisation de l'Office National du Travail qui doit
permettre de réaliser une meilleure transparence du marché
de l'emploi;
- une campagne d'information rappelant au public que la majeure
partie de l'artisanat et du secteur tertiaire sont dépourvus
dans une large proportion de main-d'oeuvre indigène;
- l'organisation de cours d'initiation professionnelle, de per-
fectionnement professionnel ou de reconversion en vue de :
- assurer une formation accélérée à ceux qui doivent être
réorientés vers une autre spécialité;
- permettre la réinsertion des non-diplômés ou de ceux dont
la qualification est insuffisante dans un cycle d'études adapté
à leurs besoins;
- offrir des cours de perfectionnement à l'intention de ceux
des candidats diplômés dont la qualification doit être élar-
gie ou approfondie.
3. Statut de la femme
La situation luxembourgeoise est paradoxale en ce sens que
l'on y a constaté à la fois un faible taux d'activité des fem-
mes et un taux de natalité très bas. Néanmoins, la tension en-
tre le désir d'émancipation sociale et professionnelle des femmes
et leurs fonctions familiales et maternelles est pleinement res-
sentie aujourd'hui et elle constitue sans doute l'un des facteurs
- 177 -
de la dénatalité luxembourgeoise. Le problême est délicat, parce
qu'il s'agit de concilier des aspirations et des intérêts de trois
ordres et apparemment contradictoires 1) il faut d'abord faciliter
l'accès des femmes à la vie professionnelle parce qu'elles le
désirent et parce que leur travail peut - sauf en cas de crise et
dans certaines professions - réduire les déficits de main-d'oeuvre;
2) d'autre part, on doit permettre à la femme de jouer son rôle
de mère de famille, qui correspond à la fois à un désir individuel
et à une nécessité sociale (natalité); 3) enfin il convient de ne
pas oublier l'intérêt de l'enfant que certains programmes de mo-
bilisation économique des femmes tendent à négliger.
Plusieurs mesures peuvent contribuer à la solution du pro-
blème : création de crèches, d'écoles maternelles, protection
de la maternité de la femme au travail et peut-être surtout orga-
nisation du travail à temps partiel. Tout ceci devrait se faire
dans le respect de la liberté et en ayant soin de ne pas exercer
de pression sur les femmes qui préfèrent se consacrer entièrement
à leurs enfants et remplissent ainsi une importante fonction so-
ciale. En effet, aucune institution collective ne saurait rem-
placer pour l'enfant la tendresse et la présence maternelles.
Comme d'autre part, les crèches, garderies etc constituent une
charge financière pour la communauté, la femme qui renonce à
une activité lucrative pour se consacrer à ses enfants devrait
bénéficier d'une allocation de la mère au foyer proportionnée au
nombre des enfants (et s'ajoutant aux allocations familiales).
4. Poids des charges sociales
L'allongement de la scolarité et le vieillissement de la po-
pulation se traduisent par des charges - écoles, pensions, frais
de maladie - à supporter par la partie active de la population.
L'allongement de la vie humaine risque de rendre ces charges de
plus en plus lourdes.
Au Luxembourg, la gravité de la situation a été jusqu'à
présent voilée partiellement par certains facteurs : la dénata-
- 178 -
lité a réduit la charge que représentent les enfants; d'autre
part, l'immigration a longtemps été constituée presqu'exclusive-
ment de personnes actives. Ce n'est que plus récemment que des
familles entières s'installent dans le pays et touchent une par-
tie sensible des allocations familiales.
La masse des pensions s'est développée rapidement, mais a pu
être supportée par la communauté grâce à un taux d'activité sans
cette renforcé par l'immigration. L'arrêt de l'immigration ac-
centuerait rapidement le vieillissement et ferait peser une menace
sur le financement de la sécurité sociale. D'importants tra-
vaux de recherche restent à faire dans ce domaine en relation
avec les projections démographiques.
La généralisation des régimes de retraite a réduit le nombre
des personnes actives au-delà de 65 ans. En fait, de nombreuses
personnes prennent leur retraite avant 65 ans, grâce aux dis-
positions qui permettent de jouir d'une pension complète à partir
de 60 ans (dans certaines professions même à 55 ans) à condition
d'avoir travaillé pendant 35 ans.
En toute hypothèse un abaissement de l'âge de la retraite
nous semblerait une impossibilité financière et un non-sens
social et psychologique à une époque où la durée moyenne de la
vie humaine est d'ores et déjà de 70 ans et tend à augmenter.
Le tableau suivant permet de se rendre compte de l'accrois-
sement rapide de la masse des pensions dont la croissance dé-
passe sensiblement celle du produit national.
- 179 -
T a b l e a u 8 1 . C h a r g e s des p e n s i o n s et PN B
Année
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
PNB(en millions)
24.689
25.340
25.796
27.496
31.596
33.117
34.665
35.412
38.729
44.515
51.046
53.868
Pensions(en raillions)
1.949.4
2.034.7
2.181.7
2.397.3
2.927.9
3.300.9
3.516.2
4.079.6
4.320.8
4.724.4
5.351.3
6.012.3
PensionsPNB
7.89
8.02
8.45
8.71
9.26
9.96
10 .14
11.52
11.15
10.61
10.48
11.16
Sources. - PNB : comptes nationaux (STATEC)
- Pensions : Annuaire statistique rétrospectif p. 364
5. Politique démographique
Reste enfin le problème essentiel : celui de l'avenir démo-
graphique du Luxembourg. On a vu que le taux de natalité des
résidents luxembourgeois, tout en suivant la vague de fond ob-
servée dans d'autres pays, la dépasse en profondeur et est tombée
à des niveaux exceptionnellement bas. Depuis une dizaine d'années
déjà la natalité ne compense plus la mortalité et la différence
est allée en s'accentuant. En 1974 le taux net de reproduction
était de l'ordre de 0.75 ce qui signifie qu'à ce rythme le groupe
des luxembourgeois diminuerait de 25% d'ici la fin du siècle;
dans cent ans il ne resterait plus qu'environ 100.000 personnes
sur 270.000 Luxembourgeois d'origine en 1974. L'attitude ac-
tuelle des Luxembourgeois à l'égard de la natalité équivaut donc
à un suicide collectif. En 1975 on ne dénote encore aucune
- 180 -
réaction ni de la part des individus, ni de la part des pouvoirs
publics.
Quelles sont les causes de la situation actuelle, ses consé-
quences, les remèdes possibles ?
Le néo-malthusianisme actuel est le produit d'une civilisation
entièrement bâtie sur le progrès du bien-être matériel, dans la-
quelle l'enfant devient un obstacle à l'accroissement du confort
et à l'ascension sociale; à cela s'ajoute le désir d'émancipa-
tion sociale et professionnelle de la femme. Enfin, un dernier
facteur : depuis la guerre, l'immigration a permis de résoudre
ä bon compte les problèmes économiques résultant de la dénatalité
luxembourgeoise : déficits de main-d'oeuvre, charge des pensions;
elle a même contribué à relever le taux de natalité moyen du pays.
On en est arrivé à cette situation effrayante que toute politique
nataliste se traduirait d'abord par des avantages et des inci-
tations aux familles étrangères déjà prolifiques. D'où le décou-
ragement et la politique de facilité : laissons aller, il n'y a
rien à faire, il n'y a plus que la fuite en avant par l'immigra-
tion, afin de reculer les échéances. Or l'immigration s'accom-
pagne de coûts sociaux croissants - construction de logements,
allocations familiales et frais d'école - et risque de déboucher
sur des problèmes d'assimilation et sur des tensions entre les
deux communautés. Il est vrai que la brèche créée dans la pyramide
des âges par la dénatalité depuis 19 6 5 aura des répercussions à
long terme. Le pays continuera à avoir besoin d'immigrants, mais
nous estimons que c'est une politique dangereuse de s'en remettre
exclusivement à l'immigration et qu'il est urgent de lancer une
politique d'encouragement de la natalité. Une telle politique
n'a de chance de succès que si'elle comporte un ensemble de me-
sures d'ordre à la fois financier et moral.
Il s'agirait évidemment d'abord de prendre conscience de la
gravité de la situation par une étude approfondie de ses consé-
quences à long terme, puis d'informer et de convaincre; enfin,
de créer une atmosphère favorable à la famille.
- 181 -
II faut tenir compte des aspirations de la femme moderne et lui
permettre de concilier son rôle de mère avec l'exercice d'une pro-
fession.
Les stimulants économiques (allocation de naissance, allocations
familiales, quotient familial) peuvent-ils contribuer au relève-
ment de la natalité ? La réponse doit être nuancée. En effet, la
dégradation du niveau de vie causée par l'agrandissement de la fa-
mille est telle qu'une compensation intégrale est impensable. Dans
le système luxembourgeois d'allocations familiales et de quotient
familial, le niveau de vie diminue fortement en fonction du nombre
des enfants.
Il résulte des calculs reproduits à l'annexe que cette dégra-
dation est d'autant plus forte que le revenu est plus élevé et
qu'elle atteint 32 à 40% pour 3 enfants, 38 à 46% pour 4 enfants,
42 à 51% pour 5 enfants. D'où les conclusions suivantes :
1) II n'est pas possible d'éviter la baisse du niveau de vie
et la constitution d'une famille relève de considérations non éco-
nomiques. Encore faudrait-il réduire la dégradation pour les fa-
milles nombreuses; il faudrait donc des allocations familiales
non plus proportionnelles au nombre d'enfants, mais progressives.
2) Si l'on veut combattre la dénatalité actuelle, on ne devrait
aider les familles que "lorsqu'elles atteignent 2 ou 3 enfants , le
premier venant le plus souvent en raison d'un désir spontané des
ménages, sans qu'une incitation d'ordre matériel soit nécessaire."
3) Une politique de logement social conçue en fonction des be-
soins des familles nombreuses peut être particulièrement efficace
pour l'encouragement de la natalité, la difficulté de changer de
logement étant souvent un obstacle à l'agrandissement de la famille.
La politique démographique devrait aussi se soucier de freiner
l'immigration. Les mesures annoncées par le Gouvernement en juillet
(1) Roland PRESSAT : Démographie sociale 1971 p. 125-131
- 182 -
1975 et visant à mieux adapter l'offre à la demande de travail
seraient une contribution dans ce sens. Alfred Sauvy propose
en France de suspendre toute nouvelle immigration de travail.
Il observe justement à notre avis : De même que la bourgeoisie
a bien pu se panser de domestiques, de même les Français doivent
assurer Leurs propres services. Ne serait-il pas sage de médi-
ter ce conseil ?
- 183 -
A N N E X E AU C H A P I T R E VII
T a i l l e du m é n a g e et d é g r a d a t i o n du niveau de vie
L'évaluation de la dégradation du niveau de vie des ménages
selon le nombre d'enfants à charge sera proche de celle utilisée
dans l'exposé des motifs du projet de loi portant modification
de la loi du 29 avril 1964 concernant les prestations familiales.
La taille du ménage sera mesurée par son nombre d'unités de
consommation (U.C.) selon l'échelle d'Oxford (homme adulte =
1 UC, -. femme = 0.75 UC, enfant = 0.50 UC) . D'autres échelles
qui font intervenir l'âge des enfants alourdiraient considéra-
blement nos calculs, chaque taille de ménage pouvant donner lieu
ä un nombre variable d'UC selon l'âge des enfants. On peut par
ailleurs considérer que l'échelle d'Oxford donne une valeur moyen-
ne pour le nombre d'UC à retenir pour les enfants.
35 types de ménages ont été retenus, chaque type étant carac-
térisé par sa taille et par son revenu imposable.
Taille : Couple sans enfants HF 1.75 UCCouple avec 1 enfantCouple avec 2 enfantsCouple avec 3 enfantsCouple avec 4 enfantsCouple avec 5 enfantsCouple avec 6 enfants
Revenu annuel imposable :200400600800
1.000
Icule
%\
*F4HF5H F6
.000
.000
.000
.000
.000
ra le
FLFLFLFLFL
2.252.753.253.754.254.75
revenu
UCUCUCUCUCUC
disponib
en retranchant les impôts (barème de 1975) et en ajoutant les
allocations familiales (indice 231.28) . En divisant le revenu
disponible par le nombre d'UC on obtiendra la statistique mesu-
rant le niveau de vie d'un ménage.
- 184 -
La dégradation du niveau de vie avec l'augmentation du nombre
d'enfants à charge apparaît de deux façons :
1) à l'intérieur d'une même classe de revenu annuel imposable,
le revenu disponible par ÜC diminue lorsque le nombre d'enfants
croît : (v. tableaux I et II).
2) en comparant les différents types de ménages entre eux, on
constate p. ex. que le niveau de vie d'un couple avec 5 enfants
ayant un revenu annuel imposable d'un million est le même que
celui d'un couple sans enfants ayant un revenu annuel imposable
de 400.000 FL. (v. tableau II).
- 185 -
T a b l e a u 8 2 a
D é g r a d a t i o n d u n i v e a u d e v i e à l ' i n t é r i e u r d ' u n e c l a s s e d e r e v e n u
Couple
Couple
Couple
Couple
Couple
Couple
Couple
en %
sans
+ 1
+ 2
+ 3
+ 4
+ 5
+ 6
du niveau
enfant
enfant
enfants
enfants
enfants
enfants
enfants
de vie d'un
200.000
100.0
85.3
76.2
67.9
62.2
58.0
54.9
couple
400.000
100 00
83.3
72.4
64.7
59 .4
55.3
52.0
sans enfant
600.000
100.0
82.1
70.4
62.4
56.6
52.2
48.7
800.000
100.0
81.5
69.6
61.4
55.4
50.8
47.2
1.000.000
100.0
81.0
68.8
60.4
54.2
49.4
45.8
Tableau 82b
Revenu d i s p o n i b l e par unité de c o n s o m m a t i o n pour les 35 types de
mé n a g e s en 1975
HF
H F1
^ 2HF3
HF4HF5
200 .000
105.298
89.829
80.193
71.530
65.471
61.097
57.880
400.000
190.391
158.469
137.831
123.190
113.182
105.216
99 .086
600 .000
265.577
217.932
187.131
165.936
150.402
138.528
129.313
Unité :
800.000
329.193
268.300
229 .069
202.038
182.223
167.076
155.277
"r. Lux.
1.000.000
385.120
311.934
264.880
232.433
208.646
190.462
176.265
- 186 -
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages et articles
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Vieillissement démographique, causes, conséquences et remèdes,in : Eulletin économique, vol. V, n. 6, 1959, pp. 65-68
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Sources statistiques (Service central de la statistique et desEtudes économinues)
Aperçus généraux
- Annuaire statistique rétrospectif 1973.Luxembourg, Statec, 1973, XII-5 36 p.
- Recueil de statistiques par commune. Tableaux rétrospectifs.Luxembourg, Statec, sept. 1967, VI-155 p./ 2e édition fin 1975
- 189 -
- L'économie luxembourgeoise en ....(population active)in : Cahiers économiques, série A, 1952 et ss .
Etat de la population
- Etat de la population d'après les résultats des recensementsde 1900, 1905, 1907, 1910, 1922, 1927, 1930, 1935, 1947.in : "Publications de l'Office statistiaue"
- La structure de la population d'après le recensement de lapopulation du 31.12.1947in : Bulletin statistiaue, vol. I, fase. 4, 1950
- La population du Grand-Duché de Luxembourg suivant l'âge.Période 1880-1955 Bulletin statistiaue vol. VII, fase. 4
31.12.1956 " vol. VIII, fase. 331.12.1957 " vol. IX, fase. 231.12.1958 " vol. X, fase. 2
- La population active du Grand-Duché de Luxembourg d'après lesrecensements de 1871, 1901, 1935 et 1947.in : Bulletin statistique, vol. I, fase. 1/2, 1950
- Recensement de la population du 31 décembre 19 60vol. I Résultats généraux par commune. 1962
II Caractéristiques personnelles. Sept. 1966III Caractéristiques économiaues . Mai 1967IV Ménages et familles. Août 1967
V - VI Logements et maisons. Méthodologie et législation.Octobre 1968
- Structure de la population suivant le sexe, l'état civil, l'âge,la nationalité et la confession d'après le recensement de lapopulation au 31 décembre 1960."Bulletin du Statec" vol. IX, n, 9, 1963
- Structure de la population active au 31.12.19 60"Bulletin du Statec" vol. X, n. 4, 1964
- Recensement de la population au 31 décembre 1966.Luxembourg, Statec, 1968, 189 p.
- Résultats généraux du recensement de la population au 31 dé-cembre 1966 comparés à ceux des recensements de 1947 et 1960.in _ Bulletin du Statec, vol. XIII, 1967, n. 7, pp. 179-196
- Recensement de la population au 31 décembre 1970.Vol. IVol. IIvol. IIIVol. IVvol. v
Vol. VI
Caractéristiques personnelles. Juillet 1974Caractéristiques socio-économiques. 1975Ménages et familles. 1975Maisons et logements. A paraîtreListe alphabétique des communes, sections et loca-lités et chiffres afférents de la population, desmaisons et des ménages. A paraîtreMéthodologie et législation. A paraître
vol.vol.vol.
VI,VII,
x,
fase.fase .fase.
244
- 190 -
Mouvement de la population
- Mouvement de la population pendant les années 1891, 1902, 1903,1904, 1905, 1906"Publications de l'Office statisticrue" fase. 6, 7, 9, 12, 15
- Mouvement de la population pour les années 1932-1938"Bulletin trimestriel" n. 3, 7, 11, 15, 19, 23, 28
- Statistiques de l'état civil au Grand-Duché de Luxembourg1946-1951 "Bulletin statistique" vol. IV, fase. 11936-195419561951-1958 "1957-1961 " . N.S., n. 11 (nouvelle série)
- Mouvement de la population. Années 1953 è 1966Ile partie Années 1966 à 1971
IIle partie Années 1966 à 1973Luxembourg, Statec, mai 1966, sept. 1972, août 1974
- Les causes de décès dans le Grand-Duché suivant le sexe1923-1952 "Bulletin statistique"1923-19541953-19551955-19581956-1959
- Table de mortalité et de survie 1946-1948in : Bulletin statistique, vol. II, 1951, pp. 44-45
- Statistique des naturalisations, options et déclarationsconservatoires1945-1961 "Bulletin statistique" Vol. VI, fase. 4, vol. IX,
fase. 2, H. S n. 10
- Statistique du mouvement des travailleurs étrangers1955 "Bulletin statistique" vol. VII, fase. 21956 " vol.VIII, fase. 1
- Les Luxembourgeois en France 1891-19 46"Bulletin statistique" vol. VI, fase, i
volvolvolvolvol
IV,. VI,.VIII,
X,. XI,
fase.fase.fase.fase.fase.
34124
- 191 -
LISTE DES TABLEAUX STATISTIQUES
Pages
N° la Croissance de la population 182|-1974 8lb Taux de croissance 1821-1974 92 Mouvement de la population 1821-1974 123 Natalité selon la nationalité 1967-1974 184 Naissances vivantes légitimes 195 Taux de fécondité de 1880 à 1974 206a Evolution du taux de fécondité par groupes
d'âge quinquennaux 2 36b Evolution de la fécondité par groupe d'âge
de 1907 à 1974 247 Durée moyenne du mariage en années à la
naissance du .... 258 Naissances au cours de la 1ère année du
mariage (1973) 269 Enfants illégitimes 2710 Adoptions - Moyennes annuelles 2 811 Fécondité en milieu urbain et rural 2812 Décès pour 1000 habitants 3413 Décès d'enfants de moins d'un an pour 1000
naissances vivantes 3714 Evolution de l'âge moyen au décès 1907-1974 3814a Age moyen au décès 1960-1973 3915 Causes de décès suivant le sexe en 1973 4016 Mouvement naturel et mouvement migratoire
1841-1974 4317 Variation de l'emploi intérieur 1961-1974 4518 Evolution du pourcentage des étrangers 4619 Naissances et décès suivant la nationalité
1967-1974 4720 Mariages, naissances et décès selon le mois 4821 Nombre de salariés recensés (Moyenne 1970-
~1973) 5022 Evolution de l'effectif des personnes âgées
de plus de 64 ans 1880-1970 5623 Evolution de la structure de la population
selon l'âge et la nationalité de 1947 à 1973 5824 Taux de masculinité 1880 à 1973 5925 Mouvement annuel de.la population 1956-1974 6226 Population suivant l'état civil et le sexe 6 327 Aidants dans la population totale et par
sexe 6 528 Célibataires de 20 ans et plus 1880-1970 6729 Fréauence du célibat définitif dans la géné-
ration 1830 à 1920 6829A Taux de nuptialité des célibataires par
classe d'âge 1960-70 6830 Evolution du nombre des divorces 1901 à 1974 7331 Mariages pour 1000 habitants (1891-1970) 74
- 192 -
32 Mariages effectifs et mariages aux taux de 1970 7433 Age moyen au mariage 1901 à 1974 7534 Répartition des mariages suivant l'âge (1906 à 1974) 7535 Mariages selon la nationalité des époux 7636 Nombre de ménages suivant le nombre de personnes
1900 à 1970 7937 Ménages et personnes par construction habitée
1871 à 1970 ' 7938 Unités de logement par bâtiment 1966 à 1974 8039 Nombre de ménages familiaux propriétaires et non-
propriétaires 8240 Taille du ménage : Nombre moyen de pièces 8241 Logements occupés, suivant leur équipement 84+8542 Population suivant la nationalité 1880 à 1974 8743 Naturalisations et options 1950 à 1974 884 4 Population luxembourgeoise, suivant le mode
d'acquisision de la qualité de Luxembourgeois1935, 1947, 1960 89
45 Population suivant le culte 1371 à 1970 9046 Effectifs de l'enseignement primaire, secondaire,
pédagogique, moyen, technique et professionnel.1965 à 1975 92
47 Evolution du taux de scolarisation pour les 3ordres d'enseignement 9 3
48 % de femmes dans les effectifs scolaires 9349 Etudiants universitaires par discipline en 1972-73 9450 Population par canton de 1821 à 1970 10051 Evolution de la répartition géographique de la
population selon 5 régions (1821 à 1970) 10352 Evolution récente de la répartition par canton 10453 Population de résidence habituelle au 31.12.1970
(répartition et densité par région et zone) 10654 Industries nouvelles : Emplois par canton
1974+1975 11055a Navetteurs entrants 11255b Navetteurs travaillant à Luxembourg et à Esch 115a55c Navetteurs selon le moyen de transport 115b56 Répartition urbaine-rurale 1947-1970 11657 Structure par âge de la population selon les
zones en 1970 11658a Principales villrd (1880 à 1970) 11858b Evolution séculaire de 9 villes (1880 + 1970) 12059 Population urbaine - Population rurale de 1880
à 1970 12260 Emploi selon le recensement et emploi intérieur
1960 à 1970 12661 Evolution séculaire de la population active na-
tionale ou de résidence (1871 à 1970) 12762a Evolution de la structure par âge de la population
totale 12862b Vieillissement de la population 1947-1970 1296 3 Population active par groupe d'âge et selon le
sexe (1907, 1947, 1960 et 1970) 131
- 193 -
64 Population active (nationale) 1907 à 1970 1336 5 Degré d'emploi féminin selon les secteurs en
1970 13566 Degré d'emploi féminin selon les catégories
socio-économiques en 1970 13667 Part de la population active dans les différents
secteurs 13968 Population active par catégorie socio-profes-
sionnelle 14269 Catégories socio-professionnelles par secteur
(1907 à 1970) 14770 Répartition des ouvriers par branche (1907 ä
1970) 15071 Evolution des effectifs dans quelques profes-
sions entre 1960 et 1970 15372 Emploi par secteur et par catégorie 1960 à 1974 15473 Population active intérieure par catégorie
socio-professionnelle (Estimations 1960 à 1974) 15674 Travailleurs étrangers, y compris frontaliers
1961 - 1974 15875 Travailleurs frontaliers résidant à l'étranger
1961 à 1974 15976 Ouvriers - Sidérurgie et minières 1913 à 1974 16177 Evolution de l'emploi dans les industries
nouvelles 1963 à 1974 16178 Emploi dans les établissements de crédit 1960
à 1974 163Projections jusqu'en l'an 2000
79 a) Fécondité constante au niveau de 1974 17180 b) Fécondité variable 17281 Charge des pensions et PNB 1960 à 1971 17982 Dégradation du niveau de vie des familles
nombreuses 18 5
a) en %b) en francs
- 194 -
LISTE DES GRAPHIQUES
Pages
Chapitre 1. Croissance démographique
Chapitre 11. Natalité, mortalité, migrations
Naissances, mariages, décès pour 1000
habitants : 1900 - 1974 13
Fécondité par âge 1907-72 22
Naissances d'après l'heure de la journée 29Taux de mortalité par âge : 1900-1970 32
Taux de mortalité par âge et par sexe (1970) 33
Taux de mortalité infantile 1946-74 36
Chapi tre III. Structure par éage et sexe, situation
matrimoni ale
Pyramides de population 1880-1970 53Population par groupe d'âge 1880-1974 57Pyramide 1900 : Age, sexe, état matrimonial 60Pyramide 1970 : Age, sexe, état matrimonial 61Population totale d'après l'état matrimonial1900 et 1970 64
Divorces selon l'âge de l'époux et de l'épouse 70
Divorces selon la durée du mariage ( 71Divorces selon le nombre d'enfants ( 72Nombre de ménages suivant le nombre de personnesde 1900 à 1970 78
Chapi tre IV. Répartition géographique
Densité de la population par canton (1970) 98Densité de la population par commune (1970) 99
Répartition géographique 1970 105Répartition de l'emploi dans les industriesnouvelles par canton (1974) 108
Navetteurs entrant dans les communes d'Esch-surAlzette et de Schifflange 1970 113
Navetteurs entrant dans la ville de Luxembourg.1960 et 1970 114-115
Communes urbaines - Communes rurales (1970 117
Population par commune 197 0 119
- 195 -
Chapitre V. Main^d'oeuvre
Population totale et population active :
- par groupe d'âge et sexe (1970) 130
- par groupe d'âge et nationalité (1970) 130
Population active féminine (1970) 132
La concentration en agriculture 137
Population agricole par groupe d'âge (1973) 138
Population active d'après l'activité (1970) 140
Personnes ayant un emploi d'après le sexe etle statut professionnel 1947 - 60 - 70 143Population active par branche d'activité, parstatut professionnel et par sexe (1970) 144Population active par grand groupe deprofessions (1970) 152
- 196 -
TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES
Pages Pages
Adoptions
Age
Agriculture
Aidants
Aménagement
27
52-129s
137-139T147
65-141-147
174
Fécondi té
Fimme
Frontaliers
G
19-171
133-176
159
Banques 162
Cantons
Causes de décès
Célibataires
Constructi ons
Croissance démogra-phique
D
Déséqui1ibres
Diversification
Divorces
E
Employës
Enfants naturels
Enseignement
Espacement
Etrangers
Européens
10039
63
79
6
175
104
69
136-141
26
92
25
46
163
Guerre 40
I - J
Illégitime 26
Industrie 147
Industries nouvel- 110-161les
Instruction 91
175Intel 1ectuels
Jumeaux
Langues
Logement
M
30
91
80s.
Mai n-d'oeuvre
Mariage
Mariés
Ménages
Méthodologie
Métropoles
MigrationsMortalitë
12374
63-69
77
3-124
1204231
Mortalité infantile 35Mort nés 37Mouvement de la 12-16s.population 42s.-167s
- 197 -
Pages Pages
Natalité 16
Nationalité 58-76-86-157
Natural i sat ions
Navetteurs
Niveau de vie
Nuptial i té
0
Options
Ouvriers 136-
P
Patrons
Pensions
Périodes couvertes
Pol i tique démo-graphi que
Population active
Profession
Projections
Propri étai res
Pyrami des
88-170
m83-185
74
88-170
-141-148
136-141
179
5-6
173s.
123
151
165
81
53
Saison
Secteur
Servi ces
Sexe ( v .ég .Femme)
Sidérurgie
Sources statis-tiques
Surmorta1 i té
Surnatalité
T
Taux d'activité
Taux de croissance
Tri pi ets
V
Veufs
Vil les
48
136-154
147
59-129
160
3-124
30-34
30
127-154
9
30
69
118
R
Rang de la naissance 19
Régions 28-96s
Religion 66-90
Im primati» Coooiroltv« tul» "i bull !|J»OiW, E